[12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Alors que son regard feignait de s’intéresser à l'adolescente pour laquelle il se portait acquéreur, Ulysse observait discrètement sa véritable cible. La petite esclave. Elle avait cessé de pleurer et restait calme. Il reconnaissait cette fierté. Il avait eu la même. Autrefois. Dans cette autre vie où il portait ce nom infâme de Martin. Lui non plus ne se révoltait face à une injustice. Il attendait patiemment que l'individu se lasse et se retire. Il aurait bien joué davantage avec cette petite si elle avait été à lui. Sa volonté l'aurait diverti pendant de longues semaines. Peut-être des mois.
Brusquement, Dyonis intervenait et prenait la défense de la petite. Il utilisait la foule à son avantage. Naturellement, ces vulgaires badauds avaient déjà dû le voir mais face à une personne à l'autorité aussi écrasante que l'usurpateur détenait, aucun n'aurait osé l'ouvrir. Jusqu'à maintenant. Face au poids que leur apportait ce maudit baron, la plèbe se mouvait. Une dangereuse colère intérieure grondait. Elle le fixait du doigt. Elle le dénigrait. Quels imbéciles ! S'il le pouvait, Ulysse les aurait tous rossé de sa canne. Et Dyonis le premier !
Contenant son émotion, Ulysse se tourna vers Dyonis et feignit la surprise.
Excusez-moi ? Vous disiez... Oh ! J'ai marché sur la main d'une enfant! Quoi ? Vraiment ?
Il s'exprima comme un benêt naïf, comme s'il n’aurait réellement pas vu la petite esclave au sol. Sa canne se retira immédiatement de la main meurtrie. Il se pencha et caressa la tête de l'enfant.
Tu aurais dû me le dire, petite. Ce n'est pas parce que tu es esclave que tu dois accepter de subir une telle maltraitance, voyons ! Tu n'es quand même pas un chien qu'on bat sans prétexte !
Ses yeux fixaient l'enfant et étudiaient la suite de ses réactions.
Dis-moi... Qui est ton maitre ? Je viendrai m'excuser auprès de lui pour cet incident. Ce serait dommage que tu sois punie alors que c'est moi qui suis en tort.
Soudain, la voix de Dyonis résonna et le sortit de ses réflexions. Le scélérat profitait de son relâchement pour enchérir à nouveau. Il se retourna aussitôt et entendit le baron interroger la marchandise sur sa provenance. Ce diable essayait bien de lui confisquer son nouveau jouet avant même son acquisition. Il ne le laissera pas l'emporter ! Dyonis possédait le pouvoir de sa fonction mais lui détenait celui de la richesse. Il payerait par cette humiliation publique prochaine celle subie hier soir au palais du Roi.
21 000 rilchs !
Sa voix claqua fort en énonçant la somme. Les genoux de Dyonis risquaient de craquer eux aussi.
Brusquement, Dyonis intervenait et prenait la défense de la petite. Il utilisait la foule à son avantage. Naturellement, ces vulgaires badauds avaient déjà dû le voir mais face à une personne à l'autorité aussi écrasante que l'usurpateur détenait, aucun n'aurait osé l'ouvrir. Jusqu'à maintenant. Face au poids que leur apportait ce maudit baron, la plèbe se mouvait. Une dangereuse colère intérieure grondait. Elle le fixait du doigt. Elle le dénigrait. Quels imbéciles ! S'il le pouvait, Ulysse les aurait tous rossé de sa canne. Et Dyonis le premier !
Contenant son émotion, Ulysse se tourna vers Dyonis et feignit la surprise.
Excusez-moi ? Vous disiez... Oh ! J'ai marché sur la main d'une enfant! Quoi ? Vraiment ?
Il s'exprima comme un benêt naïf, comme s'il n’aurait réellement pas vu la petite esclave au sol. Sa canne se retira immédiatement de la main meurtrie. Il se pencha et caressa la tête de l'enfant.
Tu aurais dû me le dire, petite. Ce n'est pas parce que tu es esclave que tu dois accepter de subir une telle maltraitance, voyons ! Tu n'es quand même pas un chien qu'on bat sans prétexte !
Ses yeux fixaient l'enfant et étudiaient la suite de ses réactions.
Dis-moi... Qui est ton maitre ? Je viendrai m'excuser auprès de lui pour cet incident. Ce serait dommage que tu sois punie alors que c'est moi qui suis en tort.
Soudain, la voix de Dyonis résonna et le sortit de ses réflexions. Le scélérat profitait de son relâchement pour enchérir à nouveau. Il se retourna aussitôt et entendit le baron interroger la marchandise sur sa provenance. Ce diable essayait bien de lui confisquer son nouveau jouet avant même son acquisition. Il ne le laissera pas l'emporter ! Dyonis possédait le pouvoir de sa fonction mais lui détenait celui de la richesse. Il payerait par cette humiliation publique prochaine celle subie hier soir au palais du Roi.
21 000 rilchs !
Sa voix claqua fort en énonçant la somme. Les genoux de Dyonis risquaient de craquer eux aussi.
William Wagner- Domestique
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
- Spoiler:
- La vérité c’est que j’ai des gifs pour chaque situation de chaque instant pour chaque mot que j’ai besoin de dire~xD
Furtivement, la jeune esclave posa quelques regards indignés et inquiets sur cette pauvre fillette… Une insubordination était quelque chose – et c’était plutôt miraculeux qu’elle n’ait pas de sanction – mais si elle était surprise encore une fois, il n’y aurait pas qu’elle qui aurait des problèmes. La petite aussi. Cependant, elle se trouva rassurée de la voir ainsi trouver le courage de rester digne. C’était bien, ça. La dignité. Le courage. Il fallait parfois longtemps aux gens pour comprendre qu’ils en avaient besoin pour être entiers. Du moins, c’était ainsi que l’adolescente voyait la chose. Comme pour répondre à cet élan de fierté, Aud inspira un grand coup, et son cœur retrouva une certaine paix.
D’autant que justice allait bientôt arriver : grâce à l’intervention du Conseiller, l’acte du duc ne passait plus inaperçu, et le public s’indignait déjà. Dans son esprit, Aud se joignait volontiers à la foule, troquant volontiers son angoisse d’être possédée par cet homme par cet essor de vaillance.
« J’offre 17 000 pour… »
Le Conseiller se tourna soudainement vers elle, et elle croisa une nouvelle fois son regard.
« Comment t’appelles-tu d’ailleurs ? D’où viens-tu ? »
La jeune femme mit un temps avant d’ouvrir les lèvres. Certainement pour tourner sept fois la langue dans sa bouche, et éviter d’encore parler à tort et à travers.
« Aud… » répondit-elle du bout des lèvres, avant de se racler la gorge pour recommencer. « Aud tout court, messire. Je suis née en Zakros. »
Elle réfléchit un instant, et se sentit obligée de préciser un petit peu.
« Cependant, j’ai autant servi en Monbrina qu’en Zakros. À quelques années près… »
Son ancien maître faisait beaucoup l’aller-retour d’un côté à l’autre de la frontière, ce n’était pas comme si elle avait toujours connu que le froid aride de sa terre natale. Si… c’était cette précision que cherchait son potentiel acheteur. À moins qu’il ne demandait que pour autre chose. Le duc fanfaron ne devait pas être étranger à tout ça…
Le regard noisette de l’esclave passa alors sur ce dernier, alors qu’il semblait parler à la fillette avec une expression trop mielleuse pour être sincère. Oh pitié, n’importe qui, mais pas lui… Elle ne voulait pas être achetée par lui…
« 21 000 rilchs ! »
Vingt-et-un… Elle ne méritait définitivement pas une telle somme ! Mais au vu de la situation, elle priait que le Conseiller ait assez pour proposer un petit peu plus. Juste un tout petit peu plus. Et elle se jurait qu’elle serait la meilleure servante que sa maisonnée n’aurait jamais eue ! Ses sols brilleront tellement qu’il pourrait se voir à travers ! Il pourrait même se coiffer et se raser !
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
- Spoiler:
- Ah a ! Tu dois avoir une sacrée banque alors !
Cassandre continuait de sourire discrètement à l'adolescente blonde sans laisser masquer la douleur. Elle eut la soudaine surprise d'entendre l'intervention du Premier Conseiller en sa faveur. Son visage neutre laissa transparaitre sa surprise. Que se passait-il ? Pourquoi, lui, un homme au important prenait sa défense ? ce n'était pas logique. Cela n'arrivait pas. La réprimande et les regards haineux de la foule eurent raison du duc de Rottenberg. Sa main fut enfin libre. Cassandre la retira vite et massa la partie qui avait été si longtemps appuyée. Cela faisait si mal.
Brusquement, le duc revint à elle. Ouvertement. Elle se raidit. si seulement son panier était à nouveau rempli.. elle aurait pu prendre la fuite. Mais elle ne pouvait partir en laissant au sol ces provisions pour lesquels elle avait utilisé l'argent confié par l'établissement qui l'employait. Sinon... Sinon ce serait une privation de nourriture. Manquer un repas... Manquer un repas était la chose la plus horrible au monde. Le pire des supplices. Elle baissa la tête et et soumit devant le duc qui caressa ses cheveux en dépit de la nausée qui remontait. Ses paroles mièvres l’écœuraient. Quel idiot ! Qui croirait-il berner ? Il avait volontairement écrasé sa main de sa canne ! C'était l'évidence même ! Elle rongeait sa colère et son mépris en silence. Ne rien manifester. Ne pas se plaindre. Ne pas se répondre. Son regard fixa un instant la silhouette de Greglocks. Il lui avait recommandé deux ans plus tôt de se comporter en meuble. Elle serait un meuble.
Sa résolution fut cependant forcée de se briser quand le duc l'interrogea?. Les questions d'un noble devaient être répondues. C'était aussi une règle. Elle ne lui dirait toutefois pas la vérité. Pas question qu'il retrouve sa trace !
De sa petite voix humble, elle répondit :
"Mon maitre est le marquis de la Pérounière, un homme très important, en vue à la Cour. Je ne vous recommande pas, messire de le déranger. Il n'aime pas les visiteurs s'ils n'ont pas un rapport avec ses affaires."
Brusquement, la voix du Premier Conseiller retentit et détourna le duc de sa personne. Cassandre respira. Enfin ! Elle se dépêcha de rassembler les derniers restes de ses provisions toute observant la malheureuse adolescente qui patientait sur l’estrade de la honte, attendant dans la douleur de l'incertitude de connaitre son sort. Le stupide duc enchérissait au moment où le Premier Conseiller cherchait à lier connaissance avec la jeune fille. Cassandre en fut horrifiée. La pauvre ! Tomber entre les mains d'un personnage aussi sinistre... Elle pria aussitôt de toutes ses forces pour que le Premier Conseiller réussisse à l'acheter. Il l'avait eu la générosité de la protéger. Alors, pour un noble, il ne semblait pas si mauvais.
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Sous le regard neutre et affable du marchand (dont Dyonis comprend qu'il n'a pas intérêt à prendre parti du point de vue commercial, même si du point de vue moral il le faudrait), l'affront se poursuit.
Mais avant cela, le baron est ravi de constater que sa petite intervention a marché : la plèbe se range de son côté et, à l'abri de son titre prestigieux, n'a pas peur de regarder de travers le duc de Rottenberg pour ses mauvaises actions. Celui-ci essaie alors de faire croire qu'il n'avait pas fait attention, mais personne n'est dupe. Et surtout pas Dyonis. Ulysse avait ouvertement renversé la petite esclave, et il ne fait aucun doute qu'il s'est acharné sur elle par pure cruauté. Quand le duc se propose de ramener la fillette à ses maîtres (la bonne blague !), le Premier Conseiller s'apprête à imposer qu'il soit accompagné par un de ses gardes : il est persuadé que sans cela, Ulysse serait encore capable de torturer... voire de liquider la malheureuse enfant sur la route, une fois seuls, pour se venger.
Heureusement, il n'y aura pas besoin : la petite ramasse ses fruits, donne le nom de son maître et assure que celui-ci ne serait pas content d'être dérangé par un autre seigneur pour une vulgaire affaire d'esclave. Rien ne viendra perturber l'expression austère du baron... seulement un minuscule pli de satisfaction à peine perceptible au coin de sa lèvre. C'est avec une joie tout aussi contenue qu'il voit s'en aller la pauvre Cassandre, sans demander son reste, délivrée d'Ulysse.
Pour Aud (car c'est ainsi qu'elle dit se nommer), en revanche, on ne peut pas en dire autant : le duc de Rottenberg a l'air décidé et monte encore les enchères. La tension se décuple pour Dyonis, il sait qu'il n'aura pas les moyens de monter au delà de 25 000. Et encore, ce serait déjà une énorme somme pour un achat qu'il n'a pas prévu à l'origine ! Mais qu'importe. Si cela pouvait donner une leçon au Rottenberg et extraire à sa cruauté cette adolescente.
Alors, le Premier Conseiller décide quelque chose qu'il fait rarement : bluffer. Il prend un air à l'aise (comme s'il était prêt à monter encore ainsi bien haut sans en craindre la moindre conséquence) pour déclarer comme de rien :
"Soit. 23 000."
D'ailleurs, entre temps, la jeune esclave lui a répondu. Il hoche la tête à son nom : Aud. Tout court : comme si elle était d'un milieu si pauvre qu'on n'y avait jamais vraiment donné de nom de famille. Ou qu'elle avait été esclave depuis... aussi longtemps qu'elle s'en rappelle. Ce qu'elle dit ensuite confirme cette hypothèse : elle a servi à Zakros autant qu'à Monbrina. Elle n'a donc, devine Dyonis, pas été faite esclave au moment de l'invasion de Zakros mais l'était déjà avant. Il a en effet entendu dire que dans ce pays, il n'y a pas de pouvoir centralisé autour d'un roi, mais des tribus, et que celles-ci se font parfois la guerre et le pillage, ne manquant pas de capturer et d'asservir des gens à cette occasion.
Décidément, ce sera la deuxième personne Zakrotienne qu'il achète en peu de temps. Il songe rapidement à Eldred : l'homme avait-il côtoyé des esclaves, des butins de pillage, dans son pays d'origine ? Et s'il en avait lui-même eus ? Lui ou bien son chef. Ironie du sort. Mais lois de la guerre.
Dans la foulée, une autre question vient à Dyonis. Si l'adolescente a connu comme esclave Zakros autant que Monbrina, c'est qu'elle a dû changer de propriétaire. A moins que son maître n'ait été un habitué des allers-retours entre les deux pays, avant l'invasion de Zakros par Sa Majesté ? Il adresse un nouveau regard rapide vers Aud et demande :
"Qui était ton précédent maître ?"
Peut-être qu'il le connaîtra et que cela lui donnera une idée du personnage, et de l'ambiance dans laquelle a évolué cette servante avant d'arriver ici. Chose pas inutile à savoir, le passé des différents esclaves. Pour mieux les cerner.
Mais avant cela, le baron est ravi de constater que sa petite intervention a marché : la plèbe se range de son côté et, à l'abri de son titre prestigieux, n'a pas peur de regarder de travers le duc de Rottenberg pour ses mauvaises actions. Celui-ci essaie alors de faire croire qu'il n'avait pas fait attention, mais personne n'est dupe. Et surtout pas Dyonis. Ulysse avait ouvertement renversé la petite esclave, et il ne fait aucun doute qu'il s'est acharné sur elle par pure cruauté. Quand le duc se propose de ramener la fillette à ses maîtres (la bonne blague !), le Premier Conseiller s'apprête à imposer qu'il soit accompagné par un de ses gardes : il est persuadé que sans cela, Ulysse serait encore capable de torturer... voire de liquider la malheureuse enfant sur la route, une fois seuls, pour se venger.
Heureusement, il n'y aura pas besoin : la petite ramasse ses fruits, donne le nom de son maître et assure que celui-ci ne serait pas content d'être dérangé par un autre seigneur pour une vulgaire affaire d'esclave. Rien ne viendra perturber l'expression austère du baron... seulement un minuscule pli de satisfaction à peine perceptible au coin de sa lèvre. C'est avec une joie tout aussi contenue qu'il voit s'en aller la pauvre Cassandre, sans demander son reste, délivrée d'Ulysse.
Pour Aud (car c'est ainsi qu'elle dit se nommer), en revanche, on ne peut pas en dire autant : le duc de Rottenberg a l'air décidé et monte encore les enchères. La tension se décuple pour Dyonis, il sait qu'il n'aura pas les moyens de monter au delà de 25 000. Et encore, ce serait déjà une énorme somme pour un achat qu'il n'a pas prévu à l'origine ! Mais qu'importe. Si cela pouvait donner une leçon au Rottenberg et extraire à sa cruauté cette adolescente.
Alors, le Premier Conseiller décide quelque chose qu'il fait rarement : bluffer. Il prend un air à l'aise (comme s'il était prêt à monter encore ainsi bien haut sans en craindre la moindre conséquence) pour déclarer comme de rien :
"Soit. 23 000."
D'ailleurs, entre temps, la jeune esclave lui a répondu. Il hoche la tête à son nom : Aud. Tout court : comme si elle était d'un milieu si pauvre qu'on n'y avait jamais vraiment donné de nom de famille. Ou qu'elle avait été esclave depuis... aussi longtemps qu'elle s'en rappelle. Ce qu'elle dit ensuite confirme cette hypothèse : elle a servi à Zakros autant qu'à Monbrina. Elle n'a donc, devine Dyonis, pas été faite esclave au moment de l'invasion de Zakros mais l'était déjà avant. Il a en effet entendu dire que dans ce pays, il n'y a pas de pouvoir centralisé autour d'un roi, mais des tribus, et que celles-ci se font parfois la guerre et le pillage, ne manquant pas de capturer et d'asservir des gens à cette occasion.
Décidément, ce sera la deuxième personne Zakrotienne qu'il achète en peu de temps. Il songe rapidement à Eldred : l'homme avait-il côtoyé des esclaves, des butins de pillage, dans son pays d'origine ? Et s'il en avait lui-même eus ? Lui ou bien son chef. Ironie du sort. Mais lois de la guerre.
Dans la foulée, une autre question vient à Dyonis. Si l'adolescente a connu comme esclave Zakros autant que Monbrina, c'est qu'elle a dû changer de propriétaire. A moins que son maître n'ait été un habitué des allers-retours entre les deux pays, avant l'invasion de Zakros par Sa Majesté ? Il adresse un nouveau regard rapide vers Aud et demande :
"Qui était ton précédent maître ?"
Peut-être qu'il le connaîtra et que cela lui donnera une idée du personnage, et de l'ambiance dans laquelle a évolué cette servante avant d'arriver ici. Chose pas inutile à savoir, le passé des différents esclaves. Pour mieux les cerner.
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Toujours à distance sans interférer dans les enchères, Greeglocks suivit les questions du Premier Conseiller à la jeune Aud. Ulysse quant à lui laissa déguerpir la gamine avec son panier, après un numéro qui ne trompera pas non plus le marchand. Il préféra cependant se concentrer derechef sur la vente : le prix de la Zakrotienne allait-il réellement doubler ?
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Ulysse fixait avec autorité la captive, la main toujours appuyée sur le pommeau de sa canne. Son corps entier fut soudain pris d'un tressaillement lorsque l'adolescente énonça sa terre natale. Zarkos ! Zarkos... Le pays maudit. Le lieu de ses origines. Il tremblait. Inconsciemment. Il se rappelait, toute jeune enfant, de quelques raids ayant essayé de prendre d'assaut le monastère qui l'avait recueilli dans la paix et l'amour du Fils. Parfois, des orphelins imprudents disparaissaient... Il n'avait appris que bien tard, en venant à Monbrina que les tribus pratiquaient l'esclavage et se combattaient entre elles afin de récupérer de bonnes prises. Alors, cette fille... Cette fille avait connu ce sort. Il aurait pu lui aussi le connaitre si les frères ne défendaient pas si bien leurs jeunes protégés. Il frissonna. Cette pensée le gelait.
Zarkos... Alors cette fille est une bête.
Ses mains tremblaient autour de sa canne. Une bête... Oui, les habitants de cette terre, l'étaient. Assurément. Lui aussi. Lorsqu'à sept ans, les frères le jugeaient apte à voler de ses propres ailes, ils le confièrent à un aubergiste qui devait lui apprendre le métier. Il lui avait surtout fait connaitre la peur, la soumission et le désir de révolte. Ce n'était qu'une bête qui tirait plaisir à inventer des prétextes absurdes pour frapper un enfant sans défense, comme lui faisait désormais avec ses esclaves. Des bêtes. Ils n'étaient que des bêtes.
Ses yeux toisèrent l'adolescente et une flamme étrange dansait dans son regard. Il la fixait, repensant en même temps à la nuit de l'incendie. La nuit du miracle.
Il faudrait procéder à une enquête. Cette fille a dû tuer son dernier maitre. Les gens de Zarkos sont comme ça : comme les chats, ils emportent leur maitre en Enfer.
Sa main serrait toujours le pommeau de sa canne alors les images des flammes dansaient encore dans ses souvenirs. Il ajouta, sans avoir véritablement conscience, perd entre la réalité et les mensonges :
J'ai bien entendu parler d'un esclave assassinant ses maitres en mettant le feu leur domaine...
A ces mots, Ulysse eut enfin conscience trop se laisser aller. Il était en train d'avouer ses crimes. De son plein gré. Ses yeux retrouvèrent leur haine en se posant vers l'adolescente. Cette fille maudite avait éveillé ces souvenirs. Elle rouvrait une peau qu'il pensait cousue depuis des années. Sa main se serra de rage autour du pommeau de sa canne. Il se rappela alors que Dyonis avait fait une nouvelle somme mais n'avait pas entendu la somme, perdu dans les bribes du passé. Il prononça au hasard, espérant monter assez :
24 000 !
Zarkos... Alors cette fille est une bête.
Ses mains tremblaient autour de sa canne. Une bête... Oui, les habitants de cette terre, l'étaient. Assurément. Lui aussi. Lorsqu'à sept ans, les frères le jugeaient apte à voler de ses propres ailes, ils le confièrent à un aubergiste qui devait lui apprendre le métier. Il lui avait surtout fait connaitre la peur, la soumission et le désir de révolte. Ce n'était qu'une bête qui tirait plaisir à inventer des prétextes absurdes pour frapper un enfant sans défense, comme lui faisait désormais avec ses esclaves. Des bêtes. Ils n'étaient que des bêtes.
Ses yeux toisèrent l'adolescente et une flamme étrange dansait dans son regard. Il la fixait, repensant en même temps à la nuit de l'incendie. La nuit du miracle.
Il faudrait procéder à une enquête. Cette fille a dû tuer son dernier maitre. Les gens de Zarkos sont comme ça : comme les chats, ils emportent leur maitre en Enfer.
Sa main serrait toujours le pommeau de sa canne alors les images des flammes dansaient encore dans ses souvenirs. Il ajouta, sans avoir véritablement conscience, perd entre la réalité et les mensonges :
J'ai bien entendu parler d'un esclave assassinant ses maitres en mettant le feu leur domaine...
A ces mots, Ulysse eut enfin conscience trop se laisser aller. Il était en train d'avouer ses crimes. De son plein gré. Ses yeux retrouvèrent leur haine en se posant vers l'adolescente. Cette fille maudite avait éveillé ces souvenirs. Elle rouvrait une peau qu'il pensait cousue depuis des années. Sa main se serra de rage autour du pommeau de sa canne. Il se rappela alors que Dyonis avait fait une nouvelle somme mais n'avait pas entendu la somme, perdu dans les bribes du passé. Il prononça au hasard, espérant monter assez :
24 000 !
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Les révélations qu’elle avait faites, aussi courtes soient-elles, semblaient avoir porté matière à réfléchir pour les deux hommes. Elle savait qu’elle n’avait rien dit de mal, elle n’avait fait que répondre à la question, mais c’était comme si le fait d’évoquer Zakros avait fait remonter quelques souvenirs ou réflexions. Pour l’heure, elle était davantage concentrée sur le Conseiller, qui lui adressa un nouveau regard.
« Qui était ton précédent maître ? »
Cela la surprit, un peu. Depuis que son maître était décédé et qu’elle était revenue sur les marchés, on lui avait bien fait comprendre qu’il fallait qu’elle oublie sa vie d’avant pour pouvoir satisfaire au mieux un nouvel acheteur. Inutile pour un esclave de se raccrocher à des souvenirs, bons ou mauvais. Évidemment, ce n’était pas le genre de chose qu’on arrachait facilement, et Aud gardait très précieusement toutes les passionnantes discussions qu’elle avait eu avec l’homme qui avait été son maître pendant tant d’années…
« Messire Zaccheus Amos, messire… »
Elle sourit doucement, mais aussi avec discrétion. Elle ignorait s’il était connu ou non, elle le connaissait surtout en tant que misanthrope et solitaire, à écrire toute la journée et à lire les journaux en pestant contre ceux qui les écrivait. Cependant, se souvenir de cela lui apportait un petit peu de réconfort.
Cela fut de bien courte durée, car déjà, la voix du duc retentit. Une bête ? Était-ce vraiment d’elle dont on parlait ? Aud cligna un instant les yeux, avant de garder une expression perplexe et grave.
« Il faudrait procéder à une enquête. Cette fille a dû tuer son dernier maître. Les gens de Zarkos sont comme ça : comme les chats, ils emportent leur maitre en Enfer. »
Il ne pouvait pas être sérieux… C’était lui l’individu dangereux qui battait une pauvre fillette dans la rue gratuitement ! Elle, elle n’avait jamais fait de mal à qui que ce soit, et jamais elle n’aurait songé à une chose pareille. Surtout sur son maître ! De tous les maîtres qu’elle avait eus, il avait été le premier à lui adresser la parole autrement qu’en lui donnant des ordres, qui avait apprécié discuter avec elle… Il était un vieil homme, rattrapé par son âge et la maladie, sa mort avait sans aucun doute été une tragédie dans le milieu intellectuel de Monbrina ! Ou du moins, elle en était persuadée. L’idée que des gens puissent penser qu’elle aurait pu lui faire du mal la révoltait de tout son être !
Elle ouvrit la bouche, prête à riposter, mais se retint. Elle n’avait pas le droit de répondre à cela, et rien que par égard au Conseiller qui l’avait déjà protégée la première fois, la jeune esclave se pinça les lèvres aussi fort qu’elle pouvait.
« J’ai bien entendu parler d’un esclave assassinant ses maîtres en mettant le feu à leur domaine… »
C’était atroce. Tout simplement atroce. Et c’était à cela qu’elle était comparée ?
Son regard se reposa alors sur le baron, secouant discrètement la tête. Cette fois-ci elle n’avait plus besoin de se forcer à se taire : ce qu’elle avait entendu l’avait de toute façon laissée sans voix. Mais elle voulait au moins assurer à celui qui avait pris sa défense que jamais elle n’avait fait acte de violence. Jamais elle n’y aurait songé ! Cela ne faisait pas partie d’elle, ce n’était pas sa nature.
« Qui était ton précédent maître ? »
Cela la surprit, un peu. Depuis que son maître était décédé et qu’elle était revenue sur les marchés, on lui avait bien fait comprendre qu’il fallait qu’elle oublie sa vie d’avant pour pouvoir satisfaire au mieux un nouvel acheteur. Inutile pour un esclave de se raccrocher à des souvenirs, bons ou mauvais. Évidemment, ce n’était pas le genre de chose qu’on arrachait facilement, et Aud gardait très précieusement toutes les passionnantes discussions qu’elle avait eu avec l’homme qui avait été son maître pendant tant d’années…
« Messire Zaccheus Amos, messire… »
Elle sourit doucement, mais aussi avec discrétion. Elle ignorait s’il était connu ou non, elle le connaissait surtout en tant que misanthrope et solitaire, à écrire toute la journée et à lire les journaux en pestant contre ceux qui les écrivait. Cependant, se souvenir de cela lui apportait un petit peu de réconfort.
Cela fut de bien courte durée, car déjà, la voix du duc retentit. Une bête ? Était-ce vraiment d’elle dont on parlait ? Aud cligna un instant les yeux, avant de garder une expression perplexe et grave.
« Il faudrait procéder à une enquête. Cette fille a dû tuer son dernier maître. Les gens de Zarkos sont comme ça : comme les chats, ils emportent leur maitre en Enfer. »
Il ne pouvait pas être sérieux… C’était lui l’individu dangereux qui battait une pauvre fillette dans la rue gratuitement ! Elle, elle n’avait jamais fait de mal à qui que ce soit, et jamais elle n’aurait songé à une chose pareille. Surtout sur son maître ! De tous les maîtres qu’elle avait eus, il avait été le premier à lui adresser la parole autrement qu’en lui donnant des ordres, qui avait apprécié discuter avec elle… Il était un vieil homme, rattrapé par son âge et la maladie, sa mort avait sans aucun doute été une tragédie dans le milieu intellectuel de Monbrina ! Ou du moins, elle en était persuadée. L’idée que des gens puissent penser qu’elle aurait pu lui faire du mal la révoltait de tout son être !
Elle ouvrit la bouche, prête à riposter, mais se retint. Elle n’avait pas le droit de répondre à cela, et rien que par égard au Conseiller qui l’avait déjà protégée la première fois, la jeune esclave se pinça les lèvres aussi fort qu’elle pouvait.
« J’ai bien entendu parler d’un esclave assassinant ses maîtres en mettant le feu à leur domaine… »
C’était atroce. Tout simplement atroce. Et c’était à cela qu’elle était comparée ?
Son regard se reposa alors sur le baron, secouant discrètement la tête. Cette fois-ci elle n’avait plus besoin de se forcer à se taire : ce qu’elle avait entendu l’avait de toute façon laissée sans voix. Mais elle voulait au moins assurer à celui qui avait pris sa défense que jamais elle n’avait fait acte de violence. Jamais elle n’y aurait songé ! Cela ne faisait pas partie d’elle, ce n’était pas sa nature.
Aud- Esclave domestique
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Cassandre avait terminé de ramasser ses provisions et pouvait à présent s'en retourner. Pourtant, la curiosité cédait à la prudence. Elle souhaitait connaitre le sort de la malheureuse et apprendre de ses yeux que celle-ci échoueraient aux crochets du bon maitre et non au bout de la canne d'un bourreau. Elle se décida à restemais se plaça près des gardes du Premier Conseiller. Ainsi, si l'autre fou aurait des idées encore, ce ne serait pas elle qui subirait.
Elle écoutait Le Premier Conseiller qui semblait vraiment s'intéresser à l'adolescente. Ses yeux s'écarquillèrent. Il lui parlait avec retenue, conscient de la barrière infranchissable, et pourtant avec dignité. Ce noble était donc bien différent des autres ? Elle restait sceptique. Le paraitre. Il simulait peut-être la générosité pour plaire au peuple mais derrière les murailles de sa propriété, qui savait ce qui s'y passait ? Elle entendit l'adolescente répondre. La terre des sauvages, des païens... Elle se souvenait d'un récit à l'église vantant le courage de missionnaires partis évangéliser cette terre en élevant des orphelins là-as et qui subissaient parfois des raids. Zarkos... c'était si loin. Peu lui importaient toutefois que ses habitants soient des sauvages, ils ne méritaient pas cette souffrance qu'apportaient l'esclavages. Les lois de guerres ou de la misère ? Peste ! Elle aurait bien craché à terre son dégoût si elle n'était pas en public.
Cassandre leva les yeux.
Le duc se ridiculisait. Encore ! Elle cessa de s’intéresser à ses bêtises puis songea au Premier Conseiller qui l'avait songé. Elle devait des remerciements. pour bien montrer ne pas être ingrate. Puis, des excuses. Quand le duc sera parti, ça. Elle devait rétablir la vérité sur son mensonge ou si on l'apprenait, quelqu'un pourrait la dénoncer pour cette irrégularité. On ne savait jamais. Un esclave pouvait mentir mais avec prudence.
D'un air timide, Cassandre attira l'attention d'un des gardes de Dyonis puis baissa aussitôt les yeux :
"Excusez-moi ? Vous croyez que je pourrais parler un instant à votre maitre. J'aimerais le remercier pour son intervention."
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Aud lui donne le nom du sieur Amos. Dyonis hausse alors un sourcil, et pour la première fois un léger sourire apparaît même à ses lèvres. Il connaît cet homme de réputation. Un voyageur, et un très bon magistrat qu'il savait inflexible, droit, honnête... puis de plus en plus lassé par le Beau Monde et la carrière. Cet individu suscitait inévitablement des ragots mesquins, mais lui-même aurait bien aimé le connaître... Malheureusement, c'est désormais trop tard, il a appris son décès et c'est sans doute la raison de la présence sur cette estrade d'une de ses servantes. Dieu ait son âme. Quant à cette jeune esclave, le Premier Conseiller devine qu'elle a dû être bien traitée auprès d'un tel maître. C'est une bonne chose.
La réponse de l'esclave provoque cependant chez Ulysse des réactions pour le moins inattendues, comme si le nom même de Zakros le terrifiait. Y avait-il subi des déconvenues ? Lui ou sa famille ? Le duc s'empresse de faire référence à un esclave qui aurait assassiné ses maîtres ! Ce à quoi Aud réplique à sa façon, en secouant la tête et un regard mi-outré mi-suppliant envers Dyonis, façon de lui signaler qu'elle était à des kilomètres de souhaiter faire une chose pareille. Quelque chose échappe complètement à Dyonis, concernant le duc. Il fronce les sourcils et ne peut s'empêcher de relever le paradoxe sidérant du sieur de Rottenberg :
"Alors pourquoi, par tous les Saints, tenez-vous tant à acheter cette fille, si tel est ce que vous pensez des Zakrotiens ?!" Il secoue légèrement la tête, encore troublé par l'éventail des attitudes d'Ulysse, plus déconcertantes les unes que les autres et qui s'enchaînent comme en coup de vent. Il s'empresse aussi d'ajouter : "26 000."
Il s'est autorisé un léger dépassement par rapport à la limite qu'il s'était fixé. Mais ne monter que de mille supplémentaires sur l'enchère du duc aurait éveillé sa suspicion, indiquant qu'il arrive au bout de ses capacités. Il espère qu'avec cette dernière offre (car c'est bel et bien l'ultime, Dyonis ne se permettra pas plus haut), et surtout avec la question qu'il vient de poser pour souligner les incohérences d'Ulysse vis-à-vis de cette Zakrotienne, son adversaire lâchera maintenant l'affaire.
Le Premier Conseiller se pince légèrement la lèvre et prie en secret, de toute son âme, pour remporter ce duel. En toute logique, le Rottenberg ne peut pas continuer à enchérir après les propos qu'il vient de tenir sur cette esclave et son pays.
Pendant ce temps, un des gardes du baron s'entend interpeller par la fillette au panier. Il se retourne et prête attention à sa demande, qui peint un air agréablement surpris au visage du soldat. L'homme se penche légèrement vers Cassandre et glisse :
"Voilà une demande qui t'honore. Mais le seigneur est occupé sur l'estrade pour l'instant. Si tu as encore un petit moment, reste quelque part par là et attend-le."
La réponse de l'esclave provoque cependant chez Ulysse des réactions pour le moins inattendues, comme si le nom même de Zakros le terrifiait. Y avait-il subi des déconvenues ? Lui ou sa famille ? Le duc s'empresse de faire référence à un esclave qui aurait assassiné ses maîtres ! Ce à quoi Aud réplique à sa façon, en secouant la tête et un regard mi-outré mi-suppliant envers Dyonis, façon de lui signaler qu'elle était à des kilomètres de souhaiter faire une chose pareille. Quelque chose échappe complètement à Dyonis, concernant le duc. Il fronce les sourcils et ne peut s'empêcher de relever le paradoxe sidérant du sieur de Rottenberg :
"Alors pourquoi, par tous les Saints, tenez-vous tant à acheter cette fille, si tel est ce que vous pensez des Zakrotiens ?!" Il secoue légèrement la tête, encore troublé par l'éventail des attitudes d'Ulysse, plus déconcertantes les unes que les autres et qui s'enchaînent comme en coup de vent. Il s'empresse aussi d'ajouter : "26 000."
Il s'est autorisé un léger dépassement par rapport à la limite qu'il s'était fixé. Mais ne monter que de mille supplémentaires sur l'enchère du duc aurait éveillé sa suspicion, indiquant qu'il arrive au bout de ses capacités. Il espère qu'avec cette dernière offre (car c'est bel et bien l'ultime, Dyonis ne se permettra pas plus haut), et surtout avec la question qu'il vient de poser pour souligner les incohérences d'Ulysse vis-à-vis de cette Zakrotienne, son adversaire lâchera maintenant l'affaire.
Le Premier Conseiller se pince légèrement la lèvre et prie en secret, de toute son âme, pour remporter ce duel. En toute logique, le Rottenberg ne peut pas continuer à enchérir après les propos qu'il vient de tenir sur cette esclave et son pays.
Pendant ce temps, un des gardes du baron s'entend interpeller par la fillette au panier. Il se retourne et prête attention à sa demande, qui peint un air agréablement surpris au visage du soldat. L'homme se penche légèrement vers Cassandre et glisse :
"Voilà une demande qui t'honore. Mais le seigneur est occupé sur l'estrade pour l'instant. Si tu as encore un petit moment, reste quelque part par là et attend-le."
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Une vague de frayeur parcourut les membres du marchand, surpris par les remarques du duc de Rottenberg. Un esclave tueur ? Pourquoi diantre soulevait-il maintenant ce sinistre point ? Greeglocks redouta que le noble fasse allusion à un prisonnier qui viendrait de son commerce. Peut-être se logeait-il dans ces détails une ruse visant à déstabiliser le négociant, ou à faire tomber le prix. Non... Ce n'était guère cohérent. Pas en pleine enchère. Les accusations portées par Ulysse donnaient même des billes à l'adversaire. Vraiment, son attitude manquait de logique ou bien recelait quelque chose qui ne sentirait pas bon du tout. Le sourire de Greeglocks fondit quelque peu et il demeura sur ses gardes, tendu et tout ouïe de ce qui allait suivre.
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Ulysse remontait à la surface et ressortait la tête de ces souvenirs tortueux. Il prenait conscience avoir lâché des informations délicates. Il aurait entendu parler d'un esclave ayant assassiné ses maitres en mettant le feu à leur domaine. Ces paroles le laissaient perplexe. Vraiment ? Il avait vraiment osé laissé échapper une telle phrase pour le goût de la provocation ? Sa stupidité lui donnait envie de défoncer sa propre tête avec sa canne. Pourquoi ne pas révéler à présent être lui-même cet esclave ? Il n'y aurait plus qu'un pas... que l'usurpateur se refusait à franchir.
Dyonis avait naturellement utilisé ses paroles contre lui. Il insinuait impossible que lui puisse continuer à désirer acheter l'esclave. Son regard glacial se porta vers l'adolescente qui le toisait elle aussi avec un mélange de crainte et de dégoût. Elle le détestait. Elle le craignait. Ces sentiments nourrissaient Ulysse. Elles levaient les doutes. Il la voulait. Elle serrait divertissante quelques temps, la voir essayer de se débattre de sa peur et essayer d'accomplir son ouvrage. De toute manière, quand elle ne serait plus amusante, elle serait conduite à l'arène, cet espace construit à l'arrière de son hôtel particulier où le faux duc se régalait d'observer ses esclaves les plus robustes se combattre comme les antiques gladiateurs. il demanderait à l'un d'eux de décapiter cette frêle jeune fille. Le spectacle serait merveilleux.
Pour répondre à Dyonis, il eut un haussement des épaules.
J'aime les défis, baron. Or, dresser une bête dangereuse, n'est-ce pas le plus beau de tous ?
Ses yeux continuèrent à fixer l'adolescente. Il eut pour elle ses premiers mots, emplis de cruauté gratuite :
J'ose espérer que tu ne mordras pas, petite. Autrement, les animaux enragés, il faut les mettre à mort.
Il fallait en terminer avec ces enchères et porter le coup fatal à ce diable de Dyonis. Son rictus sinistre s'étira. Il déplia en grand ses bras et proclama :
Vous avez peut-être un grand pouvoir, baron, mais le mien, celui de l'argent, vous sera toujours supérieur. Que disiez-vous déjà hier ? Ah oui ! Quand les élèves sont prêts à paraître, il n'y a plus besoin de maître, n'est-ce pas ? Eh bien, laissez-moi répondre une autre maxime : le maître est celui qui réussit ses objectifs et met tout en œuvre pour cela.
Sa mains serrèrent toutes deux le pommeau de sa canne. Il jubila de l'instant. Il allait gagner, cela était écrit, et Dyonis serait à son tour à terre.
Je propose 32 000 rilchs pour cette esclave !
Il se tourna vers Dyonis, les yeux chargés en un mépris écrasant.
Eh bien, baron, monterez-vous ?
Dyonis avait naturellement utilisé ses paroles contre lui. Il insinuait impossible que lui puisse continuer à désirer acheter l'esclave. Son regard glacial se porta vers l'adolescente qui le toisait elle aussi avec un mélange de crainte et de dégoût. Elle le détestait. Elle le craignait. Ces sentiments nourrissaient Ulysse. Elles levaient les doutes. Il la voulait. Elle serrait divertissante quelques temps, la voir essayer de se débattre de sa peur et essayer d'accomplir son ouvrage. De toute manière, quand elle ne serait plus amusante, elle serait conduite à l'arène, cet espace construit à l'arrière de son hôtel particulier où le faux duc se régalait d'observer ses esclaves les plus robustes se combattre comme les antiques gladiateurs. il demanderait à l'un d'eux de décapiter cette frêle jeune fille. Le spectacle serait merveilleux.
Pour répondre à Dyonis, il eut un haussement des épaules.
J'aime les défis, baron. Or, dresser une bête dangereuse, n'est-ce pas le plus beau de tous ?
Ses yeux continuèrent à fixer l'adolescente. Il eut pour elle ses premiers mots, emplis de cruauté gratuite :
J'ose espérer que tu ne mordras pas, petite. Autrement, les animaux enragés, il faut les mettre à mort.
Il fallait en terminer avec ces enchères et porter le coup fatal à ce diable de Dyonis. Son rictus sinistre s'étira. Il déplia en grand ses bras et proclama :
Vous avez peut-être un grand pouvoir, baron, mais le mien, celui de l'argent, vous sera toujours supérieur. Que disiez-vous déjà hier ? Ah oui ! Quand les élèves sont prêts à paraître, il n'y a plus besoin de maître, n'est-ce pas ? Eh bien, laissez-moi répondre une autre maxime : le maître est celui qui réussit ses objectifs et met tout en œuvre pour cela.
Sa mains serrèrent toutes deux le pommeau de sa canne. Il jubila de l'instant. Il allait gagner, cela était écrit, et Dyonis serait à son tour à terre.
Je propose 32 000 rilchs pour cette esclave !
Il se tourna vers Dyonis, les yeux chargés en un mépris écrasant.
Eh bien, baron, monterez-vous ?
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Le début de sourire du baron n’échappa pas à Aud, qui guettait ses réactions après lui avoir donné le nom de son précédent maître. Elle savait que parfois, des gens parlaient de lui d’une mauvaise façon, avec mépris et une moquerie qu’elle ne trouvait absolument pas drôle. Elle avait admiré et respecté son maître, comme on admire et respecte un esprit qui voyait bien plus loin et plus haut que quiconque. Mais ce qu’elle voyait sur le visage du Conseiller, ce n’était pas de la moquerie, c’était plutôt un sourire nostalgique d’une personne qu’il avait connu de loin, par le nom et la renommée. Il y avait… peut-être… de la curiosité dans son regard, et puis la fatalité qui faisait qu’il ne pouvait plus faire son propre avis sur la personne. Du peu qu’elle avait vu de cet homme, Aud avait le sentiment qu’il aurait plu à son ancien maître. Qu’il lui aurait peut-être apporté un peu plus d’intérêt à ce monde. Une personne droite et sensée, pragmatique à sa façon, même s’il se trouvait ici, dans cette quête qui perdait peu à peu son sens sur cette estrade.
Elle ignorait ce qui se passait dans l’esprit du duc. Il semblait… comme pris dans des souvenirs et des histoires, et personne ici, pas même lui, ne pouvait mettre la limite entre la réalité et ce qu’il pouvait bien imaginer. Si ce n’était que ça, ce serait quelque chose dont Aud aurait été habituée, elle aimait se perdre dans ses réflexions. Mais là… Là, c’était différent. C’était tordu, malsain, comme monté de travers. Rien de ce qu’il disait n’avait de sens. La comparer à une bête dangereuse, déjà. Elle était tout, sauf une bête dangereuse. Elle avait la carrure d’une brindille et la méchanceté d’un caneton !
Et quand il posa son regard sur elle, qu’il lui adressa ses premiers mots, elle avait senti un frisson glacial monter dans son dos.
Cela ne lui arrivait pas souvent, d’avoir peur. Elle ne craignait que peu de choses, et elle songeait souvent que c’était parce qu’elle n’avait pas l’intelligence de s’en inquiéter. Ou alors son esprit travaillait déjà sur une solution, alors la peur ne faisait pas partie de ses besoins. Cependant, en cet instant… elle avait peur. Elle voyait quelque chose de mauvais dans les yeux du duc, et elle craignait les pensées qu’il pouvait avoir.
Point positif, elle n’était guère seul dans ce combat. L’esclave ignorait quelles étaient les limites du Conseiller – financières, du moins. Car lui semblait avoir des limites morales et c’était ce qui la rassurait. – mais elle priait, oh oui elle priait pour qu’il puisse aller au-delà de… Combien ? 32 000 rilchs ? Son ancien maître n’avait jamais payé aussi cher le moindre esclave ! Si auparavant elle savait qu’elle ne méritait pas le prix qu’on lui donnait, là cela prenait des proportions absurdes !
Le cœur bondissant dans sa poitrine, appuyant contre ses os à chaque battement jusqu’à faire mal, elle tourna son regard vers le Conseiller. 32 000, c’était une somme énorme… mais peut-être… peut-être qu’il pouvait malgré tout gagner la mise ! Peut-être qu’il pouvait aller au-delà, il était riche ! Assez riche pour accepter d’acheter un esclave alors même qu’il n’était pas venu pour ça, alors…
… Non. Aud, non. Si tu as trop d’espoir, tu finiras par être déçue. Attends au moins sa réponse, et fais au mieux. Comme tu as toujours fait. Et tu serviras ton nouveau maître.
Avec dignité.
Elle ignorait ce qui se passait dans l’esprit du duc. Il semblait… comme pris dans des souvenirs et des histoires, et personne ici, pas même lui, ne pouvait mettre la limite entre la réalité et ce qu’il pouvait bien imaginer. Si ce n’était que ça, ce serait quelque chose dont Aud aurait été habituée, elle aimait se perdre dans ses réflexions. Mais là… Là, c’était différent. C’était tordu, malsain, comme monté de travers. Rien de ce qu’il disait n’avait de sens. La comparer à une bête dangereuse, déjà. Elle était tout, sauf une bête dangereuse. Elle avait la carrure d’une brindille et la méchanceté d’un caneton !
Et quand il posa son regard sur elle, qu’il lui adressa ses premiers mots, elle avait senti un frisson glacial monter dans son dos.
Cela ne lui arrivait pas souvent, d’avoir peur. Elle ne craignait que peu de choses, et elle songeait souvent que c’était parce qu’elle n’avait pas l’intelligence de s’en inquiéter. Ou alors son esprit travaillait déjà sur une solution, alors la peur ne faisait pas partie de ses besoins. Cependant, en cet instant… elle avait peur. Elle voyait quelque chose de mauvais dans les yeux du duc, et elle craignait les pensées qu’il pouvait avoir.
Point positif, elle n’était guère seul dans ce combat. L’esclave ignorait quelles étaient les limites du Conseiller – financières, du moins. Car lui semblait avoir des limites morales et c’était ce qui la rassurait. – mais elle priait, oh oui elle priait pour qu’il puisse aller au-delà de… Combien ? 32 000 rilchs ? Son ancien maître n’avait jamais payé aussi cher le moindre esclave ! Si auparavant elle savait qu’elle ne méritait pas le prix qu’on lui donnait, là cela prenait des proportions absurdes !
Le cœur bondissant dans sa poitrine, appuyant contre ses os à chaque battement jusqu’à faire mal, elle tourna son regard vers le Conseiller. 32 000, c’était une somme énorme… mais peut-être… peut-être qu’il pouvait malgré tout gagner la mise ! Peut-être qu’il pouvait aller au-delà, il était riche ! Assez riche pour accepter d’acheter un esclave alors même qu’il n’était pas venu pour ça, alors…
… Non. Aud, non. Si tu as trop d’espoir, tu finiras par être déçue. Attends au moins sa réponse, et fais au mieux. Comme tu as toujours fait. Et tu serviras ton nouveau maître.
Avec dignité.
Aud- Esclave domestique
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Le soldat du Premier Conseiller s’adressait à elle de manière gentille, sans la rudoyer. Quelle étrangeté ! Elle salua d'une sorte de révérence qui se voulait polie mais si maladroitement exécutée que cela devenait comique. Elle répondit, essayant de paraitre modeste :
"Ce ne sais pas si ça m'honore. je fais juste ce qu'il faut faire, c'est tout pour pas d'ennuis. Et d'est d'accord. Je vais attendre là que votre maitre ait fini. Vous me direz quand je pourrais m'adresser à lui ?"
Elle suivit de là le Premier Conseiller qui semblait reprendre du poil de la bête. Il allait l'emporter. i le devait ! Sion... Son regard triste se posa vers Aud. Sinon la pauvre... Elle était morte. Brusquement, ce maudit duc bougea encore, pas encore rassasié en propos ridicules. N'arrêterait-il pas ? Il insistait sur le fait que l'esclave zarkotienne serait une bête. Quel idiot ! Il méprisait ensuite le Premier Conseiller qui l'avait, lui, défendu. N'avait-il donc aucune dignité ? Elle sursauta en entendant brusquement l'homme répliquer au Premier Conseiller et porter l'enchère à un prix déraisonnable.
Stupéfaite, elle bégaya, incapable de retenir ses mots :
"32 000 ? 32000 pour une servante ? Folie... C'est de la folie !"
Cassandre eut conscience ensuite d'avoir dévoilé ses pensées. Son visage pâlit d'effroi. Elle croisa le regard du soldat de Dyonis et murmura en simulant la honte :
"Pardon. On ne doit pas critiquer les Grands du Royaume. Je sais. Vous.. Vous me dénoncerez à votre maitre ? Ou à la prévôté?"
Elle s'obligea à adopter un minois d'enfant terrorisé, espérant que cette comédie adoucirait l'homme qui paraissait gentil. Pourvu que cela passe.
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Le garde hoche doucement la tête en observant la petite Cassandre encore près de lui.
"Oui. Reste par là. Je te ferai signe et j'informerai le baron de ta requête dès qu'il sera redescendu."
Puis il l'entend s'étonner de toutes ses forces du prix que les deux nobles mettent dans l'achat de cette adolescente Zakrotienne. La fillette se reprend aussitôt et semble toute honteuse, craintive de la punition pour cette intervention spontanée.
"N'aie pas peur. On dira rien. Et puis t'as pas tort : 32 000 rilchs pour cette petite esclave, c'est énorme. Tu n'as rien dit d'aberrant ou d'irrespectueux."
Pendant ce temps sur l'estrade, Dyonis fait tous ses efforts pour garder son calme alors que le duc de Rottenberg continue de pérorer. Par là-dessus, il menace déjà la malheureuse Aud alors que celle-ci a en effet l'air parfaitement docile. Quel genre de détraqué faut-il être ? Rien n'est logique dans son discours. Et s'il tient à acheter des esclaves pour le seul jeu de les dresser, en plus d'être d'une absurdité sans nom, ce n'est pas vraiment sur une frêle jeune fille comme celle-ci qu'il faut mieux porter son intérêt. A moins qu'il la croit vraiment sournoise et capable de cacher une grande dangerosité derrière sa jeunesse et son air inoffensif (ce dont Dyonis est tout sauf convaincu en regardant une nouvelle fois Aud). Et avec tout ça, Ulysse se permet de narguer le Premier Conseiller en lui faisant la leçon (à coup sûr, il se venge ainsi de la soirée chez le roi où le seigneur de Frenn n'avait pas manqué de faire remarquer ses grossièretés). Il ne l'appelle même que "baron", même pas "Monsieur", avant de fanfaronner sur la somme qu'il met pour l'achat de l'esclave.
32 000. Dyonis reçoit l'information comme un coup de massue. Cette fois-ci il ne peut vraiment plus suivre. Il garde les mâchoires serrées, tout le corps en tension et ses yeux très bleus fixés sur la pauvre Aud au milieu de ses compagnons d'infortune eux aussi exposés. Les mots d'Ulysse la terrifient (et à juste titre). Et puis elle semble d'un coup se redresser, essayer de s'emplir de force pour rester digne quoi qu'il allait arriver. Et c'est le pire, qui allait arriver...
Dyonis s'en gifle mentalement. Oui, le Rottenberg a en effet le pouvoir de l'argent, faute de tout le reste. Malédiction. La famille de Frenn possède de grands biens, elle est très fortunée elle aussi, mais pas au point de dépenser 32 000 rilchs alors que ce n'était même pas prévu ! Dyonis pense à ses paysans, aux dépenses qui vont bientôt arriver pour les aider à rénover un moulin dans un des villages qui lui obéissent. Il y a aussi de l'argent à impulser dans la dot de sa nièce qu'il espère voir bientôt prendre époux. Dyonis n'est déjà pas ce que l'on peut appeler quelqu'un de dépensier : son domaine est une forteresse médiévale, élégant mais sans débauche de dorures qu'on voit chez d'autres. Il n'aime pas non plus fréquenter les tables de jeux, ni s'acheter des tonnes de vêtements, de bijoux et perruques hors de prix. Plutôt être un noble précautionneux avec ses sous qu'un noble immoral, ou qui vend son titre.
Alors que tout cela tourne dans sa tête, il décide de ne même pas répondre aux provocations d'Ulysse. Le duc en est indigne. Dyonis l'ignore souverainement. C'est déjà assez difficile comme cela de courber la tête devant lui. De ployer le genou devant sa fortune, incapable qu'est le baron de poursuivre. Il adresse un dernier regard à Aud : un rapide coup d’œil qui semble lui souhaiter "courage" et même un peu "pardon". Mais tout le reste du visage du Premier Conseiller est tendu et pincé, aux traits statuaires, glacials, ce qui passera aisément pour de la sévérité alors qu'en l'occurrence il ressent un fond de tristesse et d'amertume.
Si seulement ! Si seulement Ulysse commettait sous pu le moindre petit délit ! Quelque chose qui pourrait autoriser des policiers à rentrer dans son château ! Ils y découvriraient sûrement des choses très réjouissantes vue la manière dont le duc parle des esclaves et de sa façon de les utiliser. Pourtant, la loi est formelle : un maître peut punir ses esclaves comme il l'entend, mais il ne doit pas les tuer lui même. C'est au Tribunal de faire cela si la raison apportée par le maître est valable. Dyonis a l'intuition qu'Ulysse ne respecte même pas cela... Ah ! Si Dieu pouvait lui offrir bientôt une occasion d'aller vérifier la chose ! Le baron s'abandonne un instant à cette prière.
Enfin, il faut se tourner vers le marchand d'esclaves. C'est à lui que le Premier Conseiller choisit de s'adresser, même pas au Rottenberg, surtout pas au Rottenberg. Avec un ton grave et sec, et bien que cela lui arrache les lèvres, Dyonis annonce sobrement :
"Ce sera tout pour moi."
Moment terrible. A sa grande surprise, il a même, l'espace de quelques secondes, le sentiment de commettre un abandon. Jamais il n'a ressenti cela. Encore moins au sujet d'une simple esclave. C'est sans doute l'injustice de cette situation qui déjà lui donne de l'attachement pour cette adolescente. D'ailleurs il n'ose pas la regarder de nouveau. Il lui tourne le dos, mais pour mieux rester de marbre et ne pas trahir ses émotions. Dyonis se prépare déjà psychologiquement à entendre les fanfaronnades d'Ulysse. Il restera de marbre et lui non plus, il ne le regardera pas (mais pas pour les mêmes raisons).
"Oui. Reste par là. Je te ferai signe et j'informerai le baron de ta requête dès qu'il sera redescendu."
Puis il l'entend s'étonner de toutes ses forces du prix que les deux nobles mettent dans l'achat de cette adolescente Zakrotienne. La fillette se reprend aussitôt et semble toute honteuse, craintive de la punition pour cette intervention spontanée.
"N'aie pas peur. On dira rien. Et puis t'as pas tort : 32 000 rilchs pour cette petite esclave, c'est énorme. Tu n'as rien dit d'aberrant ou d'irrespectueux."
Pendant ce temps sur l'estrade, Dyonis fait tous ses efforts pour garder son calme alors que le duc de Rottenberg continue de pérorer. Par là-dessus, il menace déjà la malheureuse Aud alors que celle-ci a en effet l'air parfaitement docile. Quel genre de détraqué faut-il être ? Rien n'est logique dans son discours. Et s'il tient à acheter des esclaves pour le seul jeu de les dresser, en plus d'être d'une absurdité sans nom, ce n'est pas vraiment sur une frêle jeune fille comme celle-ci qu'il faut mieux porter son intérêt. A moins qu'il la croit vraiment sournoise et capable de cacher une grande dangerosité derrière sa jeunesse et son air inoffensif (ce dont Dyonis est tout sauf convaincu en regardant une nouvelle fois Aud). Et avec tout ça, Ulysse se permet de narguer le Premier Conseiller en lui faisant la leçon (à coup sûr, il se venge ainsi de la soirée chez le roi où le seigneur de Frenn n'avait pas manqué de faire remarquer ses grossièretés). Il ne l'appelle même que "baron", même pas "Monsieur", avant de fanfaronner sur la somme qu'il met pour l'achat de l'esclave.
32 000. Dyonis reçoit l'information comme un coup de massue. Cette fois-ci il ne peut vraiment plus suivre. Il garde les mâchoires serrées, tout le corps en tension et ses yeux très bleus fixés sur la pauvre Aud au milieu de ses compagnons d'infortune eux aussi exposés. Les mots d'Ulysse la terrifient (et à juste titre). Et puis elle semble d'un coup se redresser, essayer de s'emplir de force pour rester digne quoi qu'il allait arriver. Et c'est le pire, qui allait arriver...
Dyonis s'en gifle mentalement. Oui, le Rottenberg a en effet le pouvoir de l'argent, faute de tout le reste. Malédiction. La famille de Frenn possède de grands biens, elle est très fortunée elle aussi, mais pas au point de dépenser 32 000 rilchs alors que ce n'était même pas prévu ! Dyonis pense à ses paysans, aux dépenses qui vont bientôt arriver pour les aider à rénover un moulin dans un des villages qui lui obéissent. Il y a aussi de l'argent à impulser dans la dot de sa nièce qu'il espère voir bientôt prendre époux. Dyonis n'est déjà pas ce que l'on peut appeler quelqu'un de dépensier : son domaine est une forteresse médiévale, élégant mais sans débauche de dorures qu'on voit chez d'autres. Il n'aime pas non plus fréquenter les tables de jeux, ni s'acheter des tonnes de vêtements, de bijoux et perruques hors de prix. Plutôt être un noble précautionneux avec ses sous qu'un noble immoral, ou qui vend son titre.
Alors que tout cela tourne dans sa tête, il décide de ne même pas répondre aux provocations d'Ulysse. Le duc en est indigne. Dyonis l'ignore souverainement. C'est déjà assez difficile comme cela de courber la tête devant lui. De ployer le genou devant sa fortune, incapable qu'est le baron de poursuivre. Il adresse un dernier regard à Aud : un rapide coup d’œil qui semble lui souhaiter "courage" et même un peu "pardon". Mais tout le reste du visage du Premier Conseiller est tendu et pincé, aux traits statuaires, glacials, ce qui passera aisément pour de la sévérité alors qu'en l'occurrence il ressent un fond de tristesse et d'amertume.
Si seulement ! Si seulement Ulysse commettait sous pu le moindre petit délit ! Quelque chose qui pourrait autoriser des policiers à rentrer dans son château ! Ils y découvriraient sûrement des choses très réjouissantes vue la manière dont le duc parle des esclaves et de sa façon de les utiliser. Pourtant, la loi est formelle : un maître peut punir ses esclaves comme il l'entend, mais il ne doit pas les tuer lui même. C'est au Tribunal de faire cela si la raison apportée par le maître est valable. Dyonis a l'intuition qu'Ulysse ne respecte même pas cela... Ah ! Si Dieu pouvait lui offrir bientôt une occasion d'aller vérifier la chose ! Le baron s'abandonne un instant à cette prière.
Enfin, il faut se tourner vers le marchand d'esclaves. C'est à lui que le Premier Conseiller choisit de s'adresser, même pas au Rottenberg, surtout pas au Rottenberg. Avec un ton grave et sec, et bien que cela lui arrache les lèvres, Dyonis annonce sobrement :
"Ce sera tout pour moi."
Moment terrible. A sa grande surprise, il a même, l'espace de quelques secondes, le sentiment de commettre un abandon. Jamais il n'a ressenti cela. Encore moins au sujet d'une simple esclave. C'est sans doute l'injustice de cette situation qui déjà lui donne de l'attachement pour cette adolescente. D'ailleurs il n'ose pas la regarder de nouveau. Il lui tourne le dos, mais pour mieux rester de marbre et ne pas trahir ses émotions. Dyonis se prépare déjà psychologiquement à entendre les fanfaronnades d'Ulysse. Il restera de marbre et lui non plus, il ne le regardera pas (mais pas pour les mêmes raisons).
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Après un nouveau tour d'enchères, le sieur de Rottenberg jeta dans les airs comme de rien, à l'image d'une bagatelle qu'il pourrait dépenser chaque matin pour quelque jeu, l'annonce de la mirobolante somme de 32 000 rilchs. Un prix à faire tourner la tête mieux que le meilleur des vins, que Greeglocks ne manquerait pas d'aller boire. Un trésor versé pour cette gamine ! C'était presque aussi drôle que les 34 000 rilchs de l'autre fois, dépensés pour une paire d'estropiés. Même si le seigneur de Frenn venait de lui imposer de nouvelles démarches administratives et l’obligation de rétribuer un médecin, ces deux juteuses ventes allaient lui offrir de couvrir ces frais supplémentaires pendant au moins une année ! Ses yeux s'ils avaient pu auraient brillé comme de l'or.
Tout à sa joie, il se moqua bien des réponses données par Ulysse aux inquiétudes de Dyonis : pour s'amuser ou pour se faire servir, il faisait bien ce qu'il voulait de ses esclaves. Le futur des prisonniers ne relevait plus ni de sa compétence ni même de ses affaires. Tout sourire, il frappa dans ses mains et clama à forte voix, après l'annonce de défaite du Premier Conseiller :
-- Cette esclave est donc adjugée pour 32 000 rilchs au duc Ulysse de Rottenberg ! Une fois, deux fois, trois fois...
Déjà, il fit signe à ses commis d'aller chercher, dans l'entrepôt, l'acte de propriété de la jeune zakrotienne, ainsi que le clé qui permettrait à Ulysse de lui retirer ses fers aux poignets. Greeglocks adressa sa mine affable au client, l'invitant à approcher d'une table où il pourrait signer le document qui le déclarait "Maître" de cette adolescente si chèrement acquise.
Le négociant évita de regarder le seigneur de Frenn. L'homme - il fallait du reste le reconnaître - venait de perdre son duel avec beaucoup de dignité. Mais pourvu que sa frustration ne retombe pas de façon redoublée sur son magasin, et qu'il lui inflige encore plus souvent ses "visites surprise".
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Ulysse avait le port fier et exaltait de son triomphe.
Il avait remporté le duel. Ce diable de baron avait enfin baissé les crochets face à sa puissance. Pas si résistant que cela. Sa langue parlait peut-être bien mais la bourse ne suivait pas. Il allait s'amuser avec lui quand les paroles de la petite esclave qu'il avait rudoyé de sa canne attirèrent son attention. L'usurpateur la fixa et son rictus sinistre s'étira. Il s'avança et pointa sa précieuse canne dans sa direction mais sans la toucher.
Qui es-tu donc, misérable crevette pour juger de mes actes ? Apprends à rester à ta place !
Il remarqua que la fillette chétive se tenait près des gardes du baron. Son rictus s'étirait encore. Il laissa échapper un rire cynique.
Tu as trouvé protection auprès de ton beau chevalier ? Il est pourtant pas si fort puisqu'il n'est même capable d'obtenir ce qu'il veut ! Il a du pouvoir, oui, mais aucune véritable capacités.
Tout en parlant, Ulysse jubilait à se gausser de son rival sans jamais le regarder. Le dénigrer à travers ses paroles à cette petite esclave, en plein marché, quel plaisir merveilleux ! Il toisa Cassandre, les yeux animés par le jeu.
Il ne sera pas toujours là, tu sais ? Un jour, je suis certain que nous recroiserons. seul à seule. Je me demande ce qui se passera alors...
Ulysse appuya un moment son regard sur cette enfant, désireux de l'effrayer au maximum de d'apercevoir bientôt sa terreur. Il s'en alla ensuite chercher son dû auprès du marchand dont les commis avaient été cherché les papiers de sa nouvelle acquisition. Il ne la regardait pas. Ce n'était qu'un objet. Sans aucun intérêt. Un trophée de sa victoire sur Dyonis. Voilà tout ce que cette fille représentait. Elle ne valait pas cette somme. L'humiliation du baron, en revanche... Il aurait même versé le double, les yeux fermés, pour y assister. Il se pencha pour signer les documents de la vente tout en donnant une grosse bourse à Greeklocks.
Voici pour vos bonnes œuvres, mon cher !
Il observa la clé que tendit aussi le marché.
J'ai quelques affaires encore en ville... Pourriez-vous la livrer à mon hôtel ? Mon intendant se chargera de la récupérer.
Il avait remporté le duel. Ce diable de baron avait enfin baissé les crochets face à sa puissance. Pas si résistant que cela. Sa langue parlait peut-être bien mais la bourse ne suivait pas. Il allait s'amuser avec lui quand les paroles de la petite esclave qu'il avait rudoyé de sa canne attirèrent son attention. L'usurpateur la fixa et son rictus sinistre s'étira. Il s'avança et pointa sa précieuse canne dans sa direction mais sans la toucher.
Qui es-tu donc, misérable crevette pour juger de mes actes ? Apprends à rester à ta place !
Il remarqua que la fillette chétive se tenait près des gardes du baron. Son rictus s'étirait encore. Il laissa échapper un rire cynique.
Tu as trouvé protection auprès de ton beau chevalier ? Il est pourtant pas si fort puisqu'il n'est même capable d'obtenir ce qu'il veut ! Il a du pouvoir, oui, mais aucune véritable capacités.
Tout en parlant, Ulysse jubilait à se gausser de son rival sans jamais le regarder. Le dénigrer à travers ses paroles à cette petite esclave, en plein marché, quel plaisir merveilleux ! Il toisa Cassandre, les yeux animés par le jeu.
Il ne sera pas toujours là, tu sais ? Un jour, je suis certain que nous recroiserons. seul à seule. Je me demande ce qui se passera alors...
Ulysse appuya un moment son regard sur cette enfant, désireux de l'effrayer au maximum de d'apercevoir bientôt sa terreur. Il s'en alla ensuite chercher son dû auprès du marchand dont les commis avaient été cherché les papiers de sa nouvelle acquisition. Il ne la regardait pas. Ce n'était qu'un objet. Sans aucun intérêt. Un trophée de sa victoire sur Dyonis. Voilà tout ce que cette fille représentait. Elle ne valait pas cette somme. L'humiliation du baron, en revanche... Il aurait même versé le double, les yeux fermés, pour y assister. Il se pencha pour signer les documents de la vente tout en donnant une grosse bourse à Greeklocks.
Voici pour vos bonnes œuvres, mon cher !
Il observa la clé que tendit aussi le marché.
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Le dernier regard que le Conseiller adressa à Aud lui coupa littéralement la respiration. Elle comprenait ce qu’il disait sans mot. Elle lisait ce qu’il voulait lui souhaiter, dans sa défaite. Sa. Défaite. Il avait perdu, il ne pouvait pas monter plus haut, et malgré tout ce qu’elle s’était promis… elle n’arrivait pas à contrôler la douleur de sa poitrine.
« Non… » souffla-t-elle, à peine audible. Pitié, non… ne me tournez pas le dos ainsi !
Les jeux étaient faits, et malgré tout le bruit que faisait le duc, Aud ne pouvait pas détacher son regard de l’autre homme qui avait détourné ses yeux d’elle. Il voulait rester digne, ne pas montrer qu’il venait de se faire battre sur un jeu aussi bas que celui de l’argent. Elle devrait faire de même. Ne pas changer ses plans, servir et être digne, et elle inspira péniblement alors qu’elle se résolut à sa situation. Elle était une esclave achetée maintenant, elle avait de nouveau un maître et à ce titre, elle avait d’autres choses à se préoccuper. Une nouvelle maison, de nouvelles obligations, tant de choses à retenir en si peu de temps, comme ça avait été le cas pour ses anciens maîtres, si toutefois son nouveau propriétaire agissait comme eux. Elle ne doutait. Il ne s’intéressait déjà plus à elle, se contentant de signer des papiers et d’effrayer la pauvre petite fille… Il ne lui arriverait plus rien si elle restait à côté des gardes, et elle espérait qu’elle reste ainsi jusqu’à ce que le duc soit loin. Pour… finir ses affaires. Cette petite n’aurait plus à le revoir, c’était une bonne chose.
Son regard revint une nouvelle fois sur le baron. Elle s’était fait une raison, elle n’avait guère le choix. Mais lui… s’en voulait-il ? Il s’était tellement donné dans cette lutte, alors qu’il n’avait rien à y faire. Rien à y gagner réellement non plus. Elle ne pouvait lui parler, bien sûr, mais elle aurait aimé qu’il sache qu’elle ne lui en tenait aucunement rigueur. Il avait fait de son mieux, et ce simple fait la consolait. Il n’y avait rien de plus à faire, voilà tout. Elle était une inconnue, une esclave, et les esclaves ne choisissent pas où ils atterrissent. Jusqu’ici elle était plutôt chanceuse, et peut-être que sa chance pouvait continuer. Peut-être que malgré les menaces et les faits, elle ne vivra pas trop mal le fait d’appartenir au duc de Rottenberg.
« Merci. » voulut-elle dire au baron par le regard. « Merci d’avoir fait de votre mieux, je ne l’oublierai pas. » Un message qui risquait de ne pas parvenir à destination, mais au moins les sentiments y étaient.
« Non… » souffla-t-elle, à peine audible. Pitié, non… ne me tournez pas le dos ainsi !
Les jeux étaient faits, et malgré tout le bruit que faisait le duc, Aud ne pouvait pas détacher son regard de l’autre homme qui avait détourné ses yeux d’elle. Il voulait rester digne, ne pas montrer qu’il venait de se faire battre sur un jeu aussi bas que celui de l’argent. Elle devrait faire de même. Ne pas changer ses plans, servir et être digne, et elle inspira péniblement alors qu’elle se résolut à sa situation. Elle était une esclave achetée maintenant, elle avait de nouveau un maître et à ce titre, elle avait d’autres choses à se préoccuper. Une nouvelle maison, de nouvelles obligations, tant de choses à retenir en si peu de temps, comme ça avait été le cas pour ses anciens maîtres, si toutefois son nouveau propriétaire agissait comme eux. Elle ne doutait. Il ne s’intéressait déjà plus à elle, se contentant de signer des papiers et d’effrayer la pauvre petite fille… Il ne lui arriverait plus rien si elle restait à côté des gardes, et elle espérait qu’elle reste ainsi jusqu’à ce que le duc soit loin. Pour… finir ses affaires. Cette petite n’aurait plus à le revoir, c’était une bonne chose.
Son regard revint une nouvelle fois sur le baron. Elle s’était fait une raison, elle n’avait guère le choix. Mais lui… s’en voulait-il ? Il s’était tellement donné dans cette lutte, alors qu’il n’avait rien à y faire. Rien à y gagner réellement non plus. Elle ne pouvait lui parler, bien sûr, mais elle aurait aimé qu’il sache qu’elle ne lui en tenait aucunement rigueur. Il avait fait de son mieux, et ce simple fait la consolait. Il n’y avait rien de plus à faire, voilà tout. Elle était une inconnue, une esclave, et les esclaves ne choisissent pas où ils atterrissent. Jusqu’ici elle était plutôt chanceuse, et peut-être que sa chance pouvait continuer. Peut-être que malgré les menaces et les faits, elle ne vivra pas trop mal le fait d’appartenir au duc de Rottenberg.
« Merci. » voulut-elle dire au baron par le regard. « Merci d’avoir fait de votre mieux, je ne l’oublierai pas. » Un message qui risquait de ne pas parvenir à destination, mais au moins les sentiments y étaient.
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Le garde ne dirait rien sur ses paroles lâchées par imprudences, sous le coup d'une violente émotion. Il reconnaissait son étonnement naturel : 34 000 richs pour un esclave ! Aucun ne méritait une telle somme. il fallait ne plus savoir quoi faire de son argent pour dépenser une telle somme sans la moindre hésitation. En voilà un qui n'avait jamais connu le manque ou le goût de la faim !
Cassandre se tendit quand le maudit duc tendit à nouveau cette canne dans sa direction. Il arrêta le geste à temps. Elle garda le silence mais ne baissa pas les yeux. Elle n'aurait pas peur. Pas devant un personnage aussi rustre et méprisable. De toute manière, elle était avec un gentil garde qui empêcherait les coups. Elle le sentait. Elle avait confiance. La fillette écouta le provocateur critiquer son rival vaincu sans répondre. Ni verbalement ni physiquement. Son visage était devenu impénétrable. Elle ne lui ferait voir ni peur ni colère ni frustration.
Soudain, il la menaça. ouvertement. Cassandre s'accorda un temps de réflexion puis jugea pouvoir répondre à cela sans risquer d'ennui. Elle dit d'une voix tranquille, s'efforçant de contrôler son agressivité :
"Que mon chevalier, comme vous dites, messire, soit ou là, ne change rien : vous n'êtes pas mon maitre et n'avez aucune autorité sur moi. Je raconterai sûrement cette scène à mon maitre et il pourrait venir vous chercher querelle. Il est très à cheval des lois et se plaira à vous rappeler certaines d'entre elles du code servile."
Par prudence, Cassandre fit un pas en arrière pour se rapprocher du garde de Dyonis. Son regard, e revanche, continuait à fixer le duc. Sans insolence. Elle ne le baisserait pas. Pas la première. Elle n'était pas en tort. C'était lui qui venait la chercher et il avait besoin d'entendre pour une fois une vérité.
A sa satisfaction, le duc s'éloigna pour remplir les formalités de la vente. Cassandre observa avec désolation la malheureuse Aud qu allait subir un maitre aussi affreux. Elle n'osait imaginer les sévices qu'elle subirait dans les secrets du domaine de Rottenberg. Puisse Dieu avoir pitié ! Elle supposa assez vite qu'un de ses premiers supplices serait une privation de nourriture. un grand classique ! Sa main glissa vers un pan de robe où était dissimulé quelques tartines. Elle avait bien mangé au matin. Un repas chaud et copieux. Dans un instinct de conservation, elle avait prélevé le pain en cas de pénurie prochaine. La fillette ne connaissait que trop le sens véritable de l'expression mourir de faim. Or, elle, elle pourrait jeûner deux longues journées sans problème. Mais cette infortunée esclave... Elle paraissait bien portante. Son dernier maitre n'avait jamais dû lui réserver cette punition. Quelle heureuse chance ! Cassandre ne pouvait la laisser connaitre la faim si elle avait le moyen de l'en empêcher.
Après une brève hésitation, Cassandre se faufila entre le jambes des passants. Sa petite corpulence l'aidait à se faufiler discrètement n'importe où. Cela s'avérait utile pour espionner et écouter des conversations confidentielles. Il lui arrivait parfois de glisser une oreille au Lupanar et surprendre un aveu d'un client avec une prostituée lorsque celui-ci se détendait. Elle en profitait pour négocier avec la catin des provisions ou la possibilité de la couvrir afin qu'elle aille dormir pendant une heure de service. La fillette parvint sans difficulté à l'estrade et chuchota à l'intetion de Aud.
"Pssst."
[lancer de dés : Cassandre se fera t-elle surprendre ? par qui ?
1 ou 2 : Elle est aperçu par Dyonis ou un de ses gardes
3 : Elle est repérée par le marchand
4 : Elle est découverte par Ulysse
5 ou 6 : Elle n'est pas vu.
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Le membre 'Blanche des Roses' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé à 6 faces' :
'Dé à 6 faces' :
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
- Spoiler:
- Oups.... Au moins, c'est pas l'autre taré
Cassandre espérait que l’adolescent la verrait bientôt. elle ne devait pas s'attarder là. C'était dangereux. Terriblement dangereux. Elle sortit déjà les deux tartines de sa robe et les posa sur l'estrade. La fillette murmura à nouveau :
"Aud ?"
- Spoiler:
- Je pense que nous pouvons surnommer cette gentille petite la gamine aux tartines
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Les gardes de Dyonis soutiennent sans ciller le regard d'Ulysse alors que celui-ci s'amuse de nouveau à lancer des menaces contre la petite fille encore avec eux. La petite troupe reste immobile, l'air sévère, et se resserre même un peu plus autour de l'enfant. Quel imbécile, ce duc ! N'est-il pas au fait des lois les plus élémentaires au sujet des esclaves ? De quel droit pourrait-il faire du mal à Cassandre ? Il aurait bien assez, sous peu, de la pauvre Zakrotienne pour cela...
Rassurée et ragaillardie par leur présence, l'enfant elle-même répond avec beaucoup de justesse à l'odieux aristocrate. Les gardes n'ont qu'à l'appuyer les uns par un petit hochement de tête, et les autres en ne cessant pas de fixer Ulysse sans le moindre signe de peur. S'il croyait les impressionner ! Peut-être bien allait-il falloir, en fin de comptes, faire raccompagner cette enfant.
Pendant ce temps, sur l'estrade, le baron de Frenn est ulcéré. La frappe dans les mains du marchand sonne tellement sinistre à ses oreilles. Et son verdict qui attribue la malheureuse à cet indigne noble. Dyonis se contient de toutes ses forces, reste neutre, calme sa respiration. Il lui faut garder la tête haute. Après tout, il était venu pour l'inspection médicale. D'ailleurs le Docteur et ses commis attendent toujours ses ordres à l'autre bout de l'estrade. D'un signe de tête puis de quelques mots laconiques, le baron leur commande de descendre et de rejoindre son véhicule :
"Messieurs. Je vous remercie de votre intervention. Disposez."
Son travail désormais achevé, le médecin s'éloigne dans les rues après avoir rendu ses politesses conventionnelles au commerçant, puis aux seigneurs présents sur les lieux. Apparemment, l'homme se garde bien de donner son avis. Il disparaît enfin au milieu des passants.
Dos à l'adolescente, mais encore si près d'elle, le Premier Conseiller entend son minuscule et désespéré "non". Un tout petit mot et une toute petite voix qui lui serrent le cœur. Une seconde, Dyonis regrette même de s'être attardé, de ne pas s'être contenté de faire le travail pour lequel il s'était présenté. Mais devant les cruautés et les provocations assumées du duc de Rottenberg, ne rien tenter aurait été lâche. Même si la défaite a un goût amer, il aura essayé : il pourra ne pas se compter le péché de la couardise lors de sa prochaine confession.
Le baron décide alors de se retourner légèrement, juste assez de temps pour capter l'expression que lui adresse Aud. Essaie-t-elle de le remercier ? Lui promet-elle aussi par ce bref regard d'être fort ? Sa posture en donne l'air en tout cas. Même si le cœur y est, il ne peut pas ouvertement lui dire quelque chose de plus. Le noble n'a pas le choix lui non plus que d'arborer la neutralité. Seul peut-être s'échappera de sa gorge le son discret d'une déglutition, à l'idée de ce qui risque d'arriver dans le domaine de Rottenberg, bien à l'abri derrière les murs d'ici quelques heures.
Au moins, pour l'instant Ulysse n'a même pas l'air de s'intéresser à sa nouvelle esclave. Il ne l'a donc bel et bien achetée si cher que pour le contrarier, lui ?! Quelle lâcheté ! Que ne pouvait-il régler ses comptes avec lui d'homme à homme si telle est la question, plutôt que de passer par des procédés aussi mesquins ? A cette pensée et pour la faire comprendre à Ulysse, Dyonis le lorgne avec tout le mépris possible. Cela ne vaut même pas la peine de lui adresser le moindre mot, il n'y a juste rien à dire.
Au passage, ce abject personnage en remet une couche sur la petite esclave au panier, toujours au pied de l'estrade apparemment. D'ailleurs : que fait-elle encore là, par tous les Saints ? Dyonis fronce les sourcils. Juste après qu'il lui ait sauvé la mise, pourquoi n'a-t-elle pas détalé aussi sec pour retourner auprès de son maître ? Voilà au moins une affaire qui lui fournit le motif pour s'arracher finalement à l'estrade où la triste affaire autour de la Zakrotienne le tenait cloué, écœuré.
Sans perdre davantage de temps, le baron quitte le marché, descend les marches et rejoint ses gardes. Mais à peine s'est-il déplacé et a-t-il rendu quelques politesses à des gens qui lui faisaient leurs hommages sur le trajet... que la petite Cassandre a disparu ?! Dyonis grimace légèrement, se tourne pour regarder à gauche, à droite. Il marmonne :
"Ciel mais à quoi joue-t-elle ?"
"Messire, la petite esclave est restée près de nous car elle désirait vous parler" l'informe alors son chef de la garde, d'une voix très basse pour n'être entendu que de lui. "Elle disait vouloir vous remercier mais vient apparemment de s'éclipser. Je n'ai pas vu où, veuillez m'en excuser."
"Me remercier ?" réagit d'abord Dyonis, agréablement surpris. Mais aussitôt après, il soupire sèchement devant l'apparente incohérence de l'enfant, disparue, qui décidément change beaucoup d'avis et ne sait pas bien ce qu'elle se veut. Un profond agacement prend le dessus, surtout après la terrible scène qui vient de se jouer. Le seigneur de Frenn lâche un léger grognement marmonné dans sa barbe. Il n'est pas d'humeur à plaisanter. D'ailleurs au passage, à Ulysse : "Le rappel à la loi qui vient de vous être adressé est-il suffisant ? Des affaires en ville ne vous attendent-elles pas ?"
Ses gardes sont eux aussi assez penauds, et confus de ne pas avoir su voir où a pu filer la petite. C'est très étrange. Elle qui semblait tant vouloir parler au Premier Conseiller. Mais qu'est-ce qui lui a pris ? Ni les soldats (occupés à assurer l'ordre autour du seigneur de Frenn) ni Dyonis lui-même (qui n'a bien sûr pas envie de regarder à nouveau vers l'estrade une seule seconde) ne verront que Cassandre s'y est glissée.
Contrarié, Dyonis croise les bras. Il veut bien attendre encore un très court instant l'éventuel retour de la fillette, mais qu'elle n'abuse pas de sa patience. L'homme est d'assez mauvaise humeur comme ça et il s'apprête déjà à remonter dans sa voiture.
Rassurée et ragaillardie par leur présence, l'enfant elle-même répond avec beaucoup de justesse à l'odieux aristocrate. Les gardes n'ont qu'à l'appuyer les uns par un petit hochement de tête, et les autres en ne cessant pas de fixer Ulysse sans le moindre signe de peur. S'il croyait les impressionner ! Peut-être bien allait-il falloir, en fin de comptes, faire raccompagner cette enfant.
Pendant ce temps, sur l'estrade, le baron de Frenn est ulcéré. La frappe dans les mains du marchand sonne tellement sinistre à ses oreilles. Et son verdict qui attribue la malheureuse à cet indigne noble. Dyonis se contient de toutes ses forces, reste neutre, calme sa respiration. Il lui faut garder la tête haute. Après tout, il était venu pour l'inspection médicale. D'ailleurs le Docteur et ses commis attendent toujours ses ordres à l'autre bout de l'estrade. D'un signe de tête puis de quelques mots laconiques, le baron leur commande de descendre et de rejoindre son véhicule :
"Messieurs. Je vous remercie de votre intervention. Disposez."
Son travail désormais achevé, le médecin s'éloigne dans les rues après avoir rendu ses politesses conventionnelles au commerçant, puis aux seigneurs présents sur les lieux. Apparemment, l'homme se garde bien de donner son avis. Il disparaît enfin au milieu des passants.
Dos à l'adolescente, mais encore si près d'elle, le Premier Conseiller entend son minuscule et désespéré "non". Un tout petit mot et une toute petite voix qui lui serrent le cœur. Une seconde, Dyonis regrette même de s'être attardé, de ne pas s'être contenté de faire le travail pour lequel il s'était présenté. Mais devant les cruautés et les provocations assumées du duc de Rottenberg, ne rien tenter aurait été lâche. Même si la défaite a un goût amer, il aura essayé : il pourra ne pas se compter le péché de la couardise lors de sa prochaine confession.
Le baron décide alors de se retourner légèrement, juste assez de temps pour capter l'expression que lui adresse Aud. Essaie-t-elle de le remercier ? Lui promet-elle aussi par ce bref regard d'être fort ? Sa posture en donne l'air en tout cas. Même si le cœur y est, il ne peut pas ouvertement lui dire quelque chose de plus. Le noble n'a pas le choix lui non plus que d'arborer la neutralité. Seul peut-être s'échappera de sa gorge le son discret d'une déglutition, à l'idée de ce qui risque d'arriver dans le domaine de Rottenberg, bien à l'abri derrière les murs d'ici quelques heures.
Au moins, pour l'instant Ulysse n'a même pas l'air de s'intéresser à sa nouvelle esclave. Il ne l'a donc bel et bien achetée si cher que pour le contrarier, lui ?! Quelle lâcheté ! Que ne pouvait-il régler ses comptes avec lui d'homme à homme si telle est la question, plutôt que de passer par des procédés aussi mesquins ? A cette pensée et pour la faire comprendre à Ulysse, Dyonis le lorgne avec tout le mépris possible. Cela ne vaut même pas la peine de lui adresser le moindre mot, il n'y a juste rien à dire.
Au passage, ce abject personnage en remet une couche sur la petite esclave au panier, toujours au pied de l'estrade apparemment. D'ailleurs : que fait-elle encore là, par tous les Saints ? Dyonis fronce les sourcils. Juste après qu'il lui ait sauvé la mise, pourquoi n'a-t-elle pas détalé aussi sec pour retourner auprès de son maître ? Voilà au moins une affaire qui lui fournit le motif pour s'arracher finalement à l'estrade où la triste affaire autour de la Zakrotienne le tenait cloué, écœuré.
Sans perdre davantage de temps, le baron quitte le marché, descend les marches et rejoint ses gardes. Mais à peine s'est-il déplacé et a-t-il rendu quelques politesses à des gens qui lui faisaient leurs hommages sur le trajet... que la petite Cassandre a disparu ?! Dyonis grimace légèrement, se tourne pour regarder à gauche, à droite. Il marmonne :
"Ciel mais à quoi joue-t-elle ?"
"Messire, la petite esclave est restée près de nous car elle désirait vous parler" l'informe alors son chef de la garde, d'une voix très basse pour n'être entendu que de lui. "Elle disait vouloir vous remercier mais vient apparemment de s'éclipser. Je n'ai pas vu où, veuillez m'en excuser."
"Me remercier ?" réagit d'abord Dyonis, agréablement surpris. Mais aussitôt après, il soupire sèchement devant l'apparente incohérence de l'enfant, disparue, qui décidément change beaucoup d'avis et ne sait pas bien ce qu'elle se veut. Un profond agacement prend le dessus, surtout après la terrible scène qui vient de se jouer. Le seigneur de Frenn lâche un léger grognement marmonné dans sa barbe. Il n'est pas d'humeur à plaisanter. D'ailleurs au passage, à Ulysse : "Le rappel à la loi qui vient de vous être adressé est-il suffisant ? Des affaires en ville ne vous attendent-elles pas ?"
Ses gardes sont eux aussi assez penauds, et confus de ne pas avoir su voir où a pu filer la petite. C'est très étrange. Elle qui semblait tant vouloir parler au Premier Conseiller. Mais qu'est-ce qui lui a pris ? Ni les soldats (occupés à assurer l'ordre autour du seigneur de Frenn) ni Dyonis lui-même (qui n'a bien sûr pas envie de regarder à nouveau vers l'estrade une seule seconde) ne verront que Cassandre s'y est glissée.
Contrarié, Dyonis croise les bras. Il veut bien attendre encore un très court instant l'éventuel retour de la fillette, mais qu'elle n'abuse pas de sa patience. L'homme est d'assez mauvaise humeur comme ça et il s'apprête déjà à remonter dans sa voiture.
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Les papiers de la vente furent rapidement signés par le sieur de Rottenberg, qui les empocha aussi sec. Greeglocks lui servit l'une de ses formules commerciales en guise de conclusion :
-- C'est toujours un plaisir de faire affaire avec vous.
Il guetta en même temps du coin de l’œil le seigneur de Frenn et ses hommes. Sous ses ordres, le médecin quitta enfin les lieux et retourna à ses occupations sans tarder. Le baron à son tour descendit les marches de l'estrade pour aller régler une nouvelle affaire, dont le négociant n'entendit rien depuis son poste : le seigneur parlait à voix basse en compagnie de ses gardes.
Il s'empressa d'aller encaisser, avec une évidente jubilation, la coquette somme que venait de lui remettre Ulysse. Tout à ses activités, il ne prit absolument pas garde ni aux nouveaux coups d'éclat d'Ulysse contre la petite Cassandre, ni à l'arrivée de cette dernière juste derrière Aud, sur l'estrade. D'autres esclaves enchaînés, eux, repérèrent la petite fille mais choisirent le parti de ne rien dire. Seuls leurs yeux épuisés mais curieux suivaient les mouvements de l'enfant, ainsi que ce qui allait se jouer entre elle et le Zakrotienne.
Enfin, s'en revenant vers le seigneur de Rottenberg, Greeglocks acquiesça à sa demande et garda avec lui les clés permettant de la désentraver. Il commenta :
-- C'est entendu, Messire. Je règle quelques formalités puis vais faire envoyer la servante à votre hôtel par trois de mes commis.
Sans perdre de temps, il désigna un trio d'acolytes et leur ordonna de préparer un attelage, avec lequel la jeune fille serait amenée sans perdre de temps à l'intendant du duc. Le petit groupe partit aussitôt se charger des préparatifs et reviendrait en dernière instance récupérer Aud sur l'estrade.
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Ulysse contempla cette petite esclave qui le fixait sans dévoiler un instant sa peur. Elle le bravait, se sentant protégée par les soldats qui l'entouraient et qui désapprouvaient son action. Elle n'était finalement guère amusante. Dans son domaine, elle le serait. Découvrir ses faiblesses, l'user lentement... Ce serait un jeu merveilleux. Dans la rue, face à un caractère aussi fort, c'était peine perdue. Elle ne désarmerait pas. Elle osait même lui adresser un rappel à la loi. Quelle petite idiote ! Sa main se resserra avec rage autour du pommeau de sa canne. Qu'elle recroise pas sa route ! Sinon...
Délaissant cette gamine, il écouta le marchand débiter son baratin habituel sans un intérêt prononcé. Sa nouvelle acquisition ne retenait aucune attention. il ne vit ainsi pas la petite esclave se glisser vers elle et tendre des tartines. Il attendait que les choses se terminent pour se retirer. Dyonis n'était pas assez amusant pour le divertir. Il ne répondrait à aucune de ses railleries. Il l'entendit soudain lui rappeler l'intervention agaçante de cette maudite gamine et répliqua d'un ton sec sans se retourner :
Je connais parfaitement les lois, baron ! Pour l'heure, vous avez raison : je me retire. Je n'ai que trop trainé ici et en bien trop mauvaise compagnie.
Sur ce, il salua poliment puis s'éloigna en contemplant une nouvelle fois Dyonis d'une mine jubilatoire.
Mes adieux, cher baron !
Il prit ton son temps, marchant à pas lent pour mieux profiter du spectacle et disparut enfin.
Délaissant cette gamine, il écouta le marchand débiter son baratin habituel sans un intérêt prononcé. Sa nouvelle acquisition ne retenait aucune attention. il ne vit ainsi pas la petite esclave se glisser vers elle et tendre des tartines. Il attendait que les choses se terminent pour se retirer. Dyonis n'était pas assez amusant pour le divertir. Il ne répondrait à aucune de ses railleries. Il l'entendit soudain lui rappeler l'intervention agaçante de cette maudite gamine et répliqua d'un ton sec sans se retourner :
Je connais parfaitement les lois, baron ! Pour l'heure, vous avez raison : je me retire. Je n'ai que trop trainé ici et en bien trop mauvaise compagnie.
Sur ce, il salua poliment puis s'éloigna en contemplant une nouvelle fois Dyonis d'une mine jubilatoire.
Mes adieux, cher baron !
Il prit ton son temps, marchant à pas lent pour mieux profiter du spectacle et disparut enfin.
- Spoiler:
- @Aud Je vais ouvrir un sujet sur le domaine où William t'accieillera
@"Le-cent-visages" tu fais la "livraison" ?
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Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
- Spoiler:
- Oui, une fois que Aud aura quitté le marché, sûrement à la fin du tour prochain quand les commis du marchand l'emmèneront, je viendrai poster à la suite du sujet que tu as ouvert dans ton domaine Ulysse Et je mettrai un p'tit tag à Aud
Re: [12 Sept 1597] Un crochet par le marché [Terminé]
Elle le regarda s’éloigner, le cœur lourd mais résolu. Elle serait brave, comme elle l’avait toujours été. Après tout, la bravoure était un trait des habitants de Zakros, et même si elle n’avait jamais vraiment vécu comme l’un d’entre eux, peut-être qu’elle pourrait se prouver à elle-même qu’elle était bien l’un des leurs. Hm… Il fallait bien se trouver des points positifs, sinon elle se voyait déjà mortifiée dans un coin. Et pour quelles raisons ? Parce que son nouveau maître s’était montré particulièrement instable, violent, et tout ça en public ? … Bon, ces raisons étaient suffisantes, mais elle n’avait encore rien reçu. Aucun coup, vraiment rien, et il semblait déjà s’être désintéressé d’elle. Peut-être que si elle faisait son travail dans son coin, alors les choses resteront ainsi. C’était possible, elle avait simplement à se faire la plus petite possible, et les choses n’avaient pas à être si différentes qu’avec son précédent maître.
L’esclave était bien loin d’imaginer ce qui se passait à la demeure des Rottenberg. Comment le pourrait-elle de toute façon ? Elle avait beaucoup d’imagination, mais jamais sur l’horreur.
Encore dans ses pensées, elle ne vit d’abord pas la petite grimper sur l’estrade. Ce n’était qu’en entendant ce petit « Psssst… » qu’elle tourna sa tête, véritablement surprise de la voir ici. Son sang ne fit qu’un tour, et si on la voyait ? Elle aurait dû rester avec les gardes, là-bas elle était en sécurité. Pas ici. Et pourtant, elle était encore là, à déposer deux tartines près de la Zakrotienne. Oh, petite… Un sourire discret lui passa sur les lèvres, mais indéniablement reconnaissant.
« Tu es presque aussi brave qu’inconsciente… » murmura-t-elle pour la remercier, avec malgré tout un soupçon d’amusement. Qui sait, elle pouvait bien s’imaginer elle-même sur l’estrade, aussi imprudente que la petite pour une raison pareille. « File, vite ! »
Cherchant du regard si on l’avait vue, Aud guetta le moment où le marchand était occupé avec la paperasse, où le duc fanfaronnait encore pour venir coincer la première tartine entre ses orteils et la lever comme pour vérifier une poussière, un geste qui ne devrait pas trop attirer les regards. Une fois dans sa main, elle l’écrasa un peu, et la passa dans les plis de sa ceinture de corde, cachée dans l’ombre du tissu.
La deuxième fut plus difficile à ramener, notamment parce que la jeune fille tâcha à faire preuve d’une extrême prudence. Quelques autres esclaves l’avaient vue, surtout parce qu’ils avaient déjà remarqué la fillette, mais ils semblaient avoir pris la décision de ne rien dire… Par lassitude ou par solidarité, peu importe, Aud leur en était grandement reconnaissante. C’était bien pour cela que quand les commis revinrent pour l’emmener qu’elle glissa directement des bouts écrasés de la deuxième tartine dans la ceinture de l’esclave le plus proche, prétextant d’avoir bêtement perdu l’équilibre. Excuse stupide, certes, mais qui fonctionne ! Et de toute façon, Aud avait l’impression que les commis ne cherchaient pas vraiment le pourquoi du comment : ils préféraient faire leur travail vite et bien. Surtout vite.
L’esclave était bien loin d’imaginer ce qui se passait à la demeure des Rottenberg. Comment le pourrait-elle de toute façon ? Elle avait beaucoup d’imagination, mais jamais sur l’horreur.
Encore dans ses pensées, elle ne vit d’abord pas la petite grimper sur l’estrade. Ce n’était qu’en entendant ce petit « Psssst… » qu’elle tourna sa tête, véritablement surprise de la voir ici. Son sang ne fit qu’un tour, et si on la voyait ? Elle aurait dû rester avec les gardes, là-bas elle était en sécurité. Pas ici. Et pourtant, elle était encore là, à déposer deux tartines près de la Zakrotienne. Oh, petite… Un sourire discret lui passa sur les lèvres, mais indéniablement reconnaissant.
« Tu es presque aussi brave qu’inconsciente… » murmura-t-elle pour la remercier, avec malgré tout un soupçon d’amusement. Qui sait, elle pouvait bien s’imaginer elle-même sur l’estrade, aussi imprudente que la petite pour une raison pareille. « File, vite ! »
Cherchant du regard si on l’avait vue, Aud guetta le moment où le marchand était occupé avec la paperasse, où le duc fanfaronnait encore pour venir coincer la première tartine entre ses orteils et la lever comme pour vérifier une poussière, un geste qui ne devrait pas trop attirer les regards. Une fois dans sa main, elle l’écrasa un peu, et la passa dans les plis de sa ceinture de corde, cachée dans l’ombre du tissu.
La deuxième fut plus difficile à ramener, notamment parce que la jeune fille tâcha à faire preuve d’une extrême prudence. Quelques autres esclaves l’avaient vue, surtout parce qu’ils avaient déjà remarqué la fillette, mais ils semblaient avoir pris la décision de ne rien dire… Par lassitude ou par solidarité, peu importe, Aud leur en était grandement reconnaissante. C’était bien pour cela que quand les commis revinrent pour l’emmener qu’elle glissa directement des bouts écrasés de la deuxième tartine dans la ceinture de l’esclave le plus proche, prétextant d’avoir bêtement perdu l’équilibre. Excuse stupide, certes, mais qui fonctionne ! Et de toute façon, Aud avait l’impression que les commis ne cherchaient pas vraiment le pourquoi du comment : ils préféraient faire leur travail vite et bien. Surtout vite.
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