[22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
[22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Éloignés de l’agitation, après avoir souri à Cecilia en remerciement puis à Lucinde avec un hochement de tête respectueux, Matthieu s’était tourné vers Coldris. Aussitôt, il avait activé le mode méfiance. Il restait sur ses gardes avec le ministre, surtout sachant les services qu’il lui était encore possible d’exiger de lui.
Il croisa ses mains dans son dos.
- Je vous remercie, Excellence.
Oh, ce sourire ne lui disait rien qui vaille… Sa demande l’interrogea tout autant. Que voulait-il exactement ? Et… Une chasse ? Il ne put retenir une expression atterrée. Il observa Cecilia pour voir si elle était également perplexe. Tout cela lui semblait bien étrange. Mais connaissant le ministre, il devait y avoir autre chose là-dessus.
Quand le latin y mit du sien, il comprit tout de suite mieux. Il acquiesça, l’air grave et sérieux. Oh oui, ils avaient à discuter de certaines choses. Et pour une fois, ce ne serait pas lui l’oiseau qu’on tenterait de plumer.
- Bien, je vois. Dans ce cas, déplaçons-nous. Mlle Candore, vous pouvez rester.
Après tout, elle aussi pouvait bien avoir son avis. Cependant, alors qu’ils s’éloignaient de la salle pour se rendre dans un endroit plus discret, Matthieu se disait surtout que, malgré leurs intérêts un peu plus communs, un peu de soutien face à cet homme de fer ne serait pas de trop.
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Pourquoi Diable était-il aussi méfiant à la moindre parole de sa part ? Quoique… Somme toute cela l’amusait toujours autant de faire cet effet à ses interlocuteurs. Pour une fois, point de malice en vue, uniquement quelques intérêts communs que le cardinal perçut nettement mieux en latin. À force de trainer sa chape prélatice dans les couloirs de Rome, il devait mieux entendre cette langue que celle de sa naissance. Petit regard en coin lorsqu’il chercha l’avis (ou le soutien ?) de son oisillon juvénile avant de l’entrainer à leur suite. Bien, s’il avait besoin d’une main salvatrice qu’il en soit ainsi.
Ils s’engouffrèrent dans le dédale de couloirs et d’escaliers jusqu’à parvenir à un bureau d’audience libre de toutes oreilles.
— Que diriez-vous de venir chasser la grenouille avec moi ? Il parait que les Français trouvent cela délicieux. Pour ma part, je ne m’aventurerai pas à goûter une chair aussi viciée de peur de finir intoxiqué.
Un sourire glacial orna ses lèvres avant qu’il ne reprenne plus sérieusement
— Il est inconcevable que les offenses dont nous avons été victimes demeurent impunies. Vous m’excuserez, Votre Éminence, je suis certain que Notre Seigneur ne manquera pas de la châtier en temps et en heure, mais je préfèrerai assister à une justice plus terrestre, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, bien sûr.
Parce que se reposer sur un hypothétique Dieu ne l’intéressait pas le moins du monde. Surtout quand celui-ci avait eu la fâcheuse tendance à prendre une avance sur ses péchés quand Il en épargnait d’autre selon son bon vouloir…
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
La jeune sœur retourna à Lucinde une petite révérence souriante et de bons vœux avant de se tourner avec timidité vers le Ministre des Affaires étrangères. Il était le père d’Alduis et le cardinal ne l’appréciait pas, elle s’en souvenait et croyait le voir dans l’attitude de son maître… Et puis ce n’était pas n’importe qui… Elle écarquilla les yeux, intriguée par sa demande, avant de réfléchir. Sans doute était-ce là une coutume locale, d’inviter les bons orateurs à une chasse… Elle croisa du coin de l’œil le regard du cardinal et se fit la réflexion que ce n’était sans doute pas ça…
Alors vint le latin. Elle ne comprit pas tout mais était-ce un code entre eux ? S’ils étaient dans la même situation… Oh, elle croyait comprendre ! Elle s’apprêtait à rester là pour les laisser aller à la chasse avant de se redresser à l’autorisation du cardinal. Elle esquissa une petite révérence en inclinant la tête avant de les suivre. Elle crut que le Ministre la regardait mais conserva les yeux baissés. Il lui faisait un peu peur, malgré tout…
Elle entra à leur suite dans le bureau, intriguée, et observa ce nouvel environnement avant d’écouter la proposition du Ministre. Les Français aimaient la grenouille ? Mais quelle aberration ! Était-ce pour cela qu’ils aimaient sauter sur tous les peuples alentours ? Elle frissonna quand il sourit et ne put qu’être d’accord avec ses mots qui suivirent. Oui, il fallait apprendre à cette femme qu’il était mal d’être aussi irrévérencieux ! Toutefois, elle se fit la réflexion que c’était sans doute le Seigneur qui guidait les mots du Ministre pour la punir et lui faire apprendre mais elle n’osa pas prendre la parole et regarda plutôt le cardinal pour voir sa réaction et parce que c’était lui qui en savait le plus sur la question.
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Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
La méfiance ou en tous cas la défiance semblait être réciproque. Au moins un terrain sur lequel il y avait de l'entente entre eux deux. Heureusement, il se sentait plus en force dans un lieu plus neutre où il était même en force, accompagnée de son apprentie. Elle n'avait pas tout compris et semblait un peu effrayée, cependant, elle l'aidait grandement.
Quand ils parvinrent dans un endroit plus calme et discret, Matthieu ouvrit grand ses oreilles. Cette fois, le double-sens vint tout seul. Il haussa un sourcil.
- Personnellement, je ne tenterais pas non plus de la manger, surtout pas celle-là qui semble particulièrement revêche. Mais pour ce qui est de la chasse, elle me semble tout à fait nécessaire, en effet.
La voir arrêtée et punie, ravalant sa langue bien trop pendue était tout ce qu'il souhaitait à cet instant, après voir brûler le sorcier, bien entendu. Pour une fois, le sourire du ministre ne lui inspirait plus une grande suspicion mais au contraire le satisfaisait.
- Je vous suis tout à fait sur ce point. C'est intolérable. Je me demande d'ailleurs comment les juges ont pu laisser passer une telle insulte... Et il se trouve que le Seigneur a parfois besoin d'un coup de main, surtout auprès de la justice terrestre. Si elle n'a pas eu d'ennuis aujourd'hui, c'est à nous de la poursuivre pour que s'applique de justes sanctions.
Il se redressa, le menton haut.
- Je vous écoute. Avez-vous une proposition ?
Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Une fois dans le bureau, il explicita ses propos et nota avec satisfaction que le message était entendu au moins par le cardinal, sa charmante novice elle semblait moins encline tant aux expériences gastronomiques qu’aux jeux d’enfants, et c’était fort déplorable tant certains pouvaient se révéler divertissants.
— En ce cas débarrassons-nous des nuisibles dans les plus brefs délais. Je ne saurai tolérer bien longtemps encore ces coassements ridicules et intempestifs.
Il explicita tout de même ses propos -surtout pour la novice qui devait être plus à l’aise en latin qu’en subtilités monbriniennes-. Pour une fois cependant (et ce serait certainement la dernière), le oiseau pourpre et lui-même était sur la même longueur d’onde, aux abois d’une même vermine. C’était bien la preuve qu’il fallait toujours se garder de se faire de quelconques ennemis de personnages que l’on appréciait si peu. Il acquiesça lentement.
— Et il se trouve que je serai honoré de faire acte de piété en aidant Notre Seigneur dans ses desseins.
Et pour une fois qu’ils avaient les mêmes et qu’en plus il avait la bénédiction d’un cardinal, il le faisait avec joie ! Pour la peine, il épargnerait le bénitier jusqu’à la nouvelle année.
— Allons, je suis certain que vous aviez deviné. Un homme brillant comme vous… il laissa une petite pause avant de reprendre En un mot ? Corruption. Ou quelqu’autre pression que je ne saurais tarder à découvrir. Il faut être benêt pour refuser ainsi une requête sur un vote -à mains levées qui plus est-. Croyez bien que ces juges ne sauraient sortir indemnes de leur opposition. Quant à cette Dame Cordélia McDan, je vais commencer par émettre quelques recherches sur son sujet. Vous-même aurez sans doute accès à ses actes de naissances et de mariage. N’hésitez pas à me fait part de vos trouvailles. Tout sera bon pour épingler la grenouille au mur.
Thierry aussi serait mis sur le coup. Après tout, il avait un talent certain pour dénicher les.bonnes informations. C’était l’occasion où jamais de le mettre à profit. Que l’on trouve une faille et Coldris en ferait une brèche, car nul ne piétinait impunément sa personne sans subir le courroux de son pouvoir.
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Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Le calme dont faisait preuve le cardinal aida Cecilia à s’apaiser et lui donna la force de se tenir droite, même face au Ministre des Affaires étrangères d’un empire aussi grand que celui de Monbrina. Elle écouta donc les deux hommes parler en images, comme les poètes. Pourquoi donc ? Ils étaient seuls, pourquoi ne disaient-ils pas les choses franchement ? Les Monbriniens cultivaient-ils ainsi l’art de la poésie au quotidien ? Elle demanderait eu cardinal quand ils rentreraient…
Les propos du cardinal, sur le coup de main à donner au Seigneur, lui rappela les paroles qu’ils avaient échangés après l’arrestation du sorcier. Elle ne comprenait toujours pas vraiment pourquoi le Seigneur avait besoin d’aide puisqu’il était tout puissant… ou alors peut-être était-ce une manière de dire qu’ils se donnaient à Dieu pour faire sa volonté et qu’ils se laissaient guider par Lui ? C’était fort probable, ça, surtout vu la réponse du Ministre ! Et dans ce cas, elle se donnerait elle aussi pour les aider, puisque c’était le Seigneur qui le voulait ! Bien plus assurée, elle écouta donc la réponse du Ministre. Elle prit mentalement note de ce qu’il disait. La corruption, ce mal sévissait décidément partout ! Elle acquiesça pour sa part : elle essayerait de demander aux commerçants s’ils la connaissaient ; une dame qui a des esclaves et qui est aussi peu douée pour être discrète, beaucoup de gens doivent la connaître !
La fin la fit toutefois déglutir. Épingler la grenouille au mur… surtout dit sur le ton de cet homme qui semblait furieux… c’était une bien cruelle image. La poésie de ce Ministre faisait froid dans le dos.
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Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Cecilia paraissait clairement sceptique mais sans doute parce qu’elle ne comprenait pas tout. Malgré tout, Matthieu préférait qu’il soit deux. Il savait d’ailleurs qu’elle avait une mémoire presque aussi bonne que la sienne, ce qui serait utile pour en rediscuter plus tard.
Il approuva gravement le ministre.
- C’est entendu.
Matthieu n’était pas dupe de sa « piété ». Il se doutait bien qu’il souhaitait toujours laver l’affront. Malgré tout, toute aide était bonne à prendre… Dans ce cas, il serait bien mal avisé de refuser. Les ennemis de nos ennemis sont nos amis après tout…
Il acquiesça à la suite.
- Je l’ai soupçonné, en effet. Il n’avait guère que cette option de valable…
L’autre, il préférait ne pas l’évoquer par respect pour les chastes oreilles de Cecilia… En effet, il devait bien être question d’argent pour se mettre en danger aussi ouvertement. Il acquiesça de même à la suite avec un regard acéré.
- Je vais mener des recherches. Nous dénicherons bien quelque chose… Ou rien, ce qui sera tout aussi suspect. Je vous avoue que ce nom ne m’évoque rien de connu, même si je passe peu de temps à Monbrina. Un nom étranger pour une dame monbrinienne d’une telle qualité, il y a sans doute quelque chose à creuser.
Il glissa un regard vers Cecilia au mot « épingler ». Nul doute que c’était fort mais c’était bien une ensorceleuse elle aussi, elle ne méritait rien d’autre, sinon le bûcher. Quand on causait pareil scandale, soit on faisait un éclat, soit on tombait dans les mains du bourreau.
Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Le cardinal acquiesça et valida ses propositions. Il ne manqua pas de noter que la novice avait pâli d’un cran au terme d’épinglage. Pourtant, elle priait tous les jours devant un homme épinglé sur une croix elle-même épinglée à un mur. Quelle douce ironie. C’était d’ailleurs aussi amusant que d’entrevoir l’idée peu catholique qui avait effleuré l’esprit du cardinal. Et on ne parlait pas d’envoûtement de toute évidence. Quoique l’on aurait sans doute pu glisser l’idée dans le lot, après tout, elle s’était elle-même désignée comme telle. Ce serait fort dommage de s’en priver.
— Cela est d’autant plus étrange qu’elle semble connaître Sa Sainteté mieux que vous-même. A l’en écouter, vous auriez fort pu la croiser dans les coursives du Vatican.
Quant à lui, le nom ne lui évoquait qu’un vague souvenir sans qu’il ne parvienne à savoir de quelle bouche il avait pu l’entendre. Toujours était-il que les faits devaient remonter à plus de quinze ans pour que sa mémoire soit si flou sur l’instant. Cela ne saurait tarder à s’éclaircir, il en avait l’intime conviction.
— Puisque l’affaire est entendue, il ne me reste plus qu’à prendre congé. Je ne manquerai pas de vous faire part de l’avancée des recherches lorsque j’aurais de solides éléments. Je compte d’ailleurs débuter l’enquête par ces juges, entendu qu’ils découvriront à leur tour le banc des accusés compte-tenu de leurs accointances douteuses.
Sur ce, il inclina la tête poliment en guise de salut à l’un puis à l’autre assorti d'un « Votre Eminence » puis d’un « Ma Sœur » à l’un puis à l’autre. Il avait comme dans l’idée que la jeune religieuse avait bon nombre de commentaire à faire sur cette discussion.
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Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Le regard du cardinal rassura en partie Cecilia. Tout irait bien, ils éviteraient d’en arriver là, tout irait bien. La remarque sur sa connaissance du pape étonna Cecilia et la fit réfléchir. Elle était toutefois sûre de ne l’avoir jamais vue à Rome, même si elle savait bien qu’elle ne connaissait pas toutes les personnes de la ville. Les deux hommes semblèrent s’entendre et décider de mener des recherches communes, chacun par leurs moyens. Cecilia les laissa parler et rassembla son courage pour intervenir ensuite.
« Si je puis me permettre d’apporter aussi mon aide… Je me promène souvent en ville et je discute avec les passants ou les commerçants. Je pourrai essayer de savoir si l’un d’eux a entendu parler de cette dame, je suis sûre qu’elle n’est pas inconnue ! »
Elle sourit pour appuyer ses propos, fière de son idée et heureuse de servir avec eux la cause de Dieu. Le Ministre prit alors congé. Cecilia le salua d’une profonde révérence et le regarda partir. Quand il se fut éloigné et qu’elle jugea qu’il ne pouvait plus les entendre, elle s’approcha du cardinal, timide.
« Doit-on craindre cet homme, vu ce que vous m’en avez dit ? Il semble tout de même avoir des idées de punition… emportées… Et pensez-vous que nous ayons affaire à une sorcière ? »
Elle avait encore plusieurs questions mais elle préférait les espacer, par commodité.
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Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Matthieu restait inflexible et impassible. Il fronça les sourcils à l’évocation de cette histoire avec le pape. Il renifla avec mauvaise humeur.
- En effet, j’ai trouvé ça plus qu’étrange moi aussi, surtout avec l’assurance qui était la sienne. Pourtant, jamais sa Sainteté ne l’a seulement évoquée… Alors qu’elle l’appelle par son prénom…
Les insolences de ce genre ne pouvaient que l’agacer. Les neurones du ministre semblaient eux aussi tourner à plein régime. Tant mieux ! Ils réfléchiraient mieux à plusieurs pour l’avoir. Il acquiesça pour la suite.
- Bien, je vous tiendrai également au courant.
Il sourit à Cecilia, et hocha la tête.
- Cela nous sera très certainement utile en effet. Si jamais vous entendez quelque chose, je compte sur vous pour tout me rapporter.
Il hocha également la tête envers le ministre, avec un respect sincère et le laissa tranquillement partir. Quand ses pas se furent suffisamment éloignés, il se retourna vers Cecilia. Il prit une bonne inspiration en regardant la porte.
- Craindre, oui, toujours, surtout un homme de cette envergure. Il faut rester sur ses gardes en présence des puissants. Malgré tout, cela peut nous être utile dans le cas présent.
Lui-même jugeait bon de revoir un peu sa position. De quel côté était cet homme ? Difficile à dire… Mais pour le moment, autant se reposer un peu sur lui. Il ne connaissait personne ici et n’arriverait pas à cette femme tout seul. Il se râcla la gorge quand l’évocation de la punition vint.
- Certes… Nous aviserons le moment venu… Je ne saurais dire ce qu’elle est mais certainement pas une bonne personne. Il convient tout d’abord de l’attraper puis je suis certain qu’elle aura quelques noirs secrets à nous avouer.
Il voyait qu’elle avait encore des questions alors il l’encouragea du regard à continuer. Maintenant qu’ils étaient seuls tous les deux, ils pouvaient bien discuter.
Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Les extravagances de la Dame Grenouille contrariaient le cardinal et avec raison. Cecilia trouvait également cela des plus irrespectueux. Même quand on était l’ami d’une personne importante, surtout Sa Sainteté elle-même, hors de l’intimité, la politesse et la morale voulait qu’on l’appelle par son appellation officielle, et son nom de pape, pas son nom de baptême ! Une femme de sa condition ne pouvait l’ignorer, alors cela voulait dire qu’elle était délibérément provocatrice !
Elle proposa alors son idée et fut ravie que le cardinal l’approuve. Elle esquissa une révérence, le sourire retrouvée, déterminée à accomplir sa mission.
« Je ne vous décevrai pas, Éminence ! »
Le Ministre partit alors et Cecilia en fut intérieurement soulagée. Elle comprenait comment il pouvait avoir autant d’influence sur les pensées d’Alduis… Et dire qu’il allait devenir le beau-père de Mademoiselle Florentyna ! Elle espérait que l’homme soit plus cordial que le ministre…
Elle acquiesça aux dires du cardinal, comprenant la leçon.
« Je vois. Je me fie à votre jugement alors. »
Et elle resterait prudente, selon ses conseils. Elle écouta la suite de sa réponse, lèvres pincées, et hocha la tête, soucieuse.
« D’accord… Alors nous l’attraperons ! De toute manière, avec le Ministre des Affaires étrangères et vous-même contre elle, ce sera sans doute aisé, surtout avec l’aide de Notre Seigneur. »
Elle croisa ensuite son regard se mordit la lèvre. Elle se sentait un peu bête de poser cette question, à vrai dire… mais si elle ne la posait pas, elle serait bête encore longtemps, alors elle se décida, avec timidité toutefois.
« Au début de la conversation, vous et le Ministre avez parlé… de grenouilles, du goût de ces animaux et de poison, et de chasse également… J’ai compris ensuite de quoi il s’agissait mais… est-ce une coutume monbrinienne de parler par images pour conclure une alliance ? »
Peu à peu, son regard se para d’une lueur d’intérêt quant à la réponse. Sa curiosité reprenait le dessus….
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Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Au moins, Cecilia paraissait partager son opinion, sur le fond de la question. Maintenant, pour les détails, il la laissait poser toutes ses questions… il lui sourit sur la fin pour lui témoigner toute sa confiance.
Quand ils furent seul, il hocha la tête, ravi qu’il lui fasse confiance. Quelque part, cela lui semblait étrange. Personne n’avait vraiment été aussi confiant envers lui depuis… un moment. C’était d’ordinaire lui qui se reposait sur les autres, bien souvent ses supérieurs. De son côté, il avait appris à être un solitaire. Maintenant qu’il y pensait, passé ses treize ans, il n’avait jamais eu de véritable ami ou de personne de son âge avec qui il pouvait au moins discuter. Peut-être était-ce pour cela qu’il avait été si déstabilisée à l’arrivée de sa disciple. Ce n’était pas ce dont il avait l’avait l’habitude…
Il eut un mince sourire à son enthousiasme. Tout avait l’air si facile. Il acquiesça en posant une main confiante sur son épaule.
-Bien, en effet ! Nous avons toute l’aide qu’il nous faut !
Il la sentit plus indécise pour la suite et l’encouragea du regard. À sa question, il resta interdit avant d’éclater de rire. Pas un rire méchant ou une moquerie mais un rire franc, sincère et chaleureux. En lui-même, il se dit qu’il ne devait pas avoir rit depuis un trop long moment. Quand était-ce ? Il ne savait même plus. Cela remontait peut-être même à son enfance. En tous cas, ça faisait du bien…
Il essuya quelques larmes au coin de ses yeux avant de secouer la tête.
-Non, Cecilia, pas du tout. Nous… disons que nous parlions en style un peu pompeux, pour se prémunir des oreilles indiscrètes en premier lieu, puis nous avons continué, sans doute par imitation et un peu par jeu. Mais rassurez-vous, on ne vous en voudra pas si vous ne parlez pas par énigme.
Il ponctua son affirmation par un petit sourire malicieux et qui avait quelque chose de complice.
Re: [22 décembre 1597] On aime mieux la chasse que la prise
Le sourire du cardinal eut le don de rassurer totalement Cecilia. Elle ne perçut rien de ses questionnements, tout occupée par les siens, et l’assura de son soutien pour cette tâche. Ils réussiraient, elle en était sûre !
Elle posa ensuite sa question, encouragée par le regard de son mentor, et craignit en voyant sa question avoir dit une bêtise. Elle devint encore plus circonspecte en voyant rire le cardinal, ce qui se manifesta chez elle par une petite moue. Qu’y avait-il de si amusant ? Elle n’osa pas demander et le laissa répondre, attentive. Elle se rassura à la suite, comprenant mieux. Ils faisaient donc comme les auteurs de chez elle. Sa remarque à la fin et son regard la firent sourire.
« Je vous avoue que cela me rassure. J’y arrive déjà à peine en italien, alors en monbrinien… Mais tant que j’arrive à les comprendre, j’imagine que tout ira bien. Et maintenant… je vous suis ! Vous n’avez qu’à me dire ce que je dois faire et je le ferai ! »
Elle appuya ses mots par un sourire ensoleillé.
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