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[7 Décembre 1597] Père Thierry, sonnez les matines... [Terminé]

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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 17:06

Hier, Thierry avait passé une merveilleuse journée loin des rituels répétitifs et ennuyeux de son église pour honorer la requête de Kalisha. Les autorités ne pourraient lui reprocher cet écart puisqu'il agissait à la demande d'une fidèle dévouée. Quel bonheur que cela avait été ! Il se remémorait notamment de cette visite à Monthoux des plus intéressantes et divertissantes. Aujourd'hui, malheureusement, rien ne le retenait ailleurs. Il devait se lever pour cinq heures et célébrer sans aucune joie les ma^tines, la première messe du jour.

Naturellement, comme il s'y attendait en arrivant devant l'autel, il n'y avait personne. Les fidèles qui se déplaçaient à cette horaire étaient très rares. Seules des grenouilles de bénitier, plus qu'irritables, venaient y assister. Il les détestait. il n'avait aucune hâte de les revoir.

Que faire ? il n'allait quand même pas dire la messe pour le plaisir des statues et des bancs vides ? Il ne pouvait cependant sortir. Il y avait, évidemment, au moins un soldat pour l'observer et rapporter qu'il quittait son service. Quelle plaie !

Dans un haussement des épaules fataliste, le prêtre s'avança vers un des bancs de la première rangée et se coucha dessus. Après tout, n'avait-il pas du sommeil à récupérer ? Que Dieu lui envoie un signe, s'Il estimait que son rôle était de dire la messe des matines !

Queques minutes à peine plus tard, Thierry ronflait déjà.
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Message par Alduis de Fromart Dim 9 Aoû - 19:22

Il faisait encore nuit quand il sortit – début du mois de décembre oblige, les jours étaient plus courts. Et puis, pour ce qu'il voulait faire, il préférait que les rues soient désertes. Entièrement désertes. Et si quelqu'un l'avait vu entrer dans une église ? Cela aurait ruiné toute une réputation qui avait mis des années à être construite. Il ne pouvait pas se le permettre...

A vrai dire, il aurait aimé ne jamais avoir à y mettre les pieds, mais il y avait des choses qui ne laissaient pas le choix. Et il ne pouvait décemment pas faire appeler ce prêtre dans son château. Non pas qu'il se serait gêné pour le faire, loin de là. Le véritable problème était tout autre et s'appelait Coldris de Fromart.

Alors, tout de blanc vêtu, comme à son habitude, il marchait d'un pas énergique dans les rues, en direction du clocher qui dépassait des toitures. Le chemin ne fut pas long, mais suffisament pour que ses pensées vagabondent. Et reviennent invariablement vers Alexandre.

Alexandre.
Qu'il avait vu deux jours plus tôt.
Mais qui lui manquait déjà.

Ses doigts se serrèrent de frustration autour de la garde du couteau qu'il tenait. Mais bien vite, les lourdes portes de l'église apparurent. Et il entra sans précaution à l'intérieur.

Sans la moindre discrétion, sans déposer ses armes. On entrait pas armé dans un établissement religieux ? Qu'importe les règles. Elles étaient fixées par un Dieu imaginaire. Il n'allait certainement pas les suivre. Ses pas résonnèrent à la cadence militaire dans les voûtes de l'église.

D'un regard circulaire, il vit le prêtre. Un prêtre fatigué, de toute évidence, qui ronflait, vautré sur un banc. Alduis s'arrêta en face de lui, sourcils levés. Vraiment ? Il rêvait ? Mais visiblement pas. Il secoua la tête. Ricana dans le silence de l'église. Il ne faisait pas de doute que c'était ce prêtre-là qu'il cherchait : la ressemblance avec Alexandre était bel et bien là.

Il s'appuya contre l'une des colonnes de la nef et remarqua :

- Eh bien, mon père, – ce qui n'avait strictement rien de respectueux dans sa bouche - déjà fatigué de si bon matin ?

Il claqua sa langue contre son palais, d'un air amusé, sourire carnassier toujours aux lèvres, avant de croiser les bras et d'attendre que le prêtre se réveille. Quand ce fut fait, il poussa sur son pied pour se décoller de la colonne et déclara :

- Je viens me confesser. Réjouissez-vous, c'est la première fois de ma vie. Alors j'espère que vous avez du temps devant vous, parce que laver mon âme s'annonce ardu.

Plutôt deux fois qu'une. De toute manière, Alduis comptait bien se confesser à sa façon. Il ne venait pas pour se faire pardonner de tout ce qu'il avait pu faire.


Non, lui, il venait pour parler d'Alexandre.
Et pour rien d'autre.
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 19:44

Une voix jeune, énergique et masculine le tirait de son sommeil.

Thierry bougonna à l'idée d'abandonner sa sieste pour reprendre ses activités ennuyeuses. Il bailla longuement en se redressant, nonchalamment, sans aucune dignité pour celui qui venait de l'appeler, et tourna seulement la tête une fois assis. Son regard changea aussitôt du tout au tout. Alduis de Fromart ! Le fameux militaire réputé pour être une terreur sur les champs de la bataille et qui se comporterait mal en société. Que faisait-il dans une église ? Comme tout bon Fromart, le jeune noble n'y mettait jamais les pieds sans une excellente raison.


"Je viens de fêter mes quarante-sept ans il y a deux jours. C'est vieux, vous savez ? J'ai besoin de beaucoup de repos. même le matin. Et puis..."

Sa tête se tourna, provocateur, pour dévisager l'église déserte.

"Et puis, c'est pas comme si j'avais des choses à faire, non ?"

Le jeune noble se décolla de la colonne et vint faire une annonce pour le moins troublante mais qui aurait le mérite de chasse r l'ennui. Il arbora un sourire railleur.

"pourquoi pas ? La liste de vos péchés devrait m'occuper toute la journée, au moins. Cela ne vous gênera pas de rester ici ? Je ne nous vois ni moi ni vous procéder à ce cirque du confessionnal. Quant au fait que laver votre âme sera dure, la chose est normale. Vous nommez Alduis, il est ainsi logique tout ce qui vous concerne soit ardu."

Fier de sa moquerie, il ricana et entonna d'une voix tonnante :

"Eh bien, qu'attendez-vous, mon fis ? parlez ou taisez-vous !"

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Message par Alduis de Fromart Dim 9 Aoû - 20:29

Un prêtre fatigué. Et peu ravi de se faire réveiller au milieu de sa petite sieste, si on en croyait les bougonnements mécontents, digne d'un enfant. Ce qui ne tira qu'un sourire encore plus immense à Alduis. C'était toujours un plaisir d'entendre les protestations des autres, alors celles des religieux... Ah ! Que du plaisir !

Pourtant, en remarquant qui lui faisait face, le visage du prêtre changea du tout au tout. Le sourire d'Alduis demeura le même.

- Quarante-sept ans depuis deux jours, répéta le jeune homme, d'un air faussement pensif. Je ne vous souhaite pas un bon anniversaire, il y a un âge où cela ne sert plus à rien, n'est-ce pas ?

Quarante-sept ans.

Un âge qu'Alduis n'avait pas l'attention d'atteindre. Il voulait mourir jeune, lui. En pleine santé et rempli de vigueur. Quelle humiliation ce serait, que d'être retrouvé mort dans son lit, en vieillard tremblant, bavant et incontinent. Il ne laisserait pas la vieillesse l'abîmer. Plutôt mourir, et c'était bien son intention.

L'église déserte permettait certaines libertés, bien sûr, et cela grâce à l'heure matinale... Et par ailleurs, Alduis autant que son confesseur en profitaient. C'était ce que traduisaient leurs sourires respectifs.

Toute une journée pour énumérer tous ses péchés ? C'était être optimiste que cela. Il aurait plutôt penché sur le reste de sa vie. Bien loin de s'offusquer de la familiarité du religieux, il déclara en haussant des épaules :

- Je dois admettre que je me faisais une joie de pouvoir entrer dans le confessionnal, mais soit. Si tel est votre choix, mon père, je le respecte.

Sur ce, il s'assit sur le banc derrière le prêtre, se cala contre le dossier et posa ses pieds sur celui d'en face. Sans gêne. On ne refusait pas de se vautrer sur un banc de Dieu, ça allait de soi.

Et pourtant, il ne put s'empêcher de se rappeler d'Alexandre, alors, venant vers lui en lui proposant de lui masser les jambes. Il chassa aussitôt son trouble. De toute manière, il n'aurait pas eu le temps de s'installer. Et fort heureusement, car Alduis avait besoin de toute sa concentration.

Comme ils savaient tous deux qu'Alduis ne venait pas réellement pour se confesser, il n'y alla pas par quatre chemins.

- Je suis là pour vous parlez de quelqu'un.

Il fit une pause. À peine plus d'une seconde. Pour lâcher, dans le silence de l'église, ce nom. Ce nom qui tomba comme la hache du bourreau sur une nuque et qui le fit frissonner :

- Alexandre.

Il repoussa la pointe de désir que cela suffisait à allumer en lui. Ce n'était vraiment pas le moment. Alors il laissa apparaître ses dents blanches pour conclure :

- Je crois que vous le connaissez, non ?
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 22:15

La réponse de son interlocuteur sur son anniversaire était amusante. Au moins, ce perturbateur de tranquillité avait de l'esprit. Ce ne serait pas du temps gâché inutilement. Il répondit cependant de manière plaintive :

"Comme si j'avais passé un bon anniversaire en même temps ! Savez-vous d'ailleurs où je l'ai passé ? Sur le dos d'une saloperie de canasson à faire du tape-cul toute la journée ! D'ailleurs, vous qui êtes militaires, est-il donc coutume que les soldats soient stupides ou suis-je tombé sur des cas particulièrement gratinés ? Il y a eu à mon sens abus d'autorité. Vous rendez-vous rendre compte ? Ils m'ont voyagé quinze jours de l'aube au crépuscule sans une seule pause ? Sans jamais une étape de repos. Ne puis-je pas porter plainte contre eux et espérer quelques réparations e contrepartie ? Je suis assuré que oui. Ils ont été si inhumains."

Le prêtre s'amusait beaucoup à provoquer le noble de ses râleries sans fondement. Comment réagirait-il ? Cela promettait d'être divertissant.

Sa réponse suivante renforça son sourire qui se changea en un rictus inquiétant.

"Ah oui ? Mais qui a dit, mon fils, que nos espoirs sont tous exaucés ? personnellement, je souhaitais autrefois être militaire, ce que vous êtes, vous, et le destin m'a préféré cette place. Subissez donc à votre tour ses caprices, mon fils."

Son rictus s'étirait en donnant cette réponse et devenait même de plus en plus inquiétant. Le noble s’installa sur le banc situé derrière lui t le prêtre ne se formalisa rien de la manière de s'asseoir. Bien au contraire, la posture peu conventionnelle l'amusait. Il y eut un petit temps de silence. Le jeune homme cherchait sans nul doute à clarifier ses pensées avant de commencer la véritable conversation. Thierry attendit adossé nonchalamment contre le dossier du banc

Le coup vint avec une violence terrible.
Un simple suffisait à le mettre à le terre.
Alexandre....
Alex...
Qu'est-ce que son fils avait encore fait ?
Ou alors on essayait de l'utiliser pour obtenir de lui des services. Cela fonctionnait. il ne pourrait jamais tourner le dos à ses enfants. Jamais. Il ne serait jamais Abraham qui acceptait de sacrifier Isaac.


"Je vois."

Sa voix était devenue sèche.

"Quand une partie est perdue, il ne set à rien à se ridiculiser plus longtemps et l'honneur et l'élégance exigent de laisser tomber le roi."

Malgré lui, il se releva et fit volte-face mais baissa aussitôt les yeux pour ne pas apercevoir le regard victorieux de son ennemi. Thierry posa un genou à erre, dans une position totale qui le répugnait, et mit ses mains en évidence afin que l'on découvre bien ses dix doigts correctement alignés.

"Je vous jure, messire de Fromart, obéissance et j'accomplirai n'importe laquelle de vos requêtes. Mais par pitié, épargnez la vie de mon enfant. Laissez tranquille et loin de touute manigance.

Thierry prononçait ces mots avec aigreur, l'estomac noué. Il avait sacrifié toute sa fierté pour sa vie. pourvu que cela soit suffisant. Que cela lui sauve la vie !


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Message par Alduis de Fromart Dim 9 Aoû - 23:02

Il avait passé un mauvais anniversaire ? Double raison pour ne pas le lui souhaiter. Et puis, Alduis en avait une sainte horreur. Ce n'était pas pour le fêter aux autres.

La suite du petit monologue du religieux fut bien loin de faire diminuer son sourire. Les soldats stupides ? Certains oui, il fallait reconnaître. Mais il ne se démonta pas :

- Il y a des idiots. Comme partout. Vous devez en voir défiler, vous. Quant aux soldats, ils ne sont pas dressés pour réfléchir. Mais pour obéir.

Dressés.
Comme des chiens.
C'était ce qu'on lui avait appris, ce qui avait eu solidement le temps de s'implanter.

- Ce n'est pas à eux qu'il faut en vouloir. On ne peut blâmer l'obéissance, non, puisque c'est ce que cette société nous demande, dès notre plus jeune âge...

Et non, bien sûr. Les voeux n'étaient pas exaucés. Il était bien placé pour le savoir, lui qui avait prié à tel point, qui avait espéré de tout son coeur d'enfant. La vie réservait ses propres surprises, sans s'occuper de si elles plaisaient aux concernés. Ils étaient tous des pantins entre les doigts du destin. Mais...

- Subir à mon tour...

La voix d'Alduis s'était remplie de morgue. Il serra les dents et siffla entre ses mâchoires crispées :

- Parce que ce n'est pas ce que j'ai fait ces vingt-huit dernières années, peut-être ?

Des efforts. Toujours plus d'efforts. Seul le résultat comptait. Qu'importe le chemin, et les difficultés. Il fallait avoir réussi. On gagnait ou on perdait. Mais pas les deux.

Soudainement, Alduis avait envie de lui faire ravaIer son sourire. Il avait déjà subi. Il n'était pas comme les autres nobles. Et s'il était militaire, c'était parce qu'il s'en était donné les moyens. Pour savoir se défendre, pouvoir empêcher quiconque de lever la main à nouveau sur lui.

Puis Alduis annonça le motif de sa visite. Le nom lui fit l'effet d'une condamnation à mort. Voici que sa raison se remettait de la partie, pour lui rappeler la fatalité. Mais il n'était pas le seul sur qui ce nom faisait de l'effet. C'était ce que témoignait Thierry en se relevant et en... s'agenouillant devant lui ?

Que... ?

Alduis le regarda ébahi. Il fut incapable de répondre quoi que ce soit. Sinon d'ouvrir la bouche comme un poisson qu'on venait de sortir de l'eau. Enfin, il parvint à retrouver les mots pour balbutier :

- Je... Non ! Je ne veux pas le tuer... je... je vais le protéger... je lui ai promis et...

Une autre seconde.
Une hésitation.

Il avait fallu de quelques mots pour que son corps oublie les faibles défenses refaites autour de son coeur. Son sourire était toujours là, mais était figé. Comme si une lueur s'était éteinte dans ses prunelles.

Puis, il hasarda, presque timidement, parce que c'était la première fois qu'il se le disait aussi clairement — et que c'était dur, terriblement dur, à dire :

- Et je... je l'aime ?

Je l'aime comme je devrais aimer une femme.
Vous comprenez ?
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Message par Thierry d'Anjou Lun 10 Aoû - 12:26

Le sourire cynique de Thierry s’étirait toujours.

"C'est vrai. Il y a des idiots partout et j'en vois régulièrement effectivement. Par exemple, chez eux qui viennent me trouver pour se confesser.

Son rictus s'accrut. il était ravi de porter cette nouvelle pique au noble tout en ayant conscience que cela pourrait être dangereux. L'amusement ne naissait cependant sans une pointe prononcée de risques. Décidément, ce jeune homme avait bien fait de le tirer de sa sieste : il le divertissait parfaitement. La réponse suivante généra en lui un rire désabusé.

"On apprend l'obéissance dès notre plus jeune âge ? Vraiment ? J'ai dû être mauvais élève car je me rappelle pas avoir un jour obéi enfant. Il s'avérait bien plus intéressant de briser les règles et de provoquer ma regrettée mère. L'un de mes jeux favoris était de lui voler quelques pièces pour les offrir sous son regard, en pleine rue, à un mendiant en prétendant faire acte de générosité. Elle détestait cela et je 'aimais encore plus le faire."

Le jeune homme ne semblait pas avoir aimé sa répartir sur le fait de subir à son tour. Thierry haussa les épaules. Il subissait depuis-vingt-huit ? Et alors ? lui subissait depuis quarante-sept ans. Il s'en plaignait peut-être ? U=Son rictus s’agrandit en songeant que oui il s'en plaignait même beaucoup.

Puis, le revirement s'opéra en lui dès que le nom de son fils entra dans la conversation. Au sol, la tête courbée, Thierry se méprisait pour se retrouver dans cette position et haïssait cet individu pour l'y mettre. Allait-il être forcé toute sa vie durant à se soumettre à ses caprices ? Quelle farce ! Il marmonna entre ses dents.


"Dieu... Vieille pute mal baisée."

Néanmoins, un changement inattendu s'opéra. Le jeune homme ne semblait pas comprendre son intention ou au contraire s'en étonnait et essayait d'expliquer ne pas être venu dans le but de menacer Alexandre. Thierry fronça les sourcils et fixa Alduis. il semblait profondément troublé. Ses paroles étaient... peu fluides. il disait... vouloir protéger Alexandre, qu'il lui avait promis. le prêtre se tendit. Qu'avait ou faire encore ce petit idiot ? Puis, Alduis prononça les derniers mots et Thierry comprit.

Alduis de Fromart aimait Alexandre.
Alexandre devait aimer lui aussi cet homme qui se tenait devant lui.
Finalement, ces conversations pour essayer de persuader Alex que ses goûts ne faisaient pas de lui un monstre semblaient avoir porté leurs fruit. Il se releva, apaisé, et s'éloigna vers son bureau.


"Suivez-moi."

Il l'attendit à la porte du bureau. La suite de conversation ne pouvait avoir lieu dans cette nef où n'importe qui aurait pu les surprendre.


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Message par Alduis de Fromart Lun 10 Aoû - 15:50

Il y avait des idiots partout, bien sûr. Dans l'armée, comme parmi les paysans ou les grands de ce monde. Alduis était de plus en plus persuadé que ce prêtre se moquait de lui, mais qu'importe. Il n'était pas ici pour chercher des problèmes, alors il laissa filer sans relever.

D'autant qu'il trouvait cela plutôt amusant, il fallait bien l'admettre. Il avait tellement l'habitude que les gens se prosternent devant lui par peur qu'une petite joute verbale était la bienvenue.

- On apprend l'obéissance dès notre plus jeune âge ? Vraiment ?

Alduis eut un sourire glacial. Vraiment. On dressait les soldats comme on dresse des chiens. Mais les soldats n'étaient pas les seuls à apprendre à obéir aveuglément. Il en était de même de la plupart des monbriniens. Et c'était pour cela qu'Alduis aimait de temps à autre donner un coup de pied dans la fourmilière, pour troubler les esprits endormis.

Oh, bien sûr, comme les chiens, il y avait des bêtes fidèles, mais certaines étaient désobéissantes. Les pièces défectueuses d'un immense puzzle. Le sourire d'Alduis s'assombrit encore un peu plus. Alduis était un de ces chiens-là, de ce que l'on tuait pour avoir aboyé trop fort. Les mots de son père résonnaient encore dans son esprit, malgré les semaines qui s'étaient écoulées depuis.

Et sais-tu ce que l'on fait des chiens de ton genre ?


Ses mâchoires se serrèrent malgré lui et chaque muscle de son corps se contracta, comme la corde d'un arc qui l'on s'apprêtait à lâcher. De nouveau, il n'était plus qu'une boule de nerfs et de tensions. Et pourtant, la haine s'évanouit tout d'un coup quand le prêtre s'agenouilla devant lui pour lui demander d'épargner Alex. Alduis en perdit tous ses moyens, d'autant plus en entendant les mots qui sifflèrent entre ses dents :

- Dieu... Vieille pute mal baisée.

Avait-il bien entendu ? En n'importe quelles autres circonstances – entendez par là : circonstances qui n'auraient pas concerné Alexandre – cela l'aurait certainement amusé. Ce n'était pas tous les jours que l'on avait le plaisir de constater que ce monde était décidément pourri jusqu'à la moelle. Mais tout ce qui lui effleura l'esprit pour le moment fut un immense quoi ? qu'il fut même incapable de répéter à voix haute.

Alduis détesta la manière dont il se mit à balbutier alors, mais il n'aurait pu faire autrement. Il était décidément pitoyable. Il enfonça ses ongles dans ses paumes, avec une telle force qu'ils y laissèrent quelques croissants de lune sanglants. Mais cela le soulagea tout de même.

Il sentait le regard ô combien perçant du religieux sur lui et Alduis détourna la tête pour dissimuler le trouble qui venait de se loger dans ses yeux. Pour fuir son regard et la honte. Mais si le premier des objectifs fonctionna, la honte elle, resta solidement ancrée en lui. Comme une bernique s'accroche à son rocher.

Alors, Thierry se redressa. Il semblait plus calme. Il s'éloigna et Alduis crut qu'il allait le laisser là, mais pourtant, sa voix l'invita à le suivre. Il l'attendait devant une porte et Alduis se redressa. Pour le suivre sans protester.

Cela faisait des jours qu'il préparait ce qu'il allait dire à cette soi-disante confession. Pourtant, il ne se rappelait plus de rien et il resta planté en plein milieu du bureau à chercher ses mots. Il secoua la tête, posa ses paumes contre ses yeux pour se reprendre, puis plongea son regard bleu dans celui du prêtre :

- Je suis venu parce que...
... j'ai besoin de parler ...

- … parce que je crois que vous pouvez m'aider.
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Message par Thierry d'Anjou Lun 10 Aoû - 17:25

Thierry avait remarqué que le blasphème prononcé avait surpris son interlocuteur. Cela le faisait sourire. pourquoi un religieux ne pourrait-il pas en dire ? En voilà une règle absurde ! De toute façon, les règles existaient pour être brisées.

Ce homme apparaissait réellement brisées. S'il aimait Alex, cela signifiait que ses préférences étaient jugés immorales aux yeux de la société. il connaissait la réputation du père, leur actuel ministre des affaires étrangères et devinait sans mal que cette orientation ne serait pas au goût du grand Coldris. Ses poings se serrèrent dans son dos. Serait-il décidément le seul père à Monbrina à se préoccuper du bien-être de ses enfants ? Apparemment oui.

Lorsqu'il demanda au noble de le suivre, Alduis se leva assez rapidement et le rejoignit. Une fois dans le bureau, il referma derrière eux à clé. Pas question qu'un visiteur indiscret les surprenne. Le jeune homme venait de se planter au milieu de la pièce, comme une vache que l'on amenait à l'abattoir. Cela lui rappela sa toute première rencontre avec Jérémie Torrès qui tremblait alors intérieurement de se confronter au pouvoir d'un prêtre. Nonchalamment, Thierry marcha jusqu'au bureau et s'y percha, les jambes pendantes dans le vides.

Durant ce temps, Alduis avait rassemblé son courage pour évoquer la réelle raison de sa présence. Les mots s'enchainaient mal. Lentement.

Il avait besoin d'aide. De son aide.
Pour Alexandre.
Un long soupir de découragement lui vint.


"Qu'est-ce que cet idiot a encore fait ? Voyons... Il marchait au bord du canal, a failli tomber mais s'est rattrapé mais a bousculé quinze personnes qui elles ont fini noyer ? Ou il a rencontré une seconde sorcière qui lui a dessiné des signes cabalistiques sur le torse ? Ou encore il a traversé au milieu d'une route et causé un carambolage dont il a réchappé comme seul survivant ? Allons, dite-moi, je suis préparé au pire. Quand on connait les exploits de ce garçon, on ne peut s'attendre qu'au pire."

Il poussa un second soupir, plus amer cette fois.

"Quand on est capable de laver de tout soupçon un homme qui vous abuse de sa position, on peut tout faire."

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Message par Alduis de Fromart Lun 10 Aoû - 20:27

Alduis ne savait plus où se mettre, ni quoi faire de ses mains, ni même quoi dire. Le prêtre n'avait rien dit, sinon ce : suivez-moi. Il n'avait pas réagi, ni en bien ni en mal, à sa semi-déclaration. Alduis aurait préférait qu'il le fasse, pour savoir sur quel pied danser. Pour savoir, qui de sa raison ou de son coeur, il devait écouter. Parce qu'il n'en savait trop rien et qu'il aurait bien eu besoin de réponses pour pouvoir les départager, ces deux voix opposées mais tout aussi bavardes l'une que l'autre.

Il ne sut pas vraiment où il trouva la force de finir par ouvrir la bouche. Que son père aurait honte de lui de le voir ainsi ! Qu'il avait honte de lui-même, en cet instant. La décadence, pure et simple. Qui aurait cru que lui, qui ne trouvait pas ses mots face à un vulgaire religieux, fasse terreur sur les champs de bataille ?

Et pourtant. Ce n'était pas le même genre de choses. Qui était bon à la guerre ne pouvait pas être bon partout, n'est-ce pas ? Mais cela ne suffisait pas. La bonne volonté n'existait pas : seul le résultat comptait. Tout ce qu'il ferait pour résister aux appels répétés que lui lançaient son corps ne serait valide que lorsqu'il aurait réussi à chasser ces désirs malvenus. Et pas avant.

Mais très au fond de lui, il savait la vérité, cette vérité qu'il refusait de voir. Il n'aimerait jamais les femmes comme il le fallait. Il ne les regarderaient jamais comme il le fallait non plus. Il était malade d'amour, et c'était incurable. Il expira un souffle entre ses dents serrés. Souffle qui siffla, mais pas dangereusement. Juste désespérement. Parce qu'il ne savait plus que faire. Il pensait avoir réussi à reprendre pied quelque peu ces derniers jours mais il se rendait compte face à Thierry que... non. Il en était encore très loin.

Il avait besoin d'aide. Il détestait cette idée de se dire qu'il ne pouvait se débrouiller seul mais il n'avait pas le choix. Il avait promis de protéger Alexandre et tant qu'il serait en vie, il tiendrait sa promesse. Et une parole valait bien certains sacrifices, comme s'abaisser à aller dans une église pour demander de l'aide.

Mais une nouvelle fois, la réaction du prêtre le surpris, défaissant le peu de contenance qu'il était parvenu à reprendre. Tandis que ce dernier s'était installée, les jambes se balançant dans le vide, Alduis se laissa tomber plus qu'il ne s'assit dans une chaise. Et soupira en écho de Thierry, mais pas pour les mêmes raisons. Il se passa les deux mains dans les cheveux pour essayer de retrouver son assurance.

Finalement, il reprit, d'une voix fatiguée – il n'avait encore pas beaucoup dormi cette nuit :

- Vous avez entendu parler des évènements du triomphe... au mois de septembre ?

Il n'attendit pas la réponse et enchaîna aussitôt, les coudes appuyés sur les genoux, concentré sur ses mains croisées et sur le sol.

- J'y ai vu pour la première fois Alexandre. J'ai défendu sa... sa mère – pourquoi avait-il autant de mal à prononcer ce simple mot ? - qui... qui essayait de... de faire changer la condamnation et...

Il se tut et secoua la tête. Ses dents se serrèrent en évoquant Dyonis et au souvenir des séquelles dans le dos d'Alexandre. Il ne pensa même pas à préciser de qui il parlait, tant la colère revenait, sous-jacente dans sa voix :

- Lui... il l'a défendu. Celui qui l'a condamné, il l'a défendu ! Alors, ça m'a intrigué, et je l'ai fait cherché, et après...

Soudain il releva la tête pour poursuivre :

- Il voit quelqu'un en moi que... que je ne suis pas. Il pense que je suis un homme bon, il arrête pas de le dire. Vous m'avez regardé ? Je ne suis pas comme il le croit. Comment il peut le penser ? Comment il arrive à être... comme ça ? Comment il arrive à ne pas avoir envie de... de tuer tous ces gens ?

C'étaient de sincères questions. Alduis avait peur du moment où Alexandre finirait par comprendre la réalité à son sujet. Mais il avait encore plus peur du moment où Coldris saurait la vérité. Il finirait forcément par le savoir, c'était obligé. Et alors le visage de Mathurin s'imprimait dans son esprit, comme pour lui rappeler comment tout cela finirait. Et ce serait mal.

- Et mon père... mon père, Coldris... il... il va finir par comprendre...

Et son regard n'avait plus rien à voir avec la lueur glaciale qu'il réservait normalement à ses interlocuteurs.

Aidez-moi.
Ne me laisser pas tomber comme tous les autres.
S'il vous plaît.
Je ne sais pas, je ne sais plus.
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Message par Thierry d'Anjou Lun 10 Aoû - 22:30

Thierry contempla son visiteur matinal avec anxiété. Qu'allait-il bien pouvoir lui annoncer ? Il savait depuis des années à quel point Alexandre attirait la malchance. lors de ses premières déambulations dans le monde, vers ses douze ans, il connaissait ses premiers ennuis, harcelés par les badauds qui se moquaient de son infirmité ou pire s'amusaient à le faire chuter. Comme cela est hilarant un gamin en béquilles qui s'effondre sur le pavé, n'est-il pas ? les fois où il avait surpris ces frasques, Thierry avait vu rouge et prononcé un sévère sermon sur ces hommes avant de les citer en chaire dans les messes qui avaient suivi. Et ce n'était rien dans ce qu'il subissait à la maison où son père adoptif détenait toute puissance sur lui. Alexandre.... Que pourrait-il faire pour lui ?

Alduis se mit à parler et évoqua les événements du triomphe. Alexandre avait bien raconté la conduite de Rosina en continuant de la réprimande pour son non respect des règles - comme si les rapports étaient soudain inversés - mais sans mentionner qu'un noble les avait soutenu.


"Vraiment ? Vous avez.. aidé Rosina ? Je vous en remercie. Je savais pour cet acte. Alex a... Il a répété et exprimé combien elle a été fautive d'ennuyer le Roi et la noblesse. Il n'a cependant pas évoqué votre participation. Alors, il a encore défendu cette enflure de baron ce jour-là ? "

Agacé à cette idée, il cracha au sol.

"J'avais préparé une défense le jour du procès. Et cet idiot a tout flanqué par terre en assurant que cette crevure
n'avait rien à se reprocher et prenait tout sur lui. Ne cherchez pas à comprendre, moi, je ne le comprends pas."

Il poussa un long soupir.

"Cet idiot suit les préceptes de Jésus. moi, je préfère ceux de l'ancien testament. Beaucoup plus efficaces, vous ne trouvez pas ?"

Alduis s’interrogeait sur la nature si bonne de ce garçon troublant. Il haussa les épaules.

"Alex est une personne peu ordinaire, acceptez-le. Je l’aime pour ce qu'il est et cela me suffit. Et puis, sa pureté et sa candeur sont apaisantes quand on côtoie sans cesse la noirceur. Je ne sais pas ce qu'il voit en vous mais même s'il finit par découvrir des choses moins reluisantes, je suis sûr qu'il saura les accepter. Il a fini par m'accepter moi en dépit de mes comportements pour le moins... dérangeants. Si vous l'aimez, restez fidèle à ce que vous êtes. Ne cherchez pas à changer. Il vous aime pour ce que vous êtes, ce que vous dégagez."

Puis vint un nom qui réveilla des angoisses. Thierry serra les dents.

"Oui... effectivement, votre père serait bien moins compréhensif que moi. Pour ma part, j'aimerais soustraire Alex de son maître actuel. Dans les colonies, j'ai connu une jeune fille que j'ai rendu à sa sœur aînée qui se désespérait de la revoir. Cette femme a une dette envers moi. Je pourrais sûrement la persuader de racheter Alex. Qu'en pensez-vous ? Si Alex appartenait à un autre noble, votre père pourrait-il le laisser tranquille ?"





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Message par Alduis de Fromart Mar 11 Aoû - 19:47

Le triomphe. Cet énième coup de pied qu'Alduis avait voulu donner à cette société. Celui-ci même qui lui vaudrait un jour, rapidement, d'être marié. Il n'aurait pu y échapper toute sa vie, bien sûr, mais cela ne l'empêchait pas de n'en avoir aucune envie. Mais il n'avait aucun moyen d'éviter la situation.

Thierry, en tout cas, semblait surpris et touché qu'il ait aidé cette Rosina. En vérité, ce n'était pas elle qu'il avait aidée... Elle n'avait été qu'un moyen comme un autre pour déranger les nobles dans leurs tribunes, pour se faire remarquer.

La situation l'avait simplement amusé, il avait trouvé la témérité de cette femme digne d'être défendue, elle qui osait faire face. Alors il l'avait fait.

- Nous étions en train de célébrer le courage, quand je suis intervenu, n'est-ce pas ? débuta-t-il, un peu mieux assuré, sourire aux lèvres. Eh bien, cette femme en a fait preuve, à sa manière. Elle méritait bien d'être saluée comme ces soldats qui paradaient.

Mais une pensée en amenant une autre, le triomphe le ramena à Dyonis. Et invariablement, penser à Dyonis lui rappela les marques dans le dos d'Alexandre. Ces mêmes marques qui l'avait fait sortir de ses gonds malgré lui, au point de l'effrayer. Il se mordit les joues pour ravaler la colère qui s'insinuait en lui, mais cela n'y fit rien et il la sentit grossir dans son ventre.

- Oui, il l'a défendu, siffla-t-il entre ses dents, en écho au prêtre qui crachait au sol, au moins aussi agacé que lui. Il l'a aussi défendu quand il a passé la nuit avec moi et que j'ai remarqué les traces de la punition qu'il lui avait infligée. Mais... mais il le fera plus maintenant. Il a compris que ce n'était pas juste.

Alduis le lui avait dit. À sa manière. Les mots étaient sortis d'eux-mêmes, remplis de cette rage sourde qui l'habitait en permanence et qui, parfois, le dépassait. Souvent aux pires moments.

Il devait reconnaître qu'il ne comprenait pas par quel miracle il parvenait à défendre un homme qui était à l'origine de sa condition peu enviable d'esclave. Mais de toute manière, Alduis était déjà largement rempli de haine pour deux. Alors il protégerait Alexandre, et il s'occuperait de ses ennemis. Un à un. En commençant par le Premier Conseiller.

Quant aux préceptes suivis. Ceux de Jésus, ou de l'ancien testament. Qu'est-ce que cela changeait donc, au juste ? Rien du tout, puisque rien de tout cela n'existait. Il sentit ses poings se fermer de nouveau, inexorablement, sous le coup de la fureur qui continuait d'augmenter progressivement. Dieu n'existait pas. Il n'y avait personne là-haut pour les aider. Non, ils étaient seuls, Alduis avait eu amplement le loisir de vérifier sa théorie.

- Il vous aime pour ce que vous êtes, ce que vous dégagez.

La phrase de conclusion du prêtre le glaça et un long frisson incontrôlable remonta sa colonne vertébrale. Il étouffa la colère qui continuait de gonfler, tout en sachant que cela ne ferait que la condenser davantage, et que son implosion n'en serait que plus grande. Il suffisait d'une fissure dans son bouclier, une minuscule fissure, pour qu'elle s'infiltre comme de l'eau, filant entre ses doigts tel un serpent insaissable, et faisant alors exploser le barrage en milliers d'éclats pointus.

- Et qu'est-ce que je dégage ? Ne vous fatiguez pas à répondre, je le sais déjà : la mort, la haine, la peur, le sang, la violence, la colère. Vous avez besoin que je continue ?

Sa voix s'était de nouveau faite pleine de morgue. Une morgue qui n'était pas vraiment dirigé vers le prêtre, mais bien plus général. Elle se trouvait là pour cette église, pour cette société, pour ce soi-disant Dieu imaginaire... et pour lui-même.

Coldris...
Coldris...

Ce nom finit de faire grimper en flèche le niveau de haine en lui. Il serait moins compréhensif. Beaucoup moins. Et encore, c'était un doux euphémisme, si on le disait ainsi.

Ce prêtre était comme tous les autres, au fond.
Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas de quoi les choses relevaient. Il pensait qu'il y avait des solutions, alors qu'Alduis le savait par avance : il était pris dans un cul de sac, acculé comme un animal blessé. Et il ne pouvait plus s'en échapper.

Personne ne comprenait.
Parce que personne ne prenait la peine de comprendre.
Parce que cette peine-là, lui, Alduis de Fromart, il ne la valait pas.

Qu'avait-il pu imaginer ?
Que cette fois-ci, ce serait différent ?
Que cette fois-ci, on répondrait à ses appels à l'aide ?

Jamais.
Ne jamais espérer, pour ne pas être blessé.

Il connaissait la leçon par coeur, il était même d'accord, mais il était faible.
Il avait encore espéré.

La tempête furieuse s'était changée en calme étendue glaciale. Il n'y avait plus qu'une colère froide en lui. Une colère qui était peut-être, somme toute, bien plus dangereuse.

Il plongea un regard impassible dans celui de Thierry, et ce fut d'un ton si détaché qu'il en devenait effrayant qu'il répondit :

- Vous n'êtes pas aussi différent que je ne l'aurais cru, finalement.

Il se redressa lentement, cracha par terre et releva le menton, toujours aussi posé :

- Vous ne me connaissez pas. Et si vous pensez que retirer Alexandre au cardinal le mettra hors de portée de mon père, alors vous ne le connaissez pas non plus et vous êtes un bel imbécile. Vous n'avez pas la moindre petite idée de ce dont il est capable.

Il haussa des épaules. Cela lui apprendrait. La solidarité n'était que du vent. On ne pouvait compter que sur soi-même. Et encore, même sa propre personne n'était pas tout à fait digne de confiance. Alors il fit demi-tour pour se diriger vers la porte du bureau :

- Je ne vous souhaite pas une bonne journée, mon père. Retournez donc chanter les aventures de cette vieille pute mal baisée de Dieu, et crachez lui dessus de ma part, puisqu'Alexandre n'a pas voulu transmettre le message.
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Message par Thierry d'Anjou Mar 11 Aoû - 23:05

Thierry écouta avec une émotion malaisante les paroles de son interlocuteur qui mettaient en valeur son ancienne maîtresse. Rosina en avait effectivement du courage et de la gentillesse alors que lui en était bien dépourvu. Il l'avait chassé brusquement, sans rien lui laisser, et elle était venue le défendre lors de l'appel aux monitoires pour son procès. Sans rien espérer en retour. Par sens du devoir. Il n'y avait pas à chercher plus loin au final pourquoi Alexandre était aussi altruiste. Il avait simplement hérité des merveilleuses qualités de sa mère.

"Oui... Rosina est une femme extraordinaire. Qui ne mérite rien de ce qu'elle a pu vivre."

Il ne sut pas en dire plus. Reconnaitre ses torts à voix haute serait trop humiliant. D'ailleurs, Alduis lui offrit une belle opportunité en lui révélant une information qui le glaça puis le scandalisa. Dans un mouvement d'humeur, le religieux se leva et claqua le poing sur le bureau.

"Quoi ? Il a encore osé toucher Alexandre ? Je vais... Si j'étais encore noble, je le provoquerai en duel ! "

Ses poings se contractaient contre sa soutane. Il n'avait jamais accordé jusque-là d'importance à ce titre perdu quelques années avant sa naissance, vendu par son grand-père pour recouvrir des dettes, mais aujourd'hui cela revenait subitement. Il se rappelait notamment une certaine phrase que ce baron avait prononcé quelques mois plus tôt lors de cette terrible journée qui avait scellé le destin de son fils.


"Mais il parait que je ne suis que la roture."

Sur cette réplique répétée d'un ton glacial, il cracha au sol un glaire qui exprimait tout son dégoût pour le baron.

"Vous croyez vraiment qu'Alex aura compris ? Alex ne comprend jamais rien quand il est question de la malhonnêteté. Son cœur est plus pure encore que celui de sa mère. Quand il était enfant de chœur, les autres trouvaient toujours moyen de le mener par le bout du nez pour lui faire porter le chapeau. Cet idiot ne changera jamais."

Malgré cette forte colère qui l'envahissait toujours, Thierry tenta de se calmer pour essayer d’apaiser Alduis. Le résultat se révéla peu probant. Il s'emporta et ses paroles ne provoquèrent en le prêtre qu'un ennui mais aussi réveillèrent sa colère pas encore passée entièrement.

"Et qu'ais-je à faire de ce que vous dégagez ? La violence, la haine, la fatigue, la mort... Vous vous croyez unique peut-être ? Je regrette de vous l'apprendre mais le pire salopard qui soit dans cette pièce c'est moi. Vous avez abandonné la femme que vous aimez, enceinte, par peur de perdre votre place ? On vous a forcé à quitter votre famille du jour au lendemain ? Vous avez été vendu par votre père à quinze ans à des religieux et forcé de prononcé vos vœux ? Vous êtes forcé chaque jour d'écouter les stupidités de vos ouilles et de vous désespérer de leur bêtises ? Alduis, mon petit Alduis, si vous pensez réellement savoir ce qu'est le désespoir et la douleur, vous vous trompez. Vous en êtes loin. Très loin."

Sa voix avait été glaciale pour s'exprimer. Il avait retrouvé son visage austère, celui qu'il aimait prendre pour impressionner les paroissiens crédules quand ils se montraient trop agaçants. Face à lui, le jeune homme semblait avoir retrouvé un certain calme. Il prononça à nouveau des paroles qui se voulaient effrayantes mais qui ne l’impressionnèrent pas.

"Ravi de l'entendre. D'ordinaire, on me dit singulier. Il est plaisant d'entendre une opinion contraire au reste du troupeau."

Puis, Alduis prononça le mot magique qui chassa toute mauvaise humeur. Alexandre. Il blêmit

"Alexandre... Vous pensez qu'il n'y a rien faire contre votre père ? Coldris.. Je ne connais pas grand chose à on sujet. Je vous en prie, dite-moi en plus. Connaitre un ennemi un maximum est le premier pas pour préparer une bataille."

A sa surprise, Alduis s'apprêtait à repartir en insultant au passage Dieu. Il eut un rire moqueur.

"Vous comptez vraiment ne rien faire pour Alexandre ? Allons, Alduis, les prières sont vaines pour agir dans ce monde terrestre. Parfois, Dieu intervient. Quand il a envie. Quand il veut faire de l'esprit. C'est pourquoi nous devons nous retrousser les manches pour contrer les volontés de nos ennemis. Certes, votre père parait intouchable mais aucun homme ne le reste indéfiniment. il y a toujours un point faible. Et attendant de s'occuper de lui, que diriez-vous de nous occuper de ce cher Premier Conseiller ?"

Après toutes ses mois à ronger son frein en silence, Thierry éprouvait un bonheur intérieur immense. Il tenait enfin un début de vengeance contre Dyonis. Son rictus inquiétait lui revenait. Comme il avait hâte de le voir descendre de son piédestal. Tellement hâte.
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Message par Alduis de Fromart Mer 12 Aoû - 15:50

Qu'importe que Rosina soit une femme extraordinaire. Ce n'était pas ce qui avait motivé les intentions d'Alduis. Alors il haussa des épaules sans répondre, d'autant plus que le prêtre venait de se relever, dans un mouvement colérique, pour donner un grand coup sur le bureau.

Colère qui se répercutait en lui, à l'idée de cette punition. Mais de nouveau, Alduis garda le silence, se contentant de contempler les poings du religieux qui se crispaient sur sa bure. Il ne pensa même pas à relever l'évocation de son titre de noble. Il s'en fichait pas mal pour le moment, mais saurait ressortir l'information des profondeurs de sa mémoire quand il le faudrait. Quand cela deviendrait utile.

Quant à leur explication au propos de cette punition, à Alexandre et lui... Comment savoir s'il avait vraiment compris ? Toujours était-il que les choses l'avaient remué, l'amenant à le faire pleurer, au point qu'Alduis se sente le devoir de lui faire la promesse de le protéger. Promesse qu'il regrettait quelque peu, face à la difficulté que la tenir représenterait.

La colère augmentait toujours à l'intérieur de son ventre. Malgré cela, il faisait son possible pour la contenir en lui-même, quitte à ce qu'elle lacère sa propre conscience de ses griffes aiguisées. Mais il ne put pas la retenir très longtemps. Le barrage était fragile, et la propre fureur du prêtre fit tout exploser. Lui, il ne savait pas ce que c'était que le désespoir et la douleur, alors qu'il avait tellement pleuré qu'il n'avait plus de larmes ?

Ses ongles rentrèrent dans ses paumes.

- Je vous interdis de croire que vous pouvez me connaître. Parce que vous êtes loin du compte, vous aussi.

Il serra encore davantage les poings. Comment cet homme pouvait-il se permettre de faire des conclusions sur lui ? Il ne le connaissait pas. Il ne savait de lui que ce que sa réputation prétendait à son propos. Mais en réalité, il ne savait rien. Rien du tout. Alors ce fut d'une voix sifflante qu'il répondit :

- Avez-vous poussé votre amant dans le vide, comme moi ? Avez-vous vu votre mère, chaque jour, dépérir au milieu de ses beaux édredons, puis un jour, mourir ? Avez-vous déjà espéré que quelqu'un viendrait vous border dans votre lit, sans jamais voir personne venir ? Avez-vous déjà eu envie de vous taper la tête contre les murs pour que votre esprit vous laisse en paix ? Vos nuits blanches sont-elles aussi longues que les miennes ? Devez-vous sans cesse résister contre vous-même ? Allez-vous devoir vous marier avec une femme ?

Il avait essayé d'oublier Alexandre. De toutes ses forces. Mais rien n'y avait fait. Il secoua la tête puis reprit, d'une voix plus calme, quoique réellement désespérée :

- Vous êtes-vous déjà tenu au dessus de l'océan ?

Avez-vous déjà eu envie de sauter, pour vous sentir vivant ?


Il en doutait.
Il en doutait réellement.

Mais c'était perdre son temps que de le passer ici. Il avait fait erreur. Ce prêtre comme les autres ne l'aiderait pas. Il était seul pour trouver une solution inexistante. Pourtant, il allait chercher tout de même. Parce qu'il avait promis, et que trahir sa parole serait devenir aussi fourbe que son père. Il tenait à son honneur.

Thierry avait soudainement blémit. Alduis le ne voyait pas, comme il s'éloignait vers la porte, mais il le sentait dans sa voix. Cela lui tira un sourire sombre alors qu'il posait la main sur la poignée de porte :

- Vous voyez. Vous n'avez pas la moindre idée de ce qu'il peut faire. Mon père est implaccable. Une fois qu'il saura, et il finira par savoir très bientôt, il n'abandonnera pas avant de voir Alexandre mort. Et vous savez pourquoi ? Devinez.

Il ricana aigrement, avant d'ajouter :

- Et ne pensez pas m'apprendre comment faire la guerre. C'est la seule chose qui sait faire battre le sang dans mes veines.

Alduis dévérouilla la porte pour sortir.

- Dieu n'intervient jamais. Puisqu'il n'existe pas. Vous venez de me le prouver. On ne peut compter que sur soi-même, parce que même vos plus fidèles amis finissent par vous enfoncer un couteau dans le ventre lorsque les vents tournent.

Il était en train de tourner la poignée quand soudainement... il se figea. Un léger froncement de sourcils, il pivota sur ses talons lentement, pour revenir à Thierry. Il remarqua sans mal son expression carnassière, qui annonçait l'orage qui se profilait, au dessus de la tête du Premier Conseiller. Il conserva son air suspicieux, mais refit un pas en avant.

- Je vous écoute.
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Message par Thierry d'Anjou Mer 12 Aoû - 18:43

Une colère mutuelle les animait tous les deux qui semblait les animer que l'un ni l'autre ne semblaient décidés à calmer. En tant qu'aîné, en tant que prêtre, il aurait dû montrer l'exemple et calmer le jeu. Ce seraient dans l'usage que prescrivaient les bonnes mœurs. Mais depuis quand suivait-il ces bonnes mœurs ? Il empruntait son chemin, à lui, et suivait ses propres lois tout en s'efforçant de conserver une image à peu près respectable.

Il répondit ainsi par un haussement des épaules nonchalant.


"Je n'ai jamais prétendu. Comment pourrais-je connaitre un homme que je viens de rencontrer moins d'une demi-heure plus tôt ? Vous m'offrez là une dichotomie des plus intéressantes. D'ailleurs, au bout de combien de temps peut-on connaitre réellement une personne ? Peut-on véritablement la connaitre ? Si l'on prolonge davantage la question, est-il même possible de se connaitre entièrement soi-même ? Voici des questionnements bien profonds et qui mériteraient d'être étudiés. Je vos remercie de mes les avoir mis à l'esprit."

Un discret sourire ornait son visage. Sa voix était redevenue calme, presque tranquille. Il s'amusait. Son interlocuteur, lui, poursuivait avec toujours plus de colère. La première phrase le laissa un temps perplexe. Son teint pâlit. Alex... Il s'imagina son fis précipité dans le vide par Alduis et trembla.

"Vous osez dire au père de votre amant actuel que vous avez poussé le précédent dans le vide ? Puis-je avoir des précisions ? En cet instant, je me sens l'envie d'envoyer mon fils très loin de la capitale."

Il changea rapidement de sujet et enchaina sur sa mère qui avait agonisé et secoua les épaules.

"Vous n'êtes malheureusement pas le premier voir enfant sa mère mourir. Pour ma part, j'aurai aimé voir la mienne agoniser dans une souffrance inimaginable. Malheureusement, elle était la réincarnation d'Agrippine et la charogne résiste à tout."

Alduis confiait ensuite son manque de n'avoir eu personne pour le bercer et Thierry songea aussitôt à cette esclave qui l'avait si souvent consolé enfant, revendue peu après ses sept ans.

"En effet. J'avais une domestique esclave qui me servait de mère, bien mieux que ma mère le faisait. Mais mon mère l'a un jour vendu quand j'avais sept ans. J'ai voulu croire moi aussi en son retour. En vain."

Le prêtre haussa les épaules quant à la phrase sur se taper la tête au mur.

"Oh oui ! A peu près une fois par jour. Et presque à chaque fois que je parler à quelqu'un. Étrangement, avec vous, je ne ressens pas encore cette sensation mais cela peut encore venir. Quant aux nuits blanche.. Essayez l’ alcool. Si vous le désirez, je peux vous recommander les meilleures tavernes de Braktenn"

Thierry l'entendit finalement se plaindre de devoir se marier contre son gré.

"Et alors ? Il n'y a quasiment personne qui se marie contre son gré. Tous les mariages ne sont que de dans l’intérêt des familles sans se soucier des couples crées. On en revient à mon message précédent : fréquentez les tavernes. On y apprend à oublier les tracas du jour et l'alcool relâche toutes les tensions."

Alduis posa une dernière question et Thierry compris le sens. il soupira.

"Si vous me demandez si j'ai déjà songé au suicide, la réponse est oui. Mais je suis un lâche. Je ne suis croyant que depuis peu. Et un croyant peu orthodoxe. La mort est une chose qui me terrifie. Autant la vie m'étouffe et m'angoisse mais ne plus être, ne plus exister, m'étouffe tout autant. C'est un sentiment... perturbant."

Pour la première fois depuis le tournant de la conversation, Thierry devenait vulnérable. Mal à l'aise. Ses mains tremblaient à cette idée du non-être et de ce qui existait ou n'existait plus une fois le corps et l'âme séparés. Par bonheur, c’était à ce moment que Alduis revint à une discussion plus intéressante. les paroles le glacèrent d'effroi.

"Alex... Je refuse de le voir mort. Jamais. Il doit y avoir un moyen. Nous devons le protéger. Je vous en prie, oublions ces rancunes et unissons-nous en ce but. Pour Alex !"

Alduis s'avançait pour déverrouiller la porte et déclara que Dieu n'existait pas et que les amis ne faisaient qu'enfoncer un couteau dans le ventre. Thierry eut un sourire pâle.

"Vous savez quoi, Alduis ? Vous êtes exactement comme moi. Aussi vide et désespéré que moi. Dieu n’existe pas, les amis finissent par nous trahir.. Je ne peux qu'être d'accord. La vie n'est qu'une succession d'absurdités dont j'ai pris pour habitude de rire. C'est la seule réponse que j'ai trouvé, moi, pour ne pas perdre la raison."

Brusquement, le nom du fameux premier Conseiller flotta dans l'air et les rendit complice. Quel pouvoir étrange que pouvait posséder un simple nom !

"Que savez-vous au juste de cette affaire de Septembre dernier ? Donnez-moi vos informations pour voir ce que je dois compléter. Je serai même ravi de vous adresser un récit circonstancié. "
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Message par Alduis de Fromart Jeu 13 Aoû - 13:42

Il ne s'était pas attendu à ce que sa réponse, claquante, provoque une telle avalanche de questions philosophiques chez le prêtre. Questions qui coupèrent quelques instants sa colère, et firent redescendre la pression à l'intérieur de son ventre. Ce n'était certes pas le moment de se demander ce genre de choses mais justement. Il y avait un côté totalement décalé avec la situation tendue qui lui plut plus qu'il ne voulut bien le reconnaître.

Dans son esprit en perpétuel sur-activité, c'étaient des questions qui l'avaient déjà effleuré quelques fois. Surtout concernant la dernière. Et il était arrivé à une conclusion sans équivoque, qu'il lui donna sans ambage, en allant droit au but comme il le faisait toujours – sujet, verbe, complèment, les phrases les plus courtes possibles pour gagner en clarté :

- Personne ne se connaît. Nous sommes nos plus grands étrangers.

De cela, il était sûr. Alduis avait eu plus d'une fois la sensation d'être un étranger pour lui-même. Quand il se regardait dans un miroir, il ne savait que penser de ses cheveux blond platine, presque blancs, ou de ses yeux de ce bleu acier si particulier. Ni même de la cicatrice qui coupait son visage en deux.

Mais le calme ne dura pas plus de quelques secondes. Il ne connaissait pas la douleur ? Il n'avait jamais souffert ? Il serra les dents, mais malgré cela, sa haine se déversa en énorme ras-de-marée. Il fut presque heureux de voir Thierry trembler à l'idée de voir Alexandre finir dans le vide. Voir disparaître l'assurance de son visage était plaisant.

Il finit cependant par répondre, avec un haussement d'épaules :

- Vous n'avez rien à craindre de moi. J'ai promis. Je ne trahirais pas cette promesse. Vous devriez davantage vous inquiéter de mon père. C'est lui le danger dont nous devons nous méfier.

Ce qu'il s'était passé, ce jour-là, quand il avait embrassé Mathurin juste avant de le pousser dans le vide, il préférait de pas y repenser. Tout ce que Thierry avait besoin de savoir, c'était qu'Alexandre ne finirait pas de la même manière. Alduis laissa son sourire flotter sur ses lèvres, ombre vague sur son visage.

- A vrai dire, votre fils n'est pas le seul en danger. Vous l'êtes, vous aussi. Rosina l'est, ainsi qu'Irène et ses enfants.

Chacun.
Il savait ce qu'il disait : personne n'était à l'abri. Et Coldris n'aurait aucun remord.

A combien de vies estimes-tu la sienne ?


Comme parler de sa mère le rendait vulnérable, beaucoup trop, il ne répondit pas sur ce sujet. Il savait pourquoi elle était morte. Son père s'était chargée d'elle. Parce que lui, Alduis, était trop faible. Parce qu'elle était trop douce avec lui et l'empêchait de devenir un homme. Quant au reste... l'amour rendait faible. Il rattachait à des choses puériles. Les personnes que l'on portait dans son coeur était comme autant de points faibles sur lesquels appuyer. Alduis avait fait attention de n'en laisser aucune se faire sa place. Mais ses barrières avaient cédé sans qu'il ne s'en rende compte.

Aux réponses successives du prêtre, il ne réagissait plus. Sauf quand l'alcool vint sur le tapis, où il ne put retenir sa remarque :

- Je ne bois pas. L'alcool altère les réflexes, or un soldat ne doit jamais défaillir. Il faut toujours être sur ses gardes. A boire sur le champ de bataille, mon père, on ne fait pas long feu. Ignoriez-vous cela, vous qui vouliez vous engager dans l'armée plus jeune ?

Il était désormais plus calme et eut alors tout le loisir de toiser Thierry de la tête aux pieds quand il lui confia sa peur de la mort. La craindre, c'était lui donner du pouvoir. Lui donner de la place dans sa vie, l'inviter à s'y glisser. Il eut un demi-sourire, un peu plus méprisant que les premiers, avant de répondre :

- Pourquoi craindre la mort ? La vie est fourbe. La mort est constante. Sur le champ de bataille, elle nous regarde droit dans les yeux. Nous la voyons, nous savons qu'elle est là et que c'est grâce à elle que nous sommes vivants.

Il fit une pause. Si l'on pouvait mourir, si l'on avait mal, alors c'est que le sang battait encore dans nos veines. La mort donnait envie de se battre pour la vie. La vie, elle, ne se préservait pas elle-même.

- La mort est le joker d'un paquet de cartes. Elle est à l'intérieur, c'est certain. Nous ne savons juste pas quand elle viendra.

Silence. Petite pause. Y penser était rassurant. Parce que quand tout n'allait pas, la mort était souvent le seul élément stable qui demeurait aux alentours.

- Mais la vie est un dé. Un dé à mille faces. On lance, mais on ne sait jamais quel résultat on va tomber. C'est rassurant, parmi tout ce fratras, de se dire que l'on peut mourir. Que tout peut s'arrêter, dès qu'on le décide. C'est maîtriser sa vie, que de tenir sa mort au bord d'un quai ou au bout d'une lame de couteau.

Oh non, dans cette histoire, ce n'était pas la Mort la méchante. Au contraire, elle représentait une porte d'échappatoire permanente aux aléas que mettait la vie sur leurs chemins.

Il s'apprêtait à sortir quand il s'arrêta. Si son semi-aveu pour expliquer son air quelque peu étrange de curé ne le laissa pas totalement indifférent, il n'en montra rien. Parce que désormais, il ne s'agissait plus d'être fragile. Non, il s'agissait de parler d'affaires. Des affaires qui en se débrouillant bien pouvaient mettre Alexandre en sécurité.

L'affaire de septembre. Qu'en savait-il ? Il rassembla les informations qu'il avait su recueillir de la part d'Alexandre :

- Je sais qu'Alexandre s'était introduit chez notre cher Premier Conseiller clandestinement. Ce qui lui vaut officiellement la peine d'être esclave... Officieusement, je dirais qu'il s'agit là d'acheter leur silence, parce qu'ils savent des choses, lui et ce Tristan, des choses qu'il ne faudrait pas.

Alduis eut un sourire carnassier. Oh oui, il aimait raisonner.

- Que pourrait cacher le Premier Conseiller ? – il avait eu le temps de se poser la question, depuis tout ce temps, alors il n'attendit pas la réponse pour enchaîner : dites-moi, mon père... de quand date la nomination de Dyonis Howsley de Frenn, exactement ?

Son sourire était devenu immense. Parce qu'il savait qu'il avait raison. Dyonis cachait quelque chose à propos de ce rôle. Et il comptait bien en apprendre plus, alors si ce prêtre pouvait l'aider à regrouper quelques élèments supplémentaires...
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Message par Thierry d'Anjou Jeu 13 Aoû - 14:47

Thierry arbora un sourire en coin, intéressé par la réponse simple mais pragmatique du jeune homme. Au moins, son gendre possédait de l'esprit. Une merveilleuse qualité ! Il ne put cependant résister à l'envie de le taquiner encore un pu mais cette fois il n'y avait aucune condescendance ou énervement dans la voix. il montrai apprécier l'échange.

"Votre réponse est intéressante mais un peu courte, jeune homme. On aurait pu dire bien des mots encore. Mais passons. Elle nous suffira pour aujourd'hui."

La conversation se poursuivit de manière plus tendue. Le prêtre restait tendu à l'idée que cet homme avait pu toucher dans le vide son ancien amant. Alex... Dans quel pétrin avait-il fourré une fois de plus ses béquilles ? Il entendit Alduis assurer avoir promis à Alexandre de le protéger. C'était bien naïf. néanmoins, les paroles d'amoureux portait une foi candide. Il pouvait ainsi avoir confiance en lui. En revanche, le fameux Coldris de Fromart... Le fils prouva que son inquiétude n'était pas sans fondement.

"Cet homme serait assez cruel pour détruire une mère de famille et ses enfants ? Irène... Et ses deux enfants sont si jeunes. Si votre père se rend coupable d'un pareil crime, c'est un monstre. On ne touche pas à un enfant. Jamais.Quiconque ose toucher en sa pleine conscience à un enfant perd toute humanité. Pour Rosina, elle st à l'abri dans un couvent à Ischwiz. Il ne la retrouvera pas si facilement. Il faut réfléchir à un plan. Ou alors..."

Son regard se leva et observa la pièce.

"Le couvent... l'église.. Vous savez que même votre père ne peut rien contre le droit d'asile ? Dans le pire des cas, il suffira de venir trouver refuge ici. S'il ose entrer, je le recevrai. et je saurai utiliser la population pour l'obliger à reculer. Malgré toute sa puissance, il ne peut s'opposer au droit d'asile.'

Peu à peu Alduis se referma alors que lui répondait à chacune de ses questions. il sortit de sa réserve sur la parti sur l'alcool. Thierry soupira.

"Je comprends. Je suppose que j'aurai développé une mentalité similaire à la vôtre si j(avais pu m'engager. mais on m'a forcé à embrasser la croix. Cela laisse peu d'action et beaucoup trop de temps pour penser."

Il sourit ensuite sur cet exposé singulier sur la vision de la mort et celle du destin. Cette philosophie le séduisait.

"Vous avez raison. Dieu est une pute qui joue aux dés. Ah ah ! C'est même la meilleure explication que j'ai jamais entendu !"

Il était cependant temps de parler des choses sérieuses. Thierry avait les yeux qui brillaient, allumés par le désir de vengeance. Dyonis allait enfin recevoir le châtiment de ses fautes et de son aplomb. Il écouta ce que Alduis connaissait puis décida de tout raconter. Entièrement.

"Tout commence début Septembre quand Alex a eu a malchance de croiser une jeune femme, qui était en réalité une sorcière, qui souhaitait posséder un ouvrage interdit par l'inquisition. Elle l'a manipulé et cet imbécile s'est introduit illégalement dans la réserve de la bibliothèque. Il a été pris. J'ai réussi, par bonheur à lui éviter le bûcher pour hérésie en assurant que seule sa curiosité es à l'origine de ce crime. Il n'a subi que dix coups de baguettes suivi d'une nuit complète d'exposition au pilori. Après cela, son père adoptif l'a renié. Alex a souhaité se débrouiller seul. Entretemps, la sorcière a brûlé mon presbytère. C'est là que Dyonis est apparu. Il souhaitait faire enquête et proposait de chercher la sorcière dans la forêt."

Thierry marqua une pause pour reprendre son souffle.

"A ce moment-là, il a découvert Tristan, un ami d'Alex, et a décidé de l'engager. En apprenant cela, Alex a voulu avoir des nouvelles de son camarade. Pour lui éviter de nouveaux ennuis, je suis allé en visite avec lui en lui disant de rester avec moi et de ne surtout pas parler, que je saurai interroger Dyonis moi-même. Que croyez-vous que cet idiot a fait ? Il s'est faufilé dans le château et a été pris. Naturellement ! Dyonis était devenu furieux e j'ai commencé à le défendre. Puis Dyonis nous a montré Tristan... qui avait été torturé. c'était un spectacle horrible. J'ai continué à défendre ces garçons. Quand la sorcière est apparue. Alec l'a reconnu; bien sûr, et Dyonis était mal à l'aise. J'ai dû renoncer et partir. Je ne pouvais plus rien tenter."

Seconde pause. Thierry grogna au souvenir pénible de cette fuite.

"Pis est venu le procès le lendemain J'avais quelques arguments. Je commençais à attaquer Dyonis sur la présence de la sorcière dans son château quand cet imbécile est intervenu et a blanchi Dyonis. il a assuré qu’il n'y avait rien et était seul responsable. Quel petit idiot ! Là-dessus, Dynis a révélé qu'en prison des gardes ont surpris Alex et Tristan qui s'embrassaient. J'ai su démonter heureusement l'accusation en expliquant que l'obscurité troublait le regard et qu'avec sa fragilité musculaire Alex avait juste glissé. Comment voulez-vous que je lutte ? Cet idiot m'a sabordé toute ma défense. Ces garçons ont ainsi été condamnés à l'asservissement."

Il se tut après la fin de ce récit. son visage était tiré d'avoir dû se rappeler de tout cela. Soudain Alduis posa la question la plus intéressante. Un rictus revint et s'étira.


"La jominarion de Dyonis est effectivement arriver à une date particulière. L 11 Septembre, exactement. Je vais vous donner quelques dates après. Alex a eu sa première condamnation le 5 Septembre, la nuit de l'incendie aussi. Dyonis a eu connaissance de la sorcière le 7 et notre visite chez lui s'est déroulée le 9 et finalement le procès le 10. Eh bien, mon cher Alduis, que pensons-nous que nous devrions déduire ?"










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Message par Alduis de Fromart Jeu 13 Aoû - 20:22

Son père était-il cruel au point de détruire une mère de famille, ainsi que ses enfants ? Cruel, non. Ambitieux et arriviste, par contre, oui. Tout ce qui pouvait servir ses intérêts était bon à faire. Il ne reculerait pas le moins du monde à l'idée de jeter tout le monde à la rue. Coldris l'avait déjà fait à plusieurs autres familles de malheureux. Ce ne serait pas les premiers, ni les derniers.

  Alduis ne le dit cependant pas. Même ainsi, Thierry ne semblait pas mesurer à quel point son père était dangereux. Comment le lui faire comprendre ? Les choses étaient déjà si délicates... Pour Rosina, pourtant, il ne put se résoudre à garder le silence. Peut-être parce que le cran de cette femme l'avait plus impressionné qu'il ne l'avait pensé aux premiers abords.

  - Vous vous trompez. Personne n'est en sécurité quand on parle de Coldris de Fromart. Il est le ministre des Affaires Étrangères et une influence telle que vous ne pourrez jamais imaginé. S'il veut la trouver, il la trouvera.

  Il n'y avait pas un doute à avoir sur ce point. Coldris obtenait toujours ce qu'il voulait, et par les moyens les plus fourbes qui soient. Bien sûr, il leur fallait un plan. Et même plusieurs. Les plus solides plans de bataille qu'Alduis n'aurait jamais à mener. Face à un homme comme son géniteur, il n'y avait pas le droit à l'erreur. Parce que Coldris était ce genre d'homme à faire payer chaque faux pas – et avec les intérêts qui y étaient ajoutés.

  Il doutait même qu'une église et le pouvoir publique puisse réellement le retenir. Pour le moment, la meilleure solution était tout de même d'éviter qu'il ne l'aprenne … et de profiter en attendant. Le plus possible.

  Quant à faire l'apogée de l'alcool... Alduis trouvait déjà cela étrange en temps normal alors dans la bouche d'un prêtre ! N'aurait-il pas fallu être sourd ! Mais que Thierry se détrompe, Alduis avait le temps de penser, de tourner et retourner ses pensées. Combattre, c'était calculer en permanence. Il aurait aimé que son esprit s'endorme parfois mais l'importance de ses réflexes primait sur tout le reste. Il haussa des épaules, sans rien ajouter, une nouvelle fois.

  Sa vision de la mort et de la vie semblait néanmoins lui plaire. Il ne put réprimer son sourire amusé au blasphème du prêtre. Alduis ne demeurait pas en reste quand il s'agissait d'insulter ce Dieu inexistant... mais tout de même. Jamais il n'aurait penser à aller aussi loin. L'entendre était fort réjouissant.

  - A quoi croyez-vous, au juste ? demanda soudainement Alduis, après avoir passé un moment à l'observer, sourcils légèrement froncés, comme s'il essayait de lire en lui.

  Qu'est-ce qui pouvait bien animer un prêtre blasphémateur, qui ronflait sur les bancs lors des mâtines et qui se comportait, pour ainsi dire, aussi immaturement qu'un pré-adolescent ? La question lui semblait d'un coup très importante.

  Quoique.
  Toujours moins que les aveux que s'apprêtait à faire Thierry à propos de Dyonis. Aveux qu'il allait écouter avec la plus grande attention, pour ancrés chaque mot dans sa mémoire, en se s'asseyant de nouveau.

  Son esprit, habitué à l'exercice de la mémorisation et de la réflexion, fit un condensé du discours du prêtre, ne relevant que les informations les plus importantes – et tout cela en un tenps reccord.

  Alexandre avait croisé une sorcière. Première nouvelle. Il avait déjà de nombreuses questions à lui poser à ce propos, mais pour le moment, il le laissa poursuivre son histoire.

  Pour récupérer un livre à cette même femme, il s'était introduit dans la bibliothèque. Sans grand succès, puisqu'il avait été remarqué, et que cela lui avait coûté une nuit de pilori et dix coups de baguette. Ce qui retint davantage son attention fut cependant la manière dont il nomma Thierry. Ce n'était pas réellement péjoratif, il n'empêchait, ce n'était pas la première fois qu'il le disait depuis le début de la conversation :

- Alexandre n'est pas un imbécile. Les idiots ne sont pas honorables, or il est l'un des hommes les plus respectables que je connaisse. Vous savez à quel point il faut du courage pour vivre comme on est ouvertement ?

  Oui, son opinion avait bien changé. Alexandre n'essayait pas d'être un autre. Il était lui, avec simplicité et humilité. Il y avait là quelque chose qui touchait profondément Alduis. Mais il le laissa reprendre sans insister sur cela davantage – ce qui n'empêcha pas Thierry, par ailleurs, de le traiter d'idiot à nouveau.

  De retour sur la sorcière, il apprit qu'elle avait brûlé le presbytère. Au fur et à mesure des questions, Alduis les mettait dans un coin de sa tête pour les poser à la fin de l'explication. Et la liste s'allongeait considérablement.

  Tristan avait été torturé. Ce simple mot portait bien des choses sombres à lui seul... mais c'était monnaie courante, dans cet empire. Sans surprise, Alexandre s'était fait prendre une seconde fois en tentant de s'introduire dans le château de Dyonis – chose dont il était au courant. Mais bon sang, était-ce croyable d'être aussi nul pour s'introduire dans des lieux discrètement ?

  Mais une information plus intéressante que toutes repoussa cette interrogation au fond de sa mémoire. Il y avait eu cette sorcière. Chez Dyonis. C'était encore mieux que ce qu'il avait imaginé... Un immense sourire s'imprima sur son visage. Un immense sourire carnassier. Parce que lentement, les idées se mettaient en place.

  Il remit les évènements dans l'ordre.

  L'incendie avait eu lieu le 5 septembre.
  Pour déboucher par la suite sur la rencontre de Dyonis et la sorcière, deux jours plus tard.
  L'asservissement avait été déclaré le 10 septembre et... il eut un sourire en coin plein de sous-entendus. Et comme par hasard, Dyonis avait été nominé le jour suivant.

En tout et pour tout, cette histoire avait duré six jours. Mais Alduis savait qu'il pouvait s'en passer des choses, en six jours. C'était désormais à son tour de prendre la parole.

- Avant toutes choses, j'ai besoin que vous m'en disiez le plus possible sur cette sorcière. À quoi ressemblait-elle physiquement ? Quelle identité vous a-t-elle donné ? Comment savez-vous qu'elle en était bel et bien une ? Et quel livre cherchait-elle ? Dites-moi tout ce que vous savez.

Quant à déduire quelque chose... Réfléchir dans ces conditions était ce qu'il préférait. Emboîter les pièces du puzzle pour le voir se dessiner lentement sous ses yeux. Il se redressa et sortit un de ses couteaux de sa ceinture, pour jouer avec, en faisant quelques pas dans le bureau :

- Bien. Dans ce cas.

Une seconde de silence pour organiser ses pensées, avant de reprendre

- Alexandre a donc rencontré cette femme, une sorcière. Une sorcière sur laquelle Dyonis a enquêté mais qui se trouvait chez lui, et cela le 9. Le procès ayant eu lieu le 10, quoi qu'il y ait eu entre eux, c'était donc entre le 7 et le 9 - et avec un rapport direct avec sa nomination de Premier Conseiller le 11. Dyonis se savait fautif, à la manière dont vous me décrivez sa gêne, ce qui témoigne explicitement de son implication louche. Pour ainsi dire, il a pris peur de ce qu'Alexandre savait et il a voulu le faire taire. Quoi de mieux pour cela que de réclamer sa mort ? Ou, à défaut, de le rendre esclave : une punition fort disproportionnée, même pour récidive d'intrusion illégale. Quel poids vaut la parole d'un esclave contre celle d'un noble ?

Un sourire. Il était sûr de lui.

- Il a laissé Rosina repartir sans punition. Soi-disant pour reconnaître son courage. Vous voulez savoir ce que j'en pense ? Notre bon conseiller a honte de ses déboires et sa morale se rappelle à lui. Tout ce que je vais devoir lui soutirer, c'est quel lien il existe entre sa position politique et cette femme. Et je sais déjà comment m'y prendre.

Alduis se tourna vers Thierry, toujours souriant.

- Imaginez. J'invite Dyonis chez moi, en des terres où il n'a aucun appui. Je m'excuserai de mon comportement lors du triomphe, il ne soupçonnera rien en acceptant ce petit dîner de réconciliation. Et il suffira ensuite d'appuyer là où ça fait mal. De titiller sa culpabilité et de lui faire croire que nous savons tout. Qu'il est inutile de mentir. Et il nous expliquera le reste de lui-même, rongé par les remords, faites moi confiance.

C'était cela que d'avoir de la morale dans ce bas monde. Elle finissait par se retourner contre vous à un moment ou un autre. Parce que beaucoup n'en faisait pas cas, et c'était alors un grand désavantage...

Il ne pouvait plus s'empêcher de sourire. Pour finalement faire tourner son couteau entre ses doigts habilement.

- Alors, mon père. Qu'en dites-vous donc ?
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Message par Thierry d'Anjou Jeu 13 Aoû - 22:38

Thierry mesura à que point il ne connaissait finalement que peu de choses des décisions politiques. Il n’était qu'un petit curé et se détachait en grande partie des décisions publiques. Pouvaient-ils réellement l’emporte contre ce Coldris ? Ce serait assurément le pire adversaire jamais affronté. Son esprit corrigea aussitôt. Le meilleur. Peu importait les risques et les difficultés, il aimait cela le frisson et la tension. Il s'accorda une longue réflexion et songea que Coldris possédait un pouvoir aussi étendu que Dyonis. Dyonis... Dyonis, malgré sa conduite envers Alexandre, avait une conscience. Ses premières réformes avaient été des gestes pour améliorer les conditions des esclaves et depuis les déportations avaient chuté. Or, ce Coldris était partisan d'en ramener toujours plus. Il existait bien une faille.

"Alduis... Si nous offrions à votre père le moyen de contrôler Dyonis, le fameux Premier Conseiller à la moralité rigide, que dirait-il ? Disons, un pacte. En échange, nous demanderions de fermer les yeux sur votre relation avec Alexandre. pourrait-il accepter ?"

Il allait falloir arriver à discuter plus en détail de la manière d'attraper leur proie. Thierry s'en excitait intérieurement et se délectait d'imaginer la tête de Dyonis piégé. Il se laverait cette humiliation frustrante et Alex serait vengé. perdu dans ces pensées, il tressaillit quand Alduis le questionna sur ses croyances. Il haussa les épaules avant de répondre.

"Si vous m'aviez répondu avant la fin de cet été, j'aurai répondu : en rien. Enfant, on m'a appris la religion mais je n'y voyais que des rites qui ne servaient à rien. Des rites de comédie grotesque. Puis, mon père m'a vendu à quinze ans. on m'a enfermé des années dans un monastère, on m'a forcé à prononcer des vœux... Comment puis-je croire en Dieu censé être miséricordieux ? Pendant des années, j'ai prononcé des sermons qui n'avaient aucun sens. J'ai étudié pourtant. Malgré mon absence de foi, les thèmes religieuses m'ont toujours fasciné. Puis.. Il y a eu la nuit du miracle. Le soir de la condamnation d'Alex, la plèbe raillait ce pauvre garçon quand il a demandé à boire. et là... une jeune fille s'est avancée. Elle a fendu la foule haineuse et a offert de l'eau à mon fils. C'était une vision pure. Que les mots ne peuvent décrire. je sais depuis qu'il existence une force étrange, mystérieuse.. Mais je ne crois pas en ce Dieu que les religions décrivent."

Le visage de Thierry était empreint d'une émotion sincère. il revivait ce moment, hanté par cette scène transcendante.

Pendant son exposé, Alduis écouta avec attention puis défendit son amant. cela fit sourire Thierry.

"Je sais qu'il n'est pas idiot. Au contraire, sa candeur me plait beaucoup et c'est un plaisir de l'entendre. mais quand on passe son temps à lui sauver la vie, c'est un petit exutoire. Considérez que c'est une marque d'affection paternelle."

Il laissa le temps à Alduis de s'imprégner des faits puis entendit ses questions qui appelaient à des précisions.

"la sorcière, je l'ai appris un peu pus tard se nommait en réalité Lucrezia mais se faisait appeler chez Dyonis Sœur Lucie. Pour son physique, je ne l'ai que peu aperçu, souvent vêtue d'une cape. Mais elle avait de longs cheveux bruns. Elle était muette. Elle ne s’exprimait que par écrit. J'ai aperçu cette femme dans la rue avec Alex. j'ai été... soupçonneux. Elle était étrange. Elle semblait prostrée dans autre monde que le nôtre. Je ne sais si 'en étais réellement une ou non de sorcière. Elle a été arrêtée comme telle et doit avoir été condamnée depuis. A moins que Dyonis ne l'ait faite évader ? Pour le livre, il s'agissait du Grimoire d'Alfredi. Je ne sais pas où l'ouvrage est passé depuis."

Il attendit la suite tout en souriant devant les bonnes conclusions de son interlocuteur.

"Votre raisonnement est n tout point parfait. Nous ne savons quel accord la sorcière et Dyonis est passé mais il ne faut pas être très intelligent pour comprendre que cela n'a pas un rapport avec sa nomination."

Alduis évoquait à présent le plan qu'il lui était venu pour obliger Dyonis à s confesser. Son rictus revint, stimulé à l'idée de voir l'ennemi acculé.

"Une idée parfaite ! Pourrais-je vous demander d'assister à cette soirée ? Dans l'ombre naturellement. Je voudrais assister à la chute de celui qui asservi mon fils. Puis, l'apercevoir après ses aveux, cela lui fera une bonne farce !"

Il en était si amusé que le prêtre poussa un rire qui résonna de manière sinistre.

"Et si vous lui faisiez servir un dindon avec une bonne farce ce soir-là ? Un beau préambule à la pièce !"



























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Message par Alduis de Fromart Ven 14 Aoû - 18:18

Offrir un moyen à son père de contrôler Dyonis ? Mais qu'est-ce que ce prêtre avait donc dans le crâne ? Du plomb ? Faire un pacte avec son père, c'était faire un pacte avec le Diable. Et tout le monde savait qu'il ne fallait jamais faire un pacte avec le Diable. On ne pouvait pas s'y fier, comme on ne pouvait pas se fier à Coldris de Fromart.

- Mon père se fiche de l'honneur. Rien ne l'oblige à tenir ses promesses. Il ne serait certainement pas contre obtenir la place de Dyonis mais... mais fermer les yeux ?

Son père accepterait-il de fermer les yeux ?
De faire comme s'il ne savait rien sur ce qu'il se passait dans le lit de son fils ?

Autant de questions qui demeuraient sans réponse.

Et c'était bien pour cela qu'il se demandait à quoi pouvait bien croire un prêtre dans ce genre-là, dédié à Dieu, mais qui pactisait sans hésitation avec le Diable... Alors il l'écouta, sans rien dire. Même quand il eut terminé de parler, Alduis garda le silence. Que répondre à cela ? Pourtant...

- Vous m'auriez dit ne croire en rien ? Tout le monde croit en quelque chose. Même moi. Il y a des choses auxquelles nous sommes obligés de croire.

On était obligé de croire à la Mort.
Obligé de croire que la nuit tomberait à nouveau le soir.
Obligé de croire que le feu brûlait.

Mais alors... qu'est-ce qui lui donnait le courage de se lever chaque matin ? La peur de la mort ? La certitude de cette force mystérieuse ? Pourtant, ce n'était plus temps de s'y attarder. Les rouages dans son esprit s'entraînaient déjà les uns les autres. Même s'ils s'arrêtèrent momentanément face à...

- … une marque d'affection paternelle ?

Il releva les yeux un bref instant. Qu'est-ce que ça faisait, d'avoir un père qui... ? qui ressemblait à Thierry ? Une partie de lui aurait aimé savoir, l'autre hurlait que cela rendait faible. Et une fois de plus, ne sachant pas laquelle écouter, il se reconcentra sur ses raisonnements.

- Elle a donc été arrêtée... Savez-vous quand ? Et ce livre, le Grimoire d'Alfredi... A défaut de savoir où il est, pouvez-vous au moins me dire de quel sujet il traite ?

Car peut-être alors serait-il possible de déduire d'autres éléments. En tout cas, son plan semblait plaire à Thierry. Il eut un hochement de tête satisfait quand le prêtre approuva son raisonnement. Pourtant, il n'en avait pas vraiment besoin : il était sûr de ce qu'il avançait. C'était pourtant agréable que de se sentir approuvé par quelqu'un.

Il garda le silence quelques instants, tandis que le religieux exprimait son désir de participer à cette petite entrevue, dissimulé dans l'ombre. Une énième fois, il se trouva troublé. Assister à la chute de celui qui avait asservi Alexandre. Cela ressemblait fort à une vengeance. Qui aurait été prêt à le venger, lui ?

A la proposition de plat, Alduis eut cet immense sourire qui n'était propre qu'à lui-même, mi-carnassier, mi-amusé et avec une touche de sympathie – il aimait bien, ce prêtre ! - en répondant :

- C'est une merveilleuse idée que voilà.
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Message par Thierry d'Anjou Sam 15 Aoû - 16:00

Thierry grimaça à l'idée que ce Coldris méprisait le sens de l'honneur. C'était là une valeur qu'il appréciait chez les nobles et qui pouvaient les rendre manipulables si on savait en user en bon escient. il retint cependant un sourire. Finalement, le ministre des Affaires étrangères et lui se ressemblaient. Lui aussi pourrait renier facilement sa parole si des intérêts contraires se présentaient. Tout ceci l'amusait. Tout ceci l'amusait terriblement.

"Il n'y a pire victoire que celle acquise dans la facilité. ZAttendons donc et préparons un bon plan de bataille. Une fois Dyonis dans nos filets, je pourrais rencontrer votre père et tenter de négocier. Pour tout vous dire, une telle idée m'amuse beaucoup."

C'était tout de même bien plus drôle de rencontrer le Diable que de prêcher inutilement pendant des heures les louanges de Dieu.

D'ailleurs, ils en venaient à la foi. Le prêtre s'amusait de ces réflexions et s'accorda un temps avant de répondre.


"Je crois en mes enfants. En Alex. En ma petite Claire. En le vin et les femmes aussi. Mais ça, malheureusement, vous ne pouvez le comprendre."

Une folie s'empara à nouveau de lui. Il pouvait bien s'y risquer. Tous deux avaient avoué leurs propres hérésie. Le prêtre se saisit d'un calice qui trainait sur une étagère et le tendit à l'air.

"Si je le pouvais, je célébrerai une messe en l'honneur de Bacchus. Prêtre de Bacchus... C'est une divinité bien plus intéressante que ce vieillard que l'on nous décrit comme miséricordieux et qui ne afit que nous contempler dans nos misères. O, Bacchus, je lève cette coupe en ton nom ! Que ton nom soit sanctifié !"

Thierry fit semblant de boire puis reposa le calice sur le bureau. Un rictus moqueur défigura son visage.

"Eh ben, mon cher Aldus, vous êtes choqué ?"

Il se calma après cet excès de folie qui se conclut dans un rire qui résonna avec les pierres. Le récit des faits de Septembre se déroula ensuite et Alduis posa des questions pour connaitre plus de précisions. Il sourit de la première question qui indiquait combien cet homme aimait son fils puis s'attrista des paroles qui suivirent. Encore un malheureux qui avait vécu une enfance difficile sans aucun amour émanant d'une figure paternelle. Il se rappela de la sienne, à espérer de temps en temps attirer l'attention de son père qui passait au loin. En vain.

"Je suis sans doute une exception. Mais pour moi, il est naturel et normal pour un père d'aimer son enfant. Quoi que celui-ci soit et quoi que celui-ci fasse."

Thierry eut un élan d'affection pour ce garçon perdu dans l'âme de cet homme devenu un guerrier sauvage et s'avança pour le prendre dans ses bras, comme il aurait fait avec Alex ou Claire, et déposa un baiser sur son front.

"Votre père a eu grand tort de vous ignorer, mon fils."

Il se retira peu après cette étreinte douce et ce léger baiser. Sa voix était compatissante et soucieuse. Dépourvue de toute ironie. le fils ne possédait aucune considération religieuse. Au contraire. Alex, son enfant, avait choisi cet homme. il devenait en toute conséquence son gendre. C'était une pensée assez étrange mais si c'était ce que son fils avait décidé, il l'accepterait.

La scène risquait d'être gênante et Thierry rebondit sur les questions suivantes pour enchainer rapidement. Elles devenaient pointues et prit le temps de se souvenir avant de répondre.


"Elle a été arrêté en même temps que moi le 11 Septembre. Je venais pour la dénoncer. Elle se trouvait par chance dans la boutique de la Roza Azul et Alex l'a tout de suite reconnu. Comme Irène et sa fille ne comprenaient pas le danger, il est venu me trouver. Pour le grimoire, votre question est plus.. complexe. Je l'ai eu entre les mains. C'était un traité d'alchimie apparemment mais écrit avec des codes. je n'ai pas su le comprendre et la sorcière me l'a dérobé avant de mettre le feu avant que j'ai pu réellement l'étudier.

Ils en vinrent ensuite à évoquer ce fameux dîner qui marquerait assurément une des meilleures journées de sa vie. Son sourire s'étira quand Alduis approuva as proposition du repas.

"J'ai hâte d'apercevoir le visage de ce scélérat une fois attrapé. Vous n'êtes que de la roture.. Ah ah ah ! Il me tarde de lui répondre à sa petite provocation. Il apprendra bientôt que la roture peut parfois battre la noblesse."
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Message par Alduis de Fromart Sam 15 Aoû - 18:33

Certes, une victoire facile, sans danger, n'apportait guère de gloire mais parfois... parfois, pour gagner, il fallait savoir mettre sa dignité de côté. Parce qu'au fond, une victoire restait une victoire. Tant qu'elle était gagnée loyalement, pourquoi cracher dessus ? Son père n'était pas le genre d'homme contre lequel il fallait prendre des risques. Il n'y avait pas le droit à l'erreur, avec lui. Pas de deuxième chance.

Alors tenter de négocier avec le Diable ?
Avec un homme qui ne tenait pas ses promesses ?
On ne pouvait pas faire confiance à une telle personne. Surtout quand, après vous avoir écouté et obtenu ce qu'il voulait de votre part, il vous poignardait. Simplement parce que votre mort servait mieux ses intérêts.

Un homme sans honneur était le plus méprisable de tous les hommes. Pourtant, Alduis ne parvenait pas totalement à mépriser son père. Parce que...

Parce qu'il restait son père.

Quoi qu'il aurait aimé croire. Quoi qu'il aurait voulu. Il s'appelait toujours Alduis de Fromart, et il était toujours le fils de Coldris de Fromart. Il ne pouvait pas s'empêcher de... de vouloir être digne.

Si son père était le Diable, alors lui...
Lui était le fils du Diable.

Le fils du Diable qui espérait, un peu, pouvoir obtenir un peu de sa reconnaissance. Comment sa vie aurait-elle été, s'il n'était pas né Fromart ? S'il avait eu un père comme ce prêtre ? Si... on avait cru en lui et en ses efforts ?

Qui serait-il, à l'heure actuelle ?

Son regard passa de pensif à... étonné, quand la suite des croyances du prêtre tomba. Le vin et les femmes. Non, effectivement, il ne comprenait pas. Et il n'avait aucune envie de comprendre. Cela le fit sourire quelques secondes. Il le laissait bien volontiers à son vin et à ses femmes si cela lui faisait plaisir. Ce ne serait pas lui qui viendrait lui marcher sur les plates-bandes.

Mais bien loin de s'arrêter là, Thierry brandit un calice pour le tendre en l'air, comme s'il s'apprêtait à vouer un culte à il ne savait quel dieu qui... Il avait été surpris quelques secondes par sa précédente déclaration ? Cette fois-ci, même ses pensées eurent un instant de … surprise. Une messe en l'honneur de Bacchus. Voilà qui était... original.

- Eh bien, mon cher Alduis, vous êtes choqué ?

Cela permit à Alduis de se reprendre. Sans pouvoir retenir son éclat de rire.

- Choqué, mon père, voilà un bien grand mot. Je me serais contenté de surpris, en ce qui me concerne.

Un nouveau sourire.

- Cela dit... si un jour vous réalisez réellement une messe en l'honneur de votre ivrogne, eh bien... je promets que je viendrais assister à cette messe... et à la suivante.

Était-ce un défi ? Oui, en quelques sortes. Un défi qui le faisait sourire immensément. Le calice fut reposé, et les choses sérieuses commencèrent. Qui furent cependant interrompues de nouveau quand Thierry s'approcha et...

Alduis ouvrit de grands yeux, tous ses muscles se bandèrent, l'air se bloqua dans ses poumons et gonfla sa cage thoracique. Il resta immobile, la respiration retenue, sans oser faire le moindre geste. Le religieux finit par reculer. Le sang se remit brutalement à affluer dans le cerveau d'Alduis et sans réfléchir, avant qu'il ne disparaisse totalement, il le serra dans ses bras aussi. Rapidement. Guère plus qu'une accolade.

Puis, aussi vite qu'il l'avait quitté, il revint sur le sujet initial. La sorcière avait donc été arrêtée le 11 septembre... Après la fin de toute cette histoire.

- Le 11 septembre. Ce qui veut dire que Dyonis n'a pas de lien avec son arrestation, et qu'il l'avait laissée repartir. Dans ce cas... voyons voir.

Il se mordilla la lèvre, sans vraiment s'en apercevoir, le temps d'organiser ses pensées pour poursuivre.

- Alors Dyonis a enquêté sur cette femme, qui cherchait un livre d'alchimie. Il a certainement dû découvrir quelque chose qui l'intéressait, pour avoir invité une femme suspecte dans son domaine. Même en admettant qu'il ignorait son identité, quand vous l'avez vu... Il n'était pas dans son droit, et il le savait ! Tant et si bien que lorsque vous avez reconnu cette femme, il a lancé un procès par peur. Et si vous me dites qu'il a fait accusé Alexandre et Tristan de sodomites eh bien... ça veut dire qu'il cherchait tous les arguments pour obtenir leur silence.

Il ne faisait que redire ce qu'il avait déjà dit. Mais parler à voix haute l'aidait à réfléchir.

- De toute évidence, ces deux-là ont conclu quelque chose pendant ces deux jours d'hospitalité. Un pacte, au bout duquel il l'a laissée repartir... et qui l'a mené tout droit à sa place actuelle.

Place dont il allait redescendre – et plus vite qu'il le pensait !

- Comment un homme, aidé d'une sorcière, peut atteindre une si haute responsabilité politique ? Qui ne peut être fait par quelqu'un d'autre... et qui implique directement le Roi. On ne nomme pas un Premier Conseiller sans le Roi. Avez-vous connaissance d'une fête, ou je ne saurais dire, qui aurait pu regroupé cette Lucrezia, le Roi et notre ami le Premier Conseiller dans un même endroit ?

Ils touchaient au but. Alduis en était à peu près persuadé. Oh, il avait certainement aussi hâte de Thierry de voir la tête de Dyonis quand ils commenceraient à discuter... De pouvoir se sentir le chat, qu'est-ce que cela ferait du bien, lui qui avait la sensation d'être une souris apeurée depuis des jours !
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Message par Thierry d'Anjou Dim 16 Aoû - 18:51

La conversation sur la noirceur de l'âme de Coldris risquait de perturber Alduis et Thierry choisit d'enterrer pour le moment le sujet. Ils auraient le temps de le rouvrir à d'autres moments. Il le laissa se calmer puis s'amusa avec ce calice pour le dérider. Au moins, sa nouvelle folie avait eu le mérite de lui faire relever la tête et de le sortir de ses tourments. Le rire était le propre disait-on et lui savait le cultiver à merveille. Il rit du défi que Alduis lui lançait.

"Vous me tentez beaucoup. Ce serait si... divertissant."

Mais pouvait-il réellement se le permettre un pareil événement ? Il risquait gros. Sa tête même. Or, il n'avait aucune envie de mourir. Surtout sur un bûcher. Ce serait parfaitement inconfortable. Il prit le temps de réflexion et une idée lui vint. Il y avait bien une période où les pires débordements seraient permis. On al considérait comme une catharsis pour la plèbe qui laissait libre cours aux dérives avant de retourner à une vie réglée.

"Mon fils, connaissez-vous le charivari ? Je célébrerai Bacchus lors du prochain ! Ce sera certainement al meilleure de mes messes !" J'attends votre présence."

Thierry rit d’imaginer une pareille célébration et que les religieux les plus pieux allaient s’étouffer. Que cela allait être drôle !

Les choses devinrent plus émouvantes quand il s'approcha d'Alduis et l'étreignit, lui témoignant de son entrée dans leur famille. Il le sentit ému et il eut une brève accolade . Le prêtre sourit. ce jeune homme pouvait être touchant, comme un enfant. Pas étonnant que Alex en soit tombé amoureux.

Puis la discussion porta sur l’affaire qui les litait véritablement : la vengeance. Thierry écouta son interlocuteur tirer de nouveaux raisonnements puis opina de la tête.

"Je pense effectivement que Dyonis était sincère quand il affirmait devant mon élise chercher l’incendiaire. Cependant cette femme était... troublante. Elle aura réussi à le manipuler et se faire admettre dans une son château. Une première irrégularité. De là, elle a dû continuer de le manipuler et de jouer sur son désir de gloire, de puissance et d'utilité. Ce baron aime être utile à son royaume, gérer des affaires... Elle aura su jouer là-dessus."

Un sourire moqueur fendit son visage.


"En fait, ce homme n'est qu'un pantin qu'on manipule quand on sait y faire.'"

Le prêtre étudia les dernières questions et se remémora avoir effectivement vu cette maudite sourcière lors du bal masqué du 9 Septembre. Il se rappela aussi qu'un soldat l'avait appelé au nom du Roi, tout comme deux infirmes. Il n'y avait jamais prêté attention jusque-là mais les raisonnements perspicaces d'Alduis le forçaient à reconsidérer les événements et à les découvrir sous un jour nouveau.

"Alduis.. Le 9 Septembre, dans la soirée se tenait un bal masqué où tout le monde se mélangeait, nobles et roturiers. Là-bas, j'ai aperçu la sorcière. J'ai voulu la suivre. Puis, un soldat est apparu pour l’appeler. Au nom du Roi. Il a aussi emmené avec lui deux infirmes. Un troubadour du nom de Lénius et des siamoises, Siloé et Semelé. Je n'y avait pas prêté attention. Comme vous le savez, notre souverain apprécie les infirmes, surtout quand ils sont singuliers. Or, il y a là une chose suspecte. En quoi cette sorcière muette aurait retenu l'attention ? Elle n'avait physiquement rien de particulier. Alors, Alduis, qu'en dites-vous ?"

Ils touchaient au bout. Son intuition lui soufflait que les dernières puzzle s'assemblaient enfin. Grâce à Alduis. Il attendit, nerveux, de savoir si son complice validerait sa déduction.

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Message par Alduis de Fromart Lun 17 Aoû - 16:54

Un défi. Qui plaisait à Thierry. Mais qui n'en demeurait pas moins dangereux, Alduis le savait très bien. Mais on pouvait bien mourir pour ses convictions, alors pourquoi pas pour un défi ? Pourquoi pas ? L'un et l'autre n'était pas différent.

Pourtant, le prêtre avait peur de la mort, il le lui avait dit. A quel moment le vent ferait-il changer le cap de ses idées, si cela pouvait le protéger de la faux du destin ? Et malgré cela, il releva le défi. Une messe faite pendant le charivari. Voilà une excellente idée.

- Dans ce cas, je ferai gage de présence, assura-t-il. A celle-là et à la suivante.

Une promesse faite était une promesse tenue. Un défi lancé était un défi respecté. Il le ferait. Mais déjà, ses pensées étaient revenus vers le fond du problème : Dyonis. Leur cher, si cher Dyonis.

Ils touchaient au but et que ce dîner de réconciliation entre amis serait assurément l'une des choses les plus drôles auxquelles il pourrait assister depuis un certain temps.

- Tout homme peut être manipulé, vous savez. Il suffit de savoir pincer les cordes sensibles. Cette Lucrezia a joué sur son envie de politique, et nous, nous allons jouer sur sa culpabilité. Dyonis est beaucoup trop droit pour ce monde.

A croire que la morale n'avait pas sa place dans ce monde. Pourtant, un homme avec de l'honneur, c'était certainement la seule chose qu'Alduis respectait réellement. Mais si on pouvait s'en sortir avec de l'honneur, il fallait mettre sa morale au placard en arrivant à Monbrina. Ou alors, on finissait comme Dyonis : enfoncé jusqu'au cou dans les problèmes.

Surtout qu'une fois de plus, ses déductions se révélaient juste. Parce qu'il y avait bel et bien eu une soirée qui avait regroupé cette sorcière et le Roi. Les deux autres infirmes importaient peu. Ce qui était intéressant, c'était de savoir ce qui avait eu lieu entre le Roi et Lucrezia durant ces instants.

- Où était le Premier Conseiller, pendant cette réception ?

Mais il fallait admettre que le goût prononcé du Roi pour << les bêtes de foire >> ne se portait habituellement pas sur les muettes. C'était là tout de même un manque d'originalité, non ? Surtout quand on pouvait avoir, à côté de cela, quelque siamoises ou quelque troubadour.

- Mais je pense, mon cher père, que Dyonis sera bientôt le seul à pouvoir nous en dire plus, désormais...

Un léger sourire. Il lui semblait que les pièces du puzzle qui pouvait être assemblées l'était. Il ne restait plus que celle du centre, celle que possédait Dyonis. Mais pour celle-ci, il faudrait se montrer plus patient.

Alduis vint se rasseoir, croisa les jambes et pencha la tête en arrière pour regarder le plafond avec toujours le même sourire aux lèvres. Avant de revenir face à Thierry, pour remarquer sans autre forme de transition, sans que son sourire ne diminue le moins du monde :

- D'ailleurs, les lits de votre église ne sont pas très confortables, vous l'a-t-on déjà dit ?

Et les sous-entendus étaient à peine cachés.
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Message par Thierry d'Anjou Lun 17 Aoû - 18:37

Thierry souriait de ce simulacre de messe donné en plein charivari. Cela promettait d'être grandiose. Il faudrait réussir à contacter Lénius. Pour cette dévotion à Bacchus, il serait certainement ravi de l'assister comme bedeau. Ce serait encore plus drôle, pardi !

"Vous apprécierez un beau spectacle alors ! Le meilleur de tous !"

La facétie passée, il fallait se reconcentrer sur le sujet le plus important : l'organisation de cette vengeance. Les jours tranquilles de Dyonis seraient désormais comptés. Il opina de la tête sur le raisonnement sur la manipulation. Tout individu était contrôlable le. Il s'agissait seulement de trouver ce qui le tenait. Cette analyse sur la nature humaine ne l’intéressait cependant pas. Il préféra étudier les nouvelles déductions de son interlocuteur. Il grimaça suite à sa première question.

"Je ne sais pas où Dyonis était lors du bal masqué. J'étais... Je venais de laisser Alex au château. je l'imaginais condamné à mort. Je n'ai pas su observer la soirée. j'étais perdu. Je crois qu'il a fait une apparition mais il faudrait des témoins pour le confirmer."

Un sourire de suffisance lui vint à imaginer Dyonis se confesser. Comme cela allait être un merveilleux dîner ! Alduis vint se rasseoir et eut un sourire particulier, aisément reconnaissance. Il s'apprêtait à une provocation. Thierry rit en l'entendant, comprenant tout de suite l'allusion cachée derrière ces paroles.

"Ah ah ah ! Vous avez... Seigneur ! Alex a... ? Il y a quelques années, quand il avait seize ans, je crois bien, il m'avait fait fait un long sermon après m'avoir découvert dans un de ces lits avec une paroissienne sur la chasteté à laquelle tout chrétien devait s'astreindre ! Ah ah ah ! J'ai grand hâte de le revoir ! Comme ces retrouvailles vont être... divertissantes !"

Il ne résista pas à une pique sur la literie, certes peu confortable.

"Pour revenir à l'état des lits, je les utilise souvent et je ne m'en suis jamais plaint."
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