[1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]
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Re: [1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]
— Ah, enfin ! C'est que j'avais vraiment fini par craindre que je n'arriverais jamais à me débarrasser de vous ! plaisanta-t-elle.
Son regard plein d'étoiles ne cachait pourtant pas combien elle aimait l'avoir auprès d'elle et combien elle était heureuse de l'avoir une nuit de plus. Il allait lui manquer...
Éléonore n'en rajouta pas à ce sujet, mais ce qui l'avait réellement ennuyée dans le comportement de Cassandre n'avait pas tant été sa farce vindicative - dans laquelle elle se serait reconnue plus qu'elle ne voulait l'avouer -, ni même son insolence, mais cette manière qu'elle avait eue d'enfoncer le garde qui l'avait ramenée. Enfin, ce n'était pas si grave, maintenant elle savait.
— Je voulais parler de la partie où je l'aidais à passer et où… Enfin, soit. Nous n'avions pas une si mauvaise technique. J'avançait de mon pas le plus silencieux pour vérifier qu'il n'y ait rien et...
Elle s'était levée et contournait la table de son pas de loup formidablement caricatural. Grâcieux, sans doute. Discret, pas le moins du monde. Elle lui vola un baiser en passant à sa hauteur avant de poursuivre son chemin autant que son récit.
— En réalité, j'étais déçue. Valmar n'a pas du tout semblé convaincu par ma démarche furtive théâtrale… Quinze ans à la travailler… Je suis pourtant sûre qu'il ne le ferait pas aussi bien !
Sur quoi elle se rassit et et prit une nouvelle gorgée de vin.
— Je suppose que l'on vous a prévenu que la petite avait particulièrement tenu à prendre un bain ? À vrai dire, je ne sais pas si je dois saluer son aplomb ou être dépitée par son insolence. Enfin, toujours est-il qu'elle s'est retrouvée trempée comme une soupe. Elle était étonnée que je sois venue l'aider… Oh, croyez-moi, je comprends parfaitement qu'on ait voulu noyer son arrogance, mais je n'allais pas la laisser attraper la mort, c'était idiot… Vous savez, Louis ne faisait jamais attention et il arrivait toujours à attraper froid… Comme Cassandre, il arrivait toujours à affirmer qu'il n'avait pas froid alors qu'il grelottait. Une fois, il a même trouvé que c'était mieux de garder le lit que d'apprendre à lire. On ne se serait jamais entendus à ce sujet… Enfin, soit, je… me suis permise de la faire rentrer. Vous… comprenez ? Il fallait qu'elle se réchauffe. Nous… avons discuté de tout ce qui s'était passé… je crois que je l'ai un peu trop fait culpabiliser. Je voulais seulement qu'elle réfléchisse un peu… C'est curieux, nous en sommes venues à parler d'apprivoiser de nouveaux territoires, de jeu et d'autorité. Vous savez, je crois que j'aime bien cette petite. Vous allez trouver ça idiot, mais je trouve qu'elle me ressemble un peu, sur certains points.
Par rapport à ce qu'elle venait de dire, bien sûr, mais aussi à cause de certains maux.
— Elle a absolument tenu à jouer aux échecs. Je n'étais pas très sûre mais Léonilde est arrivé et… Eh bien on nous a apporté un jeu. Elle comprend assez vite. Vous savez qu'elle a su prendre mon roi en un seul coup ? Je joue depuis longtemps, mais de telles prouesses, je n'en avais jamais vues ! Que voulez-vous que je lui apprenne encore ? Non, vraiment, j'étais impressionnée et… Voilà que son air triomphant disparaît lorsque je l'en félicite, raconta-t-elle avec emphase, un sourire innocent flottant sur ses lèvres.
Re: [1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]
C’est qu’on ne se débarrassait pas si facilement de lui. Que croyait-elle donc ? Et dire qu’elle allait bientôt signer pour ne plus jamais pouvoir s’en séparer ! Ah ça ! Qu’elle était douce sa petite luciole ! Douce et amusante lorsqu’elle contait presque aussi bien que lui ses exploits de la journée. Il en avait le regard qui pétillait et un large sourire fermement accroché à son visage. Il ne put retenir un petit rire de s’envoler alors qu’il la suivait des yeux dans cette démarche chaloupée qui atteignit son apogée au vol du baiser. Il ricana doucement. Merveilleuse. Elle était absolument merveilleuse.
— Valmar n’a aucun gout, c’est évident ! Mais nous devrions lui demander d’essayer !
Il imaginait bien son grand garde du corps déambuler de ce pas ridicule dans la tour des gardes. Il s’esclaffa. Il ne le ferait jamais, mais voir sa tête serait déjà suffisamment gratifiant comme cela. Elle se rassit. Il se déchaussa discrètement et étendit ses jambes jusqu’à pouvoir se glisser sous ses jupons. Il était curieux de voir si elle parviendrait à garder son aplomb avec une outrageuse distraction telle que celle-ci. Le bain ? Oui, il était au courant. Il remonta le long de son mollet. À vrai dire, il partageait son avis sur son insolence, quoiqu’il fallait savoir où se situaient les limites à ne pas franchir. C’était tout de même cocasse qu’elle compara Louis à Cassandre qui était supposément sa fille, elle aussi. Il atteignit son genou. Clairement, il devait tenir son goût pour la littérature de sa cerbère de mère aigrie. La faire culpabiliser un peu ? Eh bien ce n’était pas franchement gênant. On ne devait pas lui imposer beaucoup de règles à cette enfant, et leurs notions semblaient pour le moins floues. Il glissa sur sa cuisse. Son sourire s’étira à leur ressemblance. Oui quelque part elles se ressemblaient sans doute il est vrai et il était tout de même heureux qu’elle l’apprécie malgré son caractère de fouine enragée. Il s’attarda quelque peu sur cette cuisse nue tandis qu’elle poursuivait au sujet des échecs. Il savait que cela lui plairait et l’anecdote acheva de le faire rire joyeusement. Prendre le roi en un seul coup ? C’était digne de lui !
— Je suis heureux de voir que vous avez pu tisser une relation amicale avec elle. Je note d'ailleurs qu’elle est d’aussi bonne foi que moi lorsqu’il s’agit de jouer !
Son sourire s’étira encore à mesure que son pied poursuivait son exploration.
— En réalité, votre comparaison à Louis était fort intéressante, car… voyez-vous, je commence à me demander si j'ai quelques raisons de douter qu'il s'agisse bien de ma fille.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]
— Ne fût-ce que pour voir sa réaction… Le pauvre, il finirait par me détester...
Aurait-il vraiment tort ? Elle passa cette question pour en revenir à son récit, du bain hivernal à cette prodigieuse victoire aux échecs… s'efforçant de ne pas se laisser trop déconcentrer dans sa narration. Un discret sourire passa sur ses lèvres : il ne savait vraiment jamais se tenir tranquille, n'est-ce pas ? Oh, elle n'aurait rien fait pour le repousser, bien sûr, mais force était de constater qu'il ne faisait rien pour augmenter le nombre de repas pris en une fois. Et il oserait encore dire que c'était de sa faute !
Elle se rappela un instant l'époque où une certaine personne avait tout autant de mal à garder ses pieds chez lui et qu'ils avaient réussi à jouer ainsi pendant tout le repas sans su'Oncle Eineld ou Tante Anne ne puissent deviner ce qu'il se passait - il n'y avait eu qu'Ariste pour les repérer et les couvrir quand ils avaient manqué de se trahir. C'était un souvenir amusant, une époque si agréable à bien des égards… Mais vraiment, elle n'avait aucun doute quant à ce qu'elle n'avait pas ressenti à l'époque mais la dépassait aujourd'hui, et ce qu'elle ressentait en l'entendant rire n'en était qu'une preuve supplémentaire.
— En réalité, elle était beaucoup plus réceptive que vous l'imaginez. Elle s'est calmée immédiatement quand je l'ai félicitée, en me regardant comme si c'était moi la rabat-joie dans l'affaire. Elle a réfléchi avec beaucoup d'application et… de concentration et… je dois dire qu'elle a eu une réaction plutôt productive lorsqu'elle a perdu la partie.
Ce qui était tout naturel pour une première fois. Outre ses grandes félicitations sur cette "victoire" en un seul coup, Éléonore aurait été réellement stupéfaite qu'elle parvienne à la vaincre en apprenant à peine. Cela aussi, elle le travaillait depuis plus de quinze ans, après tout… Alors même sans y mettre tous ses moyens… Quoi qu'avec un tel élément perturbateur, on ne savait jamais.
— Oh, mais dès qu'il s'agit d'échecs, la comparaison avec Louis n'est plus pertinente pour un sou. Quand, à peine capable de tenir sur mes pieds, je me hissais une dessus de la table pour regarder les adultes jouer, il s'est toujours servi des siens pour s'éloigner le plus possible de tout ce qui ressemblait à un échiquier. Je ne vous en donne pas forcément une bonne image en disant tout cela, et pourtant, c'était un petit garçon formidable… ce n'était pas son domaine, voilà tout.
Oui, elle savait, ce n'était pas là qu'il voulait dire mais… Cela faisait longtemps qu'elle ne parlait plus de son frère de lait : avec Gabriel, elle avait toujours évité le sujet pour ne pas qu'il se sente jaloux de ce meilleur ami qui avait été véritablement le sien sans avoir eu besoin d'être d'abord celui d'Ariste. Et même s'il était son géniteur, qui mieux que Coldris aurait pu apprécier les pitrerie de Louis à leur juste valeur ?
— Désolée. Je sais que ce n'était pas le sujet. À vrai dire, pour ce qui est de Cassandre, oui, concrètement, vous auriez toutes les raisons d'en douter. Vous n'avez pas fréquenté sa mère longtemps. D'après ce qu'elle m'a raconté, ses parents étaient très amoureux et son père n'a rien soupçonné, donc c'est qu'il aurait pu aussi. Je ne suis peut-être pas la personne la plus physionomiste mais elle ne vous ressemble pas du tout. Puis, on ne tient pas tant son caractère de son sang que de ses influences et de sa vie - et d'après ce que j'en sais, elle a eu de bonnes raisons de se construire ainsi. Enfin, je ne dis pas que cela exclut qu'elle soit de vous, mais ce n'est pas là qu'il faut chercher votre certitude. Et… Ce n'est pas non plus la réponse que vous attendiez. Je… La dernière fois, j'ai oublié de vous demander… Ce lien de sang potentiel - ou certain si vous l'êtes, je respecte -, a-t-il une influence sur… Hmmm la façon dont je devrais la considérer ?
Re: [1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]
Oh oui ne serait-ce que pour voir sa réaction. Il n’aurait pas mieux dit. Pauvre Valmar. Ne disait-on pas que qui aimait bien châtiait bien ? Et depuis toutes ces années, il avait appris à apprécier la compagnie de l’ancien capitaine iswylan autant qu’à se reposer sur lui. Il n’aurait jamais cru dire cela quelques années plutôt, mais oui, il faisait désormais partie de ces personnes qui avaient toute sa confiance au même titre qu’un Léonilde.
C’était déloyal, mais il était sans pitié. Encore plus lorsqu’il s’agissait de s’amuser. Et oui, il était incorrigible. Il le savait pertinemment. On le lui répétait suffisamment. C’était aussi pour cela qu’elle l’aimait n’est-ce pas ? répondit-il à son tour d’un sourire tout entendu. Coldris en avait le regard pétillant en écoutant le rapport de sa petite luciole au sujet du souriceau. Toutefois, il eût été bien incapable de décider si c’était elle qui le faisait étinceler de par sa simple présence ou s’il y avait une certaine pointe de fierté à se reconnaitre dans les manies de la petite.
Il fit néanmoins la moue lorsqu’elle affirma que Louis n’appréciait guère les échecs en plus de la littérature. Il fallait croire que ses garçons n’héritaient jamais de ses deux traits ensemble. Orfeo se plaisait à jouer, mais lire l’ennuyait à mourir. Ivano ne voyait guère trop d’intérêt à l’un comme à l’autre et Ezio ne faisait à l’inverse que lire jusqu’à entretenir son éternelle mélancolie. Il sourit néanmoins au souvenir de ce fils qu’il n’avait jamais rencontré.
Quant à savoir si Cassandre était sa fille, le fait était qu’il ne le saurait jamais avec une entière certitude. La seule qui aurait peut-être pu le savoir était morte et enterrée depuis bon nombre d’années maintenant. Son père le savait peut-être également, mais il était désormais mort également. Et la ressemblance, elle n’était pas frappante, indubitablement.
— Voilà qui est d’un pragmatisme à toute épreuve, ma luciole ! Je ne puis que le partager et je ne cherche aucune certitude, car je sais pertinemment que le doute persistera éternellement. Simplement, parfois, lorsque je la vois, je me dis que… Mais peut-être ne voit-on son reflet que là où l’on espère le voir. Pour répondre à votre question… Considérez-la comme votre belle-fille, déclara-t-il avec sérieux.
Il laissa planer l’incertitude avant de sourire avec malice.
— Non ? Eh bien sans doute comme n’importe qui d’autre en ce cas.
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Re: [1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]
Éléonore fronça les sourcils lorsqu'il répondit à sa question. La considérer comme… sa belle-fille ? Alors… Les exemples qu'elle en connaissait consistaient bien souvent en un mépris viscéral et en de piquantes rivalités… ce qui lui semblait parfaitement hors de propos. L'autre versant correspondait à celui d'une seconde mère et… euh… elle appréciait cette petite, mais il fallait avouer que cela n'avait pas de sens. Alors, que cela pouvait-il vouloir dire ?
Ses sourcils se froncèrent davantage lorsqu'elle vit son sourire et entendit sa deuxième suggestion. Tout cela ne l'aidait pas beaucoup. À vrai dire, la question qu'elle se posait était plutôt...
— Ce que j'ai besoin de savoir, c'est si je dois vraiment la considérer comme votre enfant ou si c'est une information purement théorique que je n'ai pas besoin de prendre en compte.
Un peu plus tard, les effets de cette conversation retombés, elle se décida à aborder une autre question.
— Je... Il y a une autre chose qu'il me faut vous demander. Le... Grand service que je devais vous demander tout à l'heure. Vous... Je ne voudrais pas abuser mais... Il y a une personne à laquelle nous devons beaucoup. Qui a pris des risques pour nous permettre de nous voir et sans qui, je peux vous l'assurer, nous n'en serions pas là. L'ennui est que même si mon oncle sautait littéralement de joie a la perspective de notre mariage, je puis vous assurer que pour lui, il n'y aura pas de seconde chance. Je peux vous assurer qu'il ne manquera pas l'occasion de le mettre à la porte. J'ai... Gabriel m'a plusieurs fois confirmé que même son père se refuserait à le défendre - et même à le voir remettre les pieds à l'hôtel Tidrien et je... Je ne peux pas me permettre de laisser Jean dans cette situation, vous comprenez ? Je sais bien qu'on ne pourra pas lui rendre le confort de la précédente, mais je refuse de l'abandonner après ce qu'il a fait pour moi. J'aimerais que... Qu'il puisse... Que vous...
Re: [1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]
Que pouvait-il lui répondre d’autre quand il ne savait pas lui-même comment il devait la considérer ? Il savait qu’il oscillait entre plusieurs attitudes et que leur relation était pour le moins ambiguë. Certes leurs derniers échanges avaient tissé une certaine affection si l’on pouvait dire, mais cela n’avait rien à voir tout de même avec celle qu’il avait pour ses enfants. Il y aurait toujours cette espèce de défiance mutuelle entre eux.
Il planta son regard sérac dans le sien durant plusieurs secondes avant de finalement déclarer, piquant négligemment un navet de sa fourchette :
— Je n’ai pas d’autre réponse à vous fournir que celle-ci. Considérez-là comme il vous plaira. Je ne vois aucun inconvénient à l’un comme l’autre et je ne sais moi-même pas réellement comme je viens de vous le dire.
Le sujet clos, il poursuivit son repas jusqu’à ce qu’une nouvelle question saupoudre leur diner. Il s’essuya délicatement la commissure des lèvres l’encourageant à poursuivre. Il identifia sans mal la personne en question : Jean le cocher. En revanche, il ne voyait vraiment pas pourquoi elle prenait tant de tours et détours pour une chose aussi simple. Il la coupa donc avant que l’on ne finisse par servir le dessert.
— Il peut rester. Léonilde veillera à lui trouver une affectation qui lui convienne. Il n’aura qu’une règle élémentaire à observer : ce sera désormais moi – et vous, en tant que ma femme – qu’il servira et personne d’autre. J’exige sa loyauté absolue à ma ménie.
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Re: [1er février 1598] - La dernière barrière [Terminé]
Il lui fallut un peu de temps pour venir à cette question sérieuse qui fut coupée avant même qu'elle n'ait le temps de la formuler.
— V… vraiment ? M… merci, balbutia-t-elle.
Elle n'aurait surtout pas voulu abuser de sa bienveillance, et elle aurait compris qu'il refuse… Ce n'était pas à lui de rembourser ses dettes, quelque part. Elle devait l'embêter, avec de telles histoires. Si elle avait pu trouver une solution par ses propres moyens, elle l'aurait assurément fait, mais en l'occurrence elle n'avait aucun moyen de quoi que ce soit, et il était le seul auquel elle pouvait plus ou moins décemment s'adresser parce que… c'eut été atrocement ingrat de sa part de ne rien faire et qu'elle n'aurait pas pu se permettre de ne même pas essayer.
— Bien sûr, c'est tout naturel. - quoiqu'elle sache déjà dans quelle mesure Jean entendait cela, elle préférait lui laisser le soin de l'exprimer par lui-même.
Ne restait plus qu'à éviter tout ce qui ressemblait à un caprice… et à revenir à des idées plus légère pour profiter de cette dernière soirée - pour de bon, cette fois - qu'il lui accordait avant de repartir dans d'autres bras. Mais il reviendrait souvent auprès d'elle, n'est-ce pas ? Sa femme… À vrai dire, elle ne savait pas si elle adorait ou si elle détestait cette désignation, mais si une alliance ne lui faisait pas oublier son amour - et il était sûr que cela ne changerait rien -, elle devait sans doute se réjouir que ce bout de papier lui donne l'occasion de le voir souvent et espérer qu'ils pourraient passer du temps ensemble. À espérer que ce dernier jour ne finirait par trop vite : elle l'aimait trop et aurait été jusqu'à prier à nouveau pour que l'autre côté ne les rattrape pas trop vite.
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