[19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
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[19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Au lendemain de cette journée aux événements terribles, Cassandre s'était éveillée avec une douleur terrible au nez. Seule la fatigue l'avait laissé profondément dormir mais au matin la cassure se rappelait à elle. la fillette se décida à l'ignorer. De toute manière, une fracture, ça devait juste prendre du temps pour que ça guérisse. Il fallait donc attendre patiemment, puis la douleur disparaîtrait. Elle passa la matinée à la boutique, se décidant à travailler sagement à lire dans un ouvrage simple, qui recensait des recettes de cuisine, en déchiffrant une à une les phrases écrites en lettres minuscules. l'exercice s'avérait encore fastidieux. A chacune de ces phrases, la fillette réécrivait la phrase sur une feuille blanche, en caractères majuscule, pour être capable de se l’approprier. Elle n’arrivait pas à se détacher de ce support.
Vers la dernière heure de la matinée, les pensées obscures de la veille revenaient l'assaillir. Elle revoyait Alduis, la géante, s'entendait leur parler, se souvenait de son malaise croissant, sa rencontre avec Coldris... Elle se perdait. Elle n'arrivait plus à se concentrer sur sa feuille d'écriture.
Au milieu de ces angoisses qui la submergeaient, la voix de Sylvère avait résonné dans sa tête. Elle s'était levé et raconté que la douleur au nez devenait insupportable et elle souhaitait rencontrer Hyriel pour que celui-ci lui donne un remède. Une fois sortie, la fillette s'empressa de courir vers al forêt.
Car, son grand frère était enfin rentré à la maison.
C'était incroyable mais c'était arrivé durant la semaine dernière. Dans la soirée, peu après sa fête d'anniversaire, Cassandre avait découverte une lettre pliée en deux dans une poche de sa robe. Elle en avait été agacée, contre elle, que son grand frère ait réussi à déjouer sa vigilance pour la lui glisser, puis avait voulu rapidement la lire. Mais ça avait été long. Très long. La lettre courait sur une grande feuille, avec de nombreuses petites phrases, toutes innocentes, sans informations utiles. Certaines mêmes se payaient gentiment de sa tête. De temps en temps, il y avait même eu des mots compliqués, qui l'avaient forcés à utiliser ce que Dame Irène nommait un dictionnaire pour poursuivre l'exercice. Finalement, au bout de compte était apparu le vrai message : Je rentre. Tout va bien.
Quel idiot, ce Silvère !
Mais, au moins, il était sain et sauf.
C'était un soulagement.
La forêt en plein hiver, le sol recouvert de neige, les arbres nus, cela faisait un triste spectacle. Quand reviendrait le printemps pour que les feuillages renaissent enfin ? Cassandre s'enfonça hors des sentiers et gagna la grotte de son grand frère. Elle se laissa glisser le long de la pente, puis, sans même savoir si Silvère serait là ou non, elle anticipa sa réaction inquiète suite à sa blessure. Or, elle n'avait pas envie d'épiloguer encore dessus !
"Oui, ça va, je me suis pris un mur ! Et toi, alors, ça t'ais jamais arrivé de te casser un truc en glissant d'un arbre peut-être ?"
L'attaque directe, agressive, était le meilleur moyen de calmer les questions qui pourraient venir. Avant même que Sylvère ne puisse répondre, Cassandre alla énergiquement se percher sur le lit. Elle reprit, plus joyeuse :
"Sinon, toi, ça va ?
Vers la dernière heure de la matinée, les pensées obscures de la veille revenaient l'assaillir. Elle revoyait Alduis, la géante, s'entendait leur parler, se souvenait de son malaise croissant, sa rencontre avec Coldris... Elle se perdait. Elle n'arrivait plus à se concentrer sur sa feuille d'écriture.
Viens ma voir, ma princesse
Au milieu de ces angoisses qui la submergeaient, la voix de Sylvère avait résonné dans sa tête. Elle s'était levé et raconté que la douleur au nez devenait insupportable et elle souhaitait rencontrer Hyriel pour que celui-ci lui donne un remède. Une fois sortie, la fillette s'empressa de courir vers al forêt.
Car, son grand frère était enfin rentré à la maison.
C'était incroyable mais c'était arrivé durant la semaine dernière. Dans la soirée, peu après sa fête d'anniversaire, Cassandre avait découverte une lettre pliée en deux dans une poche de sa robe. Elle en avait été agacée, contre elle, que son grand frère ait réussi à déjouer sa vigilance pour la lui glisser, puis avait voulu rapidement la lire. Mais ça avait été long. Très long. La lettre courait sur une grande feuille, avec de nombreuses petites phrases, toutes innocentes, sans informations utiles. Certaines mêmes se payaient gentiment de sa tête. De temps en temps, il y avait même eu des mots compliqués, qui l'avaient forcés à utiliser ce que Dame Irène nommait un dictionnaire pour poursuivre l'exercice. Finalement, au bout de compte était apparu le vrai message : Je rentre. Tout va bien.
Quel idiot, ce Silvère !
Mais, au moins, il était sain et sauf.
C'était un soulagement.
La forêt en plein hiver, le sol recouvert de neige, les arbres nus, cela faisait un triste spectacle. Quand reviendrait le printemps pour que les feuillages renaissent enfin ? Cassandre s'enfonça hors des sentiers et gagna la grotte de son grand frère. Elle se laissa glisser le long de la pente, puis, sans même savoir si Silvère serait là ou non, elle anticipa sa réaction inquiète suite à sa blessure. Or, elle n'avait pas envie d'épiloguer encore dessus !
"Oui, ça va, je me suis pris un mur ! Et toi, alors, ça t'ais jamais arrivé de te casser un truc en glissant d'un arbre peut-être ?"
L'attaque directe, agressive, était le meilleur moyen de calmer les questions qui pourraient venir. Avant même que Sylvère ne puisse répondre, Cassandre alla énergiquement se percher sur le lit. Elle reprit, plus joyeuse :
"Sinon, toi, ça va ?
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
L'air était glacial, et la grotte humide, malgré le feu qui tentait de repousser le froid mordant. Quand il respirait, sa respiration formait des volûtes blanches dans l'atmosphère et il ne se serait pas séparé de son manteau. Heureusement, celui-ci était bien chaud et conservait sa chaleur corporelle. Monthoux l'avait protégé durant le début.
Mais rien n'aurait su influencer sur son humeur. Il avait rarement aussi heureux. Il était de retour dans sa forêt, avec ses cloportes, avec ses arbres, avec sa grotte humide et sa rivière gelée. Malgré son nez coulant, ses mains rougies par le froid, rien ne lui semblait plus merveilleux que cela.
Il avait allumé un feu, et tendait ses mains à la chaleur, quand une petite silhouette se laissa tomber dans la grotte. Et la première chose que remarqua Sylvère fut…
- Qu’est-ce que… ?
Son nez ? qu’avait-elle au nez ? Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà, elle le reprenait aussitôt, attaque agressive visant à faire taire les questions. Sylvère leva aussitôt les mains, comme pour se défendre d’un crime et clamer son innocence.
- Mais ! Je n’ai encore rien dit ! Attends au moins que j’ouvre la bouche avant d'attaquer, ma princesse ! … mais j’ai compris le message, Cassy. Je ne dirai rien, promis, juré, craché.
Il cracha pour illustrer ses propos - il était de nouveau chez lui, après tout désormais - avant de lui adresser un clin d’oeil de connivence, tout en ajoutant :
- Je me suis cassé un bras, une fois, en tombant. Mais je suis remonté sitôt que j’étais guéri, tu penses !
Cassandre s’installa sur le lit sommaire de sa grotte, joyeuse malgré son nez en mauvais état et qui semblait cassé de là où il était :
- Est-ce que je vais bien ? Mais bien sûr que je vais bien ! Je suis de retour ! avec les cloportes et les arbres ! Qu'est-ce qui ne pourrait pas aller ? Et toi ? hormis ton joli petit nez tout amoché ?
Rien ! Strictement rien ! Il fit une pirouette heureuse, et la rejoignit sur la couche, pour s’asseoir à côté d’elle :
- Tu n'aurais pas ramené à manger pour moi, par hasard ?
Mais rien n'aurait su influencer sur son humeur. Il avait rarement aussi heureux. Il était de retour dans sa forêt, avec ses cloportes, avec ses arbres, avec sa grotte humide et sa rivière gelée. Malgré son nez coulant, ses mains rougies par le froid, rien ne lui semblait plus merveilleux que cela.
Il avait allumé un feu, et tendait ses mains à la chaleur, quand une petite silhouette se laissa tomber dans la grotte. Et la première chose que remarqua Sylvère fut…
- Qu’est-ce que… ?
Son nez ? qu’avait-elle au nez ? Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà, elle le reprenait aussitôt, attaque agressive visant à faire taire les questions. Sylvère leva aussitôt les mains, comme pour se défendre d’un crime et clamer son innocence.
- Mais ! Je n’ai encore rien dit ! Attends au moins que j’ouvre la bouche avant d'attaquer, ma princesse ! … mais j’ai compris le message, Cassy. Je ne dirai rien, promis, juré, craché.
Il cracha pour illustrer ses propos - il était de nouveau chez lui, après tout désormais - avant de lui adresser un clin d’oeil de connivence, tout en ajoutant :
- Je me suis cassé un bras, une fois, en tombant. Mais je suis remonté sitôt que j’étais guéri, tu penses !
Cassandre s’installa sur le lit sommaire de sa grotte, joyeuse malgré son nez en mauvais état et qui semblait cassé de là où il était :
- Est-ce que je vais bien ? Mais bien sûr que je vais bien ! Je suis de retour ! avec les cloportes et les arbres ! Qu'est-ce qui ne pourrait pas aller ? Et toi ? hormis ton joli petit nez tout amoché ?
Rien ! Strictement rien ! Il fit une pirouette heureuse, et la rejoignit sur la couche, pour s’asseoir à côté d’elle :
- Tu n'aurais pas ramené à manger pour moi, par hasard ?
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Jeux forestiers.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alduis de Fromart / Victor Millard
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Date d'inscription : 17/03/2020
Localisation : Dans la forêt d'Aiguemorte
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Comme Cassandre est partie très rapidement, a t-elle malgré tout emporté des provisions ?
1 : Elle est fidèle à sa réputation et ses habitudes et a de quoi nourrir le goinfre
2 : Elle avait oublié avant de partir mais s'en est souvenue et a acheté une brioche au marché
3 : Elle a failli oublier avant de partir et a pris rapidement quelques tartelettes
4 : Elle n'a des restes de gâteaux écrasés
5 : Il ne lui reste que quelques tartines, sèches, dans ses poches
6 : Elle n'ea absolument aucune nourriture sur elle
1 : Elle est fidèle à sa réputation et ses habitudes et a de quoi nourrir le goinfre
2 : Elle avait oublié avant de partir mais s'en est souvenue et a acheté une brioche au marché
3 : Elle a failli oublier avant de partir et a pris rapidement quelques tartelettes
4 : Elle n'a des restes de gâteaux écrasés
5 : Il ne lui reste que quelques tartines, sèches, dans ses poches
6 : Elle n'ea absolument aucune nourriture sur elle
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Le membre 'Cassandre Velasquez' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé à 6 faces' :
'Dé à 6 faces' :
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
La bonne humeur étonnante de Sylvère lui avait manqué. Et il rayonnai, de retour dans sa grotte, fidèle à ce qu'il avait toujours été : un éternel gamin. Certaines choses ne changeait pas et ça lui apportait un sentiment de stabilité rassurant. Elle se sentait aujourd'hui ici bien mieux que hier dans les couloirs tortueux de ce maudit château de Fromart. Son garnd frère possédait ce don troublant de la mettre à l'aise, sans rien faire de particulier.
A sa réponse suite à sa répartie première parole, elle haussa les épaules.
"La meilleure défense à une attaque, Us, c'est t'attaquer le premier."
Elle l'écouta raconter cette anecdote sur son bras cassé, se demandant un instant combien d'os ila avit pu déjà se casser, puis sourit de le voir éclater sa joie d'être enfin rentré.
"Ouais... D'ailleurs, t'étais obligé de m'écrire un message aussi long ? J'ai passé cinq heures afin de pouvoir tout déchiffrer ! t il y avait douze mots que je ne connaissais pas ! Irène m'a montré un livre, d'ailleurs, pour apprendre les mots qu'on sait pas. Elle a appelé ça le dictionnaire. C'était pas facile non plus à utiliser."
Dans cette caverne, les ombres semblaient la laisser tranquille. peut-être pourrait-elle ne rien aborder du tout? Ce serai si gênant et pénible. Autant pour elle que pour lui. Mais quand elle partirait, quand elle se retrouverait à nouveau seule, les ombres l'assailleraient encire. Ses doigts commençaient à se tordre nerveusement. Elle finit par briser le silence qui s'était installé entre eux.
"Ys... "
Les mots venaient difficilement, bloqués au fond de sa gorge.
La voix agaçante de Eldred persistait à la hanter. Ne pouvait-elle pas la lâcher ?
"Ys... C'est vraiment mal de mentir aux gens ?"
A sa réponse suite à sa répartie première parole, elle haussa les épaules.
"La meilleure défense à une attaque, Us, c'est t'attaquer le premier."
Elle l'écouta raconter cette anecdote sur son bras cassé, se demandant un instant combien d'os ila avit pu déjà se casser, puis sourit de le voir éclater sa joie d'être enfin rentré.
"Ouais... D'ailleurs, t'étais obligé de m'écrire un message aussi long ? J'ai passé cinq heures afin de pouvoir tout déchiffrer ! t il y avait douze mots que je ne connaissais pas ! Irène m'a montré un livre, d'ailleurs, pour apprendre les mots qu'on sait pas. Elle a appelé ça le dictionnaire. C'était pas facile non plus à utiliser."
Dans cette caverne, les ombres semblaient la laisser tranquille. peut-être pourrait-elle ne rien aborder du tout? Ce serai si gênant et pénible. Autant pour elle que pour lui. Mais quand elle partirait, quand elle se retrouverait à nouveau seule, les ombres l'assailleraient encire. Ses doigts commençaient à se tordre nerveusement. Elle finit par briser le silence qui s'était installé entre eux.
"Ys... "
Les mots venaient difficilement, bloqués au fond de sa gorge.
Tu es hypocrite, Cassandre.
La voix agaçante de Eldred persistait à la hanter. Ne pouvait-elle pas la lâcher ?
"Ys... C'est vraiment mal de mentir aux gens ?"
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Sylvère était enfin de retour chez lui et Cassandre revenait lui rendre visite, comme avant. Cela ne remontait qu'à quelques semaines plus tôt, et pourtant, il avait la sensation que cela faisait des années que cette époque était finie. Mais les choses étaient de nouveau revenues à la normale, et rien n'aurait su le rendre plus heureux.
— La meilleure défense à une attaque, Ys, c'est d'attaquer le premier.
Cette affirmation, tout droit sortie de la bouche de sa princesse à peine entrée le surprit néanmoins. Bon. Ça aussi, ça restait la même chose. Il secoua la tête.
— Je ne suis pas d'accord, Cassy. Tu sais ce qu'on dit ? La vengeance entraîne la vengeance. Comment veux-tu que les gens ne t'attaquent pas, si tu les mords avant même qu'ils ne tendent la main ? C'est un cercle infernal, si tu mords, on te mord aussi. Œil pour œil, dent pour dent.
Il fallait parfois prendre sur soi pour que les choses s'améliorent. Ou elles finissaient invariablement par dégénérer. Il reprit, sans tarder :
— Tu veux que je te dise, ce qu'est la bonne technique ? C'est de ne jamais attaquer. De ne jamais réagir. Ce qu'ils te disent, ce qu'ils voudraient te faire ou t'ont fait… il faut que tu laisses glisser. Imagine que tu as… hum… un bouclier de protection, autour de toi. Et que rien ne peut t'atteindre. On dit souvent que ce que disent les gens pour te blesser ne sont qu'un reflet de leur propre personnalité. Ce n'est pas de toi, qu'ils parlent, mais d'eux.
Un sourire vint éclairer ses lèvres, tandis qu'elle se plaignait des difficultés qu'elle avait eu à déchiffrer le message. Il lui ébourriffa les cheveux.
— Tu ne pensais tout de même pas que j'allais te faciliter la tâche ! On apprend pas en restant dans la facilité. Et puis, tu as réussi à lire, alors c'est que ce n'était pas trop dur !
Assis à côté d'elle, il lui adressa un nouveau sourire. Pourtant, elle semblait inquiète, plus distante que d'habitude, et ses doigts se tordaient d'une étrange manière qui ne lui ressemblait pas. Il fronça les sourcils, en murmurant doucement :
— Qu'est-ce qu'il se passe, ma princesse ?
La réponse arriva rapidement. Il ne s'était pas attendu à ce genre de choses. Un bref instant, cela le déstabilisa. Il la regarda. Elle avait subitement l'air plus fragile et plus vulnérable. À tel point qu'il vint la prendre spontanément dans ses bras, et la laissa se blottir à l'intérieur de son manteau.
Était-ce mal de mentir ? Voilà une vraie question. Alors il prit son temps pour lui offrir sa vision des choses.
— Ce n'est pas très bien, et il faut le faire le moins possible. Tu vois, c'est un peu comme des sucreries : trop, ça rend malade, finit-il par annoncer. Mais il y a des moments où on ne peut pas faire autrement, c'est comme ça, moi aussi je mens parfois. Comme quand je me déguise. Je mens, parce que je ne suis ni curé, ni mendiant, ni paysanne, mais si je ne le faisais pas, je serai déjà désossé, tu comprends ? Je crois que ça devient vraiment mal si cela porte préjudice à autrui… Si ça lui fait mal, d'une manière ou d'une autre. Je n'ai jamais accusé quelqu'un d'autre à ma place, par exemple.
Il fit une courte pause. Il ne demanda pas si elle avait menti, non, sinon elle ne poserait pas la question avec cet air perdu. Il demanda plutôt la chose suivante :
— Est-ce que tes mensonges ont déjà porté préjudice à quelqu'un ?
— La meilleure défense à une attaque, Ys, c'est d'attaquer le premier.
Cette affirmation, tout droit sortie de la bouche de sa princesse à peine entrée le surprit néanmoins. Bon. Ça aussi, ça restait la même chose. Il secoua la tête.
— Je ne suis pas d'accord, Cassy. Tu sais ce qu'on dit ? La vengeance entraîne la vengeance. Comment veux-tu que les gens ne t'attaquent pas, si tu les mords avant même qu'ils ne tendent la main ? C'est un cercle infernal, si tu mords, on te mord aussi. Œil pour œil, dent pour dent.
Il fallait parfois prendre sur soi pour que les choses s'améliorent. Ou elles finissaient invariablement par dégénérer. Il reprit, sans tarder :
— Tu veux que je te dise, ce qu'est la bonne technique ? C'est de ne jamais attaquer. De ne jamais réagir. Ce qu'ils te disent, ce qu'ils voudraient te faire ou t'ont fait… il faut que tu laisses glisser. Imagine que tu as… hum… un bouclier de protection, autour de toi. Et que rien ne peut t'atteindre. On dit souvent que ce que disent les gens pour te blesser ne sont qu'un reflet de leur propre personnalité. Ce n'est pas de toi, qu'ils parlent, mais d'eux.
Un sourire vint éclairer ses lèvres, tandis qu'elle se plaignait des difficultés qu'elle avait eu à déchiffrer le message. Il lui ébourriffa les cheveux.
— Tu ne pensais tout de même pas que j'allais te faciliter la tâche ! On apprend pas en restant dans la facilité. Et puis, tu as réussi à lire, alors c'est que ce n'était pas trop dur !
Assis à côté d'elle, il lui adressa un nouveau sourire. Pourtant, elle semblait inquiète, plus distante que d'habitude, et ses doigts se tordaient d'une étrange manière qui ne lui ressemblait pas. Il fronça les sourcils, en murmurant doucement :
— Qu'est-ce qu'il se passe, ma princesse ?
La réponse arriva rapidement. Il ne s'était pas attendu à ce genre de choses. Un bref instant, cela le déstabilisa. Il la regarda. Elle avait subitement l'air plus fragile et plus vulnérable. À tel point qu'il vint la prendre spontanément dans ses bras, et la laissa se blottir à l'intérieur de son manteau.
Était-ce mal de mentir ? Voilà une vraie question. Alors il prit son temps pour lui offrir sa vision des choses.
— Ce n'est pas très bien, et il faut le faire le moins possible. Tu vois, c'est un peu comme des sucreries : trop, ça rend malade, finit-il par annoncer. Mais il y a des moments où on ne peut pas faire autrement, c'est comme ça, moi aussi je mens parfois. Comme quand je me déguise. Je mens, parce que je ne suis ni curé, ni mendiant, ni paysanne, mais si je ne le faisais pas, je serai déjà désossé, tu comprends ? Je crois que ça devient vraiment mal si cela porte préjudice à autrui… Si ça lui fait mal, d'une manière ou d'une autre. Je n'ai jamais accusé quelqu'un d'autre à ma place, par exemple.
Il fit une courte pause. Il ne demanda pas si elle avait menti, non, sinon elle ne poserait pas la question avec cet air perdu. Il demanda plutôt la chose suivante :
— Est-ce que tes mensonges ont déjà porté préjudice à quelqu'un ?
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
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Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alduis de Fromart / Victor Millard
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Localisation : Dans la forêt d'Aiguemorte
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Assise au bord du lit, Cassandre agitait nerveusement ses jambes dans le vide, écoutant les explications de son grand frère. La vengeance entrainait la vengeance. Sur le principe il avait raison mais il occultait certaines choses. Des choses qu'il ignorait. Elle ne se rappelait que trop de Benoit et de ses piques méprisantes. Ou d'autres opinions de garçons des rues. Ou des attaques surprises de certains pour récupérer le peu de leur nourriture. Dans son esprit à elle, attaque, c'était survivre.
La voix d'Eldred revenait la parasiter. Elle se souvenait de ses paroles, dérangeantes, qui lui rappelaient avoir une vie confortable. Mais elle avait du mal à l'accepter. L'existence pouvait être si précaire. Tout pouvait disparaître du jour au lendemain.
Pourtant, avec la voix de Sylvère se mêlait une autre, plus pragmatique et économe de mots. Simon... Il ressuscitait du passé où il aurait dû disparaître. Lorsque Benoit et elle s'affrontaient et qu'il lui arrivait de les surprendre, il les grondait. Il était... gentil, jamais enclin à la bagarre, à moins que celle-ci ne soit véritablement nécessaire.
Mais Simon était mort.
Il était faible.
"Si je n'avais pas appris à attaquer quand je vivais dans les rues, Ys, je serais morte. Il y a toujours quelqu'un pour t'attaquer, pour essayer de voler le peu que tu as.. Et même tes amis... même tes amis ne sont pas fiables. dans ma bande, il y avait un garçon, Benoit, qui n'arrêtait pas de m'embêter. Quand on mendiait à l'église, quand j'avais plus de sous, il me disait que tout ça c'était parce que j'étais une fille. Pour tout, ès que j'étais meilleure que lui, il me disait ça. alors, j'ai commencé à attaquer. Pour lui fermer sa..."
Elle s'apprêtait à prononcer un autre mot mais se rappela que Sylvère ferait aussitôt les gros yeux.
"Sa bouche."
Elle l'écoutait lui parler de ce bouclier de protection mais ça restait à ses yeux une notion abstraite. Elle eut un haussement des épaules.
"Quand même, un bon coup de pong, ou une bonne menace, ça fait plus son effet !"
Cassandre se détendit un peu quand il fut question des félicitations sur son exercice de lecture. Au fond, il avait raison et elle était fière de sa réussite. Mais pas question de lui dire ! Pour quoi elle aurait passer à reconnaître que son grand frère aurait raison ? Quelle pensée affreuse !
Le moment d'apaisement ne dura que peu. Les ombres revenaient pour essayer de la prendre, une énième fois, et les mots avaient du mal à sortir. Sylvère percevait son malaise et la prenait dans ses bras. La fillette se laissait bercer, se sentant légèrement mieux grâce à ce contact et elle finit par sortir cette question. ,là aussi sous l'influenc de ce maudit Eldred.
Cassandre écouta avec attention al réponse puis réfléchit à l'nterrogation qui suivi. Avait-elle causé du mal avec ses mensonges ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus.
"Je... J'ai menti il y a dix jours à Eldred. Parce qu'il m'a confisqué ma dague, pour me faire la leçon, car il me trouvait imprudente.
C'était pénible. Alors, j'ai fait fait semblant d'écouter et de comprendre. Mais il m'a grondé, lui, et dit que c'était mal de lui mentir. Il a dit... Il a dit aussi que j'étais hypocrite. Et puis... je mens tous les jours à Irène et Grâce. Mais je peux pas afire autrement. Je ne peux pas les inquiéter. Je ne dois les protéger. Je suis l'aînée. Et je sais tous les dangers qui peuvent arriver à une femme isolée. Il y a quelques jours encore, un homme est venu rôder autour de la boutique, il est même rentré... Il me fait peur. Je ne l'aime pas. Je dois les protéger contre ce genre de choses, tu comprends ? Et puis..."
Et puis, il y avait Alduis.
Mais là c'était plus complexe.
Là, ce n'était pas un mensonge.
Mais ça allait vers un autre mensonge.
Mais si Sylvère apprenait tout ce qu'elle avait dit dans ce couloir, il risquait de plus l'aimer.
Quoique...
Le mois dernier, au repas chez Dame Irène, elle avait eu de durs mots contre lui, par jalousie mesquin, et il ne en avait pas voulu.
"Et puis, il y a cet agaçant Alduis de Fromart. Il parait que je lui ressemble. C'est lui qui me l'a dit. Et Eldred aussi. Mais moi, je suis pas un bébé pleurnichard qui parle sans arrêt de se tuer !"
"Mais tu n'es plus en position de survivre, Cassandre."
La voix d'Eldred revenait la parasiter. Elle se souvenait de ses paroles, dérangeantes, qui lui rappelaient avoir une vie confortable. Mais elle avait du mal à l'accepter. L'existence pouvait être si précaire. Tout pouvait disparaître du jour au lendemain.
Pourtant, avec la voix de Sylvère se mêlait une autre, plus pragmatique et économe de mots. Simon... Il ressuscitait du passé où il aurait dû disparaître. Lorsque Benoit et elle s'affrontaient et qu'il lui arrivait de les surprendre, il les grondait. Il était... gentil, jamais enclin à la bagarre, à moins que celle-ci ne soit véritablement nécessaire.
Mais Simon était mort.
Il était faible.
"Si je n'avais pas appris à attaquer quand je vivais dans les rues, Ys, je serais morte. Il y a toujours quelqu'un pour t'attaquer, pour essayer de voler le peu que tu as.. Et même tes amis... même tes amis ne sont pas fiables. dans ma bande, il y avait un garçon, Benoit, qui n'arrêtait pas de m'embêter. Quand on mendiait à l'église, quand j'avais plus de sous, il me disait que tout ça c'était parce que j'étais une fille. Pour tout, ès que j'étais meilleure que lui, il me disait ça. alors, j'ai commencé à attaquer. Pour lui fermer sa..."
Elle s'apprêtait à prononcer un autre mot mais se rappela que Sylvère ferait aussitôt les gros yeux.
"Sa bouche."
Elle l'écoutait lui parler de ce bouclier de protection mais ça restait à ses yeux une notion abstraite. Elle eut un haussement des épaules.
"Quand même, un bon coup de pong, ou une bonne menace, ça fait plus son effet !"
Cassandre se détendit un peu quand il fut question des félicitations sur son exercice de lecture. Au fond, il avait raison et elle était fière de sa réussite. Mais pas question de lui dire ! Pour quoi elle aurait passer à reconnaître que son grand frère aurait raison ? Quelle pensée affreuse !
Le moment d'apaisement ne dura que peu. Les ombres revenaient pour essayer de la prendre, une énième fois, et les mots avaient du mal à sortir. Sylvère percevait son malaise et la prenait dans ses bras. La fillette se laissait bercer, se sentant légèrement mieux grâce à ce contact et elle finit par sortir cette question. ,là aussi sous l'influenc de ce maudit Eldred.
Cassandre écouta avec attention al réponse puis réfléchit à l'nterrogation qui suivi. Avait-elle causé du mal avec ses mensonges ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus.
"Je... J'ai menti il y a dix jours à Eldred. Parce qu'il m'a confisqué ma dague, pour me faire la leçon, car il me trouvait imprudente.
C'était pénible. Alors, j'ai fait fait semblant d'écouter et de comprendre. Mais il m'a grondé, lui, et dit que c'était mal de lui mentir. Il a dit... Il a dit aussi que j'étais hypocrite. Et puis... je mens tous les jours à Irène et Grâce. Mais je peux pas afire autrement. Je ne peux pas les inquiéter. Je ne dois les protéger. Je suis l'aînée. Et je sais tous les dangers qui peuvent arriver à une femme isolée. Il y a quelques jours encore, un homme est venu rôder autour de la boutique, il est même rentré... Il me fait peur. Je ne l'aime pas. Je dois les protéger contre ce genre de choses, tu comprends ? Et puis..."
Et puis, il y avait Alduis.
Mais là c'était plus complexe.
Là, ce n'était pas un mensonge.
Mais ça allait vers un autre mensonge.
Mais si Sylvère apprenait tout ce qu'elle avait dit dans ce couloir, il risquait de plus l'aimer.
Quoique...
Le mois dernier, au repas chez Dame Irène, elle avait eu de durs mots contre lui, par jalousie mesquin, et il ne en avait pas voulu.
"Et puis, il y a cet agaçant Alduis de Fromart. Il parait que je lui ressemble. C'est lui qui me l'a dit. Et Eldred aussi. Mais moi, je suis pas un bébé pleurnichard qui parle sans arrêt de se tuer !"
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre avait appris à survivre, seule dans la rue. Elle avait pris des réflexes dont elle ne parvenait pas à se défaire. Comme celui-ci : attaquer, avant d'en avoir besoin. Certes, elle n'avait pas eu la vie facile et il ne pouvait certainement pas comprendre ce qu'elle ressentait. Pourtant, il avait la certitude qu'il existait une autre manière de faire que celle-ci. Plus douce. Et moins douloureuse. Il était intimement convaincu de ce qu'il avançait.
- Cassandre, tu n'habites plus dans les rues maintenant. Et même s'il arrivait quelque chose à Irène, même ça, tu n'y retournerais pas. Tu pourras venir ici, d'accord. Il ne fait pas très chaud l'hiver et ce n'est pas très luxueux, mais tu seras toujours la bienvenue. Tu n'as plus besoin de survivre. Cette époque est terminée, c'est promis.
Il fit une pause, pour reprendre aussitôt ensuite, très rapidement :
- Je sais bien, tout le monde ne croit pas aux mêmes choses que moi, et il y en a qui réfléchissent comme toi... mais tout le monde n'est pas comme ça. Il y a des gens bien, tu sais. Et je crois que tu as désormais suffisamment d'exemples autour de toi pour l'accepter : Irène, Hyriel, Kalisha, Jérémie, Eldred. Quant à ceux qui te jugent parce que tu es une fille, dis-leur de la part de ton grand-frère que ce sont des idiots sans cervelle.
Cassandre avait cependant retenu la leçon : juste à temps, elle se retint de dire une grossièreté et dès lors, Sylvère lui adressa un large sourire, lumineux, de ceux qui remerciaient de cet effort qu'elle faisait.
- Un coup de poing ou une menace, ça marche contre les plus faibles. Et sur le court terme. Mais ça finit par ne plus être efficace... Ta plus grande arme, c'est ton sourire, on peut faire beaucoup de choses avec un sourire. Je peux te dire une chose, Cassy : si j'avais utilisé ta technique, et que j'avais attaqué en premier, je serai déjà mort à l'heure qu'il est.
Elle devait apprendre à mettre à distance. À laisser couler les choses, comme si elles ne lui faisaient rien.
- En réagissant, tu leur prouve que ça te blesse, et ils en profitent. Ça paraît difficile, comme ça, mais fais-le, tu verras. La prochaine fois que quelqu'un te dit quelque chose, imagine une bulle autour de toi, et dis-toi que rien ne peut t'atteindre et que tu es en sécurité.
Puis il la laissa se blottir contre lui. C'était ce genre de mouvement spontané qui venait quand Cassandre montrait sa faiblesse. Elle semblait dès lors tellement vulnérable. On aurait eu tendance à oublier qu'elle n'était qu'une enfant qui avait grandi trop vite.
Elle avait donc menti à Eldred. Il répondit pour dédramatiser :
- Oh tu sais, les guerriers, c'est bourré d'honneur jusqu'au trognon, et ils attachent une importance démesurée à la vérité. Mais le principe même de la vérité est un mensonge ! Tu sais quoi ? Il te suffit de faire comme avec moi pour les gros mots. Ne lui mens pas, et ça ira.
Et de manière générale, user des mensonges avec parcimonie. Après tout, mentir trop souvent tuait le bénéfice de cela.
- Mais préfères toujours une demi-vérité plutôt qu'un vrai mensonge.
Quant à Grâce et Irène... comment lui faire comprendre ? Elle semblait tellement sûre d'elle.
- Cassandre, ce n'est pas ton rôle. Tu n'as pas besoin de les protéger, ce n'est pas à toi de prendre sur tes épaules cette responsabilité-là. Bien sûr que non. Ne penses-tu pas que tu as suffisamment de problèmes ainsi sans pour autant essayer de porter ceux des autres ? Si tu voyageais avec de lourds bagages, tu essayerais de prendre ceux des autres pour les alléger ?
Il se tut et écouta la suite de sa remarque. Alduis de Fromart. Il n'avait jamais entendu de prénom. Mais d'après ce que lui en disait Cassandre, il s'était passé quelque chose entre ce noble et elle.
Quoique. Si. Alexandre lui avait parlé de cet homme quelques temps plus tôt. Ça lui revenait désormais. Il déclara subitement de but en blanc :
- Tu es sûre de toi ? Tu es sûre, que tu n'as pas envie de mourir ? Au fond, tout au fond de toi. Inconsciemment. Il y a quelques mois, tu m'as dit que tu n'avais pas peur de mourir...
Il prit ses épaules entre ses mains pour la regarder dans les yeux :
- Tu as survécu jusqu'à présent. Maintenant, il est temps de vivre, Cassandre.
- Cassandre, tu n'habites plus dans les rues maintenant. Et même s'il arrivait quelque chose à Irène, même ça, tu n'y retournerais pas. Tu pourras venir ici, d'accord. Il ne fait pas très chaud l'hiver et ce n'est pas très luxueux, mais tu seras toujours la bienvenue. Tu n'as plus besoin de survivre. Cette époque est terminée, c'est promis.
Il fit une pause, pour reprendre aussitôt ensuite, très rapidement :
- Je sais bien, tout le monde ne croit pas aux mêmes choses que moi, et il y en a qui réfléchissent comme toi... mais tout le monde n'est pas comme ça. Il y a des gens bien, tu sais. Et je crois que tu as désormais suffisamment d'exemples autour de toi pour l'accepter : Irène, Hyriel, Kalisha, Jérémie, Eldred. Quant à ceux qui te jugent parce que tu es une fille, dis-leur de la part de ton grand-frère que ce sont des idiots sans cervelle.
Cassandre avait cependant retenu la leçon : juste à temps, elle se retint de dire une grossièreté et dès lors, Sylvère lui adressa un large sourire, lumineux, de ceux qui remerciaient de cet effort qu'elle faisait.
- Un coup de poing ou une menace, ça marche contre les plus faibles. Et sur le court terme. Mais ça finit par ne plus être efficace... Ta plus grande arme, c'est ton sourire, on peut faire beaucoup de choses avec un sourire. Je peux te dire une chose, Cassy : si j'avais utilisé ta technique, et que j'avais attaqué en premier, je serai déjà mort à l'heure qu'il est.
Elle devait apprendre à mettre à distance. À laisser couler les choses, comme si elles ne lui faisaient rien.
- En réagissant, tu leur prouve que ça te blesse, et ils en profitent. Ça paraît difficile, comme ça, mais fais-le, tu verras. La prochaine fois que quelqu'un te dit quelque chose, imagine une bulle autour de toi, et dis-toi que rien ne peut t'atteindre et que tu es en sécurité.
Puis il la laissa se blottir contre lui. C'était ce genre de mouvement spontané qui venait quand Cassandre montrait sa faiblesse. Elle semblait dès lors tellement vulnérable. On aurait eu tendance à oublier qu'elle n'était qu'une enfant qui avait grandi trop vite.
Elle avait donc menti à Eldred. Il répondit pour dédramatiser :
- Oh tu sais, les guerriers, c'est bourré d'honneur jusqu'au trognon, et ils attachent une importance démesurée à la vérité. Mais le principe même de la vérité est un mensonge ! Tu sais quoi ? Il te suffit de faire comme avec moi pour les gros mots. Ne lui mens pas, et ça ira.
Et de manière générale, user des mensonges avec parcimonie. Après tout, mentir trop souvent tuait le bénéfice de cela.
- Mais préfères toujours une demi-vérité plutôt qu'un vrai mensonge.
Quant à Grâce et Irène... comment lui faire comprendre ? Elle semblait tellement sûre d'elle.
- Cassandre, ce n'est pas ton rôle. Tu n'as pas besoin de les protéger, ce n'est pas à toi de prendre sur tes épaules cette responsabilité-là. Bien sûr que non. Ne penses-tu pas que tu as suffisamment de problèmes ainsi sans pour autant essayer de porter ceux des autres ? Si tu voyageais avec de lourds bagages, tu essayerais de prendre ceux des autres pour les alléger ?
Il se tut et écouta la suite de sa remarque. Alduis de Fromart. Il n'avait jamais entendu de prénom. Mais d'après ce que lui en disait Cassandre, il s'était passé quelque chose entre ce noble et elle.
Quoique. Si. Alexandre lui avait parlé de cet homme quelques temps plus tôt. Ça lui revenait désormais. Il déclara subitement de but en blanc :
- Tu es sûre de toi ? Tu es sûre, que tu n'as pas envie de mourir ? Au fond, tout au fond de toi. Inconsciemment. Il y a quelques mois, tu m'as dit que tu n'avais pas peur de mourir...
Il prit ses épaules entre ses mains pour la regarder dans les yeux :
- Tu as survécu jusqu'à présent. Maintenant, il est temps de vivre, Cassandre.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Jeux forestiers.
Bonus Dé : 5
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Date d'inscription : 17/03/2020
Localisation : Dans la forêt d'Aiguemorte
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre tremblait à cette possibilité de retourner un jour dans la rue. Ou de repasser sur l'estrade du marché A cette dernière pensée, elle songea préférer encore se tuer, de sa propre dague plutôt que de revivre cette humiliation. Plutôt la mort que de retomber sous la domination d'un maître. La mort... Elle ne put s'empêcher à Alduis qui y songeait sans arrêt, qui voulait que l'on achève s'il souffrait. Elle n'aimait pas l'assiciation qui s'établissait dans son esprit. Elle luttait pour la repousser.
Elle n'était pas comme Alduis.
Pas du tout.
Elle se força à répondre d'une voix forte, légèrement insolente :
"Je crains pas le froid, eh oh ! Et puis, j'ai pas besoin de conforts. Si j'ai un lit, des couvertures et des vêtements, ça me va. Le reste, c'est superflu."
Sylvère continuait en lui rappelant cette liste de personnes gentilles qui pouvaient prendre soin d'elle. Elle le savait. Eldred les avait déjà cité. mais elle avait encore tant de mal à croire. Et puis, la vie était fragile. Les gens pouvaient mourir.
Comme son père.
Comme son père...
"Et s'ils meurent ? Irène... et si elle survit pas à l'accouchement ? Et Grâce, Ludovic...Ils sont si petits. Une maladie pourrait les emporter. Ou Hyriel... Il risque as vie en ce moment si tu te rappelles. La vie est fragile. Trop fragile."
Soudain, la phrase qu'elle retenait depuis une semaine sortit. Sa gorge se serrait. Elle semblait proche de pleurer.
"Mon père... Mon père est mort. En prison. je l'ai su la veille de mon anniversaire. J'ai fait semblant, pendant la fête d'être gaie. Mais... Je me sentais mal. Tellement mal, Ys. Il est mort seul. Dans sa cellule. Sans soin. D'un rhume. D'un stupide rhume. Sans soin. Sans personne. Ils l'ont laissé mourir."
A ce moment, Cassandre ne savait plus si elle ressentait de la colère pour ce pays quia avait tué son père ou de al tristesse pour sa mort anonyme. Ses sentiments étaient brouillés.
La fillette tremblait et restait silencieuse, prostrée. Elle se raccrocha aux parles de son grand frère. A ce qu'il lui disait. Qu'il serait mort s'il avait attaqué le premier. Elle songea à nouveau à ce que Eldred disait. Qu'ellle avait déjà un pied dans la tombe. Sauf que ce n'était pas aussi clair. Il ne pouvait parler plus clairement ?
Elle resta un moment à profiter de la chaleur des bras réconfortants de son grand frère. Elle l'écouta lu expliquer à présent son opinion sur les mensonges et que Eldred, en guerrier, voyait la vérité absolue. sans concession. Elle retint cette idée : ne plus lui mentir à lui.
"D'accord. Je ne mentirais plus du tout à Eldred. Mais ces leçons de morale, elles sont chia... euh pénibles ! Comment tu veux réussir à écouter et à ne pas mentir ? C'est pas simple ! Mais quand je me mens pas, je mens pas complètement. je construis le mensonge autour d'une vérité. Comme ça c'est plus difficile si on va vérifier ensuite."
Sylvère essayait ensuite de lui expliquer que ce n'était pas son rôle de protéger Dame Irène et les ses enafnts. Mais qui le ferait autrement ?
"Mais... Elle est enceinte, fatiguée... Je ne peux pas la laisser se tourmenter avec des problèmes qui vont la contrarier. Et Grâce... elle est beaucoup trop petite pour les comprendre."
Puis ils en vinrent à parler de ce agaçant Alduis de Fromart. elle ne lui ressemblait pas. Absolument. Son esprit se révoltait contre idée jusqu'au moment où Sylvère lui rappelait qu'elle avait dit ne pas avoir peur de mourir. Son assurance se fissura.
"Je... "
Peut-être si si elle avait ces mêmes envies suicidaires.
"J'ai toujours considéré que je mourais jeune. Que je serais pendue. Depuis que j'ai commencé à vivre dans les rues. Simon... Simon disait que c'était le sort, à plus ou moins long terme de tous les enfants de rue. Je me suis préparée. Mais je ne veux pas mourir. Je ne crois pas."
Elle s'était offusquée le mois dernier quand Alduis la coinçait contre ce mur avec son coutau.
Sauf qu'hier, face à son père, elle aurait accepté d'être pendue si les choses avaient mal tournées. Elle n'aurait ni pleuré, ni supplié.
Hier, quand elle insultait Alduis dans ce couloir cherchait-elle réellement à le blesser ? Ou n'était-ce pas pas elle qu'elle voulait blesser inconsciemment ? Elle le savait dangereux, prompt à dégainer son couteau. Et si après cette rencontre avec Coldris, dans une idée folle, elle essayait alors de reprendre le contrôler, quitte à le payer cher ?
Elle ne savait pas.
Elle ne savait plus.
les pensées, eues un peu plus tôt dans la conversation, quand elle songeait si il fallait un jour repasser par l'estrade aux esclaves, lui revinrent. Elle envisageait de se tuer, de sa dague.
Comme Alduis parlait de s'achever lui-même tel un animal blessé ou malade.
"Je..."
Elle avait le vertige à cette conclusion qui montait lentement en elle.
"Je... Je suis comme Alduis."
Elle n'était pas comme Alduis.
Pas du tout.
Elle se força à répondre d'une voix forte, légèrement insolente :
"Je crains pas le froid, eh oh ! Et puis, j'ai pas besoin de conforts. Si j'ai un lit, des couvertures et des vêtements, ça me va. Le reste, c'est superflu."
Sylvère continuait en lui rappelant cette liste de personnes gentilles qui pouvaient prendre soin d'elle. Elle le savait. Eldred les avait déjà cité. mais elle avait encore tant de mal à croire. Et puis, la vie était fragile. Les gens pouvaient mourir.
Comme son père.
Comme son père...
"Et s'ils meurent ? Irène... et si elle survit pas à l'accouchement ? Et Grâce, Ludovic...Ils sont si petits. Une maladie pourrait les emporter. Ou Hyriel... Il risque as vie en ce moment si tu te rappelles. La vie est fragile. Trop fragile."
Soudain, la phrase qu'elle retenait depuis une semaine sortit. Sa gorge se serrait. Elle semblait proche de pleurer.
"Mon père... Mon père est mort. En prison. je l'ai su la veille de mon anniversaire. J'ai fait semblant, pendant la fête d'être gaie. Mais... Je me sentais mal. Tellement mal, Ys. Il est mort seul. Dans sa cellule. Sans soin. D'un rhume. D'un stupide rhume. Sans soin. Sans personne. Ils l'ont laissé mourir."
A ce moment, Cassandre ne savait plus si elle ressentait de la colère pour ce pays quia avait tué son père ou de al tristesse pour sa mort anonyme. Ses sentiments étaient brouillés.
La fillette tremblait et restait silencieuse, prostrée. Elle se raccrocha aux parles de son grand frère. A ce qu'il lui disait. Qu'il serait mort s'il avait attaqué le premier. Elle songea à nouveau à ce que Eldred disait. Qu'ellle avait déjà un pied dans la tombe. Sauf que ce n'était pas aussi clair. Il ne pouvait parler plus clairement ?
Elle resta un moment à profiter de la chaleur des bras réconfortants de son grand frère. Elle l'écouta lu expliquer à présent son opinion sur les mensonges et que Eldred, en guerrier, voyait la vérité absolue. sans concession. Elle retint cette idée : ne plus lui mentir à lui.
"D'accord. Je ne mentirais plus du tout à Eldred. Mais ces leçons de morale, elles sont chia... euh pénibles ! Comment tu veux réussir à écouter et à ne pas mentir ? C'est pas simple ! Mais quand je me mens pas, je mens pas complètement. je construis le mensonge autour d'une vérité. Comme ça c'est plus difficile si on va vérifier ensuite."
Sylvère essayait ensuite de lui expliquer que ce n'était pas son rôle de protéger Dame Irène et les ses enafnts. Mais qui le ferait autrement ?
"Mais... Elle est enceinte, fatiguée... Je ne peux pas la laisser se tourmenter avec des problèmes qui vont la contrarier. Et Grâce... elle est beaucoup trop petite pour les comprendre."
Puis ils en vinrent à parler de ce agaçant Alduis de Fromart. elle ne lui ressemblait pas. Absolument. Son esprit se révoltait contre idée jusqu'au moment où Sylvère lui rappelait qu'elle avait dit ne pas avoir peur de mourir. Son assurance se fissura.
"Je... "
Peut-être si si elle avait ces mêmes envies suicidaires.
"J'ai toujours considéré que je mourais jeune. Que je serais pendue. Depuis que j'ai commencé à vivre dans les rues. Simon... Simon disait que c'était le sort, à plus ou moins long terme de tous les enfants de rue. Je me suis préparée. Mais je ne veux pas mourir. Je ne crois pas."
Elle s'était offusquée le mois dernier quand Alduis la coinçait contre ce mur avec son coutau.
Sauf qu'hier, face à son père, elle aurait accepté d'être pendue si les choses avaient mal tournées. Elle n'aurait ni pleuré, ni supplié.
Hier, quand elle insultait Alduis dans ce couloir cherchait-elle réellement à le blesser ? Ou n'était-ce pas pas elle qu'elle voulait blesser inconsciemment ? Elle le savait dangereux, prompt à dégainer son couteau. Et si après cette rencontre avec Coldris, dans une idée folle, elle essayait alors de reprendre le contrôler, quitte à le payer cher ?
Elle ne savait pas.
Elle ne savait plus.
les pensées, eues un peu plus tôt dans la conversation, quand elle songeait si il fallait un jour repasser par l'estrade aux esclaves, lui revinrent. Elle envisageait de se tuer, de sa dague.
Comme Alduis parlait de s'achever lui-même tel un animal blessé ou malade.
"Je..."
Elle avait le vertige à cette conclusion qui montait lentement en elle.
"Je... Je suis comme Alduis."
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Sylvère sourit, de ce sourire amusé, tout en écoutant Cassandre se rebuffer. Bien sûr que sa petite princesse ne craignait pas le froid. Il n’en doutait pas une seconde. Elle était une dure à cuire. Il passa la main dans ses cheveux.
Il soupira subitement. Non pas parce qu’il était lassé de cette conversation, mais parce qu’il lui prenait des moments où le pessimisme de Cassandre avait quelque chose de désespérant. Mais il ne se démonta pas pour autant.
— Cassy, écoute, il faut que tu arrêtes de voir le mal partout. Irène aura certainement un très beau bébé. Grâce et Ludovic sont pour le moment en bonne santé. Quant à Hyriel...
Certes, la situation de ce dernier était plus délicate et certainement la plus incertaine de toutes. Mais ce n’était pas une raison.
— Quant à Hyriel, reprit-il, il est adulte et il n’a pas besoin que tu t'inquiètes pour lui. Tu comprends ? La vie est beaucoup plus solide que tu ne le penses. Il faut juste penser qu’elle vaut le coup d’être vécue.
Et tout d’un coup, elle lâcha ces mots :
- Mon père… Mon père est mort. En prison. Je l’ai su la veille de mon anniversaire.
Sylvère eut un sourire triste. C’était donc cela. Cela qu’il avait remarqué chez sa Cassandre quelques jours plus tôt, sans pouvoir mettre des mots exactement dessus. Il pouvait comprendre, largement, que la vie lui semble fragile dans ces conditions. Quand un rhume pouvait la briser, c’était difficile de penser le contraire. Et pourtant. Il appuya sa tête contre la sienne et murmura :
— Tu peux pleurer, tu sais. Je ne dirai rien à personne. Ça restera entre nous, et je ne me moquerai jamais pour quelque chose comme ça. Il ne faut pas que tu gardes cela au fond de toi. Laisse-toi aller Cassandre, pleure un bon coup. Je te promets que ça ira et que tu te sentiras mieux ensuite.
Pourquoi les hommes avaient-ils fait des larmes une faiblesse, quand il s’agissait certainement de la plus grande force dont était capable un être humain ? Cette idée le dépassait. Purement et simplement. Il la sentait trembler entre ses bras et il espérait, sincèrement, qu’elle accepte enfin de laisser tomber les digues.
Il était néanmoins très touché qu’elle fasse enfin des efforts au sujet des gros mots. Il l’en remerciait - et ses oreilles aussi. Pour la détendre, il raconta :
— Tu sais qu’une fois, j’ai réussi à faire croire à un homme que je venais juste d’avoir été volé par Sylvère d’Aiguemorte ? et qu’il m’a cru ?
Cassandre devait comprendre qu’elle n’avait treize ans, qu’elle était une enfant et que les adultes n’avaient pas besoin qu’elle s’occupe d’eux.
— Tu peux l’aider, Cassandre, bien sûr que tu peux l’aider. Mais tu ne peux pas tout porter à sa place. Tu comprends la nuance ?
Quant au fait que Cassandre ne soit pas suicidaire… Il nourrissait quelques doutes. Et sitôt qu’il les avait prononcés, il devina son assurance qui se fissurait. Il savait très bien ce que c’était, de s’imaginer mourir jeune. Lui-même ne s’était jamais vraiment imaginé faire long feu. Un jour, les autorités finiraient sûrement par lui mettre la main dessus. Il en avait conscience. Et pourtant ! les recherches accentuées par le Premier Conseiller contre lui étaient finalement retombées… Tout, absolument tout, était possible.
— Je… Je suis comme Alduis.
— Non, déclara-t-il doucement mais d’une voix ferme. Tu n’es pas comme lui. Mais si tu continues sur cette voie-là, tu le deviendras. Il appartient à toi, et à toi seule, de t’en rendre compte, et de te détourner de ce chemin-là. C’est nous-même qui construisons notre vie et il arrive des moments où on se retrouve à un croisement. Je crois que c’est ton cas, aujourd’hui, et que tu dois choisir.
Il fit une pause :
— Tu peux être heureuse, Cassandre. Tu peux être heureuse, si tu veux l’être. Tu peux prendre le chemin éclairé, le seul effort que tu auras à faire, c’est de prendre une autre voie que celle qui se présente à toi.
Il soupira subitement. Non pas parce qu’il était lassé de cette conversation, mais parce qu’il lui prenait des moments où le pessimisme de Cassandre avait quelque chose de désespérant. Mais il ne se démonta pas pour autant.
— Cassy, écoute, il faut que tu arrêtes de voir le mal partout. Irène aura certainement un très beau bébé. Grâce et Ludovic sont pour le moment en bonne santé. Quant à Hyriel...
Certes, la situation de ce dernier était plus délicate et certainement la plus incertaine de toutes. Mais ce n’était pas une raison.
— Quant à Hyriel, reprit-il, il est adulte et il n’a pas besoin que tu t'inquiètes pour lui. Tu comprends ? La vie est beaucoup plus solide que tu ne le penses. Il faut juste penser qu’elle vaut le coup d’être vécue.
Et tout d’un coup, elle lâcha ces mots :
- Mon père… Mon père est mort. En prison. Je l’ai su la veille de mon anniversaire.
Sylvère eut un sourire triste. C’était donc cela. Cela qu’il avait remarqué chez sa Cassandre quelques jours plus tôt, sans pouvoir mettre des mots exactement dessus. Il pouvait comprendre, largement, que la vie lui semble fragile dans ces conditions. Quand un rhume pouvait la briser, c’était difficile de penser le contraire. Et pourtant. Il appuya sa tête contre la sienne et murmura :
— Tu peux pleurer, tu sais. Je ne dirai rien à personne. Ça restera entre nous, et je ne me moquerai jamais pour quelque chose comme ça. Il ne faut pas que tu gardes cela au fond de toi. Laisse-toi aller Cassandre, pleure un bon coup. Je te promets que ça ira et que tu te sentiras mieux ensuite.
Pourquoi les hommes avaient-ils fait des larmes une faiblesse, quand il s’agissait certainement de la plus grande force dont était capable un être humain ? Cette idée le dépassait. Purement et simplement. Il la sentait trembler entre ses bras et il espérait, sincèrement, qu’elle accepte enfin de laisser tomber les digues.
Il était néanmoins très touché qu’elle fasse enfin des efforts au sujet des gros mots. Il l’en remerciait - et ses oreilles aussi. Pour la détendre, il raconta :
— Tu sais qu’une fois, j’ai réussi à faire croire à un homme que je venais juste d’avoir été volé par Sylvère d’Aiguemorte ? et qu’il m’a cru ?
Cassandre devait comprendre qu’elle n’avait treize ans, qu’elle était une enfant et que les adultes n’avaient pas besoin qu’elle s’occupe d’eux.
— Tu peux l’aider, Cassandre, bien sûr que tu peux l’aider. Mais tu ne peux pas tout porter à sa place. Tu comprends la nuance ?
Quant au fait que Cassandre ne soit pas suicidaire… Il nourrissait quelques doutes. Et sitôt qu’il les avait prononcés, il devina son assurance qui se fissurait. Il savait très bien ce que c’était, de s’imaginer mourir jeune. Lui-même ne s’était jamais vraiment imaginé faire long feu. Un jour, les autorités finiraient sûrement par lui mettre la main dessus. Il en avait conscience. Et pourtant ! les recherches accentuées par le Premier Conseiller contre lui étaient finalement retombées… Tout, absolument tout, était possible.
— Je… Je suis comme Alduis.
— Non, déclara-t-il doucement mais d’une voix ferme. Tu n’es pas comme lui. Mais si tu continues sur cette voie-là, tu le deviendras. Il appartient à toi, et à toi seule, de t’en rendre compte, et de te détourner de ce chemin-là. C’est nous-même qui construisons notre vie et il arrive des moments où on se retrouve à un croisement. Je crois que c’est ton cas, aujourd’hui, et que tu dois choisir.
Il fit une pause :
— Tu peux être heureuse, Cassandre. Tu peux être heureuse, si tu veux l’être. Tu peux prendre le chemin éclairé, le seul effort que tu auras à faire, c’est de prendre une autre voie que celle qui se présente à toi.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
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Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre émit un léger grognement de satisfaction, presque semblable au ronronnement d'un chat, quand Sylvère passa la main dans les cheveux. C'était agréable les caresses. Elle se tendit suite à ses réponses. Sur le fait que dame Irène ne mourrait, pas plus que ses enfants ou Hyriel. Elle avait encore du mal à croire.
"Tu... tu le penses vraiment ?"
Mais il restait toujours un doute qui s'agitait en elle.
"Comment on peut en être sûr ? C'sst quand même fragile une vie. Surtout pour les enfants et les malades."
Naturellement, elle revenait avec ces images de son père agonisant seul en cellule. Son corps tremblait et la voix douce de Sylvère, compatissante, ne l'aidait pas à se reprendre. Par réflexe, elle essaya mais es résistances s'ffaissèrent et la fillette s'écroula dans les bras de son grand frère et fondit en larmes.
Elle pleura un temps considérable, incapable de s'arrêter, libérant enfin toutes ces émotions depuis une trop longue semaine. Elle se redressa peu à peu, le visage rouge, le yeux grossis. Elle se sentait étrange, pas vraiment bien, mais pas non plus mal. C'était une sorte de flottement, comme si le temps et l'espace venaient de disparaître. Elle finit par récupérer la conversation entendant Sylvère dire qu'elle ne pouvait pas tout porter.
"Mais... Mais je peux le faire. J'ai fait beaucoup plus. Je peux lui être utile. Et puis... et puis, il y a un méchant qui rôde autour de la boutique en ce moment. Je ne sais pas encore pourquoi. Mais il prépare un truc louche. Je le sens pas. Je le sens pas du tout."
Cassandre se sentait de plus en plus mal à l'aise à réaliser que Eldred avait eu raison en lui disant qu'elle ressemblait à Alduis. qu'elle avait un pied dans la tombe. Tous deux, depuis longtemps, regardaient la mort. Ils l'attendaient. Elle avait beau avoir prétendu sans cesse le contraire, elle y pensait quand même beaucoup. Sylvère affirmait le contraire mais la fillette sentait que là il se trompait. Il ne se trouvait pas dans sa tête. Il n'entendait pas ces voix qui la pourchassaient. Il ne percevait aps cette mer des ombres qui tentaient de la submerger.
"Non, je suis comme Alduis...."
Elle essaya de se rappeler de ces paroles lors de leur première conversation.
Elle avait refusé de considéré avec sérieux son argument mais d'une certaine manière il avait raison. La mort soulageait et libérait de tous les maux. depuis sa celui, même mort comme un chien, son père avait cessé de souffrir. Il ne pensait plus à sa famille et sa ferme disparues. Il était en paix.
Elle avait répondu que c'était une faiblesse mais elle aspirait à faire de même quand elle proclamait qu'elle se laisserait pendre si on devait l'attraper et la condamner à mort. Elle imaginerait cela comme une gloire. Un honneur.
Aboyer... Est-ce qu'elle aboyait elle aussi ? Aboyer. Oui, elle avait aboyé, inutilement, hier dans ce couloir. Pour le simple plaisir de mordre. Si elle avait été un chien, on l'aurait abattu.
Peut-être qu'elle ne croyait déjà plus en la vie depuis longtemps. Sans en avoir conscience. Depuis quand était-elle un chien qui aboyait et qui mordait ? Depuis le Lupanar ? Quand elle avait mordu Greeeglock dans l'espoir de s'échapper ? Ou avant ? Bien avant. Elle ne savait pas. Elle ne savait plus.e
Elle faisait cela depuis longtemps, se tenir au bord de la mort, la défier sans cesse.
Elle avait un pied dans al tombe.
Comme Eldred le disait.
Ou les deux peut-même finalement.
Sa respiration se bloquait.
Elle étouffait.
Ses pensées se mélangeaient et la caverne de Sylvère avait disparue. Sylvère s'était lui aussi effacé.
Elle ne percevait plus que la voix d'Alduis et cet appel de la mort.
Les ténèbres l'enveloppaient entière.
La mort venait la prendre.
"Tu... tu le penses vraiment ?"
Mais il restait toujours un doute qui s'agitait en elle.
"Comment on peut en être sûr ? C'sst quand même fragile une vie. Surtout pour les enfants et les malades."
Naturellement, elle revenait avec ces images de son père agonisant seul en cellule. Son corps tremblait et la voix douce de Sylvère, compatissante, ne l'aidait pas à se reprendre. Par réflexe, elle essaya mais es résistances s'ffaissèrent et la fillette s'écroula dans les bras de son grand frère et fondit en larmes.
Elle pleura un temps considérable, incapable de s'arrêter, libérant enfin toutes ces émotions depuis une trop longue semaine. Elle se redressa peu à peu, le visage rouge, le yeux grossis. Elle se sentait étrange, pas vraiment bien, mais pas non plus mal. C'était une sorte de flottement, comme si le temps et l'espace venaient de disparaître. Elle finit par récupérer la conversation entendant Sylvère dire qu'elle ne pouvait pas tout porter.
"Mais... Mais je peux le faire. J'ai fait beaucoup plus. Je peux lui être utile. Et puis... et puis, il y a un méchant qui rôde autour de la boutique en ce moment. Je ne sais pas encore pourquoi. Mais il prépare un truc louche. Je le sens pas. Je le sens pas du tout."
Cassandre se sentait de plus en plus mal à l'aise à réaliser que Eldred avait eu raison en lui disant qu'elle ressemblait à Alduis. qu'elle avait un pied dans la tombe. Tous deux, depuis longtemps, regardaient la mort. Ils l'attendaient. Elle avait beau avoir prétendu sans cesse le contraire, elle y pensait quand même beaucoup. Sylvère affirmait le contraire mais la fillette sentait que là il se trompait. Il ne se trouvait pas dans sa tête. Il n'entendait pas ces voix qui la pourchassaient. Il ne percevait aps cette mer des ombres qui tentaient de la submerger.
"Non, je suis comme Alduis...."
Elle essaya de se rappeler de ces paroles lors de leur première conversation.
Bien sûr que la mort soulage. Pourquoi crois-tu que l'on achève les animaux blessés ?
Elle avait refusé de considéré avec sérieux son argument mais d'une certaine manière il avait raison. La mort soulageait et libérait de tous les maux. depuis sa celui, même mort comme un chien, son père avait cessé de souffrir. Il ne pensait plus à sa famille et sa ferme disparues. Il était en paix.
Et puis, parfois, mourir, c'est tordre le cou de nos ennemis.
Elle avait répondu que c'était une faiblesse mais elle aspirait à faire de même quand elle proclamait qu'elle se laisserait pendre si on devait l'attraper et la condamner à mort. Elle imaginerait cela comme une gloire. Un honneur.
- Et puis, n'est-ce pas ainsi que doivent mourir les chiens dans mon genre ? Il paraît que j'aboie quand je devrais me taire.
Aboyer... Est-ce qu'elle aboyait elle aussi ? Aboyer. Oui, elle avait aboyé, inutilement, hier dans ce couloir. Pour le simple plaisir de mordre. Si elle avait été un chien, on l'aurait abattu.
- Quant aux humains, il arrive un moment où ils ne croient plus en la vie, et dès lors, ils deviennent aussi inutiles que les animaux.
Peut-être qu'elle ne croyait déjà plus en la vie depuis longtemps. Sans en avoir conscience. Depuis quand était-elle un chien qui aboyait et qui mordait ? Depuis le Lupanar ? Quand elle avait mordu Greeeglock dans l'espoir de s'échapper ? Ou avant ? Bien avant. Elle ne savait pas. Elle ne savait plus.e
- Il n'y a qu'au bord de la mort, que l'on peut survivre.
Elle faisait cela depuis longtemps, se tenir au bord de la mort, la défier sans cesse.
Elle avait un pied dans al tombe.
Comme Eldred le disait.
Ou les deux peut-même finalement.
Sa respiration se bloquait.
Elle étouffait.
Ses pensées se mélangeaient et la caverne de Sylvère avait disparue. Sylvère s'était lui aussi effacé.
Elle ne percevait plus que la voix d'Alduis et cet appel de la mort.
Les ténèbres l'enveloppaient entière.
La mort venait la prendre.
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
— Tu… tu le penses vraiment ?
Sylvère réfléchit quelques instants, puis hocha la tête, pour répondre :
— Si je n’en étais pas persuadé, je ne te le dirai pas. Écoute, je ne peux pas te promettre que rien n’arrivera jamais, ce serait faux. C’est possible, comme tout. Mais comment veux-tu aller de l’avant, si tu ne regardes que ce qui a été ou ce qui pourrait être ? Regarde plutôt ce qui est : tu habites dans une maison, avec une femme qui ne veut que ton bien, avec une petite fée pour soeur... (il fit une pause et ajouta avec un sourire malicieux.) ... et un idiot pour grand frère ! Qu’est-ce qui te manque ? Tu as un lit pour dormir, tu as de quoi manger et tu as des vêtements. Tu ne disais pas que ce serait suffisant pour toi, tout à l’heure ?
Elle avait résisté. Sylvère l’avait senti essayer de retenir ses larmes encore un peu. Mais sa voix avait eu raison d’elle et finalement, elle s’était laissée aller contre lui, pour déverser toutes les larmes qui auraient dû sortir bien plus tôt. Il ne prononça pas le moindre mot, se contenta d’attendre que tout ce qui devait s’évacuer le fasse, calmement, en la berçant légèrement. De temps à autre, il caressait ses cheveux, sans un mot, parce que de temps en temps, le silence était suffisant.
Elle finit par se calmer et les flots qui découlaient de ses yeux se tarirent. Elle releva la tête. Les larmes avaient tracé des sillons sur ses joues et ses cheveux étaient rougis. Il prit son visage entre ses mains et essuya ses joues.
- Tu te sens mieux, petite soeur, maintenant ?
Il lui semblait. Même si elle avait encore des doutes, évidemment. Tout ne pouvait s’évaporer ainsi. Mais avec un peu d’efforts, elle y parviendrait. Il lui faisait toute confiance.
- Tu peux certainement faire bien plus, je n’en doute pas. Mais ce n’est pas ton rôle. Quoi que tu en dises. Je ne suis peut-être pas un exemple, mais à ton âge, j’enfumais le curé, d’accord ? J’espère bien que tu seras moins insupportable que je l’étais, mais tu as le droit de vivre ton enfance.
Quant à ce type qui rôdait autour de la boutique…
- Pourquoi tu n’en parles pas à un adulte ? Je ne peux pas faire grand chose d’ici, mais… Eldred par exemple ?
Néanmoins, non, elle n’était pas comme Alduis. Pas encore, du moins. Elle le deviendrait, si elle continuait sur cette voie, mais il n’était pas encore trop tard. Elle pouvait décider de faire demi-tour. Mais elle ne semblait pas le croire. Ni même l’entendre. Il la serra fort, très fort dans ses bras et, machinalement, chantonna à son oreille :
Quand il eut terminé, il reprit du début, et recommença jusqu’à ce qu’il sente la vie revenir en elle. Six fois précisément. Alors il recula un peu, plongea son regard dans le sien et murmura :
Sylvère réfléchit quelques instants, puis hocha la tête, pour répondre :
— Si je n’en étais pas persuadé, je ne te le dirai pas. Écoute, je ne peux pas te promettre que rien n’arrivera jamais, ce serait faux. C’est possible, comme tout. Mais comment veux-tu aller de l’avant, si tu ne regardes que ce qui a été ou ce qui pourrait être ? Regarde plutôt ce qui est : tu habites dans une maison, avec une femme qui ne veut que ton bien, avec une petite fée pour soeur... (il fit une pause et ajouta avec un sourire malicieux.) ... et un idiot pour grand frère ! Qu’est-ce qui te manque ? Tu as un lit pour dormir, tu as de quoi manger et tu as des vêtements. Tu ne disais pas que ce serait suffisant pour toi, tout à l’heure ?
Elle avait résisté. Sylvère l’avait senti essayer de retenir ses larmes encore un peu. Mais sa voix avait eu raison d’elle et finalement, elle s’était laissée aller contre lui, pour déverser toutes les larmes qui auraient dû sortir bien plus tôt. Il ne prononça pas le moindre mot, se contenta d’attendre que tout ce qui devait s’évacuer le fasse, calmement, en la berçant légèrement. De temps à autre, il caressait ses cheveux, sans un mot, parce que de temps en temps, le silence était suffisant.
Elle finit par se calmer et les flots qui découlaient de ses yeux se tarirent. Elle releva la tête. Les larmes avaient tracé des sillons sur ses joues et ses cheveux étaient rougis. Il prit son visage entre ses mains et essuya ses joues.
- Tu te sens mieux, petite soeur, maintenant ?
Il lui semblait. Même si elle avait encore des doutes, évidemment. Tout ne pouvait s’évaporer ainsi. Mais avec un peu d’efforts, elle y parviendrait. Il lui faisait toute confiance.
- Tu peux certainement faire bien plus, je n’en doute pas. Mais ce n’est pas ton rôle. Quoi que tu en dises. Je ne suis peut-être pas un exemple, mais à ton âge, j’enfumais le curé, d’accord ? J’espère bien que tu seras moins insupportable que je l’étais, mais tu as le droit de vivre ton enfance.
Quant à ce type qui rôdait autour de la boutique…
- Pourquoi tu n’en parles pas à un adulte ? Je ne peux pas faire grand chose d’ici, mais… Eldred par exemple ?
Néanmoins, non, elle n’était pas comme Alduis. Pas encore, du moins. Elle le deviendrait, si elle continuait sur cette voie, mais il n’était pas encore trop tard. Elle pouvait décider de faire demi-tour. Mais elle ne semblait pas le croire. Ni même l’entendre. Il la serra fort, très fort dans ses bras et, machinalement, chantonna à son oreille :
1, 2, 3, elle ira au bois !
4, 5, 6, elle trouvera Ys !
7, 8. 9, il n’est plus très neuf !
10, 11, 12, et il est tout rouge !
4, 5, 6, elle trouvera Ys !
7, 8. 9, il n’est plus très neuf !
10, 11, 12, et il est tout rouge !
Quand il eut terminé, il reprit du début, et recommença jusqu’à ce qu’il sente la vie revenir en elle. Six fois précisément. Alors il recula un peu, plongea son regard dans le sien et murmura :
- Qu’est-ce qui se passe, dans ta tête, dans l’immédiat ? Dis-moi tout ce qui te passe par l’esprit, même le plus idiot, même ce qui peut vexer. Je ne peux pas t’aider, si je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
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Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre se laissa peu à peu prendre par les explications que Sylvère lui tenait. Il semblait si sûr de lui, confiant Cela commençait à déteindre à elle même si une petite parie encore de ses doutes persistait. Elle avait un foyer sûr. Elle devait s'en souvenir. Mais c'était encore difficile à appréhender cette notion de sécurité. Il li semblait que comme dans les contes tout ce luxe allait finir par disparaître. Qu'un matin, elle ouvrirait les yeux et serait à nouveau dans les rues, grelottante de froide. Tout n'aurait été un rêve.
Elle sentait mal à cette pensée.
Soucieuse de se prouver qu'elle ne rêvait pas, elle enfonça un doigt, avec l'ongle, dans la peau de son bras. Une griffure surgit. elle poussa un soupir de soulagement discret. Elle ne rêvait pas.
Peu après vint ce chagrin tumultueux. Toutes les larmes retenues depuis une semaine avaient jailli pour l'épuiser peu à peu. Lentement. Elle se cramponnait maintenant à son grand frère, tremblante, lorsque ce dernier lui demanda si elle allait mieux.
"Je sais pas."
Cassandre l'entendit d'un air vague, comme une parole lointaine, lui rappeler qu'elle devait vivre son enfance, ne pas se mettre la pression avec Dame Irène.. C'était du bavardage un peu creux. Elle se redressa brusquement quand celui-ci évoqua avoir enfumé un curé quand il était plus jeune. La fillette l'observa d'un air espiègle, le visage illuminé.
"Je veux faire ça moi aussi ! Je vais même enfumer tous les curés que je peux ! Et c'est pas les églises qui manquent en ville ! Oh oui ! Et ça va être trop drôle ! Et je viendrai te raconter ensuite !"
Elle riait toute seule, déjà fière de ces bonnes plaisanteries à faire. Et elle les raconterait ensuite à Grâce et à Dame Irène ! Tout ça allait être vraiment trop drôle !
Cassandre se calma finalement un petit peu, surtout quand Sylvère aborda la question de cet intrus suspect. Elle entendit son idée et la jugea pas bête mais Eldred c'était trop dangereux pour peu d'efficacité. Aller à Frenn, clandestinement, alors qu'en tant qu'esclave il ne pourrait rien faire, ça ne valait pas le coup. Par contre, il y aurait bien un adulte avec pus de poids.
"Non, je vais en parler à oncle Joseph. Il est général d'armée. Et si je lui dis qu'un méchant rôde autour de la boutique de la boutique, il va pas aimer !"
Cassandre commençait à se sentir apaisée, à reprendre confiance en cette vie fragile, lorsque les ombres revenaient et la ramenaient vers Alduis. Ses paroles tournaient en boucle dans son esprit et elle les entendait en reconnaissant cette fois-ci que celui-ci avait raison. Elle était un chien elle aussi. Un chien qui aboyait et mordait sans raison. Un chien cruel. Elle demeura longtemps, perdue dans ces cheminements tortueux et obsédants. Elle resta là, plantée à écouter les paroles d'Alduis.
Au milieu des ténèbres résonna soudain une mélodie. Elle tendit peu à peu l'oreille, surprise, et finit par reconnaître la comptine de Sylvère. Sylvère... Sylvère était là, à côté. Elle secoua la tête, fort, observa, déphasée son grand frère qui l'observait avec inquiétude.
"Je... c'est..."
Elle baissa la tête, se sentant mal à l'aise d'évoquer toutes ces pensées, mais en même temps elle n'arriverait pas à les cacher, ni à les retenir. Elle murmura d'une voix honteuse :
"Je pensais à notre première conversation avec Alduis. Il disait que la mort soulage, qu'on achevait pour ça les animaux, que parfois mourir c'est tordre le cou à l'ennemi, que les mauvais chiens doivent mourir, ou se taire, que les humains finissaient par être aussi inutiles que les animaux quand ils ne croyaient plus en la vie, qu'au bord de la mort on peut survivre... Il est comme mi. Je suis comme lui. Ou pire. Moi, je n'aboie pas, je mords."
Elle tremblait au souvenir de tous ces mots terribles prononcés hier.
"J'ai... J'ai dit hier à Alduis des choses horribles. Je l'ai traité de lâché, d'inutiles. Et j'ai eu du plaisir à lui enfoncer avec ces mots douloureux, comme si j'enfonçais ma dague dans sa poitrine."
Elle garda la têt baissée, véritablement honteuse, et singea que cette fois Sylvère allait s'énerver.
Il allait même la détester.
Elle sentait mal à cette pensée.
Soucieuse de se prouver qu'elle ne rêvait pas, elle enfonça un doigt, avec l'ongle, dans la peau de son bras. Une griffure surgit. elle poussa un soupir de soulagement discret. Elle ne rêvait pas.
Peu après vint ce chagrin tumultueux. Toutes les larmes retenues depuis une semaine avaient jailli pour l'épuiser peu à peu. Lentement. Elle se cramponnait maintenant à son grand frère, tremblante, lorsque ce dernier lui demanda si elle allait mieux.
"Je sais pas."
Cassandre l'entendit d'un air vague, comme une parole lointaine, lui rappeler qu'elle devait vivre son enfance, ne pas se mettre la pression avec Dame Irène.. C'était du bavardage un peu creux. Elle se redressa brusquement quand celui-ci évoqua avoir enfumé un curé quand il était plus jeune. La fillette l'observa d'un air espiègle, le visage illuminé.
"Je veux faire ça moi aussi ! Je vais même enfumer tous les curés que je peux ! Et c'est pas les églises qui manquent en ville ! Oh oui ! Et ça va être trop drôle ! Et je viendrai te raconter ensuite !"
Elle riait toute seule, déjà fière de ces bonnes plaisanteries à faire. Et elle les raconterait ensuite à Grâce et à Dame Irène ! Tout ça allait être vraiment trop drôle !
Cassandre se calma finalement un petit peu, surtout quand Sylvère aborda la question de cet intrus suspect. Elle entendit son idée et la jugea pas bête mais Eldred c'était trop dangereux pour peu d'efficacité. Aller à Frenn, clandestinement, alors qu'en tant qu'esclave il ne pourrait rien faire, ça ne valait pas le coup. Par contre, il y aurait bien un adulte avec pus de poids.
"Non, je vais en parler à oncle Joseph. Il est général d'armée. Et si je lui dis qu'un méchant rôde autour de la boutique de la boutique, il va pas aimer !"
Cassandre commençait à se sentir apaisée, à reprendre confiance en cette vie fragile, lorsque les ombres revenaient et la ramenaient vers Alduis. Ses paroles tournaient en boucle dans son esprit et elle les entendait en reconnaissant cette fois-ci que celui-ci avait raison. Elle était un chien elle aussi. Un chien qui aboyait et mordait sans raison. Un chien cruel. Elle demeura longtemps, perdue dans ces cheminements tortueux et obsédants. Elle resta là, plantée à écouter les paroles d'Alduis.
Au milieu des ténèbres résonna soudain une mélodie. Elle tendit peu à peu l'oreille, surprise, et finit par reconnaître la comptine de Sylvère. Sylvère... Sylvère était là, à côté. Elle secoua la tête, fort, observa, déphasée son grand frère qui l'observait avec inquiétude.
"Je... c'est..."
Elle baissa la tête, se sentant mal à l'aise d'évoquer toutes ces pensées, mais en même temps elle n'arriverait pas à les cacher, ni à les retenir. Elle murmura d'une voix honteuse :
"Je pensais à notre première conversation avec Alduis. Il disait que la mort soulage, qu'on achevait pour ça les animaux, que parfois mourir c'est tordre le cou à l'ennemi, que les mauvais chiens doivent mourir, ou se taire, que les humains finissaient par être aussi inutiles que les animaux quand ils ne croyaient plus en la vie, qu'au bord de la mort on peut survivre... Il est comme mi. Je suis comme lui. Ou pire. Moi, je n'aboie pas, je mords."
Elle tremblait au souvenir de tous ces mots terribles prononcés hier.
"J'ai... J'ai dit hier à Alduis des choses horribles. Je l'ai traité de lâché, d'inutiles. Et j'ai eu du plaisir à lui enfoncer avec ces mots douloureux, comme si j'enfonçais ma dague dans sa poitrine."
Elle garda la têt baissée, véritablement honteuse, et singea que cette fois Sylvère allait s'énerver.
Il allait même la détester.
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre ne pleurait plus. Elle avait écoulé tout ce qu’elle devait écouler, et cela même si elle continuait de trembler. Bien entendu, elle ne savait pas si elle allait mieux. Il n’y avait d’ailleurs rien de mal à ne pas savoir. Il lui sourit pour la rassurer.
Il ne s’était pas attendu à une telle réaction sur cette histoire de curé. Oh, si Cassandre avait su tout ce qu’il avait fait, même elle serait tombée des nues. Parce qu'on n'avait pas idée de quels stratagèmes il avait été capable d’inventer. En tout cas, il était parvenu à illuminer de nouveau son visage et c’était tout ce qui comptait. Il rit de bon cœur en l’écoutant s’exclamer qu’elle voulait aussi. Il déclara d’un air complice :
— Et je voudrais tout les détails, ma petite chipie !
Mais les curés n’étaient pas le plus important, néanmoins, et il fallut bien revenir à plus sérieux. Pour une fois qu’elle se montrait ouverte… Il ne fallait pas perdre cette occasion d’en apprendre plus sur ce qui se passait sous sa petite caboche de tête de mule. Parler de ses problèmes à un adulte compétent serait certainement une solution. Il avait pensé à Eldred - et cela malgré son influence limitée par son statut d’esclave -, parce qu’il ne voyait guère quelqu’un d’autre qui pourrait remplir les critères. Mais Cassandre semblait penser à quelqu’un d’autre et c’était parfait ! C’était précisément ce qu’il voulait : il pouvait lui donner des méthodes, mais c’était à elle de trouver les solutions et de les appliquer.
Depuis qu’il l’a connaissait, il ne l’avait jamais vu s’absenter dans ses pensées de cette manière. Enfin, si, juste une fois. Lors de cette rencontre avec Irène dans la forêt, quand elle était venue faire le transfert des impôts avec les intérêts. Il avait chanté, cette fois-ci, pour la ramener. Et cela avait fonctionné. Pourquoi pas cette fois-ci ?
Avec toute la patience du monde, il la lui murmura, six fois, jusqu’à ce que la comptine fasse le chemin jusqu’à sa part de conscient. Elle revint dans le présent, et il l’accueillit avec un sourire encourageant - mais rassuré tout de même. Cette situation restait inquiétante. Que se passait-il dans sa tête ? Il aurait tout donné pour le savoir et pouvoir l’aider. Mais pour cela, elle devait accepter de lui faire confiance et de lui confier ce qui la hantait de cette manière. Ce qu’elle se résolut à faire.
Il l’écouta attentivement, sans rien montrer des émotions qui se bousculaient en lui. Quand elle eut terminé d’énumérer tout ce que cet Alduis lui avait dit, il prit enfin la parole :
— Il faut du courage pour vivre, c’est vrai, ce n’est pas facile tous les jours. Certes, on achève les animaux, mais tu ne peux pas appliquer cette logique là aux hommes. Tu sais pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas des chevaux. Ni des chiens d’ailleurs. Aucun animal n’est mauvais, et aucun ne mérite de mourir. C’est nous qui fixons des règles, pour définir ce qui est bien ou mal, mais regarde : selon les pays, selon les familles, ces règles changent. Tous les chiens ont le droit de vivre comme les autres, et aucun n’est inutile. Quant au meilleur moyen de se sentir vivant, Cassandre, c’est encore de vivre. Tout simplement.
Mais quelque chose semblait encore l’embêtait. Il la laissa s’en ouvrir.
— J’ai… j’ai dit hier à Alduis des choses horribles. Je l’ai traité de lâche, d’inutile.
Sylvère ne dit rien pendant un long moment. Il l’observa, quelques secondes, dans un silence lourd. Puis finalement, il se râcla la gorge pour prendre la parole :
— Tu vois quand je te répète que les mots ont un pouvoir et que tu ne peux pas les utiliser en toute impunité. Tu as compris maintenant, de quoi je parle ?
De nouveau, il se tut. Il ne lui en voulait pas, il n’était pas vraiment en colère non plus, parce que chacun faisait des erreurs et chacun devait les apprendre. Mais il n’était pas fier non plus, et il n’allait pas la féliciter ou l’encourager pour cela. Elle devait sentir le poids de ses actions et les assumer. Elle était peut-être encore une enfant, mais elle avait treize ans. Et ce n’était pas une raison pour être cruelle. Finalement, il soupira et la prit de nouveau contre lui.
— Regarde-toi. Est-ce que lui dire ces choses-là t’a soulagée ? Qu’est-ce que tu as gagné, à t’amuser à le couler ? Je n’en ai pas l’impression à te regarder maintenant, tu as surtout l’air piteux. Alors tu vois, c’est inutile d’attaquer les autres. Tu leur fais mal. Et en plus de cela, tu te blesses toi aussi. Je ne connais pas cet Alduis, Cassandre, mais ce que j’entends, dans ce que tu me dis, c’est que c’est surtout un homme désespéré. Et je crois qu’il n’a pas besoin de toi pour s’enfoncer dans ses ténèbres.
Il ne s’était pas attendu à une telle réaction sur cette histoire de curé. Oh, si Cassandre avait su tout ce qu’il avait fait, même elle serait tombée des nues. Parce qu'on n'avait pas idée de quels stratagèmes il avait été capable d’inventer. En tout cas, il était parvenu à illuminer de nouveau son visage et c’était tout ce qui comptait. Il rit de bon cœur en l’écoutant s’exclamer qu’elle voulait aussi. Il déclara d’un air complice :
— Et je voudrais tout les détails, ma petite chipie !
Mais les curés n’étaient pas le plus important, néanmoins, et il fallut bien revenir à plus sérieux. Pour une fois qu’elle se montrait ouverte… Il ne fallait pas perdre cette occasion d’en apprendre plus sur ce qui se passait sous sa petite caboche de tête de mule. Parler de ses problèmes à un adulte compétent serait certainement une solution. Il avait pensé à Eldred - et cela malgré son influence limitée par son statut d’esclave -, parce qu’il ne voyait guère quelqu’un d’autre qui pourrait remplir les critères. Mais Cassandre semblait penser à quelqu’un d’autre et c’était parfait ! C’était précisément ce qu’il voulait : il pouvait lui donner des méthodes, mais c’était à elle de trouver les solutions et de les appliquer.
Depuis qu’il l’a connaissait, il ne l’avait jamais vu s’absenter dans ses pensées de cette manière. Enfin, si, juste une fois. Lors de cette rencontre avec Irène dans la forêt, quand elle était venue faire le transfert des impôts avec les intérêts. Il avait chanté, cette fois-ci, pour la ramener. Et cela avait fonctionné. Pourquoi pas cette fois-ci ?
Avec toute la patience du monde, il la lui murmura, six fois, jusqu’à ce que la comptine fasse le chemin jusqu’à sa part de conscient. Elle revint dans le présent, et il l’accueillit avec un sourire encourageant - mais rassuré tout de même. Cette situation restait inquiétante. Que se passait-il dans sa tête ? Il aurait tout donné pour le savoir et pouvoir l’aider. Mais pour cela, elle devait accepter de lui faire confiance et de lui confier ce qui la hantait de cette manière. Ce qu’elle se résolut à faire.
Il l’écouta attentivement, sans rien montrer des émotions qui se bousculaient en lui. Quand elle eut terminé d’énumérer tout ce que cet Alduis lui avait dit, il prit enfin la parole :
— Il faut du courage pour vivre, c’est vrai, ce n’est pas facile tous les jours. Certes, on achève les animaux, mais tu ne peux pas appliquer cette logique là aux hommes. Tu sais pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas des chevaux. Ni des chiens d’ailleurs. Aucun animal n’est mauvais, et aucun ne mérite de mourir. C’est nous qui fixons des règles, pour définir ce qui est bien ou mal, mais regarde : selon les pays, selon les familles, ces règles changent. Tous les chiens ont le droit de vivre comme les autres, et aucun n’est inutile. Quant au meilleur moyen de se sentir vivant, Cassandre, c’est encore de vivre. Tout simplement.
Mais quelque chose semblait encore l’embêtait. Il la laissa s’en ouvrir.
— J’ai… j’ai dit hier à Alduis des choses horribles. Je l’ai traité de lâche, d’inutile.
Sylvère ne dit rien pendant un long moment. Il l’observa, quelques secondes, dans un silence lourd. Puis finalement, il se râcla la gorge pour prendre la parole :
— Tu vois quand je te répète que les mots ont un pouvoir et que tu ne peux pas les utiliser en toute impunité. Tu as compris maintenant, de quoi je parle ?
De nouveau, il se tut. Il ne lui en voulait pas, il n’était pas vraiment en colère non plus, parce que chacun faisait des erreurs et chacun devait les apprendre. Mais il n’était pas fier non plus, et il n’allait pas la féliciter ou l’encourager pour cela. Elle devait sentir le poids de ses actions et les assumer. Elle était peut-être encore une enfant, mais elle avait treize ans. Et ce n’était pas une raison pour être cruelle. Finalement, il soupira et la prit de nouveau contre lui.
— Regarde-toi. Est-ce que lui dire ces choses-là t’a soulagée ? Qu’est-ce que tu as gagné, à t’amuser à le couler ? Je n’en ai pas l’impression à te regarder maintenant, tu as surtout l’air piteux. Alors tu vois, c’est inutile d’attaquer les autres. Tu leur fais mal. Et en plus de cela, tu te blesses toi aussi. Je ne connais pas cet Alduis, Cassandre, mais ce que j’entends, dans ce que tu me dis, c’est que c’est surtout un homme désespéré. Et je crois qu’il n’a pas besoin de toi pour s’enfoncer dans ses ténèbres.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
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Bonus Dé : 5
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Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre revenait peu à peu de ces ténèbres qui l'avait une nouvelle fois enveloppé, cette fois plus profondément que d'habitude même. Elle posa instinctivement la main sur celle de Sylvère, pour s'assurer que son grand frère soit bien là, pour garder ce lien vers la lumière et ne pas sombrer encore. Elle murmura avec honte toutes ces paroles que Alduis avait pu lui dire et entendait Sylvère essayait de raisonner dessus. De lui démontrer le contraire.
"Pourtant, Ys, on les tue les animaux. Et souvent, sans grand respect. Souviens-toi de ce que cet idiot de Monthoux peut leur faire. Et il n'est pas le seul. Et dans mon village natal, on les tuait aussi. Chaque saison, on élève des bêtes pour les tuer à l'automne. Et on les tue aussi si elles tombent malades ou se blessent. Si un bœuf qui sert à pousser la charrue se brise une patte, on perd pas du temps à le soigner, c'est pas rentable de le nourrir à se reposer. On préfère le tuer et racheter une autre bête."
Finalement, les esclaves étaient quand même mieux traités dans ce pays. Lors de sa maladie de l'hiver dernier, ses anciens maîtres ne l'avaient pas tuée. Ils l'avaient laissé se reposer jusqu'au moment qu'elle puisse reprendre le service. Pourtant, cela a dû une rude pagaille pour gérer le ménage et le service en salle sans sa présence.
"Et on tue les chiens qui mordent... Quand je jouais sur la place de mon village, une fois un chien est venu mordre un enfant qui jouait avec moi. Un homme est venu le maitriser, puis un autre l'a tué d'un coup de bâton. Il a dit que les mauvaises bêtes ne méritaient pas de vivre."
Cassandre songea à toutes ces choses affreuses qu'elle avait dites hier à Alduis. A sa méchanceté. A ce désir palpable de le blesser. Elle l'avait attaqué par plaisir, comme ce chien qui était sauté au bras de cet enfant qui jouait autrefois à la marelle avec elle. Alors, elle ne méritait, elle aussi, qu'on la tue pour ça ?
Elle se sentait honteuse à rapporter la scène à Sylvère, redoutant de perdre son affection, de le voir se mettre pour la première en colère. A sa surprise, il resta certes immobile mais ne semblait ni fâché ni déçu. Que se passait-il dans sa tête ? Comment la jugeait-elle ? Elle tressaillit quand il l'entoura de ses bras et éprouva un malaise de plus en plus croissant. Elle se sentait tellement indigne de lui.
"Sur le moment, je me suis sentie puissante. Je pensais avoir pris ma revanche pour ce moment où il m'a surpris, quand je l'ai vu embrasser Alexandre, quand il m'a coincé contre le mur, son couteau de la gorge. J'avais... de la haine pour lui. Du mépris. Je pensais avoir réussi à me venger de lui. De lui avoir payé. mais maintenant... Maintenant je me sens encore plus mal, je crois."
Elle songea à Alduis, qui devait en plus être déjà être mal, séparé de son amant enfermé à la prévôté, qui risquait peut-être le bûcher.
"En plus, je venais là-bas pour m'assurer qu'il allait bien. Alexandre a été arrêté hier. pour sodomie. Je pensais que Alduis risquait de faire une bêtise. Je voulais m'assurer qu'il aille bien, pour rembourser ma dette à Alexandre. Mais... mais quand j'ai vu Alduis... il s'est passé autre chose."
Il y avait eu également Coldris entre ces deux moments mais Cassandre ne comptait pas révéler à Sylvère le pacte passé entre eux. Elle le chassa et songea à nouveau à Alduis, à toutes ces phrases cruelles.
"Je... je vais retourner le voir. M'excuser. Et... Je lui dirai dev me farpper. De me frapper pour chaque mauvaise phrase que j'ai pu lui dire."
"Pourtant, Ys, on les tue les animaux. Et souvent, sans grand respect. Souviens-toi de ce que cet idiot de Monthoux peut leur faire. Et il n'est pas le seul. Et dans mon village natal, on les tuait aussi. Chaque saison, on élève des bêtes pour les tuer à l'automne. Et on les tue aussi si elles tombent malades ou se blessent. Si un bœuf qui sert à pousser la charrue se brise une patte, on perd pas du temps à le soigner, c'est pas rentable de le nourrir à se reposer. On préfère le tuer et racheter une autre bête."
Finalement, les esclaves étaient quand même mieux traités dans ce pays. Lors de sa maladie de l'hiver dernier, ses anciens maîtres ne l'avaient pas tuée. Ils l'avaient laissé se reposer jusqu'au moment qu'elle puisse reprendre le service. Pourtant, cela a dû une rude pagaille pour gérer le ménage et le service en salle sans sa présence.
"Et on tue les chiens qui mordent... Quand je jouais sur la place de mon village, une fois un chien est venu mordre un enfant qui jouait avec moi. Un homme est venu le maitriser, puis un autre l'a tué d'un coup de bâton. Il a dit que les mauvaises bêtes ne méritaient pas de vivre."
Cassandre songea à toutes ces choses affreuses qu'elle avait dites hier à Alduis. A sa méchanceté. A ce désir palpable de le blesser. Elle l'avait attaqué par plaisir, comme ce chien qui était sauté au bras de cet enfant qui jouait autrefois à la marelle avec elle. Alors, elle ne méritait, elle aussi, qu'on la tue pour ça ?
Elle se sentait honteuse à rapporter la scène à Sylvère, redoutant de perdre son affection, de le voir se mettre pour la première en colère. A sa surprise, il resta certes immobile mais ne semblait ni fâché ni déçu. Que se passait-il dans sa tête ? Comment la jugeait-elle ? Elle tressaillit quand il l'entoura de ses bras et éprouva un malaise de plus en plus croissant. Elle se sentait tellement indigne de lui.
"Sur le moment, je me suis sentie puissante. Je pensais avoir pris ma revanche pour ce moment où il m'a surpris, quand je l'ai vu embrasser Alexandre, quand il m'a coincé contre le mur, son couteau de la gorge. J'avais... de la haine pour lui. Du mépris. Je pensais avoir réussi à me venger de lui. De lui avoir payé. mais maintenant... Maintenant je me sens encore plus mal, je crois."
Elle songea à Alduis, qui devait en plus être déjà être mal, séparé de son amant enfermé à la prévôté, qui risquait peut-être le bûcher.
"En plus, je venais là-bas pour m'assurer qu'il allait bien. Alexandre a été arrêté hier. pour sodomie. Je pensais que Alduis risquait de faire une bêtise. Je voulais m'assurer qu'il aille bien, pour rembourser ma dette à Alexandre. Mais... mais quand j'ai vu Alduis... il s'est passé autre chose."
Il y avait eu également Coldris entre ces deux moments mais Cassandre ne comptait pas révéler à Sylvère le pacte passé entre eux. Elle le chassa et songea à nouveau à Alduis, à toutes ces phrases cruelles.
"Je... je vais retourner le voir. M'excuser. Et... Je lui dirai dev me farpper. De me frapper pour chaque mauvaise phrase que j'ai pu lui dire."
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre l’écoutait. Mais il sentait bien sa réserve sur ses propos. Il la comprenait. Ce n’était pas facile, de voir le bon côté des choses. Il fallait apprendre. Comme toute chose. Il fallait s’entraîner sans cesse et parfois tomber. Il sourit doucement.
Il revit les animaux empaillés dans la demeure de Monthoux. Il fit la grimace et hocha la tête. Il repoussa les pauvres bêtes de son esprit pour répondre :
— Oui, on tue les animaux, Cassy. Tu as raison. Mais ce n’est pas parce qu’on le fait que c’est bien, tu sais ? Regarde, l’esclavage existe, n’est-ce pas ? Et ce n’est pas bien pourtant, ma princesse. Il faut que tu gardes un esprit critique. Il faut toujours que tu te poses la question, pour savoir si c’est juste ou non. Ne t’arrêtes pas à ce que te disent les gens. Fais marcher ta jolie petite tête.
Et il lui tapota sur le nez.
— Quant aux bêtes tuées à l’automne… il faut bien manger. C’est naturel. Mais il ne faut pas en tuer davantage que ce dont on a besoin. C’est une question d’équilibre.
Pour ce qui était de la rentabilité. Il haussa les épaules. Il ne pouvait pas changer le monde à lui tout seul, il le savait. Mais c’était à son tour de raisonner, maintenant :
— À toi de me dire, Cassandre. Selon toi, c’est juste de tuer un boeuf qui n’est plus utile ?
Il fit une nouvelle pause, avant d’ajouter :
— Cassandre, tu n’es pas une chienne. Et tu peux décider de ne plus mordre. C’est ton choix, c’est ta volonté. Tu es libre de choisir, tu comprends ?
Elle pouvait faire demi-tour. Elle pouvait revenir dans la lumière. Il la prit dans ses bras, la sentit tressaillir et murmura :
— J’ai confiance en toi, ma princesse. Tu peux le faire.
Il l’écouta silencieusement, comme à chaque fois. La laissa finir sans la couper. Un bref instant, il fronça les sourcils. Mais pourquoi était-elle allée espionner ? Que voulait-elle faire ? Il ne fit pas de commentaire. Il acquiesça. Elle se sentait mal, maintenant. Mais qui ne l’aurait pas été, avec un tant soit peu de coeur ?
— Alexandre a été arrêté hier. Pour sodomie.
Cette fois-ci, il ne résista pas à la tentation. Il écarquilla les yeux et la coupa :
— Attends ! Quoi ? Alexandre a été … arrêté ?
Il marqua quelques secondes d’arrêt et hocha la tête, en avalant sa salive, pour se reprendre. Et lui faire signe de continuer.
S’excuser, demander pardon. Oui. Mais pour le reste !
— Mais enfin Cassandre ! Tu ne peux pas dire cela, enfin ! Bien sûr que non ! Te frapper ne changera rien à ce que tu lui as dit. Ça ne servira à rien, sinon à enclencher de nouveau le cycle de vengeance. Il y a tellement d’autres manières de faire. Je ne sais pas moi, tu n’as qu’à le serrer dans tes bras, quelque chose ! Mais certainement pas lui dire des choses pareilles !
Il revit les animaux empaillés dans la demeure de Monthoux. Il fit la grimace et hocha la tête. Il repoussa les pauvres bêtes de son esprit pour répondre :
— Oui, on tue les animaux, Cassy. Tu as raison. Mais ce n’est pas parce qu’on le fait que c’est bien, tu sais ? Regarde, l’esclavage existe, n’est-ce pas ? Et ce n’est pas bien pourtant, ma princesse. Il faut que tu gardes un esprit critique. Il faut toujours que tu te poses la question, pour savoir si c’est juste ou non. Ne t’arrêtes pas à ce que te disent les gens. Fais marcher ta jolie petite tête.
Et il lui tapota sur le nez.
— Quant aux bêtes tuées à l’automne… il faut bien manger. C’est naturel. Mais il ne faut pas en tuer davantage que ce dont on a besoin. C’est une question d’équilibre.
Pour ce qui était de la rentabilité. Il haussa les épaules. Il ne pouvait pas changer le monde à lui tout seul, il le savait. Mais c’était à son tour de raisonner, maintenant :
— À toi de me dire, Cassandre. Selon toi, c’est juste de tuer un boeuf qui n’est plus utile ?
Il fit une nouvelle pause, avant d’ajouter :
— Cassandre, tu n’es pas une chienne. Et tu peux décider de ne plus mordre. C’est ton choix, c’est ta volonté. Tu es libre de choisir, tu comprends ?
Elle pouvait faire demi-tour. Elle pouvait revenir dans la lumière. Il la prit dans ses bras, la sentit tressaillir et murmura :
— J’ai confiance en toi, ma princesse. Tu peux le faire.
Il l’écouta silencieusement, comme à chaque fois. La laissa finir sans la couper. Un bref instant, il fronça les sourcils. Mais pourquoi était-elle allée espionner ? Que voulait-elle faire ? Il ne fit pas de commentaire. Il acquiesça. Elle se sentait mal, maintenant. Mais qui ne l’aurait pas été, avec un tant soit peu de coeur ?
— Alexandre a été arrêté hier. Pour sodomie.
Cette fois-ci, il ne résista pas à la tentation. Il écarquilla les yeux et la coupa :
— Attends ! Quoi ? Alexandre a été … arrêté ?
Il marqua quelques secondes d’arrêt et hocha la tête, en avalant sa salive, pour se reprendre. Et lui faire signe de continuer.
S’excuser, demander pardon. Oui. Mais pour le reste !
— Mais enfin Cassandre ! Tu ne peux pas dire cela, enfin ! Bien sûr que non ! Te frapper ne changera rien à ce que tu lui as dit. Ça ne servira à rien, sinon à enclencher de nouveau le cycle de vengeance. Il y a tellement d’autres manières de faire. Je ne sais pas moi, tu n’as qu’à le serrer dans tes bras, quelque chose ! Mais certainement pas lui dire des choses pareilles !
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
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Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre se sentait perdue avec toute ces notions et elle n'arrivait plus à réaliser la différence entres les animaux et les êtres humains. Elle releva la tête quand Sylvère rappela la pratique de l'esclavage et écarquilla les yeux. Instinctivement, sa main se posa sur l'épaule droite. Sur sa marque. Sur sa maudite marque. Elle avait déjà eu envie de la griffer, jusqu'au sang, dans l'espoir de la supprimer. ses ongles n'auraient rien fait. Peut-être, avec sa dague ? Mais ce serait dangereux. Elle risquerait de perdre trop de sang et de périr stupidement.
Mais, au moins, elle mourrait libre, en s'ayant révolté contre ce pays qui avait osé la marquer comme un animal. Si elle avait un jour réellement cette envie, elle pourrait le faire sur la place publique, ou sur le parvis d'une église, au sortir d'une messe qui aurait rassemblé beaucoup de monde. Histoire de les coquer tous, de leur montrer ce que ça faisait une esclave qui avait perdu tout espoir. Ce serait une mort plus glorieuse encore que d'être simplement pendue.
"L'esclavage.. L'esclavage est mal. Réduire un homme ou une femme comme esclave, c'est le traiter comme un animal. Mais les enclaves, on les soigne, contrairement aux animaux. Même quand ils sont blessés."
Elle songea à ces animaux tués chaque automne pour nourrir les familles de paysans, mais surtout pour fournir les marchés des villes.
"Mais pour se nourrir, il y a aussi les soupes. avec des tas de légumes. Ou même manger des légumes. Ou du pain. Ou des fruits et baies. Pourquoi on devrait manger des animaux s'ils sont comme nous ?"
La fillette songea aux restes de poulet dont ils s'étaient nourris hier soir. Elle l'avait beaucoup aimé. Pourtant, ce poulet, il avait eu une vie. Il n'aurait sans doute pas aimé finir dans une assiette. Elle, en tous les cas, elle n'éprouvait pas la moindre envie de finir dans l'assiette de quelqu'un.
"Je... Je ne veux plus manger de viande."
Son esprit songeait aux boucheries qui exposaient les carcasses des bœufs ou des moutons, suspendus à des crochets, et se représentait des hommes et des femmes à leur place. Ce n'était pas juste. Pourquoi laissait-on faire cela ? Si les animaux et les êtres humains étaient pareils, ce n'était pas correct de consommer leur viande.
"Si on doit respecter la vie d'un être humain, si les animaux et les humains sont pareils, alors on peut pas les tuer. même s'ils sont malades ou blessé. C'st... c'est comme si on décidait de tuer Hyriel parce qu'il était infirme. Ou de tuer Alexandre."
Alexandre...
Alexandre, qui venait d'être arrêté la veille, qui risquait d'être brûlé, comme un cochon, pour le simple fait d'aimer un homme. Lui et Alduis n'avaient pas le droit de s'aimer. Exactement comme Sylvère et Kalisha.
Quel stupide pays !
Son cœur se serrait dans sa poitrine d'imaginer le petit infirme dans une cellule sinistre, probablement terrifié par les accusations et les sanctions qui planaient au-dessus de as tête. Elle ne l'appréciait pas. mais il ne méritait pas de mourir. Et pas comme ça. Cassandre finit par révéler cette information à Sylvère, en rapportant la scène terrible avec Alduis, et s'étonnant en constatant que son grand frère se figeait. Il paraissait livide.
"Ys... tu vas bien ? "
Il semblait particulièrement touché. Comme si Alexandre avait un lien avec lui.
"Tu... tu connais Alexandre, toi ? Mais... Attends, c'est lui qui t'a dénoncé Tu peux pas l'avoir rencontré !"
Cassandre l'observa, ne comprenant décidément pas ce qui arrivait à Sylvère. Elle eut peu après cette idée de s'excuser auprès d'Alduis et cette position. A cela, Sylvère s'offusqua aussitôt. elle eut un éclat de rire de s'imaginer faire un câlin au jeune noble.
"Alduis ? Le prendre dans mes bras ? Non, mais, ça... Le jour où ça arrive, je veux bien me raser la tête ! Mais y a autant de chances que ça arrive qu'Alexandre puisse traverser le marché sans ses béquilles !"
Mais, au moins, elle mourrait libre, en s'ayant révolté contre ce pays qui avait osé la marquer comme un animal. Si elle avait un jour réellement cette envie, elle pourrait le faire sur la place publique, ou sur le parvis d'une église, au sortir d'une messe qui aurait rassemblé beaucoup de monde. Histoire de les coquer tous, de leur montrer ce que ça faisait une esclave qui avait perdu tout espoir. Ce serait une mort plus glorieuse encore que d'être simplement pendue.
"L'esclavage.. L'esclavage est mal. Réduire un homme ou une femme comme esclave, c'est le traiter comme un animal. Mais les enclaves, on les soigne, contrairement aux animaux. Même quand ils sont blessés."
Elle songea à ces animaux tués chaque automne pour nourrir les familles de paysans, mais surtout pour fournir les marchés des villes.
"Mais pour se nourrir, il y a aussi les soupes. avec des tas de légumes. Ou même manger des légumes. Ou du pain. Ou des fruits et baies. Pourquoi on devrait manger des animaux s'ils sont comme nous ?"
La fillette songea aux restes de poulet dont ils s'étaient nourris hier soir. Elle l'avait beaucoup aimé. Pourtant, ce poulet, il avait eu une vie. Il n'aurait sans doute pas aimé finir dans une assiette. Elle, en tous les cas, elle n'éprouvait pas la moindre envie de finir dans l'assiette de quelqu'un.
"Je... Je ne veux plus manger de viande."
Son esprit songeait aux boucheries qui exposaient les carcasses des bœufs ou des moutons, suspendus à des crochets, et se représentait des hommes et des femmes à leur place. Ce n'était pas juste. Pourquoi laissait-on faire cela ? Si les animaux et les êtres humains étaient pareils, ce n'était pas correct de consommer leur viande.
"Si on doit respecter la vie d'un être humain, si les animaux et les humains sont pareils, alors on peut pas les tuer. même s'ils sont malades ou blessé. C'st... c'est comme si on décidait de tuer Hyriel parce qu'il était infirme. Ou de tuer Alexandre."
Alexandre...
Alexandre, qui venait d'être arrêté la veille, qui risquait d'être brûlé, comme un cochon, pour le simple fait d'aimer un homme. Lui et Alduis n'avaient pas le droit de s'aimer. Exactement comme Sylvère et Kalisha.
Quel stupide pays !
Son cœur se serrait dans sa poitrine d'imaginer le petit infirme dans une cellule sinistre, probablement terrifié par les accusations et les sanctions qui planaient au-dessus de as tête. Elle ne l'appréciait pas. mais il ne méritait pas de mourir. Et pas comme ça. Cassandre finit par révéler cette information à Sylvère, en rapportant la scène terrible avec Alduis, et s'étonnant en constatant que son grand frère se figeait. Il paraissait livide.
"Ys... tu vas bien ? "
Il semblait particulièrement touché. Comme si Alexandre avait un lien avec lui.
"Tu... tu connais Alexandre, toi ? Mais... Attends, c'est lui qui t'a dénoncé Tu peux pas l'avoir rencontré !"
Cassandre l'observa, ne comprenant décidément pas ce qui arrivait à Sylvère. Elle eut peu après cette idée de s'excuser auprès d'Alduis et cette position. A cela, Sylvère s'offusqua aussitôt. elle eut un éclat de rire de s'imaginer faire un câlin au jeune noble.
"Alduis ? Le prendre dans mes bras ? Non, mais, ça... Le jour où ça arrive, je veux bien me raser la tête ! Mais y a autant de chances que ça arrive qu'Alexandre puisse traverser le marché sans ses béquilles !"
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Sylvère l’écoutait parler. C’était à son tour de raisonner, maintenant. Parfois, il hochait la tête pour confirmer ce qu’elle disait, de ce geste qui affirmait : je suis d’accord. La suite le surprit néanmoins.
— Je … je ne veux plus manger de viande.
Une seconde, il la regarda, étonné. Mais elle semblait sûre d’elle. Il réfléchit quelques instants puis déclara - sans le moindre jugement, ni dans son attitude, ni dans sa voix :
— Très bien, tu as le droit. C’est ton choix. Et personne ne peut t’en empêcher, puisque c’est ta volonté. Mais alors, tu dois aussi respecter les choix des autres, ceux qui veulent encore en manger. Parce qu’ils ont le droit aussi.
Il sourit tandis qu’elle poursuivait son explication. Jusqu’à évoquer Alexandre. Qui avait été arrêté. Vraiment ? Une fois n’est pas coutume, il n’avait pu s’empêcher d’intervenir pour lui en demander davantage.
— Ys… tu vas bien ?
Il hocha la tête vivement pour répondre :
— Oui, ne t’inquiète pas, c’est bon.
Sa surprise l’amusa néanmoins. Ah ça. Personne ne comprenait vraiment, qu’il puisse être ami avec celui qui l’avait dénoncé. À force, c’était amusant. Cassandre était loin d’être la première, Thierry et Kalisha l’avait précédée, et ce ne serait pas la dernière. Mais il expliquerait ses choix autant de fois que nécessaire.
— C’est mon ami, répondit-il. Je n’ai pas le droit d’être ami avec lui ?
Mais il la taquinait puisque sa question, au fond, était légitime.
— Si tu veux tout savoir, j’ai joué avec lui, quand j’étais enfant. C’est même avec lui que j’ai enfumé le curé, tu vois ! Et après ça, comme il n’avait plus le droit de le voir, j’allais jusque chez lui la nuit pour lui apporter du dessert. On a parlé, depuis qu’il m’a dénoncé, ne t’inquiète pas.
Il fit une pause.
— Et puis… mets toi à sa place. Si tu pensais avoir affaire à un violeur et à un meurtrier, comme disent les rumeurs… Tu n’aurais pas fait comme lui ?
Qui n’aurait pas cru, même, être en train de faire une bonne action ? Lui le premier !
Cassandre éclata de rire à l’idée de serrer dans ses bras cet Alduis. Sylvère haussa des épaules nonchalamment.
— Mais j’en sais rien, moi, si tu ne veux pas le serrer dans ses bras, alors fais autre chose ! Tu sais, rien, strictement rien, n’est impossible, petite princesse. J’ai déjà vu Alexandre monter dans un arbre sans ses béquilles, tu sais, alors pourquoi pas traverser le marché ? Je suis sûr qu’il en serait capable.
Et il lui tira la langue. En tout cas, elle avait l’air d’aller mieux, désormais. Bien mieux, même.
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
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Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre réfléchissait à ces paroles que Sylvère venait de lui dire et sa réflexion demeurait claire et ferme. Si les êtres humains et animaux étaient pareils, que ni l'un ni l'autre ne devaient être tués, on ne pouvait manger un animal. Elle se sentait mal en songeant à toute cette viande qu'elle avait pu consommer depuis que la fillette vivait chez Dame Irène. Ils avaient de quoi acheter des légumes, du pain, des pâtisseries même parfois.. Ils pouvaient parfaitement se passer de viande.
Sylvère ne critiquait pas son choix et le respectait. Il lui rappelait cependant de ne pas forcer les gens dans les habitudes.
"Oui... Mais je peux quand même expliquer ? Si on essaie pas de leur parler, de leur dire que toute cette viande, qui est délicieuse dans une assiette, c'était un animal, qui vivait comme eux, qui a eu une famille, une mère qui l'a porté et mis au monde, ils ne sauront jamais. Je pourrais déjà le dire à Grâce, pour qu'elle comprenne elle aussi, avant qu'elle prenne des habitudes. Et puis... Et puis, je pourrais en discuter avec les clients, devant les boucheries !"
Son esprit s'imprégna à nouveau de ces carcasses affreuses, qu'elle remarquait auparavant à peine, suspendues derrière le boucher. Elles n'avaient plus rien d'un animal. Pourtant, quelques jours plus tôt, c'était une vache ou un cochon. Une gentille vache qui paissait dans une pâture, à l'ombre d'un arbre, qui avait donné naissance à plusieurs veaux, qui seraient eux engraissés jusqu'au moment où leur propriétaire les jugerait assez gras pour les abattre et les vendre. Cassandre en avait la nausée. Petite, elle avait souvent assisté à ces spectacles, sans les comprendre. Pourtant, c'était mal. Même les esclaves étaient finalement bien mieux traités que les animaux.
"Les gens qui mangent de la viande, car ils n'ont que ça, je comprends. Comme toi. Ou Simon qui braconnait pour faire vivre les enfants des rues. Ou des pères pour compléter le peu qu'ils ont à donner à leur famille. Et puis, les familles pauvres ou modestes, ils en consomment bien peu. La viande, en plus, ça coût cher. Mais le nobles et bourgeois, eux, ils mangent sas arrêt. Quand tu penses à Monthoux... J'ai vu les cuisines ou la salle à manger. Ils arrêtent pas de manger des tonnes de viande ! Tu imagines tous ces animaux qui ont été tuées pour satisfaire ce porc ?"
Le souvenir des poulardes fumantes accommodées de sauces, revenait à ses narines et elle se sentait à présent par ces odeurs qui lui avaient pourtant donné faim à l'époque.
"Non seulement il est méchant avec grande sœur, mais en plus il est méchant avec les animaux !"
Peu après, la conversation changea pour discuter de l'arrestation d'Alexandre. Sylvère semblait véritablement choqué et il expliqua que celui-ci serait son ami. Après une taquinerie, il conta que tous deux avaient autrefois joué quand ils étaient enfants. Cassandre n'arrivait pas à s'imaginer un Alexandre enfant, comme beaucoup d'autres d'adultes qu'elle connaissait. Hyriel, Louise, Eldred, Irène, l'oncle Matthieu... Tous ces gens lui semblaient avoir été des adultes depuis toujours. Les imaginer enfants, cela lui ferait quelque chose de bizarre. En revanche, Sylvère, elle n'avait aucun mal, mais Sylvère, même adulte, il restait un enfant.
"Alexandre... Alexandre a enfumé un curé ? avec toi ? Mais... mais il ne veut jamais rien faire de mal !"
Cassandre avait décidément beaucoup du mal à s'imaginer un adulte enfant, capable de faire des bêtises. Sylvère lui demanda ensuite de se mette à la place de l'esclave infirme, s'i elle n'avait su que les rumeurs qui couraient sur Sylvère comme quoi celui-ci serait un violeur et un meurtrier. Elle se rappelait de toutes ces histoires, avec lesquelles, les enfants s'amusaient dans les rues. Avant de connaître son grand frère, elle se méfiait puis, puis le dédaignait. Puis, ils s'étaient compris en discutant ensemble.
"Je..."
Elle se mordit les lèvres. Elle détestais ce qu'elle allait devoir dire.
"J'avais tort. Je croyais qu'Alexandre était un garçon agaçant, qui ne comprenait rien à rien. Il avait seulement un point de vue différent du mien. Il ne savait pas ce que moi je savais. Et... Et il peut être être courageux et gentil. Trop gentil pour que je puisse l'apprécier tout de suite. Quand j'ai quitté le Lupanar, quand j'essayais de trouver ma place chez Irène, il était... gentil. Mais je ne comprenais pas cette gentillesse. Je pensais que la gentillesse était une faiblesse. Je pensais..."
Elle baissa la tête, sincèrement honteuse pour toutes ces farces qu'elle s'était permise de faire à Alexandre. Pas pour avoir été prise, Cette fois. Non, car elle avait finalement compris s'être très mal comportée.
"J'ai eu tort. J'ai été méchante. Très méchante."
Comme elle avait été atrocement méchante avec Alduis la veille.
"Je ne suis qu'une méchante petite fille. Cruelle."
Cassandre releva la tête quand Sylvère énonça légèrement que rien ne pouvait être impossible, même un Alexandre qui traverserait le marché sans ses béquilles.
"Je doute quand même que tout soit possible, Ys. Alexandre s'épuise déjà à monter un escalier. Alors marcher plusieurs kilomètres, avec al foule à éviter, en plus... Si t'es son ami, Ys, tu devrais le ménager !"
Sylvère ne critiquait pas son choix et le respectait. Il lui rappelait cependant de ne pas forcer les gens dans les habitudes.
"Oui... Mais je peux quand même expliquer ? Si on essaie pas de leur parler, de leur dire que toute cette viande, qui est délicieuse dans une assiette, c'était un animal, qui vivait comme eux, qui a eu une famille, une mère qui l'a porté et mis au monde, ils ne sauront jamais. Je pourrais déjà le dire à Grâce, pour qu'elle comprenne elle aussi, avant qu'elle prenne des habitudes. Et puis... Et puis, je pourrais en discuter avec les clients, devant les boucheries !"
Son esprit s'imprégna à nouveau de ces carcasses affreuses, qu'elle remarquait auparavant à peine, suspendues derrière le boucher. Elles n'avaient plus rien d'un animal. Pourtant, quelques jours plus tôt, c'était une vache ou un cochon. Une gentille vache qui paissait dans une pâture, à l'ombre d'un arbre, qui avait donné naissance à plusieurs veaux, qui seraient eux engraissés jusqu'au moment où leur propriétaire les jugerait assez gras pour les abattre et les vendre. Cassandre en avait la nausée. Petite, elle avait souvent assisté à ces spectacles, sans les comprendre. Pourtant, c'était mal. Même les esclaves étaient finalement bien mieux traités que les animaux.
"Les gens qui mangent de la viande, car ils n'ont que ça, je comprends. Comme toi. Ou Simon qui braconnait pour faire vivre les enfants des rues. Ou des pères pour compléter le peu qu'ils ont à donner à leur famille. Et puis, les familles pauvres ou modestes, ils en consomment bien peu. La viande, en plus, ça coût cher. Mais le nobles et bourgeois, eux, ils mangent sas arrêt. Quand tu penses à Monthoux... J'ai vu les cuisines ou la salle à manger. Ils arrêtent pas de manger des tonnes de viande ! Tu imagines tous ces animaux qui ont été tuées pour satisfaire ce porc ?"
Le souvenir des poulardes fumantes accommodées de sauces, revenait à ses narines et elle se sentait à présent par ces odeurs qui lui avaient pourtant donné faim à l'époque.
"Non seulement il est méchant avec grande sœur, mais en plus il est méchant avec les animaux !"
Peu après, la conversation changea pour discuter de l'arrestation d'Alexandre. Sylvère semblait véritablement choqué et il expliqua que celui-ci serait son ami. Après une taquinerie, il conta que tous deux avaient autrefois joué quand ils étaient enfants. Cassandre n'arrivait pas à s'imaginer un Alexandre enfant, comme beaucoup d'autres d'adultes qu'elle connaissait. Hyriel, Louise, Eldred, Irène, l'oncle Matthieu... Tous ces gens lui semblaient avoir été des adultes depuis toujours. Les imaginer enfants, cela lui ferait quelque chose de bizarre. En revanche, Sylvère, elle n'avait aucun mal, mais Sylvère, même adulte, il restait un enfant.
"Alexandre... Alexandre a enfumé un curé ? avec toi ? Mais... mais il ne veut jamais rien faire de mal !"
Cassandre avait décidément beaucoup du mal à s'imaginer un adulte enfant, capable de faire des bêtises. Sylvère lui demanda ensuite de se mette à la place de l'esclave infirme, s'i elle n'avait su que les rumeurs qui couraient sur Sylvère comme quoi celui-ci serait un violeur et un meurtrier. Elle se rappelait de toutes ces histoires, avec lesquelles, les enfants s'amusaient dans les rues. Avant de connaître son grand frère, elle se méfiait puis, puis le dédaignait. Puis, ils s'étaient compris en discutant ensemble.
"Je..."
Elle se mordit les lèvres. Elle détestais ce qu'elle allait devoir dire.
"J'avais tort. Je croyais qu'Alexandre était un garçon agaçant, qui ne comprenait rien à rien. Il avait seulement un point de vue différent du mien. Il ne savait pas ce que moi je savais. Et... Et il peut être être courageux et gentil. Trop gentil pour que je puisse l'apprécier tout de suite. Quand j'ai quitté le Lupanar, quand j'essayais de trouver ma place chez Irène, il était... gentil. Mais je ne comprenais pas cette gentillesse. Je pensais que la gentillesse était une faiblesse. Je pensais..."
Elle baissa la tête, sincèrement honteuse pour toutes ces farces qu'elle s'était permise de faire à Alexandre. Pas pour avoir été prise, Cette fois. Non, car elle avait finalement compris s'être très mal comportée.
"J'ai eu tort. J'ai été méchante. Très méchante."
Comme elle avait été atrocement méchante avec Alduis la veille.
"Je ne suis qu'une méchante petite fille. Cruelle."
Cassandre releva la tête quand Sylvère énonça légèrement que rien ne pouvait être impossible, même un Alexandre qui traverserait le marché sans ses béquilles.
"Je doute quand même que tout soit possible, Ys. Alexandre s'épuise déjà à monter un escalier. Alors marcher plusieurs kilomètres, avec al foule à éviter, en plus... Si t'es son ami, Ys, tu devrais le ménager !"
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Ne plus manger de viande. C’était une idée. Il ne s’était pas attendu à provoquer une telle réaction chez la jeune fille, mais au fond, cela avançait dans le bon sens. Il hocha la tête, doucement :
— Expliquer ton point de vue aux gens que tu croises, discuter, oui, tu le peux. Mais te montrer insistante pour les convaincre, non.
Il imagina sa petite princesse forestière devant une boucherie, à discuter avec les acheteurs de l’importance de respecter les animaux, et cela le fit sourire. Il aurait donné cher pour pouvoir regarder cela, ce serait assurément un moment très drôle. D’autant plus quand on connaissait Cassandre et ses opinions arrêtées. Quoi qu’elle semblait évoluer, depuis quelque temps. Dans le bon sens. Il suffisait de l’entendre parler d’Alexandre pour le comprendre. Encore quelques semaines plus tôt - quelques jours même ! - elle ne cessait de répéter qu’il n’était qu’un idiot naïf. Il prenait conscience, désormais, que le jeune infirme n'était rien d’autre qu’une personne qui n’avait pas les mêmes opinions qu’elle… comme il y en avait bien d’autres sur cette terre. Cassandre apprenait lentement la tolérance, et cela lui donnait un large sourire.
— Bien sûr qu’on a enfumé le curé ensemble ! C’était même très drôle ! … et puis, tout enfant fait des bêtises. C’est le propre de l’enfance.
Il passa de nouveau la main dans ses cheveux, en souriant.
— On peut tous se tromper et faire des erreurs. L’important, c’est de s’en rendre compte avant qu’il ne soit trop tard. Désormais, tu peux rattraper les tiennes et te montrer moins méchante. Tu es loin d’être cruelle, crois-moi.
Ce n’était pas si dur que cela, d’ailleurs. Au contraire. Il ajouta avec un hochement de tête :
— Cassandre ? je suis fier de toi.
Il se redressa du rebord du lit, d’un bond dynamique.
— Et si on jouait ? ou Madame la Princesse est trop grande pour regarder les facéties de son idiot de grand frère ?
— Expliquer ton point de vue aux gens que tu croises, discuter, oui, tu le peux. Mais te montrer insistante pour les convaincre, non.
Il imagina sa petite princesse forestière devant une boucherie, à discuter avec les acheteurs de l’importance de respecter les animaux, et cela le fit sourire. Il aurait donné cher pour pouvoir regarder cela, ce serait assurément un moment très drôle. D’autant plus quand on connaissait Cassandre et ses opinions arrêtées. Quoi qu’elle semblait évoluer, depuis quelque temps. Dans le bon sens. Il suffisait de l’entendre parler d’Alexandre pour le comprendre. Encore quelques semaines plus tôt - quelques jours même ! - elle ne cessait de répéter qu’il n’était qu’un idiot naïf. Il prenait conscience, désormais, que le jeune infirme n'était rien d’autre qu’une personne qui n’avait pas les mêmes opinions qu’elle… comme il y en avait bien d’autres sur cette terre. Cassandre apprenait lentement la tolérance, et cela lui donnait un large sourire.
— Bien sûr qu’on a enfumé le curé ensemble ! C’était même très drôle ! … et puis, tout enfant fait des bêtises. C’est le propre de l’enfance.
Il passa de nouveau la main dans ses cheveux, en souriant.
— On peut tous se tromper et faire des erreurs. L’important, c’est de s’en rendre compte avant qu’il ne soit trop tard. Désormais, tu peux rattraper les tiennes et te montrer moins méchante. Tu es loin d’être cruelle, crois-moi.
Ce n’était pas si dur que cela, d’ailleurs. Au contraire. Il ajouta avec un hochement de tête :
— Cassandre ? je suis fier de toi.
Il se redressa du rebord du lit, d’un bond dynamique.
— Et si on jouait ? ou Madame la Princesse est trop grande pour regarder les facéties de son idiot de grand frère ?
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Jeux forestiers.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alduis de Fromart / Victor Millard
Messages : 526
Date d'inscription : 17/03/2020
Localisation : Dans la forêt d'Aiguemorte
Re: [19 Décembre 1597] De l'ombre à la lumière
Cassandre opina légèrement de la tête à ce que son grand frère ajoutait. Comment pourrait-il faire pour persuader les gens du bien-fondé de ses dires ? Ils étaient déjà si entêtés sur la pratique de l'esclavage... Mais tout le monde aimait les animaux. En leur rappelant la forme première de la viande, elle pourrait sûrement les raisonner. D'abord, dans un premier temps, les enfants, come Grâce, pus sensibles et donc plus vulnérables.
La fillette l'écouta développer sur Alexandre et exposer les bêtises de son enfance. Tous les enfants faisaient des bêtises. Mais aussi graves que les siennes ? Est-ce que tous les enfants blessaient mortellement un homme, comme Alduis de Fromart, pour son seul plaisir ? Sylvère se trompait sur ce point : elle était véritablement cruelle.
Elle sursauta alors quand Sylvère annonça, sans raison, être fière d'elle et l'observa, confuse.
"Mais..."
Elle n'eut pas le temps de répondre que son grand frère enchaînait pour proposer un jeu. Un sourire espiègle se dessina. Elle le poussa, pour l'empêcher de l'attraper, et courut à l'autre bout.
"TU m'attraperas jamais !"
Elle se mit à chantonner, moqueuse.
"Ys est lent comme tortue ! Ys est une tortue ! Ys, la tortue ! Ys, la tortue !"
En l'espace d'un instant ,tous ses problèmes venaient de s'envoler. Cassandre ne songeait plus qu'à jouer et à embêter son grand frère.
La fillette l'écouta développer sur Alexandre et exposer les bêtises de son enfance. Tous les enfants faisaient des bêtises. Mais aussi graves que les siennes ? Est-ce que tous les enfants blessaient mortellement un homme, comme Alduis de Fromart, pour son seul plaisir ? Sylvère se trompait sur ce point : elle était véritablement cruelle.
Elle sursauta alors quand Sylvère annonça, sans raison, être fière d'elle et l'observa, confuse.
"Mais..."
Elle n'eut pas le temps de répondre que son grand frère enchaînait pour proposer un jeu. Un sourire espiègle se dessina. Elle le poussa, pour l'empêcher de l'attraper, et courut à l'autre bout.
"TU m'attraperas jamais !"
Elle se mit à chantonner, moqueuse.
"Ys est lent comme tortue ! Ys est une tortue ! Ys, la tortue ! Ys, la tortue !"
En l'espace d'un instant ,tous ses problèmes venaient de s'envoler. Cassandre ne songeait plus qu'à jouer et à embêter son grand frère.
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