Sylvia Nevenia DelaForge

C’était un soir d’hiver 1578, loin de Brakstenn, dans le village de Perdo. Une femme vêtue d’une longue cape noire à capuche descend d’un coche. Elle entre à la modeste auberge Saint-Clément, tenu par Saphira, l’aubergiste. Entrée avec un grand panier, elle en ressort sans, qui plus est à chaudes larmes, quelques minutes plus tard. Merine de son prénom, mourra la nuit même, sans laisser de trace, payant le prix d’un amour volage, celui de la femme de trop. Elle a payé de sa vie, le prix de 2 amours impossibles : d’abord celui dont elle fût objet d’infidélité puis, le fruit même de cet adultère. Cacher dans le secret panier. Cacher aux regards malveillants, croyait-elle, mais ça personne ne le saura… Pour l’instant.

Saphira, toujours aussi belle, même à 38 ans, ne sentait absolument pas d’être mère. Même après avoir été payer pour l’être. Son inquiètude, après le départ de Merine ? Elle pensait garder le paiement, et refiler la drôlesse au bon soin de l’église de Perdo, mais : pourquoi la mère ne l’avait-elle pas, elle-même, fait ? Elle Zieuta alors la petite, et comprit – selon elle – pourquoi : une petite rousse, aux yeux dépareillés ! Elle décida alors de ne rien garder ! Même, de ne plus la confier au prêtre. Pourquoi pas ? Et perdre sa place, sur le banc de la paroisse, pour avoir accepté à prix d’or, même de diamant – rouge qui plus est ! - l’enfant maudit d’on ne sait qui ? Voir même être excommunier ! Oh non, NON ! Et si, elle ne citait pas l’histoire du diamant ? Mais peut-on mentir à un homme de Dieu ? Maudite pour maudite, elle décide d’en faire don, par « charité chrétienne » à Gerda, l’épouse du seul forgeron de Perdo ! Selon Saphira, elle fait d’un arbre sec, une bienheureuse mère.
Le bijou ? Quel bijou ? Ils n’ont pas besoin d’être au courant. Cependant, L’enfant partie dès le lendemain, la fortune que lui apporterait le diamant, elle ne put qu’en rêver. Dérober par un vile goguenard ! Un freluquet, qu’elle avait prise en pitié, travaillant pour elle en échange du gîte et couvert. Voilà comment il avait remercié, sa bienfaitrice !

Pour résumé : Gerda avait 16 ans, Lucius avait trop bu, il a dû réparer sa faute. Elle n’est jamais tomber enceinte, depuis qu’on l’a marié à Lucius, soit presque 10 ans. Depuis, il lui fait payer se mariage. Le jour de « l’adoption », Lucius, n’était pas aussi enthousiaste qu’elle ne l’était. Cela aurait été un fils, peut-être, mais une fille ? Une bouche de plus à nourrir pour rien, il en rêvait ! En plus, avec ses yeux vairons et ses cheveux roux… Il en tirerait peut-être un bon prix, des jeunes hommes du villages, si… Elle ne devenait pas en plus, un laideron ! Sinon, il l’aurait sur les bras, en plus de Gerda ! Il buvait avant, il but plus après le mariage, et maintenant, il avait une nouvelle raison de boire, encore plus ! Quelle bonne action de la part de Saphira, donner un enfant à : une jeune femme stérile, marier à un forgeron alcoolique, qui la bat comme plâtre. Beaucoup mieux que le prêtre.

A peine jeter à l’eau, un sombre manteau nuageux couvrit le ciel. Déchiré par la foudre, la pluie tomba à grosses gouttes, comme pour exprimer une profonde tristesse. Lucius se hâta alors, de rentrer à Perdo. A peine était-il parti, que la pluie cessa et un faisceau de lumière blanche perça les nuées, pour éclairer quelqu’un remontant le corps de Sylvia, hors de l’Orphosia. En la découvrant, ce verset d’un livre de la Bible, lui vint à l’esprit « Qui est celle qui apparaît comme l'aurore, Belle comme la lune, pure comme le soleil, Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières ? » - Cantique des Cantiques 6 v10 – Pourquoi cette citation ? Parce que, Matthew, est chrétien, un « protestant ». De son côté, Sylvia après avoir rejeter, toute l’eau qu’elle avait avalée, sombra de nouveau dans l’inconscience. Ils trouvèrent refuge, près d’une vieille chapelle en ruine, dans la forêt d’Aprendo. Sylvia, ne se réveilla que le lendemain, faisant connaissance avec Matt, à ce moment, avec un horrible mal de crâne, la tête envelopper de bandage. C’était la première fois de sa vie, que quelqu’un à part sa mère, s’occupait aussi bien d’elle. De plus, il n’était pas effrayé par elle. Sylvia raconta son histoire à Matt, non sans verser quelques chaudes larmes, puis ce fu son tour.

Brièvement, lui-même orphelin, traité comme un vaurien, en était devenu un. À un certain âge, il se dit que s’il voulait une chose, il n’avait qu’à la prendre, point ! Mauvaise idée. Il trouva donc, un jour de fuite, refuge chez une fort belle femme : Saphira. Il lui rendait service, et elle le cachait à la mansarde de son auberge. Quel genre de service ? Fouiller les affaires des hôtes, en quête de « choses intéressantes ». Un jour, qu’il descendait manger, il fut témoin d’une bien étrange affaire, entre une riche jeune femme et Saphira. Les objets de l’affaire conclu : un bébé, accompagné d’un bijou valant, selon lui, son pesant d’or : un collier ras-de-cou en soie, orner d’une pierre précieuse rouge, enchâsser dans de l’or. Sa chance de mener, riche, belle et grande vie ! Son larcin acté, de nouveau il s’enfuit. Il était cependant écrit, qu’il avait rendez-vous avec son destin. Il rencontra un homme du nom d’Emmanuel, tandis qu’il se pavanait tel un paon, avec son bien. Celui-ci lui avait donnait quelques bons conseils, de bon protestant qu’il était. Évidemment, les gens alentours se moquaient de lui, et Matthew avec, s’empressant de jeter les bons conseils aux orties. Toutefois, ils lui revinrent bien vite en tête, quand il fut coincé au coin d’une sombre ruelle, regrettant de ne pas les avoirs suivi « Mon Dieu, si tu existes, sort moi de là ! » s’était-il dit. Favoritisme divin ? – « Qui n'a point égard à l'apparence des grands Et ne distingue pas le riche du pauvre, Parce que tous sont l'ouvrage de ses mains ? » Job 34.19 – Pourquoi alors, ce même Emmanuel, qu’il avait grassement raillé, avec cela même qui voulait l’occire, venait-il à son secours ! Par quel prodige, s’était-il défait de 5 hommes, à l’aide d’un simple bâton… Il ne l’a pas demandé, trop fier de s’en être sorti. C’est ainsi, que tous re-commença pour lui, en compagnie de cet homme, qui devenant plus tard son frère en Christ, avant que ne se sépare leur route.

Sylvia était restée bouche bée devant son histoire, se demandant pourquoi Dieu, n’avait jamais fait la même chose pour elle. Pourtant, la bonne nouvelle selon Matt, c’est que cela venait de se produire. Lui, n’a pas mis longtemps à faire le rapprochement, entre leur 2 histoires. 15 ans plus tard, repentant, il voulait ramener le fameux bijou, qu’il n’a jamais pu se résoudre à vendre, à Saphira. Lui demander pardon, ainsi qu’à d’autre gens. De plus, il n’a jamais envisagé, de passer par le pont à vrai dire. Le chemin qu’il avait prévu de prendre, il le connaissait par cœur et pourtant, il s’était perdu… Le ciel menaçant, il s’abrita alors sous le pont, et fut témoin de la « chute » de sylvia. La jeune fille lui ouvrit alors son cœur, lui demandant si Dieu l’avait faite comme elle était, à cause des actes de ses vrais parents. Matthew su quoi lui répondre, en s’appuyant sur ce récit de Jean 9 : 1 à 41, ou Jésus et ses disciples, rencontrait un aveugle de naissance. Ils disaient à Jésus « Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? » Matt lui apporta alors, la réponse à sa question, sur sa situation, par celle de Jésus « Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui […] » était-il possible, qu’elle soit née, comme elle est, parce que Dieu a besoin d’elle ainsi ? Pour quelques desseins à venir ? Mais lesquels, là c’était à elle de le découvrir.

Ils s’étaient installés quelques jours, dans les ruines même de la chapelle à proximité, anciennement nommer : Siloé. Elle regardait Matthew, lire se livre, alors qu’il lui parlait de ses expériences personnelles. Mais elle, n’avait jamais appris à lire. Il consenti donc, à lui apprendre, les premiers rudiments de la lecture, dans le seul livre qu’il possédait. Projetant enfin de repartir à Perdo, s’en approchant, Sylvia vit de nouvelle ruine : Celle la forge de Lucius, en cendre ! les gens du village l’avaient vu arriver, et semblait encore plus effrayer par elle, qu’à l’accoutumer…
…Lucius, trompait Gerda avec Saphira, raison secrète pour laquelle, il avait accepté de prendre le bébé sous son toit. Gerda était parti le soir même, où il était allé jeter le corps de Sylvia à la rivière. Il était sûrement, une fois de plus, rentré ivre. Saphira l’ayant rejoint avant ou après, Il avait alors dans toute sa débauche, trouver le moyen de mettre le feu, accidentellement…
…Quand les villageois virent Sylvia donc, leur imagination fertile ne fit qu’un tour. Ils se mirent à la caillasser gratuitement, en la traitant tout aussi gratuitement, de tous les noms : monstre, créature abjecte, assassine, créature des enfers… Matt tira alors Sylvia, hors du village. Pourquoi tant de haine envers elle ? Elle qui ne leur a jamais rien fait ? Croyaient-ils vraiment, qu’elle aurait pu tuer, ses propres parents ?
De retour à Siloé, elle s’épancha de nouveau en pleurant. Elle pensait sincèrement être un monstre, mais là encore, son ami lui montra le Psaumes 139 v.13-14 « C’est toi qui as formé mes reins, Qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien. […] ». Vint alors LA question qui lui tenait à cœur : « Si Dieu aimait son fils, pourquoi l’avoir laisser mourir sans rien faire ? » Matthew lui reparla alors du « péché », que tous les humains naissent avec une nature pécheresse, et que c’est à cause du péché, qui a corrompus l’humain, que bien des gens comme elle, naissent « différents » des autres. Que c’est à cause de nos péchés, passé et à venir, que Jésus est mort sur une croix, pour en payer le prix, à notre place. C’était par amour pour nous, par amour elle - "Dieu a tant aime le monde, qu'il a donne son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne perisse pas, mais qu'il ait la vie eternelle." Jean 3 v16 - Qui plus est, il est ressuscité, pour aussi montrer, qu’il était plus fort que le péché, que la mort.

Ces paroles, qu’il continua à lui prodiguer, pendant qu’il faisait le va-et-vient entre Siloé et Brakstenn, lui faisait tellement de bien. Même si les gens, continuait à la regarder comme un être maléfique… Elle finit par l’accompagner de jour, cacher, courber, sous un grand manteau sombre, marchant avec une canne. Un jour, c’est elle qui lui cita l’Eunuque de Actes 8 v.36, aux abords de la rivière « Voici de l’eau ; Qu’est-ce qui empêche que je ne sois baptisé ? » ainsi finit-elle, par prendre son baptême, dans les eaux ou elle avait failli perdre la vie, quelques mois plus tôt. Vint alors le temps, ou ils durent se séparer. Matt avait pourtant insisté, pour qu’elle l’accompagne, mais elle ne se sentait pas prête à se montré « au reste du monde ». Elle avait encore un peu de mal, avec celui qui l’entourait. Alors il lui fit 2 cadeaux : sa bible, pour qu’elle continu à la lire, et donc amélioré sa lecture, et le fameux collier. Selon lui, puisque c’était à sa mère, il lui revenait de droit. Un souvenir, de celle qu’elle n’avait jamais connu, mais pour quelle raison ? « Dieu, pourquoi mes parents, n'ont pas voulu de moi ? Réponds-moi s'il te plait... Au nom de Jésus... Amen. » priait-t-elle chaque jour.

Vînt un moment, ou elle commença à entendre, des rires d’enfants, d’hommes et de femmes. Est-ce qu’elle était au paradis ? Des anges ? N’était-on pas sensé, ne plus souffrir ici, car elle avait mal à la poitrine, et avait un peu mal respirer. En ouvrant les yeux, sa vision était floue, et le temps de faire le point, elle perçu un « Dottore ! La marmotta si sta svegliando ! » - Docteur ! La marmotte se réveille ! -

Luc Da POZZO, ancien dominicain de l’ordre des prêcheurs, chirurgien de son état. Cet homme de 54 ans, s'était exilé avec des Gitans, après avoir été traité d'hérétique, pour avoir embrassé la foi protestante. Mis à part le fait d'être imitateur de Christ - "Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ." 2 Corinthiens 11 v1 - Parmi ses modèles, ont figuré : Théodoric Borgognoni, Henri de Mondeville et "Paracelse". Il était alors en quête de plantes, quand avec ses compagnons de routes, il tomba sur une scène patibulaire ! Un archer, penché au-dessus d'une jeune femme, transpercer d'une flèche en plein cœur, prêt à dérober le collier de celle-ci ! Le scélérat, prit sur le vif, prit la fuite. La surprise fut plus grande, pour le médecin, quand il s'aperçu que la jeune femme, était une jeune fille et toujours vivante, mais pourquoi combien de temps ? Croyez-le ou non, Luc l'opéra sur place, et les gitans s'installèrent, tout autour d'elle. Selon l'homme de médecine, il ne fallait absolument pas la bouger, ou le moins possible, au risque d'aggraver son état, et de l'achever. La phase délicate était, évidemment, l’extraction du trait. Il aurait bien voulu utiliser une éponge soporifique, afin d'épargner les douleurs de la chirurgie à la jeune fille, mais tous ce qu'il avait avec lui, c'était des clous de girofles et de la menthe poivré.

Au réveil de la "Gigantessa" - "Géante" - donc, après avoir fait connaissance, il lui posa une question bien précise, soit : de qui, tenait-elle son collier. Quand elle répondit, qu'il lui venait de sa mère qu'elle n'avait point connu, il parut tomber des nues ! Son visage passait par toutes les émotions, mais celle qui dominait était, l'émerveillement. Pour cause, il avait déjà vue ce bijou, ce diamant... Et ces yeux. C'est lui qui avait aidé Merine, à mettre Sylvia à monde. Selon lui, mis à part quelques détails, Sylvia ressemblait beaucoup à sa mère, ce qui fit perlait quelques larmes sur les joues de celle-ci. Des larmes mêlées de joie et de tristesse. Elle avait appris le nom de sa mère, Merine, quelle joie. Toutefois, ses origines restaient toujours aussi mysèrieuse. La seule chose que Luc pu lui confirmer, c'est que Merine était en fuite, et craignait pour la survie de son enfant, et que ce collier qu'elle avait au cou, devait sûrement être le présent d'un homme extrêmement riche. Aussi riche, que le diamant rouge est rare. Tant qu'on a plus de chance de voir une étoile filante, avant de pouvoir approcher d'une de ces pierres.

Après quelques jours sur place, Luc finit par voir ou Sylvia avait élu domicile toute seule. Quel courage à son âge, mais quelle solitude aussi, pensa-t-il. Il lui proposa bien de venir avec eux mais elle préférait, malgré sa mauvaise expérience passer, rester dans sa forêt. C'est alors qu'elle apprit à chasser, et par la même à tirer à l'arc, avec les amis de Luc. D'ailleurs, avec celui-ci, elle apprit comment se soigner, et atténuer les blessures et douleurs qu'elle pourrait s'occasionner. Luc est ses compagnons, restèrent bien quelques semaines avec elle, pour s'assurer qu'elle se remettait bien de sa blessure. Puis, ils repartirent.