[9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Page 2 sur 2 • Partagez
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Ce n’était pas simplement une histoire de bûcher. Le fait était que les chrétiens avaient l’insolence de faire subir aux autres croyants ce qu’eux-mêmes avaient subi plus tôt, et le tout en se prétendant meilleurs hommes et supérieurs. Si avec ça, il n’y avait pas de quoi vouloir cracher dessus…
Pourtant, les inquisiteurs pensent réellement bien faire. ils sont persuadés d'agir au nom de Dieu
Eldred arqua les sourcils et croisa les bas.
- C’est bien le problème des gens qui agissent au nom de quelqu’un. Ils n’ont plus leur libre arbitre. Ce ne sont plus que des moutons qui espèrent devenir des béliers en frappant plus fort.
Malgré l’inintérêt mêlé d’un vague agacement à sa dissertation théologique, le zakrotien parvint à garder un respectueux silence. Il se rappela qu’Alduis lui avait fait promettre d’éviter ce sujet. Sans doute devrait-il en faire de même pour s’éviter d’ennuyeux discours à l’avenir. Mais tout avait une fin et il fut temps de rassurer Alexandre sur ses doutes. Il n’avait pas pu s’empêcher un vague humour noir comme réponse. Ironie que ne sembla pas comprendre son interlocuteur à la vue de ses yeux qui s’exorbitaient, choqués par ses propos délibérément provocants. Ses joues finirent rouge églantine à la mention de cette phrase tout droit sortie de leur rencontre. Celle qui avait été l’amadou de leurs tensions depuis tout ce temps.
- Je ne t’en veux pas. Ce n’était pas si faux au fond. J’aurais pu trouver bien pire. A Frenn, je jouis d’une certaine liberté même si elle n’est que de façade et j’ai un profond respect pour Dyonis.
Si on lui avait dit qu’il en viendrait à penser cela le jour de son arrivée, accroché aux barreaux de cette cage en fer où il n’était rien d’autre qu’un bétail. Exposé comme une bête. Déshabillé, examiné, scruté. Il sentait encore parfois le poids des fers autour de ses poignets et de ses chevilles. De même que leur cliquetis incessant au moindre mouvement.
Sa confiance était somme toute relative pour en venir à pleurer ainsi de désespoir. Il le laissa cependant poursuivre et évoquer le père d’Alduis. Il avait eu la version de celui-ci Ne le rencontre jamais avait été les mots de son ami. Il eut celle de l’amant. Il tourna la tête vers la porte indiquée. Les mots du jeune homme se transformèrent en images et Eldred ne peut retenir un éclat de rire en imaginant le ministre surpris en plein ébat par un Alexandre outré.
- Pardon. C’est… s’excusa-t-il sans pouvoir empêcher ses commissures de s’étirer encore et encore. Ne va pas me dire que tu n’as jamais utilisé cette pièce toi-même. Je ne te croirai pas.
Il le contempla cracher une nouvelle fois sur les dalles de pierre.
– Ce sol ne t’a rien fait.. remarqua-t-il regard en coin en pensant à Alduis.
Alexandre lui expliqua sa vision de la paternité. Il retrouva son sérieux et écouta avec attention son discours. Il acquiesça à ses propos.
– En partie, oui. Tu as raison, on ne peut pas couper le lien qui unit un enfant à ses parents. Qu’on le veuille ou non, il sera toujours là, rien que par le sang qui coule dans nos veines. Mais il a mieux que simplement accepter ou rejeter. Il y a comprendre. Quoi que tu en penses, je peux t’assurer que les parents ne font jamais rien contre leurs enfants sciemment. Ce serait contre nature. Ils ont leurs raisons et leurs maladresses. Ça n’excuse pas. Mais ils ne blessent pas volontairement. Même quand ils s’appellent Peste ou Choléra.
Il pencha la tête pensivement avant de conclure amusé.
– Ce serait plutôt Typhus et Choléra, en fait.
Pourtant, les inquisiteurs pensent réellement bien faire. ils sont persuadés d'agir au nom de Dieu
Eldred arqua les sourcils et croisa les bas.
- C’est bien le problème des gens qui agissent au nom de quelqu’un. Ils n’ont plus leur libre arbitre. Ce ne sont plus que des moutons qui espèrent devenir des béliers en frappant plus fort.
Malgré l’inintérêt mêlé d’un vague agacement à sa dissertation théologique, le zakrotien parvint à garder un respectueux silence. Il se rappela qu’Alduis lui avait fait promettre d’éviter ce sujet. Sans doute devrait-il en faire de même pour s’éviter d’ennuyeux discours à l’avenir. Mais tout avait une fin et il fut temps de rassurer Alexandre sur ses doutes. Il n’avait pas pu s’empêcher un vague humour noir comme réponse. Ironie que ne sembla pas comprendre son interlocuteur à la vue de ses yeux qui s’exorbitaient, choqués par ses propos délibérément provocants. Ses joues finirent rouge églantine à la mention de cette phrase tout droit sortie de leur rencontre. Celle qui avait été l’amadou de leurs tensions depuis tout ce temps.
- Je ne t’en veux pas. Ce n’était pas si faux au fond. J’aurais pu trouver bien pire. A Frenn, je jouis d’une certaine liberté même si elle n’est que de façade et j’ai un profond respect pour Dyonis.
Si on lui avait dit qu’il en viendrait à penser cela le jour de son arrivée, accroché aux barreaux de cette cage en fer où il n’était rien d’autre qu’un bétail. Exposé comme une bête. Déshabillé, examiné, scruté. Il sentait encore parfois le poids des fers autour de ses poignets et de ses chevilles. De même que leur cliquetis incessant au moindre mouvement.
Sa confiance était somme toute relative pour en venir à pleurer ainsi de désespoir. Il le laissa cependant poursuivre et évoquer le père d’Alduis. Il avait eu la version de celui-ci Ne le rencontre jamais avait été les mots de son ami. Il eut celle de l’amant. Il tourna la tête vers la porte indiquée. Les mots du jeune homme se transformèrent en images et Eldred ne peut retenir un éclat de rire en imaginant le ministre surpris en plein ébat par un Alexandre outré.
- Pardon. C’est… s’excusa-t-il sans pouvoir empêcher ses commissures de s’étirer encore et encore. Ne va pas me dire que tu n’as jamais utilisé cette pièce toi-même. Je ne te croirai pas.
Il le contempla cracher une nouvelle fois sur les dalles de pierre.
– Ce sol ne t’a rien fait.. remarqua-t-il regard en coin en pensant à Alduis.
Alexandre lui expliqua sa vision de la paternité. Il retrouva son sérieux et écouta avec attention son discours. Il acquiesça à ses propos.
– En partie, oui. Tu as raison, on ne peut pas couper le lien qui unit un enfant à ses parents. Qu’on le veuille ou non, il sera toujours là, rien que par le sang qui coule dans nos veines. Mais il a mieux que simplement accepter ou rejeter. Il y a comprendre. Quoi que tu en penses, je peux t’assurer que les parents ne font jamais rien contre leurs enfants sciemment. Ce serait contre nature. Ils ont leurs raisons et leurs maladresses. Ça n’excuse pas. Mais ils ne blessent pas volontairement. Même quand ils s’appellent Peste ou Choléra.
Il pencha la tête pensivement avant de conclure amusé.
– Ce serait plutôt Typhus et Choléra, en fait.
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Alexandre réfléchissait à tous ces questionnements qui lui retournaient l'esprit et cherchaient à dénouer les contradiction. Le message biblique était pourtant si clair mais bien des hommes le déformait. Son maître, un cardinal qui plus est, le premier. Il se redressa suite aux paroles d'Eldred.
"Des moutons... Oui, comme ceux de Panurge dans Gargantua de Rabelais. dans un passage de ce livre, il y a une scène où un berger, Panurge, doit traverser une rivière et au milieu un mouton tombe à l'eau et le reste du troupeau le suit et se noie. Cela permet à l'auteur de conclure que les hommes que les hommes se conduisent comme ces moutons, à suivre un seul de leurs pairs, sans réfléchir auparavant si c'est une bêtise ou non. Comme cette foule, il y a quelques mois qui était rassemblés autour de moi devant le pilori pour me huer, comme si j'étais un dangereux criminel, alors que je ne m'étais introduit que dans une réserve de bibliothèque. Ou toutes ces rumeurs idiotes qui circule sur Sylvère, que tout le monde répète et déforme sans chercher à savoir si c'est la vérité ou non. Ils devraient apprendre à filtrer leurs informations avec le test des trois passoires, comme Socrate le faisait autrefois. Pourtant, il existe des personnes bonnes. Ma sœur... Le soir où j'étais exposé au pilori, seul, la gorge brûlante, au milieu de cette haine, sans me connaitre, sans rien savoir de nos liens, elle s'est avancée et à me offert à boire."
Il ne se rappelait que peu de ce moment. Uniquement de sensations. Celles de la souffrance, d'abord, puis des gestes de douceur que Claire avait eu pour le faire boire.
"Elle est bonne. Si bonne. Bien plus même que je ne pourrais l'être. Je me demande bien d'ailleurs comment mon père, si tortueux, puisse engendrer des enfants qui deviennent aussi bons. Ou alors nous naissons pour racheter ses péchés."
Alexandre était ému d'évoquer sa sœur et songeait ne pas l'avoir vu depuis fort longtemps. Allait-elle bien ? Ce n'était pas évident de se voir. Tous deux étaient esclaves, appartenant à des maîtres différents.
La conversation passa et changea pour devenir plus personnelle et le renvoyer à ses doutes. Cela fit venir ses larmes. Eldred le réconforta à sa manière et lui rappela ses paroles honteuses. Il dédramatisa et loua encore le seigneur De Frenn.
"Oui, c'est un homme bon et honorable, comme devraient l'être tous les seigneurs. Soucieux des faibles, mais respectueux des convenances. Que Dieu l'ait en sa sainte garde ! Tu auras pu avoir nettement pire, oui, comme de finir chez le gros Monthoux qui t'aurait fait nettoyer les latrines avec tes cheveux !"
Il éclata de rire suite à sa moquerie, ayant une vision soudaine de la scène. Ce serait parfaitement ridicule mais cela avait de quoi amuser. la conversation reprit un peu plus sérieusement pour évoquer les frasques du duo lubrique et ce fut au tour du zarkotien de rire à ses dépens. Alexandre rougit.
"Je... pas comme ça. Et seulement avec Alduis. Et puis, nous... On a aucun autre lieu. Ceux imbéciles, eux, peuvent aller partout. Mais ils viennent se vider ici pour le simple fait de pisser sur la religion. Au sens littéral, d'ailleurs. Le mois dernier, j'ai aperçu de loin cet abruti de ministre pisser dans le bénitier, le regard dirigé vers le Christ, d'un grand sourire provocateur."
Il poussa un long soupir.
"Je ne suis plus si absolu sur la sexualité? Je sais maintenant que, homme et femme, nous avons ces besoins. Mais ça ne doit pas pas empêcher d'avoir un minimum de décence. Or, le faire dans un lieu public, où tout le monde peut surprise, cela reste à mes yeux impardonnable."
Eldred lui fit une remarque sur son crachat. Il soupira.
"Cette église voit pire. Bien pire. Tu vois, le confessional là-bas ? Je nettoie régulièrement la partie droite, là où le confessé s'assit, car on y trouve des substances pour le moins.. Enfin, qui n'ont théoriquement rien à faire ça. Et ça depuis mes treize ans. Je suis même persuadé d'avoir nettoyé plus de fois de semences là-dedans que dans mon propre lit."
Il poussa un long soupir sur les frasques de son père dont il semblait voué à essuyer les traces. Littéralement La conversation se poursuivit sur la paternité et Alexandre écouta avec attention les paroles de son interlocuteur, opinant de temps en temps de la tête.
"Comprendre.. Je comprends maintenant. Maintenant que je sais que ma mère, après plusieurs années de mariage malheureux, se pensant inféconde, a quitté le foyer conjugal pour frequenter le curé de la paroisse. Sauf qu'elle s'est découverte enceinte. C'est mon père adoptif qui est stérile, pas elle. Mais mon père... Quand il a su, il a rejeté violemment ma mère. Elle est retournée, impuissante, vers son mari qui l'a reprise et accepté cet enfant qu'elle portait. Même quand je suis né avec cette infirmité. Il n'avait pas beaucoup le choix. Il devait transmettre la librairie. C'est une chose importante à ses yeux, qui se transmet depuis quatre générations. Je devais être le cinquième. Mais il m'a fait payer ma naissance chaque jour. Sous couvert d'éducation, il cherchait des prétextes, souvent futiles, pour me battre. Ou pire, pour battre ma mère. Il disait la corriger à cause de moi. Et presque chaque nuit, je l'entendais aussi la battre depuis mon lit, dans leur chambre. c'était... épouvantable."
Il cracha une seconde fois au sol, répugné.
"Alduis a bien fait de lui couper un doigt. Quand il l'a fait, j'étais choqué, mais... Mais il aurait mieux fait de lui couper la main entière. Il aurait appris comme ça ce que c'est d'être infirme !"
Son ressentiment parlait. Il n’oublierait ce que ce monstre avait osait faire. et il ne le pardonnerait pas. Jamais.
"A cause de lui, ma mère a dû s'enfermer dans un couvent à Izwiss. A vie. Je.. je ne la reverrai jamais."
La pensée de sa mère recluse, séparé à jamais d'ellez, l'empêcha de rire à la plaisanterie d'Eldred. Il avait plutôt envie d'éclater en sanglots, comme un enfant désespéré.
"Je.. Je veux ma maman..."
Il renifla en prononçant ces quelques mots.
"Des moutons... Oui, comme ceux de Panurge dans Gargantua de Rabelais. dans un passage de ce livre, il y a une scène où un berger, Panurge, doit traverser une rivière et au milieu un mouton tombe à l'eau et le reste du troupeau le suit et se noie. Cela permet à l'auteur de conclure que les hommes que les hommes se conduisent comme ces moutons, à suivre un seul de leurs pairs, sans réfléchir auparavant si c'est une bêtise ou non. Comme cette foule, il y a quelques mois qui était rassemblés autour de moi devant le pilori pour me huer, comme si j'étais un dangereux criminel, alors que je ne m'étais introduit que dans une réserve de bibliothèque. Ou toutes ces rumeurs idiotes qui circule sur Sylvère, que tout le monde répète et déforme sans chercher à savoir si c'est la vérité ou non. Ils devraient apprendre à filtrer leurs informations avec le test des trois passoires, comme Socrate le faisait autrefois. Pourtant, il existe des personnes bonnes. Ma sœur... Le soir où j'étais exposé au pilori, seul, la gorge brûlante, au milieu de cette haine, sans me connaitre, sans rien savoir de nos liens, elle s'est avancée et à me offert à boire."
Il ne se rappelait que peu de ce moment. Uniquement de sensations. Celles de la souffrance, d'abord, puis des gestes de douceur que Claire avait eu pour le faire boire.
"Elle est bonne. Si bonne. Bien plus même que je ne pourrais l'être. Je me demande bien d'ailleurs comment mon père, si tortueux, puisse engendrer des enfants qui deviennent aussi bons. Ou alors nous naissons pour racheter ses péchés."
Alexandre était ému d'évoquer sa sœur et songeait ne pas l'avoir vu depuis fort longtemps. Allait-elle bien ? Ce n'était pas évident de se voir. Tous deux étaient esclaves, appartenant à des maîtres différents.
La conversation passa et changea pour devenir plus personnelle et le renvoyer à ses doutes. Cela fit venir ses larmes. Eldred le réconforta à sa manière et lui rappela ses paroles honteuses. Il dédramatisa et loua encore le seigneur De Frenn.
"Oui, c'est un homme bon et honorable, comme devraient l'être tous les seigneurs. Soucieux des faibles, mais respectueux des convenances. Que Dieu l'ait en sa sainte garde ! Tu auras pu avoir nettement pire, oui, comme de finir chez le gros Monthoux qui t'aurait fait nettoyer les latrines avec tes cheveux !"
Il éclata de rire suite à sa moquerie, ayant une vision soudaine de la scène. Ce serait parfaitement ridicule mais cela avait de quoi amuser. la conversation reprit un peu plus sérieusement pour évoquer les frasques du duo lubrique et ce fut au tour du zarkotien de rire à ses dépens. Alexandre rougit.
"Je... pas comme ça. Et seulement avec Alduis. Et puis, nous... On a aucun autre lieu. Ceux imbéciles, eux, peuvent aller partout. Mais ils viennent se vider ici pour le simple fait de pisser sur la religion. Au sens littéral, d'ailleurs. Le mois dernier, j'ai aperçu de loin cet abruti de ministre pisser dans le bénitier, le regard dirigé vers le Christ, d'un grand sourire provocateur."
Il poussa un long soupir.
"Je ne suis plus si absolu sur la sexualité? Je sais maintenant que, homme et femme, nous avons ces besoins. Mais ça ne doit pas pas empêcher d'avoir un minimum de décence. Or, le faire dans un lieu public, où tout le monde peut surprise, cela reste à mes yeux impardonnable."
Eldred lui fit une remarque sur son crachat. Il soupira.
"Cette église voit pire. Bien pire. Tu vois, le confessional là-bas ? Je nettoie régulièrement la partie droite, là où le confessé s'assit, car on y trouve des substances pour le moins.. Enfin, qui n'ont théoriquement rien à faire ça. Et ça depuis mes treize ans. Je suis même persuadé d'avoir nettoyé plus de fois de semences là-dedans que dans mon propre lit."
Il poussa un long soupir sur les frasques de son père dont il semblait voué à essuyer les traces. Littéralement La conversation se poursuivit sur la paternité et Alexandre écouta avec attention les paroles de son interlocuteur, opinant de temps en temps de la tête.
"Comprendre.. Je comprends maintenant. Maintenant que je sais que ma mère, après plusieurs années de mariage malheureux, se pensant inféconde, a quitté le foyer conjugal pour frequenter le curé de la paroisse. Sauf qu'elle s'est découverte enceinte. C'est mon père adoptif qui est stérile, pas elle. Mais mon père... Quand il a su, il a rejeté violemment ma mère. Elle est retournée, impuissante, vers son mari qui l'a reprise et accepté cet enfant qu'elle portait. Même quand je suis né avec cette infirmité. Il n'avait pas beaucoup le choix. Il devait transmettre la librairie. C'est une chose importante à ses yeux, qui se transmet depuis quatre générations. Je devais être le cinquième. Mais il m'a fait payer ma naissance chaque jour. Sous couvert d'éducation, il cherchait des prétextes, souvent futiles, pour me battre. Ou pire, pour battre ma mère. Il disait la corriger à cause de moi. Et presque chaque nuit, je l'entendais aussi la battre depuis mon lit, dans leur chambre. c'était... épouvantable."
Il cracha une seconde fois au sol, répugné.
"Alduis a bien fait de lui couper un doigt. Quand il l'a fait, j'étais choqué, mais... Mais il aurait mieux fait de lui couper la main entière. Il aurait appris comme ça ce que c'est d'être infirme !"
Son ressentiment parlait. Il n’oublierait ce que ce monstre avait osait faire. et il ne le pardonnerait pas. Jamais.
"A cause de lui, ma mère a dû s'enfermer dans un couvent à Izwiss. A vie. Je.. je ne la reverrai jamais."
La pensée de sa mère recluse, séparé à jamais d'ellez, l'empêcha de rire à la plaisanterie d'Eldred. Il avait plutôt envie d'éclater en sanglots, comme un enfant désespéré.
"Je.. Je veux ma maman..."
Il renifla en prononçant ces quelques mots.
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Eldred ne comprenait pas les références d’Alexandre. Il ne savait pas qui était Panurge, Gargantua ou encore Rabelais. Il se contenta donc d’écouter silencieusement l’exposé du jeune homme et se concentra davantage sur ses exemples, bien plus parlant.
- T’as une soeur toi ? demanda-t-il avec curiosité.
Alexandre semblait une vouer une véritable admiration au baron de Frenn. En même temps, cela pouvait aisément se comprendre. Il faisait partie de ces personnes droites qui inspiraient la confiance et le respect naturellement. Eldred fronça les sourcils à sa plaisanterie, mais bien vite un sourire s’étira au souvenir d’un moment mémorable.
- Un jour, il est venu à Frenn. Il s’est moqué des zakrotiens. Dyonis m’a défendu quand il a voulu me corriger pour mon insolence. Tu sais ce que j’ai fait au repas ? il parvenait difficilement à s’empêcher de rire J’ai déposé le porc rôti devant le gros lard et le cerf devant le baron. Il a rien compris cet idiot ! Il s’est contenté de s’empiffrer ! A la fin du repas j’ai demandé au baron si je pouvais balancer le porc aux limiers.
Il éclata définitivement de rire en revoyant l’imperceptible sourire de Dyonis qui avait dû se demander s’il y avait bien là un équivoque double sens. Il ne se calma que pour reprendre de plus belle quelques minutes plus tard, lorsque Alexandre évoqua les parties de jambes en l’air des deux paternels. Il serrait les lèvres pour se contenir, mais imaginer le ministre pisser joyeusement dans le bénitier eut raison du peu de contenance qu’il parvenait à maintenir. Il en avait les larmes aux yeux, lorsqu’il avoua entre deux soubresauts :
- J’ai presque envie de le rencontrer maintenant.
Mais le jeune homme ne l’entendait pas de cette oreille. Il avait la pudeur des monbriniens bourgeois. Le guerrier se contenta de hausser les épaules.
- Ca se fait beaucoup, tu sais. il commença à énumérer: dans les prés, en forêt, dans les lacs, sur la paille de l’étable, la plateforme de la grange, une maison qui n’est pas la tienne, derrière le comptoir, sur une barque... Oh et même à côté du champ de bataille. Parce qu’il faut bien célébrer la vie après tout.
Il suivit du regard ces indications et se passa une main sur le visage, amusé. Il verrait cette église différemment désormais. Bien que la situation soit pour le moins cocasse, il avait tout de même de la peine pour lui, qui tenait visiblement à ces lieux. Il le laissa vider son sac au sujet de ses deux pères, regrettant son enfance violente. Il ignorait qu’Alduis avait fait de la chirurgie. Il approuvait cependant le petit infirme. Quitte à couper autant trancher la main ou le bras, un bon fer chauffé à blanc pour cautériser et le problème était réglé. En théorie. Il soupira face à ses jérémiades.
- T’as quel âge Alex? Vingt ans ? Tu crois pas qu’il serait temps de grandir et d’assumer ta vie ? Si ta fiente de troll de père adoptif te poses tant soucis que ça, t’as qu’à t’en débarrasser et ta mère pourra revenir. il haussa les épaules face à sa mine accusatrice Quoi ? Je suis un barbare, t’as oublié ? Il n’empêche qu’il faut faire des choix dans la vie et les assumer. C’est ça être un homme. Pour l’instant tu restes un gosse. Même si tu progresses. conlut-il pour arrondir les angles.
- T’as une soeur toi ? demanda-t-il avec curiosité.
Alexandre semblait une vouer une véritable admiration au baron de Frenn. En même temps, cela pouvait aisément se comprendre. Il faisait partie de ces personnes droites qui inspiraient la confiance et le respect naturellement. Eldred fronça les sourcils à sa plaisanterie, mais bien vite un sourire s’étira au souvenir d’un moment mémorable.
- Un jour, il est venu à Frenn. Il s’est moqué des zakrotiens. Dyonis m’a défendu quand il a voulu me corriger pour mon insolence. Tu sais ce que j’ai fait au repas ? il parvenait difficilement à s’empêcher de rire J’ai déposé le porc rôti devant le gros lard et le cerf devant le baron. Il a rien compris cet idiot ! Il s’est contenté de s’empiffrer ! A la fin du repas j’ai demandé au baron si je pouvais balancer le porc aux limiers.
Il éclata définitivement de rire en revoyant l’imperceptible sourire de Dyonis qui avait dû se demander s’il y avait bien là un équivoque double sens. Il ne se calma que pour reprendre de plus belle quelques minutes plus tard, lorsque Alexandre évoqua les parties de jambes en l’air des deux paternels. Il serrait les lèvres pour se contenir, mais imaginer le ministre pisser joyeusement dans le bénitier eut raison du peu de contenance qu’il parvenait à maintenir. Il en avait les larmes aux yeux, lorsqu’il avoua entre deux soubresauts :
- J’ai presque envie de le rencontrer maintenant.
Mais le jeune homme ne l’entendait pas de cette oreille. Il avait la pudeur des monbriniens bourgeois. Le guerrier se contenta de hausser les épaules.
- Ca se fait beaucoup, tu sais. il commença à énumérer: dans les prés, en forêt, dans les lacs, sur la paille de l’étable, la plateforme de la grange, une maison qui n’est pas la tienne, derrière le comptoir, sur une barque... Oh et même à côté du champ de bataille. Parce qu’il faut bien célébrer la vie après tout.
Il suivit du regard ces indications et se passa une main sur le visage, amusé. Il verrait cette église différemment désormais. Bien que la situation soit pour le moins cocasse, il avait tout de même de la peine pour lui, qui tenait visiblement à ces lieux. Il le laissa vider son sac au sujet de ses deux pères, regrettant son enfance violente. Il ignorait qu’Alduis avait fait de la chirurgie. Il approuvait cependant le petit infirme. Quitte à couper autant trancher la main ou le bras, un bon fer chauffé à blanc pour cautériser et le problème était réglé. En théorie. Il soupira face à ses jérémiades.
- T’as quel âge Alex? Vingt ans ? Tu crois pas qu’il serait temps de grandir et d’assumer ta vie ? Si ta fiente de troll de père adoptif te poses tant soucis que ça, t’as qu’à t’en débarrasser et ta mère pourra revenir. il haussa les épaules face à sa mine accusatrice Quoi ? Je suis un barbare, t’as oublié ? Il n’empêche qu’il faut faire des choix dans la vie et les assumer. C’est ça être un homme. Pour l’instant tu restes un gosse. Même si tu progresses. conlut-il pour arrondir les angles.
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Alexandre appréciait de discourir librement, sans remarquer que son interlocuteur n'était pas si à l'aise avec ses références. IL s'interrompit et sourit à la question posée par Eldred.
"J'ai grandi en me croyant enfant unique, tout en regrettant de n'avoir pas un frère ou une sœur pour jouer avec moi. Pour partager des choses. Puis, quand j'ai su la vérité sur mon père, j'ai rencontré aussi Claire-Marie, par hasard, que mon père ne connaissait pas lui non plus mais qu'il a reconnu à sa ressemblance avec sa mère a dit-il dit. Mais j'imagine que nous avons une fratrie... nombreuse. Le bon père Thierry est certainement responsable de la moitié des naissances de Braktenn, tu sais, depuis vingt ans. Depuis que je sais, je ne peux m'empêcher de regarder plus attentivement les enfants infirmes, avec de béquilles, ou dans des chaises roulantes."
Il songea avec émotion à sa mère qui avait longuement bataillé pour lui apprendre à marcher. Pour développer ses muscles faibles. Combien de mères avaient pu faire pareil avec un fils né atteint de la maladie transmise par le père Thierry ? Beaucoup avaient croire que c'était la punition du péché.
"Mon père porte en lui une maladie qui se transmet parfois aux garçons. Comme moi. Ils naissent avec des muscles affaiblis. Ils ne peuvent pas marcher. Moi, je dois ça à ma mère, qui m'a fait travailler, qui m'a permis de me tenir debout... Mais combien en ville ont pu avoir ces soins ? Je crois avoir vu la semaine dernière un garçon dans une chaise roulante, qui devait avoir huit ans, que sa mère poussait. Il n'avait même pas la force de le faire lui-même. Il avait l'air de ressembler à papa. je crois. Ou alors je me suis projeté."
Alexandre se tût ensuite pour écouter Eldred évoquer une visite du gros Monthoux à Frenn, là où il avait ennuyé le zarkotien sur ses origines. Le jeune homme se sentit honteux, ayant lui aussi commis cet amalgame. Au moins, lui avait eu l'intelligence de le comprendre. Le cochon, à perruque, en revanche, ne possédait pas l'intelligence nécessaire pour se remettre en question. Le surplus de graisse que son organisme n'arrivait plus à stocker avait chassé peu à peu le cerveau. Il éclata de rire à la conclusion de l'histoire
"Oh, mon dieu, c'est trop drôle ! Quel imbécile ! Je l'ai souvent rencontré à la librairie, tu sais ? C'est quasiment un ami intime de mon père intime. Si tu les voyais ensemble ! Face à lui, il devient tout gentil, hypocrite, et accepterait toutes ses idées. Même si Monthoux parlerait du pire, il validerait encore !"
Par la suite, ce fut à Eldred de rire ensuite aux frasques du ministre des affaires étrangères. Alexandre resta de marbre, ne tolérant pas ces écarts dans une église. Mais il ne dirait rien qui pourrait éventuellement vexer son interlocuteur. Ce dernier se mit à évoquer la vie sexuelle pour le moins libre à Zarkos. il se décida à répondre prudemment.
"Malheureusement, ici, nous aimons à observer la pudeur et la sexualité se doit être discrète et intime. J'aime ce qui qui passe avec Alduis mais je n'en parlerai pas un autre que lui. Et je ne nous exposerai pas. Certes, sur ce dernier point, c'est aussi une question de survie. Si on s'envoyait en l'air dans une rue... Autant allumer en même temps le bûcher ! Mais je retiens une idée, là. Je pourrais conseiller mon maître d'envoyer le père Thierry prêcher à Zarkos. Il ne fera rien. Mais, au moins, il sera heureux d'être dans son environnement naturel."
La conversation devint finalement sérieuse pour aborder ses réserves vis-à-vis de son père adoptif qui retenait sa mère loin de Monbrina. Ses poings se serrèrent contre le banc à l’évocation de sa fameuse. Il ne comprenait pas. Pas le moins du monde. sa voix reprit, presque sifflante.
"Eldred, pour être un homme, il n'y a qu'un seul modèle et le modèle que tu me décris, je ne le suivrai jamais. Je ne suis pas un guerrier. Je ne le serai jamais. Tuer un homme, rien que l'envisager, je le refuserai toujours. Une vie... Elle est belle parce qu'elle vit. Simplement. C'est comme ça que je le conçois."
Son regard fixa un jeune garçon qui s'approchait de l'autel et 'agenouillait pour prier."
"Quelle vie mène cet enfant ? On ne sait pas. Mais il a le droit de vivre, comme ses parents, ou ceux qui l'entourent. Et en cela, mon père adoptif a le droit de vivre lui aussi, même s'il est cruel et sadique. Tu sais pourquoi je t'ai sauvé face à mon père, Eldred ? Pas parce que c'est c'était toi. Pas parce que tu es ami avec Alduis. Je l'aurais fait pour n'importe qui. Même un ennemi. Même quelqu'un que je sais mauvais. Je ne veux pas laisser quelqu'un avoir des ennuis, surtout si ceux-ci peuvent être mortels. Même ce Martin... Même connaissant ces crimes, s'il avait été en danger, je l'aurais sauvé. Seule la justice des hommes, structurée par des lois établies, peut nous permettre de réparer des situations désavantageuses. Aucune autre personne n'en a le droit, pour moi. Personne."
Il s'adossa contre le banc, tournant la tête vers Eldred.
"Et parfois, la vie nous met dans des situations contre lesquelles on ne peut rien faire. Nous sommes esclaves. Il nous faut seulement l'accepter. A mois que tu n'envisagerais de tuer ton maître ou de prendre la fuite ? Dans les deux cas, ce serait la mort à plus ou moins longue échéance. Par ailleurs, tu me dis de tuer mon père pour ramener ma mère à Monbrina, mais toi, ton pays est annexé par Monbrina, as-tu l'intention de tuer tous les monbrininens pour le récupérer ? Tu as beau être un guerrier, Eldred, tu dois avoir conscience malgré tout que parfois on ne peut rien faire, sauf attendre en espérant que les choses seront un jour plus favorables."
"J'ai grandi en me croyant enfant unique, tout en regrettant de n'avoir pas un frère ou une sœur pour jouer avec moi. Pour partager des choses. Puis, quand j'ai su la vérité sur mon père, j'ai rencontré aussi Claire-Marie, par hasard, que mon père ne connaissait pas lui non plus mais qu'il a reconnu à sa ressemblance avec sa mère a dit-il dit. Mais j'imagine que nous avons une fratrie... nombreuse. Le bon père Thierry est certainement responsable de la moitié des naissances de Braktenn, tu sais, depuis vingt ans. Depuis que je sais, je ne peux m'empêcher de regarder plus attentivement les enfants infirmes, avec de béquilles, ou dans des chaises roulantes."
Il songea avec émotion à sa mère qui avait longuement bataillé pour lui apprendre à marcher. Pour développer ses muscles faibles. Combien de mères avaient pu faire pareil avec un fils né atteint de la maladie transmise par le père Thierry ? Beaucoup avaient croire que c'était la punition du péché.
"Mon père porte en lui une maladie qui se transmet parfois aux garçons. Comme moi. Ils naissent avec des muscles affaiblis. Ils ne peuvent pas marcher. Moi, je dois ça à ma mère, qui m'a fait travailler, qui m'a permis de me tenir debout... Mais combien en ville ont pu avoir ces soins ? Je crois avoir vu la semaine dernière un garçon dans une chaise roulante, qui devait avoir huit ans, que sa mère poussait. Il n'avait même pas la force de le faire lui-même. Il avait l'air de ressembler à papa. je crois. Ou alors je me suis projeté."
Alexandre se tût ensuite pour écouter Eldred évoquer une visite du gros Monthoux à Frenn, là où il avait ennuyé le zarkotien sur ses origines. Le jeune homme se sentit honteux, ayant lui aussi commis cet amalgame. Au moins, lui avait eu l'intelligence de le comprendre. Le cochon, à perruque, en revanche, ne possédait pas l'intelligence nécessaire pour se remettre en question. Le surplus de graisse que son organisme n'arrivait plus à stocker avait chassé peu à peu le cerveau. Il éclata de rire à la conclusion de l'histoire
"Oh, mon dieu, c'est trop drôle ! Quel imbécile ! Je l'ai souvent rencontré à la librairie, tu sais ? C'est quasiment un ami intime de mon père intime. Si tu les voyais ensemble ! Face à lui, il devient tout gentil, hypocrite, et accepterait toutes ses idées. Même si Monthoux parlerait du pire, il validerait encore !"
Par la suite, ce fut à Eldred de rire ensuite aux frasques du ministre des affaires étrangères. Alexandre resta de marbre, ne tolérant pas ces écarts dans une église. Mais il ne dirait rien qui pourrait éventuellement vexer son interlocuteur. Ce dernier se mit à évoquer la vie sexuelle pour le moins libre à Zarkos. il se décida à répondre prudemment.
"Malheureusement, ici, nous aimons à observer la pudeur et la sexualité se doit être discrète et intime. J'aime ce qui qui passe avec Alduis mais je n'en parlerai pas un autre que lui. Et je ne nous exposerai pas. Certes, sur ce dernier point, c'est aussi une question de survie. Si on s'envoyait en l'air dans une rue... Autant allumer en même temps le bûcher ! Mais je retiens une idée, là. Je pourrais conseiller mon maître d'envoyer le père Thierry prêcher à Zarkos. Il ne fera rien. Mais, au moins, il sera heureux d'être dans son environnement naturel."
La conversation devint finalement sérieuse pour aborder ses réserves vis-à-vis de son père adoptif qui retenait sa mère loin de Monbrina. Ses poings se serrèrent contre le banc à l’évocation de sa fameuse. Il ne comprenait pas. Pas le moins du monde. sa voix reprit, presque sifflante.
"Eldred, pour être un homme, il n'y a qu'un seul modèle et le modèle que tu me décris, je ne le suivrai jamais. Je ne suis pas un guerrier. Je ne le serai jamais. Tuer un homme, rien que l'envisager, je le refuserai toujours. Une vie... Elle est belle parce qu'elle vit. Simplement. C'est comme ça que je le conçois."
Son regard fixa un jeune garçon qui s'approchait de l'autel et 'agenouillait pour prier."
"Quelle vie mène cet enfant ? On ne sait pas. Mais il a le droit de vivre, comme ses parents, ou ceux qui l'entourent. Et en cela, mon père adoptif a le droit de vivre lui aussi, même s'il est cruel et sadique. Tu sais pourquoi je t'ai sauvé face à mon père, Eldred ? Pas parce que c'est c'était toi. Pas parce que tu es ami avec Alduis. Je l'aurais fait pour n'importe qui. Même un ennemi. Même quelqu'un que je sais mauvais. Je ne veux pas laisser quelqu'un avoir des ennuis, surtout si ceux-ci peuvent être mortels. Même ce Martin... Même connaissant ces crimes, s'il avait été en danger, je l'aurais sauvé. Seule la justice des hommes, structurée par des lois établies, peut nous permettre de réparer des situations désavantageuses. Aucune autre personne n'en a le droit, pour moi. Personne."
Il s'adossa contre le banc, tournant la tête vers Eldred.
"Et parfois, la vie nous met dans des situations contre lesquelles on ne peut rien faire. Nous sommes esclaves. Il nous faut seulement l'accepter. A mois que tu n'envisagerais de tuer ton maître ou de prendre la fuite ? Dans les deux cas, ce serait la mort à plus ou moins longue échéance. Par ailleurs, tu me dis de tuer mon père pour ramener ma mère à Monbrina, mais toi, ton pays est annexé par Monbrina, as-tu l'intention de tuer tous les monbrininens pour le récupérer ? Tu as beau être un guerrier, Eldred, tu dois avoir conscience malgré tout que parfois on ne peut rien faire, sauf attendre en espérant que les choses seront un jour plus favorables."
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Il écouta Alexandre lui parler de son enfance. De sa sœur ou demi-sœur plus exactement, Claire-Marie. Il avait eu de la chance d’avoir une mère si dévouée et impliquée. Il acquiesça silencieusement. Eldred avait un frère ainé qu’il n’avait pas revu depuis des années. Charpentier de marine, il était parti vivre sur la côte, au fond d’un fjord. Son frère était aussi marin qu’Eldred pouvait être terrestre.
Il lui fit ensuite le récit de sa visite à Monthoux, ce qui ne manqua pas d’amuser le jeune infirme qui lui conta à son tour les visites du porcelet à sa librairie. Il imaginait sans mal la scène décrite. Il l’avait vu suffisamment à l’œuvre pour savoir combien il pouvait être mielleux et apprécier en retour la même chose. Jusqu’où pouvait-il aller ? Sans doute très loin.
- Ca me donne la gerbe rien que d’y penser. Je sais pas comment tu fais. Remarque t’aurais pu vomir sur ses chaussures…
Quant aux plaisirs de vivre son amour hors de sa chaumière, il ne semblait pas comprendre. Mais cela s’expliquait aisément par le risque encouru dans son cas. Il ne fallait pourtant pas être naïf, les couples attendaient rarement de rentrer dans leur lit pour s’adonner à leurs désirs charnels. Sans parler des relations extra-conjugales…
- Dans ton cas c’est différent, mais c’est pourtant la plus pure réalité. Et puis honnêtement, Alexandre, il n’y a rien de plus naturel, je ne vois pas pourquoi ton Dieu serait choqué. Mais j’imagine que le confessionnal c’est tout de même un peu trop…
Trop quoi ? Il n’arrivait pas à finir sa phrase. Enfin ça n’avait pas d’importance.
- Garde ton père à Monbrina. Mon pays et nos femmes se portent très bien sans lui je pense répondit-il sourire en coin.
Même s’il se garda bien d’avouer que ses mœurs s’accorderaient mieux avec celles de sa culture.
- Enfin… Il sait se battre ? C’est une question de survie dans les tavernes là-bas !
Il éclata de rire. Ça aussi c’était culturel. On pouvait se battre réellement ou juste pour le plaisir de s’amuser comme il le faisait avec Alduis. Zakros était un pays de guerrier. Un proverbe disait « qui nait dans le sang, meurt dans le sang ». La vie n’était qu’un combat permanent. La violence, la guerre aussi naturelle que d’aller manger. Alexandre n’était pas un guerrier. Tuer le répugner. Il pouvait le comprendre. Il était trop pur pour ça. Combien d’hommes et de femmes avait-il tués dans toute sa vie ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il y avait ceux qui étaient morts sur le coup, ceux-là, il aurait pu les comptabiliser s’il était un génie de la mémoire comme son ami. Et puis il y avait tous les autres, blessés ou laissés pour morts. Ceux qu’il achevait aussi après le combat.
- Tu as raison de respecter tes convictions Alexandre. Mais ne te laisse pas dévorer par elles. Garde les pieds sur terre et les yeux grands ouverts.
Alexandre renchérit sur sa condition ce qui eut le don de tendre Eldred. Il prit une profonde inspiration et répondit calmement :
- Tu fais erreur. Je n’accepte pas ma condition. Et je ne l’accepterai jamais. Et si un jour ça arrive, je prends le poignard d’Alduis et j’en finis sur le champ. Je garde l’espoir d’être libéré. Et je fais tout pour. La roue tourne, Alexandre, pour peu qu’on la pousse. L’immobilité c’est la mort. Je trouverai une solution, peu importe le temps que ça prendra.
Il lui fit ensuite le récit de sa visite à Monthoux, ce qui ne manqua pas d’amuser le jeune infirme qui lui conta à son tour les visites du porcelet à sa librairie. Il imaginait sans mal la scène décrite. Il l’avait vu suffisamment à l’œuvre pour savoir combien il pouvait être mielleux et apprécier en retour la même chose. Jusqu’où pouvait-il aller ? Sans doute très loin.
- Ca me donne la gerbe rien que d’y penser. Je sais pas comment tu fais. Remarque t’aurais pu vomir sur ses chaussures…
Quant aux plaisirs de vivre son amour hors de sa chaumière, il ne semblait pas comprendre. Mais cela s’expliquait aisément par le risque encouru dans son cas. Il ne fallait pourtant pas être naïf, les couples attendaient rarement de rentrer dans leur lit pour s’adonner à leurs désirs charnels. Sans parler des relations extra-conjugales…
- Dans ton cas c’est différent, mais c’est pourtant la plus pure réalité. Et puis honnêtement, Alexandre, il n’y a rien de plus naturel, je ne vois pas pourquoi ton Dieu serait choqué. Mais j’imagine que le confessionnal c’est tout de même un peu trop…
Trop quoi ? Il n’arrivait pas à finir sa phrase. Enfin ça n’avait pas d’importance.
- Garde ton père à Monbrina. Mon pays et nos femmes se portent très bien sans lui je pense répondit-il sourire en coin.
Même s’il se garda bien d’avouer que ses mœurs s’accorderaient mieux avec celles de sa culture.
- Enfin… Il sait se battre ? C’est une question de survie dans les tavernes là-bas !
Il éclata de rire. Ça aussi c’était culturel. On pouvait se battre réellement ou juste pour le plaisir de s’amuser comme il le faisait avec Alduis. Zakros était un pays de guerrier. Un proverbe disait « qui nait dans le sang, meurt dans le sang ». La vie n’était qu’un combat permanent. La violence, la guerre aussi naturelle que d’aller manger. Alexandre n’était pas un guerrier. Tuer le répugner. Il pouvait le comprendre. Il était trop pur pour ça. Combien d’hommes et de femmes avait-il tués dans toute sa vie ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il y avait ceux qui étaient morts sur le coup, ceux-là, il aurait pu les comptabiliser s’il était un génie de la mémoire comme son ami. Et puis il y avait tous les autres, blessés ou laissés pour morts. Ceux qu’il achevait aussi après le combat.
- Tu as raison de respecter tes convictions Alexandre. Mais ne te laisse pas dévorer par elles. Garde les pieds sur terre et les yeux grands ouverts.
Alexandre renchérit sur sa condition ce qui eut le don de tendre Eldred. Il prit une profonde inspiration et répondit calmement :
- Tu fais erreur. Je n’accepte pas ma condition. Et je ne l’accepterai jamais. Et si un jour ça arrive, je prends le poignard d’Alduis et j’en finis sur le champ. Je garde l’espoir d’être libéré. Et je fais tout pour. La roue tourne, Alexandre, pour peu qu’on la pousse. L’immobilité c’est la mort. Je trouverai une solution, peu importe le temps que ça prendra.
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Avant de répondre, on av déterminer si n parlant de Thierry, Alexandre se décide à révéler qu'il rapport ses faits et geste au cardinal Matthieu.
1-2 : Alex le garde pour lui.
3 : Alex est sur le point de parler mais ravale ses paroles
4 : Alex lâche malgré lui que le cardial risque d'intervenir puis se tait
5-6 : Alex raconte tout
1-2 : Alex le garde pour lui.
3 : Alex est sur le point de parler mais ravale ses paroles
4 : Alex lâche malgré lui que le cardial risque d'intervenir puis se tait
5-6 : Alex raconte tout
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Le membre 'Alexandre' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé à 6 faces' :
'Dé à 6 faces' :
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Alexandre décrivit à son interlocuteurs ses opinions peu reluisantes à l'égard du comte de Monthoux et de son père adoptif. Eldred partageait ses opinions. sa mine de dégoût à la plupart de des paroles le prouvait bien plus que les mots qu'il aurait pu formuler. Le jeune homme eut brusquement un sursaut quand le zarkotien suggéra qu'il aurait pu vomir sur leurs chaussures. Son teint pâlit et il sentit au moment une douleur au niveau des cicatrices de son dos qui l'avaient le plus fait souffrir. I répondit en grinçant des dents.
"Si j'avais fait ça une fois, Eldred, mon père adoptif m'aurait traîné dans la réserve par les cheveux et battu avec sa ceinture jusqu'au sang."
Son corps frissonna aux souvenirs qui remontaient.
"Et il l'a déjà fait. Pour des raisons idiotes, quand il était très colère, comme moi, contre maman, et qu'il revenait aviné de la taverne."
La conversation changea heureusement de sujet pour évoquer les mœurs en terme de sexualité. Cela était parfaitement naturel. Oui, il le savait maintenant mais cela n'en restait pas moins réprimé pour autant. en particulier pour les femmes.
"Ce n'est pas Dieu qui régente ces choses, Eldred mais la politiques des hommes. Et par homme, j'entends bien l'individu masculin, soucieux de maintenir son autorité sur la femme. Depuis leur naissance, les filles sont soumises à leur père, leurs frères aussi, et dans la noblesse elles sont pour beaucoup envoyées au couvent jusqu'au moment de leur mariage et ne sont instruites de rien sur la sexualité. La nuit de noces doit être... dramatiques. D'ailleurs, j'ai commencé à écrire sur ce sujet. Au début, je souhaitais écrire un roman simple, sans prétention, pour être lu mais Alduis m'a conforté sur un point : je ne veux pas répéter ce que les autres. Je veux écrire pour dénoncer, pour montrer les erreurs de notre société. Dans mon roman, mon héroïne est une jeune noble, assez désargentée, qui doit gérer le domaine de sa famille à la place de son père, fourré dans les tripots, les tavernes et les bordels. Je m'inspire là de Florentyna de Monthoux, une de mes amies que j'affectionne fort, et de son père, puis elle devoir se marier, contre son gré à un de ses cousins qui intrigue pour l'avoir et récupérer des avantage. Là, je reprends beaucoup de l'histoire de Kalisha de Monthoux, une autre de mes amies chères, puis elle va connaitre finalement l'amour avec un curé de as paroisse. là, c'est l'histoire de mes propres parents. Dans tous ces cas, les femmes sont flouées par la société, forcées à subir un sort pénible, décidé par les hommes. Je veux écrire sur ces choses et les décrire de manière moche, que rien n'est honorable justement, que c'est un drame."
Alexandre réalisa s'être emporté avec son projet littéraire, une chose avec laquelle il s'était assez peu ouvert encore avec Alduis, et fut gêné.
"Pardon. Je dois t'ennuyer avec ces histoires."
Il garda le silence puis entendit Eldred conseiller de garder son père. Il sourit.
"Tout pays et toute femme se portent mieux loin de mon père."
Il rit à la question qui suivit.
"Il est solide le vieux démon. je suis certain qu'il tiendrait tête à tes compatriotes. D'ailleurs, il pourrait peut-être bientôt forcé de s'y rendre. Je me suis décidé à me confier à mon maître pour lui révéler toutes ces frasques commises pendant toutes années Il ne l'a pas très bien. Pour tout te dire, j'ai bien failli croire que le malheureux allait s'étouffer avec le gâteau dans sa bouche à ce moment-là. Je suis chargé de surveiller le père Thierry et de lui rapporter ses négligences et ses fautes."
Quel sort connaîtrait finalement son père ? Le cardinal pourrait-il réussir à obtenir sa destitution ? Alexandre en doutait. Le prêtre détenait un appui solide auprès du grand ministre des affaires étrangères. Des tensions s'annonçaient et prédire un vainqueur serait incertain. Alexandre chassa ce sujet de son esprit pour écouter Eldred qui lui reconnaissait l'importance de rester fidèle à ses idéaux. Le jeune homme opinait en silence puis l'entendit proclamer son refus de ne jamais accepter son sort. Il s'accorda un temps de réflexion puis répondit à son tour.
"Par moments, l'espoir est douloureux et croire en des choses difficiles à obtenir est laisser une porte pour que la souffrance. Je préfère accepter les choses avec réalisme et me contenter des choses comme elles se présenteront. Chaque jour suffit sa peine dit-on et je pense que cela est vrai. Après tout, il n'existe pas de nuit sans soleil qui se lèvera ensuite le lendemain matin non ? comme il n'existe pas non plus de pluie qui dure éternellement. Toutes les choses, bonnes ou mauvaises, ont une fin, à l'instar de nos vies. Il nous faut l'accepter, comme nous devons accepter de ne rien maîtriser. Certes, les roues peuvent tourner mais on ne peut prédire quand celles-xci décideront de le faire. la Fortuna est une déesse capricieuse, que l'on dit sourire aux audacieux mais qui, de mon expérience, ne semble désireuse que de les punir."
Il songeait naturellement à ces coups de baguettes et cette nuit au pilori pour avoir simplement essayé de voler un livre. Ou de cette condamnation à l'asservissement, qui aurait dû en vérité sa mort par pendaison, pour s'être introduit, comme un gamin, dans une propriété privée.
"Tôt ou tard, l'audace se paie cher. Si elle t'écoute, Eldred, enseigne cette leçon à Cassandre avant que ses ailes ne brûlent comme celles d'Icare. Elle a beau être insolent et manipulatrice, je ne veux pas la voir pendue en place publique."
"Si j'avais fait ça une fois, Eldred, mon père adoptif m'aurait traîné dans la réserve par les cheveux et battu avec sa ceinture jusqu'au sang."
Son corps frissonna aux souvenirs qui remontaient.
"Et il l'a déjà fait. Pour des raisons idiotes, quand il était très colère, comme moi, contre maman, et qu'il revenait aviné de la taverne."
La conversation changea heureusement de sujet pour évoquer les mœurs en terme de sexualité. Cela était parfaitement naturel. Oui, il le savait maintenant mais cela n'en restait pas moins réprimé pour autant. en particulier pour les femmes.
"Ce n'est pas Dieu qui régente ces choses, Eldred mais la politiques des hommes. Et par homme, j'entends bien l'individu masculin, soucieux de maintenir son autorité sur la femme. Depuis leur naissance, les filles sont soumises à leur père, leurs frères aussi, et dans la noblesse elles sont pour beaucoup envoyées au couvent jusqu'au moment de leur mariage et ne sont instruites de rien sur la sexualité. La nuit de noces doit être... dramatiques. D'ailleurs, j'ai commencé à écrire sur ce sujet. Au début, je souhaitais écrire un roman simple, sans prétention, pour être lu mais Alduis m'a conforté sur un point : je ne veux pas répéter ce que les autres. Je veux écrire pour dénoncer, pour montrer les erreurs de notre société. Dans mon roman, mon héroïne est une jeune noble, assez désargentée, qui doit gérer le domaine de sa famille à la place de son père, fourré dans les tripots, les tavernes et les bordels. Je m'inspire là de Florentyna de Monthoux, une de mes amies que j'affectionne fort, et de son père, puis elle devoir se marier, contre son gré à un de ses cousins qui intrigue pour l'avoir et récupérer des avantage. Là, je reprends beaucoup de l'histoire de Kalisha de Monthoux, une autre de mes amies chères, puis elle va connaitre finalement l'amour avec un curé de as paroisse. là, c'est l'histoire de mes propres parents. Dans tous ces cas, les femmes sont flouées par la société, forcées à subir un sort pénible, décidé par les hommes. Je veux écrire sur ces choses et les décrire de manière moche, que rien n'est honorable justement, que c'est un drame."
Alexandre réalisa s'être emporté avec son projet littéraire, une chose avec laquelle il s'était assez peu ouvert encore avec Alduis, et fut gêné.
"Pardon. Je dois t'ennuyer avec ces histoires."
Il garda le silence puis entendit Eldred conseiller de garder son père. Il sourit.
"Tout pays et toute femme se portent mieux loin de mon père."
Il rit à la question qui suivit.
"Il est solide le vieux démon. je suis certain qu'il tiendrait tête à tes compatriotes. D'ailleurs, il pourrait peut-être bientôt forcé de s'y rendre. Je me suis décidé à me confier à mon maître pour lui révéler toutes ces frasques commises pendant toutes années Il ne l'a pas très bien. Pour tout te dire, j'ai bien failli croire que le malheureux allait s'étouffer avec le gâteau dans sa bouche à ce moment-là. Je suis chargé de surveiller le père Thierry et de lui rapporter ses négligences et ses fautes."
Quel sort connaîtrait finalement son père ? Le cardinal pourrait-il réussir à obtenir sa destitution ? Alexandre en doutait. Le prêtre détenait un appui solide auprès du grand ministre des affaires étrangères. Des tensions s'annonçaient et prédire un vainqueur serait incertain. Alexandre chassa ce sujet de son esprit pour écouter Eldred qui lui reconnaissait l'importance de rester fidèle à ses idéaux. Le jeune homme opinait en silence puis l'entendit proclamer son refus de ne jamais accepter son sort. Il s'accorda un temps de réflexion puis répondit à son tour.
"Par moments, l'espoir est douloureux et croire en des choses difficiles à obtenir est laisser une porte pour que la souffrance. Je préfère accepter les choses avec réalisme et me contenter des choses comme elles se présenteront. Chaque jour suffit sa peine dit-on et je pense que cela est vrai. Après tout, il n'existe pas de nuit sans soleil qui se lèvera ensuite le lendemain matin non ? comme il n'existe pas non plus de pluie qui dure éternellement. Toutes les choses, bonnes ou mauvaises, ont une fin, à l'instar de nos vies. Il nous faut l'accepter, comme nous devons accepter de ne rien maîtriser. Certes, les roues peuvent tourner mais on ne peut prédire quand celles-xci décideront de le faire. la Fortuna est une déesse capricieuse, que l'on dit sourire aux audacieux mais qui, de mon expérience, ne semble désireuse que de les punir."
Il songeait naturellement à ces coups de baguettes et cette nuit au pilori pour avoir simplement essayé de voler un livre. Ou de cette condamnation à l'asservissement, qui aurait dû en vérité sa mort par pendaison, pour s'être introduit, comme un gamin, dans une propriété privée.
"Tôt ou tard, l'audace se paie cher. Si elle t'écoute, Eldred, enseigne cette leçon à Cassandre avant que ses ailes ne brûlent comme celles d'Icare. Elle a beau être insolent et manipulatrice, je ne veux pas la voir pendue en place publique."
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Il écouta Alexandre évoquer son père adoptif et sa propension à le violenter lui et sa mère à la moindre occasion. Il avait du mal à croire qu’il soit resté si longtemps chez cet homme. La conversation évolua sur la sexualité, un thème où une fois n’était pas coutume, leur vision des choses divergeait. Eldred secoua.
- Et tu ne t’es jamais demandé pourquoi c’était comme ça ? Chez moi les femmes sont quasi l’égal d’un homme. Ce n’est pas qu’une affaire de politique masculine, mais également de religion. Tu m’excuseras de si peu connaitre vos textes, mais d’après ce que j’en sais ton Dieu n’en a pas une vision très glorieuse. Rien d’étonnant à ce que les hommes qui le vénèrent en fassent autant.
Il lui fit part ensuite de son désir d’écrire un roman dramatique et réaliste sur la société qui l’entourait.
- Tu ne m’ennuies pas. Je trouve que c’est une excellente idée. Un de mes amis aussi écrit un livre. Sur la religion.
Il ne souhaitait pas s’étendre sur le sujet qui risquait de dériver sur la révolte dont il refusait de parler. D’autant plus qu’Alduis était censé faire imprimer ce fameux livre. La discussion évolua sur le père Thierry qu’Alexandre espérait faire envoyer à Zakros.
- Remarque, ça serait amusant de le voir mis à terre par une femme. Tu sais, elles ne se laissent pas faire dans mon pays ! Ce sont de vraies guerrières !
Ah ça ! Ce vers de vase n’avait aucune idée du tempérament des zakrotiennes. Elles n’avaient rien à envier aux hommes loin de là. Elles étaient même parfois plus sauvages qu’eux encore ! La liberté coulait dans leurs veines comme dans celle d’Eldred qui ne s’avouerait jamais vaincu.
- La nuit éternelle ça s’appelle le Ragnarök. La fin des temps. Mais je ne suis pas d’accord. Le destin n’est pas écrit Alduis, c’est toi qui le façonnes avec tes choix. Si tu ne fais rien, rien ne changera. La roue tourne lorsqu’elle est actionnée, tout simplement. Comment peux-tu vivre sans regret si tu n’es pas maitre de tes choix ? C’est pareil pour Cassandre, tu ne peux pas lui couper les ailes pour l’empêcher d’être brulée. Tu peux seulement lui apprendre à voler.
- Et tu ne t’es jamais demandé pourquoi c’était comme ça ? Chez moi les femmes sont quasi l’égal d’un homme. Ce n’est pas qu’une affaire de politique masculine, mais également de religion. Tu m’excuseras de si peu connaitre vos textes, mais d’après ce que j’en sais ton Dieu n’en a pas une vision très glorieuse. Rien d’étonnant à ce que les hommes qui le vénèrent en fassent autant.
Il lui fit part ensuite de son désir d’écrire un roman dramatique et réaliste sur la société qui l’entourait.
- Tu ne m’ennuies pas. Je trouve que c’est une excellente idée. Un de mes amis aussi écrit un livre. Sur la religion.
Il ne souhaitait pas s’étendre sur le sujet qui risquait de dériver sur la révolte dont il refusait de parler. D’autant plus qu’Alduis était censé faire imprimer ce fameux livre. La discussion évolua sur le père Thierry qu’Alexandre espérait faire envoyer à Zakros.
- Remarque, ça serait amusant de le voir mis à terre par une femme. Tu sais, elles ne se laissent pas faire dans mon pays ! Ce sont de vraies guerrières !
Ah ça ! Ce vers de vase n’avait aucune idée du tempérament des zakrotiennes. Elles n’avaient rien à envier aux hommes loin de là. Elles étaient même parfois plus sauvages qu’eux encore ! La liberté coulait dans leurs veines comme dans celle d’Eldred qui ne s’avouerait jamais vaincu.
- La nuit éternelle ça s’appelle le Ragnarök. La fin des temps. Mais je ne suis pas d’accord. Le destin n’est pas écrit Alduis, c’est toi qui le façonnes avec tes choix. Si tu ne fais rien, rien ne changera. La roue tourne lorsqu’elle est actionnée, tout simplement. Comment peux-tu vivre sans regret si tu n’es pas maitre de tes choix ? C’est pareil pour Cassandre, tu ne peux pas lui couper les ailes pour l’empêcher d’être brulée. Tu peux seulement lui apprendre à voler.
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Alexandre écouta les déclarations de son interlocuteur suite à son long exposé, dont il regrettait un peu longueur. Une fois de plus, il s'était montré trop bavard. Il soupira.
"Il s'agit d'une longue construction de nos sociétés. Avant même que ne vienne la foi chrétienne, les Grecs et les Romains, dont nous descendons, considéraient déjà les femmes comme inférieures. Les hommes se bornent à les asservir, comme si'ils craignaient leur pouvoir. Celui de la vie ? le fait qu'une femme puisse enfanter est après tout... prodigieux. ou les hommes d'ici sont peu confiants. Ils croient que soumettre les femmes, les contraindre dans le mariage et les lois permet de s'assurer de la légitimé de leurs enfants. Je suis une belle preuve que non. J'ai conscience que c'st stupide. Une relation, une famille... cela doit se construire avec de la confiance, pas avec des règles."
Il pouffa, suite à une mauvaise plaisanterie qui venait de jaillir dans son esprit.
"Quoique.. Il leur faut quand même certaines règles. Ou sinon il ne seraient pas question d'enfant."
Il sourit, un peu gêné.
"pardon. pour ce qui est de al vision de Dieu.. il ne faut pas s'arrêter à celle qui émane de l'ancien testament, cette version que les Juifs vénèrent toujours, croyant devoir encore le Messie. Le Dieu du nouveau testament est bien plus tendre, gentil, compatissant. Mais j'ai le sentiment que les gens l'oublient. Même les religieux? Mon maître, un cardinal, pourtant, en oublie même les valeurs d'humilité, assurant agir au nom de Dieu, que lui seul peut accomplir Sa volonté. Il en oublie aussi que le Christ allait vers les plus faibles, esclaves et infirmes."
Il leva les yeux vers l'autel, songeant à ses idéaux forgées dans l'enfant, quand il aspirait à être prêtre.
"Je crois... Je crois que les prêtres sont inutiles. Ils sont censés connaitre la pensée de Dieu, du Christ, nous enseigner les bonnes paroles.. Mais aucun n'applique les préceptes des textes sacrés. Les gens devraient pouvoir lire ces textes par eux-mêmes, débattre par eux-même, que la messe soit peut-être plus un échange entre les fidèles, un moyen de se pencher sur le texte, de réfléchir dessus et de voir comment l'appliquer dans nos vies quotidiennes."
Alexandre songea qu'exprimer ainsi ses pensées, dans un édifice religieux qui plus est, était dangereux. Il se tut et change de sujet, revenant à son roman. Eldred ne semblait pas lassé. Au contraire, ses idées semblaient lui plaire. Il parlait d'un ami qui écrivait de son côté un ouvrage sur la religion.
"Merci. Je serais heureux de lire ce que ton ami aura écrit."
Il lui vint soudain à l'esprit que le zarkotien, lui ne devait pas savoir lire. Une pensée désintéressée lui traversa l'esprit.
"Eldred... Tu ne sais pas lire, n'est-ce pas ? Et si... est-ce que tu voudrais que je t'apprenne ?"
Là-dessus, Eldred poursuivit sur le fait que les femmes de son pays pourraient mettre à terre son terre. Cette pensée fit éclater de rire Alexandre.
"Seigneur ! Que je voudrais le voir moi aussi !"
La suite laissa cependant Alexandre plus sceptique. Il ne partageait pas ces opinions et tous deux savaient aussi bien l'un que l'autre qu'aucun ne reviendrait sur ses positions. Alors, pour une rare fois de son existence, Alexandre garda le silence et répondit rien aux arguments que venait d'avancer le guerrier. Ils possédaient leur logique. Ils avaient un sens. mais cela ne serait jamais le sien.
"Il s'agit d'une longue construction de nos sociétés. Avant même que ne vienne la foi chrétienne, les Grecs et les Romains, dont nous descendons, considéraient déjà les femmes comme inférieures. Les hommes se bornent à les asservir, comme si'ils craignaient leur pouvoir. Celui de la vie ? le fait qu'une femme puisse enfanter est après tout... prodigieux. ou les hommes d'ici sont peu confiants. Ils croient que soumettre les femmes, les contraindre dans le mariage et les lois permet de s'assurer de la légitimé de leurs enfants. Je suis une belle preuve que non. J'ai conscience que c'st stupide. Une relation, une famille... cela doit se construire avec de la confiance, pas avec des règles."
Il pouffa, suite à une mauvaise plaisanterie qui venait de jaillir dans son esprit.
"Quoique.. Il leur faut quand même certaines règles. Ou sinon il ne seraient pas question d'enfant."
Il sourit, un peu gêné.
"pardon. pour ce qui est de al vision de Dieu.. il ne faut pas s'arrêter à celle qui émane de l'ancien testament, cette version que les Juifs vénèrent toujours, croyant devoir encore le Messie. Le Dieu du nouveau testament est bien plus tendre, gentil, compatissant. Mais j'ai le sentiment que les gens l'oublient. Même les religieux? Mon maître, un cardinal, pourtant, en oublie même les valeurs d'humilité, assurant agir au nom de Dieu, que lui seul peut accomplir Sa volonté. Il en oublie aussi que le Christ allait vers les plus faibles, esclaves et infirmes."
Il leva les yeux vers l'autel, songeant à ses idéaux forgées dans l'enfant, quand il aspirait à être prêtre.
"Je crois... Je crois que les prêtres sont inutiles. Ils sont censés connaitre la pensée de Dieu, du Christ, nous enseigner les bonnes paroles.. Mais aucun n'applique les préceptes des textes sacrés. Les gens devraient pouvoir lire ces textes par eux-mêmes, débattre par eux-même, que la messe soit peut-être plus un échange entre les fidèles, un moyen de se pencher sur le texte, de réfléchir dessus et de voir comment l'appliquer dans nos vies quotidiennes."
Alexandre songea qu'exprimer ainsi ses pensées, dans un édifice religieux qui plus est, était dangereux. Il se tut et change de sujet, revenant à son roman. Eldred ne semblait pas lassé. Au contraire, ses idées semblaient lui plaire. Il parlait d'un ami qui écrivait de son côté un ouvrage sur la religion.
"Merci. Je serais heureux de lire ce que ton ami aura écrit."
Il lui vint soudain à l'esprit que le zarkotien, lui ne devait pas savoir lire. Une pensée désintéressée lui traversa l'esprit.
"Eldred... Tu ne sais pas lire, n'est-ce pas ? Et si... est-ce que tu voudrais que je t'apprenne ?"
Là-dessus, Eldred poursuivit sur le fait que les femmes de son pays pourraient mettre à terre son terre. Cette pensée fit éclater de rire Alexandre.
"Seigneur ! Que je voudrais le voir moi aussi !"
La suite laissa cependant Alexandre plus sceptique. Il ne partageait pas ces opinions et tous deux savaient aussi bien l'un que l'autre qu'aucun ne reviendrait sur ses positions. Alors, pour une rare fois de son existence, Alexandre garda le silence et répondit rien aux arguments que venait d'avancer le guerrier. Ils possédaient leur logique. Ils avaient un sens. mais cela ne serait jamais le sien.
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Eldred agitait la tête de temps à autre tout en écoutant Alexandre -ce qu’il pouvait parler !- converser au sujet de la différence sociale entre les hommes et les femmes à Monbrina. C’était si différent de chez lui que cela ne faisait que remonter lentement mais surement une vague de nostalgie qu’il tentait d’endiguer par tous les moyens. Il ne répondit rien de peur de se faire envahir.
- Pour moi c’est pareil. Je veux juste qu’on me laisse la possibilité de croire en ce que je veux et vous – les chrétiens – me la refusait. Tu devrais apprécier le livre de mon ami. Je te l’apporterai quand il aura terminé. Je crois que ça se rapproche de ce que tu décris.
Contre toute attente, Alexandre lui proposa de lui apprendre à lire le monbrinien. Il se redressa, étonné par sa proposition si spontanée.
- Je… Oui. Je sais lire le zakrotien. Mais c’est différent. Ce sont des runes, pas un alphabet. Et il y en a beaucoup plus… Tu veux vraiment m’apprendre ?
Mais oui, il avait bien entendu. Aucun doute. Alors il s’empressa de reprendre :
- Merci Alexandre. Merci pour ta proposition.
Ils s’amusèrent à l’idée d’imaginer le père Thierry à Zakros puis évoquèrent un sujet plus grave qui laissa un long silence s’installer. Eldred se racla la gorge et décida qu’il était temps de prendre congé.
- Je vais devoir y aller, Alexandre. Merci pour tout. Pour... il agita les bras ton père et ton offre. Passe le bonjour lapin quand tu le verras, d’accord ? Dis-lui que je l’embrasse bien baveusement ! conclut-il avec provocation en s’en allant.
- Pour moi c’est pareil. Je veux juste qu’on me laisse la possibilité de croire en ce que je veux et vous – les chrétiens – me la refusait. Tu devrais apprécier le livre de mon ami. Je te l’apporterai quand il aura terminé. Je crois que ça se rapproche de ce que tu décris.
Contre toute attente, Alexandre lui proposa de lui apprendre à lire le monbrinien. Il se redressa, étonné par sa proposition si spontanée.
- Je… Oui. Je sais lire le zakrotien. Mais c’est différent. Ce sont des runes, pas un alphabet. Et il y en a beaucoup plus… Tu veux vraiment m’apprendre ?
Mais oui, il avait bien entendu. Aucun doute. Alors il s’empressa de reprendre :
- Merci Alexandre. Merci pour ta proposition.
Ils s’amusèrent à l’idée d’imaginer le père Thierry à Zakros puis évoquèrent un sujet plus grave qui laissa un long silence s’installer. Eldred se racla la gorge et décida qu’il était temps de prendre congé.
- Je vais devoir y aller, Alexandre. Merci pour tout. Pour... il agita les bras ton père et ton offre. Passe le bonjour lapin quand tu le verras, d’accord ? Dis-lui que je l’embrasse bien baveusement ! conclut-il avec provocation en s’en allant.
Re: [9 Décembre 1597] Les murs vides ont malgré tout des oreilles [Terminé]
Alexandre avait à nouveau longuement disserté sur la condition des femmes et des hommes et des rapports complexes que les deux pouvaient entretenir. Tout ceci s'avérait si complexe et il ne saurait jamais affirmer détenir la réponse. Sur ce sujet, la chose réclamait de discuter, encore et toujours, de débattre, pour s'accorder avec ses différents interlocuteurs. Eldred répondit en rappelant le livre que son ami serait en tarin de rédiger, puis promettait de lui apporter quand celui-ci serait terminé.
"Je suis impatient de découvrir les conclusions de ce nouvel auteur."
Eldred eut un moment de véritable surprise quand Alexandre eut proposé de lui apprendre à lire. Il sourit, ému de sa réaction un peu candide, et opina de la tête. Dans son esprit, le jeune homme commença à réfléchir à une méthode. D'abord, enseigner l'alphabet au zarkotien et quelques mots qui constitueraient une petite base sur laquelle ils construiraient pas à pas un chemin sûr. Ses pensées commençaient à envisager un abécédaire, mais autre que celui réservé aux jeunes enfants, bien plus adapté à un adulte.
" Nous aurons une leçon la prochaine fois que tu viendras ici."
Eldred se retirait pour retourner chez son maître et le remerciait pour son intervention. Alexandre s'apprêtait à répondre n'avoir rien fait de particulier quand le zarkotien s'autorisa cette impertinence en rappelant la scène de la veille au port. Alexandre grima puis répliqua d'un léger rictus, un brin sourire.
"Salut, la brochette zarkotienne !"
Sur ces paroles, il se leva pour s'éloigner, non pas sans lui avoir tiré la langue comme un enfant espiègle.
"Je suis impatient de découvrir les conclusions de ce nouvel auteur."
Eldred eut un moment de véritable surprise quand Alexandre eut proposé de lui apprendre à lire. Il sourit, ému de sa réaction un peu candide, et opina de la tête. Dans son esprit, le jeune homme commença à réfléchir à une méthode. D'abord, enseigner l'alphabet au zarkotien et quelques mots qui constitueraient une petite base sur laquelle ils construiraient pas à pas un chemin sûr. Ses pensées commençaient à envisager un abécédaire, mais autre que celui réservé aux jeunes enfants, bien plus adapté à un adulte.
" Nous aurons une leçon la prochaine fois que tu viendras ici."
Eldred se retirait pour retourner chez son maître et le remerciait pour son intervention. Alexandre s'apprêtait à répondre n'avoir rien fait de particulier quand le zarkotien s'autorisa cette impertinence en rappelant la scène de la veille au port. Alexandre grima puis répliqua d'un léger rictus, un brin sourire.
"Salut, la brochette zarkotienne !"
Sur ces paroles, il se leva pour s'éloigner, non pas sans lui avoir tiré la langue comme un enfant espiègle.
Page 2 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» [9 décembre 1597] Pour que ressuscitent des murs [Terminé]
» [22 décembre 1597]En mal de mer [terminé]
» [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
» [31 décembre 1597] - Des expérimentations aux traditions [Terminé]
» [le 2 décembre 1597] ~ Sur le fil de ta lame [Terminé]
» [22 décembre 1597]En mal de mer [terminé]
» [le 11 décembre 1597] -- En sécurité [terminé]
» [31 décembre 1597] - Des expérimentations aux traditions [Terminé]
» [le 2 décembre 1597] ~ Sur le fil de ta lame [Terminé]
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum