[2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Page 1 sur 2 • Partagez
Page 1 sur 2 • 1, 2
[2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
L’après-midi était déjà bien avancé quand Célénian arriva au domaine des Phietom. On l’avertit de l’absence de Leyria sitôt descendu de voiture, mais il ne s’en formalisa pas. Depuis le temps, il était presque de chez lui ici. On le laissa entrer sans faire d’histoire pour qu’il puisse attendre le retour de son amie.
Venir sans prévenir n’était certes pas une idée bien glorieuse, mais il devait absolument lui montrer son manuscrit. Ce dernier chapitre enfin rédigé… Pourquoi sa belle avait-elle dû le laisser juste avant l’aboutissement, nom de Dieu ?! Il avait l’impression d’avoir fait… n’importe quoi. Absolument n’importe quoi. Il n’avait jamais douté autant de son travail. C’était absurde. Héloïse avait voulu le lire, il lui avait tout arraché des mains. Non, merci, il n’avait franchement pas besoin d’entendre qu’il avait perdu ce qui faisait de lui un grand auteur. Vraiment pas. Elle n’avait pas une once d’avis productif.
La seule personne qui pouvait le sortir de là, c’était sa meilleure amie. Peut-être qu’elle trouverait la fin minable, mais elle, au moins, ce ne serait pas uniquement par abus de mauvaise foi. Il avait besoin d’en parler à quelqu’un. Il ne s’était plus senti si incapable depuis plus de dix ans.
En chemin, il avait déposé son manuscrit pour réajuster son manteau. Trop distrait, il ne l’avait pas repris avant d’aller s’installer dans un salon.
Venir sans prévenir n’était certes pas une idée bien glorieuse, mais il devait absolument lui montrer son manuscrit. Ce dernier chapitre enfin rédigé… Pourquoi sa belle avait-elle dû le laisser juste avant l’aboutissement, nom de Dieu ?! Il avait l’impression d’avoir fait… n’importe quoi. Absolument n’importe quoi. Il n’avait jamais douté autant de son travail. C’était absurde. Héloïse avait voulu le lire, il lui avait tout arraché des mains. Non, merci, il n’avait franchement pas besoin d’entendre qu’il avait perdu ce qui faisait de lui un grand auteur. Vraiment pas. Elle n’avait pas une once d’avis productif.
La seule personne qui pouvait le sortir de là, c’était sa meilleure amie. Peut-être qu’elle trouverait la fin minable, mais elle, au moins, ce ne serait pas uniquement par abus de mauvaise foi. Il avait besoin d’en parler à quelqu’un. Il ne s’était plus senti si incapable depuis plus de dix ans.
En chemin, il avait déposé son manuscrit pour réajuster son manteau. Trop distrait, il ne l’avait pas repris avant d’aller s’installer dans un salon.
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Trois semaines.. voilà trois semaines qu'on ne te lâchait pas d'une semelle du lever au coucher, trois semaines que ta seul occupation, c'est travailler et s'entrehurler dessus avec ton intendant. Tu en as ta claque, mais malheureusement, tu n'as encore trouvé aucun moyen de t'assurer une fuite convenable. Tu es inculte ici, tu ne sais rien... ni lire, ni écrire, et pire encore, tu ne sais presque rien des mécanismes de ce monde politique et rude. Donc, en conséquence, tu dois attendre... ah bordel que tu détestes ça... c'est chiant d'attendre... surtout quand l'autre tête de veau te tient à l'oeil comme une sangsue... une plaie...
Présentement au programme, lavage des vitres côté entrée. Armée de ton sceau remplie d'eau et d'un chiffon, tu sors non sans quelques murmures de mauvaise humeur en bouche, et tu poses ton arsenal à côté de la première fenêtre... la première d'une immense série, tu n'en reviens pas le nombre total de ces machins-là. Hallucinant... Un soupir et enfin la patte danse gentiment sur la matière transparente, emportant avec elle les quelques saletés usuelles. Même si tu en as absolument pas envie, tu t'appliques à ne laisser plus aucune tâche, car tu risques de te faire punir. Et ça va bien une ou deux fois mais à la longue ça saoule. Quitte à patienter dans ce trou, autant le faire le plus confortablement possible.
Tu arrives à la quatrième fenêtre, située un peu plus loin, près d'arbustes te cachant en partie le chemin principale de l'entrée, quand tu entends des bruits de pas sur le gravier. Tu détournes le regard et tu remarques alors un homme plutôt jeune, vêtu d'un manteau et tenant à la main des papiers. Un autre invité parmi la myriade qui parfois se présente au château. D'habitude, tu les fixes quelques secondes, puis tu reprends ta tâche. Tu aurais pu d'ailleurs, si celui-ci n'avait pas fait l'erreur d'oublier ses papelard après les avoir posés pour réajuster son habit.
Alors qu'il s'en va à l'intérieur, tes yeux font la navette entre lui et les feuilles. Tu n'as jamais vraiment plongé ton nez dans ces trucs, et pourtant tout le monde en a, ça doit être important... Tu réfléchis un instant. Ne serait-ce pas l'occasion d'en savoir plus ? De comprendre pourquoi tout le monde en possède, ce qu'il s'y cache... après tout, en temps normal, on ne te laisse pas les feuilleter... aller, c'est décidé, il faut que tu saches. Tu replonges ton chiffon dans le sceau, et les abandonnes les deux là pour te rendre à l'endroit de l'oubli. Tu observes déjà la couverture. Quelques mots sont écrits dessus, sans que tu saches lesquels bien évidemment. Tu prends l'ouvrage dans tes mains et ose le parcourir. Il n'y a rien d'autres que des lettres là-dedans... autant dire que tu n'es pas plus avancé.
Pourtant, tu aimerais bien savoir ce qu'il y a d'écrit... comme cette fameuse lettre de Silia... sans Ariane, tu n'aurais jamais su ce qu'elle avait à te dire. Alors que tu tournes les pages tranquillement les unes après les autres, une réflexion commence à se faire dans ton esprit... Tu t'assois, songeuse. Est-ce que ce ne serait pas utile de pouvoir comprendre tout ça ? Tu n'aurais plus besoin de personne pour lire à ta place... tu pourrais tout connaître toute seule... et même peut-être lire des choses qui te sont interdites... en cachette... et pourquoi pas découvrir des choses qu'une esclave ne doit pas savoir...
Tu es tellement plongée dans tes pensées, que tu n'entends pas le tenant du titre "tête de veau de l'année" marcher vers toi. D'un coup, le livre t'es retiré des mains, suivi d'un puissant.
Katarina ! Qu'est-ce que tu fais là ??? C'est pas le moment de paresser, espèce de bon à rien !
Tu affiches une mine d'abord surprise, puis blasée... mais ça ne s'arrête pas là. Quand l'intendant plonge ses yeux dans le manuscrit, il reconnaît la calligraphie de l'invité qu'il venait de recevoir. Son regard devient sombre quand il revient sur toi.
Tu... as... volé ce manuscrit ???
Tu te relèves
Hein ? Pas du tout, il...
Tais-toi ! Te coupe-t-il Sache que j'ai horreur des menteuses, et des peste comme toi ! Viens !
Sur ces mots, il te prend par le bras et te tire vers l'intérieur. Tu as beau protester, lui dire de te lâcher - et lâcher quelques jurons, cela va de soi - il ne t'écoute pas, et fait preuve de bien plus de force que toi. Ta résistance est inutile, et bientôt, après avoir frappé, il entre dans la pièce ou l'auteur du bouquin attendait.
Excusez-moi monsieur, je viens de retrouver la personne qui vous a dérobé votre manuscrit, veuillez accepter mes plus plates excuses...
Toujours tenu par le bras, tu réplique du tac o tac
J'ai rien volé, il traînait par terre j'te dis !!
Présentement au programme, lavage des vitres côté entrée. Armée de ton sceau remplie d'eau et d'un chiffon, tu sors non sans quelques murmures de mauvaise humeur en bouche, et tu poses ton arsenal à côté de la première fenêtre... la première d'une immense série, tu n'en reviens pas le nombre total de ces machins-là. Hallucinant... Un soupir et enfin la patte danse gentiment sur la matière transparente, emportant avec elle les quelques saletés usuelles. Même si tu en as absolument pas envie, tu t'appliques à ne laisser plus aucune tâche, car tu risques de te faire punir. Et ça va bien une ou deux fois mais à la longue ça saoule. Quitte à patienter dans ce trou, autant le faire le plus confortablement possible.
Tu arrives à la quatrième fenêtre, située un peu plus loin, près d'arbustes te cachant en partie le chemin principale de l'entrée, quand tu entends des bruits de pas sur le gravier. Tu détournes le regard et tu remarques alors un homme plutôt jeune, vêtu d'un manteau et tenant à la main des papiers. Un autre invité parmi la myriade qui parfois se présente au château. D'habitude, tu les fixes quelques secondes, puis tu reprends ta tâche. Tu aurais pu d'ailleurs, si celui-ci n'avait pas fait l'erreur d'oublier ses papelard après les avoir posés pour réajuster son habit.
Alors qu'il s'en va à l'intérieur, tes yeux font la navette entre lui et les feuilles. Tu n'as jamais vraiment plongé ton nez dans ces trucs, et pourtant tout le monde en a, ça doit être important... Tu réfléchis un instant. Ne serait-ce pas l'occasion d'en savoir plus ? De comprendre pourquoi tout le monde en possède, ce qu'il s'y cache... après tout, en temps normal, on ne te laisse pas les feuilleter... aller, c'est décidé, il faut que tu saches. Tu replonges ton chiffon dans le sceau, et les abandonnes les deux là pour te rendre à l'endroit de l'oubli. Tu observes déjà la couverture. Quelques mots sont écrits dessus, sans que tu saches lesquels bien évidemment. Tu prends l'ouvrage dans tes mains et ose le parcourir. Il n'y a rien d'autres que des lettres là-dedans... autant dire que tu n'es pas plus avancé.
Pourtant, tu aimerais bien savoir ce qu'il y a d'écrit... comme cette fameuse lettre de Silia... sans Ariane, tu n'aurais jamais su ce qu'elle avait à te dire. Alors que tu tournes les pages tranquillement les unes après les autres, une réflexion commence à se faire dans ton esprit... Tu t'assois, songeuse. Est-ce que ce ne serait pas utile de pouvoir comprendre tout ça ? Tu n'aurais plus besoin de personne pour lire à ta place... tu pourrais tout connaître toute seule... et même peut-être lire des choses qui te sont interdites... en cachette... et pourquoi pas découvrir des choses qu'une esclave ne doit pas savoir...
Tu es tellement plongée dans tes pensées, que tu n'entends pas le tenant du titre "tête de veau de l'année" marcher vers toi. D'un coup, le livre t'es retiré des mains, suivi d'un puissant.
Katarina ! Qu'est-ce que tu fais là ??? C'est pas le moment de paresser, espèce de bon à rien !
Tu affiches une mine d'abord surprise, puis blasée... mais ça ne s'arrête pas là. Quand l'intendant plonge ses yeux dans le manuscrit, il reconnaît la calligraphie de l'invité qu'il venait de recevoir. Son regard devient sombre quand il revient sur toi.
Tu... as... volé ce manuscrit ???
Tu te relèves
Hein ? Pas du tout, il...
Tais-toi ! Te coupe-t-il Sache que j'ai horreur des menteuses, et des peste comme toi ! Viens !
Sur ces mots, il te prend par le bras et te tire vers l'intérieur. Tu as beau protester, lui dire de te lâcher - et lâcher quelques jurons, cela va de soi - il ne t'écoute pas, et fait preuve de bien plus de force que toi. Ta résistance est inutile, et bientôt, après avoir frappé, il entre dans la pièce ou l'auteur du bouquin attendait.
Excusez-moi monsieur, je viens de retrouver la personne qui vous a dérobé votre manuscrit, veuillez accepter mes plus plates excuses...
Toujours tenu par le bras, tu réplique du tac o tac
J'ai rien volé, il traînait par terre j'te dis !!
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Célénian remercia le domestique qui venait de lui apporter de quoi patienter. On connaissait ses goûts. Et puis, on savait aussi de dont il avait besoin. Il fallait qu’il relise ce manuscrit avant de le montrer à Leyria. La partie qu’il en avait rédigée après avoir perdu Delphina lui semblait tellement… incomplète. Bancale. C’était agaçant. Il n’avait pu parler à personne pour éclaircir ses idées et désormais, cela ne ressemblait sûrement plus à rien. Tout curieux et amateur d’aventure qu’il était, changer ses habitudes de rédaction avait été bien trop déstabilisant. Son deuil avait-il donc à jamais annihilé son talent ? Non, c’eut été trop horrible, quel gâchi !
Oui, il fallait qu’il reprenne son manuscrit. En l’état, cette fin ne ressemblait probablement à rien… La fin de Trestinian… C’était peut-être cela, aussi, qui l’inquiétait. Il ne pouvait pas cloturer dix ans de sa vie de cette manière, c’était insensé. Il avait beau bouillonner de milliers d’idées, le grand Boréalion était incapable de trouver ce qu’il écrirait ensuite. Il y en avait trop, bien trop, et elles n’étaient pas compatibles ; il ne s’en sortirait jamais.
Son manuscrit. Il jeta un oeil sur la table. Peste, mais où était-il ? Il parcourut plusieurs fois la pièce du regard, nécéssiteux de le retrouver comme si sa vie elle-même en dépendait. Où diable l’avait-il posé ? Son manuscrit… Il en avait besoin. Il ne pouvait pas le perdre. Il n’arriverait jamais à tout réécrire comme cela l’était auparavant. Il n’y arriverait jamais, il était perdu.
Puis, soudain, la lumière se fit. Il soupira, partagé entre le soulagement de s’être rappelé ce qu’il en avait fait et la crainte d’ignorer ce qui avait pu lui arriver entre temps.
Célénian n’eut pas le temps d’atteindre la porte que celle-ci s’ouvrit sur l’intendant, qui lui rapportait les précieux documents. Il s’en saisit, et les feuilleta rapidement. C’était là. C’était là. C’était terminé. Il ne venait pas de perdre le travail d’une année entière. Il ne venait pas de perdre les dernière page qu’il avait écrites auprès de sa Delo chérie.
L‘écrivain reprit rapidement contenance.
— Il n’y a pas de mal, assura-t-il auprès de l’intendant. Puis, en réponses aux protestations de l’esclave, il précisa : Elle dit la vérité. J’ai été distrait et j’ai dû l’égarer. Un grand merci de me l’avoir ramené...
Il détailla la jeune femme, curieux. Il ne l’avait jamais vu par ici, et la seule explication était qu’elle soit arrivée récemment. Elle dégageait quelque chose qui attisait la curiosité - le propre de ceux qui avaient une bonne histoire à raconter. Et puis… l’auteur voulait savoir ce qu’elle avait pu surprendre ou non parmi les pages qu’elle avait certainement feuilletées.
— Pourriez-vous me la laisser un instant ? demanda-t-il à l’intendant, sans même penser que sa requête puisse être interprêtée d’un manière déplacée.
L’intendant des Phietom, qui le savait un peu particulier - n’était-ce pas lui qui avait passé des heures à l’interroger sur son travail et sur le genre d’anecdotes qu’on pouvait y récolter quelques années auparavant ? - ne se posa pas beaucoup plus de questions. Boréalion n’était pas dangereux, mais se révélait particulièrement pénible quand il avait une idée en tête, alors autant accepter. Quant à l’esclave… Il lui jeta un regard menaçant : elle avait tout intérêt à se tenir à carreau et à ne pas déraper avec le meilleur ami de Mademoiselle Leyria. Il ne savait pas lequel des deux était le plus à plaindre, mais tant pis. Il suffisait de poster quelqu’un pas trop loin au cas où la cette impertinente ferait des siennes… Il acquiesça, laissant Katarina où elle se trouvait, et sortit en se demandant quel genre de questions il allait bien pouvoir pondre.
Satisfait d’avoir obtenu cet entretient parfaitement fortuit - mais qui aurait le mérite de le distraire de ses tourments.
— Tu es nouvelle ici, je me trompe ? engagea-t-il en lui désignant le fauteuil d’en face, puis désignant négligemment les biscuits sur la table.
Oui, il fallait qu’il reprenne son manuscrit. En l’état, cette fin ne ressemblait probablement à rien… La fin de Trestinian… C’était peut-être cela, aussi, qui l’inquiétait. Il ne pouvait pas cloturer dix ans de sa vie de cette manière, c’était insensé. Il avait beau bouillonner de milliers d’idées, le grand Boréalion était incapable de trouver ce qu’il écrirait ensuite. Il y en avait trop, bien trop, et elles n’étaient pas compatibles ; il ne s’en sortirait jamais.
Son manuscrit. Il jeta un oeil sur la table. Peste, mais où était-il ? Il parcourut plusieurs fois la pièce du regard, nécéssiteux de le retrouver comme si sa vie elle-même en dépendait. Où diable l’avait-il posé ? Son manuscrit… Il en avait besoin. Il ne pouvait pas le perdre. Il n’arriverait jamais à tout réécrire comme cela l’était auparavant. Il n’y arriverait jamais, il était perdu.
Puis, soudain, la lumière se fit. Il soupira, partagé entre le soulagement de s’être rappelé ce qu’il en avait fait et la crainte d’ignorer ce qui avait pu lui arriver entre temps.
Célénian n’eut pas le temps d’atteindre la porte que celle-ci s’ouvrit sur l’intendant, qui lui rapportait les précieux documents. Il s’en saisit, et les feuilleta rapidement. C’était là. C’était là. C’était terminé. Il ne venait pas de perdre le travail d’une année entière. Il ne venait pas de perdre les dernière page qu’il avait écrites auprès de sa Delo chérie.
L‘écrivain reprit rapidement contenance.
— Il n’y a pas de mal, assura-t-il auprès de l’intendant. Puis, en réponses aux protestations de l’esclave, il précisa : Elle dit la vérité. J’ai été distrait et j’ai dû l’égarer. Un grand merci de me l’avoir ramené...
Il détailla la jeune femme, curieux. Il ne l’avait jamais vu par ici, et la seule explication était qu’elle soit arrivée récemment. Elle dégageait quelque chose qui attisait la curiosité - le propre de ceux qui avaient une bonne histoire à raconter. Et puis… l’auteur voulait savoir ce qu’elle avait pu surprendre ou non parmi les pages qu’elle avait certainement feuilletées.
— Pourriez-vous me la laisser un instant ? demanda-t-il à l’intendant, sans même penser que sa requête puisse être interprêtée d’un manière déplacée.
L’intendant des Phietom, qui le savait un peu particulier - n’était-ce pas lui qui avait passé des heures à l’interroger sur son travail et sur le genre d’anecdotes qu’on pouvait y récolter quelques années auparavant ? - ne se posa pas beaucoup plus de questions. Boréalion n’était pas dangereux, mais se révélait particulièrement pénible quand il avait une idée en tête, alors autant accepter. Quant à l’esclave… Il lui jeta un regard menaçant : elle avait tout intérêt à se tenir à carreau et à ne pas déraper avec le meilleur ami de Mademoiselle Leyria. Il ne savait pas lequel des deux était le plus à plaindre, mais tant pis. Il suffisait de poster quelqu’un pas trop loin au cas où la cette impertinente ferait des siennes… Il acquiesça, laissant Katarina où elle se trouvait, et sortit en se demandant quel genre de questions il allait bien pouvoir pondre.
Satisfait d’avoir obtenu cet entretient parfaitement fortuit - mais qui aurait le mérite de le distraire de ses tourments.
— Tu es nouvelle ici, je me trompe ? engagea-t-il en lui désignant le fauteuil d’en face, puis désignant négligemment les biscuits sur la table.
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Même si tu es très forte mentalement, et pas coincée la plupart du temps, au fond de toi, tu crains quand même les mesures punitives que pourrait prendre l'intendant. Parce-que t'as beau t'égosiller n'avoir rien volé, si lui et les autres nobles le pensent, tes cordes vocales n'ont aucune chance. Toi qui ne tolère pas les injustices, tu as souvent beaucoup de mal à encaisser, et les murs de certains endroits en ont déjà fait les frais.
Heureusement, l'homme au manuscrit prend ta défense, bien gentillement, et confirme que tu n'as fait que le ramasser. Et bim prends-toi ça dans les dents ! Tu ne le montres pas extérieurement, mais le fait que tu sois blanchie et qu'en plus, celui-ci demande à ton maître de se retirer provoque chez toi une agréable sensation de joie et de satisfaction. Tu n'as rien fait, et pourtant, tu as l'illusion d'avoir gagné la partie face à lui... mais l'euphorie s'atténue un peu quand la porte se referme.
En fait, tu ne sais pas vraiment pourquoi il a voulu être seul avec toi. Il a l'air sympas, mais avec ce que tu as vécu par le passé, tu as un peu de mal à te détendre. Tu le fixes silencieusement, ne sachant pas trop quoi faire, et ne réagit pas à son invitation de s'asseoir. Au fond de toi, tu te dis que tu as dû mal comprendre, parce-que tu n'as pas le droit de t'asseoir là. Alors quand c'est quelqu'un d'extérieur qui t'y invite en plus, tu te dis qu'il y a un truc qui cloche.
Tu restes donc où tu es, laissant un petit blanc après la question de ton interlocuteur. Puis, tu daignes enfin produire un son.
Non, c'est vrai...
On te dit parfois de rajouter un "monsieur", mais bon c'est pas en 2 semaines que tu vas tout assimilier...
Heureusement, l'homme au manuscrit prend ta défense, bien gentillement, et confirme que tu n'as fait que le ramasser. Et bim prends-toi ça dans les dents ! Tu ne le montres pas extérieurement, mais le fait que tu sois blanchie et qu'en plus, celui-ci demande à ton maître de se retirer provoque chez toi une agréable sensation de joie et de satisfaction. Tu n'as rien fait, et pourtant, tu as l'illusion d'avoir gagné la partie face à lui... mais l'euphorie s'atténue un peu quand la porte se referme.
En fait, tu ne sais pas vraiment pourquoi il a voulu être seul avec toi. Il a l'air sympas, mais avec ce que tu as vécu par le passé, tu as un peu de mal à te détendre. Tu le fixes silencieusement, ne sachant pas trop quoi faire, et ne réagit pas à son invitation de s'asseoir. Au fond de toi, tu te dis que tu as dû mal comprendre, parce-que tu n'as pas le droit de t'asseoir là. Alors quand c'est quelqu'un d'extérieur qui t'y invite en plus, tu te dis qu'il y a un truc qui cloche.
Tu restes donc où tu es, laissant un petit blanc après la question de ton interlocuteur. Puis, tu daignes enfin produire un son.
Non, c'est vrai...
On te dit parfois de rajouter un "monsieur", mais bon c'est pas en 2 semaines que tu vas tout assimilier...
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
L’intendant parti, Célénian avait naturellement proposé à son interlocutrice de s’asseoir et de partager ce qu’on lui avait apporté. Cela semblait plus commode pour discuter, mais l’esclave - probablement à cause de son statut - demeura circonspecte ? Méfiante aussi, peut-être ?
Célénian pensa un instant à Delphina, aurait pu la convaincre avec sa gentillesse. Il s’agaça de songer qu’Héloïse l’aurait sûrement entravé dans son idée à coup de scepticisme, le faisant passer pour un idiot. Puis, il se rappela qu’elle était encore certainement la seule dans leur famille qui aurait pu accepter l’idée que chacun soit intéressant.
Il s’imprégna de l’hésitation qui poussa la jeune femme à demeurer debout du côté de la porte, cherchant les formules adéquates pour la retranscrire. Il ne savait pas exactement à quel personnage il aurait pu la comparer. Sans doute ce manque de réaction et cette réponse frugale se rapprochaient-ils de l’attitude qu’Hebrien aurait pu adopter, mais elle ne semblait pas partager la timidité naturelle de l’écuyer.
— Assied-toi, insista-t-il sans agressivité, et désignant une nouvelle fois le fauteuil dans lequel elle était censée s’installer.
Et puisque tout l’intérêt d’une conversation était qu’elle soit alimentée, il tenta de la relancer - mais sans la brusquer avec les multiples questions indiscrètes que son sujet lui inspirait.
— Et quand es-tu arrivée ?
Ne. Rien. Précipiter. C’était juste le bon moyen de l’effrayer et qu’il ne sache rien en tirer. L’excès de curiosité devait bien être l’instinct le plus difficile à réprimer.
Célénian pensa un instant à Delphina, aurait pu la convaincre avec sa gentillesse. Il s’agaça de songer qu’Héloïse l’aurait sûrement entravé dans son idée à coup de scepticisme, le faisant passer pour un idiot. Puis, il se rappela qu’elle était encore certainement la seule dans leur famille qui aurait pu accepter l’idée que chacun soit intéressant.
Il s’imprégna de l’hésitation qui poussa la jeune femme à demeurer debout du côté de la porte, cherchant les formules adéquates pour la retranscrire. Il ne savait pas exactement à quel personnage il aurait pu la comparer. Sans doute ce manque de réaction et cette réponse frugale se rapprochaient-ils de l’attitude qu’Hebrien aurait pu adopter, mais elle ne semblait pas partager la timidité naturelle de l’écuyer.
— Assied-toi, insista-t-il sans agressivité, et désignant une nouvelle fois le fauteuil dans lequel elle était censée s’installer.
Et puisque tout l’intérêt d’une conversation était qu’elle soit alimentée, il tenta de la relancer - mais sans la brusquer avec les multiples questions indiscrètes que son sujet lui inspirait.
— Et quand es-tu arrivée ?
Ne. Rien. Précipiter. C’était juste le bon moyen de l’effrayer et qu’il ne sache rien en tirer. L’excès de curiosité devait bien être l’instinct le plus difficile à réprimer.
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
L'homme réitère sa demande... non tu n'as pas mal compris. Il te demande vraiment de t'asseoir. Bon, et bien si c'est un des invités de la maison qui le demande, tu te dis que peut-être ça compte. Ton regard se pose alors sur le fauteuil désigné, puis après un temps, tu finis par t'exécuter. Ton coeur accélère un peu. C'est une première pour toi. En te plongeant dans le meuble, tu constates qu'il est plutôt confortable, ça fait du bien. Tu aurais profité de cet instant les yeux fermés et un sourire aux lèvres, si tu étais toute seule dans la salle. Mais vu la situation, tu te contentes de te poser sans t'appuyer sur le dossier. Malgré toi, tu continues à surveiller les réactions de ton interlocuteur.
Celui-ci te pose une nouvelle question. Tu n'es toujours pas très à l'aise, mais tu prends tout de même le temps d'y réfléchir, parce-que c'est un peu compliqué. Tu tentes de te souvenir combien de dimanche ont passé depuis que tu es dans ce château. Ainsi tu peux déterminer approximativement le nombre de semaines. Car les dates pour toi, c'est un peu un terrain inconnu. Tu préfères te fier au soleil qui marque les jours ou a des jours particuliers comme le jour du seigneur, qui pour toi ne signifie rien, à part qu'une semaine de plus est passée. Mais autour de toi, tu as pu vite constater qu'il était très important, bien plus que pour voir le temps passer.
Environ deux semaines. finis-tu par dévoiler.
Puis, après un petit blanc, tu oses te lancer. Une question te brûle les lèvres depuis tout à l'heure.
Mais... dites-moi... [un temps] pourquoi vous avez voulu discuter avec moi ? C'est pour passer le temps en attendant ma maîtresse ? Parce-que j'imagine qu'une esclave doit vous être bien inintéressante pour vous...
Celui-ci te pose une nouvelle question. Tu n'es toujours pas très à l'aise, mais tu prends tout de même le temps d'y réfléchir, parce-que c'est un peu compliqué. Tu tentes de te souvenir combien de dimanche ont passé depuis que tu es dans ce château. Ainsi tu peux déterminer approximativement le nombre de semaines. Car les dates pour toi, c'est un peu un terrain inconnu. Tu préfères te fier au soleil qui marque les jours ou a des jours particuliers comme le jour du seigneur, qui pour toi ne signifie rien, à part qu'une semaine de plus est passée. Mais autour de toi, tu as pu vite constater qu'il était très important, bien plus que pour voir le temps passer.
Environ deux semaines. finis-tu par dévoiler.
Puis, après un petit blanc, tu oses te lancer. Une question te brûle les lèvres depuis tout à l'heure.
Mais... dites-moi... [un temps] pourquoi vous avez voulu discuter avec moi ? C'est pour passer le temps en attendant ma maîtresse ? Parce-que j'imagine qu'une esclave doit vous être bien inintéressante pour vous...
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
La jeune femme avait manifestement du mal à entendre qu’elle pouvait effectivement s’asseoir dans ce fichu fauteuil. Il fallait dire que lui ne faisait jamais tant de manières, mais tout cela se justifiait aisément par leur différence de statut. Afin d’éviter trop la perturber, l’écrivain évita de lui proposer à nouveau de manger quelque chose.
Deux semaines. Environ le temps depuis lequel il était arrivé à Braktenn. Il était donc déjà passé par ici depuis, mais ne l’avait pas vue lorsqu’il était venu présenter son fils à Leyria. Il acquiesça lentement, et la surprit à reprendre la parole par elle-même - ce qui ne le choqua pas plus que cela puisqu’ils étaient là pour discuter.
Lui dire… ? La question était plutôt franche. Il l’eut même qualifiée d’abrupte, mais il n’en fut pas démesurément affecté et répondit machinalement :
— En vérité, tout est intéressant. Ce qui varie, c’est surtout l’influence. Mais en effet, c’était pour...
Il s’arrêta une seconde pour dévisager l’esclave. Sa maîtresse ? C'était tout de même curieux qu'elle pense à elle en premier. A moins qu'elle n'ait déjà repéré sa dernière visite, elle ?
—... attendre le retour de ta maîtresse. Est-ce à elle que tu es liée ?
Deux semaines. Environ le temps depuis lequel il était arrivé à Braktenn. Il était donc déjà passé par ici depuis, mais ne l’avait pas vue lorsqu’il était venu présenter son fils à Leyria. Il acquiesça lentement, et la surprit à reprendre la parole par elle-même - ce qui ne le choqua pas plus que cela puisqu’ils étaient là pour discuter.
Lui dire… ? La question était plutôt franche. Il l’eut même qualifiée d’abrupte, mais il n’en fut pas démesurément affecté et répondit machinalement :
— En vérité, tout est intéressant. Ce qui varie, c’est surtout l’influence. Mais en effet, c’était pour...
Il s’arrêta une seconde pour dévisager l’esclave. Sa maîtresse ? C'était tout de même curieux qu'elle pense à elle en premier. A moins qu'elle n'ait déjà repéré sa dernière visite, elle ?
—... attendre le retour de ta maîtresse. Est-ce à elle que tu es liée ?
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Tu commences gentiment à te détendre. Après tout, s'il avait voulu... aller plus loin, il se serait déjà levé pour t'approcher... enfin c'est ce que tu te dis pour te calmer. Et puis, même s'il a l'intention de faire ça, tu sais te défendre, bien mieux que ce jour-là. Tout en ne cessant de le fixer, tu te répètes mentalement que tu en as vu d'autres, il ne peut rien t'arriver...
Il affirme que tu n'es qu'un passe-temps, même si d'après lui, tout est intéressant. Mouais... intéressant jusqu'à ce que Leyria arrive, après, fini cet instant privilégié dans un fauteuil confortable. Tous les même...Par contre, il semble tiquer sur un mot. Il te regarde comme si tu lui avais annoncé être un homme, puis te demande quel est ton lien avec la fille de l'autre ordure. Peut-être qu'avoir parlé d'elle de but en blanc l'avait étonné, pourtant, la dernière fois que tu l'avais aperçu dans les couloirs, il était avec Leyria, et ils semblaient bien s'entendre tous les deux. Du moins, de loin, c'est l'impression que ça donnait. Du coup, tu ne t'es pas posé beaucoup de question.
Liée ? Euh... disons que son père m'a achetée, donc quelque part oui, mais après je travaille pour tout le monde... en tout cas pour tous ceux qui ne peuvent pas se débrouiller tout seul parce-que ça fait longtemps qu'ils n'ont plus travaillé.
Tu laisses un blanc pour compléter ta réponse.
Quand à Mme Leyria... je...
Tu t'arrêtes avant de dire une grosse connerie qui pourrait te coûter cher, puis dévie la fin de ta phrase.
Pour moi c'est une personne comme une autre, que je dois servir...
Il affirme que tu n'es qu'un passe-temps, même si d'après lui, tout est intéressant. Mouais... intéressant jusqu'à ce que Leyria arrive, après, fini cet instant privilégié dans un fauteuil confortable. Tous les même...Par contre, il semble tiquer sur un mot. Il te regarde comme si tu lui avais annoncé être un homme, puis te demande quel est ton lien avec la fille de l'autre ordure. Peut-être qu'avoir parlé d'elle de but en blanc l'avait étonné, pourtant, la dernière fois que tu l'avais aperçu dans les couloirs, il était avec Leyria, et ils semblaient bien s'entendre tous les deux. Du moins, de loin, c'est l'impression que ça donnait. Du coup, tu ne t'es pas posé beaucoup de question.
Liée ? Euh... disons que son père m'a achetée, donc quelque part oui, mais après je travaille pour tout le monde... en tout cas pour tous ceux qui ne peuvent pas se débrouiller tout seul parce-que ça fait longtemps qu'ils n'ont plus travaillé.
Tu laisses un blanc pour compléter ta réponse.
Quand à Mme Leyria... je...
Tu t'arrêtes avant de dire une grosse connerie qui pourrait te coûter cher, puis dévie la fin de ta phrase.
Pour moi c'est une personne comme une autre, que je dois servir...
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
La mention de Leyria sembla faire tiquer la jeune femme, mais sa réponse plus qu’osée accentua l’intérêt de l’écrivain. En d’autres circonstances, il eut sans doute trouvé cela assez déplacé, mais tout accaparé qu’il était par l’étude du sujet, il songea seulement que cette esclave ne manquait pas de cran. Il nota soigneusement sa répartie dans un coin de son esprit et continua de l’écouter. Donc, elle n’était pas au service particulier de son amie. Dommage.
Cependant, à sa manière de reprendre le nom de Leyria, Célénian se tendit imperceptiblement. Son interlocutrice se reprit à temps, mais l’impression de mépris qu’elle lui avait laissée de s’était pas effacée.
— Mademoiselle, corrigea-t-il machinalement.
Même si elle aurait sans doute préféré qu’on la désigne par le grade qu’elle aurait eu si les femmes étaient admises dans les armées. Cette idée lui évoqua le débat qu’il avait eu avec la marquise d’Aussevielle, mais il les chassa toutes deux de ses considérations.
— Et par conséquent, tu ne l’apprécies pas, en déduit-il. Mais détrompes-toi : Leyria n’a rien d’une personne comme les autres.
Et pour cause, elle avait tout de même pour ami le plus grand romancier de Monbrina.
— C’est dommage que tu te limites à un vision à ce point étriquée. Elle serait l’une des rares personne à reconnaître une certaine valeur à ton caractère.
Cependant, à sa manière de reprendre le nom de Leyria, Célénian se tendit imperceptiblement. Son interlocutrice se reprit à temps, mais l’impression de mépris qu’elle lui avait laissée de s’était pas effacée.
— Mademoiselle, corrigea-t-il machinalement.
Même si elle aurait sans doute préféré qu’on la désigne par le grade qu’elle aurait eu si les femmes étaient admises dans les armées. Cette idée lui évoqua le débat qu’il avait eu avec la marquise d’Aussevielle, mais il les chassa toutes deux de ses considérations.
— Et par conséquent, tu ne l’apprécies pas, en déduit-il. Mais détrompes-toi : Leyria n’a rien d’une personne comme les autres.
Et pour cause, elle avait tout de même pour ami le plus grand romancier de Monbrina.
— C’est dommage que tu te limites à un vision à ce point étriquée. Elle serait l’une des rares personne à reconnaître une certaine valeur à ton caractère.
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Tu ne prêtes pas attention à la petite correction de l'écrivain, car entre les deux mots, tu ne vois pas de différence. Par contre, à cause de la maladresse suivante, il comprend que tu ne portes pas vraiment Leyria dans ton coeur. Bon ben pas grave, au moins les choses sont claires. Cependant, tu éprouves un tout autre sentiment pour elle, que n'importe qui dans ce château, que ce soit l'actuel maître des lieux, l'intendant, ou quelques servante un peu plus gradée que toi. Ce n'est pas de l'affection, mais quelque chose à mi-chemin entre le respect et la méfiance. L'image marquante de ce gant en cuir qui s'arrête grâce à elle juste avant qu'il n'atteigne ta joue te reste encore en tête.
Je sais qu'elle n'est pas comme les autres. C'est la seule qui me sourit quand on se croise, et qui me défend contre Venric...
Tu laisse un petit temps pour soupirer et jouer avec tes doigts.
Mais... elle fait partie d'une famille qui n'a rien contre l'esclavage. La preuve, elle en achète... Je ne peux pas apprécier cette catégorie d'humain... c'est plus fort que moi... Toute ma vie j'ai vécu sous les ordres d'un tyran, je sais que tôt ou tard, les personnes qui l'entourent finissent par te trahir et te faire du mal... Alors je me dis que ce sera le cas pour elle...
Cette fin de réplique te rappelle Akida, cette amie d'enfance qui sous la pression de la dictature, avait fini par te livrer... Comme pourrais-tu l'oublier...
Je sais qu'elle n'est pas comme les autres. C'est la seule qui me sourit quand on se croise, et qui me défend contre Venric...
Tu laisse un petit temps pour soupirer et jouer avec tes doigts.
Mais... elle fait partie d'une famille qui n'a rien contre l'esclavage. La preuve, elle en achète... Je ne peux pas apprécier cette catégorie d'humain... c'est plus fort que moi... Toute ma vie j'ai vécu sous les ordres d'un tyran, je sais que tôt ou tard, les personnes qui l'entourent finissent par te trahir et te faire du mal... Alors je me dis que ce sera le cas pour elle...
Cette fin de réplique te rappelle Akida, cette amie d'enfance qui sous la pression de la dictature, avait fini par te livrer... Comme pourrais-tu l'oublier...
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Leyria était différente. Et c’était quelqu’un de bien. L’une des seules personnes qui connaissaient Célénian en tant que lui-même. Alors comment ça, son amie défendait les esclaves ? Cela ne l’étonnait même pas, à vrai dire. Et sa Delo chérie aurait fait pareil. Il acquiesça lentement pour inciter son interlocutrice à poursuivre, sentant qu’il tenait un filon.
Ah, ça, le marquis ne s’opposait pas à l’esclavage, ce n’était pas nouveau. Mais posséder des esclaves n’était pas, en réalité, une preuve d’engouement à cette idée, ni forcément de tyrannie. En réalité, même si l’auteur n’était pas enchanté par ce système, il ne pouvait s’empêcher d’y voir quelque chose d’intéressant. Quelques brouillons sur le sujet avaient été esquissés, à une époque. Mais ces histoires-là ne sortiraient pas de ses tiroirs, elles n’étaient pas celles qu’il fallait. Pas celles qui faisaient la renommée du grand Boréalion. Et puis, il ne les avait pas rédigées à la lumière de sa plus belle source d’inspiration, voilà ce qu’il leur manquait.
Son regard glissa doucement vers le manuscrit qu’il avait déposé sur la table, puis revint sur la jeune femme. Quels mystères douloureux se cachaient sous sa carapace qui se fissurait presque ? A moins que ce ne fut qu’un double jeu ? Qui savait ? Pour ce qui était des trahisons… Hmmm, ce n’était pas ce qui manquait dans ses scénanios. C’était quelque chose qu’il adorait travailler, à vrai dire, car cela créait un sentiment atrocement ambigu chez le lecteur impliqué. Quelque chose qui prenait aux tripes avec d’autant plus de puissance qu’il les tournait toujours merveilleusement.
— C’est dommage que tu ne lui fasses pas confiance.
C’était curieux. Il était proche de Leyria depuis si longtemps qu’il ne s’imaginait même pas qu’elle puisse le trahir. Elle était devenue adulte, depuis, mais quelque chose le ramenait toujours à la fillette dont le regard s’était illuminé en apprenant qu’il était Boréalion, le vrai de vrai. A l’amie que Delphina et lui avaient vue grandir. Celles qu’ils retrouvaient de plus en plus adultes à chaque passage. Celle… Celle dont, sans pouvoir se l’expliquer par rien de concret - et de toute façon, la réalité était une chose ennuyeuse - il ne parvenait pas à douter.
— Mais je ne pense pas que le fatalisme soit la réponse appropriée.
Ah, ça, le marquis ne s’opposait pas à l’esclavage, ce n’était pas nouveau. Mais posséder des esclaves n’était pas, en réalité, une preuve d’engouement à cette idée, ni forcément de tyrannie. En réalité, même si l’auteur n’était pas enchanté par ce système, il ne pouvait s’empêcher d’y voir quelque chose d’intéressant. Quelques brouillons sur le sujet avaient été esquissés, à une époque. Mais ces histoires-là ne sortiraient pas de ses tiroirs, elles n’étaient pas celles qu’il fallait. Pas celles qui faisaient la renommée du grand Boréalion. Et puis, il ne les avait pas rédigées à la lumière de sa plus belle source d’inspiration, voilà ce qu’il leur manquait.
Son regard glissa doucement vers le manuscrit qu’il avait déposé sur la table, puis revint sur la jeune femme. Quels mystères douloureux se cachaient sous sa carapace qui se fissurait presque ? A moins que ce ne fut qu’un double jeu ? Qui savait ? Pour ce qui était des trahisons… Hmmm, ce n’était pas ce qui manquait dans ses scénanios. C’était quelque chose qu’il adorait travailler, à vrai dire, car cela créait un sentiment atrocement ambigu chez le lecteur impliqué. Quelque chose qui prenait aux tripes avec d’autant plus de puissance qu’il les tournait toujours merveilleusement.
— C’est dommage que tu ne lui fasses pas confiance.
C’était curieux. Il était proche de Leyria depuis si longtemps qu’il ne s’imaginait même pas qu’elle puisse le trahir. Elle était devenue adulte, depuis, mais quelque chose le ramenait toujours à la fillette dont le regard s’était illuminé en apprenant qu’il était Boréalion, le vrai de vrai. A l’amie que Delphina et lui avaient vue grandir. Celles qu’ils retrouvaient de plus en plus adultes à chaque passage. Celle… Celle dont, sans pouvoir se l’expliquer par rien de concret - et de toute façon, la réalité était une chose ennuyeuse - il ne parvenait pas à douter.
— Mais je ne pense pas que le fatalisme soit la réponse appropriée.
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
L'homme a l'air déçu de ton opinion face à ta maîtresse. ça peut se comprendre, il semble beaucoup l'apprécier, ça doit lui faire du tort qu'on dise du mal d'une de ses amies, comme si toi tu entendais tes critiques sur Silia. Mais après tout, tu t'en fous. Le contexte n'est pas le même, et tu n'as jamais entendu quelqu'un qui aimait sess géôliers. Tu n'as pas de compte à lui rendre. Ce n'est pas à lui de te dicter quoi penser de qui. Surtout quand il ne connaît pas ton passé. Tu es juste contente qu'il ne s'offusque pas plus que ça et que ça te retombe dessus. Car finalement, tu as pris un risque en dévoilant ouvertement que tu n'apprécies pas tes supérieurs. Certains pourrait le prendre comme de l'irrespect ou un affront, et là, tu serais bonne pour une punition en bonnes et dûes formes.
Comme seule réponse, tu te contentes d'un haussement d'épaule. Puis tes yeux tombent sur le manuscrit. Tu repenses d'un coup au déclencheur de votre rencontre, et à ce dont tu songeais en le feuilletant tout à l'heure, avant de te faire interrompre par Venric. Tu es intriguée. Tu n'as pas les codes pour déchiffrer ce qui s'y trouve, et ça te rend curieuse. Qu'est-ce qui pourrait bien mériter l'apprentissage des lettres et des sons pour que tous les nobles le fassent ? Pourquoi il se trimballe avec ça dans ses affaires ? Beaucoup de scénarios se bousculent dans ton esprit. Quand on a aucune idée du monde de l'écrit, l'avantage c'est qu'on peut s'imaginer n'importe quoi...
Tu fais la navette entre l'homme et son oeuvre, alors que le silence est retombée depuis quelques secondes.
Je... je voulais vous demander... y a quoi dans votre livre là ?
Comme seule réponse, tu te contentes d'un haussement d'épaule. Puis tes yeux tombent sur le manuscrit. Tu repenses d'un coup au déclencheur de votre rencontre, et à ce dont tu songeais en le feuilletant tout à l'heure, avant de te faire interrompre par Venric. Tu es intriguée. Tu n'as pas les codes pour déchiffrer ce qui s'y trouve, et ça te rend curieuse. Qu'est-ce qui pourrait bien mériter l'apprentissage des lettres et des sons pour que tous les nobles le fassent ? Pourquoi il se trimballe avec ça dans ses affaires ? Beaucoup de scénarios se bousculent dans ton esprit. Quand on a aucune idée du monde de l'écrit, l'avantage c'est qu'on peut s'imaginer n'importe quoi...
Tu fais la navette entre l'homme et son oeuvre, alors que le silence est retombée depuis quelques secondes.
Je... je voulais vous demander... y a quoi dans votre livre là ?
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Célénian n'avait même pas pensé à faire sanctionner l'esclave pour son impertinence… À vrai dire, ce n'était clairement pas son genre, et il ne trouvait pas ses propos si offensants que cela quand bien même il ne s'y accordait pas.
Un haussement d'épaules accueillit sa déception. Il prit un biscuit, en proposant à son interlocutrice par la même occasion. Alors qu'elle l'interrogeait sur son manuscrit, il se rendit soudain compte qu'il ne connaissait même pas son nom.
— Comment t'appelles-tu ? s'enquit-il avant de baisser les yeux sur son travail.
Son livre là, comme elle disait. L'aboutissement de dix ans de carrière… Terminé quelques heures plus tôt, alors que sa Delo chérie n'était plus là pour l'écouter en parler. Il avait l'impression que le coeur manquait dans cette fin… Mais ce n'était pas la question.
— C'est le dernier tome des Aventures du Chevalier Trestinian, répondit-il.
Parce que ce serait le dernier. Quand elle était là, il hésitait encore à en rajouter, mais il savait d'avance qu'il n'y parviendrait pas. Il était le meilleur écrivain de tout Monbrina, il n'y avait pas à en douter mais… Mais il était temps de changer. Pour ne pas souiller tout ce chemin que sa Delphina et lui avaient fait ensemble, pour partir au plus beau. Pour que son grand œuvre ne finisse pas aussi pitoyablement qu'il n'avait l'impression que c'était depuis son décès. L'ennui, c'était qu'il n'y avait que cette histoire-là pour canaliser ses idées. Sans son épouse, sans Trestinian, il se perdait dans les limbes de son imagination et ne produisait rien de convenable.
— C'est un roman, précisa-t-il -les romans étaient l'avenir. Le plus apprécié de Monbrina.
Mais s'il changeait de registre, conserverait-il sa puissante renommée ?
Un haussement d'épaules accueillit sa déception. Il prit un biscuit, en proposant à son interlocutrice par la même occasion. Alors qu'elle l'interrogeait sur son manuscrit, il se rendit soudain compte qu'il ne connaissait même pas son nom.
— Comment t'appelles-tu ? s'enquit-il avant de baisser les yeux sur son travail.
Son livre là, comme elle disait. L'aboutissement de dix ans de carrière… Terminé quelques heures plus tôt, alors que sa Delo chérie n'était plus là pour l'écouter en parler. Il avait l'impression que le coeur manquait dans cette fin… Mais ce n'était pas la question.
— C'est le dernier tome des Aventures du Chevalier Trestinian, répondit-il.
Parce que ce serait le dernier. Quand elle était là, il hésitait encore à en rajouter, mais il savait d'avance qu'il n'y parviendrait pas. Il était le meilleur écrivain de tout Monbrina, il n'y avait pas à en douter mais… Mais il était temps de changer. Pour ne pas souiller tout ce chemin que sa Delphina et lui avaient fait ensemble, pour partir au plus beau. Pour que son grand œuvre ne finisse pas aussi pitoyablement qu'il n'avait l'impression que c'était depuis son décès. L'ennui, c'était qu'il n'y avait que cette histoire-là pour canaliser ses idées. Sans son épouse, sans Trestinian, il se perdait dans les limbes de son imagination et ne produisait rien de convenable.
— C'est un roman, précisa-t-il -les romans étaient l'avenir. Le plus apprécié de Monbrina.
Mais s'il changeait de registre, conserverait-il sa puissante renommée ?
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
En premier lieu, tu n'as comme réponse qu'une autre question. Tu as un rapide haussement de cil, surprise de la réplique, puis tu réponds tout de suite après.
Katarina... je.. peux vous demander le vôtre où ça se fait pas pour une esclave ?
Tu te permets de lui poser la question, car tu as le sentiment qu'il ne se vexera pas si selon les codes de ce monde à la con, tu lui as manqué de respect. Après, ton ressenti est peut-être totalement à l'ouest, mais vu qu'il est sympas avec toi depuis tout à l'heure, qu'il t'a même permis de t'asseoir et qu'il ne t'a pas engueulé quand tu as exprimé ce que tu pensais de Leyria, tu te dis qu'a priori, il ne devrait pas trop avoir de danger.
Puis, la discussion revient sur le livre. Il t'explique alors que le texte parle d'un chevalier et de ses aventures. Tu réfléchis un instant. D'après ce que le noble semble dire, celui-ci est connu dans tout Monbrina, pourtant tu n'en as jamais entendu parler... est-ce que tu l'as croisé une fois sans t'en rendre compte ? Après, tu n'es pas ici depuis longtemps, donc peut-être que cette information t'as échappée jusqu'à aujourd'hui, ou que justement, c'est parce-que tu ne sais pas lire que tu ne le connais pas... Tu te faisais d'ailleurs la réflexion tout à l'heure qu'en sachant lire, tu aurais probablement accès à plein d'autres informations que peut-être une esclave ne doit pas savoir. Est-ce que ce bouquin en fait partie ?
Trestinian ? Jamais entendu ce nom. Il habite où ? Il est déjà passé à Brakteen ?
Et oui, tu ne fais pas encore la différence entre oeuvre de fiction et réalité. Pour toi, c'est un personnage réel que tu as jamais croisé.
Et pourquoi on écrit ce qu'il a fait ? Ce serait pas plus simple de le lui demander directement ?
Katarina... je.. peux vous demander le vôtre où ça se fait pas pour une esclave ?
Tu te permets de lui poser la question, car tu as le sentiment qu'il ne se vexera pas si selon les codes de ce monde à la con, tu lui as manqué de respect. Après, ton ressenti est peut-être totalement à l'ouest, mais vu qu'il est sympas avec toi depuis tout à l'heure, qu'il t'a même permis de t'asseoir et qu'il ne t'a pas engueulé quand tu as exprimé ce que tu pensais de Leyria, tu te dis qu'a priori, il ne devrait pas trop avoir de danger.
Puis, la discussion revient sur le livre. Il t'explique alors que le texte parle d'un chevalier et de ses aventures. Tu réfléchis un instant. D'après ce que le noble semble dire, celui-ci est connu dans tout Monbrina, pourtant tu n'en as jamais entendu parler... est-ce que tu l'as croisé une fois sans t'en rendre compte ? Après, tu n'es pas ici depuis longtemps, donc peut-être que cette information t'as échappée jusqu'à aujourd'hui, ou que justement, c'est parce-que tu ne sais pas lire que tu ne le connais pas... Tu te faisais d'ailleurs la réflexion tout à l'heure qu'en sachant lire, tu aurais probablement accès à plein d'autres informations que peut-être une esclave ne doit pas savoir. Est-ce que ce bouquin en fait partie ?
Trestinian ? Jamais entendu ce nom. Il habite où ? Il est déjà passé à Brakteen ?
Et oui, tu ne fais pas encore la différence entre oeuvre de fiction et réalité. Pour toi, c'est un personnage réel que tu as jamais croisé.
Et pourquoi on écrit ce qu'il a fait ? Ce serait pas plus simple de le lui demander directement ?
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Katarina. Célénian accusa avoir entendu d’un hochement de tête, et reçut sa question avec un sourire amical. Que cela se fasse ou non, à vrai dire, ce n’était pas ce qui pouvait le choquer. Si elle avait su quelles question il pouvait parfois poser… Oh, et puis il n’était probablement pas le mieux placé pour critiquer la curiosité, n’était-il pas ? Toutefois, comme ils n’étaient pas intimes et que ni Héloïse ni Delphina n’était là pour le reprendre, c’est sous son nom ne plume qu’il se présenta.
— On m’appelle Boréalion.
Et nombre de femmes murmuraient son nom comme si elles se trouvaient aussi éprise de lui que de son héros, le légendaire Trestinian vers qui le sujet déviait justement. La question de l’esclave lui fit arquer un sourcil.
— Pas tout à fait...
La suivante lui étira un sourire bien plus marqué. Vraiment ? Alors elle pensait vraiment que Trestinian existait ? Ce n’était pourtant pas, parmi ses petits personnages adorés, celui qui paraissait le plus réel… Oh, mais de toute façon, ses détracteurs avaient tort parce que ce personnage était, comme on le lui confirmait souvent, le symbole qui forgeait la jeunesse de ce pays !
— C'est à dire qu’il s’agit d’un personnage très occupé, suggéra l’auteur en toute innocence, en insistant à peine sur le terme de personnages.
— On m’appelle Boréalion.
Et nombre de femmes murmuraient son nom comme si elles se trouvaient aussi éprise de lui que de son héros, le légendaire Trestinian vers qui le sujet déviait justement. La question de l’esclave lui fit arquer un sourcil.
— Pas tout à fait...
La suivante lui étira un sourire bien plus marqué. Vraiment ? Alors elle pensait vraiment que Trestinian existait ? Ce n’était pourtant pas, parmi ses petits personnages adorés, celui qui paraissait le plus réel… Oh, mais de toute façon, ses détracteurs avaient tort parce que ce personnage était, comme on le lui confirmait souvent, le symbole qui forgeait la jeunesse de ce pays !
— C'est à dire qu’il s’agit d’un personnage très occupé, suggéra l’auteur en toute innocence, en insistant à peine sur le terme de personnages.
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Boréalion, c'est un nom plutôt original. En tout cas, tu ne l'as jamais entendu jusqu'à maintenant. Pas sûr que tu le retiennes définitivement, mais au moins, il te l'a dit et ne s'est pas vexé. Tu en déduis qu'apparemment, c'est pas déplacé de retourner la question. C'est déjà une bonne chose.
Quant à Trestinian (celui-là, tu es encore moins sûr de le retenir), apparemment, il a beaucoup de chose à faire. Du coup, ça paraît plus logique qu'il ne puisse pas prendre le temps de nous raconter ses aventures. Par contre... qui les écrit ? Quelqu'un qui le colle sans cesse pour rien rater ? On pourrait imaginer un petit sous-fifre qui court derrière Trestinian tout en écrivant le moindre de ses gestes... ça doit pas être pratique...
Du coup c'est quelqu'un qui écrit ses aventures au fur et à mesure. ça doit être difficile de le suivre et de tout écrire ce qu'il fait. C'est vous qui le suivez ? Ah ben non... parce-que sinon vous seriez pas ici... vous le connaissez celui qui le suit ?
Tu fais une petite pause, le temps qu'une nouvelle question émerge dans ton esprit.
D'ailleurs, je me demande... ça sert à quoi d'écrire ce qu'il fait ? Sur moi, on écrit rien quand je lave les vitres ou que je lave le parterre...
Parce-que ton intérêt pour le monde de l'écrit va peut-être drastiquement baissé s'il s'agit juste de retranscrire la vie d'un citoyen de ce monde au pif...
Quant à Trestinian (celui-là, tu es encore moins sûr de le retenir), apparemment, il a beaucoup de chose à faire. Du coup, ça paraît plus logique qu'il ne puisse pas prendre le temps de nous raconter ses aventures. Par contre... qui les écrit ? Quelqu'un qui le colle sans cesse pour rien rater ? On pourrait imaginer un petit sous-fifre qui court derrière Trestinian tout en écrivant le moindre de ses gestes... ça doit pas être pratique...
Du coup c'est quelqu'un qui écrit ses aventures au fur et à mesure. ça doit être difficile de le suivre et de tout écrire ce qu'il fait. C'est vous qui le suivez ? Ah ben non... parce-que sinon vous seriez pas ici... vous le connaissez celui qui le suit ?
Tu fais une petite pause, le temps qu'une nouvelle question émerge dans ton esprit.
D'ailleurs, je me demande... ça sert à quoi d'écrire ce qu'il fait ? Sur moi, on écrit rien quand je lave les vitres ou que je lave le parterre...
Parce-que ton intérêt pour le monde de l'écrit va peut-être drastiquement baissé s'il s'agit juste de retranscrire la vie d'un citoyen de ce monde au pif...
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Boréalion n’avait pas pu s’empêcher de fournir à la jeune femme une réponse nébuleuse. Embrouiller les gens en jouant sur les mots, c’était son métier. Et pourtant, rien de ce qu’il avait dit n’était mensonge : Trestinian était un personnage occupé.
— Pourtant c’est bien moi, répondit-il.
Lui qui écrivait tout ce que son héros pouvait accomplir. Lui, le premier à suivre ses aventures - avec Delphina. Il pouvait le faire tout en le mettant en valeur dans les salons et lors des séances de dédicaces. Encore une fois, ce n’était que la pure vérité.
La question suivante lui fronça le nez. En effet, si Trestinian se contentait de laver des vitres, il n’y aurait pas grand chose à en tirer.
— Cela sert à faire rêver et voyager. A partager des émotions, des folies, de idées. A soustraire les gens à la monotone réalité l’espace de quelques heures...
Il aurait pu développer les atouts du roman pendant des heures et des heures, mais pour une totale ignorante, cette définition était une bonne introduction, estima-t-il.
— Les aventures que vit Trestinian sont loin de l’ordinaire de ses lecteurs. Elles sont palpitantes, dangereuses, tristes parfois… Et chaque bonheur, chaque peur, chaque peine sont partagées avec tous ses admirateurs.
Grâce au talent du plus grand romancier que Monbrina n’eut jamais compté et au sourire de la merveilleuse femme qui l’avait inspiré toutes ces années durant.
— Pourtant c’est bien moi, répondit-il.
Lui qui écrivait tout ce que son héros pouvait accomplir. Lui, le premier à suivre ses aventures - avec Delphina. Il pouvait le faire tout en le mettant en valeur dans les salons et lors des séances de dédicaces. Encore une fois, ce n’était que la pure vérité.
La question suivante lui fronça le nez. En effet, si Trestinian se contentait de laver des vitres, il n’y aurait pas grand chose à en tirer.
— Cela sert à faire rêver et voyager. A partager des émotions, des folies, de idées. A soustraire les gens à la monotone réalité l’espace de quelques heures...
Il aurait pu développer les atouts du roman pendant des heures et des heures, mais pour une totale ignorante, cette définition était une bonne introduction, estima-t-il.
— Les aventures que vit Trestinian sont loin de l’ordinaire de ses lecteurs. Elles sont palpitantes, dangereuses, tristes parfois… Et chaque bonheur, chaque peur, chaque peine sont partagées avec tous ses admirateurs.
Grâce au talent du plus grand romancier que Monbrina n’eut jamais compté et au sourire de la merveilleuse femme qui l’avait inspiré toutes ces années durant.
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Décidément ce que te racontait Boréalion te paraît de plus en plus bizarre. Donc c'est lui qui écrit tout ce que fait Trestinian... Ton fronces les sourcils. Y a un truc qui cloche là...
Mais... si c'est vous qui écrivez tout ce qu'il fait... comment vous savez ce qu'il fait en ce moment-même ? Vous en loupez une bonne partie là... vous avez un pote qui le suit à votre place ?
D'ailleurs, dans la catégorie incompréhension, la prochaine réplique met aussi ton esprit à rude épreuve. Apparemment quand on lit, ou du moins écrit ce que ce chevalier fait, on commence à faire plein de trucs comme voyager loin d'ici. C'est de la magie ça et évidemment, les humains ne peuvent pas faire de magie. C'est ce que tu as appris, et si tu pouvais, ça ferait bien plus longtemps que Fuedo aurait mordu la poussière, et le marchand d'esclave aurait déjà troqué ses dents avec le sol.
Hey, tu me racontes des conneries là. J'ai déjà vu Leyria lire quelques fois, et elle est jamais partie en voyage, elle est toujours restée dans son fauteuil. ça fait pas voyager de lire...
Tu es passée au tutoiement un peu par réflexe, mais sans vraiment avoir l'intention d'être malpolie. C'est juste que le vouvoiement n'est pas naturel pour toi, et vu que là, d'une part la discussion est déjà bien entamé et tu oublies peu à peu que tu dois être respctueuse, et que d'autres part t'as l'impression qu'il te raconte n'importe quoi, ton inconscient préfère switcher, ça te paraît plus instinctif.
Pis bon, si c'est pour lire des trucs tristes ou qui font de la peine, qui après nous font ressentir la même chose, je vois pas vraiment l'intérêt. Personne ne veut volontairement être triste, si ?
Mais... si c'est vous qui écrivez tout ce qu'il fait... comment vous savez ce qu'il fait en ce moment-même ? Vous en loupez une bonne partie là... vous avez un pote qui le suit à votre place ?
D'ailleurs, dans la catégorie incompréhension, la prochaine réplique met aussi ton esprit à rude épreuve. Apparemment quand on lit, ou du moins écrit ce que ce chevalier fait, on commence à faire plein de trucs comme voyager loin d'ici. C'est de la magie ça et évidemment, les humains ne peuvent pas faire de magie. C'est ce que tu as appris, et si tu pouvais, ça ferait bien plus longtemps que Fuedo aurait mordu la poussière, et le marchand d'esclave aurait déjà troqué ses dents avec le sol.
Hey, tu me racontes des conneries là. J'ai déjà vu Leyria lire quelques fois, et elle est jamais partie en voyage, elle est toujours restée dans son fauteuil. ça fait pas voyager de lire...
Tu es passée au tutoiement un peu par réflexe, mais sans vraiment avoir l'intention d'être malpolie. C'est juste que le vouvoiement n'est pas naturel pour toi, et vu que là, d'une part la discussion est déjà bien entamé et tu oublies peu à peu que tu dois être respctueuse, et que d'autres part t'as l'impression qu'il te raconte n'importe quoi, ton inconscient préfère switcher, ça te paraît plus instinctif.
Pis bon, si c'est pour lire des trucs tristes ou qui font de la peine, qui après nous font ressentir la même chose, je vois pas vraiment l'intérêt. Personne ne veut volontairement être triste, si ?
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
— Je ne manque rien, assura l’écrivain.
Le ton de son interlocutrice devenait plus familier, et sans doute un peu trop désinvolte, mais si une moue réprobatrice pinça ses lèvres, il ne releva pas explicitement le problème. D’abord parce qu’il devait se retenir d’éclater de rire, ensuite parce qu’il préférait poursuivre la conversation.
— Peut-être regardes-tu simplement mal. Certains voyages ne nécessitent pas de quitter son salon. C’est là tout l’intérêt des livres, d’ailleurs.
Il renchérit, mais Katarina, qui ne semblait toujours pas convaincue, trouva une nouvelle parade.
— Détrompes-toi : le lecteur est une espèce paradoxale. En réalité, même s’il s’en défend, il recherche les peines plus que les joies. Si c’est trop aisé, il se lasse. S’il souffre, il s’accroche, et alors, la victoire le remplit de félicité et de soulagement. C’est… Un art qu’il faut savoir maitriser. Equilibrer.
Et alors, la lecture devenait une force qui s’étendait à la réalité si sinistre du monde et apportait du rêve malgré toutes les larmes versées. Son métier - dans lequel il était le meilleur - était magique. Non, jamais il n’aurait pu en changer.
Le ton de son interlocutrice devenait plus familier, et sans doute un peu trop désinvolte, mais si une moue réprobatrice pinça ses lèvres, il ne releva pas explicitement le problème. D’abord parce qu’il devait se retenir d’éclater de rire, ensuite parce qu’il préférait poursuivre la conversation.
— Peut-être regardes-tu simplement mal. Certains voyages ne nécessitent pas de quitter son salon. C’est là tout l’intérêt des livres, d’ailleurs.
Il renchérit, mais Katarina, qui ne semblait toujours pas convaincue, trouva une nouvelle parade.
— Détrompes-toi : le lecteur est une espèce paradoxale. En réalité, même s’il s’en défend, il recherche les peines plus que les joies. Si c’est trop aisé, il se lasse. S’il souffre, il s’accroche, et alors, la victoire le remplit de félicité et de soulagement. C’est… Un art qu’il faut savoir maitriser. Equilibrer.
Et alors, la lecture devenait une force qui s’étendait à la réalité si sinistre du monde et apportait du rêve malgré toutes les larmes versées. Son métier - dans lequel il était le meilleur - était magique. Non, jamais il n’aurait pu en changer.
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Les faux espoirs... pas très sympas, mais on y croit toujours, pour se rétamer encore et toujours à la fin... et aujourd'hui, tu ne fais pas exception. Depuis que tu as quitté ton travail de laveuse de vitre, tu avais dans l'idée que la lecture pouvait être utile, qu'elle t'était inaccessible parce-que justement elle renfermait un savoir très important, que vu que tu étais esclave, on te le cachais. Mais là, il faut bien avouer qu'en fait c'est rien à voir. La lecture ça sert à rien. ça te fait voyager sans voyager, ça te rend triste, alors que bon, y a plein de façon de l'être sans, et ça te raconte des histoires sur un chevalier que tu connais même pas, alors que tu as très bien vécu sans savoir jusqu'à maintenant.
Quelle désillusion. Tu ne peux t'empêcher d'afficher une mine déçue et soudainement désintéressée. En fait, ce gars n'a rien à t'apprendre dans l'immédiat. Tu as risqué le gant en cuir de l'autre Venric pour rien. Blasée, tu rétorques.
Ouais... je vois... des trucs de bourges quoi... ils savent plus quoi inventer pour se passer le temps...
Tu finis par attraper un biscuit, pour en mâcher une première part. Juste après avoir avalée, tu continues.
Et vous passez vos journées à faire ça ?
Quelle désillusion. Tu ne peux t'empêcher d'afficher une mine déçue et soudainement désintéressée. En fait, ce gars n'a rien à t'apprendre dans l'immédiat. Tu as risqué le gant en cuir de l'autre Venric pour rien. Blasée, tu rétorques.
Ouais... je vois... des trucs de bourges quoi... ils savent plus quoi inventer pour se passer le temps...
Tu finis par attraper un biscuit, pour en mâcher une première part. Juste après avoir avalée, tu continues.
Et vous passez vos journées à faire ça ?
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Boréalion analysait consciencieusement la réaction de la jeune illettrée tandis que son intérêt pour cette fantatisque activité qu’était la lecture décroissait. Oui. Là. Parfait. C’était exactement cet air-là qu’il voulait rendre. D’un coup, plus rien, juste de la lassitude. Il fallait absolument qu’il trouve un moyen de caser ça quelque part.
L’écrivain aurait pu s’agacer, encore une fois, du manque de manières de Katarina. Une fois de plus, il n’en fit rien : il était trop occupé.
— Peut-être un peu, admit-il malgré lui.
Au fond, il y avait de cela. Et pourtant, qu’elle ne se méprenne pas : l’écriture était un métier à part entière, un art complexe qui nécessitait une grande maitrise pour produire autant d’effet que ses oeuvres en procuraient. Et beaucoup, beaucoup, beaucoup d’observation.
— A écrire, à rêver, à assister aux bains d’émotions les plus incroyables pour pouvoir les retranscrire ? Oui. Laver les vitres est-il tellement plus intéressant ?
C’était une véritable question, et il voulait réellement connaître son opinion sur la question.
— Dis-moi : quelle activité tellement plus palpitante occupe donc tes journées ?
L’écrivain aurait pu s’agacer, encore une fois, du manque de manières de Katarina. Une fois de plus, il n’en fit rien : il était trop occupé.
— Peut-être un peu, admit-il malgré lui.
Au fond, il y avait de cela. Et pourtant, qu’elle ne se méprenne pas : l’écriture était un métier à part entière, un art complexe qui nécessitait une grande maitrise pour produire autant d’effet que ses oeuvres en procuraient. Et beaucoup, beaucoup, beaucoup d’observation.
— A écrire, à rêver, à assister aux bains d’émotions les plus incroyables pour pouvoir les retranscrire ? Oui. Laver les vitres est-il tellement plus intéressant ?
C’était une véritable question, et il voulait réellement connaître son opinion sur la question.
— Dis-moi : quelle activité tellement plus palpitante occupe donc tes journées ?
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Alors que tu mâches ta nourriture, tu écoute l'écrivain admettre un peu de ce que tu disais, sans pour autant approuver ta façon de voir. Tu sens dans ses paroles que lui-même est convaincu que malgré tout, la lecture sert à quelques chose. Tu restes très dubitative, mais enfin bon, tu ne connais pas grand chose de ce monde des gens riches, peut-être que quelque chose t'échappe après tout. Jusqu'à maintenant, le seul inconvénient que tu as trouvé à ne pas être plongée dans le monde de l'écrit, et que tu ne peux plus envoyer de lettre à tes proches, notamment à la famille de Silia que tu n'as pas vu depuis des semaines. Autrement, tu t'en passes volontiers.
Boréalion poursuit en comparant la lecture à ton activité d'esclave. Ah ben évidemment s'il part sur ce terrain là, niveau plaisir il y a peu de chose qui soit moins intéressante que travailler jour et nuit pour des gens que t'aiment pas et qui t'ont acheté. Néanmoins, tu vois malgré tout un avantage à cela, comparé à la lecture.
Intéressant évidemment que non, après au moins laver des vitres c'est utile, tout comme faire à manger ou pelleter la neige. La lecture... ça n'apporte rien, vous lisez ce qu'il y a marqué sur un papier, vous reposez le livre et... c'est tout.
Quant à la deuxième partie de la question, tu émets un petit rictus. Il doit sûrement savoir qu'en tant qu'esclave y a rien de bien palpitant. Tu soupires un instant, puis tu formules ta réponse.
À mon sens, au niveau "palpitant" comme vous dites, les deux activités sont égales.
Boréalion poursuit en comparant la lecture à ton activité d'esclave. Ah ben évidemment s'il part sur ce terrain là, niveau plaisir il y a peu de chose qui soit moins intéressante que travailler jour et nuit pour des gens que t'aiment pas et qui t'ont acheté. Néanmoins, tu vois malgré tout un avantage à cela, comparé à la lecture.
Intéressant évidemment que non, après au moins laver des vitres c'est utile, tout comme faire à manger ou pelleter la neige. La lecture... ça n'apporte rien, vous lisez ce qu'il y a marqué sur un papier, vous reposez le livre et... c'est tout.
Quant à la deuxième partie de la question, tu émets un petit rictus. Il doit sûrement savoir qu'en tant qu'esclave y a rien de bien palpitant. Tu soupires un instant, puis tu formules ta réponse.
À mon sens, au niveau "palpitant" comme vous dites, les deux activités sont égales.
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Quelle étroitesse d’esprit caractérisait le manque de lecture, c’en était aberrant. Utile. Tout devait toujours être utile de la manière la plus pragmatique et triviale qui soit, comme si l’être humain n’avait de besoins que ceux de s’alimenter et de se loger. N’était-ce pas là une limitation toute animale, quand l’humanité vivait et évoluait par ses penseurs et ses auteurs ?
Il répliqua, elle revint à la charge. Alors elle mettait l’intérêt de ces deux activités sur un pied d’égalité ?
— Et qu’y aurait-il de préférable, alors, si ces deux activités sont égales et ennuyeuses ?
Il répliqua, elle revint à la charge. Alors elle mettait l’intérêt de ces deux activités sur un pied d’égalité ?
— Et qu’y aurait-il de préférable, alors, si ces deux activités sont égales et ennuyeuses ?
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
Pour la première fois depuis le début de votre conversation, Boréalion te pose une colle. Ce qu'il y a de mieux que la lecture et le travail ? ça fait des années que tu ne t'es plus amusée en fait. Cela remonte à avant la dictature dans ton village, donc début 1589. Tu n'es pas trop au fait des dates précises, mais tout ce que tu sais, c'est que ça fait très longtemps que tu passes tes journées à travailler. Alors quand on te demande ce qu'il y a de bien à faire autre que soi disant la lecture, et le lavage des vitres, tu te retrouves vite coincée.
Tu dois puiser loin dans ta mémoire, car en plus, tu as avancé tout à l'heure que la lecture servait à rien car elle était inutile. Que pourrais-tu trouver dans tes souvenirs, qui était utile ET amusant. Tes défis était divertissant sans être utile, à part pour nourrir ton ego, et tes batailles de taureau sur le lit dur le soir avec Akida, on en parle même pas. Tu restes de longues minutes silencieuses, pour enfin avouer.
Je sais pas... j'ai guère eu l'occasion de lier l'utile à l'amusant je dois dire... Peut-être qu'on peut pas faire les deux... ça doit soit être utile comme laver des vitres, soit apparemment "amusant" comme la lecture...
Tu dois puiser loin dans ta mémoire, car en plus, tu as avancé tout à l'heure que la lecture servait à rien car elle était inutile. Que pourrais-tu trouver dans tes souvenirs, qui était utile ET amusant. Tes défis était divertissant sans être utile, à part pour nourrir ton ego, et tes batailles de taureau sur le lit dur le soir avec Akida, on en parle même pas. Tu restes de longues minutes silencieuses, pour enfin avouer.
Je sais pas... j'ai guère eu l'occasion de lier l'utile à l'amusant je dois dire... Peut-être qu'on peut pas faire les deux... ça doit soit être utile comme laver des vitres, soit apparemment "amusant" comme la lecture...
Katarina sin miedo- Bonus Dé : 1
Multi-comptes ? : Césarine Florange
Messages : 91
Date d'inscription : 04/01/2021
Age : 30
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [2 janvier 1598] - A l’automne, les arbres perdent leurs feuilles ; à l’hiver les écrivains perdent leurs manuscrits
L’auteur le sentit tout de suite : Katarina n’avait à priori aucune réponse. Il attendit. De toute manière, il n’avait pas grand chose d’autre à faire en attendant le retour de Leyria. D’ailleurs, il n’était même plus certain d’avoir envie de la voir… Non, il devait recommencer, ce n’était pas du Boréalion.
Lorsque la réponse tomba tout de même, elle le laissa pensif. Soit utile, soit amusant. Deux inconciliables ? A vrai dire, il n’en était pas certain. D’autant qu’il n’avait jamais trouvé la lecture inutile, loin de là. Mais cela ne l’empêcha pas de noter ce point de vue. Il ne put s’empêcher de penser que son interlocutrice avait été accoutumée à une réalité trop fade. Oui, beaucoup de nécessités étaient ennuyeuses. Les comptes, les arrangements, les limites… Le concret et le palpable. Certaines choses ne se valaient pourtant que dans cette réalité...
— Et quelque chose qui te serait amusant mais inutile, dans ce cas ? suggéra-t-il.
Mais quelque chose d’amusant pouvait-il vraiment être inutile ? Profiter de la vie n’était-il pas une fin en soi ? Le but ultime ?
Lorsque la réponse tomba tout de même, elle le laissa pensif. Soit utile, soit amusant. Deux inconciliables ? A vrai dire, il n’en était pas certain. D’autant qu’il n’avait jamais trouvé la lecture inutile, loin de là. Mais cela ne l’empêcha pas de noter ce point de vue. Il ne put s’empêcher de penser que son interlocutrice avait été accoutumée à une réalité trop fade. Oui, beaucoup de nécessités étaient ennuyeuses. Les comptes, les arrangements, les limites… Le concret et le palpable. Certaines choses ne se valaient pourtant que dans cette réalité...
— Et quelque chose qui te serait amusant mais inutile, dans ce cas ? suggéra-t-il.
Mais quelque chose d’amusant pouvait-il vraiment être inutile ? Profiter de la vie n’était-il pas une fin en soi ? Le but ultime ?
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» [1 - 9 janvier 1598] A la source de la foi
» [1 janvier 1598] Un départ fracassant
» [7 janvier 1598] Nouveaux horizons
» [11 janvier 1598] Retrouvailles à la forge
» [3 Janvier 1598] Le rapport de la semaine
» [1 janvier 1598] Un départ fracassant
» [7 janvier 1598] Nouveaux horizons
» [11 janvier 1598] Retrouvailles à la forge
» [3 Janvier 1598] Le rapport de la semaine
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum