[Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
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Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
"'Quelle superbe définition ! Un rayon de miel sous le soleil ! C'est si beau et si poétique !"
La princesse évoqua d'ailleurs le miel pour lui expliquer ce qu'était un loukoum et Alexandre en saliva, gourmand, surtout quand Florentyna proposa d'en faire livrer à lur librairie. Il lui souri, ému, tout en comprenant son allusion glissée à demi-mot. Elle avait compris la nature de son père, si semblable aussi..
"Je vous en remercie, madame. Mon père le donnera assurément à ma mère. Il affirme que les hommes ne peuvent consommer de sucreries. Mais elle et moi les partagerons discrètement."
Il retourna à son portrait pour terminer de poser la belle couleur rose sur la robe de Kalisha. Les visages viendraient ensuite.
"D'ailleurs, Kalisha, quelles autres spécialités existent dans votre pays ? Je me souviens de quelques mets servis au mariage mais mon estomac n'a pu tout gouter. A regret."
le tour revint. Il lâcha le pinceau pour la plume.
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- Qu'est-ce que Trestinian ?
Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
Alexandre continuait la mise en couleur, elles avaient l’air si ravissantes toutes deux avec leurs jolies robes printanières, elle avait définitivement hâte de pouvoir admirer ce tableau accroché aux murs de leur demeure, il égayerait à coup sûr son quotidien. Elle acquiesça vivement à la proposition de Florentyna, elle était si maline ! Ainsi elle ne froisserait pas son père qui semblait si sévère… Elle l’avait déjà vu une fois lors d’une visite et il la mettait très mal à l’aise.
— Oh, cela ne m’étonne pas ! Il y en a tant ! Peut-être avez-vous pu goûter les baklavas ? Ce sont des pyramides croustillantes fourrées de pistaches ou de noix mélangées à du miel. Il y a aussi les Helva à base de sésame ou les cornes de gazelles aux amandes et à la fleur d’oranger. Je vous ferai apporter un petit assortiment c’est promis ! déclara-t-elle en écrivant à son tour question et réponse.
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- Qu’est-ce que l’amour ?
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La chose fut entendue ! Parfait ! Alexandre et sa mère allaient recevoir de leur part à toutes deux des assortiments de pâtisseries orientales, dans la mesure où le père Bellanger prétendait que les Messieurs n'avaient pas à se laisser aller au péché de gourmandise. Soit... Pour le coup, Florentyna ne s'interdit pas un petit haussement de sourcil mutin ni de glisser :
-- C'est peut-être la seule chose que je pourrais désirer que votre père vienne enseigner au mien, Alexandre.
Elle suivit toujours l'avancée du portrait qui toucherait sous peu à son terme. Pauvre jeune Bellanger... il avait l'air si bien en leur compagnie, alors que son géniteur semblait lui mener la vie si dure. La demoiselle en aurait presque envie de lui recommander de jouer les Pénélope : oh, un petit raté malencontreux... une partie du tableau à retoucher... Un détail pas encore assez convenable - et ainsi du temps de grapillé auprès de ses deux amies pour le garçon. Ce serait cependant malencontreux et le retard risquerait même de lui retomber dessus quand il rentrerait à la librairie. Florentyna chassa cette idée, d'autant qu'un bel éclat de rire les prit à la définition de Tristenian.
-- Ah ahah ! Si Monsieur Boréalion entendait cela !
Elle répondit pour la question secrète de Kalisha :
Et posa :
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- Qu'est-ce qu'une librairie ?
Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
"Je vous répondrais, ma chère Florentyna, que votre père possède un goût sûr et aime faire honneur à ses hôtes. Certes, sans doute un peu trop. Il serait mieux de savoir lever le pied de temps en temps, pour sa santé, mais je comprends malgré tout sa gourmandise. La chaire et si faible devant les délicieuses tentations."
Le jeune artiste poursuivi sait la coloration des visages tout en écoutant la lecture faite sur un personnage du grand Boréalion. Mon dieu ! Ils avaient osé ! Quel jeu terrible ! Alexandre rit de cette facétie du destin tout en approfondissant le regard donné à Florentyna. Leur belle couleur ferait ainsi ressortir toute sa gentillesse, sa douceur et son intelligence. Il contrastait avec la pâleur de son teint et formait ainsi un ensemble élégant et superbe.
Le tour revint à nouveau vers lui et Alexandre troqua pinceau contre crayon.
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- Qu'est-ce que la mort ?
Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
Kalisha étouffa tout juste un petit rire, la bouche encore pleine d’un petit baklava lorsque Florentyna se fit taquine au sujet de son père. Assurément, c’était là une retenue qu’il ne possédait pas. Enfin, c’était mesquin de sa part de le blâmer là-dessus alors que visiblement elle ne faisait guère mieux. Comment résister à ces délices au miel et aux arachides ? Elle posa pudiquement sa main sur sa bouche, le temps d’avaler les dernières miettes. Et de lire la réponse de son amie.
C’était tellement à propos ! Des miettes lorsque l’on croque ! Les yeux rieurs, elle écouta la suite avec Alexandre puis prit à son tour le crayon.
Et une petite tâche ponctua le tout maladroitement.
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- Qu’est-ce qu’un artiste ?
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Florentyna ourla un sourire attendri aux mots d'Alexandre tandis qu'il poursuivait consciencieusement son tableau. Tout autant qu'à la pudeur avec laquelle Kalisha voilait sa bouche du bout de ses doigts, le temps d'avaler, alors que précisément cela parlait gourmandise. La demoiselle pouffa en remarquant les miettes qu'elle-même égarait puis commenta, rieuse :
-- Vous avez raison, Alexandre, ce sont d'assez vilaines paroles que j'ai eues là, d'autant que nous sommes nous-mêmes en ce moment précis bien gourmands ! ...Quoiqu'avec davantage de modération que Monsieur mon père, ainsi que vous le soulignez.
Elle suivit avec émoi la progression du portrait, et eut l'impression de se voir aussi vraie que dans le miroir tant le jeune artiste mettait de vie et de beaux volumes dans sa peinture. Elle rêvassa quelques secondes, aux images cocasses mais pas dénuées de bon sens de cet écureuil croquant, puis de la mort noire comme de l'encre - et éclatante à la fois : il y avait du vrai, après tout ne parlait-on pas d'une lumière à la sortie ? Florentyna réfléchit une seconde, les yeux égarés sur les taches au papier de Kalisha telles des mouches que ces dames posaient parfois le long de leur peau. Puis elle écrivit :
Et :
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- Qu'est-ce qu'un bateau ?
Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
Il entendit alors Florentyna lui répondre sur son père et s'excuser des ses paroles. Alexandre luiadressa un sourire compatissant.
"Dans vos mots, je perçois surtout votre inquiétude pour votre père, ma chère amie. Les excès de chair peuvent entraîner parfois des problèmes et vous n'aspirez en tant que sa fille à préserver sa santé."
Son esprit venait de réussir à ordonner correctement les mots qui lui étaient venus. il redressa la tête d'un air timide.
"Puis-je vous proposer un quatrain qui m'st venu grâce à une phrase de Kalisha ?"
Elle vient prendre mon père dans l'aurore,
Mes larmes ne couleront pas, il est parti.
Un jour, nous nous reverrons dans la lumière.
Son élocution avait été claire et douce. Allaient-elles aimer ? Alexandre évita de croiser leurs regards, nerveux, et partit predre le crayon pour répondre.
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- Qu'est-ce que la morale ?
Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
Toutes ces questions-réponses étaient si poétiques. C’était à ce demander comment cela était possible. Il y avait presque quelque chose de magique dans ces assemblages, une forme de logique imagée qu’aucun deux ne maitrisait. Était-ce vraiment le fruit du hasard ? Elle aurait voulu croire à ce moment, qu’une facétieuse muse lisait par-dessus leur épaule et venait ensuite leur souffler ces étranges réponses imagées.
Quant à Prosper, Kalisha comprenait son amie. Il passait tant de temps à manger. Elle se demandait bien pourquoi les médecins ne faisaient rien. N’avaient-ils donc à ce point aucune autorité ? C’était bien mal de penser cela, mais une petite maladie de rien du tout, aurait peut-être pu lui faire entendre raison ?
— En effet, il ne faudrait pas qu’il passe du goûter à la goutte. Ce pourrait être fâcheux.
Mais il y avait plus étonnant que tout ceci encore et c’était le jeune artiste qui non content de mettre en couleur son œuvre avec tant d’application, de converser et jouer avec elle, réussissez encore à improviser un quatrain avec sa réponse ! Comment faisait-il ? Elle l’écouta avec émerveillement.
— C’est si réussi, Alexandre. Je suis impressionnée ! C’est si triste et en même temps plein d’espoir et de force. Je ne pourrais pas en dire autant de moi-même. avoua-t-elle en reprenant la feuille et la plume.
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- Qu’est-ce que le courage?
Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
Elle haussa les épaules, quelque peu fataliste, aux mots empathiques d'Alexandre : oui, c'était ce qu'elle souhaitait mais elle avait soudain des doutes quant à la capacité de son père à changer sur moult points. Mais elle sourit. Et plus encore au bon mot de Kalisha, si délicat et bien tourné à la fois. Dans sa suite, elle écouta avec émotion le quatrain de leur ami, menton logé dans ses mains et clair regard plongé dans celui du jeune homme. Il semblait si inspiré ! Et le résultat s'en fit sentir. Les vers d'Alexandre avaient quelque chose d'une pierre précieuse à l'état brut : elle manquait certes encore des ultimes ciselures pour la tailler aux formes les plus virtuoses, mais la beauté et beaucoup de promesses y luisaient déjà. Il devait poursuivre son apprentissage dans l'écriture, sans rien lâcher, la demoiselle en était persuadée.
-- Quelle tragédie, souffla-t-elle après la juste appréciation que Kalisha donna des vers. Un départ qui apparaît comme inéluctable mais où demeure une étincelle. Ce sont de beaux vers.
Après un coup d'œil vers le tableau d'Alexandre qui semblait avancer à grand pas, Florentyna baissa le regard et sa main vint serrer tout doucement, pleine d'amitié, celle de la princesse qu'elle entendit soudain exprimer un manque d'espoir en son avenir. La demoiselle retint un soupir. Elle aimerait pouvoir lui promettre que quelque chose allait changer. Qu'il arriverait tôt ou tard à la comtesse une formidable félicité pour la payer un tant soit peu de tout ce qu'elle avait accepté jusqu'ici. Une étincelle plus vive encore que celle que la fille de Monthoux essayait bien d'allumer aussi souvent que possible au gré des invitations, des visites, des divertissements qu'elle planifiait.
Le jeu rerit et Florentyna rit de bon cœur à cette image de la morale - oh pleine de bon sens sous la métaphore : c'était un animal si petit chez beaucoup de gens, une pie que tantôt ils envoyaient s'envoler loin d'eux, tantôt ils faisait chanter quand cela les arrangeait de passer pour de pieuses âmes sans en avoir le cœur véritable. La Marthe elle-même, qui se voulait un parangon de morale, braillait souvent tel ce petit volatile. Qui eut cru que la morale fusse un oiseau aussi rebelle que l'amour ? La demoiselle prit son tour :
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- Qu'est-ce qu'un somnambule ?
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Pendant cette tâche, grâce à l'une des réponses du jeu, Alexandre eut l'idée de composer ce quatrain qui ne manqua pas de plaire à ses amies. Elles l'en félicitèrent lorsque l'avis de Kalisha l'attrista. Quelles pensées la rongeaient-elle ? songeait-elle à son apus natal ? L'artiste lâcha ses pinceaux et s'avança pour lui accorder une courte étreinte.
"Allons, ma chère Kalisha, vous n'avez pas besoin d'être forte. Vous l'êtes déjà. Avoir passé la frontière, devoir vivre dans un autre pays, cela demande une grande bravoure. Vous n'avez rien à aspirer posséder que vous n'ayez pas déjà."
En s'écartant, il lui adressa un sourire doux, espérant avoir pu l'apaiser, puis se tourna vers Florentyna pour répondre à son analyse sur le quatrain.
"Je ne voyais pas cela comme une tragédie. Plutôt en l'acceptation de la mort. Que ce père aimé était âgé, son décès était alors inévitable, comme pour le tout à chacun."
L'artiste retourna à son tableau et continua à y apporter les dernières couleurs. Il représentait si bien les deux amies, assises sur le canapé, joyeuses, lumineuses. Il fit alors une pause pour répondre au jeu après un dernier regard. Il ne restait plus que quelques petites retouches.
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- Qu'est-ce qu'une souris ?"
Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
Alexandre se montra plein de douceur à son égard lorsqu’elle fut prise de doutes. Il lui octroya même une courte étreinte qu’elle lui rendit avec bonheur. Elle n’osa pas vraiment remettre en question ses propos, mais était-ce vraiment du courage que d’accepter son sort ? Elle pensait elle au contraire qu’il s’agissait là d’une certaine lâcheté et que s’opposer haut et fort aurait été une réelle bravoure. Maintenant, elle était mariée pour le restant de ses jours ou de ceux de son époux. Et à moins qu’il ne s’étouffe avec un os de caille, ce n’était sans doute pas pour tout de suite. Quelles pensées affreuses ! Comment pouvait-elle souhaiter cela à Florentyna qui était déjà orpheline de mère ? Elle se détestait d’avoir de telles pensées !
Elle reprit la feuille et inscrivit :
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- Qu’est-ce que la peinture ?
Elle osa d’ailleurs un œil sur les portraits, quasiment achevés désormais. Tout était allé si vite ! Elle aimait beaucoup le sourire de Florentyna dessus.
Re: [Le 20 mai 1597] En mots et en couleurs (ft. Kalisha et Alexandre) [Terminé]
Florentyna s'écarta et lâcha la main de Kalisha pour laisser Alexandre lui offrir cette étreinte. Un geste si doux, venu tout droit du cœur, qui ne manqua pas cependant d'étonner la demoiselle : si le père si dur du jeune homme... ou même si son propre père si soucieux de la hiérarchie voyait cela ! Au fond qu'importait, ils n'étaient pas là et tant mieux. Leur tendre amitié pouvait s'exprimer au gré des gestes tout comme des confidences. Elle n'osa rien répliquer après les paroles réconfortantes de leur hôte du jour. Il avait raison : Kalisha était forte de ne pas avoir flanché alors que tant de contraintes reposaient sur ses épaules. Parfois, endurer réclamait aussi de l'héroïsme. Florentyna retint néanmoins un bref soupir quant à ce que Kalisha pourrait espérer qu'elle n'aurait pas déjà. La réponse était évidente : un amour, un vrai. Il était certain maintenant que ce ne serait pas avec Prosper qu'il naîtrait avec le temps, tel que cela pouvait arriver dans des mariages même arrangés... et ce n'était pas faute d'avoir tout fait pour espérer le voir croître.
Mais autant ne pas gâcher ce joli moment par ces lugubres pensées. La fille de Monthoux se raccrocha plutôt à l'image de cette souris dans le cycle sans fin de sa roue... même si cela n'était pas des plus joyeux non plus quand on y réfléchissait bien. Sauf si, à la rigueur, contrairement à Sisyphe, le petit animal n'avait pas conscience de l'éternité circulaire de sa course. Florentyna observa la pose des derniers détails : quelques motifs du canapé, les subtils petits cils aux coins des yeux plissés par leurs sourires, les éclats de lumière dans les perles de leurs coiffures. Elle reprit enfin la plume à son tour et tenta d'embrayer sur quelque chose de réjouissant :
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- Qu'est-ce que l'humour ?
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Posant définitivement le pinceau, Alexandre se tourna vers le jeu et sourit de la réponse de Florentyna sur la peinture. Quelle réponse charmante, emplie de poésie. Il lui adressa un sourire et prit la plume pour coucher une dernière phrase sur le papier. Il se décida à écrire une belle pensée.
Le jeune homme se redressa et appela timidement ses bonne amies.
"Mesdames, votre portrait est prêt."
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La réponse d’Alexandre à la question de Florentyna était si juste. Une invitation à la rêverie et au voyage. Elle se prit à fermer les yeux et à laisser ses pensées vagabonder vers de lointains paysages.
— Mesdames, votre portrait est prêt.
Elle rouvrit les paupières pour découvrir Alexandre intimidé par son annonce. Elle se leva avec empressement pour découvrir l’œuvre enfin achevée. Un large sourire s’invita sur son visage. C’était magnifique pour avoir été exécuté en si peu de temps. Et plus que tout, avoir ce moment d’amitié figé dans le papier et les couleurs, le rendait encore plus exceptionnel. On pouvait les voir si complices et si rayonnantes ensemble.
— Oh merci Alexandre! Merci, merci, merci, merci ! fit-elle toute émue avant de se pencher pour embrasser sa joue et tant pis pour les conventions. Qu’elles aillent donc au diable !
— Vous ne pouvez pas imaginer tout ce que ce dessin représente pour moi. C’est bien plus qu’un simple portrait. Merci infiniment d’être venu.
D’être venu et de lui avoir offert cette bouffée de bonheur dans ce morne quotidien.
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Alexandre eut vers son tableau les derniers gestes professionnels : coup d'œil plein d'acuité vers les lumières, ultimes mesures, exigence transparaissant dans l'expression avec laquelle il scrutait sa gestion des couleurs. Quelle méticulosité ! Avec un perfectionnisme tel que le sien, il progresserait sans doute très vite maintenant que le garçon disposait de ce matériel. Ce simple constat fit d'abord un immense plaisir à Florentyna qui adressa un regard entendu à Kalisha : elles avaient bien choisi le cadeau idéal pour ce jeune artiste.
La manière dont Alexandre annonça sa livraison fut elle aussi tellement touchante ! Et bien que la fille de Monthoux avait suivi toute la progression du tableau, elle prit une inspiration d'admiration devant le spectacle fin prêt. Mains écartées devant elle, elle regarda une énième fois - mais désormais pour apprécier l'ensemble. Les deux amies avaient invité Alexandre pour son anniversaires... mais c'étaient elles qui recevaient un merveilleux cadeau ! Cette image les accompagnerait tous les jours, Florentyna en était certaines. Il n'y avait qu'à y contempler leurs mines radieuses et leur complicité pour se rappeler qu'elles pourraient toujours trouver refuge au cœur de l'autre au quotidien.
Immédiatement après Kalisha, la demoiselle se leva et approcha. La princesse embrassa la joue du jeune homme. Plus réservée, Florentyna en restera à une tendre accolade, mais pleine de toute sa reconnaissance. Elle s'exclama :
-- Quelle merveille ! Merci encore, Alexandre, c'est sans doute un des plus beaux cadeaux qui nous a été faits.
Du bout des doigts, avec mille précautions, elle saisit la feuille comme un trésor ou un petit animal dont il fallait prendre soin. Le portrait fut aussitôt posé bien à l'abri, maintenu à la verticale au coin d'un buffet - et à l'ombre, jusqu'à ce qu'une vitre vienne le protéger lorsqu'elles iraient ensemble lui choisir un encadrement digne de lui.
Il fallut malheureusement se séparer très vite du jeune homme. Alexandre ne devait pas rentrer trop tard sous peine de s'attirer les foudres de ce père si peu commode. Florentyna en eut le cœur pincé de le savoir si vite retourner là-bas. Mais cette après-midi d'art et de jeu poétique resterait mémorable. Bien davantage que leur première rencontre au mariage de Kalisha, en présence du roi. Comme il était bon de voir leur ami dans ce cadre de douceur complice.
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