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[le 23 nov 1597] - Le sourire de l'ange hante le démon [Terminé]

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Message par Alexandre Mer 24 Juin - 15:45

Depuis le sol froid où il était forcé de de s'asseoir, faute à cette audite infirmité, Alexandre contemplait avec le tristesse Alduis entendre son raisonnement sévère et avait mal pour lui. Il espérait encore. Il comprenait cela. Un fils, même adulte, ressentait le besoin de plaire à un père, de sentir as fierté. Mais pas dans certains cas. Dans certaines relations, c'était malsain.

"Vous méritez mieux, bien mieux, que tout ce que votre père vous laisse espérer."

Il l'entendit confier ne pas recevoir de belles déclarations. Il tentait ensuite de raisonner son argumenter. Deux personnes qui disaient la personnes pouvaient s'aveugler. il sourit.

"Je suis sûr que non. Vous ne m'auriez pas invité sinon. Vous me traiteriez pas en égal."

Alduis évoquait à demi-mots des choses qu'il avait pu commettre pour repousser le désir. Son esprit devait les revivre. Alexandre fit de même. Il se remémora ces paroles horribles prononcées sur la grande place pour déshonorer Tristan devant leur maître et cette manière abjecte de décrédibiliser la nouvelle patronne du Lupanar. Il soupira.

"Nous faisons tous des bêtises pour résister à la force de ce désir, persuadés qu'il faut lutter, stigmatisés par la société, nos proches. J'ai moi aussi des conduites à ce sujet dont je ne suis pas fier du tout."

Brusquement, alors que le jeune homme se perdait une fois de plus dans ses réflexions, il tressaillit quand les bras solides d'Alduis l'attrapèrent et le remirent debout. Ce contact, qui aurait dû ordinaire, électrisa sa peau. Les battements de son cœur s'intensifièrent et résonnèrent à ses tempes. Il releva la tête, nerveux, et croisa celui du jeune noble qui ne cessait de le fixer. Son cœur frappait de plus en plus dans sa poitrine. Il n'en comprenait pas la raison et ne cherchait pas à la connaitre. Son esprit s'était pour une fois déconnecté.

Les bras puissants d'Alduis l'entouraient encore. Il l'entendit poser une question mais Alexandre l'entendit à peine. Les mots se dissociaient. Il se pencha sans que son esprit ne puisse comprendre et ses lèvres se posèrent sur les siennes. C'était un baiser rempli de fougue et de désir qui lui rappela le premier partagé avec Tristan dans les geôles effroyables du seigneur de Frenn. Mais ce baiser-là avait été un baiser de mort, le dernier plaisir dans l'attente d'une mort prochaine. Ce baiser-ci au contraire était celui de la vie. Tous deux voulaient vivre et exprimer librement leur désir. Sans rien écouter du tumulte intérieur, faisant taire son esprit, Alexandre noua les mains autour des épaules du jeune homme qui lui servait alors de béquilles pour compenser la faiblesse de ses jambes et répondit avec la même fougue à ses lèvres qui essayaient de lui dévorer la bouche.

Tout en laissant porter par la puissance de ce baiser et l'ivresse du désir, les mains d'Alexandre commencèrent à prodiguer quelques caresses au travers des vêtements de ce nouvel amant.
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Message par Alduis de Fromart Mer 24 Juin - 19:48

Peut-être qu'il ne méritait rien ? Peut-être qu'il traitait Alexandre en égal par orgueil ? Peut-être même était-ce seulement pour violer les convenances de cette société qu'il l'avait invité ? Alexandre ne pouvait pas imaginer une seule seconde à quel point il se méprenait sur son compte. Et quand il verrait la vérité, il tomberait de haut. De très haut. Mais Alduis voulait profiter de cet instant sans rien avoir à penser.

Si on lui avait dit qu'en invitant ce petit esclave béquilleux, il finirait par l'embrasser au beau milieu de sa bibliothèque, jamais il ne l'aurait cru. Et pourtant, c'était bel et bien ce qu'il était en train de faire. C'était fou, désespérément fou. Mais c'était merveilleux.

Il n'était pas certain qu'il y ait de l'amour dans ce baiser, mais il y avait de l'envie, ça oui. Une envie irrépressible, immense, dévorante. C'était avant tout le geste spontané de quelqu'un qui retenait ses émotions au fond de lui depuis des années et qui venait enfin de les libérer. De s'y abandonner. Qui les laissait réfléchir à sa place. Ce baiser transmettait à lui seul ce besoin de s'exprimer enfin, de goûter à ce plaisir interdit et Alduis l'embrassait comme s'il essayait en une fois de rattraper les huit dernières années à s'en priver. Comme s'il y avait urgence.

Depuis tout ce temps, c'était la première fois qu'il embrassait un homme. La première fois qu'un véritable brasier brûlait au fond de lui, consumant au passage chaque avertissement que sa raison tâchait de lui envoyer. Mais surtout, c'était avant tout la première fois qu'on lui répondait avec la même fougue.

Cela faisait si longtemps qu'il en avait oublié jusqu'à la sensation des fourmillements qui courraient dans chaque centimètre de son corps.

Ses pensées avaient enfin arrêté de tournoyer dans son esprit. Le flot continuel de réflexions qui l'envahissait n'importe quand, le jour, la nuit, à toute heure et partout, s'était enfin tut pour le laisser tranquille.

Alduis n'avait pas lâché Alexandre. Il continuait de le tenir, pour soulager ses jambes peu solides mais aussi pour le rapprocher de lui. Pour répondre à cette proximité que son corps lui réclamait. Et bien loin de le repousser, Alexandre s'accrocha à lui.

Alduis respirait vite, son cœur lui donnait l'impression de vouloir sortir à cogner ainsi contre ses côtes, et son estomac se tordait - mais pour une fois, ça n'avait rien de désagréable. Et il avait chaud.

À travers sa chemise de lin, il sentait la chaleur des mains d'Alexandre qui passaient et repassaient contre sa peau. L'épaisseur du vêtement était bien fine, pour la saison, mais elle lui donnait l'impression contraire à l'heure actuelle.

Alduis était incapable de penser à quoi que ce soit, sinon à son corps qui en demandait encore. Alduis avait ouvert la porte aux pires tentations et déjà, il n'avait plus aucune envie de la refermer. D'ailleurs, il n'aurait pas pu le faire, même s'il l'avait voulu.

Quand il finit par reculer et à rouvrir les yeux, il posa sur le jeune homme un regard brillant d'ardeur et où un feu brûlait au fond de ses prunelles. Un feu que le désir avait allumé et qui n'y était pas tout à l'heure. Il avala sa salive. Cela ne l'empêcha pas de prendre un demi-sourire narquois en demandant :

- Alors ? Tu ne m'as pas répondu... C'était à ça que tu pensais en disant qu'il fallait se livrer à nos sentiments ? ... en cachette ?

Alduis contint le frisson qui lui remonta le long de la colonne vertébrale. Mais Alexandre l'avait forcément perçu, comme il pouvait assurément lire la lueur dans ses yeux, qui semblait en redemander d'autre.
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Message par Alexandre Mer 24 Juin - 21:44

Le baiser brûlait la langue, les lèvres et la bouche en elle-même d'Alexandre. Un feu ardent le consumait de l'intérieur et ne cessait de s'accroitre au contact de son amant. Alduis le pressait contre sa poitrine et ses sens s'enivraient de ce rapprochement. Ses bras puissants le soutenaient et l'aidaient à compenser la fragilité de ses jambes. C'était mieux encore que ses béquilles en bois précaires. De ce fait, les muscles de ses bras travaillaient beaucoup moins et le garçon pouvait plus librement promener les mains sur les épaules du jeune noble. Elles remontaient même vers la nuque et en chatouillèrent légèrement la peau.

Mais tout moment finissait inlassablement par prendre fin.

Leur baiser cessa et le contact se rompit.

Presque hagard, Alexandre contempla Alduis se reculer puis le dévisagea. Il brûlait d'envie de recommencer de poser à nouveau ses lèvres sur les siennes. Le garçon croisa son regard et crut percevoir la même envie. Il n'osait cependant. Son amant restait un noble et lui un esclave. La hiérarchie sociale se rappelait cruellement à lui. Les bras puissants d'Alduis le gardaient toujours et maintenaient son équilibres. Ils étaient si rassurants. Il laissa ses mains glisser vers son torse alors que Alduis venait de lui poser une question. Alexandre eut un sourire à la fois maladroit et un peu insolent.


"Je crois que je ne pensais pas à cela. Même si c'était bien agréable."

Alexandre le fixa. Son ventre se tordait, déchiré par l'envie de sentir à nouveau cette sensation enivrante. il désirait un second baiser. Et encore un autre. Ses lèvres possédaient un goût particulier qui le rendait captif. Mais il ne savait comment le demander.

"Je.. Malheureusement vivre ce genre de choses, pour nous, oui, ça ne peut être qu'en cachette."

En son for intérieur, Alexandre soupira. Ils ne faisaient pourtant rien du mal. Ils s'aimaient. Simplement.



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Message par Alduis de Fromart Jeu 25 Juin - 12:26

C'était un baiser comme Alduis n'avait jamais embrassé personne. Le contact de la peau d'Alexandre sur sa nuque était la chose la plus agréable qu'il avait vue depuis longtemps. Ses doigts qui l'effleuraient faisaient remonter mille délices d'une autre époque, qui provoquait un millier de choses en lui.

Un baiser qui, comme tout le reste, ne pouvait durer éternellement. Alors il finit par reculer. A peine un pas. Le regard d'Alexandre pesait sur lui, comme un impératif à recommencer, brûlant d'il ne savait quelle force inconnue. Pourtant, ni lui ni Alexandre ne se rapprocha pour réitérer l'expérience. Ils restèrent l'un face à l'autre à se regarder, avec ce même désir au fond des yeux, celui-ci même qui accélérait inévitablement la respiration d'Alduis et venait de le pousser à la plus grande – et la plus merveilleuse – des folies.

Il n'avait toujours pas lâché Alexandre, et il profitait du contact de ses mains sur lui, qui glissaient contre sa chemise. Si le sourire du jeune homme fut légèrement insolent, celui d'Alduis fut quant à lui carrément provoquant.

- Alors à quoi tu pensais, dans ce cas ?

Mais agréable... c'était mille fois en dessous de la vérité. C'était grisant. Entièrement, complètement, follement grisant.

Alexandre ne le lâchait pas des yeux, Alduis non plus. Le temps semblait soudain s'être suspendu – comme son esprit. C'était comme si le monde extérieur s'était effacé de sa mémoire. Plus de père, plus de dieu, plus rien d'autre qu'Alexandre et sa voix qui lui répondait, qui l'appelait par chacun de ses gestes.

- Pourquoi forcément en cachette ? murmura-t-il simplement à quelques millimètres de ses lèvres, les effleurant à peine, mais suffisament pour faire . Parce que la société nous le dit, c'est ça ? Tu n'as jamais eu envie de le hurler au monde ?

C'était injuste.

Ce monde entier était un océan d'injustices.

Alors pour oublier, et pour combler ce désir impérieux et totalement irréprésible, il combla la distance entre eux pour la seconde fois. Ses flammes intérieures s'enflammèrent avec une ardeur nouvelle.
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Message par Alexandre Jeu 25 Juin - 15:15

Alexandre continuait de caresser la nuque de son amant, incapable de se détacher de cette peau si douce que ses doigts parcouraient. Il sourit alors du regard provocateur avec lequel répondait Alduis à son insolence. C'était plaisant de ne plus être grondé pour ce trait qui lui venait parfois et pouvoir poursuivre la discussion. Il répondit cette fois avec faux détachement :

"Je ne sais pas, mon cher Alduis. Il semble que beaucoup de mes pensées se soient égarées."

Son amant s'approchait à nouveau les lèvres des siennes et Alexandre se rapprocha, instinctivement, désireux de recevoir lui aussi un autre baiser. L'envie le consumait. Il le devançait même et allait initier le premier mouvement quand Alexandre tressaillit aux paroles qui venaient d'être prononcées. Ne pas se voir en cachette... Avouer au monde leur homosexualité... Tout son corps se raidit de terreur. Il entrevoyait dans son esprit les flammes du bûcher et la vision sinistre du cardinal Cassain qui danserait autour des flammes.

"Non..."

Sa voix était faible. Gémissante.

"Vous... Vous n'aurez pas de problème. Vous êtes nobles. Fils aîné. Héritier donc. Mais moi... Moi.. si j'étais pris à... mon maitre... Mon maître est cardinal et inquisiteur. Et il adore... Il adore pourchasser les hérétiques. Il en voit partout. En toute occasion. Il me considère déjà diabolique du fait de mon infirmité. Alors s'il apprend... S'il apprenait..."

Alexandre gémissait lamentablement avant de finir sa phrase.

"Je ne serai plus qu'un tas de cendres avant de la fin de la journée."

Alexandre déprimait complètement de songer à nouveau à cette terrible qui était la sienne. Il pouvait avoir quelques instants de bonheur, volés dans un temps de discrétion, mais il ne s'exposerait jamais avec plaisir son bonheur à ses proches. Alduis l’arracha brutalement à ces tristes pensées pour lui donner un autre baiser, empli de cette même fougue, auquel le garçon répondit aussitôt. Se perdre dans le désir, oublier le présent et les doutes, c'était tout ce qui lui importait là maintenant.
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Message par Alduis de Fromart Sam 27 Juin - 14:38

Alexandre n'avait pas retiré ses mains de sa nuque et il continuait, là, contre sa peau, de passer ses doigts. Alduis, de son côté, devait fournir tous les efforts du monde pour retenir tant bien que mal les frissons qui lui picotaient la peau. Et même ainsi, il n'y parvenait qu'à moitié.

Son attention fut retenue par la voix du jeune homme. Mon cher Alduis. Le pensait-il vraiment ? Certainement. Puisqu'il le lui avait dit. Il était persuadé de sa bonté d'âme. Mais quelle naïveté. Alduis n'en revenait pas.

Alexandre s'apprêtait très clairement à combler la distance entre eux mais il recula soudainement. Tout juste. Mais ce qu'Alduis sentit surtout, ce fut son corps qui venait de se crisper sous ses doigts. Une tension qu'il ne pouvait pas ignorer.

Il ne pouvait pas nier la peur du jeune homme. Elle était parfaitement légitime. Finir au bûcher n'était certes pas une perspective réjouissante. Terminer sa vie en tant que torche humaine... Pourtant, il ne pouvait pas dire lui-même qu'il n'aurait pas de problèmes, si on comprenait la vérité. Son père, par exemple, ne serait sans doute pas d'accord avec ce qu'il était en train de faire dans cette bibliothèque. Quant à la société ... elle aurait certainement des idées pour lui faire regretter cette idée loufoque.

L'évocation du maître d'Alexandre lui fit serrer les dents. Le cardinal Cassin. Alduis ne portaient pas les religieux dans son coeur - pour ne pas dire qu'il les détestait carrément. Il n'allait jamais prier, ni à l'église ni chez lui et pour ainsi dire, la haine qu'il portait aux serviteurs de Dieu étaient largement réciproque.

Alors autant dire qu'un homme qui regroupait les statuts de cardinal et d'inquisiteur... Que s'ajoute à cela le fait qu'il ferait brûler Alexandre et qu'il en serait fier, puisqu'il le trouvait diabolique... Alduis lui montrerait ce que c'était, un homme qui méritait réellement l'enfer. Une chose était sûre, Alexandre ne faisait pas partie de cette liste. Parce qu'il était justement rempli de beaucoup trop d'amour pour cela.

- Et il y en a d'autres, qui pourraient avoir des idées comme celle-ci ?

Alexandre devait avoir quelques ennemis. Même s'il savait se tenir, il n'en gardait pas moins une langue bien pendue... qui pouvait déplaire, comme toute chose. Ce qui était sûr, c'était que qui que ce soit, et qu'importe soient leurs intentions, personne ne s'approcherait de lui.

Alduis venait juste de retrouver cette douce sensation, qu'il avait cherché à enfouir au fond de lui... Cette sensation grisante. Il ne permettrait certainement pas qu'on la lui retire au bout de quelques jours seulement. Ni qu'on lui reprenne ces sourires d'ange et cette manière, presque délicate, de prononcer son prénom.

Quant au baiser qu'ils échangèrent suite à cela, sans qu'Alduis n'insiste sur ce point sensible, il était semblable au précédent. Fougueux et rempli de ce même désir qui semblait insatiable. Et qui, bien loin de diminuer, ne faisait que s'accroître dans son ventre. Une idée folle l'effleura alors. Encore plus folle que celle de l'avoir embrassé.

Il creusait sa propre tombe avec une telle ardeur...

- Alexandre. Reste ici ce soir.

Les mots étaient dits dans un souffle, mais ils n'en restaient pas moins dits. Alduis n'était même pas certain de réaliser ce qu'il était en train de demander.
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Message par Alexandre Sam 27 Juin - 18:00

Alexandre contemplait avec une légère inquiétude Alduis qui comprenait enfin les dangers que représentait son maître actuel pour leur relation. Notamment en ce qui lui concernait lui, le petit esclave. Il l'entendit alors demander qui d'autre pourrait lui chercher des ennuis ?

"Euh... vous voulez dire si j'ai des ennemis ? Euh...A part mon maître qui me traite régulièrement de boulet et autres joyeusetés, je ne vois pas. Dame Irène est très gentille. Sa fille aussi. Mon père... Il ne ferait jamais rien contre moi. Bien au contraire. Bon, il peut être un peu... Il a un humour assez agaçant mais il peut être très gentil. Ou alors le seigneur de Frenn.. il est vrai qu'il m'avait accusé de sodomite au procès car ses gardes nous ont vu Tristan et moi nous embrasser. Il avait là des preuves qui ont cependant être pu rejetés grâce à mon père. Mais il est gentil le seigneur de Frenn. Il m'a beaucoup appris. Hier encore, quand j'étais chez lui, il m'a appris quelques leçons très utiles."

Dans ce discours, Alexandre omit volontairement d'évoquer le cas de la petite Cassandre. C'était effectivement problématique cet acharnement à se moquer de lui et l’exploiter mais ce n'était pas une ennemie. C'était une enfant. Elle ne comprenait pas. Il y avait peut-être Eldred. hier encore... Il se rappelait encore de sa colère après que lui s'était permis de dire ces choses. Il se remémorait de la fureur terrible du baron. Non, Eldred ne méritait pas d'être blâmé. C'était lui qui avait fauté.

Toutes ces pensées désagréables s'évanouirent quand ils s'embrassèrent pour la seconde fois. Alexandre se détendit alors que son âme revenait ardente. Ses mains descendaient à présent vers le torse de son amant et se glissait sous la chemise de lin. Elles voulaient sentir sa peau et se rapprocher toujours plus près. Il brûlait. Il se consumait de désir pour ce beau et jeune noble.

Lorsque le baiser cessa, l'invitation jaillit, spontanément, et Alexandre n'aurait pu la refuser. Le monde extérieur n'existait plus pour lui. Dame Irène qui allait finir par s’inquiétait dans sa boutique de ne pas le voir revenir n'existait plus non plus. Il s'avança et prit cette fois l'initiative d'embrasser à nouveau son amant dans un baiser légèrement plus tendre que les premiers. il murmura avec douceur :


"Oui, Alduis. Avec plaisir."

Alexandre devinait instinctivement, dans un flottement de l'esprit, ce qui allait suivre et se moquait des conséquences.Il ne voulait que vivre ce moment intense et le graver dans sa chair. Ses mains retournèrent sous la chemise de son amant et remontèrent vers son torse.

"Je vous aime, Alduis."

il le murmura tout près de ses lèvres, comme une tendre confidence, et l'embrassa à nouveau, cette fois avec fougue.

Alexandre
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Message par Alduis de Fromart Dim 5 Juil - 18:38

o~o~o

Si Alexandre avait refusé, Alduis ne savait pas ce qu'il aurait fait. Certainement juste le laisser partir, partagé entre le mélange d'une déception écrasante et d'une satisfaction certaine, pour avoir résisté à la tentation. Lequel des deux aurait pris le pas, alors ? Il n'en savait rien, et la question ne se posait somme toute pas. C'était fou, mais Alexandre avait accepté. Il avait dit, au-delà de ce oui sans équivoque, une chose. Une chose qui résonnait en Alduis. Avec plaisir.

A-vec plai-sir.

Alduis n'en revenait pas. Et il ne savait pas non plus s'il avait envie d'en rire ou d'en pleurer. Les deux en même temps, en y réfléchissant bien. Mesurait-il dans quoi il s'embarquait ? Quels impacts pourraient avoir une simple nuit sur sa vie ? Beaucoup trop. Il faisait une terrible erreur, il avait un goût de bile dans la bouche mais … mais il en avait envie. C'était bien ce qui lui faisait peur, d'ailleurs. D'en avoir envie.

Il avait la gorge nouée mais le ventre plein de papillons.
Les mains moites de désir, mais tremblantes d'appréhension.
Les pensées floues de larmes mais scintillantes de sourires.

Il ne savait plus où il en était. Il ne comprenait plus ce qu'il se passait. Il avait envie de fuir, loin très loin, et de rester tout à la fois. Que penser quand votre esprit prenait toutes les directions possibles et imaginables ? Que dire quand les mots se pressaient mais que votre langue était de plomb pour les soulever ? Il avait l'impression d'avoir mangé de la cendre, et cela ne lui donnait qu'un seul désir : remplacer ce goût détestable par celui de la bouche d'Alexandre.

Il ne voulait plus penser. Que son esprit se taise de nouveau, comme quelques dizaines de minutes plus tôt, il s'était alors senti si léger. Pourquoi sa raison ne pouvait pas le laisser faire, rien qu'une fois, une douce fois, sans lui cracher au visage tous les reproches du monde ? Il avait envie de se hurler à lui-même : Fais-moi confiance ! Je suis digne de ta confiance, regarde !

Mais la logique d'Alduis ne faisait confiance à personne. Même pas à elle-même.

Et c'était pour cela que jamais aucun homme n'était entré dans sa chambre depuis des années. Il y avait fait attention, très attention. Et il avait tout saccagé lui-même. En lui, il avait l'impression que quelqu'un s'amusait, très cruellement, à déchirer son coeur en deux.

Il était pris dans une tempête. Certaines vagues le repoussaient à la surface, quand d'autres le tiraient vers le fond. Lui, il était un petit radeau qui prenait l'eau, bringbalé par les vents et les marées... sans savoir lequel des deux courants ramenait à la surface et lequel le ferait couler à pic.

Et comme seul guide, il y avait un petit point lumineux, là-bas, tout là-bas à l'horizon. Il s'efforçait de le suivre, tant bien que mal, de concilier les deux courants contraires. Le tout en embrassant Alexandre encore et encore.

Maintenant qu'il n'avait plus besoin de tenir Alexandre, que ses mains étaient libres, il n'avait pu les empêcher de passer contre sa peau, le long de ses côtes et de se glisser dans son dos jusqu'à...

Ses doigts de figèrent. Sa respiration aussi. Ses muscles se tendirent et la haine, sinueuse, revint s'enrouler autour de son coeur comme un serpent. Pour serrer fort. Là. Dans le dos d'Alexandre, il y avait quelque chose. Quelque chose qu'il n'aimait pas.

Il s'écarta, sourcils froncés et il demanda d'une voix aussi coupante que le fil d'une lame, qui n'appelait à aucun mensonge ou protestation :

- Qu'est-ce que tu as dans le dos ?
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Message par Alexandre Lun 6 Juil - 19:51

L'esprit ordinairement bouillonnant de questions d'Alexandre s'était subitement arrêté au milieu de la salle à manger. Toutes ses interrogations et toute sa curiosité s'étaient finalement tues. Il ne pensait plus. Il ressentait. Comme ivre, ivre de bonheur, le jeune homme se laissait porter par son amant et déposer dans ce grand lit qui les accueillait à présent tous deux. Ses bras se resserraient autour de ce grand corps qui se pressait avec fougue contre le sien si frêle. IL s s'embrasaient continuellement et chaque baiser déclenchait un puissant feu salvateur.

"Alduis.... Alduis, je t'aime."

Le tutoiement était venu seul,. Alexandre se libérait des convenances et des différences. Dans leur solitude commune, ils n'étaient plus que deux hommes qui s'aimaient et se désiraient. Ses mains plongèrent derrière la nuque de son amant et dérangèrent ses cheveux. Il tenta de de suspendre et embrassa son front.

"Je t'aime."

Il répétait souvent ces mots si simples et pourtant si beaux. Alduis avait vécu des moments si difficiles avec père. Il n'avait pu les entendre souvent. Alexandre le percevait et n'aspirait qu'à lui rendre de cet amour qui lui avait cruellement manqué.

Brusquement, la vox revenue froide coupa son élan Alexandre se figea puis l'entendit demander ce qu'il avait dans le dos. Il balbutia, confus.


"Dans... mon dos ? "

Il se rappela alors des exactions de son père adoptif quand il avait envie de se défouler sur le gamin infirme né de l'adultère de son épouse. Il soupira.

"C'est rien. C'est juste les cicatrices que mon connard de père m'a laissé."

Alexandre se redressa et passa es bras autour de la taille de son amant pour l'embrasser.

"On a mieux à faire que de parler de ça, non ?"

Tout en continuant de l'embrasser, ses mains poursuivaient leurs caresses.
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Message par Alduis de Fromart Mar 7 Juil - 20:06

Alduis avait entendu plus de fois le verbe “aimer” depuis l'arrivée d'Alexandre que durant toute sa vie. Il le répétait, encore et encore, comme une prière. Et Alduis avait du mal à le réaliser. Qu'ils étaient adressés à lui. Lui que personne n'appréciait, lui que tout le monde aurait aimé voir mourir.

Et pourtant, cela n'était rien face à cela. Il venait de le tutoyer.

Le tutoyer. Alduis, je t'aime. C'était ce qu'il avait dit. Ce fut une explosion dans le ventre du jeune homme. Une explosion de bonheur ou de douleur. D'amour ou de haine. Une haine viscérale contre lui-même. Il était incapable de résister. De ne pas plier face à l'appel des baisers répétés d'Alexandre. Il y répondait avec la même faim.

Il était faible. Voilà tout.

Faible depuis toujours. Quoiqu'il essaye de faire croire. Il avait envie d'oublier, de tout oublier. Et ironique coup du sort, le seul moyen qu'il voyait actuellement d'oublier, de faire taire enfin son esprit, c'était Alexandre.

Alexandre qui passait les mains dans ses cheveux, sur sa nuque.
Alexandre qui embrassait son front.
Alexandre qui disait l'aimer.

Et à chaque fois qu'il le disait, le ventre d'Alduis se tordait. Mais plus il l'entendait, plus la haine s'endormait au fond de lui. Elle n'attendait que son tour pour ressortir, encore plus virulente. Elle était jalouse d'être ainsi délaissée. Elle sussurait au fond de son esprit, une voix sifflante. Une voix que celle d'Alexandre repoussait de plus en plus loin.

Et pourtant, alors qu'elle était en train de disparaître complètement pour le laisser profiter pour une fois de l'instant présent, elle revint au grand galop. Le heurta de plein fouet. Alexandre ne devait pas s'attendre à une voix aussi coupante vu la manière dont il balbutia soudainement. Comme s'il ne comprenait pas de quoi il parlait. Les doigts d'Alduis se serrèrent sur les draps, pour essayer d'évacuer la pression qui reprenait vie au creux de ses entrailles.

Finalement, la réponse arriva. La haine grossit encore davantage. Alduis en trembla, tous ses muscles se bandèrent, comme la corde d'un arc qu'on s'apprête à lâcher.

Alexandre passa ses bras autour de sa taille pour l'embrasser à nouveau. Ses mains continuaient de caresser sa peau. Alduis avait l'impression qu'il allait imploser. Sa peau picotait, ses lèvres brûlaient mais tout son corps tremblait sous la colère qu'il essayait de contrôler. Sans grand succès, il fallait le dire.

Il s'écarta.

- Non, ces traces-là sont récentes. Hier ou avant-hier, siffla-t-il. Tu m'avais dit que tu n'avais pas d'ennemis !

Et il continuait de trembler, bien qu'il essayait de le dissimuler. Il fallait qu'il se calme. Qu'il respire. Mais son souffle s'accrochait dans sa cage thoracique et se bloquait malgré ses efforts désespérés.
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Message par Alexandre Mer 8 Juil - 13:26

Alexandre essaya de continuer d'embrasser son amant mais il s’écarta brusquement.Il se figea, interdit. Aurait-il fait quelque chose mal ? Alduis évoqua à nouveau les traces dans son dos et précisa que celles-ci étaient récentes. Le jeune homme comprit et soupira. Il se laissa retomber contre le matelas, la tête sur l'oreiller.

"Le seul véritable ennemi que j'ai, Alduis, c'est moi-même. Moi, ma profond bêtise et mon impulsivité."

Les souvenirs de ce moment horriblement gênant au château de Frenn le hantaient. Il n'arrivait pas à croire qu'il ait pu être stupide et insulter un homme qui ne lui avait rien fait.

"As-tu entendu parler du fâcheux cas du duc de Rottenberg ? Ou, bien sûr. A part les ermites réfugiés dans une montagne perdue, je ne vois pas qui pourrait encore l'ignorer. Autrefois, j'ai connu Ulysse. Le véritable Ulysse. Nous étions des enfants que tout aurait dû séparé mais Ulysse venait me visiter et e faisait sortir en cachette, me rendait... Nous avions promis de toujours rester amis. J'ai attendu son retour. Sans désespérer. Et puis, il y a quelques mois, quand j'ai rencontré par malchance cet usurpateur, j'ai cru que le Ciel me punissait devant la violence de celui que je croyais être mon ami. Puis, j'ai découvert la vérité. Que mon précieux ami avait été lâchement assassiné par un cruel esclave zarkotien. C'était... Non, c'est toujours douloureux. J'en ai fini par nourrir une haine pour tout le peuple de Zarkos."

Alexandre marqua une pause, rongé par cette attitude bien peu chrétienne et indigne.

"Il y a peu, j'ai rencontré un esclave que je savais zarkotien. Mon sang s'est révolté. J'ai craché des horreurs. J'ai craché toute ma haine. Le seigneur de Frenn m'a entendu et s'en est indigné, à juste titre. il m'a sermonné et expliqué l'égarement dans lequel j'étais. puis, il m'a fait corriger de cinq coup de cannes."

En évoquant cette sanction, Alexandre eut une expression de miséricorde.

"Quelle grand bonté d'âme que possède notre Premier Conseiller ! Comme le Roi a eu raison de le nommer à ce poste ! Cinq coups de canne pour punir ma colère et ma stupidité ! Je méritais beaucoup plus ! Face à une cour de justice, j'en aurai eu certainement pour vingt coups !"
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Message par Alduis de Fromart Mer 8 Juil - 16:43

Alduis avait envie de se taper la tête contre les murs.

Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi ! avait-il envie de hurler à son esprit, à ses pensées qui tourbillonnaient beaucoup trop vite pour qu'il en saississe quelque chose.

Tout ce qu'il voyait, c'était que ce moment merveilleux s'était envolé. Que la colère et la haine l'avait rattrapé toutes deux. Parce qu'elles étaient là, dans son sang. Même oubliées, elles parvenaient toujours à se rappeler à lui. Alduis ne pouvait leur échapper. C'était comme essayer de se fuir lui-même. Oh, comme il aurait aimé ne plus avoir à se supporter.

Alexandre se laissa retomber sur l'oreiller, et Alduis fit un effort surhumain pour se calmer. Sans le moindre succès. Ses mots résonnèrent en lui avec une telle force, comme si d'un coup, il n'était plus qu'une enveloppe vide contre les parois de laquelle les mots ricochaient à l'infini. Comme des échos.

Le seul véritable ennemi que j'ai, c'est moi-même.

Alduis résista à l'envie de cogner quelque chose. Il aurait eu envie de se boucher les oreilles. Mais il savait que cela ne servirait à rien. Ses pensées n'en faisaient qu'à sa tête. Comme vouées d'une vie propre.

Le goût de cendre dans sa bouche était toujours présent, rendait pâteuse toute sa bouche. Il avait mal au ventre. Il avait envie de vomir. Il n'arrivait même plus à écouter Alexandre. Il ne comprenait rien. Que venait faire le duc de Rottenberg dans cette histoire ?

Ses mots sur sa punition ne lui parvenait que d'une oreille. Il continuait de trembler, il continuait d'avoir envie de vomir. Toute sa colère voulait sortir et il ne savait pas comment faire. Alors il la retenait. Il la retenait, il la retenait et... et il sentait qu'il allait exploser. Et faire une bêtise dont il n'avait aucune envie.

Il se jeta presque hors du lit, pour s'écarter d'Alexandre. Aussi loin que le permettait les murs de la pièce. Ne pas lui faire mal, ne pas lui faire mal, ne pas lui faire mal. Il se mit à marcher de long en large pour ne pas rester immobile. L'idée des coups de cannes crispait chacun de ses muscles. Il n'était plus qu'une boule de nerfs et de tensions.

Son coeur battait vite. Terriblement vite. A l'intérieur de lui, tout s'affolait.

- Quelle bonté d'âme que possède notre Premier Conseiller !

Alduis stoppa net sa marche. Ce furent les mots de trop.

- Arrête !

Il secoua la tête.

- Arrête ! Tais-toi ! Ne dis plus rien ! Je veux plus rien entendre !

Il serra sa tête entre ses mains. Puis, il releva les yeux vers Alexandre et reprit :

- Comment tu peux dire ça ? Comment tu peux le dire bon ? Alors qu'il t'a réduit en esclavage ? Alors qu'il vient de te punir comme on punit un chien ! Comment tu peux lui porter une telle déférence ? Comment tu peux imaginer que n'importe quel homme mérite de se faire frapper ? Comment tu peux croire une seconde à tout ce que tu dis ? Qu'a-t-il fait de si merveilleux, qui lui vaut cet amour, hein ?

Il secoua la tête encore. Un tel venin se déversait dans ses paroles.

- Qu'est-ce qu'il a de plus qu'un autre homme ? Tu ne comprends pas ? Si ça avait été moi, tu penses vraiment qu'il aurait ordonné de me donner des coups ? Comment tu arrives à accepter ton sort sans rien faire ?

Enfin, il se tut. Il ne savait plus quoi dire. Il avait déversé tout ce qu'il pouvait dire. Il pressa ses points fermés sur ses yeux. Puis, il se dirigea à grands pas vers une table pour prendre le pichet qui y était. Il voulut se servir un verre d'eau mais ses mains tremblaient tellement que le cristal du pichet tintait contre le verre. Alors il abandonna l'idée et se laissa tomber sur la chaise qui se trouvait là.

Et il se pencha en avant sans rien dire de plus. Il se perdit dans la contemplation du sol.
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Message par Alexandre Mer 8 Juil - 19:30

Alduis était affreusement mal depuis la découverte des marques dans son dos et Alexandre ressentait sa douleur, meurtri. Ces plaies lui rappelaient sans nulle doute les sévices de son père. Leurs moments tendres et passionnées venaient de s'envoler et le quotidien morne revenait les engluer. Serait-ce un rappel du Ciel ? Une manière de l'empêcher de céder au péché de chair et à ses inclinations dangereuses ? Pour une fois, il ne voulait pas y croire. Il envoyait loin de son esprit cette idée.

"Alduis..."

Il ne savait que lui dire.  

Comment panser les plaies morales chauffées à vif ?


Alduis s'était levé et marchait avec rage, comme un animal, prêt à charger.

Alexandre étouffait. Sa poitrine brûlait sous le poids de la douleur de son amant et de sa responsabilité dans cette souffrance.

Soudain, Alduis hurla et lui ordonna de se taire. Alexandre se redressa en recroquevillant. Il tremblait en écoutant son amant crier tous ces reproches sur le seigneur de Frenn. Des reproches qui le mettaient mal à l'aise.

"Il... Il m'a fait asservi , oui, mais il aurait pu me tuer. S'il avait eu le cœur sec, il se serait débarrassé de moi dans un cachot. j'en savais trop. Beaucoup trop sur comment il est arrivé à son poste. mais il ne l'a pas fait. Il m'a remis aux mains de la justice. Alors... alors..."

Sa voix se mourait dans son raisonnement maladroit. Les arguments logiques s'enchainaient et lui faisaient connaitre le doute. Alexandre se sentait mal. Atrocement mal.  Les questions se succédaient et l’ébranlaient. Comment pouvait-il que n'importe quel homme mérite de se faire frapper ? Qu'est-ce que le seigneur de Frenn avait de plus qu'un autre homme ?  Que se serait-il passé si cela avait été Alduis qui aurait insulté Eldred devant le seigneur de Frenn. Alexandre transpirait, comme si avait subitement une fièvre terrible. Des fragments s'assemblaient son esprit et il détestait l'image qui se formait. Il se revoyait tout à l'heure affirmer à Alduis qu'aucun père ne pouvait frapper son enfant. Or, un noble face à un esclave, cela reproduisait un schéma  semblable à celui du père et de son fils. Les corps de canne retentissaient dans son esprit et l'obsédaient. Auraient-ils donné sans bonne raison ? Si Alduis avait dit ses paroles à sa place, le seigneur de Frenn l'aurait corrigé verbalement, comme il l'avait fait dans ce bureau, sans réclamer ensuite une punition. Le dialogue... Le dialogue permettait d'expliquer bien mieux les incompréhensions que les coups.


"Je... il y a... Il y a une incohérence dans ma logique."

Confus, Alex éclata en sanglots, perdu dans ces contradictions qui venaient de se révéler et l'anéantissaient.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 9 Juil - 10:22

Alexandre s'était recroquevillé sur le lit. Alduis percevait ses tremblements de là où il était – et cela malgré sa colère et ses émotions qui le débordaient. Avait-il peur de lui ? Cette pensée lui serra le coeur et lui tordit le ventre un bref instant. Il n'en aurait été qu'un juste retour dans l'ordre des choses et pourtant... pourtant, la simple idée que cela soit possible lui était douloureuse.

Mais même si Alduis avait voulu se calmer, il ne l'aurait pas pu. Il avait besoin d'extérioriser ce flot de choses qu'il ne comprenait pas. Et à cet instant, c'était la seule manière – toujours mieux qu'exploser quelque chose par terre – qu'il avait trouvée pour ce faire.

Il aurait dû s'inquiéter que quelqu'un les entende mais il n'avait certainement pas l'esprit suffisament clair pour le faire. D'autant que ses esclaves se méfiaient trop de lui pour s'approcher de sa chambre – surtout quand il était dedans. Alors personne ne viendrait.

Mais il avait fini de parler. Fini de servir ses reproches. Alors il s'était laissé tombé sur cette chaise, la tête dans les mains, tandis qu'Alexandre tâchait de raisonner pour démonter ses arguments. Bien piteusement, il fallait le dire. Il n'y avait plus la moindre once de passion dans la pièce, et Alduis le regrettait – parce que c'était lui qui avait tout interrompu.

- J'en savais trop. Beaucoup trop sur comment il est arrivé à son poste.

Alduis, toujours la tête penchée, eut un froncement de sourcils. La pièce du puzzle s'emboîta avec les autres. Alors c'était donc cela. Dyonis avait fait asservir Alexandre pour le faire taire. Pour qu'il ne dise pas ce qu'il savait. Parce qu'il n'était pas si légitime que cela, à sa place de Premier Conseiller... et Alduis comptait bien découvrir pourquoi. Et en jouant bien ses cartes face à Dyonis, il saurait peut-être le faire céder de lui-même.

Pourtant, pour le moment, il ne releva pas sinon avec un ricanement aigre.

- Oh, merveilleux, ironisa-t-il quand Alexandre eut fini se débattre avec ses propos maladroits, dont même lui sentait toutes les failles. Mais quel homme honorable que voilà ! qui asservit ses semblables au lieu de les tuer, et tout cela pour quoi, je te le demande ? Acheter leur silence ! Oh, il y a de quoi l'admirer, il va s'en dire ! Ainsi, il s'assure que tu ne puisses rien dire, et cela sans se salir les mains. Comme c'est respectable, en effet.

Il secoua la tête, releva les yeux vers Alexandre et ajouta d'un ton amer :

- Et regarde-toi donc ! Tu vas exactement dans le sens qu'il veut ! Toi qui clame à la justice, alors tu trouves que cela est équitable ? Dans ce mot, justice, n'entendons-nous pas “juste” ? A quel moment as-tu pu te dire que c'était juste, d'être asservi pour payer les actions d'un autre à sa place ?

Il secoua la tête. Sa voix était toujours aussi tranchante. Et Alexandre continuait de se décomposer un peu plus à chaque mot.

- Je... Il y a... il y a une incohérence dans ma logique.

Une incohérence ? Il y en avait qu'une seule ?

- Ta logique est bancale, rien ne tient debout ! rétorqua-t-il, impitoyablement. Tu protéges un homme que tu n'as pas à protéger ! La voilà la vérité, la voilà ton incohérence.

Et soudain, Alexandre éclata en sanglots. Comme ça. Sans préambule. Alduis s'en trouva aussitôt désarmé. Il se retrouva planté debout au milieu de ses appartements, les bras ballants le long du corps, un jeune homme en larmes dans son lit, sans savoir ce qu'il était censé dire ou faire. Les derniers relents de colère s'évanouirent enfin complètement, soufflés par ces larmes. Des larmes qu'il y avait aussi, au fond de lui, mais que pour rien au monde il n'aurait laissées sortir. Il secoua la tête.

- Je...

Ce fut presque timidement qu'il revint s'asseoir au bord du lit. Il n'osa pas faire un geste, ni croiser le regard d'Alexandre.

- Tu sais pourquoi je me suis engagé dans l'armée ? Pour savoir me défendre le jour où quelqu'un oserait à nouveau lever la main sur moi. Je ne laisserais plus jamais personne me frapper ou m'atteindre. C'est fini, je me le suis promis. Je ne suis plus un enfant sans défense. Et peut-être qu'il serait temps pour toi de...

Il ne trouva comment dire la suite alors il abandonna. Il se tourna birèvement vers Alexandre. Il semblait si fragile. Si innocent encore, à pleurer de la déception qu'il venait de vivre. Il n'avait aucun moyen de se protéger lui-même alors... il avait encore besoin de quelqu'un pour veiller sur lui. Doucement, comme si Alexandre était un petit animal qui risquait d'être effrayé, il se rapprocha. Il ne savait plus que faire de ses mains, alors il les pressa l'une contre l'autre.

- Je te protégerai.
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Message par Alexandre Jeu 9 Juil - 19:04

Alexandre sanglotait, appuyé contre le dossier du lit, torturé par les doutes et les contradictions qui venaient de lui apparaitre. Alduis ne l'aidait pas à se remettre. Au contraire, il l'enfonçait et lui mettait davantage les évidences devant les yeux. Il entendait son père, désespéré, ne pas comprendre sa position, de Dame Irène aussi... Ou Tristan. Tout le monde lui avait dit que son asservissement n'était pas normal, qu'il avait subi une sanction injuste alors que sa bêtise ne méritait légalement qu'une flagellation. Il avait voulu cru le seigneur de Frenn bon car il lui montrait une image plaisante de ce que pouvait être un homme, bien plus favorable que celui que lui avait exposé ses deux pères depuis plusieurs années. Mais c'était une image plus sournoise. Derrière une apparence de moralité se dissimulait le vice.

"Il n'est pas... honorable..."

Alduis rappelait al notion de justice et du mot juste. Alexandre ferma les yeux, anéanti. Il avait effectivement fermé les yeux pour ne pas voir la vérité.

"Non. Non.... Ce n'est pas... juste."

Alexandre se repartit à pleurer, dévasté de réaliser que tout clochait dans sa logique et son raisonnement. Il se trompait en tout. Sa poitrine le brûlait. il se sentait si mal. Si atrocement mal.

Les mains d'Alduis vinrent soudain prendre les siennes. Avec douceur. la colère avait disparut. Alexandre trembla puis sursauta quand Alduis lui dit qu'il le protégerai.


"Tu... Tu le peux variment ? Contre mon maître ? Contre le seigneur de Frenn ? Comment... ?"
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Message par Alduis de Fromart Ven 10 Juil - 10:55

Alexandre sanglotait comme un enfant. Un enfant qui se rendait compte que mêmes les hommes les plus fiables ne l'étaient pas. Que c'était ce même homme, Dyonis Howksley de Frenn, Premier Conseiller, qui l'avait réduit en esclavage pour un motif on ne peut plus critiquable.

Alduis le regardait pleurer et s'il ne bougeait plus, une part de lui comprenait bien le désarroi du jeune homme. Il était passé par cette phase, lui aussi, il y a longtemps. Et par certains instants douloureux, il y passait encore, malgré toutes ses bonnes résolutions.

Alexandre apprenait la dure réalité de la vie. Ne pas espérer pour ne pas être déçu. Oh oui, c'était beau l'espoir - mais le revers de le médaille était bien lourd. Et Alduis le connaissait par coeur, le goût aigre de la déception. Suffisamment pour ne plus croire en toutes ces naïvetés.

Non, personne n'était pas honorable. Dans un monde d'apparences et de complots, quel honneur pourrait-il exister ? Celui de poignarder un ami par derrière, ou d'asservir ses semblables ? C'était répugnant.

Rien n'était juste non plus. Et ceux qui se disaient impartiaux étaient les pires. Une société juste... qui ne tolérait aucun écart. Et qui s'empresserait de se débarrasser d'eux si quelqu'un venait à comprendre qui était dans la chambre d'Alduis, ce soir. Avec qui il avait prévu de passer la nuit.

Quelle justice.

Pitoyable.
Pathétique.
Misérable.

Les larmes d'Alexandre semblaient intarissables. Comme si maintenant qu'il avait commencé à pleurer, plus jamais il ne pourrait s'arrêter. Oh, bien sûr, c'était faux, une simple impression. Même le plus sensible des enfants cessait de pleurer quand il comprenait que cela ne l'aiderait pas, qu'il ne pouvait compter que sur lui. Et puis, venait un moment où vous aviez épuisé toutes vos réserves de larmes et où vos yeux restaient désespérement secs, quoi qu'il arrive.

Quand Alduis glissa enfin ses mains dans les siennes, presque timidement, Alexandre trembla. Est-ce qu'il avait peur de lui, désormais ? Cette question le hantait. Il aurait voulu retrouver la quiétude qui régnait quelques minutes plus tôt encore, avant son coup de sang. Mais il ne pouvait en vouloir qu'à lui-même. Alexandre sursauta soudainement, et Alduis sentit son estomac se serrer. Il allait reculer, pour cacher à quel point cela le meurtrissait quand la voix d'Alexandre l'arrêta dans son mouvement.

Il ne sut d'abord que répondre. C'était stupide, vraiment stupide. Le protéger, ce serait le côtoyer régulièrement. Devoir résister à la tentation de même. Il n'y arriverait jamais. Il sentait déjà l'envie déchirante qui dévorait ses tripes revenir lentement en lui. Mais il fallait d'abord terminer de mettre cette conversation à plat. Avant de laisser l'euphorie gagner les corps.

- Je le ferai, déclara-t-il sans l'ombre d'un doute dans la voix – même s'il y en avait beaucoup, au fond de lui. Je te donne ma parole – et je ne trahis jamais ma parole.

Il fit une pause et planta son regard – de nouveau assuré – dans le yeux larmoyants d'Alexandre.

- Mais pour ça, il faut que tu me dises qui sont tes ennemis...

Il eut un regard équivoque et ajouta aussitôt :

- Tous tes ennemis. Sans en émettre un seul.
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Message par Alexandre Ven 10 Juil - 21:33

Les larmes commençaient à se tarir mais la douleur restait toujours forte et continuait à lui brûler la poitrine. Alexandre s'était adossé au montant du lit, épuisé. Il sentit les mains d'Aduis prendre soudain la sienne redressa lentement la tête. Il eut un faible soupir de lassitude. Son amant lui donnait la promesse de ne pas trahir as parole. il eut un rire amer.

"Et comment puis-je avoir confiance en cette parole ? Je suis naïf, pas stupide. J'ai eu le temps d'observer que les loyautés en ce monde changent au gré des situations. Mes pères me l'ont tous deux bien fait comprendre il y a longtemps par leur art du mensonge et de la manipulation. "

Alexandre songea avec aigreur aux flatteries éhontées du libraire Bellanger pour ses clients les fortunés, surtout s'ils étaient nobles, prêts à se parjurer pour s’attirer leurs faveurs. le père Thierry n'était pas en rester, qui qui en dépit de sa fonction de prêtre n'avait dû dire al vérité que dix fois dans sa vie. Et le garçon songea être généreux dans ses estimations.

Alduis le fixait d'un regard qui donna à Alexandre une douleur dans le ventre. Les tiraillements du désir le reprenait Il lui réclamait ses ennemis. Tous ses ennemis. Il soupira.


"Sans doute, le seigneur de Frenn, s'il en est ainsi même si je ne voulais pas le voir. Le libraire Bellanger qui ne serait pas contre me briser les os s'il me revoit par malchance. Mon maître le cardinal Matthieu Cassain qui me considère comme un boulet et dit bien revenir de Rome. Ensuite... Peut-être cet esclave Eldred au château de Frenn. J'ai dit des paroles haineuses contre son peuple. Il y aurait de quoi déclencher une rude rancune. Autrement... Il y a une enfant qui me joue des tours mais c'est juste une enfant. Je dois en discuter d'ailleurs avec Dame Irène pour régler le problème."

Alexandre énonça cette liste d'une voix éteinte, sans émotion, sans culpabilité. Même dénoncer Cassandre ne lui faisait plus tant d'effet que cela. Il n'avait plus envie de rester enlisé dans cette bouse. Il voulait... autre chose. de meilleur. Le garçon se redressa et noua les mains autour de la nuque d'Alduis pour l'embrasser de toute la fougue qui lui revenait, comme un moyen de reprendre de l'air après une longue plongée en apnée.
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Message par Alduis de Fromart Sam 11 Juil - 20:01

Le soupir de lassitude d'Alexandre trahissait beaucoup plus de choses qu'il ne le pensait. Il trahissait sa détresse certaine, ce désespoir soudain, cette déception qui venait de le prendre aux tripes et de les serrer fort. C'était le soupir d'une innocence qui s'envolait. De quelqu'un qui découvrait le goût de l'amertume. Qui découvrait que toutes ses plus grandes convictions pouvaient se voir être piétiner en quelques secondes à peine. Avec quelques mots.

Oh, l'innocence était une chose fragile qu'il fallait ménager pour pouvoir la conserver. Si fragile que tous les enfants, même les plus grands, finissaient par la perdre à un moment ou à un autre. Chez certains particulièrement tenaces, elle tenait juste quelques années supplémentaires. Mais il y avait un jour où l'innocence devenait un aveuglement, et où il fallait s'en défaire. Ce jour venait certainement d'arriver pour Alexandre.

Alors, comment pouvait-il avoir confiance en lui ? C'était une très bonne question. La réponse était très simple, par ailleurs. Il ne pouvait pas avoir confiance en lui, voilà tout. Ici, il ne fallait donner sa confiance à personne. Sinon, tôt ou tard, on finissait avec un poignard dans le dos, assassiné par son propre ami. Pourtant, Alduis ne mentait pas. Une parole donnée était une parole qui se devait d'être tenue. Et cela sans mensonge. Il répondit alors tout aussi sincèrement, sans chercher à prouver quoi que ce soit. Il se contenta d'énoncer les faits.

- Je n'ai jamais trahi une seule de mes paroles. Je peux te l'assurer. J'ai dit que je te protégerai, et je le ferai. Si j'étais en train de te mentir ou de te manipuler, tu le verrais.

Il se tourna vers lui un bref instant. Dans son regard comme dans sa voix, il ne planait pas la moindre once de doute. Ses yeux bleus étaient aussi durs que des lames. Sa détermination aurait certainement eu de quoi faire pâlir le plus décidé des bourreaux. Il n'ajouta rien d'autre, ses yeux parlaient d'eux-mêmes. Le prochain qui oserait lever la main sur lui, il donnerait ses tripes à manger au soleil.

Alexandre soupira de nouveau. Et cette fois-ci, il accepta de lui donner des noms. Alduis les ancra au fer rouge dans ses pensées.

Le seigneur de Frenn.
Son esclave Eldred.
Le libraire Bellanger.
Le cardinal Matthieu Cassin.
Et une gamine.

Une sacrée liste. Alduis serra les dents. Il n'eut pourtant pas le temps de répondre, Alexandre venait de se redresser. Il lâcha sa main, mais ce ne fut que pour mieux passer ses bras autour de son cou. Alduis ne fit pas un geste, les mains sur les genoux, malgré son corps qui lui hurlait de combler l'espace restant. Mais il resta les yeux dans les siens, imperturbable. Aussi solide qu'un roc face aux assauts de l'océan. Sauf que même un roc, face aux incessants rouleaux, finissait par s'éroder et devenir poussière.

Alors quand Alexandre termina son mouvement et l'embrassa avec cette fougue qu'ils avaient eue dans la bibliothèque – comme si elle n'était jamais partie -, ses dernières réserves éclatèrent. Alduis en oublia le reste. Il oublia la prudence et les avertissements dont l'assomait son esprit se turent enfin. Alors il ferma les yeux, passa ses bras dans le dos d'Alexandre pour l'empêcher de reculer et ouvrit grand les portes au désir qui déferla en lui librement.

Il se laissa tomber en arrière, sans plus penser à rien, sinon le jeune homme qui continuait de l'embrasser. Il serait toujours temps de regretter plus tard, mais pour le moment, il voulait profiter. Et rien d'autre.
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Message par Alexandre Jeu 16 Juil - 13:03

Alexandre ne pleurait plus mais demeurait tassé contre la tête du lit à fixer le lit. Il secoua les épaules à la réponse de son amant.

"Je suis justement très mauvais pour voir les manipulations. Je pensais que ce genre de choses paraissait évidente."

Il se perdit dans ses pensées après cette longue série de noms. il était las. Affreusement las. Une pensée rassurante émergea soudain et l'enveloppa dans la douceur bienveillante de son enfance. Sa maman. Sa maman recluse dans un couvent loin de sa terre natale pour échapper aux courroux de son époux violent. Si seulement elle pouvait revenir.. Er si... ?

"Alduis.. Il y a aussi... Ma mère a été emmené loin d'ici par mon père dans un couvent à Izchwiz pour la mettre en sécurité des violences légales que peut exercer quotidiennement son mari. Est-ce que... pourrais-tu la ramener ici ?"

Il marqua une pause et reprit d'un petit sourire espiègle :

"En plus, si ma mère était ici, dans ce château, ça serait une raison parfaite pour moi revenir !"

Sur ces dernières paroles, retrouvant le goût de la légèreté, Alexandre s'accrocha aux lèvres de son amant et s'abandonna à lui entièrement.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 16 Juil - 17:57


o~o~o

Debout devant la fenêtre, Alduis regardait à l'extérieur.

Il avait accepté d'héberger la mère d'Alexandre. Il le regrettait.
Il avait déclaré le protéger. Il se serait tapé la tête contre les murs pour cela.
Il l'avait embrassé. Il en mourrait de honte.

La nuit avait été merveilleuse. Merveilleusement cauchemardesque. Effroyablement délicieuse.

L'aube se levait doucement. Petit à petit, les rues pavées et les toits des habitations se couvraient d'or avec les rayons du soleil. La vue avait quelque chose d'envoûtant que aurait suffit à réjouir n'importe qui. Mais Alduis n'était pas n'importe qui, et cela ne le réjouissait pas du tout. C'était à peine s'il le voyait. Ses yeux s'étaient perdus entre les dédales des ruelles, et son esprit était tourné ailleurs.

Derrière lui. Vers son lit. Où Alexandre était encore là. Où Alexandre s'était endormi, laissant ses pensées reprendre la main.

Huit heures.
C'était le temps écoulé depuis.

Désormais, le soleil apparaissait paisiblement, insensible aux doutes et questions d'Alduis. Quand pour certains, il signifiait un jour nouveau, apaisement des cauchemars et du calvaire de l'insomnie, pour Alduis, ce n'était rien d'autre qu'une autre sorte de tortures qui débutait. Celles de faire face au monde, à ses esclaves, à son père, et de continuer comme si de rien n'était. Non content de se faire face à lui-même la nuit, il devait aussi affronter les autres la journée.

Il avait un goût de cendres dans la bouche. Sa gorge parcheminée réclamait de l'eau mais il avait comme un noeud à l'estomac. Il était terrifié à l'idée de se dire qu'Alexandre se réveillerait bientôt. D'un côté, il en avait envie et de l'autre... De l'autre, il aurait voulu disparaître.

Il avait eu huit heures pour réfléchir à ce moment inévitable. Le réveil. Huit longues heures de solitude, sans même la Lune pour lui tenir compagnie. Et pourtant, il ne savait toujours pas comment faire, quelle partie de lui écouter. Celle qui s'était émerveillée de le regarder dormir, ou celle qui s'était affolée de constater ce qu'il se passait en lui à cet instant ? Celle qui lui demandait de rester ou celle qui lui hurlait de partir et de ne revenir que lorsqu'il serait sûr qu'Alexandre serait parti ?

Il y avait réfléchi, mais il se sentait seulement encore plus perdu. Ce dont il était sûr, c'était que l'un comme l'autre, il y aurait une partie de lui qui protesterait. Il avait la sensation d'être pris au piège. Pris au piège à l'intérieur de lui-même. C'était affreusement douloureux.

Choisir entre la peste et le choléra, que devait-il faire ? Si seulement son esprit avait pu se taire pour le laisser réfléchir normalement, sans l'écraser de tous les reproches du monde. Il pressa ses paumes contre ses yeux et serra les dents à s'en faire mal. Il avait envie de vomir.

Il y eut soudain du mouvement dans son dos. Et il sut qu'il n'avait plus le temps de choisir. Maintenant, il devait faire face. Face à ses démons – ou ses anges, peut-être ? Il se retourna le plus naturellement du monde, comme s'il ne venait pas de passer huit heures tout seul devant sa fenêtre. Il n'y avait pas de doute pour dire que sous ses yeux, les cernes étaient visibles. Il aurait pu faire tout ce qu'il voulait : son corps le trahissait. Cela ne l'empêcha pas de demander :

- Tu as bien dormi ?
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Message par Alexandre Jeu 16 Juil - 18:55

Après des moments plus que délicieux dans les bras de son amant, Alexandre s'était finalement endormi, épuisé. Il s'éveilla lentement, bienheureux, et se retourna dans le lit en s'étirant longuement en baillant. La voix d'Alduis le fit sourire tendrement. Son cœur tambourinait fort dans sa poitrine de l'entendre à nouveau.

"Merveilleusement bien."

Alexandre prit le temps d'étirer longuement les muscles de ses bras et de ses jambes afin de les préparer à une journée qui les solliciterait péniblement. Il se leva ensuite et vint spontanément enlacer son amant en plaçant les mains autour de sa taille.

"Bonjour Alduis !"

Il lui adressa un large sourire bienveillant puis hissa sur la plante des pieds pour embrasser son amant. Le petit esclave répliqua d'une voix un brin insolente :

"Pour tout te dire, Alduis, je n'ai même jamais passé de nuit aussi excellente."

Sur ce, Alexandre se lova contre son amant, ses bras toujours noués autour de sa taille.
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Message par Alduis de Fromart Ven 17 Juil - 10:44

Il ne devait pas le regarder dans les yeux. Surtout éviter de poser le regard sur lui. Empêcher tout soupçon de désir de se glisser dans son ventre. Il ne devait pas céder une nouvelle fois. Il aurait dû sortir, il savait qu'il aurait dû sortir. Pourquoi ne l'avait-il pas fait, dans ce cas ?

Il le regrettait amèrement. Parce qu'il percevait déjà les vagues brûlantes qui pulsaient en lui. Irrésistibles. La tentation revenait déjà. L'envie affolante - et pourtant si grisante - de le prendre dans ses bras. Alexandre était vraiment là, il était vraiment en train de s'étirer dans son lit, il était vraiment en train de lui sourire. Et ce sourire provoquait un milliers de choses en lui. Des choses qu'il aurait voulu pouvoir ignorer.

Alors dans un repli stratégique, il le regardait non pas lui, mais les draps juste à côté. Il avait toujours les dents serrées et il évitait soigneusement de croiser le regard du jeune homme ou tout ce qui lui appartenait. Il répondit d'une voix rauque, tandis qu'Alexandre répondait à sa question :

- J'en suis heureux.

Les phrases les plus courtes possibles. Les plus directes. Il fallait reconstruire ses murailles, refermer la brèche qui laissait fuiter ces envies malvenues. En leur laissant plus de place, cela n'aurait-il pas dû les apaiser enfin ? Alors pourquoi n'arrivait-il plus du tout à les ignorer ? Il aurait seulement retourner dans la même situation que la veille. À faire comme s'ils n'existaient pas.

Soudainement, Alexandre se redressa et s'approcha de lui. Alduis fit un effort surhumain pour ne pas reculer. Rester stoïque. Il avait redressé les yeux, mais fixait un point, sans lui-même pouvoir dire de quoi il s'agissait derrière Alexandre. Il continuait de fuir son regard, pour ne pas que ce dernier puisse deviner la lueur que sa proximité allumait.

Ce n'est pas ce que tu crois, Alduis. Tu te trompes. C'est juste ton imagination.

Alexandre passa ses bras autour de sa taille. Le coeur d'Alduis loupa un battement, et ses poumons se vidèrent d'un coup. C'était comme s'ils se retrouvaient soudainement serrés dans un étau glacé qui les empêchait de se gonfler correctement. Il se consumait de l'intérieur. Est-ce que quand tout serait parti poussière, il n'aurait plus mal ? Est-ce que son esprit arrêterait enfin de l'assomer ?

- Bonjour... Alexandre, répondit-il en se raclant la gorge.

Ne pas le regarder.
Ne pas le toucher.
Ne pas...

Alexandre l'embrassa. Les émotions tourbillonnèrent en lui. Il fallait qu'il recule. Il fallait qu'il empêche ce baiser de s'éterniser. Il fallait, il fallait... Il ne fit rien de tout cela, et son corps lui répondit de lui-même, le privant de toute volonté d'écouter sa raison. Qui ne se priva pas pour hurler.

Sa respiration devint erratique. Quand enfin il réussit à reculer, il ne put croiser son regard. Il avait honte. Beaucoup trop honte. Mais insouciant de tout cela, Alexandre se blottit contre lui.

Il n'avait jamais aussi bien dormi ?

Alduis ne s'était jamais senti aussi perdu. Il ne savait plus quoi faire, plus quoi penser. Et maintenant qu'Alexandre était réveillé, il enviait le moment où il partirait et en même temps, il le redoutait. Il en avait une peur bleue.

Ce sera mieux ainsi.
Il ne faut pas. Il ne faut pas. Il ne faut pas, Alduis.
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Message par Alexandre Lun 20 Juil - 11:42

Sans percevoir l'agitation intérieure de son amant, focalisé sur son propre désir, Alexandre l'embrassa longuement, les mains serrées autour de sa taille. Son corps se pressait contre le sien. Ses mains se détachaient et remontaient le long du dos.

A la fin de ce baiser, Alexandre laissa retomber sa tête contre al poitrine de son amant. Il médita longuement sur ce moment exceptionnel que tous deux avaient partagé et ne se souvenait pas avoir vécu quelque chose d'aussi fort et intense pour n’importe quelle autre chose. Ses sentiments étaient forts et passionnés. Il aimait. Il le comprenait par instinct sans avoir besoin pour une fois d'analyser longuement ses émotions et de les disserter.


"Je t'aime, Alduis."

Ses mains caressaient son torse alors que sa tête y restait posé. Son regard contemplait les silhouettes urbaines que l'n apercevait par la fenêtre. Il soupira.

"Il faut que je rentre."

Il ne voulait pas.
Il voulait rester ici, dans cette chambre. Avec Alduis.
Il voulait rester entrer ses bras et ne plus le quitter.

Il assouplira une seconde fois.


"Je ne veux pas rentrer..."
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Message par Alduis de Fromart Lun 20 Juil - 20:47

Alduis ne parvenait plus à rien faire. Ni à reculer pour rompre le contact ou le baiser, ni à se rapprocher pour lui rendre cet amour. Il était comme figé dans le temps. Prisonnier entre sa raison et son désir. Tiraillé à mi-chemin entre les deux, incapable de prendre une décision pour rompre le dilemme.

Que faire ? Que faire ?
QUE FAIRE ?

Il n'avait pas la réponse à cette question et quoi qu'il fasse, il avait la sensation que ce serait mal.

L'embrasser, c'était mal.
Le désirer, c'était mal.
Le chasser, c'était mal.
Le laisser faire, c'était mal.

Rien ne serait jamais bien. Alduis n'avait jamais rien fait de bien au cours de sa vie. Et aujourd'hui devait être un jour où le mal continuerait. Il avait beau essayer de réfléchir de manière rationnelle, c'était vain. Quelque chose venait toujours interférer, pour le couper. Pour saccager tout son raisonnement sans pitié. Un mot, un geste, une image. Ou moins que cela.

Le soleil, lui, restait insensible à son mal-être. Tout comme Alexandre. Impitoyablement, ce dernier se serrait contre lui avec toute cette douceur. Et il l'embrassait, l'embrassait encore et encore, à le faire vibrer de bonheur.

Alduis voulait qu'il cesse, qu'il cesse... mais... ce goût de vide quand il recula enfin. Où était-il passé, son Alexandre ? Il voulait le sentir encore. Le passage de ses mains qui remontaient contre son dos était brûlant. La tête du jeune homme retomba contre sa poitrine, et Alduis se figea, en retenant sa respiration. Il n'osait plus faire un geste.

Ne pas l'effrayer.
Ne pas l'effrayer.
Se faire oublier.

S'il ne faisait rien et qu'il laissait les choses se faire ? Était-ce un juste compromis ? Il en doutait.

- Je t'aime, Alduis.

Alduis ouvrit la bouche. Les mains d'Alexandre étaient passées sur son torse. Il devait répondre. Cacher la panique qui grossissait dans son ventre. Il devait se calmer. Se calmer. Alduis, calme-toi. Mais cela n'y fit rien et tout ce qu'il réussit à dire furent de pitoyables :

- Je... je... enfin, je... Alexandre, tu...

Alexandre. Son prénom lui brûla la langue, le palais, la bouche toute entière. La cendre venait de refaire des braises. Qui s'étaient rallumées, attisées par ce vent trop puissant pour lui.

- Il faut que je rentre.

Oui ! Oui, il fallait qu'il rentre ! Qu'il rentre ! Qu'Alduis puisse oublier, se concentrer sur une autre chose ! Mais à nouveau, il ne trouva rien à dire et il continua de bégayer :

- Je... ne me sens pas... très bien.

Pas très bien du tout, même. Son coeur battait la chamade, son ventre se tordait. Il avait une boule dans la gorge. Un goût aigre-douce dans la bouche. La douleur se propageait jusqu'au bout de ses doigts. Il respirait vite. Trop vite.

Alexandre devait rentrer. Pourquoi n'en avait-il envie ? Pourquoi Alduis avait-il lui aussi envie qu'il reste ? Les derniers mots achevèrent sa résistance. Il allait vomir. Alors sans réfléchir, il attrapa la première chose qui lui tomba sous la main et il s'agenouilla par terre. Juste à temps.

Alduis n'avait rien mangé depuis la veille, son ventre était vide, et tout ce qui sortit fut une bile atrocement brûlante qui lui irrita la gorge. Il aurait eu envie de disparaître sous terre.

Là, à genoux devant Alexandre, à vomir.
C'était terriblement humiliant.

Minable. Il était minable.

C'était ce qu'il se disait, alors même qu'il avait encore des haut-le-coeur et qu'au-dessus de il-ne-savait-quoi, il tremblait comme un vieillard malade. Il était militaire, bon sang ! Redouté sur le champ de bataille. Qui impressionnerait-il ainsi ?

Ses yeux le brûlaient. Il n'osa même pas lever les yeux vers Alexandre, d'y peur d'y lire il ne savait quel mépris. Un mépris qu'il méritait pourtant.
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Message par Alexandre Mar 21 Juil - 13:03

Alexandre poussa un râle de satisfaction, la tête appuyée contre le torse de son amant et s'imprégna encore de son odeur. Il voulait la garder en lui le plus longtemps possible, jusqu'au moment où ils pourraient se revoir. Ses yeux se fermèrent et il tenta d'oublier qu'il retournera à la boutique de la Roza Azul où cette petite peste de Cassandre continuerait à inventer de mauvaises farces pour l'agacer. La vie était injuste. Profondément. Les brefs moments de bonheur étaient forcés de s'interrompre alors que ceux de souffrance s'éternisaient.

Soudain, Alduis trembla dans ses bras. Alexandre se redressa, surpris, et le contempla sans bien comprendre. Il le vit s'effondre au sol. Lamentablement. Il vomissait. Pas des reliefs d'un repas qui serait mal passé. De la bile. Une bile jaune écœurante. Sa poitrine se serra, peiné de ce que son esprit déduisait. il se remémorait de ces confidences de la veille, de ses problèmes avec l'image à apparaitre devant son père, la société... Leur relation était... difficile à gérer. Il compatissait. Il compatissait entièrement. il y avait encore peu, quand il avait découvert cette nature singulière, il se croyait un monstre. C'était son père, à lui, en dépit de tous ses défauts, qui l'avait aidé à accepter ce qu'il était, que ce n'était pas si anormal. Alduis n'avait pas eu cette chance. Alduis... Il vivait dans les ombres néfastes paternelles et n'arrivait pas à s'en détacher.

Alexandre ne ferait pas l'erreur de le lui signaler. Cela ne ferait que le mettre à mal à l'aise. Sa main se posa sur l'épaule d'Alduis.


"Tu dois faire une indigestion. Et si tu te remettais au lit ?"

Malgré la fragilité de sa constitution et celle bien plus robuste de celle son amant, Alexandre invoqua toute la force qu'il pouvait avoir et réussit à le soulever. Heureusement que c'était le matin, après une longue nuit de sommeil revigorante ! Le lit ne se trouvait pas trop loin. A peine à un mètre. Le garçon poussa pus Alduis qu'il ne sut réellement l’allonger avec douceur comme il aurait aimé faire.

"Allez, il faut te coucher. Pour te remettre en forme."

Alexandre s'éloigna pour lui donner de temps de s'allonger seul et partit chercher le pichet d'eau sur la commode. Il versa un verre et le lui apprta. Le garçon s'assit dans le lit et aida son amant à boire.

"Cela nettoiera ta bouche. Et puis, il faut boire beaucoup quand on est malade."

Ne surtout pas évoquer les véritables raisons de son malaise. Cela ne fera que le faire sentir plus mal. Alexandre enleva ensuite le verre et ramena les couvertures vers son amant, comme pour le border.

"Il faut que tu te reposes."
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