Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Ven 11 Déc - 16:54

Avertissement - allusions sexuelles et attouchements:

Il y avait des choses qui ne pouvaient s’expliquer par la raison. Comme les tremblements qui avaient saisi Eléonore en lisant la réponse d’un certain ministre. Comme le vide dans son coeur, apaisé par sa conversation avec Alduis. Comme l’envie irrépressible de revenir ici, où tout avait commencé onze jours plus tôt.

Elle avait demandé un signe… Elle avait retrouvé une partie d’elle-même. Quoi qu’Eltinne pense de cette paroisse, il demeurait qu’Eléonore avait besoin d’y retourner et de revoir ce cadre où, au lieu de mourir, elle avait découvert à qui elle devait la vie.

C’est moi qui ai écrit.

Et qui, en écrivant, l'avait empêchée de se transpercer le cœur.

Elle venait assez tard, pour éviter les gens. Pour se remémorer la scène dans une relative tranquillité. Elle revoyait bien les bancs, l’arrivée d’Alduis, son délire. Le coup évité de justesse. La brusquerie avec laquelle Eldred l’avait propulsée par terre. Par réflexe, elle se massa l’épaule. Combien de temps était-elle restée à ne rien faire -- ou à lire un message qui ne lui était pas adressé -- tandis qu’Alduis était ramené au monde présent. Combien de temps avait-elle pris pour se souvenir, au lieu de fuir.

Ariste avait raison : il fallait écouter son instinct -- même si Eléonore n’y croyait jamais. Elle avait manqué de se faire tuer, c’est vrai, mais elle ne le regrettait pas. Elle s’était sentie vivante. Elle avait eu envie de s’en sortir, surtout, pour la première fois depuis longtemps. Et même si elle était encore loin de se reconstruire -- son moral passait sans cesse d’un presque bonheur à la peine la plus noire --, elle avait senti qu’une chance existait. Ariste serait tellement fier d’elle.

Ariste. Un léger sursaut de colère la saisit. Ariste qui lui avait caché qu’il était amoureux ! Amoureux ! Alors qu’il avait promis qu’il ne lui cacherait plus jamais rien après qu’elle ait découvert son homosexualité. Certes… Il se l’était tout autant caché à lui-même mais… Elle, alors ? Comment avait-elle pu ne rien remarquer ! Cette irrégularité sur le i et le l de Alduis. Cette façon d’en parler. Elle aurait dû voir qu’il se mentait, qu’il se faisait du mal.

Alors qu’elle arrivait devant l’église, Eléonore vit une autre femme y entrer. Elle hésita. Peut-être était-ce le signe qu’il ne falalit tout simplement pas y aller. Peut-être devait-elle juste accepter le bien qui lui était arrivé, et ne pas revenir sur ses pas, mais…

Un gant tomba. Et sa propriétaire ne sembla pas le remarquer ! Eléonore hésita quelques secondes. Elle ne pouvait pas le ramasser. Elle ne pouvait pas aller le rendre. Elle sentait l’angoisse revenir. Ce n’était absolument pas prévu, et Ariste n’était pas là pour la soutenir.  

Oh, et puis tant pis. Elle avait déjà fourni des efforts bien plus conséquents ces derniers jours. Elle s’assura que l’arme d’Ariste était toujours sur elle, pour s’imprégner de la force de son défunt cousin. Lui, il n’aurait jamais eu la moindre hésitation.

Ainsi, elle ramassa le gant et se lança derrière la femme.

— Excusez-moi, vous avez laissé tomber ceci
, dit-elle en arrivant à sa hauteur.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Sam 12 Déc - 10:19

Si Lavinia avait manifestait l’envie de se retrouver en ville quelques jours plus tôt c’était principalement pour se rendre en ces lieux qui la faisait encore souffrir rien qu’en prononçant son nom.


L'Église de Saint Eustache


Cette fois- ci elle se fit accompagner par l’un de ses servants, mais à l’approche de la bâtisse l’angoisse lui sera les entrailles. Elle avait choisi de venir quand le bâtiment serait normalement vide pour ne pas à devoir supporter le regard des autres ne sachant pas comment elle allait réagir une fois à l’intérieur.
Mais là, à quelques mètres de l’entrée, elle était sur le point de se raviser.


Attendez moi ici voulez vous, je vais entrer à l’intérieur seule. Je reviendrai vers vous dès que j’aurais fini de me receuillir.


Lavinia s’engagea d’un pas lent et hésitant sur le pavé et plus elle s'approchait des battants, plus les larmes lui montaient aux yeux. Elle retira à la hâte ses gants afin d’essuyer le liquide qui ruisselait sur ses joues et entra dans l'église.


Le silence qui l’accueillit fut saisissant, elle n’entendait que le bruit de ses souliers qui claquaient sur le sol, son reproduit en écho comme un affront à la plénitude qui régnait ici. Les souvenirs la submergeaient, les bancs vides étaient bondés de monde à l’époque. Tous ces regards de pitié à son égard… 
La main de Lavinia frôla le bois aussi froid que… que… que sa mère étendue au bout de l’allée. Présent, Passé, Imagination, Souvenir, tout se mélangeait. Et là, devant elle, elle revoyait le corps sans vie de sa défunte mère. 


Un appel extérieur la sortie de ses tourments, stimulis salvateur qui lui permit de ne pas sombrer et de s’écrouler sur place.


Excusez-moi, vous avez laissé tomber ceci

Lavinia baissa les yeux pour se rendre compte qu’il lui manquait effectivement un gant et que, par conséquent, c’est bien à elle qu’on s’adressait. Elle ferma les yeux un instant, le temps de renflouer ses larmes et se retourna pour faire face à son interlocutrice. En espérant que son visage ne trahisse pas ses noires pensées.
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Sam 12 Déc - 17:04

La femme s'arrêta, et se tourna vers Éléonore qui vit les larmes refoulées dans les yeux de son interlocutrice. Alors, c'était ça. L'appel de la détresse. Celui auquel même sa réserve ne pouvait résister. Voilà une chose pour laquelle elle n'avait pas besoin d'Ariste, et pour laquelle ils étaient pourtant pareils.

— Quelque chose ne va pas ? s'enquit Éléonore avant même d'avoir pu se raviser, posant par un irrépressible instinct la main sur l'épaule de l'inconnue.

La dernière fois, elle avait manqué de se faire détruire les côtes... Mais tant pis. C'était comme ça. Elle était comme ça.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Sam 12 Déc - 20:44

Devant Lavinia se tenait une jeune femme qui à première vue devait se trouver dans la même tranche d’âge qu’elle. Elle tenait son gant qu’elle avait perdu sans s’en rendre compte.


Quelle tête en l’air fais-je ! s’exclama la jeune femme en récupérant son effet.


La main de l’inconnue se posa sur son épaule, ce qui surprit quelque peu Lavinia.


Quelque chose ne va pas ?


Lavinia en resta quelques instant interdite, mais se reprit bien vite en constatant la bienveillance de la jeune femme.


Tout va bien, merci pour votre compassion. Juste d’anciens souvenirs qui remontent et qui ne sont pas très joyeux.


Lavinia en eut d’ailleurs un vertige. Tandis que sa tête tournait, elle s’assit sur le premier banc à sa portée pour ne pas s'effondrer. Elle sortit un de ses mouchoirs et tamponna ses paupières. Elle ne savait pas pourquoi, mais la jeune femme était toujours à ses côtés.


A vrai dire ma mère… J’ai perdu ma mère il y a très longtemps et les obsèques ont été célébrées ici...
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Dim 13 Déc - 0:30

Une personne blessée. Un appel auquel Éléonore n'aurait jamais dû résister, quand bien même l'aurait-elle voulu. Elle se reconnaissait trop dans les blessures d'autrui. S'enfermer dans l'indifférence ne lui était pas accessible.

Elle secoua la tête, compatissante. Égarer ses affaires, cela arrivait à tout le monde, non ? Et puis, ce ne devait pas être ce sujet là qui l'accablait ainsi.

Contrairement à la dernière fois, avec Alduis, où elle avait tenté de se l'interdire, Éléonore posa la main sur l'épaule de l'inconnue.

Je suis là,, semblait-elle la rassurer. Et même si Éléonore se savait parfaitement impuissante, elle n'avait pu résister à cet élan d'empathie.

Elle vit bien qu'elle l'avait mise mal à l'aise. Être mal à l'aise, cela aussi, Éléonore connaissait.

Tout va bien, merci pour votre compassion. Juste d’anciens souvenirs qui remontent et qui ne sont pas très joyeux.

Éléonore se contenta de hocher la tête. Non, pas besoin de la remercier. C'était normal. C'était même plus fort qu'elle-même. Et elle comprenait. Plus que cela : elle ressentait. Parce qu'elle était trop faible pour ne pas se laisser submerger par les émotions des autres. Comme elle avait toujours vécu à travers Ariste. Puisant toute sa force en lui, tirant tous ses sentiments de lui, noyant tous ses chagrins en lui. Parce qu'elle était incapable de se passer de lui. Pourquoi vivre sans lui ?

Mais là, ce n'était pas sur elle qu'il fallait se focaliser.

La femme – sans doute à peine plus âgée qu'elle – sembla vaciller, et s'assit précipitamment.

Évidemment, Éléonore n'aurait pas pu la quitter dans cet état. Elle resta debout juste à côté quelques instants – quelle gourde ! Pitoyable ! – avant que la femme ne lui confie ce qui faisait son trouble.

Une orpheline, donc. Éléonore acquiesça, et s'assit en face d'elle – tout cela n'était peut-être pas bien élégant, mais quelle importance ?!

— Je comprends.

Et si beaucoup auraient pu juste prétendre qu'ils comprenaient, tout en se dissociant, Éléonore, elle en était incapable. Elle savait masquer les faits… mais l'hypocrisie, ça, elle n'y parvenait pas. Et certainement pas face à une personne en détresse. Et de toute manière, elle n'aurait jamais eu besoin de simuler, puisqu'elle ne pouvait échapper à l'empathie réelle.

Ariste appelait ça une qualité. Cette qualité lui avait permis, onze jours plus tôt, de consoler quelque peu son propre coeur.

Perdre sa mère étant jeune, Éléonore connaissait. Elle ne se souvenait même pas d'elle, sinon par ce qu'Ariste lui en avait remémoré. Son père… Elle se souvenait du jour où l'annonce de sa mort était arrivée à Tianidre, mais il était absent depuis si longtemps alors... Seul les portraits accrochés dans le salon privé d'oncle Eineld lui donnaient une idée de leurs traits. Louis, son frère de lait... Ils avaient huit ans. Elle se rappelait ses grands yeux bleus. Tante Anne, deux ans plus tôt. Elle avait passé des heures dans les bras d'Ariste, autant pour lui montrer son soutien que pour la réciproque. Puis Ariste… Son Ariste. Son tout, son cœur, son âme. Comme un grand frère, bien plus que cela.

Tout cela fusa dans son esprit en moins d'une seconde, manqua de la faire éclater en sanglot et disparut aussitôt pour rendre leur place aux tourments de son interlocutrice.

Elle était sotte, tellement sotte. Elle se savait pourtant désespérément incommodante. Incapable. En dépit de tout ce que cela lui avait apporté, sa dernière visite dans cette bâtisse l'avait prouvé. Elle était impuissante. Mais elle ne pouvait tout de même pas ne rien faire.

— C'est un souvenir douloureux, concéda Éléonore.

Comme si elle avait besoin que tu le lui rappelle ! idiote !

Dites-moi, comment était-elle ?, demanda-t-elle.

Elle se mordit la joue pour s'interdire de se reprendre. Même si c'était déplacé. Même si sa langue brûlait de "Enfin... Je voulais dire que..." Même si elle se sentait vraiment, vraiment minable.

Elle savait qu'elle ne pouvait plus faire qu'attendre. Et écouter si on lui accordait un peu de confiance.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Dim 13 Déc - 9:48

Comment elle était ? Cette question la fit sourire, sa mère était son rayon de soleil, son modèle.


C’était une personne merveilleuse qui croquait la vie à pleine dent. Pour elle, un homme, une femme, nous étions tous égaux devant Dieu et ce qu’importe le rang social qu’on nous allouer.


Lavinia souffla aux souvenirs des mots de sa mère, des mots qu’elle avait elle-même repris chez elle. Dans sa province éloignée, ses idéaux n’étaient pas forcément mal vus, mais ici…


Elle était tout pour moi, j’étais une petite fille plutôt indépendante, quelques fois au grand damne de mon père, ricana-t-elle. Enfin jusqu’à ce qu’elle nous quitte…


De nouveau les larmes coulèrent et cette fois-ci elle ne les retint pas. Cela était peut convenable devant une inconnue, mais étrangement sa présence la réconfortait. 


Dès son départ, mon père m’a envoyé au couvent et je ne l’ai quitté que pour prendre époux. Époux qui demeure très loin d’ici et qui est adepte de l’éloignement…


La jeune femme se tut, même si extérioriser ses pensée lui faisait du bien, elle craignait incommodée la charmante personne à ses côtés. Après tout, c’était peut être par pure politesse qu’elle s’était acquittée de son bien être. Elle ne s’attendait peut-être pas à ce qu’elle lui déballe ainsi ses malheurs.  
Lavinia se racla la gorge et reporta son attention sur la jeune demoiselle.


Je parle, je parle, mais vous ennuie avec mes états d’âmes. Si vous êtes ici, c’est que vous avez vous même besoin de vous recueillir. Je serais ravie de vous prêter une oreille attentive si vous en avez besoin.


Lavinia observa les lieux déserts. Elle aurait pensé qu’au moins quelques ecclésiastiques déambuleraient dans les allées. Elle aurait voulu qu’on la conduise jusqu’à la sépulture de sa mère, mais à bien y regarder c’était peut être un peu tôt. Elle ne se sentait pas la force de se retrouver seule face à la pierre gelée. 
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Dim 13 Déc - 11:13

Éléonore écouta, presque flattée – égoïste, tellement égoïste !– qu'on lui accorde ces quelques mots. C'était Ariste qui avait le don de recueillir des confidences. Pas elle. Elle était tellement maladroite. Et elle ne savait rien faire seule.

Elle sourit de l'enthousiasme – un enthousiasme triste, mais enthousiasme tout de même – avec lequel la jeune fille décrivit sa mère. Tout l'amour qu'elle mettait dans ses mots, peut-être sans s'en apercevoir, était touchant.

Mais – elle se détestait pour ça – Éléonore ne put s'empêcher de ramener un instant ses pensées vers elle. Oui, elle... Elle, si elle s'était souvenue de sa mère, qu'en aurait-elle dit ? Aurait-elle aussi été un modèle ? Elle se demanda aussi de qui se rapprochait le plus la description : d'Eltinne, de tante Anne ou bien d'Ariste ?

Une enfant indépendante. Certains avaient dit d'Éléonore qu'elle était une enfant indépendante. Elle s'était toujours demandée, même en ses temps d'insouciance, où ils avaient vu cette indépendance : elle n'était rien sans Ariste. Ariste était sa vie, son tout. Elle aurait été bien incapable de faire quoi que ce fut sans lui.

Elle se gourmanda dans sa tête, et rendit la totalité de son attention à son interlocutrice, qui replongeait dans la tristesse.

Ça n'avait pas marché ! Elle ne l'avait pas consolée ! Incapable, comme toujours ! Elle allait empirer les choses si elle restait… Pourquoi son cœur lui interdisait-il encore de partir ?

Mariée, donc. À un époux peu présent. Éléonore se demanda – tellement égocentrique, elle se méprisait – ce qu'il adviendrait après son propre mariage. Si elle trouvait quelqu'un ou... Et si, dans trois mois, elle se trouvait contrainte d'épouser Gabriel ? Ce n'était pas lui qui s'opposerait à la volonté d'oncle Eineld ! Et elle non plus ! Et puis... Il leur était bien impossible d'expliquer leurs réticences sans mettre Gabriel dans une situation atrocement précaire. Alors, si cela advenait, que se passerait-il ? S'il était son époux, elle se voyait difficilement le couvrir pour qu'il rejoigne ses amants... Et elle savait qu'il ne le lui demanderait pas. Il résisterait alors, et finirait par considérer Éléonore comme responsable jusqu'à ce que ce mariage détruise leur amitié.

Éléonore conservait malgré elle un sourire bienveillant sur les lèvres – elle voulait s'en défaire, de peur qu'il ne semble hypocrite. Et ses propres yeux devinrent humides quand elle se laissa vraiment prendre par les tourments de son interlocutrice. Pas par ses explications, mais par la douleur qu'elle dégageait. Et elle-même, maintenant, ressentait une part de cette douleur. Voilà ce qui m'empêchait de demeurer indifférente.

— Je parle, je parle, mais vous ennuie avec mes états d’âmes.

Éléonore ne put réprimer l'élargissement de son sourire – quelle idiote, il ne manquait plus qu'on la pense moqueuse, maintenant !Cela lui rappelait sa propre tendance à s'épancher – tendance apparue somme toute récemment, elle ne le prétendait pas juste pour donner le change – et à le regretter ensuite. Au fond, écouter une personne en détresse et tenter de l'apaiser avec toute la sincérité de son coeur, ce n'était que payer sa dette sur le monde – cette pensée, plus que les autres, la faisait se sentir affreusement égoïste. Égoïste, incapable, détruite. Personne n'aurait pu vraiment l'aimer en connaissant le fond de son coeur. Personne sauf Ariste. Car si Ariste incarnait la perfection, il avait fallu qu'on l'accable d'une faiblesse, et c'était elle.

— Vous ne m'ennuyez pas, au contraire.

Sans pouvoir s'en empêcher, Éléonore prit les mains de l'inconnue entre les siennes.

Idiote ! Incapable ! C'était parfaitement inapproprié !

— Je vous écouterai volontiers s'il vous reste quelques maux sur le cœur, affirma-t-elle tout à fait sincèrement.

Puis, un instant mal à l'aise, elle lâcha la jeune femme. C'était parfaitement déplacé. Allait-elle avoir l'air d'une sale petite fouineuse en quête de ragots ?

— Enfin... Je veux dire... Cela ne me dérange absolument pas.

Parce que vivre à travers les autres est moins horrible que de vivre soi-même ? Tu ne penses qu'à toi.

— Mais cela doit paraître parfaitement déplacé, je suis vraiment désolée. Ce n'était pas mon intention.

Éléonore réfléchit à toute vitesse... Et comme elle ne trouvait rien à dire, elle se présenta. Cette fois, espéra-t-elle, cela n'occasionnerait pas de catastrophes.

— Je m'appelle Éléonore. Éléonore de Tianidre. Et vous ?

Pauvre gourde ! Et maintenant, on allait penser qu'elle ne cherchait qu'à pouvoir étoffer d'un nom ses racontars... Un boulet, comme toujours. Il n'y avait qu'Ariste qui savait faire les choses correctement.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Lun 14 Déc - 21:20

La jeune femme prit ses mains dans les siennes et ce geste, bien que cavalier, apaisa son cœur. Se sentir écouter, sans ressentir de gêne était salvateur. Elle écouta son interlocutrice se présenter et s'empressa de faire de même.

Enchantée ! Je suis Lavinia de Kergemont. Si vous n'étiez pas déjà dans cette charmante ville il y a plus de quinze ans, mon nom ne vous diras rien. Je reviens après une longue absence et j'ai l'impression d'être une étrangère même chez moi !

Lavinia offrit un sourire timide à Eléonore. Elle était, sommes toute, heureuse de pouvoir rencontrer des jeunes filles de son âge. Elle avait moins l'impression d'être un ovni dans cette ville.

Êtes-vous venir vous recueillir sur un être disparu ? Ou peut-être simplement trouver quelques minutes de paix ?

Chez elle, dans la province lointaine, elle possédait une petite chapelle sur son domaine. De manière quotidienne, et même plusieurs fois par jour ces derniers temps, elle allait se recueillir. Un moment pour se vider la tête, ou au contraire réfléchir dans le silence. C'était bien le seul endroit où on ne nous dérangeait pas inutilement. Des habitudes données par le couvent et jamais perdues. Les religieux avec leur simple présence, apportaient paix et amour à autrui. Que cela soit un prêtre, un moine, une sœur… pour Lavinia ils étaient devenus sa seconde famille.

Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Mar 15 Déc - 17:23

Lavinia de Kergemont. Contrairement à ce que la jeune femme affirmait, Éléonore avait entendu ce nom très récemment.

— Détrompez-vous, il se trouve que votre père m'a parlé de vous et de votre retour il y a quatre jours à peine, lorsque je l'ai rencontré. Mais c'est un plaisir de pouvoir mettre un visage sur votre nom.

Éléonore déglutit. Comme d'habitude, elle disait n'importe quoi. Cela semblait tellement faux, tellement vide. Elle lâcha doucement les mains de son interlocutrice et ramena les siennes sur ses genoux avant de poursuivre :

— Mais je comprends… Je viens moi-même d'arriver à la capitale. Je me sentirais presque perdue.

Elle passa immédiatement à la question suivante qui ne portait visiblement pas de réponse plus maligne.

— J'avais seulement besoin de réfléchir, admit-elle. On trouve parfois plus de réponses qu'on vient en chercher...

Elle se souvenait combien elle était perdue. Les événements d'ici lui avaient rendu une part de son coeur. Elle se souvenait de ce que la perspective de mourir lui avait inspirée ce jour là. Elle ne l'avait tant rejetée depuis ce soir ou on l'en avait privée. Elle avait voulu vivre. Elle avait encore du mal à y croire, mais elle avait vraiment voulu vivre.

Et... À bien y penser, c'était la deuxième fois que cette église lui montrait la détresse. Certes, ce n'était pas aussi flagrant que l'autre fois, mais... N'avait-elle pas demandé un signe ? Et si, plus qu'avoir trouvé Alduis – et compris ce qu'il avait représenté – on voulait lui rappeler qu'elle vivait mieux pour les autres que pour elle-même ? Comme elle avait vécu pour Ariste, comme elle aurait pu toujours vivre rien que pour son Ariste. Rester auprès pour toujours et mourir avec lui.

Tu existes, Éléonore. Tu dois exister. Promets-moi de faire un effort

Seulement, cela, il le lui avait refusé. Sa dernière volonté. Comment rejeter la dernière volonté de la seule personne pour laquelle on vivait ? Exister pour soi, c'était surfait. Ou bien n'était-ce réservé qu'à certaines personnes. Ou bien certains ne pouvaient pas être séparés.

Et toi ? Et toi, aurais-tu accepté de continuer seul ? Tu étais bien plus fort que je ne le serai jamais, Ariste, peut-être aurais-tu pu. C'était cruel de ta part, de m'obliger à vivre sans toi. Tu sais bien que je suis trop faible pour lutter contre ta volonté. Et trop faible pour vivre seule. Je ne fais plus rien comme il faudrait depuis que tu n'es plus là.

— On retrouve…

La foi ?
Le coeur qu'on nous avait arraché ?
Une esquisse de sens pour la vie ?
Une raison de se battre ?
Une chance de rédemption ? De se sentir utile ?


— sa voie.

Éléonore repéra une tache sur le sol. Encore celui-là... Elle se pencha et tendit le bras pour récupérer le gant qui s'était à nouveau échappé. Elle ne put s'empêcher de sourire, complice.

— Et les gants fugueurs aussi, visiblement ! ajouta-t-elle d'un ton léger.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Thierry d'Anjou Mar 15 Déc - 18:24

Thierry venait de passer un excellent moment dans le confessionnel, à profiter d'une femme perdue dans les obligations que son ménage et ses enfants malmenaient intérieurement. Elle ne se sentait plus exister, que les besoins de ses proches passaient avant les siens. Elle en culpabilisait bien sûr, croyant ne pas être une bonne mère. Le prêtre avait pris tout son temps pour la réconforter e lui assurer que ces sentiments étaient normaux, que Dieu lui-même en éprouvait pour ses créatures qui déclenchaient des guerres, ignorant ses commandements sacrés. La proie avait peu à peu baissé la garde et il l'avait rejointe. Derrière la porte grillagée, elle s'était ouverte à lui, l'embrassant même la première, brusquement heureuse que l'on témoigne enfin de l’intérêt.

Après son départ, Thierry attendit quelques minutes et s'apprêta à sortir lorsque des éclats de voix résonnèrent à ses oreilles. Des femmes discutaient là, à quelques mètres lui. Il demeura tapi dans le confessionnel à écouter leurs confidences et esquissa un sourire diabolique d'apprendre que l'une d'elles serait la fameuse Lavinia de Kergemont, celle qui se nommait autrefois Lavinia de Frenn. Un nom qui lui rappelait aussitôt des souvenirs pénibles. Celui du misérable responsable de la l'asservissement de son fils. elle semblait perdue. Confuse. Son sourire s'étira un peu plus.

Ce serait une proie parfaite.
Et une vengeance incroyable vis-à-vis de Dyonis.
Il s'imaginait déjà dans le salon à Frenn, en train de lui rapporter avoir profité de sa vie, au niveau de ce qui était du plus intime. Que même lui son père ne pourrai-t la connaitre aussi bien. Il serait naturellement furieux. Pourrait-il lui causer des ennuis ? Son sourire s'étira encore. Il demanderait à Coldris de l'accompagner. Tous deux jouiraient ensemble de cette scène grandiose et son ami le protégerait, une nouvelle fois, des conséquences.

Il s'appliquait à entendre encore mieux la conversation et entendit Lavinia évoquer les funérailles de sa mère. Il se remémorait effectivement les avoir célébré. Une de ses premières cérémonies et le regard perdu de cette enfant lui avait été pénible. Elle lui faisait pitié. Il balaya rapidement cette vision. Elle n'était plus une petite fille mais une femme, mariée depuis plusieurs années, et pouvait être à présent une superbe arme contre son père.


La douce pensée de la colère de Dyonis, humilié, le faisait jubiler.

Il se décida à sortir pour s'approcher de sa jolie victime et la salua poliment, ignorant un temps l'autre femme.

"Bonjour, madame de Frenn. il y a longtemps que nous ne sommes.."

Il s'interrompit brusquement pour simuler la confusion, puis plaqua la main contre sa bouche.

"'Non, elle est... Alors, vous êtes... Lavinia de Kergemont ? seigneur, votre visage, vous êtes le parfait portrait de votre mère, madame ! Quel dommage que celle-ci nous ait quitté si tôt. Elle a privé Braktenn d'un de ses plus beaux joyaux mais votre beaut nous en rappelle son agréable souvenir."

Il se pencha pour saisir avec délicatesse la main de la jeune femme et effleura un court instant la peau de ses lèvres. Quelle douceur ! Le reste de son corps promettait.

"Veillez m'excuser de ma méprise."

Il fit semblant de remarquer l'autre femme qui ramenait à Lavinia un gant et la salua poliment.

"Bonjour, madame, pardonnez-moi de vous avoir point vu auparavant. Je suis le père Thierry, le curé de cette paroisse."
Thierry d'Anjou
Thierry d'Anjou
Prêtre révoqué

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1029
Date d'inscription : 15/10/2018
Age : 50
Localisation : Brakteen

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Mer 16 Déc - 16:16

Elle n’en croyait pas ses yeux, face à elle, elle reconnut le père Thierry. Le bon religieux que sa mère appréciait tant. Il n’avait pas autant changé que cela malgré les années. La dernière fois qu’elle l’avait vu, il avait rendu un merveilleux hommage à sa mère.

En effet on m’a marié depuis notre dernière rencontre, bégaya Lavinia sous le coup de l’émotion.

La pauvre devait être rouge pivoine sous cette avalanche de compliments. On n'avait encore jamais été généreux de la sorte avec elle. Le frôlement sensuel des lèvres du curé sur sa main la fit frémir. Pas de la même manière que ceux d’un certain zarkotien, mais d’une manière dont elle ne savait pas quoi en penser. Quoi qu’il en soit le père Thierry possédait les manières d’un vrai gentleman.

Je suis surprise que vous me reconnaissez, j’étais tellement jeune à l’époque… J’espère qu’on ne vous dérange pas dans vos activités ? J’étais venue pour rendre hommage à ma mère, mais je n’ai pas trouvé le courage de dépasser ce banc. Ma charmante compagne est venue me réconforter et je dois avouer que je me sens un peu mieux. Je n’ai pas encore réussi à faire réellement mon deuil et je pensais y arriver seule… mais avoir de la compagnie m’aide grandement.

Lavinia se pencha légèrement pour récupérer le gant qu’Eleonore venait de ramasser. Elle remarqua que se pencher ainsi offrait une large vue sur son décolleté. Elle se redressa précipitamment mais fut rassurée en voyant le sourire bienveillant du père Thierry. Son honneur était sauve, après tout elle se tenait face à un homme de Dieu.
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Jeu 17 Déc - 10:30

Éléonore se redressa brusquement en entendant des pas approcher et une nouvelle voix résonner.

D'instinct, elle méprisa le nouvel arrivant. Elle aurait dû être reconnaissante d'interrompre leur conversation avant qu'elle ne se soit rendue absolument ridicule mais... Mais elle n'y parvenait pas. Il y avait quelque chose de désagréable dans sa voix trop accommodante. Quelque chose de simulé dans sa soi-disant méprise... D'autant qu'il avait forcément entendu Lavinia se présenter à l'instant. Il n'y avait pas besoin des rumeurs relayées par Eltinne pour déceler dans l'attitude prêtre une certaine duplicité.

Mais... Mais Lavinia ne semblait rien voir. Éléonore se demanda si elle ne se faisait pas d'idées. Après tout, son instinct n'était pas fiable. Elle n'était pas comme Ariste. Elle s'inventait des intuitions sur des détails stupides qu'elle n'était pas sûre de voir. Elle était pitoyable.

Elle sourit néanmoins aux paroles de la femme. Vraiment ? Elle n'avait pas aggravé les choses en intervenant ? Cela faisait du bien de l'entendre… Presque assez pour oublier le père Thierry jusqu'à ce qu'il se présenta à elle.

— Je sais qui vous êtes, acquiesça-t-elle peut-être trop sèchement.

Elle se retint courageusement toutes formes d'excuses. Elle ne pouvait pas jouer les hypocrites et entrer dans son jeu. Elle songea d'ailleurs qu'elle aurait dû rester tout aussi distante face à un autre homme qui ne valait pas mieux. Qui brûlait d'au moins autant de duplicité et dont les yeux étaient désespérément froids. Il n'était pas trop tard pour décliner sa fichue invitation. Oui, c'est ce qu'elle ferait en rentrant.

Elle ne se sentait plus à sa place. Elle sentait que Lavinia avait besoin de parler – sans qu'elle ne soit à côté – et, bien que sa part d'instinct lui criait de la sortir de cet endroit de gré ou de force, elle n'avait pas le droit de s'interposer.

Elle adressa un regard désolé à Lavinia, un autre – dans lequel elle ne pouvait voiler une mise en garde – au curé, puis se leva.

— C'était un plaisir de vous rencontrer, ma chère. J'espère que nous nous reverrons.

Des paroles vides, presque hypocrites, mais qui permirent à Éléonore de se détacher de tout ça. De ne pas laisser une mauvaise impression mal placée anéantir les efforts d'une femme pour faire son deuil.

Elle fit tout de même l'effort de prendre congé de l'homme également. Ne fût-ce que par égard pour Lavinia.

— Mon père...

Non. La politesse resta bloquée au fond de sa gorge. Tant pis. Elle se contenterait d'incliner légèrement la tête pour compenser son silence.

— J'ai encore à réfléchir, ajouta-t-elle à l'attention de Lavinia avec un sourire complice.

Éléonore jeta un dernier regard, presque d'avertissement, vers le père Thierry avant de s'éloigner et pour repenser à ce qui l'avait amenée. Se souvenir de cette rencontre. Et s'assurer, par acquis de conscience, que les sales rumeurs qui circulaient et sa mauvaise impression ne se confirment pas aux dépens de sa nouvelle connaissance.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Thierry d'Anjou Jeu 17 Déc - 19:32

Thierry écoutait le bégaiement avec lequel s'exprimait Lavinia avec mépris que le religieux dissimulait sous son habile masque de gentillesse. Comment était-il possible après plusieurs années de mariage de se montrer encore aussi confuse ? N'avait-elle donc rien appris ? Il risquait de s'ennuyer au lit, avec elle, mais au moins le fait que celle-ci soit le fils de son cher ennemi compenserait la frustration. Il répondit d'un sourire aimable.

"J'ai entendu cela, oui. Selon ce que j'ai si, votre époux serait souffrant. J'espère que vus l'encouragez à prier Dieu avec dévotion. Lui seul décide des temps de guérisons, savez-vous, ma fille."

Il l'observa être troublé de ses manières, telle une petite fille naïve, être émue de ses manières. Décidément le couvent où son père l'avait envoyé après le décès de sa mère était une merveille pour former de parfaites idiotes en société. Il songerait à leur envoyer quelques financements. Ces sœurs méritaient ses encouragements si celles-ci contribuaient à lui servir de si belles proies sans défense.

"Je n'ai fait que mon humble devoir, madame. Rien de plus, rien de moins. J'ai entendu également que vous aviez été confié ensuite à une institution. Laquelle était-ce ? A vos manières, je vois que celle-ci était excellente et j'aimerais pouvoir conseiller les pères qui viennent me solliciter mon expertise quand ils ne savent pas où les placer."

Et une fois cette informations prises, il leur ferait parvenir de belles fleurs à ces Sœurs, avec un superbe compliments pour leurs oeuvres.

La dénommée Éléonore s'agitait à coté d'eux puis se retirait. Thierry fut à peine attention à elle et la salua d'un hochement de tête polie. I pouvait, lui, se le permettre. Ses yeux revinrent se poser vers le visage de Lavinia. Il simula l’inquiétude.

"Vous paraissez effectivement troublée. Que diriez-vous de discuter, à l'écart dans mon bureau, dans un lieu bien plus paisible ? Vous avez besoin de vous asseoir et d'un remontant.


Il s'approcha pour tendre la main, pour l'inviter à la soutenir. Sa main sembla toucher accidentellement la sienne. Comment réagirait-elle ? Il riait intérieurement , Arriverait-il à ses fins tout de suite ? Son regard descendit un léger instant vers le bas de sa robe. Cela était un ordre de Dieu que de vérifier ce qui se trouvait sous ces jupons. Il percevait parfaitement cet appel.
Thierry d'Anjou
Thierry d'Anjou
Prêtre révoqué

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1029
Date d'inscription : 15/10/2018
Age : 50
Localisation : Brakteen

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Ven 18 Déc - 8:10

Son époux… encore et toujours. Il n'était jamais présent, mais toutes les conversations le ramenaient à lui, à croire qu'elle n'avait pas le droit d'exister sans lui. Elle se cacha comme à son habitude derrière le masque de la bonne épouse compatissante pour répondre au père Thierry.

Je puis vous assurer qu'il pris, tout comme moi, aussi souvent que possible pour son prompt rétablissement.

Comme cela, il trouvait que les sœurs avaient fait du bon travail ? Lavinia n'en était pas convaincue. Au couvent, on lui avait appris à s'effacer, tout donner au seigneur et à autrui. Elle, qui possédait ce grain de folie familial, s'est vue brimée. Sa personnalité enfouie très loin à l'intérieur d'elle. Enfin… c'est ce qu'elle avait cru. Pourtant, dans les ruelles de la ville, sans qu'on ne l'ai reconnue, elle était redevenue elle-même aux côtés d'un inconnu. Cette pensée la réchauffa étrangement. Un voile léger colora ses joue tandis qu'un sourire niais fit un passage fugace sur son visage. Le religieux le prendrai sans doute comme un effet de son compliment, mais qu'importe ce petit moment de joie lui faisait du bien.

Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, mon père.

Éléonore émit le souhzut de se retirer et elle la comprenait. Devoir supporter ainsi la conversation portée sur la vie d'une parfaite inconnue ne devait pas être pationnant. Lavinia abandonna un instant le religieux pour saisir les mains de la jeune femme.

Je serai ravie que vous me rendiez visite à mon domaine. Si vous connaissez le chemin pour rejoindre mon père, il suffit de pousser vos montures plus loin sur ce même chemin et mes portes vous seront ouvertes à n'importe suel moment.


Elle réfléchit quelques instants à la proposition du père Thierry. À bien y réfléchir, les lieux commençaient à accueillir de plus en plus de paroissiens alors que la pièce était déserte jusque là. Lavinia avait besoin de parler, de définitivement surmonter son deuil, mais pas en public.
Elle accepta donc de bonne grâce l'offre du curé. Sa main effleurera celke du père Thierry...par accident ? Qu'allait penser le religieux de ce geste malheureux ?

Veuillez m'excuser… J'accepte volontiers votre proposition et vous remercie pour votre sollicitude

Lavinia accompagna le père Thierry en toute confiance. Elle espérait qu'il réussisse à la guider sur la voie de la guérison tant espérée



[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Eye-4410



Une ombre inconnue



Il avait faim… extrêmement faim… Son estomac le tiraillait depuis trop longtemps, alors enfin il se décida à prendre un grand risque. La voie était dégagée, il entra dans l’église. La chance était avec lui et à pas feutré il se glissa derrière une colonne, à l’abri des regards. L’infiltration était réussie, les quelques personnes présentes n'avaient pas entendu son arrivée. 


Il se félicita de sa couardise et tendit l’oreille pour s'enquérir des mouvements de chacun. Il ne trouverait pas de nourriture à portée de main ici, il fallait qu’il trouve les pièces les plus reculées, là où son butin se cachait. Un regard au milieu de la pièce et il remarqua trois âmes effectuant un bal étrange parmi les bancs libres. C’était sa chance ! Il s’élança colonne par colonne jusqu’à atteindre une petite pièce au fond de la bâtisse. Un bureau.


Il s’y engouffra en silence et scanna les alentours. Des babioles, certes, il y en avait mais le bout de pain abandonné sur le bureau était pour le moment sa priorité. Il n’eut pas le temps de s’emparer du mets que des pas se rapprochaient à grande foulée. Impossible de faire demi-tour.


Il paniqua et chercha un endroit tapi dans l’ombre pour pouvoir se fondre dans le décor. L’espace était assez exigu, mais il trouva ce qu’il cherchait dans le coin droit de la pièce à côté d’une large armoire. In extrémiste ! La jeune femme qu’il avait aperçue quelques minutes plus tôt fit son entrée, suivit par l’homme qui la dévoré du regard comme un chat avec sa proie.
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Thierry d'Anjou Ven 18 Déc - 13:02

La grimace qui se peignit un instant sur le visage de la jeune femme à la mention de son époux plut à Thierry. Quelle merveilleuse invention que le mariage ! Grâce à cela, l'identité propre d'une fille disparaissait sous le nom de celui à qui elle avait dit oui devant l'autel. Cela entraînait à plus ou moins long terme des soucis d'estime dont lui se servait habilement pour profiter de ces jolies proies qui venaient bien gentiment à lui. Il opina d'un hochement de tête qui se voulait grave.

"Alors, Dieu saura vous donner satisfaction."

Que ce Dieu pouvait être pratique pour justifier n'importe quelle affirmation. Surtout quand on portait une soutane. Il se sentait parfaitement intouchable. Et si quelque chose de fâcheux se produisait, son ami Coldris intervenait.  

Lavinia s'adressa un court instant à cette Éléonore pour lui donner congé. Parfait ! I pourrait l'emmener dans son bureau, loin des oreilles et des yeux indiscrets et commencer sa séduction. La proie semblait pour le moins facile. Un poisson comme celui-ci, il n'y avait même pas à jeter la ligne à l'eau. Non, le poisson sortait de lui -même de l'eau pour sauter directement dans l'assiette.

Thierry rit intérieurement d'entendre son interlocutrice accepter sa proposition de se rendre à son bureau, sans imaginer que seule face à un homme il pourrait lui arriver certaines choses. Ce beau poisson ne sortait pas seulement spontanément de l'eau pour sauter dans l'assiette, il ramenait même la sauce pour être accommodé.

Discrètement, le prêtre continua l'effleurement de sa main, tout en tenant son bras pour donner l'illusion de l'aider à la guider vers son bureau. Ses doigts caressaient sa peau douce. elle n'avait rien dit supposant à un banal accident. Quelle pauvre enfant naïve ! Ils s'éloignèrent vers le fond de l'église. Sur le chemin, Thierry salua poliment quelques fidèles et eut pour chacun un petit mot personnalité. Cette attitude rassurerait plus encore la proie à son bras.

Une fois dans son bureau, pour une fois, Thierry oublia son habitude à refermer la porte derrière lui, focalisé sur son bel objectif, et dirigea Lavinia vers le centre la pièce, près du meuble. Son regard espiègle s'amusa déjà de l'imaginer couchée dessus, les yeux du grand crucifix devant eux. Ce sera la plus une belle chose de plus à raconter au père qui s'étoufferait dans sa colère et dans sa honte. Il lâcha le bras de la jeune femme mais glissa alors la main, habilement son dos, pour laisser courir dans le bas une légère caresse.


"Eh bien, ma fille, que puis-je faire pour vous aide ?"

Il lui adressa un sourire aimable, rempli de sollicitude.

"N'ayez pas peur disait le Christ, souvenez-vous. Ici, dans une église, rien ne saurait vous arriver de désagréable et tout est voulu par notre Seigneur."

Le prêtre riait sous cape en prononçant ces paroles bien pratiques. Assurément, il enverrait un superbe bouquet aux Sours de la Perpétuelle Indulgence pour les honorer de leurs bones oeuvres qui allaient merveilleusement bien dans le sens des siennes.
Thierry d'Anjou
Thierry d'Anjou
Prêtre révoqué

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1029
Date d'inscription : 15/10/2018
Age : 50
Localisation : Brakteen

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Sam 19 Déc - 13:38

Cette fois-ci, là au milieu de ce bureau, elle l’avait clairement sentie. Cette main qui s’était glissée dans son dos. Elle eut honte pendant quelques instants de penser au jeune nordique croisé l’avant-veille. Mais un frisson la parcourait désormais, un curé se permettrait-il d’agir de manière si… inappropriée ? Lui le père Thierry tant apprécier de sa mère ?


N’ayez pas peur disait le Christ, souvenez-vous. Ici, dans une église, rien ne saurait vous arriver de désagréable et tout est voulu par notre Seigneur.


Cette déclaration rassura Lavinia. Comment avait-elle pu avoir de telles pensées à l'égard du religieux ? Depuis son arrivée, ses tendances à sentir des sentiers battus l’effrayait. Elle devait endiguer cela avant que la débauche ne l’avale complètement. Dans un mouvement de désespoir, elle s’accroupit et se saisit des mains du religieux.


 — Mon père, je vous en prie aidez moi. Je suis perdue depuis que je me suis éloignée de mon époux. J’ai bien peur que des pensées non appropriées tentent de se frayer un chemin jusqu’à mon cœur. La confession pourrait-elle m’être salvatrice, mon père ?


Elle vit le père Thierry hésiter, des émotions multiples parcouraient son visage jusqu’à se figer sur un sourire compatissant. Lavinia en fut soulagée, elle en était à présent certaine, la voie du seigneur lui permettrait d’y voir plus clair. Elle était pendue aux lèvres du curé, prête à écouter ses précieux conseils, qui, elle l’espérait, arriveraient au moins à lui faire sortir de la tête un dénommé Eldred pour laisser son esprit se concentrer comme il l’aurait dû depuis le début sur son époux. Le deuil de sa mère passerait après, car les battements de son coeur n'était manifestement dû à la perte de sa génitrice.




[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Eye-4411

Une ombre inconnue



Il était soulagé, ils ne l’avaient pas vu, même à cet instant à quelques centimètres d’eux. La scène qui se jouait sous ses yeux était des plus curieuses. La porte était restée ouverte, mais impossible pour lui de l’attendre sans se faire démasquer. Alors quitte à se faire prendre qu’elles options s’offrait à lui ?  Il était plus qu’évident que s’y l’on venait à le prendre en flagrant délit, la mort lui était assuré, mais… Si la mort l’attendait quoi qu’il arrive, pourquoi ne pas en profiter. Oui, profiter de ses derniers instants pour, pour… lui aussi croquer un peu dans la chair tendre de cette femme que convoitait tellement ce curé ? 
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Thierry d'Anjou Sam 19 Déc - 14:11

Elle ne se défendait pas de cette main qui caressait légèrement le bas de son dos.
Elle avait bien eu un regard surpris, un bref instant, puis ses paroles sur le Christ avaient chassé toute éventualité de révolte. Elle lui était parfaitement soumise. Il réprima un sourire en croisant le crucifix qui les observait. Comme le Christ pouvait être un bel exemple pour conquérir l'esprit des faibles. Sa main remonta et caressa avec douceur le visage de la jeune femme.


"Dieu vous aime, ma fille, et il doit être navré de vous savoir si triste."

Thierry s'était finalement écarté, pour harder une distance respectable, mais as main, elle, continuait à caresser la joue de Lavinia. Il entendait avec satisfaction les troubles de son cœur. Elle serait décidément une proie plus que facile.

"Allons, Lavinia, ma chère Lavinia, confiez-moi la source de vos tracas. Je suis certain qu'il n'en est rien rien grave. Parfois, l'esprit imagine bien plus qu'il ne le faudrait. "

Tout en parlant, ses doigts continuaient à courir sur la peau froide de sa joue droite. Elle s'hasard à un moment à remonter vers une mèche de ses cheveux, persistant dans la tendresse de ses caresses.
Thierry d'Anjou
Thierry d'Anjou
Prêtre révoqué

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1029
Date d'inscription : 15/10/2018
Age : 50
Localisation : Brakteen

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Sam 19 Déc - 15:55

Éléonore observait du coin de l'oeil le père Thierry entraîner Lavinia à l'écart. En général, la jeune femme n'y aurait prêté attention. Mais ce prêtre-là lui laissait une mauvaise impression. Même sans ce qu'elle avait entendu dire, il ne lui aurait pas inspiré confiance. Il exhalait la duplicité. Et le regard dont il entourait cette pauvre femme qui ne semblait rien remarquer... Mais elle ne songea pas un instant à la blâmer pour son manque de discernement. Cela ne lui serait jamais venu à l'idée.

Lorsqu'il entrèrent dans le bureau, Éléonore ne tenait plus en place. Elle se faisait certainement des idées, mais elle devait s'en assurer. C'était indiscret… Mais avait-elle le choix ?

Non, alors tant pis pour elle, le plus important était de s'assurer que ce... ce... ce... Enfin, qu'il ne profite pas de l'égarement causé par le deuil. Et si elle lui attribuait à tort de mauvaise intention – Éléonore n'aurait jamais vraiment confiance en son instinct – il ne serait jamais trop tard pour s'en excuser.

Sans prêter attention au regard curieux – et sans doute un peu réprobateur – de certains fidèles, la jeune noble se faufila jusqu'à la porte entrouverte et jeta un coup d'œil dans l'embrasure.

Elle aperçut le prêtre, bien trop proche de sa nouvelle amie, et détourna le regard, ne sachant pas exactement où sa main se trouvait. Une chose était certaine : il ne savait pas les garder chez lui.

Éléonore hésita. Elle s'appuya contre le mur, à côté de l'ouverture… Elle entendit Lavinia exposer ses difficultés et son cœur se pinça, puis frissonna de dégoût lorsque le curé répondit. Elle risqua un coup d'œil. Il touchait son visage.

Elle hésita à partir maintenant. À se mêler de ses affaires. Si elle intervenait, elle allait se ridiculiser. Et puis... Si elle intervenait, Lavinia saurait qu'elle les avait suivis, et croirait qu'elle avait voulu épier ses confessions. De toute façon, la femme n'avait pas besoin d'elle. Éléonore de Tianidre était faible, inutile et stupide. Elle n'était rien toute seule. Il aurait fallu qu'Ariste – ou même Gabriel, en l'occurrence ç'aurait suffit – soit là pour gérer la situation. Elle, elle n'était qu'une pauvre gourde. Et lâche.

Elle serra les dents, mais ne partit pas. Il fallait tout de même qu'elle s'assure que ça n'aille pas plus loin. Elle ne se le serait pardonné si elle avait abandonné une personne en détresse. Même si elle était sotte et inutile et incapable, elle n'avait pas le droit de fuir et de faire semblant qu'elle ne savait pas.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Dim 20 Déc - 8:25

La main du père Thierry remonta jusqu'à son visage. Certes le religieux écoutait ses complaintes, mais sa proximité commençait à l'indisposer. Il n'était plus question de frôlement accidentels ou de manière acceptable pour un homme de Dieu. Lavinia resta interdite l'espace d'un moment lorsque cette constatation résonna dans son esprit comme un signal d'alarme. Sa main parcourait son visage, frôla ses lèvres pour remonter jusqu'à une mèche de cheveux indisciplinée.

Parfois, l'esprit imagine bien plus qu'il ne le faudrait.

Son imagination ? Elle aurait pu encore le croire il y a quelques instants. Une énième caresse provoqua un frisson, bien différent que celui d'un plaisir contenu, qui parcourut l'échine de la jeune femme. Lavinia effectua un léger pas en arrière. Espace aussitôt comblé par le curé.

Mon père...si je peux le permettre...vous êtes beaucoup trop…

Ses mots moururent sur ses lèvres lorsque le père Thierry vint poser ses doigts sur celles-ci afin de lui imposer le silence. Les yeux de Lavinia s'écarquillèrent devant ce geste plus qu'osé. Alors son instinct se mit enfin en branle, malgré le sourire mielleux du curé, malgré les tremblements de son corps à la compréhension de ce qu'il se passait vraiment. Elle recula cette fois-ci avec plus de détermination, mais fut stoppée par le bureau dans son dos. Le prédateur, car s'en était un, était prêt à bondir sur elle. Elle tenta de mettre le plus de distances possible entre eux mais l'espace était plus que limité.
Si elle arrivait à passer au-dessus du meuble, elle pourrait installer une barrière entre eux, juste le temps que le curé reprenne ses esprits, lui révèle que c'était un quelconque test de foie...
Tandis que les centimètres les séparant s'amoindrisaient, Lavinia se hissa tant bien que mal sur le bureau, veillant à toujours faire face au religieux.

Il ne restait plus qu'à se laisser glisser de l'autre côté pour retrouver un semblant de bienséance. Lavinia ne put mettre à exécution son plan car le père Thierry, dans un regain de vigueur, l'immobilisa sur son bureau. Non, il ne la touchait pas, pas encore, mais le résultat était le même. L'homme haut de sa stature, la dominait, positionné pratiquement entre ses jambes. Ses bras la bloquaient de part et d'autre de son corps. Sa respiration se figea, il lui sembla que le moindre mouvement de sa part conduirait à un contact. Un contact malheureux qui sonnerait comme une approbation silencieuse, un top départ à un évènement qu'elle ne voulait surtout pas voir arriver.
Le père Thierry approcha son visage de celui de la jeune femme pour lui chuchoter des paroles à son oreille.

Lavinia se figea. Pouvait-elle seulement appeller à l'aide ? Sa parole contre celle du curé ne pèsera pas lourd. L'esprit imagine bien des choses… Alors elle devait se laisser faire ? C'est ainsi que le Seigneur souhaite voir les choses ? Elle voulut fermer les yeux. Pour imaginer quelqu'un d'autre, faire en sorte que cet instant soit le moins désagréable possible...mais un mouvement dans le coin de la pièce attira son attention. Une ombre se détachait de l'obscurité et se dirigeait droit sur eux. Les yeux de Lavinia s'écarquillèrent et crier n'était plus une option à méditer.
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Thierry d'Anjou Dim 20 Déc - 11:47

Thierry contempla sa jolie proie d'un sourire affable, qui dissimulait tout de ses véritables attentions, alors que sa main continuait à glisser sur sa joue. Elle poursuivait dans ses cheveux et se perdait dedans. Il se rapprocha mais elle elle recula. Un léger sourire se dessina sur son visage et lui donna un air légèrement plus inquiétant. Il n'était pas contre un peu de résistance. Elle ne dura que peu par ailleurs. La jeune femme crut lui échapper mais elle se retrouva acculée cotre le bureau. Parfait ! Un véritable signe que le Seigneur était avec eux.

Dissimulant à nouveau son sourire de prédateur, le prêtre la rejoignit et entoura les bras autour de la jeune femme.


"Il ne faut pas avoir peur, ma fille. Le Christ, souvenez-vous du Christ, qui nous disait que nous affirme que nous devons tous nous aimer."

Il la força à se rapprocher de son torse et baisa sa chevelure. Ses mains parcouraient en même temps le dos de la femme. Elle lui était offerte. Il le savait. Elle était à lui. Entièrement à lui.

"Tout va bien bien se passer, Lavinia. Faites-moi confiance."

Ses mains continuaient à descendre plus bas encore. Bientôt, elles releveraient ses jupons.
Thierry d'Anjou
Thierry d'Anjou
Prêtre révoqué

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1029
Date d'inscription : 15/10/2018
Age : 50
Localisation : Brakteen

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Dim 20 Déc - 12:24

Incapable ! Lâche ! Inutile ! Pitoyable !

Éléonore se détestait. Pourquoi n'agissait-elle pas au lieu de se maudire ? À chaque coup d'œil, la situation était pire. Le prêtre s'approchait d'autant plus que la femme cherchait à le fuir. Ses mains la harcelaient et, en, Éléonore ressentait l'horreur qui devait habiter cette pauvre Lavinia.

Ariste aurait agi. Gabriel agirait aussi. N'importe qui de normalement constitué aurait déjà fait quelque chose, avant même que la noble ne se retrouve bloquée sur le bureau.

Elle hésita à demander de l'aide, pour qu'on intervienne à sa place, mais elle se rendit compte que le problème n'était pas là. Elle n'avait pas peur de s'attirer les foudres du prêtre, ni de voir la situation se retourner contre elle. Ça, elle s'en fichait. Cela ne lui donnerait qu'une excellente raison de lui faire payer son attitude. En fait, à bien y réfléchir, elle n'avait rien à perdre. Elle passait après. Elle ne valait rien et n'avait pas le droit, toute inutile fut-elle, de refuser un appel de détresse.

Elle effleura le poignard d'Ariste. Pas qu'elle ait eu l'intention de s'en servir, mais seulement pour se donner du courage. Ariste aurait-il hésité ? Non. Elle puisa dans sa force.

Elle avait escalader sans assurance la plus haute tour de Tianidre. Elle avait courru se les remparts, flirté avec le vide. Ariste, Gabriel et elle avaient rempli des défis bien plus compliqués. N'était-ce pas, cette fois, pour la bonne cause.

Elle prit une grande inspiration et entra dans le bureau, ou elle saisit l'épaule du père Thierry pour le faire tourner.

Approche ridicule. Elle était ridicule. Pitoyable. Mais c'était mieux que de laisser Lavinia en difficulté.

— Vous la lâchez tout de suite ! lança-t-elle d'un ton impérieux. Elle était loin de ressentir la confiance qu'elle dégageait, mais là colère compensait ses doutes. La nécessité faisaient taire ses réserves.

Sans pouvoir se retenir, parce qu'il ne lui inspirait que du mépris, elle le gifla violemment. Ça non plus, ce n'était pas à faire… Mais qu'il aille s'en plaindre, surtout, il ferait moins le fier s'il devait expliquer pourquoi.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Thierry d'Anjou Dim 20 Déc - 13:21

Les mains de Thierry s'aventuraient toujours plus bas dans le dos de Lavinia. Elles s'apprêtaient à soulever les jupons lorsqu'un cri résonna en écho à cause de la voûte pierreuse de l'église. Il se figea. Que se passait-il encore ? Ne pouvait-il pas profiter d'un moment de tranquillité ? Il voulut ignorer le cri mais une main lui secoua l'épaule. C'était là beaucoup plus dérangeant.

"Fichez-moi la paix !"

Son ton était sec et autoritaire.
Il n'entendait pas être désobéi.

Le prêtre ne vit pas la gifle arriver et sentit sa tête partir en arrière. Il se redressa, détaché du corps de sa vi time, et observa avec surprise la personne qui avait osé le toucher. Ses yeux la foudroyèrent. Il s'agissait de cette Éléonore. Avait-elle décidé de le gêner ? Quelle peste que voilà !


"Puis-je savoir de quel droit vous oser toucher un homme de Dieu ? Savez-vous que ceci est un blasphème grave ? De ceux qui vous font monter sur le bûcher..."

Son soutire devint cruel.

"Vous seriez adorable, vêtue d'une chemise de pénitente, montant l'escalier pour rejoindre le poteau où le bourreau vous lierait les mains."

Il la fixa avec condescendance.

"Laissez-nous."
Thierry d'Anjou
Thierry d'Anjou
Prêtre révoqué

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1029
Date d'inscription : 15/10/2018
Age : 50
Localisation : Brakteen

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Éléonore de Fromart Dim 20 Déc - 14:51

— Fichez-moi la paix !

Il n’était pas gêné, alors ! Mue par la colère, la main d’Eléonore s’écrasa toute seule sur la joue de l’homme. Elle savait qu’elle n’en avait pas le droit. Mais tant pis. Il la méritait.

Homme de dieu. Blasphème. Bûcher. Un second coup partit, plus empreint de rage encore. De quel droit parlait-il de blasphème ? De quel droit se revendiquait-il homme de Dieu dans la situation qu’elle avait surprise. Il n’avait qu’un droit : celui se baisser les yeux et de prier pour qu’on lui pardonne. Celui d’encaisser. D’assumer. Il ne pouvait pas se prétendre ignorant du mal qu’il faisait. Même si elle l’avait arrêté avant que ça ne dégénère, cette épreuve avait certainement déjà marqué l’esprit de sa victime.

Incapable Eléonore. Lâche Eléonore. Pleurnicharde Eléonore ! Pourquoi n’avait-elle pas agi plus tôt ? Elle aurait dû se fier, pour une fois, à son instinct. Mettre cette pauvre Lavinia en garde. L’empêcher de le suivre. Tout ça, c’était à cause d’elle. Parce que toute seule, elle était faible. Toute seule, elle était inutile. Toute seule elle n’était rien. Et ce prêtre infâme lui inspirait sans doute même moins de dégout qu’elle ne s’en inspirait elle-même.

Alors, s’il fallait que son acte aient des conséquences désastreuses, elle le concluerait au moins sans baisser les yeux. Elle irait jusqu’au bout.

— Vous seriez adorable, vêtue d'une chemise de pénitente, montant l'escalier pour rejoindre le poteau où le bourreau vous lierait les mains.

Mourir. Sans demi-tour possible. Sans pouvoir renoncer. Sans pouvoir faire preuve de lâcheté. Se libérer enfin de toute cette souffrance que des années de vie, malgré l’espoir naissant, n’apaiseraient jamais. Et mourir pour s’être battue. Mourir en ayant fait quelque chose d’utile. Ariste comprendrait. Ariste serait fier d’elle. Elle serait fière d’elle. Pour une fois, dans sa vie, elle aurait peut-être réussi à faire quelque chose de bien par elle-même. Cela n’avait pas de prix.

— Si c’est le sort qu’on me réserve, cracha-t-elle presque, je l’accepterai. Ce sera sans regret. Mais je peux vous jurer que je vous entraînerai dans ma chute pour ce que vous avez fait.

Il dégageait une cruauté malsaine. Elle, la détermination de celle qui n’en craint rien. Il n’était pas un homme de Dieu. Pas un vrai. C’était la justice des hommes qui lui reprocherait son acte. Mais comme Ariste l’avait toujours dit, l’Eglise et Dieu portaient des opinions drastiquement différentes.

Elle sourit, amusée qu’un tel homme ait presque pu lui rendre la foi que le deuil lui avait arrachée. Merci, mon père, songea-t-elle sarcastique. Quant à le laisser… Oh, oui, elle le laisserait. Ce ne serait pas elle qui relancerait les hostilité, car elle ne tenait pas à ternir pour sa haine la réputation d’une femme innocente.

Mais en revanche, les laisser, c’était hors de question. Sans avoir besoin de poser la question, elle savait que Lavinia n’était en rien consentante. Et elle, elle était allée trop loin pour abandonner maintenant. Quoi qu’il en coûte, elle tirerait sa nouvelle amie de ce mauvaise pas, car elle-même ne valait rien. Elle ne valait pas de se protéger elle-même des conséquences en priorité. Bien loin de là !

— Je vais vous laisser, mon père, acquiesça-t-elle devant son air satisfait. Mais ne comptez pas sur moi pour me rendre complice de vos bassesses.

Elle le bouscula, et prit, fermement mais pleine de bonté, l’épaule de Lavinia pour la relever du bureau et mettre de la distance entre elle et le curé.

— Mon père, il est temps pour nous de prendre congé. Pour me faire payer mon blasphème, vous pourrez adresser vos plaintes contre mademoiselle Eléonore de Tianidre. Si vous voulez, nous pouvons nous présenter ensemble à la prévôté à la première heure demain matin, ça leur évitera de prendre des mesures inutiles. Je passerai par ici pour m’enquérir de votre décision. Bon dimanche.

Et, sur ce, elle entoura de son bras les épaules de Lavinia pour la mener hors du bureau.

— C’est fini, ma chère. Tout va bien, tenta-t-elle de la rassurer. Pardonnez-moi, j’aurais dû faire quelque chose.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Mar 22 Déc - 20:56

Lavinia était restée, là, figée face au tableau qui se peignait devant elle. La jeune Eléonore était venue interrompre les agissements du père Thierry lorsqu’elle n’avait pas réussi à se dégager de l’emprise du curé.
Elle assistait à cette affrontement , admira la jeune femme qui tenait tête à sa place au père Thierry. À son grand soulagement, elle vint la soutenir et la mener vers la sortie. De son côté le religieux ne semblait pas en démordre, il ne lâchera pas sa proie aussi facilement…


Lavinia était inutile, elle avait honte d’elle, Eleonore semblait tellement plus forte qu’elle à lui porter ainsi assistance alors qu’elles ne se connaissaient pas il y a quelques heures. Pourquoi s'excusait-elle ? La présence bienveillante l'aida à reprendre ancrage dans la réalité. La situation s’envenimait et même si le curé était en tort, elles devaient trouver une justification à cette agitation pour le reste des paroissiens. 


Une nouvelle fois, l’ombre perçue quelques instant plus tôt traversa la pièce. C’était leur chance. Lavinia se mit à crier comme une hystérique.


Une souris !!! Seigneur, mon père , il y a un rat juste à vos pieds

L’effet fut immédiat, Thierry pâlit et son attention se reporta sur le rongeur qui courait en tous sens. La diversion était tombée à pique. Epuisée par toutes ses émotions, Lavinia se laissa aller contre sa nouvelle amie. Elle la suivait sans se préoccuper des paroissiens en panique dans l’église. Elle était amorphe, ne se souciait même pas d’où l’emmener Eleonore. Les larmes coulaient sans retenue sur son visage. Elle n’avait même plus la force de cacher son visage aux passants.
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Thierry d'Anjou Mar 22 Déc - 23:38

Cette Eléonore ne lâchait pas l'affaire.
Elle se permettait de le gifler pour la seconde fois.
Elle était forte.
Beaucoup plus forte que cette petite sotte issue de ce maudit Dyonis.
Or, Thierry avait un principe : quand on ne se savait pas en avantage, on se retirait. Tout son discours n'était que du baratin. Il n'irait jamais trouver pour elle la prévôté. A ses vêtements et son maintien, il devinait une femme bien née, solide, avec des appuis. Il n'était pas aussi stupide.

Thierry s'écarta de Lavinia d'un bon mètre et lui adressa un regard navré.


"Je suis désolé si j'ai pu faire quelque chose qui puisse avoir pu laisser croire que c'était déplacé. Rien n'était voulu. je vous le jure."

Il devait garder l'emprise sur elle.
Tôt ou tard, il reviendrait vers elle.
Elle était sa vengeance.
Sa vengeance contre ce diable de Dyonis.

Brusquement, Lavinia évoqua un rat. Par réflexe, Thierry baissa la tête et découvrit la créature. Il poussa un cri terrible et monta sur le bureau, terrifié.


"Aidez-moi ! Ne la laissez pas s'approcher de moi ! "

Le prédateur avait perdu toute crédibilité et gémissait comme un enfant apeuré.

Thierry d'Anjou
Thierry d'Anjou
Prêtre révoqué

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Alexandre / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1029
Date d'inscription : 15/10/2018
Age : 50
Localisation : Brakteen

Revenir en haut Aller en bas

[le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé] Empty Re: [le 21 décembre 1597] - Pour un gant fugueur et des yeux embués [RP Sensible][Terminé]

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum