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[28 janvier 1598 - fin de journée] - S'il faut avoir infiniment confiance [Terminé]

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Message par Éléonore de Fromart Dim 19 Sep - 11:44

De la chance… En réalité, c’était elle qui avait de la chance d’avoir trouvé quelqu’un qui sache la réconforter. Quelqu’un qui sache la rendre moins méprisable que ce qu’elle était depuis avril dernier. Moins inutile, moins odieuse, moins idiote, moins tout ce qu’elle était devenue. Et beaucoup plus heureuse. 

Alors qu’était-ce que de faire l’effort d’écouter ce dont il avait besoin de l’informer sans perdre ses moyens, à côté - que serait-ce de renoncer à ses caprices et d’accepter une solution qui pourrait mille fois le rassurer, aussi -, qu’était-ce ? Sensible ou non, ce n’était rien, presque rien. 

Elle ne savait pas trop comment réagir, c’était vrai, mais elle avait l’impression que son geste l’avait rassuré - dans la mesure de la situation impossible -, ou du moins, cela n’avait rien aggravé. Pour ce qui était de parler… Elle ressentait tout bien trop intensément pour se figurer que quelques mots puissent guérir la blessure originelle. Elle aurait vraiment voulu faire quelque chose, pourtant… Au moins les paroles qu’elle prononça ne provoquèrent-elles pas de nouvelle catastrophe. Et comme il la pressait contre lui, elle n’eut pas l’impression que c’était parce qu’elle avait accentué son désespoir. 

Elle eut un sourire, marqué par la tristesse, mais soulagé tout de même, et secoua la tête de dépit lorsque Coldris développa le fameux enseignement. C’était encore plus horriblement faux, absurde et pervers qu’elle ne le pensait. C’était triste de penser une chose pareille, car c’était bien la preuve que l’on n’avait même aucune idée de ce que bonheur pouvait bien vouloir dire. Pour presque n’importe qui d’autre - même Antoine Rinthe -, cela l’aurait touchée, mais elle avait bien mieux à faire que de prendre en pitié celui qui avait tant blessé son phénix. Oh, mais il n’avait pas réussi à en venir à bout, c’était le plus important. 

Une seule chose rendait cette victoire incomplète : qu’il se soit senti obligé de le construire en opposition à son bourreau. Il ne méritait pas d’être cité dans un accomplissement quel qu’il soit. A aucun moment. C’était… lui donner une importance qu’il ne méritait pas. C’était lui laisser une place, l’impliquer, le… valoriser, quelque part. Presque dire que c’était grâce à lui. Oh, bien sûr, Eléonore ne minimisait pas ce qui avait pu se passer, mais c’était précisément pour cela que Coldris n’aurait pas dû s’en soucier. Pour que sa victoire soit complète. C’était plus facile à dire qu’à faire, elle le savait bien. Mais - malgré tout ce qu’il y avait de contestable dans cette idée - elle trouvait que l’autre raison était bien meilleure.

Elle laissa de nouveau tomber sa tête contre son épaule et la remua en silence. Il ne méritait même pas ses regrets. Mais comment chasser un fantôme si bien établi ? Il faudrait des siècles pour s'en débarrasser entièrement. De l'autre côté… Quand il aurait retrouvé tout le monde, peut-être serait-il prêt… En attendant, elle essayerait d'être là.
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Message par Coldris de Fromart Dim 19 Sep - 19:57



Il venait d’achever la première partie de ses confessions, celle qui comme une exposition de sa tragédie personnelle venait de placer les bases de celui qu’il était réellement devenu. Ce n’était pas avec une volonté de se faire plaindre ou prendre en pitié qu’il venait de lui raconter cela, seulement c’était nécessaire et même indispensable pour comprendre tout ce qui en découlait ensuite. Ses voix, son intransigeance, son ambition…

— J’en suis donc arrivé à la conclusion que dans ce monde, il fallait être celui qui mangeait les autres.

Il enfouit une main dans son veston pour en extirper le précieux médaillon dont il passa la chaine autour de son poignet pour éviter de le perdre. Il repassa son bras et lui indiqua l’objet tout en relevant brièvement son masque :

— Vous le verrez mieux sous la lumière, mais voici ma sœur. Du moins, dans le souvenir que j’en avais à mon arrivée à la capitale.

Lorsqu’elle eut fini de l’observer, il le rangea en sécurité et replaça le ruban.

— Vous m’en voyez navré, mais nous ne sommes pas encore arrivés à destination. tenta-t-il de plaisanter.

D’ailleurs cela lui rappela qu’il était désormais nécessaire de reprendre son petit manège en tour et détour, ce qu’il recommença donc à faire décidant qu’il ferait le tour du domaine pour revenir par la cour d’honneur.
— Ce n’est qu’une partie de ce que je dois vous dire, alors vous savez, nous pouvons la remettre à plus tard. Je n’ai pas envie de rendre la soirée maussade avec mes histoires. Qui plus est la suite n’a rien de glorieux me concernant.

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Message par Éléonore de Fromart Dim 19 Sep - 23:16

Manger ou être mangé, donc. C'était un bien triste monde. Tante Anne devait bien le déplorer.

— Je pense qu'à votre place, je resterais tout de même à la truite… C'est que le cannibalisme, ça fait mauvais genre, tenta-t-elle de plaisanter pour éviter le débat qui se relançait en elle. Mais, vous savez, ce n'est pas parce que j'essaie d'être… - enfin, vous savez - que je ne peux pas comprendre ce genre de chose.

Et elle comprenait pourquoi il s'était résolu une fois pour toutes à cette vision des choses. Parfois - souvent - elle se disait que ce devait être bien plus facile ainsi. On devait avoir les idées moins parasitées… Quels plans incroyables aurait-elle pu élaborer si elle s'était moins souciée des dommages collatéraux… Mais elle… Elle n'avait pas le droit de penser de la sorte, voilà tout. 

Elle sentit encore du mouvement dans son dos, sans tout à fait comprendre ce que Coldris faisait, et dut attendre de voir son bandeau soulevé sous la pénombre pour obtenir des réponses. Elle réprima à très grand peine le regard circulaire et la tentative de localisation qui lui chatouillait l'esprit. Elle fixa ses yeux sur le médaillon qu'on lui montrait. Ce médaillon. Fermé. 

Elle tendit timidement les doigts vers l'objet avec un regard interrogateur - permettait-il... ? - et comme c'était le cas, elle l'ouvrit délicatement pour regarder le portrait qu'il contenait. En effet, il ne faisait pas très clair… mais le geste restait le même, et elle esquissa un sourire touché. Ce qu'elle semblait jeune… oh, mais il n'était certes pas nécessaire de le rappeler.

— Alors c'était cela dedans… Je ne savais pas que c'était un objet important... 

Puis, parce qu'elle en avait trop dit ou pas assez, et parce que de toute façon elle n'avait aucune raison de le lui cacher, elle s'expliqua : 

— En réalité, j'avais déjà vu ce médaillon. Il était tombé de votre poche en rentrant du théâtre, et je l'ai ramassé - je n'avais pas regardé, je vous l'ai seulement rendu avant de partir. Quelque part, ajoute-t-elle, il m'arrangeait bien d'avoir un prétexte pour vous approcher une dernière fois…

Et la voilà aveuglée de nouveau. Oh, si on lui avait dit tout ça ce jour-là, tout ce qui devait arriver… Comment aurait-elle pu y croire ?

— Coldris… Je vous aime, vous le savez ? Et je vais être parfaitement honnête : la suite telle que je l'imagine ne risque pas d'attiser ma joie. Et que vous le disiez maintenant ou plus tard, l'effet sera certainement le même… Alors c'est à vous de voir quand vous préférez que cela arrive…
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Message par Coldris de Fromart Lun 20 Sep - 23:00



Coldris lui donna la conclusion à laquelle il était parvenu. Celle de devoir manger les autres pour se protéger. Et ceux qu’il avait dû admettre aimer. C’était sans doute une autre chose qu’il aurait pu lui raconter : comment Amour avait piétiné son orgueil en lui rappelant que contrairement à ce qu’il avançait sans cesse, il avait toujours un cœur à briser. Encore et encore. A croire qu’il ne se réparait que pour mieux se briser ensuite. Il esquissa un sourire à sa plaisanterie ravie de savoir que son plat préféré était entre bonnes mains.

— Ne vous justifiez pas. C’est comme cela que je vous aime et pas autrement. Et même si vous ne pouviez le comprendre, cela ne changerait rien.

Il déposa brièvement son menton sur son épaule avant de se décider à lui montrer le fameux médaillon qu’il conservait sur lui. Certes elle ne verrait pas grand-chose, mais il serait toujours temps de lui remontrer plus tard. Il l’encouragea d’un regard à ouvrir, lui ne faisant que maintenir la chaine afin d’éviter de le perdre. Même après toutes ces années, il la trouvait toujours aussi admirablement parfaite et pleine de force. Son commentaire lui fit froncer les sourcils : comment pouvait-elle donc l’avoir déjà vu ? Il était en permanence dans sa poche ou dans son bureau, c’était impossible… Et les questions qui se bousculaient soudainement trouvèrent une réponse tout à fait logique et rationnelle. Tombé ? Il avait failli le perdre ? Après toutes ces années ? Bêtement, stupidement… Oh cela lui était déjà arrivé, mais toujours à Fromart fort heureusement, et Léonilde avait toujours réussi à remettre la main dessus. C’était bien l’avantage d’avoir un emploi du temps millimétré.

— Je suppose que je dois vous remercier… Pour me l’avoir rapporté et sans avoir regardé qui plus est. Enfin vous savez, vous n’avez pas besoin de prétexte pour ce genre de chose.

Il déposa un baiser dans son cou chaud et suggéra de remettre à plus tard ses confidences suivantes sur son passé. L’idée de la mettre mal à l’aise ne la réjouissait pas franchement et si ce n’était ce besoin criant de sincérité, il s’en serait bien passé. Seulement… Elle avait raison quitte à assombrir son cœur autant le faire en une fois, et si elle voulait toujours de lui après tout cela, alors il ramasserait tous les débris pour les assembler de nouveau et retrouver sa si chère petite luciole.

— Entendu. Nous ferons tout ce soir en ce cas et j’en assumerai les éventuelles conséquences.

Il laissa s’écouler quelques minutes de silence, rassemblant son courage tout en promenant sa monture de-ci de-là pour brouiller les pistes, sans vraiment y trouver d’importance désormais.

— Comme je vous l’ai dit, entama-t-il, l’entente avec mes demi-frères (d’ailleurs Isis, n’était que ma demi-sœur, mais cela n’a aucune importance) n’avaient rien d’une quelconque bienveillance ou amitié. Mon père était un fou bloqué dans une tradition poussiéreuse qui n’avait plus lieu d’être, incapable qu’il était d’entrevoir qu’il causait sa propre ruine et la nôtre par extension. Tout ce qu’il voulait c’était que nous devenions des chevaliers, et n’y voyait rien de cette image romantique colportée par les mauvais romanciers. Je parle bien de la brute épaisse et illettrée qui fracassait des crânes à tour de bras sans pouvoir faire quoi que ce soit d’autre. Il valorisait le combat, la compétition et les armes autant qu’il méprisait les arts et la littérature. Je vous laisse deviner dans quelle catégorie je me rangeais alors. A vrai dire, outre mon attrait pour les incunables, je n’étais guère plus qu’une petite brindille que mes ainées prenaient plaisir à briser à souhait tant je pouvais être mauvais armer d’une épée. Ils ont failli me noyer en me poussant dans la mare en plein hiver tandis que j’observais la vie aquatique tourner au ralenti et que je ne savais pas nager. « Va retrouver ta mère, tétard ! ». Ce qui était d’autant plus vrai que je venais de la perdre l’année précédente alors que j’avais quatre ans. Je vous épargnerai le reste de leurs bêtises, sachez simplement qu’ils n’en manquaient jamais la moindre occasion. Et ceux y compris lorsque je ne pouvais m’y soustraire comme lorsque mon père m’attachait au carcan des jours entiers.

Il fit une pause d’une petite minute, peut-être plus, le temps de respirer l’air vivifiant qui le guidait à travers ses souvenirs puis reprit :

— Après la mort de ma sœur, je me suis résolu à faire profile bas le temps d’étoffer mes compétences y compris en arme afin de pouvoir me défendre. Il n’y avait guère qu’au tir à l’arc que j’excellais, mais je parvins somme tout à un niveau d’escrime décent à force de travail et de motivation. J’ai tenu trois ans ainsi. Puis j’ai recommencé à n’en faire qu’à ma tête. J’empruntais des livres, refusais les cours dispensés, sabotais les messes. Jusqu’au jour où, excédé, j’ai décidé de me venger. Oh initialement je voulais simplement éprouver mon talent, comme un entrainement, je n’espérais pas réellement que cela fonctionne aussi bien, mais… deux de mes bourreaux en sont venus à s’entretuer pour une femme sortie tout droit de mon imagination et qui n’était rien d’autre qu’une chimère faites de différentes servantes et paysannes qui trainaient dans les environs. Personne ne m’a jamais soupçonné et je confesse en avoir retiré une profonde fierté mêlée de jouissance. Puis une année passa et un malheureux accident de chasse tua Coldris Héméric – celui qui avait tenté de me noyer – d’une flèche dans l’œil. On ne répète jamais suffisamment qu’il faut prendre garde à son placement. Pour ce coup-ci, je fus franchement suspecté et châtié pour la forme, quand bien même mon père n’y voyait là qu’une simple sélection naturelle douteuse. Quelques mois plus tard, je me retrouvais de nouveau enchainé au carcan avec ce maudit Coldris Severus – mon ainé direct de deux ans qui passait son temps à me chercher querelle du fait de notre âge proche – il ne manqua pas une occasion d’étaler la bouillie qui me servait de nourriture sur ma tunique, de me jeter l’eau à la figure tandis que j’étais assoiffé et même de me couvrir de fourmis en me rappelant ô combien j’aimais observer ces petites bêtes. Il va sans dire qu’il était l’un des favoris de mon père et n’avait qu’une ambition : emporter l’héritage de ce misérable domaine criblé de dettes. Et puis il y eut ce soir de la réflexion de trop au cours d’un diner. Je me suis levé sans un mot et je l’ai tué froidement sous les yeux de mon père lui indiquant qu’il serait le prochain sur ma liste.

Et voilà. Quadruple fratricide pour lequel il n’éprouvait pas une seule once de regret. Son regard perdu vers l’horizon se reporta d’un coup sur la douce créature qui demeurait entre ses bras de monstre.

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Message par Éléonore de Fromart Mar 21 Sep - 15:37

Eh oui, aussi étonnant que cela puisse paraître pour quelqu'un d'aussi monstrueusement égocentrique, elle avait retenu ce genre de détails - en général, elle les retenait. 

Mais elle ne se justifiait pas… c'était seulement qu'elle… elle savait qu'elle n'était pas vraiment comme lui..Elle n'aurait pas su porter cela. Pas voulu porter cela. Qu'elle préférait ne pas être ainsi, mais qu'elle comprenait quand même. Et qu'elle l'aimait tout autant, surtout. Elle sourit à son geste, rassurée qu'il comprenne aussi. Rassurée qu'il puisse l'aimer même si elle n'était adaptée à rien. 

Il lui montra alors ce médaillon déjà aperçu. Alors, c'était en hommage à sa sœur. Elle comprenait qu'il y tienne autant. Heureusement, tout de même, qu'il n'avait pas été seul dans cet enfer. Elle aurait bien aimé en savoir plus sur elle, mais elle ne voulait pas remuer plus de souvenirs inutilement, c'avait déjà semblé assez dur ainsi. Elle secoua doucement la tête : il l'aurait récupéré de toute façon, son médaillon - et elle avait déjà été bien trop indiscrète auparavant. Et puis…

— Je pensais que vous ne vouliez plus de moi. Léonilde m'avait invitée à entrer mais je… 

Elle s'accrocha à son bras. Elle avait eu tellement horriblement peur. C'aurait été si facile. Si facile de renoncer alors… à se demander à quoi cela avait tenu. Peut-être à l'espoir qu'on règle le problème à sa place… Après tout, c'aurait pu être compromettant… Elle s'était tellement trompée qu'il envisageait de lui raconter bien pire. Maintenant, puisqu'il fallait. Éléonore hésita à dire qu'il n'y avait pas de conséquences à craindre, seulement… cela dépendait de ce que l'on entendait par là. Elle se contenta d'acquiescer. D'acquiescer et d'attendre.

Au bout d'un certain temps, Coldris la ramena vers ses souvenirs d'enfance - certainement moins plaisants que les siens. Tout cela n'avait rien d'agréable à imaginer. L'idée, il fallait se contenter de l'idée… Mauvais romancier ? Pour beaucoup, c'était un pléonasme, ça. 

— Je n’étais guère plus qu’une petite brindille que mes ainées prenaient plaisir à briser

Elle se recentra un instant sur le poids de son pendentif.

Et pour elle ? Eh bien… elle n'en savait rien. En réalité, cela lui convenait sans doute moins… De là à le diaboliser...

— Ils ont failli me noyer en me poussant dans la mare en plein hiver

Éléonore recommença à mordiller sa joue.

Quant à celui auquel cette pique faisait penser, eh bien… eh bien elle n'en savait rien non plus. Mais s'il permettait à tant de monde d'être plus heureux, ce n'était probablement pas une mauvaise chose…

— comme lorsque mon père m’attachait au carcan des jours entiers.

Oui, c'était sans doute une bonne chose de pouvoir se soustraire à son quotidien. Même si c'était auprès d'un héros sans doute trop vertueux - en réalité, ce qu'elle n'arrivait pas à comprendre dans ce bouquin, c'était qu'en neuf tomes - et plusieurs années, d'après ce dont elle se souvenait, ce vertueux chevalier n'ait même jamais regardé une autre femme que celle qu'il ne pouvait même pas toucher à cause de cet idiotie de mariage que les évènements remportaient toujours. Mariage, mariage, toujours mariage. Il fallait arrêter, au bout d'un moment ! C'était pareil à chaque fois, mais dans ce ça précis, c'était absurdement long. 

Quand Coldris reprit, elle s'interrompit dans son débat, sans doute beaucoup moins désagréable que celui qu'il provoquait. Mais les explications plus douces qui passaient ne faisaient que renforcer son appréhension.

— Oh initialement je voulais simplement éprouver mon talent.

Éléonore frémit. Combien de fois avait-elle pensé ou dit presque la même chose ? Juste pour voir, juste pour la beauté de l'art… Est-ce qu'elle risquait de passer ce genre de limites, elle aussi ? Est-ce qu'elle risquait de… 

Par trois fois, elle tâta sa robe en quête de son poignard, même si elle savait pertinemment l'avoir laissé avec l'exemplaire de Roméo et Juliette. Elle espérait que personne n'y avait touché… 

Et est-ce qu'elle risquait aussi de… de rester aussi… indifférente si elle allait si loin ? Non, ce n'était pas la question. Ce n'était pas la question, mais la question en question n'était certainement pas plus agréable. Donc, les romans… Tentative de fuite avortée par l'aveu suivant. Éléonore ne savait pas si l'indifférence ambiante lui permettait de se tenir tranquille ou la glaçait davantage. 

Jusqu'ici, ses certitudes se tenaient. Il n'avait rien dit de pire que ce qu'elle avait pu imaginer, de pire que les éventualités dont elle avait décrété qu'elles ne changeraient rien. Bon, elle devait avouer que ce cas précis ne lui était pas venu à l'esprit, mais c'était un détail. Elle pressa dans sa main le pendentif extirpé de son corsage. Non, elle n'aurait sans doute pas fait pareil - encore que c'était bien facile à dire quand on avait eu une vie aussi facile -, seulement… Et quand bien même : il n'avait rien pu apprendre de mieux. Cela ne voulait pas dire qu'il était fondamentalement mauvais, simplement quelque chose s'était construit autrement… Et puis, vraiment, même s'il était censé s'agir de ses frères… Certes, il devait exister une réaction moins… sanglante, mais ce n'était pas de la cruauté gratuite. Un manque de sensibilité, ça, certainement, mais comment se construire mieux dans un tel environnement. 

Elle acquiesça. L'entendre ainsi raconter de sa propre bouche n'était certes pas agréable - ni à priori très engageant - mais ça irait. Ça devrait aller. De toute façon, il était la même personne qu'une heure plus tôt, et sans doute déjà meilleur que celui dont elle était tombée amoureuse.
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Message par Coldris de Fromart Mar 21 Sep - 22:35



Ne plus vouloir d’elle ? Oh non… L’inverse avait bien cent fois plus de chance d’avoir lieu et d’être logique. Qui ne partirait pas en courant après une fin de rendez-vous si misérable ? Elle. Il embrassa sa joue comme pour lui dire que cela n’avait pas d’importance au fond. Désormais, il le savait. Et elle était toujours là à écouter (aurait-il dû dire « subir » plus exactement ?) le récit de son quadruple fratricide pour lequel il ne nourrissait pas le moindre regret et ceux mêmes en cherchant aussi profondément qu’il était possible de chercher. De temps à autre il la sentit se mouvoir entre ses bras sans y accorder de réelle attention. Trop préoccupé d’une part par ses souvenirs qui revenaient par vague tenter d’arracher le minuscule grain de sable qu’il constituait sur une plage. À chaque reflux, il roulait dans un sens puis dans l’autre… Trop effrayé d’autre part à sentir les effets que pouvait avoir sur elle chacune de ses paroles.

Elle n’avait pas dit un mot depuis qu’il avait commencé à parler et… il ne savait plus. Devait-il continuer ? Risquait-il de l’achever par l’accumulation de ses souvenirs ? Oh le reste n’était sans doute pas plus horrible que ce qu’il venait de dire seulement… pris dans sa globalité cela faisait une quantité non négligeable. Un lourd fardeau… Trop ?

Il garda le silence sur quelques foulées de trot avant de se décider à poursuivre puisqu’il devait aller jusqu’au bout.

— Les mois suivants ont été les plus paisibles de toute ma vie au domaine. Tous me craignaient, mon père le premier. Il n’osait plus dire quoi que ce soit et je pouvais lire paisiblement sans subir son courroux. Mes seize années fêtées dans l’indifférence la plus totale, il débarqua un jour pour m’annoncer que je serai moine. « Et bien quoi Coldris ! Tu aimes les livres ! Tu passeras ta vie à les recopier, tu pourrais me montrer plus de gratitude. » Je vous laisse imaginer ma réaction. il souffla un petit rire amer. Six ans que je me retenais de l’égorger comme un porc. Et ce jour-là plus que tous les précédents, il ne dut son salut qu’à l’idée de l’humiliation profonde qui l’attendrait prochainement…. Le soir même je dilapidé la bibliothèque de tous les ouvrages les plus précieux que je pouvais charger sur mon canasson. Voyez par vous-même à quel point il méprisait la culture pour en avoir oublié la richesse qui se trouvait encore dans son château en ruines. Trois jours plus tard, j’étais à Braktenn pour le dernier jour de l’année. La première chose que j’ai fait c’est d’aller voir le palais. Vous savez ce que j’ai fait ? questionna-t-il amusé J’ai dit au garde qui venait de me demander de déguerpir de ce souvenir de moi, car un jour il m’appellerait « Votre Excellence ». Je n’ai jamais oublié son visage. Et le plus cocasse c’est que je l’ai retrouvé des années plus tard… Ensuite je me suis rendue chez les Bellanger vendre mes livres – ma seule source de revenue –. Après négociation j’en ai tiré une somme rondelette. Puis j’ai couché avec sa belle-mère. C’est ainsi que j’ai trouvé mon premier emploi à la capitale…. Non, pas chez le libraire, chez un notaire véreux. Du moins c’était ce que je pressentais. Je me suis donc attelé à la tâche en gagnant sa confiance et en épluchant les registres jusqu’à tomber enfin sur la preuve dont j’avais besoin. Il me fallait désormais quelqu’un pour m’aider à monter un dossier judiciaire digne de ce nom. À cette époque je fréquentais – entre autres – une marquise veuve rencontrée à l’office qui ne manquait ni de relations ni de finances. C’est elle qui m’a présenté à Virgil. Et si au départ ce n’était que par intérêt mutuel que nous nous trouvions réunis, nous sommes vite devenus inséparables malgré les deux opposés que nous étions. Enfin ceci est une autre histoire. Quelques années plus tard, j’ai fait la rencontre de la mère d’Alduis. Je devais absolument me marier. Dans le même temps, ma fameuse marquise commençait à devenir bien trop encombrante et possessive à mon goût. Elle a menacé de ruiner ma carrière si je ne lui obéissais pas. Elle a succombé à la chasse. Une pauvre branche en pleine tête. Et non je n’étais pas convié.

Mais il n’était pas innocent non plus bien évidemment. Des assassinats, il y en avait bien d’autres y compris certains (nombreux ?) purement politique, mais cela ne la concernait en rien. Il ne dévoilerait rien d’autre que sa vie privée.

— Vous êtes toujours en vie, ma petite luciole ? La suite nous amènera quelques années plus tard à la mort d’Aurélia, si vous souhaitez avoir le fin mot de cette histoire et les conséquences qui en ont découlé. Après cela, vous saurez l’essentiel de ce qu’a pu être ma vie ces cinquante-trois dernières années.

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Message par Éléonore de Fromart Mer 22 Sep - 13:22

Éléonore attendait qu'il poursuive en silence. Il n'y avait guère à répondre à cela. Il n'avait pas besoin de soutien, juste qu'elle sache et c'était bon, elle savait. Elle savait cela et en devinait beaucoup plus, car il était évident que le sang qu'il avait sur les mains ne se limitait pas à ses difficultés familiales. Elle savait tout ça, acceptait tout ça. Elle n'avait pas pour autant envie d'y penser. 

La suite fut plus calme. Voler des livres et quitter un lieu désagréable, c'était du minuscule détail quand on commanditait des massacres. D'ailleurs, elle ne voyait vraiment pas ce que son phénix aurait été foutre dans un monastère. La jeune femme se surprit à sourire lorsque Coldris prouva que son arrogance ne datait pas de la veille. Il était impossible ! Et pas seulement à ce titre ! Heureusement qu'il ne se sentait pas obligé de lister toutes ses conquêtes, ils s'en seraient jamais sorti… Quant à cette histoire de corruption… elle ne put s'empêcher d'entendre son oncle répéter que "ces gens" ne savaient faire de bonnes choses que quand ils pouvaient en tirer profit. C'était comme ça. Enfin, si c'était ce qui lui avait permis de trouver son meilleur ami… 

Un accident de chasse, rien que ça… Comme c'était commode… Enfin, il fallait bien avouer que l'élimination de maîtresses encombrantes, elle l'avait déjà envisagé de toutes les manières possibles. La question aurait plutôt été combien… 

Oublier les considérations humaines, il fallait qu'elle oublie les considérations humaines. Qu'elle pense froid. Et elle, survivait-elle ? Il ne devait sans doute pas réaliser à quel point il s'agissait d'une question de vie ou de mort. Et si c'avait été bien pire que tout ce qu'elle avait envisagé, même si c'avait été trop, elle n'avait pas le choix. Elle ne pouvait pas continuer seule. Elle ne pouvait pas non plus le rendre responsable de cela, d'ailleurs. Tout irait bien, c'était seulement peu agréable comme conversation. Il n'y avait pas de raison que cela ne passe pas. Elle avait juste besoin de se détacher. Il lui fallait une partie d'échecs, sans doute. Et d'un verre. Et de son poignard.

— Je vais bien, ne vous inquiétez pas… Dites ce que vous avez à dire… J'ai déjà encaissé bien plus macabre et vous ne pourriez pas avoir fait pire que tout ce que j'ai déjà pu penser… Mais ne me laissez pas toute seule...
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Message par Coldris de Fromart Jeu 23 Sep - 12:09



Cette nouvelle partie de confidences comportait un peu plus de légèreté que la précédente, c’était indéniable. Ne serait-ce que par ce rappel de son arrogance naturel. Même pour lui, et quelles que fussent les difficultés qu’il avait affrontées, c’était tout de même une ère plaisante que celle de sa rencontre avec Virgil et de leurs interminables débats.

Un discret sourire s’invita. Pire que ce qu’il avait fait ? Certainement. Sans doute. Possiblement. Comment dire ? Il faudrait pour cela prendre le temps de déchiffrer ses notes codées – lorsqu’elles existaient–.

— Vous laissez seule ? Mais enfin ! Quelle idée saugrenue ! Alors même que je viens de vous retrouver et que je n’ai pas encore pu faire le millième de ce que je voudrais faire avec vous ? Non, non, non, vous allez encore devoir me supporter un moment. Où en était-il donc ? Ah oui ! Les fiançailles. Quelques mois plus tard, dans un hasard qui vaut celui qui vous a mené à tomber sur moi dans ce salon, j’ai rencontré Aurélia sur le port en provenance de Lodmé. Nous ellipserons le reste – mais je répondrais à toutes vos questions – jusqu’à arriver au duel au cours duquel j’ai tué son mari comme vous le savez. Peu de temps après, j’ai appris qu’elle était enceinte pour la seconde fois et que tout portait à croire que j’en étais le père cette fois-ci. Je vous laisse imaginer ma joie. Parallèlement, la mère d’Alduis l’était également, car après avoir découvert que l’on s’était joué de moi et que je ne pourrais jamais annuler le mariage pour non-consommation, j’ai dû me résigner à faire mon devoir malgré la répugnance profonde que cela m’inspirait. J’ai vécu de doux mois à Cervigny en sa compagnie jusqu’à ce que la vie ne nous rattrape sous la forme de sa mère et de ma femme. Sa mère rongée par la jalousie de se voir préférer sa fille et ma femme inquiète que le bâtard naisse mâle et ne détrône le sien. Alduis est né et il était assez frêle pour lui faire craindre le pire. Aurélia devait enfanter vers la fin de l’été. La tension a fini par s’accroitre tant et si bien que malgré tout ce que je pus faire, je me suis réveillé un beau matin, seul, avec un mot d’adieu dans mon Prince que je mis plusieurs jours à trouver.

Il parvint difficilement à masquer l’émotion qui le saisissait à l’évocation de cette funeste découverte. Aujourd’hui encore, il le relisait parfois, écartelé entre la douceur permanente de ces mots imprégnés dans le papier qui ne présageait que de douces retrouvailles et la froide réalité de cette existence évaporée.
Il déglutit péniblement en ravalant ses larmes qui brulaient ses cornées puis poursuivit mécaniquement, essayant de se détacher de ses propres paroles.

— Elle rentrait à Lodmé, pour mettre au monde et en sécurité notre enfant. Elle craignait qu’on ne les assassine. Et… J’ai chevauché jusqu’à Nérée, manquant de tuer mon étalon, mais cela n’avait alors aucune espèce d’importance. Le navire sur lequel elle était embarquée se trouvait déjà quelque part dans le détroit. J’ai imploré, supplié, menacé, maudit, ordonné qu’on me trouve un bâtiment à mettre à flot, mais avec la tempête qui se levait tous refusèrent puis mes devoirs me rappelèrent à la capitale trop rapidement. Un peu moins de deux semaines plus tard, on frappa à la porte. Je reconnus instantanément sa camériste aux traits trop tirés pour ne pas anticiper ses paroles. Elle me conta toute l’histoire. La tempête avait tant secoué sa maitresse qu’elle se retrouva à donner naissance à Sarkeris – c’était le nom qu’elle avait choisi – dans un navire malmené par les éléments. Elle… n’a pas survécu. Voyant sa tignasse aussi sombre la mienne, sa mère l’a aussitôt abandonné aux mains du capitaine et si je dois une chose à Dieu, c’est bien qu’elle n’ait eu la folie de le jeter par-dessus bord. J’ai…

Et le reste s’étrangla. Il ne savait plus vraiment ce qu’il voulait dire à ce sujet. Il n’avait pas vraiment le courage de rouvrir cette page non plus. Le désespoir, l’envie d’en finir, la colère, le vide….

— Huit mois plus tard, Virgil – qui je le réalisais alors, avait remué terre et mer – m’informa que des rumeurs sur un nourrisson à bord d’un navire avait été entendues à Nérée. J’avais tout perdu et finalement un maigre espoir venait de ressurgir. Juste assez pour me pousser à le retrouver. Sans succès. Il fallait se rendre à l’évidence, il était sans doute mort. Ou dans les meilleurs des cas, adoptés par une quelconque famille de pêcheurs. Et… j’ai ressombré. Suffisamment pour me noyer dans le laudanum chaque jour pour fuir la réalité. Vivre à Fromart – parce que je refusais de lui donner satisfaction – était un cauchemar éveillé. Chaque jour où je la voyais, un supplice qui m’écorchait vif avant de me plonger dans un bain d’huile bouillante. Voir Alduis suffisait à me ronger d’amertume… Deux ans après sa mort, j’étais parvenu, résigné à accepter tout ce qui en découlait sans parvenir à tourner la page. Virgil m’incitait à parler à Alduis – ce que je n’avais jamais fait –, mais je n’y arrivais pas. Chaque fois que je le voyais, je pensais à eux et tout me ramener à ce qu’il me manquait. Et elle, en profitait… Les rares fois où je trouvais le courage de passer la porte, il se mettait à hurler. Plus j’essayais, plus elle se l’accaparait. Et puis un jour, j’ai réussi. Je l’ai emmené voir les chevaux.

Il marqua une longue pause, nécessaire à apaiser son esprit qui s’agitait furieusement autant que les blessures qui se rouvraient en cascade.

— Il ne manque plus que l’épilogue de cette tragédie. Isabelle – sa mère –s’est retrouvée dans un couvent des plus stricts à cause –ironie du sort– d’une sombre histoire d’adultère et de bâtards sortie de mon esprit. Quant à la mère d’Alduis, je n’ai pas eu le loisir de la faire payer puisque la maladie l’a emportée, lorsque mon fils n’avait que six ans à mon plus regret. D’autres diraient que ce n’était que justice divine. Toujours est-il que vous savez désormais tout et que nous allons pouvoir nous rendre, là où je désire vous mener.

Coldris talonna la jument et ils partirent au galop poursuivant cet étrange jeu de direction absurde jusqu’à la cour.


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Message par Éléonore de Fromart Ven 24 Sep - 11:37

Éléonore pouvait entendre la suite quelle qu'elle soit. De cela, elle était sûre. Seulement voilà, elle ne voulait rester seule face à tout cela après. Par expérience, elle savait que c'était là le meilleur moyen de se mettre à le ressasser et… non, ce n'était pas contre lui qu'elle en aurait, alors ce ne serait pas bien grave, mais elle n'avait pas envie. 

Elle esquissa un sourire triste. Il allait être déçu, elle le savait, elle était désolée mais ce dont elle aurait besoin pour commencer n'était certainement pas ce qu'il avait en tête… D'autant qu'il en venait à parler de son véritable amour. Oh, bien sûr ça ne posait pas de problème, mais dans le contexte des catastrophes ce n'était pas drôlement plaisant. Enfin, ce duel, il lui en avait déjà parlé… Oh, tant mieux s'ils avaient pu être un peu tranquilles. Mais la jalousie, c'était toujours la jalousie… Et toujours, il fallait tout gâcher. C'était injuste. Elle chercha à rattraper sa main dans le noir. Et pauvre Alduis qui se retrouvait propulsé là dedans… Pour lui aussi, c'était cruellement injuste. 

Mais elle ne pouvait de nouveau plus faiblir, même si l'air se chargeait de douleur. Frapper et raconter que c'était fini. Comme quand le bébé avait tué maman. L'odeur de maman n'était plus là non plus, plus vraiment. Ni le poignard. Elle n'avait que son pendentif et cet atmosphère douloureuse. Elle comprenait encore mieux que le reste, le ressentait bien plus intensément de par l'écho que cela trouvait. Trop faible. Beaucoup trop faible. Et inutile. Et coupable. Comment osait-elle encore penser à elle quand il lui racontait une chose aussi horrible. 

Ni à ça, ni à la perte bien plus terrible qu'on était venu lui annoncer à elle aussi… Huit mois de vide. Cela aussi, elle pouvait le concevoir. Elle resserra sa main juste avant qu'il n'avoue sa rechute. Comment le lui reprocher ? Ce devait être atroce comme situation… Et encore Alduis qui se retrouvait en plein milieu, présenté comme une espèce de faire-valoir… Comme… Pffff. Oh, mais elle n'allait pas lui en vouloir pour cela, il n'avait pas su, ce n'était pas grave, et cela commençait à s'arranger. Et puis, elle voulait bien entendre que les conditions n'aient pas vraiment été favorables. Heureusement qu'il avait été soutenu à l'époque. Pour eux deux, sans doute… 

Éléonore se demanda si, à l'occasion, il lui parlerait un peu plus de son ami. Dans d'autres circonstances moins désagréables. Elle devait avouée être un peu intriguée à son sujet, lui qui était resté si longtemps aux côtés de son merveilleux phénix… mais ce n'était pas encore pour tout de suite, car tous ses comptes n'étaient pas réglés. Et bien que le couvent n'ait rien pour l'attirer, elle ne trouvait pas la réplique si cruelle de la part d'un homme blessé. Quand à la suite… c'était tout de même drôlement commode mais… non, on avait dit confiance, et de toute manière, sa perception saturait et la distance qu'il avait repris vis à vis de ses paroles ne permettait pas de distinguer quoi que ce soit.. Et qu'importe les soupçons qu'elle avait pu nourrir ou non, de toute façon, elle n'aurait jamais tenu en se laissant embarquer dans de telles spirales. L'un des égards auxquels Ariste l'avait le plus aidée à ne pas se perdre. 

— C'est tout, alors ? demanda-t-elle tout de même d'une petite voix. Juste ça, les dommages collatéraux d'ascension et de maintien et… là-bas ?

Elle acceptait tout à fait de ne pas être concernée par le détail, mais elle ne pouvait pas prouver qu'elle savait ce qu'elle faisait sans l'avoir pris en compte. Même si cela n'avait rien de plus doux que le reste. De toute façon, elle n'avait pas la force de rejeter tout ce que cela impliquait. 

Éléonore se raccrocha soudain à l'animal qui prenait de la vitesse dans le noir. Elle n'était plus bien sûre de trouver tout ce parcours amusant avec tous les éléments qui lui tournaient dans la tête.
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Message par Coldris de Fromart Ven 24 Sep - 22:02



Il avait achevé son récit. Du moins, il ne voyait guère de choses notables à signaler entre la mort d’Asoana et aujourd’hui. Il s’était donné corps et âme à sa carrière, noyé dans le travail et pour le reste fait ce qu’il pouvait. Qu’en pensait-elle désormais ? Il n’était pas en mesure de le dire. Il ne le voyait pas et son esprit était si poisseux qu’il semblait s’être assoupi. Ou était-ce la fatigue qui commençait à le rattraper ? Ce serait tout de même étonnant.

Si c’était tout ? Tout comme « y’a-t-il encore bon nombre d’horreur à votre sujet » ou tout comme « ce n’est que cela ». Avec cette petite voix qui prononçait timidement cette question, il y avait de quoi s’interroger. Cela, les « dommages collatéraux » et… là-bas ? Là-bas… La guerre ? Devait-il tous les comptabiliser ces innombrables cadavres de « là-bas ? » Il resta un instant interdit.

— Peut-être en ai-je oublié que vous auriez jugé intéressant, néanmoins c’est pour moi le plus important concernant ma vie personnelle.

Qu’en avait-elle pensé ? À quoi songeait-elle désormais ? Ses craintes se mirent à tourner en boucle dans son esprit. Trop envahissant. Il lança sa jument au galop décidée à en finir une bonne fois pour toutes. Qu’importe ce qui se passerait ensuite, il aurait fait ce qu’il devait quand bien même il venait sans doute de scier la branche sur laquelle il était assis…

Quelques minutes plus tard, ils mirent pied à terre, entrèrent dans le château par une porte dérobée puis empruntèrent un escalier de service avant de s’arrêter… devant la porte de son bureau qu’il déverrouilla.

— Nous sommes arrivés à destination, déclara-t-il en prenant sa main pour la guider avant de refermer les huis sur eux.
— Laissez-moi juste un instant je vous prie, il me reste quelque chose à faire, ce ne sera pas loin, rassurez-vous.

Il extirpa un trousseau de clés de son veston, puis ouvrit tour à tour placards et tiroirs dans un cliquetis. C’était tout de même étrange de le faire deux fois à un mois d’intervalle quand il ne l’avait jamais fait ici auparavant. Il inspira profondément.

— Vous pouvez enlever votre bandeau. Oh et ne vous attendez à rien de très romantique ou vous seriez déçue...

Coldris lui laissa fébrilement retrouver ses esprits avant de commenter :

— Nous sommes dans mon bureau… C’est… Je ne peux pas vous offrir une plus grande preuve de la confiance que j’ai en vous qu’en vous ouvrant ses placards. Pour tout vous dire, il n’y a qu’Alduis qui en connaisse le contenu depuis le mois dernier. Il y a… toutes mes notes quotidiennes – mais vous n’en tirerez pas grand-chose –, les noms de mes maitresses et de mes bâtards, quelques babioles, des carnets griffonnés au cours de mes insomnies, quelques… médiocres écrits et diverses notes et lettres. Vous pouvez lire tout ce que vous voulez ici, quand vous le voudrez.

Il déglutit péniblement et poussa un soupir de soulagement : maintenant, tout était réellement terminé.

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Message par Éléonore de Fromart Sam 25 Sep - 14:13

Éléonore écouta la réponse. Donc… ses autres cadavres purement personnels n'étaient pas intéressants. Soit. De toute façon, il lui avait déjà parlé de bien plus de chose qu'elle ne méritait d'en connaître. 

— Je… je ne vous demandais pas de comptes… C'était seulement… Seulement...

Seulement pour qu'on ne puisse pas dire qu'elle ne savait pas ce qu'il avait pu faire. Évidemment que pour lui, les morts de là-bas n'étaient qu'une statistique et chaque massacre, une avancée sur une carte. Même elle n'aurait pas pu se rendre compte de ce que chaque tragédie personnelle représentait ou du calvaire que chacun avait pu endurer. Bien sûr que non, on ne pouvait pas humainement concevoir autant. Et sur le plan purement détaché qu'il percevait, il était normal que ça ne l'affecte pas. Ce plan là, d'ailleurs, elle pouvait tout à fait le concevoir. D'ailleurs, ce qu'il voulait, ce n'était pas fondamentalement faire souffrir les individus, n'est-ce pas, juste agrandir l'empire.

Et heureusement pour lui, il n'avait pas besoin d'être accablé des mêmes faiblesses qu'elle. Il avait bien assez à porter avec ses propres fantômes. Et elle… elle arriverait à relativiser, comme d'habitude, même si c'était injuste. Il lui fallait juste un peu de temps et un moyen de canaliser ses pensées.

Elle se laissa conduire sans joie jusqu'à destination, tellement prise dans son torrent d'idées sombres dès qu'il la laissait qu'elle ne se demanda même pas ce qu'était tout ce cliquetis de serrures. Alors honnêtement, s'attendre à quelque chose de romantique… 

Elle balaya la pièce d'un regard qui s'arrêta sur Coldris. Parce que ce n'était pas ce qu'il lui avait déjà dit, la preuve de confiance ? Léger sourire à la mention d'Alduis - qui en avait besoin. Alors, il l'a laissait accéder comme ça à tout ça… C'était...

— Cela me touche énormément, mais je...

Nouveau regard circulaire. Tableau dont elle devinait d'instinct le modèle. Verre : oui. Échiquier : non. Coldris : oui. Elle combla la distance entre eux pour le serrer dans ses bras. Pour s'accrocher à lui, plus exactement. 

— Je… n'ai pas besoin de mettre le nez dans tout cela, je… je… vous n'avez pas besoin de vous imposer ça pour que je vous aime...

Or, elle sentait comme une forme de réticence malgré tout. Elle sentait que ce n'était pas facile. Elle en était d'autant plus flattée, et savoir qu'elle aurait pu était déjà bien suffisant.
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Message par Coldris de Fromart Dim 26 Sep - 19:07



C’était seulement légitime, voilà tout. Et il n’avait dit cela que parce qu’il craignait d’avoir oublié quelque chose qui aurait pu avoir une quelconque importance. Hormis la mort de l’autre garce qui, toute manière, resterait à jamais et pour tout le monde – sauf Virgil – morte de maladie – quelle tristesse –.

Si cadavres dans un placard il demeurait, c’était bien dans son bureau qu’elle les trouverait. Il la laissa embrasser la pièce du regard. Il pouvait sentir d’ici sa gêne et lui-même l’était quelque peu. Étrangement, pas des éventuels secrets qu’il pouvait cacher ici. Non, ce qui le rendait nerveux, c’était tout ce qu’il avait pu écrire : ses poèmes, ses pièces de théâtre, ses essais… Tout ce charabia qui demeurerait éternellement chargé d’imperfections. Si médiocre, qu’il avait bien plus honte de les lui faire lire que de révéler ses pires méfaits.

Il enroula à son tour ses bras autour de son petit corps, déposant un baiser dans son cou. Savait-elle combien elle pouvait l’apaiser rien que par ce geste si anodin ? Et ces seules paroles prouvaient à elles seules à quel point il avait raison de lui porter tant d’affection. Il s’éloigna juste assez pour prendre son visage entre ses mains.

— Bien entendu que vous n’en avez pas besoin. Ceci étant dit, je ne me l’impose pas. Je vous l’offre, voilà qui est différent. Considérait cela comme un présent de ma part.

Un baiser vola sur ses lèvres veloutées puis il s’éloigna vers le dressoir afin de servir deux verres d’un whisky lodméien.

— Si jamais, entama-t-il en revenant les mains prises, vous pourrez toujours interroger Alduis, sur ce qu’il peut se trouver là-dedans.
Il lui tendit un verre.

— J’imagine que ce ne sera pas de trop après vous avoir fait avaler toutes ces réjouissances.

Un discret sourire attendri se peignit sur son visage tandis qu’il portait le verre à ses lèvres.

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Message par Éléonore de Fromart Lun 27 Sep - 0:13

Éléonore frémit lorsque Coldris se détacha d'elle, réprimant un soupir de soulagement lorsqu'il prit son visage dans ses mains. Il ne la repoussait pas. Il ne semblait pas vexé. Elle approuva son explication du regard. Mais quand elle voulait, ça ne voulait pas forcément dire maintenant et ils étaient déjà tous deux assez éprouvés pour aujourd'hui.

— Alors merci, mon doux phénix, souffla-t-elle lorsqu'il libéra ses lèvres. 

Pour sa confiance qu'elle ferait tout pour mériter, elle aussi. Elle l'aimait tellement. Mais elle ne voulait pas qu'il s'éloigne. Elle pivota timidement, comme clouée sur place tandis qu'il allait se servir à boire. Leur servir à boire. Elle ne l'aurait pas réclamé mais… 

— Merci… 

Elle prit une gorgée le temps de faire passer son hésitation.

— J'avais tablé sur pire quand je vous ai rencontré. Mais il est vrai qu'entendre tout cela de votre propre bouche - avec tous les autres aspects que cela remuait - était assez hmmm éprouvant… Je suis désolée…

Nouvelle gorgée. Nouvelle hésitation. 

— Je… sais que ce n'est pas vraiment ce que vous aviez en tête… Je suis désolée, je... pourrait-on… en général, quand il y avait quelque chose dont je devais me détacher, je jouais aux échecs… Je me sentirai mieux après. Je… Je n'ai pas envie de rester toute seule avec mes pensées. S'il vous plaît. Et je n'ai pas envie de dormir seule non plus.

Plus que cela : dans leur état, l'idée la terrifiait. Elle avait toujours su qu'il était un homme occupé, et était consciente que cela ne changerait pas parce que tout à coup elle débarquait chez lui, pas plus que le reste de son mode de vie, ce n'était pas ce qu'elle demandait, mais… là, elle avait besoin de lui.
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Message par Coldris de Fromart Lun 27 Sep - 9:59



Un discret acquiescement en guise de remerciement et un verre offert plus tard, ils prirent une gorgée mutuellement, sans doute pour faire passer cette drôle d’atmosphère qui s’était installée depuis leur départ du château et ses confessions peu heureuses.

— Ah oui ? M’imaginiez-vous dissimuler les cadavres de mes amantes dans une sordide pièce aux relents pestilentiels ? Un mélange de… Gilles de Rais et de Henri VIII peut-être ? Voilà qui ferait une histoire à effrayer les jeunes filles trop curieuses parfaite, vous ne trouvez pas ? plaisanta-t-il. À moins que vous n’ayez songé que j'appréciais me baigner dans du sang de vierge ? Je vous invite à venir vérifier par vous-même si tel est le cas, conclut-il avec une provocation enjôleuse.

Soufflant de rire au point de faire vibrer la surface de son whisky, il reprit une gorgée. C’était le minimum requis pour faire passer toutes les facéties qui lui venaient à l’esprit désormais que toutes tensions s’évaporaient de son corps. Jouer aux échecs ? Certes non. Il avait de meilleures idées pour se changer les idées, mais puisqu’elle le lui demandait il n’allait tout de même pas lui refuser. Et puis il avait une revanche à prendre.

— Ne vous avais-je pas dit que j’en assumerais les conséquences tout à l’heure? Ce sera chose faite. D’autant plus si elles sont si agréables Qui plus est je suis votre obligé, alors ainsi soit-il, nous jouerons aux échecs et je prendrai les noirs, précisa-t-il tout de même.

Pourquoi l’aurait-il repoussé si elle s’invitait dans son lit ? La seule chose qui l’embêtait quelque peu était qu’il avait prévu de trouver Alduis pour lui parler et qu’il n’en avait pas encore eu le temps aujourd’hui, et que, de toute évidence, il ne l’aurait plus jusqu’à demain matin étant donné qu’il n’était plus question de la laisser seule.

— Venez suivez-moi, il y a un jeu dans mon salon.

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