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[27 Novembre 1597] Retombée de pression [Terminé]

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Message par Alexandre Jeu 27 Aoû - 11:22

La colère était passée et seul subsistait d'elle un lourd regret, accompagnée d'une lourd fatigue. Malgré sa corpulence de crevette toute frêle, Alexandre traina presque Alduis jusqu'à l'église Saint-Eustache tout le long du chemin. A pied. Il n'aurait pu utiliser sa mule cette foi avec cette charge. Quel étrange duo ils avaient dû former dans la rue ! Si Coldris ne savait rien encore de leur la relation, cette fois cela finirait par lui venir aux oreilles. Une fois dans le bâtiment religieux, Alexandre se dirigea vers la petite cellule, tirant toujours son amant par le bras, puis referma la porte derrière eux. Par réflexe, sa main poussa le loquet. Il laissa finalement Alduis et se laissa tomber dans le premier lit.

"Qu'est-ce que j'ai fait, bon dieu ?"

Il releva la tête, penaud, vers Alduis.

"Je suis désolé. Je ne voulais pas mal te parler. Mais j'ai... Je n'ai pu.. J'étais..."

Il repensa à tous ces mots chargés de son ressentiment prononcés contre Irène, puis as fille. Ils les pensaient. Sincèrement. ils n'étaient que l'expression de toutes ces années d'humiliation à subir un quotidien lourd et à accepter tout pour faire passer son état d'infirmité. Il soupira.

"Ce que je t'ai dit à toi, c'était mal. Je le regrette. Pour le reste..."

Il poussa un second soupir.

"Pour le reste, tous ces gens valides ne comprennent pas. Même quand ils ne nous jugent pas, ils ne font pas l'effort de nous comprendre. Peuvent-ils savoir à quel point c'est douloureux de monter seulement un escalier ? De sentir ses bras brûler alors qu'on essaie juste de marcher ? Tu dois être fort, tu ne dois pas ressembler aux infirmes qui se laissent vivre facilement. Ma mère me disait ça quand on sortait en me montrant les infirmes dans des chaises roulantes. Je devais faire toujours plus d'efforts, apprendre à marcher normalement, à me tenir debout, à être normal, à être le plus normal possible, à ressembler aux autres garçons..."

La colère se réveillait lentement au souvenir de ces nombreux exercices répétés pour lui apprendre la marche.

"Je n'ai jamais été moi. On m'a éduqué pour correspondre à ce que je devais être. Ce que mes parents voulaient que soit. ma mère.. maman.. Elle devait vouloir corriger son péché d'adultère en montrant que je n'étais pas si infirme que ça. Et son mari... Son mari, il ne pensait qu'à former un héritier pour reprendre sa saloperie de librairie !"

Un troisième soupir s'échappa de sa gorge. La colère s'évapora lentement, évacuée par la profonde fatigue morale qui s'abattait en lui.

"J'ai espère avoir des amis. Mais le jour où j'en ai eu, ma mère m'a interdit de le fréquenter. Elle disait qu'il avait une mauvaise influence. Pourtant, il était gentil. Et il traitait gentiment. A la fois comme si j'étais normal et en prenant quand même en garde mon infirmité. Et puis, il y a eu.. Ulysse. Ulysse, un noble, quelqu'un que j'aurai pas dû rencontrer mais qui avait ouvert mon monde. Mais il a été assassiné par ce fou sanguinaire. J'ai attendu des années pour le revoir. Comme nous avions promis. Et lui, lui, le malheureux était décédé sans que personne ne le sache. Ulysse... Il aurait pu accomplir de grandes choses mais il ne serait rien et personne, sauf moi, conserverait un souvenir réel de son existence sur cette terre."

Alexandre fixa le crucifix au-dessus de la porte et repensa à tous ces événements des derniers mois.

"J'ai été manipulé par une femme, j'ai été influencé par le seigneur de Frenn, je suis devenu esclave, soumis aux décisions injustes d'un cardinal qui croit respecter la Bible mais qui ne se rappelle pas des vrais enseignements du Christ. Je suis... je ne sais pas ce que je suis. Si, je sais deux choses. Je sais que je t'aime, Alduis, et que tu es une deux personnes qui ont encore de l'importance pour moi, celles que je ne veux pas décevoir."

Il croisa alors à nouveau honteux les yeux de son amant.

"Tu... Tu me pardonnes alors pour ces paroles méchantes que j'ai eu tout à l'heure ?"
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Message par Alduis de Fromart Lun 31 Aoû - 16:58

Depuis que Grâce avait pris le relais de sa mère, il ne bougeait plus, il ne pensait plus. C'était comme si la liaison entre son esprit et son corps s'était rompue, comme si sa volonté avait été anéantie.

On disait que la vérité sortait de la bouche des enfants. Et cette bouche-là avait dit une chose criante de réalité : il était méchant. Alexandre se fourvoyait à son sujet. Il ne comprenait pas. Il refusait de voir la vérité. Il n'était pas un homme bon. Il ne le serait jamais.

Désormais, il suivait Alexandre qui le tirait derrière lui. Il ne savait pas où ils allaient, et il s'en fichait. Il ne faisait pas attention aux regards surpris qui les détaillait, lui le militaire sanguinaire et Alexandre, le petit esclave au sourire d'ange. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, qu'ils aillent se faire foutre. Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Cette garce de Cassandre.
Cette maudite Irène et toute sa famille ridicule.
Son ordure de père.
Cet enfoiré de Premier Conseiller.
Ce foutu Dieu imaginaire.

Et même Alexandre.


Il les détestait tous.
Il aurait voulu les voir saigner, il aurait voulu les voir souffrir, il aurait voulu les voir prendre sa place.

Son nez continuait de déverser un flot de sang invraisemblable. Il avait le goût métallique sur les lèvres, dans sa bouche, sur ses papilles, jusque dans sa gorge. Un goût diffus, auquel se rajoutait la haine.

Ton plus grand défaut est d'aboyer quand tu devrais te taire.


Il était un chien.

Alduis, tu la fermes.


Un chien désobéissant.
Un chien que l'on aurait dû éventrer, pour l'exemple, pour apprendre aux autres à se tenir.

Alduis, tu la fermes.


Il l'avait fermée.
Il ne comptait plus l'ouvrir.

Même si désormais, ils étaient arrivés dans l'église. Même si le loquet était poussé et qu'Alexandre s'était laissé tomber sur le lit. Même si le jeune homme s'excusait.

Alduis lui avait tourné le dos. Il fixait un point, droit devant lui, les mâchoires serrées, les poings fermés. Il ne clignait plus des paupières, il avait bloqué sa respiration. Il écoutait, mais ne décrochait pas un mot.

Plus jamais ce qu'il s'était passé aujourd'hui n'aurait lieu. Il ne penserait plus à sauter. Il ne laisserait plus jamais personne voir à quel point il était déjà mort au fond de lui-même. Même pas à Alexandre.

Il n'aurait plus honte de lui-même.

Les enfants auraient peur de lui, on dirait à son sujet qu'il était un monstre.
Ce serait vrai.
C'était vrai.

Il tournait toujours le dos à Alexandre.
N'avait toujours pas dit le moindre mot.
Toujours pas fait le moindre geste.

- Je sais que je t'aime, Alduis, et que tu es une des deux personnes qui ont encore de l'importance pour moi, celles que je ne veux pas décevoir.

Alduis se retourna enfin. Il plongea ses yeux au fond de ceux d'Alexandre. Il avait éradiquer toute forme de faiblesse dans son regard, toute forme de peur, toute forme de douleur.

Il s'était de nouveau arrêté. Regardait Alexandre fixement. Il y avait toujours ce désir, au fond de lui, qui s'agitait quand il posait les yeux sur lui. Il se remit brusquement en marche. Les semelles de ses bottes claquèrent sur les dalles de l'église quand il fondit sur Alexandre, comme un aigle fond sur sa proie.

Il attrapa les cheveux d'Alexandre, plaqua sa tête contre le mur, sans douceur, et, sans prévenir, l'embrassa.
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Message par Alexandre Mar 1 Sep - 18:00

A la suite de ces explications qui lui paraissaient confuses, Alexandre garda le silence, rongé par la nervosité. Son amant lui tournait toujours le dos. Avait-il une fois de plus tout gâché à cause de sa maudite langue ? Il avait rompu avec Tristan du fait de sa lâcheté et de ses mensonges. Il avait connu divers ennuis du fait des bavardages insistants. Il parlait trop. Il en avait conscience. Mais il ne savait pas se corriger. Corriger... Le mot lui rappela les coups de trique reçus l'autre jour au château de Frenn. Il considérait les mériter en réponse à ses insultes pour Eldred et cette malheureuse jeune fille puis Alduis lui avait fait comprendre son erreur. Si les corrections reçues de son père adoptif n'étaient pas justes, celle-ci non plus ne pouvait pas l'être. Comme de considérer que l'homme responsable de son asservissement pouvait être un modèle. Il l'avait cru, influencé par sa gentillesse, par les valeurs dont le seigneur de Frenn se parait la plupart du temps. Mais son père, en dépit de nombreuses mauvaises actions, pouvaient en accomplir de très bonnes, tout comme un homme comme le seigneur de Frenn, en accomplissant régulièrement de bonnes, pouvait en réaliser de mauvaises. Les gens n'étaient pas bons ou mauvais. ils agissaient en fonction de leurs intérêts et parfois cela blessait ou aidaient ceux qui se mettaient sur leur chemin.

Il releva la tête, timide, vers le crucifix pendu au-dessus de la tête.

Le Christ devait pleurer chaque jour en contemplant cette terre où personne ne s'aimait véritablement, où se jouait selon ses intérêts propres. Lui-même commençait à comprendre qu'il devait apprendre à être égoïste. Il avait essayé de se conforter pendant vingt années aux normes de cette société. il devait s'en affranchir. Trouver sa propre voie. Alexandre songea à nouveau aux reproches criés à Irène puis sa fille. Il ne les regrettait toujours pas. Pour al première fois, il avait osé dire ses opinions et affirmer en avoir assez de se conformer aux attentes impossibles. C'était trop dur à comprendre ? tant pis !

Son regard se tourna avec appréhension vers Alduis qui gardait le dos tourné. seul son opinion à lui comptait. Brusquement, son amant fondit sur lui sans qu'il n'ait pu l’apercevoir et le renversa sur le lit en l'embrasant. Abasourdi, le jeune homme se laissa tomber puis sourit, heureux de savoir que son amant revenait malgré tout à lui. Il aurait anéanti que celui-ci affirme ne plus vouloir le voir. Néanmoins, un goût dérangeant vint à ses lèvres et le força à se redresser. Alexandre découvrit le sang qui avait coulé du nez sur la bouche. Il soupira.


"Alduis... Alduis, quand prendras-tu soin de toi ?"

Il le poussa avec un mélange de douceur et de fermeté puis se leva. Alexandre se pencha pour prendre une bassine qu'on laissait toujours sous le lit et utilisa son mouchoir. Le petit esclave l’humidifia et nettoya avec tendresse le visage de son amant.

"Quand tu es en campagne, j'espère que tu penses à désinfecter tes plaies, au moins."

Sur ce léger reproche, il l'embrassa sur la joue puis joua avec une de ses mèches.

"Mais je t'aime bien quand même, mon bel étourdi."

Sa main descendit vers son épaule puis caressa son bras. Il sentit alors la peau froide et soupira.

"Et tu as encore oublié de mettre ta veste !"

Alexandre reprit ses béquilles et traversa la pièce pour ouvrir l'armoire où l'on gardait le linge que les fidèles offraient pour les plus démunis. Il enfila en premier une veste prise au hasard puis emporta une seconde, une qui avait incontestablement appartenu à un noble, et revint la porter à Alduis.

"Allez, mets ça, mon amour !"

En attendant que son amant ne s'habille, Alexandre posa ses béquilles contre la table de chevet et s'assit au bord du lit. Son regard doux contempla Alduis et il sentit son ventre se durcir, sous le coup d'une forte émotion.

"Je t'aime, Alduis. Si tu savais comme je t'aime...."

Débordé par cette émotion, Alexandre se jeta violemment à son tour sur le jeune homme et l'embrassa avec une fougue sans aucune retenue.
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Message par Alduis de Fromart Mer 2 Sep - 17:06

Alexandre cessa de l'embrasser et le repoussa, une main à la fois ferme et douce posée sur son torse. Il se leva. Alduis le regarda faire sans bouger, jusqu'à le voir tirer une bassine de sous le lit. Il ne répondit pas. Qu'aurait-il eu à dire, puisque de toute façon, il n'était qu'un chien qui aboyait trop fort et trop souvent ?

Humidifiant un mouchoir, Alexandre le passa sur le bas de son visage, retirant progressivement la couche de sang qui avait recouvert ses lèvres et qui commençait à sécher. Le flot qui s'écoulait de son nez commençait juste à se tarir.

Quant à ce qu'il faisait en campagne... Il haussa des épaules, en répondant simplement, par la phrase la plus simple possible — à croire qu'il comptait les mots :

- À la guerre, c'est différent.

A la guerre, on saignait, on mourrait. On se soignait ou on était soigné. À la guerre, il fallait être en forme, reposé, disposé. La vie au front était incomparable avec cette vie que certains nobles oisifs menaient.

Mais le baiser qu'Alexandre claqua sur sa joue le détourna de ses pensées. Mon amour. Mon bel étourdi. C'était le second surnom de la journée qu'on lui donnait. Alors que jamais personne ne lui en avait donné auparavant.

- Tu me trouves vraiment beau ?

C'était sorti tout seul. Avant qu'il ne réfléchisse. Mais Alexandre ne semblait jamais voir la cicatrice qui traversait son visage, quand lui ne sentait qu'elle à chaque fois qu'il le regardait.

Il était défiguré. Comment Alexandre pouvait-il passer à côté ? Il ne comprenait pas.

La main du jeune homme glissa sur son épaule, courut sur son bras, laissant une brûlure agréable sur son passage. Il voulait la sentir encore, cette brûlure, mais Alexandre s'était déjà dérobé, en direction d'une armoire.

Tout ça pour lui ramener une veste. Une simple veste. Quand Alduis mourrait d'envie de mille autres choses. Quand son corps lui hurlait de l'embrasser encore. Il enfila la veste. Pour lui faire plaisir.

Il releva les yeux. Croisa ceux d'Alexandre. Qui pensait certainement la même chose que lui, au même moment. Mais le jeune homme fut plus vite : il fut bientôt sur lui, à l'embrasser avec fougue, comme s'il voulait le dévorer.

Alduis passa ses mains autour de sa taille, non sans effleurer sa peau au passage et le souleva — sans réelle difficulté, et sans cesser de l'embrasser. Ses muscles avaient beau être fatigués, Alduis était tout entier grisé par le désir et il sentait à peine son poids entre ses bras.

Il demanda soudainement, à quelques millimètres de ses lèvres, les yeux toujours fermé :

- Alexandre.

Sa voix était brûlante, pleine de ferveur.

- Alexandre, qu'est-ce que ça veut dire, "je t'aime" ?

Et malgré le désir bouillonnant en lui, c'était une question sincère. À laquelle il ne lui laissa pourtant pas le temps de répondre : il l'embrassait déjà de nouveau, toujours sans l'avoir reposé par terre.
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Message par Alexandre Mer 2 Sep - 22:22

Même si c'était pour le signer, Alexandre aimait toucher la peau ou les lèvres de son amant. il aimait prendre soin de lui. Simplement. Rien que laver son sang, malgré l'inquiétude, cela le rendait heureux. Il l'entendit prononcer ces quelques mots pour affirmer qu'à la guerre c'était différent. Tant mieux. Au moins, il survivait. Il ne voulait pas l'imaginer mourir loin de lui, agonisant sous une tente pour une blessure mal soignée.

Alduis parut soudain confus et lui demanda s'il le trouvait si beau. Alexandre le regarda et pour une rare fois, il ne sut pas comment répondre.


"Si je te trouve beau... Je ne saurai dire. Je t'aime. J'aime laisser courir mes doigts sur ton visage, caresser ton front, tes sourcils, tes lèvres, ton nez, ta peau... Te voir, rien que te voir, je me sens bien. Si bien."

C'était étrange de ne pas savoir comment exprimer ses sentiments. Cela lui arrivait si rarement. Gêné, il s'écarta et profita d'aller chercher cette veste pour masquer sa confusion. Au retour, Alduis enfila sans protester le vêtement mais le désir insatiable revint les prendre. D'abord ce fut Alexandre qui l'embrassa en premier dans une fougue passionnée. Dans le même temps, Alduis l'enlaçait et le calait entre ses bras, ses mains bloquées autour de sa taille. Cette position soulageait ses jambes qui fatiguaient si vite. Ils s'embrassèrent encore puis Alduis posa une nouvelle question.

Ce que voulait dire "je t'aime" ?

Alors que Alduis s'en retournait à l'embrasser, Alexandre se laissa faire tandis que son esprit analysait la question.


"Au début, l'enfant dit "je t'aime" à ses parents. C'est quelque chose de naturel et en même temps égoïste. Il a besoin de sentir leur amour pour s'épanouir. Il aime entendre qu'on lui dise, ça lui fait du bien, alors il le dit lui aussi pour qu'on lui dise. puis, en grandissant, l'enfant le dit moins. Il apprend à calmer ses sentiments, à ne pas les laisser déborder. Puis vient l'âge adulte et un moment où l'être tombe amoureux. Mais ce n'est plus un amour ingénu, comme celui pour ses parents. Il y a en même temps du désir. Le "Je t'aime" que nous disons à celui que nous aimons n'est-ce pas un rappel à cette enfance innocente ? A ce besoin perpétuel que nous voulons d'être aimé. Nous aimons, oui, mais nous voulons aussi et sûrement plus que tout être aimé. L'être humain est avant tout égoïste. Il ne fait rien qui ne soit pas pour ses intérêts."

Il tourna la tête vers le crucifix pendu au-dessus de la porte.

"Mon père utilise cette pièce pour recevoir quelques unes de ses paroissiennes. Autrefois, cette idée me révulsait. aujourd'hui, je crois qu'il a uniquement besoin de tendresse pour oublier sa solitude, comme n'importe quel être humain"

Sa gorge se serra au souvenir des paroles dures qu'il avait eu à plusieurs reprises pour le père Thierry et ses ses frasques. Alexandre posa la tête, las, contre le torse de son amant.

"'Quand il rentrera, je m'excuserai."
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Message par Alduis de Fromart Jeu 3 Sep - 12:54

Combien de fois Alexandre lui avait-il déjà dit qu'il l'aimait ? Alduis ne les comptait plus. Il trouvait cela à la fois merveilleux et terrifiant, sans savoir pourquoi. Mais il se serait damné — à compter du fait qu'il ne l'était pas déjà, ce dont il doutait — pour en entendre un seul. Parce que cela suffisait à le faire se sentir important, aux yeux d'au moins une personne.

Je n'ai plus rien à perdre.
Maintenant, si. Maintenant, il avait quelque chose à perdre.

Je t'aime.
Qu'est-ce que cela signifiait ? Il n'était pas sûr de le savoir. Et il ne disait que ce qu'il comprenait. Dire des mots inconnus, c'était faire des promesses qui ne pouvaient être tenues. Et il se devait de les tenir. Toutes. Même les plus implicites.

Alors il le demanda. Entre deux baisers. Dans un souffle brûlant. En maintenant Alexandre entre ses bras pour ne pas fatiguer ses jambes. Il le tenait fort, tout contre lui. Il en était enveloppé de son odeur si douce.

Il écouta sa réponse avec grande attention, ses yeux plongés au plus profond de ceux d'Alexandre. Très sérieusement. Il ancrait chaque mot dans sa mémoire, pour pouvoir s'en souvenir.

Les enfants apprenaient à calmer leurs émotions, disait Alexandre. Ils apprenaient à ne pas les laisser déborder. Alors qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui pour avoir systématiquement l'impression d'être sur le point d'exploser ? Que les choses dépassaient ce que son ventre pouvait contenir ?

Sans lâcher Alexandre, Alduis recula pour s'asseoir sur le lit. Il se laissa tomber en arrière et dès que ses mains furent libres de lâcher la taille du jeune homme, il les passa contre ses côtes, à même sa peau. Il sentait la chaleur de sa peau sous ses doigts.

Mais la réponse d'Alexandre était loin d'être suffisante à son goût. Il voulait l'entendre encore raisonner. Il voulait comprendre. Tout comprendre. Il aimait sa voix, il aimait la sonorité des mots quand ils étaient prononcés par sa bouche. Il aimait ce qu'il disait.

Alexandre posa sa tête contre son torse, après s'être tourné vers le crucifix. Alduis ne le lui laissa pas le temps de se poser avant de l'assommer sous ses nouvelles questions :

- Et le désir, c'est quoi dans ce cas ? Qu'est-ce qu'on ressent, quand on aime quelqu'un ? Comment tu sais que tu m'aimes ?
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Message par Alexandre Jeu 3 Sep - 15:02

Alduis écoutait avec sérieux sa réponse et le raisonnement que le jeune homme tentait d'avoir suite à ses questionnements. C'était la première fois qu'on avait autant d'attention pour ses avis. Il le rejoignit dans le lit où son amant venait se laisser tomber et se blottit contre sa poitrine. De nouvelles interrogations revenaient l’assaillir. Au contraire, il aimait réfléchir, essayer de comprendre et s’expliquer.

"Le désir... Ce qu'est le désir..."

Il ferma les yeux et tenta de méditer sur cette notion floue, sur ce qu'elle lui avait inspiré, ce qu'elle lui inspirait aujourd'hui.

"Autrefois, quand je suis devenu pubère, mon père adoptif m'encourageait à visiter les bordels, à honorer les prostituées, à apprendre à être un homme. C'est ce qu'il disait. Il affirmait qu'une fois marié je n'aurai plus cette liberté. Je détestais cette idée. Je trouvais cela horriblement gênant de pousser la porte d'un de ces établissements et de payer pour passer un moment avec une fille. je me croyais un homme évolué. Je me comparais à mon père qui aimait ça, qui ne savait pas se retenir.. j'ai considéré que le désir était une chose qui transformait un homme en bête, qu'on perdait toute raison, toute intelligence quand le désir entrait dans l'équation. "

Il marqua une pause et songea à ses propres expériences.

"Ce n'est pas si faux. Le désir... C'est une chose violente. Quand je te vois, quand je pense à toi, je n'ai envie que te toucher, t'embrasser et plus encore. Mon cerveau, cette chose qui n'arrête pas de penser, avec toi, on dirait qu'elle s'éteint. Mais je sais malgré tout encore réfléchir. Je sais dire si c'est prudent ou non, si ça va ou non. Le désir n'est pas quelque chose d'uniforme. il est... complexe. Chez des individus, il ne sera que violent, tourné vers la domination et la possession. Comme mon père adoptif. D'autres seront plus doux, plus attentionnés. alors, le désir s'accompagne avec l'amour. Je ne crois pas que je puisse définir ce qu'on puisse ressentir quand on aime ou on d"sire. Ces sentiments constituent une singularité propre à chacun. Tu as ta propre manière de penser, non ? Eh bien, la vision de l'amour est forcément différente pour chacun d'entre nous, selon ce que nous avons vécu."

La dernière se fit brusquement plus personnelle et Alexandre rougit. Il bégaya avant de répondre.

"Comment je sais... que je t'aime ? Je... Je t'aime. C'est une évidence. J'aime t'entendre parler. J'aime te voir. J'aime te toucher. Quand je t'imagine brimé par ton père, soumis à son influence, mon cœur se serre. J'ai mal pour toi comme si c'était moi qui ressentais ce que tu as vécu ou va vivre. Quand tu n'es pas là, je me désespère. Je pense sans cesse à toi. J'ai envie de dessiner ton portrait sans cesse mais je m'empêche par peur qu'on le remarque. Je rêvasse à des poèmes que je pourrais te dire, à ce que nous pourrons faire..."

Il s'arrêta là, cramoisi de dévoiler ainsi ses sentiments, de tout raconter de lui, de ses états d'âme les plus secrets. Le garçon se lova un peu plus contre son amant et colla sa bouche contre son torse.

"Je t'aime... je t'aime, mon amour."

Son cœur explosait dans sa poitrine chaque fois qu'il prononçait ces paroles si légères et si merveilleuses. Il l'aimait ! Il l’aimait comme il n'aurait jamais cru possible d'aimer quelqu'un !


Alexandre
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Message par Alduis de Fromart Sam 5 Sep - 20:12

Le désir et l'amour. Comment savoir ce que c'était ? Qui le savait vraiment, d'ailleurs ? Après tout... je t'aime était une sorte de promesse, non ? On ne pouvait pas le dire sans comprendre ce que cela signifiait exactement. Et il ne le ferait pas avant d'en être sûr.

Appuyé sur son bras, Alduis écoutait les explications d'Alexandre qui parlait les yeux fermés, blotti contre lui.

- Mon père adoptif m'encourageait à visiter les bordels, à honorer les prostituées, à apprendre à être un homme.

Alduis eut un ricanement aigre, qui cachait mal sa propre tension interne lorsque l'on évoquait ce sujet. Il fallait croire que c'était une affaire de père... parce que le sien y passait une partie considérable de son temps libre. Les rares fois où Alduis y avait mis les pieds, forcé et poussé, cela avait plus ressemblé à une obligation qu'à un loisir.

- J'ai fermé les yeux à chaque fois que j'ai dû y aller, dit-il, presque laconique.

Il avait attendu que les choses terminent, à chaque fois aussi. Jamais il ne les avait fait duré plus que nécessaire. Juste de quoi donner le change. En tout cas, il était d'accord sur une chose : c'était violent. De bien des manières. Surtout quand on essayait de résister, de le ranger dans un coin de son esprit.

Vint ensuite la dernière question. Celle qui fit rougir Alexandre et qui provoqua quelques bégaiements. Lui qui parlait si facilement, d'habitude, qui ne cessait de lui dire je t'aime... Qu'est-ce que cette question avait de différent ? Il ne le savait pas, mais il y avait visiblement quelque chose. Il ancra chaque mot dans sa tête. Il s'était tourné vers le plafond et s'était perdu dans la contemplation des charpentes quand il répondit sans réfléchir – et sans doute fut-il si loquace parce qu'il ne chercha pas à faire le plus court possible :

- Tu sais, Alexandre... quand tu es parti. J'ai essayé de toutes mes forces de t'oublier.

Quand Alexandre était parti au matin, deux jours plus tôt, il s'était juré de ne plus le revoir. Il s'était juré de l'oublier. Il avait brûlé le poème pour cela, par peur, mais pour effacer à ses yeux toutes les traces de son passage dans son lit.

- Je ne voulais plus. Mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas résister. Tu m'attires. Vraiment beaucoup. Quand je te regarde... Je ne peux pas t'oublier. C'est comme si je devenais fou. Tu es partout. Quand j'essaye de me concentrer. Quand je mange. Quand je dors. J'ai beau te fuir. Tu finis toujours par revenir.

Il secoua la tête, avala sa salive, pour réfléchir à la suite :

- Je ne dors plus. Je ne mange plus. J'ai envie de me taper la tête contre les murs. J'ai l'impression de mourir à petits feux. Et que c'est toi qui me tues. A chaque fois que tu me souris. Et en même temps... En même temps, je crois que tu es le seul qui puisse me sortir de là. Il y a un trou dans la barque et c'est toi qui l'a fait. Mais maintenant, tu es la seule lumière pour l'empêcher de couler définitivement.

Il se souvenait encore, ce matin, quand il s'était trouvé sur le port. Et qu'il avait pensé à faire ce pas. Ce simple pas. S'il l'avait fait, il ne serait pas là à lui parler ainsi. Il fit une pause, reprit :

- Imagines que tu as faim. Terriblement faim. Et que l'on vient de t'enfermer dans une pièce sans issue, avec une montagne de nourriture en t'interdisant d'y toucher. Qu'est-ce que tu ferais à ma place ? J'ai envie de te toucher. Un peu plus à chaque seconde. J'en meurs d'envie. Je ne comprends plus rien, Alexandre. Plus rien du tout.

Il secoua la tête. Il regardait toujours le plafond. Enfin, il conclut :

- Alors... si c'est ça d'aimer quelqu'un, alors oui. Je t'aime. Je t'aime fort.
Alduis de Fromart
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