[9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
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[9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
- Avertissement - Contenu sensible:
- Violences, Propos vulgaires, Homophobie
Aujourd’hui n’était pas un jour tout à fait comme les autres. Aujourd’hui Coldris de Fromart fêtait son anniversaire. Aujourd’hui, plus que n'importe qu'elle autre jour, serait sa journée .
Comme chaque année, c’était un rendez-vous immanquable entre le père et son fils. Ils avaient beau vivre au sein du même château, les occupations des uns et les évitements des autres faisaient qu’ils se voyaient finalement fort peu. Mais cela n’empêchait pas le père de se tenir au courant des moindres faits et gestes de son fils. Du nombre de tartines beurrées avalées à sa piété nouvellement découverte. A moins qu’il ne s’agisse là que d'une passion pour la contemplation des ogives…
Et comme chaque année, c’était lui qui édictait le programme des festivités. Évidemment, il s’était avéré qu'il s'agissait en réalité plus d'une passion pour le fils de chœur du prêtre dépravé que pour l’architecture religieuse.
Un homme.
Non un gosse.
Éclopé.
Esclave.
Lorsque la nouvelle lui était parvenu, d’un Alduis traîné par un jeune homme en béquille, - Le Jeune homme du Triomphe-, il en avait frappé si fort la table que l’encrier s’était renversé sur sa précieuse correspondance ce qui ne fit qu’augmenter un peu plus son courroux général...
Il avait toutes les femmes de son choix à sa portée mais non, il avait choisi un homme. Il avait choisi de s'adonner à une relation contre-nature. Il avait choisi de jeter l’opprobre. sur leur famille en devenant l'un de ces vicelards sodomites.
Si encore il avait été noble. Mais non ! Il avait choisi un vulgaire esclave ! Que diable il maudissait la miséricorde royale ! La corde ! Il aurait dû être pendu au bout d'une corde comme le baron de Frenn l'avait exigé ! Ainsi, il n’aurait guère pu venir semer la zizanie !
Si encore il avait été valide. Mais non ! Il avait choisi un boiteux se déplaçant à quatre pattes comme un animal de foire !
Aurait-il pu faire pire ? Sans doute. On pouvait toujours faire pire. Et il semblait qu'Alduis prenait un malin plaisir à lui démontrer cela avec une ferveur inébranlable.
Mais aujourd’hui était jour de fête et non de guerre... Aujourd’hui, ils enterraient la hache de guerre, le temps une soirée.
Enfin…
Presque.
Car Coldris avait demandé à son fils de l'accompagner au lupanar pour bien commencer la soirée. Assurément, un peu de compagnie féminine lui ferait le plus grand bien. Il avait sans doute passer trop de temps au front, au milieu des soldats. Il fallait simplement lui rafraîchir la mémoire.
Lui, était un habitué des lieux. Il en appréciait tant la discrétion que la diversité ethnique. Toutes les colonies étaient ici représentées, microcosme de l'empire. En bon ministre des affaires étrangères, il avait une connaissance particulièrement intime des terres voisines. Il devait cependant avouer qu’il avait un faible pour les jolies mornoyennes à la peau tannée qui lui rappelait cette petite garce d'Emmelia ainsi que pour ces charmantes sauvageonnes zakrotiennes. Étrangement, Alduis n'avait pas l'air de trouver l’idée à son goût. Mais cela n'entama en rien l'humeur quasi joviale de son père qui avait déjà fait son choix.
A leur retour, la table était dressée. Une immense table d'un bois exotique. Coldris s'assit à une extrémité, son fils à l'autre.
Entre eux, une succession de plats, de gibiers, de pyramides de fruits et de chandeliers. L’heure tardive avait plongé la pièce dans l’obscurité si ce n’était la multitude de bougies qui l’éclairait dans un clair-obscur.
- Quelle délicieuse soirée Alduis, n’est-il pas ? demanda-t-il tandis que deux esclaves leur versaient du vin simultanément.
- As-tu finalement trouvé chaussures à ton pied ?
Il se laissa servir tandis que son fils répondait avant d'ajouter :
- Et concernant ton mariage, as-tu songé aux différentes propositions ?
Un mariage.
Un héritier.
Et ensuite il baiserait qui il voudrait.
Pas avant.
Pas tant qu’il serait vivant.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Coldris de Fromart prenait des années, comme le voulait le cycle de la vie. Il y avait cette journée, une fois par an, où Alduis n'échappait jamais à un repas en sa compagnie. Et il en venait, chaque fois, à regretter de manger tout seul. Et cela, dès qu'il se retrouvait en face de son père et des ses yeux sévères, au bout de cette immense table, avec tous ces plats qui ne sauraient être tous mangés...
Depuis leur retour du Lupanar, Alduis avait franchement la nausée. Et il se serait bien passé de manger : il n'avait pas faim. Pas du tout. Et il s'était peut-être mordu la langue un peu trop fort, s'il en croyait le goût métallique qui envahissait ses papilles.
Oh, son père y passait beaucoup de temps, là-bas. Mais lui... Lui n'y avait jamais mis les pieds. Et il aurait voulu continuer à éviter l'établissement durant des années. Encore maintenant, quand il avait compris que continuer à lutter serait une perte de temps.
Mais voilà.
Il avait dû y aller.
Il avait dû faire semblant, s'exécuter, quand la seule chose qu'il aurait aimé faire était de fuir loin, très loin, de ce lit-là.
Ce n'était pas le pire.
Ni ce qui le rendait le plus malade.
Non, le pire, c'était que son père avait compris. Il avait compris pour Alexandre. Il avait compris que se débarasser de Mathurin n'avait pas suffi à effacer toute tentation du fond de son être. Pourquoi l'aurait-il amené avec lui à sa partie de jambes en l'air, sinon ? D'ordinaire, il se débrouillait très bien tout seul ! Non, c'était un message. Un message clair comme de l'eau de roche.
Il craignait plus que tout le moment où le sujet viendrait sur la table. Il finirait forcément pour y venir, non ? Même si pour le moment, Coldris prenait un air jovial. C'était trop drôle, mais Alduis n'avait jamais si peur de son père que lorsqu'il souriait avec cet air-là. Il ne pouvait s'empêcher de se demander... Pourquoi … ? Pourquoi tu souris comme ça, Papa ?
Il ne pouvait pas le dire. Mais il avait peur de finir par l'apprendre.
La pièce était sombre, malgré les bougies. Ce qui avait été servi dans son assiette, du gigot d'agneau, ne lui donnait pas du tout envie. Alduis avait pris son couteau, sa fourchette, et les serrait tellement fort que ses jointures blanchissaient. Il les porta à la viande, pour la découper. Lentement, trop lentement. Le tout sans décrocher un mot. Il était, à son extrémité de table, aussi muet qu'une tombe.
Si son père voulait lui parler, il devrait rompre le silence lui-même. Alimenter la conversation lui-même.
Alduis devait se faire violence, pourtant, pour ne pas ouvrir la bouche. Parce que néanmoins, cet air jovial et ce calme, parlaient plus que les mots. Mais il ne céderait pas. Il n'ouvrirait pas la bouche le premier. Et il tint le coup, jusqu'au bout.
- Quelle délicieuse soirée Alduis, n'est-ce pas ?
La voix perça le silence comme une arme de jet. Précise. Efficace. Direct. Sans un tremblement. Alduis enfourna le morceau d'agneau dans sa bouche, prit le temps de mâcher et d'avaler – avant de répondre en plantant ses yeux dans les siens :
- La plus détestable de toutes.
Il enfourna un autre morceau de viande, au goût de cendre et de sang, en rebaissant les yeux sur son assiette. Bien sûr, Coldris connaissait déjà la réponse, comme il connaissait celle de la question suivante. Mais il les posait tout de même. Il était en position de force. Incontestable. Et il le montrait.
- As-tu finalement trouvé chaussure à ton pied ?
Alduis serra les doigts sur ses couverts. Il les reposa lentement et croisa les mains devant lui pour contrôler la pression en lui. Il répondit d'une voix mesurée, en articulant chaque syllabe, pour ne pas se laisser submerger par la colère :
- J'ai fermé les yeux. Comme vous conseillez de le faire.
Il avait pris la première qui passait. Il l'avait à peine regardée. A présent, il aurait bien incapable de dire à quoi elle ressemblait. Son visage et ses formes s'étaient déjà estompées de son esprit. Restait la brûlure du contact. Il n'attendait plus que de se laver pour pouvoir l'oublier.
Mais voilà.
Venait le premier sujet délicat de la soirée. Le mariage. Réfléchir aux différentes propositions. Il serra de nouveau les dents.
- Je vous aies déjà répondu. Mariez-moi à qui vous voulez. Il n'y a que vous qui verrait la différence.
Il renifla ostentiblement et reprit, toujours de sa voix plate qui cachait très mal ses émotions sous-jacentes :
- Qu'est-ce qui vous prend tant de temps, d'ailleurs ?
Depuis leur retour du Lupanar, Alduis avait franchement la nausée. Et il se serait bien passé de manger : il n'avait pas faim. Pas du tout. Et il s'était peut-être mordu la langue un peu trop fort, s'il en croyait le goût métallique qui envahissait ses papilles.
Oh, son père y passait beaucoup de temps, là-bas. Mais lui... Lui n'y avait jamais mis les pieds. Et il aurait voulu continuer à éviter l'établissement durant des années. Encore maintenant, quand il avait compris que continuer à lutter serait une perte de temps.
Mais voilà.
Il avait dû y aller.
Il avait dû faire semblant, s'exécuter, quand la seule chose qu'il aurait aimé faire était de fuir loin, très loin, de ce lit-là.
Ce n'était pas le pire.
Ni ce qui le rendait le plus malade.
Non, le pire, c'était que son père avait compris. Il avait compris pour Alexandre. Il avait compris que se débarasser de Mathurin n'avait pas suffi à effacer toute tentation du fond de son être. Pourquoi l'aurait-il amené avec lui à sa partie de jambes en l'air, sinon ? D'ordinaire, il se débrouillait très bien tout seul ! Non, c'était un message. Un message clair comme de l'eau de roche.
Je sais.
J'ai compris ce que tu trames.
Et je n'approuve pas.
J'ai compris ce que tu trames.
Et je n'approuve pas.
Il craignait plus que tout le moment où le sujet viendrait sur la table. Il finirait forcément pour y venir, non ? Même si pour le moment, Coldris prenait un air jovial. C'était trop drôle, mais Alduis n'avait jamais si peur de son père que lorsqu'il souriait avec cet air-là. Il ne pouvait s'empêcher de se demander... Pourquoi … ? Pourquoi tu souris comme ça, Papa ?
Il ne pouvait pas le dire. Mais il avait peur de finir par l'apprendre.
La pièce était sombre, malgré les bougies. Ce qui avait été servi dans son assiette, du gigot d'agneau, ne lui donnait pas du tout envie. Alduis avait pris son couteau, sa fourchette, et les serrait tellement fort que ses jointures blanchissaient. Il les porta à la viande, pour la découper. Lentement, trop lentement. Le tout sans décrocher un mot. Il était, à son extrémité de table, aussi muet qu'une tombe.
Si son père voulait lui parler, il devrait rompre le silence lui-même. Alimenter la conversation lui-même.
Alduis devait se faire violence, pourtant, pour ne pas ouvrir la bouche. Parce que néanmoins, cet air jovial et ce calme, parlaient plus que les mots. Mais il ne céderait pas. Il n'ouvrirait pas la bouche le premier. Et il tint le coup, jusqu'au bout.
- Quelle délicieuse soirée Alduis, n'est-ce pas ?
La voix perça le silence comme une arme de jet. Précise. Efficace. Direct. Sans un tremblement. Alduis enfourna le morceau d'agneau dans sa bouche, prit le temps de mâcher et d'avaler – avant de répondre en plantant ses yeux dans les siens :
- La plus détestable de toutes.
Il enfourna un autre morceau de viande, au goût de cendre et de sang, en rebaissant les yeux sur son assiette. Bien sûr, Coldris connaissait déjà la réponse, comme il connaissait celle de la question suivante. Mais il les posait tout de même. Il était en position de force. Incontestable. Et il le montrait.
- As-tu finalement trouvé chaussure à ton pied ?
Alduis serra les doigts sur ses couverts. Il les reposa lentement et croisa les mains devant lui pour contrôler la pression en lui. Il répondit d'une voix mesurée, en articulant chaque syllabe, pour ne pas se laisser submerger par la colère :
- J'ai fermé les yeux. Comme vous conseillez de le faire.
Il avait pris la première qui passait. Il l'avait à peine regardée. A présent, il aurait bien incapable de dire à quoi elle ressemblait. Son visage et ses formes s'étaient déjà estompées de son esprit. Restait la brûlure du contact. Il n'attendait plus que de se laver pour pouvoir l'oublier.
Mais voilà.
Venait le premier sujet délicat de la soirée. Le mariage. Réfléchir aux différentes propositions. Il serra de nouveau les dents.
- Je vous aies déjà répondu. Mariez-moi à qui vous voulez. Il n'y a que vous qui verrait la différence.
Il renifla ostentiblement et reprit, toujours de sa voix plate qui cachait très mal ses émotions sous-jacentes :
- Qu'est-ce qui vous prend tant de temps, d'ailleurs ?
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Ah quel dommage qu'Alduis n'ait pas partagé son enthousiasme pour ce petit prélude à cette soirée d'anniversaire ! Et puis vraiment, il avait eu l'embarras du choix. Il y en avait littéralement pour tous les goûts. Sauf ceux de son fils qui les préférait plus membrés. Pourtant même cet air de dégoût ne parvint pas à entacher sa jovialité.
De retour chez eux, un silence de plomb s’était installé tandis que l'on faisait le service. Oh Alduis avait certainement des choses à dire. Il avait toujours des choses à dire. Toujours des explications à fournir. Mais bien évidemment ce n’était pas lui qui ouvrirait le bal. Son père ne lui en tint nullement rigueur et entama la conversation d’un parfaitement badin.
La voix d'Alduis répondit enfin non sans un certain détachement, ce qui eut pour effet d'arracher un rire sonore à Coldris.
- Allons, Allons ! Tu es trop sérieux mon fils ! Un petit peu d'amusement n'a jamais tué personne, bientôt tu finiras plus dévots que ces dépravés en soutane !
Sur ce, il porta la coupe de vin à ses lèvres. Un vin rouge puissant, tanique aux notes boisées. Il se laissa le temps de savourer le précieux breuvage et d'observer ses belles jambes avant de reprendre.
- Tu auras ton jour, toi aussi. Soit patient
C’était une tradition familiale depuis le terrible décès de sa mère. Chaque anniversaire se faisait en famille. Et bien évidemment, celui qui le fêtait choisissait le programme de la journée. L’année dernière, Coldris avait emmené son fils à la chasse. Une chasse à la lance. La seule chose pérenne de ces anniversaires étaient le dîner qui s'en suivait inlassablement.
Il animait seul la conversation mais cela lui importait bien peu au final.
Aujourd’hui était son jour.
Lorsqu’il posa sa seconde question, le tintement des couverts se tut un court-instant. Lui, dégustait une part de civet de cerf.
- Tu vois ce n'est pas bien compliqué ! Mais bon si tu veux mon avis il y avait mieux, enfin !
C’était tout ce qu’il demandait. Qu’il fasse son devoir. Qu'importe si cela le répugnait. Comme si le bourreau se réjouissait d'en finir...
La vie était ainsi faite.
Il en profita pour aborder la troisième question. Un sujet épineux, qui ne manquerait pas de le faire réagir à coup sûr. Ce qu’il fit. Il esquissa un sourire entre deux bouchées, satisfait de le voir contenir sa colère et surtout ravi que ce soit son anniversaire.
- J'ignorais que tu étais si impatient de te marier. Vois-tu toutes ces questions nécessitent du temps et malheureusement mes fonctions particulièrement prenantes tendent à réduire la disponibilité.
Il se rinça le gosier d'un peu de vin, s'essuya avec délicatesse le coin de la bouche et reprit aussitôt
- Entre les révoltes à Zakros, les immigrés et ces parjures de djerdannes enturbannés… D’ailleurs je souhaiterai que tu partes avec le prochain contingent. Ce serait l'occasion pour toi de faire tes preuves et d’obtenir le grade de Capitaine. Et puis je vois bien que la vie à la capitale ne te réussit pas, mon fils.
Il découpa un morceau de viande qu’il sauça allégrement avant de conclure :
- Mais ne t'en fais pas je compte m'en occuper très prochainement. J'osais simplement espérer que le temps t'ait permis de songer à la question.
C’était demander un miracle que de faire en sorte que cela arrive et il le savait pertinemment. Qui plus est, il avait désormais un autre problème sur les bras : cet Alexandre Bellanger. Esclave du Cardinal Cassin mais logeant chez Irène d'Aubeville, une veuve. Se débarrasser de l'infirme ne présentait aucune difficulté. C’était même plus simple que pour Mathurin.
Quelle tête ferait donc le Cardinal en apprenant les déviances de son esclave ? Il n'avait qu'une seule phrase à dire pour le réduire à l’état de cendres :
« Votre esclave perverti mon fils de ses viles pratiques impies. »
D'ailleurs le Cardinal venait tout juste d’arriver si l'on en croyait les rumeurs.
C’était une arme, une arme puissante et aveugle. Quelques mots, quelques accusation, un témoin à charge et il vous débarrassait en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire d'une personne encombrante.
Pourtant malgré cette simplicité déconcertante, Coldris ne comptait pas se séparer du jeune boiteux. Pour le moment du moins. Car c’était celui qui lui permettrait de tenir son fils encore mieux qu’un mariage.
- Tu sais, je ne te demande pas d’être fidèle. Un héritier c'est tout ce qu’il te faut. Tu aimeras et baiseras qui tu voudras ensuite cela m'importe peu. Jeunes, vieilles, hommes, noble, esclave, infirme, prêtre. Cela m'importe peu.
Il fit signe au domestique qui lui servit une part de tourte de colvert. Son fils n'avait pas d’appétit mais lui se régalait.
- Un héritier tout simplement. C'est important pour la transmission. A quoi bon faire tout ce chemin si c'est pour ne rien laisser ? Je t'ai déjà parlé de ton grand-père, Alduis ?
Un homme charmant à qui il devait tout. Une phrase qui n’était qu'un ramassis de mensonges éhontés. Ce n’était qu'un vieux rat et tout ce qu'il était, tout ce qu’il avait, il ne le devait qu’à une seule personne : lui-même.
De retour chez eux, un silence de plomb s’était installé tandis que l'on faisait le service. Oh Alduis avait certainement des choses à dire. Il avait toujours des choses à dire. Toujours des explications à fournir. Mais bien évidemment ce n’était pas lui qui ouvrirait le bal. Son père ne lui en tint nullement rigueur et entama la conversation d’un parfaitement badin.
Le cliquetis des couverts
La voix d'Alduis répondit enfin non sans un certain détachement, ce qui eut pour effet d'arracher un rire sonore à Coldris.
- Allons, Allons ! Tu es trop sérieux mon fils ! Un petit peu d'amusement n'a jamais tué personne, bientôt tu finiras plus dévots que ces dépravés en soutane !
Sur ce, il porta la coupe de vin à ses lèvres. Un vin rouge puissant, tanique aux notes boisées. Il se laissa le temps de savourer le précieux breuvage et d'observer ses belles jambes avant de reprendre.
- Tu auras ton jour, toi aussi. Soit patient
C’était une tradition familiale depuis le terrible décès de sa mère. Chaque anniversaire se faisait en famille. Et bien évidemment, celui qui le fêtait choisissait le programme de la journée. L’année dernière, Coldris avait emmené son fils à la chasse. Une chasse à la lance. La seule chose pérenne de ces anniversaires étaient le dîner qui s'en suivait inlassablement.
Il animait seul la conversation mais cela lui importait bien peu au final.
Aujourd’hui était son jour.
Lorsqu’il posa sa seconde question, le tintement des couverts se tut un court-instant. Lui, dégustait une part de civet de cerf.
- Tu vois ce n'est pas bien compliqué ! Mais bon si tu veux mon avis il y avait mieux, enfin !
C’était tout ce qu’il demandait. Qu’il fasse son devoir. Qu'importe si cela le répugnait. Comme si le bourreau se réjouissait d'en finir...
La vie était ainsi faite.
Il en profita pour aborder la troisième question. Un sujet épineux, qui ne manquerait pas de le faire réagir à coup sûr. Ce qu’il fit. Il esquissa un sourire entre deux bouchées, satisfait de le voir contenir sa colère et surtout ravi que ce soit son anniversaire.
- J'ignorais que tu étais si impatient de te marier. Vois-tu toutes ces questions nécessitent du temps et malheureusement mes fonctions particulièrement prenantes tendent à réduire la disponibilité.
Il se rinça le gosier d'un peu de vin, s'essuya avec délicatesse le coin de la bouche et reprit aussitôt
- Entre les révoltes à Zakros, les immigrés et ces parjures de djerdannes enturbannés… D’ailleurs je souhaiterai que tu partes avec le prochain contingent. Ce serait l'occasion pour toi de faire tes preuves et d’obtenir le grade de Capitaine. Et puis je vois bien que la vie à la capitale ne te réussit pas, mon fils.
Il découpa un morceau de viande qu’il sauça allégrement avant de conclure :
- Mais ne t'en fais pas je compte m'en occuper très prochainement. J'osais simplement espérer que le temps t'ait permis de songer à la question.
C’était demander un miracle que de faire en sorte que cela arrive et il le savait pertinemment. Qui plus est, il avait désormais un autre problème sur les bras : cet Alexandre Bellanger. Esclave du Cardinal Cassin mais logeant chez Irène d'Aubeville, une veuve. Se débarrasser de l'infirme ne présentait aucune difficulté. C’était même plus simple que pour Mathurin.
Quelle tête ferait donc le Cardinal en apprenant les déviances de son esclave ? Il n'avait qu'une seule phrase à dire pour le réduire à l’état de cendres :
« Votre esclave perverti mon fils de ses viles pratiques impies. »
D'ailleurs le Cardinal venait tout juste d’arriver si l'on en croyait les rumeurs.
C’était une arme, une arme puissante et aveugle. Quelques mots, quelques accusation, un témoin à charge et il vous débarrassait en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire d'une personne encombrante.
Pourtant malgré cette simplicité déconcertante, Coldris ne comptait pas se séparer du jeune boiteux. Pour le moment du moins. Car c’était celui qui lui permettrait de tenir son fils encore mieux qu’un mariage.
- Tu sais, je ne te demande pas d’être fidèle. Un héritier c'est tout ce qu’il te faut. Tu aimeras et baiseras qui tu voudras ensuite cela m'importe peu. Jeunes, vieilles, hommes, noble, esclave, infirme, prêtre. Cela m'importe peu.
Il fit signe au domestique qui lui servit une part de tourte de colvert. Son fils n'avait pas d’appétit mais lui se régalait.
- Un héritier tout simplement. C'est important pour la transmission. A quoi bon faire tout ce chemin si c'est pour ne rien laisser ? Je t'ai déjà parlé de ton grand-père, Alduis ?
Un homme charmant à qui il devait tout. Une phrase qui n’était qu'un ramassis de mensonges éhontés. Ce n’était qu'un vieux rat et tout ce qu'il était, tout ce qu’il avait, il ne le devait qu’à une seule personne : lui-même.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Alduis détestait quand son père riait. Que fallait-il penser de cette euphorie, de cette bonne humeur, de ces mots ? Hormis, bien entendu, qu'il s'agissait là d'une nouvelle manière de lui signifier qu'il avait compris ce qu'il trafiquait dans cette église. Ce qui n'avait strictement rien à voir avec une brutale foi découverte — du moins, pas la foi qu'il aurait fallu...
Coldris porta la coupe de vin rouge à ses lèvres. Le verre d'Alduis en était plein, lui aussi. À croire que son père ne comprendrait jamais qu'il ne buvait pas. Mais c'était son anniversaire, aujourd'hui, il faisait ce qu'il voulait. Et de cela, il prenait un malin plaisir, chaque année, à le lui faire comprendre. Encore plus ce soir, avec cette petite visite impromptue au Lupanar. Maudite tradition familiale. Il ne répondit pas.
Bien loin de se lasser d'animer la conversation seul, Coldris poursuivait sur sa lancée. Alduis écoutait, renvoyait quelques mots quand il le fallait en poussant de sa fourchette les morceaux d'agneau. L'odeur même lui coupait l'appétit.
Oui, il avait fermé les yeux. Et il fermerait les yeux à chaque fois qu'il devrait recommencer. Il penserait à autre chose, à quelqu'un d'autre — avec un peu moins de poitrine. Et cela devrait arriver plus vite qu'il ne l'aurait voulu. Le sujet du mariage revenait sur le tapis. Il siffla entre ses dents et reposa sa fourchette, abandonnant l'idée de manger. De toute manière, son père dégustait pour deux.
- Il y a une différence entre être impatient et être résigné. Je m'étonne que vous ne soyiez pas capable de la voir.
Cela arriverait un jour, et ce jour se rapprochait. Il avait vingt-huit ans, il n'aurait jamais pu y échapper éternellement. Son père lui demandait de choisir. Mais puisque que c'était lui qui y tenait tant, il n'avait qu'à choisir pour lui. Blonde, brune, rousse, grosse ou maigre. C'étaient toutes les mêmes. Pas une ne valait qu'on se déshabille pour elle.
Malgré tout, plus le mariage traînait, mieux il se portait. Que les affaires occupent son père encore un moment !
La suite le laissa surpris un moment. Partir avec le prochain contingent ? En temps normal, il s'en serait réjoui — une partie de lui jubiler déjà, d'ailleurs, quitter la capitale pour retrouver cette adrénaline qui le faisait vibrer... — mais une autre protestait. Partir au front, c'était laisser Alexandre tout seul ici. Face à mille et un dangers. Une fois de plus, il ne répondit rien. Son père enchaîna, sans se soucier du manque de réaction.
Lui.
Devenir père.
Ça ressemblait à un cauchemar. Et pourtant, c'était bel et bien ce que Coldris lui demandait. Avoir des héritier. De petits bambins, tout mignons, avec les joues roses et rebondies, le corps plein de bourlets... Il serra les dents.
- Vous m'en avez déjà parlé. Mais je suppose que vous allez le refaire.
Il eut un sourire sombre, et reprit — soudain, il avait envie de lui faire perdre son grand sourire :
- Pourquoi vous embêtez-vous encore ? Vous pourriez être déjà grand-père. Vous pourriez prendre un chien plus obéissant, puisque je ne suis que ça. À peine votre fils. C'est ce que vous avez dit, non ? Alors quoi ? Vous tenez plus à moi que vous ne voulez vous le dire ?
Coldris porta la coupe de vin rouge à ses lèvres. Le verre d'Alduis en était plein, lui aussi. À croire que son père ne comprendrait jamais qu'il ne buvait pas. Mais c'était son anniversaire, aujourd'hui, il faisait ce qu'il voulait. Et de cela, il prenait un malin plaisir, chaque année, à le lui faire comprendre. Encore plus ce soir, avec cette petite visite impromptue au Lupanar. Maudite tradition familiale. Il ne répondit pas.
Bien loin de se lasser d'animer la conversation seul, Coldris poursuivait sur sa lancée. Alduis écoutait, renvoyait quelques mots quand il le fallait en poussant de sa fourchette les morceaux d'agneau. L'odeur même lui coupait l'appétit.
Oui, il avait fermé les yeux. Et il fermerait les yeux à chaque fois qu'il devrait recommencer. Il penserait à autre chose, à quelqu'un d'autre — avec un peu moins de poitrine. Et cela devrait arriver plus vite qu'il ne l'aurait voulu. Le sujet du mariage revenait sur le tapis. Il siffla entre ses dents et reposa sa fourchette, abandonnant l'idée de manger. De toute manière, son père dégustait pour deux.
- Il y a une différence entre être impatient et être résigné. Je m'étonne que vous ne soyiez pas capable de la voir.
Cela arriverait un jour, et ce jour se rapprochait. Il avait vingt-huit ans, il n'aurait jamais pu y échapper éternellement. Son père lui demandait de choisir. Mais puisque que c'était lui qui y tenait tant, il n'avait qu'à choisir pour lui. Blonde, brune, rousse, grosse ou maigre. C'étaient toutes les mêmes. Pas une ne valait qu'on se déshabille pour elle.
Malgré tout, plus le mariage traînait, mieux il se portait. Que les affaires occupent son père encore un moment !
La suite le laissa surpris un moment. Partir avec le prochain contingent ? En temps normal, il s'en serait réjoui — une partie de lui jubiler déjà, d'ailleurs, quitter la capitale pour retrouver cette adrénaline qui le faisait vibrer... — mais une autre protestait. Partir au front, c'était laisser Alexandre tout seul ici. Face à mille et un dangers. Une fois de plus, il ne répondit rien. Son père enchaîna, sans se soucier du manque de réaction.
Lui.
Devenir père.
Ça ressemblait à un cauchemar. Et pourtant, c'était bel et bien ce que Coldris lui demandait. Avoir des héritier. De petits bambins, tout mignons, avec les joues roses et rebondies, le corps plein de bourlets... Il serra les dents.
- Vous m'en avez déjà parlé. Mais je suppose que vous allez le refaire.
Il eut un sourire sombre, et reprit — soudain, il avait envie de lui faire perdre son grand sourire :
- Pourquoi vous embêtez-vous encore ? Vous pourriez être déjà grand-père. Vous pourriez prendre un chien plus obéissant, puisque je ne suis que ça. À peine votre fils. C'est ce que vous avez dit, non ? Alors quoi ? Vous tenez plus à moi que vous ne voulez vous le dire ?
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Coldris riait. Coldris profitait. Mais Alduis n’affichait qu’une mine renfrognée comme à son habitude, assaisonné d’un soupçon d'éternelle provocation. Comme ça les festivités n’étaient pas à son goût ? Il fallait pourtant savoir relâcher la pression de temps à autre.
Mais ce n’était pas cela qui l’empêcherait, lui, d’en profiter, encore et encore, jusqu’à la dernière goutte de ce grand cru à la robe pourpre. Vin, que son fils n’avait absolument pas touché. Comme toujours. Ce qui ne l’avait nullement retenu de le faire servir. Il n’y avait guère que le nourrissons pour préférer le sein de leur mère. Et encore… Si Alduis avait aimé les seins, il aurait sans doute passé l’éponge sur ses goûts déplorables.
Il devait maintenir la conversation, mais à cela il s’y était attendu, pour la simple et bonne raison que c’était ainsi depuis des années. Cet anniversaire n’était au fond qu’un moyen comme un autre de lui rappeler qui décidait ici.
- En effet. il se laissa le temps de mâcher longuement un morceau de civet. Il n’y a que les faibles pour se résigner sans opposer de résistance. Il porta un nouveau morceau à ses lèvres qu’il dégusta lentement. Et les impatients ne sont rien d’autre que des résignés optimistes.
Une gorgée de spiritueux carmin l’aida à faire passer le tout. Bien entendu, il savait parfaitement que l’ajournement de la machinerie matrimonial était loin de lui déplaire.
Au contraire, il aurait sans doute lui-même aidé les dossiers à s’empiler un peu plus sur son bureau. Il n’était pourtant pas question d’annuler le processus qui était désormais en marche. Sans parler du fait qu’il avait un nouveau projet pour son fils - qui comble du luxe - l’éloignerait de ce misérable esclave infirme. Avec un peu de chance, il l’aurait même oublié à son retour.
L’avantage incontestable de cette politique expansionniste menée par le Roi était sans nul doute cet enchainement de guerres et de batailles qui ne pouvait que profiter à son fils. Car s’il Alduis excellait bien dans un domaine, c’était celui de l’art de la guerre.
La fourchette de son fils se suspendit pourtant dans les airs à cette évocation. Coldris secoua lentement la tête, les yeux clos, sans dire un mot. Son silence était équivoque. Il le comprendrait. Combien de fois lui avait-il rabâcher que les attaches nuisaient au discernement et au bon exercice de son pouvoir quel qu’il soit ? N’avait-il toujours pas compris la leçon après vingt et un ans ?
Mais surtout, ne lui avait-il pas vendu son engagement dans l’armée comme un avantage ? Il n’était pourtant que Lieutenant. Autant dire que l’échelle comportait encore plusieurs paliers avant de pouvoir atteindre le sommet et obtenir ainsi une quelconque influence. Il n’était donc pas question de rester oisivement à Braktenn pour sodomiser ce méprisable esclave infirme dans un obscure recoin de l’église Saint Eustache…
Pas temps qu’il n’aurait pas d’héritier.
Ce qui le ramena à sa propre enfance. Cette année qui venait de s’ajouter n’était-elle pas après tout le moment d’effectuer une rapide appréciation du chemin parcouru ?
- Parce que tout option imparfaite que tu sois, tu restes malgré tout mon fils. Légitime.
Coldris esquissa un sourire le toisant de son regard à la fois sévère et paternel. Il en tirerait les conclusions qu’il voudrait après tout…
- Oh mais je suis sans doute déjà grand-père ! Ce n’était pas cela qui m’intéresse voyons !
Il s’essuya lentement le coin de la bouche, teintant de pourpre sa blanche serviette. Il posa ses coudes sur la table et entrelaça ses doigts.
- Tu ne connais de ton aïeul que les bribes que j’ai partagé avec toi.
Autant dire… Pas grand-chose, si ce n’était qu’il était un nobliau de province sans grande envergure.
- Mon père, commença-t-il sans le lâcher de son regard de rapace a eu trois femmes. Une flopée de gosses. Un contingent d’héritiers dont il n’avait que faire si ce n’était se frotter les mains d’un rire gras en les regardant se battre pour un quignon de pain jeté aux chiens du bout de la tablée.
Littéralement.
J’étais l’avant-dernier. Je m’estimais heureux les jours où je réussissais à dormir le ventre plein. Ce que préférait ton grand-père, c’était de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière, et nous regarder courir, hagards, avant de nous entretuer dans l’espoir d’obtenir une miette infime de son misérable héritage.
Quasi littéralement. Enfin pour certains.
Et tout cela, ce n’était que l’une des gouttes de l’océan qui avait formé son histoire.
Alors oui, je t’aime Alduis. conclut-il en souriant sévèrement.
Ses prunelles toujours solidement ferrées dans les siennes, ne le le quittaient pas malgré la suite d'obstacles qui se trouvait sur leurs passages.
Mais ce n’était pas cela qui l’empêcherait, lui, d’en profiter, encore et encore, jusqu’à la dernière goutte de ce grand cru à la robe pourpre. Vin, que son fils n’avait absolument pas touché. Comme toujours. Ce qui ne l’avait nullement retenu de le faire servir. Il n’y avait guère que le nourrissons pour préférer le sein de leur mère. Et encore… Si Alduis avait aimé les seins, il aurait sans doute passé l’éponge sur ses goûts déplorables.
Il devait maintenir la conversation, mais à cela il s’y était attendu, pour la simple et bonne raison que c’était ainsi depuis des années. Cet anniversaire n’était au fond qu’un moyen comme un autre de lui rappeler qui décidait ici.
- En effet. il se laissa le temps de mâcher longuement un morceau de civet. Il n’y a que les faibles pour se résigner sans opposer de résistance. Il porta un nouveau morceau à ses lèvres qu’il dégusta lentement. Et les impatients ne sont rien d’autre que des résignés optimistes.
Une gorgée de spiritueux carmin l’aida à faire passer le tout. Bien entendu, il savait parfaitement que l’ajournement de la machinerie matrimonial était loin de lui déplaire.
Au contraire, il aurait sans doute lui-même aidé les dossiers à s’empiler un peu plus sur son bureau. Il n’était pourtant pas question d’annuler le processus qui était désormais en marche. Sans parler du fait qu’il avait un nouveau projet pour son fils - qui comble du luxe - l’éloignerait de ce misérable esclave infirme. Avec un peu de chance, il l’aurait même oublié à son retour.
L’avantage incontestable de cette politique expansionniste menée par le Roi était sans nul doute cet enchainement de guerres et de batailles qui ne pouvait que profiter à son fils. Car s’il Alduis excellait bien dans un domaine, c’était celui de l’art de la guerre.
La fourchette de son fils se suspendit pourtant dans les airs à cette évocation. Coldris secoua lentement la tête, les yeux clos, sans dire un mot. Son silence était équivoque. Il le comprendrait. Combien de fois lui avait-il rabâcher que les attaches nuisaient au discernement et au bon exercice de son pouvoir quel qu’il soit ? N’avait-il toujours pas compris la leçon après vingt et un ans ?
Mais surtout, ne lui avait-il pas vendu son engagement dans l’armée comme un avantage ? Il n’était pourtant que Lieutenant. Autant dire que l’échelle comportait encore plusieurs paliers avant de pouvoir atteindre le sommet et obtenir ainsi une quelconque influence. Il n’était donc pas question de rester oisivement à Braktenn pour sodomiser ce méprisable esclave infirme dans un obscure recoin de l’église Saint Eustache…
Pas temps qu’il n’aurait pas d’héritier.
Ce qui le ramena à sa propre enfance. Cette année qui venait de s’ajouter n’était-elle pas après tout le moment d’effectuer une rapide appréciation du chemin parcouru ?
- Parce que tout option imparfaite que tu sois, tu restes malgré tout mon fils. Légitime.
Coldris esquissa un sourire le toisant de son regard à la fois sévère et paternel. Il en tirerait les conclusions qu’il voudrait après tout…
- Oh mais je suis sans doute déjà grand-père ! Ce n’était pas cela qui m’intéresse voyons !
Il s’essuya lentement le coin de la bouche, teintant de pourpre sa blanche serviette. Il posa ses coudes sur la table et entrelaça ses doigts.
- Tu ne connais de ton aïeul que les bribes que j’ai partagé avec toi.
Autant dire… Pas grand-chose, si ce n’était qu’il était un nobliau de province sans grande envergure.
- Mon père, commença-t-il sans le lâcher de son regard de rapace a eu trois femmes. Une flopée de gosses. Un contingent d’héritiers dont il n’avait que faire si ce n’était se frotter les mains d’un rire gras en les regardant se battre pour un quignon de pain jeté aux chiens du bout de la tablée.
Littéralement.
J’étais l’avant-dernier. Je m’estimais heureux les jours où je réussissais à dormir le ventre plein. Ce que préférait ton grand-père, c’était de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière, et nous regarder courir, hagards, avant de nous entretuer dans l’espoir d’obtenir une miette infime de son misérable héritage.
Quasi littéralement. Enfin pour certains.
Et tout cela, ce n’était que l’une des gouttes de l’océan qui avait formé son histoire.
Alors oui, je t’aime Alduis. conclut-il en souriant sévèrement.
Ses prunelles toujours solidement ferrées dans les siennes, ne le le quittaient pas malgré la suite d'obstacles qui se trouvait sur leurs passages.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Tout ça manquait de sel. Pour tout dire, ça faisait quatre jours qu'on lui servait du beurre doux ! Il avait du mal à s'y faire. Avec un peu de chance, Coldris voudrait juste sa petite cargaison spéciale et le laisserait repartir tranquillement vers la fureur des flots. Le pire peut-être, dans l'affaire, c'était qu'il avait du prendre un cheval pour venir du côté de Braktenn. Pas question de passer plus de temps que nécessaire sur terre.
Non, huit jours de voyage, loin de la mer... il fallait au contraire que le paternel ait une bonne raison de lui faire endurer une telle épreuve.
Il piqua les flancs du cheval, comme si la pauvre bête pouvait encore tenir le train d'enfer qu'il lui avait imposé. Elle soufflait ses poumons sur chaque passant croisé, les naseaux écumants. C'est à peine si elle eut un vague sursaut d'énergie à la sollicitation. Il fallait dire qu'elle était chargée aussi : deux caisses de bois ferrées, en plus du cavalier l’appesantissait depuis le début du voyage. Et puis, c'était sans compter sur la fatigue engendrée par la température hivernale. Homme et bête exhalaient des soupirs dans l'air froid, gros nuages de voyageurs épuisés.
- Maudite saison, pesta le corsaire en passant les grilles du domaine.
Il faisait déjà nuit, bien sûr, et le cavalier éclairait sa route d'une lanterne moins vaillante qu'inutile. Pour être déjà venu, une ou deux fois, il se dirigea en "habitué" du côté des écuries. Là, il réveilla sans ménagement un domestique un peu surpris, pour qu'il s'occupe du cheval.
Avec son oeil unique et toute la noirceur de son vêtement, Sarkeris faisait certainement peur à voir. Le serviteur balbutia quelque chose sur le maître qui avait un invité. Le fils bâtard écarta d'une main impatiente la moindre opposition. Il s'empara du mystérieux chargement et sans même secouer un peu ses bottes et son manteau, il entra dans la demeure.
Le maître des lieux ne serait pas difficile à trouver, s'il "recevait" : la salle-à-manger, un salon, le bureau éventuellement. A moins que ce ne soit de la compagnie galante, auquel cas, Sarkeris ne se gênerait pour pousser jusqu'à la chambre.
Il n'eut pas besoin d'aller jusque là. Passé par les communs, Sarkeris arriva bientôt aux pièces de réception. Il lui suffit alors de suivre un serviteur (ou un esclave, peu importe) portant un alléchant dessert, jusque dans la grande salle à manger. Interrompre une conversation, un repas, un combat, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. On ne s’embarrassait pas des usages, sur le pont d'un bateau. Sarkeris ne comptait pas faire davantage de manières pour s'introduire dans un château.
Quand le serviteur devant lui se rendit compte qu'il était suivi, c'était trop tard, Sarkeris était déjà dans la place, et posait sur la table les deux lourdes caisses.
- C'est l'heure du champagne, Coldris ! attaqua-t-il d'emblée. Et du vrai. De France.
Pas de salut pour le paternel, juste un regard éborgné et direct. Puis une courbette impertinente pour l'invité.
- Salutations, triste sire ! Vous pouvez quitter les lieux, nous avons des choses importantes à débattre, le ministre et moi.
Non, huit jours de voyage, loin de la mer... il fallait au contraire que le paternel ait une bonne raison de lui faire endurer une telle épreuve.
Il piqua les flancs du cheval, comme si la pauvre bête pouvait encore tenir le train d'enfer qu'il lui avait imposé. Elle soufflait ses poumons sur chaque passant croisé, les naseaux écumants. C'est à peine si elle eut un vague sursaut d'énergie à la sollicitation. Il fallait dire qu'elle était chargée aussi : deux caisses de bois ferrées, en plus du cavalier l’appesantissait depuis le début du voyage. Et puis, c'était sans compter sur la fatigue engendrée par la température hivernale. Homme et bête exhalaient des soupirs dans l'air froid, gros nuages de voyageurs épuisés.
- Maudite saison, pesta le corsaire en passant les grilles du domaine.
Il faisait déjà nuit, bien sûr, et le cavalier éclairait sa route d'une lanterne moins vaillante qu'inutile. Pour être déjà venu, une ou deux fois, il se dirigea en "habitué" du côté des écuries. Là, il réveilla sans ménagement un domestique un peu surpris, pour qu'il s'occupe du cheval.
Avec son oeil unique et toute la noirceur de son vêtement, Sarkeris faisait certainement peur à voir. Le serviteur balbutia quelque chose sur le maître qui avait un invité. Le fils bâtard écarta d'une main impatiente la moindre opposition. Il s'empara du mystérieux chargement et sans même secouer un peu ses bottes et son manteau, il entra dans la demeure.
Le maître des lieux ne serait pas difficile à trouver, s'il "recevait" : la salle-à-manger, un salon, le bureau éventuellement. A moins que ce ne soit de la compagnie galante, auquel cas, Sarkeris ne se gênerait pour pousser jusqu'à la chambre.
Il n'eut pas besoin d'aller jusque là. Passé par les communs, Sarkeris arriva bientôt aux pièces de réception. Il lui suffit alors de suivre un serviteur (ou un esclave, peu importe) portant un alléchant dessert, jusque dans la grande salle à manger. Interrompre une conversation, un repas, un combat, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. On ne s’embarrassait pas des usages, sur le pont d'un bateau. Sarkeris ne comptait pas faire davantage de manières pour s'introduire dans un château.
Quand le serviteur devant lui se rendit compte qu'il était suivi, c'était trop tard, Sarkeris était déjà dans la place, et posait sur la table les deux lourdes caisses.
- C'est l'heure du champagne, Coldris ! attaqua-t-il d'emblée. Et du vrai. De France.
Pas de salut pour le paternel, juste un regard éborgné et direct. Puis une courbette impertinente pour l'invité.
- Salutations, triste sire ! Vous pouvez quitter les lieux, nous avons des choses importantes à débattre, le ministre et moi.
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Ce n'était pas parce qu'Alduis n'aimait pas l'alcool qu'il refusait d'y toucher. Au contraire, boire apportait une certaine sensation euphorisante. On oubliait les problèmes, les dures lois de la vie, durant quelques heures. Mais tout cela pour quoi ? Pour que tout revienne plus vite et plus fort ensuite, quand les effets s'étaient dissipés. A quoi cela servait-il, alors, de tenter de donner à la vie des nuances de rose quand, dans tous les cas, ce n'était que recouvrir une épaisse couche de crasse ? Comportement puéril.
Il était un soldat. Les soldats ne buvaient pas. Les soldats conservaient précieusement leurs réflexes. Il préférait rester maître de ses facultés mentales, surtout face à un homme comme son père.
- Il n'y a que les faibles pour se résigner sans opposer de résistance. Et les impatients ne sont rien d'autres que des résignés optimistes.
Alduis ne put réprimer son sourire de lui venait aux lèvres. Un sourire qui disparut vite, aussi vite qu'il était apparu, éclair fugace et carnassier :
- Et les optimistes sont des idiots.
On pouvait lui reprocher ce que l'on voulait, il n'était pas idiot. Coldris but une gorgée du vin. Alduis sourit de nouveau, sans baisser les yeux, de son sourire provoquant. Il n'avait bien sûr pas pu retenir son mouvement d'arrêt à l'évocation de la prochaine campagne mais cela ne dura pas. Alors c'était là le plan de son père ? Pour l'éloigner d'Alexandre – il ne fallait pas être dupe, là était une de ses motivations premières – il allait l'envoyer au milieu des soldats ? Tous ces soldats, musclés, bien bâtis, tous ces corps d'athlètes, qui faisaient vriller son estomac, qui ouvraient malgré lui les vannes du désir ? Alduis eut un nouveau bref sourire, qui releva à peine les coins de sa bouche, ou si rapidement que ce fut à peine visible.
Oh oui, Coldris aurait eu tellement plus d'intérêt, si c'était son pouvoir qui comptait tant, à le remplacer, lui, ce chien désobéissant. Alors pourquoi ne le faisait-il pas ? Pourquoi ne prenait-il pas un chien qui aboyait moins ? Ces questions dont il n'avait pas les réponses, ces questions qui le laissaient indécis.
Les mots tombèrent pourtant, coupants, accompagnés de ce regard indéfinissable, mélange entre sévérité et … une sorte de douceur. Bien cachée, mais présente malgré tout.
- Parce que toute option imparfaite que tu sois, tu restes malgré tout mon fils. Légitime.
Alduis ne bougea pas. Il plongea ses yeux au fond de ceux de son père pour le fixer. Pour aller à la recherche de cette intangible lueur qui flottait au fond, tout au fond, de ses prunelles. Et qu'il ne voyait pas souvent.
Il était son fils.
Comme Coldris était son père.
Même s'il n'avait pas voulu de lui comme enfant, même s'il l'avait remplacé par un de ses bâtards, même s'il l'avait déshérité... Malgré tout cela, Alduis serait resté son fils. Coldris était aussi coincé que lui : ils étaient liés, malgré eux, qu'ils le veuillent ou non, par les seuls liens qui restaient gravés dans la pierre, de sa naissance et au-delà de la mort : la paternité.
Son sang coulait dans ses veines.
Il avait les mêmes yeux bleus que lui.
C'était ainsi.
Un jour, il pourrait bien lui prendre l'envie de le bannir de la famille, peut-être. Après tout. Mais physiquement, mais génétiquement, il ne pourrait rien faire pour y changer. Cette volonté que prisait Coldris ne pourrait rien y changer, la Mort elle-même ne pourrait rien y changer. Il pourrait faire ce qu'il voulait, Alduis serait toujours quelque part. Même quand il ne voudrait plus de lui.
Quant à son grand-père, non, effectivement, il ne savait pas grand chose de cet homme. Il ne s'en portait pas plus mal. L'enfance du père était un territoire inconnu du fils. Pourtant, il engregea soigneusement les informations que Coldris lui délivra alors. Non pas parce qu'elle le touchait directement, mais parce que ne disait-on pas qu'il fallait connaître son ennemi ? Écouter et retenir. Ressortir plus tard, au bon moment, pour frapper fort et juste.
- Alors oui, je t'aime Alduis.
Le sourire d'Alduis déchira son visage en deux, ce genre de sourires qu'il avait davantage pour ses proies habituellement... Mais ce soir, son père ne lui semblait plus aussi dangereux.
- Vous m'en voyez ravi. Après tout, tant mieux pour vous ! C'est une position compliquée, d'avoir envie d'étriper l'homme à qui vous devez la vie, vous savez. Mais si mon grand-père était comme vous le décrivez, eh bien... vous savez de quoi je parle. N'est-ce pas, père ?
Il avait appuyé ses mains à plat sur la table, s'était redressé imperceptiblement sans lâcher des yeux Coldris, ces mêmes yeux bleus que les siens. Ce fut alors qu'un esclave entra, suivi d'un homme qui avait les vêtements aussi sombres que ceux d'Alduis étaient blancs. Un homme qui, sans saluer ni l'un ni l'autre, déposait sur la table encombrée de plats, deux caisses.
Après une annonce franche pour Coldris, l'homme se tourna vers lui et lui adressa une courbette ironique, en le... congédiant ? Pour qui se prenait-il, celui-là ? Il le toisa de la tête aux pieds, sans le moins du monde cacher son mépris, toujours appuyer paumes à plat sur la table. Il ne répondit pas, pas plus qu'il ne fit un geste pour sortir.
Son sourire revenant danser sur ses lèvres, il se concentra à nouveau sur son père, tête légèrement inclinée sur le côté, tout en s'installant de nouveau dans la chaise. Il piocha un fruit sec dans l'une des coupelles à disposition et se rejeta contre le dossier de la chaise, pour mettre les pieds sur la table et enfourner le raisin sec dans sa bouche, avec toute la nonchalance du monde. Il remarqua en mâchant précautionneusement :
- Vous recevez souvent des clowns dans ce genre-là ? Tout en osant me reprocher d'arriver en retard... Mais soit !
Sans prévenir, il sauta presque de sa chaise.
- Je vous souhaiterais bien une bonne fin de soirée, mais je crains que cela ne soit pas sincère. Je préfère m'en abstenir.
Et il s'apprêta à faire demi-tour, sans plus de cérémonie.
Il était un soldat. Les soldats ne buvaient pas. Les soldats conservaient précieusement leurs réflexes. Il préférait rester maître de ses facultés mentales, surtout face à un homme comme son père.
- Il n'y a que les faibles pour se résigner sans opposer de résistance. Et les impatients ne sont rien d'autres que des résignés optimistes.
Alduis ne put réprimer son sourire de lui venait aux lèvres. Un sourire qui disparut vite, aussi vite qu'il était apparu, éclair fugace et carnassier :
- Et les optimistes sont des idiots.
On pouvait lui reprocher ce que l'on voulait, il n'était pas idiot. Coldris but une gorgée du vin. Alduis sourit de nouveau, sans baisser les yeux, de son sourire provoquant. Il n'avait bien sûr pas pu retenir son mouvement d'arrêt à l'évocation de la prochaine campagne mais cela ne dura pas. Alors c'était là le plan de son père ? Pour l'éloigner d'Alexandre – il ne fallait pas être dupe, là était une de ses motivations premières – il allait l'envoyer au milieu des soldats ? Tous ces soldats, musclés, bien bâtis, tous ces corps d'athlètes, qui faisaient vriller son estomac, qui ouvraient malgré lui les vannes du désir ? Alduis eut un nouveau bref sourire, qui releva à peine les coins de sa bouche, ou si rapidement que ce fut à peine visible.
Oh oui, Coldris aurait eu tellement plus d'intérêt, si c'était son pouvoir qui comptait tant, à le remplacer, lui, ce chien désobéissant. Alors pourquoi ne le faisait-il pas ? Pourquoi ne prenait-il pas un chien qui aboyait moins ? Ces questions dont il n'avait pas les réponses, ces questions qui le laissaient indécis.
Puisque je ne suis pas le fils que vous voulez...
Les mots tombèrent pourtant, coupants, accompagnés de ce regard indéfinissable, mélange entre sévérité et … une sorte de douceur. Bien cachée, mais présente malgré tout.
- Parce que toute option imparfaite que tu sois, tu restes malgré tout mon fils. Légitime.
Alduis ne bougea pas. Il plongea ses yeux au fond de ceux de son père pour le fixer. Pour aller à la recherche de cette intangible lueur qui flottait au fond, tout au fond, de ses prunelles. Et qu'il ne voyait pas souvent.
Il était son fils.
Comme Coldris était son père.
Même s'il n'avait pas voulu de lui comme enfant, même s'il l'avait remplacé par un de ses bâtards, même s'il l'avait déshérité... Malgré tout cela, Alduis serait resté son fils. Coldris était aussi coincé que lui : ils étaient liés, malgré eux, qu'ils le veuillent ou non, par les seuls liens qui restaient gravés dans la pierre, de sa naissance et au-delà de la mort : la paternité.
Je suis votre fils.
Vous êtes mon père.
Et vous n'avez pas plus le loisir d'ignorer cela que moi.
Vous êtes mon père.
Et vous n'avez pas plus le loisir d'ignorer cela que moi.
Son sang coulait dans ses veines.
Il avait les mêmes yeux bleus que lui.
C'était ainsi.
Un jour, il pourrait bien lui prendre l'envie de le bannir de la famille, peut-être. Après tout. Mais physiquement, mais génétiquement, il ne pourrait rien faire pour y changer. Cette volonté que prisait Coldris ne pourrait rien y changer, la Mort elle-même ne pourrait rien y changer. Il pourrait faire ce qu'il voulait, Alduis serait toujours quelque part. Même quand il ne voudrait plus de lui.
Quant à son grand-père, non, effectivement, il ne savait pas grand chose de cet homme. Il ne s'en portait pas plus mal. L'enfance du père était un territoire inconnu du fils. Pourtant, il engregea soigneusement les informations que Coldris lui délivra alors. Non pas parce qu'elle le touchait directement, mais parce que ne disait-on pas qu'il fallait connaître son ennemi ? Écouter et retenir. Ressortir plus tard, au bon moment, pour frapper fort et juste.
- Alors oui, je t'aime Alduis.
Le sourire d'Alduis déchira son visage en deux, ce genre de sourires qu'il avait davantage pour ses proies habituellement... Mais ce soir, son père ne lui semblait plus aussi dangereux.
- Vous m'en voyez ravi. Après tout, tant mieux pour vous ! C'est une position compliquée, d'avoir envie d'étriper l'homme à qui vous devez la vie, vous savez. Mais si mon grand-père était comme vous le décrivez, eh bien... vous savez de quoi je parle. N'est-ce pas, père ?
Il avait appuyé ses mains à plat sur la table, s'était redressé imperceptiblement sans lâcher des yeux Coldris, ces mêmes yeux bleus que les siens. Ce fut alors qu'un esclave entra, suivi d'un homme qui avait les vêtements aussi sombres que ceux d'Alduis étaient blancs. Un homme qui, sans saluer ni l'un ni l'autre, déposait sur la table encombrée de plats, deux caisses.
Après une annonce franche pour Coldris, l'homme se tourna vers lui et lui adressa une courbette ironique, en le... congédiant ? Pour qui se prenait-il, celui-là ? Il le toisa de la tête aux pieds, sans le moins du monde cacher son mépris, toujours appuyer paumes à plat sur la table. Il ne répondit pas, pas plus qu'il ne fit un geste pour sortir.
Son sourire revenant danser sur ses lèvres, il se concentra à nouveau sur son père, tête légèrement inclinée sur le côté, tout en s'installant de nouveau dans la chaise. Il piocha un fruit sec dans l'une des coupelles à disposition et se rejeta contre le dossier de la chaise, pour mettre les pieds sur la table et enfourner le raisin sec dans sa bouche, avec toute la nonchalance du monde. Il remarqua en mâchant précautionneusement :
- Vous recevez souvent des clowns dans ce genre-là ? Tout en osant me reprocher d'arriver en retard... Mais soit !
Sans prévenir, il sauta presque de sa chaise.
- Je vous souhaiterais bien une bonne fin de soirée, mais je crains que cela ne soit pas sincère. Je préfère m'en abstenir.
Et il s'apprêta à faire demi-tour, sans plus de cérémonie.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Les optimistes étaient des idiots. Exactement. Coldris eut un rictus amusé avant de se délecter d’une nouvelle bouchée. Alduis avait au moins de la mémoire. Dommage qu’il ne sache s'en servir que dans l’unique et déplorable but de provoquer. Il ne se donna pas la peine de faire le moindre commentaire et poursuivit son discours.
Le mariage. La guerre. L’héritier.
Voilà somme toute à quoi se résumer ses propos avant qu’entre deux cailles rôties au miel il ne partage avec lui, une brève page de son histoire personnelle mettant en lumière sa propre relation avec Coldris de Fromart père. Car oui, tous ses fils avaient repris son nom. Tous sans exception. L'un pouvait aisément remplacer l’autre et chacun d’entre eux portaient son sang. Alors pourquoi se fatiguer à leur trouver un prénom différent ? Alduis pouvait s'estimer heureux, il n'avait jamais été affamé et quoi qu'il en dise - ou en pense - il avait toujours existé aux yeux de son père, lui. Car les pires remontrances étaient bien la preuve de son existence, non ? Quelque part, au fond de lui, il aimait son fils. A sa cruelle façon.
A sa réplique qui avait tout d'une volonté de parricide affiché et affirmé, les commissures des lèvres de Coldris s'étirèrent encore et encore, jusqu’à atteindre ses oreilles, jusqu’à dévoiler ses canines et il se mit à rire. Froidement. Glacialement. Un rire que se répercuta avec écho aux quatre coins de l’imposante salle à manger de réception. Un rire qui fit frémir chacun des esclaves présents, tandis qu’à la lueur vacillante des candélabres, son ombre maline semblait envelopper la pièce de toute sa grandeur.
Oh Alduis… Si tu savais…
Il ne s’arrêta que lorsque le son sourd des caisses de bois posées sur la table firent trembler les verres. Il leva aussitôt son regard de glace pour y découvrir celui du borgne.
- Sarkeris ! lança-t-il avec une jovialité toute retrouvée en ouvrant les bras - Par tous les diables! Je n’espérais plus te voir pour mon anniversaire ! Quelle dommage que tu ais raté le début des festivités au lupanar.
Mais déjà Alduis, était là à faire des siennes dans une arrogance des plus déplacée.
- Allons mon fils, voilà qui est fort mesquin de ta part de t’adresser ainsi à ton frère.
Ainsi furent effectuées les présentations. Nul n’était besoin d'en dire plus à ce sujet aussi, aussi Coldris reprit-il d'une voix tranchante
- Je ne crois pas t’avoir autorisé à quitter mon repas d'anniversaire, Alduis. Et certainement pas maintenant que ton frère viens d’arriver.
Il avait parlé de cette voix lente et glaciale qui laissait planer un juste silence de plomb entre chaque mot, le temps que ceux-ci pénètrent profondément dans la chair. Il était évident que cela ne souffrait d’aucun refus. Considérant le sujet clos, il reporta son attention sur les caisses en bois. Du champagne français.
Il l'avait attendu avec impatience.
Enfin il était là.
Coldris indiqua une place et fit signe à un esclave de mettre le couvert d'un geste sec.
- Ne reste pas debout et prend donc place, le dessert va justement être servi et j’ai hâte d’ouvrir l’une de ces bouteilles !
Son bâtard préféré était là ! Enfin ! De tout son cheptel, il était clairement le plus Fromart de tous… il l’avait fait revenir à la capitale pour une raison bien précise (outre sa commande spéciale). Il le laissa s'installer et reprit aussitôt.
- Vois-tu Sarkeris, ton frère était justement en train de me faire part de son envie de m'éventrer, juste avant que tu n'arrives.
Un petit rictus étrange se dessina au coin de sa lèvre mais la lueur au fond de ses yeux ne pouvaient guère tromper qui que ce soit. Il se tourna vers son premier né.
- Tu te trompes Alduis. Je n'ai jamais voulu tuer ton grand-père. Je n'ai jamais voulu de ses misérables terres sans attrait que tous s’arrachaient.
Non.
Je voulais plus.
Bien plus.
Pour pouvoir l’écraser. lentement ses poings posés à même la table se fermèrent Mais puisque tu tiens tant à vouloir répandre mes boyaux sur le sol, je t'en prie, fais donc.
Et il fit glisser son couteau le long de l'imposante tablée. Il resta ainsi quelques fort longues secondes avant de déclarer sobrement, sans lâcher Alduis des yeux :
- Bienvenue à Fromart, mon fils.
Un large sourire découvrit ses canines acérés. Sarkeris était là. Lui au moins savait reconnaître à qui il devait la vie. Oh bien sûr, il se doutait bien qu’il n'était pas particulièrement ravi de quitter son rafiot pour les rues fangeuses et puantes de Braktenn mais il saurait apprécier les petits et grands plaisirs dont regorgeait la capitale de puissant empire monbrinien. Et si la nostalgie lui prenait, il n’aurait qu’à faire une promenade sur le port où les relents des viscères de poissons se mélangeaient allégrement à ceux du bois pourris par l'humidité.
Le mariage. La guerre. L’héritier.
Voilà somme toute à quoi se résumer ses propos avant qu’entre deux cailles rôties au miel il ne partage avec lui, une brève page de son histoire personnelle mettant en lumière sa propre relation avec Coldris de Fromart père. Car oui, tous ses fils avaient repris son nom. Tous sans exception. L'un pouvait aisément remplacer l’autre et chacun d’entre eux portaient son sang. Alors pourquoi se fatiguer à leur trouver un prénom différent ? Alduis pouvait s'estimer heureux, il n'avait jamais été affamé et quoi qu'il en dise - ou en pense - il avait toujours existé aux yeux de son père, lui. Car les pires remontrances étaient bien la preuve de son existence, non ? Quelque part, au fond de lui, il aimait son fils. A sa cruelle façon.
A sa réplique qui avait tout d'une volonté de parricide affiché et affirmé, les commissures des lèvres de Coldris s'étirèrent encore et encore, jusqu’à atteindre ses oreilles, jusqu’à dévoiler ses canines et il se mit à rire. Froidement. Glacialement. Un rire que se répercuta avec écho aux quatre coins de l’imposante salle à manger de réception. Un rire qui fit frémir chacun des esclaves présents, tandis qu’à la lueur vacillante des candélabres, son ombre maline semblait envelopper la pièce de toute sa grandeur.
Oh Alduis… Si tu savais…
Il ne s’arrêta que lorsque le son sourd des caisses de bois posées sur la table firent trembler les verres. Il leva aussitôt son regard de glace pour y découvrir celui du borgne.
- Sarkeris ! lança-t-il avec une jovialité toute retrouvée en ouvrant les bras - Par tous les diables! Je n’espérais plus te voir pour mon anniversaire ! Quelle dommage que tu ais raté le début des festivités au lupanar.
Mais déjà Alduis, était là à faire des siennes dans une arrogance des plus déplacée.
- Allons mon fils, voilà qui est fort mesquin de ta part de t’adresser ainsi à ton frère.
Ainsi furent effectuées les présentations. Nul n’était besoin d'en dire plus à ce sujet aussi, aussi Coldris reprit-il d'une voix tranchante
- Je ne crois pas t’avoir autorisé à quitter mon repas d'anniversaire, Alduis. Et certainement pas maintenant que ton frère viens d’arriver.
Il avait parlé de cette voix lente et glaciale qui laissait planer un juste silence de plomb entre chaque mot, le temps que ceux-ci pénètrent profondément dans la chair. Il était évident que cela ne souffrait d’aucun refus. Considérant le sujet clos, il reporta son attention sur les caisses en bois. Du champagne français.
Il l'avait attendu avec impatience.
Enfin il était là.
Coldris indiqua une place et fit signe à un esclave de mettre le couvert d'un geste sec.
- Ne reste pas debout et prend donc place, le dessert va justement être servi et j’ai hâte d’ouvrir l’une de ces bouteilles !
Son bâtard préféré était là ! Enfin ! De tout son cheptel, il était clairement le plus Fromart de tous… il l’avait fait revenir à la capitale pour une raison bien précise (outre sa commande spéciale). Il le laissa s'installer et reprit aussitôt.
- Vois-tu Sarkeris, ton frère était justement en train de me faire part de son envie de m'éventrer, juste avant que tu n'arrives.
Un petit rictus étrange se dessina au coin de sa lèvre mais la lueur au fond de ses yeux ne pouvaient guère tromper qui que ce soit. Il se tourna vers son premier né.
- Tu te trompes Alduis. Je n'ai jamais voulu tuer ton grand-père. Je n'ai jamais voulu de ses misérables terres sans attrait que tous s’arrachaient.
Non.
Je voulais plus.
Bien plus.
Pour pouvoir l’écraser. lentement ses poings posés à même la table se fermèrent Mais puisque tu tiens tant à vouloir répandre mes boyaux sur le sol, je t'en prie, fais donc.
Et il fit glisser son couteau le long de l'imposante tablée. Il resta ainsi quelques fort longues secondes avant de déclarer sobrement, sans lâcher Alduis des yeux :
- Bienvenue à Fromart, mon fils.
Un large sourire découvrit ses canines acérés. Sarkeris était là. Lui au moins savait reconnaître à qui il devait la vie. Oh bien sûr, il se doutait bien qu’il n'était pas particulièrement ravi de quitter son rafiot pour les rues fangeuses et puantes de Braktenn mais il saurait apprécier les petits et grands plaisirs dont regorgeait la capitale de puissant empire monbrinien. Et si la nostalgie lui prenait, il n’aurait qu’à faire une promenade sur le port où les relents des viscères de poissons se mélangeaient allégrement à ceux du bois pourris par l'humidité.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
- Sarkeris ! lança-t-il avec une jovialité toute retrouvée en ouvrant les bras - Par tous les diables ! Je n’espérais plus te voir pour mon anniversaire ! Quelle dommage que tu ais raté le début des festivités au lupanar.
L’accueil de Coldris attira l’attention de Sarkeris vers lui avant que le corsaire de voie la réaction d’Alduis. D’ailleurs, à partir du moment, où il lui avait gentiment dit de débarrasser le plancher, il était évident, que le zigoto blond du bout de la table dégagerait sans plus tarder.
- Anniversaire ! Mais si j’avais su je t’aurai apporté un cadeau ! répliqua Sarkeris en sortant l’une des fameuses bouteilles de sa caisse. Dommage pour le lupanar. J’irai y faire un tour plus tard, de toute façon. Il y a certainement des nouveautés depuis la d…
- Vous recevez souvent des clowns dans ce genre-là ? Tout en osant me reprocher d'arriver en retard... Mais soit !
Quoi ? le freluquet n’était pas parti ? L’instant de surprise passé, Sarkeris s’assombrit. Pour qui se prenait-il celui-là ? Alors qu’Alduis s’en allait, le corsaire se retrouva à lui barrer le chemin, une main sur l’épaule.
- Tu te crois où, mon ange ?
L’ange en question n’avait pas l’air enchanté d’être ainsi pris à parti, et l’espace d’une demi-seconde, Sarkeris sentit le doux parfum de l’envie de meurtre dans l’air électrique qui les séparaient. Mais, quelque part dans l’espace sonore de la salle, le mot « frère » sonna, avec une tonalité toute coldrisienne. Sarkeris le saisit au vol, et le prénom qui suivit avec. Sa poigne menaçante sur l’épaule d’Alduis, se détendit.
- Alduis, donc.
Ce fut tout, il tourna les talons et alla prendre place à table, presque comme s’il ne s’était rien passé. Presque. Car en s’asseyant, il se permit une seule petite remarque, d’une neutralité stupéfiante et absolument équivoque :
- Voilà donc l’homme qui terrorise les terres quand je tourmente les mers.
Un coup d’œil brillant à Alduis, et il piqua un couteau dans un bout de pain, avant de reporter son attention sur Coldris.
- Vois-tu Sarkeris, ton frère était justement en train de me faire part de son envie de m'éventrer, juste avant que tu n'arrives.
- Drôle d’idée.
Et il mordit dans le pain, en observant le père et le fils légitime se lyncher verbalement. De la part de Coldris, cela ne le surprenait pas. Cet homme était tout simplement à double tranchant, quoi qu’il dise, il y avait quelque chose à comprendre entre les mots, les lignes. Même quand il disait franchement ce qu’il voulait, il y avait toujours, quelque part, une raison supérieure, qui motivait cette franchise. Qu’en était-il du fameux Alduis ? dont il entendait souvent parler, à quai. Allait-il prendre ce couteau et follement étriper son père. Ce serait une grave erreur de le faire alors que lui Sarkeris, se tenait là, entre les deux.
Et puis, il en eut assez, une fois qu’il eut terminé son morceau de pain. D’abord, on ne parlait pas de lui. Est-ce qu’il n’était pas assez imposant ? Et puis, franchement, il n’en avait rien à faire des dessert après un voyage qu’il venait d’accomplir !
- Où sont les poulardes ?! les gigots ? les rôtis et les pâtés ! s’écria-t-il soudainement.
Les esclaves dans l’ombre, sursautèrent.
- Allez ! j’ai faim !
L’accueil de Coldris attira l’attention de Sarkeris vers lui avant que le corsaire de voie la réaction d’Alduis. D’ailleurs, à partir du moment, où il lui avait gentiment dit de débarrasser le plancher, il était évident, que le zigoto blond du bout de la table dégagerait sans plus tarder.
- Anniversaire ! Mais si j’avais su je t’aurai apporté un cadeau ! répliqua Sarkeris en sortant l’une des fameuses bouteilles de sa caisse. Dommage pour le lupanar. J’irai y faire un tour plus tard, de toute façon. Il y a certainement des nouveautés depuis la d…
- Vous recevez souvent des clowns dans ce genre-là ? Tout en osant me reprocher d'arriver en retard... Mais soit !
Quoi ? le freluquet n’était pas parti ? L’instant de surprise passé, Sarkeris s’assombrit. Pour qui se prenait-il celui-là ? Alors qu’Alduis s’en allait, le corsaire se retrouva à lui barrer le chemin, une main sur l’épaule.
- Tu te crois où, mon ange ?
L’ange en question n’avait pas l’air enchanté d’être ainsi pris à parti, et l’espace d’une demi-seconde, Sarkeris sentit le doux parfum de l’envie de meurtre dans l’air électrique qui les séparaient. Mais, quelque part dans l’espace sonore de la salle, le mot « frère » sonna, avec une tonalité toute coldrisienne. Sarkeris le saisit au vol, et le prénom qui suivit avec. Sa poigne menaçante sur l’épaule d’Alduis, se détendit.
- Alduis, donc.
Ce fut tout, il tourna les talons et alla prendre place à table, presque comme s’il ne s’était rien passé. Presque. Car en s’asseyant, il se permit une seule petite remarque, d’une neutralité stupéfiante et absolument équivoque :
- Voilà donc l’homme qui terrorise les terres quand je tourmente les mers.
Un coup d’œil brillant à Alduis, et il piqua un couteau dans un bout de pain, avant de reporter son attention sur Coldris.
- Vois-tu Sarkeris, ton frère était justement en train de me faire part de son envie de m'éventrer, juste avant que tu n'arrives.
- Drôle d’idée.
Et il mordit dans le pain, en observant le père et le fils légitime se lyncher verbalement. De la part de Coldris, cela ne le surprenait pas. Cet homme était tout simplement à double tranchant, quoi qu’il dise, il y avait quelque chose à comprendre entre les mots, les lignes. Même quand il disait franchement ce qu’il voulait, il y avait toujours, quelque part, une raison supérieure, qui motivait cette franchise. Qu’en était-il du fameux Alduis ? dont il entendait souvent parler, à quai. Allait-il prendre ce couteau et follement étriper son père. Ce serait une grave erreur de le faire alors que lui Sarkeris, se tenait là, entre les deux.
Et puis, il en eut assez, une fois qu’il eut terminé son morceau de pain. D’abord, on ne parlait pas de lui. Est-ce qu’il n’était pas assez imposant ? Et puis, franchement, il n’en avait rien à faire des dessert après un voyage qu’il venait d’accomplir !
- Où sont les poulardes ?! les gigots ? les rôtis et les pâtés ! s’écria-t-il soudainement.
Les esclaves dans l’ombre, sursautèrent.
- Allez ! j’ai faim !
Sarkeris- Corsaire
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Le sang d'Alduis bouillonnait sous la surface de sa peau, conséquence inévitable de sa fureur contenue, mêlée à cette infime angoisse qui demeurait blottie au creux de son ventre. Il aurait aimé pouvoir lui ouvrir le ventre, pouvoir disperser ses boyaux sur le sol, profaner son corps sans regret.
Et en réponse de cela, son père riait. D'un grand rire de prédateur, glaçant, déchirant le silence électrique sous la tension qui émanait d'Alduis et faisant se dresser les poils sur ses bras. Ce rire ne semblait ne jamais devoir s'arrêter ... Du moins, c'était l'impression qu'il donnait, s'il n'avait pas été interrompu par l'entrée de cet asticot.
Coldris changea d'attitude de tout au tout, sans la moindre transition, en ouvrant les bras comme on salue un vieil ami. La seule évocation du Lupanar suffit à faire serrer poings et mâchoires à Alduis, alors que le guignol sorti de nulle part répondait. On ne s'occupait plus de lui, il pouvait bien partir. Si son père appréciait la compagnie de ce ... clown.
Clown qui lui barra la route aussitôt, main pesante sur son épaule. Alduis ne cilla pas. Il ne laissa rien deviner des émotions qui s'agitaient au fond de ses entrailles. Il se contenta de toiser son interlocuteur, des pieds à la tête, et de répondre sans se démonter :
- Je pourrais te retourner la question, mon chou.
Coldris intervint alors. Alduis se tourna brièvement vers lui, revint vers le guignol en face de lui, et s'y arrêta quelques secondes. La prise sur son épaule se desserra, signe que son interlocuteur — son demi-frère donc — l'analysait lui aussi.
En un éclair, Alduis l'évalua de pied en cape. Condition physique parfaite. Borgne, champ visuel diminué en conséquence, angle mort sur la gauche, et par conséquent, angle de frappe idéal. Les vêtements noirs, signe d'une certaine austérité, mais aussi d'une fierté sûre — à la manière de serrer son épaule. Visage relativement neutre, inflexibilité dans le regard, le genre de ceux qui agissent et réfléchissent ensuite. Alduis sourit, recula pour se dégager de sa poigne — impressionnant ce que l'on pouvait savoir en regardant un homme — et s'inclina ironiquement, comme seul lui savait le faire quand on en déduisit son prénom :
- Lui-même. Et donc, cher frère, comment dois-je t'appeler ?
Un esclave vint mettre un troisième couvert, et Alduis regagna sa place, à l'image de son demi-frère. Mais qui disait dessert, disait fin de soirée. Il allait se rasseoir quand les mots de Coldris le figèrent sur place. Il avait envie de l'éventrer. Envie qui ne perdait, cela dit, aucune vivacité. Il ne dit rien. Il se fichait de ses terres, de cet héritage. Qu'en aurait-il fait, de cet immense château ? Alduis ricana.
Dans un crissement caractéristique, une lame glissait dans sa direction. Alduis se dégagea de la chaise. S'avança pour prendre le couteau et le soupeser. Longuement. Il ne s'occupa plus de son père, ni de son vulgaire bâtard, il resta les yeux braqués sur l'arme, à la faire tourner entre ses doigts. Finalement, ses phalanges se serrèrent autour de la garde de l'arme.
Il braqua son regard dans les yeux de son père. Il aurait pu. Il en avait le pouvoir. D'ailleurs, il fit un pas, puis un autre. Un troisième avant de figer. De pencher la tête sur le côté.
Ils savaient tous les deux qu'il ne le pourrait pas. Coldris se mettait en danger, en sachant très bien que rien ne viendrait l'attaquer. Pas avec Sarkeris dans la pièce. Il aurait peut-être pu le tuer aussi, en se servant de la faiblesse liée à son oeil mort, justement, mais c'était là trop incertain. Alduis avait d'autres choses pour miser sa vie. Un jour. Mais pas aujourd'hui.
L'arme fit un tour complet dans sa main et il la planta finalement dans la table, pour se pencher en avant et siffler :
- Je ne tue pas les hommes qui ne prennent aucun risque. Ni ceux qui sont désarmés. Reprenez votre dague.
Sarkeris, sûrement las d'être ignoré, clama alors sa faim d'une voix forte. Le sourire d'Alduis s'aggrandit encore. Il aurait peut-être dû avoir peur mais il se sentait d'une confiance extravagante ce soir.
- Et c'est ça, le chien plus obéissant que moi ? Celui qui n'aboit pas à tort et à travers ?
Il ricana de nouveau, redressa les épaules. Piocha dans l'un des plats avec ses doigts dans manière et engloutit sa trouvaille. Pour se lécher nonchalamment, et avec minutie, chaque phalange.
- Ce n'est pas l'option parfaite, lui non plus, n'est-ce pas ? Sinon, je ne serais déjà plus là. Entre nous, un chien qui suit son maître sans jamais mordre, ce n'est pas très drôle.
Il fit un petit tour sur lui-même et s'adossa à la table. Et s'il donnait l'impression d'être détendu, chaque muscle était aux aguets.
Et en réponse de cela, son père riait. D'un grand rire de prédateur, glaçant, déchirant le silence électrique sous la tension qui émanait d'Alduis et faisant se dresser les poils sur ses bras. Ce rire ne semblait ne jamais devoir s'arrêter ... Du moins, c'était l'impression qu'il donnait, s'il n'avait pas été interrompu par l'entrée de cet asticot.
Coldris changea d'attitude de tout au tout, sans la moindre transition, en ouvrant les bras comme on salue un vieil ami. La seule évocation du Lupanar suffit à faire serrer poings et mâchoires à Alduis, alors que le guignol sorti de nulle part répondait. On ne s'occupait plus de lui, il pouvait bien partir. Si son père appréciait la compagnie de ce ... clown.
Clown qui lui barra la route aussitôt, main pesante sur son épaule. Alduis ne cilla pas. Il ne laissa rien deviner des émotions qui s'agitaient au fond de ses entrailles. Il se contenta de toiser son interlocuteur, des pieds à la tête, et de répondre sans se démonter :
- Je pourrais te retourner la question, mon chou.
Coldris intervint alors. Alduis se tourna brièvement vers lui, revint vers le guignol en face de lui, et s'y arrêta quelques secondes. La prise sur son épaule se desserra, signe que son interlocuteur — son demi-frère donc — l'analysait lui aussi.
En un éclair, Alduis l'évalua de pied en cape. Condition physique parfaite. Borgne, champ visuel diminué en conséquence, angle mort sur la gauche, et par conséquent, angle de frappe idéal. Les vêtements noirs, signe d'une certaine austérité, mais aussi d'une fierté sûre — à la manière de serrer son épaule. Visage relativement neutre, inflexibilité dans le regard, le genre de ceux qui agissent et réfléchissent ensuite. Alduis sourit, recula pour se dégager de sa poigne — impressionnant ce que l'on pouvait savoir en regardant un homme — et s'inclina ironiquement, comme seul lui savait le faire quand on en déduisit son prénom :
- Lui-même. Et donc, cher frère, comment dois-je t'appeler ?
Un esclave vint mettre un troisième couvert, et Alduis regagna sa place, à l'image de son demi-frère. Mais qui disait dessert, disait fin de soirée. Il allait se rasseoir quand les mots de Coldris le figèrent sur place. Il avait envie de l'éventrer. Envie qui ne perdait, cela dit, aucune vivacité. Il ne dit rien. Il se fichait de ses terres, de cet héritage. Qu'en aurait-il fait, de cet immense château ? Alduis ricana.
Dans un crissement caractéristique, une lame glissait dans sa direction. Alduis se dégagea de la chaise. S'avança pour prendre le couteau et le soupeser. Longuement. Il ne s'occupa plus de son père, ni de son vulgaire bâtard, il resta les yeux braqués sur l'arme, à la faire tourner entre ses doigts. Finalement, ses phalanges se serrèrent autour de la garde de l'arme.
Il braqua son regard dans les yeux de son père. Il aurait pu. Il en avait le pouvoir. D'ailleurs, il fit un pas, puis un autre. Un troisième avant de figer. De pencher la tête sur le côté.
Ils savaient tous les deux qu'il ne le pourrait pas. Coldris se mettait en danger, en sachant très bien que rien ne viendrait l'attaquer. Pas avec Sarkeris dans la pièce. Il aurait peut-être pu le tuer aussi, en se servant de la faiblesse liée à son oeil mort, justement, mais c'était là trop incertain. Alduis avait d'autres choses pour miser sa vie. Un jour. Mais pas aujourd'hui.
L'arme fit un tour complet dans sa main et il la planta finalement dans la table, pour se pencher en avant et siffler :
- Je ne tue pas les hommes qui ne prennent aucun risque. Ni ceux qui sont désarmés. Reprenez votre dague.
Sarkeris, sûrement las d'être ignoré, clama alors sa faim d'une voix forte. Le sourire d'Alduis s'aggrandit encore. Il aurait peut-être dû avoir peur mais il se sentait d'une confiance extravagante ce soir.
- Et c'est ça, le chien plus obéissant que moi ? Celui qui n'aboit pas à tort et à travers ?
Il ricana de nouveau, redressa les épaules. Piocha dans l'un des plats avec ses doigts dans manière et engloutit sa trouvaille. Pour se lécher nonchalamment, et avec minutie, chaque phalange.
- Ce n'est pas l'option parfaite, lui non plus, n'est-ce pas ? Sinon, je ne serais déjà plus là. Entre nous, un chien qui suit son maître sans jamais mordre, ce n'est pas très drôle.
Il fit un petit tour sur lui-même et s'adossa à la table. Et s'il donnait l'impression d'être détendu, chaque muscle était aux aguets.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Du fond de son fauteuil, où il demeurait néanmoins assis parfaitement droit, Coldris observait les présentations se dérouler. Il avait l'image de deux chiens, grondants, dont les canines étincelaient par intermittence, écume au bords de leurs noires lèvres. Deux chiens en train de se renifler le cul avant de décider si oui ou non ils se jetteraient l'un à la gorge de l'autre. Il ne perdit pas une miette de ce qu’il se déroulait sous ses yeux, pas plus qu’il ne perdit une goutte de la fin de son verre de vin.
Alduis avait déjà analysé le nouveau venu, décortiqué ses points forts comme ses faiblesses. Sarkeris tentait sans doute de voir s’il pouvait obtenir de le dessus.
Lorsqu’ils eurent fini de palabrer et que chacun retourna à sa place, le chef de famille reprit la conversation comme si de rien n’était, faisant d'office un résumé à son bâtard avant d'envoyer glisser son couteau à l’autre bout de la tablée.
Si c’était un risque ? Bien sûr. La vie n’était-elle pas gouvernée par moitié de fortuna ? Cela signifiait donc qu’il restait une autre moitié bien moins insaisissable que la première. Et c'est cette partie que Coldris s’évertuait à maîtriser autant que possible pour compenser cette part de chance dont il avait une sainte horreur.
Ce couteau n’était rien d'autre que cela : un risque parfaitement maîtrisé. Il pouvait sentir au fond de ses tripes qu'il n'oserait pas saisir la lame pour venir l'y planter. Ceci mis de côté, il y avait également le paramètre bâtard corsaire d'une loyauté sans faille ---et intéressé- à prendre en considération.
Alduis avança d'un pas lent, arme à la main. Parfaite mise en scène, d'un échec écrit d'avance. La lame s’enfonça dans un bruit sourd avant que les excuses ne pleuvent. Ce n’était pas ce soir que Brutus planterait sa dague dans le corps de César. Il eut un sourire, mais ne répondit rien et retourna à sa tourte, comme si de rien n’était.
Personne ne donnait d’ordre à Coldris de Fromart, et certainement pas sous son toit.
Excédé par tout ce cirque dont il n’était pas le clown, Sarkeris s'emporta, ramenant les feux des candélabres sur son visage buriné par les embruns, obligeant le maître des lieux à poser sa fourchette dans un obscure tintement. Le long des murs, pareil à des cariatides, aucun des esclaves n'osaient s’exécuter. Il posa un regard pesant et lourd de sens sur le borgne : il n'y avait qu’un seul capitaine ici et c’était lui.
Lorsque le message fut compris, il ordonna aux esclaves d'un signe sec de la tête de s’exécuter, et les statues se mirent en branlent.
- Le mal de terre, n'est-ce pas ?
Il arqua un sourcil à la remarque d'Alduis sans se donner la peine de lui accorder plus d'attention. Il avait parfaitement conscience de leurs propres imperfections. L’héritier idéal… C’était l'intelligence d'Alduis et l'implacabilité de Sarkeris. Mais Coldris trouverait. Il trouvait toujours.
De nouveau les plats affluèrent : venaison, rôti, tourtes, pâtés… une farandole de petits plats que l'on déposa spécifiquement devant l’exigent invité.
- Je ne te demande pas si tu as fait bon voyage. Je sais ô combien, un voyage terrestre est inconfortable pour toi. Alors, comment vont les affaires et quels sont les nouvelles, là-bas
Il avait achevé son repas mais un verre de champagne de France, ne se refusait jamais.
-Raconte-nous donc d’où vient ce charmant présent. Je suis sûr que ton récit fera redescendre la tension présente. Ensuite Alduis te parlera de l’amour de sa vie. Nous sommes une famille après tout, n'est-ce pas ? il leva son verre pour trinquer A mon anniversaire, à ton arrivée et à ton amour !
Alduis avait déjà analysé le nouveau venu, décortiqué ses points forts comme ses faiblesses. Sarkeris tentait sans doute de voir s’il pouvait obtenir de le dessus.
Lorsqu’ils eurent fini de palabrer et que chacun retourna à sa place, le chef de famille reprit la conversation comme si de rien n’était, faisant d'office un résumé à son bâtard avant d'envoyer glisser son couteau à l’autre bout de la tablée.
Si c’était un risque ? Bien sûr. La vie n’était-elle pas gouvernée par moitié de fortuna ? Cela signifiait donc qu’il restait une autre moitié bien moins insaisissable que la première. Et c'est cette partie que Coldris s’évertuait à maîtriser autant que possible pour compenser cette part de chance dont il avait une sainte horreur.
Ce couteau n’était rien d'autre que cela : un risque parfaitement maîtrisé. Il pouvait sentir au fond de ses tripes qu'il n'oserait pas saisir la lame pour venir l'y planter. Ceci mis de côté, il y avait également le paramètre bâtard corsaire d'une loyauté sans faille ---et intéressé- à prendre en considération.
Alduis avança d'un pas lent, arme à la main. Parfaite mise en scène, d'un échec écrit d'avance. La lame s’enfonça dans un bruit sourd avant que les excuses ne pleuvent. Ce n’était pas ce soir que Brutus planterait sa dague dans le corps de César. Il eut un sourire, mais ne répondit rien et retourna à sa tourte, comme si de rien n’était.
Personne ne donnait d’ordre à Coldris de Fromart, et certainement pas sous son toit.
Excédé par tout ce cirque dont il n’était pas le clown, Sarkeris s'emporta, ramenant les feux des candélabres sur son visage buriné par les embruns, obligeant le maître des lieux à poser sa fourchette dans un obscure tintement. Le long des murs, pareil à des cariatides, aucun des esclaves n'osaient s’exécuter. Il posa un regard pesant et lourd de sens sur le borgne : il n'y avait qu’un seul capitaine ici et c’était lui.
Lorsque le message fut compris, il ordonna aux esclaves d'un signe sec de la tête de s’exécuter, et les statues se mirent en branlent.
- Le mal de terre, n'est-ce pas ?
Il arqua un sourcil à la remarque d'Alduis sans se donner la peine de lui accorder plus d'attention. Il avait parfaitement conscience de leurs propres imperfections. L’héritier idéal… C’était l'intelligence d'Alduis et l'implacabilité de Sarkeris. Mais Coldris trouverait. Il trouvait toujours.
De nouveau les plats affluèrent : venaison, rôti, tourtes, pâtés… une farandole de petits plats que l'on déposa spécifiquement devant l’exigent invité.
- Je ne te demande pas si tu as fait bon voyage. Je sais ô combien, un voyage terrestre est inconfortable pour toi. Alors, comment vont les affaires et quels sont les nouvelles, là-bas
Il avait achevé son repas mais un verre de champagne de France, ne se refusait jamais.
-Raconte-nous donc d’où vient ce charmant présent. Je suis sûr que ton récit fera redescendre la tension présente. Ensuite Alduis te parlera de l’amour de sa vie. Nous sommes une famille après tout, n'est-ce pas ? il leva son verre pour trinquer A mon anniversaire, à ton arrivée et à ton amour !
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Les chœurs célestes de leur rencontre brutale s'étaient bien vite tus à coup de "mon ange" et "mon chou". Sachant qu'il valait mieux plaire au père que taper sur le fils, Sarkeris était allé s'asseoir. Le requin qui grognait en lui était muselé dans cette maison qui n'était pas un bateau. Et puis, il était intrigué, quoiqu'assez froissé pour ne pas répondre aux harpons de son frère.
Evidemment, il savait qui Alduis était. A partir du moment où l'on sait qu'on a pour père Coldris, il faut bien faire le rapprochement avec les membres de la famille (légitimes) dont on a entendu parler. Au-delà du nom, les gens n'intéressaient Sarkeris qu'à partir du moment où ils pouvaient se tenir droit sur le pont d'un navire en pleine tempête. Chose que lui-même trouvait bien ardu lorsque la mer était démontée, le pont glissant et le vent furieux. Il faudrait tester l'Alduis. Un jour.
En attendant, il avait faim. Et les serviteurs ne bougeaient pas. Sarkeris surprit le regard de son père "c'est moi le chef, ici", et comme un gosse qui veut faire son rebelle mais se soumet bon gré, mal gré à l'autorité du père, il grogna de dépit en attrapant un cure-dent pour faire bonne figure.
- Et c'est ça, le chien plus obéissant que moi ? Celui qui n’aboie pas à tort et à travers ?[...]
Si le couteau n'avait pas été si profondément planté dans la table, s'il n'avait pas été si loin de Sarkeris surtout, Alduis serait mort dans la seconde suivante. Le bâtard se contenta d'un regard foudroyant et d'une remarque acerbe :
- Je ne suis pas un chien, comme tu l'as dit toi-même, je suis un clown... Je fais ma part des choses en "drôleries".
Il attrapa un boudin noir dans un plat qu'on venait d'apporter et croqua dedans avec une absence de manière redoutable, quand son père lui parla de mal de terre. Jamais rien de comparable à ce qu'on pouvait ressentir sur un bateau ne se produirait en lui sur terre. Surtout avec le pas si peu chaloupé d'un cheval. Un chameau encore... D'ailleurs en parlant de ça... Là-bas.
- Là-bas ça ça avance bien. Comme il faut. Mais s'il faut qu'on en parle, alors laissons de côté le palpitant récit des aventures champenoises de mon navire. Nous n'avons fait qu'étriper proprement un navire marchand trop bien gardé. Il devait y avoir une femme à bord. C'est ce qui leur a porté malheur... nous n'avons aucun mérite. Et puis, si Ange a une dulcinée, je serai ravi d'en entendre parler. C'est important, les mariages, dans la famille...
L'air de penser tout le contraire, en même temps que Coldris, il leva sa coupe de champagne, affrontant le regard de l'ange.
Evidemment, il savait qui Alduis était. A partir du moment où l'on sait qu'on a pour père Coldris, il faut bien faire le rapprochement avec les membres de la famille (légitimes) dont on a entendu parler. Au-delà du nom, les gens n'intéressaient Sarkeris qu'à partir du moment où ils pouvaient se tenir droit sur le pont d'un navire en pleine tempête. Chose que lui-même trouvait bien ardu lorsque la mer était démontée, le pont glissant et le vent furieux. Il faudrait tester l'Alduis. Un jour.
En attendant, il avait faim. Et les serviteurs ne bougeaient pas. Sarkeris surprit le regard de son père "c'est moi le chef, ici", et comme un gosse qui veut faire son rebelle mais se soumet bon gré, mal gré à l'autorité du père, il grogna de dépit en attrapant un cure-dent pour faire bonne figure.
- Et c'est ça, le chien plus obéissant que moi ? Celui qui n’aboie pas à tort et à travers ?[...]
Si le couteau n'avait pas été si profondément planté dans la table, s'il n'avait pas été si loin de Sarkeris surtout, Alduis serait mort dans la seconde suivante. Le bâtard se contenta d'un regard foudroyant et d'une remarque acerbe :
- Je ne suis pas un chien, comme tu l'as dit toi-même, je suis un clown... Je fais ma part des choses en "drôleries".
Il attrapa un boudin noir dans un plat qu'on venait d'apporter et croqua dedans avec une absence de manière redoutable, quand son père lui parla de mal de terre. Jamais rien de comparable à ce qu'on pouvait ressentir sur un bateau ne se produirait en lui sur terre. Surtout avec le pas si peu chaloupé d'un cheval. Un chameau encore... D'ailleurs en parlant de ça... Là-bas.
- Là-bas ça ça avance bien. Comme il faut. Mais s'il faut qu'on en parle, alors laissons de côté le palpitant récit des aventures champenoises de mon navire. Nous n'avons fait qu'étriper proprement un navire marchand trop bien gardé. Il devait y avoir une femme à bord. C'est ce qui leur a porté malheur... nous n'avons aucun mérite. Et puis, si Ange a une dulcinée, je serai ravi d'en entendre parler. C'est important, les mariages, dans la famille...
L'air de penser tout le contraire, en même temps que Coldris, il leva sa coupe de champagne, affrontant le regard de l'ange.
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Coldris était le seul qui commandait ici et Alduis prit un malin plaisir à regarder le chou-fleur des flots en bout de table ravaler ses ardeurs, non sans grommeler malgré tout. Il aurait été déçu du contraire, d'ailleurs !
Les esclaves se mirent en branle cependant et on vint déposer devant ce très cher brocoli marin, toutes sortes de plat. Qui ne faisaient absolument pas envie à Alduis, ce qui ne l'empêcha pourtant pas d'en chiper un bout dans une assiette qui passait à sa portée.
Objet du délit qu'il engloutit sans perdre de temps en se léchant les doigts. Puis, très nonchalamment, il écarta les plats, et s'assit sur la table pour se servir un verre. Qui ne contenait rien d'autre que de l'eau, évidemment.
La conversation ne tournait plus autour de lui, ce qui lui allait très bien. Qu'ils discutent donc de leurs affaires de là-bas. Pour ainsi dire, il ne les écoutait même plus, venait de prendre une gorgée d'eau qu'il garda une seconde en bouche, quand soudain :
- Ensuite Alduis te parlera de l’amour de sa vie.
Sous le coup de la surprise, ou bien de la colère, ou bien des deux, Alduis recracha la gorgée qu'il venait juste de boire, en manquant de s'étouffer. En plein dans le blanc, attirant tous les regards sur lui. Une fois qu'il se fut repris, il releva la tête et foudroya son père du regard, en regrettant aussitôt de ne pas lui avoir ouvert la trachée quand il le pouvait. Ah ! S'il avait pu lui enfoncer les yeux dans leurs orbites, lui faire avaler son expression !
Il serra les mâchoires. Il serra les poings. Ses muscles se contractèrent, comme la corde d'un arc. Mais cela n'était rien d'autre que la preuve de cette peur qui s'était immiscée en lui en début de soirée, depuis le Lupanar. Son père le savait. Il savait déjà tout, peut-être même sa date de naissance, allez savoir jusqu'à où il s'était renseigné. Alduis refusait, catégoriquement, que qui que ce soit touche ne serait-ce qu'à un cheveu d'Alexandre. Il avait promis de le protéger. Alors personne ne lui ferait du mal.
Il siffla entre ses dents sourdement. Et répondit en reposant son verre d'un geste raide sur la table :
- Ma dulcinée s'appelle Alexandre.
Une voix moqueuse, pour la betterave des mers : bien sûr qu'il n'avait pas compris de quoi il était question, ce petit chou. Bien sûr que ce serait drôle de voir sa tête.
Mais sa voix demeurait crispée. Et cette crispation, était toute entière pour Coldris. Parce que lui, le savait très bien. Et que ce n'était rien d'autre qu'un avertissement déguisé, qu'un rappel du danger qui pesait sur la tête d'Alexandre.
Il ajouta avec un sourire sombre, en revenant vers Sarkeris :
- Et je crains fort qu'elle ne puisse pas devenir ma femme. Désolé de ternir tes espoirs, mon choupinet.
Les esclaves se mirent en branle cependant et on vint déposer devant ce très cher brocoli marin, toutes sortes de plat. Qui ne faisaient absolument pas envie à Alduis, ce qui ne l'empêcha pourtant pas d'en chiper un bout dans une assiette qui passait à sa portée.
Objet du délit qu'il engloutit sans perdre de temps en se léchant les doigts. Puis, très nonchalamment, il écarta les plats, et s'assit sur la table pour se servir un verre. Qui ne contenait rien d'autre que de l'eau, évidemment.
La conversation ne tournait plus autour de lui, ce qui lui allait très bien. Qu'ils discutent donc de leurs affaires de là-bas. Pour ainsi dire, il ne les écoutait même plus, venait de prendre une gorgée d'eau qu'il garda une seconde en bouche, quand soudain :
- Ensuite Alduis te parlera de l’amour de sa vie.
Sous le coup de la surprise, ou bien de la colère, ou bien des deux, Alduis recracha la gorgée qu'il venait juste de boire, en manquant de s'étouffer. En plein dans le blanc, attirant tous les regards sur lui. Une fois qu'il se fut repris, il releva la tête et foudroya son père du regard, en regrettant aussitôt de ne pas lui avoir ouvert la trachée quand il le pouvait. Ah ! S'il avait pu lui enfoncer les yeux dans leurs orbites, lui faire avaler son expression !
Il serra les mâchoires. Il serra les poings. Ses muscles se contractèrent, comme la corde d'un arc. Mais cela n'était rien d'autre que la preuve de cette peur qui s'était immiscée en lui en début de soirée, depuis le Lupanar. Son père le savait. Il savait déjà tout, peut-être même sa date de naissance, allez savoir jusqu'à où il s'était renseigné. Alduis refusait, catégoriquement, que qui que ce soit touche ne serait-ce qu'à un cheveu d'Alexandre. Il avait promis de le protéger. Alors personne ne lui ferait du mal.
Il siffla entre ses dents sourdement. Et répondit en reposant son verre d'un geste raide sur la table :
- Ma dulcinée s'appelle Alexandre.
Une voix moqueuse, pour la betterave des mers : bien sûr qu'il n'avait pas compris de quoi il était question, ce petit chou. Bien sûr que ce serait drôle de voir sa tête.
Mais sa voix demeurait crispée. Et cette crispation, était toute entière pour Coldris. Parce que lui, le savait très bien. Et que ce n'était rien d'autre qu'un avertissement déguisé, qu'un rappel du danger qui pesait sur la tête d'Alexandre.
Il ajouta avec un sourire sombre, en revenant vers Sarkeris :
- Et je crains fort qu'elle ne puisse pas devenir ma femme. Désolé de ternir tes espoirs, mon choupinet.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
On ne pouvait pas dire que c’était le repas d’anniversaire le plus détendu qu’il soit. Pourtant c’était un diner comme un autre à Fromart. Ou presque. Du bout de sa table, le patriarche observait d’un œil attentif ses deux chiens de fils qui menaçaient de se jeter à la gorge l’un de l’autre. Ils avaient beau approcher de leur troisième décennie, ils n’étaient que des gosses qui se cherchaient des poux. Etait-il comme ça à leur âge ? Non. Il ne pensait qu’à s’élever encore un peu plus haut pour atteindre cette place de Ministre qu’il convoitait tant. Ou pourquoi pas de Premier Conseiller. A leur âge, il était déjà marié depuis quelques années et ces deux cancres marchaient déjà.
Coldris ignora pour cette fois leurs paroles acerbes, si ce n’était cette lèvre qui se plissa imperceptiblement. Il allait bien devoir agir avant que ces deux fortes têtes ne décident d’en venir aux armes. Alduis recracha littéralement ce qu’il venait de boire ce qui lui arracha un sourire de pleine et entière satisfaction. Bien sûr qu’il savait. Comment aurait-il pu en douter une seule seconde ? A ce regard de haine que son fils lui adressa en retour, il répondit par une indéchiffrable expression mélangeant avec homogénéité amusement, jouissance et provocation. Son regard de glace brillait de cette lueur de malice qui semblait lui dire innocemment « Et bien quoi ? ».
Tandis que Sarkeris parlait de son abordage, le père eut un sourire amusé. Malgré toutes leurs différences et cette rivalité déjà solidement ancrée, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’à eux deux, ils pourraient réaliser de grandes choses. Puisqu’il n’y avait qu’un pas de la haine à l’amour, leur relation n’avait somme toute pas si mal commencé.
Ce fut alors au tour de son cher fils de parler de lui, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il était on ne peut plus [i]laconique[i] sur le sujet.
- Allons Alduis ne soit pas si avare en détails. il le fustigea du regard et dès lors son jovial sourire prit des allures de prédateur.
- Dis-lui donc que c’est un esclave ! Un infirme boiteux ! Le fils d’un prêtre dépravé qui ne trouve rien de mieux que de venir fouiner dans les affaires des autres !
Il lâchait ses mots comme autant de couperets sur la tête de son fils. Depuis le temps qu’il ruminait. Depuis le temps qu’il prenait sur lui, qu’il grinçait des dents et serrait les mâchoires ! De tous, comment pouvait-il avoir jeté son dévolu sur ce misérable si ce n’était pour le provoquer un peu plus encore ? Il fallait croire que leur passion commune pour les secrets savamment mis sous clés les avait réunis…
- D’ailleurs, soit dit-en passant, il parait que les lits de l’Eglise Saint Eustache ne sont pas très confortables. lança-t-il à son bâtard, l’air de rien.
Alduis rétorqua à l’attention de Sarkeris et ce fut la goutte de trop. Les poings de Coldris heurtèrent sauvagement la table qui trembla alors qu’il avait bondit sur ses pieds.
- IL SUFFIT ! sa voix tonna d’un son sec dans toute la pièce Quel âge avez-vous donc pour vous livrer à pareils enfantillages ? Dois-je faire appeler la nourrice ?
Il toisa l’un puis l’autre et considérant l’affaire close pour ce repas, se rassit en silence sur sa chaise avant de reprendre son verre de champagne tout en poursuivant comme si rien de tout cela ne s’était passé.
– Bien entendu Sarkeris que les mariages sont importants et cela me réjouit que de te l’entendre dire. Je serai ravi de te trouver une épouse. J’ai même déjà quelques suggestions à te faire.
Parce qu’il fallait toujours maintenir l’attention du bâtard en manque de reconnaissance quand son propre fils cherchait à disparaitre sous les profondeurs terrestres, il s’adressa en premier lieu à celui-ci. Il allait sans dire que lorsqu’il serait légitimé, il n’aurait d’autres choix, lui aussi que de se marier. Au moins, le corsaire ne se ferait pas prier pour user et abuser de son droit marital…
- D’ailleurs Alduis, devrait prochainement être fiancé à Florentyna de Monthoux. Ce sera l’occasion d’ouvrir l’un de ces délices que tu as rapportés.
Coldris ignora pour cette fois leurs paroles acerbes, si ce n’était cette lèvre qui se plissa imperceptiblement. Il allait bien devoir agir avant que ces deux fortes têtes ne décident d’en venir aux armes. Alduis recracha littéralement ce qu’il venait de boire ce qui lui arracha un sourire de pleine et entière satisfaction. Bien sûr qu’il savait. Comment aurait-il pu en douter une seule seconde ? A ce regard de haine que son fils lui adressa en retour, il répondit par une indéchiffrable expression mélangeant avec homogénéité amusement, jouissance et provocation. Son regard de glace brillait de cette lueur de malice qui semblait lui dire innocemment « Et bien quoi ? ».
Tandis que Sarkeris parlait de son abordage, le père eut un sourire amusé. Malgré toutes leurs différences et cette rivalité déjà solidement ancrée, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’à eux deux, ils pourraient réaliser de grandes choses. Puisqu’il n’y avait qu’un pas de la haine à l’amour, leur relation n’avait somme toute pas si mal commencé.
Ce fut alors au tour de son cher fils de parler de lui, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il était on ne peut plus [i]laconique[i] sur le sujet.
- Allons Alduis ne soit pas si avare en détails. il le fustigea du regard et dès lors son jovial sourire prit des allures de prédateur.
- Dis-lui donc que c’est un esclave ! Un infirme boiteux ! Le fils d’un prêtre dépravé qui ne trouve rien de mieux que de venir fouiner dans les affaires des autres !
Il lâchait ses mots comme autant de couperets sur la tête de son fils. Depuis le temps qu’il ruminait. Depuis le temps qu’il prenait sur lui, qu’il grinçait des dents et serrait les mâchoires ! De tous, comment pouvait-il avoir jeté son dévolu sur ce misérable si ce n’était pour le provoquer un peu plus encore ? Il fallait croire que leur passion commune pour les secrets savamment mis sous clés les avait réunis…
- D’ailleurs, soit dit-en passant, il parait que les lits de l’Eglise Saint Eustache ne sont pas très confortables. lança-t-il à son bâtard, l’air de rien.
Alduis rétorqua à l’attention de Sarkeris et ce fut la goutte de trop. Les poings de Coldris heurtèrent sauvagement la table qui trembla alors qu’il avait bondit sur ses pieds.
- IL SUFFIT ! sa voix tonna d’un son sec dans toute la pièce Quel âge avez-vous donc pour vous livrer à pareils enfantillages ? Dois-je faire appeler la nourrice ?
Il toisa l’un puis l’autre et considérant l’affaire close pour ce repas, se rassit en silence sur sa chaise avant de reprendre son verre de champagne tout en poursuivant comme si rien de tout cela ne s’était passé.
– Bien entendu Sarkeris que les mariages sont importants et cela me réjouit que de te l’entendre dire. Je serai ravi de te trouver une épouse. J’ai même déjà quelques suggestions à te faire.
Parce qu’il fallait toujours maintenir l’attention du bâtard en manque de reconnaissance quand son propre fils cherchait à disparaitre sous les profondeurs terrestres, il s’adressa en premier lieu à celui-ci. Il allait sans dire que lorsqu’il serait légitimé, il n’aurait d’autres choix, lui aussi que de se marier. Au moins, le corsaire ne se ferait pas prier pour user et abuser de son droit marital…
- D’ailleurs Alduis, devrait prochainement être fiancé à Florentyna de Monthoux. Ce sera l’occasion d’ouvrir l’un de ces délices que tu as rapportés.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Aux mots « amour » et « dulcinée », Sarkeris eut l’honneur insigne d’assister à quelque chose que peu de gens avaient pu voir, assurément. Sinon, on ne craindrait pas Alduis Fromart, sinon pour son père.
Quelque chose d’étrange se produisit en effet. C’était tellement inattendu qu’après cela, Sarkéris aurait pu croire les boniments d’une diseuse de fortune. Et il l’aurait payée.
Non vraiment, voir toute cette eau douce éjectée de la bouche de l’Ange, comme s’il était une sculpture de fontaine, étonna profondément Sarkeris, qui invoqua aussitôt l’image d’une baleine recrachant son eau par son évent. Belle démonstration de savoir-vivre marin ! Peut-être qu’après tout, il avait sa place sur un radeau… au moins, on pouvait lui concéder ça.
Mais ensuite ce fut le pompom. Toute cette accumulation de colère dans un corps crispé, tendu à se rompre ! Impressionnant ! Inutile certes, mais impressionnant. Alduis aurait dû s’inscrire à un spectacle de talents. Il imitait parfaitement le gros chat en colère en fait. Celui qui hérisse les poils et fait « ksss », « ksss » en crachant des postillons.
Sarkeris, intéressé, posa un coude sur la table, et dans la fourche formée par son index et son pouce, posa son menton. Et il observa, curieux, l’animal étrange qu’il avait pour frère.
- Ma dulcinée s'appelle Alexandre.
Sarkeris pouffa, mais se retint d’en faire davantage. Après tout, au-delà de l’inintérêt d’une telle relation – on n’avait pas idée de dédaigner les femmes pour un semblable ! – ça en disait long sur Alduis. Surtout que les détails énoncés par papa étaient croustillants à souhait. Vraiment, quand il faisait une bourde, il allait jusqu’au bout le « grand frère ». Voilà où était sa faille : il pouvait aller très loin. Et puis cette révélation avait un autre avantage : « cette » Alexandre était dorénavant un intéressant point de pression.
Sarkeris prit la résolution d’aller visiter les églises de la capitale le lendemain. Il va sans dire que la piété ne serait pas sa plus grande motivation.
- Et je crains fort qu'elle ne puisse pas devenir ma femme. Désolé de ternir tes espoirs, mon choupinet.
Pas moyen de réagir. Coldris s’en occupait déjà. Sarkeris grogna. Un bon poing dans sa tronche de lopette et ça aurait été fini. 1 point pour le requin, 0 pour l’ange. Mais non, il fallait que papa botte en touche pour éviter le déséquilibre. Coldris lui paraissait moins sympathique depuis le début de ce repas. Avant ils faisaient des affaires, tranquilles, ensemble, sans se préoccuper des larves familiales.
– Bien entendu Sarkeris que les mariages sont importants et cela me réjouit que de te l’entendre dire. Je serai ravi de te trouver une épouse. J’ai même déjà quelques suggestions à te faire.
Deux yeux ronds comme des soucoupes accueillirent cette déclaration sortie de nulle part. Ah là non, Coldris, transformé pour l’occasion en marieuse, ne lui plaisait plus du tout.
- Si tu comptes me marier, Coldris, va falloir aller chercher loin. Les dames de ton monde seront loin d’accepter un contrat avec un flibustier, même de première classe. Et c’est sans parler de leur père. J’aurai beau être le roi des cœurs, je reste un bâtard. Et puis… ma femme, la seule et l’unique, risquerait de mal le prendre.
Quelque chose d’étrange se produisit en effet. C’était tellement inattendu qu’après cela, Sarkéris aurait pu croire les boniments d’une diseuse de fortune. Et il l’aurait payée.
Non vraiment, voir toute cette eau douce éjectée de la bouche de l’Ange, comme s’il était une sculpture de fontaine, étonna profondément Sarkeris, qui invoqua aussitôt l’image d’une baleine recrachant son eau par son évent. Belle démonstration de savoir-vivre marin ! Peut-être qu’après tout, il avait sa place sur un radeau… au moins, on pouvait lui concéder ça.
Mais ensuite ce fut le pompom. Toute cette accumulation de colère dans un corps crispé, tendu à se rompre ! Impressionnant ! Inutile certes, mais impressionnant. Alduis aurait dû s’inscrire à un spectacle de talents. Il imitait parfaitement le gros chat en colère en fait. Celui qui hérisse les poils et fait « ksss », « ksss » en crachant des postillons.
Sarkeris, intéressé, posa un coude sur la table, et dans la fourche formée par son index et son pouce, posa son menton. Et il observa, curieux, l’animal étrange qu’il avait pour frère.
- Ma dulcinée s'appelle Alexandre.
Sarkeris pouffa, mais se retint d’en faire davantage. Après tout, au-delà de l’inintérêt d’une telle relation – on n’avait pas idée de dédaigner les femmes pour un semblable ! – ça en disait long sur Alduis. Surtout que les détails énoncés par papa étaient croustillants à souhait. Vraiment, quand il faisait une bourde, il allait jusqu’au bout le « grand frère ». Voilà où était sa faille : il pouvait aller très loin. Et puis cette révélation avait un autre avantage : « cette » Alexandre était dorénavant un intéressant point de pression.
Sarkeris prit la résolution d’aller visiter les églises de la capitale le lendemain. Il va sans dire que la piété ne serait pas sa plus grande motivation.
- Et je crains fort qu'elle ne puisse pas devenir ma femme. Désolé de ternir tes espoirs, mon choupinet.
Pas moyen de réagir. Coldris s’en occupait déjà. Sarkeris grogna. Un bon poing dans sa tronche de lopette et ça aurait été fini. 1 point pour le requin, 0 pour l’ange. Mais non, il fallait que papa botte en touche pour éviter le déséquilibre. Coldris lui paraissait moins sympathique depuis le début de ce repas. Avant ils faisaient des affaires, tranquilles, ensemble, sans se préoccuper des larves familiales.
– Bien entendu Sarkeris que les mariages sont importants et cela me réjouit que de te l’entendre dire. Je serai ravi de te trouver une épouse. J’ai même déjà quelques suggestions à te faire.
Deux yeux ronds comme des soucoupes accueillirent cette déclaration sortie de nulle part. Ah là non, Coldris, transformé pour l’occasion en marieuse, ne lui plaisait plus du tout.
- Si tu comptes me marier, Coldris, va falloir aller chercher loin. Les dames de ton monde seront loin d’accepter un contrat avec un flibustier, même de première classe. Et c’est sans parler de leur père. J’aurai beau être le roi des cœurs, je reste un bâtard. Et puis… ma femme, la seule et l’unique, risquerait de mal le prendre.
Sarkeris- Corsaire
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Alduis avait le plus grand mal à se contenir. II avait gardé le verre dans sa main et le serrait si fort qu'il en avait mal aux doigts. Le sourire de son père n'avait plus rien d'aimable, et le regard qu'il lui retournait brillait d'une lueur de satisfaction.
Alduis n'avait jamais été particulièrement loquace. Raconter des histoires, ce n'était pas son fort et au même titre, donner des détails non plus. D'autant quand ces détails concernaient la seule personne qui comptait réellement à ses yeux. Mais Coldris s'en chargea pour lui.
- Dis-lui donc que c'est un esclave !
Alduis serra encore plus fort les doigts autour du verre. Il prit une inspiration.
- Un infirme boiteux !
Il bloqua l'inspiration dans ses poumons pour contrôler le feu qui se répandait dans ses veines.
- Le fils d'un prêtre dépravé … !
La respiration resta dans ses poumons, mais cela n'empêchait pas le feu de gonfler en lui. Ses poumons étaient pris dans un immense brasier.
Son père se tourna vers Sarkeris.
- Il paraît que les lits de l'Église Saint-Eustache ne sont pas très confortables.
Alduis expira d'un coup. Le verre se cassa entre ses doigts dans un étrange craquement. Et au lieu de desserrer les mains comme n'importe qui de sensé l'aurait fait pour ne pas se couper avec les débris, il serra encore plus fort. De toute sa rage. Il sentit les éclats de verre lui entrer dans la paume et le sang coulait. Sa voix tremblait de la fureur contenue quand il déclara enfin d'un air narquois, refusant de se laisser démonter, encore moins devant la ratatouille maritime :
- Vous les avez testé aussi ?
Alduis se forçait à inspirer et expirer. Et cela lui demandait un effort immense. Parce qu'il mourrait d'envie de se jeter à la gorge de son père et de serrer. De serrer jusqu'à voir son visage satisfait devenir bleu et suffoquer.
Il desserra les doigts. Sa main ruisselait de sang et les éclats demeuraient plantés dans sa paume. Il s'en fichait.
Soudain, les poings de Coldris heurtèrent brusquement la table, et un grand rugissement fit trembler l'air de la pièce. Coldris n'élevait pas souvent la voix, pour ne pas dire jamais. Et malgré lui, Alduis se retrouva dix-huit plus tôt, dans un bureau, à regarder une tringle à rideaux et à essayer de ne pas trembler. Alduis siffla entre ses dents.
Coldris reprit calmement, et cela eut le don de crisper encore plus Alduis. Un seul mot de travers et il bondissait sans pouvoir rien faire. Il était arrivé au bout de ce qu'il pouvait supporter. Et même les yeux ronds de Sarkeris quand ils parlèrent de mariage ne le détendirent pas. C'était comme si son cerveau avait été remplacé par des nerfs.
Une explosion à retardement. Qui n'attendait plus que le détonateur pour lâcher.
Alduis n'avait jamais été particulièrement loquace. Raconter des histoires, ce n'était pas son fort et au même titre, donner des détails non plus. D'autant quand ces détails concernaient la seule personne qui comptait réellement à ses yeux. Mais Coldris s'en chargea pour lui.
- Dis-lui donc que c'est un esclave !
Alduis serra encore plus fort les doigts autour du verre. Il prit une inspiration.
- Un infirme boiteux !
Il bloqua l'inspiration dans ses poumons pour contrôler le feu qui se répandait dans ses veines.
- Le fils d'un prêtre dépravé … !
La respiration resta dans ses poumons, mais cela n'empêchait pas le feu de gonfler en lui. Ses poumons étaient pris dans un immense brasier.
Son père se tourna vers Sarkeris.
- Il paraît que les lits de l'Église Saint-Eustache ne sont pas très confortables.
Alduis expira d'un coup. Le verre se cassa entre ses doigts dans un étrange craquement. Et au lieu de desserrer les mains comme n'importe qui de sensé l'aurait fait pour ne pas se couper avec les débris, il serra encore plus fort. De toute sa rage. Il sentit les éclats de verre lui entrer dans la paume et le sang coulait. Sa voix tremblait de la fureur contenue quand il déclara enfin d'un air narquois, refusant de se laisser démonter, encore moins devant la ratatouille maritime :
- Vous les avez testé aussi ?
Alduis se forçait à inspirer et expirer. Et cela lui demandait un effort immense. Parce qu'il mourrait d'envie de se jeter à la gorge de son père et de serrer. De serrer jusqu'à voir son visage satisfait devenir bleu et suffoquer.
Il desserra les doigts. Sa main ruisselait de sang et les éclats demeuraient plantés dans sa paume. Il s'en fichait.
Soudain, les poings de Coldris heurtèrent brusquement la table, et un grand rugissement fit trembler l'air de la pièce. Coldris n'élevait pas souvent la voix, pour ne pas dire jamais. Et malgré lui, Alduis se retrouva dix-huit plus tôt, dans un bureau, à regarder une tringle à rideaux et à essayer de ne pas trembler. Alduis siffla entre ses dents.
Coldris reprit calmement, et cela eut le don de crisper encore plus Alduis. Un seul mot de travers et il bondissait sans pouvoir rien faire. Il était arrivé au bout de ce qu'il pouvait supporter. Et même les yeux ronds de Sarkeris quand ils parlèrent de mariage ne le détendirent pas. C'était comme si son cerveau avait été remplacé par des nerfs.
Une explosion à retardement. Qui n'attendait plus que le détonateur pour lâcher.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Coldris n’avait pas pu s’empêcher de rehausser le portrait donné par son fils de quelques détails supplémentaires.
C’était un homme.
Non un gosse.
Un Éclopé.
Un Esclave.
Cette relation lui restait en travers de la gorge comme un os. Un os qui ne passait pas peu importe la quantité de boisson ou de nourriture ingurgitée.
Son fils aimait les hommes.
Son fils était un sodomite.
Son fils baisait un infirme.
Et en plus il aimait ça.
Un goût de bile se fraya un chemin jusqu’à sa gorge. Tous ces plats le dégoutaient subitement.
Il serrait les dents quand Alduis, à l’autre bout de la table, serrait son verre si fort qu’il se brisa sans un bruit. Il baissa les yeux sur sa main d’où le sang gouttait à intervalle régulier sans qu’il ne desserre sa prise.
- Vous les avez testé aussi ?
Coldris croisa les doigts et répondit à son ton moqueur par un sourire dont il avait le secret :
– Evidemment. Depuis quand les Fromart vont dans une église pour prier ?
Il se garda bien de lui dire qu’il tenait cela de son compagnon de débauche qui n’était autre que le père de son cher petit Alexandre. Tout comme il se garda bien de lui faire la liste des paroissiennes qu’il avait sauté dans cette chambre sous le regard de Dieu le père. Malgré tout, il ne put s’empêcher de sourire à l’évocation de ces délicieux moments de communion qu’il avait partagé.
Il n’avait pas quitté des yeux Alduis, qui enfin ouvrit la main, émiettant quelques éclats de verre au passage.
Il détourna alors le regard pour s’adresser à Sarkeris qui tournait comme un requin en mal de chair fraîche. Son bâtard frôla l’exophtalmie à sa remarque sur le mariage.
Et bien quoi ? Qu’est-ce qu’ils avaient tous à s’imaginer pouvoir hériter sans contrepartie ?!
- Si tu comptes me marier, Coldris, va falloir aller chercher loin. Les dames de ton monde seront loin d’accepter un contrat avec un flibustier, même de première classe. Et c’est sans parler de leur père. J’aurai beau être le roi des cœurs, je reste un bâtard. Et puis… ma femme, la seule et l’unique, risquerait de mal le prendre.
Il acquiesça lentement. Il était bien évidemment conscient de ces quelques pénibles points sensibles auxquelles il avait déjà trouvé la parade. Quant à être, un bourreau des cœurs… Il avait ça dans le sang autant que le sel…
– Ta femme ? Tu parles de ton navire, n’est-ce pas? Le reste n’est que du détail. Tu imagines bien que ce n’est pas ce genre de choses qui m’arrêtent n’est-ce pas.
Tout était déjà prévu. Et si Alduis n’était pas dans un tel état… D’instabilité, il aurait été ravi de lui faire part de cette nouvelle. Il était d’ailleurs temps d’agir avant que les choses ne dérapent définitivement.
– Va donc soigner ta main. Le diner est de tout façon terminé.
Il énonça cela calmement. Il n’avait plus faim.
Et il allait sans dire que se mutiler sa main d’arme n’était pas la chose la plus intelligente qui soit… Coldris repoussa sa chaise et se leva à son tour, s’appuyant sur la table.
- Sarkeris suis-moi.
Il ordonna à un esclave d’emporter champagne et verres et se dirigea vers ce qui était son sanctuaire.
Son bureau.
La seule pièce à laquelle personne n’accédait sans qu’il ne soit présent. Il sortit la clé d’une poche intérieure et déverrouilla l’immense porte de bois. De larges fenêtres s’élançant jusqu’au plafond, baignait la pièce dans une lueur bleuté. Coldris prit place derrière son bureau tandis que deux esclaves allumaient les multiples candélabres. La porte se referma enfin. Le patriarche sortit de sa poche un pli cacheté du sceau de Fromart. Il tapota la lettre.
– Tu vois. Tu n’auras bientôt plus à t’en faire. Je te la remettrai lorsque tu auras achevé la mission pour laquelle je t’ai fait venir ici. Mais nous en parlerons plus tard.
Mission périlleuse dont il attendait encore les détails et la validation de l’Etat-Major. Pour l’heure, il avait bien d’autres projets pour son corsaire de fils qui allait devoir se faire à la terre ferme... Pour quelques temps.
– En attendant, j’ai plusieurs tâches d’importance à te confier.
Il marqua un temps d’arrêt pour s’assurer d’être écouté et reprit
- Pour commencer, laisse courir une bonne semaine au moins, trouve un pauvre bougre qui ne manquera à personne et paye-le en conséquence pour qu’il aille dénoncer Alexandre Bellanger à la Prévoté pour sodomie. Rien de plus. Rien de moins. Suis-je bien clair ? après une pause Ensuite tu sais ce qu’il te reste à faire.
Ce qu’il y avait de bien avec Sarkeris, c’est qu’il ne s’embarrassait pas d’une encombrante morale. Faire disparaitre un témoin était presque trop facile.
Il était temps qu’Alduis rentre dans le rang et qu’il cesse ses inlassables provocations.
Puisqu’il n’en faisait qu’à sa tête, il allait le ramener dans le droit chemin, d’une manière simple et efficace.
Y tenait-il tant que cela à son cher Alexandre ?
Il le saurait bien assez tôt.
C’était un homme.
Non un gosse.
Un Éclopé.
Un Esclave.
Cette relation lui restait en travers de la gorge comme un os. Un os qui ne passait pas peu importe la quantité de boisson ou de nourriture ingurgitée.
Son fils aimait les hommes.
Son fils était un sodomite.
Son fils baisait un infirme.
Et en plus il aimait ça.
Un goût de bile se fraya un chemin jusqu’à sa gorge. Tous ces plats le dégoutaient subitement.
Il serrait les dents quand Alduis, à l’autre bout de la table, serrait son verre si fort qu’il se brisa sans un bruit. Il baissa les yeux sur sa main d’où le sang gouttait à intervalle régulier sans qu’il ne desserre sa prise.
- Vous les avez testé aussi ?
Coldris croisa les doigts et répondit à son ton moqueur par un sourire dont il avait le secret :
– Evidemment. Depuis quand les Fromart vont dans une église pour prier ?
Il se garda bien de lui dire qu’il tenait cela de son compagnon de débauche qui n’était autre que le père de son cher petit Alexandre. Tout comme il se garda bien de lui faire la liste des paroissiennes qu’il avait sauté dans cette chambre sous le regard de Dieu le père. Malgré tout, il ne put s’empêcher de sourire à l’évocation de ces délicieux moments de communion qu’il avait partagé.
Il n’avait pas quitté des yeux Alduis, qui enfin ouvrit la main, émiettant quelques éclats de verre au passage.
Il détourna alors le regard pour s’adresser à Sarkeris qui tournait comme un requin en mal de chair fraîche. Son bâtard frôla l’exophtalmie à sa remarque sur le mariage.
Et bien quoi ? Qu’est-ce qu’ils avaient tous à s’imaginer pouvoir hériter sans contrepartie ?!
- Si tu comptes me marier, Coldris, va falloir aller chercher loin. Les dames de ton monde seront loin d’accepter un contrat avec un flibustier, même de première classe. Et c’est sans parler de leur père. J’aurai beau être le roi des cœurs, je reste un bâtard. Et puis… ma femme, la seule et l’unique, risquerait de mal le prendre.
Il acquiesça lentement. Il était bien évidemment conscient de ces quelques pénibles points sensibles auxquelles il avait déjà trouvé la parade. Quant à être, un bourreau des cœurs… Il avait ça dans le sang autant que le sel…
– Ta femme ? Tu parles de ton navire, n’est-ce pas? Le reste n’est que du détail. Tu imagines bien que ce n’est pas ce genre de choses qui m’arrêtent n’est-ce pas.
Tout était déjà prévu. Et si Alduis n’était pas dans un tel état… D’instabilité, il aurait été ravi de lui faire part de cette nouvelle. Il était d’ailleurs temps d’agir avant que les choses ne dérapent définitivement.
– Va donc soigner ta main. Le diner est de tout façon terminé.
Il énonça cela calmement. Il n’avait plus faim.
Et il allait sans dire que se mutiler sa main d’arme n’était pas la chose la plus intelligente qui soit… Coldris repoussa sa chaise et se leva à son tour, s’appuyant sur la table.
- Sarkeris suis-moi.
Il ordonna à un esclave d’emporter champagne et verres et se dirigea vers ce qui était son sanctuaire.
Son bureau.
La seule pièce à laquelle personne n’accédait sans qu’il ne soit présent. Il sortit la clé d’une poche intérieure et déverrouilla l’immense porte de bois. De larges fenêtres s’élançant jusqu’au plafond, baignait la pièce dans une lueur bleuté. Coldris prit place derrière son bureau tandis que deux esclaves allumaient les multiples candélabres. La porte se referma enfin. Le patriarche sortit de sa poche un pli cacheté du sceau de Fromart. Il tapota la lettre.
– Tu vois. Tu n’auras bientôt plus à t’en faire. Je te la remettrai lorsque tu auras achevé la mission pour laquelle je t’ai fait venir ici. Mais nous en parlerons plus tard.
Mission périlleuse dont il attendait encore les détails et la validation de l’Etat-Major. Pour l’heure, il avait bien d’autres projets pour son corsaire de fils qui allait devoir se faire à la terre ferme... Pour quelques temps.
– En attendant, j’ai plusieurs tâches d’importance à te confier.
Il marqua un temps d’arrêt pour s’assurer d’être écouté et reprit
- Pour commencer, laisse courir une bonne semaine au moins, trouve un pauvre bougre qui ne manquera à personne et paye-le en conséquence pour qu’il aille dénoncer Alexandre Bellanger à la Prévoté pour sodomie. Rien de plus. Rien de moins. Suis-je bien clair ? après une pause Ensuite tu sais ce qu’il te reste à faire.
Ce qu’il y avait de bien avec Sarkeris, c’est qu’il ne s’embarrassait pas d’une encombrante morale. Faire disparaitre un témoin était presque trop facile.
Il était temps qu’Alduis rentre dans le rang et qu’il cesse ses inlassables provocations.
Puisqu’il n’en faisait qu’à sa tête, il allait le ramener dans le droit chemin, d’une manière simple et efficace.
Y tenait-il tant que cela à son cher Alexandre ?
Il le saurait bien assez tôt.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Alduis était vraiment hors de lui. Comme quoi l'amour c'était vraiment de la daube. Si ça mettait le meilleur soldat de l'Empire dans cet état... Dommage, Sarkeris aurait aimé rencontrer l'Ange de la mort au meilleur de sa forme. Tant pis ce serait pour une autre fois.
Devant les bris de verre et les phalanges pleines d'un sang poisseux, il haussa un sourcil, à mi-chemin entre la réprobation et l'étonnement. Il ne pourrait pas tenir correctement une épée avant un moment. S'il avait un mousqueton encore... mais il s'était renseigné. Alduis se battait à l'ancienne. Cela témoignait d'un cruel manque de réalisme. Son frère était peut-être un génie militaire, mais à coup sûr, il n'était pas visionnaire.
Le corsaire plongea la main dans une corbeille de fruits (non pas de mer) pour en tirer une large grappe de raisins, qu'il se mit à gober un à un. "Sympa l'ambiance dans la famille" songea-t-il, mais il faillit bien s’étouffer de rire lorsque Coldris suggéra que "sa femme" était son navire. Avec un regard hilare, il laissa croire ça au grand Coldris. Son navire ! ah non, tout navire était remplaçable… nul doute que Coldris serait passé par-dessus un navire, à défaut d’en être jeté par-dessus bord. Mais la réalité était tout autre, et on ne pourrait pas se débarrasser de la femme de Sarkeris en claquant des doigts. Même Coldris ne pourrait rien faire, malgré son pouvoir, face à elle.
Le fils des mers, regarda le fils de la terre quitter la pièce à l’instigation de son père, puis suivit ce dernier jusque dans son bureau. Les choses sérieuses commençaient… une fois l’enfant écarté. Maintenant, ils allaient pouvoir savourer les pétillantes douceurs champenoises. Il s’installa en face du paternel, se curant les dents au passage. Avec curiosité, il regarda Coldris dégainer une enveloppe comme si c’était la fin de ses soucis. Mais le seul souci qu’il avait en ce moment-même, c’était d’être loin de la grande bleue.
- C’est quoi cette enveloppe qui vaut salaire de mission ? demanda-t-il sans ambages.
Il écouta Coldris lui parler des passe-temps qu’il devrait avoir de parler de cette fameuse mission. Une semaine.
- Je ferai ça. Mais pourquoi pas dès demain, franchement ? je suis vraiment obligé d’attendre une semaine ici ?
Sous-entendu : « A terre ! bon sang ! Je suis en train de me dessécher là ! »
- Et puis j'ai pas d'argent à dépenser avec mes futures victimes. J'ai pas trop envie de payer pour tes crimes. Papa.
Sarkeris avait des accès d'inintelligence quelque fois. Mais pour ce qui était du sale boulot, il avait vite compris que dépenser son propre argent pour les trucs sales n'était pas vraiment une bonne idée. Il valait toujours mieux que d'autres payent.
Devant les bris de verre et les phalanges pleines d'un sang poisseux, il haussa un sourcil, à mi-chemin entre la réprobation et l'étonnement. Il ne pourrait pas tenir correctement une épée avant un moment. S'il avait un mousqueton encore... mais il s'était renseigné. Alduis se battait à l'ancienne. Cela témoignait d'un cruel manque de réalisme. Son frère était peut-être un génie militaire, mais à coup sûr, il n'était pas visionnaire.
Le corsaire plongea la main dans une corbeille de fruits (non pas de mer) pour en tirer une large grappe de raisins, qu'il se mit à gober un à un. "Sympa l'ambiance dans la famille" songea-t-il, mais il faillit bien s’étouffer de rire lorsque Coldris suggéra que "sa femme" était son navire. Avec un regard hilare, il laissa croire ça au grand Coldris. Son navire ! ah non, tout navire était remplaçable… nul doute que Coldris serait passé par-dessus un navire, à défaut d’en être jeté par-dessus bord. Mais la réalité était tout autre, et on ne pourrait pas se débarrasser de la femme de Sarkeris en claquant des doigts. Même Coldris ne pourrait rien faire, malgré son pouvoir, face à elle.
Le fils des mers, regarda le fils de la terre quitter la pièce à l’instigation de son père, puis suivit ce dernier jusque dans son bureau. Les choses sérieuses commençaient… une fois l’enfant écarté. Maintenant, ils allaient pouvoir savourer les pétillantes douceurs champenoises. Il s’installa en face du paternel, se curant les dents au passage. Avec curiosité, il regarda Coldris dégainer une enveloppe comme si c’était la fin de ses soucis. Mais le seul souci qu’il avait en ce moment-même, c’était d’être loin de la grande bleue.
- C’est quoi cette enveloppe qui vaut salaire de mission ? demanda-t-il sans ambages.
Il écouta Coldris lui parler des passe-temps qu’il devrait avoir de parler de cette fameuse mission. Une semaine.
- Je ferai ça. Mais pourquoi pas dès demain, franchement ? je suis vraiment obligé d’attendre une semaine ici ?
Sous-entendu : « A terre ! bon sang ! Je suis en train de me dessécher là ! »
- Et puis j'ai pas d'argent à dépenser avec mes futures victimes. J'ai pas trop envie de payer pour tes crimes. Papa.
Sarkeris avait des accès d'inintelligence quelque fois. Mais pour ce qui était du sale boulot, il avait vite compris que dépenser son propre argent pour les trucs sales n'était pas vraiment une bonne idée. Il valait toujours mieux que d'autres payent.
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Sarkeris avait haussé un sourcil. Et il regardait sa main qui saignait, avec un air partagé. Cette simple expression suffisait à mettre Alduis sur les nerfs. Il était au bord de l’implosion, il le sentait dans chaque muscle, dans chaque nerf. Chaque fibre de son corps était électrisée de colère. Et il devait se faire violence pour ne pas aller marteler son visage de coups, pour lui refaire le portrait.
Coldris n’arrangeait rien. Son ton moqueur mettait sa patience à vif. Et il avait déjà épuisé toutes ses réserves pour la soirée. D’une seconde à l’autre, ses émotions allaient le dépasser. Il avait beau faire, retarder cet instant le plus possible, parce qu’il se doutait qu’il n’apporterait rien de bon, il savait. Ce n’était que reculer pour mieux sauter ensuite. Le gouffre se rapprochait de plus en plus.
C’était tellement évident, ricanait une voix dans sa tête. Bien sûr que son père était déjà entré dans l’église Saint-Eustache. Et certainement pas pour prier, lui non plus. Il serra les dents, les desserra, à intervalles courts. Un muscle s’était contracté sur sa joue. Autour de lui, l’air en venait presque à crépiter. L’ambiance était aux couteaux tirés, et Alduis ne faisait que accumuler la tension environnante, celle qu’il dégageait lui-même, comme une éponge. Sa haine s’alimentait elle-même.
Le sourire sur les lèvres de son père n’arrangeait rien. Pas plus que son calme de toutes circonstances. Il ne pouvait pas crier, un peu, pour une fois ?! S’énerver, frapper, casser quelque chose ? Il ne pouvait pas jouer franc-jeu ? Le brasier au fond de ses yeux bleus flambait de plus en plus puissant. Son père ne le lâchait pas du regard.
Il avait encore eu le temps de bouillonner tandis que Sarkeris et Coldris parlaient mariage quand finalement, son père revint vers lui. Et le congédia. Ce fut la goutte de trop. Non pas qu’il avait envie de rester à cette petite soirée, il ne rêvait que d’en partir, mais parce que les voix dans sa tête se mettaient à hurler. Elles hurlaient que rien de ce qui se dirait après son départ ne serait de bonne augure. Et cela réveillait ses peurs les plus enfouies, pour les renvoyer au premier plan.
En trois pas, il combla l’espace restant entre lui et son père. Et frappa son sternum, de toutes ses forces - avec sa main gauche, celle qui n’était pas criblée de verre. Il le toucha de plein fouet, si fort que même lui en eut mal aux doigts. Le choc remonta jusque dans son épaule mais cela lui fit du bien. Comme à chaque fois qu’il frappait son père. Il y avait quelque chose de grisant dans ce geste.
C’était la deuxième fois.
Et rien que pour voir son père haleter, à bout de souffle, les choses valaient le coup.
Il fit un pas en arrière, sans le lâcher des yeux, savourant la vision quelques secondes. Sans prononcer un seul mot. Il cracha dans le verre de son père avec tout le mépris engrangé durant les dernières minutes.
Et fit demi-tour sans plus de cérémonie.
Coldris n’arrangeait rien. Son ton moqueur mettait sa patience à vif. Et il avait déjà épuisé toutes ses réserves pour la soirée. D’une seconde à l’autre, ses émotions allaient le dépasser. Il avait beau faire, retarder cet instant le plus possible, parce qu’il se doutait qu’il n’apporterait rien de bon, il savait. Ce n’était que reculer pour mieux sauter ensuite. Le gouffre se rapprochait de plus en plus.
C’était tellement évident, ricanait une voix dans sa tête. Bien sûr que son père était déjà entré dans l’église Saint-Eustache. Et certainement pas pour prier, lui non plus. Il serra les dents, les desserra, à intervalles courts. Un muscle s’était contracté sur sa joue. Autour de lui, l’air en venait presque à crépiter. L’ambiance était aux couteaux tirés, et Alduis ne faisait que accumuler la tension environnante, celle qu’il dégageait lui-même, comme une éponge. Sa haine s’alimentait elle-même.
Le sourire sur les lèvres de son père n’arrangeait rien. Pas plus que son calme de toutes circonstances. Il ne pouvait pas crier, un peu, pour une fois ?! S’énerver, frapper, casser quelque chose ? Il ne pouvait pas jouer franc-jeu ? Le brasier au fond de ses yeux bleus flambait de plus en plus puissant. Son père ne le lâchait pas du regard.
Il avait encore eu le temps de bouillonner tandis que Sarkeris et Coldris parlaient mariage quand finalement, son père revint vers lui. Et le congédia. Ce fut la goutte de trop. Non pas qu’il avait envie de rester à cette petite soirée, il ne rêvait que d’en partir, mais parce que les voix dans sa tête se mettaient à hurler. Elles hurlaient que rien de ce qui se dirait après son départ ne serait de bonne augure. Et cela réveillait ses peurs les plus enfouies, pour les renvoyer au premier plan.
En trois pas, il combla l’espace restant entre lui et son père. Et frappa son sternum, de toutes ses forces - avec sa main gauche, celle qui n’était pas criblée de verre. Il le toucha de plein fouet, si fort que même lui en eut mal aux doigts. Le choc remonta jusque dans son épaule mais cela lui fit du bien. Comme à chaque fois qu’il frappait son père. Il y avait quelque chose de grisant dans ce geste.
C’était la deuxième fois.
Et rien que pour voir son père haleter, à bout de souffle, les choses valaient le coup.
Il fit un pas en arrière, sans le lâcher des yeux, savourant la vision quelques secondes. Sans prononcer un seul mot. Il cracha dans le verre de son père avec tout le mépris engrangé durant les dernières minutes.
Et fit demi-tour sans plus de cérémonie.
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Il venait tout juste de congédier Alduis quand celui-ci s'approcha de lui pour lui asséner un puissant coup dans le sternum qu’il ne chercha même pas à éviter. Il vacilla et recula de quelques pas plié en deux, le souffle court. Une violente douleur irradiait entre ses côtes. Coldris adressa un regard plein de cette glaciale fureur.
Il aurait pu lui dire que l'amour le rendait faible, hurler mais il garda le silence le plus complet. Pour une seule et bonne raison : tout ceci serait bientôt terminé.
Il ne comptait pas refaire deux fois la même erreur. Tout est déjà prévu. Il ne manquait guère plus qu'une main pour exécuter son plan.
Il avait toujours le souffle court lorsqu’il se dirigea dans son bureau sans rien en laisser paraître. A chaque inspiration, un violent tiraillement se faisait sentir, comme une lame qui le transperçait de part en part.
Il s'assit en réprimant de toutes ses forces une grimace de douleur. Et reprit la conversation comme si de rien n’était, ignorant le feu qui se répandait cycliquement.
- Une lettre de reconnaissance. Tu deviendras ainsi officiellement Sarkeris de Fromart il laissa une pause avant de reprendre Je te la remettrai après une mission très spéciale que j’aurais pour toi d'ici quelques temps
Sarkeris venait à peine d’arriver qu'il frétillait déjà comme un poisson hors de l'eau, happant désespérant l'air entre deux coups de queue furieux.
- Parce que le moment n’est pas venu. En attendant, j’aimerai que tu te renseignes sur la famille Cassin. Notamment Irène d'Aubeville, couturière et Matthieu Cassin, le Cardinal. Je suis sûre que tu devrais trouver quelques informations intéressantes.
Ce à quoi Sarkeris rétorqua qu’il manquait de fonds. Allons bon. Coldris prit appuie sur le bureau et se pencha en-avant de façon à être aussi proche que possible de son visage.
- T'ais-je déjà laissé dans le besoin ne serait-ce qu’une fois ? demanda-t-il glacialement avant de se rasseoir.
A nouveau la douleur irradia dans toute sa cage thoracique. Il siffla une coupe de champagne pour la faire passer avant de bondir subitement.
- L'opium ? Où est l'opium Sarkeris ?! OÙ ?
Il n'avait tout de même pas pu revenir de Djerdan les mains vides…
Il aurait pu lui dire que l'amour le rendait faible, hurler mais il garda le silence le plus complet. Pour une seule et bonne raison : tout ceci serait bientôt terminé.
Il ne comptait pas refaire deux fois la même erreur. Tout est déjà prévu. Il ne manquait guère plus qu'une main pour exécuter son plan.
Il avait toujours le souffle court lorsqu’il se dirigea dans son bureau sans rien en laisser paraître. A chaque inspiration, un violent tiraillement se faisait sentir, comme une lame qui le transperçait de part en part.
Il s'assit en réprimant de toutes ses forces une grimace de douleur. Et reprit la conversation comme si de rien n’était, ignorant le feu qui se répandait cycliquement.
- Une lettre de reconnaissance. Tu deviendras ainsi officiellement Sarkeris de Fromart il laissa une pause avant de reprendre Je te la remettrai après une mission très spéciale que j’aurais pour toi d'ici quelques temps
Sarkeris venait à peine d’arriver qu'il frétillait déjà comme un poisson hors de l'eau, happant désespérant l'air entre deux coups de queue furieux.
- Parce que le moment n’est pas venu. En attendant, j’aimerai que tu te renseignes sur la famille Cassin. Notamment Irène d'Aubeville, couturière et Matthieu Cassin, le Cardinal. Je suis sûre que tu devrais trouver quelques informations intéressantes.
Ce à quoi Sarkeris rétorqua qu’il manquait de fonds. Allons bon. Coldris prit appuie sur le bureau et se pencha en-avant de façon à être aussi proche que possible de son visage.
- T'ais-je déjà laissé dans le besoin ne serait-ce qu’une fois ? demanda-t-il glacialement avant de se rasseoir.
A nouveau la douleur irradia dans toute sa cage thoracique. Il siffla une coupe de champagne pour la faire passer avant de bondir subitement.
- L'opium ? Où est l'opium Sarkeris ?! OÙ ?
Il n'avait tout de même pas pu revenir de Djerdan les mains vides…
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Une lettre de reconnaissance ? vraiment ? mais comment l'idée de le rendre légitime était-elle venue à Sir Coldris Fromart ? Sarkeris se trouvait très bien en mer, loin de tout le raffut politique auquel il ne comprenait fichtre rien. Du moins la majeure partie du temps. En fait, que son père ait cette idée derrière la tête l'inquiétait bien plus que tout ce qui s'était passé jusqu'à présent. Le corsaire fronça légèrement les sourcils.
- Tu sais, je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire, de me légitimer. D'une part je suis et resterai un bâtard, et d'autre part, ça me convient très bien. Si c'est pour me marier, c'est inutile. J'ai déjà Thala.
Pour la suite, il avait gravé les nom dans sa mémoire. Irène d'Aubeville, et Mathieu Cassin. Voilà qui devrait lui fournir de quoi tenir une petite semaine en effet. Pour la couturière, il suffirait de questionner les voisins, mais Sark se doutait que les informations recherchées ne seraient pas de celles qu'on peut trouver aisément. Et c'était encore plus vrai pour le cardinal. Aussi posa-t-il la question qui s'imposait :
- Tu veux des informations pour ... te renseigner ? ou pour les faire tomber ?
Une fois que l'épineux sujet des finances fut réglé - rapidement - il ne restait qu'une chose à aborder. Et Coldris s'en chargea merveilleusement bien. L'opium. Une vraie drogue. Sarkeris le savait bien, il en vendait sur les côte Lodméiennes, en faisait passer en douce dans les prisons de l'île... un véritable commerce, très avantageux.
Il se leva, souriant avec satisfaction et retira toutes les bouteilles de champagne de la caisse. Au fond, un lit de paille assurait la stabilité des bouteilles, mais cachait aussi les salutaires paquets d'opium, si chers à son père.
- Voilà, cadeau des mers, dit-il en lui tendant un paquet. C'est une chose qu'il me serait fatal d'oublier, n'est-ce pas ?
Il se rassit en souriant, observant son père du coin de l'oeil. Si la faiblesse d'Alduis était son impulsivité et à présent sa sentimentalité, celle de Coldris était assurément cette substance issue du pavot. Et ça, il était assurément l'un des seuls à le savoir.
- Tu sais, je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire, de me légitimer. D'une part je suis et resterai un bâtard, et d'autre part, ça me convient très bien. Si c'est pour me marier, c'est inutile. J'ai déjà Thala.
Pour la suite, il avait gravé les nom dans sa mémoire. Irène d'Aubeville, et Mathieu Cassin. Voilà qui devrait lui fournir de quoi tenir une petite semaine en effet. Pour la couturière, il suffirait de questionner les voisins, mais Sark se doutait que les informations recherchées ne seraient pas de celles qu'on peut trouver aisément. Et c'était encore plus vrai pour le cardinal. Aussi posa-t-il la question qui s'imposait :
- Tu veux des informations pour ... te renseigner ? ou pour les faire tomber ?
Une fois que l'épineux sujet des finances fut réglé - rapidement - il ne restait qu'une chose à aborder. Et Coldris s'en chargea merveilleusement bien. L'opium. Une vraie drogue. Sarkeris le savait bien, il en vendait sur les côte Lodméiennes, en faisait passer en douce dans les prisons de l'île... un véritable commerce, très avantageux.
Il se leva, souriant avec satisfaction et retira toutes les bouteilles de champagne de la caisse. Au fond, un lit de paille assurait la stabilité des bouteilles, mais cachait aussi les salutaires paquets d'opium, si chers à son père.
- Voilà, cadeau des mers, dit-il en lui tendant un paquet. C'est une chose qu'il me serait fatal d'oublier, n'est-ce pas ?
Il se rassit en souriant, observant son père du coin de l'oeil. Si la faiblesse d'Alduis était son impulsivité et à présent sa sentimentalité, celle de Coldris était assurément cette substance issue du pavot. Et ça, il était assurément l'un des seuls à le savoir.
Sarkeris- Corsaire
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Légitimer Sarkeris était une évidence. Il n'avait qu'un seul fils et plus qu'un seul enfant -Alduis y avait veillé-. Il était hors de question que son héritage finisse entre de mauvaises mains. Il avait bâti Fromart à la sueur et au sang de ses mains. Fromart irait à son héritier et à personne d’autre.
- Détrompe-toi c'est parfaitement nécessaire.
Il eut un petit rictus qui réveilla instantanément la douleur lancinante entre ses côtes. C’était indispensable… Alduis était… Alduis. Avec ce que cela comportait d’instabilité et de risque. Il devait prévoir une autre possibilité. Plus terre à terre. Enfin façon de parler.
- Thala vraiment… Une vraie louve de mer…
Ses yeux rieurs disparurent un bref instant derrière ses paupières puis son verre. Il savait pertinemment que son bâtard ne saurait se contentait d'une vie à terre. Il n’était ni assez fou, ni assez stupide pour cela. Il répliqua donc froidement
- Tu n'auras qu’à prendre deux épouses. Une femme dans chaque port, c'est bien coutume non? Tu engrosseras la seconde et tu la laisseras à quai. Et si elle te manque trop, tu l'attacheras au bastingage si cela te chante. Elle éloignera les sirènes.
Un large sourire s’étira. Le genre de sourire typique qui disait clairement qu’il n'y aurait pas d’échappatoire possible.
- Un héritier, Sarkeris. C'est tout ce qu’il te faut. Toi au moins tu sais les baiser comme il faut. conclut-il avec amertume.
Sur ce, il était temps de lui trouver une occupation pour son séjour. Un péché aux renseignements. De quoi l'occuper. A sa répartie, il lui adressa un large sourire, qui une fois de plus se solda en un profond coup de poignard dont il dut masquer la douleur.
- Cela reste à voir. Mais personne n'est blanc comme neige non ? En grattant, on trouve toujours une faille. Tiens la couturière, elle importe ou exporte certainement des biens par voie maritime…
Coldris n'en pouvait plus de cette douleur qui irradiait entre ses côtes. S'il n'avait pas été persuadé d'en avoir enfin fini avec son impertinence, il en aurait été tout autrement. Désormais, il n'avait plus qu'une seule envie, diluer son précieux opium dans son verre de champagne. Où était-il ? Où ? Heureusement, il pouvait toujours comptait sur son cher bâtard pour se souvenir de ses petits plaisirs personnels. Il l'observa avec envie dégager les bouteilles pour libérer les petits paquets d'opium. Coldris se laissa tomber dans son fauteuil tout en récupérant un. Il l’ouvrit et en versa ce qui semblait être une infime quantité dans sa coupe. Il poussa le paquet ouvert vers son fils, un sourire de satisfaction sur le visage.
- Je t'en prie, sers-toi. Après tout c'est mon anniversaire n'est-ce pas?
Une fois savamment mélanger, il avala une longue gorgée du precieux pétillant d'or.
- Djerdan ? Comment cela s'est passé ? Tu as bien fait le nettoyage j’espère ? Ce foutu Premier Conseiller commence à remuer la terre…
Ce n’était sans doute qu'un effet placebo, mais il se sentait terriblement mieux désormais. Comme si ce maudit coup n’était jamais parti. Il observa Sarkeris de haut en bas. Quel plaisir de revoir sa tête de fripouille iodée !
- Détrompe-toi c'est parfaitement nécessaire.
Il eut un petit rictus qui réveilla instantanément la douleur lancinante entre ses côtes. C’était indispensable… Alduis était… Alduis. Avec ce que cela comportait d’instabilité et de risque. Il devait prévoir une autre possibilité. Plus terre à terre. Enfin façon de parler.
- Thala vraiment… Une vraie louve de mer…
Ses yeux rieurs disparurent un bref instant derrière ses paupières puis son verre. Il savait pertinemment que son bâtard ne saurait se contentait d'une vie à terre. Il n’était ni assez fou, ni assez stupide pour cela. Il répliqua donc froidement
- Tu n'auras qu’à prendre deux épouses. Une femme dans chaque port, c'est bien coutume non? Tu engrosseras la seconde et tu la laisseras à quai. Et si elle te manque trop, tu l'attacheras au bastingage si cela te chante. Elle éloignera les sirènes.
Un large sourire s’étira. Le genre de sourire typique qui disait clairement qu’il n'y aurait pas d’échappatoire possible.
- Un héritier, Sarkeris. C'est tout ce qu’il te faut. Toi au moins tu sais les baiser comme il faut. conclut-il avec amertume.
Sur ce, il était temps de lui trouver une occupation pour son séjour. Un péché aux renseignements. De quoi l'occuper. A sa répartie, il lui adressa un large sourire, qui une fois de plus se solda en un profond coup de poignard dont il dut masquer la douleur.
- Cela reste à voir. Mais personne n'est blanc comme neige non ? En grattant, on trouve toujours une faille. Tiens la couturière, elle importe ou exporte certainement des biens par voie maritime…
Coldris n'en pouvait plus de cette douleur qui irradiait entre ses côtes. S'il n'avait pas été persuadé d'en avoir enfin fini avec son impertinence, il en aurait été tout autrement. Désormais, il n'avait plus qu'une seule envie, diluer son précieux opium dans son verre de champagne. Où était-il ? Où ? Heureusement, il pouvait toujours comptait sur son cher bâtard pour se souvenir de ses petits plaisirs personnels. Il l'observa avec envie dégager les bouteilles pour libérer les petits paquets d'opium. Coldris se laissa tomber dans son fauteuil tout en récupérant un. Il l’ouvrit et en versa ce qui semblait être une infime quantité dans sa coupe. Il poussa le paquet ouvert vers son fils, un sourire de satisfaction sur le visage.
- Je t'en prie, sers-toi. Après tout c'est mon anniversaire n'est-ce pas?
Une fois savamment mélanger, il avala une longue gorgée du precieux pétillant d'or.
- Djerdan ? Comment cela s'est passé ? Tu as bien fait le nettoyage j’espère ? Ce foutu Premier Conseiller commence à remuer la terre…
Ce n’était sans doute qu'un effet placebo, mais il se sentait terriblement mieux désormais. Comme si ce maudit coup n’était jamais parti. Il observa Sarkeris de haut en bas. Quel plaisir de revoir sa tête de fripouille iodée !
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Sarkeris fit une grimace assez expressive en comprenant que son père ne renoncerait pas à le légitimer. Mais s'il y avait une enveloppe et qu'il voulait lui donner pour ça, ça voudrait aussi dire que Sark pourrait faire ce qu'il voulait de cette enveloppe : la jeter au feu. Ou bien, il pourrait tout aussi bien ne pas la mériter tout court ; il pourrait y avoir une malencontreuse bévue dans la mission qu'il lui confierait...
Quoiqu'il en soit dans l'immédiat, ce qui l'embêtait le plus c'était cette histoire de mariage. Baiser, ça il savait faire pour sûr, mais s'il y avait bien une chose dont il ne voulait pas c'était un gosse ! C'était bon pour les hommes de la terre, ça, de penser à avoir des gosses pour la succession. En mer c'est différent. Ce n'était pas comme s'il aurait quelque chose à léguer !
Une petite lumière s'alluma au fond de l'esprit brumeux de Sark : c'était donc pour ça, l'histoire du fils légitime ! Alduis s'amusait avec la poupe du bateau, donc Coldris assurait ses arrières (comme c'est amusant !) en prévoyant un second héritier, qui lui pondrait un petit fils avec une fille bien comme il faut et hop, "emballez ! c'est pesé !". L'affaire passerait comme un paquet d'opium dans une coupe de champagne...
- Si tu tiens à me dégoter une deuxième femme, Coldris, va falloir qu'elle en ait une paire bien fournie ! s'exclama-t-il en mimant une paire de seins bien lourde. J'aimerais savoir qui tu as en tête. Que j'aille explorer le terrain, si tu vois ce que je veux dire ...
Les femmes. Un sujet de conversation sur lequel Coldris pouvait trouver matière à répondre. Sark profita de l'occasion pour faire semblant de se servir en opium. En voyant l'état gâteux dans lequel la substance mettait son père, il n'avait certainement pas envie d'en prendre.
Lorsque l'obstacle "opium" fut franchi, il réfléchit à Djerdan.
- Djerdan... tout ne s'est pas passé comme prévu, mais finalement, j'ai fait en sorte que tout rentre dans l'ordre. Et surtout qu'il n'y ait pas de traces. Les requins se sont régalés sur ce coup-là. Et mes hommes se sont amusés à voir les prisonniers tanguer au bout de la planche !
Fallait-il vraiment parler de ces choses sérieuses alors que non seulement son père était à moitié lui-même à présent, mais qu'en plus, il devait rattraper la première partie de soirée au lupanar ?
Quoiqu'il en soit dans l'immédiat, ce qui l'embêtait le plus c'était cette histoire de mariage. Baiser, ça il savait faire pour sûr, mais s'il y avait bien une chose dont il ne voulait pas c'était un gosse ! C'était bon pour les hommes de la terre, ça, de penser à avoir des gosses pour la succession. En mer c'est différent. Ce n'était pas comme s'il aurait quelque chose à léguer !
Une petite lumière s'alluma au fond de l'esprit brumeux de Sark : c'était donc pour ça, l'histoire du fils légitime ! Alduis s'amusait avec la poupe du bateau, donc Coldris assurait ses arrières (comme c'est amusant !) en prévoyant un second héritier, qui lui pondrait un petit fils avec une fille bien comme il faut et hop, "emballez ! c'est pesé !". L'affaire passerait comme un paquet d'opium dans une coupe de champagne...
- Si tu tiens à me dégoter une deuxième femme, Coldris, va falloir qu'elle en ait une paire bien fournie ! s'exclama-t-il en mimant une paire de seins bien lourde. J'aimerais savoir qui tu as en tête. Que j'aille explorer le terrain, si tu vois ce que je veux dire ...
Les femmes. Un sujet de conversation sur lequel Coldris pouvait trouver matière à répondre. Sark profita de l'occasion pour faire semblant de se servir en opium. En voyant l'état gâteux dans lequel la substance mettait son père, il n'avait certainement pas envie d'en prendre.
Lorsque l'obstacle "opium" fut franchi, il réfléchit à Djerdan.
- Djerdan... tout ne s'est pas passé comme prévu, mais finalement, j'ai fait en sorte que tout rentre dans l'ordre. Et surtout qu'il n'y ait pas de traces. Les requins se sont régalés sur ce coup-là. Et mes hommes se sont amusés à voir les prisonniers tanguer au bout de la planche !
Fallait-il vraiment parler de ces choses sérieuses alors que non seulement son père était à moitié lui-même à présent, mais qu'en plus, il devait rattraper la première partie de soirée au lupanar ?
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Evidemment qu’il n’a pas renoncé aussi facilement. Est-ce qu’il était du genre à refuser d’aborder un navire sous prétexte qu’il y avait là quelques difficultés ? Non, certainement pas.
Un Fromart ne renonçait jamais.
Coldris ne lacha pas son batard du regard. Il le laissa tirer ses propres conclusions de ces paroles. Il n’était peut-être pas toujours une lumière mais le corsaire était loin d’être complètement stupide. Lorsqu’il vit son regard s’illuminer subitement, il inclina imperceptiblement la tête.
- Oh mais ne va pas croire qu’Alduis échappera à ses devoirs. Il sera prochainement fiancé. Ce n’est qu’une question de temps. Et ce n’est pas sa petite pute à béquille qui changera quoi que ce soit.
Bientôt il n’aurait plus qu’à le supplier ou à le regarder bruler. La balle serait dans son camp. A quel point tenait-il à celui-ci ? Que serait-il prêt à sacrifier pour le garder en vie ? Cette fois-ci la note serait des plus salées.
- Sarkeris… fit-il en allongeant la dernière syllabe Cela fait bien trop longtemps que tu ne m’as pas accompagné. Tu sais bien que je ne te proposerai pas n’importe qui. Elle est bien fournie. Mais si tu veux je m’en assurerai personnellement. Tu t’en pourlècherais déjà les babines si tu savais. J’aurais pu la proposer à Alduis… Mais il n’a pas la force de dompter cette petite garce. Je suis sûr que tu l’apprécieras, en revanche.
Il était tout de même le fils de Lodméia et de Coldris. Celle qu'il n’avait jamais mis autant de temps à faire tomber entre les mailles de son filet. Lodméia avait eu un goût de défi et de désir. Le parfum de l’insaisissable. Et rien que pour cela, il n'en avait qu'eut plus envie de la posséder.
Sur ce, il entama son verre de champagne-opium.
- Tu n’auras qu’à venir en ma compagnie. Tu risquerais de l'aborder avant le mariage ce serait fâcheux. Et puis tu pourras lui raconter quelques unes de tes aventures en mer.
Il afficha un petit sourire amusé. On l’a disait sauvageonne et avide d'aventures. Alors quoi de mieux qu'un corsaire comme mari ? Et puis Sarkeris avait de l’expérience dans le domaine.
Ils devraient désormais évoquer Djerdan. Une mission délicate visant à rompre le pacte. L'un devait croire que l'autre n’avait jamais rien envoyé quand l'autre devait assurer avoir envoyer la cargaison. Une mission idéale pour son corsaire préféré que celle de faire disparaitre un navire. Il n'entendit qu'une seule phrase : « Tout ne s'est pas passé comme prévu. ».
Il détestait que tout ne se passe pas comme prévu. Il établissait toujours ses plans avec minuties, des nuits durant, envisageant chaque possibilité l’une après et l’autre. La chance devait rester à sa place. Dans cet espace contenu qui était le sien. Il posa lentement le verre sur la table dans un bruit sourd.
- Comment ça « tout ne s'est passé comme prévu ? » Sarkeris ? Que devrais-je savoir à ce sujet ?
Le simple rappel de sujet épineux avait suffît à lui faire retrouver l’entièreté de ses capacités.
Oublié la côte cassée.
Oublié Alduis.
Oublié ce foutue infirme.
Oublié les fils récalcitrants au mariage.
La femme de Sarkeris était peut-être la mer, La sienne était le pouvoir.
Un Fromart ne renonçait jamais.
Coldris ne lacha pas son batard du regard. Il le laissa tirer ses propres conclusions de ces paroles. Il n’était peut-être pas toujours une lumière mais le corsaire était loin d’être complètement stupide. Lorsqu’il vit son regard s’illuminer subitement, il inclina imperceptiblement la tête.
- Oh mais ne va pas croire qu’Alduis échappera à ses devoirs. Il sera prochainement fiancé. Ce n’est qu’une question de temps. Et ce n’est pas sa petite pute à béquille qui changera quoi que ce soit.
Bientôt il n’aurait plus qu’à le supplier ou à le regarder bruler. La balle serait dans son camp. A quel point tenait-il à celui-ci ? Que serait-il prêt à sacrifier pour le garder en vie ? Cette fois-ci la note serait des plus salées.
- Sarkeris… fit-il en allongeant la dernière syllabe Cela fait bien trop longtemps que tu ne m’as pas accompagné. Tu sais bien que je ne te proposerai pas n’importe qui. Elle est bien fournie. Mais si tu veux je m’en assurerai personnellement. Tu t’en pourlècherais déjà les babines si tu savais. J’aurais pu la proposer à Alduis… Mais il n’a pas la force de dompter cette petite garce. Je suis sûr que tu l’apprécieras, en revanche.
Il était tout de même le fils de Lodméia et de Coldris. Celle qu'il n’avait jamais mis autant de temps à faire tomber entre les mailles de son filet. Lodméia avait eu un goût de défi et de désir. Le parfum de l’insaisissable. Et rien que pour cela, il n'en avait qu'eut plus envie de la posséder.
Sur ce, il entama son verre de champagne-opium.
- Tu n’auras qu’à venir en ma compagnie. Tu risquerais de l'aborder avant le mariage ce serait fâcheux. Et puis tu pourras lui raconter quelques unes de tes aventures en mer.
Il afficha un petit sourire amusé. On l’a disait sauvageonne et avide d'aventures. Alors quoi de mieux qu'un corsaire comme mari ? Et puis Sarkeris avait de l’expérience dans le domaine.
Ils devraient désormais évoquer Djerdan. Une mission délicate visant à rompre le pacte. L'un devait croire que l'autre n’avait jamais rien envoyé quand l'autre devait assurer avoir envoyer la cargaison. Une mission idéale pour son corsaire préféré que celle de faire disparaitre un navire. Il n'entendit qu'une seule phrase : « Tout ne s'est pas passé comme prévu. ».
Il détestait que tout ne se passe pas comme prévu. Il établissait toujours ses plans avec minuties, des nuits durant, envisageant chaque possibilité l’une après et l’autre. La chance devait rester à sa place. Dans cet espace contenu qui était le sien. Il posa lentement le verre sur la table dans un bruit sourd.
- Comment ça « tout ne s'est passé comme prévu ? » Sarkeris ? Que devrais-je savoir à ce sujet ?
Le simple rappel de sujet épineux avait suffît à lui faire retrouver l’entièreté de ses capacités.
Oublié la côte cassée.
Oublié Alduis.
Oublié ce foutue infirme.
Oublié les fils récalcitrants au mariage.
La femme de Sarkeris était peut-être la mer, La sienne était le pouvoir.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [9 décembre 1597, soirée] - Le jour du père, la fête du fils [RP Sensible][Terminé]
Bon autant pour l'héritage. Après tout, il n'était que le fils de seconde main. Il passerait toujours après Alduis, si celui-ci rentrait dans le rang. L'idéal serait de pouvoir empocher le magot du vieux, sans pour autant devoir rester sur terre, avec une femme et un gosse sur les bras. Mais pour l'instant la question ne se posait pas, puisqu'il n'y avait ni femme, ni enfant qui le retenait à Braktenn. Et il espérait bien qu'il en serait toujours ainsi, n'en déplaise à son père.
Celui-ci semblait d'ailleurs avoir bien compris, que Sarkeris était du genre fonce-dans-l'tas. Il n'allait pas obtenir le nom de sa "douce" de sitôt. Il espérait du monde que son père n'avait pas été chercher une de ses étrangères lourdement armées. Sarkeris préférait les raffinées. Quand il venait à la capitale, du moins. Cela lui donnait toujours l'impression d'être "quelqu'un" lorsqu'il cajolait de jolies petites fesses blanches.
Certes, ce n'était pas à celles-là qu'il racontait les pillages auxquels il se livrait allègrement sur les navires ennemis. Mais il ne voyait pas pourquoi il en serait autrement de la fiancée que lui proposait son père. Les femmes ne s'intéressaient quasiment jamais à ce genre d'histoire. Et quand c'était le cas, elles étaient aussi torchées que lui, qui n'arrivait plus à éructer un mot. Il grimaça au souvenir de l'une de ces soirées de taverne bien arrosées, après le naufrage d'un navire marchand aux caisses bien pleines.
Mais son attention fut ramenée au bureau par la question alarmée de son père sur les ennuis de Djerdan. Il agita la main dans un signe d'apaisement.
- Ne t'inquiète pas, j'ai tout remis dans l'ordre. Pour faire simple, quand je suis arrivé avec pavillon Lodméien dans le port, j'ai commencé par me renseigner. Tu m'avais donné le nom du bateau : L'Olymp-hic. Mais on m'a informé là-bas que ce bateau était parti depuis de nombreux mois déjà pour l'Angleterre. Je crois. Il fallait donc que je trouve le vrai bateau, celui qui transportait ce qui nous intéressait. J'ai surveillé les vas et viens, et j'ai envoyé mes hommes en reconnaissance dans divers navires. Il n'y a eu aucune escarmouche, personne ne nous a vu qui ne soit mort à présent. C'était le "Ravisseur", le bateau à couler finalement. Et je m'en suis parfaitement assuré.
Il leva sa coupe de champagne comme pour boire à la santé des abordages en bonne et due forme et termina cul-sec le breuvage pétillant qu'on trouvait sur la table des grands.
Celui-ci semblait d'ailleurs avoir bien compris, que Sarkeris était du genre fonce-dans-l'tas. Il n'allait pas obtenir le nom de sa "douce" de sitôt. Il espérait du monde que son père n'avait pas été chercher une de ses étrangères lourdement armées. Sarkeris préférait les raffinées. Quand il venait à la capitale, du moins. Cela lui donnait toujours l'impression d'être "quelqu'un" lorsqu'il cajolait de jolies petites fesses blanches.
Certes, ce n'était pas à celles-là qu'il racontait les pillages auxquels il se livrait allègrement sur les navires ennemis. Mais il ne voyait pas pourquoi il en serait autrement de la fiancée que lui proposait son père. Les femmes ne s'intéressaient quasiment jamais à ce genre d'histoire. Et quand c'était le cas, elles étaient aussi torchées que lui, qui n'arrivait plus à éructer un mot. Il grimaça au souvenir de l'une de ces soirées de taverne bien arrosées, après le naufrage d'un navire marchand aux caisses bien pleines.
Mais son attention fut ramenée au bureau par la question alarmée de son père sur les ennuis de Djerdan. Il agita la main dans un signe d'apaisement.
- Ne t'inquiète pas, j'ai tout remis dans l'ordre. Pour faire simple, quand je suis arrivé avec pavillon Lodméien dans le port, j'ai commencé par me renseigner. Tu m'avais donné le nom du bateau : L'Olymp-hic. Mais on m'a informé là-bas que ce bateau était parti depuis de nombreux mois déjà pour l'Angleterre. Je crois. Il fallait donc que je trouve le vrai bateau, celui qui transportait ce qui nous intéressait. J'ai surveillé les vas et viens, et j'ai envoyé mes hommes en reconnaissance dans divers navires. Il n'y a eu aucune escarmouche, personne ne nous a vu qui ne soit mort à présent. C'était le "Ravisseur", le bateau à couler finalement. Et je m'en suis parfaitement assuré.
Il leva sa coupe de champagne comme pour boire à la santé des abordages en bonne et due forme et termina cul-sec le breuvage pétillant qu'on trouvait sur la table des grands.
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