Boite aux lettres de la Famille Fromart

Mon cher Papa,

Je viendrai passer les fêtes à Fromart accompagnée d’Adéis. Il a tant grandi depuis notre dernière visite ! C’est un petit garçon espiègle qui adore jouer aux chevaliers. Démétrius quant à lui restera à Aussevielle. Depuis son accident, il ne veut plus voyager et la morosité le ronge. Je ne sais plus quoi faire pour l’égayer.
Parfois, il me rappelle Alduis. Je me sens si impuissante.
Lui qui aimait tant sortir à cheval passe désormais ses journées assis près d’une fenêtre, le regard vide. Même les facéties de son fils ne lui tirent plus le moindre sourire.

Dans nos provinces, il se murmure que les frappes contre Djerdan vont s’intensifier. Ne laisse pas partir Alduis je t’en prie. Garde-le auprès de toi. Je suis terrifiée à l’idée qu’il nous revienne brisé comme mon mari.

Excuse-moi pour cette lettre si peu heureuse qui n’est sans doute pas ce que tu attendais de moi. J’ai grande hâte de vous revoir, toi, Alduis, Léonilde et le château. Pourra-t-on aller au théâtre et jouer aux échecs ensemble ? Et se promener dans les bois ?

J’arriverai la semaine précédent Noël.


Prend soin de toi Papa,
(et ne soit pas trop dur avec Alduis)

Ma chère Bérénice,

Votre lettre est une bénédiction, mon amie. Depuis mon retour, mis à part ma famille, je ne rencontre que de nouveaux gens. Je me sens un peu dépaysée, comme si le pays de mon enfance n’était plus. Mais vous retrouver me rassure et m’enjoie.

C’est donc avec un grand plaisir que j’accepte votre invitation. Je suis heureuse d’apprendre que je ne suis pas la seule éloignée de son époux. En outre, je serais honorée de faire la connaissance du petit Adéis. Je ne connais pas la joie de la maternité, mais mes oreilles se languissent d’apprendre ce que vous pouvez m’en dire.

Dans l’attente de vous revoir,

Cher Coldris,

Je commencerai par vous rassurer : Alduis se porte bien, et reste en sécurité. Je l'accueille quelques jours chez moi, le temps pour vous deux de prendre du recul. Si, par orgueil, vous veniez à me répondre que son sort vous indiffère, j'en conclurais seulement que votre colère est trop fraîche, et ne vous en tiendrai pas rigueur. Car je sais que vous l'aimez même et que cet incident ne saurait changer cela.

Lui aussi, il vous aime. Et il vous estime beaucoup, bien qu'il soit aussi peu doué que vous pour l'exprimer. Faites-moi plaisir : prenez cette remarque avec autant d'humour et d'esprit que je vous en ai connu : Alduis et vous avez ce défaut commun. Et visiblement, le partager ne vous sert pas.

Je me permettrais également de vous apporter une précision : si vous voulez reprocher la première remarque d'Alduis à quelqu'un, c'est moi qu'il vous faut blâmer. Vous n'auriez pas pu la savoir, bien sûr, mais il n'a fait que me renvoyer mes propres sermons, et faire remarquer que je ne m'en tenais pas à la prudence que je m'efforce de lui recommander. Voyez : tout ce conflit n'est fondé que sur un malentendu. Aucun de vous ne devrait se voir imputer la faute. Certes vous avez tous deux votre part de torts, mais la majorité en incombe à l'incompréhension.

Contrairement à ce que mon attitude vous a laissé à penser, je comprends votre réaction au moins autant que la sienne. Et, si vos paroles ont été dures envers lui, je ne doute pas que vous faisiez déjà un effort pour les modérer, et vous en remercie.

Je comprends aussi que ses provocations répétées, et son remarquable manque de manières puisse vous pousser à bout. Cependant, je vous demanderai une faveur : quand il aura rassemblé le courage nécessaire à venir vous présenter ses excuses, reconnaissez l'effort qu'il lui en coûte et soyez compréhensif. Tout cela sera bien assez difficile pour lui sans que vous ne lui rappeliez ses erreurs. Profitez de ce temps où je le garde et le raisonne pour apaiser votre rancune, mais, je vous en prie, accueillez-le avec bienveillance quand il se présentera.

Tout ceci étant dit, je profiterai un peu égoïstement de ce courrier pour vous rappeler que vous me devez toujours une invitation au théâtre.

Avec toute mon affection,
Prenez soin de vous,

Cher Monsieur de Fromart,

Permettez-moi en premier lieu de vous présenter mes excuses les plus sincères pour mon comportement déplacé à l'église, le 8 décembre de cette année. Je comprends aujourd'hui pourquoi vous étiez si surpris de ma méconnaissance de votre nom. J'avais pourtant bien connaissance de l'importance de Monsieur de Fromart, Ministre des Affaires étrangères et de la guerre dans le bon fonctionnement de l'Empire. Je n'avais en revanche jamais ouï votre prénom.
Mes excuses, encore une fois de vous avoir froissé.

Lorsque j'ai demandé à mon précepteur, Monsieur Paul Retmer, pour quelle raison il n'avait jamais prononcé votre prénom, il s'est mis à grommeler des phrases sans queue ni tête avant de me dire que ce n'était pas important. Avez-vous eu quelque différent avec lui ?

Je profite également de ce courrier pour vous demander si l'êvèque a bien reçu votre demande à l'égard du prêtre de léglise Saint Eustache. Je sais aujourd'hui que ma conduite a été des plus inconvenante, et j'en éprouve de grands remors, soiyez-en sûr. Cependant, la conduite de cet homme était loin d'être exemplaire. En tant que prêtre, il est supposé guider les fidèles vers le Seigneur, et non les pousser au blasphème.

Cher Monsieur le Ministre,

Je n'ai pas osé le réprimander, alors que c'est lui qui est sensé m'enseigner et non l'inverse. En outre, ma question l'avait déjà mis dans tous ses états, je m'en serait voulu d'ajouter une salve de reproches sur ses épaules. Il commence à se fatiguer vous savez. Il est d'ailleurs très énervé au moment où je vous écris. Je crois qu'il a reçu un courier déplaisant. Hier, il grommelais tout seul puis il s'est mis à écrire frénétiquement sur un morceau de papier. J'ai craint qu'il ne brise sa plume, tant il était fébrile.

Vos compliments me touchent, mais je crains qu'ils ne soient guère représentatifs de ma prestation, qui se trouvait être bien médiocre. Je n'avais jamais témoigné au paravent, j'ai donc suivit, l'exemple des précédents témoins. Les suivants m'ont fait réaliser mon erreur. Je doute qu'il aie été utile de toute manière, les juges ont mis si peu de temps à délibérer, qu'on pourrait croire qu'ils avaient déjà statué du sort de l'accusé avant l'ouverture du procès.

Je serais honnoré, monsieur, de répondre à votre invitation des plus évasive. Où dois-je me rendre ?
Quant à l'évêché, j'espère en ce cas que votre messager ne rencontrera point de monstre plus effrayant que le Minotaure, ou qu'il saura se fabriquer des ailes, lui aussi.

Monsieur de Fromart,

Je ne sais comment mon nom est arrivé à vos oreilles, ni comment vous êtes au courant de mes enseignements.
Apprenez cependant que vous avez beau éclairer la Cour de vos lumières, et faire briller les yeux des jeunes filles, vous n'avez il me semble pas été agréé en tant que précepteur. J'enseigne comme il me plaît à mon élève, les notions importantes. Il connaît votre nom et votre fonction, cet enfant n'a guère besoin de se trouver influencé par vos autres activités.

Monsieur de Fromart,

Malgré tout le respect que j'ai pour vous, Monsieur Retmer m'a toujours semblé être un homme droit et loyal. Je n'ose guère le tourmenter davantage avec des questions en ce moment. Il paraît très agité. Je crois qu'il ne va pas tarder à prendre sa retraite, c'est un homme d'un âge certain. La vérité m'est en effet apparue dans toute sa complexitée à de nombreuses reprises. Il serait tellement plus aisé de croire qu'il existe les bons et les mauvais. La facilité ne semble pourtant guère bonne conseillère.

Je me permet une seconde fois de vous contredire monsieur, je ne faisais de remarques dans le but de faire bonne figure, même si cela me semble important. Plus je réfléchi, plus je me rend compte que ce discours s'éloignait bien des fois du cadre du témoignage. J'aurais dû me contenter d'exposer des faits et non de donner mon avis sur des sujets que je ne maîtrise pas. Il s'agit là du travail de l'avocat.

En outre, la fierté et la grande estime de soit peuvent également amerner conflits et tourments. Prendre sur soit ne me semble guère faire preuve de couardise, mais de maturité. Savoir qu'il n'est pas nécessaire de s'emporter pour des broutilles n'est pas donné à tout le monde. Si tous les hommes n'apprennaient pas à faire preuve d'humilité, le monde serait sans cesse mis à sac pour des conflits dignes de deux enfants qui se disputent le même jouet.

Si votre message est un Thésée, cela signifie qu'il abandonnera sa belle Ariane lorsqu'elle ne lui servira plus. Je ne lui souhaite pas de la trouver dans ce cas, car la pauvre jeune femme se trouverait démunie d'avoir voulu l'aider. Les hommes sont ingénieux, il trouvera bien un autre moyen de sortir du labyrinthe. Et s'il ne peut se passer de l'aide d'une princesse Crétoise, qu'il s'y perde plutôt que de la rendre malheureuse.

J'espère donc qu'il sera suffisament intelligent et fera appel à Hermès pour le guider.

Il serait malvenu de décliner une invitation déjà acceptée. J'admet cependant trouver cet endroit curieux pour y organiser une fête. Pourquoi pas plutôt dans un salon ou une bibliothèque ? Il y serait plus agréable de converser.
J'y serait pour vingt heures si tel est votre souhait. Je n'ai pour terminer, nul besoin de ma nourrice pour me coucher Monsieur.

Monsieur le Ministre,
Il va de soit que la lumière de notre bon Roi éclipse toutes les autres. Vous ne pouvez cependant nier suciter l'intérêt de nombreuses jeunes filles. Je ne m'étendrai pas plus.


Ps : Que serait un professeur sans élèves en effet. Je vous saurai donc gré de cesser de perturber le miens avec vos courriers. Je sais bien qu'ils sont de vous, et je ne voudrait pas qu'il soit déconcentré de ses études par vos manigances. Je vous remercie, Monsieur, d'accéder à ma requête.

Chère Bérénice,

Je ne vous écris ce mot que pour vous prévenir que vos conseils ont été appliqués, et, il faut l’admettre : que vous aviez raison de penser qu’il s’agissait d’un malentendu.

Comme je vous l’avais promis, je suis allée lui parler dès que l’on m’a informée de son retour en ville. J’avoue ne pas y avoir réellement cru jusqu’au dernier moment, mais il a paru plutôt content de me voir. J’espère sincèrement qu’il se portera mieux désormais. Je suis moi-même soulagée. Désolée également, pour ne pas avoir réagi plus tôt. Et surtout : je vous remercie pour votre confiance, qui est certainement ce qui m’a donné la force de m’y confronter.

Au plaisir de recevoir de vos nouvelles,
N’oubliez pas de prendre soin de vous.

Mon cher Thierry,

Je vous remercie pour le prêt de cette soutane dont j’ai fait on ne peut plus bon usage et que Léonilde vous fera porter en même temps que ce courrier. J’aurais rêvé de vous faire ce récit de vive voix mais des affaires importantes me retiennent les jours prochains.

Laissez-moi cependant vous conter de quoi égayer votre prochaine messe dominicale lorsque vous repenserez à ces quelques mots. Je suis allée rendre visite à la baronne hier même. Bien entendu, vous imaginez bien que je n’ai pas choisi cette date au hasard, d’ailleurs au passage, je vous remercie pour la délicate attention que vous avez eu, en me glissant ces figurines de mouton et d’agneau dans les poches ! Vous ne m’en voudrez pas de les avoir conservées, j’espère ?

Mais assez tergiversé, je sais que vous trépignez d’impatience d’entendre comment s’est déroulé ma visite. Ah ! Laissez-moi tout de même imaginer avant cela… Je suis certain qu’il est l’heure des offices et que vous êtes en train de gagner quelques précieuses secondes sur vos sempiternelles litanies. Qu’attende-je pour mon récit ? J’y viens mon ami ! Un peu de patience que diable, il faut savoir savourer les meilleurs tours comme un grand cru. Et quel tour !

Je me suis donc rendu comme vous le savez, apprêté de votre soutane et d’une identité des plus saintes. C’est en Père Valentin (et vous reconnaitrez là mon sens inné du spectacle) que je me suis pieusement présentée au domaine de Madame, souffrante et affligée de n’avoir pu assister aux célébrations pascales (entendez-vous le bêlement en arrière-plan ?). Dépêché pour satisfaire ses religieux besoins, je me suis rendu à son chevet après une discussion liturgique des plus insipides en la présence de Monsieur. J’y trouvai tout de même mon plaisir, dans l’infinie satisfaction de parvenir à berner cet homme, incapable de reconnaitre qu’il avait devant lui l’un de ses ministres et non de moindre réputation. Croyez-vous qu’il m’eut laissé approcher sa femme le cas échéant ? J’en doute fortement et cela ne m’en réjouis que plus de rendre cocu une énième fois ce grand benêt sous son propre toit et en sa présence !

Je suis donc monté à l’étage, avec la lenteur qui sied aux hommes de foi et aux amants attendus, donnant ordre de n’être dérangé sous aucun prétexte, cette chambre valant confessionnal pour la durée de ma présence en ces lieux.

Je puis vous assurer, mon cher Thierry, que notre grande malade a soudainement retrouvé toutes ses couleurs et sa vigueur, en me voyant paraitre au seuil de sa porte, dans une tenue qu’elle n’aurait jamais imaginée! L’esprit est parfois si limité quand la créativité ne connait aucune nulle frontière ! Passé le petit cri d’effroi, que ce bon Père Valentin attribua au soulagement, nous pûmes passer aux confessions de chair. Il n’était qu’une question que ce brave clerc ne parvenait guère à résoudre : à quels seins aurait-il dû se vouer d’après vous ?

Je sais désormais pourquoi vous appréciez tant vos soutanes : il lui eut suffi de me voir vêtu de noir et d’un col romain pour l’embraser d’un seul regard.
Dans toute sa miséricorde il lui fut pardonné ses péchés de luxure. Ce qu’elle gratifia d’un « Hallelujah » qu’il n’eut que le temps d’étouffer d’une main pour ne pas alerter les inquiets qui sommeillaient encore à l’étage inférieur (mais je dois confesser avoir trouvé cela des plus divertissants).
Savez-vous ce que ce bon Père Valentin a déclaré au mari tourmenté ?

« Mon fils, Dieu veille sur cette âme si pieuse qu’est votre femme. Laissez-lui donc un peu de repos, je crains qu’elle ne se soit endormie après ma visite. Qu’elle n’hésite pas à me faire mander si le besoin s’en ressentait. »

Pour conclure ce récit mon ami, je n’aurais qu’une chose à avouer : je préfère m’adresser à ses seins qu’à Dieu.

Mon merveilleux phénix,

J'avoue ne pas savoir comment entamer cette lettre sans vous avouer que vous me manquez déjà. Il faut dire que la nuit est tombée et que le sommeil, lui, se montre plus capricieux pour moi. Mais je ne me plaindrai pas : l'impatience vis-à-vis de nos retrouvailles prochaines est si douce comparée aux tourments qui peuplent parfois mes insomnies.

Je ne vous écris pourtant pas pour m'imposer là où je ne suis pas, mais pour vous prévenir que je me trouverai après-demain, bien malgré moi, là vous sembliez tant préférer que je ne me rende pas. À la cérémonie aux Champs Elysées. Je voulais seulement vous en avertir.  

Cela m'amène à une autre annonce : celle de l'arrivée de Gabriel, qui m'attendait à l'hôtel Tidrien lorsque j'y suis rentrée. Selon vos conseils, je n'ai pas mentionné notre relation. J'en suis à penser que j'aurais préféré un mensonge franc aux vérités arrangées que j'ai dû lui exposer. Je doute d'être capable de tenir ce silence bien longtemps, il me connait trop et je ne supporte pas de trahir sa confiance. Il me reproche déjà de ne pas lui avoir dit que nous étions montés en voiture ensemble, et a insisté pour savoir de quoi il retournait. À l'heure où je vous écris, je suis persuadée que notre meilleure chance demeure sa coopération, et que je ne puis la gagner qu'en lui avouant tout au plus tôt. Je ne ferai rien, toutefois, tant que je n'aurai pas eu votre avis. 

En attendant, le mieux serait de redoubler de discrétion afin qu'il ne l'apprenne pas par ses propres moyens. Je suis désolée de vous ennuyer avec de telles difficultés et espère sincèrement que vous ne m'en tiendrez pas rigueur et que ce courrier ne vous aura pas trop importuné. 

Avant de vous laisser retourner à vos occupations, j'aimerais seulement vous rappeler que je vous aime, et qu'il me tarde de vous retrouver. Oui, je vous aime, vous non plus ne devez pas en douter. Je vous aime. 

Avec toute la passion et la sincérité de mon cœur,

Éléonore

Mon tendre phénix,

Je ne sais quand vous recevrez cette lettre, mais ce qui est certain, c’est que je serai déjà partie. Je ne commenterai pas cette manière de noyer le poisson en affirmant que vous recevez, mais c'était franchement inutile dans la mesure où j'avais vu moi-même ce dont il s’agissait. Enfin, cela ne me concerne pas, et de toute manière, même si j’avoue avoir espéré profiter de mon passage pour vous parler, ma venue était surtout motivée par une question urgente à Alduis. Je savais que vous aviez mieux à faire que de me voir, même si j’avoue n’avoir pas cru que vos préoccupations si urgentes soient de cet ordre. Soit, là n’est pas la question.

Oh, Coldris, je ne sais trop que vous dire de ce que j’apprends. Je ne sais définir ce sentiment de trahison qui me ronge. Ne méritais-je donc même pas la vérité ? Au fond, cela me rassure que vous ayez été trop occupé pour voir dans quel état cela m’a mise… J’ai eu beau lire et relire votre lettre, elle ne parvient pas à me rassurer, opposée à tout le reste. Comment pourriez-vous m’aimer ? Un erreur. Je n’étais qu’une erreur, tout est dit. Un caprice d’infidèle, voyez où tout cela mène ? A quelle souffrance, à quelle injustice… Je comprends mieux aujourd’hui certaines mises en gardes qui sont bien plus fondées que je ne les imaginais.  

Pour ce qui est de la cérémonie, doux amour, je sais que mon cœur penche vers la crainte plutôt que la joie. J'aurais presque peur de croiser votre regard. Je songe avec espoir que le choc que de ce matin convaincra Gabriel que m’y conduire n’a rien d’une bonne idée. Je ne me sens pas la force…

Pardonnez ma confusion, je ne sais plus trop où j’en suis. Quoi que vous en disiez, je ne pense pas que subir mes digressions vous soit un plaisir. Je devrais sans doute taire cette souffrance, et ne pas vous en accabler vous aussi. A vrai dire, j’aurais sans doute dû continuer comme avant, en faisant semblant de rien. Tout le monde s’en serait porté mieux, mais c’est au dessus de mes forces aujourd’hui ; je ne puis vous cacher cette vérité et ce qu’elle me blesse. J’aimerais tant revenir en arrière et pouvoir tout oublier, même tout effacer, et réparer de mon inexistences tout le mal que ces folles errances ont causé, mais je ne le puis.

Je sais qu’il est cruel de vous le rappeler, car je ne peux pas vous retenir, moins encore désormais, mais je vous aime.

Éléonore

Cher Alexandre,

Notre rencontre à la taverne, bien que chargée en émotions, fut une nouvelle discussion fort enrichissante. J’espère que depuis lors, vous vous portez bien et qu’on ne vous a pas réprimandé pour la tâche sur votre habit. J’en profite pour vous adresser mes excuses les plus sincères concernant ce malheureux incident et mes questions hors de propos (j’ai bien vu que ce n’était pas convenable, bien que ayez affirmé que cela ne vous gênait aucunement).

Je suis ravi de vous apprendre que malgré quelques changements de dernière minute qu’il serait trop ennuyeux de vous conter, mon père bien-aimé a accepté que je vous reçoive en notre domaine de Torienel pour nous retrouver autour d’un thé et pourquoi pas vous faire découvrir un peu de clavecin, si le coeur vous en dit.

Je vous attendrai donc ce mercredi 7 janvier, pour l’après déjeuner (à moins qu’un autre horaire ne convienne mieux à votre emploi du temps).

J’espère que ce courrier-ci ne subira aucun détournement, vous me voyez fort marri de voir que vous souffrez de telles indispositions. Pourvu qu’elles se résolvent vite, vous pourriez manquer des courriers autrement plus importants par la faute d’un tel plaisantin.  

Coldris,

Ô, Coldris, pardonnez-moi si dans le trouble qui était le mien, je n’ai su mettre mes idées dans l’ordre. Que ferais-je si vous ne saviez reprendre au delà de mes maladresses…

Ce qu’il en est, je ne sais vous l’expliquer. Je ne l’ose. Moins encore par lettre. J’appréhende votre regard quand il me faudra vous le dire, désormais qu’il est trop tard pour le taire.

Je ne vous cacherai pas que j’aurais préféré que vous soyez disponible. J’aurais eu besoin de vous parler et de vous serrer dans mes bras bien plus que de vous écrire, mais ce n’est rien. J’ai toujours su que vous étiez un homme occupé, que ce soit en cela ou en n’importe quelle autre activité. Je n’aurais pu vous trouver toujours disposé à me recevoir et j’en suis bien consciente. Je suis passée au moment idéal pour trouver Alduis, je n’aurais pu avoir cette double chance.

Pourtant, mon magnifique phénix, je ne peux cacher que vous me manquez beaucoup. Comment font donc les hommes pour aimer et ne pas penser tout à la fois ? cela me dépasse. Pensez-vous toujours que nous pourrons nous voir d’ici aux fiançailles ? C’est tellement long, tellement loin… Plus que vous ne pourriez l’imaginer. J’ai trouvé votre poème, oui, mais il n’est pas aussi doux quand ce n’est votre voix qui le récite, ni vos bras qui m’entourent pour que je l’écoute.

J’espère de tout mon coeur que vous ne m’en voudrez pas trop, et que vous m’aimerez encore malgré tout.

Avec toute ma confiance, tout mon amour et l’espoir que vous me répondrez vite,
A bientôt,

Éléonore

P.-S. : j’ai reçu ma convocation à la prévôté. Je ne crois toujours pas qu’il soit capable d’excuses convaincantes mais puisque vous y tenez, je ferai un effort.

P.-P.-S. : Si votre petite souris vous dit quoi que ce soit d'étrange... c'était trop tentant, ne m'en voulez pas. Je vous aime.

Ma douce Bérénice,

Je t'écris aujourd'hui, sans doute bien en retard, pour t'annoncer que je me reprends peu à peu. Ne t'inquiètes donc pas de l'ouverture du courrier, qui est bien de mon fait. Je tenais à te dire que j'avais pris connaissance de chacune de tes lettres, soulagé que notre Adéis s'épanouisse de nouveau, tout comme toi.

J'espère que l'homme que tu retrouveras me ressemblera davantage que celui que tu as laissé en décembre.

Layla se porte bien. C'est elle qui m'a donné le courage de t'écrire. Nous en parlerons à ton retour. Il me tarde de vous revoir. Vous nous manquez tous les deux. Dis à Adéis que son père pense à lui.

Démétrius.

PS : Transmets mes amitiés à ton père. En priant pour qu'il se remette vite (mais ne le lui précises pas cela).

Bérénice,

Sans doute sais-tu déjà quelle proposition ton père m'a faite. Tu devines certainement que je n'ai pu que l'accepter, et moi que cela t'arrange assez. Layla et moi vous rejoindrons prochainement. Du quatre au six février selon les aléas du voyage.

Je t'embrasse,

Démétrius.

Mon cher parrain,

J'espère que ce courrier est signe que votre apathie est passée. Nos lettres ont dû se croiser, et Bérénice vous donner quelques nouvelles. Soit : ne vous reprochez rien. Comment auriez-vous pu savoir que je m'embourberais de la sorte ; je ne m'y reconnais pas moi-même. Et au plus je me retrouve, au moins je comprends comment j'ai pu tomber si bas et négliger ainsi mes devoirs.

Peut-être aurais-je eu besoin qu'il soit là pour me secouer un peu, sans doute aurais-je dû être capable de le faire seul. Je n'ai pas su encaisser ce coup du sort, mais il n'est que trop temps de s'en relever - aux sens qui me sont permis.

J'accepte votre invitation ; Layla et moi arriverons vers le cinq février. Quant à votre autre offre, je ne pourrais décemment m'y refuser, bien qu'il me faille encore quelques progrès avant d'endosser la moindre responsabilité supplémentaire. Il faudra ce qu'il faudra, et je tâcherai de ne point décevoir davantage.

Au plaisir de vous voir bientôt,

Démétrius.

Votre Excellence,

Suite à notre conversation récente, je vous transmets, comme convenu, la date retenue pour la cérémonie de votre mariage. Ce serait le 10 de ce mois, dans l'après-midi. Ces dispositions vous donnent-elle satisfaction ?
Si cela vous va, convenons à présent d'une rencontre la veille, ou l'avant-veille, selon vos dispositions, pour votre confession. Qu'en dites-vous ?

Cordialement,


.

Votre Excellence,

Excusez-moi encore pour mon attitude méchante et déplacée de l'autre jour.

J'ai beaucoup reflechi depuis notre entretien. Je me tien à votre disposition et à celle de la justice. Il y a juste une chose qui me gene. C'est au sujet du livre que vous m'avez preté. Je comprend que vous ne voudriez pas que je le garde après ce qui s'est passé. Comment dois-je faire ? Est-ce que je l'apporte aux gardes à l'entrée de votre chateau ? Ou alors un domestique viendrai le chercher ? Ou je le prend avec moi a la prevoté ? Comme ça les soldats vous le rendron.

Je suis désolée de vous embeter avec ça. Je vous remercie de m'avoir preté le livre. J'ai beaucoup aimé les treize chapitres que j'ai pu lire.

Portez-vous bien.

Désolée si j'ai fai des fautes, mais c'est un peu difficile d'écrire.

.

Monsieur le ministre, 

J'ai bien été informé du départ de ma nièce pour votre domaine, et remercie Votre Excellence de nous avoir assurés de son arrivée saine et sauve en un lieu sûr.

Il me semble en effet important que nous puissions nous rencontrer à ce sujet sous peu. La présence d'Éléonore serait enviable pour une partie au moins de cet entretien ; vous comprendrez qu'après une si longue séparation, il me soit nécessaire de la voir de mes yeux. Sans offense à votre hospitalité, je préciserai néanmoins qu'Éléonore demeure libre de rentrer sans crainte à tout moment.

J'arriverai à Braktenn avec ma lettre, et serai joignable à l'hôtel Tidrien pour les prochaines réponses que j'aurai l'honneur de recevoir.  

Veuillez y trouver mes sentiments les plus cordiaux, 

Eineld de Tianidre
Comte de Tianidre

Mon cher père,

Me voilà déjà reparti de Braktenn. La missive qu'on m'a transmise hier soir au Lupanar m'avertissait d'une urgence, vous le saviez.

Je prends le temps de vous écrire depuis Nérée pour vous dire ce qu'il en est. Je repars en mer dans une heure, pour une course contre un pirate. Les ordres viennent d'en haut. On arrête pas la piraterie du jour au lendemain. Mon absence risque d'être un peu longue : aux dernières nouvelles, le forban est parti en direction des Amériques.

Comme d'habitude, si vous avez un message urgent pour moi, confiez-le aux bons soins d'Yvette de Meung, 13 rue du Trèfle à Nérée. Notre boîte aux lettres est toujours bien sûre.

Je regrette de ne pas pouvoir être présent au mariage d'Alduis. Transmettez-lui mes amitiés, si tant est qu'il les accepte, et assurez-vous qu'il comble sa femme le jour de leurs noces !

Pourrez-vous transmettre le billet suivant à Bérénice ?

Chère Bérénice,

Me voilà reparti en mer. Tu ne m'en voudras pas trop de ne pas t'emmener avec moi, et de te faire faux-bond pour le mariage... Je crois que tu es bien plus à l'aise que moi pour toutes ces mondanités, et j'aurais sans doute fait plus de mal que de bien avec ma brusquerie habituelle.

Je pars pour les Amériques, ordres du roi. Pour me faire pardonner ce départ intempestif, je te promets de ramener quelque chose du nouveau monde, pour toi et mon amiral de neveu. Tu me diras comment Alduis a traversé l'Epreuve !

Inutile de m'écrire, je ne recevrai pas de courrier, hors importance capitale, avant mon retour sur le continent monbrinien.

Je voulais aussi t'avertir que c'était normal s'il manquait deux ou trois bouquins livres dans la bibliothèque. Je les ai pris hier soir avant de partir. Je vais essayer de les lire.

Je t'embrasse bien fort,

Mon cher ami,

J’espère du fond du cœur que les choses vont aussi bien pour vous que la dernière fois que nous nous sommes rencontrés. Cette longue discussion que nous avons eue fut un réel plaisir, et m’a permis de réfléchir à de nombreuses choses.

Je vous adresse cette lettre pour vous annoncer qu’après mûre réflexion, je choisi de rentrer dans les Ordres. Il me paraît évident à présent, que je ne saurais trouver ma place ailleurs qu’en cet endroit. Le calme d’une vie moniale saura me convenir, et qui sait, peut-être pourrais-je apprendre à faire chanter l’orgue.

N'hésitez pas à m’écrire si le cœur vous en dit, je vous souhaite de continuer de vous épanouir longtemps auprès du vicomte de Fromart.

Votre Excellence,
Ma chère Eléonore,

Je souhaitais vous exprimer toutes mes félicitations pour votre mariage. Ma maîtresse m'a appris cette nouvelle le lendemain du diner à votre domicile et j'ai eu beaucoup de mal à ne pas éclater de joie. Je vous souhaite tous mes vœux de bonheur. Je suis désolée d'avoir tardé à rédiger cette lettre. Ce n'est pas correct, mais j'ai eu quelques difficulté avec le cadeau que je voulais vous confectionner pour vos noces. J'espère que vous apprécieriez et que vous jugerez cela satisfaisant. Je n'ai pas eu de mal pour le mouchoir pour Eléonore. La broderie d'Athéna était une évidence. mais pour vous, messire, j'ai très peur d'avoir fait une erreur. au début, je pensais broder l'image d'Arès, en rapport avec votre fonction de ministre des affaires étagères et des différentes guerres que vous avez décidé, mais la nature violente d'Arès ne vous va pas. Alors, j'ai hésité entre Zeus et Apollon. Apollon, parce que ce que je préfère de vous, c'est pouvoir vous entendre parler de littérature et que vous m'appreniez des choses. Mais j'ai choisi Zeus. Je ne vous insulterai pas en vous expliquant pourquoi.

J'aimerais pouvoir discuter avec vous, messire, et avec votre épouse aussi, mais je comprends que ce n'est pas possible. que vous ne voulez plus me voir. Ce n'est pas grave.

Portez-vous bien et soyez heureux.

.

Votre Excellence,

Je viens de recevoir la jeune Cassandre en confession. Elle vient de repartir et je me suis empressé de saisir la plume pour vous retranscrire mes impressions. Si au départ, elle m'a semblé être une enfant ordinaire, j'ai peu à peu revu mon jugement. Néanmoins, elle n'est pas non plus méchante, essentiellement portée par un caractère trop vif qui a besoin d'être corrigé, ou au moins contrôlé. Elle m'a cependant raconté une histoire bien étrange sur le sorcier qui a brûlé à la fin de l'an dernier. Elle est persuadée d'avoir participé à son évasion, en proposant une boisson droguée aux gardes, puis que le général Cassin et même l'inquisiteur Matthieu Cassin auraient orchestré une supercherie pour épargner le sorcier. C'est évidemment ridicule. C'est pourquoi je me permets de vous dévoiler cela. Les mensonges ne tiennent pas durant une confession. Seule l'honnêteté du pénitent est retenue. Je l'ai sévèrement admonesté, mais elle a persisté. Elle paraissait réellement sincère. Je crains que cette enfant ne soit inventé une belle fable pour fuir une réalité qui la gênait. Il serait bon qu'une personne brise cette illusion. il n'est jamais bon de vivre dans des rêves.

Lors de cette partie, je lui demandais : "Repens-toi" mais celle-ci, avant de s'expliquer, m'a répondu qu'elle ne pouvait se rependre car elle n'avait jamais été encore pendue. En toute amitié, votre messire, doutez-vous réellement de votre paternité vis-à-vis de cette enfant ? pour ma part, je ne vois pas quelle autre semence que la vôtre aurait pu l'engendrer. Vers la fin, elle a tenté de négocier ses pater noster en les monnayant contre les noms de mauvais prêtres. Comme vous avez essayez vous même de le faire. Je l'ai dupé. J'ai accepté son marché et je lui ait demandé de me suivre à mon bureau pour obtenir chaque nom qu'elle pouvait me fournir. Elle fut très précise, autant pour nommer les fautifs que pour décrire leurs actions coupables. Une fois cela fait, je lui ait annoncé que celle-ci avait désormais cent pater noster à me réciter pour cette tentative de corruption dont elle s'était rendue coupable. A mon étonnement, elle n'a pas protesté. Son visage n'a même pas exprimé une émotion. Je n'ai vu que ses poings se serrer dans son dos. C'était cependant un tour très drôle à jouer.

Sur cela, votre excellence, je vous souhaite une bonne soirée.

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Monseigneur,

Je dois confesser que les dires de la petite Cassandre sont on ne peut plus vrai. En effet, j’ai moi-même été missionné pour récupérer l’évadé dans des circonstances que je conservais. Néanmoins, l’histoire s’arrête ici. Soyez sans crainte : la sécurité était telle que jamais le sorcier n’aurait pu être épargné. J’imagine de surcroît fort mal le Cardinal Cassin prit du moindre doute à son égard. Plus qu’un mensonge, je pense qu’elle souhaitait tester votre opinion aussi déplorable et regrettable cela soit-il.

Je douterais certainement éternellement de ma paternité, mais quelle importance au fond ? A-t-on réellement besoin de savoir pour s’attacher à une enfant ? Vous avez raison : de tous mes enfants, c’est assurément celle qui me ressemble le plus et me ressemblait le plus quand je n’étais encore qu’un marmot. Cependant, cela ne changera rien. La primeur ira toujours à mes trois enfants.

A l’occasion, Monseigneur, portez-moi donc cette liste que je la vérifie avec mes propres sources. Si j’étais vous, je me méfierais de ce qui sort de la bouche d’un sang Fromart comme vous le pensez tant !

Mon père, je vous souhaite le bon soir,
Que Dieu vous garde,

Votre Excellence,

En racontant pour la troisième fois mon histoire, j'ai pensé que vous apprécierez vous aussi de la connaître. Ma maîtresse a considéré que cela me ferait un exercice d'écriture et a relu ma lettre en riant plusieurs fois.

Il y a de cela une bonne semaine, après la messe dominicale, j'ai rencontré deux jeunes garçons qui cherchaient à comprendre la pensée de Sant-Augustin. D'après eux, cet homme aurait écrit qu'un homme et une femme pouvait librement coucher ensemble sans avoir besoin de mariage. Cela semblait douteux. Ils m'ont appris qu'un individu logeait chez leur mère et racontait cette étrange histoire quand cette femme le demandait en mariage en expliquant que cela l'embêtait de plus pouvoir aller à l'église. J'ai décidé d'enquêter.

Vous ne devinerez jamais qui j'ai découvert !

Le rat !
Le fameux rat !

Depuis trois semaines, il a quitté sa forêt pour loger dans une petite maison confortable, où une brave dame l'accueille joyeusement dans son lit, et où l'attendent chaque soir de bons repas. Bien sûr, sans jamais rien apporter ! Quand je suis entrée, je l'ai reconnu mais j'ai fait semblant de rien. J'ai demandé aux enfants de patienter dans la cour. Quand nous avons été seuls, je me suis tournée vers lui et d'une voix calme, je lui ait demandé s'il se souvenait de la visite de l'ange et qu'aujourd'hu le Diable venait à lui et je lui remettais en mémoire son devoir de s'amender.

Si vous aviez vu sa tête !

Même les cadavres ne sont pas aussi pâles que la couleur de son visage a pris !

Sans grand mal, j'ai habilement su le persuader d'épouser cette femme. Je lui lassais un mois, mais avant-hier, en rencontrant les enfants, j'ai appris que le mariage avait eu lieu quelques jours plus tard. La femme a un frère cardinal et celui-ci, sans doute agacé de l'état dans lequel vit sa sœur, a fait jouer de ses relations pour leur accorder une dispense de bans.

Le rat est marié !

Ey vous ne devinerez jamais le plus drôle ? Depuis ma visite, il participe aux tâches ménagères, même si ce n'est qu'un boulet. Il ne sait pas allumer un feu et c'est le petit de huit ans qui lui montre, mais il a déjà oublié le lendemain. Aller chercher de l'eau puits, il met une heure. Un boulet ! Ce rat n'est qu'un boulet ! A Frenn, son histoire a fait beaucoup rire et je pense que Fromart devrait beaucoup l'apprécie aussi.

Je vous souhaite, messire, une excellente soirée, mais elle le sera sûrement comme vous êtes une Excellence, ainsi qu'à votre épouse. Transmettez-lui mes salutations.

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