[9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
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[9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Au bout du chemin, suivi derrière lui par Alexandre qui avançait péniblement en se trainant sur ses béquilles, Thierry s'immobilisa à l'entrée du château. L'édifice paraissait plus impressionnant si près que quand il l'observait au loin, depuis l'arbre sur lequel il s'appuyait tout à l'heure. Deux gardes attendaient devant la grande porte, empêchant toute entrée irrégulière.
D'un air très digne, imprégné de sa fonction, le prêtre prit la parole d'une voix à la fois sévère et avenante :
"Messieurs, je suis le père Thierry de l'église Sainte-eustache ! Votre maître est-il au château ?"
D'un air très digne, imprégné de sa fonction, le prêtre prit la parole d'une voix à la fois sévère et avenante :
"Messieurs, je suis le père Thierry de l'église Sainte-eustache ! Votre maître est-il au château ?"
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Les gardes qui sont de ronde s'arrêtent à la vue du prêtre et du petit boiteux qui l'accompagne. Encore un membre d'un institut religieux qui vient faire la manche avec un handicapé pour faire pitié ? La mine sévère, deux soldats s'approchent et écoutent le curé. Un des hommes demande :
"Pour quelle raison souhaitez-vous voir le seigneur ?"
"Pour quelle raison souhaitez-vous voir le seigneur ?"
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Thierry s'agaça intérieurement des regards hautains et méprisant que ces gardes avaient pour son fils mais se maitrisa. Il ne montra aucun signe extérieur et se força à paraitre amical.
"Je souhaiterais l’entretenir au sujet de l'enquête que votre maître mène sur l'incendie ayant eu lieu à mon presbytère. J'apprécierais d'en connaitre les avancements et j'aurai une requête à lui soumettre."
Par prudence, il opta pour ne pas dévoiler tout de suite le véritable motif de leur présence. D'abord, invoquer une raison sérieuse et difficile à repousser. Il en discuterait avec le seigneur habilement puis à un moment tenterait d'aborder la question de Tristan. Il lui demanderait comment se portait celui-ci et s'il était possible de le voir, rappelant être son confesseur et que celui-ci avait justement manqué leur entretien. Il retint un sourire, satisfait du plan que son esprit venait de former.
Près de lui, Alexandre attendait et gardait la tête basse. Aucun signe de rébellion ou de tentative de fuite. Parfait ! Avec un peu de chance et l'aide du Seigneur, ils réussiraient à se sortir de ce piège.
"Je souhaiterais l’entretenir au sujet de l'enquête que votre maître mène sur l'incendie ayant eu lieu à mon presbytère. J'apprécierais d'en connaitre les avancements et j'aurai une requête à lui soumettre."
Par prudence, il opta pour ne pas dévoiler tout de suite le véritable motif de leur présence. D'abord, invoquer une raison sérieuse et difficile à repousser. Il en discuterait avec le seigneur habilement puis à un moment tenterait d'aborder la question de Tristan. Il lui demanderait comment se portait celui-ci et s'il était possible de le voir, rappelant être son confesseur et que celui-ci avait justement manqué leur entretien. Il retint un sourire, satisfait du plan que son esprit venait de former.
Près de lui, Alexandre attendait et gardait la tête basse. Aucun signe de rébellion ou de tentative de fuite. Parfait ! Avec un peu de chance et l'aide du Seigneur, ils réussiraient à se sortir de ce piège.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Un des gardes opine du chef. Voilà un prêtre bien scrupuleux des affaires de la cité. Le garçon avec lui est peut-être un témoin.
"Patientez un instant, je m'en vais prévenir le maître."
Tandis que ses collègues continuent à surveiller les environs, l'homme disparaît derrière la porte massive du château.
"Patientez un instant, je m'en vais prévenir le maître."
Tandis que ses collègues continuent à surveiller les environs, l'homme disparaît derrière la porte massive du château.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Dans l'ombre paternelle, Alexandre demeurait muet et en retrait. Il se sentait misérable devant l'aise avec laquelle Thierry discutait avec ces gardes et imposait ainsi son autorité. Il réprima un soupir qui lui venait. Quelle naïveté encore de croire qu'il aurait pu se débrouiller seul ! Il rougit en se souvenant de sa scène scandaleuse à l'église. Irène et Grace devaient si mal le juger désormais. Et si par sa stupidité, qui commençait à être légendaire, il venait de perdre son logement et son emploi ? Quel exploit !
Désireux de se faire oublier, il patienta en silence, continuant à se faire le plus discret possible.
Désireux de se faire oublier, il patienta en silence, continuant à se faire le plus discret possible.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
La porte s'ouvre sur le maître des lieux. Il s'approche pour saluer avec respect le prêtre.
"Mon père. Soyez le bienvenu. L'on m'a informé du motif de votre visite."
Son regard tombe sur Alexandre. Le voleur de la bibliothèque. Il avait assisté à son arrestation, puis l'avait croisé rapidement sur son pilori en rentrant chez lui dans la soirée. Dyonis interroge le religieux :
"Puis-je vous demander ce qui amène ce garçon en votre compagnie ?"
Il les invitera à entrer et les conduit dans le vestibule. Devant l'épuisement d'Alexandre, le noble intercepte une servante et lui demande d'apporter une chaise. La domestique revient une petite minute plus tard avec un siège qu'elle présente à l'invalide.
"Mon père. Soyez le bienvenu. L'on m'a informé du motif de votre visite."
Son regard tombe sur Alexandre. Le voleur de la bibliothèque. Il avait assisté à son arrestation, puis l'avait croisé rapidement sur son pilori en rentrant chez lui dans la soirée. Dyonis interroge le religieux :
"Puis-je vous demander ce qui amène ce garçon en votre compagnie ?"
Il les invitera à entrer et les conduit dans le vestibule. Devant l'épuisement d'Alexandre, le noble intercepte une servante et lui demande d'apporter une chaise. La domestique revient une petite minute plus tard avec un siège qu'elle présente à l'invalide.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Lorsque le noble parait enfin, Alexandre est tétanisé et se raidit, serrant ses béquilles le plus possible entre ses mains. Son regard se baissa aussitôt, incapable de soutenir celui de l'aristocrate. Sa figure, les crochets au bout de ses bras.. Il l'avait aperçu parmi les usagers de la bibliothèque au moment de son arrestation. Sa mémoire revoyait en particulier sa mine sévère, dégoûtée même, comme s'il jugeait son crime comme relevant d'une extrême gravité.
Il murmura du bout des lèvres :
"Bonjour, monseigneur. Enchanté.. Enchanté de vous rencontrer."
La tête toujours basse, il suivit les deux hommes dans le couloir jusqu'à un vestibule. Leur hôte fit alors venir un siège et sembla indiquer, à lui, de s'y asseoir. Alexandre le contempla, confus, puis chercha le regard de Thierry. Il devait se tromper. Cette chaise n'était pas pour lui. Pas pour un misérable garçon qu'il savait en plus coupable de vol. Il recula, serrant nerveusement ses béquilles, puis répondit en bredouillant à la servante.
"Non, c'est pas pour moi. C’est pour le père Thierry."
Timidement, avec honte, il indiqua le prêtre.
Il murmura du bout des lèvres :
"Bonjour, monseigneur. Enchanté.. Enchanté de vous rencontrer."
La tête toujours basse, il suivit les deux hommes dans le couloir jusqu'à un vestibule. Leur hôte fit alors venir un siège et sembla indiquer, à lui, de s'y asseoir. Alexandre le contempla, confus, puis chercha le regard de Thierry. Il devait se tromper. Cette chaise n'était pas pour lui. Pas pour un misérable garçon qu'il savait en plus coupable de vol. Il recula, serrant nerveusement ses béquilles, puis répondit en bredouillant à la servante.
"Non, c'est pas pour moi. C’est pour le père Thierry."
Timidement, avec honte, il indiqua le prêtre.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Quand le maître des lieux parait, Thierry s'inclina légèrement, le temps d'une brève référence.
"Bien le bonjour, monseigneur. Je vous remercie de bien vouloir me recevoir sans vous avoir préalablement informé. Vous êtes d'une générosité qui vous honore."
Il remarqua alors le regard posé sur Alexandre puis entendit sa question. Sans doute s'étonnait-il, comme ces gardes stupides, de sa présence. Au même moment, son fils se tendait. Au moins, il semblait avoir conscience de sa place et éviterait les bêtises.
"C'est un garçon que j'instruis et que je considère à ma charge. Il est intelligent, travailleur, honnête... Il commence à être temps pour lui de quitter les livres pour paraitre enfin dans le monde. Je l'y aide et propose mon expérience."
Thierry suivit ensuite le noble jusqu'au vestibule puis observe, intrigué son manège avec la servante. Un sourire sincère lui vint quand la femme apporta un siège pour Alexandre. Au moins, cet homme se souciait des invalides et voulait épargner des souffrances inutiles à son fils. Finalement, son instinct se trompait peut-être. Tristan avait sans doute finalement trouvé une bonne place.
'Je vous remercie, monseigneur, de votre générosité. Les gens se montrent bien peu accueillants envers ce pauvre garçon ordinairement."
A cet instant, il constata, peiné, la confusion d'Alexandre, peu habitué à un tel traitement. Pauvre enfant ! Il s'était conditionné à passer devant les autres à force de rejet et d'exclusion.
"Non, mon graçon, je pense que ce siège est pour toi. N'est-ce pas, monsieur ?"
"Bien le bonjour, monseigneur. Je vous remercie de bien vouloir me recevoir sans vous avoir préalablement informé. Vous êtes d'une générosité qui vous honore."
Il remarqua alors le regard posé sur Alexandre puis entendit sa question. Sans doute s'étonnait-il, comme ces gardes stupides, de sa présence. Au même moment, son fils se tendait. Au moins, il semblait avoir conscience de sa place et éviterait les bêtises.
"C'est un garçon que j'instruis et que je considère à ma charge. Il est intelligent, travailleur, honnête... Il commence à être temps pour lui de quitter les livres pour paraitre enfin dans le monde. Je l'y aide et propose mon expérience."
Thierry suivit ensuite le noble jusqu'au vestibule puis observe, intrigué son manège avec la servante. Un sourire sincère lui vint quand la femme apporta un siège pour Alexandre. Au moins, cet homme se souciait des invalides et voulait épargner des souffrances inutiles à son fils. Finalement, son instinct se trompait peut-être. Tristan avait sans doute finalement trouvé une bonne place.
'Je vous remercie, monseigneur, de votre générosité. Les gens se montrent bien peu accueillants envers ce pauvre garçon ordinairement."
A cet instant, il constata, peiné, la confusion d'Alexandre, peu habitué à un tel traitement. Pauvre enfant ! Il s'était conditionné à passer devant les autres à force de rejet et d'exclusion.
"Non, mon graçon, je pense que ce siège est pour toi. N'est-ce pas, monsieur ?"
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Dyonis hoche sobrement la tête à la salutation très déférente, mais aussi pleine de crainte, du jeune invalide. Devant sa réaction interloquée lorsque la domestique lui amène un siège, elle regarde son supérieur. Le noble confirme au prêtre qu'il s'agit bien d'une attention devant l'épuisement d'Alexandre et il fait signe à la femme de poser bel et bien la chaise derrière Alexandre. Il ajoute, regardant l'infirme :
"Il ne s'agit pas que tu t'écroules." (un temps, à la servante) "Et un autre pour le père Thierry."
Chose faire quelques instants après. Dyonis s'installe lui-même sur le fauteuil présent dans le vestibule et répond au curé lorsqu'il présente Alexandre comme son apprenti :
"Je vois. Disons que la jeunesse est l'âge des erreurs mais je suppose que votre enseignement et la sanction savent aider ce jeune homme à tirer les bonnes leçons. A quelle profession se destine-t-il pour avoir ainsi besoin d'aller fréquenter le monde, en plus des livres ?"
"Il ne s'agit pas que tu t'écroules." (un temps, à la servante) "Et un autre pour le père Thierry."
Chose faire quelques instants après. Dyonis s'installe lui-même sur le fauteuil présent dans le vestibule et répond au curé lorsqu'il présente Alexandre comme son apprenti :
"Je vois. Disons que la jeunesse est l'âge des erreurs mais je suppose que votre enseignement et la sanction savent aider ce jeune homme à tirer les bonnes leçons. A quelle profession se destine-t-il pour avoir ainsi besoin d'aller fréquenter le monde, en plus des livres ?"
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Alexandre accueillit la nouvelle que cette chaise serait bel et bien là pour lui, à son intention, pour lui permettre de se reposer, comme une incroyable bénédiction. Ses yeux se remplirent de larmes sous l'émotion qui l'étranglaient tout e observant ce seigneur, qui lui paraissait jusque là si austère, comme le Sauveur. Quel homme bon ! Quel homme généreux !
En s'asseyant sur le siège, son regard se leva vers Dyonis pour le remercier.
"Merci beaucoup, monseigneur, vous êtes... C'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme vous ! A part le père Thierry. Personne... Merci. Infiniment merci."
Il ressentit cependant le besoin de soulager sa conscience, de s'excuser de son acte stupide.
"Je... Vous savez l'autre jour à la bibliothèque, je... je ne voulais pas voler. Enfin... Si je l'ai fait mais je m'étais fait manipuler, on m'a laissé croire que ce ne serait pas grave, pas dangereux.. mais je suis honnête, je vous assure !"
Il baissa à nouveau la tête, honteux de ce sinistre événement quand les hommes du guet l'avaient violemment emmenés. Alexandre se tut et laissa les deux hommes discuter ensemble.
En s'asseyant sur le siège, son regard se leva vers Dyonis pour le remercier.
"Merci beaucoup, monseigneur, vous êtes... C'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme vous ! A part le père Thierry. Personne... Merci. Infiniment merci."
Il ressentit cependant le besoin de soulager sa conscience, de s'excuser de son acte stupide.
"Je... Vous savez l'autre jour à la bibliothèque, je... je ne voulais pas voler. Enfin... Si je l'ai fait mais je m'étais fait manipuler, on m'a laissé croire que ce ne serait pas grave, pas dangereux.. mais je suis honnête, je vous assure !"
Il baissa à nouveau la tête, honteux de ce sinistre événement quand les hommes du guet l'avaient violemment emmenés. Alexandre se tut et laissa les deux hommes discuter ensemble.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Thierry sourit en apercevant Alexandre s'installer et profiter de ce moment de réconfort. Son flot de paroles, par contre, l’inquiéta. Pourvu qu'aucune information compromettante ne sorte ! Il reprit rapidement la parole :
"Je considère que la fonction d'un ecclésiastique doit être avant toute chose d'apporter un soutien à la jeunesse et de lui permettre de s'épanouir, surtout pour un modeste curé tel que je le suis. Oui, ce garçon m'a causé du souci lors de ce fameux jour.. J'estime avoir d'ailleurs ma part de responsabilité. Je crois lui avoir trop parlé de choses, avoir trop titillé sa curiosité.. Il est parfois difficile de guider les vies, de connaitre le bon dosage entre le sermon et l'encouragement."
Il marqua une pause puis rebondit sur la question de son interlocuteur au moment la servante lui apporte un siège dans lequel le prêtre s'installa.
"Pour être honnête, je ne sais encore quoi faire avec lui. Ce malheureux garçon a été sous la férule de son père toute sa vie et est devenu si craintif, si maladroit.. En premier lieu, j'essaie de l'affranchir des réserves derrière lesquelles il s'est réfugié pour se protéger. C'est pourquoi je l'emmène régulièrement lors de mes visites : pour l'obliger à sortir enfin de cette coquille."
Thierry songea que le sujet de la conversation se prêtait finalement fort au cas de Tristan et se décida à évoquer le sort du petit infirme.
"D'ailleurs, je songe beaucoup à ce garçon que vous avez recruté l'autre jour, à la sortie de la messe. Vous a t-il qu'il est aussi l'un de mes protégés ? Oh, sans doute pas ! Il est si modeste et discret... Je suis aussi son confesseur et il y a quelque temps que je ne l'ai vu venir se confier à moi. Il aurait dû se présenter à l'église hier. Ca m'a surpris. il est toujours ponctuel, pressé de m'avouer ce qu'il pense être de graves fautes pour recevoir mon absolution et ma bénédiction. Mais peut-être est-il dans une mission que vous lui avez donné ? J'aurai aimé le voir si cela est possible. Je suis un coeur un peu trop sensible qui s'attache à tous ces petits dont je m'occupe."
"Je considère que la fonction d'un ecclésiastique doit être avant toute chose d'apporter un soutien à la jeunesse et de lui permettre de s'épanouir, surtout pour un modeste curé tel que je le suis. Oui, ce garçon m'a causé du souci lors de ce fameux jour.. J'estime avoir d'ailleurs ma part de responsabilité. Je crois lui avoir trop parlé de choses, avoir trop titillé sa curiosité.. Il est parfois difficile de guider les vies, de connaitre le bon dosage entre le sermon et l'encouragement."
Il marqua une pause puis rebondit sur la question de son interlocuteur au moment la servante lui apporte un siège dans lequel le prêtre s'installa.
"Pour être honnête, je ne sais encore quoi faire avec lui. Ce malheureux garçon a été sous la férule de son père toute sa vie et est devenu si craintif, si maladroit.. En premier lieu, j'essaie de l'affranchir des réserves derrière lesquelles il s'est réfugié pour se protéger. C'est pourquoi je l'emmène régulièrement lors de mes visites : pour l'obliger à sortir enfin de cette coquille."
Thierry songea que le sujet de la conversation se prêtait finalement fort au cas de Tristan et se décida à évoquer le sort du petit infirme.
"D'ailleurs, je songe beaucoup à ce garçon que vous avez recruté l'autre jour, à la sortie de la messe. Vous a t-il qu'il est aussi l'un de mes protégés ? Oh, sans doute pas ! Il est si modeste et discret... Je suis aussi son confesseur et il y a quelque temps que je ne l'ai vu venir se confier à moi. Il aurait dû se présenter à l'église hier. Ca m'a surpris. il est toujours ponctuel, pressé de m'avouer ce qu'il pense être de graves fautes pour recevoir mon absolution et ma bénédiction. Mais peut-être est-il dans une mission que vous lui avez donné ? J'aurai aimé le voir si cela est possible. Je suis un coeur un peu trop sensible qui s'attache à tous ces petits dont je m'occupe."
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Un court instant, Dyonis est touché par l'émotion qu'il lit dans les yeux d'Alexandre. Son visage se fait un peu moins dur et il répond avec sobriété à ses remerciements et compliments :
"C'est normal. Je suis du reste en mesure d'imaginer quelque peu les réactions à ton égard."
Il hoche simplement la tête ensuite, quand le garçon essaie de se justifier concernant le vol. Cela n'excuse pas, mais Dyonis apprécie de le voir regretter son acte. Ses traits sont toujours sévères, alors que son regard traduisent son approbation. Il reprend, pour le père Thierry :
"Voilà une pieuse et admirable mission. Personne n'est à l'abri de l'erreur tant qu'elle se voit ensuite écartée et votre protégé paraît entre de bonnes mains. Je suis navré du traitement qu'il a reçu de son père." (Quelque peu surpris, à l'évocation de Tristan) "Vraiment ? Lui aussi est donc de vos brebis ? Intéressant. Il semble que vous vous fassiez une spécialité des jeunes gens invalides. J'ignorais en effet que Tristan fusse si pieux et il ne m'a jamais parlé du soin qu'il prenait à venir se confesser auprès de vous. Vous avez raison, il n'a pas dû oser."
Puis le prêtre demande à voir le petit infirme, à demi-mots. Le visage de Dyonis reste neutre tandis qu'il réfléchit un moment. Comment ce garçon en fauteuil, apparemment sage et pieux aux dires du prêtre, a pu être mêlé aux sinistres histoires pour lesquelles il a eu à le torturer ? Sans doute que, comme Alexandre, il a eu un écart de conduite. Ou bien Tristan cache un double jeu. Quoi qu'il en soit, le noble ne souhaite pas inquiéter Thierry.
"Tristan est simplement très occupé. Il a mené hier un certain nombre de courses vers mes fermages à l'arrière du domaine, et aujourd'hui il est pris par la préparation de grandes réceptions à venir. Je l'ai envoyé se former auprès de mon maître queux."
"C'est normal. Je suis du reste en mesure d'imaginer quelque peu les réactions à ton égard."
Il hoche simplement la tête ensuite, quand le garçon essaie de se justifier concernant le vol. Cela n'excuse pas, mais Dyonis apprécie de le voir regretter son acte. Ses traits sont toujours sévères, alors que son regard traduisent son approbation. Il reprend, pour le père Thierry :
"Voilà une pieuse et admirable mission. Personne n'est à l'abri de l'erreur tant qu'elle se voit ensuite écartée et votre protégé paraît entre de bonnes mains. Je suis navré du traitement qu'il a reçu de son père." (Quelque peu surpris, à l'évocation de Tristan) "Vraiment ? Lui aussi est donc de vos brebis ? Intéressant. Il semble que vous vous fassiez une spécialité des jeunes gens invalides. J'ignorais en effet que Tristan fusse si pieux et il ne m'a jamais parlé du soin qu'il prenait à venir se confesser auprès de vous. Vous avez raison, il n'a pas dû oser."
Puis le prêtre demande à voir le petit infirme, à demi-mots. Le visage de Dyonis reste neutre tandis qu'il réfléchit un moment. Comment ce garçon en fauteuil, apparemment sage et pieux aux dires du prêtre, a pu être mêlé aux sinistres histoires pour lesquelles il a eu à le torturer ? Sans doute que, comme Alexandre, il a eu un écart de conduite. Ou bien Tristan cache un double jeu. Quoi qu'il en soit, le noble ne souhaite pas inquiéter Thierry.
"Tristan est simplement très occupé. Il a mené hier un certain nombre de courses vers mes fermages à l'arrière du domaine, et aujourd'hui il est pris par la préparation de grandes réceptions à venir. Je l'ai envoyé se former auprès de mon maître queux."
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Thierry fait mine d'opiner aux paroles de Dyonis.
"Oui, j’essaie de m'en acquitter au mieux et ce n'est guère facile. Le Seigneur me place souvent dans des situations qui mettent ma foi et mon cœur à l'épreuve. Ah ah ! Comme vous le voyez, je m'occupe beaucoup d'invalides, ce qui est somme toute assez normale. Il me semble que vous-mêmes soyez en mesure d'apprécier le nombre de superstitions idiotes qui courent sur eux et leur causent bien des aventures bien déplaisantes. Dans le cas de Tristan, sa pudeur l'empêche de se confier. Il a si honte. Mais à un âge si jeune, mendiant dans les rues pour survivre, je soupçonne un abandon de sa famille, probablement à sa naissance à la découverte de l'infirmité ou un peu plus tard quand les bourses se sont vidées et a obligé à éliminer les bouches inutiles. Quoique il soit, une tragédie, à n'en pas douter."
Malgré la neutralité que le seigneur tente d'arborer, Thierry lisait à travers. Il savait, de par son éducation, l'importance du masque. Son temps de réflexion prenait trop de temps. Dissimulait-il réellement quelque chose ? Il semblait avoir une hésitation à avouer ce que faisait Tristan. Finalement, il lui conta un emploi du temps qui lui paraissait faux, trop bien préparé, trop bien agencé. Le prêtre en eut la certitude : son hôte retenait Tristan et cherchait d'une manière ou d'une autre à récupérer des informations sur l'incendie.
Dès la réponse, Thierry ne s'accorda aucun temps de réflexion, improvisant au fil du discours, désireux de montrer la clarté de sa conscience.
"Parfait ! Je suis enchanté de constater que vous ayez su donner de l'utilité à ce garçon lui qui se désespérait de trouver un jour un emploi. Toutefois, j'espère le voir prochainement. Il n'est pas chrétien, monsieur, de priver un homme de religion. Vous ne voudriez pas que je cite votre nom au milieu de la messe, j'imagine, afin de rappeler que si le serviteur doit respect au maître, ce dernier possède envers lui quelques devoirs moraux."
Le prêtre réprima un sourire qui lui venait, satisfait de pouvoir faire la leçon à un noble. il se décida ensuite à changer de sujet et se raccrocher au motif de sa vite tel qu'il l'avait présenté aux gardes.
"Cela dit, nous nous éloignons du motif de mes inquiétudes et des raisons de ma présence. Au sujet de votre enquête sur l'incendie, quelles nouvelles ? Je tremble à l'idée que le responsable court toujours et puisse encore agir."
"Oui, j’essaie de m'en acquitter au mieux et ce n'est guère facile. Le Seigneur me place souvent dans des situations qui mettent ma foi et mon cœur à l'épreuve. Ah ah ! Comme vous le voyez, je m'occupe beaucoup d'invalides, ce qui est somme toute assez normale. Il me semble que vous-mêmes soyez en mesure d'apprécier le nombre de superstitions idiotes qui courent sur eux et leur causent bien des aventures bien déplaisantes. Dans le cas de Tristan, sa pudeur l'empêche de se confier. Il a si honte. Mais à un âge si jeune, mendiant dans les rues pour survivre, je soupçonne un abandon de sa famille, probablement à sa naissance à la découverte de l'infirmité ou un peu plus tard quand les bourses se sont vidées et a obligé à éliminer les bouches inutiles. Quoique il soit, une tragédie, à n'en pas douter."
Malgré la neutralité que le seigneur tente d'arborer, Thierry lisait à travers. Il savait, de par son éducation, l'importance du masque. Son temps de réflexion prenait trop de temps. Dissimulait-il réellement quelque chose ? Il semblait avoir une hésitation à avouer ce que faisait Tristan. Finalement, il lui conta un emploi du temps qui lui paraissait faux, trop bien préparé, trop bien agencé. Le prêtre en eut la certitude : son hôte retenait Tristan et cherchait d'une manière ou d'une autre à récupérer des informations sur l'incendie.
Dès la réponse, Thierry ne s'accorda aucun temps de réflexion, improvisant au fil du discours, désireux de montrer la clarté de sa conscience.
"Parfait ! Je suis enchanté de constater que vous ayez su donner de l'utilité à ce garçon lui qui se désespérait de trouver un jour un emploi. Toutefois, j'espère le voir prochainement. Il n'est pas chrétien, monsieur, de priver un homme de religion. Vous ne voudriez pas que je cite votre nom au milieu de la messe, j'imagine, afin de rappeler que si le serviteur doit respect au maître, ce dernier possède envers lui quelques devoirs moraux."
Le prêtre réprima un sourire qui lui venait, satisfait de pouvoir faire la leçon à un noble. il se décida ensuite à changer de sujet et se raccrocher au motif de sa vite tel qu'il l'avait présenté aux gardes.
"Cela dit, nous nous éloignons du motif de mes inquiétudes et des raisons de ma présence. Au sujet de votre enquête sur l'incendie, quelles nouvelles ? Je tremble à l'idée que le responsable court toujours et puisse encore agir."
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Alexandre écouta en silence la conversation avec grand intérêt en entendant le sort de Tristan être débattu. Lorsque Dyonis révéla que celui-ci se formait en cuisine la tentation était trop grande. Il devait essayer? Il devait le voir et s'assurer que son ami se portait bien.
Sans un bruit, laissant ses béquilles épouser doucement le sol, le jeune homme se leva et s'approcha en catimini de la porte. Si l'on apercevait, il se justifierait d'un besoin urgent et qu'il escomptait demander le chemin des latrines à la servante ayant amené les sièges.
Sans un bruit, laissant ses béquilles épouser doucement le sol, le jeune homme se leva et s'approcha en catimini de la porte. Si l'on apercevait, il se justifierait d'un besoin urgent et qu'il escomptait demander le chemin des latrines à la servante ayant amené les sièges.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Le membre 'Alexandre Bellanger' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Audace' :
'Audace' :
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Habile, Alexandre sortit ainsi de la pièce sans qu'aucun des deux hommes et la servante ne le virent s'éloigner. Il s'aventura dans le premier couloir, faisant attention à l'angle que personne ne venait derrière.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Dyonis commence à sourire sincèrement aux pieuses intentions du père d'Anjou. Mais il retient un ricanement de colère quand le prêtre se permet de le menacer d'un de ses sermons.
"Peut-être ne fréquentez-vous pas souvent la noblesse, alors vous ne le savez sans doute pas, mais rassurez-vous : bien des aristocrates entendent messe dans leur chapelle et ont un aumônier personnel. J'en ai un qui vient régulièrement. Moi-même, mes domestiques et mes esclaves entendons la messe chaque semaine et suivons le parcours de tout bon chrétien. Il m'arrive de temps en temps d'aller en ville pour l'Eucharistie toutefois, d'où notre rencontre."
Le noble retrouve son sourire lorsque Thierry s'inquiète de son enquête.
"Elle avance lentement mais sûrement. Nous finirons bien, j'espère, par mettre la main sur le coupable."
Pris dans la conversation, il n'aura pas vu tout de suite Alexandre prendre la poudre d'escampette.
"Peut-être ne fréquentez-vous pas souvent la noblesse, alors vous ne le savez sans doute pas, mais rassurez-vous : bien des aristocrates entendent messe dans leur chapelle et ont un aumônier personnel. J'en ai un qui vient régulièrement. Moi-même, mes domestiques et mes esclaves entendons la messe chaque semaine et suivons le parcours de tout bon chrétien. Il m'arrive de temps en temps d'aller en ville pour l'Eucharistie toutefois, d'où notre rencontre."
Le noble retrouve son sourire lorsque Thierry s'inquiète de son enquête.
"Elle avance lentement mais sûrement. Nous finirons bien, j'espère, par mettre la main sur le coupable."
Pris dans la conversation, il n'aura pas vu tout de suite Alexandre prendre la poudre d'escampette.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Thierry sentit l'agacement de son interlocuteur suite à son sermon et s'en réjouissait intérieurement. Rien ne lui plaisait plus que d'embarrasser un noble, ces gens imbus de leur pouvoir, ce pouvoir qu'il aurait dû lui aussi détenir, grâce à cette fonction qu'il haïssait et qu'on lui avait imposé.
"Oh, excusez, j'avais oublié... ce détail. Je connais effectivement les habitudes de l'aristocratie pour en avoir fait partie. Je suis cependant issu d'une noblesse désargentée. Nous allions, nous, à l'église, et malgré les différences que je remarquais entre moi et ceux de ma propre classe, je me sentais privilégié. Je considère cette éducation comme une bénédiction qui m'a apporté ma vocation : venir en aide aux démunis et soutenir le moral la population. L'église est le terreau social dans lequel nous devrions tous nous mélanger, sans exception. Oh, quelle joie j'avais enfant à me sentir faire partie d'un tout uniforme, moi, le petit noble, mêlant ma voix aux chants avec de jeunes paysans ou fils d'artisans. C'est assurément l'un de mes meilleurs souvenirs."
Sa propre hypocrisie l’écœurait. Il avait au contraire détesté ces moments, les considérant humiliants, indigne du rang de sa famille. Becky et lui tentaient à chaque messe de se dire malades pour échapper à ce sort, agacés tous deux de sentir les regards de ces gens sur eux.
la conversation s'enchainait alors sur l'incendie quand Thierry remarqua l'absence de son fils sur sa chaise. Malgré le sang qui bouillait en lui, son visage s'efforçait de ne montrer aucune réaction. Ne pas se trahir. Ne pas regarder dans cette direction. Autrement Alexandre serait en danger. Quel idiot ! Il se promit de réellement l'enfermer dans le clocher s'il sortait d'ici sain et sauf.
D'une voix à la fois détendue et sérieuse, qui contrastait avec son tumulte intérieur, il dit :
"Je n'aime pas cela. Cet incendiaire... S'il recommençait, il pourrait faire déjà tant de dégâts. J'ai peur. Cela me rappelle.. Il y a une ou deux semaines, j'avais repéré une femme qui semblait surveiller mon presbytère. Par curiosité, je l'ai fait suivre par un enfant mais celui-ci l'a perdu peu après la rue aux Nonnes. il semblerait qu'elle se soit faufilée dans une impasse mais il n'est pas sûr. Peut-être cela a t-il un rapport avec l'incendie ? J'y réfléchis depuis quelques jours. Qu'en pensez-vous ?"
Thierry se satisfaisait de ce mensonge qui éloignait ladite inconnue de la rue Sourde. La rue aux Nommes se situait à l'opposé. De cette manière, tout lien avec la mystérieuse femme et surtout avec Alex et Tristan s'effacerait. A présent, le plus dur restait à faire : entretenir la conversation jusqu'au retour de son ingrat de fils.
"Oh, excusez, j'avais oublié... ce détail. Je connais effectivement les habitudes de l'aristocratie pour en avoir fait partie. Je suis cependant issu d'une noblesse désargentée. Nous allions, nous, à l'église, et malgré les différences que je remarquais entre moi et ceux de ma propre classe, je me sentais privilégié. Je considère cette éducation comme une bénédiction qui m'a apporté ma vocation : venir en aide aux démunis et soutenir le moral la population. L'église est le terreau social dans lequel nous devrions tous nous mélanger, sans exception. Oh, quelle joie j'avais enfant à me sentir faire partie d'un tout uniforme, moi, le petit noble, mêlant ma voix aux chants avec de jeunes paysans ou fils d'artisans. C'est assurément l'un de mes meilleurs souvenirs."
Sa propre hypocrisie l’écœurait. Il avait au contraire détesté ces moments, les considérant humiliants, indigne du rang de sa famille. Becky et lui tentaient à chaque messe de se dire malades pour échapper à ce sort, agacés tous deux de sentir les regards de ces gens sur eux.
la conversation s'enchainait alors sur l'incendie quand Thierry remarqua l'absence de son fils sur sa chaise. Malgré le sang qui bouillait en lui, son visage s'efforçait de ne montrer aucune réaction. Ne pas se trahir. Ne pas regarder dans cette direction. Autrement Alexandre serait en danger. Quel idiot ! Il se promit de réellement l'enfermer dans le clocher s'il sortait d'ici sain et sauf.
D'une voix à la fois détendue et sérieuse, qui contrastait avec son tumulte intérieur, il dit :
"Je n'aime pas cela. Cet incendiaire... S'il recommençait, il pourrait faire déjà tant de dégâts. J'ai peur. Cela me rappelle.. Il y a une ou deux semaines, j'avais repéré une femme qui semblait surveiller mon presbytère. Par curiosité, je l'ai fait suivre par un enfant mais celui-ci l'a perdu peu après la rue aux Nonnes. il semblerait qu'elle se soit faufilée dans une impasse mais il n'est pas sûr. Peut-être cela a t-il un rapport avec l'incendie ? J'y réfléchis depuis quelques jours. Qu'en pensez-vous ?"
Thierry se satisfaisait de ce mensonge qui éloignait ladite inconnue de la rue Sourde. La rue aux Nommes se situait à l'opposé. De cette manière, tout lien avec la mystérieuse femme et surtout avec Alex et Tristan s'effacerait. A présent, le plus dur restait à faire : entretenir la conversation jusqu'au retour de son ingrat de fils.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
"Oh.... De la noblesse désargentée... Je suis... désolé, mon Père." (Il est réellement confus pour ce qu'il apprend, il compatit. Aussitôt, il essaie de trouver un autre sujet, moins gênant.) "Je vois cependant que vos très hautes valeurs n'en ont pas été atteintes et que vous vous employez à servir le Ciel. C'est héroïque. J'espère sincèrement que le destin sera plus clément pour vous à l'avenir."
Dyonis écarquille les yeux aux révélations sur une femme qui pourrait être l'incendiaire. Une autre femme que la muette. Après un court silence, il demande :
"Avec votre permission, je vais appeler un greffier pour faire consigner ce que vous venez de me dire. Tout doit être noté dans une enquête."
Quand il se retourne et sonne une cloche pour faire mander un serviteur et lui ordonner d'appeler le scribe, Dyonis se rend alors lui aussi compte de la disparition d'Alexandre. Il se retourne aussitôt vers le prêtre :
"Mais... ?! Et votre protégé ?"
Dyonis écarquille les yeux aux révélations sur une femme qui pourrait être l'incendiaire. Une autre femme que la muette. Après un court silence, il demande :
"Avec votre permission, je vais appeler un greffier pour faire consigner ce que vous venez de me dire. Tout doit être noté dans une enquête."
Quand il se retourne et sonne une cloche pour faire mander un serviteur et lui ordonner d'appeler le scribe, Dyonis se rend alors lui aussi compte de la disparition d'Alexandre. Il se retourne aussitôt vers le prêtre :
"Mais... ?! Et votre protégé ?"
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Thierry détestait cette complaisance, même sincère, qu'il lisait dans le regard de Dyonis et bataillait intérieurement pour ne pas cracher son mépris.
"Je vous remercie, mon fils, mais comme je vous dis je n'y ai vu là qu'un signe du Ciel me destinant à ma vocation. Ne vous inquiétez pas, le destin est très clément avec moi."
Le prêtre étouffait de rage de cette comédie de bons sentiments. il préféra surprendre le regard intrigué de son interlocuteur suite à ses fausses greffiers. Ainsi il étudierait al piste ? Tant mieux ! Cela le ferait chercher pour rien dans la mauvaise direction.
"Je suis parfaitement prêt à vous redire tout ceci sous la consigne de votre greffier."
A cet instant, Dyonis tourna la tête pour appeler l'employé et découvrit l'absence d'Alex. Thierry pâlit d'effroi. Tout était perdu ! Comment se justifier ? Que dire ?
"Il... il doit être parti se soulager. Sa vessie est très petite."
"Je vous remercie, mon fils, mais comme je vous dis je n'y ai vu là qu'un signe du Ciel me destinant à ma vocation. Ne vous inquiétez pas, le destin est très clément avec moi."
Le prêtre étouffait de rage de cette comédie de bons sentiments. il préféra surprendre le regard intrigué de son interlocuteur suite à ses fausses greffiers. Ainsi il étudierait al piste ? Tant mieux ! Cela le ferait chercher pour rien dans la mauvaise direction.
"Je suis parfaitement prêt à vous redire tout ceci sous la consigne de votre greffier."
A cet instant, Dyonis tourna la tête pour appeler l'employé et découvrit l'absence d'Alex. Thierry pâlit d'effroi. Tout était perdu ! Comment se justifier ? Que dire ?
"Il... il doit être parti se soulager. Sa vessie est très petite."
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Dyonis sourit aux paroles du prêtre, lui assurant la bienveillance du ciel malgré ses précédents malheurs. Quand il parle de... la vessie du garçon, le noble fronce les sourcils et grince :
"Son sens des bonnes manières est petit également. L'on demande avant de s'éclipser. Votre tâche avec lui est encore loin d'être accomplie. Je suppose qu'une servante lui aura indiqué le chemin. Bon. Passons."
Il fait signe au greffier de prendre en note, et au prêtre de lui redonner les détails énoncés plus tôt.
"Son sens des bonnes manières est petit également. L'on demande avant de s'éclipser. Votre tâche avec lui est encore loin d'être accomplie. Je suppose qu'une servante lui aura indiqué le chemin. Bon. Passons."
Il fait signe au greffier de prendre en note, et au prêtre de lui redonner les détails énoncés plus tôt.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Thierry se sentait glacé par l'effroi de la situation. La situation entière lui échappait. Il ne savait plus quoi dires ni quoi dire ni quoi faire Alex... Son esprit maudissait longuement ce garçon imprudent.
"il... Il n'aura pas voulu déranger. Vous l'avez vu tout à l'heure : il est timide, réservé... Il a toujours cette peur de déranger, d'être de trop et nous étions en pleine conversation. Je suis désolé. Une servante a dû lui indiquer le chemin, oui, oui, j'espère qu'il ne s'est pas égaré. Ce château est si grand, il y a tant de pièces... J'espère qu'il ne dérangerait rien ni personne."
Les mains de Thierry se croisaient et se décroisaient. Nerveusement. Son corps fébrile s'agitait. Il tenta de se calmer quand le greffier s'approcha pour prendre en note sa précédente déclaration mais l'intonation de as voix demeurant tremblante. il ne parvenait pas à se calmer.
"il... Il n'aura pas voulu déranger. Vous l'avez vu tout à l'heure : il est timide, réservé... Il a toujours cette peur de déranger, d'être de trop et nous étions en pleine conversation. Je suis désolé. Une servante a dû lui indiquer le chemin, oui, oui, j'espère qu'il ne s'est pas égaré. Ce château est si grand, il y a tant de pièces... J'espère qu'il ne dérangerait rien ni personne."
Les mains de Thierry se croisaient et se décroisaient. Nerveusement. Son corps fébrile s'agitait. Il tenta de se calmer quand le greffier s'approcha pour prendre en note sa précédente déclaration mais l'intonation de as voix demeurant tremblante. il ne parvenait pas à se calmer.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Dyonis est étonné par la compassion extrême du prêtre pour son protégé invalide : au point d'entendre sa voix trembler. Ou bien il y a anguille sous roche, ou bien il est effectivement terrorisé à l'idée que l'invalide commette des bêtises involontaire.
Le secrétaire termine de prendre en note les dires de Thierry et les lui fera signer... quand Guillaume entre dans la pièce, la main serrée autour du col de la chemise d'Alexandre.
"Messire. Je suis navré d'amener ces mauvaises nouvelles. Mais ce garçon a circulé clandestinement dans les couloirs du château. Il a d'abord menti aux cuisinières, puis m'a finalement confessé vouloir voir Tristan."
La mine du châtelain redevient très sévère. Des mensonges, encore. Et une nouvelle circulation interdite de la part du boiteux. Le prêtre avait dû sentir la bêtise, tout en espérant que son protégé ne soit allé qu'aux latrines. Le crochet du noble pointe la chaise et il ordonne :
"Assoyez-le." (à Alexandre, qu'on aura remis sur le siège) "Ne serais-tu décidément qu'un menteur et un irrécupérable parasite ? J'écoute tes explications. Tout de suite."
Le secrétaire termine de prendre en note les dires de Thierry et les lui fera signer... quand Guillaume entre dans la pièce, la main serrée autour du col de la chemise d'Alexandre.
"Messire. Je suis navré d'amener ces mauvaises nouvelles. Mais ce garçon a circulé clandestinement dans les couloirs du château. Il a d'abord menti aux cuisinières, puis m'a finalement confessé vouloir voir Tristan."
La mine du châtelain redevient très sévère. Des mensonges, encore. Et une nouvelle circulation interdite de la part du boiteux. Le prêtre avait dû sentir la bêtise, tout en espérant que son protégé ne soit allé qu'aux latrines. Le crochet du noble pointe la chaise et il ordonne :
"Assoyez-le." (à Alexandre, qu'on aura remis sur le siège) "Ne serais-tu décidément qu'un menteur et un irrécupérable parasite ? J'écoute tes explications. Tout de suite."
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Lorsque l'intendant entra dans la pièce en tenant par le collet Alexandre entre ses mains, Thierry se sentit défaillir. Son teint pâle devenait livide. Son cœur s’accéléra et manqua de s'arrêter quand il vit Dyonis manifester une grande sévérité et le faire asseoir cruellement. Sans aucune humanité. Alex... Son fils... Que faire ? Comment le sauver ? Pour une rare fois de sa vie, il se décida à la sincérité. Tout avouer. Confesser son inquiétude, sa paternité...
Se mettant debout, ses jambes chancelaient. Il s'avança vers Alex, posant sa main sur son épaule. Malgré la colère et la tristesse éprouvées devant sa désobéissance et sa légèreté, il ne parvenait toujours pas à lui en vouloir. Il ne désirait que l'étreindre.
"Monseigneur..."
Sa voix éraillée peinait à rassembler ses mots. Il glissa la main sous la tunique et saisit le médaillon qui pendait au cou de son fils pour le tendre à Dyonys.
"Si vous avez été correctement éduqué, monsieur, vous reconnaissez cet emblème, n'est-ce pas ? Les armes des d'Anjou. Oui, je l'avoue devant vous : ce garçon est mon fils. J'ai eu une faiblesse un jour. Malgré ma vocation, malgré mes vœux, je reste homme, soumis moi aussi à la tentation. J'ai péché avec une de mes paroissiennes et ce fils est né de moi. De mon sang. De ma chair. Sa position est si difficile, délicate. Son sang appartient à la noblesse mais son rang le situe dans le bas de l'échelle sociale. Sans est-ce ma faute.. Je n'aurais pas dû lui dévoiler ses origines. Mais ma fierté de père, ce besoin irrépressible de transmettre..."
Il baissa son regard plusieurs fois puis à la fin observe Dyonys, les yeux tristes, perdu dans le vague.
"Je suis certain que vous comprenez, monsieur. A votre âge, vous aussi avez certainement des enfants, n'est-ce pas ? N'ont-ils jamais commis de bêtises ? N'avez-vous jamais été déçu d'eux ? Par pitié, par charité chrétienne, je vous implore de pardonner à mon garçon ! Ne blâmez que moi et la mauvaise éducation que je lui ait donné pour cette intrusion dans votre domaine."
Se mettant debout, ses jambes chancelaient. Il s'avança vers Alex, posant sa main sur son épaule. Malgré la colère et la tristesse éprouvées devant sa désobéissance et sa légèreté, il ne parvenait toujours pas à lui en vouloir. Il ne désirait que l'étreindre.
"Monseigneur..."
Sa voix éraillée peinait à rassembler ses mots. Il glissa la main sous la tunique et saisit le médaillon qui pendait au cou de son fils pour le tendre à Dyonys.
"Si vous avez été correctement éduqué, monsieur, vous reconnaissez cet emblème, n'est-ce pas ? Les armes des d'Anjou. Oui, je l'avoue devant vous : ce garçon est mon fils. J'ai eu une faiblesse un jour. Malgré ma vocation, malgré mes vœux, je reste homme, soumis moi aussi à la tentation. J'ai péché avec une de mes paroissiennes et ce fils est né de moi. De mon sang. De ma chair. Sa position est si difficile, délicate. Son sang appartient à la noblesse mais son rang le situe dans le bas de l'échelle sociale. Sans est-ce ma faute.. Je n'aurais pas dû lui dévoiler ses origines. Mais ma fierté de père, ce besoin irrépressible de transmettre..."
Il baissa son regard plusieurs fois puis à la fin observe Dyonys, les yeux tristes, perdu dans le vague.
"Je suis certain que vous comprenez, monsieur. A votre âge, vous aussi avez certainement des enfants, n'est-ce pas ? N'ont-ils jamais commis de bêtises ? N'avez-vous jamais été déçu d'eux ? Par pitié, par charité chrétienne, je vous implore de pardonner à mon garçon ! Ne blâmez que moi et la mauvaise éducation que je lui ait donné pour cette intrusion dans votre domaine."
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Dyonis écoute avec un grand étonnement les confessions du curé. Il s'approche et son crochet attrape la chaîne à la gorge du jeune infirme pour attirer le médaillon vers lui et l'observer. C'est effectivement un bel emblème. Le noble demeure méfiant malgré tout.
"Après tant de mensonges, qui peut me dire que ceci n'a pas simplement été volé. Et que vous n'êtes pas en train de me raconter n'importe quoi pour une raison qui me dépasse. Et même si ce garçon était le vôtre, je ne peux plus rien pour votre titre de noblesse si vous l'avez perdu. J'ajouterais : en quoi cela répond-il à la situation présente ?" (il regarde Alexandre) "C'est de lui que je veux entendre le motif de ses délits. Des délits qui ne sont pas les premiers, d'ailleurs." (à Alexandre) "Réponds. Qu'as-tu tant à faire avec Tristan pour en avoir enfreint la loi et failli à l'obéissance de ton tuteur."
"Après tant de mensonges, qui peut me dire que ceci n'a pas simplement été volé. Et que vous n'êtes pas en train de me raconter n'importe quoi pour une raison qui me dépasse. Et même si ce garçon était le vôtre, je ne peux plus rien pour votre titre de noblesse si vous l'avez perdu. J'ajouterais : en quoi cela répond-il à la situation présente ?" (il regarde Alexandre) "C'est de lui que je veux entendre le motif de ses délits. Des délits qui ne sont pas les premiers, d'ailleurs." (à Alexandre) "Réponds. Qu'as-tu tant à faire avec Tristan pour en avoir enfreint la loi et failli à l'obéissance de ton tuteur."
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