[9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
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Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
L'homme écoute avec attention, sans mépris, les paroles ironiques de Thierry. Il les entend comme autant de données dans le problème, comme s'il s'agissait de mathématiques. Il reste d'abord totalement silencieux jusqu'à la fin de son laïus, puis son fils intervient de nouveau. Dyonis est déjà d'ordinaire un caractère buté, qui n'aime pas reculer une fois qu'il a donné un ordre, mais cette fois l'intervention de ce petit merdeux le convainc à tenter la partie et à refuser tout marchandage. Il raille :
"Il est vrai que la propension de ce garçon à tenir sa langue et ses promesses n'est plus à démontrer !"
Malgré un serment, dehors ils seraient trop dangereux, lui aussi bien que Tristan. Quant au prêtre, c'est à son tour de se voir faire son affaire, argument par argument :
"La visite de la prévôté, je l'aurai quoi qu'il en soit. Soit de votre fait, soit de celui des paroissiens qui apparemment vous attendent. Le résultat sera le même, puisque j'ai bien compris que vous allez vous empresser de vous rendre auprès des gens d'armes. J'ai toutefois l'habitude de travailler avec cette institution et j'ai mes appuis. Quant à votre réputation, si elle vous importe peu cela vous regarde, mais un témoignage aura moins de valeur de la part d'un prêtre vicié."
Il se souvient alors d'une phrase de Thierry, plus tôt dans leur conversation, sur les enfants.
"A propos de cela j'ai été père quatre fois, mais pas en soutane figurez-vous, et sans difficulté majeure."
Là dessus il se tait. L'affaire de la tentative de viol promet d'être une pièce intéressante supplémentaire à faire valoir à la police et aux hiérarchies cléricales si besoin. Dyonis sourit simplement à la mention du jeu, et des échecs. C'est un sourire neutre, celui de quelqu'un prêt au défi. Sa pièce préférée est le cavalier pour son symbole et sa forme courbe qui a de quoi lui rappeler son crochet.
"A présent je vous le redemande : veuillez sortir. Seul : plus dignement. Ou entraîné par quelques gardes."
Il donne d'ailleurs un signe à quatre soldats de se charger des deux jeunes infirmes. Dyonis ne demandera pas leur mort. Il ne dévoile cependant pas cela maintenant, ce serait avoir l'air de céder déjà un point à l'adversaire. Thierry aura le soulagement de le découvrir demain.
"Il est vrai que la propension de ce garçon à tenir sa langue et ses promesses n'est plus à démontrer !"
Malgré un serment, dehors ils seraient trop dangereux, lui aussi bien que Tristan. Quant au prêtre, c'est à son tour de se voir faire son affaire, argument par argument :
"La visite de la prévôté, je l'aurai quoi qu'il en soit. Soit de votre fait, soit de celui des paroissiens qui apparemment vous attendent. Le résultat sera le même, puisque j'ai bien compris que vous allez vous empresser de vous rendre auprès des gens d'armes. J'ai toutefois l'habitude de travailler avec cette institution et j'ai mes appuis. Quant à votre réputation, si elle vous importe peu cela vous regarde, mais un témoignage aura moins de valeur de la part d'un prêtre vicié."
Il se souvient alors d'une phrase de Thierry, plus tôt dans leur conversation, sur les enfants.
"A propos de cela j'ai été père quatre fois, mais pas en soutane figurez-vous, et sans difficulté majeure."
Là dessus il se tait. L'affaire de la tentative de viol promet d'être une pièce intéressante supplémentaire à faire valoir à la police et aux hiérarchies cléricales si besoin. Dyonis sourit simplement à la mention du jeu, et des échecs. C'est un sourire neutre, celui de quelqu'un prêt au défi. Sa pièce préférée est le cavalier pour son symbole et sa forme courbe qui a de quoi lui rappeler son crochet.
"A présent je vous le redemande : veuillez sortir. Seul : plus dignement. Ou entraîné par quelques gardes."
Il donne d'ailleurs un signe à quatre soldats de se charger des deux jeunes infirmes. Dyonis ne demandera pas leur mort. Il ne dévoile cependant pas cela maintenant, ce serait avoir l'air de céder déjà un point à l'adversaire. Thierry aura le soulagement de le découvrir demain.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Alors qu'il se sentait en position de supériorité, capable d'emporter ce duel, la répartie insolente de son fils le fit brusquement redescendre. Il baissa le regard, se reculant, et toisa Alexandre avec agacement. Mais quel idiot ! Ne savait-il donc pas se taire ? Il soupira longuement.
"Ce n'est pas possible.. J'ai réellement engendré un imbécile ! Mais tu ne peux pas réfléchir un minimum ? Tu as donc six ans d'âge mental ? Non ! Même un enfant sait être plus raisonnable ! Même un enfant a conscience du danger, il sait le fuir !"
Agacé, il se tourna alors vers Dyonis, cynique :
"Puis-je vous suggérer son châtiment ? Faites-lui donc couper la langue ! Ou alors, demandez à lui briser complètement les jambes ! Cela aura le mérite de me reposer et d'arrêter de me générer des angoisses !"
Face à ce désastre, Thierry comprenait avoir entièrement perdu. Il ne pourrait plus persuader Dyonis. Tout était fini. Du moins, pour le moment. Il convenait de se retirer de la bataille pour mieux préparer la suivante.
"En effet, il est temps que je retire. Je vous prie de m'excuser pour tout ce dérangement."
Sa manière de prendre congé se teintait d'un cynisme glacial. Il n'eut pas un regard pour sin fils, trop déçu par sa réaction. Il s'attarda cependant sur Tristan.
"Navré pour toi, mon garçon, tu aurais pu éventuellement t'en tirer... Mais comme tu choisis fort mal tes amis, tu remercieras celui qui a scellé ton destin."
Sans autre forme de cérémonie, Thierry se retira, amer, et quitta le château.
"Ce n'est pas possible.. J'ai réellement engendré un imbécile ! Mais tu ne peux pas réfléchir un minimum ? Tu as donc six ans d'âge mental ? Non ! Même un enfant sait être plus raisonnable ! Même un enfant a conscience du danger, il sait le fuir !"
Agacé, il se tourna alors vers Dyonis, cynique :
"Puis-je vous suggérer son châtiment ? Faites-lui donc couper la langue ! Ou alors, demandez à lui briser complètement les jambes ! Cela aura le mérite de me reposer et d'arrêter de me générer des angoisses !"
Face à ce désastre, Thierry comprenait avoir entièrement perdu. Il ne pourrait plus persuader Dyonis. Tout était fini. Du moins, pour le moment. Il convenait de se retirer de la bataille pour mieux préparer la suivante.
"En effet, il est temps que je retire. Je vous prie de m'excuser pour tout ce dérangement."
Sa manière de prendre congé se teintait d'un cynisme glacial. Il n'eut pas un regard pour sin fils, trop déçu par sa réaction. Il s'attarda cependant sur Tristan.
"Navré pour toi, mon garçon, tu aurais pu éventuellement t'en tirer... Mais comme tu choisis fort mal tes amis, tu remercieras celui qui a scellé ton destin."
Sans autre forme de cérémonie, Thierry se retira, amer, et quitta le château.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
En découvrant la réaction de Dyonis qui s'offusquait de sa provocation, Alexandre renoua avec sa timidité. Il baissa la tête quand les propos durs de son père résonnèrent à ses oreilles.
"Papa.. pardon..."
Il murmura inaudiblement ces mots. Il n'osait plus le regarder. Une honte grandissait l'étouffait. Il avait encore tout gâché. La mine basse, il entendit son père se moquer de lui, proposer de lui couper la langue, de lui briser ses jambes. Il le comprenait. Depuis plusieurs jours, Thierry s'efforçait sans cesse de lui sauver la vie et lui semblait essayer continuellement de la perdre. Ses yeux se remplirent à nouveau de larmes.
Lorsque Thierry quitta la pièce, sans un regard ou une parole à son attention, son cœur se brisa. Il était à présent seul. Complètement seul.
Relevant la tête, il croisa le regard de Dyonis et demanda avec le peu de dignité qui lui restait :
"Tuez-moi donc ici et maintenant de votre épée. A quoi bon ? Je ne suis qu'une nuisance. Un poids. Je n'attire que les ennuis, à moi, et surtout aux autres. Il vaut mieux que je disparaisse, tout de suite. Le monde se portera mieux sans moi."
"Papa.. pardon..."
Il murmura inaudiblement ces mots. Il n'osait plus le regarder. Une honte grandissait l'étouffait. Il avait encore tout gâché. La mine basse, il entendit son père se moquer de lui, proposer de lui couper la langue, de lui briser ses jambes. Il le comprenait. Depuis plusieurs jours, Thierry s'efforçait sans cesse de lui sauver la vie et lui semblait essayer continuellement de la perdre. Ses yeux se remplirent à nouveau de larmes.
Lorsque Thierry quitta la pièce, sans un regard ou une parole à son attention, son cœur se brisa. Il était à présent seul. Complètement seul.
Relevant la tête, il croisa le regard de Dyonis et demanda avec le peu de dignité qui lui restait :
"Tuez-moi donc ici et maintenant de votre épée. A quoi bon ? Je ne suis qu'une nuisance. Un poids. Je n'attire que les ennuis, à moi, et surtout aux autres. Il vaut mieux que je disparaisse, tout de suite. Le monde se portera mieux sans moi."
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Des éclats de verre dans sa tête et de la glace dans ses veines. Du plomb qui lui bouchait la gorge. Sans un geste, sans même être capable d'un mot, Tristan suivit dans une vision déjà trouble ce qui s'enchaînait autour de lui. Sans lui. Les dernières tentatives de Thierry, la malheureuse répartie d'Alexandre qui fit flamber les pupilles de son ami, la sentence de Dyonis et le départ très digne du prêtre. Après d'ultimes sermons à son fils cependant. Les mots ne résonnaient même plus pour Tristan, il ne comprit pas ce que le curé lui disait et il ne se guidait qu'aux modulations des voix et au tracé des ombres.
Déjà, il partait dans des visions alors que les gardes le traînaient. Un abyme. Il y avait des rayons comme des lames. Des mains tranchées aux doigts de serpent et, dans la paume, les deux cavernes d'un crâne. Des dents qui coulaient et un duel de noblesses blessées. L'invalide tremblait. Au milieu de la bouillie informe, il n'entendit que quelques sons. "Tuez-moi." Alexandre...
-- N... Non...
Sa voix fut à peine audible.
Déjà, il partait dans des visions alors que les gardes le traînaient. Un abyme. Il y avait des rayons comme des lames. Des mains tranchées aux doigts de serpent et, dans la paume, les deux cavernes d'un crâne. Des dents qui coulaient et un duel de noblesses blessées. L'invalide tremblait. Au milieu de la bouillie informe, il n'entendit que quelques sons. "Tuez-moi." Alexandre...
-- N... Non...
Sa voix fut à peine audible.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
Dyonis reste totalement neutre devant les remontrances de Thierry à son fils. Il répond seulement à sa saillie lorsque celui-ci suggère avec ironie d'arracher la langue du garçon :
"J'y songerai."
Il espère ne pas avoir à passer de la sinistre plaisanterie à la sérieuse nécessité plus tard. Le noble reconnaît une certaine prestance au curé lorsque celui-ci quitte l'endroit sans histoire, la tête haute. A coups sûrs, il vient de se faire un ennemi, cependant l'affrontement serait intéressant. C'est alors qu'Alexandre l'interpelle. Le pauvre garçon demande à mourir.
Silence. Un court instant, il a un fond de pitié mais il ne peut plus reculer. Et le boiteux le sidère par de telles sautes d'humeur, allant de l'insolence au profond désespoir. Il lui répond calmement :
"Je ne perce à l'épée que des égaux lors des duels, ou des guerriers durant une bataille."
Il a un regard vers la paume de sa prothèse métallique, aménagée d'un trou et d'un système de verrouillage lui permettant de manier sa lame. Toujours d'une voix blanche, il commande :
"Aux sous-sols."
Un garde se saisit des poignées du fauteuil de Tristan. Arrivés devant les escaliers, un collègue vient à la rescousse pour le porter. Deux autres prennent Alexandre par les dessous de bras et l'entraînent à travers la volée de marches, jusqu'aux geôles.
Une fois seul, Dyonis reste planté quelques instants, complètement dépassé par les événements. Puis il se dirige vers sa bibliothèque où un livre militaire l'occupera, autant que de réfléchir au moyen de communiquer secrètement avec sa complice.
"J'y songerai."
Il espère ne pas avoir à passer de la sinistre plaisanterie à la sérieuse nécessité plus tard. Le noble reconnaît une certaine prestance au curé lorsque celui-ci quitte l'endroit sans histoire, la tête haute. A coups sûrs, il vient de se faire un ennemi, cependant l'affrontement serait intéressant. C'est alors qu'Alexandre l'interpelle. Le pauvre garçon demande à mourir.
Silence. Un court instant, il a un fond de pitié mais il ne peut plus reculer. Et le boiteux le sidère par de telles sautes d'humeur, allant de l'insolence au profond désespoir. Il lui répond calmement :
"Je ne perce à l'épée que des égaux lors des duels, ou des guerriers durant une bataille."
Il a un regard vers la paume de sa prothèse métallique, aménagée d'un trou et d'un système de verrouillage lui permettant de manier sa lame. Toujours d'une voix blanche, il commande :
"Aux sous-sols."
Un garde se saisit des poignées du fauteuil de Tristan. Arrivés devant les escaliers, un collègue vient à la rescousse pour le porter. Deux autres prennent Alexandre par les dessous de bras et l'entraînent à travers la volée de marches, jusqu'aux geôles.
Une fois seul, Dyonis reste planté quelques instants, complètement dépassé par les événements. Puis il se dirige vers sa bibliothèque où un livre militaire l'occupera, autant que de réfléchir au moyen de communiquer secrètement avec sa complice.
Re: [9 Septembre 1597] Une visite du père Thierry [Terminé]
La réponse de Dyonis à sa requête aggrava la blessure morale du jeune homme. Il baissa la tête.
"Je vois. je suis pire qu'une bête alors. Une bête malade, enragée, on a la pitié de l'achever rapidement. Moi, on ne m'accorde pas cette chance."
Il se laissera ensuite emporter par les gardes, sans aucune résistance, brisé.
"Je vois. je suis pire qu'une bête alors. Une bête malade, enragée, on a la pitié de l'achever rapidement. Moi, on ne m'accorde pas cette chance."
Il se laissera ensuite emporter par les gardes, sans aucune résistance, brisé.
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