[5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Page 1 sur 1 • Partagez
[5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Éléonore avait beaucoup réfléchi, cette nuit. Aux mots de Coldris, à ce qu'elle avait vu... Aux conséquences. Au désir de voir ce fichu prêtre ravaler son sourire dégoûtant. Au besoin de ne plus le voir nuit à personne. À la nécessité de protéger Lavinia.
Et une seule personne en était vraiment capable, apparemment… Du moins, c'était la seule personne qu'elle envisageait pour ce rôle... Une personne qui, de toute façon, l'apprendrait tôt ou tard.
Ce matin-là, Éléonore s'était décidée à rendre visite au Premier Conseiller. Au moins, cette fois, elle n'aurait pas besoin d'inventer d'histoires frauduleuses. Ni d'inventer des félicitations imaginaires.
En revanche, elle trahissait la confiance d'une amie, d'une certaine façon. Mais… Mais c'était pour la protéger. Uniquement pour la protéger !
On fit entrer Éléonore, mais elle fut incapable de s'asseoir dans le salon ou on l'a fait patienter. Elle tournait en rond, agitée. L'angoisse remontait. Mais tant pis. La réputation qu'elle récolterait n'avait guère d'importance.
Elle parvint à peine à cesser de s'agiter lorsque la porte s'ouvrit sur le seigneur de Frenn.
— Pardonnez mon insistance, Excellence... Il... Il y a des choses importantes dont je voudrais vous entretenir.
Des manières rustres de provinciales ? Peut-être. Mais c'était bien le cadet de ses soucis.
Et une seule personne en était vraiment capable, apparemment… Du moins, c'était la seule personne qu'elle envisageait pour ce rôle... Une personne qui, de toute façon, l'apprendrait tôt ou tard.
Ce matin-là, Éléonore s'était décidée à rendre visite au Premier Conseiller. Au moins, cette fois, elle n'aurait pas besoin d'inventer d'histoires frauduleuses. Ni d'inventer des félicitations imaginaires.
En revanche, elle trahissait la confiance d'une amie, d'une certaine façon. Mais… Mais c'était pour la protéger. Uniquement pour la protéger !
On fit entrer Éléonore, mais elle fut incapable de s'asseoir dans le salon ou on l'a fait patienter. Elle tournait en rond, agitée. L'angoisse remontait. Mais tant pis. La réputation qu'elle récolterait n'avait guère d'importance.
Elle parvint à peine à cesser de s'agiter lorsque la porte s'ouvrit sur le seigneur de Frenn.
— Pardonnez mon insistance, Excellence... Il... Il y a des choses importantes dont je voudrais vous entretenir.
Des manières rustres de provinciales ? Peut-être. Mais c'était bien le cadet de ses soucis.
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
A sa surprise - mais pas déplaisante - on est venu annoncer au seigneur de Frenn qu'Éléonore de Tianidre se présentait à l'instant au domaine et demandait à lui parler. Leur première rencontre ne lui a donc finalement pas paru trop rustre ? Voilà qui est une bonne nouvelle. Dyonis s'était pris à craindre d'être si maladroit... Entre temps, le seigneur avait appris que sa fille et la demoiselle qui revient aujourd'hui en ces lieux ont sympathisé. Voilà qui devrait augurer une bonne entrevue avec Éléonore. Et voilà qui changera le seigneur de Frenn de ses épouvantables pensées, depuis qu'il sait - grâce à Eldred - ce que sa chère Lavinia a essuyé des sales pattes de cet odieux prêtre ! Son père n'a pas manqué d'écrire immédiatement à l'évêché, mais il semble que les institutions cléricales soient atrocement lentes à traiter ce genre de courriers. Dyonis en bouillonne de rage à chaque fois qu'il y repense.
En entrant dans le vestibule, un sourire aux lèvres, Dyonis s'incline devant la jeune femme et l'accueille de l'habituel baisemain. Il s'apprête à lui adresser de chaleureuses paroles puis à prendre de ses nouvelles... mais ce qu'annonce Éléonore sans tarder le fige sur le champ. Le baron déchante. Apparemment, ce n'est pas pour l'agrément de sa compagnie ou celle de sa fille que la jeune noble lui rend cette visite. Désarmé, il demeure immobile, le visage soudain tendu.
"Je vous en prie, installez-vous, Mademoiselle." engage Dyonis en lui désignant un fauteuil. Lui-même, inquiet, prend place sur une chaise en face de son invitée et déclare sans tourner une seconde de plus autour du pot : "Je vous écoute."
En entrant dans le vestibule, un sourire aux lèvres, Dyonis s'incline devant la jeune femme et l'accueille de l'habituel baisemain. Il s'apprête à lui adresser de chaleureuses paroles puis à prendre de ses nouvelles... mais ce qu'annonce Éléonore sans tarder le fige sur le champ. Le baron déchante. Apparemment, ce n'est pas pour l'agrément de sa compagnie ou celle de sa fille que la jeune noble lui rend cette visite. Désarmé, il demeure immobile, le visage soudain tendu.
"Je vous en prie, installez-vous, Mademoiselle." engage Dyonis en lui désignant un fauteuil. Lui-même, inquiet, prend place sur une chaise en face de son invitée et déclare sans tourner une seconde de plus autour du pot : "Je vous écoute."
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Éléonore déglutit. Elle avait sans doute été trop brusque. Elle vit les traits de son interlocuteur se tirer, et ses yeux demandèrent pardon. Sincèrement. Elle avait l'impression de le décevoir, de... d'avoir été blessante. Et même s'ils ne s'étaient vu qu'une fois, elle n'aimait pas cette idée. Au fond, même au milieu de politiciens pourris jusqu'à la moëlle – ce que son expérience tendait tout de même à nuancer –, elle demeurait la personne gentille qu'elle avait toujours été. C'avait quelque chose de ridicule mais... Elle était comme ça, voilà tout.
Elle se contraignit à s'asseoir. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle aurait continué à faire les cent pas... Elle regrettait de ne pas avoir, cette fois, quelqu'un pour la rassurer. Comment avait-il pu être si facile de tout raconter à Coldris ? Comment sa présence avait-elle pu à ce point la réconforter. Le trahissait-elle, lui aussi, en venant tout raconter ? Non, ça ne le regardait pas. La seule qu'elle trahissait, c'était Lavinia, au fond. Mais... C'était pour la protéger. Son père la protégerait. Elle n'avait pas pu déterminer grand chose du seigneur de Frenn, mais pour cela, son instinct lui soufflait qu'elle ne pouvait que s'y fier.
Il l'écoutait. Oui, il l'écoutait, mais comment formuler cela ? Comment avouer une telle chose à un père... Heureusement qu'elle était intervenue avant d'avoir des choses bien pires à confesser.
Elle remarqua que sa jambe tremblait. Allons ! Il fallait se ressaisir. Cesser de se plaindre comme s'il lui était arrivé quelque chose à elle. Il ne lui était rien arrivé.
De toute façon, Oncle Eineld et Eltinne l'avaient assez répété : il fallait qu'elle cesse de se complaire dans le malheur, elle était ridicule.
Mais par où commencer ? Comment dire une telle chose ?
— Je vous demande pardon. Je... J'ai rencontré votre fille, vous savez. Je l'apprécie beaucoup. Je ne peux que comprendre votre enthousiasme à l'idée de la voir revenir. Seulement… Il se trouve que les circonstances de notre rencontre n'ont pas été... Agréables.
Idiote. Tellement idiote. Elle ne savait même plus ce qu'elle faisait là. Après tout, ce n'était pas à elle de le dire.
Elle croisait et decroisait frénétiquement les pieds, agitant le bas de sa robe. Elle était ridicule. Pourquoi ne savait-elle pas rester calme ?
Et fuit un instant le regard du premier conseiller, honteuse. C'était de sa faute. Elle aurait dû réagir plus tôt. Rien ne se serait passé. Il n'y aurait rien à avouer.
Comme d'habitude, elle faisait montre d'un égocentrisme déplorable. Elle se détestait. Inutile Éléonore. Lâche Éléonore. Égoïste Éléonore. Ridicule Éléonore. Stupide Éléonore.
C’était très courageux et altruiste de votre part d’avoir agi ainsi.
Vous n’avez pas à vous en vouloir de quoi que ce soit. Bien au contraire.
Elle voulait entendre à nouveau la voix qui avait prononcé ces mots. Retrouver les bras qui l'étreignaient alors. Et cette tendresse à laquelle elle s'était laissée aller.
Pourquoi pensait-elle encore à lui ? Tout le temps dans sa tête. Elle en avait marre. Il fallait que cette folie s'estompe, ou bien il serait trop douloureux de se séparer définitivement, à la mi-mars, quand elle n'aurait plus d'autre choix que d'épouser Gabriel. Après tout, il n'était pas venu le jour où l'un ou l'autre saurait s'opposer à la volonté du comte de Tianidre.
C'était étrange… ses jambes avaient cessé de trembler. Elle put ramener son regard vers le baron, plus assurée.
— Pardonnez-moi. Ce que j'ai à vous dire est... Délicat. Je... Je ne sais trop comment dire une telle chose, mais je ne saurais pas vous regarder dans les yeux en vous le cachant. Et puis... Et puis, je ne vois personne d'autre qui puisse la protéger…
Éléonore déglutit. Bravo. Elle venait d'avouer qu'elle était incapable de garder un secret. Et également incapable de se comporter en public. Elle avait envie d'éclater en sanglot. Se plaindre, elle ne savait faire que ça. Elle ne savait plus rien faire d'autre depuis qu'Ariste l'avait quittée.
— Je... Ce que j'ai à vous dire concerne la paroisse de St-Eustache. Le père Thierry, en fait... Et... Oh, ce n'est pas à moi de vous parler de cela. Mais j'ai ouï dire que pour ça part, il ne se gênait pas pour répandre une version honteusement déformée de cet incident et... Qui n'avait rien d'un incident. Il affirme que votre fille était consentante et que...
Elle se contraignit à s'asseoir. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle aurait continué à faire les cent pas... Elle regrettait de ne pas avoir, cette fois, quelqu'un pour la rassurer. Comment avait-il pu être si facile de tout raconter à Coldris ? Comment sa présence avait-elle pu à ce point la réconforter. Le trahissait-elle, lui aussi, en venant tout raconter ? Non, ça ne le regardait pas. La seule qu'elle trahissait, c'était Lavinia, au fond. Mais... C'était pour la protéger. Son père la protégerait. Elle n'avait pas pu déterminer grand chose du seigneur de Frenn, mais pour cela, son instinct lui soufflait qu'elle ne pouvait que s'y fier.
Il l'écoutait. Oui, il l'écoutait, mais comment formuler cela ? Comment avouer une telle chose à un père... Heureusement qu'elle était intervenue avant d'avoir des choses bien pires à confesser.
Elle remarqua que sa jambe tremblait. Allons ! Il fallait se ressaisir. Cesser de se plaindre comme s'il lui était arrivé quelque chose à elle. Il ne lui était rien arrivé.
De toute façon, Oncle Eineld et Eltinne l'avaient assez répété : il fallait qu'elle cesse de se complaire dans le malheur, elle était ridicule.
Mais par où commencer ? Comment dire une telle chose ?
— Je vous demande pardon. Je... J'ai rencontré votre fille, vous savez. Je l'apprécie beaucoup. Je ne peux que comprendre votre enthousiasme à l'idée de la voir revenir. Seulement… Il se trouve que les circonstances de notre rencontre n'ont pas été... Agréables.
Idiote. Tellement idiote. Elle ne savait même plus ce qu'elle faisait là. Après tout, ce n'était pas à elle de le dire.
Elle croisait et decroisait frénétiquement les pieds, agitant le bas de sa robe. Elle était ridicule. Pourquoi ne savait-elle pas rester calme ?
Et fuit un instant le regard du premier conseiller, honteuse. C'était de sa faute. Elle aurait dû réagir plus tôt. Rien ne se serait passé. Il n'y aurait rien à avouer.
Comme d'habitude, elle faisait montre d'un égocentrisme déplorable. Elle se détestait. Inutile Éléonore. Lâche Éléonore. Égoïste Éléonore. Ridicule Éléonore. Stupide Éléonore.
C’était très courageux et altruiste de votre part d’avoir agi ainsi.
Vous n’avez pas à vous en vouloir de quoi que ce soit. Bien au contraire.
Elle voulait entendre à nouveau la voix qui avait prononcé ces mots. Retrouver les bras qui l'étreignaient alors. Et cette tendresse à laquelle elle s'était laissée aller.
Pourquoi pensait-elle encore à lui ? Tout le temps dans sa tête. Elle en avait marre. Il fallait que cette folie s'estompe, ou bien il serait trop douloureux de se séparer définitivement, à la mi-mars, quand elle n'aurait plus d'autre choix que d'épouser Gabriel. Après tout, il n'était pas venu le jour où l'un ou l'autre saurait s'opposer à la volonté du comte de Tianidre.
C'était étrange… ses jambes avaient cessé de trembler. Elle put ramener son regard vers le baron, plus assurée.
— Pardonnez-moi. Ce que j'ai à vous dire est... Délicat. Je... Je ne sais trop comment dire une telle chose, mais je ne saurais pas vous regarder dans les yeux en vous le cachant. Et puis... Et puis, je ne vois personne d'autre qui puisse la protéger…
Éléonore déglutit. Bravo. Elle venait d'avouer qu'elle était incapable de garder un secret. Et également incapable de se comporter en public. Elle avait envie d'éclater en sanglot. Se plaindre, elle ne savait faire que ça. Elle ne savait plus rien faire d'autre depuis qu'Ariste l'avait quittée.
— Je... Ce que j'ai à vous dire concerne la paroisse de St-Eustache. Le père Thierry, en fait... Et... Oh, ce n'est pas à moi de vous parler de cela. Mais j'ai ouï dire que pour ça part, il ne se gênait pas pour répandre une version honteusement déformée de cet incident et... Qui n'avait rien d'un incident. Il affirme que votre fille était consentante et que...
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Dyonis entend son invité déglutir. Il en a la confirmation : elle vient pour quelque chose de grave. Il se tend, se prépare déjà au pire et croise les yeux désolés de la jeune femme. Elle ne devrait pas l'être. Au contraire, il estime de bon aloi qu'elle vienne le trouver pour aborder des sujets qu'elle estime grave. Comme d'habitude, le Premier Conseiller fera de son mieux pour y remédier.
La tension monte de plus en plus dans l'esprit et le long des membres de Dyonis : il croit deviner un tremblement dans l'assise d'Éléonore, il la voit chercher ses mots. Le baron se veut le plus calme et professionnel possible. Quoi que son invitée ait à lui confier : demeurer calme. Malgré tout, les premiers mots le paniquent déjà. Sa fille ! Cela allait concerner sa fille ! Ce simple mot corsète déjà le souffle du seigneur. La respiration lui devient pénible à mesure qu'Éléonore parle. Il sent bien qu'elle essaie de le ménager par toutes ces politesse, mais l'inquiétude ne fait que monter davantage.
Dyonis inspire. Il ne se rendra pas compte que son visage a blêmi. Il s'est adossé à sa chaise, raide, il semble presque se retenir aux accoudoirs tant ses prothèses y son vissées. Il hoche la tête. Plusieurs fois. Nerveux. Ma fille. Oui. Une rencontre qui n'a pas été agréable, oui, oui. Et donc ? De quoi s'agit-il ? L'homme est sur des charbons ardents.
Éléonore rentre alors dans les faits. La paroisse Sait Eustache. Thierry. Cela ne sent déjà que trop mauvais. Quel rapport avec sa fille ? Dyonis ne redoute déjà que trop l'association d'idée entre le prêtre lubrique et Lavinia. Un frisson le parcourt. Cela voudrait-il donc dire que le curé diabolique a récidivé, depuis les confidences d'Eldred et la première lettre du baron à l'évêché ? Et là-dessus, le mot de trop. Mot-couperet, qui à lui seul suffit à tout faire comprendre d'un coup au seigneur de Frenn. Consentante. Oui ! Le père d'Anjou a donc recommencé !
Il bondit de sa chaise qui valdingue sous le mouvement de son bras. La voilà debout, les yeux injectés d'effroi. "Consentante." répète-t-il d'une voix polaire. "Consentante !" monte-t-il d'un ton. D'une force presque à s'en blesser, les prothèses métalliques du baron claquent à ses tempes. "Oh Seigneur... Oh seigneur ! Non, pas encore !" Quelques pas à gauche, puis à droite. Son front est en sueur et son crochet râcle ses cheveux. La colère lui bouillonne au visage. "Lavinia, pour l'amour de Dieu ! L'évêché n'a donc rien fait ?!"
Silence glacial. Dyonis interrompt enfin ses pas désordonnés, souffle lentement pour réussir à se calmer, puis revient vers Éléonore qu'il a quasiment oubliée au cours de ces dernières secondes d'égarement. Il doit se reprendre. Carrer les épaules. Rester digne malgré les veinules qui déjà ressortent déjà au blanc de ses yeux. "P... Pardonnez-moi, Mademoiselle." Il prend sur lui pour se rasseoir en face d'elle et calmer les tremblements de ses jambes tandis que son cœur rue en tous sens dans sa poitrine. "Dois-je comprendre qu... que... que cet abject porc a osé une nouvelle fois..." Il plaque sa main métallique et son crochet devant ses yeux, souffle une nouvelle fois. Calme, il demande : "Je vous en prie, racontez-moi tout. Sans rien omettre."
La tension monte de plus en plus dans l'esprit et le long des membres de Dyonis : il croit deviner un tremblement dans l'assise d'Éléonore, il la voit chercher ses mots. Le baron se veut le plus calme et professionnel possible. Quoi que son invitée ait à lui confier : demeurer calme. Malgré tout, les premiers mots le paniquent déjà. Sa fille ! Cela allait concerner sa fille ! Ce simple mot corsète déjà le souffle du seigneur. La respiration lui devient pénible à mesure qu'Éléonore parle. Il sent bien qu'elle essaie de le ménager par toutes ces politesse, mais l'inquiétude ne fait que monter davantage.
Dyonis inspire. Il ne se rendra pas compte que son visage a blêmi. Il s'est adossé à sa chaise, raide, il semble presque se retenir aux accoudoirs tant ses prothèses y son vissées. Il hoche la tête. Plusieurs fois. Nerveux. Ma fille. Oui. Une rencontre qui n'a pas été agréable, oui, oui. Et donc ? De quoi s'agit-il ? L'homme est sur des charbons ardents.
Éléonore rentre alors dans les faits. La paroisse Sait Eustache. Thierry. Cela ne sent déjà que trop mauvais. Quel rapport avec sa fille ? Dyonis ne redoute déjà que trop l'association d'idée entre le prêtre lubrique et Lavinia. Un frisson le parcourt. Cela voudrait-il donc dire que le curé diabolique a récidivé, depuis les confidences d'Eldred et la première lettre du baron à l'évêché ? Et là-dessus, le mot de trop. Mot-couperet, qui à lui seul suffit à tout faire comprendre d'un coup au seigneur de Frenn. Consentante. Oui ! Le père d'Anjou a donc recommencé !
Il bondit de sa chaise qui valdingue sous le mouvement de son bras. La voilà debout, les yeux injectés d'effroi. "Consentante." répète-t-il d'une voix polaire. "Consentante !" monte-t-il d'un ton. D'une force presque à s'en blesser, les prothèses métalliques du baron claquent à ses tempes. "Oh Seigneur... Oh seigneur ! Non, pas encore !" Quelques pas à gauche, puis à droite. Son front est en sueur et son crochet râcle ses cheveux. La colère lui bouillonne au visage. "Lavinia, pour l'amour de Dieu ! L'évêché n'a donc rien fait ?!"
Silence glacial. Dyonis interrompt enfin ses pas désordonnés, souffle lentement pour réussir à se calmer, puis revient vers Éléonore qu'il a quasiment oubliée au cours de ces dernières secondes d'égarement. Il doit se reprendre. Carrer les épaules. Rester digne malgré les veinules qui déjà ressortent déjà au blanc de ses yeux. "P... Pardonnez-moi, Mademoiselle." Il prend sur lui pour se rasseoir en face d'elle et calmer les tremblements de ses jambes tandis que son cœur rue en tous sens dans sa poitrine. "Dois-je comprendre qu... que... que cet abject porc a osé une nouvelle fois..." Il plaque sa main métallique et son crochet devant ses yeux, souffle une nouvelle fois. Calme, il demande : "Je vous en prie, racontez-moi tout. Sans rien omettre."
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Au plus Éléonore parlait, au plus elle regrettait d'être venue. Cette affaire ne la concernait pas. Elle n'avait pas le droit d'en parler. Rien que la veille, elle n'aurait jamais dû en dire un seul mot. Elle détesta Coldris pour l'avoir fait parler. Elle se détesta pour avoir cédé si facilement. Elle avait le coeur trop sensible pour garder un secret. Méprisable Éléonore.
Son explication fut coupée nette par la vive réaction du Premier Conseiller. Elle déglutit avec difficulté, elle plaqua sa main devant sa bouche. Elle était pathétique. Parfaitement ridicule ! Un tel boulet n'aurait jamais dû pouvoir exister. Elle voulait qu'Ariste soit là. Si son cousin adoré avait posé une main sur son épaule, tout se serait arrangé. Ariste aurait su quoi faire pour protéger Lavinia sans avoir besoin de trahir son secret. Seule, Éléonore ne savait rien faire correctement. Elle paniquait, perdait ses moyens. Inutile. Elle n'était rien qu'un fardeau pour tous ceux qui avaient le malheur de la côtoyer.
Elle s'efforça de ramener ses mains sur ses genoux, et de relever les yeux vers le baron qu'elle avait énervé. Évidemment qu'elle l'avait énervée ! D'abord, elle laissait ce maudit curé toucher sa fille, et maintenant, elle venait le déranger avec ses bégaiement et son discours désorganisé.
Elle se sentait cruellement coupable. Elle ne savait faire que ça : tout gâcher. Tout le temps. Mais elle n'avait pas peur, pas vraiment, car elle.se fichait pas mal des conséquences que ça pourrait avoir pour elle. C'était de sa faute. Entièrement de sa faute. Elle se détestait.
Il s'excusa. Elle secoua la tête, un peu surprise.
— Non, c'est à moi de vous demander pardon. Tout ça est de ma faute.
Elle baissa les yeux un instant, pour tenter de reprendre un minimum de contenance. Elle effleura son pendentif, sa couronne de laurier : son talisman. Elle avait été bien inspirée de l'emporter.
— Je... Je suis désolée, ce n'est pas facile pour moi non-plus.
— Dois-je comprendre qu... que... que cet abject porc a osé une nouvelle fois..
Oh mais quelle idiote ! Évidemment qu'il le savait déjà ! Il ne pouvait pas y avoir de "une nouvelle fois" le jour de leur rencontre, pas avec les détails dont elle se souvenait.
— Non.
Elle prit une grande inspiration.
— Non, a ce que j'ai compris, c'était la première fois que votre fille remettait les pieds là-bas depuis son retour. Je... Je ne pensais pas qu'elle vous en aurait parlé. Je ne pensais pas qu'elle ait pu en parler à qui que ce soit. Je suis désolée de vous avoir inquiété pour rien mais...
Mais ce n'était pas "rien". Il était impossible, en sachant ce qu'il s'était vraiment passé, qu'il ait laissé cet animal s'en tirer. Si ?
— Si je viens, c'est justement pour éviter que cela ne puisse se reproduire, Excellence. Pas pour remettre en cause votre réaction et encore moins celle de Lavinia. Mais je ne suis pas certaine que vous sachiez tout.
Tout lui raconter. Tout lui raconter. Pourquoi devait-elle encore raconter ? Pourquoi était-elle venue, déjà ? Comment pouvait-elle dire cela ? Peut-être… Peut-être que, comme pour ce qu'Alduis lui avait récemment appris, il n'y avait pas de moyen de le dire autrement. Et puis... Le but était qu'il se rende compte de la gravité de la situation, de la dangerosité du père Thierry. Qu'il s'assure que sa fille soit en sécurité. On ne créait pas de réaction avec des euphémismes.
— Pardonnez ma brusquerie, mais cet homme a tenté de violer votre fille.
Le mot était dit. Il ne s'agissait pas d'un geste un peu déplacé, d'un écart. Il n'y avait rien à minimiser. Il fallait l'empêcher de nuire.
— Il prétend qu'il l'a séduite, mais je sais ce que j'ai vu. Il l'a attirée dans son bureau, profitant de son trouble. Il a commencé à avoir des gestes déplacés, malgré les protestations de votre fille, et si on ne l'avait pas arrêté à ce moment-là...
Si elle n'avait rien fait, elle n'aurait plis jamais pu se supporter. Comment aurait-elle pu laisser faire quelque chose d'aussi odieux et recommencer à vivre normalement ?
— Je vous demande pardon, j'aurais dû réagir plus tôt. Je sentais, pourtant, qu'il avait de mauvaises intentions. J'aurais dû faire quelque chose. Et quand, enfin, je me suis décidée, il n'a rien trouvé de mieux à faire que de me menacer de mort et de m'exposer ses fantasmes répugnants.
Et voilà que de nouveaux, elle s'éloignait du sujet. Elle se détestait. Égocentrique a en mourir. Comme si quelques paroles déplacées envers elle avaient la moindre importance à côté de ce qu'il avait fait.
— Et ensuite, quand il a compris qu'il avait perdu, il s'est excusé. Il a prétendu que c'était un malentendu, que s'il avait eu un geste déplacé, ce n'était pas voulu. Mais c'est faux, je vous jure que c'est faux.
Elle baissa les yeux, honteuse. Elle était vraiment stupide d'être venue. Inutile, incapable, ridicule. Maintenant, il allait la détester. La voir telle qu'elle était : une sale petite fouineuse incapable de réagir quand il faut, et incapable de tenir sa langue ! Magnifique : elle s'attirait les foudres de l'un des hommes les plus influents du pays. Par dessus le marché, elle trahissait une femme qui l'a considérait comme une amie. Et elle montrait quelle faiblesse de caractère était la sienne. Minable Éléonore.
— Je suis désolée, je sais bien que cette affaire ne me concerne en rien. Mais, comprenez, je m'inquiète.
Son explication fut coupée nette par la vive réaction du Premier Conseiller. Elle déglutit avec difficulté, elle plaqua sa main devant sa bouche. Elle était pathétique. Parfaitement ridicule ! Un tel boulet n'aurait jamais dû pouvoir exister. Elle voulait qu'Ariste soit là. Si son cousin adoré avait posé une main sur son épaule, tout se serait arrangé. Ariste aurait su quoi faire pour protéger Lavinia sans avoir besoin de trahir son secret. Seule, Éléonore ne savait rien faire correctement. Elle paniquait, perdait ses moyens. Inutile. Elle n'était rien qu'un fardeau pour tous ceux qui avaient le malheur de la côtoyer.
Elle s'efforça de ramener ses mains sur ses genoux, et de relever les yeux vers le baron qu'elle avait énervé. Évidemment qu'elle l'avait énervée ! D'abord, elle laissait ce maudit curé toucher sa fille, et maintenant, elle venait le déranger avec ses bégaiement et son discours désorganisé.
Elle se sentait cruellement coupable. Elle ne savait faire que ça : tout gâcher. Tout le temps. Mais elle n'avait pas peur, pas vraiment, car elle.se fichait pas mal des conséquences que ça pourrait avoir pour elle. C'était de sa faute. Entièrement de sa faute. Elle se détestait.
Il s'excusa. Elle secoua la tête, un peu surprise.
— Non, c'est à moi de vous demander pardon. Tout ça est de ma faute.
Elle baissa les yeux un instant, pour tenter de reprendre un minimum de contenance. Elle effleura son pendentif, sa couronne de laurier : son talisman. Elle avait été bien inspirée de l'emporter.
— Je... Je suis désolée, ce n'est pas facile pour moi non-plus.
— Dois-je comprendre qu... que... que cet abject porc a osé une nouvelle fois..
Oh mais quelle idiote ! Évidemment qu'il le savait déjà ! Il ne pouvait pas y avoir de "une nouvelle fois" le jour de leur rencontre, pas avec les détails dont elle se souvenait.
— Non.
Elle prit une grande inspiration.
— Non, a ce que j'ai compris, c'était la première fois que votre fille remettait les pieds là-bas depuis son retour. Je... Je ne pensais pas qu'elle vous en aurait parlé. Je ne pensais pas qu'elle ait pu en parler à qui que ce soit. Je suis désolée de vous avoir inquiété pour rien mais...
Mais ce n'était pas "rien". Il était impossible, en sachant ce qu'il s'était vraiment passé, qu'il ait laissé cet animal s'en tirer. Si ?
— Si je viens, c'est justement pour éviter que cela ne puisse se reproduire, Excellence. Pas pour remettre en cause votre réaction et encore moins celle de Lavinia. Mais je ne suis pas certaine que vous sachiez tout.
Tout lui raconter. Tout lui raconter. Pourquoi devait-elle encore raconter ? Pourquoi était-elle venue, déjà ? Comment pouvait-elle dire cela ? Peut-être… Peut-être que, comme pour ce qu'Alduis lui avait récemment appris, il n'y avait pas de moyen de le dire autrement. Et puis... Le but était qu'il se rende compte de la gravité de la situation, de la dangerosité du père Thierry. Qu'il s'assure que sa fille soit en sécurité. On ne créait pas de réaction avec des euphémismes.
— Pardonnez ma brusquerie, mais cet homme a tenté de violer votre fille.
Le mot était dit. Il ne s'agissait pas d'un geste un peu déplacé, d'un écart. Il n'y avait rien à minimiser. Il fallait l'empêcher de nuire.
— Il prétend qu'il l'a séduite, mais je sais ce que j'ai vu. Il l'a attirée dans son bureau, profitant de son trouble. Il a commencé à avoir des gestes déplacés, malgré les protestations de votre fille, et si on ne l'avait pas arrêté à ce moment-là...
Si elle n'avait rien fait, elle n'aurait plis jamais pu se supporter. Comment aurait-elle pu laisser faire quelque chose d'aussi odieux et recommencer à vivre normalement ?
— Je vous demande pardon, j'aurais dû réagir plus tôt. Je sentais, pourtant, qu'il avait de mauvaises intentions. J'aurais dû faire quelque chose. Et quand, enfin, je me suis décidée, il n'a rien trouvé de mieux à faire que de me menacer de mort et de m'exposer ses fantasmes répugnants.
Et voilà que de nouveaux, elle s'éloignait du sujet. Elle se détestait. Égocentrique a en mourir. Comme si quelques paroles déplacées envers elle avaient la moindre importance à côté de ce qu'il avait fait.
— Et ensuite, quand il a compris qu'il avait perdu, il s'est excusé. Il a prétendu que c'était un malentendu, que s'il avait eu un geste déplacé, ce n'était pas voulu. Mais c'est faux, je vous jure que c'est faux.
Elle baissa les yeux, honteuse. Elle était vraiment stupide d'être venue. Inutile, incapable, ridicule. Maintenant, il allait la détester. La voir telle qu'elle était : une sale petite fouineuse incapable de réagir quand il faut, et incapable de tenir sa langue ! Magnifique : elle s'attirait les foudres de l'un des hommes les plus influents du pays. Par dessus le marché, elle trahissait une femme qui l'a considérait comme une amie. Et elle montrait quelle faiblesse de caractère était la sienne. Minable Éléonore.
— Je suis désolée, je sais bien que cette affaire ne me concerne en rien. Mais, comprenez, je m'inquiète.
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
La colère termine de cascader et Dyonis trouve l'énergie de se rasseoir, luttant pour renouer avec un digne calme. Il cille pour chasser les larmes de rage qui lui viennent. En face de lui, il découvre une Éléonore mortifiée, mains sur les genoux. La jeune femme n'ose pas un seul geste. Les mots peinent à quitter sa bouche, jusqu'à du moins ces premières paroles... d'excuses. Le baron secoue la tête, saisi d'hébétude. De... de quoi ? Ses yeux s'arrondissent, à détailler son invitée comme s'il fallait se convaincre de ce qu'il entend.
Il parvient enfin à aligner : "Votre... faute ?" Les mots lui manquent, mais il parvient à se raccrocher à la confidence qui s'ensuit - oui, ce moment doit en effet être tout aussi pénible à la demoiselle : "Je le conçois très bien. Et... Et non, ce n'est pas votre faute. Je vous suis au contraire des plus reconnaissant d'être revenue me trouver. Sans vous, combien de temps aurais-je encore mis avant d'apprendre que rien n'a été fait ? Je demande des nouvelles. Régulièrement. Ils disent... qu'ils me renseigneront dans les plus brefs délais !" La colère vibre encore dans sa voix et froisse son front. Maudite administration. Il va donc falloir qu'il mette lui-même un violent coup de crochet dans le système ! "Dès votre départ je réécris un courrier et je me déplace en personne ! Je ne bougerai pas de leurs locaux tant qu'une date d'interpellation ne sera pas fixée !"
Toute sa résolution transparaît dans la gravité de son timbre et la terrible fixité de son regard. Il passera la soirée dans l'évêché s'il le faut. Quitte à arriver, le lendemain, fort peu frais pour l'inspection de l'Hôpital Général. D'un geste sec du bras il chasse ces perspectives : Éléonore est là. Revenant tout à elle, il affirme un sincère : "Merci."
Au moins lui affirme-t-elle que Thierry n'a pas récidivé. Ce qui toutefois n'efface rien au mal de la première tentative. La franchise de son invitée est salutaire. Elle a cent fois raison : aussi horribles que soient les bons mots, il faut les employer. Chacun de ceux qu'elle prononce lui retourne le ventre. Violer. Attirée dans son bureau... Profitant de son trouble. La pâleur de son visage est sa seule répondre. Néanmoins tout son corps est droit et son visage, fixe, affrontant la réalité. Il acquiesce gravement.
"Le père d'Anjou... En effet, elle ne l'avait pas revu depuis des années. Depuis... l'enterrement de feu ma femme." Cette seule pensée lui enserre le souffle. Cette crevure qui avait en plus célébré les funérailles de la malheureuse mère de Lavinia. Qui osait, aux dires d'Éléonore, se faire passer pour innocent et tabler sur le malentendu. Les veinules rouges de ses yeux en ressortent. Le sang palpite à sa tempe aux dernières précisions qu'elle donne. Il siffle entre ses dents : "Ses excuses... Je lui en donnerai." (Un temps, d'une voix tombale) "Il a osé vous menacer dites-vous." Sur une lente inspiration, il lâche : "Je vous donne ma parole de travailler sans plus tarder à la réparation de trop d'affronts. Et si : vous êtes concernée pour avoir eu le courage de venir ici, pour être à présent une amie de ma fille, pour la soutenir, et pour avoir essuyé les menaces de ce rat. Son temps est compté, j'en fais le serment."
Pour sa part, en tant que père il ne doit du reste pas seulement penser à la réparation... mais tout autant au soutien de sa fille. Déjà après les confidences d'Eldred, le baron avait mis un point d'honneur à consacrer beaucoup plus de temps à Lavinia, à être pour elle une épaule tout en préférant ne pas lui laisser entendre qu'il savait... de peur de rouvrir une blessure. A présent, il ne va plus pouvoir cacher : dans les prochains jours, ciel et terre vont se remuer jusqu'à ce que le prêtre soit mis hors d'état de nuire.
Il parvient enfin à aligner : "Votre... faute ?" Les mots lui manquent, mais il parvient à se raccrocher à la confidence qui s'ensuit - oui, ce moment doit en effet être tout aussi pénible à la demoiselle : "Je le conçois très bien. Et... Et non, ce n'est pas votre faute. Je vous suis au contraire des plus reconnaissant d'être revenue me trouver. Sans vous, combien de temps aurais-je encore mis avant d'apprendre que rien n'a été fait ? Je demande des nouvelles. Régulièrement. Ils disent... qu'ils me renseigneront dans les plus brefs délais !" La colère vibre encore dans sa voix et froisse son front. Maudite administration. Il va donc falloir qu'il mette lui-même un violent coup de crochet dans le système ! "Dès votre départ je réécris un courrier et je me déplace en personne ! Je ne bougerai pas de leurs locaux tant qu'une date d'interpellation ne sera pas fixée !"
Toute sa résolution transparaît dans la gravité de son timbre et la terrible fixité de son regard. Il passera la soirée dans l'évêché s'il le faut. Quitte à arriver, le lendemain, fort peu frais pour l'inspection de l'Hôpital Général. D'un geste sec du bras il chasse ces perspectives : Éléonore est là. Revenant tout à elle, il affirme un sincère : "Merci."
Au moins lui affirme-t-elle que Thierry n'a pas récidivé. Ce qui toutefois n'efface rien au mal de la première tentative. La franchise de son invitée est salutaire. Elle a cent fois raison : aussi horribles que soient les bons mots, il faut les employer. Chacun de ceux qu'elle prononce lui retourne le ventre. Violer. Attirée dans son bureau... Profitant de son trouble. La pâleur de son visage est sa seule répondre. Néanmoins tout son corps est droit et son visage, fixe, affrontant la réalité. Il acquiesce gravement.
"Le père d'Anjou... En effet, elle ne l'avait pas revu depuis des années. Depuis... l'enterrement de feu ma femme." Cette seule pensée lui enserre le souffle. Cette crevure qui avait en plus célébré les funérailles de la malheureuse mère de Lavinia. Qui osait, aux dires d'Éléonore, se faire passer pour innocent et tabler sur le malentendu. Les veinules rouges de ses yeux en ressortent. Le sang palpite à sa tempe aux dernières précisions qu'elle donne. Il siffle entre ses dents : "Ses excuses... Je lui en donnerai." (Un temps, d'une voix tombale) "Il a osé vous menacer dites-vous." Sur une lente inspiration, il lâche : "Je vous donne ma parole de travailler sans plus tarder à la réparation de trop d'affronts. Et si : vous êtes concernée pour avoir eu le courage de venir ici, pour être à présent une amie de ma fille, pour la soutenir, et pour avoir essuyé les menaces de ce rat. Son temps est compté, j'en fais le serment."
Pour sa part, en tant que père il ne doit du reste pas seulement penser à la réparation... mais tout autant au soutien de sa fille. Déjà après les confidences d'Eldred, le baron avait mis un point d'honneur à consacrer beaucoup plus de temps à Lavinia, à être pour elle une épaule tout en préférant ne pas lui laisser entendre qu'il savait... de peur de rouvrir une blessure. A présent, il ne va plus pouvoir cacher : dans les prochains jours, ciel et terre vont se remuer jusqu'à ce que le prêtre soit mis hors d'état de nuire.
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Le Premier Conseiller semblait avoir des difficultés à concevoir la responsabilité de sa jeune invitée. Et pourtant, il n’y avait pas à en douter : elle aurait dû réagir plus tôt.
Eléonore ne revint pas sur son affirmation. Certes, elle n’était pas *coupable*, mais une part de la faute lui incombait. Elle se reprochait presque d’être parvenue, jusqu’à la veille, à enterrer cet incident… si on pouvait appeler ça ainsi.
Le contact du jade la rasséréna quelque peu. Elle ne put toutefois s’empêcher d’avouer la faiblesse qui lui rendait ces révélations compliquées. Elle n’avait pas le droit de se plaindre, il ne lui était rien arrivé… Et pourtant…
Et pourtant, il avait suffi de lui rappeler cette altercation pour qu’elle perdre toute contenance la veille. Elle n’avait jamais été une jeune fille “comme il faut”, mais tout de même ! Et puis, comment osait-elle se perdre dans de telles pensées, eut égard à la gravité du sujet qui l’amenait. Comment avait-elle osé pensé qu’au fond, cela lui avait aussi apporté quelque chose de bien ? Comment une telle atrocité avait-elle pu lui permettre, bien qu’indirectement, d’obtenir un véritable réconfort ? Cette légerté qu’elle n’avait alors plus éprouvée depuis une éternité. Elle en mourrait de honte, en se le remémorant.
Le baron lui assurait sa reconnaissance. Son innocence. Mais qu’en savait-il ? Elle se garda bien d’ajouter le moindre commentaire sur l’administration. Il n’était vraiment pas nécessaire de faire une gaffe, et de toute façon, ce n’était pas le sujet.
Elle le rassurer sur un point : elle ne parlait pas de récidive. Elle espérait sincèrement que Lavinia ait suivi ses recommandations ait n’ai plus mis les pieds dans cette église souillée. Pas seule, en tout cas.
— C’est ce qu’elle m’avait dit, commenta Eléonore lorsque le seigneur de Frenn évoqua les funérailles de sa défunte épouse.
La culpabilité la rongeait. Pour avoir tardé à agir, mais aussi pour avoir tardé à en parler. Après tout, maintenant qu’elle y songeait, ce prêtre infâme n’avait probablement sévi qu’une fois. Elle se rappela la réaction d’Alexandre, quand elle lui en avait parlé… Oh, elle ne soupçonnait pas le jeune homme de couvrir des viols, mais il ne savait sans doute pas tout… Oui, peut-être cela était-il plus grave encore qu’elle ne l’avait craint. Et se taire revenait à laisser de tels actes se répéter. Qu’avait dit Alexandre, déjà ? Que s’il ne tentait rien, il aurait été coupable ?
Elle était déchirée. Elle s’en voulait d’exposer ainsi la vérité des faits, de trahir, en quelque sorte, Lavinia. Tout comme elle l’avait déjà trahie la veille en clarifiant la situation. Mais certains mots devaient être dits. Il ne fallait pas minimiser. Elle le faisait pour protéger Lavinia, pour protéger toutes les autres.
Elle déballa tout, parvenant cette fois à taire les détails plus personnels. Ceux qui ne servaient à rien. Ceux qu’elle ne comprenait même pas pourquoi elle les avait détaillés la veille.
Dyonis semble la croire, et Eléonore en est soulagée. Même… Touchée. Et aussi un peu déstabilisée. Pourquoi a-t-on une telle foi en sa parole ? Elle pourrait tout à fait être en train de mentir.
Enfin, soit. Heureusement qu’il la croit. Heureusement qu’il ne remet pas en cause ses seules certitudes dans cette affaire.
— Oui, mais cela n’a pas d’importance, tempère-t-elle lorsque le baron évoque les menaces prononcées à son encontre.
D’ailleurs, pourquoi les a-t-elle mentionnées ? Pour faire son intéressante ? Pour faire croire qu’elle avait été courageuse ? Pour tout ramener à elle, comme d’habitude, alors qu’il ne lui est rien arrivé. Et… Pourquoi est-elle venue, d’abord ? Était-ce vraiment pour protéger Lavinia, ou juste pour se venger ? Serait-elle tombée assez bas pour se venger ainsi de quelques paroles déplacées ?
Elle ne peut voiler, néanmoins, le léger sourire qui nait sur ses lèvres lorsqu’elle est désignée comme une amie de Lavinia. Certes, c’est elle qui en avait rajouté à ce sujet un peu plus tôt mais… Mais on ne lui reprochait vraiment rien ? On ne l’accusait pas d’en être indigne ? Et voilà que lui aussi affirmait qu’elle était courageuse, comme l’avaient dit Lavinia, Coldris et Alexandre.
Et qu’il promettait de régler la situation. Elle n’aimait pas la connotation que cela avait… Ou plutôt, elle n’aimait pas l’idée d’être responsable de ce qui en découlerait mais… Mais c’était comme ça.
Elle acquiesça donc. Evidemment qu’il allait faire quelque chose. Pour le reste, ce n’était certainement pas à elle de lui donner des conseils. Ni sur les mesures à prendre, ni sur l’attitude à adopter avec sa fille. Il savait bien mieux qu’elle ce qu’il avait à faire.
Pour le reste, parler de banalités après ce qu’elle venait d’avouer lui semblait parfaitement déplacé. D’autant qu’elle venait d’allonger sa liste de tâches.
— Je ne doute pas un instant que vous saurez réagir pour le mieux.
Formule un rien maladroite, mais parfaitement sincère. Si elle ne l’avait pas cru, elle ne se serait pas tournée vers lui.
— Mais je crois avoir suffisamment abusé de votre temps, annonça-t-elle en se levant. Sans réelle précipitation, toutefois. Il est temps pour moi de me retirer. J’espère que nous pourrons nous revoir dans de moins fâcheuses circonstances. Je vous remercie de m’avoir écoutée.
Elle réprima les phrases encore plus maladroites qu’elle avait failli ajouter, ainsi que la ribambelle de “Enfin, je voulais dire” qui s’imposait dans son esprit. Elle en avait bien assez fait, de ce côté-là.
Eléonore ne revint pas sur son affirmation. Certes, elle n’était pas *coupable*, mais une part de la faute lui incombait. Elle se reprochait presque d’être parvenue, jusqu’à la veille, à enterrer cet incident… si on pouvait appeler ça ainsi.
Le contact du jade la rasséréna quelque peu. Elle ne put toutefois s’empêcher d’avouer la faiblesse qui lui rendait ces révélations compliquées. Elle n’avait pas le droit de se plaindre, il ne lui était rien arrivé… Et pourtant…
Et pourtant, il avait suffi de lui rappeler cette altercation pour qu’elle perdre toute contenance la veille. Elle n’avait jamais été une jeune fille “comme il faut”, mais tout de même ! Et puis, comment osait-elle se perdre dans de telles pensées, eut égard à la gravité du sujet qui l’amenait. Comment avait-elle osé pensé qu’au fond, cela lui avait aussi apporté quelque chose de bien ? Comment une telle atrocité avait-elle pu lui permettre, bien qu’indirectement, d’obtenir un véritable réconfort ? Cette légerté qu’elle n’avait alors plus éprouvée depuis une éternité. Elle en mourrait de honte, en se le remémorant.
Le baron lui assurait sa reconnaissance. Son innocence. Mais qu’en savait-il ? Elle se garda bien d’ajouter le moindre commentaire sur l’administration. Il n’était vraiment pas nécessaire de faire une gaffe, et de toute façon, ce n’était pas le sujet.
Elle le rassurer sur un point : elle ne parlait pas de récidive. Elle espérait sincèrement que Lavinia ait suivi ses recommandations ait n’ai plus mis les pieds dans cette église souillée. Pas seule, en tout cas.
— C’est ce qu’elle m’avait dit, commenta Eléonore lorsque le seigneur de Frenn évoqua les funérailles de sa défunte épouse.
La culpabilité la rongeait. Pour avoir tardé à agir, mais aussi pour avoir tardé à en parler. Après tout, maintenant qu’elle y songeait, ce prêtre infâme n’avait probablement sévi qu’une fois. Elle se rappela la réaction d’Alexandre, quand elle lui en avait parlé… Oh, elle ne soupçonnait pas le jeune homme de couvrir des viols, mais il ne savait sans doute pas tout… Oui, peut-être cela était-il plus grave encore qu’elle ne l’avait craint. Et se taire revenait à laisser de tels actes se répéter. Qu’avait dit Alexandre, déjà ? Que s’il ne tentait rien, il aurait été coupable ?
Elle était déchirée. Elle s’en voulait d’exposer ainsi la vérité des faits, de trahir, en quelque sorte, Lavinia. Tout comme elle l’avait déjà trahie la veille en clarifiant la situation. Mais certains mots devaient être dits. Il ne fallait pas minimiser. Elle le faisait pour protéger Lavinia, pour protéger toutes les autres.
Elle déballa tout, parvenant cette fois à taire les détails plus personnels. Ceux qui ne servaient à rien. Ceux qu’elle ne comprenait même pas pourquoi elle les avait détaillés la veille.
Dyonis semble la croire, et Eléonore en est soulagée. Même… Touchée. Et aussi un peu déstabilisée. Pourquoi a-t-on une telle foi en sa parole ? Elle pourrait tout à fait être en train de mentir.
Enfin, soit. Heureusement qu’il la croit. Heureusement qu’il ne remet pas en cause ses seules certitudes dans cette affaire.
— Oui, mais cela n’a pas d’importance, tempère-t-elle lorsque le baron évoque les menaces prononcées à son encontre.
D’ailleurs, pourquoi les a-t-elle mentionnées ? Pour faire son intéressante ? Pour faire croire qu’elle avait été courageuse ? Pour tout ramener à elle, comme d’habitude, alors qu’il ne lui est rien arrivé. Et… Pourquoi est-elle venue, d’abord ? Était-ce vraiment pour protéger Lavinia, ou juste pour se venger ? Serait-elle tombée assez bas pour se venger ainsi de quelques paroles déplacées ?
Elle ne peut voiler, néanmoins, le léger sourire qui nait sur ses lèvres lorsqu’elle est désignée comme une amie de Lavinia. Certes, c’est elle qui en avait rajouté à ce sujet un peu plus tôt mais… Mais on ne lui reprochait vraiment rien ? On ne l’accusait pas d’en être indigne ? Et voilà que lui aussi affirmait qu’elle était courageuse, comme l’avaient dit Lavinia, Coldris et Alexandre.
Et qu’il promettait de régler la situation. Elle n’aimait pas la connotation que cela avait… Ou plutôt, elle n’aimait pas l’idée d’être responsable de ce qui en découlerait mais… Mais c’était comme ça.
Elle acquiesça donc. Evidemment qu’il allait faire quelque chose. Pour le reste, ce n’était certainement pas à elle de lui donner des conseils. Ni sur les mesures à prendre, ni sur l’attitude à adopter avec sa fille. Il savait bien mieux qu’elle ce qu’il avait à faire.
Pour le reste, parler de banalités après ce qu’elle venait d’avouer lui semblait parfaitement déplacé. D’autant qu’elle venait d’allonger sa liste de tâches.
— Je ne doute pas un instant que vous saurez réagir pour le mieux.
Formule un rien maladroite, mais parfaitement sincère. Si elle ne l’avait pas cru, elle ne se serait pas tournée vers lui.
— Mais je crois avoir suffisamment abusé de votre temps, annonça-t-elle en se levant. Sans réelle précipitation, toutefois. Il est temps pour moi de me retirer. J’espère que nous pourrons nous revoir dans de moins fâcheuses circonstances. Je vous remercie de m’avoir écoutée.
Elle réprima les phrases encore plus maladroites qu’elle avait failli ajouter, ainsi que la ribambelle de “Enfin, je voulais dire” qui s’imposait dans son esprit. Elle en avait bien assez fait, de ce côté-là.
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Éléonore affirme ne pas souhaiter retenir les menaces à son encontre - ni leur donner suite. Voilà qui est bien généreux de sa part ! Puisqu'il en est ainsi, Dyonis acquiesce pour abonder dans son sens, respectant son choix, quand bien même il ne peut s'empêcher de penser que cette brute de Thierry a plus que de la chance - une insolente chance ! - que celle à qui il s'en est pris ait ce cœur là. Il n'en ira pas de même avec le baron, cependant. Lui, il ne laissera rien passer.
"Je m'y emploierai." affirme-t-il, en renouvellement de sa promesse pour la jeune femme autant que pour lui-même et surtout Lavinia. Il est plus que temps de ne pas laisser sans suite tout ce qui a déjà été bien trop loin ! Le seigneur de Frenn se relève et raccompagne son invitée jusqu'à la sortie, après qu'elle l'ait saluée. "C'était la moindre des choses. Et en effet, une fois les mesures nécessaires prises, moi aussi j'espère bien que nous aurons de meilleurs occasions pour converser." En attendant, il se réjouit que sa fille ait trouvé une amie en Éléonore. Il devine à quel point les deux demoiselles ont leurs blessures et souhaite que la compagnie l'une de l'autre leur apporte du baume au cœur.
Dès qu'Éléonore sera partie, Dyonis accourt et sonne vigoureusement un des cordons pour que vienne un domestique. A peine celui-ci passe-t-il le seuil su salon qu'il ordonne : "Allez quérir mon secrétaire. Sur le champ ! Puis faites sceller mon meilleur coursier. Annulez tous mes rendez-vous de la fin de journée, je... prendrai soin de présenter mes excuses par missive aux une et aux autres... euh..." Une seconde, il se gratte la tempe de la pointe de son cochet. Quand trouverait-il le temps pour ces plis d'excuses ? "Cette nuit. Vous laisserez les chandelles actives dans mon bureau." Une nuit blanche de plus ou de moins. Puis il s'agirait de trouver de nouveaux trous dans son emploi du temps pour replacer lesdits rendez-vous. Qu'importe ! L'urgence absolue est de se rendre à l'évêché en toute hâte et d'y rester le temps qu'il faudrait pour faire pression ! Ensuite... il irait... voir Lavinia...
Dyonis - une fois seul, le commis parti exécuter ses ordres - s'abattit sur un siège. Et s'autorisa seulement quelques secondes de larmes de rage, d'impuissance, à l'abri de tous les regards. Il ne devait pas flancher où que ce soit d'autre, ni devant personne, encore moins devant sa fille.
"Je m'y emploierai." affirme-t-il, en renouvellement de sa promesse pour la jeune femme autant que pour lui-même et surtout Lavinia. Il est plus que temps de ne pas laisser sans suite tout ce qui a déjà été bien trop loin ! Le seigneur de Frenn se relève et raccompagne son invitée jusqu'à la sortie, après qu'elle l'ait saluée. "C'était la moindre des choses. Et en effet, une fois les mesures nécessaires prises, moi aussi j'espère bien que nous aurons de meilleurs occasions pour converser." En attendant, il se réjouit que sa fille ait trouvé une amie en Éléonore. Il devine à quel point les deux demoiselles ont leurs blessures et souhaite que la compagnie l'une de l'autre leur apporte du baume au cœur.
Dès qu'Éléonore sera partie, Dyonis accourt et sonne vigoureusement un des cordons pour que vienne un domestique. A peine celui-ci passe-t-il le seuil su salon qu'il ordonne : "Allez quérir mon secrétaire. Sur le champ ! Puis faites sceller mon meilleur coursier. Annulez tous mes rendez-vous de la fin de journée, je... prendrai soin de présenter mes excuses par missive aux une et aux autres... euh..." Une seconde, il se gratte la tempe de la pointe de son cochet. Quand trouverait-il le temps pour ces plis d'excuses ? "Cette nuit. Vous laisserez les chandelles actives dans mon bureau." Une nuit blanche de plus ou de moins. Puis il s'agirait de trouver de nouveaux trous dans son emploi du temps pour replacer lesdits rendez-vous. Qu'importe ! L'urgence absolue est de se rendre à l'évêché en toute hâte et d'y rester le temps qu'il faudrait pour faire pression ! Ensuite... il irait... voir Lavinia...
Dyonis - une fois seul, le commis parti exécuter ses ordres - s'abattit sur un siège. Et s'autorisa seulement quelques secondes de larmes de rage, d'impuissance, à l'abri de tous les regards. Il ne devait pas flancher où que ce soit d'autre, ni devant personne, encore moins devant sa fille.
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Eléonore avait donc pris congé du baron, et s’était laissée guider jusqu’à la sortie. Elle devait encore passer chez Lavinia, pour s’excuser. De n’avoir pas pu se présenter à leur dernier rendez-vous et… d’avoir parlé. Elle ne voulait pas lui mentir sur ce point, même s’il allait être délicat de dire la vérité.
Elle fronça les sourcils en voyant une silhouette connue sortir des écuries. Aux écuries, hein ?
— Lavinia ! l’interpella-t-elle, presque enjouée avant de se rappeler de la situation. Justement je devais vous voir !
Eléonore pria pour que son amie ne la boude pas pour son absence, la dernière fois. Elle lui expliquerait… Elle s’avança dans sa direction, espérant toutefois qu’elle ne croiserait pas Eldred… Elle ne savait pas s’il était informé de l’attitude affreuse qu’elle avait eue avec Alduis, et se refusait à l’affronter dans l’immédiat. Elle avait encore trop honte.
— Je suis désolée pour lundi passé… J’ai eu... Eléonore jeta un regard circulaire autour d’elle. Ce n’était pas l’endroit pour parler de ça. Je vous raconterai...
Elle fronça les sourcils en voyant une silhouette connue sortir des écuries. Aux écuries, hein ?
— Lavinia ! l’interpella-t-elle, presque enjouée avant de se rappeler de la situation. Justement je devais vous voir !
Eléonore pria pour que son amie ne la boude pas pour son absence, la dernière fois. Elle lui expliquerait… Elle s’avança dans sa direction, espérant toutefois qu’elle ne croiserait pas Eldred… Elle ne savait pas s’il était informé de l’attitude affreuse qu’elle avait eue avec Alduis, et se refusait à l’affronter dans l’immédiat. Elle avait encore trop honte.
— Je suis désolée pour lundi passé… J’ai eu... Eléonore jeta un regard circulaire autour d’elle. Ce n’était pas l’endroit pour parler de ça. Je vous raconterai...
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Lavinia était prête à sortir, elle avait pris sa décision et était venue aux écuries en faire part à Eldred. Mais voilà, à la dernière minute, elle s’était rétractée et avait fait demi-tour sans croiser le jeune homme.
À peine sortie des écuries, elle se fit interpellée par Éléonore. Que faisait-elle là ? Mais elle ne se posa pas plus de question, la jeune femme arrivait à pique.
— Éléonore ! Vous tombez-bien ! J’aurais besoin de votre aide…
La jeune femme s’excusa pour ne pas être venue à lh’eure rendez-vous, mais en vue de ce qui s’était produit avec Alduis dans la soirée, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Si elle avait été avec Éléonore, personne n’aurait porté secours au jeune homme en détresse.
Lavinia s’accrocha à son bras pour lui confesser son attention.
— Vous me rencontrez cela à Saint Eustache ! J’ai décidé d’affronter mes démons… Je...Je dois faire face à … Vous comprenez ? Vous voulez bien m’accompagner ?
Éléonore acquiesça au grand soulagement de Lavinia. Elle entraîna son amie vers sa voiture pour se diriger vers ce lieu qui lui donnait depuis peu des frissons.
À peine sortie des écuries, elle se fit interpellée par Éléonore. Que faisait-elle là ? Mais elle ne se posa pas plus de question, la jeune femme arrivait à pique.
— Éléonore ! Vous tombez-bien ! J’aurais besoin de votre aide…
La jeune femme s’excusa pour ne pas être venue à lh’eure rendez-vous, mais en vue de ce qui s’était produit avec Alduis dans la soirée, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Si elle avait été avec Éléonore, personne n’aurait porté secours au jeune homme en détresse.
Lavinia s’accrocha à son bras pour lui confesser son attention.
— Vous me rencontrez cela à Saint Eustache ! J’ai décidé d’affronter mes démons… Je...Je dois faire face à … Vous comprenez ? Vous voulez bien m’accompagner ?
Éléonore acquiesça au grand soulagement de Lavinia. Elle entraîna son amie vers sa voiture pour se diriger vers ce lieu qui lui donnait depuis peu des frissons.
Re: [5 janvier 1598] – Plates excuses d'une sauveuse [Terminé]
Eldred était dans la sellerie, il graissait les cuirs des harnachements. Il avait entendu des pas à l’entrée des écuries. Des petits pas qui avaient rebroussé chemin. Il sortit la tête de l’embrasure de la porte, pour voir de qui il s’agissait.
— Éléonore ! Vous tombez bien ! J’aurais besoin de votre aide…
Lavinia ?! Et Eléonore ?! Il posa son chiffon graisseux sur la table, s’essuya les mains sur son tablier et le retira. Le temps de le suspendre, il s’avança à pas de loup vers l’entrée.
- Vous me rencontrez cela à Saint-Eustache ! J’ai décidé d’affronter mes démons… Je...Je dois faire face à … Vous comprenez ? Vous voulez bien m’accompagner ?
Sa tête recula légèrement. Aller à Saint-Eustache ? Mais pourquoi ne pas lui avoir demandé ? Il l’aurait accompagné. Les ordres du baron étaient clairs : il ne devait plus s’approcher de sa fille. Eldred récupéra sa dague cachée sous le fumier et la glissa dans sa tunique. Il sella sans attendre l’un des chevaux présents et prit la direction du centre-ville. Il avait du retard, mais il connaissait des raccourcis pour atteindre cette église qu’il avait si souvent visitée au cours des derniers mois, il y serait sans doute quasiment en même temps qu’elles… Quelle idée ! songea-t-il en ressanglant le hongre. Il se promit de rester aussi discret que possible tant que la situation n’exigeait pas qu’il se découvre.
— Éléonore ! Vous tombez bien ! J’aurais besoin de votre aide…
Lavinia ?! Et Eléonore ?! Il posa son chiffon graisseux sur la table, s’essuya les mains sur son tablier et le retira. Le temps de le suspendre, il s’avança à pas de loup vers l’entrée.
- Vous me rencontrez cela à Saint-Eustache ! J’ai décidé d’affronter mes démons… Je...Je dois faire face à … Vous comprenez ? Vous voulez bien m’accompagner ?
Sa tête recula légèrement. Aller à Saint-Eustache ? Mais pourquoi ne pas lui avoir demandé ? Il l’aurait accompagné. Les ordres du baron étaient clairs : il ne devait plus s’approcher de sa fille. Eldred récupéra sa dague cachée sous le fumier et la glissa dans sa tunique. Il sella sans attendre l’un des chevaux présents et prit la direction du centre-ville. Il avait du retard, mais il connaissait des raccourcis pour atteindre cette église qu’il avait si souvent visitée au cours des derniers mois, il y serait sans doute quasiment en même temps qu’elles… Quelle idée ! songea-t-il en ressanglant le hongre. Il se promit de rester aussi discret que possible tant que la situation n’exigeait pas qu’il se découvre.
Sujets similaires
» [18 Janvier 1598] Sur le sort des esclaves [terminé]
» [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
» [26 Janvier 1598] Le retour de la taverne [RP Sensible][Terminé]
» le 7 janvier 1598 | Amende honorable [Terminé]
» [20 Janvier 1598] La cueillette de la rose [RP sensible][Terminé]
» [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
» [26 Janvier 1598] Le retour de la taverne [RP Sensible][Terminé]
» le 7 janvier 1598 | Amende honorable [Terminé]
» [20 Janvier 1598] La cueillette de la rose [RP sensible][Terminé]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum