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[24 décembre 1597, soirée] - Réveillon familial [Terminé]

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Message par Coldris de Fromart Jeu 18 Fév - 11:47





Bérénice de Fromart-Aussevielle, 26 ans


C’était le fameux jour du diner familial. Son père, ses frères et sa future belle-sœur seraient réunis ce soir autour de la table. Elle espérait de tout cœur que les trois hommes sauraient se tenir pour accueillir comme il se devait Florentyna de Monthoux. La pauvre n’en mènerait sans doute pas bien large au milieu de ses fortes langues. Et puis Alduis serait sans doute tout aussi nerveux. Ils s’étaient entrainés ensemble, mais cela serait-il suffisant ? Qu’il ne s’inquiète pas, elle viendrait à son secours si cela s’avérait nécessaire.

Pour l’heure ce qui l’intéressait surtout c’était de faire connaissance avec Sarkeris ! Enfin connaissance… Elle avait sans doute fait connaissance avec lui quelques jours plus tôt, mais elle saurait si son intuition l’avait bien guidé ou non.

Après none,

Bérénice venait d’achever de se préparer pour le diner. Elle avait revêtu une robe de satin bleu canard, richement brodée. Son cou était paré d’un collier de turquoise et de saphir, de même que sa chevelure dont elle n’avait attaché que le minimum nécessaire pour ne pas paraitre négligé. Elle réservait les chignons à l’équitation ou aux occasions plus formelles. À Fromart, elle n’était pas en représentation et il n’était nul besoin de se conformer aux exigences de la société.

Enfin prête, elle descendit l’escalier principal, livre sous le bras, en direction de la bibliothèque, où elle comptait ranger l’ouvrage emprunté. Ses pas la portèrent ensuite vers la salle à manger où elle souhaitait s’assurer que tout était parfaitement en ordre pour le diner qui approchait à grands pas. Elle faisait entièrement confiance à Léonilde, mais ce château manquait cruellement d’une présence féminine pour rappeler qu’un peu d’élégance ne faisait jamais de mal.

C’était en passant devant le Grand salon, qu’elle surprit une silhouette brune, le regard rivé vers les jardins enneigés. Bérénice s’immobilisa et détailla l’homme de dos. Les mêmes cheveux bruns légèrement décolorés par les embruns. Elle esquissa un petit sourire tout en se baissant pour se séparer de ses bruyants souliers. À pas de loups, elle entra sur la pointe des pieds. Le son de ses lentes foulées étouffé par les épais tapis persans rouge et noir, elle avançait dans un silence quasi absolu. En tendant l’oreille, on aurait pu surprendre le frôlement feutré de sa robe contre le revêtement laineux. Elle n’était qu’à moins d’un mètre lorsqu’elle sentit cette odeur de girofle mêlée au cuir qu’elle reconnaissait parfaitement. D’une main, elle prit appuie sur son épaule pour se hisser jusqu’à son oreille. De l’autre, elle masqua son œil valide.

- Bienvenue à Fromart, grand frère souffla-t-elle avec un sourire espiègle.

Malgré son apparente détente, elle demeurait sur ses gardes: elle savait pertinemment qu’il pouvait s’avérer dangereux de surprendre un homme habitué à réagir par réflexe pour survivre. Elle n’aurait pas tenté ça avec Alduis, quand bien même il l’aurait surement reconnu rien qu’aux effluves de pivoines et de chèvrefeuille qui sentaient bon la rosée du matin. Pourtant, toute la méfiance du monde n’avait pas réussi à endiguer sa facétieuse envie de le surprendre.


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Message par Sarkeris Sam 27 Fév - 23:12

Cette histoire de médaillon le taraudait. Il ne l'avait pas encore dit à Coldris, et à la place, les images de la tempête lui occupaient l'esprit. Est-ce que se débarrasser de l'objet avait été la bonne solution ? il avait la confuse impression d'avoir fait une erreur, mais il ne pouvait pas faire demi-tour. Il ne pouvait pas retourner chercher le bijou, ce serait une lamentable erreur et d'ailleurs, il ne se souvenait pas du tout de l'endroit précis où il l'avait jeté. Il se souvenait simplement de la rage du moment. La corde "de chanvre" comme lui avait lancé "Amélie" lui semblait plus proche que jamais. Avec un peu de chance, on lui accorderait une dernière faveur : être envoyé par le fond, un boulet accroché au corps... il n'y avait qu'ainsi qu'il pourrait mourir. Dans son élément. Pas sur terre. Pas à se balancer dans les airs.

Appuyé au bord de la fenêtre, dans le Grand salon plongé dans l'obscurité, il regrettait plus que jamais de n'avoir pas retrouvé la mystérieuse dame du port. Prendre du bon temps en sa compagnie lui aurait certainement changé les idées. Mais il n'avait même pas demandé à son père s'il connaissait pareille créature, parce qu'il aurait aussi dû lui parler du collier... Décidément, la capitale ne lui réussissait pas : entre les femmes compliquées et inaccessibles et les conséquences néfastes de ses actes maritimes, il avait vraiment hâte de retrouver la côte, l'air iodé, le cri des mouettes, le claquement des voiles et les marées capricieuses, ainsi que son équipage de forbans.

Est-ce que son second avait suivi ses instructions ? La coque avait-elle été calfeutrée correctement ? le dernier chargement avait-il trouvé acquéreur ? à l'heure qu'il était ses hommes devaient dépenser leurs derniers rilchs dans les pires bouges... Il esquissa un vague sourire en imaginant Trompe-L'oeil taquiner une fille, avec son accent aviné... Lui à coup sûr, il n'aurait pas pu adresser la parole à une seule nana de Braktenn. Il se serait fait refouler aux portes pour contrebande d'alcool.

Ce n'était pas son reflet que Sark voyait dans la vitre froide et givrée. Il imaginait ses compagnons de voyage trinquer joyeusement des chopes de bière débordantes de mousses, échanger des blagues et des anecdotes gaillardes. Sans lui.

- Bienvenue à Fromart, grand frère, souffla une voix près de son oreille tandis que sa vue se voilait.

Il maîtrisa son premier mouvement qui était de surprise. L'inconsciente n'était pas hostile, mais elle le surprenait dans un moment de nostalgie qu'il avait du mal à quitter. Il laissa passer une seconde, pour reprendre ses esprits, avant de saisir le poignet de sa sœur, sans brusquerie, et de se retourner.

La voix, le parfum, ne trompaient pas, la vue encore moins. Il la reconnut rapidement.

- Eh bien. Ceci explique cela, lâcha-t-il un brin gêné en se remémorant la scène du port.

Il baissa les yeux sur la robe. Comment avait-il fait pour ne rien entendre venir ?

- Celle-ci est aussi pratique que l'autre pour se battre ?

Bérénice. Elle s'appelait Bérénice. Et c'était sa sœur. En aucun cas, ça ne lui ôtait sa beauté. Il lui rendit son poignet. Et croisa son regard bleu.

- Je crois que c'était mal parti, pour nous deux, hein ?

Il se gratta la tempe sous le lacet de son bandeau. Signe de nervosité.

- Je suis désolé.
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Message par Coldris de Fromart Mar 2 Mar - 21:23






Bérénice de Fromart-Aussevielle, 26 ans



Hissée sur la pointe de ses pieds, elle avait osé prendre le risque de le surprendre. Un acte qu’elle ne prenait pas à la légère, mais… que serait un Fromart sans audace ? Cela ne l’empêchait pas de se tenir sur ses gardes prête à esquiver ou à parer un coup qui surviendrait par pur réflexe. Après une petite seconde, une se referma autour de son poignet et son frère se retourna.
Elle lui adressa un sourire mutin en penchant légèrement la tête sur le côté afin d’accentuer cet air mi-angélique mi-malicieux tandis qu’il baissait les yeux sur sa robe.

— Hmm celle-ci est faite pour diner et non pour arpenter les ports crasseux où trainent ces maudits corniauds libidineux tout juste bons à finir égorgés entre deux caisses de transport vermoulues, cependant si tu y tiens nous avons un peu de temps devant nous !

Elle ne refusait jamais un petit un entrainement. Certes sa toilette était encombrante et nettement moins pratique celle qu’elle arborait sur les quais l’autre jour, mais cela ne l’empêcherait pas de faire preuve de créativité afin de s’affranchir de ce handicap. D’ailleurs, cela lui donnait une idée : elle devrait les défier à l’épée, un jour, ses deux frères affublaient chacun de volants et d’un beau corset. Ce serait tellement amusant ! Elle garda cette pensée pour elle, histoire de ne pas effrayer son beau corsaire de frère qui semblait déjà désemparé à l’idée de lui avoir offert son plus beau numéro de séducteur.

— Dans d’autres circonstances, les choses auraient été différentes.

S’il n’avait pas été son frère par exemple. Et si elle n’avait pas été mariée ensuite. Cela faisait tout de même beaucoup de conditions à réunir pour espérer changer le cours de choses. Il n’en demeurait pas moins charmant avec son unique œil bleu et ses cheveux bruns balayés par les embruns. Elle lui frotta affectueusement le bout du nez de son index.

— Allez ce n’est rien mon grand-frère des mers. ajouta-t-elle encore en ne résistant pas à le décoiffer un peu. tu vois je ne t’en veux pas. Mais si j’étais toi, j’éviterais de verser le sang devant les demoiselles. Elles n’aiment pas ça. murmura-t-elle sur le ton de la confidence. Va savoir pourquoi, alors qu’elles en voient tous les mois...

Elle haussa les épaules. Elle n’avait réellement jamais compris ce paradoxe. Du sang c’était du sang. Qu’importe qu’il soit entre ses cuisses, sur un adversaire ou sur un cerf percé d’une flèche. L’un ne lui faisait pas plus peur que l’autre.

— Porto? proposa-t-elle avec nonchalance

Il fallait sans doute bien cela pour le remettre de ses émotions.

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Message par Sarkeris Mar 13 Avr - 11:45

Bérénice avait l'air tout à fait ravie de son coup. Il ne pouvait pas le lui reprocher. De son côté, il se sentait très, très, bête. Cela lui arrivait assez rarement pour qu'il en soit décontenancé, d'autant qu'elle l'avait surpris. A présent elle lui faisait face avec ce sourire si caractéristique de la famille. La provocation coulait dans leur sang à tous les deux, comme dans celui de leur père, et sans doute d'Alduis. Et bien sûr, outre le sourire, il y avait aussi la parole.

S'entraîner dans ce salon ? maintenant ? elle n'était pas sérieuse. Impossible. C'était tentant, mais... non. Il secoua la tête.

- Mauvaise idée, nous serions perdants tous les deux, face à l'armée de domestiques qui rappliquerait en hurlant sur les meubles massacrés...

Quand aux autres circonstances qu'elle évoquait... lui ne voulait pas y penser. Il était plus qu'heureux de savoir que sa sœur était cette femme qu'il admirait déjà. Lui qui craignait d'avoir une fratrie fade et sans attraits... Au contraire, il avait la chance (l'éternelle chance) d'être fort bien entouré. Alduis n'était peut être pas tout à fait du même avis, mais ça ne regardait que lui, parce que de son côté, Sark était enchanté de pouvoir recevoir une pichenette de Bérénice, une pichenette qui disait "c'est pas grave" et qui lui ôtait quand même un bon poids des épaules.

Suivirent les remarques sur sa sanglante approche. Il ne put s'empêcher de sourire. Ce genre de stratégie était réservé aux cas rares. Qu'elle se rassure, il ne l'utilisait que dans les grandes occasions.

- Merci pour le conseil. Je me doute qu'il s'applique aux Bastennoises en général... ?

Non pas qu'il soit intéressé... mais en fait si. Avec les échecs qu'il avait essuyé, il aurait certainement besoin de trucs et astuces, qu'il irait chercher du côté de son père au moins, ne sachant pas si Bérénice était du genre à l'encourager dans ses démarches de séduction... il fallait tâter le terrain.

- Porto, oui, merci. Hum... C'est toi qui conseille Alduis en termes de gente féminine ?

Petit haussement de sourcil amusé à l'appui, il se laissa tomber dans un fauteuil. Si c'était le cas, Alduis n'avait pas dû écouter grand chose.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Sam 17 Avr - 19:34





Bérénice aimait déjà follement son frère. Et cela ne risquait pas de s’améliorer avec son sens de la répartie inné. Il n’avait pas tort sur les dégâts que cela occasionnerait, mais après tout, le mobilier avait l’habitude d’être maltraité dans ce château. Elle haussa les épaules, mutine :

— Je pense qu’ils en ont vu d’autres, tu sais. Et puis je suis sûr qu’à nous deux nous serions invincibles contre une poignée de domestique, mais soit. Tu veux te faire bien voir, je comprends. Une prochaine fois alors.

Elle pouvait avoir toute sa gêne à évoquer leur étrange rencontre sur les quais. Cela ne faisait rien, au contraire, c’était bien mieux qu’un protocolaire diner ou que savait-elle pour faire connaissance. En à peine une petite heure, ils avaient tissé plus de liens qu’en une seule journée de palabres. En même temps, se rencontrer dans une flaque de sang, il y avait sans doute plus séduisant pour la majorité des femmes. Il pouvait être rassuré : sa sœur était une Fromart et à ce titre, elle n’était pas la majorité des femmes. Au contraire, elle avait trouvé cela plein de piquant et garderait ce souvenir à tout jamais dans sa mémoire.

A sa remarque, elle opina dans un sourire.

— En effet, c’est préférable, bien qu’il y ait toujours des exceptions. Enfin… tout dépend si tu es collectionneur ou si tu cherches la perle rare. Si je ne devais te donner qu'un seul conseil, je te dirais de te fier aux détails de leur de toilette : leurs manières vont de paire avec les dentelles de leur robe. L’habit ne fait pas le moine mais la robe fait souvent une femme. Plus elles sont travaillées, plus elles réclament de subtilité. Bien sûr, tu trouveras toujours des exceptions. Des petites nobles avides d’aventures ou un brin rebelle, mais tu ne devrais guère faire de faux pas ainsi.

Elle se dirigea vers le dressoir où elle servit deux verres de Porto d’un carafon de cristal. Lorsqu’elle se retourna, il était déjà avachi dans l’un des fauteuils à lui parler d’Alduis. Elle lui tendit le verre, sourire au bord des lèvres avant de s’asseoir à son tour.

— Je lui en ai donné ce matin, par la force des choses, mais le fait est que cette question ne l’intéresse pas réellement, vois-tu. Au grand damne de Papa.

Pour être tout à fait honnête, son frère aurait eu besoin de quelques conseils sur l’art de bien se tenir en société en plus de celui de décrypter les sous-entendus. Il était pourtant de très bonne compagnie lorsqu’il se sentait en confiance et il ne manquait pas d’humour lorsqu’on le connaissait bien ! Mais surtout, il n’y avait pas meilleures oreilles que les siennes. Ce ne serait pas simple avec Florentyna au début, certes, pourtant elle ne voyait pas comment elle pourrait ne pas l’apprécier, son grand frère préféré. Elle trempa ses lèvres dans le vin cuit et une tornade déboula.

 
Adéis, 4 ans

On avait dit à Adéis que son oncle viendrait aujourd’hui à Fromart pour les fêtes. Oncle Sarkeris était pirate. Corsaire avait corrigé sa mère mais le garçonnet n’avait rien voulu savoir, ses oreilles s’étaient fermées et son imagination l’avait emmené à mille lieues d’ici dans des eaux turquoises aux rivages bordés de créatures étranges. Tout l’après-midi -comme il avait neigé, il ne pouvait pas sortir- son lit s’était transformé en navire et les baldaquins en mât à escalader. Quant au parquet, il était devenu un océan dangereux et tumultueux peuplé de requins et même d’un kraken. Il y avait bien quelques dangereux récifs également sous la forme de chaises renversées. Écueils sur lesquels sa malheureuse gouvernante s’était échouée en trébuchant -elle n’avait pas son talent pour la navigation-. Elle avait vociféré mais Adéis lui avait tiré la langue en prétextant qu’il était le Capitaine. Elle avait rétorqué rouge comme un poulpe qu’elle irait faire un rapport à Madame sa mère, mais ça n’avait pas d’importance : il y avait un autre navire, de taille plus modeste, à aborder là-bas -son bureau-.


***


- Votre oncle est arrivé. Il est dans le salon en compagnie de Madame votre mère

Adéis avait bondi hors de son lit, épée en bois à la main. Il avait ensuite enjambé avec agilité l’enchevêtrement de bois pour attraper un petit ruban de satin bleu marine – dérobé à sa mère – qu’il noua sur un œil. La porte s’ouvrit à la volée et il s’y cogna sans ménagement. Le cache œil finalement relevé -c’était plus pratique-, il courut jusqu’à la balustrade sous la pluie de réprimandes de la gouvernante. Il se servit des piliers pour se hisser sur la rampe et se laissa glisser dessus, épée en l’air.

– A l’abordaaaaaage ! hurla-t-il durant sa glissade

Il n’y eut que la statue de griffon posée sur le pilastre pour arrêter sa course effrénée. Il sauta de côté, rabaissa son ruban bleu et s’élança jusqu’au salon. La porte était ouverte. Il entra en s’efforçant de ne pas galoper comme on le lui avait appris -il était le fils du marquis d’Aussevielle-. Le trajet de quelques mètres seulement lui parut interminable.

- Bonsoir oncle Sarkeris, je suis heureux de faire votre connaissance. répondit-il faussement calme en s’inclinant poliment comme on l’exigeait de lui.

Mais il se releva bien trop rapidement, le regard pétillant de malice, bordé d’admiration.

- Vous êtes vraiment pirate ? questionna-t-il sans retenue avant de relever son cache-œil. Comment vous faites pour ne pas vous cogner partout ?


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Message par Sarkeris Mer 26 Mai - 17:45

Se faire bien voir à Fromart... Comment lui dire qu'il était déjà venu plusieurs fois, et que les serviteurs savaient fort bien à quoi s'en tenir le concernant ? La dernière fois, au repas d'anniversaire de Coldris, il avait de nouveau pu vérifier qu'il n'y avait qu'un seul seigneur et maître ici. Coldris était le capitaine de ce château en quelque sorte. Esclaves, domestiques, animaux, tout lui obéissait. Mais la question n'était pas là.

- Je crois que ma réputation est déjà bien suffisamment connue ici, surtout. Pas la peine d'en rajouter. Et ça m'embêterait de... nuire à ta toilette.

A la fois blagueur et sincère. Mettre de telles robes devaient exiger un temps assez long pour ne pas le gâcher en quelque combat de salon, douteux et inapproprié. Ceci dit, il n'était plus à une bévue près, ce que lui rappela leur conversation sur leur rencontre. Conversation qu'il orienta vers les braktennoises, espèce inconnue et mystérieuse, pleine d'attraits et de charmes, désespérément rendus inaccessibles par un comportement incompréhensible. Le corsaire constata avec amusement que sa sœur n'était pas avare de considérations sur le sujet.

— ... de la subtilité... reprit-il lorsqu'elle lui tendit le verre de porto.

Voilà quelque chose de compliqué. De la subtilité. Qu'est-ce que ça voulait dire d'abord ? qu'il fallait faire des manières ? la barbe ! Mais d'un autre côté, n'était-ce pas ce qui lui plaisait le plus chez les femmes ? Il flirtait et couchait à droite et à gauche sur la côte, chez les bourgeoises un peu fardées qui sortaient du lot de tenancières de boutiques, femmes de pêcheurs, filles des rues, au teint hâlé et mal vêtues. Il avait besoin de sortir de son monde de brutes épaisses lorsqu'il posait le pied à terre, et seules ces femmes un peu au-dessus de sa condition lui apportait cela : cette impression d'une autre vie, plus sage et coquette. Une vie qu'il ne désirait que lorsque la solitude lui pesait trop et que ses hommes lui semblaient odieux. A Braktenn, il y en avait tellement de ces bourgeoises endimanchées, de ces marquises, comtesses, duchesses bien mises chaque jour de la semaine, belles comme des déesses de légendes, et pourtant inaccessibles, parce que sa brusquerie crasse lui collait à la peau et le suivait partout, même sur terre, et malgré ses rêves de quelque chose de mieux. A y réfléchir : s'il voulait ces femmes élégantes, pourquoi ne devrait-il pas, lui aussi, de mettre à l'élégance. C'était une idée, ça...

Un hurlement d'enfant le ramena à la réalité. Et comme en écho, des protestations suivirent. Se redressant dans son fauteuil, il jeta un coup d'oeil étonné à Bérénice, une interrogation au bord des lèvres. La réponse déboula dans le salon avant même qu'un son ne sortit de la bouche de Sark. Une réponse étrangement calme et posée après le cri clairement identifié dans l'escalier. Une réponse qui se présentait sous la forme d'un enfant. Une réponse qui amusa Sarkéris, parce qu'elle arborait un ruban en guise de faux cache-oeil. Le corsaire posa son porto sur la table et écouta son neveu le saluer, avec toutes les belles manières d'un aristocrate respectable. Ce que lui ne serait jamais.

Et enfin, il capta cette malicieuse lueur qui faisait écho à la sienne.

— Je suis corsaire, s'amusa-t-il à corriger. Mais tu peux m'appeler "capitaine", ou Sarkéris, bonhomme.

Puis il se pencha en avant, toujours assis sur son siège.

— Et si tu veux savoir mon secret pour ne pas me cogner partout, il va falloir que tu me donnes un autre secret. Ton prénom par exemple, jeune moussaillon ?
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Message par Bérénice d'Aussevielle Ven 28 Mai - 9:52




Nuire à sa toilette vraiment ? Elle arqua un sourcil. Oh s’il n’y avait que cela, elle aurait très bien pu se changer. Il ne devait pas avoir grand-chose d’autre à faire jusqu’au diner. Qu’à cela ne tienne, elle se nota d’opter pour moins apprêtée la prochaine fois qu’elle lui ferait ce genre de proposition. En attendant, elle pouvait bien lui prodiguer quelques conseils sur l’art et la manière d’attirer la Braktennoise dans ses filets.
À en juger par son air pensif au-dessus de son verre de Porto, il devait être en train d’analyser ses propos. De la subtilité. Tout à fait c’était ce qu’il fallait. De la subtilité agrémentée d’un brin de folie et d’exotisme, mais tout cela il l’avait déjà. Certes ce ne serait pas facile mais c’était là ce qui était intéressant ? Appréciait-il naviguer sur une mer d’huile sans vent ? Certainement pas. Eh bien c’était pareil avec les femmes, non ?

— Allez Sarkeris, fit-elle en portant la coupe à ses lèvres tu es un Fromart autant que moi, tu ne peux qu’avoir ce goût du défi et de la difficulté. La satisfaction n’en est que plus grande après avoir âprement lutté, n’est-ce pas ? Sinon tu te contenterais d’aller au Lupanar, et tu n’aurais qu’à ouvrir tes bourses pour…

Bérénice ravala ses derniers mots de justesse alors qu’un petit moussaillon débarquait dans le salon sous le regard étonné de son frère. Son espiègle fil tentait de garder une certaine contenance affublée d’un ruban en soie bleu en guise de cache-œil -c’était donc là qu’il était parti- tout en le saluant. À vrai dire, elle avait tellement l’habitude de l’entendre galoper et crier dans les coursives qu’elle ne s’en était pas inquiété outre mesure. Elle adressa un sourire entendu à Sarkeris. Il était inutile de préciser de qui il était l’enfant.

Il avait au moins retenu la leçon quant aux présentations, du moins le croyait-elle jusqu’à ce qu’elle ne souffle un petit rire amusé à sa question candide.



 
Adéis, 4 ans

Adéis se tenait fier et droit comme l’héritier du marquis qu’il était. Il avait fait l’effort de saluer son oncle comme on le lui avait rabâché toute la journée. Enfin, il avait oublié de se présenter, mais ce n’était pas si grave non ? Il n’y avait pas d’autres petits garçons ici, alors on savait forcément qui il était. Il préféra ne pas croiser le regard de sa mère et puis il était trop occupé à fixer cet oncle qui n’avait rien des grandes personnes qu’il avait vues jusque-là. Déjà il lui manquait un œil. Comme dans les histoires. Son regard brillait d’admiration. Il avait vraiment un bateau à un lui ? Un vrai de vrai ? Qui allait sur les océans ?

— Je suis corsaire

Oups. Adéis se mordit la lèvre. C’est vrai, Maman l’avait corrigé plusieurs fois. Enfin, il avait l’air de trouver cela plutôt amusant et puis lui n’avait pas bien compris la différence. Des pirates qui travaillaient pour le roi, ça restait des pirates non ? Son oncle se pencha vers lui et Adéis pencha la tête en avant pour écouter ce qu’il avait à lui dire.

Son prénom. Il grimaça brièvement avant d’afficher un large sourire puis se redressa et déclara fièrement.

— Je me prénomme Adéis Virgil Coldris, Capitaine Sarkeris. Mais vous pouvez m’appeler Amiral.

Oui bon, il était un peu monté en grade, mais il ne pouvait pas y avoir deux capitaines, non ? Quittant son costume de petit garçon modèle il escalada les genoux de son oncle avant de rabaisser son cache-œil de fortune.

— Vous devez me dire votre secret, maintenant ! Oh et aussi, c’est quoi le lupanar ? questionna-t-il en se souvenant avoir happé par hasard ce mot inconnu avant qu’il n’entre dans le salon.

Sa mère toussa et il tourna son regard vers elle.  Avait-elle avalé de travers ? Ça lui arrivait aussi parfois et ce n’était pas très agréable.

— Adéis, c’est… commença-t-elle

C’était quoi ? Il pencha la tête dans l’attente de la suite. Avait-il dit une bêtise ?

— C’est un endroit pour… poursuivit-elle avant de se raccrocher au regard de son frère dans l’espoir d’une quelconque aide.

Elle ne voulait pas lui mentir. Elle ne l’avait jamais fait et ne souhaitait pas commencer maintenant, mais comment lui expliquer le genre d’endroit dont il s’agissait ? Pendant qu’elle cherchait une définition juste mais vague, elle espérait secrètement que Sarkeris vienne à sa rescousse.




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Message par Sarkeris Mer 16 Juin - 18:17

Alors que Bérénice allait enchaîner sur le lupanar, son neveu fit irruption dans la pièce, empêchant sa mère de continuer sur sa lancée. Sark en fut amusé. Autant par la bourde en puissance qui avait été arrêtée dans son élan que par le garçon audacieux qui se présentait à lui.

- Amiral, rien que ça, s'amusa-t-il. C'est que Monsieur Adéis Virgil Coldris de Fromart commande toute une flotte alors !

Le petit amiral monta sur la dunette pour s'installer confortablement dans le carré des officiers : les genoux de Sark, auquel il ne manqua pas de réclamer une explication. L'enfant avait de la suite dans les idées, ce qui embarrassa beaucoup sa mère lorsqu'il s'agit de répondre au sens de "lupanar". Un sourire flottait sur les lèvres du corsaire alors qu'il attendait lui aussi ce que sa sœur allait bien pouvoir dire. L'appel de détresse lancé par ses deux yeux bleu-fromart ne lui échappa pas, et il attira de nouveau le regard d'Adéis, en faisant tressauter ses genoux.

- Ce que maman essaie de dire, c'est que le lupanar est un magasin dans lequel les hommes se rendent pour acheter des fleurs. Mais il me semblait que tu voulais savoir comment je faisais pour ne pas me cogner ?

Sarkéris fouilla dans une poche pour en ressortir le foulard acheté quelques jours plus tôt à l'intention de Leylia de Phietom, qu'il n'avait toujours pas recroisée. Il noua le foulard autour des yeux de son neveu, le rendant complètement aveugle.

- Quand tu ne vois plus rien, tu écoutes mieux, tu sens mieux, tu touches mieux, et tu goûtes mieux. Je vais faire bouger mes mains autour de toi, et tu devras frapper dedans avec tes poings en te servant uniquement de tes autres sens. C'est compris ?

Le jeu commença et Sarkéris laissa son neveu tester ses capacités pendant quelques minutes, avant d'y mettre fin.

- C'est ça mon secret, Amiral, de l'entraînement, comme si j'étais complètement aveugle !
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Message par Bérénice d'Aussevielle Ven 18 Juin - 14:49




 
Adéis, 4 ans

Adéis s’était présenté à son oncle qu’il appréciait déjà. S’il commandait une flotte ? Bien sûr ! Pourquoi se contenter d’un seul navire ? Il hocha donc vigoureusement la tête tout en se pinçant malicieusement le bout des lèvres. Et c’est ainsi qu’il partit à l’abordage de son oncle pirate corsaire. Un tas de questions se pressait sur ses lèvres tandis qu’il observait sa peau brunie par le soleil. Élisabeth lui avait dit qu’il avait de la chance d’être roux, car il aurait toujours la belle peau d’ivoire des nobles et non la brune des paysans. Enfin lui, quand il voyait son oncle, il trouvait cela plutôt joli. Ça faisait aventurier et puis ses deux yeux bleus ressemblaient à deux petits lacs entourés de sable. Comme les oasis à Mornoy. Sans trop savoir comment, de toutes les interrogations qui menaçaient de faire céder son barrage de silence, celle qui s’infiltra hors de ses lèvres fut la précision sur le lupanar.

Un magasin où les hommes se rendent pour acheter des fleurs ? Il planta ses petits yeux verts dans les siens. Il n’avait jamais entendu ce terme.

– On appelle ça un fleuriste alors, il fronça plusieurs fois ses sourcils successivement. Pourquoi utiliser ce mot alors ? C’était comme bateau et navire ? C’était sûrement encore une histoire d’adulte qui utilisait des mots compliqués pour dire des choses simples Tu m’emmèneras au lupanar, alors ? Pour acheter des fleurs pour ma maman ?

Ce problème de Monbrinien résolu, il voulait désormais connaitre son secret pour ne pas se cogner avec un œil en moins. Ses yeux suivirent sa main farfouillant dans sa poche avant d’en ressortir un foulard qu’il lui a noua autour de la tête. Il ne voyait plus rien désormais. Il faisait nuit noire. Enfin pas tout à fait. Il pouvait voir un fin trait de lumière en baissant ses pupilles vers le bas. Il écouta attentivement le secret d’oncle Sarkéris. Il commença à bouger ses mains et Adéis tentait de frapper dedans, mais ne rencontrait jamais que l’air. Il essaya encore et encore, mais il commençait à douter qu’il n’y ait quelques paumes face à lui. Pourtant il sentait un léger courant d’air sur ses joues lorsqu’il mouvait ses bras.

– C’est trop difficile ! s’exclama-t-il avant de croiser ses bras sur sa poitrine.

De l’entrainement, oui sans doute. Il acquiesça docilement. Alors il n’avait pas le choix, il allait devoir s’entrainer. Il finirait bien réussir à atteindre ses fichues mains !

– Dehors sur la pelouse uniquement, indiqua fermement la voix de sa mère.

Il opina du chef, sans retirer pour autant le bandeau posé sur ses yeux. Pourquoi attendre ? Puis se fut un déluge de questions.

– Dites Oncle Sarkéris, il s’appelle comment votre bateau ? Il est grand comment ? Vous êtes allé où avec ? Vous avez vu les éléphants en Asie ? C’est vrai qu’il existe des hommes tout petits comme des enfants, mais qui ne sont pas des nains ? Et vous avez vu des Indiens ? Ils ont vraiment des jupes en feuilles ? C’est quoi la chose la plus bizarre que vous ayez mangée ? Vous avez coulé beaucoup de navire ? C’est quoi votre arme préférée ? Il est très rapide votre bateau ? et tant d’autres encore…

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Message par Coldris de Fromart Lun 21 Juin - 12:00




Un peu plus tard, à l’heure du diner…

C’était un réveillon de Noël quelque particulier qui l’attendait ce soir. Pour la première fois depuis des années, il ne serait pas trois mais cinq à table. Première fois également que Sarkeris était convié à venir festoyer avec eux et première fois bien entendu qu’Alduis diner avec sa future fiancée. Il ne manquait que Démétrius pour parfaire la cène.

En revanche, ce qui ne changeait guère, c’est que Coldris n’avait aucune idée de ce qui serait servi au repas. D’ailleurs, il s’en contrefichait et Léonilde s’en était certainement acquitté avec brio comme toujours. C’était indubitablement l’une des rares choses qu’il acceptait de ne pas maitriser dans sa vie.

Vêtu d’un velours noir brocardé d’or à motifs de feuilles de chêne et de lierre, il souhaita la bienvenue à sa belle-fille d’un protocolaire baise-main et des paroles d’usage. De ce qu’il savait, Bérénice avait eu l’idée de l’inviter quelque temps plus tôt afin qu’ils puissent faire connaissance en amont. Une idée qu’il ne pouvait bien évidemment qu’approuver. Il espérait que tout cela se soit bien passé. A en juger l’attitude d’Alduis, ce n’était semble-t-il pas catastrophique.

— Je vous en prie, prenez place fit-il tant pour Florentyna que pour ses enfants.

Le plan de table avait été fait de telle façon que le patriarche trônait en bout de table. Sur sa gauche, Bérénice puis Sarkéris, sur sa droite Alduis suivi de Florentyna. La magnifique table d’ébène avait été pour l’occasion recouverte d’une nappe de lin blanche, finement brodée sur son pourtour. Au centre serpentait un centre de table aux couleurs automnales rehaussées néanmoins d’un peu de vert. Il mêlait habilement fleurs, végétaux divers, fruits et même légumes dans une nature morte bien réelle. De cette imposante pièce décorative s’élevaient plusieurs chandeliers d’argent et leurs cierges immaculés. Pour l’occasion, les plus beaux services de porcelaine, d’argenterie et de verrerie étaient de sorties. C’était étrange de constater à quel point Alduis et lui-même se trouvaient proches. Physiquement. Et somme toute un peu plus également au niveau relationnel. Dire que généralement chacun d’entre eux campait à son bout de table respectif…


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Message par Le Cent-Visages Ven 25 Juin - 21:33

[24 décembre 1597, soirée] - Réveillon familial [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

L'appréhension de la première rencontre était retombée. Grâce à la présence rassurante de Bérénice qui savait à merveille mettre à l'aise et créer le lien, Florentyna s'était vite sentie accueille. Et ce qui la travaillait le plus - la rencontre de son promis - s'était finalement avéré rassurant : on certes Alduis n'était ni bavard ni des plus épanouis, mais elle était désormais certaine qu'ils trouveraient plus d'une activité sur lesquelles s'entendre. Promenades, théâtre de temps en temps, danse, sans oublier la promesse qu'elle s'était faite de s'intéresser à ses arts martiaux. Et encore, d'autres points communs se révéleraient par la suite, espéra-t-elle de tout cœur.
Forte d'un tel optimisme, ce fut au bras de son futur fiancé que la demoiselle fit son entrée, suivis par Bérénice. Cet excellent thé lui avait ouvert l'appétit. En outre, après cette première rencontre, la conversation serait un peu plus aisée avec le reste de la famille. Un peu plus aisée, car malgré tout, la timidité revenait à Florentyna. Elle avait apprécié ce moment avec Alduis et sa sœur, mais qu'en serait-il à présent avec le père et le demi-frère ? De nouveau, la même crainte de faire un faux pas. De mal réagir, à plus forte raison que son cœur était encore bien à vif. De ne pas se sentir à ses aises, ou autres. Allons... Tout irait bien. Tout irait bien. Pour se raffermir, elle chercha le regard si clair d'Alduis et étira un doux sourire. Enfin, elle se trouva donc devant le paterfamilias.

Elle ne l'avait jusqu'alors vu que de loin - ou en portrait dans les documents relatifs au gouvernement de l'Empire, qu'elle avait pu consulter. Un homme athlétique, à la silhouette mise en valeur par le costume or et noir raffiné qu'il portait ce soir. Regard bleu. Visage droit quelque peu sévère, mais qui se faisait avenant alors qu'il s'inclinait pour le baisemain rituel. Elle lui tendit une main nerveuse qu'elle s'efforça de compenser par une gracieuse révérence assortie d'un sourire. Les nombreuses lumières de la salle se miraient le long de sa robe de satin bleu, brodée d'argent, ornée de fourrure au col et aux manches. Plusieurs perles nageaient dans ses cheveux et à ses doigts. Elle adressa un nouveau regard vers Alduis puis présenta ses hommages à son père :

-- Je suis très honorée, Monsieur, par votre invitation. Quelle plus belle occasion que la soirée de la Nativité pour faire la connaissance de mon promis et de sa famille.

Bon... Le compliment "comme il fallait". Registre de la politesse, sans davantage pour le moment. Oui, elle pouvait se dire maintenant plutôt contente du peu qu'elle avait vu d'Alduis : cela aurait pu être bien pire. Il s'intéressait à elle, il faisait tout pour être au mieux, ils s'étaient promis de partager des activités.
Pour le reste... Non, cette soirée de la Nativité gardait tout de même son goût amer, elle n'avait pas grand chose d'une "belle occasion". Parce que pour Kalisha, elle devait être bien triste en compagnie de son piètre mari, à Monthoux ! Et que dire du parfum que cette soirée devait également avoir pour Hyriel... Sa gorge se serra de nouveau. Un frisson la reparcourut aux images et aux bruits de la prison qui lui revinrent. D'autant qu'elle était, là, à Fromart ; qu'elle avait devant elle l'homme politique à l'origine des misères de Kalisha - mais aussi : celui dont son père lui avait tant vanté le grand soutien au procès du guérisseur. Oh certes, il pouvait parfois - pour ne pas dire souvent - y avoir un vrai univers entre ce que percevait Prosper... et la réalité. Malgré tout, la demoiselle demeurait sur ses gardes. Du reste, c'était aussi avec le vicomte que son père avait discuté de ses épousailles, comme cela, si brusquement, et alors même qu'elle était encore prétendument possédée - et prisonnière ! Délicat.
Enfin... Sans doute devrait-elle plutôt se réjouir du fait que les Fromart n'aient pas reculé à demander la main d'une jeune femme dont la famille était éclaboussée par une affaire de sorcellerie. Il y avait là marque d'honneur et de confiance. D'intelligence aussi, sûrement. Malgré tout, non, cela n'arrivait pas à passer complètement.

-- Merci, reprit-elle quand le vicomte l'invita à s'installer.

Tout en prenant place, elle s'enjoignit une fois encore à ne pas penser à des choses tristes pendant ce dîner. Ni à Kalisha. Ni à Hyriel. Et à voir uniquement sa future belle-famille. Pas les fonctions politiques du vicomte. Pas ce soir. Florentyna inspira. Qu'elle pense plutôt à la proximité d'Alduis et de Bérénice. Et à tous ces récits formidables qu'elle allait sûrement entendre de la part de ce demi-frère corsaire.
Elle contempla la décoration. Une somptueuse table aux couleurs de Noël, toute parée de vert, de teintes rousses, dans une subtile nature-morte digne d'un tableau. Au centre de la composition, les chandeliers mettaient en valeur les bougies, dont les cascades de lumière voulaient donner souffle et mouvement par leurs danses à tout ce tableau végétal.

-- On ne peut plus nature-vive. Votre table est merveilleuse.
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Message par Alduis de Fromart Mer 7 Juil - 10:31

Alduis avait les mains moites. Il était peut-être aussi stressé que Florentyna, à la différence qu’il ne s’agissait, dans cette pièce, que de gens qu’ils connaissaient. Ce qui, en fait, ne le rassurait absolument pas. Juste avant de rentrer, il prit une inspiration, et essuya sa main libre sur ses vêtements.

Son père les accueillit en se levant, et en formulant les salutations d’usage, baise-main et autre convention à l’appui. La jeune femme répondit, avec tout autant de respect, en cherchant le regard d’Alduis. Ce geste le surprit. Cherchait-elle du soutien… auprès de lui ? Vraiment ? S’il avait été à sa place, il aurait été bien la dernière personne vers qui il se serait tourné pour un peu de réconfort, ou quoi que ce soit d’autre.

Pourtant, cette attention le toucha néanmoins. N’était-ce pas le signe évident que… que les choses s’étaient bien passées ? En fait, cela lui donna presque le sourire, quelques secondes. Il inclina la tête en direction de son père, pour le saluer, sans rien dire. Ils ne s’étaient pas revus depuis l’épisode du bureau le matin-même. Ces choses-là semblaient tellement décalées, tellement irréelles… Alduis aurait presque eu du mal à y croire.

Il n’eut pas le temps d’y repenser davantage : Coldris les invita à prendre place, selon un plan de table réparti. Son père, comme à son habitude, en bout de table. Et lui, Alduis, là, juste à sa droite, en face de sa soeur et à côté de sa future fiancée.

Depuis quand n’avait-il pas été assis aussi près de son père ? Au moins plusieurs années… Il jeta un regard à la table, préparée pour l’occasion. Assurément, elle était jolie : couverts sortis pour l’occasion, chandeliers, couleurs de saison. Tout était soigneusement harmonisé.

Alduis tira la chaise à Florentyna, avant de s’asseoir lui-même. À peine était-il installé que son genou se mit à tressauter de nervosité, sans qu’il ne puisse rien y faire. Sans même qu’il ne s’en rende compte.

Jusqu’à présent, tout s’était bien passé, se rassura-t-il tant bien que mal. Il n’y avait pas de raison que les choses tournent mal. Aucune. Il devait juste croire que tout irait bien. Bérénice avait confiance en lui, et lui, il avait confiance en elle. Alors il prit une dernière inspiration et força son genou traître à s’immobiliser. Ce n’était qu’un dîner, voilà ce qu’il fallait se dire.
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Message par Sarkeris Ven 9 Juil - 17:27

Le corsaire étira un fin sourire lorsque son neveu lui répondit qu'un magasin où l'on achetait des fleurs, c'était un fleuriste. Il imagina un instant la tenancière du licencieux établissement derrière un étal de corolles éclatantes, et faillit rire. Mais au contraire, il garda tout son sérieux pour répondre au garçon et lui assura qu'ils iraient ensemble au lupanar, pour acheter un joli bouquet à maman. En attendant de lui faire découvrir, plus tard, la réalité qui se cachait derrière le mot. Mais ça, bien sûr, il le pensa seulement.

En attendant, il faudrait répondre à toutes les questions qui l'assaillaient. Sarkéris s'y employa du mieux qu'il put, jusqu'à ce que sonne l'heure de la retraite pour le vaillant amiral, et celle du dîner pour sa mère et son oncle. Tandis que Bérénice et la gouvernante s'occupaient de la graine de pirate qu'il avait pour neveu, Sarkéris se dirigea d'un pas lent vers la salle à manger, où la table, dressée pour l'occasion, annonçait une alléchante soirée.

Son père était là, vêtu de pied-en-cape comme un grand de ce monde. Il le salua, un peu gêné d'être simplement habillé de sa tenue de capitaine (celle des grands jours quand même), un peu élimée aux coutures des coudes et sous les poignets, un mal qu'une femme de chambre avait essayé de cacher en noyant lesdites coutures parmi des flots de dentelles jaillissant des manches de chemise. Et du col. Sarkéris arborait des frous-frous en tout sens. Il eut soudain des sueurs froides en s'imaginant tremper tout ce tissu dans les sauces grasses de la tablée.

Il se râcla la gorge alors que les autres arrivaient : Bérénice tout d'abord, et ensuite Alduis ayant au bras une jeune femme qu'il ne connaissait pas encore, mais dont la beauté lui fit vite oublier ses dentelles (celles de ses manches, précisons, avant que vous ne pensiez tout de suite aux jupons de Florentyna). Le vêtement d'hiver, chaud de fourrures et de moire, rendait la pâleur de sa peau plus exquise et ressortaient ainsi les yeux timides, allumés d'une étincelle d'inquiétude. Charmant. A croquer. Il s'inclina avec un sourire mutin face à cette beauté hivernale, mais se garda bien d'un baisemain, jugeant qu'Alduis apprécierait peu qu'il séduise sa promise en sa présence. Il attendrait un peu.

Papa invita tout le monde à s'asseoir. Sarkéris observant son frère (il devait bien reconnaître qu'Alduis savait certainement mieux s'y prendre que lui pour ce genre d'occasions, rien que parce qu'il y avait déjà participé...), il tira lui-même la chaise de Bérénice avant de s'installer à son tour, rassuré d'avoir sa sœur à sa droite. Et ravi d'avoir la jeune beauté en face de lui. Beauté qu'il gratifia de nouveau d'un sourire avant d'engager le Jeu en reprenant son compliment :

- Qu'est-ce qu'une table, si l'on ne s'y assied pas ? Les plus beaux ornements ne sont pas dessus, mais autour, mademoiselle.

Il tourna la tête vers sa sœur, pour marquer qu'il l'incluait dans ce compliment, bien entendu, avant de perdre un peu de son sourire en croisant un regard pour le moins inquiétant. Quoi ? qu'avait-il dit ? Il avait manqué de... c'était quoi déjà... subtilité ? avait-il prononcé un mot de travers, avec un accent trop vulgaire ? Il se repassa sa phrase en boucle, perturbé par ce regard, et sans comprendre ce qui avait pu clocher.
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Message par Bérénice d'Aussevielle Lun 12 Juil - 18:23




La conversation s’était finalement poursuivie en compagnie d’Alduis et de Florentyna. Elle s’était bien évidemment sentie obligée de lui indiquer qu’il y aurait un cinquième invité présent ce soir en la personne de leur demi-frère, corsaire de profession et aux manières aussi calleuses plus habituées aux cordages et à la barre qu’aux soieries et autres velours de brocart. Elle espérait qu’elle ne lui en tiendrait pas trop rigueur, après tout, il n’avait pas eu la chance d’être élevé dans un château. En réalité, elle n’en savait rien, mais il ne fallait pas être né de la dernière pluie pour s’en douter malgré leur rencontre récente.

Elle adressa un petit hochement de tête souriant à son père pour le rassurer alors même qu’il devait constater avec plaisir, que sa future belle-fille était arrivée au bras d’Alduis. Petit coup d’œil à son frère qui pensa bien à tirer la chaise à sa promise : parfait. Sarkeris fit de même avec la sienne et Bérénice s’installa entre son père et lui. Une place stratégique pour contrôler l’un et l’autre si peu à l’aise dans cet environnement.

Mention spéciale aux froufrous des manches du capitaine : il faudrait qu’elle songe à lui dire que ce n’était plus à la mode à Braktenn et que l’on favorisait désormais les poignets plus discrets. Sans parler du tissu franchement élimé au niveau des différentes pliures.

— Il faudra que je t’emmène faire les boutiques, mon cher grand frère chuchota-t-elle en se penchant à son oreille.

Parce que ce n’était pas ainsi accoutré qu’il arriverait à séduire les femmes qui l’intéressaient réellement.
Florentyna complimenta la table qui était – elle devait le reconnaitre – fort élégante ce soir avec ce serpentin végétal. Bien évidemment, le corsaire s’engouffra dans la brèche comme le vent sifflant entre les interstices de la muraille. Des… ornements ? Elle lui écrasa violemment le pied dans un regard noir – mais avec un grand sourire – avant de lui lancer la bouée nécessaire à son sauvetage :

—Je crois savoir que vous aimez l’art également n’est-ce pas ? Mon frère a raison, les plus beaux attraits se trouvent sur les murs. J’aime énormément celui situé juste derrière vous et représentant la lagune de Venise au coucher du soleil. On dirait que la mer se pare d’or pour accueillir la nuit. puis elle se tourna vers Sarkeris pour orienter la conversation vers un sujet qui lui paraissait moins glissant Est-ce que tu as eu l’occasion de visiter la Cité flottante au cours de tes voyages ? Quoique tu as certainement plus exotique à nous partager ?

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Message par Coldris de Fromart Lun 12 Juil - 18:39



Ce fut avec un profond plaisir qu’il découvrit Florentyna au bras de son promis. Il ne manqua pas non plus le regard de sa future bru à son fils. Quoiqu’Alduis ne soit pas forcément l’appui le plus stable en pareilles circonstances. Cela présageait cependant de belles choses pour l’avenir et le rassurer d’autant plus.

Il inclina poliment la tête à son compliment avant de prendre place au but de la table. Son ainé tira la chaise de sa future femme et Sarkeris l’imita avec Bérénice. S’il prenait son frère en exemple, l’on n’était certainement pas sorti de ce diner enfin…

Florentyna semblait admirer la décoration de table et sa remarque lui étira un sourire.

— Je suis ravi de voir que cette table vous plait. Il faut pour cela remercier notre Intendant, Léonilde ici présent, pour son souci du détail ainsi que son fils Matthias pour la touche artistique. À ce sujet, sentez-vous libre d’y piocher comme bon vous semble. Comme vous l’avez si bien fait remarquer: il s’agit d’une « nature-vive » et cette œuvre est faite pour évoluer au gré du repas et des convives.

Sur ce, Sarkeris qui lorgnait sur la jeune femme comme un affamé, s’engagea dans un compliment douteux que Bérénice retourna avec talent. De toute évidence, ils ne seraient pas trop de deux ce soir pour faire de ce diner un repas sans trop de remous. Quant à Venise, il ne pouvait qu’approuver sa fille alors même qu’il avait détourné le regard en direction de cette peinture qu’il ne voyait plus par habitude. Il songea à Francesca et à tous ces bons moments passés là-bas au cours de ces multiples voyages. Et Bérénice, se souvenait-elle toujours de ce voleur de cœur qu’il avait jeté par-dessus le pont de paille en plein hiver ?  Pensait-elle encore à lui parfois ou avait-elle noyé son souvenir avec le reste ?

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Message par Le Cent-Visages Ven 23 Juil - 11:34

[24 décembre 1597, soirée] - Réveillon familial [Terminé] Floren10

Florentyna de Monthoux, 18 ans

Alduis sembla surpris qu'elle cherche soutien auprès de lui. Pourtant, quelque chose disait déjà à la jeune femme que les choses se passeraient bien entre eux, et qu'il tenait davantage d'une personnalité pleine d'incertitudes que de la brute épaisse que les ragots se plaisaient à décrire. Elle étira légèrement son sourire pour confirmer son impression. Un genre de "Je crois en vous." Avant de lui glisser, quand il lui tira sa chaise, un délicat :

-- Merci.

Le vicomte quant à lui prit place en bout de table, présidant cette réunion de famille où elle se sentait encore pièce-rapportée. Allons, cela ne durerait qu'un temps bref. Il sourit de son compliment et l'invita à se servir à sa libre convenance dans ce magnifique motif, saluant au passage le travail de l'intentant et de son fils - intendant que d'ailleurs elle n'avait pas encore salué... à peine remarqué. Ce fut l'occasion de hocher la tête avec un sourire à son intention.

-- Monsieur. Grand merci à vous et à votre fils pour de tels préparatifs témoignant d'un sens artistique certain. Je saurai que ce domaine vous doit beaucoup. (Puis de façon un peu plus générale, pas vraiment pour quelqu'un en particulier, en regardant de nouveau la table, puis les tableaux et ornements du reste de la pièce confirmant une culture certaine) Votre maison semble une source pour tout amateur de raffinements.

S'il y en eut un pour se faire beaucoup plus remarquer, ce fut le demi-frère que Florentyna découvrit à ce moment-là. C'était donc lui, le corsaire. Elle le salua avec toute la politesse de circonstances, non sans remarquer son habit - témoin de ses aventures en mer à en croire les discrètes usures. Quant aux frou-frous, disons qu'il voulait bien faire. L'intention comptait. Du reste, Florentyna oublia vite ces détails : l'homme avait une certaine prestance, et son visage promettait de raconter bien des choses, marqué comme un livre d'aventures par les restes là encore de périples qu'elle viendrait certainement à connaître. Il y avait bien sûr ce bandeau noir sur un de ses yeux, et l'air légèrement tapé et buriné de ces faciès qui prennent la mer. Il pourrait sortir de quelque roman d'exploration. Toutefois ce qui sortit de sa bouche fit un peu moins rêver : d'accord... Bérénice l'avait prévenue, cela n'aura pas mis bien longtemps à se vérifier. Ne rien laisser paraître sur son visage porcelaine. Elle n'avait rien entendu.
Elle aura d'autant moins compris - ou du moins en donnera l'impression - que Bérénice rattrapait le bateau avant naufrage avec une nouvelle répartie équilibriste élégamment trouvée. Florentyna sauta sur l'occasion, contempla les toiles qui les environnaient. Elle s'arrêta que celle qui représentait Venise, avec une rapide pensée vers cette nonne italienne avec qui les deux amies s'étaient entretenues quelques jours plus tôt.

-- Le traitement de cette lumière déclinante est phénoménal. Et ces sfumati pour rendre les brumes et le lointain ! La cité a véritablement l'air de voler.

Mais, une fois bien installée à table, elle n'en dit pas davantage pour écouter plutôt ce que raconterait Sarkeris en réponse à la question tout à fait à propos de Bérénice. Voilà qui lui plairait sans doute !
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Message par Alduis de Fromart Jeu 19 Aoû - 10:27

Sarkeris portait des frous-frous. Des tonnes de frous-frous. Si Alduis s’était attendu à cela en entrant… Il se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas rire. Oh, certes, il n’avait jamais été très doué pour les mondanités, lui non plus, mais des frous-frous… Pour ainsi dire, Alduis n’avait précisément jamais porté en haute estime les fanfreluches dans ce genre. Cependant, son demi-frère avait une excuse : il n’avait jamais côtoyé ce monde fait de convenances. Pour la première fois, Alduis ressentit une pointe de compréhension - et de sympathie ? - pour le corsaire. Même au bout de vingt-huit, lui-même avait du mal à comprendre tout cela alors…

Et malgré cela, Florentyna cherchait du soutien auprès de lui. Malgré cela, elle lui adressait un grand sourire. Croyait-elle sincèrement en lui ? En tout cas, aussi étrange que cela puisse paraître, cela l'encouragea. Il ne se posa aucune question en lui tirant la chaise. Apercevoir le coup d'œil satisfait de Bérénice fut sa récompense.

Mais autre chose l’arrêta. Était-ce son imagination ou bien… Sarkeris reproduisait exactement ses gestes ? Décidément, ce soir, chacun semblait chercher à se reposer sur lui. Qu’avaient-ils tous ? Il n’était certainement pas un grand maître en la matière ! Une fois de plus, pourtant, cela le toucha. Parce qu’après tout, cela témoignait d’une certaine confiance accordée… Pour tester son intuition, Alduis déplia la serviette puis la replia avec soin, tout en guettant la réaction de Sarkeris.

Ce début de repas était étonnamment facile. La présence de Bérénice en face de lui en était pour beaucoup. Il savait qu’elle rattraperait ses bévues… comme elle rattrapait avec habilité celles de Sarkeris. Elle ne le laisserait pas tomber.

Suivant les mots de sa sœur, tout le monde jeta un regard au tableau de Venise qu’elle désignait derrière eux. Tout le monde, sauf lui. Il resta sans bouger, en regardant bien en face de lui. Ce tableau-là, il le connaissait. Ce tableau-là, il le détestait, même. Il n’avait peut-être jamais mis les pieds à Venise, mais cette ville ne lui rappelait que de mauvais souvenirs.

Elle évoquait ces journées à attendre le retour de son père, parti en voyage, au moment où il avait le plus besoin de lui. Elle caractérisait cette affreuse sensation, dans son ventre, celle de l’abandon. Pourquoi son père était-il parti ? Coldris avait préféré passer à Venise plutôt que de rester avec lui, et encore aujourd’hui, la blessure restait encore bien vive au fond de lui. Brûlante.

La faible confiance en lui qu’il avait ressenti ces derniers instants s’éteignit aussitôt. Il se referma et baissa les yeux sur son assiette. Ce n’était qu’une soirée, une petite soirée, ce serait vite passé, se répétait-il en boucle, tandis que la conversation était savamment orientée vers les voyages des uns et des autres.
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