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[16 Janvier 1598] Carton d'invitation pour le lupanar [Terminé]

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Message par Coldris de Fromart Lun 31 Mai - 22:54




Ca pour ne pas voir la réalité, il n’y avait pas plus fort. À part peut-être lorsqu’il s’agissait de fuir ses responsabilités. Coldris comprenait l’agacement d’Alexandre. C’était comme ça. Quant à son autre bâtard, ou aurait-il dû dire « l’un de ses autres » bâtards, il préféra ne pas répondre. Cela ne le concernait ni de près ni de loin. Il avait déjà bien assez de ses propres enfants pour ne pas aller se soucier de ceux d’un prêtre plus aveugle qu’une taupe éborgnée.

De fil en aiguille, la pelote remonta jusqu’à son cher ami, Virgil. Coldris s’étendit un peu sur le sujet. Parler de lui lui faisait à vrai dire grand plaisir. C’était comme le retrouver brièvement l’espace de quelques secondes. Et même si la chute n’en était que plus douloureuse, il aurait eu bien du mal à s’en passer tant il pouvait lui manquer. Il acquiesça à la description d’Alexandre.

— Il devait être fou de rage. Thierry a dû se pisser dessus, ce jour-là. Il valait mieux ne pas être dans les parages lorsqu’il était en colère, crois-moi. il ricana avant de reprendre Oh, j’imagine tellement la scène, Alexandre ! J’aurais reconnu ses paroles entre mille autres.

Coldris le laissa méditer sur ses paroles au sujet de son ami puis Alexandre reprit la fin de son récit et le vicomte secoua la tête.

— Je comprends. Et tu ne savais même pas qu’il était ton père à l’époque. Il a toujours dit ce qu’il pensait. Toute la vérité, rien que la vérité. Il était comme ça. Qu’elle soit plaisante ou non, ce n’était pas ce qui l’arrêtait. Il n’aurait eu peur de rien ni personne.

Peut-être excepté du roi. Mais sa loyauté familiale l’empêchait de toute façon d’émettre la moindre critique démesurée sur son souverain. Servir.

— Tu connais la devise d’Aussevielle, Alexandre ? Deus honestos honorat.

Dieu honore les vertueux. Coldris en doutait sérieusement. Dieu n’était qu’une vaste fumisterie. Comment aurait-il pu sauvagement assassiner son ami et estropier son filleul qui était tous deux des modèles de vertus comme il en existait si peu ? Il passa le goût âcre qui se répandait dans son palais d’une gorgée de vin de blanc. Alexandre lui avoua avoir découvert sa supercherie concernant son rôle dans son arrestation. C’était bien joué. Et il avait l’intelligence de garder cela pour lui, ce qui était encore mieux.

— Parfait, nous pourrons peut-être jouer ensemble à l’occasion.

Alexandre lui confia finalement ses doutes concernant la jalousie d’Alduis, qu’il évacua d’une boutade à lui en faire admirer le tapis. Coldris souffla un petit rire.

— Eh bien Alexandre, qu’est-ce qu’il y a ? Tu t’es découvert une passion soudaine pour le tissage ? Il vient de l’Empire ottoman, si c’est ta question. À moins que tu ne sois gêné de ma remarque ? Au moins tu sais désormais ce que je ressens chaque fois que j’ai le malheur de t’imaginer baiser mon fils.

Il esquissa un petit sourire. C’était de bonne guerre, et pour une fois sans velléités néfastes.

— Alexandre, si tu n’as plus rien à ajouter tu pourrais faire venir Alduis dans le salon, je te prie ? Ensuite j’aimerais que tu préviennes Bérénice et que tu ailles dans la salle de jeu afin de la mettre en ordre. Nos discussions m’ont donné envie de jouer avec elle.

Coldris laissa son apprenti prendre congé avant de le rattraper arriver à la porte.

— Une dernière chose: je vois que tu aapprends bien tes leçons, Alexandre. Félicitations. Tu pourras remercier Léonilde et boire le verre que tu as tenté d’esquiver tout au long de notre discussion. répliqua-t-il avec malice.

Il le laissa quitter la pièce, attendit que ses pas aient disparu puis se leva pour se dirigea à grandes enjambées vers la salle de jeu. Il avait une petite surprise à préparer à son esclave préféré pour avoir essayé de le duper. Rien qu’une petite leçon. Sur l’échiquier, il déplaça les pièces de manière à écrire LEO, étouffant un petit rire alors qu’il s’empressait de saisir une feuille et de l’encre dans l’un des tiroirs d’un petit buffet. Quel dommage qu’il ne puisse pas assister à la découverte de sa petite mise en scène ! Il trempa la plume et inscrivit quelques vers de son cru en guise de moral à l’histoire :




Le paon se pavane,
Sent ses crocs sur ton dos :
Tu meurs tel un âne.


:copyright: sobade.

Une fois fait, il posa le billet à proximité du plateau, rangea l’objet de ses méfaits et retourna attendre son fils, satisfait de son petit tour.

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Message par Alexandre Mar 1 Juin - 13:40

En dévoilant ses souvenirs qui lui revenaient sur le marquis, Alexandre sentit Coldris se détendre et apprécier d'évoquer à nouveau la mémoire de son meilleur ami. Il lui adressa de nouveau un sourire compatissant.

"Si vous le désirez, maitre, je vous raconterai d'autres moments moments que j'ai pu apercevoir de lui à l'église."

Ils continuèrent ensuite à discuter autour de l'affaire sur son arrestation et de la conclusion de ne surtout rien à dire à Alduis. Lors de cette invitation à jouer, Alexandre approuva d'un sourire.

"Ce ne sera pas pire que jouer avec mon père. Et vous, au moins, êtes silencieux."

Il en vint ensuite à évoquer ses soupçons sur la jalousie de son amant vis-à-vis de sa relation avec son père. Ce dernier le prit très bien. Un peu trop même. Il lui lança le pique qui le fit rougir aux oreilles et diriger son regard vers le tapis oriental. Naturellement, le ministre persista dans l'humiliation. Alexandre préféra rester dans le silence et attendre que l'averse passe. Finalement, son maître lui demanda de se retirer d'aller chercher son fils. Il opina de la tête et se leva lentement. Sous les effets de l'alcool, la tête lui tournait et il eut du mal à se mettre debout. La fragilité de son équilibre menaçait de le faire tomber. Il s'accrocha à ses béquilles, résolu à ne pas se laisser choir, et réussit l'épreuve.

Jusqu'à la sortie de l'épreuve, désireux de ne montrer sa faiblesse face à Coldris, Alexandre resta concentré et s'appliqua à avancer un pas après l'autre pour atteindre dignement la porte. Néanmoins, quelques mètres après, en se relâchant, il perdit son équilibre et s'écrasa lourdement au sol.


***

Après deux autres chutes, Alexandre avait su atteindre la salle d'armes où s'entrainait son amant et lui apprit que son père l'attendait dans le salon. Sa tête lui faisait mal mais il se força à ne rien laisser paraître et quitta son amant après un baiser den expliquant avoir la salle de jeux à ranger afin que Bérénice puisse venir disputer une partie avec son père.

En arrivant dans la salle de jeux, Alexandre remarqua l'échiquier dérangé et s'approcha lentement pour éviter une nouvelle chute. la disposition des pièces étaient étranges. Cela ne ressemblait en rien à celle prise par une partie. A moins de joueurs terriblement mauvais. Il se pencha et découvrit les pièces formaient n message. Un nom. Il en rougit aussitôt en comprenant que son maitre avait tout compris de ses perches et choisi cette mise en scène plutôt que de lui signaler son soupçon. Ses mains commencèrent à recompose l'échiquier lorsqu'un message posé à côté attira son attention.

Le paon.
Les crocs.
L'âne.
La mort.

Alexandre s'empourprait de sa bêtise. Il se pensait malin à avoir piégé le ministre, sans se souvenir que lui jouait à ces jeux depuis bien avant sa naissance. Il n'aurait sans doute pas dû réaliser la dernière précision sur l'intendant. Les deux premières indications portaient déjà trop d'éléments. Quoique... sa colère contre son père avait peut-être été simulé. Il avait pu comprendre depuis le début. Comme il se sentait petit face à un personnage aussi intelligent et rusé. Et cette leçon, ce stratagème, lui donnait envie de se dépasser et devenir un jour à son tour aussi fort.








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Message par Alduis de Fromart Mar 1 Juin - 21:49

Les vrais affrontements, ceux où il ne luttait pas contre des ennemis imaginaires, lui manquaient. La guerre lui manquait. Non pas pour les morts qu’on y voyait, mais pour l’action. Il s’ennuyait. Il n’avait rien à faire de ses journées, sinon s’entraîner, encore et encore.

Alexandre entra dans la salle. Alduis vit avant même qu’il n’arrive sur lui qu’il était ivre. Encore. Déjà, l’avant-veille, c’était le cas. Alors quoi ? Qu’est-ce qu’il essayait de faire ? Il haussa un sourcil perplexe en le regardant arriver en zigzaguant. Non, vraiment, il ne voyait pas l’intérêt.

De hausser, ses sourcils se froncèrent quand Alexandre lui expliqua le motif de sa venue. Avant de l’embrasser. À peine une seconde plus tard, Alduis avait déjà reculé. Ce n’était pas la peine de le faire pendant il ne savait combien de temps. Il ne buvait pas, ce n’était pas pour le faire par baiser interposé. Il leva les yeux au ciel. Il ne comprenait même pas vraiment ce qu’Alexandre racontait. Décidément, cela le dépassait.

Alduis se retrouva seul dans la salle d’armes. Son père l’attendait dans le salon ? Pourquoi ? Il reposa son arme et décida de s’y rendre directement. De toute manière, avec une telle nouvelle, il ne pourrait pas penser à autre chose avant d’en savoir plus. Autant dire qu’il ne servait plus à rien de s’entraîner encore.

Il quitta la salle d’armes à son tour. Sans pouvoir s’empêcher d’imaginer mille et une théories. Qu’est-ce qu’il avait encore fait ? Il s’était bien tenu, ces derniers jours. Il n’avait insulté personne, n’avait signé aucun traité. Alors pourquoi ? Rien ne suffisait jamais. Qu’est-ce que Coldris pouvait bien trouver à redire sur son comportement cette fois-ci ?

Il marchait de son pas rapide et cadencé dans les couloirs et il arriva, une fois n’est pas coutume, qu’une ou deux minutes après qu’Alexandre soit venu le prévenir. À l’heure. Si c’était pour se faire taper sur les doigts, autant que ce soit terminé vite. Même s’il ne voyait décidément pas ce qu’on pouvait bien lui vouloir cette fois-ci.

Quand il entra dans le salon, Coldris regardait par la fenêtre les jardins. Quel était ce sourire sur ses lèvres ? Ce n’était pas exactement la tête d’un homme qui se préparait à passer un savon à son fils. Sans savoir quoi en penser, Alduis se posta dans son dos et se râcla la gorge pour attirer son attention, même s’il l’avait sûrement entendu arriver dans le couloir et reconnut son pas.

— Vous vouliez me parler ?
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Message par Coldris de Fromart Mar 1 Juin - 22:29




Alexandre n’avait pas fait un pas que Coldris savait qu’il allait s’échouer sur un quelconque récif de mobilier qui trainait dans les parages. Ce qui ne manqua pas. Il devait vaguement avoir l’impression d’être sur un navire en pleine tempête. Sauf qu’il n’y avait pas de beaux marins pour lui faire des clins d’oeil aguicheurs. Excepté peut-être sur les œuvres qui décoraient ça et là son trajet.

* * *

De retour, de sa petite vengeance, fièrement exécutée, il s’était laissé happer par la contemplation des jardins enneigés. Enfin, c’était là ce que ces prunelles polaires observaient : les buis couverts de neige. En réalité, son esprit s’était envolé libre comme l’air, virevoltant comme un sauvage petit papillon de printemps, passant d’une idée à l’autre, d’une image à l’autre. Bien évidemment, il y avait une certaine redondance sur ce qu’il allait faire demain. Il ferma brièvement les paupières en souriant. Il avait hâte de la revoir, sa petite luciole. Il était incapable de dire où tout cela le mènerait tant chacun de leur rendez-vous finissait de manière inattendue. En plus de cela, il n’était jamais retourné au Manoir depuis la mort de Solange. Léonilde s’était assuré que tout soit en ordre. Il lui faisait confiance. Aveuglément confiance. Après tout c’était un peu grâce à lui qu’elle était revenue. D’ailleurs, il se demandait si…

— Vous vouliez me parler ?

La bulle de ses pensées explosa soudainement et il fit volteface. Alduis était là ? Il ne l’attendait pas de si tôt. Quelle mouche avait bien pu le piquer ? Il lui aurait bien proposé de s’asseoir, mais de toute façon il allait décliner donc autant rentrer dans le vif de sujet. Il avait plusieurs choses à voir avec lui. Dont une qui risquait de lui faire prendre les jambes à son cou. Il commença donc par l’autre.

— J’ai plusieurs sujets à aborder avec toi. Tout d’abord, je veux que tu saches que je n’essaye pas de te remplacer par Alexandre ou quelque autre idée saugrenue de ce genre.

Il marqua une pause en se souvenant de cette nuit de décembre où il était venu fouiller les tiroirs.
— Tu te souviens quand je t’avais dit que je trouverais une solution ? Je pense l’avoir trouver en la personne d’Alexandre. Je suis en train de le former pour qu’il devienne mon secrétaire et qu’il prenne ma suite au Palais.

Et c’était tout. Il appréciait Alexandre. Il aurait préféré que ce soit Alduis qui endosse ce rôle, mais tous deux en étaient arrivés à l’évidence que c’était là, chose impossible. L’opportunité s’était présentée, il l’avait saisi. Fin de l’histoire. Il devrait plutôt se féliciter qu’il s’entende si bien avec son amant, c’était loin d’être gagné à son arrivée. Et ne parlons même pas de sa visite dans les geôles de la Prévôté.

— Si tout se passe bien je le ferai affranchir au printemps prochain.

Après un temps il ajouta :

— Tu as des questions?

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Message par Alduis de Fromart Mer 2 Juin - 7:32

Son père ne se retourna pas quand il entra. Comme d'habitude. Pourtant, l'air surpris qui se peignit sur son visage quand Alduis parla était surprenant. Il ne l'avait pas entendu arriver ? Il ne s'était pourtant pas fait discret, ni pour marcher dans le couloir, ni pour pousser la porte. Décidément, rien ne tournait rond, ce soir. Il avait dû louper quelque chose. Et la suite ne fit que le confirmer.

Plusieurs sujets à aborder avec lui ? Il haussa un sourcil sans pouvoir s'en empêcher. Et quels sujets cela s'avéra être ! En tout cas, une chose était claire, ce n'étaient pas des reproches. Lui qui s'était attendu à se faire taper sur les doigts… C'en était presque déstabilisant.

Qu'est-ce que ça voulait dire, au juste ? Qu'il n'aurait pas besoin d'hériter des affaires de son père ? Qu'Alexandre le ferait à sa place ? Il s'apprêtait à poser la question, mais visiblement, Coldris n'en avait pas fini, il avait déjà enchaîné sur la suite, sans lui laisser le temps d'intervenir. Alduis referma la bouche, pour ne pas ressembler à un poisson que l'on venait de sortir de l'eau.

Et si ce début le laissait perplexe, sans vraiment comprendre, c'était sans compter sur la suite qui le fut d'autant plus.

— Si tout se passe bien, je le ferai affranchir au printemps prochain.

Cette fois, malgré ses efforts, Alduis eut sûrement l'air d'être véritablement un poisson sorti de l'eau. Est-ce qu'il avait bien compris… ce qu'il avait compris ? Il avait dû louper un épisode, il ne voyait pas comment cela était possible autrement.

— Tu as des questions ?

Oui, il n'avait rien compris, du début à la fin. Mais il ne voyait pas ce qu'il aurait dû demander alors il secoua la tête. Et puis… il repensa à Alexandre qui zigzaguait pour venir le prévenir.

— Enfin, si, une… Pourquoi est-ce qu'Alexandre était complétement ivre ?
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Message par Coldris de Fromart Mer 2 Juin - 11:49




Si Coldris avait été surpris de sa soudaine arrivée qui l’avait tiré de ses douces pensées aux accents de romarin, ce n’était rien visiblement face à son fils qui tentait de gober les mouches absentes du salon tandis qu’il lui expliquait cette proximité avec Alexandre. C’était pourtant clair non ? Il était en train de le former pour qu’il devienne son secrétaire. Où était le problème dans cette déclaration ? Il fronça les sourcils. Il parlait pourtant un monbrinien parfaitement intelligible. Mais Alduis restait toujours interloqué. Peu importe. C’était dit, il avait accompli sa part.

Il lui proposa tout de même de lui poser ses questions puisque visiblement c’était un bal de points d’interrogation qui avaient lieu sous son crâne, mais la seule qui sortit lui fit hausser les sourcils en même temps que les épaules. Pourquoi Alexandre était ivre ? C’était évident non ?

– Parce qu’il a bu trois verres de vin de blanc d’Iswyliz. Je ne t’en propose pas.

D’ailleurs, il lui en devait un quatrième pour avoir tenté de se jouer de lui en simulant de boire. Il lui aurait bien fait remarquer d’ailleurs que le qualificatif « complètement ivre » s’appliquait mieux à Thierry dégobillant dans les armures ou ronflant sur les tapis qu’à Alexandre chutant dans les couloirs, mais soit. C’était une nuance sans doute trop complexe à appréhender pour quelqu’un qui ne buvait jamais et qui en plus ne connaissait guère autre chose que les extrêmes. Et puis, pour tout dire, il n’avait pas réellement envie de se lancer dans un débat, pas plus qu’il ne souhaitait se justifier. Qui plus est, il avait bu de sa propre initiative. Il n’avait rien à se reprocher. Les autres verres n’étaient que ceux qu’il avait reçus en guise de sanction. Sanction qui le ramena de fait à celle imposée un peu plus tôt.


– Puisque nous parlons d’Alexandre, tu m’excuseras, il risque de ne pas être très loquace ces deux prochains jours. décarra-t-il d’un ton énigmatique.

L’affaire étant classée, il passa à la suivante. Dans quatre jours, Sarkeris rentrerait à Braktenn. Il l’avait rarement vu si souvent en si peu de temps.

– Note que mardi nous allons au lupanar afin de célébrer le retour de ton frère. D’ailleurs Alexandre vient à l’instant de me demander son autorisation d’y assister, ce que j’ai bien entendu accepté.



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Message par Alduis de Fromart Mer 2 Juin - 17:57

Pourquoi Alexandre était-il ivre ? Il y aurait eu des dizaines d'autres questions à poser, mais c'était la première qui lui était venu. Pourquoi était-il ivre au point de ne plus réussir à marcher droit ?

La réponse fut aussi pragmatique que la question en elle-même : il avait bu du vin blanc. Ça ne répondait pas à sa question, et ça ne lui disait pas non plus pourquoi cela lui arrivait deux soirs de suite. Mais déjà son père était passé à la suite. Alduis n'avait d'autre choix que de faire pareil puisque, de toute façon, il ne comprenait rien. Et les choses ne s'arrangèrent pas.

Pourquoi Alexandre ne serait-il pas loquace ? Il parlait toujours alors qu'est-ce qui allait changer ? Il se sentait idiot. Il ne savait pas ce qui leur arrivait à tous, mais ça commençait à l'agacer. Ça les aurait dérangé d'être juste un peu plus clair ? Il ne dit rien. Quitte à ne rien comprendre, autant ne pas se casser la tête à essayer.

Mais ça ne semblait pas encore fini, son père avait encore des choses à lui dire. Et il se serait bien passé de cette partie-là en particulier. Le Lupanar. Mardi. Ça, au moins, il comprenait le message.

Sa bouche s'assécha d'un seul coup. La seule idée d'y mettre les pieds y suffisait. Ça faisait à peine un mois que son père l'y avait traîné la dernière fois ! Il n'allait pas y retourner déjà. Il se renfrogna.

Selon Alexandre, c'était pour s'entraîner. Soit.

— Ça va, j'ai pas besoin de m'entraîner. Allez-y sans moi, je ne viendrai pas.

C'était la première fois qu'il disait non et il ne savait absolument pas comment Coldris allait bien pouvoir réagir. Une chose était pourtant sûre : il n'allait pas mettre les pieds au lupanar, encore moins s'il savait qu'Alexandre était aussi quelque part dans l'une des autres chambres.
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Message par Coldris de Fromart Jeu 3 Juin - 9:09




A peine avait-il lâché le mot « lupanar » que le front de son fils se plissa comme une vieille noix. A quelle répartie aurait-il droit aujourd’hui ? De toute façon, il finissait toujours par trainer ses bottes boueuses dans l’établissement aux lanternes rouges que cela lui plaise ou non. Cela faisait douze ans que c’était ainsi. La discussion allait s’éterniser, il partirait furieux et serait là en retard.

—Allez-y sans moi, je ne viendrai pas.

Coldris haussa les sourcils et eut un infime mouvement de recul à cause de la surprise. Comment ça « je ne viendrai pas. »

— Pardon ? Comment cela tu ne viens pas ?

Ce qui signifiait poliment « ta présence est requise. ». Depuis quand refusait-il purement et simplement de venir ? C’était quoi ça ?

— Tu cesseras de t’entrainer quand tu auras consommé ton mariage.

Et c’était déjà en soi une fleur, car il avait failli lui dire « lorsque tu auras un héritier en route ». Il savait pourtant que malgré ses désastreuses et incompréhensibles préférences, il s’acquitterait de son devoir comme d’une promesse. D’ailleurs, n’était-ce pas une promesse en elle-même qu’un mariage.

— Vraiment Alduis, je ne comprendrais jamais comment tu ne peux éprouver aucune attirance pour les femmes. C’est… et le reste s’étouffa.

Incompréhensible. Inconcevable. Inexplicable. Inimaginable. Impensable.

Coldris aimait les femmes depuis son adolescence. Depuis qu’il avait réalisé combien leurs corps ondulants sous leurs robes pouvaient lui faire tourner la tête. Il aimait leur longue chevelure attachée avec sévérité d’où finissait inlassablement par s’échapper une petite mèche rebelle, comme il l’aimait cascadant soyeusement sur leurs épaules ou s’envolant portée par le vent. Il aimait leurs yeux doux, charmeurs et parfois même un brin espiègles. Il aimait leurs petites joues rosées comme les pivoines qui se teintaient au gré de ses paroles jusqu’au rouge des coquelicots. Il aimait leurs lèvres aux traits délicats, douces comme de la soie, qui invitaient à la gourmandise des baisers prolongés. Il aimait leur peau d’albâtre, d’ivoire, de miel ou d’ébène où il chérissait laisser courir ses doigts sur ce tapis de velours tiède. Il aimait leurs courbes tout en arrondies, comme les pleins et les déliés d’une jolie calligraphie ou les reliefs vallonnés d’une belle topographie. Il aimait leurs belles collines à chaque fois uniques, dans lesquelles, inlassablement son regard finissait par s’égarer au cœur de la vallée. Il aimait laisser glisser ses mains le long de leur taille fine, jusque sur leurs larges hanches qu’il prenait tant de plaisir à saisir. Il aimait leur fessier rebondi et moelleux tout à la fois. Il aimait leurs longues et fines jambes fuselées tout en élégance. Il aimait les voir se mouvoir, marcher, danser, se déhancher. Il aimait le ballet de leurs petits pieds protégés dans leurs soulier-écrins. Il aimait leurs secrètes chevilles qui se dévoilaient parfois avec impudeur, comme il aimait imaginer ce qui se cachait sous leur toilette luxueuse ou deviner leurs corps sous leurs chemises transparentes. Il aimait aussi leurs mains, si délicates, aux doigts graciles qui venaient explorer son corps et le faire frissonner de plaisir. Il aimait leur voix mélodieuse qui chantait pianississimo ou fortesssissimo à ses oreilles alors que ses propres mains pianotaient sur leurs corps une partition toujours renouvelée. Il aimait entendre son nom entre leurs lèvres comme il aimait entendre leurs gémissements à peine étouffés. Il aimait aussi leur entêtant parfum, tour à tour sucré comme une belle confiserie, florale comme une promenade dans un jardin au printemps, épicé comme un voyage exotique ou encore frais comme un romarin de la garrigue où crissaient déjà à tue-tête les cigales de bon matin.

Il adorait les femmes.
Il aimait les femmes.

Surtout une en particulier pour laquelle son cœur battait bien plus fort que toutes les autres. Une femme dont il rêvait d’explorer les recoins les plus secrets. Une femme qui l’affamait dès qu’il la voyait et qu’il souhaitait dévorer de baisers. Une femme qui l’habitait nuit et jour sans qu’il ne puisse jamais l’oublier.

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Message par Alduis de Fromart Jeu 3 Juin - 11:29

Il avait refusé. Il ne savait pas trop ce qui lui était passé par la tête, mais cette fois-ci, il ne viendrait pas. Que pouvait faire son père, de toute manière ? Il n’allait tout de même pas le traîner au lupanar avec les gardes. Les rumeurs ne manqueraient pas de courir après cela.

Alduis ne manqua pas le mouvement de surprise de Coldris, un pas en arrière, comme s’il ne s’était pas attendu à cela. Quoi ? Il n’y avait rien de compliqué à comprendre dans cette phrase.

— Je ne viens pas, répliqua-t-il sans se démonter.

Il n’y mettrait pas les pieds. Cela faisait douze ans qu’il s’entraînait, il avait compris le principe. Alduis n’avait pas baissé les yeux. Coldris ne comprenait pas, il le savait. Une fois de plus, les preuves en étaient là.

— Vraiment Alduis, je ne comprendrais jamais comment tu peux éprouver aucune attirance pour les femmes.

Alduis haussa des épaules. Coldris pensait-il que lui-même savait pourquoi c’était ainsi ? Non. Eldred avait raison. Il n’avait pas choisi.

Il n’avait pas choisi et il aimait les hommes depuis… depuis toujours, au fond. Depuis qu’il avait réalisé combien leurs corps musclés, sous leurs uniformes, pouvaient lui faire tourner la tête. Il aimait leurs cheveux ébouriffés dans lesquels passer la main. Il aimait leurs yeux amusés, charmeurs et parfois même un brin provocants. Il aimait les traits bruts de leurs visages, leurs mâchoires carrées et séduisantes. Il aimait leurs sourires tentateurs, leurs lèvres chaudes qui transformaient les minutes en secondes quand il commençait à y goûter. Il aimait leur peau tiède et sans obstacle, leur peau imparfaite, là où les lames avaient mordu leurs chairs. Il aimait leurs cicatrices, pour les découvrir, les suivre des doigts et les faire renaître. Il aimait leurs muscles, ceux qui dessinaient leurs bras, leur ventre et leur dos, ceux qui roulaient sous ses doigts. Il aimait les toucher, les caresser, les embrasser, sentir la vie battre dans leurs veines et le désir monter dans leurs corps, comme les vagues qui viennent éroder les rochers de la côte.

Il aimait les voir s’entraîner, chahuter, se laver et regarder leur démarche assurée, tous ces moments où il lui suffisait de poser les yeux sur eux pour avoir l’impression que tout se liquéfiait à l’intérieur de son ventre. Il aimait leur prestance et leur charisme inimitable, la force qui se dégageait de leurs mouvements, leurs regards, les claquements de leurs bottes, leurs barbes hirsutes, mal rasées et piquantes. Il aimait leur respiration brûlante dans son cou et les nuits noyées dans l’étreinte puissante de leurs bras, leurs grandes mains rugueuses et la terre sous leurs ongles, leur rire et leur voix grave, leur souffle rauque et l’odeur de transpiration que dégageait leur peau. Et il aimait surtout les regarder se rhabiller dans l’aube naissante, en tâchant de retenir les derniers instants de la nuit effilochée, voir leur dos, leurs bras et leur corps qui retournaient à l’abri des regards dans leurs vêtements restés roulés en boule.

Il aimait les hommes plus qu’il ne pourrait jamais aimait une femme. Parce qu’elle avait beau être belle, magnifique même, elle n’aurait jamais ce petit quelque chose dans son attitude qui faisait chavirer son cœur plus sûrement que tout le reste.

Alors, non, il ne mettrait pas les pieds au lupanar cette fois-ci.
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Message par Coldris de Fromart Jeu 3 Juin - 13:09




Alduis ne venait pas. Il avait refusé de venir. Il refusait encore de venir. Cela lui prenait comme cela, sorti de nulle part. Il ne venait pas. Alors même qu’Alexandre était venu lui demander l’autorisation de l’accompagner ! Il allait rester ici, seul, pendant que son amant découvrirait ce que c’était réellement que d’avoir une femme entre ses mains. Coldris ne pourrait jamais comprendre comment l’on pouvait préférer un homme à une femme. Éventuellement, il pouvait entrevoir comment certains philanthropes épicuriens indécis (ou opportunistes) finissaient par se contenter de l’un ou de l’autre au gré de leurs envies, mais n’aimait que les hommes ? Cette simple idée aurait suffi à le faire frissonner.

Comment pouvait-on aimer passer sa main dans des cheveux hirsutes ? Ou se complaire à caresser des mâchoires carrées aux os saillants, parfois couverts d’une piquante barbe ? Comment pouvait-on s’embraser sur des lèvres fines, dépourvus de la moindre douceur ? Et le reste ? Ces muscles durs et dessinés qui n’avaient rien d’élégant. Et ces vestiges de guerre ou de châtiments qui zébraient leur peau ébréchée comme une vieille tasse de mauvaise porcelaine oubliée au fond du buffet. Comment pouvait-on se consumer à leur démarche lourde et cavalière, à leurs bousculades bourrues d’où s’échappaient des rires gras et des blagues potaches. Comment pouvait-on préférer un vulgaire bloc de marbre à une ravissante statue antique ? Qui pouvait préférer se jeter dans un roncier à un lit de pivoine ? Qui préférait se faire caresser par de grosses paluches aux allures de rabot de menuisier plutôt que de se faire effleurer par une plume légère et chatouillante qui hérissait vos poils jusque dans la nuque. Qui se plaisait à humer l’air d’une étable à celui d’un jardin sous la rosée ?

Son fils le pouvait et il ne le comprendrait jamais.

Il ne voulait pas venir au lupanar ? Toutes ces années où il s’était forcé à l’accompagner alors qu’il ne rêvait que d’y échapper. Coldris le savait. Il savait qu’il ne se passait parfois rien dans ces chambres feutrées où il devait élaborer de complexes stratagèmes pour éviter de les culbuter. Il savait qu’il détestait cela et il l’obligeait tout de même à venir. Pourquoi ? Parce qu’il attendait ce jour. Ce jour où il oserait être un homme et s’assumer. Ce jour où il oserait dire non à son père.

Et tu seras enfin un homme, mon fils.

Coldris l’observa et un discret rictus émergea sur ses lèvres. D’un pas, il combla l’espace entre eux et glissa sa main de sa joue à sa nuque avant de plonger son regard d’un bleu glacier dans le miroir qui lui faisait face. Il l’observa ainsi quelques secondes, avec satisfaction puis déclara finalement en le relâchant :

— Dans ce cas, tu réserveras ta matinée du 22. Je t’attends aux écuries à l’aube.

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Message par Alduis de Fromart Jeu 3 Juin - 15:25

Alduis savait que ce point-là serait éternellement un point d’incompréhension entre eux. Et pourtant, il n’avait aucun mal à mesurer pourquoi Coldris portait un tel attachement aux femmes. Elles étaient belles, elles étaient élégantes et raffinées, elles étaient douces et délicates. Oui, sûrement que c’était pour cela que Coldris aimait tellement les mettre dans son lit.

Simplement, Alduis n’y pouvait rien, il n’aimait pas les femmes. Tout son corps était là pour le lui rappeler dès que son regard dérivait, inconsciemment, pour suivre des yeux un homme. C’était plus fort que lui. Ils étaient beaux. Ils étaient séduisants. Qu’y pouvait-il s’il était incapable de les regarder sans rêver de leurs mains et de leurs lèvres ?

Au fond, ils n’étaient pas tellement différents. Alduis aimait autant les hommes que Coldris aimait les femmes. Certainement que son père imaginait lui aussi ce que cela ferait, de les tenir entre ses bras et de les embrasser. C’était la même chose. Sauf qu’à la place des souliers délicats, c’étaient des bottes boueuses. Les parfums légers étaient remplacés par des relents plus musqués et les robes somptueuses par les uniformes militaires. À la place d’une femme, c’était un homme.

On pourrait lui présenter la femme la plus belle de Monbrina, la femme la plus belle du monde, même, qu’Alduis regarderait toujours vers les soldats.

Ce qu’Alduis ne comprenait pas, chez Coldris, c’était pourquoi il allait piocher ses trouvailles au Lupanar. Nul doute que si elles avaient pu choisir, elles auraient tourné les talons et quitté l’établissement. Quel intérêt de coucher avec des femmes qui le faisaient seulement par obligation ? À vrai dire, quand bien même Alduis avait aimé les femmes, il n’aurait pas aimé y mettre les pieds, il s’en rendait compte. Parce que ce qu’il aimait vraiment, c’était de se réveiller à leurs côtés et de les voir se rhabiller. C’était de passer la nuit avec eux. Pas simplement une heure.

Et voilà qu’il venait de lui dire non. Il ne viendrait pas au Lupanar. Il ne viendrait plus. Et il était prêt à affronter les reproches de Coldris. Mais rien. La seule réaction de son père, face à son refus assumé, ce fut de s’avancer, d’attraper sa nuque et de le regarder là, à quelques centimètres, dans les yeux. Avec de la fierté.

Finalement, Coldris finit par reculer et conclut.

— Dans ce cas, tu réserveras ta matinée du 22. Je t’attends aux écuries à l’aube.

C’était la formule qu’il avait toujours employée, ces douze dernières années, pour lui signifier une sortie prochaine à Braktenn au Lupanar. Mais ce n’était pas ce genre d’invitation, cette fois-ci. Pour la simple et bonne raison qu’ils n’étaient jamais allés là-bas à l’aube, mais toujours le soir.

— Très bien, répondit alors Alduis. Je serai là.

Comme la discussion était visiblement terminée, Alduis hésita une seconde avant de faire un geste pour partir. Juste avant de tourner les talons pour quitter le salon définitivement, il salua son père militairement. Comme il l’avait fait, autrefois, pour saluer Soffrey. Avec le même respect.
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