Re: [14 décembre 1597] Une sœur pour un roi [Terminé]

par **Sylvère d'Aiguemorte** Mar 20 Avr - 10:21

Italiens, Monbriniens… Des travers communs, oui. Comme tout le reste de la civilisation, certainement. Il haussa des épaules. Il était bien inutile de s’y attarder, puisqu’il ne pouvait rien y faire. Autant essayer de changer ce qui était à son niveau, avant de viser un objectif bien trop grand.

Alors qu’il lui présentait le cloporte au creux de sa main, elle afficha une mine de surprise et lâcha quelques mots en italien. Il ne les comprit pas mais il se doutait bien de leur signification néanmoins. Il sourit de nouveau. Plus largement.

— Ces compagnons-là sont aussi intéressants que les humains, je puis vous l’assurer ! Je les connais depuis cinq ans maintenant et je me lasse pas de les regarder.

Et elle pouvait le prendre si elle voulait ! D’autant plus qu’en hiver, à moitié endormi, il n’irait pas bien loin. Elle hésita une seconde, puis… à sa grande surprise, elle accepta. Ravi, tandis qu’elle retirait l’un de ses gants, il déposa la petite bête dans sa paume avec beaucoup de précaution. Le cloporte agita les antennes.

— Il vous dit bonjour, conclut-il sans cesser de sourire, en faisant une brève courbette pour illustrer ses propos.

Quant à avoir la couronne réellement…

— À vrai dire, je ne pense pas que la forêt ait besoin de roi, vous savez. Alors si on m’offrait la couronne, je crois que je dirai non. Humblement non.

Il eut un nouveau sourire, ce genre d’expression qui annonce que la suite serait une plaisanterie :

— … Ou bien, je l’offrirai à ce cloporte. Il est bien mieux placé que moi pour régner sur la forêt !

Les déguisements féminins qu’il avait pu porter la laissait sceptique. Il haussa des épaules et fit mine de soulever les coins d’une robe pour faire une courbette comme une noble dame.

— C’est bien simple, pourtant, il suffit que je ne parle pas ! Muette, voeu de silence, peu importe, tant que je n’ai pas besoin de m’exprimer. Et puis vous savez, je joue à me déguiser depuis que je suis enfant.

Puis, la jeune soeur entra parmi la poignée de personnes qui connaissaient son vrai nom et elle inclina la tête. Il en fit de même en échange en répondant :

— Enchanté, Cecilia !

par **Cecilia Candore** Mar 27 Avr - 14:33

Sa rencontre avec le peuple d’Aiguemorte ne manquait pas de surprise ! Les cloportes, aussi intéressants que les humains ? Vraiment ? Mais comment… Elle se rappela soudain l’un des bruits qui courraient sur le roi de la forêt et déglutit, inquiète.

« On dit de vous que vous commandez aux animaux… est-ce vrai ? »

Elle prit toute même le cloporte au creux de sa main, poussée par la curiosité, et sourit en voyant son mouvement. Elle plissa toutefois les yeux à sa traduction.

« Vous interprétez ou vous parlez vraiment le… cleuporte ? »

Elle n’était pas encore très sûre du nom monbrinien de cette créature. Ce n’était pas vraiment le genre d’animaux que les professeurs de langues et les grammaires apprenaient à nommer, malheureusement.
Sa réponse à la question de la royauté était fort sage… mais la fin était un peu provocatrice et elle étonna la jeune sœur.

« À cet animal ? Mais… comment pourrait-il recevoir administrer et juger ? Il li faudrait un aide, qui serait le véritable roi ! »

La réponse aux déguisements l’éclaira davantage et elle hocha la tête, admirative. Il fallait bien reconnaître que c’était rusé ! Une inquiétude naquit néanmoins dans son esprit.

« Mais dites-moi, ces costumes… d’où vous viennent-ils ? Vous les… volez ? »

Ils se présentèrent ensuite et elle sourit, radieuse.

« Eh bien, je trouve ça fantastique que nous puissions nous appeler par nos prénoms ! C’est comme si nous étions amis, ne trouvez-vous pas ? »

par **Sylvère d'Aiguemorte** Mar 27 Avr - 16:06

Cette conversation était divertissante. Et amusante, aussi. Il ne s'était pas attendu à une telle rencontre aujourd'hui, elle était pour le moins insolite. La question qui vint alors le fut encore davantage. Commander les animaux ? Eh bien. On pouvait dire qu'il courrait beaucoup de rumeurs à son sujet, dans les rues de la ville. Et pas que des choses intelligentes, visiblement.

— Vous voulez que je vous fasse une démonstration ?

Il lui déposa le cloporte dans la main, amusé d'avance par son cirque, et déclara, avec une exagération qui prouvait très bien qu'il ne se prenait pas au sérieux le moins du monde.

— Cher sujet, va à droite.

Sans surprise, la petit créature bougea les antennes et tourna... à gauche. Sylvère eut un immense sourire en concluant :

— Vous voyez : je n'ai pas davantage d'autorité sur les cloportes que la petite chipie qui me sert de soeur.

La question suivante, suite à sa traduction inventée de ce mouvement d'antennes, sembla la laisser surprise. Elle plissa les yeux. Il répondit aussitôt, avec un sincère sourire, tout en allant de nouveau déposer le petit animal là où il l'avait pris.

— C'est clo-porte. Mais j'aime bien cleuporte ! Disons qu'à partir de maintenant, le cleuporte sera la langue officielle de la forêt ! Et puis vous savez, pourquoi ce cloporte ne pourrait pas devenir roi ? ou bien cet arbre ? Ce sont leur domaine plus que le nôtre. Pour ce qui est de recevoir, je m'en charge. Pour le reste, je laisse tout cela à la ville.

En tout cas, il y avait un secret pour passer discrètement dans une ville quand on était recherché : les costumes. De toutes sortes. Ce qui sembla inquiéter la jeune soeur.

— Un peu par ici, et un peu par là. J'en ai volé certains, c'est vrai, trouvé ou acheté d'autres. Et quelques uns sont à moi.

Les présentations semblèrent la ravirent. Il hocha la tête, s'inclina et proposa alors :

— Eh bien, peut-être pourrions-nous le devenir pour de vrai, qu'en dites-vous ?

par **Cecilia Candore** Sam 1 Mai - 14:40

Cecilia ne sut dire si la question du brigand la rassurait ou lui faisait peur. Mais il s’était montré gentil avec elle alors elle choisit de lui faire confiance. Et hocha la tête, curieuse de voir un homme commander aux animaux. Il lui donna son ordre, la créature s’anima et… fit le contraire ? Cecilia fronça les sourcils et, pendant un instant, remit en doute son apprentissage des directions en monbrinien avant de conclure que non, c’était simplement ce cloporte qui était dissident. Elle rit à la conclusion du brigand.

« Effectivement ! C’est un comble pour un roi ! Et vous avez donc une sœur ? Vit-elle aussi dans la forêt ? »

Elle reporta son attention sur le petit animal qui se déplaçait dans sa main et la chatouillait au passage, avant de le rendre à son roi en écoutant sa réponse. Elle prit compte de sa correction et rit à sa réutilisation de son erreur, les joues rosées, flattée. Elle sourit à la suite, amusée.

« C’est très altruiste et censé à vous, et puis j’imagine que cela vous ôte bien des tracas ! »

Elle plissa toutefois les lèvres à sa réponse. Volé…

« Ce n’est pas bien de voler. Les gens à qui vous avez pris les vêtements en avaient certainement besoin. »

Ils se présentèrent ensuite et elle s’illumina à la question. Elle réfléchit un instant toutefois. Il était brigand mais il n’était pas méchant… alors pourquoi pas ? Elle battit alors des mains, enchantée.

« Avec grand plaisir ! Soyons amis ! »

par **Sylvère d'Aiguemorte** Dim 16 Mai - 11:11

Son petit numéro avec le cloporte fit rire la jeune femme. Il en fut flatté et s’inclina comiquement avant de se redresser quand ils évoquèrent Cassandre.

— J’ai bien peur que non. Mais elle vient régulièrement, ajouta-t-il après une brève pause.

Il hocha la tête, amusé. Le cleuporte, voilà qui était une bonne idée ! Il sourit de nouveau, tandis que Cecilia, de son côté, fronçait les sourcils.

— Ce n’est pas bien de voler.

Certes. Il reconnaissait que parfois, il avait sûrement pris ces vêtements à des gens à qui ils avaient manqué ensuite. Mais il doutait bien que les nobles, eux, se rendent compte de leur absence. Il haussa des épaules. Voici le principal problème, avec les règles. Interdisez à un enfant de jeter quelque chose au sol et il s’empressera de le faire. N’en était-il pas de même des hommes ? Sans interdiction, les choses étaient, pour la plupart, tout de suite moins tentantes. Pourtant, il avait conscience que cela ne marcherait pas pour tous.

Cecilia accepta son offre d’être amis, et en battit des mains d’enchantement. Il sourit pour la énième fois et conclut leur rencontre :

— Eh bien, Cecilia, je dois vous dire que ce fut un plaisir de vous rencontrer !

par **Cecilia Candore** Dim 16 Mai - 11:26

Des applaudissements joyeux accueillirent le salut de Sylvère et un hochement de tête, ses paroles sur sa sœur. Elle la rencontrerait une autre fois, sans doute ! Sa remarque ensuite le laissa peu contrarié et il haussa même les épaules. Cecilia pinça les lèvres et agita un index réprobateur.

« Votre conscience vous travaillera et Notre Père à tous est fort probablement triste de votre conduite. »

Mais elle ne pouvait rien y faire, aussi n’insista-t-elle pas. Et cela ne les empêchait pas d’être amis, aussi le devinrent-ils ! Elle s’éclaira et acquiesça.

« Pour moi aussi, ce fut un plaisir, Ysengrin ! »

Elle regarda leurs mains, où ils ne restaient plus de pain et rit en se relevant.

« Je crois en effet que vu que notre impôt a été consommé, je vais devoir rentrer et me remettre au chaud. Peut-être nous reverrons-nous bientôt, Majesté ! »

Elle esquissa une petite révérence souriante avant de le saluer d’un geste de main en repartant. Finalement, il n’était pas si dangereux qu’on le disait, le roi de la forêt, elle avait pu s’en assurer ! Et elle avait gagné un ami, ce qui était formidable !

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