[RP Flashback] Mai 1584 - Quand deux esprits s'ennuient dans une même messe

Le membre 'Alexandre' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Dé à 6 faces' :

Les brioches sous sa tunique semblaient brusquement peser une tonne. Alexandre demeurait inerte au milieu du marché alors qu'il s'apprêtait à repartir tranquillement depuis le cri de l'homme. Et si c'était le châtiment de Dieu ? Voler, c'était mal; on le disait à église. C'était un péché. Or, Dieu voyait tout et avait dû décidé de montrer qu'il ne se comportait pas bien. Le petit garçon baissa la tête, misérable, et attendit de recevoir sa sanction. Ce serait au minimum une gifle. Ou alors on le sommerait de dire son nom et on le ramènerait à son père qui n'aurait aucune hésitation à user de son ceinturon. on dos se rappelait encore de la raclée reçue hier soir. Pourtant il était certain de ne pas avoir fait de bêtise. Mais papa avait dit qu'il avait été méchant et qu'il devait le punir. Alors, Alexandre n'avait rien dit et ôté son vêtement. Papa était un adulte et savait mieux que lui ce qui pouvait être bon ou non pour lui.

Brusquement, un grand bruit le fit sursauter. Un étal se renversait et de nombreuses pommes roulaient au sol. Alexandre tourna la tête, surpris, et aperçut Ysengrin qui venait de donner un coup de pied dans un des poteaux. Il se se souvint de leur conversation. En tant que commandant, il avait promis de le protéger. Un sourire espiègle flotta sur le visage du petit garçon. Tout n'était pas fini. Il échapperait peut-être à une raclée ce soir. Peu après la'invasion de fruits qui causaient une panique générale Ysengrin s'écroula au sol. Beaucoup d'adultes l'entouraient et s’inquiétaient. Ils le croyaient blessés.

Quels idiots !
Depuis quand on se blessait si facilement ? Malgré toutes ses chutes, Alexandre n'avait jamais perdu connaissance. Le sourire espiègle s’accentua. C'était le moment de profiter de la diversion du commandant pour permettre au soldat de s'enfuir. Même la boulangère ne faisait pas attention à Alexandre. Tout le monde se préoccupait de l'état du garçon soi-disant évanoui, de ramasser les pommes ou d'éviter de rouler dessus.

Aussi rapidement qu'il le put, Alexandre retraversa le marché et retourna dans cette ruelle où les deux complices se cachaient pour préméditer leur crime. Alexandre retira les deux brioches de sa tunique et les dissimula dans un renfoncement d'un mur, sous son mouchoir. Personne ne devrait les trouver !

Il devait retourner chercher Ysengrin maintenant ! Un bon soldat ne laissait pas seul son commandant ! Et puis, surtout quand c'était un ami.

Faisant fi du danger, Alexandre retourna sur le marché et s'avança vers le corps apparemment inanimé de son ami. Les adultes s'affairaient autour de lui et cherchaient à examiner une possible bosse ou une blessure quelque part. Les commérages allaient bon train. Faisant appel à son imagination, le garçon visualisa l'effet de savoir son camarade réellement mort puis courut attraper la tête du garçon.

"Nooon ! Réveille-toi ! Réville-toi ! Je veux que tu te réveilles ! Allez, réveille-toi !"

Quelques larmes perlaient à ses yeux et il leva timidement la tête pour accrocher le regard d'un adulte.

"Il... Il est mort ?"

Alexandre rebaissa la tête et dissimula un sourire. Il savait que son ami allait bientôt bondir.

Ysengrin s’amusait beaucoup ! C’était beaucoup plus drôle de renverser les étals de fruits sur le marché que de rester assis sur un banc lors d’une messe, bien sûr ! Les marchands avaient commencé à se méfier de lui quand ses mains traînaient près des étals, ils commençaient à comprendre quel genre de voyou il était… mais aujourd’hui, ils semblaient avoir oublié leurs suspicions habituelles pour l’entourer et discuter d’une voix inquiète.

Il suffisait de faire croire que l’on s’était fait mal et les adultes oubliaient les rancoeurs et pardonnaient. En plus, cela permettait de détourner l’attention d’Alexandre. Il espérait qu’il aurait compris la supercherie et qu’il réagirait vite pour aller se mettre à l’abri !

Ysengrin devait se retenir de sourire. C’était amusant, de les entendre se disputer !

- Si tu étais plus soigneux, tu aurais vu que ton étal était bancal ! N’importe qui l’aurait vu, que c’était tout de guingois ! Un coup de vent aurait suffi à le renverser ! regarde où on en est, maintenant !

- Mais puisque je vous dis qu’il était parfaitement stable ! Peut pas être tombé juste comme ça !

- La preuve que si !

Une main ferme vint lui tapoter la joue, pour tâcher de le réveiller.

- Eh gamin ! Allez, debout !

Ysengrin ne fit pas mine de bouger. Soudain, ce fut une autre présence, plus petite, qui vint se pencher au-dessus de lui pour prendre sa tête et supplier qu’il se réveille. Alexandre était revenu. Avait-il déposé les brioches ailleurs ? Certainement, vu le temps qu’il avait mis à arriver ! Alors il devait avoir compris le subterfuge, forcément.

- Il… il est mort ? demanda-t-il.

- Eh non ! Tu m’as ressuscité ! s’exclama-t-il en s’asseyant d’un coup avec un immense sourire victorieux.

Les adultes avaient un air empli d’incompréhension autour d’eux. Un bref instant, le cercle s’écarta autour d’eux, il fallait saisir la chance de filer ! Alors Ysengrin attrapa la main d’Alexandre - pour aider la faiblesse de ses jambes - et l’entraîna à sa suite, profitant d’une petite brèche qui n’eut pas le temps de se refermer sur eux.

[quote="Alexandre"]
Dès l'instant où Ysengrin se redressa et proclama cette phrase, Alexandre retint difficilement son envie d'éclater de rire. Qu'il était drôle son ami ! Et doué ! Il avait incroyablement simulé tout une parfaite agonie ! A sa place, le garçon n'était pas assuré d'avoir pu faire aussi bien. Il s'élança à sa suite, guidé par sa main et les deux garçons quittèrent vite le marché, laissant tous ces adultes ne pas comprendre.

De retour dans la ruelle, Alexandre se laissa tomber contre le mur !

"Wow ! C'était une aventure incroyable ! J'avais jamais fait ! Mais c'était trop drôle !"

Il attendit quelques instants de récupérer puis progressa à quatre pattes pour aller chercher les deux brioches qu'ils avaient réussi à dérober ensemble.

"On mange ?"

Soucieux de respecter les rites chrétiens, Alexandre récita à voix basse le bénédicité puis traça le signe de croix sur la brioche. Il mordit finalement dedans et s'exclama joyeusement :

"Ah ! C'est trop bon !"

Il dévora de nouvelles gorgées, de plus en plus gourmand.

"Dites, commandant Ysengrin, on devrait pas retourner à l'église ? On va pas finir par se faire repérer par les colonels ? Vous savez, ces méchants colonels qui donnent des punitions quand on leur désobéit !"

Il s'amusait tellement avec son ami. Il n'avait pas envie de rentrer.
Mais si les enfants ne rentraient pas à temps, les adultes devenaient méchants et leur faisaient mal. Lui, il s'en fichait pas de ce qui arrivait à son dos. Il s'était habitué. Mais il ne voulait pas que Ysengrin soit puni pas sa faute.

Il murmura, tout penaud.

"Je veux pas que ton papa te batte... "

Ils étaient de retour dans la ruelle. Ysengrin souriait. Il ne se laisserait jamais de tromper les adultes ! Ils avaient toujours des airs si scandalisés - et drôles - quand ils comprenaient le subterfuge !

Le presque-bébé avait l’air de s’être amusé, lui aussi. Ysengrin prit un air supérieur en répondant :

- Mais évidemment que c’est drôle ! Puisque je le fais !

Ysengrin ne faisait rien qui ne soit pas drôle, bien sûr. Il aimait rire. Le presque-bébé alla attraper les deux brioches volées. Il prit de la mie entre ses doigts et l’écrasa en petites boulettes, avant de les enfourner dans sa bouche et de mâcher vigoureusement. Le soldat Alexandre semblait se régaler. Il eut un immense sourire.

Il se redressa d’un bond.

Alexandre avait raison. Il fallait rentrer à l’église. Non pas parce que les adultes allaient se fâcher, ca non, mais parce qu’il y avait d’autres bêtises à faire là-bas. C’était tellement amusant d’avoir un soldat sous ses ordres !

Il était en train de repartir vers l’église d’un pas dynamique quand la petite voix de l’enfant le coupa dans son élan. Il fit volte face pour le regarder, d’abord sans rien dire. Puis il traversa les quelques mètres entre eux pour le regarder.

- Mon père ne me battra pas. Au pire, il me fâchera et puis voilà ! Mes parents seront en colère ce soir, peut-être que je n’aurai pas de dessert et puis après ? Ils auront tout oublié demain matin ! C’est toujours comme ça. Ils disent que c’est pas bien, qu’il ne faut pas recommencer, tu réponds oui je promets, désolé Papa et Maman, tu oublies pas le je vous aimes et hop ! Le tour est joué. Fastoche, non ?

Il eut un grand sourire victorieux.

Alexandre s'était bien régalé avec sa brioche. Elle avait été délicieuse. Il se sentait prête à retourner à l'église et suivait Ysengrin qui avait commencé à quitter la ruelle. Il ne pt cependant s'empêcher d'exprimer ses inquiétudes sur le fait que ses parents le puniraient. La réponse légère de son ami le laissa perplexe. Cela se passait comme ça pour lui ? Pourquoi ? Lui, son papa touvait toujours un prétexte pour le corriger. Même quand il lui semblait avoir été juste.

"Mais c'est pas juste !"

Le petit garçon boudait véritablement.

"Moi, mon papa, il me corrige. il me donne des coups avec sa ceinture quand je fais des bêtises. Mais souvent je crois en avoir fait. mais si papa me punit c'est qu'il doit avoir une bonne raison."

Il continua à faire la moue.

"Et ti, quand tu fais des bêtises, tout ce que t'as c'est d'être privé de gâteaux ! C'est pas juste !"

Il croisa les bras contre la poitrine, vexé.

La brioche avait un goût de trop peu, mais Alexandre n’en avait volé qu’une seule. Pour une première fois, c’était déjà bien. Ils s’en contenteraient.

Mais il était désormais tant de retourner à l’église… pour de nouvelles aventures ! La messe n’était pas encore finie, et il restait du temps à tuer. Et l’esprit d’Ysengrin, en ce qui concernait des bêtises à faire, n’était jamais en reste. Il était toujours le premier, au grand dam de ses parents, à chaque rendez-vous de garnements… et en était même l’instigateur.

Une bêtise avait été faite à l’église - ou dans ses environs ? Vous pouviez être sûr que Ysengrin Zellers n’était pas loin dans l’affaire. Et que s’il n’avait rien fait, il avait au moins suggéré l’idée.

La remarque du presque-bébé le surprit. Pourquoi l’aurait-on puni pour un pauvre étal renversé ? Ses parents ne le punissaient jamais. Enfin, si, ils le privaient de dessert - et quelques fois de repas quand c’était vraiment grave. C’était embêtant sur le moment mais les choses s’arrangeaient. De toute manière, quand ils dormaient, il pouvait descendre grignoter en toute liberté ! Personne ne l’entendait … à condition de ne pas tout faire tomber comme il avait fait une fois, en montant sur une chaise pour atteindre le dernier placard.

Comment Alexandre était-il puni ? La réponse arriva bien vite et le déstabilisa quelques secondes. Comme il boudait, Ysengrin remarqua :

- Y’a que les bébés qui font du boudin normalement ! T’es pas un bébé, non ?

Mais il devint bientôt plus sérieux face à la suite de l’annonce. Il savait bien que cela existait. Son père l’en avait déjà menacé, une ou deux, faisant valoir qu’il était souple, comparé à tel ou tel père de famille. Il n’était jamais passé à l’acte.

Puis, finalement, Ysengrin eut un hochement de tête assuré et il déclara :

- Il te donnera pas de coups de ceinture aujourd’hui parce qu’il se rendra compte de rien ! Et puis s’il veut te punir, je te défendrai. C’est le rôle des commandants.

Et spontanément, il prit le presque-bébé, qui avait croisé les bras, dans ses bras.

[quote="Alexandre"]

Alexandre gardait lamine boudeuse, renfrogné, jaloux à constater que d'autres enfants en ville avaient mieux que lui. Alors qu'ils faisaient bien plus de bêtises que lui. Ce n'était pas juste. Pas du juste du tout. Ysengrin revint vers lui et se moqua de son attitude. Le petit garçon s'énerva.

"Je fais pas du boudin !"

Il tourna la tête, toujours boudeur.

"C'est même pas vrai !"

Ysengrin semblait redevenir sérieux. Il promettait que rien ne lui arriverait. Alexandre était sceptique. Même quand il ne faisait rien, son père trouvait moyen de le punir.

"T'es sûr ? mon père.. il est vraiment très sévère."

Alexandre paniqua quand son ami lui parla de venir le défende.

"Oh non ! Non, je veux pas que t'ais des ennuis par ma faute ! Faut pas !"

Sur ces paroles, le garçon se détacha de son ami et s'empressa de reprendre ses béquilles, se pressant de revenir vers l'église. Il ne voulait pas attirer des ennuis à Ysengrin. Surtout pas.

Ysengrin eut un grand sourire amusé.

- Oh si ! tu fais quand même un peu de boudin ! Mais c'est normal, tu es encore petit !

Il n’y avait pas la moindre once de moquerie dans sa voix. C’était simplement, spontanément, la plus simple des vérités. Ysengrin avait 6 ans de plus qu’Alexandre et il se plaçait là en grand-frère plus expérimenté.

Et parce qu’il était son capitaine, et aussi le plus vieux, il se devait bien de le protéger. Il ne pouvait pas faire grand chose contre les adultes, parce qu’il n’avait que douze ans, mais avec un peu de ruse… L’âge et la taille ne faisaient pas tout ! Et puis, avec l’âge, les adultes devenaient plus bêtes.

Il avait pourtant conscience qu’effectivement, le protéger ne serait pas si simple que cela. Bon.

- Je t’apporterai mon dessert ! déclara-t-il, parce que cela, c’était facile à promettre.

Et même s’il se faisait punir. Il arrivait toujours à prendre quelque chose dans les placards. Il pourrait en prendre un peu plus pour aller le manger avec Alexandre.

Ysengrin fourra ses mains dans ses poches et emboîta le pas à l’enfant. Quelques temps plus tard, ils étaient de retour à l’église. Sa mère surveillait visiblement la porte car dès qu’elle le vit entrer, elle lui fit signe de revenir s’asseoir. Ysengrin lui tira la langue et demanda à Alexandre :

- Dis ? tu veux voir quelque chose de drôle ?

Alexandre fronça les sourcils, un peu vexé de se faire traiter de petit.

"Je suis pas petit, d'abord ! C'est toi qui est plus grand, voilà !"

Là-dessus, ils quittaient la ruelle lorsque Ysengrin annonça qu'il lui apportera son dessert. Alexandre secoua gentiment la tête.

"Non, j'aime pas du tout les sucreries. C'est pas bon. Et puis, un garçon ne doit pas en manger, i parait. C'est pour les filles."

Désireux de fuir cette conversation, Alexandre passa le premier et se dirigea vers l'église.


De retour dans l'église, la messe se poursuivait paisiblement. En entrant, instinctivement, Alexandre porta la main dans le bénitier pour se signer. Il observa ensuite sa mère, assise sur son banc, toujours en train de prier. Elle n'avait pas remarqué son absence. Il entendit Ysengrin l'appeler et le rejoignit.

"Tu as une idée en tête ?"

Alexandre sentait que c'était une bêtise. tant pis ! Il vouait trop voir que son ami allait faire."

"Allez, vas-y ! Allez fais-le !"

Alexandre s’était détendu. Il semblait même impatient, maintenant, de voir quelle bêtise Ysengrin allait bien pouvoir faire. Il voulait vraiment avoir un ami, le presque-bébé ! Mais il était même mignon, en fait. Il avait cru, au départ, que ce ne serait pas drôle de jouer avec lui, mais finalement, il s’était trompé. Il ébouriffa les cheveux du petit et lui fit signe de le suivre.

Ils revinrent à leur point de rencontre : les cierges.

— Tu vas voir, ce sera trop drôle !

Et ce n’était pas peu dire. Rien que d’imaginer ce qui allait suivre, il avait déjà envie de rire. Il alluma un cierge, en sentant le regard réprobateur de sa mère entre ses omoplates, ce regard qui disait : Ysengrin, je devine ce que tu vas faire, et je te l’interdis. Mais il n’était pas du genre à s’arrêter à ce genre de détails.

Une fois le cierge allumé, il le prit, fit signe à Alexandre de le suivre et alla se mettre hors de vue de sa mère. Ysengrin s’accroupit, bien caché à l’abri d’une colonne, sortit de sa poche une poignée de foin et, très sérieusement, la plaça au-dessus du cierge. Juste assez pour la faire fumer, sans la brûler. Et ni une, ni deux, éteignant le cierge, il mit le foin sous la chaire du curé qui continuait de débiter, pour laisser la fumée monter vers lui.


Son fils était revenu. Yselda ne s’en réjouissait pas pour autant. Tant qu’il était dehors, au moins, il ne gênait pas la messe. Mais son retour n’annonçait rien de bon. Il était même le signe avant coureur d’une prochaine catastrophe.

Elle lui fit signe de revenir s’installer. Sans succès. Qui ne tentait rien, n’avait rien, disait-on. Elle aurait essayé. Il fallait dire qu’elle n’avait pas vraiment espéré non plus que cela fonctionne. Qu’avait-il encore en tête ?

Et dire que cette messe s’était jusqu’à présent passée sans intervention inappropriée ! S’était-elle réjouie trop vite ? Il semblerait, car les résolutions d’Ysengrin semblaient avoir changées.

De nouveau, elle tâcha de lui faire signe. Reviens ici ! Cette fois-ci, il l’ignora complètement. Elle soupira. Qu’avait-elle fait au ciel pour mériter un garnement pareil ? Autour d’elle, on lui jeta quelques regards, elle s’excusa d’un sourire contrit et lissa les plis de sa robe d’une main nerveuse, un air mi-consterné, mi-blasé sur le visage. Ysengrin avait disparu de sa vision. Bon sang.

Elle aurait pu l’arrêter en se levant, mais se lever au milieu d’une messe n’était guère respectueux de Dieu. Elle se contenta donc d’attendre la catastrophe, quelle qu’elle soit, qui surgirait bientôt.

Ce ne serait pas la première fois que cela arriverait… ni la dernière, certainement. Quand vous aviez eu honte dans votre vie plus de fois que vous ne pouvez les compter, une de plus ou une de moins ne changeait plus grand chose.

Yselda et Lohan Zellers avaient depuis bien longtemps franchi ce cap, et vérifié de nombreuses fois l’adage qui clamait que la honte ne tuait pas. Aussi ni l’un ni l’autre ne fut réellement choqué ou inquiet quand les premières volutes de fumée apparurent. Ils furent tout juste lassés.

Alexandre savait que son ami allait faire une grosse bêtise. Une grosse bêtise, dans l'église, qui allait embêter un tas de monde. mais il n'avait pas envie du tout de le gronder. Il avait trop envie de savoir que c'était. Ses yeux suivaient les gestes de Ysengrin qui s'emparait d'un cierge, puis se rendait vers la chaire où le père Thierry poursuivait sa messe. Malgré son infirmité, le petit garçon suivit rapidement son camarade, pouffant légèrement de rire, stimulé, par les actes de son complice.

Devant la chaire, Ysengrin faisait monter de la fumée et le père Thierry s'interrompit bien vite dans son homélie. Il se frottait les yeux, qui lui piquaient du fait de la fumée, et se mettait à tousser. Dans l'église, le désordre s'intallait. Les fidèles se levaient, se murmuraient ou criaient. Nombre d'entre eux se mettaient à se signer. Un pareil présage, dans un lieu saint, ce ne pouvait être que de la diablerie. Observant le chaos qui se produisait autour d'eux, rien que pour un peu de fumée, Alexandre pouffa.

"T'as raison ! C'est trop drôle !"


Devenue très pieuse depuis la naissance de son fils, frappé par l'infirmité du fait de ses propres faits, Rosina suivait la messe avec assiduité chaque jour et priait durant l'heure entière avec une grande ferveur. Lors des premiers émois de la foule, elle ne bougea pas, restant dans ses prises spirituelles. La fumée vint cependant lui caresser ses sens olfactifs et lui faire comprendre que quelque chose se produisait. La femme releva la tête et aperçut dans sa chaire, avec peine, son ancient amant qui toussait, plié en deux, pris dans une fumée qui montait vers lui. Des cris de peur, de surprise et d'amusement résonnaient un peu partout. Les plus timorés se signaient et interprétaient cela comme un très mauvais signe. Quelques uns rappelaient que les habitudes de mauvaises vies que commençaient à prendre le prêtre et déclaraient que cela était une punition divine.

Pendant un temps, Rosina demeura perplexe, ne sachant pas quoi faire ou penser. Elle songea ensuite à Alexandre et s'étonna que celui-ci soit silencieux. D'ordinaire, il parlait sans arrêt ! Il aurait dû commenter l'événement avec de nombreux adjectifs ! Elle tourna la tête et découvrit le banc vide. La panique s'installa. Où avait-il disparu ? Et si on l'avait enlevé ? Et si on le traitait mal ? Il était si fragile. Et i aurait peur. il l'appellerait et elle ne serait pas là pour le consoler. Dans le tumulte intérieur qui lui pressurisaient le crâne, Rosina finit par apercevoir son enfant, en parfaite sécurité, qui riait devant la chaire. Un garçon plus âgé se tenait près de lui. Ils riaient ensemble.

Immédiatement, Rosina quitta sa place, telle une lionne, et se précipita pour rejoindre son petit. Dès qu'Alexandre aperçut, Il cessa aussitôt de rire, s'attendant à des remontrances et une punition. Le garçon baissa la tête, tout penaud.

"Pardon, maman."

Mais Rosina ne releva pas son intervention. Elle garda le regard tourné vers le garçon qui riait, aux côtés de son fis, responsable sans le moindre doute d'avoir éloigné son enfant de son giron et de cette pagaille. Elle leva la main et frappa la joue de ce garnement odieux.

"Qu'as-tu fait, malheureux ?"

Elle se saisit d'autorité du poignet de l'enfant et le serra fort.

"Quel est ton nom ? Qui sont tes parents ? Ils sont là ? J'ai quelques mots à dire sur leur éducation !"

Alexandre se sentait mal pour son ami, aussi rudoyée par as mère, alors qu'il avait lui aussi participé à al bêtise. Il s'avança, misérable, et murmura :

"Maman.... C'est moi qui ait fait la fumée. Pas Ysengrin. On jouait sur la place. Puis, j'ai voulu revenir. Je voulais lui montrer que je pouvais faire un truc incroyable, pour qu'il arrête enfin de me traiter de presque-bébé."

Alexandre renifla. Il n'avait pas de mal à faire semblant de pleurer. Cela lui faisait mal de voir son ami être maltraité comme ça. Et puis, il était un soldat, non ? Et un soldat, ça protégeait son commandant !

"Je suis désolé, maman. Désolé..."

Que c’était drôle ! Ils avaient l’air si idiots, tous autant qu’ils étaient, à se signer, à crier, à interpréter les pauvres volutes de fumée comme un mauvais présage ! Cela le faisait tellement rire qu’il avait du mal à reprendre sa respiration. Alexandre, à côté de lui, approuvait la bêtise. Oh oui, c’était drôle, que c’était drôle !

Pourtant, le rire de son nouvel ami se tut brutalement et tandis qu’Alexandre baissait la tête, Ysengrin apercevait une femme, furieuse, qui se dirigeait droit sur eux. Et que le presque-bébé appela Maman.

Pourtant, la Maman en question le regardait lui, davantage que son fils. Et Ysengrin, absolument pas apeuré, la fixait droit dans les yeux, le plus insolemment du monde. En arrivant, elle le gifla. C’était fort et sa joue le brûla, mais il resta debout et ne baissa pas les yeux pour autant. Il ne leva même sa main pour toucher sa peau, là où elle venait de le frapper.

La femme se saisit de son poignet et serra fort. C’était presque plus douloureux que la gifle en elle-même. Comme il voulut se libérer, elle serra encore plus fort. Il ne répondit à aucune des questions.

Soudain, la petite voix larmoyante d’Alexandre résonna. Et les mots qu’il souffla le déstabilisèrent un instant, si bien qu’il cessa de chercher à se dégager. Il n’eut rien le temps de faire qu’une voix résonnait et que sa mère arrivait à grands pas.

La main se relâcha autour de son poignet.


Yselda n’avait pas bougé. Pas encore. De toute manière, il n’y avait rien à faire, sinon les laisser s’égosiller tous seuls. Rien n’aurait su décourager son fils et elle était bien placée pour le savoir : cela fait désormais douze ans qu’elle subissait les conséquences de ses actes. Il était certes un sacré garnement mais au fond, ce n’était pas un mauvais garçon, et pouvait même se montrer très charmant. Quand il l’avait décidé.

De là où elle était, elle ne le voyait pas. Mais puisque la fumée émanait de sous la chaire, il supposait que son fils était aux alentours. Elle se leva. Il était désormais tant de partir - et de s’expliquer. Une chose était sûre : ce ne serait pas ce soir qu’il goûterait la brioche dorée achetée le matin-même… mais elle le soupçonnait, de toute manière, de s’être débrouillé pour le faire durant sa petite sortie.

Elle arriva juste à temps pour voir la scène : un enfant infirme larmoyant, Ysengrin et une femme qui arrivait à grands pas. Femme qui le frappa. Le sang d’Yselda ne fit qu’un tour dans ses veines. Elle accéléra le pas et, arrivant dans le dos de celle-ci, s’exclama d’un ton froid :

— Je vous prierai de lâcher mon fils et de ne pas le frapper !

Dès qu’Ysengrin fut libéré, il se précipita derrière elle, comme un enfant qui vient se réfugier dans les jupes de sa mère. Elle s’en occupa à peine. De quel droit cette femme s’imginait-elle le loisir de le frapper ? Certes, il avait fait une bêtise - comme tant d’autres fois, et cela comme beaucoup d’autres enfants ! mais il n’y avait pas mort d’homme, non plus !

Le punir, certes.
Le frapper, jamais.

— Vous devriez plutôt vous préoccuper de l’implication de votre fils dans cette histoire, plutôt que de gérer celle des autres ! Il me semble que vous auriez déjà suffisamment à faire, jeta-t-elle. Vous avez vu les marques que vous avez laissées ?

Elle se retourna vers Ysengrin, derrière elle, pour prendre à appui son fils mais… elle ne trouva personne. Aucun enfant qui se cachait derrière elle.

— Où est-il passé ?

Mais elle le savait déjà : il avait profité de l’agitation pour filer. Comme son mari, arrivant, haussait des épaules, elle soupira profondément et se massa subitement les tempes.

— Mais que va-t-on faire de lui, bon Dieu ?

Alexandre ne riait plus du tout et contemplait sa mère, terrifiée, qui se permettait d'accuser son ami sans tenir compte de son intervention. Elle fixait avec mépris Ysengrin, comme si celui-ci serait responsable d'une catastrophe terrible. L'enfant jeta un bref regard au curé dans sa chaire qui toussait, aveuglé par al fumée. Ce n'était quand même pas si mal et dangereux. Ils ne faisaient que jouer.

Une femme vint les rejoindre et ordonna sèchement à Rosina de lâcher ce qu'elle nommait son fils. Elle jeta un regard de dégoût au garçon avant de reporter son attention vers Yselta.

"C'est vous la mère de ce désastre ? Mes félicitations ! Vous lui appris à se produire dans la bonne société des étables, j'imagine ?"

Dans sa colère, elle avait lâché la main du garnement qui en profita pour retourner dans les jupons de sa mère laxiste.

"Quand on est une bonne mère, madame, on prend soin de l'éduquer correctement, de lui apprendre à se tenir en bonne société et à connaître sa place. Malheureusement, vous imaginez que votre fils est parfait et refusez de le contrarier. Vous en faites un enfant gâté et égoïste que personne n'aimera."

Alexandre suivait la scène avec tristesse, horrifié que sa maman puisse puisse dire ces horreurs sur son ami. Il murmura faiblement.

"Non, Ysengrin, il est gentil. Il est pas méchant. Maman..."

Pourquoi maman se mettait en colère comme ça ? Elle lui disait que ce n'était pas de se fâcher après les gens, qu'il fallait pardonner aux autres leurs défauts. La maman de Ysengrin essayait de défendre son fils, de montrer ses marques au poignet... Sauf que le garçon avait disparu. Alexandre l'avait bien vu s'éloigner discrètement, en lui faisant un petit signe d'adieu, mais ne l'avait pas trahi. UN bon soldat ne trahissait pas son commandant.

Rosina esquissa un sourire de triomphe de cette dérobade.

"Comme tout bon gibier de potence, il prend la fuite devant les ennuis. Manipulateur, lâche, briseur des règles... Quelle belle qualité que voilà, madame, mes félicitations ! Vous aurez contribué à former un futur brigand, à n'en pas douter. Et je vous prierais de ne point mêler le mien de fils au vôtre. Alexandre est un enfant sage, incapable du moindre mal. S'il s'est trouvé ici, avec votre pendard de fils, c'est à la suite d'une mauvaise coïncidence."

Elle toisait son interlocutrice d'un regard dur, certaine de a victoire sur cette mauvaise mère. Alexandre, en retrait, observait la scène avec tristesse, peinée pour la mama de son ami. Entretemps, la foule s'était formée autour des deux mères et commentaient le conflit. Les femmes argumentaient entre elles. Certaines donnaient raison à Yselda, d'autres à Rosina. Cela formait une puissante cacophonie où personne finalement ne savait s'entendre. Plus pragmatiques, les hommes faisaient des paris au milieu de rires gras et de paroles grivoises. dans cette agitation, un homme s'avança pour rejoindre le centre de l'attroupement. Il semblait être le mari de la mère d'Ysengrin. Rosina le fixa avec le même mépris, le considérant aussi responsable de la mauvaise éducation de leur enfant.

Lorsque la femme se demanda en soupirant ce qu'ils allaient faire de leur fils, un sourire cruel lui vint.

"Oh probablement un pendu."

Elle fixait les parents inquiets, perdus, d'un regard sec, satisfaite de sa réplique cinglante. Alexandre releva la tête et keta un regard outré à sa mère.

"C'est méchant, ça, maman !"

Sur ces mots, Alexandre se précipita pour faire un câlin à Yselda.

"IL est gentil, Ysengrin, vous savez! Très gentil ! Il ne faut vous inquietez pour lui ! Moi, je suis sûr qu'il sera quelqu'un de très bien ! Et puis, il veut être acrobate et tout le monde aime ça les acrobates !"

Le sang bouillonnait dans les veines d’Yselda. De quel droit se permettait cette femme de juger quoi que ce soit ? Ysengrin était un enfant, et les enfants jouaient. Certes, il faisait des bêtises, mais combien d’autres enfants braktennois en faisaient également ?

Et puis, il lui semblait que son fils, ce petit garçon infirme, n’était pas tout à fait innocent dans cette histoire non plus ! Oh bien sûr, elle ne niait pas l’implication d’Ysengrin - loin de là, il était forcément le principal instigateur de cette affaire d’enfumage et être seul ou plusieurs n'auraient rien changé. Pourtant, Ysengrin aimait faire rire les gens, il aimait attirer l'attention, et si quelqu'un était là pour le regarder, et l'encourager dans ses farces, il n'en allait que plus loin.

Un désastre. Si elle pensait que c'était facile d'élever un chenapan qui tirait la langue aux autorités et se contrefichait des punitions. Elle aurait aimé voir cette femme à sa place, tiens, ne serait-ce qu'une journée.

Yselda avait essayé beaucoup de choses. Tout comme ton mari. Mais leur fils était ce genre d'enfants téméraires et persévérants, que même une bonne paire de claques n'aurait pas suffi à faire reculer. Il était trop indépendant pour cela. Aucun parent n'était parfait ! Cette femme s'imaginait-elle meilleure mère ?

— J'imagine que mon fils est parfait ? Moi ! s'exclama-t-elle furieusement. Apprenez à réparer vos torts avant d'en faire le reproche aux autres ! Votre fils ne fait jamais de bêtises peut-être ? Non, bien sûr que non, il est bien éduqué, lui, il vaut mieux que les autres !

Après tout, s'il y avait bien une personne au monde qui mesurait à quel point son fils n'était pas parfait, c'était elle. Elle le savait mieux que quiconque. Il ne le saurait jamais, quant à se comporter de manière correcte en société… elle en désespérait. Mais elle l'aimait malgré tout, pour cette touche de légèreté qu'il savait apporter à leur vie, malgré tous les problèmes qu'il causait.

— Mon fils au moins a sa personnalité : il sait réfléchir par lui-même et ne se comporte pas comme un mouton sans cervelle !

La petite voix timide de l'enfant s'éleva. Sa voix timide apaisa mmomentanément sa colère. Tout cela était ridicule. Elle s'énervait contre une idiote qui se pensait supérieure. Le petit lui, n'y était pour rien, et elle se rendit compte qu'elle venait de prononcer des paroles fort méchantes. Elle décida de ne plus lier l'enfant infirme à cette histoire. Les histoires entre adultes ne regardaient pas leur innocence.

— Écoutez, madame, reprenons-nous. Ceci est ridicule. Nous pouvons ne pas être d'accord, mais cessons cette querelle inutile en présence des enfants. Votre petit me semble bien jeune pour de telles histoires...

Mais bien sûr, Ysengrin était parti. Elle aurait dû s'en douter. Il ne laissait jamais une occasion passer pour filer. À l'heure où elles parlaient, il devait être en haut d'un arbre ou en train de fomenter quelque autre bêtise, dont on viendrait leur raconter les détails d'ici quelques jours.

Ce n'était pas parce qu'il était un garnement, cependant, qu'elle laisserait qu'on parle en de tels termes de son enfant. Pendard ?! Gibier de potence ?! Futur brigand ?!

Yselda se tourna d'un coup vers son mari, qui demeurait silencieux.

— Mais dis quelque chose bon Dieu ! Tu ne vas pas la laisser dire ! C'est de ton fils qu'elle parle !

Mais l'enfant intervint pour venir la serrer dans ses bras. Cela surprit Yselda mais la toucha sincèrement. Après lui avoir rendu son étreinte, elle se détourna, d'un grand geste, et annonça à l'intention de son mari :

— Lohan ! Allons-y ! Si nous ne pouvons pas discuter entre personnes civilisées, dans ce cas, rentrons !

Et sans vérifier si elle était suivie, elle quitta l'église sans se retourner.

Rosina se dressait face à cette mère démissionnaire, qui tentait vainement de défendre sa progéniture, sévère, et la pauvreté de son éducation. Comment osait-elle comparer son merveilleux fils à son avorton ? Il n'y avait effectivement pas la moindre comparison possible.

"Mon fils, aussi jeune soit-il, a parfaitement compris les règles de ce monde et sait sa place. On ne peut pas en dire autant des autres enfants, surtout ceux de la plèbe."

Elle cracha presque ces derniers mots, gonflée de ce sentiment d'important. Elle était issue d'une longue lignée de commerçants, éminents prospères, son époux lui-même disposait d'orogines aussi prestigieuses. Alexandre appartenait à un milieu distingué, loin de ces couches vulgaires. Cette femme devant elle savait-elle au moins lire ? Elle parierait que non.

"Quant à la personnalité de votre fils, je ne le dirai pas ainsi. Mon fils en a assurément une meilleure, avec ses propres opinions, déjà très affirmées pour son âge. Lui serait un grand savant, probablement reconnu par les plus grands intellectuels. apprenez qu'il a commencé à étudier le latin le mois dernier et peut déjà réciter à brûle-pourpoint de nombreuses déclinaisons."

Son interlocutrice désirait arrêter là leur dispute. Rosina esquissa un sourire de triomphe, satisfaite de la voir se ranger à ses avis. Elle avait compris la supériorité de sa caste sur la sienne. Qu'elle retourne chez elle avec son stupide fils et laisse le sien tranquille ! Elle avait une réaction toutefois en interpelant son mari, qui arrivait vers leur groupe, pour lui demander d'intervenir. Rosina répliqua, toujours aussi cruelle.

"Il semble que votre époux, lui connait sa place contrairement à vous et votre fils."

Elle éprouva une surprise totale en entendant Alexandre prendre la défense de cette femme et même lui faire un câlin. Et cette mégère le prenait dans ses bras, le touchait... Rosina étouffait.

"Alexandre ! Alexandre Bellanger, tu reviens ici ! Tout de suite !"

Penaud, le garçon obéit et revint sa mère tandis que les parents de son ami se retirait. Il baissa le regard, terrifié de la colère lu dans les yeux maternels.

"Pardon..."

"Tu ne dois pas parler aux étrangers, Alexandre. Ni t'éloigner de moi quand nous sortons. Tu as sept ans enfin ! Tu devrais le comprend !"

Alexandre opina timidement de la tête, misérable.

"Tu.. Tu vas le dire à papa ?"

Jamais Rosina n'aurait confié la moindre information à son époux, capable des pires violences pour châtier son fils, né de ses péchés, mais elle ne lui dirait pas. Ce point de pression permettait d'asseoir son éducation.

"Il ne saura rien des événements de ce jour, mon chéri, si tu me promets de ne jamais revoir ce garçon et ses parents.

Alexandre blêmit de cette proposition. Mais il n'avait pas le choix. Il ne pouvait ni décevoir sa maman ni s'exposer à une punition de papa. Il murmura :

"Je promets de ne jamùais chercher à les revoir."

Rosina sourit et l'embrassa.

"Tu es un bon garçon, Alex. Allez, rentrons maintenant."