[RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
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[RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Alexandre revenait de l'église Saint-Eustache après avoir participé, en sa qualité d'enfant de chœur, aux funérailles d'une vieille grand-mère décédée quelques jours plus tôt dans son sommeil. Il se rappelait du lendemain de la découverte combien ses enfants et autres parents avaient été tourmentés, inquiets que son âme ne parte au purgatoire ou dans les limbes comme elle n'avait pu recevoir l'extrême onction. Le père Thierry les avait longuement apaisé et rappelé que cette personne avait été toute sa vie durant une excellente chrétienne, qui allait à la messe au moins une fois par jour et qui s confessait régulièrement. Dieu en saurait en tenir rigueur, surtout, comme avait-il aussi remis en mémoire celui-ci décidait du rappel des âmes.
La cérémonie avait été superbe. la famille, en dépit de ses revenus moyens, n'avaient pourtant pas lésiné à la dépense pour honorer la défunt Il avait lu, lui trois prières, peu après l'homélie du père Thierry, et éprouvait encore une douce félicité enivrante qui le berçait tout le long du chemin.
Afin de se distraire et d'oublier ses tourments, le jeune garçon se laissa avaler par les rues et erra au hasard. Son regard découvrit les échoppes et étals remplies et suivit les animations entre marchands et clients. Comme il portait son aube immaculée, symbole de son statut d’enfant de chœur, aucun badaud ne s'amusait aujourd'hui à provoquer sa chute. Ils avaient trop de respect pour sa fonction sacrée. Pourtant, en temps normal, ils auraient ri de le pousser dans le dos et de le voir se cogner contre le pavé ou s’écraser dans une flaque de boue. Quels idiots !
Les odeurs de pâtisseries et de viande grillée humaient l'air et lui ouvraient l'appétit. Les poches toujours remplies de pièces que sa mère lui glissait avant ses sorties, l'enfant s'acheta des gâteaux et les dévora sur la margelle d'une fontaine.
Tout en mangeant, Alexandre contempla des ménestrels qui jouaient une sérénade puis des saltimbanques qui réalisaient des tours. Comme la vie pouvait être belle et agréable !
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~ Alduis ~ 19 ans ~
Alduis s'était levé à l'aube. Tellement tôt que même certains esclaves dormaient encore, tellement tôt que la rosée matinale n'était pas encore tombée et que la brume nocturne ne s'était pas tout à fait encore évaporée. Plein d'un enthousiasme démesuré, sans aucune raison, il était sorti peu de temps après, habillé avec soin, et après avoir pris un petit-déjeuner succint, composé de ses tartines beurrées habituelles.
Il avait scellé Courage, lui avait tapoté l'encolure avec un sourire – sa jument était peut-être la seule créature vivante qui avait le droit à ce genre d'affections – et avait quitté le château sans prévenir personne, sinon le palefrenier. Ce qui suffisait amplement. Il avait tourné longtemps dans les provinces autour de la capitale, pour profiter de l'air vivifiant du matin, avant que le soleil n'apparaisse réellement.
C'était un digne mois de juillet. Avec un temps resplendissant. Les rues étaient animées, l'odeur du pain envahissait l'air. Les passants prenaient leur temps, flânaient ci et là. Mais lui ne venait pas en ville pour s'émerveiller. Il avait quelques courses précises à faire, et il ne perdit pas de temps à regarder tel ou tel saltimbanque.
o~o~o
Alduis tapota la croupe de Courage, une fois avoir vérifié que la sangle était toujours serrée correctement. Il avait fini ce qu’il devait faire, et avait été efficace. Sa bonne humeur ne s’était toujours pas dissipée et ce sourire qui lui était propre flottait - presque innocemment - sur ses lèvres.
Il balaya les environs d’un regard circulaire et repéra, là, sur la margelle d’une fontaine, un enfant qui mangeait, ici des ménestrels qui jouaient un air entraînant. Il flottait là une ambiance de légèreté amusante.
Il passa son pied dans l’étrier et se remit en selle sans plus de cérémonie. De là haut, il dominait largement la foule et attirait les regards. Il se savait beau. Il avait conscience qu’on le regardait, lui le jeune noble aux habits blancs et aux liserets dorés, au milieu de ces frusques brunes. Et c’était justement parce que tout le monde le regardait qu’il mesurait chaque geste qu’il faisait. Qu’il en profitait.
Il enroula les rênes autour de ses mains et il allait donner une pression de talons à Courage, quand il repéra le gamin de la margelle, dans une tenue d’enfant de choeur. Qui s’était approché, appuyé sur des béquilles, un air idiot plaqué sur son visage, un mélange de joie et d’ahurissement.
Alduis le toisa de la tête aux pieds, sans chercher à cacher son mépris. Ce gamin était une brindille. Il lui aurait suffi d’une pichenette pour le renverser, et cela lui tira un sourire. Il fit tourner Courage vers le gamin, pour le détailler avec plus d’attention. Il se pencha imperceptiblement en avant, son attention toute tournée vers cette sauterelle - qui ne savait même pas sauter. Toute cette admiration dans ces yeux. Alduis se pencha et croisa les bras sur le pommeau de sa selle, pour s’y appuyer, lâchant les rênes de sa jument au passage.
- Qu'est-ce que tu regardes, moustique ? fit-il d'un ton mi-carnassier, mi-amusé. Personne ne t'a jamais dit que c'était très malpoli de dévisager les gens de cette manière ?
Il avait envie de s'amuser un peu. Et ce gamin lui semblait une bonne option, puisqu'il venait de lui-même se jeter dans ses bras.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Alexandre mangeait avec bon appétit les délicieuses pâtisseries au miel qu'il venait de s’acheter. C'était décidément son péché mignon. En plus, il n'aurait pas à s'en accuser la semaine dernière en confession. Il avait une fois reconnu avoir succombé au péché de gourmandise mais le père Thierry assurait que Dieu et le Christ autorisaient ces petits moments de plaisir du moment, bien sûr, que les douceurs n'avaient pas été volées. Rassuré de ne pas se trouver en situation de péché mortel, Alexandre se régalait de tut son cœur.
Son goûter fut troublé par l'apparition au milieu de la place d'un homme majestueux, vêtu de blanc, comme lui, juché sur un cheval. C'était un ange ? Il se releva, assailli par la curiosité, et approcha. Comme il avait des habits superbes! C'était assurément un noble personnage ! Il remarqua alors l'épée à sa ceinture et comprit que c'était un guerrier. Non, mieux. Beaucoup mieux : un chevalier ! Un valeureux chevalier qui pourfendait les méchants et sauvait les populations vulnérables !
Il lui adressa la parole et se montra hautain. Mais c'était normal. C'était un noble, un courageux chevalier dont la réputation n'était certainement plus à faire, et lui un petit infirme sans impossible. L'enfant ne s'offusqua pas le moindre du monde et continua de sourire avec ingénuité.
"Pardon, monsieur ! Je ne voulais pas vous déranger. C'est juste... Vous êtes si beau ! Et vous avez une si belle allure ! Vous êtes un chevalier, c'est ça ? Vus revenez de mission ? vous avez combattu un dragon qui terrorisait un village entier ?"
Alexandre, pris par son excitation oublia toute réserve et toute prudence.
"Vous en avez affronté beaucoup de monstres ? Vous avez déjà combattu des korrigans ? Ils sont méchants et volent les enfants à leurs parents ! Moi, j'ai peur de sortir de la ville à cause d'eux ! Je ne veux pas risquer de perdre ma maman ! Et elle serait trop triste de pas me voir revenir ! Il y a aussi les lutins qui sont mauvais aussi ! J'en ai affronté un par contre, moi ! Il vivait sous mon lit et faisait disparaître mes affaires. Maman dit que c'est juste que je suis étourdi et j'ai appris à ranger. Mais c'est pas vrai ! J'ai vraiment rampé sous mon lit et j'ai combattu le roi des lutins ! Mais maman a jamais voulu me croire ! Et elle m'a puni parce que je m'étais sali ! Mais vous, messire chevalier, même quand vous affrontez un dragon, même si vous vous salissez, votre maman elle vous gronde pas, hein ?"
Autour d'eux une petite foule s'était formée mais restait à une distance respectables. D'autres enfants auraient voulu s'approcher eux aussi mais leurs mères les retenaient. Les deux ménestrels avaient pour leur part cessé de jouer en constatant que leur public avaient changé de spectacle et contemplaient eux aussi la scène du noble et du petit garçon. Alexandre, en revanche, n'eut pas conscience d'attirer l'attention géniale.
"Dites, messire, comment on devient chevalier ? Il faut vraiment être noble ? il suffit pas d'être courageux et de réaliser des exploits pour devenir chevalier ? Moi, j'aurai voulu être un chevalier, beau et fort comme vous ! Mais je suis trop faible pour ça; C'est bête, hein ? Alors je ne serai que libraire. Mon papa commence à l'apprendre le métier. Oh ! D'ailleurs, il faut visiter la librairie Bellanger ! C'est la meilleure librairie de tout Braktenn ! Oh bien sûr, on dirait que celle de Thomas Martin ou du vieux Guénaud sont belles mais elles sont de loin insignifiantes au contraire de la notre ! Nous avons tout, messire ! Toutes sortes d'ouvrages instructifs, de sublimes exemplaires de la Bible, de romans, de superbes recueils de poésies.. A ce sujet, nous venons de recevoir quelques uns qui ont des illustrations ! Vous voyez il s'agit, sans la moindre prétention de la meilleure librairie qui soit !"
Après ces longues tirades, sans avoir pu reprendre véritablement son souffle, Alexandre se tut enfin. Il observa alors longuement le chevalier et fixa son épée.Très vite, des interrogations le reprirent.
"Dites, messire, vous combattez toujours à l'épée ? C'est lourd une épée ? et comment ça s'entretient ? On la nettoie avec de l'eau et du savon ? Ou il faut des produits spéciaux ? Et quand on tue avec, le sang qui jaillit, ça érode pas la lame ?"
Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
~ Alduis ~ 19 ans ~
Le gamin était là, les yeux grands ouverts d’émerveillement et un sourire innocent sur les lèvres. Alduis continua de l’observer, sans cesser de sourire lui non plus. Mais son sourire à lui n’avait rien à voir avec celui du moustique. Il ne respirait ni innocence, ni émerveillement, ni rien d’autre qui ne soit dans le même goût.
Mais certainement que le petit ne s’en rendait pas compte, parce qu’il s’excusait avec enthousiasme. Ce qui eut le don de faire rire Alduis. Avant qu’il ne se penche encore plus en avant, sur l’encolure de Courage pour remarquer d’une voix ironique :
- J’ai une belle allure... Voyez-vous cela.
Pris dans son discours enflammé, la sauterelle-qui-ne-sautait-pas poursuivait, pleine d’excitation et de ferveur pour lui expliquer quels dangers les monstres représentaient. Sur ses lèvres, le sourire d’Alduis s'agrandissait toujours plus. Ce gamin était un peu idiot… mais il était drôle. Alors Alduis ne le coupait pas, et écoutait attentivement ses remarques sur les korrigans.
Les regards des passants demeuraient braqués sur eux, surpris de voir qu’une telle scène était possible. Alduis, quant à lui, les ignorait superbement. Petit à petit, un attroupement se forma en cercle, comme s’ils donnaient une représentation de théâtre.
- Dites, messire, comment on devient chevalier ?
Pour toute réponse, Alduis mit pied à terre. En gardant les rênes de Courage dans les mains, il s’approcha d’un pas mesuré du gosse. Les sabots de sa jument claquèrent sur les pavés en même temps que ses bottes. Il s’arrêta à quelques centimètres seulement de la brindille et baissa ses yeux bleus sur lui, pour le détailler davantage.
- Moi, j’aurais voulu être un chevalier, beau et fort comme vous ! Mais je suis trop faible pour ça ; c’est bête, hein ?
Courage vint renifler le visage du gamin. Alduis prit son menton entre ses doigts pour le forcer à lever la tête. Et demanda sans le lâcher :
- Comment tu t’appelles, moustique ?
Alduis fit un pas en arrière, pour avoir la place de dégainer son épée et retourna la garde vers le môme. Pour proposer avec un sourire amusé et, presque, sympathique :
- Essaye toi-même, qu’est-ce que tu en dis ?
Oh, il savait bien que jamais il ne pourrait la soulever, lui, le petit infirme quand déjà n’importe quel enfant de son âge aurait eu du mal à le faire. Mais cela ne l’empêchait pas de la lui tendre. Pour voir s’il la prendrait.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Avant de répondre, on va déterminer comment Alex va pouvoir porter l'épée.
1-2: Il se concentre, utilise toutes ses forces, et réussit à la tenir en l'air quelques secondes avant de la reposer
3-4 : Il arrive après quelques essais à soulever l'épée mais le pois le désarçonne et le fait lâcher
5-6 : Il arrive à soulever l'épée mais est entrainé par le poids et s'écrase comme une merde
1-2: Il se concentre, utilise toutes ses forces, et réussit à la tenir en l'air quelques secondes avant de la reposer
3-4 : Il arrive après quelques essais à soulever l'épée mais le pois le désarçonne et le fait lâcher
5-6 : Il arrive à soulever l'épée mais est entrainé par le poids et s'écrase comme une merde
Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Le membre 'Alexandre' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé à 6 faces' :
'Dé à 6 faces' :
Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Le chevalier le regardait d'un sourire un peu étrange et Alexandre devinait que celui-ci devait se moquer de lui. De toute façon, tout le monde se moquait de lui. Rien n'était plus drôle que de voir le petit boiteux tomber dans une flaque et rire de son sort. Il s'était habitué à ces traitements et ne répondait. Et puis, ce noble prestigieux ne devait pas avoir grand chose à faire avec le bavardage insignifiant d'un gamin du peuple. Il connaissait sa place.
Quoique... Ulysse était noble lui aussi et il aimait venir jouer avec lui, lors de visites clandestines, ou discuter littérature. Ce noble était peut-être gentil, au fond, comme Ulysse. Alexandre lui adressa un sourire ingénu. Il lui demandait son nom et le garçon lui répondit avec une certaine fierté.
"Je me nomme Alexandre Bellanger. De la librairie Bellanger. La meilleure de toute Braktenn."
Il se produisit une chose inattendue : le chevalier lui tendait son épée et proposait de la prendre. La foule aux alentours poussa des cris de surprise et Alexandre resta quelques instants perplexe. Et si c'était un piège ? Un moyen de s'amuser de lui ? Mais une si belle épée.. il n'aurait plus jamais l'occasion d'en tenir une et de l'examiner.
Alexandre s'approche, et lâcha ses béquilles pour poser les mains sur la garde de l'arme. Elle paraissait bien lourde. Il ne la porterait pas facilement. Avant de la saisir, le garçon étudia le poids et calcula dans sa tête comment répartir la charge. Ses deux mains se ressèrerent autour de la garde et l'enfant réussit à se saisir seul de l'épée majestueuse. Il la leva péniblement en l'air en dépit des muscles ses bras qui le tiraient déjà et de ceux des jambes qui menaçaient de se dérober. Il se sentit faiblir rapidement et s'attacha à reposer l'arme. Elle se tenait à présent contre son corps et lui servait de béquille. Elle était si grande et si belle. Quelle chance il avait eu de pouvoir la toucher !
"Merci, messire. merci beaucoup de m'avoir laissé essayer !"
A ce moment, son corps se rappela à lui et lui fit payer pour ses efforts. Les jambes du garçon ne le portèrent plus et il s'écroula dans une flaque de boue derrière lui. La foule éclata immédiatement de rire et devint méchante.
- Le vilain boiteux a pris son bain !
- Voilà une bonne récompense pour son manque d’humilité ! Il en est même tout humide !
- Oh, petit, tu sais nager au moins ?
Les quolibets s’enchaînaient de plus belle mais Alexandre les ignorait. Il les entendait à peine.Il ne pensait même pas à lui mais à l'épée que lui avait prêté le beau chevalier. Il la chercha longuement dans la boue et finit par la toucher gisante au milieu de crottes de chiens. Il eut un haut le cœur mais surmonta cela et tira l'arme hors de là pour la traîner sur une partie des pavées qui étaient propres. Il se servit ensuite d'un mouchoir, qui heureusement avait été protégé par sa poche, pour commencer à nettoyer l'épée afin de lui rendre sa beauté initiale.
"Pardon, messire. J'ai sali votre votre belle épée."
Il n'osait pas regarder en face le beau chevalier qui allait certainement le gronder et peut-être même le battre. Il continua à frotter en même temps pour retirer toutes ces horribles tâches.
Quoique... Ulysse était noble lui aussi et il aimait venir jouer avec lui, lors de visites clandestines, ou discuter littérature. Ce noble était peut-être gentil, au fond, comme Ulysse. Alexandre lui adressa un sourire ingénu. Il lui demandait son nom et le garçon lui répondit avec une certaine fierté.
"Je me nomme Alexandre Bellanger. De la librairie Bellanger. La meilleure de toute Braktenn."
Il se produisit une chose inattendue : le chevalier lui tendait son épée et proposait de la prendre. La foule aux alentours poussa des cris de surprise et Alexandre resta quelques instants perplexe. Et si c'était un piège ? Un moyen de s'amuser de lui ? Mais une si belle épée.. il n'aurait plus jamais l'occasion d'en tenir une et de l'examiner.
Alexandre s'approche, et lâcha ses béquilles pour poser les mains sur la garde de l'arme. Elle paraissait bien lourde. Il ne la porterait pas facilement. Avant de la saisir, le garçon étudia le poids et calcula dans sa tête comment répartir la charge. Ses deux mains se ressèrerent autour de la garde et l'enfant réussit à se saisir seul de l'épée majestueuse. Il la leva péniblement en l'air en dépit des muscles ses bras qui le tiraient déjà et de ceux des jambes qui menaçaient de se dérober. Il se sentit faiblir rapidement et s'attacha à reposer l'arme. Elle se tenait à présent contre son corps et lui servait de béquille. Elle était si grande et si belle. Quelle chance il avait eu de pouvoir la toucher !
"Merci, messire. merci beaucoup de m'avoir laissé essayer !"
A ce moment, son corps se rappela à lui et lui fit payer pour ses efforts. Les jambes du garçon ne le portèrent plus et il s'écroula dans une flaque de boue derrière lui. La foule éclata immédiatement de rire et devint méchante.
- Le vilain boiteux a pris son bain !
- Voilà une bonne récompense pour son manque d’humilité ! Il en est même tout humide !
- Oh, petit, tu sais nager au moins ?
Les quolibets s’enchaînaient de plus belle mais Alexandre les ignorait. Il les entendait à peine.Il ne pensait même pas à lui mais à l'épée que lui avait prêté le beau chevalier. Il la chercha longuement dans la boue et finit par la toucher gisante au milieu de crottes de chiens. Il eut un haut le cœur mais surmonta cela et tira l'arme hors de là pour la traîner sur une partie des pavées qui étaient propres. Il se servit ensuite d'un mouchoir, qui heureusement avait été protégé par sa poche, pour commencer à nettoyer l'épée afin de lui rendre sa beauté initiale.
"Pardon, messire. J'ai sali votre votre belle épée."
Il n'osait pas regarder en face le beau chevalier qui allait certainement le gronder et peut-être même le battre. Il continua à frotter en même temps pour retirer toutes ces horribles tâches.
Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
~ Alduis ~ 18 ans ~
Alexandre Bellanger, donc. De la meilleure librairie de toute Braktenn. La précision l’amusa. Décidément, ce gosse était bien drôle. Il avait bien fait de s’arrêter. Alduis eut un mouvement de tête ironique pour le saluer. Et pour toute réponse, lui tendit son épée.
Aurait-il le cran de relever le défi ? Tout d’abord, la sauterelle-qui-ne-sautait-pas sembla hésiter. Eh bien ? le petit se dégonflait-il déjà ? S’il pensait que cela se produirait deux fois dans sa vie… Mais enfin. Très bien. Tant pis pour lui. Il allait la remettre à sa ceinture quand le gamin lâcha ses béquilles et s’approcha. Alduis eut un sourire et un hochement de tête. Ah. Voilà. Il préférait cela !
La brindille semblait étudier son épée. Finalement, il dut juger qu’il était prêt car il posa ses mains sur sa garde. Faisant preuve d’une force impressionnante pour sa constitution maigrichonne, le petit parvint à soulever son épée. Intéressé, Alduis recula d’un pas pour le regarder faire et croisa les bras. L’épée resta en l’air quelques secondes, avant de lentement piquer vers le bas. Alors, le petit Alexandre la reposa lentement, sans perdre la face. Il la tint solidement jusqu’au bout.
Alduis eut un mouvement de tête impressionné. Il devait le reconnaître, il était surpris. Si on lui avait dit que ce gosse arriverait à la porter, il aurait ri. Qui aurait cru ?
- Félicitations, moustique.
Ce fut alors que les jambes d’Alexandre se dérobèrent sous lui. Il chuta en arrière dans une flaque de boue, éclaboussant ses habits blancs d’enfant de choeur. Aussitôt, le petit public qui s’était constitué autour d’eux rit et se moqua. Les quolibets fusèrent, de même que les railleries.
Sans s’en soucier, le petit se redressa, et trouva l’épée qu’il tira des crottes où elle avait atterri. Alduis le regarda tirer un mouchoir propre, le passer sur la lame pour la nettoyer. Et s’excuser. Alduis se baissa sans répondre, reprit son arme et l’examina sous les rayons de soleil de juillet. Pour finalement conclure.
- Elle a vu pire.
Il baissa les yeux sur l’enfant et ajouta :
- Relève-toi.
Il se retourna ensuite vers la foule qu’il foudroya du regard, obtenant presque immédiatement un silence total. Il siffla entre ses dents serrées, d’une voix pleine de menaces et sans appel :
- Vous n’avez rien de mieux à faire que de rester plantés comme des pintades ? Passez votre chemin.
Sans vérifier s’il était obéi, il revint vers Alexandre, ignorant royalement la foule qui se dispersait presque piteusement, comme des enfants pris en faute. Il tenait toujours les rênes de Courage dans la main.
- Tu es déjà monté à cheval ?
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Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Alexandre avait senti le regard du chevalier peser sur lui pour évaluer son attitude, s'il allait se décider à se saisir ou non de l'épée. Quand il le sentit proche de la reprendre, le garçon s'avança pour la prendre, refusant de laisser passer une pareille opportunité. Grâce à son intelligence et son sens de l'équilibre, il avait su la soulever. L'enfant rayonnait de son exploit, comme s'il était devenait le toute jeune Arthur qui délivrait la légendaire Excalibur de son rocher.
Sa main sur la garde, Alexandre la posa rapidement, par peur de tomber avec s'il la tenait trop longtemps en air. Son regard croisa celui du chevalier qui paraissait admiratif et le complimentait.
"Comme j'ai su la prendre, vous allez m'adouber ? Je pourrais être un chevalier moi aussi ?"
Mais ses maudites jambes se rappelèrent brusquement de leur faiblesse et provoquèrent une énième chute. Elles ne pouvaient pas attendre un peu ? Pour une fois qu'il vivait un moment de gloire ! Alexandre fouilla rapidement la boue pour en extraire l'épée qui était souillée. Immédiatement il s'empressa de la nettoyer de son épée. On devait prendre soin des affaires, Surtout celles empruntées. Le chevalier n'en tint cependant pas rigueur et se pencha pour récupérer son épée.
"Vous êtes sûr ? Je peux continuer à la nettoyer, vous savez. C'est une si belle arme !"
Il lui demandait de se relever et Alexandre allait obéir quand ses oreilles perçut les rires de la foule qui persistait à se moquer de sa chute. Ces sots attendaient de le voir retomber dans la boue quand il se mettrait debout. Le garçon ramassa ses béquilles et s'appuya correctement pour reprendre son équilibre. Ils n’allaient plus rire ! Il leur donnerait pas ce plaisir ! L'enfant s'appuya sur ses béquilles et se redressa péniblement mais sûrement sur ses deux jambes.
Il tenait debout.
Sur ses deux jambes.
Comme un homme normal.
Comme un valide.
Il valait autant qu'eux.
Il balaya cette dernière pensée et estima valoir bien mieux que les valides. Lui devait lutter pour se mettre debout, là où ces rieurs n'avaient aucun efforts. Contrairement à ce qu'on croyait, c'étaient eux les faibles. Pas lui.
Il se produit à nouveau une chose étonnante : le chevalier faisait taire la foule rieur. Il prenait sa défense, comme devait faire tout bon chevalier à défendre les opprimés. Alexandre le contempla avec admiration. Aujourd'hui, c'était assurément la meilleure journée de sa vie ! Il s'immobilisa, surpris, en l'entendant demander s'il était monté à cheval. Son regard observa la jument. Il allait le faire monter ? Non, c'était pas possible ! Quoique.. Il lui avait permis de prendre l'épée. Alors...
Alexandre répondit d'une petite voix :
"Bien sur que non, messire. J'appartiens aux communs et seul un noble peut monter un cheval."
Ses yeux fixaient la jument proche et brillaient. Il allait al monter ? Il allait vraiment la monter ? Il se sentait beaucoup trop excité par cette idée.
Sa main sur la garde, Alexandre la posa rapidement, par peur de tomber avec s'il la tenait trop longtemps en air. Son regard croisa celui du chevalier qui paraissait admiratif et le complimentait.
"Comme j'ai su la prendre, vous allez m'adouber ? Je pourrais être un chevalier moi aussi ?"
Mais ses maudites jambes se rappelèrent brusquement de leur faiblesse et provoquèrent une énième chute. Elles ne pouvaient pas attendre un peu ? Pour une fois qu'il vivait un moment de gloire ! Alexandre fouilla rapidement la boue pour en extraire l'épée qui était souillée. Immédiatement il s'empressa de la nettoyer de son épée. On devait prendre soin des affaires, Surtout celles empruntées. Le chevalier n'en tint cependant pas rigueur et se pencha pour récupérer son épée.
"Vous êtes sûr ? Je peux continuer à la nettoyer, vous savez. C'est une si belle arme !"
Il lui demandait de se relever et Alexandre allait obéir quand ses oreilles perçut les rires de la foule qui persistait à se moquer de sa chute. Ces sots attendaient de le voir retomber dans la boue quand il se mettrait debout. Le garçon ramassa ses béquilles et s'appuya correctement pour reprendre son équilibre. Ils n’allaient plus rire ! Il leur donnerait pas ce plaisir ! L'enfant s'appuya sur ses béquilles et se redressa péniblement mais sûrement sur ses deux jambes.
Il tenait debout.
Sur ses deux jambes.
Comme un homme normal.
Comme un valide.
Il valait autant qu'eux.
Il balaya cette dernière pensée et estima valoir bien mieux que les valides. Lui devait lutter pour se mettre debout, là où ces rieurs n'avaient aucun efforts. Contrairement à ce qu'on croyait, c'étaient eux les faibles. Pas lui.
Il se produit à nouveau une chose étonnante : le chevalier faisait taire la foule rieur. Il prenait sa défense, comme devait faire tout bon chevalier à défendre les opprimés. Alexandre le contempla avec admiration. Aujourd'hui, c'était assurément la meilleure journée de sa vie ! Il s'immobilisa, surpris, en l'entendant demander s'il était monté à cheval. Son regard observa la jument. Il allait le faire monter ? Non, c'était pas possible ! Quoique.. Il lui avait permis de prendre l'épée. Alors...
Alexandre répondit d'une petite voix :
"Bien sur que non, messire. J'appartiens aux communs et seul un noble peut monter un cheval."
Ses yeux fixaient la jument proche et brillaient. Il allait al monter ? Il allait vraiment la monter ? Il se sentait beaucoup trop excité par cette idée.
Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
~ Alduis ~ 18 ans ~
Le moustique avait soulevé son épée. Malgré sa faiblesse, malgré son infirmité. Et pour cela, il méritait des félicitations. Tout à fait sincères, parce qu'il fallait reconnaître une chose : Alduis ne s'était pas attendu à cela. Encore moins de la part de celui-ci en particulier. On le lui aurait dit quelques minutes plus tôt, il aurait certainement ri lui aussi.
Sa remarque sur l'adoubement lui tira un sourire à la fois carnassier et amusé. Mais il n'eut pas le temps de répondre que les jambes du petit cédaient et qu'il s'étalait dans la boue. Avec son épée. Toute sa gloire s’envola en quelques secondes sous les rires des spectateurs. Cependant, une victoire restait une victoire, qu’importe que les gens s’en moquent ouvertement. Et le moustique l’avait compris car il ne resta pas prostré au sol. Il se releva en ignorant les quolibets.
Alduis l’observa quelques secondes, pensif. Petit, frêle, maigrichon. Il aurait fait un mauvais soldat, sur un champ de bataille. Et pourtant, il connaissait des soldats moins courageux que ce gosse et qui méritaient moins leur grade que cet enfant-là.
Il se baissa pour reprendre son épée et l’observa sous le soleil. Avant de la repasser finalement à sa ceinture. Puis, il se tourna vers la foule. La foule moqueuse, qu’il remit à sa place et qui se dispersa aussitôt, faisant mine d’aller se trouver quelques activités plus intéressantes. Bien sûr, les regards demeuraient discrètement tournés vers eux, coups d’oeil lancés à la dérobée.
Alduis le savait mais il ne s’en préoccupa pas. Libre à eux de jouer les commères. Lui se retourna vers la sauterelle à béquilles. L'admiration au fond des yeux se lisait si facilement que cela en devenait ironique mais il ne fit aucun commentaire.
À la place, il posa sa paume sur le museau de Courage, puis flatta son encolure de deux petites tapes affectueuses. Ce gosse était-il déjà monté à cheval ? Il y avait peu de chance. Et d'ailleurs, ses soupçons se confirmèrent rapidement. Non, jamais. Alduis eut un sourire entendu.
Déjà, l'attention de Alexandre était toute tournée vers la jument, les yeux pétillants d'impatience et de bonheur à l’idée de ce qu’il avait déjà deviné. Sans prévenir, Alduis le souleva en le prenant sous les aisselles sans difficulté apparente — ce gamin était à peine plus lourd que ses béquilles — et le hissa sur la selle de Courage.
- Je te présente Courage. Tiens-toi à sa crinière, voilà, comme ça. Et serre bien tes jambes autour de son ventre pour ne pas glisser.
Il vérifia que ses instructions étaient bien suivies, puis attrapa les rênes de sa jument dans sa main droite, avant de l’entraîner à sa suite. Les sabots résonnèrent sur les pavés dès les premiers pas et de son pas balancé, Courage se mit en branle.
- Je te ramène à la librairie Bellanger, déclara-t-il sobrement.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Lors des mois d'été, il ne restait que peu de bons clients pour visiter son commerce et le libraire tournait un peu rond entre son comptoir et les rayonnages. Il vérifiait régulièrement les registres et les étagères mais ne trouvait que peu à refaire. Avant d'accorder à son fils de sortir, ce dernier rangeait toujours tout bien. Malgré ses tentatives pour trouver la moindre petite faille, l'homme devait s'incliner et reconnaître que cet enfant savait faire du bon travail. Il s'abandonnait ainsi à la lecture d'un ouvrage. Connaitre les références de son magasin était un plus non négligeable même si parvenait bien souvent à faire illusion.
Il entendit soudain de l'agitation provenant de la rue et Romain Bellanger se leva de la table pour rejoindre l'entrée. le carillon sonna à l'ouverture de la porte. Des passants s'étaient arrêtés pour contempler un cavalier s'immobiliser devant son commerce. Le libraire se gonfla d'importance devant le visiteur qui poserait bientôt pied à terre. Quel honneur ! Un noble venait à nouveau dans son négoce. Si cela se poursuivait, des membres du gouvernement viendraient eux aussi. Peut-être même recevrait-il la charge merveilleuse de pouvoir le palais Royal ! Ce serait une consécration mémorable.
Ses yeux s'arrondirent en découvrant un petit garçon qui se tenait sur le cheval, le visage transcendé, émerveillé de monter une aussi belle jument. Le libraire le fixa, hagard, et reconnut son fils. Par quel miracle cet enfant avait-il réussi un pareil coup ? Il avait beau le détester ce gamin, celui-là représentait un atout non négligeable pour son commerce. En sa présence, il avait remarqué plus d'une fois que son bavardage séduisait les clients qui baissaient peu à peu leur garde et achetaient ainsi bien plus qu'ils ne l'auraient prévu. Par ailleurs, en se rendant si souvent aux offices religieux, il montrait à tous la probité et le sérieux dont on se revendiquait chez les Bellanger. Décidément, cet enfant avait été un excellent investissement et il ne regrettait pas sa décision de l'avoir gardé.
Le libraire adressa son plus beau sourire au cavalier :
"Mon bon seigneur, vous m'avez ramené mon fils. Oh ! Alexandre, tu es tombé ? Tes vêtements.. mon pauvre garçon. Mon pauvre petit garçon ! De vilaines personnes t'ont encore malmené ? Ah merci, mon beau seigneur ! Merci d'avoir pris de mon fils ! Je l'aime tant, vous savez, et cela me désole quand j'apprends qu'on l'a maltraité. C'est un enfant si bon, si généreux, si doux... Comment peut-on lui faire mal sous le simple fait de son infirmité ? C'est d'une cruauté honteuse !"
Depuis la jument, Alexandre avait adoré la promenade et montré au cavalier quelques commerces ou maisons en lui les décrivant longuement sous un long babillage infantile. L'enfant perdit finalement tout entrain à la vision de son père sorti de la librairie. Son corps entier se tendit. Le discours de l'homme le dégoûtait. S'il n'avait pas été accompagné de ce noble, son père l'aurait reçu au minimum d'une claque à la vision de sa tunique souillée. Et sûrement ensuite traîné dans l'arrière-boutique pour y subir cinq à dix coups de ceinture. Il faisait le beau, là, comme un chien qui attendait que l'on lui jette le plus bel os du ragoût. Comment pouvait-on être si hypocrite ?
Il ne laisserait pas profiter d'une bonne vente ou souiller l'honneur du beau chevalier.
Il ne le méritait.
Dissimulant son aigreur, Alexandre se recomposa un visage aimable et dit :
"Je vous remercie, messire de m'avoir raccompagné, messire. Nous vous retenons pas plus longtemps. Si je me souviens bien, vous avez dit être convié au Palais, non ?"
Alexandre retint difficilement un rictus d'amusement en apercevant les yeux de son père briller à la mention du Palais. Le libraire devint encore encore plus mielleux :
"Vous avez une invitation au Palais Quel honneur inestimable ! Mais il faudra quand même revenir, mon bon seigneur ! Vous avez pris soin de mon fils, j'entends payer mes dettes. Certes, je ne suis qu'un modeste commerçant mais il va de mon honneur de vous inviter moi aussi. Et Alexandre, mon cher petit Alexandre, sera si heureux de vous revoir !"
Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Le moustique avait apprécié la balade à cheval. En passant devant les boutiques, il avait eu droit à un monologue plus ou moins constant sur la description des activités commerçantes. Alduis s’en fichait royalement, il n’avait pas répondu et se contentait de mener Courage par la bride, mais de toute manière, la conversation ne semblait pas avoir besoin d’être alimentée.
Pourtant, toute la joie et l’enthousiasme de l’enfant s’envola en voyant un homme sortir. Alduis en déduisit qu’ils étaient à destination et, s’arrêtant, Courage en fit de même. Certainement le père du moustique. Dès son premier sourire, Alduis sut à quel genre d’homme il avait affaire. Il le toisa des pieds à la tête sans s’en cacher.
- Bonjour, répondit-il simplement et glacialement, sans daigner dire quoi que ce soit d’autre.
Ainsi donc, ce lèche-bottes était le père de la sauterelle-qui-ne-sautait pas. Pas de doute pour dire qu’ils étaient différents. Cet homme-là n’aurait pas été du genre à soulever une épée au risque de se ridiculiser. Non, cet homme-là aurait préféré chercher une raison pour se défiler, pour ne pas perdre la face en public.
Alduis ne bougea pas. Il sentait tout le fiel qui s’écoulait des mots de l’homme, et ne s’y laissait pas prendre. Les hypocrites étaient les pires de tous, ceux qui méritaient le moins de respect.
Il ne répondit pas. Resta fermé. Il avait bien compris les intentions du libraire : le faire rentrer dans sa boutique. Mais Alduis avait autre à faire que de jouer les acheteurs de bouquins pour ce jour. Il avait déjà suffisamment perdu de temps ainsi. Il descendit Alexandre de Courage et le reposa par terre.
Il lui adressa un hochement de tête entendu et déclara en lui tapotant la tête, juste une fois, avant de reprendre une attitude plus neutre :
- Ce fut un honneur, petit chevalier.
Sur ce, il repassa le pied à l’étrier et se mit en selle, tandis que le libraire continuait de déverser ses flatteries. Pathétique. Alduis daigna enfin poser son regard sur lui, pour lâcher :
- J’y penserai. Bonne journée.
Ce qui sonnait dans sa bouche comme un : “adieu monsieur.” Sans plus attendre, il donna un infime coup de talon à Courage, qui partit au pas.
Il planta là le libraire et son fils.
Pourtant, toute la joie et l’enthousiasme de l’enfant s’envola en voyant un homme sortir. Alduis en déduisit qu’ils étaient à destination et, s’arrêtant, Courage en fit de même. Certainement le père du moustique. Dès son premier sourire, Alduis sut à quel genre d’homme il avait affaire. Il le toisa des pieds à la tête sans s’en cacher.
- Bonjour, répondit-il simplement et glacialement, sans daigner dire quoi que ce soit d’autre.
Ainsi donc, ce lèche-bottes était le père de la sauterelle-qui-ne-sautait pas. Pas de doute pour dire qu’ils étaient différents. Cet homme-là n’aurait pas été du genre à soulever une épée au risque de se ridiculiser. Non, cet homme-là aurait préféré chercher une raison pour se défiler, pour ne pas perdre la face en public.
Alduis ne bougea pas. Il sentait tout le fiel qui s’écoulait des mots de l’homme, et ne s’y laissait pas prendre. Les hypocrites étaient les pires de tous, ceux qui méritaient le moins de respect.
Il ne répondit pas. Resta fermé. Il avait bien compris les intentions du libraire : le faire rentrer dans sa boutique. Mais Alduis avait autre à faire que de jouer les acheteurs de bouquins pour ce jour. Il avait déjà suffisamment perdu de temps ainsi. Il descendit Alexandre de Courage et le reposa par terre.
Il lui adressa un hochement de tête entendu et déclara en lui tapotant la tête, juste une fois, avant de reprendre une attitude plus neutre :
- Ce fut un honneur, petit chevalier.
Sur ce, il repassa le pied à l’étrier et se mit en selle, tandis que le libraire continuait de déverser ses flatteries. Pathétique. Alduis daigna enfin poser son regard sur lui, pour lâcher :
- J’y penserai. Bonne journée.
Ce qui sonnait dans sa bouche comme un : “adieu monsieur.” Sans plus attendre, il donna un infime coup de talon à Courage, qui partit au pas.
Il planta là le libraire et son fils.
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
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Date d'inscription : 05/05/2020
Re: [RP Flashback] Juillet 1587 - Quand deux âmes ne sont pas encor accordées
Le libraire Bellanger s'obligeait à arborer un visage aimable ouvert mais s'agaçait intérieurement à constater que ce noble préférait s’intéresser au morveux à trois pattes qu'à son commerce. Qu'avait-il donc de si extraordinaire ce parasite ? Il ne le supportait pas cet enfant qui lui rappelait chaque jour son impuissance. Tout homme se devait de féconder sa femme et d'engender une descendance qui permettait de transmettre un héritage. Lui avait échoué.
Cet immonde bâtard ne sortait que de sa femme.
Après sept longues années de mariage, elle n'avait connu aucune grossesse. Il la croyait stérile et envisageait d'adopter un enfant. Puis, elle s'était enfuie pour revenir avec un ventre plein.
Il ne pourrait jamais cet infâme bâtard. Jamais !
Indifférent aux états d'âme de son père, Alexandre se laissa joyeusement descendre par le beau chevalier et le remercia.
"Merci beaucoup, messire ! Vous êtes vraiment le meilleur chevalier du monde ! Bon, vous êtes le seul que je connaisse.. Mais quand même je sais que c'est vrai !"
Il s'avança ensuite vers la jument et prit avec tendresse le museau entre ses bras .
"Prends soin du beau chevalier, d'accord. Protège-le !"
Il déposa un baiser sur le bout du museau puis se retira. Il salua joyeusement le beau chevalier tandis que le père Bellanger le fit avec une politesse de façade. Une fois le noble disparu, le cruel libraire fixa l'enfant et eut un sourire sadique.
"Tu es en retard."
"Mais.. Tu as que je devais être de retour les vêpres !"
Le sourire du père s'étira.
"Tu as du mal comprendre, Alexandre. C'était à nonne."
Alexandre n'insista pas et rentra dans la boutique, résigné, prêt à subit la punition qui allait venir. A quoi bon protester ? Cet homme avait tout pouvoir sur sa vie.
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