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[7 Décembre 1597] Une âme perdue dans la ville [Terminé]

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Message par Nehalan De Torienel Mer 6 Jan - 19:33

Le brouhaha assourdissant, généré par les passants qui arpentaient les rues de la capitale, bourdonnait dans ses oreilles depuis maintenant plusieurs heures. Nehalan poussa un long soupir désespéré. Il n’avait absolument aucune idée d’où il se trouvait ; la mauvaise odeur de déjection, mêlée à celles des ordures et des hommes, agressait ses poumons ; et les ampoules qui s’étaient formées à force de porter ces souliers vernis, lui consumaient les pieds à petits feux.

Quelle idée de fabriquer des chaussures aussi inconfortables. Quelle idée d’avoir quitté leur hôtel particulier sans guide. Et bon dieu, quelle idée stupide de n’avoir aucun argent, pas même de quoi acheter un ridicule quignon de pain ! Quelle ânerie d’être parti ainsi, sans prévenir, sans le moindre guide !

Il aurait dû avertir son père. Oui, exactement ça. Dire simplement « Père, puis-je aller me promener en ville ? » aurait suffi. Monsieur votre père aurait alors acquiescé, lui aurait trouvé un guide et rappelé d’avoir toujours une bourse à sa ceinture. Il l’aurait mis en garde contre les tire-laine, les rues malfamées, se serait assuré qu’il avait une arme à portée de main, bien qu’il sache à peine tenir une épée. Il ne se trouverait pas ainsi démuni, frigorifié, les pieds réduits à l’état de gelée de groseille. Son ventre ne se serait pas découvert un talent formidable pour la musique !

Nehalan interrompit soudainement marche et fustigations. Les cris, les claquements de sabots s’étaient faits plus lointains. Même les mauvaises odeurs, pourtant persistantes s’atténuaient. Comme si la ville vouait un respect particulier à cet endroit. Il lui semblait qu’elle veillait de ce fait à le préserver des désagréments.

Le jeune homme était arrivé sur une placette pavée avec soin, ornée en son centre d’une petite fontaine d’où s’échappait un filet d’eau glougloutante, à l’ombre d’un chêne aux branches dénudées par l’hiver. De l’eau. Un filet d’eau fraîche qui pourrait s’écouler dans sa gorge. Nehalan se précipita. Il couru jusqu’au centre de la place, oubliant la faim qui tiraillait son estomac. Il s’arrêta un instant, laissa sa respiration erratique retrouver un rythme convenable, puis plongea ses mains en coupe dans l’eau.

Un frisson le parcouru. Le liquide était bien plus froid qu’il ne le pensait. Il déglutit quand il remarqua que le breuvage était souillé. L’eau n’était pas si claire que cela. Il se décida enfin à porter ses mains à ses lèvres, malgré son appréhension. Une épouvantable sensation le saisit. La température peu élevée du breuvage lui donna l’impression que ses dents se fissuraient en une multitude d’éclats tranchants, pour venir entailler ses joues, lui tirant une grimace surprise. Il ne put non plus éclipser le goût quelque peu différent de l’eau bien transparente qu’on lui servait au château.

Encore assoiffé, il s’apprêtait à plonger de nouveau son bol de fortune dans la fontaine, quand il réalisa quelque chose. A son arrivée, il avait pu remarquer une église de l’autre côté de la place. Que trouvait-on systématiquement dans les églises ? De l’eau bénite ! Et l’eau bénite devait assurément être meilleure que cette eau souillée, à défaut d’être plus chaude.

Le seigneur ne lui en voudrait pas trop. Il n’était même pas certain qu’il existe bien un seigneur pour lui en vouloir de toute manière. Il lui suffirait de se montrer discret pour ne pas se faire démasquer par le prêtre et tout irait pour le mieux.

Résolu, Nehalan pénétra dans le lieu saint, tentant par tous les moyens de laisser intact le silence religieux qui y régnait. Et Dieu sait combien la tâche était ardue. Après un tour sur lui-même, il aperçu le réservoir d’eau bénite, à quelques pas de la porte. C’était parfait. La distance à parcourir était courte, et il serait suffisamment proche de la porte pour prendre ses jambes à son cou s’il venait à être découvert par un homme d’église moralisateur ou une vieille dévote. Il rejoignit donc le bassin à pas de loup, stoppant sa course à chaque fois que son pas résonnait dans la voûte, l’oreille attentive à tout mouvement suspect.

Chaque fois, il tremblait d’une peur nouvelle. Ce n’était pas une peur paralysante comme il avait déjà pu en faire l’expérience. Cette peur-là, le poussait à outrepasser les limites, à prendre de plus en plus de risques. Il sentait à chaque pas qui le rapprochait de son objectif, une rivière de feu se répandre dans tous ses membres, coloniser un à un chacun de ses vaisseaux sanguins. Il se sentait, capable de tout et en même temps, subsistait l’inquiétude d’être surpris en train de commettre son méfait. A mesure qu’il avançait, les yeux écarquillés, le cœur battant, ce sentiment grandissait en lui. Il se sentait coupable et n’y accordait pourtant pas la moindre importance.

Lorsqu’il se trouva face au bénitier, surmonté d’un crucifix, il eut un temps d’arrêt. La lave en fusion s’envola, ne laissant derrière elle plus qu’un vague souvenir délavé. Et s’il existait bel et bien un Dieu, était-ce convenable de boire l’eau qu’il offrait en cadeau à ses fidèles ? S’il existait réellement un Paradis et un Enfer, serait-il condamné à la souffrance éternelle pour avoir commis pareil pêché ? Non. Ce ne devait pas être si grave…  

Dieu lui avait toujours été présenté comme un homme bon et magnanime. Peut-être lui pardonnerait-il lorsque son heure serait venue. Après tout, il n’était rien de plus qu’un pauvre jeune homme assoiffé après une longue et éprouvante marche. Une âme en perdition. Il n’y avait rien de mal à chercher un peu de réconfort lorsqu’on était une pauvre brebis égarée comme lui. Le seigneur était bon. Il lui accorderait son pardon.

Pour se donner bonne conscience, il se signa, plongea ses mains dans le bénitier, puis les porta à ses lèvres en fermant les yeux. Le liquide était aussi froid que le précédent mais il avait meilleur goût. C’était déjà ça. Comme aucune foudre divine ne s’abattit sur lui, Nehalan conclu que si seigneur il y avait, il l’autorisait à se désaltérer. Il prit une seconde gorgée, puis une troisième. Il avait toujours faim, toujours mal au pied, toujours aussi froid, mais il n’avait plus soif. Il s’agissait à coup sûr d’un premier grand pas en avant.
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Message par Alexandre Jeu 7 Jan - 18:13

Alexandre ressentait un grand bien-être de sa rencontre avec Ysengrin, son précieux ami d'enfance, et d'avoir pu avec lui dénouer les fils embrouillés de son existence. Cette discussion complice, entre hommes, l'avait apaisé. Ils avaient grandi tous deux mais le lien entre eux persistait, sans jamais s'être revus.

En sortant du bureau, Alexandre pensait réprimander son père pour la forme. Même si sa manœuvre partait sur de bonnes intention, à savoir renouer les fils d'une ancienne relation, ses manipulations restaient abjectes. Il s'était même autorisé à les écouter et à rire de leurs réactions. Cela ne passait pas. Il se décida cependant à oublier son sermon lorsque le jeune infirme le découvrit à dire la messe pour une petite dizaine de fidèles. Son regard observa cette poignée d'hommes et de femmes, disséminés sur les différents bancs, chacun priant à ferveur en entendant l'homélie du prêtre. Cette vision le décida à oublier sa résolution première : son père semblait finalement résolu à changer

Pendant une petite heure, Alexandre s'installa sur un banc, seul, et se concentra lu aussi pour suivre l'oraison et prier en chœur avec les fidèles autour de lui. Cela constituait une communion émouvante entre les individus qui le touchait une fois de plus. Il se releva ensuite pour gagner la cellule pendant que son père se préparait pour donner une autre messe. Alexandre se réjouissait de le savoir si motivé. Finalement, ce séjour aux colonies semblait lui avoir fait du bien et il aurait ce soir des nouvelles optimistes à rapporter à son maître. En attendant, le jeune homme comptait utiliser le reste de cette journée à écrire.

Néanmoins, en passant devant le bénitier Alexandre surprit un toute jeune homme, dont les vêtements luxueux ne laissaient aucune doute sur son origine sociale. Néanmoins, tout noble que ce garçon soit, cela n'excluait de bien conduire. Même si dans cette église, ce serait une originalité. Il s'approcha, sévère.


"Veuillez m'excuser, jeune messire, mais un bénitier n'est pas une fontaine."

Même si ce bénitier en question avait connu bien pire...
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Message par Nehalan De Torienel Mar 2 Fév - 16:42

Nehalan soupirait avec délice, alors que l’eau bénite s’écoulait dans sa gorge. Elle avait un petit goût sucré très agréable, qui laissait un fourmillement exquis s’attarder sur ses papilles, chaque fois qu’il prenait une gorgée. Il s’apprêtait à en prendre une quatrième, quand une voix raisonna dans son dos :

« Veuillez m’excuser, jeune messire, mais un bénitier n’est pas une fontaine. »

Le jeune messire en question poussa un cri aigu et manqua de tomber à la renverse. Il se retourna lentement vers celui qui l’avait surpris en train de commettre son larcin, le cœur battant. Il pouvait exclure l’hypothèse de la vieille dévote, puisqu’il avait entendu un jeune timbre masculin.  Avec un peu de chance, ce n’était pas un prêtre.

Heureusement pour lui, ce n’était effectivement pas un homme d’église qui lui faisait face, mais un infirme à peine plus grand que lui, qui le regardait avec sévérité. Il avait raison. Un bénitier n’était pas une fontaine. Il n’aurait jamais dû s’y abreuver. Le Seigneur ne lui pardonnerait jamais.

« Je… Je… Je suis désolée monsieur. Je… Je n’aurais jamais dû commettre pareille infraction. Pardonnez-moi… J’avais simplement grand soif. Et… j’étais perdu, ajouta-t-il avec l’énergie du désespoir. Cela fait des heures que j’erre sans parvenir à trouver mon chemin. »

Comme s’il y avait quoique ce soit à pardonner. Comme si le fait qu’il se soit perdu excusait quoi que ce soit. On allait le jeter dehors à grand coups de pieds dans le derrière, et il serait de retour à la case départ. Complètement perdu, affamé, épuisé par les longues heures de marche. Le voilà bien puni. Le Seigneur devait bien rire de lui, perché dans ses nuages. Comment avait-il pu imaginer un seul instant qu’il avait le droit de se servir ainsi ? Elle se tenait devant lui sa foudre divine, bien droite sur ses béquilles.

« Pensez-vous… Pensez-vous que le Seigneur me pardonnera ? »

Il devait être sûr. Cet homme avait l’air familier de l’endroit, il savait sûrement plus de choses que lui sur Dieu et la religion. Si le Seigneur n’avait pas l’intention de lui pardonner, s’il était condamné à subir milles tourments une fois mort, plus rien ne serait plus pareil. Peut-être pourrait-il se racheter ? Mais comment savoir, alors, ce qu’il devait faire pour cela ?
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Message par Alexandre Mar 2 Fév - 19:28

Alexandre perdit son air de sévérité en découvrant la stupeur et et la malaise que so sermon venait de provoquer au jeune homme. Il semblait si candide, proche de l'enfance. Quel âge pouvait-il avoir ? Quinze ans ? Seize ? Sûrement pas davantage. Il s'agissait cependant à sa tenue d'un noble. Sa famille et ses précepteurs l'auraient si mal éduqué pour que celui-ci puisse réaliser encore de pareilles sottises ? Il dissimula ces pensées pour répondre d'une voix calme et douce :

"Je comprends. La soif et la faim peuvent causer bien des déboires et troubler notre conscience. Néanmoins, dans de pareilles extrémités, vous avez une langue, jeune homme, songez à demander à quelqu'un plutôt que de boire dans n'importe quelle source. Certaines pourraient se révéler dangereuses."

Il s'approcha et posa une de ses béquilles contre le mur avant de tremper sa main dans l'eau bénite.

"Parfois, certains farceurs glissent des bêtises dedans. C'est pourquoi, jeune homme, il convient de rester prudent et de ne jamais céder à la précipitation. Elle se révèle toujours mauvaise conseillère."

Il entendit alors ce garçon trembler de la colère divine pour ce geste irréfléchi. Il soupira. Lui aussi avait été éduqué de sorte à tout craindre au moindre écart. Alexandre commença à se revoir en lui en apercevant son regard perdu, persuadé d'avoir commis u épouvantable péché véniel. Il aurait bien répliqué que de toute manière à Saint-Eustache Dieu cessait sa surveillance mais ne souhaitait embarrasser le pauvre enfant. Le jeune homme s'avança et plaça le bras autour des épaules de cette petite âme perdue.

"Non, mon garçon, le Seigneur est bon et miséricordieux et ne juge pas pour aussi risible bêtise. Il a compris votre détresse et a reconnu la pureté de vos intentions. Il voit en votre cœur à chaque instant, ne l'oubliez jamais. Cessez d'avoir peur pour des petits riens. Il ne vexe pas pour de petits riens. Avez-vous réellement commis une mauvaise action en ayant désiré blesser ? Ces choses-là, oui, Dieu les pardonne difficile, à part si on se décide à en faire rédemption. Autrement, vos gourmandeuses, vos maladresses... au mieux, il s'en amuse et les trouve attendrissante."

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Message par Nehalan De Torienel Dim 28 Mar - 22:12

Nehalan n'aurait jamais dû boire dans ce bénitier. Il n'aurait jamais dû pénétrer dans cette église. Il n'aurait même jamais dû quitter le domicile familial. Voilà ce qui arrivait quand on prenait des libertés.

La voix de l'infirme avait changé. Tout en l'écoutant parler, le jeune homme hochait la tête, penaud. Il n'avait pas osé quémander. Il aurait dû se forcer, plutôt que de s'introduire ici comme un vulgaire voleur. En entendant la suite, il haussa un sourcil.

"Des bêtises ?" Quel genre de bêtises pouvait-on glisser dans un bénitier ? Était-ce une de ces "bêtises", qu'il avait commis ? Le jeune homme n'en savait rien, mais en face de lui, se trouvait quelqu'un qui connaissait peut-être la réponse. Il prit donc son courage à deux mains et lui exposa ses interrogations. Il redoutait la sentence que lui infligerait le Seigneur s'il ne demandait pas pardon pour ses péchés. L'infirme entoura ses épaules avec son bras, dans une étreinte qui se voulait sans doute apaisante mais qui le fit se tendre. Si on avait besoin de le rassurer avant de parler, c'était parce que ce qu'il allait entendre ne serait pas très agréable.

Il se détendit quand il entendit les explications.  Et lui qui s'était préparé au pire ! Il répondit d'un hochement de tête négatif quand il lui demanda s'il avait de mauvaises intentions. Non il ne souhaitait pas faire le mal mais... il l'avait quand-même fait. Où était la différence ? Il affirmait que Dieu s'amusait de sa maladresse. D'où lui venait cette certitude ?

"Sans vouloir vous offenser, je pense qu'il doit s'en être lassé depuis tout ce temps."

Comment pouvait-il encore rire de ses étourderies, alors que lui-même ne les comptait plus ? Et il n'était pas le premier maladroit du monde...

"Il est d'ailleurs des personnes autrement plus intéressantes à regarder, quand on est au Ciel. A quoi pensez-vous que le Seigneur occupe ses journées ? L'éternité doit être longue..."

Envolés les soucis de bénitier. Son interlocuteur et ses sourires bienveillants avaient réussi à le mettre à l'aise, ce qui constituait en soit une prouesse, au vu de la situation qu'il avait suprise.
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Message par Alexandre Lun 29 Mar - 18:16

Alexandre souriait à ce pauvre garçon candide qui se détenait après la frayeur qu'il venait d'avoir. Ses jambes commencèrent à se rappeler à lui et l'infirme se dirigea vers le banc le plus proche.

"Nous serons mieux assis."

Il l'invita à le rejoindre et étudia la silhouette de garçon qu'i n'avait encore jamais vu.

"Puis-je connaître ton nom ? le mien est Alexandre. Juste Alexandre."

Il se décida à répondre à ses questionnements sur Dieu Un sujet qui le fascinait et auquel il aimait s'entretenir avec les gens.

"Dieu est amour et bienveillance. Il observe nos actes, se révolte certainement de ceux qui sont cruels et sourit des bonnes actions. Je ne pense pas qu'Il s'ennuie. Dieu a rée l'univers et les hommes. Il est un parent qui a donné vie à un enfant. Or, quel parent n'aimerait pas son enfant ? Bien sûr, oui, il en existe. Mais dans l'emble, tout parent aime son enfant même si beaucoup sont maladroits pour le montrer."

La conversation se trouvait peut-être trop difficile. Son interlocuteur semblait si jeune,, influençable, come il avat pu l'être à une époque pas si lointaine. Alexandre choisit d'échanger de sujet pour égayer ses pensées.

"Qu'aimes-tu faire de tes temps libres ? De la lecture, peut-être ? ou de la musique ? De l'équitation ? Les jeunes aiment beaucoup monter à cheval, il me semble. Ou se battre en duel. Mais tu ne sembles pas être le genre de combat à aimer u pareil divertissement."
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Message par Nehalan De Torienel Mar 30 Mar - 15:00

Nehalan suivit l’infirme sur l’un des bancs de l’église. Se faisant, son regard ne put s’empêcher de glisser sur ses jambes. En quoi consistait son infirmité ? Comment vivait-il avec cela au quotidien ? Souffrait-il ? Le jeune homme se força à le regarder de nouveau dans les yeux quand il se présenta. IL en aurait mangé ses cheveux de désespoir, tant ce qu’il venait de faire dépassait toutes les règles de bonne conduite. Il s’appelait Alexandre. Comme le général de l’Antiquité. L’homme qu’il avait en face de lui n’était pas bien grand pourtant. Est-ce qu’Alexandre le Grand était grand lui ?

"Je… Nehalan de Torienel, fils de Doran de Torienel, ravi de faire votre connaissance." Il réalisa après coup que, réciter ce qu’on lui avait dit de dire pour se présenter, ne convenait pas forcément à toutes les situations. On lui avait apprit comment se comporter avec des nobles, pas avec de simples roturiers. Peut-être n’aurait-il pas dû afficher ainsi leur différence sociale.

Alexandre ne sembla toutefois pas s’en formaliser puisqu’il répondit à ses questions sur leur Dieu. Tous les parents aimaient-ils réellement leurs enfants ? Monsieur votre Père et Madame votre Mère, cela voulait dire, qu’ils les aimaient ? Pourtant, ils se comportaient avec eux de la même manière que leur précepteur. Cela voulait-il dire qu’IL les aimait ?

"Vous avez des enfants vous ?"C’était sorti tout seul. Nehalan se flagella mentalement. On ne posait pas ce genre de questions à un inconnu ! "Pardonnez-moi, je n’aurais pas dû." Il priait pour qu’il ne lui en tienne pas rigueur. Il lui semblait pourtant avoir bien retenu les leçons de bienséance, de politesse, d’étiquette ! Si sa langue décidait de devenir maladroite, il ne s’en sortirait pas. Quand il faisait une maladresse, il se rattrapait habilement par la parole, il ne fallait pas que celle-ci se mette aussi à n’en faire qu’à sa tête !

Heureusement pour lui, Alexandre changea de sujet. Ce qu’il aimait faire. Il était sûr de ne faire aucune gaffe au moins. Répondre aux questions, rester sur la voie. Aucune déviation. "Je joue du clavecin monsieur. Il m’arrive aussi de consulter des ouvrages pour mon divertissement ou ma culture personnelle." Reprendre contenance. Témoigner son respect à l’adulte. Il évita de rebondir sur la mention du cheval et des duels. Il aurait tant aimé monter à cheval ! Il ne rêvait que de chevauchées endiablées. Mais il n’avait droit qu’aux manuels et à la musique. Il n’avait droit qu’aux valses, et devait se contenter d’observer de loin les gigues et autres rondes allègres.

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Message par Alexandre Mar 30 Mar - 23:58

Alexandre contemplait ce garçon qui venait le rejoindre pour s'installer sur ce banc et souriait, avec te dresse, de sa timidité et de s maladresse. Il se revoyait en lui. Lors de leurs présentations, le jeune homme rougit en apprenant que ce dernier était issue de la noblesse.

"Pardon, mon jeune Messire, de la rudesse de vous avoir tutoyé. Je ne désirais en aucun cas vous manquer de respect."

De ce qui se dégageait de cette personne, Alexandre percevrait que celle-ci n'en tirerait pas ombrage. Mais les murs avaient des oreilles et l'église était bondée. Donc susceptible de rapporter qu'un esclave avait mal parler au fils d'un puissant seigneur. Ni son maitre ni la prévôté n'apprécierait cela. Même si le gentilhomme s'était au départ rendu coupable de boire dans un bénitier. Un noble aurait toujours une ascendance totale sur l'esclave. Cela appartenait à l'ordre des choses.

Ils discutèrent heureusement abordèrent un sujet qui les éloignerait es écarts de conduite. Alexandre rougit de la question. Des enfants ? Lui ? il aimerait. Depuis plusieurs années, le jeune homme rêvait parfois au jour d'avoir sa famille. Des êtres issues e sa chair et et son sang. Un fils, au minimum, auquel il transmettrait leur histoire. Cela serait-il possible du fait de particularité ? Par ailleurs, une femme accepterait-elle d'épouser une esclave ?


"Non, ne vous excusez pas. La curiosité est toujours une bonne chose. Même indiscrète. Pour vous répondre, non, je n'ai pas encore d'enfant? Un jour, peut-être. Pour le moment, je n'ai pas de femme. Pas même de prétendante."

Il se décida malgré tout à changer de sujet. Quelque chose de plus neutre. Les activités, voilà une idée qui ne devrait causer aucune maladresse. Il sourit à l'évocation du clavecin.

"Oh, vous êtes musicien ? Comme j'envie le talent de ceux et celles qui savent jouer ! Quels morceaux aimez-vous le mieux jouer ? Avez-vous une préférence pour un compositeur ? Et vous lisez aussi. Des activités intellectuelles qui vous honorent. Puis-je connaître quelques unes de ces lectures ? Je lis moi-même beaucoup. Des romans aux traités de médecines ou les ouvrages historiques."

Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas tenu une conversation intellectuelle poussée. Comme Alexandre en éprouvait une grande joie !

"Je dessine également. Principalement des paysages. Mais je sais aussi réaliser des portraits. Si vous connaissez les dames de Monthoux, j'ai peint pour elles une esquisses. Elles seraient assurément ravies de vous le montrer, je pense."
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Message par Nehalan De Torienel Ven 2 Avr - 0:55

A peine eut-il achevé de se présenter, que Nehalan le regretta. Il écouta, horrifié, Alexandre s’excuser, s’écraser presque devant lui à cause de son statut. Qu’avait-il fait ? Jusqu’à présent, ils discutaient d’égal à égal, ou du moins la conversation restait naturelle. A présent… Il se trouvait en supérieur, alors que cet homme devait avoir une bien meilleure expérience de la vie que lui. Lui, il ne méritait rien que le strict nécessaire. Il n’avait rien fait qui puisse nécessiter une telle déférence.

"Je vous en prie. Je n'aurais pas dû faire étalage de mon rang de cette manière. C'est indigne des enseignements auxquels j'ai eu droit."

Par chance, il ne se formalisa pas de sa bourde, ni de la suivante. Sa réponse l'étonna. Était-ce à cause de son infirmité ?
"Vous..." Il se ravisa. Dire à quelqu'un qu'il n'était pas vilain garçon, cela faisait partie des choses à ne pas faire. Il se contenta donc d'afficher un air contrit tout en hochant la tête. Une catastrophe évitée de justesse. Il n'était pas si mauvais que ça finalement. Le bon maniement des mots ne l'avait pas encore quitté, et tant mieux.

La conversation se détendit à la mention de loisirs qu'ils partageaient visiblement tous les deux. "Je ne suis qu'un amateur vous savez, le terme de musicien est peut être un peu trop grand pour désigner mes maigres connaissances en la matière. J'apprécie beaucoup travail d'un compositeur italien, Monteverdi. On dit que sa musique rencontre un immense succès dans toutes les cours d'Europe ! Croyez-vous que notre bon roi, l'invitera par chez nous un jour ? Les morceaux que je préfère jouer... je crois que ce sont ceux au tempos les plus endiablés. Grâce à eux j'ai l'impression de voyager. Il y a par exemple la très belle "Ronde des fées" de Monseigneur Archide Gainset. Je crois qu'il officie à la Cour. Son travail est remarquable !" Il se rembruni. "Je ne joue pas beaucoup cependant. Mon père n'apprécie guère que je m'adonne à ce genre d'activités. Il tolère quelques sonates sereines le dimanche après-midi. Je ne joue mes mélodies favorites que lorsqu'il n'est pas là pour me faire les gros yeux."

Nehalan rougit. Il avait trop parlé. Et il avait dit du mal de son père. Il avait même avoué lui désobéir. Cela allait ennuyer son interlocuteur, à coup sûr. Il allait encore se faire réprimander comme un vilain petit garçon. Dans l'espoir d'éviter que cela ne puisse se produire, il enchaîna sur ses lectures en tâchant de se montrer plus concis.

"Je lis principalement des ouvrages de science et de droit, dans le cadre de mes études. Durant mon temps libre, je préfère lire de la poésie ou du théâtre. Il m'est aussi arrivé d'apprécier le travail d'un auteur Monbrinien, un certain Boréalion. Le livre traînait sur un guéridon quand j'étais plus jeune. Je crois que ma mère l'apprécie beaucoup, de nombreuses pages sont cornées et il y a toujours son parfum a la vanille dessus. Il faut reconnaître que sa prose est agréable a lire."

Ce fut au tour d'Alexandre de lui parler de ses talens. Le jeune homme eut un soupir admiratif. Il ne connaissait pas ces dames, ou seulement de nom, mais pour que des dames de la haute noblesse fassent appel à lui, il devait disposer d'un grand talent. Le regard plein d'étoiles, il imaginait à quoi devaient ressembler ses oeuvres. Elle devaient sans nul doute être superbes.

"J'aime regarder les tableaux. Ils vous font voyager aux quatres coins de la Terre. Que préférez-vous représenter ? Comment travaillez-vous ? Vous utilisez du fusain ? De la peinture ? Des parchemins ou des toiles ? Êtes-vous peintre ?"

Un groupe de femmes d'un certain âge passèrent en grommelant à côté d'eux, les lèvres pincées. Nehalan n'y prêta presque pas attention, tant cette conversation le rendait enthousiaste. Avec Alexandre, il lui semblait qu'il pouvait parler librement, sans crainte ni jugement
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Message par Alexandre Ven 2 Avr - 22:52

Alexandre secoua poliment la tête pour calmer les élans que la gentillesse causer à son interlocuteur.

"Non, mon cher Nehalan, cela fiat partie des usages au contraire que de respecter les étiquettes. Les clases sociales peuvent se rencontrer et se parler mais nous ne devons jamais oublier nos rangs."

La maladresse de ce garçon lui rappelait tant la sienne. Celle dont il faisait preuve quelques mois plus tôt encore. Alexandre percevait également de la naïveté. Il avait dû grandir lui aussi dans un milieu protégé, sans grande expérience du monde, et risquait à présent d'être la proie des mauvaises rencontres. Un frisson le saisit. Comme celle avec la sorcière. Heureusement, elle avait brûlée. Elle ne causerait plus de mal à quiconque. Les flammes l'avaient avalé, comme elles auraient pu avaler un quartier entier si les soldats du guet n'étaient pas intervenus vaillamment lors de cette nuit terrible où elle avait mis le feu au presbytère. Son regard se posa sur la silhouette du jeune homme assis à ses côtés. Il lui souhaita de ne jamais connaître d'individu qui utiliserait ses bons sentiments à leur avantage. Il en souffrirait trop.

Désireux de pousser la conversation à des sujets plus gaies, Alexandre l'entendit avec ravissement évoquer la musique et des noms qui ne lui disaient rien. Sa mémoire les enregistra pour mieux les rechercher un jour où le jeune homme en aurait la possibilité.


"Les pères comprennent rarement les passions de leurs enfants. Le mien..."

Alexandre se mordit les lèvres et jeta un bref regard au prêtre qui disait une nouvelle messe. Il détestait tant utiliser ce mot désigner le libraire Bellanger. Non, ce n'était pas son père. Il ne souhaitait cependant pas retracer l'odyssée de leur famille.

"Le mien a toujours détesté me voir dessiner. C'était pour lui de la perte de temps. Je dessinais dans ma chambre, quand je le savais à travailler en bas. Ou ailleurs. Il n'y a rien de mal à exercer nos talents et les pères devraient être fiers plutôt que de considérer cela comme des distractions futiles."

Un sourire lui vint quand le jeune homme évoqua le grand Boréalion.

"Oh, j'apprécie beaucoup et auteur et ses romans. J'ai pour ainsi dire grandi avec. J'ai découvert son premier roman à treize ans. Je le lisais au lit, sous les couverture, en cachette, car je ne pouvais pas m'endormir sans connaître la suite. Que voulez-vous ? Les enfants ont une vie secrète, indépendante de leurs parents. Eux-mêmes ont une vie quand ils ne sont pas avec nous, comme ils en ont eu une avant nous. "

Alexandre se rappela de ces nuits où Ulysse, le véritable, venait le visiter. Ou Ysengrin. De ces sorties dans les rues malgré le couvre-feu. De ses jeux dans sa chambre. Ils faisaient des choses interdites mais cela avait été amusant car ils transgressaient les règles.

Il développa ensuite son propre talent et sourit à cess questions ? Un peintre ? Non, malheureusement pas. Et il y avait si longtemps qu'il n'avait pas dessiné avec le beau matériel offert par ses bonnes amies de Monthoux. Où avait disparu la mallette ? Il l'imaginait sans mal jetée ou revendue par son père adoptif.


"Non, je dessine que par envie. Sur le papier. Des esquisses. Des portraits. Des paysages. Cela dépend de ce qui m'inspire. Mais il y a longtemps que je ne peins plus. Quand j'ai dû quitter la maison, je n'ai pas pu prendre mon matériel. Je me contente de fusains."

Son coeur se serra à ne plus pouvoir peindre. Il aimerait tant pouvoir tenir à nouveau un pinceau, utiliser des pigments de couleurs.. Mais un esclave ne saurait posséder ces merveilles. Voilà une chose à laquelle il lui fallait se résigner. Il se redressa, soucieux de chasser l'humeur qui l'assembrissait.

"Si vous le souhaitez, Nehalan, je pourrais réaliser votre portrait."

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Message par Nehalan De Torienel Mer 28 Avr - 18:02

Alexandre avait beau dire, leurs statuts ne rendaient la conversation que moins naturelle. Les leçons d’étiquette de monsieur Retmer lui avaient été rabâchées un nombre incalculable de fois, si bien qu’il aurait pu réciter le protocole de tête. ll s’appliquait d’ordinaire à le respecter à la lettre, mais aujourd’hui il avait ce sentiment de malaise chaque fois que cela était évoqué. L’infirme valait beaucoup mieux que lui, même si leur sang clamait le contraire.

- Ce n’était pas très délicat de ma part. Vous n’aviez pas connaissance de l’écart entre nos situations respectives, et pourtant, tout s’est bien passé jusqu’à maintenant.

Cela ne dura pas plus longtemps. Il fallut qu’il se remette à dire des bêtises. Dans sa grande gentillesse, Alexandre ne les lui reprocha pas et orienta la conversation sur une pente plus douce, moins risquée. Le jeune garçon se laissa emporter par sa joie de partager sa passion, avec quelqu’un qui l’écoutait. Il aurait pu continuer des heures durant, s’il n’avait pas été trop loin, en critiquant Monsieur votre père. A sa grande surprise, son interlocuteur compris.  

- Il n’y a rien de mal à exercer nos talents et les pères devraient être fiers plutôt que de considérer cela comme des distractions futiles.

- Mais les fils doivent respect à leurs aînés, il ne faut point l’oublier, rétorqua-t-il d’un air sûr de lui. Cela ne lui plaisait pas toujours de devoir obéir aveuglément à son géniteur, mais c’était ainsi. Quand il serait père à son tour, ses enfants lui obéiraient, et quand son père était fils, il obéissait à son père. C’était l’ordre des choses.

Nehalan poursuivi sur ses lectures, ainsi qu’Alexandre le lui avait demandé. Celui-ci s’enthousiasma lorsqu’il nomma le Boréalion des livres de Madame votre Mère. Il haussa les épaules.

- Je ne suis guère friand de romans, mais je puis comprendre votre engouement. Cet auteur décrit les choses d’une manière bien particulière. Il serait de mauvaise foi de dire que sa lecture ne m’a nullement affecté.

Ce que l’infirme évoqua ensuite le fit tiquer. Une vie secrète ? Est-ce qu’il avait une vie secrète lui ? Qu’est-ce qu’il entendait exactement par-là ? Il voulait dire qu’il était normal d’enfreindre les règles ? Mais si l’on enfreignait les règles, ce serait la pagaille. Les règles et les consignes existaient pour être respectées. Quel intérêt sinon ?

- On m’a appris que les enfants devaient obéissance à leurs parents.

Ce fut ensuite au tour d’Alexandre de lui parler de sa passion. Nehalan l’enseveli sous les questions. Cela devait être merveilleux de pouvoir poser la réalité sur le papier, et de l’avoir toujours avec soi. Le jeune garçon vouait une admiration sans bornes à ces peintres, qui l’emportaient là où il n’irait jamais, simplement grâce à leurs pinceaux. A sa proposition, son visage s’éclaira et se rembruni presque aussitôt.

- C’est très aimable de votre part mais je ne voudrais pas vous embêter… et je n’ai rien à vous offrir en retour.
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Message par Alexandre Jeu 29 Avr - 13:19

Alexandre écoutait la réponse que le jeune homme lui fournissait et appréciait cette opinion. Ils pouvaient parfaitement s'accorder en dépit de leurs différences de classe. Seuls le caractère et les intérêts communs pourraient suffire. Du moins, cela le serait s'ils vivaient dans une société idéale, une utopie, ce qui ne se révélait pas être le cas. Durant l'enfance, on considérait cette vision avec attendrissement et comme la preuve que le petit être apprenait bien les règles morales que l'on essayait de lui inculquer. Un garçonnet de quatre ans aurait tutoyé le Roi en personne, sans crainte. Atteindre l'âge adulte rebattait le jeu et obligeait à oublier l'individu à oublier une partie de ses idéaux pour se conformer au moule. Ou autrement, on partait se réfugier dans la forêt.

Il préféra cependant ne pas répondre au jeune homme. Les choses étaient suffisamment claires pour ne pas les discuter. Les règles de l'étiquette existaient et devaient être respectées. C'était ainsi. Alexandre orienta leur conversation pour le faire parler d'un sujet où il serait enfin à l'aise et l'entendit parler de musique. Il était véritablement passionné. Le garçon émit cependant cette réserve vis-à-vis de son père.


"Le respect fonctionne dans les deux sens, Nehalan. Un fils doit respecter son père mais le père doit aussi respecter son fils. Je ne vous encourage pas à la révolte mais vous avez le droit à vos opinions propres et à les défendre. C'est ainsi que l'on devient homme."

Alexandre se remémorait de ces moments où il avait compris que son père adoptif ne possédait rien d'honorable ou de comment il parvenait à ruser pour obtenir des sorties. Généralement, il se servait de ses responsabilités à l'église. Ou il mentait en affirmant aller étudier à la bibliothèque mais partait flâner sur le port observer les navires qui accostaient et entendre les récits de marins qui revenaient de lieux insolites et fascinants.

Nehalan sembla abandonner ce sujet pour revenir vers celui de la littérature. Alexandre s'étonna de d'apprendre que son interlocuteur n'appréciait pas les romans. Quel dommage ! Il avait du mal à comprendre pourquoi une personne n'essayait pas de s'y intéresser plus que cela. On plongeait chaque fois dans un univers riches, qui emportait loin de la réalité, et permettait d'apprendre de nouveaux éléments pour la culture générale.


[color=#e67017]"Oui, sa plume est si habile et envoûtante. Je l'ai souvent u jusque tard dans la nuit."[/color]

Néanmoins, ses confidences sur son engouement lors des lectures, cette idée que les enfants avaient une vie secrète, troubla Nehalan. Il rappela posément, tel un enfant bien élevé sa leçon, à savoir qu'un enfant devait obéissance à ses parents. Ses paroles sonnaient comme d'une grande naïveté. N'avait-il réellement jamais rien fait que ses parents ne sachent pas ? Leur demandait-il
la permission, avant la nuit, pour explorer son intimité ? Il chassa de son esprit cette pensée inconvenante.


"Devoir l'obéissance ne signifie pas oublier sa personnalité ou ses goûts. Il s'avère important de se respecter aussi soi-même."

Alexandre le laissa méditer sur cette réflexion. Saurait-elle le faire quelque peu évoluer ? Il l'espéra. Il se décida ensuite à évoquer sa propre passion et celle-ci déclencha des questions auxquelles le jeune homme apprécia der répondre. Une belle idée lui vint : proposer un portrait. Nehalan en rougissait et s'en semblait sûrement indigne. Alexandre lui sourit.

"J'ai du temps du devant moi. Allons, oubliez tous ces détails et suivez-moi."

Alexandre se releva sans attendre une protestation, soucieux de ne pas lui laisser tant que cela le choix, et prit la direction de la cellule. En chemin, son regard observa son père, derrière l'autel, qui s'employait à dire une nouvelle messe. Sa conduite le surprenait. Commencerait-il finalement à s'améliorer ? Quelle heureuse surprise ! Finalement, peut-être que le séjour aux colonies lui avait apporté des bienfaits et amené une authentique rédemption. Il avait bien fait hier de s'en ouvrir à son maître pour demander la permission de le surveiller et l'encourager dans cette voie.

Ils arrivèrent finalement dans la cellule, une pièce close, sans fenêtres, avec quelques lits, censés être pour les mendiants ou les pèlerins, mais qui servaient en réalité à des choses bien moins religieuses charitables. Alexandre rougit au souvenir de ses propres exploits dans cette salle tout en songeant qu'il ne pourrait plus jamais faire la leçon à son père ou à un certain ministre. Il s'avança vers une petite table et s'assit. Sa main ouvrit le tiroir en dessous et il sourit d'apercevoir les feuillets de son projet de roman. Tout à l'heure, il écrivait. Cette journée de liberté, acquise grâce à une requête de son père, lui permettrait de poursuivre tout à l'heure ses travaux. Il s'empara ensuite de papier et d'un fusain de bonne qualité.


"Installez-vous où vous souhaitez, Nehalan. Je regrette, ce portrait, ne sera qu'au fusain. Mais je ne possède pas de bon matériel."

Son coeur se serra au souvenir de cette superbe mallette, offerte par ses chères amies de Monthoux, quia avait dû être vendue depuis par son père adoptif. Il ne posséderait plus jamais un objet aussi précieux et aussi merveilleux.
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Message par Nehalan De Torienel Dim 23 Mai - 19:25

Alexandre orienta la conversation sur les loisirs, au plus grand plaisir du jeune homme. Il lui parla avec passion de la musique, de son clavecin et aussi… des réserves de Monsieur votre Père. L’infirme semblait croire qu’il ne respectait pas sa passion. Nehalan n’en avait pas l’impression. Pour lui, son géniteur restait bienveillant en l’autorisant à jouer.

- Alors tout va très bien. Il me respecte en m’autorisant à jouer en sa présence, et je lui témoigne à mon tour le respect qui lui est dû en lui épargnant les morceaux qui lui déplaisent. Si chacun des deux partis se satisfait de sa situation, aucune raison d’en changer n’est-ce pas ?

Le sujet retourna à la littérature romanesque, que son interlocuteur semblait apprécier tout particulièrement. Boréalion avait du talent, il ne pouvait le nier, et il avait réussi à être prit dans l’histoire, mais de là à ne plus parvenir à trouver le sommeil… il ne fallait pas exagérer non plus.

- Ma préférence va à la poésie et au théâtre, mais je reconnais volontiers qu’il sait nous tenir en haleine. Cela va sans dire.

Et puis, si on lui interdisait de lire jusque tard le soir – il devait y avoir une bonne raison – il obéissait. Alexandre lui, ne semblait pas tout à fait d’accord. Il n’avait pourtant pas le sentiment qu’obéir à ses géniteurs et faire son devoir soit un manque de respect envers lui-même. Cela n’avait aucun sens.

- Je n’ai pas l’impression d’avoir affirmé le contraire.

A son tour, le jeune homme évoqua une passion qui ravissait le jeune Torienel : la peinture. Il aimait tant se promener dans les galeries pour observer les portraits d’illustres alleux venus du fond des âges ou plonger dans des scènes fantastiques rendues immortelles par le coup de pinceau de leur auteur.

Sans lui laisser le temps de protester, Alexandre lui proposa ensuite de faire son portrait. Nehalan n’en revenait pas. Un portrait de lui, rien que pour lui ? Qui ne serait pas affiché à la vue de tous en l’exposant à diverses critiques ou quolibets ? C’était un merveilleux présent, qu’il se sentait indigne d’accepter.

Il le suivit pourtant jusqu’à la cellule du prêtre, une pièce sombre et peu accueillante. Le jeune homme devait être très doué pour parvenir à dessiner avec une luminosité si basse. Nehalan prit place sur une chaise après un temps d’hésitation. Les quelques peintres qu’il avait pu voir à Torienel réclamaient toujours que les modèles posent prêt d’une fenêtre, pour des questions de lumière expliquées avec de grands mots trop compliqués pour ses oreilles d’enfant. Ici, nulle fenêtre sous laquelle s’installer. La chaise de l’autre côté de la table serait donc amplement suffisante et, il l’espérait, assez confortable.

Alors qu’il faisait ici preuve d’une grande générosité, Alexandre s’inquiétait encore. Comment aurait-il pu oser ne serait-ce qu’une seule seconde se plaindre de la qualité du papier ou du matériau utilisé ?

- C’est déjà très gentil à vous de m’offrir un tel présent. Après un court silence, le jeune homme repris. Que pourrais-je vous offrir en retour ? Il ne me semble pas avoir aperçu de clavecin en entrant, autrement, j’aurais sans doute pu jouer quelque chose… Qu’en pensez-vous ?

Et puis… Plus rien. Alexandre était concentré sur sa tâche, les mouches volaient et Nehalan s’appliquait à ne plus bouger. Outre les grattements du fusain sur le papier, son souffle et la messe qui se terminait en arrière-plan, il n’y avait plus un bruit. Ce n’était pourtant pas un de ses silences apaisants qu’il avait parfois eut le loisir d’apprécier. Il s’agissait de l’un de ses silences qui vous tors les boyaux pendant que chacun se dandine sur sa chaise sans savoir où se mettre. Du moins c’était ainsi qu’il le ressentait, le regard perdu dans le vide, quelque part entre le lit de bois et le mur de pierres. Alexandre n’avait peut-être pas ce sentiment-là, mais comment aurait-il pu le savoir ?

Le temps filait aussi sûrement que si l’horloge de la grande salle à manger du château se trouvait à ses côtés, à réciter son incessant tic tac. Le jeune homme avait beau se creuser la cervelle, impossible de trouver quelque chose à dire. Et l’oscillation lancinante du balancier se faisait de plus en plus présente. Il devait trouver quelque chose. Une banalité, n’importe quoi, mais plus il réfléchissait, plus son esprit se vidait.

Enfin, après de longues minutes qui lui parurent des heures, il trouva. Ce n’était certes pas grandiose, mais cela avait le mérite d’exister.

- Je me demandais… ce qui vous plaît dans la peinture. J’apprécie énormément contempler les tableaux, mais je me suis toujours posé la question en ce qui concernait les peintres. Quelles sont les raisons qui les poussent à peindre ?
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Message par Alexandre Lun 24 Mai - 19:33

La situation entre le père et le fils semblait normal et ce dernier ne paraissait pas se souffrir. De toute manière, il n'en savait pas assez pour juger et approuva ses paroles d'un simple hochement de tête.

"Je suppose."

Ils discutèrent peu après littérature et convinrent tout naturellement que le grand Boréalion savait écrire et tenir un public en haleine. Cela passa ensuite sur l'obéissance que les enfants devaient suivre mais dont souvent ils franchissaient les limites. Nehalan se montrait en revanche persuadé que cela serait normal. Une vision idéaliste qui fit sourire tendrement Alexandre. Ce garçon avait dû être agréable à élever, sans causer de souci. Il sentit cependant le sujet sensible et aborda finalement sa passion pour la peinture au point de proposer au jeune homme de réaliser son portrait. Cela faisait longtemps qu'il en avait pas réalisé un.

Rapidement, Alexandre entraina le garçon dans la cellule et s'installa en rassemblant le peu de matériel pour dessin qu'il possédait. La gêne e Nehalan le fit sourire. Sa proposition était, elle, tout aussi adorable que lui savait l'être.


"Quelle noble idée qui vous honore ! Dans ce cas, faites-moi envoyer ici une invitation et je viendrais vous écouter. Qu'en dites- vous ? Je serais même enchanté de vous entendre."

La séance de pose débuta et se révéla silencieuse. Son modèle souhaitait sûrement le laisser se concentrer. Alexandre dessina lentement le visage du jeune homme, trait après trait matérialisant peu à peu sur le papier son nouvel ami. Il l'entendit finalement poser une question intéressante mais complexe. Sa mai, le fusain entre ses doigts, n s'immobilisa alors que son cerveau méditait à l'interrogation.

"Je crois que c'est inné. Comme respirer. Le peintre possède cette envie de dessiner. Il voit une personne, un paysage, il ressent le besoin de la reproduire. Je ne saurais l'expliquer autrement."

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Message par Nehalan De Torienel Mar 25 Mai - 0:05

Nehalan suivit le jeune homme jusque dans la cellule obscure du prêtre en se dandinant comme ces canards qui préfèrent nager que marcher. Il n'avait pas la sensation de mériter une telle attention mais Alexandre ne lui laissait guère le choix, alors il obéissait.

Tout en s'installant, il réfléchi à une manière de lui rendre la pareille, jusqu'à lui proposer de jouer pour lui un de ces morceaux favoris, ce qui sembla plaire au jeune homme.

- En ce cas c'est entendu, je n'y manquerais pas.

Alexandre se mit ensuite à dessiner et le silence à se manifester dans le plus outrageant des vacarmes. Nehalan, après une intense réflexion qui eut le mérite de passer le temps, trouva une question à poser pour relancer la conversation. Elle ne devait pas être si mauvaise, puisque le peintre interrompit sa tâche pour prendre le temps d'y répondre. Le jeune homme hocha la tête.

- Je crois que je comprends. La découverte du clavecin fut pour moi une libération et je remercie chaque jour mon oncle de m'y avoir intéressé. Comme si tout ce temps, je n'avais fait qu'attendre en eaux stagnantes.
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Message par Alexandre Mar 25 Mai - 10:03

Alexandre sourit à l'invitation que le tout jeune noble lui adresserait tantôt. Comme cela serait certainement plaisant de l'entendre jouer. Il ne resta à espérer que son maitre l'autorise à y accepter. Néanmoins, pourvu de ce carton officiel, il ne pourrait s'y dérober. Ce serait malpoli de laisser une personne ne pas honorer ses engagements et lui assurerait que Nehalan était par un ailleurs un excellent chrétien, soucieux de sa foi et du salut de son âme.

La séance de pose débuta dans le silence jusqu'au moment où Nehalan intervint pour demander d'où venait cette envie de peindre. Une excellente interrogation mais difficile à y répondre. Le garçon sembla comprendre et comparer cela à son expérience avec la musique. Les deux arts se rapprochaient sans nul doute.


"Je comprends cela, oui. Pour ma part, je dessine généralement quand j'ai un moment d'ennui, quand je me retrouve à attendre quelque part. C'est aussi un bon exercice pour éviter aux pensées de se disperser."

Alexandre reprit son fusain et poursuivit les contours du visage du jeune homme. Il procédait toujours aussi lentement et prit encore plus de temps pour réaliser au mieux la chevelure. Vers la fin, il s'arrêta, observa le résultat et corrigea quelques traits ou les accentua pour mieux marquer tel aspect du visage. Quel dommage de ne pas pouvoir passer à la couleur ! Malheureusement, sa précieuse mallette avait disparu, sacrifice douloureux pour ses bêtises absurdes.

"J'espère que ce résultat vous satisfera."

Il tendit, avec une légère appréhension, comme chaque fois où il dévoilait son ouvrage, le portrait au jeune homme.

"Qu'en dites-vous ?"
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Message par Nehalan De Torienel Mar 25 Mai - 14:48

Assis sur sa chaise, Nehalan attendait. Il se tortilla pour s’installer plus confortablement. Le temps passait et il brûlait de savoir à quoi ressemblerait son portrait, ce qui impliquait d’attendre en silence qu’Alexandre ait achevé son œuvre. Il ne s’en rendait sûrement pas compte, puisqu’il était concentré sur sa tâche mais le jeune homme n’était pas du tout à son aise. Il sentait son malaise grossir en même temps que les minutes avalées par l’horloge sans parvenir à trouver quelque chose à dire, jusqu’à ce qu’une question lui vienne. Elle dû plaire au peintre, qui s’interrompit pour y répondre. Nehalan hocha la tête avec vigueur. Il comprenait.

Il aurait bien voulu relancer la conversation, mais elle ne semblait pas vouloir être continuée puisque que le dessin reprit et qu’il ne trouva rien à ajouter jusqu’à ce qu’Alexandre brise de nouveau le vide sonore qui s’était emparé de la pièce. Nehalan sursauta, tourna la tête vers lui et s’approcha pour prendre le portrait, le cœur battant. Il n’avait aucun doute sur le fait qu’il serait magnifique et ne fut pas déçu.

Les traits charbonneux, jetés là avec un naturel presque féérique traçaient sous ses yeux remplis d’étoiles le visage d’un jeune homme au sourire doux. Et dire que c’était lui. Il suivit la courbe de la joue, remonta pour faire le tour de l’oreille et plongea dans un regard si bien rendu qu’il ne pouvait lui appartenir. On aurait dit que le Nehalan en face de lui aurait pu sortir du papier comme on passe une porte pour venir les saluer.

- Qu’en dites-vous ?

Le jeune homme releva la tête. Le peintre le regardait d’un inquiet, sûrement dans l’attente de retour sur son travail. Comment pouvait-il douter un seul instant de son talent de la sorte ?

- Je le trouve… merveilleux, répondit-il d’une voix chargée d’émotion. Vous êtes très doué. Merci de m’offrir un si beau cadeau, je le conserverait précieusement, soyez-en assuré.

Nehalan dansa d’un pied sur l’autre, ne sachant quoi ajouter, puis comme son interlocuteur semblait satisfait, il en conclu qu’il devait s’en retourner chez lui.

- Bon. Eh bien… Je crois qu’il va falloir que je vous quitte… Ce fut un plaisir de faire votre rencontre.

Le jeune homme salua son ami n’un timide signe de la main puis quitta discrètement l’église en glissant avec précautions le cadeau dans une poche intérieure de sa veste. Cette rencontre imprévue qui partait sur de mauvaises bases avait une fin heureuse, pour son plus grand plaisir.
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