[8 décembre 1597] Les voies du Seigneur descendent parfois bien bas [Terminé]

Matthieu s'était encore une fois levé de bonne heure. Il avait débattu un instant avec lui-même pour savoir s'il emmenait Alexandre mais avait jugé ne pas avoir besoin d'un instant et surtout, il voulait éviter les maladresses et les catastrophes. De plus, il doutait que l'esclave soit bien à sa place dans un Lupanar. Bien trop curieux, cela pourrait lui jouer des tours...

Il secoua la tête en se reconcentrant sur sa mission et grimaça. Ce n'était certainement pas un lieu plaisant à visiter... Malgré tout, les voies du seigneur étaient impénétrables et pouvaient bien passer par des endroits inattendus. Après tout, il avait décidé qu'il ne reculerait devant rien, il devait mener de front sa mission, le Saint Siège comptait sur sa personne.

Les gardes l'encadraient de toute part. Ce n'était pas si incommodant au fond, après tout, il avait un frère militaire et cela lui donnait une sensation de sécurité. Il se sentait pleinement confiant pour cette mission. Avec un peu de chance, il y aurait parmi ces filles perdues des personnes de bonne volonté aptes à être sages et à lui donner des renseignements. Il avait un peu laissé trainé ses oreilles, notamment au sujet de l'affaire qui avait déjà secoué l'endroit et avait appris que la nouvelle tenancière n'était autre que la femme qui avait confié Cassandre à Irène et qu'il avait déjà pu croiser. Elle semblait être de bon sens et pieuse, aussi était-il relativement confiant. Il allait peut-être trouver une alliée.

Un escadron de brigadiers se rassembla de bon matin et traversa les rues encore calmes de Braktenn. Ce n'était cette fois-ci pas avec le Premier Conseiller de l'Empire, mais avec le Cardinal Cassin que la soldatesque se rendait dans ce lieu de débauche qu'était le Lupanar. Deux visites policières en moins de trois mois, il s'y passait décidément des choses suspectes et il fallait espérer qu'avec la présence d'une personnalité religieuse aussi importante que Son Éminence, les catins se décident enfin - faute d'avoir un métier décent - à appliquer les méthodes les plus honnêtes possibles à leur office. D'autant que cette fois, c'était apparemment pour avoir commercé avec un sorcier que l'on venait inspecter la maison-close ! Si certains gardes affichaient la neutralité de la routine, d'autres, plus pieux, sentaient la tension les gagner à l'idée de frôler des affaires de diablerie. Pourvu que nulle malédiction ne sévisse en cet établissement ! Ils pouvaient heureusement compter sur la sainte et rassurante présence de Matthieu Cassin. L'ecclésiastique saurait faire le nécessaire. Malgré, donc, les petites mines de certains agents, leurs autres collègues frappèrent vigoureusement à la porte du Lupanar.

-- Au nom du Roi, ouvrez !

Quand une des filles viendrait les accueillir, elle pourra apercevoir la mine grave partagée par tous les membres de cette sinistre équipée. Le commandant fera alors signe au Cardinal d'entrer le premier, après avoir seulement salué la portière d'un petit hochement de tête plein de distance professionnelle. Pénétrant à son tour à l'intérieur, il engagea son annonce protocolaire :

-- Madame, nous nous présentons de bon matin dans le cadre d'une investigation de la prévôté, faisant suite au dépôt de plainte de Son Éminence le Cardinal Cassin ici présent. Faites venir céans toutes les filles de l'établissement ainsi que la patronne.

Ils resteront devant la porte, déployés en ligne pour bloquer tout passage, mains au manche de leur lance. Tout le temps que durera le rassemblement des catins et l'arrivée de la tenancière, les hommes conserveront des traits inexpressifs. Quand la gérante s'approchera enfin d'eux, le commandant entamera sans détour :

-- Bonjour, Madame. Nous enquêtons dans le cadre du dépôt de plainte que vous pouvez lire ici. Tout le Lupanar va être soumis à la fouille par les brigadiers, pendant que vous-même et l'intégralité de vos filles auront à répondre aux questions de Son Éminence et moi-même. Personne ne quitte cette pièce ni notre surveillance. L'affaire est grave pour que, ainsi que vous le constatez, un Cardinal se déplace en personne. Voyez plutôt.

Il lui tendra à lire le dépôt de plainte mentionnant le motif de l'investigation - et surtout sa cible.

Dépôt de plainte et demande d'ouverture d'enquête

Plaignant : Son Éminence le Cardinal Matthieu Cassin
Prévenu : Hyriel _________
Motif : Suspicion de faits de sorcellerie, commerces douteux en la cité et au Lupanar.
Autres à préciser : Cette inquisition sera menée par le bras séculier, en coopération avec le bon secours de l'Eglise et le Cardinal Cassin, missionné par Sa Sainteté et spécialiste en démonologie.

Signature du plaignant

Il était encore tôt pour cet établissement qui vivait la nuit et qui s'éteignait avec les premières lueurs de l'aube. De nombreuses filles devaient encore se reposer dans les chambres. Isabelle et Louise déjeunaient dans la salle principale qui était déjà remise en ordre. Lors de chaque fin de soirée, avant de monter se coucher, Isabelle exigeaient de ses employées que celles-ci nettoient les dégâts et dressent à nouveau les tables. cela se révélait bien plus présentables.

Soudain, des coups frappèrent avec autorité contre le bois de la porte.
Des soldats du roi.
Louise était livide et se demandait ce qui leur arrivait encore. Isabelle la rassurait d'un sourire et rappela que ce commerce n'avait plus rien à se reprocher puis se leva pour aller ouvrir. La femme observa les soldats, puis remarqua le cardinal qui se tenait avec eux. Ses yeux s'écarquillèrent. L'affaire serait-elle si sérieuse ?

"Bonjour, monseigneur, bonjour, messieurs, que se passe-t-il, une de mes filles serait-elle coupable d'hérésie ? Non, impossible ! Je réponds d'elle ! Je me suis engagée à ce que ce soit de bonnes chrétiennes et elles se doivent d'assister au minimum une messe par semaine."

Isabelle était décontenancée d’imaginer que l’inquisition pouvait débarquer dans leur vie. Pourquoi cet établissement ne connaissait-il pas la vie ? elle le gérait de manière honnête ! Elle essaya de se calmer et écouta les explications, sans comprendre de quoi il était question. Elle tenait le document entre ses mains sans pouvoir le lire.

"Nous.. nous sommes honnêtes. Entrez, fouillez, vous ne trouverez rien. Nous sommes toutes honnêtes !"

Entre-temps, Louise venait de s'approcher pour prendre le document et le lut à voix haute pour que son amie puisse en prendre elle aussi connaissance. Sa voix trembla légèrement au nom de Hyriel et elle essaya de le cacher en simulant de ne pas savoir prononcer ce nom. Elle poursuivit de manière hachée, de plus en plus perturbée intérieurement par ces nouvelles fâcheuses pour son ami. Hyriel... Hyriel. Hyriel ! Que rstait-il ici qui pourrait l'incriminer ?

Isabelle l'observa, perplexe.

"Que se passe-t-il ? Tu as l'air... troublée ?"

"je... la sorcellerie.... ici.. Ce.. pardon, c'est l'émotion."

Louise était au supplice. Elle devait trouver un moyen de prévenir les filles, de vérifier rapidement les chambres, de chercher des moyens de protéger Hyriel. Tout s'emballait dans son esprit. Isabelle la serra dans ses bras.

"Allons, ce doit être une erreur. Nous n'avons rien à nous reprocher et personne ici ne ferait commerce de la sorcellerie. Autrefois, oui, du temps des anciens patrons. Mais plus maintenant."

Elle se recula et s'approcha de la porte qui donnait vers les escaliers pour se mettre à crier :

"Les filles, descendez ! Tout de suite !"

Louise se recula, blême, et contempla les soldats qui commençaient à entrer, se préparant à la fouille. Qu'allaient-ils trouver ? Celles qui avaient eu besoin des services de Hyriel devaient garder le silence et ne pas laisser de traces. Avaient-elles toutes suivi les règles ? Et si une lâchait une réponse maladroite ? Un supplice.. Louise vivait en ce moment un lent et douloureux supplice.

Matthieu sentait la nervosité de certains soldats et tâchait de se montrer assuré afin que le courage ne manque pas dans les rangs. Il se redressa, laissant sa robe carmine flotter derrière lui. Enfin, ils arrivèrent à la porte. Il observa les soldats faire et fut ravi que cette partie-là ne fasse pas trop de difficulté. Le cardinal entra ensuite avec fierté, le torse bombé et l'oeil déjà inquisiteur. Il reconnu alors la femme qu'il avait déjà rencontré et la patronne. Il inclina la tête, soucieux de tout de même être poli.

- Bonjour.

Il laissa le capitaine exprimer la raison de leur visite et hocha la tête quand on évoqua son nom. Il espérait que cela permettent à ces filles perdues de faire parler un peu leurs scrupules. Il ne doutait pas que son aura en intimiderait plus d'une et, en conséquence, lui permettrait d'obtenir les informations qu'il souhaitait. De plus, les soldats dissuadaient celles qui voudraient se soustraire à la justice. Il était confiant, certain qu'il allait faire un grand pas en avant en ce jour.

Alors que la gérant se justifiait, Matthieu toussota.

- Certes, ma fille, certes. Mais malheureusement, je crains que, si elles ne sont complices consciemment, vos filles se soient laissées abuser sans le savoir par un démon au visage d'homme.

Il ne croyait qu'à moitié à sa propre théorie. Peut-être que cette femme se pensait honnête et elle le lui semblait en toute bonne foi mais ses "filles" c'était une toute autre histoire. Il y avait certainement dans le lot des ribaudes voire des enfants de sorcières, aptes à pactiser avec le Malin de façon tout à fait intentionnelle. Il leva le menton.

- En tous cas, je suis heureux de voir que vous coopérer. Tant que vous le ferez, il n'arrivera rien. Comme le capitaine vous l'a dit, l'affaire est grave et j'exige que vous fassiez preuve d'honnêteté. Tant que ce sera le cas, vous n'aurez rien à craindre de moi ou du jugement de Dieu.

Jet de dé : Matthieu remarque-t-il le trouble de Louise ?

1 - 2 : Il le remarque mais pense que c'est vraiment une question religieuse et s'occupe donc de rassurer Louise.

3 - 4 : Il le remarque et a immédiatement des soupçons.

5 : Il le remarque mais pense que ce n'est rien.

6 : Il ne le remarque pas.

Le membre 'Irène d'Aubeville' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Dé à 6 faces' :

Trop occupé à déjà inspecter du regard l'endroit, Matthieu ne s'attarde pas sur la jeune femme qui semble en plein trouble. Il se redressa alors que la patronne demandait aux autres de descendre. il fit déjà un premier pas vers elle.

- Vous êtes celle qui gérer cet... établissement. N'avez-vous vraiment rien vu de suspect ?

Il se fit un peu plus compréhensif, désireux de se faire bien voir pour délier les langues.

- Je ne veux que vous aider et vous éviter de grands malheurs. Ce sorcier pourrait bien vous avoir fait du tort sans que vous ne vous en rendiez compte.

Dans un calme glacial, les soldats observèrent l'arrivée de l'ensemble des filles, scrutant déjà les visages potentiellement coupables sous les traits des unes et des autres. Les deux tenancières à leur tour se présentèrent. Si la gérante principale prenait cette inspection avec le plus grand des calmes - forte de l'intime conviction de l'innocence de tous les membres de son établissement - la seconde femme, celle qui lisait, paraissait bien moins à ses aises. La soldatesque mit aussi cela sur le compte du choc à l'annonce d'une pareille nouvelle : l'intervention d'un sorcier en ces lieux. La suite allait de toute façon bien pousser les éventuelles fautives à parler.
Après les sages paroles du Cardinal, le commandant se tourna vers l'ensemble des prostituées désormais réunies et appuya le discours de l'ecclésiastique du soutien du bras séculier :

-- Vous toutes, entendez bien : vous serez entièrement gagnantes à vous confesser à Son Éminence. La justice saura faire preuve de bienveillance envers quiconque coopérera. Dites-nous l'entière vérité et tâchez de ne nous rien celer. Si vous avez eu quelque commerce avec ce sorcier et que vous l'avouez, le Tribunal se montrera indulgent. Si en revanche vous tentez de dissimuler quoi que ce soit et que cela vient à se découvrir autrement, vous aussi pourriez encourir de très graves châtiments à l'instar de l'infirme. (Un temps) Nous vous laissons donc aux questions du Cardinal Cassin.

Discret dans son habit noir, un secrétaire s'installa à table. Il sortit son matériel d'écriture, prêt à enregistrer tout ce qui allait être dit. Le commandant quant à lui se tourna vers ses hommes. Il claqua des doigts avant d'ordonner :

-- Messieurs. Fouille.

Dans un fracas d'armes et de bottes claquant au sol, six brigadiers se répandirent aussitôt à travers le Lupanar. Ils allaient fouiller chaque étage, chaque pièce, chaque chambre, sans oublier les cuisines et la cave - à la recherche de baumes, décoctions, onguents et autres produits suspects comme en fournissent ces suppôts du Diable. Le restant des soldats demeurèrent dans la grande salle du rez-de-chaussée à surveiller les entretiens.

[Lancer de dé 100 : sur ce que les filles ont encore à leur disposition des commandes passées à Hyriel. Que vont trouver les soldats au cours de leur minutieuse inspection ?
1-20 = rien du tout
21-40 = simplement des petits produits de maquillage / cosmétique
41-60 = onguents davantage orientés santé, curations diverses
61-80 = préparations de "stimulation à l'amour" - aphrodisiaques
81-100 = tous produits ci-dessus confondus

NB 1. Je ne compte pas les abortifs consommés immédiatement et dont elles ont sans doute fait disparaître aussitôt les contenants.
NB 2. Je passe mon tour pour quelques coups, le temps que les soldats fouillent et que le cardinal entende l'ensemble des prostituées.]

Le membre 'Le Cent-Visages' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Dé 100' : 82

Au cri de leur patronnes, les prostituées descendirent les unes derrières les autres. Toutes avaient veillé à bien s'habiller et à ne pas laisser croire qu'elles essayeraient de faire jouer de leurs charmes. Des fenêtres, quelques unes avaient aperçus les soldats et s'étaient empressées d'en avertir leurs collègues. Elles attendaient à présent, nerveuses, dans le fond de la salle le déroulement des événements à venir. La crainte se lisait sur leurs visages. Louise, mal à l'aise, s'était reculée vers une table, et se grattait le bras. Seule Isabelle se montrait calme. Elle répondit au cardinal :

"Oh oui, je vois. Il est vrai que maintenant que vous les dites, quand j'ai repris la gestion de l'établissement, j'ai entendu des rumeurs étranges. Un sorcier qui viendrait en journée ici. Je ne sais si on peut réellement y croire. Vous n'êtes pas sans savoir, malheureusement, que la nature humaine aime salir l'honneur de son prochain. En particulier entre maisons closes. J'ai toutefois demandé à Louise de surveiller qui venait chez nous. Louise,tu n'as vu aucun sorcier, n'est-ce pas ?"

Le cœur de Louise s'accéléra dans sa poitrine. Elle s'était peu à peu reprise et haussa les épaules. Non, elle ne connaissait aucun sorcier. Uniquement un guérisseur. Un excellent guérisseur. Il n'y avait effectivement pas de sorcier qui soit venu en ces lieux. Elle ne mentirait pas. Louise réussit ainsi à formuler d'une voix confiance :

"Non, j'ai prêté attention mais pas un sorcier ne s'est présenté. Ce ne sont certainement que de vilaines rumeurs qu'une maison close aura répandu pour nous nuire, comme mon amie vous l'aura expliqué. En Septembre, avec cette descente, la reprise en main.. on a dû espéré nous saborder avec ces idées de sorciers."

Son ventre la brûlait. Elle avait mal intérieurement de ce qui pourrait être découverte de cette investigation. Hyriel.. Pourquoi devait-il être inquiété ? C'était un homme bon, généreux, sensible... Il ne faisait qu'aider les autres, il les soignait.. Sans lui, de nombreuses personnes de cette vile seraient enterrées. Mais ils ne comprendraient pas. Ils refusaient de comprendre. Même sa chère Isabelle préférait de se réfugier dans la Sainte Bible plutôt que d'ouvrir son cœur.

Face au discours sommaire du commandant de l'opération, les prostituées pâlirent un peu plus et s'échangèrent des regards nerveux. Elles se murmuraient ici et là des paroles. Isabelle demeurait imperturbable, tranquille, assurée que rien de mal ne sortirait de cette fouille. Au contraire, Louise observait les soldats montait vers les escaliers, la boule au ventre. qu'allaient-ils trouver ? Non, aucune fille n'aurait été assez bête pour garder des preuves qui risqueraient de les compromettre, elles. Elles étaient lucides et pratiques. Quoique... Certaines pouvaient être inconséquentes, parfois.

Dans un vain esprit, Louise se mit à tracer le signe de croix et pria, récitant dans un murmure la prière de la Vierge. S'il ya avait un moyen pour prouver que Dieu s’intéressait au sort des hommes, c'était maintenant.

Qu'Il les protège !
Qu'Il protège Hyriel !

Leur sort était entre ses mains.

Vers la fin de sa prière, Louise croisa le regard du cardinl, nerveuse. Elle murmura :

"Excusez-moi. J'ai eu besoin de prier. pour me détendre. M'apaiser."

Matthieu scrutait la moindre silhouette frêle et tremblante qui descendait vers lui, le menton haut et le sourcil haussé, dans un posture d'autorité. Sa robe rouge se détachait d'elle-même sur le décor et imposait, du moins il l'espérait, le respect à chacune. Lentement, il sélectionna celles qui allaient passer en premier, espérant que son instinct fut le bon. Elles pouvaient toutes être coupables mais quant à celles capables de parler, il fallait bien les repérer. Ainsi et seulement ainsi, il parviendrait à ses fins.

Il écoutant ensuite la réponse d'isabelle qui lui parut censée sincère. Cette femme avait, il ne pouvait que l'admettre, un grand sens de l'honnêteté, Dieu le garde en elle. Il haussa un peu plus son sourcil à son affirmation. Ah, donc elle avouait qu'il y avait déjà quelque chose. Il leva les yeux au ciel.

- Certes, certes, de calomnies, oui...

Il se tourna alors vers la dénommée Louis et plissa un peu les yeux. il n'y avait pas fait attention mais elle semblait tout à coup bien nerveuse. Ou était-ce son imagination à lui qui lui faisait voir le mal partout ? Elle était confiante mais Matthieu avait à présent un léger doute. Il posa un doigt sur ses lèvres.

- Je vois...

Il se tourna alors de nouveau vers les filles et appuya aussitôt les paroles du capitaine.

- En effet mesdemoiselles. Dieu récompensera dans Sa grande Générosité quiconque viendra en aide à Son humble serviteur que je suis et qui mène la lutte contre l'hérésie au nom de notre très Saint Père.

Il se redressa.

- A présent, si l'une d'entre vous à quelque chose à dire, qu'elle s'avance vers moi et vienne confesser ce qui pèse sur son cœur. Sinon, je vous interrogerai toutes personnellement en espérant que vous soyez coopératives.

Il regarda également les soldats commencer à fouiller et son regard se reporta alors son Louise, visiblement en intense prière. Tout cela commençait à devenir bien étrange...

Jet de dé : Matthieu commence-t-il par interroger Louise avec ses forts soupçons ?

Le membre 'Irène d'Aubeville' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Acte à point fort' :

Se lissant la barbe, Matthieu songea que vraiment, cette dame devait cacher quelque chose. Il s'approcha, la figure impérieuse.

- Je pense que je verrai les volontaires plus tard. En premier lieu, j'aimerai que vous veniez avec moi, madame.

Il lui glissa un regard assuré et inquisiteur.

- Et sans tarder ni discuter.

Le membre 'Cassandre Velasquez' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Acte à point fort' :

Déterminée à protéger Hyriel de son mieux, Louise réussit à se reprendre et à retrouver de la contenance. Elle s'dressa poliment au cardinal.

"Bien, monseigneur."

Elle le suit d'un air calme et digne dans la pièce voisine, s'installant en premier à la table. Elle plaça les mains dessus, se préparant mentalement à l'affrontement.

"Je ne sais quoi vous dire, vous savez, sur cette... affaire."

Elle garda la tête relevée, désireuse de soutenir son regard. Elle devait montrer avoir la conscience tranquille.

Matthieu se maudit en son fort intérieur. Ça commençait bien... Peut-être n'aurait-il pas dû débuter de façon aussi forte. Il observa attentivement le jeu des deux femmes et se redressa. Bien, au moins, il avait une piste par laquelle aller et les soldats trouveraient sans doute quelque chose. Elle semblait déjà se reprendre. Il l'invita alors à aller s'asseoir, dans un coin plus éloigné de la pièce. Elle le fait de bonne grâce et esquisse donc un léger sourire. Ça ne devrait pas être si compliqué.

- Eh bien, ma foi, tout ce que vous pensez qui me sera utile. Vous savez, je ne veux que le bien, je voudrais apporter la paix à cette ville mais ce ne sera malheureusement pas possible tant que ce sorcier rôdera dans les rues.

Il se redressa, croisant les doigts de ses deux mains devant lui.

- Et je vous serais très reconnaissant d'accepter de m'aider.

Louise observait avec appréhension le cardinal s'éloigner et se placer dans un coin éloigné. qu'espérait-il ? Elle ne se sentait pas du tout rassurée. Il lui demandait son aide pour retrouver le sorcier et que la ville retrouve la paix. Quelle mauvaise idée ! Elle ne livrerait jamais Hyriel . Jamais ! Qu'il la fasse torture si cela lui chantait elle s'efforcerait de garder le silence.

Il fallait cependant bien répondre.

Elle simula un effort de mémoire.

"Attendez.. Quand nous avons repris l'établissement, Isabelle m'a bien parlé d'un sorcier qui rôderait près de chez nous. Mais je n'arrive pas à me souvenir avoir vu quelqu'un comme ça. On voit tant de monde, dans ce métier, et souvent des gens louches. En tous cas, je n'ai connaissance d'aucune filles n'ait effectué un quelconque commerce avec un sorcier."

Elle se réfugia dans le silence, craignant de trop parler, puis finit par ajouter.

"mais ce genre de possible.. c'est pas légal. alors, je doute que quelqu'un en aurait parlé à quiconque. Surtout à moi et Isabelle qui gérons l'établissement."

Elle pria intérieurement pour cela apaise sa curiosité et qu'il la laisse tranquille.

Matthieu l'observa avec attention. Réfléchissait-elle vraiment ou jouait-elle la comédie ? Il ne pouvait s'empêcher de douter mais rester pour le moment parfaitement neutre. Il se frotta le menton.

- je vois... Mais ce genre d'individu ne s'oublie pas. Ils ont une aura maléfique, signe de leur commerce avec le Malin qui les différencie des simple mortels comme vous et moi.

Il la regarda ensuite par en-dessus.

- En êtes-vous bien sûre ? Je conçois que vous ayez confiance en vos... collègues mais elles peuvent tout à fait cacher des choses. N'y a-t-il vraiment jamais rien eu de suspect ?

Il haussa ensuite un sourcil.

- Quand bien même, comme vous l'avez si bien dit, vous gérez cet établissement. Vous devez donc bien savoir ce qu'il s'y passe ou ce qu'il est possible de s'y passer en tous cas.

Il ne lâcherait pas si facilement. Elle avait laissé des brèches et il comptait bien s'y engouffrer.

Le cardinal ne semblait pas trop insistant et se satisfaisait plus ou moins de ses réponses. Mais il ne fallait pas baisser sa garde. la sécurité de son ami en dépendait. Elle répondit en ayant un air naturel, comme si elle faisait la conversation avec un simple client.

"Des personnes peu ordinaires.. Malheureusement, monseigneur , dans ce métier, on en voit très fréquemment. Nous ne pouvons pas retenir tous ceux qui pourraient être étranges, surtout s'ils paient. Beaucoup ont des pratiques bizarres, peu catholiques, mais rien qui ne soient démoniaques. Je vous l'assure."

Elle marqua une courte pause avant de répondre sur ses collègues.

"Je connais la nature humaine, oui, c'est difficile d'avoir confiance, mais je veux croire en elles. Si nous sommes soupçonneux par nature, il est impossible de créer des liens sûrs. Aussi sans certitude, je leur accorde le bénéfice du doute, vous comprenez ?"

Louise gardait ses mains sur la table, bien en vue, et se forçait à les garder tranquille. Ne pas se trahir. Ne lui monter aucune faiblesse.

Elle tournait autour du pot et répondait toujours par les mêmes idées formulées de façon différentes. Il haussa un sourcil quand elle dit qu'il n'y avait rien de démoniaque.

-Voyez-vous cela...

Son sourcil ne fit que se hausser davantage à la suite.

- Certes, ma fille, il est très louable de croire en l'homme comme l'a fait Notre Seigneur mais n'oublions pas que nous sommes tous des pêcheurs depuis notre naissance.

Matthieu avait bien compris qu'il n'en tirerait rien. Il préféra alors attendre son heure, d'autant que les soldats semblaient ramener de plus en plus de choses intéressantes. A cette lumière, il pourrait de nouveau l'interroger. Il fit alors un geste d'envoi de la main.

- Je vous remercie, allez donc en paix et faites venir vos... filles, une par une, je vous prie.

A voir ce qu'il pourrait tirer en espérant que certaines soient plus bavardes.

Le membre 'Cassandre Velasquez' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Dé 100' : 88

Matthieu se redressa à l'approche des nouvelles filles, tout en gardant à l'esprit cette étrange impression qu'il avait sur Louise. Quelque chose clochait et son instinct le trompait rarement. Le Seigneur se tenait à ses côtés dans sa mission, peut-être lui soufflait-il un indice. Enfin, avec les autres, il aurait peut-être plus de succès.


A la fin de la session, non seulement Matthieu était épuisé mais aussi intérieurement furieux, même s'il n'en montrait rien. Personne n'avait rien vu, rien entendu. Foutaises ! Cela n'avait aucun sens... Elles avaient forcément vu ou entendu quelque chose. Tendu et à bout de nerfs, quand la dernière fut passé, il se dressa pour se diriger vers le capitaine des gardes. Il tâcha de garder une voix aussi calme et assuré que possible.

- Avez-vous réussi à trouver quelques chose ?