Un commerce aux esclaves
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Re: Un commerce aux esclaves
Blanche dévisagea l'homme qui venait d’enchérir. Elle ne sut pas réprimer la grimace d'agacement que cette contrariété lui causait. Elle réfléchit vite et correctement : quel bon prix faire ? Il fallait impressionner l'adversaire, lui donner la sensation d'être à l'aise financièrement, tout en ayant encore de la marge. Elle pouvait mettre jusqu'à 22 000 au total, ensuite il faudrait dépendre des autres. Elle se décida à faire une première enchère prudente.
"Je monte à 14 000 !"
"Je monte à 14 000 !"
Re: Un commerce aux esclaves
Tendu, Alexandre suivait les enchères qui montaient. Tant d'argent pour eux deux infirmes... C'en était presque risible ! Il redoutait cependant d'être acheté par cette prostituée trop intéressée pour être honnête. Son regard accrocha alors celui de l'intendant du seigneur de Frenn. Il le supplia à cet instant de remporter cette bataille. Il ne voulait pas suivre cette femme. surtout pas. Elle ne le terrorisait que trop.
Re: Un commerce aux esclaves
Lénius craignit qu'à ce train là, leur groupe soit dépassé... Il adressa un regard à Hilde et se vêtit sans son rôle. Ce qu'il s'apprêtait à dire le répugnait, mais il le fallait. La gargouille pensa au seigneur de Frenn et aussitôt, sa voix put devenir dure et dénuée de toute émotion. Il clama, entrant dans le jeu de la prostituée -- sur laquelle il fallait malheureusement compter pour amener le plus d'argent :
-- Mais enfin ! Le travail aujourd'hui, quel qu'il soit, ne demande-t-il pas de la flexibilité ? Au moindre ennui, qui garantit que ces invalides sauront assurer des besognes d'urgence et non prévues ? Ha ! Je suis bien placé pour le savoir et me débrouille fort heureusement avec mes chansons. Mais l'on ne prend pas des esclaves pour faire de l'art ! Le prix que vous demandez, charlatan, est abusif !
Il regarda autour de lui, espérant que des gens les soutiendraient. Dans l'idéal, si le prix baissait, ils pourraient même se passer de l'argent de cette prostituée plus que douteuse et faire le nécessaire juste avec Hilde et Irène.
-- Mais enfin ! Le travail aujourd'hui, quel qu'il soit, ne demande-t-il pas de la flexibilité ? Au moindre ennui, qui garantit que ces invalides sauront assurer des besognes d'urgence et non prévues ? Ha ! Je suis bien placé pour le savoir et me débrouille fort heureusement avec mes chansons. Mais l'on ne prend pas des esclaves pour faire de l'art ! Le prix que vous demandez, charlatan, est abusif !
Il regarda autour de lui, espérant que des gens les soutiendraient. Dans l'idéal, si le prix baissait, ils pourraient même se passer de l'argent de cette prostituée plus que douteuse et faire le nécessaire juste avec Hilde et Irène.
M. Greeglocks, marchand d'esclaves, et Tristan, esclave, 15 ans
Un mouvement de recul du marchand accueillit le début des enchères : ça alors, pour une surprise c'était une surprise ! Des enchères sur des éclopés ! A la remarque déplaisante du monstre en fauteuil, Greeglocks clama :
-- Vous êtes plusieurs sur l'affaire, ma foi ! Alors le prix est à débattre et ce n'est pas en le baissant que vous l'emporterez sur Madame et sur Monsieur. (Il pointa Guillaume, qu'il devine envoyé par un grand seigneur)
Tristan regarda son ami, terrorisé près de lui, et suivit ses pupilles dirigées vers l'intendant de Dyonis. Lui-même ne savait pas ce qui serait pire entre Blanche et le châtelain qui l'avait torturé sans aucune hésitation. Il serra les poings et, en se recroquevillant, la pointe de son menton effleura son affichette en bois. Quant aux paroles de Lénius, Tristan ne s'en offusqua pas : il comprit tout.
-- Vous êtes plusieurs sur l'affaire, ma foi ! Alors le prix est à débattre et ce n'est pas en le baissant que vous l'emporterez sur Madame et sur Monsieur. (Il pointa Guillaume, qu'il devine envoyé par un grand seigneur)
Tristan regarda son ami, terrorisé près de lui, et suivit ses pupilles dirigées vers l'intendant de Dyonis. Lui-même ne savait pas ce qui serait pire entre Blanche et le châtelain qui l'avait torturé sans aucune hésitation. Il serra les poings et, en se recroquevillant, la pointe de son menton effleura son affichette en bois. Quant aux paroles de Lénius, Tristan ne s'en offusqua pas : il comprit tout.
Re: Un commerce aux esclaves
Irène suivit attentivement puis observa Guillaume, sans doute aux ordres de Dyonis. Elle se joignit à Blanche.
- J'ajoute 3 000 rilchs monsieur à l'offre de cette dame, ce qui fait 17 000.
Elle hocha la tête à l'argumentaire de Lénius qui semblait vraiment bien y faire. Cependant, elle capta un regard d'Alexandre vers l'intendant. À quoi jouait-il ? Pourquoi diable retourner là-bas oú Dieu seul savait ce qui leur arriverait. Elle le supplia du regard de comprendre le subterfuge, même si la harangue de Blanche l'avait elle-même étonnée.
- J'ajoute 3 000 rilchs monsieur à l'offre de cette dame, ce qui fait 17 000.
Elle hocha la tête à l'argumentaire de Lénius qui semblait vraiment bien y faire. Cependant, elle capta un regard d'Alexandre vers l'intendant. À quoi jouait-il ? Pourquoi diable retourner là-bas oú Dieu seul savait ce qui leur arriverait. Elle le supplia du regard de comprendre le subterfuge, même si la harangue de Blanche l'avait elle-même étonnée.
Re: Un commerce aux esclaves
L'agitation commençait à s’élever, en même temps que les prix. Alexandre continuait de redouter la finalité de l'enchère. il croisa soudain le regard, inquiète. Elle jetait elle aussi des coups d'oeil vers Blanche. Pourraient-elles être... alliées ? Une idée lui vint : et si son père, qui fréquentait régulièrement les bordels, l'avait engagé à la fois pour témoigner au procès et le racheter ? Alors... Alors, tout ce ne serait que mensonges ? Même si elle l'emportait, elle le rendrait à Irène. Il soupira. Finalement,rtout ira peut-être mieux.
Discrètement, il chuchota à Tristan :
"Je crois.. La catin a été engagé par mon père."
Discrètement, il chuchota à Tristan :
"Je crois.. La catin a été engagé par mon père."
Re: Un commerce aux esclaves
Lénius contint sa colère : sa tentative n'avait pas du tout fonctionné. Il fallait plutôt œuvrer à ce que les trois femmes achètent les garçons, et ensuite faire en sorte qu'ils partent avec Hilde ou Irène. L'infirme soupira et se tint silencieux pour l'instant, se bornant seulement à soutenir les deux malheureux du regard.
M. Greeglocks, marchand d'esclaves, et Tristan, esclave, 15 ans
-- Dix.... Dix sept mille rilchs ? s'étouffa le négociant.
Il commença à se prendre au jeu et attendit que montent cette bien singulière enchère ! Décidément, les invalides seraient-ils plus précieux qu'on le disait ? Ou bien ces deux-là étaient particuliers.
Les paroles d'Alexandre rassurèrent Tristan. Ainsi, ils n'iraient pas forcément chez Blanche si toutes trois les rachetaient. Par ailleurs, si les paroles de la prostituée l'avaient blessé durant le procès, Tristan comprit qu'elle ne tiendrait absolument pas à le prendre à son service. Tant mieux ! Elle ne tenait qu'à sauver Alexandre. Il sourit.
-- Alors faut qu'elles trois réussissent !
Un surveillant fit claquer sa cravache près des esclaves pour les faire taire.
Les paroles d'Alexandre rassurèrent Tristan. Ainsi, ils n'iraient pas forcément chez Blanche si toutes trois les rachetaient. Par ailleurs, si les paroles de la prostituée l'avaient blessé durant le procès, Tristan comprit qu'elle ne tiendrait absolument pas à le prendre à son service. Tant mieux ! Elle ne tenait qu'à sauver Alexandre. Il sourit.
-- Alors faut qu'elles trois réussissent !
Un surveillant fit claquer sa cravache près des esclaves pour les faire taire.
Re: Un commerce aux esclaves
Le groupe est donc bel et bien ensemble. Mais elles ne pourraient pas se ruiner au delà du raisonnable et leurs économies seraient vite assez limitées. Guillaume savait aussi ce que Dyonis lui avait confié : sa complice muette avait besoin des yeux de Tristan. Elle tenait à le revoir pour sa disposition. Il fallait vraiment qu'il acquière ces esclaves, pour la sécurité de ce qu'ils savaient et pour les yeux de l'éclopé sur sa charrette.
"20 000 rilchs, Messire."
La somme commençait à lui peser. Le châtelain ne serait sûrement pas contant se les garçons devaient lui revenir au prix d'une somme mirobolante. Heureusement, cela devrait bien finir par s'arrêter et les autres céderaient.
"20 000 rilchs, Messire."
La somme commençait à lui peser. Le châtelain ne serait sûrement pas contant se les garçons devaient lui revenir au prix d'une somme mirobolante. Heureusement, cela devrait bien finir par s'arrêter et les autres céderaient.
Re: Un commerce aux esclaves
Blanche commençait à paniquer devant l'offre qui s'envolait trop vite. Son visage ne marquait cependant aucun signe de nervosité. Elle fit cependant geste de se rafraichir avec son éventail. Elle se décida à tout donner. tenter le tout pour le tout.
"Je monte à 22 000 !"
Après cela, il lui faudrait compter sur l'aide des deux autres. Cela la contraria. il faudrait alors négocier après la vente. Néanmoins, sa part serait la plus grosse. Elle pourrait sans difficulté emporter l'héritier et leur laisser l'autre.
"Je monte à 22 000 !"
Après cela, il lui faudrait compter sur l'aide des deux autres. Cela la contraria. il faudrait alors négocier après la vente. Néanmoins, sa part serait la plus grosse. Elle pourrait sans difficulté emporter l'héritier et leur laisser l'autre.
Re: Un commerce aux esclaves
Guillaume commence à piaffer et racle la terre de son pied. Au delà de quelle somme le seigneur ne serait-il vraiment pas content ? Sa voix est déjà moins assurée quand il annonce :
"24 000"
Normalement, les nonnes faisaient vœu de pauvreté, se dit-il ironiquement. Celle-ci ne ferait rien. Il le fallait. Quant à la catin, il faut croire que la chose rapporte bien !
"24 000"
Normalement, les nonnes faisaient vœu de pauvreté, se dit-il ironiquement. Celle-ci ne ferait rien. Il le fallait. Quant à la catin, il faut croire que la chose rapporte bien !
Re: Un commerce aux esclaves
A la nouvelle enchère, Blanche ne sut plus cacher sa colère. Elle jeta un regard furieux à l'homme puis saisit violemment le bras de Irène.
"Dépêchez-vous d'intervenir, vous ! Vous ne disiez pas vouloir m'aider ? Vous attendez qu'il les achète peut-être ?"
Dans sa fureur, elle avait perdu tout sens de la retenue.
"Dépêchez-vous d'intervenir, vous ! Vous ne disiez pas vouloir m'aider ? Vous attendez qu'il les achète peut-être ?"
Dans sa fureur, elle avait perdu tout sens de la retenue.
Re: Un commerce aux esclaves
Hilde regarda le jeu de marchandage avec un regard presque apeuré. Comment de 9000 en étaient-ils rendu à 24 000? La noble tentative de Lénius aurait pu marcher si les enchères n'avaient pas déjà commencé. Le vendeur d'esclave avait tout de suite vu le gain. Hilde recomptait dans sa tête ce qu'elle avait pu soutirer de ses consœurs.
Pourvu qu'elle en ait suffisamment pour battre l'homme de Frenn. (dé)
Sinon, il restait Irène... et les économies pour sa petite famille.
Pourvu qu'elle en ait suffisamment pour battre l'homme de Frenn. (dé)
Sinon, il restait Irène... et les économies pour sa petite famille.
Hilde- Religieuse
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Re: Un commerce aux esclaves
Le membre 'Hilde' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Attentat' :
'Attentat' :
Re: Un commerce aux esclaves
- Spoiler:
Ça fait très rp! (L'homme de Frenn est affaibli, vas-y IRÈNE!!!)
Elle n'avait que 1800 et quelques pièces. Hilde haussa la voix :
-- J'ajoute à cette dame 1800 et Irène ici offrait 3000. Ce qui fait 26800! (Elle regarda Irène pour confirmer qu'elle ne changeait pas d'avis) Nous avons une chance mesdames, je sens ce monsieur impatient.
-- J'ajoute à cette dame 1800 et Irène ici offrait 3000. Ce qui fait 26800! (Elle regarda Irène pour confirmer qu'elle ne changeait pas d'avis) Nous avons une chance mesdames, je sens ce monsieur impatient.
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Re: Un commerce aux esclaves
- Spoiler:
- Échec mais blessure de la cible... oh bon sang ! Je suis morte là
Re: Un commerce aux esclaves
- Spoiler:
- Mais what ? Blessure de la cible ? Ok je vais être joueur, je vais faire se casser la gueule à Guillaume sur un pavé branlant ou une connerie comme ça
Guillaume retient un rictus narquois devant le prostituée qui commence à avoir les nerfs vrillés et à s'en prendre à sa camarade. Mais la somme soudain annoncée par la religieuse l'étonne. Il la dévisage et, tout à sa surprise, ne voit pas un petit groupe de pavés bringuebalants là où il met les pieds (en marchant ici et là pour tromper le stress). L'intendant s'écroule sur les genoux et se retient à tant de tomber complètement à l'aide de sa canne. Cette nonne a un effet qu'il n'a encore jamais vu ! Il peste entre ses dents, se redresse et époussette son habit. Ses yeux fusillent les trois rivales avant de revenir sur le duo d'esclaves.
Re: Un commerce aux esclaves
- Spoiler:
- Je crois qu'il y a eu un effet inattendu là...
J'ai eu la réaction en live de Cent Visage qui a oas bien tout compris.. mais.. on va dire ça met de l'animation pas prévue
Re: Un commerce aux esclaves
- Spoiler:
- J'avais prévu ce moment pour un peu plus tard quand l'enchère aurait plus duré... mais vue la scène... je pense que c'est le meilleur moment
Alexandre suivait l'enchère avec un mélange d'appréhension et d'angoisse et pourtant d'excitation. Il y avait là un jeu terriblement intéressant à contempler. Tous ces visages rassemblés étaient si fascinants à étudier. Il découvrait la complexité de la nature humaine et de ses réactions quand les choses tournaient de manière imprévue.
Néanmoins, au même moment, son corps frêle se manifestait et lui indiquait ses limites. Ses jambes, en premier, flageolaient. Il se força à contrôler les tremblements, à maîtriser celles-ci afin de rester debout. Néanmoins, la blessure de la marque au bras continuait à le meurtrir. Il éprouvait de plus en plus de mal à tenir ses béquilles. A bout de forces, il finit par les lâcher. Elles tombèrent dans un grand fracas sur l'estrade. Le jeune homme, privé de son soutien, perdit toute notion d'équilibre. Il donna alors l'impression d'une étrange danse, tournoyant sur lui-même, avant de s'effondrer pour basculer dans le vide.
Il s'écroula alors sur Guillaume qui venait à peine de se relever.
- Spoiler:
- Guillaume passe décidément une très mauvaise journée
Re: Un commerce aux esclaves
- Spoiler:
- Mais xD
A peine relevé que l'un des esclaves lui tombe dessus. Guillaume roule sur le côté et, sous tension, lève rageusement le bras. Il s'arrête à tant avant de coller une rouste au garçon. L'intendant se maîtrise, se redresse et attend que les commis du marchand fassent le nécessaire.
Re: Un commerce aux esclaves
Horrifié par le résultat de ses faiblesses, Alexandre se mit aussitôt à bégayer, proche de pleurer.
"Je suis désolé ! Je suis désolé ! je ne voulais pas ! Je.. je suis faible... Pardon ! Pardon ! Pardon !"
Le corps tendu, le jeune homme s'attendait à des coups. Aussi ses mains se placèrent, par habitude, au-dessus de sa tête.
"Je suis désolé ! Je suis désolé ! je ne voulais pas ! Je.. je suis faible... Pardon ! Pardon ! Pardon !"
Le corps tendu, le jeune homme s'attendait à des coups. Aussi ses mains se placèrent, par habitude, au-dessus de sa tête.
Re: Un commerce aux esclaves
Avec horreur, Blanche aperçut l'héritier basculer dans le vide. Elle hurla.
"Non ! Le sang !"
Il se redressa heureusement bien vite. Elle soupira et se signa plusieurs fois.
"Merci. merci, mon Dieu ! Oh, tu ne pouvais pas ne pas l’épargner ! Tu es avec lui, bien sûr !"
"Non ! Le sang !"
Il se redressa heureusement bien vite. Elle soupira et se signa plusieurs fois.
"Merci. merci, mon Dieu ! Oh, tu ne pouvais pas ne pas l’épargner ! Tu es avec lui, bien sûr !"
Re: Un commerce aux esclaves
Lénius cracha un rire franc devant la scène qui se jouait. D'abord, la stupeur de l'intendant à la somme avancée par Hilde, puis la chute du pauvre Alexandre. Dents serrées, la gargouille craignit que Guillaume se mît à le battre mais heureusement il n'en fit rien. Au moins, une brèche était ouverte et il semblait judicieux de profiter de l'humiliation. Il clama :
-- Eh bien, messire ! Avez-vous fait-là au sens propre l'abaissement auquel se livre votre seigneur ? Franchement ! Débourser autant pour ces deux esclaves, il a quelque chose à se reprocher, cela ne fait aucun doute ! La ville en parlera grandement, bientôt. Soyez raisonnable.
En décompensation de sa révolte, il poussa un nouveau léger rire et adressa un clin d’œil aux trois femmes. L'exclamation de Blanche arrêta Lénius : que parlait-elle de sang ? Il se souvint alors de sa douloureuse histoire et de sa noblesse déchue, mais était-ce donc tout ce qui la préoccupait en ce moment au sujet du malheureux esclave ? Consterné, il lui lança à elle aussi sa petite pique :
-- Qu'en faites-vous donc de tout ce sang ? Vous le buvez ? Ou de nouveaux fantasmes au lupanar ?
-- Eh bien, messire ! Avez-vous fait-là au sens propre l'abaissement auquel se livre votre seigneur ? Franchement ! Débourser autant pour ces deux esclaves, il a quelque chose à se reprocher, cela ne fait aucun doute ! La ville en parlera grandement, bientôt. Soyez raisonnable.
En décompensation de sa révolte, il poussa un nouveau léger rire et adressa un clin d’œil aux trois femmes. L'exclamation de Blanche arrêta Lénius : que parlait-elle de sang ? Il se souvint alors de sa douloureuse histoire et de sa noblesse déchue, mais était-ce donc tout ce qui la préoccupait en ce moment au sujet du malheureux esclave ? Consterné, il lui lança à elle aussi sa petite pique :
-- Qu'en faites-vous donc de tout ce sang ? Vous le buvez ? Ou de nouveaux fantasmes au lupanar ?
M. Greeglocks, marchand d'esclaves, et Tristan, esclave, 15 ans
Un hoquet de surprise et le souffle de Tristan s'arrêta devant la chute de son ami. A la crainte de le savoir blessé ou que l'intendant ne le frappe, il ne put s'empêcher de crier un fragile :
-- Alexandre !
Les autres esclaves aussi s'échangèrent des regards inquiets pour le garçon, certains durent refréner un mouvement en avant pour aller le relever. Deux femmes sourirent discrètement de le voir sans rien de cassé.
Le regard d'un commis menaça aussitôt Tristan, tandis que les collègues allaient ramasser le garçon à terre. On le tira de nouveau sur l'estrade et on prit soin cette fois-ci de lui approcher un tabouret. Alexandre y fut assis, on lui remit ses béquilles et lui replaça l'affichette. Le marchand continuait de suivre la joute avec un intérêt luisant dans ses pupilles. Plus de 20 000 rilchs ! C'était le prix de deux excellents esclaves jeunes et à la santé vigoureuse, ou de deux magnifiques femmes. Presque penaud, l'homme ne disait plus rien et laissait faire.
-- Alexandre !
Les autres esclaves aussi s'échangèrent des regards inquiets pour le garçon, certains durent refréner un mouvement en avant pour aller le relever. Deux femmes sourirent discrètement de le voir sans rien de cassé.
Le regard d'un commis menaça aussitôt Tristan, tandis que les collègues allaient ramasser le garçon à terre. On le tira de nouveau sur l'estrade et on prit soin cette fois-ci de lui approcher un tabouret. Alexandre y fut assis, on lui remit ses béquilles et lui replaça l'affichette. Le marchand continuait de suivre la joute avec un intérêt luisant dans ses pupilles. Plus de 20 000 rilchs ! C'était le prix de deux excellents esclaves jeunes et à la santé vigoureuse, ou de deux magnifiques femmes. Presque penaud, l'homme ne disait plus rien et laissait faire.
L'humeur maussade du comte dégoulinait de ses traits patauds. Depuis qu'il s'était débarrassé de sa maladroite esclave aveugle, sa fille lui en voulait fort. Florentyna avait l'attachement trop facile et fâcheux. Sa colère durait cependant et, espérant que cela lui ferait plaisir, le noble s'était résolu de venir au marché acheter un ou deux nouveaux esclaves -- si possibles plutôt mignons -- à ramener pour Florentyna. Faute de temps et d'intérêt véritable, il comptait sur ses sous pour monnayer l'affection de ses enfants. Compenser ses absences autant que faire se pouvait.
Une fois devant l'estrade, il scruta le lot. Des femmes malingres, des rustauds pour les champs ou les mines, et ces deux garçons invalides. Pas désagréables à regarder et très jeunes. Décidément ! Si c'était ceux-là qu'il ramenait à sa fille, elle se ferait une spécialité d'être servie par des infirmes. Le comte s'apprête à débourser les 9 000 rilchs réclamés mais entendit les mots qui s'échangeaient : une enchère. Et les esclaves étaient déjà montés à plus de 20 000. Prosper faillit en avoir un rire nerveux. Peu importait : sa chère demoiselle serait peut-être fière de son père s'il consentait à ce sacrifice pour espérer son pardon.
-- Ici, mon brave ! 27 000.
Une fois devant l'estrade, il scruta le lot. Des femmes malingres, des rustauds pour les champs ou les mines, et ces deux garçons invalides. Pas désagréables à regarder et très jeunes. Décidément ! Si c'était ceux-là qu'il ramenait à sa fille, elle se ferait une spécialité d'être servie par des infirmes. Le comte s'apprête à débourser les 9 000 rilchs réclamés mais entendit les mots qui s'échangeaient : une enchère. Et les esclaves étaient déjà montés à plus de 20 000. Prosper faillit en avoir un rire nerveux. Peu importait : sa chère demoiselle serait peut-être fière de son père s'il consentait à ce sacrifice pour espérer son pardon.
-- Ici, mon brave ! 27 000.
Re: Un commerce aux esclaves
Irène voulut rajouter encore à la somme mais fut coupée par Blanche. Qu'est ce qui lui prenait dont ? Elle n'eut pas le temps d'ajouter encore à la somme que prononçait Hilde qu'Alexandre trébucha. Irène n'hésita pas à aller l'aider à se relever.
- Tiens bon, je t'en prie, murmura-t-elle.
Elle eut tout juste le temps de saisir les propos de Blanche. Le sang... Elle n'y comprenait vraiment rien. Cette dame avait vraiment de curieuses manières. Irène entendit alors avec horreur quelqu'un renchérir de nouveau. Non ! Un noble qui plus est... Elle souffla, suivant Hilde.
- 29800 !
- Tiens bon, je t'en prie, murmura-t-elle.
Elle eut tout juste le temps de saisir les propos de Blanche. Le sang... Elle n'y comprenait vraiment rien. Cette dame avait vraiment de curieuses manières. Irène entendit alors avec horreur quelqu'un renchérir de nouveau. Non ! Un noble qui plus est... Elle souffla, suivant Hilde.
- 29800 !
Re: Un commerce aux esclaves
Penaud, Alexandre se laissa entraîner, trop choqué par le désordre qu'il venait de commettre. La mine basse, il le laissa installer sur le tabouret, serrant entre ses mains ses béquilles. Il se sentit tout honteux. Il se sentait le devoir de s'excuser. Il se tourna vers le marchand et murmura d'une petite voix :
"Pardon, monsieur, je ne l'ai pas fait exprès."
Il reporta son attention vers la foule, toujours honteux, quand il entendit la réaction inquiétante de la prostituée. Le sang ? Elle parlait... de lui ? Que lui voulait-elle ? Son angoisse revenait. Avait-elle réellement été payée par son père ? Il commençait à en douter. Et si... Et si elle prévoyait autre chose ? Brusquement, même si Irène était là, l'encourageait du regard, il n'eut pus envie d'être acheté par le trio de femmes. C'était trop dangereux. La prostituée... La prostituée ne lui inspirait aucune confiance. A ce moment, un autre protagoniste survint dans l'agitation. Il blêmit davantage : le maître de Jérémie ! Au souvenir de sa leçon à la librairie et de ce qu'il avait entendu de sa manière de réprimander son esclave, Alexandre ne voulait pas de lui pour maître ! Il se rappelait d'une confidence faite par Tristan sur son intendante qui était un authentique sadique ! Lui là-bas, Alexandre savait qu'il ne vivrait pas plus de quelques semaines...
Tournant la tête vers Guillaume, sur lequel il venait justement de tomber, Alexandre glapit. C'était véritablement son seul espoir que de retourner à ce château. Comme un signe du destin. De toute façon, tout serait préférable plutôt qu'échouer entre les griffes de cette prostituée inconséquente, ou de ce noble grossier.
"Pardon, monsieur, je ne l'ai pas fait exprès."
Il reporta son attention vers la foule, toujours honteux, quand il entendit la réaction inquiétante de la prostituée. Le sang ? Elle parlait... de lui ? Que lui voulait-elle ? Son angoisse revenait. Avait-elle réellement été payée par son père ? Il commençait à en douter. Et si... Et si elle prévoyait autre chose ? Brusquement, même si Irène était là, l'encourageait du regard, il n'eut pus envie d'être acheté par le trio de femmes. C'était trop dangereux. La prostituée... La prostituée ne lui inspirait aucune confiance. A ce moment, un autre protagoniste survint dans l'agitation. Il blêmit davantage : le maître de Jérémie ! Au souvenir de sa leçon à la librairie et de ce qu'il avait entendu de sa manière de réprimander son esclave, Alexandre ne voulait pas de lui pour maître ! Il se rappelait d'une confidence faite par Tristan sur son intendante qui était un authentique sadique ! Lui là-bas, Alexandre savait qu'il ne vivrait pas plus de quelques semaines...
Tournant la tête vers Guillaume, sur lequel il venait justement de tomber, Alexandre glapit. C'était véritablement son seul espoir que de retourner à ce château. Comme un signe du destin. De toute façon, tout serait préférable plutôt qu'échouer entre les griffes de cette prostituée inconséquente, ou de ce noble grossier.
Re: Un commerce aux esclaves
Au milieu des enchères qui continuaient de s'envoler, l'esprit de Blanche se perdait. Ses mains se mettaient à trembler. Elle allait perdre.... Elle allait perdre... Non ! Tous ces espoirs, tous ces sacrifices... Sa vie entière réduite à néant n'aurait alors réellement aucun sens. Elle plaqua ses mains autour de la tête, paraissant être devenue folle. le sang ! Le sang ! Le sang ! Il fallait le protéger, le ramener, le mettre en sécurité... Rien d'autre ne comptait. La lignée devait survivre, se perpétuer, s'enrichir. C'était l'horreur, les prestige. C'était son rôle, sa mission. Ainsi l'esprit de la femme se perdait et s’enfonçait, peu à peu, dans une folie persistante.
Re: Un commerce aux esclaves
La grande gueule de Lénius agace Guillaume, qui lui lance un regard assassin.
"Silence, créature ! Les choix d'esclaves du baron ne te regardent en rien ! Ni toi ni les reste de la gent de Braktenn. Et toi aussi, te mets-tu donc à oser diffamer le seigneur ?"
La colère augmente quand il voit arriver le comte de Monthoux. Cet imbécile ! Alors que Guillaume commençait à songer à lâcher l'affaire, il reconsidère ce choix à la vue du noble : il sait que Dyonis méprise Prosper de Monthoux au plus haut point. Il le trouve bête et mollasson, typiquement le genre de nouveaux nobles qui salissent l'image romaine et militaire de l'ancienne aristocratie. Le baron serait fâché que le comte de Monthoux l'emporte sur lui sur quoi que ce soit. L'intendant peste :
"30 000"
Et il espère s'arrêter là. 15 000 pour chacun de ces deux esclaves, c'est déjà le prix d'athlètes d'excellente qualité ou de ravissantes femmes.
"Silence, créature ! Les choix d'esclaves du baron ne te regardent en rien ! Ni toi ni les reste de la gent de Braktenn. Et toi aussi, te mets-tu donc à oser diffamer le seigneur ?"
La colère augmente quand il voit arriver le comte de Monthoux. Cet imbécile ! Alors que Guillaume commençait à songer à lâcher l'affaire, il reconsidère ce choix à la vue du noble : il sait que Dyonis méprise Prosper de Monthoux au plus haut point. Il le trouve bête et mollasson, typiquement le genre de nouveaux nobles qui salissent l'image romaine et militaire de l'ancienne aristocratie. Le baron serait fâché que le comte de Monthoux l'emporte sur lui sur quoi que ce soit. L'intendant peste :
"30 000"
Et il espère s'arrêter là. 15 000 pour chacun de ces deux esclaves, c'est déjà le prix d'athlètes d'excellente qualité ou de ravissantes femmes.
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