[1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]

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Message par Coldris de Fromart Mar 23 Nov - 12:45




Coldris recouvrit avec douceur cette main qui s’était emparée de sa joue. S’il ne voulait pas lui en parler c’était seulement parce qu’il ne voyait pas l’intérêt de gangréner sa jolie fleur avec ses horribles pensées dont il ne savait que faire excepté les déverser sur du papier jusqu’à le noircir suffisamment pour éclaircir son esprit. Mais elle… elle n’avait pas besoin de subir leurs assauts, il lui en demandait déjà bien assez. Il observait ses beaux yeux d’obsidienne dans lesquels il aimait tant se perdre puis secoua la tête.

— Ne vous méprenez pas : je vous en crois parfaitement capable et c’est pour cela que je vous en ai déjà tant raconté. Il n’y a que Virgil pour pouvoir se vanter de tout savoir de moi et vous êtes la seconde personne à pouvoir le faire. Mais si lui le peut ce n’est que parce que je le connais depuis fort longtemps, car je n’ai pas pour habitude de partager mes tourments, voilà tout.

Et encore le jour où Virgil se vanterait de quoi que ce soit il irait assister à toutes les messes…

Il préféra ne pas renchérir sur le sujet d’Alduis. Après tout, ils avaient beau ne pas être d’une grande proximité, Coldris pensait encore être le mieux placé ici pour comprendre comment fonctionner son fils. Et en fait, il n’était pas si différent de lui sur bon nombre de points. Depuis qu’il avait fait cette promesse, tout était désormais plus simple entre eux et c’était bien la fin de ses frictions incessantes qui leur avaient permis de faire chacun un pas vers l’autre et de quelque part… s’ouvrir pour tenter de se comprendre. Bien sûr certaines choses demeureraient à jamais hors de sa portée – son homosexualité par exemple ou l’usage des mots – mais tout de même, il pouvait dire aujourd’hui qu’il espérait peut-être parvenir à l’apprivoiser après quasi trente ans. Et il n’avait pas besoin que quiconque lui tienne la main pour cela, pas même elle. C’était entre lui et son fils. Personne d’autre.

Se remémorer leur rencontre était nettement plus agréable. Surtout pour tout ce qu’elle avait fait naitre par la suite. Ou peut-être devrait-il dire « renaitre ».  Quant à savoir s’il était déçu…

— Affreusement, c’est pour ça que je vous ai demandé en mariage et que je suis tombée amoureux de vous.

Il souffla un petit rire plein d’ironie contre sa joue. Allons bon quelle idée ! Avait-il l’air de s’embarrasser de femmes qui ne lui plaisaient pas ? Coucher avec, parfois il le confessait, mais avoir le privilège de passer du temps avec lui, cela se méritait et se monnayait chèrement. C’est qu’il était un homme fort occupé.

Le pire était quand même tout de même de l’entendre dire cela pour ensuite lui faire scintiller le regard d’admiration et de désir parce qu’elle avait eu le malheur d’énoncer qu’il leur faudrait établir un plan infaillible pour justifier son mariage et… ce qu’elle était belle lorsqu’elle lui parlait ainsi. Il dut sans doute avoir l’air de se perdre quelque peu dans ses pensées d’ailleurs ses mots lui échappèrent et il ne manqua pas de se faire réprimander pour son inattention. Mais qu’y pouvait-il ! C’était bien la vérité ! Fabuleuse qu’elle était lorsqu’elle décidait d’établir un plan. Et elle allait devenir sa femme !

Les idées remises en place, il lui expliqua ce qu’il en était puis écouta avec attention ses propositions. La manipuler, oui il savait. Il approuva, cela avait ses avantages, mais elle risquait de se trouver avec d’agaçants moustiques à ses basques. Bien sûr que c’était une faille dans son personnage publique, mais ce ne l’était que parce qu’elle risquait sa vie pour lui. Tous les autres aspects de faiblesses, il saurait les retourner à son avantage, mais celui-ci ? Les cartes n’étaient pas dans sa main. Quant à s’éloigner cela ne s’appliquait qu’à la vie extérieure à Fromart, fort heureusement. Il ne jouerait pas de jeu ici. Et même si l’on vendait la mèche, il ferait en sorte que l’idée soit si bien implantée dans la majorité pour que la fuite en paraisse absolument saugrenue. Et ce n’était pas bien difficile tant dire « Coldris de Fromart est amoureux » semblait parfaitement absurde. Une ruche vraiment ? L’idée lui étira un sourire. Lui, disait qu’il avait des étourneaux qui piaillaient sans arrêt et voleter dans son esprit, agaçants piafs de malheur. Si ce n’était pas un signe qu’ils étaient fait (et fêlés) l’un pour l’autre que cela !

Il étouffa un petit rire amusé à sa question.

— Avez-vous donc oublié à qui vous parler, ma jolie brebis ? C’est mon quotidien ce que vous décrivez-là. C’est ce qui se passe à longueur journée et de nuit dans mon esprit. Et figurez-vous que l’on me paye même pour obtenir le droit de transformer ses scénarii en réalité.

Il attrapa son menton et l’embrassa tendrement.

— Bien, reprenons si vous le voulez bien. L’important dans ce genre de cas et de ne pas s’éparpiller et de bien ordonner les différentes possibilités pour y voir plus clair. Vous êtes comme un petit papillon perdu dans un champ de fleurs. Ou comme moi dans une salle de bal de jeunes premières plaisanta-t-il. Ne laissez pas les bourdonnements vous distraire et vous emporter au large. Que l’on essaye de vous manipuler ne me dérange pas. Ce pourrait même avoir son utilité, car je vous fais entièrement confiance pour ne rien céder. Quant à ouvrir une faille dans mon personnage : cela me dérange uniquement car vous risquez d’être blessée. Le reste, vous savez, il faut jouer avec ses faiblesses pour les retourner contre ses adversaires. Personne n’en est exempt et il n’y a que le fou pour se croire invincible. Le sage fait croire qu’il est invincible... Il y a autre chose à prendre en considération. Nous ne jouons pas complètement une pièce de théâtre, mais des relations. Et les relations évoluent. Nous n’avons pas à nous figer dans un unique rôle. Notre indifférence peut évoluer, tout comme notre amour ou notre haine viscérale. Quoique je n’ai pas grand envie d’en faire mon jeu quotidien. Mais à une occasion bien choisie, je serai fort capable de vous faire une scène de ménage pour que l’un des jolis cœurs intrigants espère vous consoler. Mais ce qui est joué en public n’est ni moi, ni vous, ma douce luciole. Qu’importe ce que nous paraissons, cela ne changera pas ce que nous sommes en privés, soyez sans crainte. Je fais parfaitement la différence... En vérité, vous savez, je crois qu’il n’existe aucune solution miracle, chacune aura toujours ses failles.

Sa main glissa jusque dans la courbe de ses reins. C’est qu’il n’avait pas la moindre envie de se lever avec son corps contre le sien… Étrangement, loin de le distraire, ses pensées étaient plus limpides que jamais.

— Que diriez-vous dans ce cas de partir sur un mariage politique ? Je ne sais pas encore comment redorer votre famille, les idées qui me viennent ne sont pas pertinentes, je sais simplement que votre Père doit toujours désapprouver notre union dans tous les cas. Le cas échéant il aurait été public. Et même encore… Si c’est un ordre du roi, il n’aurait eu à y redire sous peine de disgrâce… J’ai beau retourné la chose dans tous les sens si vous ne m’avez pas séduite je n'entrevois rien… Quoi que… Peut-être… il plissa les yeux pensivement, et si je vous avais séduite au point de vous rendre amoureuse et de vous pousser à m’épouser pour rattacher Tianidre à la couronne ? Après tout, tous croient déjà plus ou moins cette version. Si c’est à sens unique vous ne devriez hériter que des moustiques intéressés et de la pitié. Je vous donne même le droit d’essayer de me manipuler pour me faire tomber dans vos filets. Paraitre faible à ses avantages. Je pense que les possibilités sont multiples ainsi pour nous amuser durant les décennies à venir, ma future vicomtesse. Qu’en dites-vous ?

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Message par Éléonore de Fromart Ven 26 Nov - 17:25

Bien sûr, elle comprenait. Même elle qui à une époque pouvait dire la moindre de ses difficultés pourvu que ce soit à Ariste n'aurait pas pu recommencer d'un coup. Ils étaient déjà proches, incroyablement proches, mais certaines choses prenaient inévitablement du temps. Ou n'arrivaient jamais… Quand on sabotait tout, cela n'arrivait jamais… Elle ne le méritait pas. Enfin, elle ferait déjà tout son possible pour le rendre heureux avec les moyens qu'elle avait.

— Je sais, assura-t-elle d’un ton doux.

Elle ne lui en voulait pas, il n’avait pas à s’en justifier. Quand bien même l’aurait-il juste trouvée trop agaçante - ou décevante - pour lui en parler, il était seul maître de ses secrets et de ses choix.

Oh, elle n’oubliait pas à qui elle avait affaire, seulement elle savait que peu de gens parvenaient tout à fait à la suivre. En réalité, une seule personne avait toujours compris ce qu’elle voulait dire et su passer outre ses raccourcis de pensée - ce qu’il pouvait lui manquer. Mais il était vrai qu’ils se retrouvaient là sur un terrain commun, son charmant phénix et elle. Quoi qu’il y ait mille fois plus d’expérience.

Il l’embrassa, elle sourit. Ils étaient tout de même drôlement bien là… Oui oui, reprendre - et rouler des yeux à sa remarque, juste pour le principe. En effet, il ne risquait rien d’elle : qui aurait pu la détourner de sa dernière certitude ? Quant à risquer d’être blessée… Finalement, cela n’avait d’importance que dans la mesure où il en serait affecté - ce genre d’argument pouvait tourner en rond pendant des heures. Mais la preuve de ce que son discours n’avait pas été parfaitement suivi était bien qu’il lui opposait des arguments qu’elle avait anticipé à voix haute. Elle savait bien que les relations évoluaient : d’où le glissement vers la neutralité.

Oh, il savait faire la différence, et elle aussi, mais à force, ne se laissait-on pas dépasser ? Elle en avait peur. Tout comme elle avait peur que ce mariage… Non, il n’y avait aucune solution idéale, c’était évident, d’autant plus qu’il s’agissait d’un mariage. Elle aurait pourtant tellement préféré avoir un moyen de s’assurer que rien ne déraperait jamais.

Il ne trouvait pas, vraiment ? C’était curieux, parce qu’elle, elle en avait une solution toute simple. Oh, le jeu proposé lui semblait amusant, certes, mais pour le reste ? Oh, il devait avoir ses raisons, mais… Mais elle n’était pas sûre de comprendre.

— Bien… Vous savez, c’est à peu près ce que j'avais fait instinctivement : la naïveté de vous croire, parce qu’il est évident que vous n’auriez jamais pu être si sot. Allez savoir pourquoi, ils sont tous trop fleur bleue pour y croire, comme je vous le disais l’autre jour pour Alexandre. C’en devient désespérant qu’ils s’obstinent tous à s’imaginer que tout serait fatalement réciproque. Je… Je crois que je pourrais faire cela. Ce serait même très amusant pourvu que cela fonctionne... L’ennui est précisément que mon oncle ne pourrait pas avoir désaprouvé tout court. Je… En réalité, je ne comprends pas pourquoi ce mariage ne pourrait pas précisément être public. Pas que l’idée m’amuse, seulement ce ne sera qu’une question d’heures, on y survit...

Bon, cela n’arrangeait sans doute pas tout, mais au moins cela permettait-il de garder la face. Plus ou moins.
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Message par Coldris de Fromart Ven 26 Nov - 21:53




Si elle savait alors tout allait pour le mieux. Il n’avait simplement pas envie qu’elle pense que c’était un manque de confiance en elle ou en ses capacités, alors qu’il était seul fautif de son comportement dans l’histoire. Il fut toutefois ravi de laisser ces considérations peu jouasses pour les réflexions autour de leur mariage et ce plan qui était resté stérile dans son esprit. Coldris avait tant envie de tout envoyer paitre au Diable une bonne fois pour toutes. Ne pouvait-il pas juste l’épouser pour cette simple raison ?  Aurait-il dû être patient ? Il ne parvenait pas à s’y résoudre ni même à faire confiance au Comte de Tianidre pour cela. Ah ! Pourquoi ne pouvait-elle pas se contenter de laisser son père-oncle de côté ! Voilà qui leur faciliterait tout de même bien la tâche, soyons honnêtes. Là… Ce n’était qu’un paramètre de plus dont Coldris savait qu’il ne se dépêtrerait jamais.

Ou… L’art de faire atrocement compliqué lorsque l’on aurait pu faire simple. Et pourquoi ? Parce qu’il était le deuxième homme du pays (ou troisième pour ceux qui n’avaient toujours pas compris que c’était lui qui tiraient les ficelles…). C’était bien l’une des rares fois où il maudissait sa situation. Il ne s’arrêta de caresser ses cheveux qu’à la toute fin de sa réflexion. Oui pourquoi ne pas le faire public au fond ? Pourquoi s’embêter de tous ces détails ? Il soupira et se perdit dans la contemplation du ciel de lit.

— Si c’est ce que vous voulez, je m’y plierai, mais je doute que votre père ne saute de joie à l’idée. Et cela voudra dire en référer à l’arbitrage de der Ragascorn. Or je n’ai pas envie de jouer ce jeu-là. Puis pour tout vous dire, je ne désire pas plus que vous des noces fastueuses. Une fois m’a suffi et c’était une véritable torture à l’image des années qui ont suivi. Il reporta finalement sur son visage plein de douceur.  — Je n’ai pas envie de vous faire épouser le ministre des Affaires étrangères, Éléonore. Juste Coldris de Fromart, rien d’autre. Et je ne le puis que chez moi, entouré des miens. Vous comprenez ? Si votre famille ne fait pas des siennes, ils seront les bienvenus, mais sachez qu’au moindre problème je les jetterai dehors sans autre forme de procès. Ce n’est pas tant le secret que la sécurité que je tiens à assurer en réalité. Ma toute première tentative s’étant piètrement achevée, je ne referais pas deux fois la même erreur. Je prendrais mes précautions pour que personne n’entrave le bon déroulé de la cérémonie. Et puis il y a Alduis aussi. Il va bientôt se marier et je ne veux pas qu’il le fasse dans mon ombre, pas plus que je ne puis patienter. Je crains trop de vous perdre. Et… quoi que l’idée puisse vous terrifier, oh je le comprends amplement, seulement nos activités n’ont rien d’innocentes... et vous ne pourriez vous passer d’un mari s’il fallait… Ce serait bien plus déshonorant qu’un mariage informel.

Il poussa un profond soupir. Il aurait voulu que tout soit plus simple, mais c’était ainsi et où qu’il regarde il ne voyait que cette possibilité.

— Je pourrais dire que votre père m’a forcé à vous épouser pour vous avoir dépucelée si vous le souhaitez. Le roi y aura trouvé son intérêt et appuyé la chose. Cela expliquera le secret. Oh certes cela n’a rien de glorieux, mais d’une part il y a un fond de vérité et de l’autre personne ne vous reprocherait d’avoir fini dans mon lit, on me connait trop bien. L’on rira surtout de me voir pris à mon propre jeu. Qu’en dites-vous ma petite luciole ? Cela sied-il plus à votre essaim bourdonnant ?

Il lui adressa un sourire qu’il ponctua d’un baiser avant de la lover dans ses bras.

— Pour répondre à votre remarque sur tous ces idéalistes… C’est simplement qu’ils me fréquentent de trop près pour oublier que je ne suis qu’un homme faillible comme les autres… Ce n’est pas le cas du reste du monde. Fort heureusement. Il ne manquerait guère plus que cela. Rendez-vous compte ! Quarante ans ou presque à bâtir une réputation pour que vous me la pulvérisiez en tout juste un mois ! J’hésite entre vous suggérer d’en avoir honte ou d’en être extrêmement fière. Mon arrogance naturelle faisant clairement pencher la balance de ce dernier côté.

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Message par Éléonore de Fromart Sam 27 Nov - 10:46

Il y avait dans ce projet trop d'intérêts divergents qui lui tenaient à coeur. Il… il ne s'imaginait pas que c'était parce qu'elle ne tenait pas assez à lui, pas vrai ? Oh, non, jamais, loin de là et elle aurait pu renoncer à n'importe quoi pour lui - il ne restait personne ici-bas pour la retenir -, mais… mais s'il y avait un moyen de concilier les intérêts de tout le monde, cela valait la peine de se creuser la cervelle pour le trouver, non ? Et si cette solution était simplement de faire les choses dans les règles ? 

Elle ne sut trop comment interpréter la réaction de son amant à cette suggestion, mais au final, il ne l'approuvait pas. Et à bien y réfléchir, le doute germait dans son esprit : comment son oncle réagirait-il ? Elle voulait croire qu'il ne ferait rien de stupide, mais après tout, qu'en savait-elle ? Et… non, à bien y songer, il n'y avait qu'une fois le mariage acté qu'elle serait sûre. Au final, ce serait sans doute préférable pour lui aussi.

Et en plus, Coldris ne voulait pas. Il… non, elle ne voulait pas qu'il l'associe à un cauchemar. Elle… ne voulait pas lui être désagréable. Elle ne voulait pas lui causer d'inquiétudes… Et elle ne voulait pas non plus de répercussions sur Alduis et… Elle ne voulait pas que quoi que ce soit puisse jamais la séparer de l'homme qu'elle aimait. Surtout pas. Et elle n'avait pas non plus envie de comprendre ce qu'elle croyait interpréter dans ses derniers mots. 

Pourquoi était-ce si difficile ? Elle avait beau passer en revue toutes les solutions imaginables, aucune ne convenait parfaitement et c'était affreusement désagréable. Elle détestait ces situations. Ces situations où elle se perdait complètement parce que quoi qu'elle fasse, ce ne serait jamais bon pour tout le monde. Elle aurait eu besoin qu'Ariste puisse l'aider à éclaircir ses idées. Il avait toujours su démêler ses idées. En réalité, elle était bien trop stupide pour réfléchir à ce genre de choses. Elle voulait tout voir, tout prendre en compte, elle n'y arriverait jamais. Elle… elle voulait seulement que cela cesse de bourdonner, de se contredire et de lui prouver qu'elle ne serait jamais à la hauteur. Il fallait seulement qu'elle apprenne à cesser de s'imaginer que tous ses grands raisonnements menaient à quelque chose. Ils ne pouvaient plus. Plus maintenant. Pas tous seuls. 

Irresponsable qu'elle était, elle aurait tout balayé. Ce mariage, oublié. Et pour se retrouver, déployer des trésors d'ingéniosité à chaque fois. Vivre de passion et de tendresse, de folie, d'amour. Puiser toute sécurité dans la confiance partagée… et savoir que les jours, les semaines et le Temps étaient bien assez longs pour en jouer… C'était dans ces moments-là que son âge apparaissait : il ne pouvait plus se le permettre. Il n'avait plus l'envie, sans doute… et ce n'était pas grave, elle s'y ferait. Elle l'aimait et c'était tout ce qui comptait. Il fallait vraiment qu'elle ne le mérite pas pour oser trouver encore à redire… 

Alors si la solution la moins pire était qu'elle endosse la faute… ne l'avait-elle pas réellement commise, après tout ? Quelque part, elle pouvait… simplement, elle avait du mal à évaluer. Cette version pouvait être retournée de tant de manières qui la dérangeaient. Enfin, l'examiner n'était pas vain non plus. Elle se mit à y penser tout en suivant son explication sur les gens trop idéalistes. Oui, cela se tenait, mais si les gens… enfin, soit. 

— Un homme ? Ah, cela, certainement. Faillible ? Probablement… Comme les autres ? Ah non, je ne puis vous le concéder, mon phénix, contredit-elle avant de lui voler un baiser. 

Elle ferma un instant les yeux. 

— Pour revenir à votre proposition. Ce n'est pas à vous que je dois le faire remarquer, cette idée est conciliable avec la précédente sur de nombreux points. L'ambiguïté persiste, je le sais : qui saura si on a accepté parce que mon oncle y a poussé ou parce que c'était prévu par un plan plus complexe. J'avoue que cette partie m'ennuie - et je compte sur vous pour me prévenir si cela devait tourner à cette idée - cette partie m'ennuie un peu mais quelque part… quelque part cela montre plus où moins ce que cela a à montrer pourvu qu'on daigne l'interpréter ainsi et le présenter correctement. La question serait celle du roi - comme pour toutes les autres versions : cela passe ou non ? Enfin, cela ne nous empêche pas d'explorer l'idée. Comme je le disais : le projet est assez conciliable avec le précédent. Au niveau de mes sentiments également. D'autant que… sans tout à fait pardonner, cela aurait tendance à rendre un peu plus indulgent, surtout quand la faute est rattrapée - et puis, qui saurait vous résister ? On colle à cette naïveté que j'évoquais et qui pourrait nous servir. Enfin, c'est seulement une suggestion. À la vérité, je pourrais tout aussi bien nourrir à votre égard une rancoeur farouche si vous le souhaitez mais cela serait moins évident, je crois. En partant du principe que nous adoptons cette version : quelles répercussions sur vous ? Je veux dire : concrètement, cela risquerait-il de vous porter préjudice ? Et si nous le faisons, quelle attitude montreriez vous à mon égard ? Autre chose ? Ah, et aussi… non, nous y reviendrons. Jusqu'ici ?

Oh, elle avait bien des pistes -et nombreuses - mais elle préférait lui laisser la parole, quitte à développer ses suggestions plus tard. De toute façon, ses grands raisonnements ne servaient à rien. Elle aurait juste dû l'écouter, lui qui savait bien mieux qu'elle comment toutes ces choses fonctionnaient. Une femme comme il fallait ne se perdait pas non plus dans de grandes réflexions de ce genre.
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Message par Coldris de Fromart Dim 28 Nov - 23:44




Le voilà qui se retrouvait à justifier l’idée même d’un mariage clandestin. En réalité, il ne s’imaginait pas l’épouser au grand jour. Non pas qu’il en ressente une quelconque honte bien loin de là. Seulement, il n’aimait pas les mariages et l’idée de se retrouver de nouveau exposer au centre de l’attention pour ce genre d’évènement avait de quoi lui donner la nausée sans parler du fait que cela était exclu d’office de par le mariage de Florentyna et Alduis. Il ne souhaitait pas se mettre en avant et les laissait dans son ombre. Bien au contraire. Alors oui, même si l’idée ne l’enchantait pas, cela restait à son sens la meilleure solution disponible.

Quant à la raison, il lui en suggéra une nouvelle. Il ne voulait surtout pas la mettre en porte à faux. Il l’aimait trop pour cela, mais c’était un scénario comme un autre. Le choix lui appartiendrait. Lui était prêt à tout jouer pourvu que cela lui convienne.

Oui il était faillible. Et non elle n’aidait ni son arrogance, ni son désir. Et ce baiser volé se transforma en échange passionné. Cela lui apprendrait à venir le titiller de la sorte. Encore plus lorsqu’elle pressait son corps nu contre le sien. Mais tout ceci n’était qu’un minuscule entracte au milieu de ce bouillonnement de pensées et d’idées qui se faisaient échos les unes aux autres. Et plus ils réfléchissaient, plus il avait l’impression que leurs idées se répondaient et se mêlaient aussi surement et intensément que leurs corps pouvaient le faire. C’était une sensation merveilleuse que cette alchimie naissante entre leurs deux esprits. Sans parler du fait qu’il adorait la jouissance qu’il trouvait dans cette effervescence. Cette sensation de vie et de puissance sans limites. Cette fierté à trouver des solutions et à explorer toutes les pistes possibles…

Bien sûr que cela était conciliable puisque c’en était le postulat de départ. Il eut un sourire et la laissa développer tout son saoul, car il aurait pu l’écouter durant des heures parler de plans.

— Le roi n’a pas entré en ligne de compte. En réalité c’était une ambiguité que je vous confie pour notre scénario – et bien sûr qu’il approuvera de récupérer Tianidre sous sa coupe vous imaginez bien ! Quant à me voir obliger d’épouser l’un de mes méfaits il trouverait cela d’une ironie absolument délicieuse. Je vous passe le fait que der Ragascorn connait mon goût pour le théâtre – Tout cela pour vous dire, que notre public ignore tout de nos discussions animées. Personne ne pourra trancher entre savoir de qui l’idée provient réellement. Je suis connu pour être assez fourbe pour me lancer dans ce genre de situation si je juge que le prix en vaut la chandelle. Et quel prix ma belle luciole ! La plus merveilleuse femme du monde ! N’est-ce pas une raison suffisante ? Vous voulez que je joue la carte de la rédemption ? J’irais même à l’église pour vos beaux yeux ma douce étoile ! Rendez-vous compte, mon meilleur ami n’aurait jamais rien obtenu de tel de moi !

Quant à lui résister ? A lui ? Coldris de Fromart ? Personne quelle question ! Enfin certaines mauvaises langues pourraient être tentées de citer Ophéline, mais cela n’avait rien à voir : c’était lui qui avait abandonné trop agacé par ces prudes minauderies.

— Ne vous inquiétez pas du préjudice. Rien d’autres que quelques moqueries, mais vous savez, j’alimente déjà les ragots de la capitale depuis mes dix-huit ans, alors cela fait bien longtemps que je ne prête plus l’oreille si ce n’est pour m’en amuser. Pour le reste, rien ne saurait me toucher si cela ne vous atteint pas. Certains diront que je suis le dindon de ma propre farce, et peut-être n’ont-ils pas tort en un sens tant je fus loin d’imaginer que je pourrais vous demander en mariage et vous céder mon cœur lorsque je vous ai rencontré., d’autres diront que je suis bien charitable et en pleine repentance, enfin il y aura sans doute la majorité pragmatique qui jugera que j’ai bien eu à y gagner quelque chose. Et sans doute d’autres cas qui en réalité m’importe affreusement peu.

Et ils en revenaient au problème de départ. Coldris caressa sa joue.

— L’attitude qu’il vous plaira. Je veux que vous soyez à l’aise. Si je ne peux me vanter d’avoir l’épouse la plus douce, intelligente, astucieuse, dévouée, magnifique et tant d’autres que vous ne me croiriez sans doute pas, alors je veux être celui que vous déciderez. Profitez donc : je ne suis pas homme à me plier aux désirs de quiconque. Le reste coulera de lui-même en suivant. Il ne nous faut que le point départ. Vers quoi tend donc votre préférence ?

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Message par Éléonore de Fromart Lun 29 Nov - 20:08

Elle était bien, là, avec lui… douce folie qui lui faisait se demander si la conversation valait la peine d'être poursuivie. Lovée dans ses bras, elle prit tout de même la peine de développer ce que sa nouvelle proposition lui évoquait et écouta chacune de ses paroles avec grande attention - le terme « religieusement » n'étant pas fort indiqué. Elle roula d'ailleurs des yeux à l'évocation de l'église. 

— Je vous préfère dans mon lit, commenta-t-elle innocemment. En plus, c'est un lieu atrocement inconfortable.

Plus sérieusement, n'ayant plus rien à Lui dire, elle s'en abstiendrait. C'était en eux qu'il devait croire. Elle, elle y croyait éperdument. Elle y croyait, c'était tout, et qu'importe s'ils pensaient tous qu'elle se trompait, elle y croirait quand même. Qu'importe ce qui pourrait arriver, elle n'avait pas le droit d'en douter. Et tous les "et si" de son esprit trop fertile n'avaient aucune force contre cela.

Son sourire s'étirant idiotement à chaque compliment qu'il ajoutait, parce que… il semblait tellement sûr de lui et tellement heureux de l'avoir à ses côtés que son cœur se laissait atteindre et qu'elle se disait que peut-être… Enfin, bien sûr, il en rajoutait un peu mais ce ne pouvait pas être entièrement faux. Et pourtant, sans Ariste, il semblait impossible qu'elle ait toutes ces qualités - particulièrement les plus abstraites. 

— Quelqu'un sera en faute de toute façon, j'aurai la conscience plus tranquille de l'assumer moi-même. À défaut d'être une erreur, ce qui arrive demeure ma responsabilité.

La frivolité, cela faisait tache, mais toujours moins que les autres options. 

— Je suppose que vous connaissez ce qu'il fait de ces mauvaises langues qui permettent aux nouvelles de se répandre bien vite. Un commentaire ou l'autre en présence des bonnes personnes au bon moment et je suppose que cela se répand à Braktenn aussi bien que chez moi. Dans votre accablant mauvais goût, n'auriez-vous pas trouvé une maîtresse ou l'autre un peu trop cancanière ? Quoi que les débauchés ait parfois également la langue bien pendue - au sens qui nous intéresse, j'entends. Quitte à simuler l'iv... Enfin, vous savez bien mieux que moi comment faire, je le sais bien, mais je crois que cela me manque.
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Message par Coldris de Fromart Mar 30 Nov - 21:05




Il était prêt à toute sorte de folie pour peu qu’elle ait envie de les partager avec lui. Et même à jouer les repentis s’il fallait ! Oh cela aurait été divertissant de juger les regards ahuris de chacun sur sa personne alors qu’il aurait feinté une foi indéfectible, seulement… Sa future femme ne l’était pas pour rien. Il souffla un petit rire. Il aurait bien argué qu’il était certains endroits plaisant dans une église toutefois, il n’avait guère envie de songer à ce fumier.

— Raison de plus de le rendre plaisant, vous ne trouvez pas ? Il se pencha à son oreille. Que diriez-vous de rendre la messe bien plus excitante ?

Comme quoi ce n’était pas un bout de papier qui les freinerait ou retirerait tout danger à la chose. Il suffisait simplement d’un esprit un peu créatif et audacieux. Or quand on avait deux à disposition, des possibilités infinies s’offraient subitement. Et il était sincère quant à la ribambelle de compliments qu’il lui adressait et qui figeait sur son visage un adorable sourire qui semblait se reflétait dans son propre cœur.  Merveilleuse petite luciole.

— Bien entendu. Vous n’aviez qu’à pas atterrir dans mon salon, taquina-t-il en embrassant le sommet de son crâne. Si cela vous va, alors nous pouvons partir là-dessus. Aaah c’est bien pour cela voyez-vous que je ne cesse de répéter qu’il faut préférer les femmes mariées. Regardez-moi donc ! Je me trouve désormais obligée de devoir réparer ma faute, ironisa-t-il avant de la dévorer de baisers. Notez que je compte bien profiter de chaque instant de cette effroyable captivité pour m’assurer que tout ceci en valait bien la peine.

Mais puisque l’heure n’était point aux renouvellements des frivolités, il leva ses mains pour se rendre docilement et se concentra sur l’établissement de leur plan.

—J’use et j’abuse en effet de ce genre de fréquentations fort utile au demeurant. Et voilà que ce rat revenait sur le tapis ! On pouvait au moins lui concédait cette utilité au monde. Cependant il n’était pas question de l’approcher, d’autant plus qu’il disposait de tout ce dont il avait besoin pour mener à bien ce genre de mission.

— Simuler l’ivresse? Oh j’aimerais vous voir faire cela, ma lumineuse étoile ! Quel message souhaitez-vous donc transmettre à la terre entière ? S’il s’agit de dire que Coldris de Fromart est le meilleur amant du continent, ma foi je crains que ce ne soit déjà connu de tous.



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Message par Éléonore de Fromart Mer 1 Déc - 19:03

— Je finirais par croire que vous avez une mauvaise influence sur moi ! 

D'autant que sa résistance à tout ce qui ressemblait à une mauvaise idée avait toujours été très théorique. Au fond, tout ce qui comptait, c'était que la situation ne leur échappe pas. 

Ah, son doux phénix. Non, bien sûr qu'il ne pouvait pas avoir de mauvaise influence - quoi qu'en pense Gabriel. La faire sourire et apaiser ses tourments n'avaient rien d'une mauvaise influence. Sans lui, sa vie n'aurait jamais retrouvé le moindre sens… 

Une moue boudeuse et une tape molle sur l'épaule répondirent à son commentaire sur leur rencontre. Évidemment, il plaisantait, elle le savait, mais voilà. D'autant qu'elle ne pouvait s'empêcher de se demander s'il n'y avait pas un fond de vérité dans la suite… Peut-être ne s'en rendait-il pas compte lui-même, mais… Enfin, elle… 

...roula des yeux dans un léger rire, assaillie par ses baisers. Tout ce qui comptait, c'était qu'ils soient ensemble. Elle l'aimait à la folie. Et tant pis pour les vérités sérieuses qu'elle devrait assumer - à moitié. Tout ce qui comptait, c'était ce qu'ils pouvaient partager. Mais s'il fallait vraiment profiter de quelque chose, n'était-ce pas plutôt du temps qui les séparait encore de cette fichue cérémonie pour être vraiment juste eux. Non ? Il tenait tant à poursuivre sagement la conversation ? Bon, tant pis. Elle l'embrassa tout de même avant de reposer la tête contre son cœur et de reprendre sa réflexion où elle l'avait laissée. 

Oui, il saurait comment faire passer l'idée. En revanche… non, ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire. Ce qui lui manquait était d'élaborer ce genre de plans mais… il fallait avouer qu'elle avait adoré simuler l'ivresse, à l'époque, pour permettre au discret jeune homme qu'elle incarnait de lâcher quelques informations le concernant. Et… Non, elle ne trouvait pas d'intérêt à dire des choses pareilles. Elle n'était pas du genre à faire croire aux envahissantes que l'équipement ne fonctionnait plus pour se l'accaparer, mais il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Elle soupira d'une exaspération amusée - il devait l'avoir ensorcelée, car même son arrogance le rendait terriblement attirant. Enfin, s'il fallait rester tranquille...

— C'est curieux : on ne m'a jamais rien raconté de tel… Et puis, je n'aime pas tant colporter les rumeurs que d'autres ont lancées. Ni m'y fier, vous comprendrez… 

Enfin, l'idée qu'ils devaient faire passer était tellement plus crédible que d'imaginer un tel homme amoureux que tout cela devrait fonctionner.
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Message par Coldris de Fromart Mer 1 Déc - 22:30




Une mauvaise influence ? Lui qui était plus sage encore une idole ? Non vraiment, c’était de la mauvaise foi à ce niveau ! Il arqua avec ironie les sourcils.

— Et moi je vais finir par croire que la vôtre est bien trop bonne pour moi.

Enfin puisqu’il n’était qu’un petit diable, il en persista à la taquiner sur leur rencontre qu’il maudissait chaque jour au point d’avoir envie de la retrouver chaque soir et de ne pouvoir se passer d’elle. Triste sort tout de même que le sien… En vérité, il ne savait pas s’il parviendrait à rester sage jusqu’à la fin de cette très sérieuse discussion. Car entre ses baisers et leurs esprits en ébullition, tout cela mettait son corps à rude épreuve. Il avait tellement envie de laisser libre cours à ses pulsions quitte à lui dire en plein milieu qu’il venait d’avoir une idée. C’était si tentant… Surtout quand elle l’invitait à poursuivre. Il fallait pourtant savoir se frustrer pour mieux en profiter. Elle verrait sa petite luciole que tout n’en serait que meilleur. Après tout elle allait épouser le meilleur amant du continent, non ?

— C’est que vous n’êtes pas à Braktenn depuis suffisamment longtemps. Je vous laisserai bien quelques-unes de mes références si vous tenez tant que cela à vérifier. À moins que ne vous soyez du genre à comparer ? Vous m’en direz tant ! Quoi qu’il en soit, il est un lieu où mes talents ne sont plus à prouver. Le Lupanar. Et si vous souhaitez qu’une rumeur sur mon compte s’y propage c’est un point de départ rêvé. D’autant plus que je connais fort bien la propriétaire. C’est que… il murmura : cet endroit est un peu mon petit royaume, avant de reprendre d’une voix perchée : Vous ne savez pas quoi ? Coldris de Fromart s’est remarié ! Nooon ! Oh si ! Il parait qu’on ne lui a pas laissé d'autre choix que de prendre ses responsabilités. Ah ça ! Et qui donc a passé la bague autour de la sainte verge du grand prêtre du Lupanar ? Il s’arrêta subitement, le regard faussement repentant du petit garçon prit sur le fait. Oui, il se pourrait bien que j’aie déclamé une messe douteuse un soir.

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Message par Éléonore de Fromart Jeu 2 Déc - 12:16

Elle ? Une trop bonne influence ? Sur ce plan-là ?

— Vous pensez ? répliqua-t-elle avec un sourire malicieux.

Elle ne tirait peut-être pas autant de présomption de ses méfaits qu'il n'en tirait de ses performances, mais tout de même ! A force de rouler des yeux, elle allait finir par les retourner… Non, elle n’avait besoin ni de références, ni de comparaison - seulement qu’il agisse plus qu’il ne se vantait, juste pour que sa mémoire ne la lâche pas, mais ils verraient cela plus tard. Et… Mais non, il n’osait quand même pas…

— Vous êtes certainement le seul homme assez idiot pour le rappeler à une dame, commenta-t-elle sans savoir si cela devait lui inspirer de l’amusement ou du dépit.

Quoiqu’elle penche exagérément pour l’amusement - il était impossible ! - qui ne fit que s’accentuer à ses imitation idiotes. Elle fronça soudain les sourcils… Le grand quoi ? Qu’avait-il encore été inventer ? Elle se mordilla les lèvres pour éviter de rire.

— Mais non… Douteuse à quel point ? s’enquit-elle avec une curiosité qui oubliait de s’offusquer.
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Message par Coldris de Fromart Jeu 2 Déc - 14:04




Coldris lui retourna un sourire plein d’amour, caressant sa joue.

— J’en suis certain.

De toute façon, elle aurait toujours une meilleure influence sur lui que l’inverse. Entre cette effroyable arrogance dont il ne pouvait se départir et ce goût prononcé pour la provocation et l’irrévérence, il ne risquait pas d’aller bien loin. Sans parler de cette manie qu’il avait de jouer la comédie. Mais comment s’en priver face à un tel public ? Quoi qu’elle fasse, il lui donnait toujours envie d’aller plus loin.  Idiot, il l’était assurément comme on ne cessait de lui rappeler depuis toutes ces années. A part cet air de mauvais garçon, il ne s’en repentait pas vraiment. D’ailleurs il se garda bien de dire qu’elle était « sa » dame et non « une » car il présageait que cela ne pourrait que lui retombait dessus. Il préféra donc singer une discussion entre prostituées et à voir ses yeux contenir son rire imminent, il en ressentit une certaine fierté. Comment pouvait-elle craindre qu’ils ne s’ennuient une fois mariés ? Avec de tels esprits, ils pourraient refaire le monde, alors se divertir dans des jeux risqués, ce n’était rien à côté ! En tout cas, le moins que l’on pouvait dire, c’est qu’il avait piqué à sa curiosité.

Lèvres ourlées malicieusement, il se permit d’en profiter un peu.

— Douteuse au point qu’il soit préférable de bien choisir son public et le lieu... Il y avait ce jour-là un curé qui tentait de fuir les remontrances de mon ami. Je lui ai donc tout naturellement proposé de rester assister à ma prière de la Sainte Verge. Sur un balcon en guise de chaire, j’ai donné la messe. Il darda un regard dans sa direction pour jauger de sa frustration avant d’ajouter : si vous désirez l’entendre en revanche, vous allez devoir me prier à votre tour !

Et il éclata de rire. Oh ils avaient encore certains détails à peaufiner, mais leurs vies pourraient bien être trop courtes pour ne pas en profiter. Peut-être bien lui réciterait-il avant de lui faire l’amour, entre quelques caresses. En tout cas, il parvenait difficilement à se tenir bien sage dans l’instant…

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Message par Éléonore de Fromart Jeu 2 Déc - 20:07

Une bonne influence… il fallait le dire vite. Oh, elle ne l'aurait pas encouragée à faire une chose qui soit vraiment mal, bien sûr que non, mais ce n'était pas non plus elle qui l'assagirait. Elle ne voulait que le meilleur pour lui, et elle ne le pousserait jamais à faire une chose qui soit vraiment mauvaise mais… ce n'était pas non plus elle qui s'offusquerait de ses bêtises - quoiqu'elle eut réprouvé l'imprudence. 

En réalité, non seulement elle ne s'en offusquait pas mais elle brûlait d'envie tout en savoir. Il… Il n'était pas possible ! Ce que son récit lui laissait imaginer était drôlement amusant. De toute façon, quoiqu'il raconte, elle ne pouvait que l'écouter attentivement avec de grands yeux pétillants d'intérêt.

Sa mine se fit néanmoins incrédule - et un brin vexée, juste pour le principe - lorsqu'il s'interrompit, fit part de ses exigences et éclata de rire. C'était bien la meilleure ! 

— Et puis quoi encore ?! Vous n'avez tout de même pas besoin de vous faire prier pour tout ce que vous avez déjà envie de faire, si ? Cela m'amuserait, vous le savez, concéda-t-elle dans un baiser. Mais si vous ne tenez pas à raconter, je ne peux tout de même pas vous attendrir pour vous arracher ce récit, ce serait déloyal...
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Message par Coldris de Fromart Jeu 2 Déc - 22:08




Oui, il osait se faire prier pour lui raconter la fin de ce récit qui avait tant suscité son attention. Qu’y avait-il de mal à essayer ? Et puis rien que de voir ses yeux s’agrandir devant son exigence valait déjà son pesant d’or. Et la voir s’en offusquait encore plus. Et ce baiser n’en parlons pas.

— Bien sûr que si ma luciole ! C’est tellement plus amusant ainsi ma luciole ! Et puis vous savez, face à un être aussi immoral que moi,  vous pouvez bien user de tous vos stratagèmes les plus déloyaux. Seul le résultat compte ! D’ordinaire, j’ajouterai volontiers que la morale rend faible, cependant, vous êtes bien la seule personne à qui je me refuserai toujours de l’accoler.

Il caressa sa joue d’un air attendri avant de reprendre finalement son sérieux.

— Toutefois avec vos idées saugrenues, vous me placez bien dans l’embarras ! N’est-ce pas déjà déloyal de me suggérer une telle chose tout en sachant pertinemment que je ne rêve que de le faire ? Oh si ce n’était pas vous, l’affaire serait vite entendue croyez-moi. Seulement voilà. L’amour me rend atrocement faible et je vous concède bien trop de pouvoir sur ma propre personne…

Il commença à parsemer son corps de baisers tout en récitant la prière de la Sainte Verge qu’il avait improvisée ce soir-là. De toute évidence, sa prière fut exaucée car leurs corps se retrouvèrent bien vite fougueusement entrelacés sans qu’il n’y eût la moindre protestation d’un côté comme de l’autre. Il avait conscience d’abuser sans doute un peu de ses désirs à satisfaire, mais en vérité, il voulait profiter de chaque jour avec elle comme si c’était le dernier. Car qui savait ? Peut-être l’était-ce après tout ? Et l’imminence de cette fin ne faisait qu’attiser plus encore tout son amour. Lorsqu’ils eurent repris leurs esprits, Coldris tourna la tête vers elle et s’enquit de la suite des opérations :


—  J’oserais presque dire que les entractes valent tous les actes, mais certains actes sont bien trop délectables pour cela. Où en étions-nous avant cet intermède plein de piété et de célébrations ? Ah oui les rumeurs. Mon idée vous convient-elle ou préférez-vous autre chose ?


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Message par Éléonore de Fromart Ven 3 Déc - 15:46

Elle ? User de stratagèmes déloyaux contre celui qu'elle aimait tant ? Oh, non, cela jamais. Sauf lorsque tout cela n'était qu'un jeu et qu'il essayait d'abuser de sa diplomatie. Elle ne pouvait tout de même pas le laisser s'en sortir si facilement ! C'eût presque été insultant. 

Oh, elle était contente d'obtenir le fin mot de l'histoire - il était définitivement impossible, et la représentation qu'elle se faisait de cette scène était magnifique -, il fallait l'avouer, et après tout, quel mal y avait-il à basculer dans ces exquises folies partagées. Elle n'en retenait aucune faiblesse... 

Paisiblement installée auprès de lui, elle sourit quand il reprit la parole. Elle n'en doutait pas. Quant à la piété… Quelqu'un n'aurait pas manqué de lui signaler que l'attrait du blasphème était la preuve qu'elle n'avait plus les idées claires, et elle lui aurait prouvé qu'il avait tort : cela ne voulait fichtrement rien dire, sans prendre la peine de lui rappeler qu'il était drôlement mal placé pour faire des commentaires. 

Le chassant de ses pensées, elle acquiesça. 

— Nous pouvons faire cela, confirma-t-elle. Je… Et comment est-elle, la femme du ministre ?
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Message par Coldris de Fromart Ven 3 Déc - 21:00




Passé l’entracte, il fut temps de revenir à leur mouton et à la version qu’il donnerait au grand public de leur union. Pour être franc, il lui aurait bien laissé carte blanche. C’était surtout elle qui allait devoir jouer la plus longue partition, il en restait persuadé. Ses ardeurs apaisées, il pouvait de nouveau se concentrer sur leur réflexion. En même temps, il n’y pouvait rien si elle était encore plus attirante lorsqu’elle lui parlait de la sorte.

— J’imagine que « magnifique » ou « merveilleuse » ne constituent pas des qualificatifs appropriés en tant que réponse à votre interrogation, n’est-ce pas ?

Il lui adressa un sourire débordant d’amour avant de reprendre.

— Si ma femme veut espérer me séduire un jour, elle doit être intelligente, rusée et être capable de me tenir tête. Savoir se faire désirer, et… ne puis-je donc pas simplement vous dire d’être vous si vous devez me séduire ? Je ne pourrais jamais aimer une autre que vous et je ne pourrais aimer d’autres femmes. Vous êtes ma perfection, avec toutes vos forces et vos faiblesses. Vous feriez une femme de ministre parfaite si tous avaient le plaisir de vous voir comme je vous perçois, mais… je pourrais bien finir jaloux de voir glisser sur vous tous ces regards envieux. Pourtant cela ne me donnerait que plus envie encore de vous attirer dans un salon inoccupé.

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Message par Éléonore de Fromart Ven 3 Déc - 23:43

Éléonore secoua doucement la tête dans un sourire avant de déposer un baiser sur le front de son amant.

— Je vous aime… mais vous supposez bien.

Elle était sincèrement touchée, mais voilà, ce n'était pas ce qui l'aiderait. Lui qui était si doué en public, comment pouvait-il imaginer ce qu'il lui demandait ? Elle savait bien qu'elle tenait plus de la catin que de l'épouse modèle, avec par-dessus le marché une irrécupérable tendance aux gaffes monumentales. Elle était sincèrement touchée par toutes les jolies choses qu'il lui disait, et elle savait qu'il le pensait. Si elle redevenait moins horrible, c'était assurément grâce à lui. Elle le serra dans ses bras ; elle l'aimait si fort, son doux soleil qui l'avait retrouvée dans cet hiver obscur. Elle lui consacrerait toutes les forces qu'il lui procurait. Elle ferait tous les efforts du monde, même pour ce qui était des apparitions publiques, mais - elle était désolée - elle n'y arriveraient pas seule. Elle avait besoin qu'il l'aide à s'orienter. Parce qu'elle n'aurait surtout pas voulu le mettre en difficulté.

— Coldris, je… j'ai peur. Du monde. Vraiment peur… Je sais qu'une personne normalement constituée ne devrait pas, mais je n'arrive pas à m'en empêcher, et s'il y a une chose que je sais, c'est que "tout simplement moi", en public, c'est simplement une incroyable catastrophe. C'est idiot… je n'affectionne rien plus que la sincérité et je… si je ne me raccroche pas à u rôle, je suis paralysée… je… avant d'aller dans un endroit où je dois croiser du monde, j'ai besoin de me préparer. Avant les funérailles aux Champs-Elysées, Gabriel a dû m'aider à répéter toutes les phrases dont j'étais susceptibles d'avoir besoin. Ne fut-ce que celles qui l'on dit pas convenances, parce que si cela, elles m'échappent… Et même quand j'ai celles-là… J'ai toujours peur que la conversation ne se lance et de dire des bêtises. Parce que c'est toujours ce qui arrive quand j'essaie d'être juste moi et… Et cela tourne en ridicule et j'ai horreur de cela. Et j'ai honte et… et puis j'ai peur et..

Et c'était un cercle vicieux. C'était pour cela qu'elle avait besoin d'un rôle clair auquel s'identifier. C'était idiot : elle n'arrivait pas à savoir si elle adorait jouer la comédie ou si elle détestait cela. Contrairement au fait de porter des gants, en plus d'être nécessaire, ce pouvait parfois être drôle… mais elle s'en sentait aussi tellement coupable, injuste et égoïste, tellement malhonnête - dès que cela touchait quelqu'un, en réalité. Et elle ne savait pas, mais en tout cas elle ne pouvait pas prendre le risque de se montrer au tout Braktenn, au cœur même de l'hypocrisie monbrinienne, aussi fragile, pathétique et maladroite qu'elle pouvait l'être. Ce n'était même pas envisageable. C'était pourtant il lui fallait un plan.
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Message par Coldris de Fromart Sam 4 Déc - 8:31




Il savait pertinemment que sa réponse ne lui conviendrait pas, mais il n’en avait pas d’autres. Si elle devait le séduire, elle ne pouvait être qu’elle, car c’était bien la seule à y avoir réussi avec Aurélia. Elle pourrait jouer à être elle, mais ce serait… Non, c’était une très mauvaise idée. Et puis à bien y réfléchir, elles avaient tout de même certains points communs dans leur capacité à lui faire tourner la tête.

Elle lui confia ses craintes et Coldris la serra aussi fort qu’il put contre lui. Il savait, il savait le sacrifice qu’il lui demandait et il ne lui en demanderait jamais que le strict minimum.

— Vous n’avez pas avoir honte de jouer un rôle. Tout le monde fait cela, moi le premier. Et pour me connaître dans l’intimité la plus profonde, vous pouvez en témoigner. Vous faites parti des très rares personnes à pouvoir affirmer me connaître. Toutes les autres – et j’y inclus jusqu’à mes enfants – ne connaissent de moi que ce que je leur laisse d’accessible. Et ce n’est pas différent pour vous. Il poussa délicatement une mèche de cheveux. Je sais que vous avez peur et je le comprends d’autant mieux que vous avez peur sans doute de me mettre en porte-à-faux, mais vous n’avez rien craindre : même si vous veniez à trébucher, je serais toujours là pour vous rattraper. Et puis vous  n’aurez jamais de long discours à faire devant une assemblée, seulement à parler à une ou deux personnes. Ce n’est en rien différent de la vie de tous les jours. Faites-vous confiance, ma luciole. Et si vous n’y parvenez pas, puisez dans la mienne et dans celle que j’ai pour vous, car elles sont un réservoir infini.

Il embrassa tendrement son front.

— Puisqu’il vous faut ce rôle, dites-moi qui aimeriez-vous vous être ? Peut-être pourriez-vous vous montrer réservée dans un premier temps, cela vous permettra de rester dans mon ombre si vous le désirez. Rien n’empêche ensuite de faire croire que tout ceci n’était qu’une vile comédie et que vous êtes bien plus retorse.

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Message par Éléonore de Fromart Sam 4 Déc - 19:48

Coldris était là pour la serrer dans ses bras et c'était tout ce qui comptait. Elle secoua doucement la tête. Non, ce n'était pas la honte de jouer un rôle… plutôt celle de déraper. Quoiqu'au final, celle-là aussi venait parfois la tarauder. Mais ce ne serait pas le cas dans une foule hypocrite. Oui, elle savait que tout le monde jouait un rôle, et dans certaines conditions cela la laissait indifférente mais… dans d'autres, elle se sentait odieuse et souillée par ses arrangements avec la vérité. 

Oh, non, on ne lui demanderait jamais de discours, bien sûr. Pourquoi aurait-on été lui demander une chose pareille ? Mais rien que quelques personnes, c'était bien assez pour la rendre malade d'inquiétude. Après tout, c'était bien le pire… il fallait savoir s'exprimer et elle avait tellement peur de causer une catastrophe. Il avait raison : le pire dans cette histoire était de le mettre dans l'embarras. Mais s'il lui assurait qu'il serait là, il lui ferait entièrement confiance. Et elle… c'était plus compliqué que cela. Mais elle ferait tout ce qu'elle pourrait. Et s'il était là pour la soutenir, tout irait bien.

Se montrer réservée… Probablement. Ce n'était pas tout à fait ce qu'elle appelait jouer un rôle, mais c'était le plus prudent, en revanche…

— Prendre confiance, qui sait… Dévoiler inutilement ma seule bonne carte, j'aime autant l'éviter. Mais…

Elle baissa les yeux. C'était ridicule. Elle savait bien qu'elle ne pouvait pas toujours lui demander d'être assez près pour rattraper la situation. Elle s'en voulait tellement de lui causer du souci. Elle avait peur… 

— Je suis désolée… Ce sera un désastre… Vous serez occupé, et moi… Ne me lâchez jamais sans prévenir. Je ne veux plus jamais me retrouver dans cette situation et certainement pas devant tout Braktenn. Vous… Vous m'aiderez à me préparer, n'est-ce pas ?

Plus jamais. Elle avait dit plus jamais en public, et l'autre fois, elle lui avait promis qu'elle serait prête pour le prochain... Quelle idée stupide... Et pourtant, si elle lui faisait entièrement confiance... C'était tellement idiot...
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Message par Coldris de Fromart Dim 5 Déc - 7:50




Coldris la serrait dans ses bras. Elle était si merveilleuse… Quelle tristesse de la voir fermer elle-même les verrous qui enchaînait ses larges ailes… Elle ne voulait donc pas rester dans son ombre. Très bien. A vrai dire cela le réjouissait plus qu’il ne l’aurait pensé. Il était si fier qu’elle puisse devenir sa femme qu’il aurait voulu que le monde entier la voit – presque – comme lui la voyait. Si intelligente, astucieuse, douce, forte et il n’allait jamais s’arrêter de les énumérer à ce rythme.

Il frotta doucement son dos pour chasser ses craintes qui n’avaient pas lieu d’être. Ce n’était que l’idée qu’elle s’en faisait en réalité qui la bloquait à ce point. Avait-elle toujours été ainsi ou était-ce au contraire relativement récent ? Une parole qu’on lui aurait dite ou une mauvaise expérience peut-être ? Tout le monde trébuchait parfois et si cela ne lui arrivait jamais en public car il cloisonnait bien trop son esprit, c’était à l’inverse en privé qu’il était capable des pires maladresses. Ne se complétaient-ils pas si bien au fond ?

— Je ferais tout mon possible et plus encore pour vous aider et je ne vous abandonnerais pas dans la fosse aux loups si vous ne vous sentez pas prête à les dompter, les apprivoiser ou les séduire. Je vous dirais tout ce que je sais et qui pourrait vous aider. Vous savez, derrière leur nom et leur fonction, il n’y a que de simples hommes comme vous et moi. Rien de plus. Vous n’avez qu’à les imaginer nus ! Enfin peut-être vaut-il mieux l’éviter pour certains…

Il étira un sourire en songeant au comte de Monthoux et caressa ses cheveux pensivement avant de poursuivre :

— Faites-vous confiance et faites-moi confiance. J’ai du reste assez d’expérience avec toutes les bêtises que mon fils a pu sortir sciemment au cours de ces dernières années. Je crois qu’à la fin tout le monde se contentait de l’ignorer en se disant que ce n’était « que » Alduis de Fromart. En octobre dernier, nous aurions pu être disgraciés pour outrage au Roi. Alduis avait déclaré ne pas l’avoir vu. Heureusement que je suis proche de Sa Majesté et qu’il a un certain sens de l’humour… Je vous passe également les fois où en pleine discussion avec une dame, il s’est invité pour parler d’éviscération – avec le recul, je trouve cela presque amusant désormais –, ou cette fois encore où il a dévoilé sciemment des informations de guerre à l'ambassadeur djerdan… Non vraiment je vous assure vous ne pourriez jamais faire pire.

Il embrassa tendrement son front. Il n’aimait pas la voir se mettre dans de pareils états pour… Enfin ne pouvait-il pas rompre ses chaînes et la libérer de ses angoisses ? Elle valait tellement mieux que le reflet déformé qu’elle contemplait…

— Cela étant dit, ma douce étoile, reprit-il avec plus de légèreté, vous ne m’avez toujours pas dit qui vous aimeriez être. Et toutes ces réflexions lui avaient donné une idée pour le moins audacieuse… que diriez-vous que ma femme soit à l’aise en société, avec un délicieux sens de l’humour et sans doute une certaine fierté à avoir pu me contraindre à l’épouser ?

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Message par Éléonore de Fromart Dim 5 Déc - 11:43

Elle était désolée. À peine avait-elle accepté sa proposition - qui semblait fortement l'arranger, finalement, cela comptait tant - qu'ellle ne put s'empêcher de craindre une catastrophe. Enfin, même une certaine timidité ne pouvait pas justifier n'importe quoi… Et si elle faisait quelque chose de réellement stupide ? Et… 

Elle s'en voulait de causer des difficultés avec les siennes. Et l'assurance de son soutien, quoi qu'elle soit tout ce dont elle avait besoin, se teintait du regret de lui infliger un tel poids. Elle ne le méritait pas. Et même si tout ce monde n'était qu'humain, elle n'était pas à la hauteur. Son dernier conseil lui tira un sourire. Oh, oui, il y en aurait bien certain qu'elle imaginerait nus… Mais pas pour ce motif là. Il… il savait qu'il n'y avait quand même que lui qui comptait, n'est-ce pas ? 

Elle suivit son témoignage sur Alduis sans un mot, espérant simplement que tout cela s'achevait. Elle l'interrogea, un peu ennuyée : 

— A-t-il déjà affirmé, aux funérailles de son père, qu'il n'en avait rien à faire qu'il soit mort parce que, de toute façon, il ne le connaissait pas ? Moi bien, et c'est difficile à oublier… Il y avait certainement mille choses plus productives à dire, certainement mille silences meilleurs à observer et il a fallu que je nous ridiculise devant tout le monde. Ariste disait que ce n'était pas grave. Avec Louis, on a décidé que de toute façon, c'était vrai, parce que les pères ne servaient à rien parce que de toute façon ils s'en fichaient de nous. Et les mères non plus, d'ailleurs, parce qu'il trouvait la sienne injuste… et s'il voulait plus récent… Sinon, il y a aussi la fois où j'ai dit au ministre des affaires étrangères que me marier avec son fils ne me viendrait jamais à l'idée. Cela a beau être et demeurer fort vrai, avouez que vous avez vu plus subtil… Je lui ai même mis une lame sous la gorge, une fois.

Elle avait beau l'avoir énoncée légèrement, Éléonore avait terriblement honte de la bêtise dont elle avait fait preuve ce jour-là, et qui prouvait combien elle était incapable de se conduire décemment. Et elle se sentait coupable e l'avoir rappelé pour lui causer encore plus de souci. 

— Mais… je… si... protesta-t-elle lorsqu'il affirma qu'elle n'avait toujours pas répondu. quand vous avez...

Quoiqu'elle ait plutôt répondu ce qu'elle acceptait d'être bien davantage que ce qu'elle voulait être. Parce que ce qu'elle voulait véritablement était sans doute de ne jamais avoir à apparaître. Mais ce n'était plus envisageable désormais qu'elle avait accepté de l'épouser. Elle devrait le faire pour lui. Elle pourrait le faire pour lui. Elle avait promis d'être prête… 

Elle examina sa nouvelle proposition en se mordillant la joue. Alors, il préférait cela… Elle… 

— Oui, je… J'essaierai de prendre cette direction, si vous le préférez, mais il va me falloir un peu de temps. Être un peu intimidée dans ses premiers pas dans un tel monde se justifie facilement, et… comme je le disais : une prise de confiance progressive serait plus sage que de laisser croire à une duperie si la situation doit évoluer. Quelque part, ce serait vrai, mais cela ne change rien. Il faut dire que les accrocs que l'on peut rejeter sur une certaine réserve sont bien moins excusables dès lors qu'ils sont assimilés à la mesquinerie d'une virtuose. Je… n'ai pas envie que l'on me prenne pour quelqu'un de simplement désagréable. Il me faut un filet de sécurité. D'autant que si j'étais tellement à l'aise, comment justifierais-je de sortir si peu ? Mon époux se baigne déjà dans du sang de vierge, on ne peut pas en plus l'accuser de m'enchainer dans son cachot le plus sombre pour avoir eu le malheur de l'épouser. Je ferai ce que je peux, mais je serais encore incapable d'être sans cesse en société. Mais si c'est ce que vous voulez, je… ferai cela. Je suis désolée, je sais que c'est encombrant et que vous avez déjà assez de préoccupations pour ne pas avoir besoin d'un poids supplémentaire… je ferai tout ce que je peux. Avec vous, je serai prête. Vous savez… Me promener les yeux bandés, c'est presque facile. Pour une chose pareille… Je sais que je peux vous faire entièrement confiance.
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Message par Coldris de Fromart Dim 5 Déc - 16:35




Coldris ne savait plus comment la rassurer. Quoiqu’il dise, elle trouvait toujours comment retourner ses propos et il se sentait terriblement impuissant à lutter contre cela. Ce n’était déjà pas le domaine dans lequel il était le plus à l’aise alors vraiment, il commençait à toucher le fond. À ses paroles sur son père il roula des yeux.

— Comme vous pouvez le constater, son père est bien vivant et j’espère que ses funérailles ne sont pas prévues pour demain. Vous ne me croirez sans doute pas, mais je suis certain que jusqu’à peu, il aurait certainement dit bien pire en guise d’éloge funèbre, alors vraiment vous n’avez pas à culpabiliser. Quand mon père est mort, j’ai vidé une bouteille de bonheur avant de payer une tournée à tout le lupanar pestant comme quoi ce rat n’aurait pas le plaisir de me voir dominer le monde. Oh bien sûr cela vous aura attiré des regards outrés, mais voyez-vous, ce n’est rien que je n’assumerai pas. Vous étiez une petite fille, les enfants ne peuvent raisonner avec le recul nécessaire, vous êtes désormais une femme, et j’écraserai tous ceux qui auront le malheur d’affirmer le contraire. Quant à mon fils, les femmes ne rêvent pas de l’épouser alors votre réaction n’avait rien d’étonnant. Il a plutôt tendance à les effrayer et les rumeurs qui courent sur son sujet n’ont rien de bien glorieuses. On peut toujours trouver plus subtil avec le recul, même pour quelqu’un pour moi, et pourtant voyez-vous votre réaction était parfaitement logique. Vous devez apprendre à assumer jusqu’à vos erreurs. N’en ayez pas honte, retournez-les à votre avantage. Ce n’est ni plus moins qu’une partie d’échecs et je sais ô combien vous vous défendez.

Et de toute évidence, ils ne s’étaient pas compris au sujet de son rôle. Il secoua doucement la tête avant de l’embrasser. Ce n’était pas ce qu’il voulait enfin, c’était simplement qu’il la voyait ainsi et qu’elle ne ferait que jouer son rôle d’une certaine façon, mais il s’accommoderait de l’un ou de l’autre pour peu que cela lui convienne. Sa remarque sur le sang de vierge le fit souffler de rire.

— Vous ignorez à quel point vous êtes proche de la vérité en parlant de celle qui fut ma femme… Ce n’était pas le cachot, mais je refusais de la savoir à mes côtés et lui interdisait toute représentation en ma compagnie tant sa simple vue me courrouçait. Pour le reste, je n’ai guère changé d’avis depuis tout à l’heure : soyez qui vous aimez, je n’aimerais de toute façon que vous et personne d’autre. Je ne vous demanderai jamais de faire quelque chose avec quoi vous seriez trop mal à l’aise, cela contredirait ma vision de l’amour. C’est juste que…

Il inspira puis soupira craignant de déclencher une catastrophe par ses maladresses pourtant, il ne pouvait garder cela pour lui plus longtemps.

— J’ai parfois l’impression que l’on vous a enchainée dans des entraves dont vous ne parvenez pas à vous libérer. C’est comme si votre esprit était enfermé dans une prison invisible. Je vous aiderai, je ferai tout ce que je veux, mais vous valez tellement mieux que celle que vous êtes persuadée d’être et je ne pourrais sans doute jamais vous en convaincre, car vous jugerez que ce ne sont là que les paroles d’un homme aveugle d’amour et pourtant je vous jure sur tout ce que j’ai de plus précieux que ce n’est que l’humble et honnête vérité.

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Message par Éléonore de Fromart Lun 6 Déc - 16:11

Oui, bien sûr qu'il était en vie. Et personne, sans doute, ne tenait plus qu'elle à ce qu'il le reste et soit heureux. C'était tout ce qui comptait pour elle. Ce qui posait question, c'était qu'elle demeure capable de l'importuner avec tant d'idioties. Alduis aurait eu ses raisons, et lui… Oh, il les avait largement aussi. Et elle… Rien qu'une petite fille qui avait répondu cela.le plus innocemment du monde, mais elle se sentait terriblement stupide. Et à chaque fois qu'on lui remettait le nez dans cet exemple, il lui semblait être l'évidence même qu'elle n'était pas faite pour cela. Blottie là, dans ses bras, elle ne voulait croire que sa voix. S'en remettre entièrement à la confiance qu'elle lui portait et juste accepter. Ne fût-ce que pour quelques instants. Elle n'avait rien fait de mal. Ces maladresses n'étaient rien. Juste une partie d'échecs. 

— Une partie d'échecs, approuva-t-elle. 

Et s'il y perdait trop à cause d'elle ? Et si ? Et si… Il était là, tout allait bien. Et la conversation revenait à son rôle, ce qui lui valut un baiser pour son incompréhension et une nouvelle proposition qu'elle était disposée à suivre pour peu qu'il le lui demande. Mais qu'il faudrait du temps pour mettre en œuvre. 

Elle ferma un instant les yeux lorsqu'il évoqua sa précédente épouse. Ce n'était qu'un mauvais souvenir, tellement loin de ce qu'ils étaient. Ils s'aimaient tellement et… et même si un jour, il ne l'aimait plus - elle n'avait pas le droit de penser cela mais si cela advenait - il n'aurait pas besoin de la haïr. Elle ferait tout pour ne pas lui nuire, tout pour lui simplifier la vie, tout pour espérer qu'il puisse être heureux malgré tout parce que c'était la seule raison pour laquelle elle devait continuer à vivre. Elle sourit à ses paroles suivantes. Il était juste… parfait. Elle savait qu'il ne voudrait pas faire une chose pareille, et qu'elle pouvait lui faire confiance. 

Son regard se fit soudain inquiet. Juste que… elle soupira presque de soulagement en n'entendant pas de monstrueux reproche, mais n'en écouta pas moins la suite avec toute l'attention du monde. Elle se sentait coupable de lui imposer ce qu'elle était mais… Elle avait tellement envie de juste le croire.

— Je suis désolée… Je… sais que vous le pensez vraiment et pour moi c'est tout ce qui compte, parce que… c'est vous que j'aime. Et je sais qu'alors, je ne dois pas être si horrible que cela… Et quand je suis avec vous, je me sens tellement plus légère et… meilleure. Et j'ai peur que vous finissiez par voir ce que je vois et… d'une part, j'ai peur, et d'autre part, je m'en veux parce que ce serait malhonnête de vous le cacher. Je me dis que vous méritez le meilleur de moi - quelque chose qui n'existait tout simplement pas sans lui, d'ailleurs - mais j'ai passé trop longtemps le nez dans le pire et... Je vous aime, et je...

Ariste lui aurait dit qu'elle pensait trop. Qu'il lui suffisait de dire tout ce qu'elle avait sur le coeur, qu'il aurait toujours le temps de l'écouter. Qu'elle n'avait pas besoin de se poser ce genre de question, parce qu'elle était parfaite quoi qu'il arrive. Il lui suffisait d'arrêter de réfléchir et d'entendre combien elle était merveilleuse. Il le répétait tant, il y croyait si fort qu'elle en était vraiment devenue quelqu'un de bien, avec lui. Puis il avait disparu, et tout s'était effondré. Comment aurait-elle pu ne pas se poser toutes ces questions... Elle aimait Coldris. Elle l'aimait assez pour se sentir mille fois meilleure avec lui, mais elle ne voulait pas lui faire de mal, surtout.
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Message par Coldris de Fromart Lun 6 Déc - 22:49




Une partie d’échecs, exactement. Il surenchérit d’un hochement de tête. Ce n’était qu’un jeu et il lui en apprendrait les règles si elle craignait tant que cela de perdre sur un mat du berger. De toute façon, il serait là pour déplacer ses pièces au dernier moment s’il estimait qu’une erreur capitale était imminente, elle n’avait pas à s’en faire.

Il en arriva jusqu’à lui confiait ce qu’il ressentait au plus profond de lui sur cette situation et son attitude tout en sachant qu’elle ne l’accepterait pas. Cependant il devait lui dire ce qu’il avait sur le cœur quand bien même cela n’avait qu’une infime chance de réussite.

Il la serra dans ses bras et embrassa son front. Sa petite luciole. Si lui parvenait à la rendre meilleure alors qu’aurait-il dû dire pour sa part ? Elle pourrait bien argumenter que quand on était aussi vile on ne pouvait que s’améliorer cela n’en demeurait pas moins l’exception qui confirmait la règle. Ses mots savaient toujours trouver le chemin vers son cœur et même s’il ne les prenait pas toujours en considération sur le coup, il finissait par y revenir et les apprécier à leur juste valeur.

— Tout va bien, ma belle étoile. Je ne risque pas de les voir, car ce n’est que le fruit de votre esprit. Tout juste un reflet ou une ombre qui ne vous définira jamais. Aussi noire pourrait-elle être, elle ne serait jamais qu’un beau gris à côté de toute la noirceur qui peut m’habiter. Tout cela ma luciole, ce ne sont que des fantômes. Vous avez sans doute la chance de ne pas les entendre vous harceler comme je puis en faire l’expérience, mais vous devriez leur réserver le même traitement : enfermés au fond d'une malle. Coupez-vous de ces entraves et vivez le présent sans y revoir sans cesse le passé: je vous aime et cela ne changera jamais.

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Message par Éléonore de Fromart Mar 7 Déc - 13:27

Une partie d'échecs. Rien qu'une partie d'échecs. Avec lui pour la guider. S'il suffisait de penser cela, tout irait bien. Ils se prépareraient et tout irait bien. 

Et tout allait de nouveau bien, parce qu'il la serrait contre lui, là où aucun mal ne pouvait l'atteindre, et qu'il anéantissait le reste par ses marques de tendresse. C'était sans doute idiot et puéril, mais que ce pouvait être doux. Quelque chose lui rappelait que le fruit de son esprit l'avait déjà réduite à une larve insensible qui s'urinait dessus, mais elle le laissa balayer cette idée ainsi que toutes celles qu'elle aurait entraînée. Elle était morte, ce jour-là. La plus grande partie de son âme lui avait été arrachée, son cœur pulvérisé, tout espoir, toute volonté, toute force, toutes ces qualités que son Ariste lui assurait envolée - si l'on osait partir du principe qu'elles avaient existé. Le monde avait disparu sous l'horreur. Ce qui était arrivé jusqu'à lui était à peine plus qu'un cadavre animé. Et tout avait changé sans qu'elle ne le réalise. Sans qu'elle ne se l'avoue. 

Elle n'avait pas besoin que ses pensées prennent une voix pour se laisser dépasser, elle… la preuve encore qu'elle était mille fois plus faible. Mais elle s'accrocha à lui. Ici, enveloppée dans son amour, ça ne pouvait pas l'atteindre. Pas si elle y croyait. Le présent était là, dans ses bras, et là elle était bien. Elle hocha sagement la tête tout en cherchant son regard. Oui, des malles, ils feraient cela. Et leur amour ne changerait jamais - ou que pour un mieux. 

— Moi aussi, je vous aime. Je vous aime tellement. Je... Elle l'embrassa tendrement, puis laissa sa main caresser sa joue. Vous pensez qu'il est possible que je vous aime davantage à chaque instant qui passe ? Je manque tellement de mots… Je veux rester avec vous toute ma vie. Et quoi qu'il arrive, Coldris, je vous aime plus que n'importe qui sur cette terre, n'en doutez jamais. Et vous me rendez plus heureuse que je n'aurais envisagé d'être capable de l'imaginer. Quoi qu'il arrive… tout ce que je veux, moi, c'est que vous le soyez aussi. J'aime tellement vous voir sourire. J'aime tellement que nous soyons là l'un pour l'autre… J'aime penser que je serai là si vous en avez besoin et… je vous aime. J'ignore si je le mérite vraiment, mais je n'arrive plus à m'imaginer un monde où je ne vous aurais pas rencontré.

Parce qu'elle était à sa place. Elle voulait tellement croire tout ce qu'il lui disait. Elle savait qu'en plus, cela le rassurerait. Elle l'embrassa encore pour se coucher sagement dans ses bras en essayant de se convaincre qu'elle n'était pas juste envahissante. Elle sentait bien que des larmes roulaient contre ses joues, pourtant elle souriait. 

— Dites… Si vous êtes encore là… cela peut-il vouloir dire que vous restez encore avec moi ce soir ?

Trois jours déjà qu'elle se disait qu'il était absolument impossible qu'il reste une nuit de plus… C'était beaucoup trop beau pour être vrai, mais elle ne pouvait s'empêcher de poser la question avec un regard plein d'espoir. 

oOo

Il paraissait que même amoureux, les êtres humains devaient manger, c'est pourquoi le repas avait fini par apparaître. Éléonore devait avouer qu'elle avait déjà plus d'appétit que ces derniers mois - une fois que son assiette pleine était devant elle, du moins. 

Comme Coldris avait passé la sienne à travailler à des choses qui ne la concernaient pas, Éléonore entreprit de raconter sa journée. À commencer par cette sortie dans le parc, où elle avait joué à repérer les failles de sécurité. Qu'il ne s'offusque pas : chez son oncle maternel, c'était bien pire. Il y en avait eu tellement qu'en plus de ne pas s'y sentir à sa place du tout pendant les semaines qu'elle y avait passées, elle n'avait pas trouvé cela amusant. 

— Je n'ai même pas compris pourquoi il tenait à me recevoir, ni pourquoi oncle Eineld avait accepté que je m'y rende alors qu'ils n'avaient jamais su se sentir, avoua-t-elle. C'est donc en constatant que malgré tout, il y avait pire que chez vous que j'ai vu le souriceau se faufiler. Alors, vous savez, je l'ai suivi - sans me faire repérer, bien sûr - à travers le parc… et à l'instant où elle s'apprêtait à pousser la porte, savourant déjà sa victoire, je l'ai surprise tout innocemment. Vous auriez dû voir sa tête, j'ai eu un mal fou à rester dans mon rôle. C'est cruel, j'imagine… mais c'était bigrement tentant.

Elle prit une gorgée dans son verre, et s'éclaircit la voix avant de poursuivre. 

— C'est là qu'Antoinette a essayé de m'enrôler dans un de ses mauvais tour - une dette à payer, j'aimais beaucoup cette vision des choses. L'ennui étant qu'elle y tenait un peu trop à mon goût, voyez-vous - et que l'on ne demande pas aux inconnus de payer ses dettes à sa place. Alors… Eh bien le meilleur moyen de la piéger était d'entrer dans son jeu, et il se trouve que j'ai très rapidement trouvé la personne dont j'avais besoin pour me sortir de cette situation… le souriceau n'a pas vu le piège se refermer...

Quelque part, au vu de ce qui s'était passé, elle s'en voulait. Elle aimait bien cette petite. Mais au moins n'avait-elle pas plus de désordre ici. Et puis, cette histoire s'était bien terminée.

— Vous… vous ne m'en voulez pas, pas vrai ? hésita-t-elle.
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Message par Coldris de Fromart Mer 8 Déc - 11:22




Bien sûr qu’elle était formidable et qu’il l’aimait. Il ne doutait pas plus de l’inverser d’ailleurs. Il ne reviendra pas là-dessus pour lui avoir certainement dit suffisamment, mais oui, elle le rendait immensément plus heureux qu’il n’avait pu l’être au cours des ces trente dernières années au moins. Il se contenta de la serrer entre ses bras, affichant un sourire amusé à sa remarque.

— Dites tout de suite que je vous ennuie ! Rassurez-vous je sortirai demain.

Ou on risquait de le croire mort ou affreusement malade.

* * *

Coldris se régala sans doute plus à l’écouter raconter ses péripéties qu’à manger la poularde au demeurant délicieuse. Il ne releva pas le « oncle » qui trainait dans son récit au sujet de son géniteur. Combien de jours avant qu’une missive ne franchisse les grilles ? Ce n’était plus qu’une question de temps. Sans doute trois jours le temps que l’information ne circule ? Il piqua un morceau de viande pensivement sans manquer le souriceau qui s’était glissé dans l’histoire. Une souris détrempée aux dires de certains. Il souffla de rire à imaginer la scène et notamment le visage déconfit de Cassandre. Voilà qui lui servirait de leçon, espérait-il. Valmar commençait à s’excéder de ses manières d’insolente permanente. Les plaisanteries les meilleures étaient les plus courtes. Mieux valait qu’elle ne passe par la porte comme tout le monde la prochaine fois.


— Bien sûr que non, pourquoi vous en voudrais-je ? Il faut bien que jeunesse se fasse et que les failles soient immanquablement sanctionnées. Ou elle sera plus sage, ou elle apprendra la prudence si elle souhaite poursuivre ses manœuvres. Elle y songera à deux fois la prochaine fois qu’une idée aussi médiocre lui traversera l’esprit.

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