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[21 Janvier 1598] Une communication pour Mlle de Tianidre

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Message par Cassandre Velasquez Jeu 1 Juil - 15:15

Le vieil aigle asservi au vilain ministre qui détruisait les colonies et déportait en masse des esclaves était passé dans la matinée à la boutique pour lui porter un message. Cassandre devait porter une lettre à une jeune femme noble qui ne lui disait absolument rien. Eléonore de Tianidre. En voilà un nom compliqué ! Comment ils faisaient pour le dire sans se tromper dans les syllabes ? C'était pas un nom, c'était un exercice de diction !

Durant la journée, Cassandre repéra les alentours de la propriété et les possibles failles avant de se décider à entrer. Seul un imbécile fonçait tête baissée sans savoir dans quoi il se lançait. Même Sylvère n'était pas aussi bête ! La fillette se faufila dans l'après-midi par une brèche dans la muraille et longea les ombres pour éviter les domestiques qui encombraient de temps en temps inutilement la cour.  Elle gagna la porte des cuisines, l'une des meilleures entrées quand on s'introduisait clandestinement quelque part, et observait avec attention les employés qui œuvraient déjà à la préparation du souper. Elle simula de porter du bois pour le feu de la cheminée, impunément, et repartit par l'accès donnant à une aile intérieure. Personne ne lui prêta réellement attention, chacun se trouvant absorbé par sa propre tâche.

Dans les couloirs, la tâches se compliqua. Pourquoi ces sots de nobles vivaient dans des châteaux aussi compliqués ? Ils avaient donc besoin d'autant de pièces pour accueillir leur ego ? Elle passa devant un salon richement décoré, désert, et nota des peintures accrochées au mur. Pourquoi ils mettaient toujours des toiles ? Les murs de briques ou de pierre, c'était pourtant joli. Elle aperçut ensuite la cheminée en marbre, sceptique avec une pendule en or posée dessus. Pourquoi ils avaient besoin de tant compter le temps ? l'heure du soleil, ça suffisait largement. Et au pire, il y avait les cloches pour rythmer les journées. Vraiment, ils étaient bizarres ces gens qui avaient trop d'argent et qui le dépensaient inutilement, faute de savoir quoi en faire.

Cassandre entendit des bruits de pas au loin et se dépêcha de se dissimuler derrière une tenture. Elle sourit d'entendre deux serviteur plaindre la malheureuse Eléonore clouée au lit. Alors, cette femme était malade ? C'était pour ça que Coldris lui faisait parvenir une lettre ? Quoique... Juste pour une malade ? c'était définitivement étrange. Elle réfléchit, pensive. C'était qui pour le ministre, cette femme ? De ce qu'elle avait pu apercevoir au lupanar il adorait des conquêtes féminines. Alors, ça devait être sa maîtresse. Cette idée la laissa perplexe. De ce qu'elle avait  appris des conversations des filles, leurs amants faisaient parvenir peu de nouvelles. Sauf s'ils tombaient amoureux. Là, ils devenaient obsédés comme avait dit Helga. Certains envoyaient une lettre ou un cadeau chaque jour. Cassandre baissa la tête en tâtant l'enveloppe sous les jupons de sa robe. C'était une lette d'amour qu'elle portait ? Elle avait du mal à voir le ministre terrifiant amoureux. Quoique... Il avait bien un coeur. Il aimait ses enfants. Alors, pourquoi il n'aimerait pas une femme aussi ? Mais si sa déduction était vraie, elle devait être très polie avec cette Eléonore. Ou sinon demain elle risquait de se balancer au bout d'une corde sur la grande place de Braktenn.

Sur ces déductions, Cassandre décida de faire demi-tour. Si cette Eléonore était souffrante, dans sa cambre, ça indiquait l'étage. Les chambres étaient rarement au rez-de-chaussée chez les nobles. Elle se faufila vers les dépendances, plus sujettes à la discrètes, et trouva un escalier de service pour monter à l'étage. Il ne restait qu'à trouver la bonne porte. Avec sa chance, elle allait devoir fouiller partout. C'était décourageant.

S'armant de patience, Cassandre poussa la première et remarqua une forme dans le lit. Elle l'observa, sceptique. Depuis quand elle avait de la chance ? La fillette se composa un air sérieux et grave, puis proclama :


"Mademoiselle Eléonore de Ti... Tiani.. Tiani..."

Rien à faire, elle butait sur la fin de ce nom. C'était pas possible de porter un nom pareil ! C'étaitfait pour tester l'entourage ? Elle tenta de faire bonne figure et reprit :

"Eh.. C'est bien vous ?"
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Message par Éléonore de Fromart Jeu 1 Juil - 17:07

Après cette cérémonie infernale à laquelle elle n’avait pas pu échapper, Eléonore avait mis la main sur les bouteilles détournées et dissimulées en lieu sûr au cours de son séjour. Il fallait avouer qu’elle s’était légèrement laissée dépasser, suffisament pour se réveiller avec des maux de têtes monstrueux.

Y avait-il eu seulement quelqu’un pour s’étonner qu’elle reste au lit ? Personne, et certes pas elle. C’était naturel de retrouver, de jour, cet environnement dans lequel elle avait passé, pas si longtemps auparavant, des mois ininterrompus. Elle avait tout de même trouvé la force - une force surgie d’une autre époque - de se débarrasser de tout élément compromettant quant à ses petits excès - négligeable - de la veille en se réveillant en plein milieu de la nuit. C’était bien l’ennui quand elle buvait trop : elle s’endormait vite mais son sommeil avait moins de chances encore durer jusqu’au matin.

Elle avait passé le reste de la nuit à penser, à taper sa tête contre son oreiller - ce qui était mieux qu’un mur -, à serrer ses bras très forts contre elle-même pour compenser cette écrasante solitude et à faire semblant de dormir. Elle avait passer la matinée à ressasser des souvenirs, consciente que de toute sa vie, c’était pas première fois qu’elle s’assumait pas le lendemain. Que c’était la première fois qu’elle finissait ivre depuis qu’Ariste n’était plus là - preuve qu’elle se savait rien faire correctement sans lui. Que c’était aussi la première fois qu’elle buvait seule aussi bêtement. Ridicule. Absolument ridicule, mais au moins une preuve était faite au cas où elle en eu douté : ça ne réglait aucun problème. Et ça ne permettait pas non plus de les oublier.

Gabriel était passé plusieurs fois pendant la journée. A lui, elle n’avait pas pu cacher qu’elle avait bu, et elle avait bien vu la déception dans son regard. Ce regard qui la sommait de se responsabiliser, désormais. Parce qu’elle ne pouvait plus se le permettre. Le regardait-elle de la sorte, elle, quand elle le portait à moitié parce qu’il était tellement plein qu’il ne savait plus mettre un pied devant l’autre ? Non, elle ne faisait pas ça. Elle ne critiquait pas. Parce qu’elle savait qu’un jour c’aurait pu lui arriver aussi. Alors non, lui, il ne pouvait pas juger. Pas pour ça…

Ou peut-être que si. Après tout, lui, il avait le droit d’exister quand elle ne l’avait doublement plus. Quand elle n’aurait pas dû naître et encore moins survivre à la plus grande partie d’elle-même… Inutile. Faible. Incapable. Ridicule. Odieuse. Stupide. Pathétique. Lâche… Elle ne faisait rien comme il fallait, vraiment rien.

Et Coldris… Elle pensait à lui tout le temps, sans pouvoir s’empêcher de s’inquièter. Il savait depuis deux jours, et il n’avait rien répondu… Ne pas douter, elle n’avait pas le droit de douter. Pas le droit jusqu’à ce qu’il lui dise. Mais elle avait peur de sa réaction, beaucoup trop peur. Elle s’en voulait de lui avoir dit autant qu’elle se détestait de vouloir le lui cacher. Elle se détestait, tout simplement. Pour tout ce qu’elle était, tout ce qu’elle faisait et tout ce qu’elle ne faisait pas. Pour ce miracle qui illuminait sa vie sans qu’elle ne sache s’en contenter. Pour mettre à l’écart ceux à qui il faisait de l’ombre. Pour tout, tout simplement.

Elle entendit la porte s’ouvrir. Ca y était, ça recommençait. On ne lui demandait de nouveu plus son avis pour entrer. Ce n’était pas Eltinne, autrement elle croûlerait déjà sous les remontrances. Gabriel venait à peine de dire qu’il sortait. Gilbert et ceux qui dépendaient encore de lui auraient frappé. A une époque, son poignard partait pour moins que ça, mais là, elle s’en fichait. Elle ignorait, voilà tout...

Jusqu’à ce qu’on l’interroge sur son identité. Là, elle se redressa et se retourna d’un coup, main sur son arme toujours cachées sans savoir si, en cas de danger réel, elle se résoudrait à l’employer.

Face à elle, à peine plus qu’une enfant. A cet âge, elle s’engageait dans la meilleure période de sa vie. Celle des folies les plus périlleuses. A cet âge, elle apprenait à faire tourner une arme entre ses mains sans se couper et le jet de dagues renforçait sa complicité naissante avec Gabriel…

Elle ne devait pas ressembler à grand chose, entravée par ses draps dans lesquels ses mains marquées disparaissaient, en robe de chambre et auréolée d’une cascade de boucles anarchiques… Elle toisa la jeune fille, circonspecte - elle ne travaillait pas ici, de cela, Eléonore était certaine -, puis acquiesça.

— C’est bien moi. C’est… Pour une raison particulière ?

Quelque part, elle demeurait méfiante… Mais elle n’avait aucune intention d’engager les hostilités.
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 1 Juil - 18:54

Cassandre tenait sur le seuil de la port, intimidée, et avait peur de se tromper. Si ce n'était pas al bonne personne, elle devrait rapidement inventer une excuse et déguerpir. La femme dans le lit se redressa et l'observa. son teint semblait pâle. très pâle. Jusque-là, la fillette avait cru qu'elle restait dans sa chambre pour un caprice de riche qui ne savait lus comment occuper ses journées. Pourtant, en découvrant la silhouette solitaire dans ce lit, elle en doutait. Elle avait l'air malheureuse. Elle lui rappelait un peu le regard de sa grande sœur à certains moments. Quelques paroles dites par plusieurs personnes revenaient à son esprit. Les nobles, eux aussi, avaient leurs problèmes.

La femme annonça qu'elle était bien la fameuse Eléonore. Cassandre l'observa, surprise. Elle l'avait trouvé au premier essai ? Quelles surprise ! La fillette referma aussitôt la porte derrière elle. On ne devait pas la voir. Elle s'apprêta à sortir la lettre, puis songea que cette personne, qui semblait si triste, aurait besoin d'être divertie. Cassandre esquissa un sourire et s'exclama joyeusement en mimant une posture de héraut.


"Ma bonne dame, je suis l'humble messagère d'un homme influent qui souhaite communiquer avec vous. Il s'est alors approché d'une fontaine et la déesse Iris est venue à lui pour lui proposer de confier ses formidables talents pour transporter ses sentiments et combler la distance."

Elle s'approcha du lit avec prudence et sortit la lettre de ses jupons pour la poser sur le bord des couvertures. La fillette se recula aussitôt et adressa un sourire poli.

"Vous êtes malade, m'dame ?"

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Message par Éléonore de Fromart Ven 2 Juil - 11:18

Eléonore laissa son invitée fermer la porte derrière elle. Elle verrait plus tard s’il valait mieux qu’elle soit verrouillée ou non. Elle la laissa approcher, sans pour autant lâcher l’arme dont elle ne se servirait probablement pas. Elle n’aurait jamais accepté d’avoir cela sur la conscience en plus du reste. Pas uniquement pour se protéger elle, égoïstement. Pas alors qu’elle n’avait rien à faire dans ce monde.

L’annonce surjouée, qui lui tira un léger sourire, lui rappela pourtant que quelqu’un comptait sur elle. Elle se l’était promis : jusqu’au bout. Pour lui, elle continuait. Parce que ça ne pouvait être que lui qui usait de tels biais pour l’atteindre.

— Ah oui ? s’étonna-t-elle pourtant bien sincèrement.

A vrai dire, elle redoutait le contenu de cette lettre autant qu’elle l’attendait. Et, au vu de ce qu’elle lui avait confié, elle ne se serait guère étonnée qu’aucune réponse ne parvienne. Après tout, c’était sans doute de trop à côté de tous ses autres défauts.

Elle suivit d’un regard fatigué les mouvements de la jeune messagère qui déposait le pli sur ses genoux, émit un “merci” presque timide, puis remonta les yeux vers elle à son interrogation. Malade ? Non, pas vraiment. Seulement trop désoeuvrée, trop faible, trop ridicule, trop égocentrique, trop ingrate, trop stupide, trop… Trop tout ce qu’il ne fallait pas être. Elle n’avait pas décemment le droit de se lamenter. Elle ne devait pas. Tout était de sa faute.

— Je… Ce n’est pas grand chose, dit-elle sans savoir si elle cherchait la rassurer la visiteuse ou à s’accuser seule.

Après une hésitation, elle sortit ses mains affreuses - elle avait beau détester les gants, c’était tout de même préférable avec - de ses draps pour se saisir de la lettre, presque effrayée. Peut-être que même s’il ne voulait plus d’elle, il faisait l’effort de demeurer discret, en souvenir de l’écho de leurs cœurs ? Oh, si c’était cela… Si c’était cela, peut-être valait-il mieux faire sortir la coursière avant de la lire.

— Un homme influent, dites-vous ? Y avait-il… Des instructions particulières concernant ce message ?

Du genre s'assurer qu'elle ne se plante pas un poignard dans le cœur à la réception ? Ou n'importe quoi d'autre.
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Message par Cassandre Velasquez Ven 2 Juil - 16:10

Cassandre guetta la réaction de la fameuse Eléonore et s'étonna intérieurement de la surprise manifestée. Elle ne s'attendait pas à cette lettre. Alors, finalement Coldris n'était pas son amoureux ? Ou alors il espérait le devenir ? De plus en plus intriguée, la fillette tendit la lettre tout en observant le visage pâle de la jeune femme. Elle disait ne pas être malade mais ça se voyait qu'elle n'allait pas bien. Et puis quand on allait bien, on restait pas au lit.

"Vous avez des problèmes alors ? Il y a des méchants qui vous embêtent ?"

Alors qu'Eléonore allait prendre la lettre, avec crainte, comme si celle-ci était un tison enflammé, Cassandre réfléchit à ce qui pourrait embêter une jeune femme noble. elle pensa bien vite à sa grande sœur. Elle avait souvent ce regard triste quand elle la visitait dans sa chambre. sauf qu'Eléonore n'était pas mariée elle. Alors...

'"On veut vous marier à un homme que vous voulez pas, c'est ça ? C'est nul, moi, je dis, que les femmes, elles servent juste de marchandises, juste pour conclure des alliances. Je connais, moi, une gentille noble, un peu plus jeune que vous, elle est mariée à un goret ! Alors, de temps en temps, j'allais glisser des chardons dans son lit à lui ! J'en ai proposé à elle. Mais elle a juste ri. Puis, elle a dit qu'elle devait pondre un héritier."

Cassandre marqua un temps de silence, soucieuse, et ajouta :

"C'est stupide que les femmes servent juste à ça, pondre un héritier, non ? Moi, je marierais jamais ! Se marier, c'est donner du pouvoir sur soi à un homme. Et ça, je ne veux pas ! Je préfère encore la corde que l'alliance !"

Elle songea que sa prophétie était ironique. La corde... Elle la risquait à tout moment si Coldris changeait d'avis et décidait qu'elle méritait la potence. Tant pis. De toute façon, il fallait bien mourir un jour et la fillette préférait une mort sur l'échafaud, face à des centaines de personnes, plutôt que d'agoniser dans un lit ou de périr d'un bête coup de poignard dans une ruelle. La corde, au moins, c'était une manière digne de finir sa vie.

"Mais bon, pour le moment, je me contente de vivre et d'être utile, quand je le peux !"

Elle tressaillit brusquement quand Eléonore la vouvoya pour demander des explications. Elle l'observa, perplexe, puis répondit :

"Je dois attendre si vous décidez de répondre. Pour le porter ensuite."

Cassandre supposa qu'elle voulait sûrement de la discrètement et tourna la tête lorsque son attention surprit une coiffeuse. Presque comme celle de grande sœur. Elle bondit pour aller s'asseoir sur la tabouret et ouvrit un premier pot de poudre.

"Je vais attendre là pendant votre lecture !"

Son doigt trempa dans la poudre et commença à en appliquer sur la joue. Que la lecture dure un moment ! Elle avait un tas de produits à essayer !"
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Message par Éléonore de Fromart Dim 4 Juil - 12:50


Des méchants qui l’embêtaient ? Tout en saisissant son courrier, Eléonore avait froncé les sourcils. Non, ce n’était pas exactement ça. Et puis, c’était de sa faute.

Voulait-on la marier à un homme qu’elle ne voulait pas ? Encore une fois, ce n’était pas tout à fait cela. Au fond… Au fond, ce devait bien finir par arriver un jour, et Gabriel n’était vraiment pas le pire homme qu’on aurait pu lui imposer. Au fond, ils auraient pu bien s’en amuser si… Si ce quelque chose ne s’était pas brisé et qu’il avait continué à la traiter comme une personne à part entière. Comme avant. Peut-être même ne le faisait-il plus parce qu’il savait quel fléau elle était.

Peut-être même était-ce cela, et non toutes les excuses qu’il trouvait, qui provoquait un tel dégout en lui à l’idée de la toucher ?

Quoi qu’il en soit, la personne dont parlait la petite émissaire devait avoir moins de chance qu’elle… Mais Eléonore ne put s’empêcher de sourire en entendant parler de cette petite revanche. Pas aussi amusant que d’introduie des oies dans les appartements de la baronne de Diéron, certes, mais tout de même.

Son sourire s’envola à la mention de l’héritier.

— Oui... laissa-t-elle échapper de dépit.

Il en faudrait bien chez elle aussi. Elle avait trop peur d’être enceinte après ce qui était arrivé à sa mère, et après avoir vu combien sa marraine était affectée par chaque grossesse se soldant par un échec. A l’époque, elle c’était elle qui faisait son possible pour la consoler. Anne était comme elle : elle avait besoin d’énormément d’affection, et par conséquent elle en manquait beaucoup.

Est-ce que… Est-ce qu’au fond, elle avait compensé le mal qu’elle lui avait fait en existant avec les fois où elle avait essayé d’être gentille comme elle ? Elle ne savait pas. Elle n’arrivait pas à savoir. Peut-être n’avait-elle fait que la blesser, elle aussi… Sa tante était tellement parfaite qu’elle l’aurait certainement couvert d’amour même si elle n’avait été qu’un poids. Elle lui manquait, elle aussi. Elle aurait tant voulu savoir. Lui demander ce qu’il en était. Et se faire pardonner si la chose était possible.

Etait-ce stupide que l’on demande aux femmes d’enfanter ? Eh bien… En soi, personne d’autre n’aurait pu s’en charger. Eléonore se rendait compte qu’il devait être rare de trouver des femmes élevées comme elle. Epargnées par cette idée. Quand elle y pensait, elle se disait que son oncle - enfin… son… enfin soit - devait être fou. C’était qu’il aurait vraiment pu la garder à Tianidre jusqu’à la fin - qu’il en avait toujours l’intention, au fond - et ce n’était certainement pas Ariste qui aurait cherché ensuite à l’en éloigner…

Quant au pouvoir… Au fond, c’était précisément ce qui l’effrayait. Même le remettre à Gabriel ne la rassurait pas, car elle savait ce qu’il se passait dès que quelqu’un avait autorité sur elle… Ce n’était pas conciliable à la relation qu’ils avaient, et ils le savaient tous les deux. Il ne pouvait pas être à la fois l’ami qui l’aidait à contourner les règles et l’époux qui les posait.

— Il y a pire que le mariage. Bien pire.

Il y avait les conditions de vies atroces, de celles qu’on lui avait épargnées et pour lesquelles d’autres seraient plus en position pour débattre, puis, dans son cas : les deuils insurmontables. Etait-elle bien placée pour recommander la vie, elle qui avait à peine rejeté sa fin au bout d’une parenthèse ? Cette fois, c’était certain. Elle ne recommencerait pas. Son ultime jour. Cette idée avait quelque chose d’apaisant : elle ne lutterait plus. Plus de cette manière. Et arrêter au coucher du soleil ne romprait pas sa promesse, ne trahirait pas la dernière volonté de son Ariste.

— Je m’en sors déjà trop bien, au fond, avoua-t-elle.

Beaucoup mieux qu’elle ne le méritait.

— Mais bon, pour le moment, je me contente de vivre et d’être utile quand je le peux.

Vivre et être utile. Être utile. C’était tout ce qu’elle-même pouvait encore espérer. Compenser un peu du mal qu’elle faisait en essayant de créer du bonheur quelque part… En aurait-elle encore le droit ?

C’est ainsi qu’elle interrogea la messagère sur ses ordre. Elle sembla circonspecte un moment. Peut-être n’était-elle pas censée divulguer ses instructions ? Auquel cas cela n’aurait pas été si grave, après tout. Elle n’avait même pas le droit d’être là, dans cette vie, alors en vertu de quoi pouvait-elle réclamer le peu de privilèges qu’elle n’avait pas déjà ?

Toutefois, la jeune fille répondit. Attendre qu’elle réponde. Si Coldris attendait une réponse, alors il ne devait pas être trop fâché…

— D’accord, acquiesça-t-elle, passablement rassurée.

Puis, comme l’autre se dirigeait vers sa coiffeuse, elle la suivit du regard. Cela ne la dérangeait pas spécialement qu’elle joue avec tout ça. Il n’y avait rien de secret de ce côté.

— je vous en prie.

Au pire, si elle mettait le bazar, ce serait à elle qu’Eltinne ferait la leçon et si cela intéressait tant sa jeune invitée, cela vaudrait sûrement le service qu’elle lui rendait. En revanche, il y avait un détail à régler auparavant. Eléonore hésita à s’en charger seule, mais le temps qu’elle se décide à se lever, on aurait pu entrer dix fois. Elle observa pourtant la petite qui trifouillait déjà dans les produits… Elle n’allait tout de même pas l’y renvoyer alors qu’elle venait juste de s’installer. Elle décompta à mi voix à partir de cinq et, arrivant à zéro, elle chassa ses couvertures et sortit de son lit pour aller verrouiller la porte.

Elle était encore en robe de chambre et ne s’en soucia même pas. Elle retourna dans son lit, poussa le poignard derrière ses coussins et déplia la lettre de son phénix. Oui, même sans être signée, ce ne pouvait être que la sienne.

Il l’interpellait en douceur, ce qui devait être un bon présage… Mais dès le premier paragraphe, elle en douta. Il n’avait seulement pas compris. Parce qu’elle s’était embrouillée. Résultat : elle avait dû le faire cogiter pour rien et peut-être même l’inquiéter gratuitement… Il aurait tranché plus facilement s’il avait su à quoi s’en tenir.

Elle fronça les sourcils… Ce qu’elle avait vu hier ? Evidemment qu’un discours était une question politique, bien merci ! Quelles apparences ? Il n’y avait aucune apparence ou plutôt tout n’avait été que cela. Cela et de la manipulation de masse pour accroître un pouvoir bancal en causant plus de violences encore que ce monde n’en subissait déjà, comme si c’en valait la peine. Et en faisant culpabiliser la population d’une situation dont le pouvoir était le véritable fautif. C’eut été à eux, depuis le début, de… Allons, que les mobriniens aillent donc semer la terreur et la mort sur tout le continent : cette fois, avec un peu chance, s’ils revenaient vivants ils auraient un refuge. Pour un jour, un mois, un an, toute une vie ou simplement jusqu’à ce que cet institut ne coûte plus qu’il ne pousse à l’engagement ou que l’on mette des limitations en jugeant que certains en profitaient trop.

Eléonore se détourna du cours de ses pensées juste à temps pour éviter tout ce qui aurait dû lui faire haïr ce pays, ses “héros” et les responsables. Surtout les responsables. Les larmes lui montèrent aux yeux. Ce n’était pas juste. Enfin, en sachant - en sachant même trop bien - ce qui se passait là-bas, ce qui se commandait et se tolérait quoi qu’on prétende, comment pouvait-on s’étonner qu’on l’accepte ici aussi ? Au fond, c’était justice qu’il n’y ait pas de différences entre les nobles monbriniennes et les paysannes étrangères. Le pire dans tout cela, c’était que quand elle réfléchissait froidement, elle la voyait, la justification miracle.

Elle reprit sa lecture, se rendant compte qu’elle s’était trompée de question. Cet hier-là. D’accord. Cela la dépassait toujours autant qu’on puisse avoir du plaisir au malheur de qui que ce soit… Honnêtement, il aurait pu se passer de ce genre de précisions qui la ramenaient sur la même question, à cette même convocation, à cette même annonce que ce parasite s’en tirerait sans ennui comme il s’en était vanté, à ce même sentiment d’injustice et de trahison, à cette même culpabilité de vouloir du mal à autrui. A cette sincérité en laquelle elle avait cru alors que tout hurlait le contraire. S’il cautionnait les viols par milliers juste au délà en la frontière, c’était qu’en réalité il s’en fichait allègrement parce que de principes, il n’en avait aucun qui résiste au pouvoir. Qu’y avait-il de si difficile à reconnaître là-dedans ? Après tout, quand elle avait accepté de le fréquenter, elle ne lui avait pas inventé de principes, bien au contraire.

Et si elle l’aimait quand même, en dépit de tout cela, cela voulait-il dire qu’elle approuvait tout cela, elle aussi ? Si seulement Ariste avait pu être là pour le lui dire… Là, la seule réponse qui lui venait était qu’avec ou sans amour, ne pas agir et conserver son confort la rendait déjà complice de tout ce mal. Et c’était vrai. Elle savait que c’était vrai. Et elle se détestait. Elle se détestait tellement. Et elle pouvait boire autant qu’elle voulait, ça ne changerait rien. Alors franchement, qu’en avait-elle à faire du nombre de femmes qu’il pouvait mettre dans son lit ? Et même qu’elles soient toutes mieux qu’elles. Ou même qu’il la manipule depuis le début. Quelle importance : elle ne méritait rien. Aucun égard, aucune reconnaissance, aucune compassion.

Roméo et Juliette. Le poème à l’intérieur. Non, elle n’avait pas vu. Elle ne voyait pas ce qu’un poème aurait été faire là, et à vrai dire elle n’avait pas envie de se poser la question. Mais ellese souvenait de ce qu’elle avait ressenti quand il le lui avait récité. Elle se souvenait de sa confiance. Elle se souvenait qu’il était sincère. Il ne pouvait qu’être sincère. Elle l’aurait senti, sinon. Oui, elle l’aurait senti… Et… Et il n’était pas foncièrement mauvais, il avait juste plus de recul. C’était elle qui était trop sotte. Ne sachant plus faire face au déluge à cette tempête de sentiments contradictoire, elle ne put pas réprimer ses sanglots beaucoup plus longtemps.
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Message par Cassandre Velasquez Dim 4 Juil - 20:46

La dame dans le lit avait l'air toujours triste malgré ses efforts. Cassandre songea qu'elle n'avait peut-être pas choisi le bon sujet pour l'égayer. Mais elle voulait aussi comprendre ce qui n'allait pas. Elle semblait même plus que mal à l'aise quand elle parla de la question de l'héritier. La fillette baissa la tête. Elle al comprenait. Penser à avoir des enfants, accoucher, même si ça s'était bien passé dernièrement avec Irène ça la mettait encore mal à l'aise. Et puis, la manière de les faire.. Non, elle ne voulait pas. Elle ne voulait vraiment pas. Elle avait trop peur de l'intimité. Des choses que les hommes faisaient au femmes. De toutes ces choses qu'elle avait pu voir si longtemps au lupanar.

"Pardon... Je parle trop. et je dis que des choses blessantes."

Un silence commença à s'installer. Eléonore le brisa et déclara qu'il y avait pire que le mariage. Qu'est-ce qui pouvait pire que le mariage ? Le mariage, c'était l'esclavage d'une femme qui devait toute son obéissance à un époux. Il pouvait lui demander de cocher même si elle n'en avait pas du tout envie. Il pouvait l'empêcher de sortir. Il pouvait tout décider. Cassandre demanda d'une petite voix :

"C'est quoi qu'être pire que le mariage ? Le mariage, pour une femme, c'est de l'esclavage, sauf si elle peut vraiment choisi son mari. Et encore, fut être bien sûre. Et l'esclavage, il y a rien de pire."

Sa main se porta instinctivement à la marque sur son épaule. Non, elle ne donnerait jamais de pouvoir sur elle à un homme. Ou alors il faudrait qu'il soit fiable. Complètement fiable. mais ça, elle n'y croyait pas. Tout le monde finissait pas décevoir. Même elle. Surtout elle.

La fragilité de cette femme alitée continuait à lui faire mal. Elle avait vraiment l'air de souffrir. Pas physiquement mais intérieurement. Et c'était douloureux à voir. Cassandre hésita puis se décida à combler les dernières distances et grimpa sur le lit. elle sourit à Eléonore et déposa un baiser sur sa joue.


"Même si vous en sortez bien, comme vous dites, vous êtes triste. Et personne ne devrait être triste Surtout pas comme ça. Au contraire, moi, je dis qu'on devrait tous pouvoir être heureux."

La fillette se dégagea et sourit.

"J'ai un grand frère qui dit qu'il faut se concentrer sur les moments positifs. Et si quelque chose va pas, essayez de penser à une chose en rapport plus joyeuse. Par exemple, moi, j'ai perdu mon papa le mois dernier. C'est douloureux. Alors quand je me sens triste, quand j'y pense, j'essaie de me souvenirs de moments heureux avec lui. Comme quand on travaillait dans la vigne ensemble. vous comprenez ? La tristesse, elle disparaît pas, bien sûr, mais il y a autre chose avec pour l'accompagner. C'est comme quand on coupe le vin avec de l'eau pour l'éclaircir Le vin reste toujours, mais il change de goût. Euh.. enfin, je sais pas si c'est bien clair..."

Cassandre attendit un peu, hésitante, ne sachant pas bien comment poursuivre. Elle avait peut-être encore dit une maladresse. Elle se décida à laisser. Elle avait une lettre à lire. En plus, la fillette venait de repérer une coiffeuse. autant joindre l'utile à l'agréable avec sa mission !

Absorbée à tester les produits de maquillage, Cassandre ne prêtait pas attention à ce qui se passait dans son dos. Elle se sentait en confiance avec Eléonore. La fillette essayait chaque poudre et chaque crème sur son visage mais s'appliquait à ne pas causer de désordre. Sa grande sœur n'avait pas beaucoup aimé la dernière fois. Elle se regardait dans le miroir et se sentait fière. Elle n'avait pas débordé lors du soulignement de ses yeux ou de ses lèvres. Elle avait bien su tout étalé correctement. L'enfant s'amusa ensuite à colorier ses joues. d'abord un peu de blanc pour effacer sa peau tannée mais elle n'aimait pas du tout. On aurait dit un cadavre ! Elle préféra remettre un peu de couleur. Doucement. c'était quand même plus joli.

Au bout d'un moment, Cassandre se retourna, le visage maquillé correctement, et observa Eléonore qui tenait sa lettre et semblât toujours triste. Elle hésita puis se décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres :


"Dites, celui qui a écrit, ça c'est votre amoureux ?"

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Message par Éléonore de Fromart Lun 5 Juil - 14:57

— Pardon... je parle trop. Et je dis que des choses blessantes.

Eléonore secoua doucement la tête.

— Il n’y a pas de mal, vraiment pas de mal.

Au fond, ça la blessait sans doute moins que de laisser ses pensées se perdre seules, car alors elles faisaient remonter tout de très loin. Et cette question du mariage, qui vint sur le tapis, n’était certainement pas la pire. De l’esclavage ? Elle n’aurait dû le reconnaître en présence de personne, mais quelque part, c’était ce genre de crainte qu’elle avait. Et pourtant, cette comparaison lui rappela une récente rencontre qu’elle ne put s’empêcher de partager.

— Eh bien à t’entendre, ce serait l’esclavage lui-même. Tu sais... Il y a quelques temps, j’ai rencontré un jeune homme. A peine plus âgé que toi, je dirais. Un esclave. C’est curieux parce que… Parce qu’au fond, même cette situation ne semblait pas l’affecter. Ses maîtres étaient apparemment bons avec lui et… Et malgré tout, c’était bien vrai, il semblait heureux.

Elle aurait bien aimé le revoir, un jour où l’autre, car elle avait apprécié sa conversation. Quant au geste de sa messagère, il ne lui avait pas échappé.

— Et le mariage, au fond, si tant en font un accomplissement et un rêve, c’est parce que de manière générale, c’est déjà moins affreux. Il y a… Des contreparties, des tas. Et des risques. Et certains hommes… Certains hommes... - oh, il y avait l’exemple de Lavinia, mais ce n’était qu’un exemple - Peuvent vraiment rendre la vie impossible mais en général, il y a moyen d’y trouver son compte, d’une manière ou d’une autre.

C’était curieux de s’entendre philosopher avec cette jeunesse insolente dans le ton. Comme ce soir-là où elle avait dîné avec Coldris. Elle ne savait faire que cela : parler et dire n’importe quoi, comme si elle savait. Et le pire était qu’une part d’elle croyait vraiment savoir. Ce qu’on pouvait être arrogant à son âge, de toujours se croire sage quand en réalité, au plus le temps passait, au plus on se rendait compte que l’on ne savait rien.

Et la vérité était celle-ci : elle s’en sortait particulièrement bien pour ce qui était du mariage. Il n’y avait qu’une personne à qui elle aurait volontiers cédé toute l’autorité du monde, car elle savait qu’il ne l’aurait jamais exercée. Mais cette personne-là n’était plus à ses côtés et ils n’auraient jamais pu se marier, pas plus qu’ils n’en avaient besoin pour rester ensemble. Et hormis Ariste, Gabriel était sans doute celui à qui elle avait le plus fait confiance. Leur différend passerait, il le fallait. Et il lui accorderait ce qui comptait pour elle - à savoir continuer à voir Coldris pour toujours - et le reste n’aurait pas d’importance. Tout allait bien se passer, il fallait y croire.

Eléonore fut surprise par la liberté que prit sa jeune invitée de monter sur son lit, mais ne s’en formalisa pas, pas plus que de ce baiser déposé sur sa joue. Au contraire : cela la fit sourire. Elle l’écouta. Oui, elle était triste. Pour pas grand chose et la meilleure raison du monde à la fois. Parce qu’on l’avait amputée de ce qui comptait le plus pour elle : pas son confort, pas son statut, pas même sa liberté : la meilleure partie d’elle-même. Celle qui lui aurait permis de tout affronter et sans laquelle elle se sentait horriblement démunie. Le reste - difficultés avec Gabriel, révélations récentes et compagnie - ce n’étaient que du bonus. Que des ornières alors qu’elle venait de tomber d’une falaise.

Oui, tout le monde aurait dû pouvoir être heureux, mais elle ne méritait certainement pas la priorité. La petite partit alors sur un certain grand frère et sur la perte de son père. Elle, c’était un grand-frère qu’elle avait perdu, quant à son père… Enfin soit. Oui, se concentrer sur le positif était sans doute sage, mais cela demandait une force qu’elle ne possédait pas toute seule. Une force qu’un seul homme avait su lui rendre, comme par miracle. Enfin… L’étincelle de vie était revenue quand elle avait rencontré Alduis, mais c’était différent. Très différent. Et non, la douleur ne disparaissait pas…

— Elle s’adoucit. Et devient comme… secondaire, essaya-t-elle de compléter, selon sa propre expérience.

Certaines rencontres mettaient la douleur au second plan, d’autres la chassaient tellement loin que pendant un moment, on pouvait même croire qu’elle n’était tout simplement plus là. Alors, on se sentait en paix, pas forcément débordant de joie, mais en paix, et en parenthèse à l’enfer, c’était déjà merveilleux. Alors quand en plus on avait le droit de rire et de se plaire et d’entendre qu’on nous aimait et…

La lecture eut beau ressasser tout le mal que l’on pouvait trouver chez Coldris, quelque part, elle savait. Elle savait qu’il y avait quelque chose. Quelque chose qui en valait la peine. Quelque chose qui avait aggripé son coeur. Elle savait qu’elle était heureuse avec lui et que de toute façon, l’amour ne pourrait pas le rendre mauvais. Et puis… Et puis, elle était injuste : il faisait aussi de bonnes choses, et au delà de l’acte politique, cela pouvait tout de même faire quelque chose et… Et pour le reste, elle devait lui faire confiance. Croire en lui, en ce qu’il avait de bien. Parce que sinon… sinon, pourquoi se battre encore ?

Elle se demandait lequel d’entre eux était le plus perdu, mais elle savait ce que cela signifiait. C’était curieux : Ariste n’avait jamais imposé son point de vue… d’ailleurs, souvent, il finissaient même par déterminer qu’elle avait raison mais… Mais sans lui, elle ne savait plus. Elle ne savait plus rien et tout était vague. Elle avait besoin de l’entendre, besoin de lui parler pour savoir. Il lui manquait tant, son Bien-nommé.

Elle ne vit que son invitée s’était retournée - et allègrement servie des produits qu’elle ne lui avait pas retirés - que lorsqu’elle entendit sa question. Celle-ci lui tira un sourire énigmatique qui monta jusque dans ses yeux larmoyants.

— C’est amusant, j’aurais juré que vous saviez qui m’avait envoyé cette lettre, ma petite demoiselle.

Elle se rendit alors compte qu’elle ne s’était pas présentée.

— A ce propos… Je ne sais toujours pas comment je peux vous appeler.
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Message par Cassandre Velasquez Mar 6 Juil - 12:32

La dame Eléonore, elle était si gentille. Elle ne la grondait pas du tout, même si ses paroles pouvaient être blessantes. Alors, ça lui donnait envie de ne pas en dire. Elle ne voulait pas lui aire mal. Elle semblait souffrir assez comme ça.

Ses paroles faisaient réfléchir Eléonore et elle développait sur le fait que l'esclavage serait peut-être la pire chose. Ce que Cassandre, elle, était certain. Il n'y avait qu'à voir comment on l'avait traité lors des dernières années. Elle releva la tête en entendant citer un garçon qui aurait presque son sot et qi s'accoutumait bien, lui à sa situation. Elle pensa aussitôt à Alexandre. A toutes ces choses qu'ils s'étaient dits. A leur différence sur la question.


"C'est parce qu'il y a de bons maitres. et de très mauvais maîtres. Et c'est normal. Si tu donnes le pouvoir d'une personne sur une autre, naturellement, elle va vouloir en profiter. Tu sais qu'elle ne peut rien faire. Elle est soumise. Tu as tout pouvoir surelle. Et ça pet même être drôle à force. Mais c'est pas bien. On ne devrait pas laisser les gens avoir du pouvoir sur les autre. car bien souvent les gens ils l'utilisent mal et font du mal."

Elle entendit Eléonore développer ensuite sur le mariage, que ça pouvait avoir des avantages, même s'il y avait les risques aussi de tomber sur un époux affreux.

"Moi, mes parents, ils se sont mariés parce qu'ils s'aimaient ! Et je suis bien sûre que ma maman l'a jamais regretté ! Et quand elle est morte, mon papa l'a beaucoup pleuré. Et il arrêtait pas de parler d'elle. C'est pas mieux justement de faire un mariage où les deux personnes elles s'aiment plutôt que d'utiliser ça juste pour des conclure des alliances ?"

Cassandre aurait bien aimé connaître le point de vue de sa maman mais elle n'avait même pas un souvenir d'elle. Pas même une image. Mais elle devait être heureuse d'épouser son papa. C'était sûr. De toute façon, son papa, c'était l'homme le plus gentil. alors comment elle aurait pu ne pas en être amoureuse ?

"Et puis, ma marraine aussi, elle a épousé son mari par amour. Et elle l'aime toujours très fort."

La fillette sentait que la jeune femme était encore triste. Elle monta sur le lit pour lui faire un bisou et un câlin. Elle ne voyait plus quoi faire d'autre. Après quelques explications qui lui semblait maladroite, Cassandre se décida à la laisser lire sa lettre et partit étudier avec un grand soin les beaux produits de maquillage.

Durant un moment, Cassandre s'amusa à appliquer les crèmes ou les fards sur son visage. Elle se décida ensuite à se tourner vers Eléonore, toujours en proie à des sentiments qui semblaient la blesser. Elle tenta une petite diversion et sourit de sa réponse.


"Ben oui, je sais ! C'est un ministre qui fait peur ! Plus encore que le croquemitaine ! mais c'est aussi votre amoureux !"

Elle pouffa de sa remarque, toute fière . Eléonore souhaita connaître son identité et Cassandre hésita. Elle en avait envie de lui dire son nom. De ne pas mentir. Mais c'était pas prudent. Elle 'en voulut alors en reprenant le nom d'ne fillette de quatre ans qui vivait les faubourgs de Braktenn.

"Je m'appelle Antoinette. Antoinette Baudouin."



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Message par Éléonore de Fromart Mar 6 Juil - 17:34

Quand on avait du pouvoir, on en abusait. Certes. Et Eléonore - qui sentait, quelque part, que la petite n’était pas tout à fait étrangère au sujet - ne put s’empêcher d’évoquer un cas qui semblait préférable, pour ensuite revenir au mariage qui, d’une manière ou d’une autre, était forcément moins pire de manière générale. Cela ne valait pas qu’on s’y oppose jusqu’à y préférer la corde.

D’ailleurs, la jeune messagère se rendit - relativement - à ses arguments en fournissant elle-même un exemple favorable. Un mariage d’amour. Eléonore n’était pas certaine que ce soit la solution. Peut-être même était-ce pire, à bien y songer. Enfin, heureusement, ce n’était pas avec Coldris qu’elle risquait une telle demande. Sans doute pourraient-ils encore en rire si… s’il voulait toujours d’elle.

Mais elle ne briserait pas d’espoirs. Penser si loin des normes était une malédiction qu’elle ne devait sans doute pas étendre - elle ne saurait jamais être une femme convenable. Oui, oui, le mariage d’amour était la solution. Et si chacun, en amour, se reposait autant qu’elle sur la confiance, il était vrai que ce devait être un bon compromis qui ne détruisait peut-être pas toutes les relations.

— Oui, tu as raison. On serait plus heureux ainsi.

Mais le devoir était ce qu’il était. Surtout à son niveau. Et elle s’en sortait particulièrement bien, au fond. En était-elle malheureuse ? Oh, s’il n’y avait que cela, elle s’y serait pliée sans histoire. Parce que Gabriel était Gabriel et que si ce mariage avait été sa seule déconvenue, elle aurait encore son grand frère qui valait tous les sacrifices du monde. Sans lequel elle n’aurait jamais cru rester en vie.

Après un petit réconfort, une lecture plutôt tourmentée pour l’une et une séance de maquillage pour l’autre, sa souris messagère curieuse revint vers elle avec une question qui les envoya sur un ton joueur.

Evidemment qu’elle savait pour qui elle remettait cette lettre - c’aurait pu ne pas être le cas, mais vu la manière dont elle l’avait présentée, Eléonore n’avait pas tant de doutes là-dessus. Evidemment que ce n’était pas la réponse que la jeune fille attendait, mais, bonne joueuse, elle l’accepta… et répliqua, évidemment.

Un ministre qui faisait peur. Malgré elle, Eléonore ne put s’empêcher de rire. Oui, il fallait avouer que leur rencontre n’avait rien eu de rassurant… Dire que désormais, ce même homme incarnait la sécurité. Oh, pas la sécurité qu’une femme comme il fallait aurait dû rechercher, loin de là, mais quand il la serrait dans ses bras, ses démons ne pouvaient pas l’atteindre. Pas tout à fait. Ils ne la blessaient plus. Oh, si seulement elle avait pu le retrouver et se rassurer sur tous les doutes qu’elle nourrissait. Il n’y avait plus que lui qui puisse vraiment l’apaiser.

— Alors j’aurais un amoureux effrayant ? Je suis si affreuse que cela ?

En réalité, elle savait que la question était déjà réglée dans l’esprit de sa petite messagère dont elle s’enquit du nom. Ce serait donc Antoinette. Soit. L’ennui était que toute cette curiosité ne l’arrangeait pas. Mais avec quel cerveau Coldris avait-il décidé de l’envoyer ici ? Oh, elle n’avait rien de particulier à se reprocher mais… Trop de gens savaient déjà, elle en était malade. A croire qu’il ne se souciait absolument pas des retombées que cela aurait. Enfin, ce n’était pas si grave, après tout. Elle ne pouvait pas lui demander d’être aussi prudent qu’elle. Et quand toute la capitale - les sentiments du ministre pourraient être contestés, mais pas le reste - saurait, eh bien… eh bien son oncle n’aurait qu’à la renier pour ne plus s’encombrer du problème, voilà. Et tout serait plus aisé pour tout le monde.
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Message par Cassandre Velasquez Mer 7 Juil - 9:57

Cassandre terminait son essayage de maquillage et se tournait vers Eléonore, curieuse, pour la questionner sur l'identité de celui qui avait envoyé la lettre. Elle le savait déjà. Mais elle et voulait confirmer ses déductions. Même si elle savait ne pas se tromper. la fillette sourire de la voir rire à ses paroles sur le ministre. Ben oui, il faisait peur ! Mais pour une personne amoureuse, c'était pas pareil. Sinon Alexandre il ne serait pas tombé amoureux d'Alduis.

"Oh non ! Vous êtes pas du tout effrayante, vous ! Vous êtes gentille ! Et mignonne !"

La fillette brûlait d'en connaître plusieurs ses liens avec le ministre. Elle demanda en battant des mains :

"Il se comporte comment avec vous ? Il vous fait des bisous ? Ou vous avez déjà couché ensemble ? Je connais sa réputation, hein ! Il aime bien les lits, et pas vraiment pour dormir !

Elle se releva et poursuivit :

"Puis, en vrai, je suis Eros ! C'est moi qui décide tout des amours et des relations amoureuses ! Même que j'ai crée un couple ! Ces idiots, ils restaient là, à se regarder, sans bouger, alors, j'ai dit quelques paroles, puis ils ont commencé à réaliser ! Alors faites-moi confiance !"

Cassandre mima de prendre une flèche dans un carquois imaginaire et de bander un arc pour viser vers la fenêtre.

"Vous voyez ? J'ai renvoyé une flèche vers votre amoureux ! Il va être complètement fou !"

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Message par Éléonore de Fromart Ven 9 Juil - 15:59

Il fallait avouer que Coldris avait quelque chose d’impressionnant. Une présence, une aura, beaucoup de charme aussi… Intimidant ? Seulement si l’on estimait avoir quelque chose à perdre, sans doute. Autrement, il ne l’était pas plus que n’importe qui d’autre. Et quand on retrouvait quelque chose à perdre, ce n’était plus tout à fait de lui que l’on avait peur.

Et elle ? Pas effrayante. Juste gentille et mignonne. Elle aurait bien aimé que ce soit le cas. Pour ceux qui le méritaient, du moins. Mais ses colères étaient parfois si… mauvaises. Et ses réflexes si agressifs - le poignard avait d’ailleurs été poussé derrière ses coussins juste avant la lecture, elle ne pensait pas en avoir besoin mais il demeurait encore relativement accessible.

— Je le prends comme un compliment.

Antoinette semblait bien curieuse et enthousiaste. Oui, seulement…  Par habitude, Eléonore lui fit signe de baisser d’un ton, puis désigna l’huis. Si elle pouvait éviter d’alerter toute la maisonnée c’eut été préférable. Il fallait se souvenir qu’elle n’avait officiellement strictement rien à faire ici.

Ses questions - d’une indiscrétion surdosée - froncèrent ses sourcils par dessus ses yeux encore humides.

— C’est pourtant bien à cela que sert un lit, fit-elle remarquer presque ingénument lorsque la jeune fille rejeta l'intérêt pour le sommeil.

Bon, d’accord, par expérience, elle savait qu’outre ce à quoi sa messagère faisait référence, on pouvait faire un certain nombre de choses depuis son lit. Son évasion des geôles de Tianidre, c’était depuis son lit qu’elle l’avait planifiée - moitié le sien, moitié celui d’Ariste mais de toute façon c’était pareil.

Finalement, elle avait affaire à Eros en personne. Enchantée. Bon, il fallait avouer qu’elle n’avait vraiment pas contrôlé son coeur dans cette histoire - même ça elle ne savait pas le faire, incapable qu’elle était. Et qu’elle n’avait pas été fort lucide non plus. Rien, elle n’avait rien vu avant qu’il le lui dise. Ou à peine qu’il devait y avait “quelque chose”, mais guère plus alors que… désormais, cela semblait si évident et à la fois si incroyable et… Non, il ne pouvait pas ne plus l’aimer, pas juste pour ça, si ?

— Vous faire confiance ?

Oui, enfin, elle venait un peu tard pour cela. Mais elle se livra à un mime de ce qui ressemblait vaguement à du tir à l’arc avant d’annoncer que désormais, son amoureux serait complètement fou. Etait-ce seulement nouveau ?

— A défaut de flèche, vous allez pouvoir lui envoyer ma réponse, annonça Eléonore.

Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un. Eléonore se leva sur zéro, sans doute moins démotivée qu’avant l’arrivée d’Antoinette. Et avança jusqu’à son bureau, situé dans la pièce attenante. Elle écrivit en s’assurant que celle qui s’était autoproclamée Eros évite de lire - si elle en était capable.
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Message par Cassandre Velasquez Ven 9 Juil - 23:34

Eléonore répondait de manière prudente à ses questionnements. C'était normal. Coldris aurait détestée une amoureuse qui parlait à tort et à travers. S'il l'aimait, elle devait lui ressembler un peu. Enfin, juste un peu. Contrairement à lui, elle, elle était mignonne. Cassandre se décida à continuer d'essayer de la sonder en demandant directement si elle couchait avec le ministre. De toute façon, la réponse était évidente. Coldris, se retenir de baiser une femme ? Non, c'était pas possible. Quand il venait au lupanar, il les consommait toutes. Mais Eléonore voulait jouer à la plus maligne. Dommage Elle aussi elle savait répondre.

"Je sais qu'on fait une autre chose dans un lit? J'ai travaillé comme servante au lupanar. Et j'ai souvent aperçu Coldris là-bas. Alors je sais que quand une femme lui plait, il reste pas longtemps sans lui proposer de rejoindre sa couche. alors, vous avez déjà couché avec lui ?"

Elle avait beau avoir peur de la sexualité pour elle, quand c'était celle des autres, là, ça la fascinait. Et elle voulait tout savoir. Et puis, c'était normal.

"Il faut pas être gênée, hein ! Et votre confesseur, il dit que des bêtises quand il raconte que la sexualité, c'est un péché. Baiser, c'est naturel, c'est comme ça. C'est comme manger boire, ou respirer. Isabelle, elle m'a dit une fois qu'il ne fallait pas en avoir peur. Que ça permettait de donner du plaisir. Beaucoup de plaisir. Et qu'après on était heureux."

Cassandre se sentait un peu gênée à rapporter ces paroles. c'était un peu de l'hypocrisie, comme on aurait dit Eldred, de rapporter tout ça, alors qu'elle ne coucherait jamais avec un homme. Elle avait bien trop peur. et c'était bien pour ça qu'elle se marierait jamais.

Finalement, elle se décida à changer de sujet, c'était moins embarrassant, et se présenta comme le dieu Eros, celui qui intervenait dans les situations amoureuses. Elle sourit à Eléonore.


"Ben oui, Eros, il arrange tout les problèmes des amoureux !"

La fillette mima, espiègle, d'envoyer une flèche lorsque la jeune femme évoqua la possibilité de transmettre une réponse à Coldris.

"Oh oui ! D'ailleurs, regardez !"

Cassandre se mit à tourbillonner sur elle-même et reprit :

"Et voilà ! Eros se transforme en Hermès, prêt à transmettre votre message !"

Elle laissa Eleonore se retirer poir écrire et alla se percher sur le lit, sortant des jupons de sa robe, un ouvrage de couture. Pendant le temps que durerait la réaction du courrier, elle aurait le temps de broder ce mouchoir.

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Message par Éléonore de Fromart Sam 10 Juil - 10:49

Oui, la petite était plutôt au courant de ce qui pouvait se passer dans un lit, elle voulait bien le croire. Cela n’aurait pas marqué Eléonore outre mesure si elle n’avait pas fait état juste après de son parcours de vie. Travailler dans un lieu pareil ? Et à son âge… ce n’était pas sain.

L’affliction parfaitement sincère qui était passée sur son visage n’eut pas le temps d’en disparaître que la messagère mentionnait déjà les visites du ministre en ces lieux. Pas le temps d’un éclair, d’une idée sans doute sotte, d’une intuition joueuse et sans doute un peu revancharde, elle laissa son visage se décomposer tout à fait et secoua la tête.

Elle était dedans. Dans l’idée. Immergée. Impliquée. Non. Non. Non. Elle y croyait, elle se laissa porter. Elle verrait plus tard.

— Non, vous mentez, il ne va pas dans ce genre d’endroits. Il… Il m’a assuré qu’il n’était pas comme ça. Il me l’a assuré. C’est ce qu’on dit de lui mais c’est faux. Il me l’a dit. Ce ne sont que des rumeurs. Et il ne me veut pas de mal, c’est faux. Il sait que je ne suis pas comme ça non plus. Il ne me ferait jamais de mal.

Et en prime, cela, c’était on ne peut plus vrai. Elle le croyait. Elle le croyait vraiment. Même si c’était difficile. Même si pour l’instant, elle était perdue, même si, peut-être, il ne voudrait bientôt plus d’elle. Opportune, cette idée lui tira un véritable frisson d’horreur alors même que la petite développait.

Elle n’était pas gênée. Absolument pas. Le terme exact pour décrire son état devait être catastrophée. Non, bien sûr que non, ce ne pouvait être vrai. Son regard fuyait, se perdait, revenait. Tout cela n'avait pas de sens. Antoinette mentait. Bien sûr que c’était un péché, c’était l’évidence même, une évidence dont elle s’imprégna. Non, ce n’était pas naturel. Pas du tout.

C’était mal - mal ce qu’elle était en train de faire, cette petite l’aimait bien. Elle refoula les larmes en bordure de ses paupières, et secoua encore la tête. Non, ce n’était pas mal : c’était le jeu, et personne n’y risquait rien, surtout pas la petite. Non, ce dont elle parlait était mal, et Eléonore ne la croirait jamais.

— Non. Non. C’est faux, c’est mal. Il le sait. Demandez-lui, il le sait qu’on ne doit pas.

Elle s’était presque instinctivement recroquevillée. Elle entoura ses genoux de ses bras.

— Vous… pensez que c’est vraiment ce qu’il attend de moi ? demanda-t-elle, la gorge serrée à l’idée qu’il lui reproche ce petit tour ou qu’il pense qu’elle le regrettait réellement si on lui rendait compte de son attitude.

Elle se reprit, se raffermit. Non, bien sûr que non. Cela ne faisait que préserver sa réputation impitoyable, après tout. Et puis s’il n’était pas content, il n’avait qu’à lui envoyer des messagers moins curieux. Pourtant, quelque part, elle s’inquiétait encore. Elle s’inquiétait presque autant que son rôle. Sans doute même plus. Car le perdre, c’était infiniment pire que l’idée d’une relation intime avec un homme.

Mais elle devait avoir confiance en ce nouvel Eros qui pensait pouvoir tout arranger. Toujours pas tout à fait remise de ses émotions - réelles, mine de rien - elle demeura en son jeu :

— Tout ce qu’il faudrait, ce serait… quelque chose pour qu’il veuille encore de moi même si… même si je ne veux pas cela. Parce que - concession - vous avez raison, je pense que je tiens vraiment à lui et je suis peut-être un peu... amoureuse. Même si je le connais à peine. Il a… des yeux absolument magnifiques et il est si gentil avec moi. Je… je ne veux pas le perdre, surtout pas.

Elle baissa les yeux sur sa lettre. Oh oui, cela, c’était vrai. On ne pouvait plus vrai. Et un sourire attendri s’étira sur son visage en pensant à lui.

— Mais il ne ressent pas comme moi. Il ne m'aime pas comme moi. Il veut juste me parler un peu et aller au théâtre.

Une larme. Vraie, c’étai bien cela le pire. Il l’aimait, elle voulait le croire mais… Mais pourtant, une différence existait bel et bien : il ne l’aimerait jamais autant qu’il l’avait aimée elle. Jamais.

Sur quoi Antoinette repris le rôle d’Eros pour envoyer à Coldris une flèche qui le rendrait fou. Mais fou, il était déjà. Fou de cette folie contagieuse qui l’avait séduite. Alors… Alors, il était temps de lui renvoyer un message. Un voilà que son Eros devenait Hermès ! Cinq, trois, un, lever : direction bureau. Après avoir préparé de quoi écrire, elle revint vers la petite qui avait sorti de nulle part de quoi s’occuper. Puis, hésitante, elle s’enquit :

— Je devrais peut-être le prévenir qu’il ne doit rien attendre de moi. Juste… au cas où il aurait de mauvaises intentions.
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Message par Cassandre Velasquez Sam 10 Juil - 13:36

Eléonore sembla troublée quand Cassandre eut évoquée son ancien travail. Les adultes trouvaient toujours ça étrange. Sauf que pendant trois ans personne n'avait rien fait pour la retirer. Pourtant, avec tous les clients qui passaient au lupanar, il y avait pu y en avoir un pour décider que sa présence dans un établissement comme ça n'allait pas. Elle n'en était pas certaine mais ça semblait être de l'hypocrisie, comme Eldred avait essayé de lui expliquer quand elle lui avait menti.

Cassandre remarqua que ses paroles avaient blessé Eléonore. Elle avait sûrement encore trop parlé. Sans bien y réfléchir. Pourtant, c'était logique. Si elle était amoureuse de Coldris, lui dire qu'il allait au lupanar, c'était pas intelligent. Elle aurait dû le temps. La fillette se décida à mentir d'une mine honteuse.


"Non, c'es vrai. je l'ai jamais vu là-bas. C'était juste... pour tester vos réactions. Pardon."

Allait-elle la croire ? Cassandre l'espérait. Elle ne voulait pas la voir encore triste, comme quand elle l'avait découverte dans le lit en arrivant dans la chambre. La fillette tenta d'amener un peu plus le sujet le sexualité et montrer que c'était naturel mais Eléonore ne se montrait pas réceptive. Elle pouvait comprendre pourquoi. Se donner à un homme, c'était effrayant. Vraiment effrayant. Mais c'est forcément ce que voudrait Coldris. Il le voulait sûrement déjà. Et ça devait l'amuser de jouer à briser une à une les défenses d'Eléonore et de lavoir tomber finalement dans ses bras. Mais elle ne pouvait pas lire. C'était mal. Elle ne ferait que la blesser.

"Ben..."

Comment elle pouvait la rassurer ? Cassandre se sentait perdue. Elle n'était pas du tout faite pour rassurer les gens. Sa spécialité à elle malheureusement, c'était d'enfoncer les gens.

"Ben... ben il vous aime. c'est tout."

Cassandre se mordait les lèvres, incertaine de sa réponse. Mais qu'est-ce qu'elle pourrait dire face à de telles questions ? Elle ne lisait pas dans les pensées de Coldris et savoir ses intentions.. Bon courage ! Mais elle voulait plus blesser Eléonore. Alors elle préféra se contenter de cette phrase un peu facile.

Elle la laissa ensuite parler et sourit de l'entendre reconnaître qu'elle était amoureuse de Coldris. C'était pas trop tôt ! Elle pinça ses lèvres quand arriva la suite. Coldris ne faisait que parler et aller au théâtre avec elle ? Rien de plus ?


"Il vous embrasse même pas ? Il vous adonné pas une fois un baiser ? Pas même sur la joue ou la main ?"

La fillette songea alors à son grand frère et sa grande sœur. Ils étaient timides alors qu'ils s'aimaient forts. mais oui c'était ça ! Ca devait être pareil !

"Mais oui ! Il est comme mon grand frère ! Mon grand frère avec sa femme il a eu beaucoup de mal à la toucher ! Pourtant il l'adore ! Et elle l'adore aussi ! Il a fallu que j'intervienne et j'explique à mon grand frère comment il devait faire ! Vous voulez que je fasse pareil avec Coldris ? Je sais le faire ! Si, si, si !"

Eleonore se mettait à pleurer. Et ça faisait de la peine à Cassandre. Elle ne voulait pas la revoir triste. Alors elle changea de registre et s'amusa à montrer qu'elle serait Eros et qu'elle avait le pouvoir de tout arranger. C'était pas vrai; Mais ça pouvait au moins la dérider et lui faire penser à autre chose.

Peu après, Cassandre laissa Eléonore s'occuper d'écrire sa lettre et grimpa sur le lit pour attendre en brodant. La jeune revint vers elle et sembla lui demander conseil sur quoi écrire. La fillette haussa les épaules, peu habituée à ce qu'on sollicite son opinion.


"Ben.. Je sais pas moi ! C'est votre lettre, hein, alors, c'est vous qui décidez ce que voulez mettre, non ?"
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Message par Éléonore de Fromart Sam 10 Juil - 23:20

Eléonore soupira de soulagement. Ça avait l'air de passer et surtout : Coldris n'avait jamais mis les pieds dans un endroit si peu indiqué. Bien sûr que non, qu'aurait-il été y faire ? À se demander comment elle parvint à demeurer inflexible et entière dans son rôle.

— Je le savais. Il n'est pas ainsi, ce ne sont que des histoires. Il ne m’aurait jamais menti? Est-ce… est-ce lui qui vous a demandé de me tester de la sorte ?

Pauvre Coldris, il allait vraiment se faire accuser de tout dans cette affaire !

— Je ne vous en veux pas, la rassura-t-elle tout de même. Je… n'ai pas trouvé cela particulièrement amusant, mais ce n'est pas grave.

Et pour cause, ce qu'il y avait d'amusant, c'était bien cette petite pirouette, bien qu'elle ramène des émotions douloureuses. Culpabilité et craintes notamment. Elle hésita même à lâcher son rôle, seulement le retour de la sexualité dans la conversation l'y enferma. Quelque part… la petite n'avait rien besoin de savoir. Elle avait été récemment très imprudente dans ses paroles mais désormais… Sa réputation serait ternie bien assez tôt, et ce n'était pas bien méchant de garder ses secrets pour soi.

Les genoux ramenés contre sa poitrine, partagée entre le rôle qui semblait passer et les doutes atroces qui la tenaillaient, elle se laissa dire que Coldris l'aimait. Bien qu'il ne soit pas forcément nécessaire, l'amour n'était probablement pas ce qui éloignait le mieux les relations charnelles… Enfin, ce n’était pas le genre de sujet dont son personnage aurait dû débattre, alors elle s’abstint.

Éléonore avait cru que son petit numéro avait au moins eu le mérite ranger la curiosité de la petite souris mais… manifestement ce n'était pas le cas. Coldris l'embrassait-il ? Sans doute pas assez, car ils se voyaient horriblement peu. Elle secoua la tête, hésitante.

— Il a essayé… Mais ça ne veut rien dire. Il… ne va plus le faire, je crois.

Et voilà que la petite, qui mentionnait encore un couple qui n'aurait pu se passer de ses conseils - à moins que ce ne soit le même que tout à l'heure ? - se proposait d'expliquer à Coldris comment s'y prendre avec une femme. N'eurent été sa concentration, son expérience et les émotions qui l’alourdissaient, elle en aurait explosé de rire. Si elle avait pu rester impassible en voyant le visage de son oncle se décomposer le jour où elle lui avait annoncé cette soi-disant grossesse, rien ne devait pouvoir la perturber. Seul un sourire touché. C'était trop beau pour en rester là...

— Non, il ne doit pas… Enfin, je crois que j’ai envie, mais s’il m’embrasse, cela risquerait de lui donner d’autres idées et puis… j’ai en fiancé, vous savez. Il serait furieux s’il apprenait une telle chose. C’est mal.

Elle secoua la tête, comme si elle se ressaisissait.

— Et pourtant, oui, quelque part, je crois que j’ai envie… Je devrais sans doute en parler au père Gabriel… Il saurait me conseiller, j’en suis certaine. Déjà, il y a longtemps, il y avait un jeune homme qui me plaisait, et il avait un avis très éclairant sur ce que j’aurais dû faire… Et ne pas faire, surtout. Mais quelque part, je crois… Je crois que s’il m’embrasse juste sur la joue ça ne doit pas être si grave.

Elle haussa les épaules.

— Vous pensez… Que devrais-je faire ? Votre amoureux à vous - qu’elle en ait un ou non - il vous embrasse ? Et… quand vous avez… c’était... comment ?

Indiscret ? Mais pas du tout voyons. Bon, d’accord, à son âge on ne devait pas être vraiment prêt mais ce n’était pas le débat. Elle n’avait après tout pas hésité à poser les mêmes questions, il fallait être prêt à voir revenir le retour de flamme.

Il fut bientôt temps d’aller rédiger sa lettre. Assise à son bureau, en ayant laissé la petite dans la chambre à coucher, Eléonore tenta de revenir à des idées agréables après un passage pour demander un dernier avis - manifestement, la petite souris avait décidé de se mêler de ses affaires pour cette fois. Il n’y avait pas de raisons d’avoir tant de scrupules… Sans Ariste pour le lui confirmer, elle n’était plus sûre de rien mais… Après tout, elle avait une petite revanche à prendre, c’était horriblement tentant, l’art nécessitait parfois de petites concessions et elle n’avait pas réellement nuit. Au pire, la petite se sentirait vexée si elle l’apprenait. Peut-être perdrait-elle la part de confiance qu’elle lui avait accordée - et qu’elle ne méritait de toute façon pas - ou bien elle la détesterait… Eléonore tenta de se rassurer en se disant que si elle avait planté une aiguille dans le pied de quelqu’un, ce n’était qu’elle-même. Et puis, elle ne criait pas victoire trop vite, cela évitait de se laisser prendre à son propre piège trop aisément.

Donc… Donc il n’y avait sans doute pas de raisons de ne pas trouver cela désopilant. Antoinette avait-elle vraiment proposé de conseiller Coldris en cette matière-là ? Ce Coldris ? C’était tout de même une perle, non ? Elle mordit dans sa joue pour retenir son rire.

Elle finit par revenir avec la réponse. Une réponse d’abord tourmentée, comme ce sujet qui l’inquiétait tant, rédigée avant de s’être rassurée. Puis un peu plus légère… Puis une information désagréable et une petite note pour le cas où sa messagère parlait de cette rencontre.

— Je crois que j’ai terminé, annonça-t-elle en revenant avec la réponse cachetée.
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Message par Cassandre Velasquez Dim 11 Juil - 11:59

Cassandre baissa la tête, peu fière d'avoir amené le sujet du lupanar dans la conversation. C'était pourtant naturel les rapports sexuels, surtout pour les hommes, mais les gens préféraient fermer les yeux. Elle se souvenait de la coloration des joues de sa cousine Béryl quand elle avait essayé de lui en parler. Pourquoi ils préféraient ne pas savoir ? Un jour, ça leur tombera dessus. Fatalement. A moins de se retirer dans un couvent. La fillette se sentait quand même mal d'avoir pu blesser Eléonore. Elle lui mentit donc et prétendit que Coldris n'avait jamais mis les pieds dans un tel établissement.

"Non, c'est moi qui l'ait inventé seule. Je voulais juste...prêcher le vrai et le faux pour tester vos réactions et affiner mes déductions. Pardon." :

La fillette garda le regard baissée, honteuse, lorsque la jeune femme dit lui pardonner tout n déclarant ne pas avoir trouver ses paroles drôles.

"Je sais. Pardon. Je.. je ne sais faire que ça blesser les autres. Il aurait mieux faire de m'envoyer à la potence votre amoureux quand il m'a découvert dans son château. J'aurais arrêtée de nuire aux gens. Mais il a préféré m'épargner."

Elle avait plutôt choisi d'accepter sa proposition de travailler pour lui. C'était peut-être une mauvaise décision. Si elle avait su renoncer, tout se serait terminé. elle n'aurait plus eu à tant souffrir pendant la période horrible des fêtes de fin d'années. Et puis, elle aurait cessé d'embêter tout le monde.

La conversation se poursuivit à essayer de comprendre les sentiments de Coldris et Cassandre se demandait pourquoi il ne faisait vraiment avec Eléonore. Avec l'âge, il commençait à avoir des problèmes d'érection peut-être ? Heureusement qu'il était veuf sinon son épouse lui aurait causé des sacrés ennuis. La jeune femme annonça que le ministre avait essayé de l'embrasser puis ajouta que celui-ci pourrait ne plus le faire.


"Pourquoi il le fera plus ? Vous l'avez repoussé ? Vous l'avez tapé ?"

Il l'avait peut-être surprise et elle s'était défendue. C'était parfaitement logique. Cassandre aurait fait exactement la même chose au garçon qui essayerait de faire pareil. D'abord, un bon coup de poing dans le torse, puis, un coup de pied à ses parties intimes. Elle ne se laisserait pas toucher. Jamais.

Eléonore avoua avoir envie que Coldris l'embrasse. Cassandre sourit. C'était trop mignon, ça ! Elle déchanta quand elle évoqua un fiancé et que c'était mal si on découvrait qu'elle embrassa un autre homme.


"Mais votre fiancé vous l'aimait pas, non ? Alors tout ce que vous avez à faire, c'est embrasser Coldris dans un endroit où personne peut vous voir ! C'est pas plus compliqué !"

La fillette l'écouta raisonner à voix haute, sans savoir quoi répondre à toutes ces idées, lorsque la jeune femme la prit de court et lui demanda si son amoureux à elle l'embrassait et comment c'était. Cassandre rougit aussitôt violement, se recula, les jambes aussitôt resserrées sous ses jupons.

"Je.. non.. pas... amoureux. pas... du... tout. Pas amoureux."

Elle mot quelques instants avant de pouvoir se recomposer un visage à peu près normal. Elle tenta alors une bravade assez insolente.

"D'abord, moi, je suis la nouvelle incarnation de Jeanne d'Arc ! Alors, je me dois de rester vierge. Voilà, voilà."

Cassandre sentait terriblement embarrassée par cette question plus que personnelle et avait les joues en feu. C'était ça qu'éprouvait Sylvère ou Guillaume quand elle se moquait d'eux et cherchait à comprendre les émotions amoureuses ? Elle se sentait bien bien bête. Par bonheur, Eléonore se retirer a vite pour écrire la lettre pour Coldris et la fillette s'empressa de sortir un ouvrage de couture. Comme il faisait chaud dans cette chambre ! Ses émotions continuaient à brûler ses joues alors que ses mains tentaient de rester concentrées sur sa broderie. Elle s'appliqua tant à enfouir sa honte que Casandre n'entendit pas tout de suite Eléonore revenir.

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Message par Éléonore de Fromart Lun 12 Juil - 1:04

Antoinette s’excusa, et affirma que c’était à son initiative. Quelque part, ç’avait quelque chose d’honnête. Elle lui assura que ce n’était rien puis… Non ! Non ! Non ! Eléonore se demanda un instant si ce n’était pas là un simple stratagème pour la faire sortir de son rôle et revenir sur ses mots. Ce fut sans doute cette crainte de se laisser prendre à son propre piège. Elle se revoyait jouer aux échecs avec Tante Anne, ou même monter ses plans fous, elle revoyait la quasi-paranoïa de son oncle, et le manque de mesure des garçons. La seule leçon qu’il y avait à en tirer était de toujours inspecter chaque possibilité. Ce fut cette circonspection qui l’empêcha de se dédire.

Mais dans l’éventualité ou cette petite prenait le choc qu’il lui semblait, il était absolument inconcevable de la laisser dire des choses pareilles. Eléonore approcha doucement sa main pour essayer de la rassurer, mais la ramena chez elle aussitôt : elle était trop sur la défensive.

Ces mots… C’étaient des mots qu’elle connaissait par coeur, au fond. Mais ce n’était pas cette petite qui les méritait, ô que non. Pas quand on savait laquelle des deux encaissait vraiment en ce moment. A part elle, elle nota tout de même cette histoire d’intrusion, même si elle savait qu’elle ne poserait probablement pas plus de question.

— Non, ne dis pas ça, je t’en supplie, ne dis pas ça. Tu n’as pas le droit de penser de telles choses de toi-même juste pour une maladresse où pour avoir été surprise au mauvais endroit.

Elle avait envie de la serrer dans ses bras pour la consoler, pour… Pour faire quelque chose. Parce que cela faisait trop de mal. Parce qu’elle comprenait d’autant plus ce qu’elle ressentait qu’elle le vivait… Parce que pour cette petite, c’était faux, archi-faux ! Parce que… Sereine, elle devait rester sereine pour ne pas l’inquiéter davantage. Parce qu’au fond, même si c’était sa bêtise qui avait fait ressortir ces mots-là, Eléonore savait qu’on ne les disait pas s’ils ne vous hantaient pas déjà - pas en les pensant.

— Ecoute-moi bien : tu ne dois pas dire cela, d’accord ? Je ne sais pas ce que tu as fait de mal, mais je suis certaine que j’ai fait pire que toi. Si quelqu’un ici ne mérite pas de vivre et aurait mieux fait d’y passer, ce n’est pas toi, tu entends ?

Elle était passée au tutoiement sans s’en rendre compte, mais cela ne dura pas. Et... non, elle n'appliquait pas ses propres conseils mais c'était différent dans son cas. La messagère tenta ensuite de lui expliquer que la sexualité n’avait rien de diabolique, mais pour ce sujet-là, elle revint sur ses positions initiales - de toute façon, ce n’était pas celles-là qui blessaient. Et voilà qu’il fallait expliquer pourquoi Coldris n’avait pas pu l’embrasser… Eh bien…

— Il m’a surprise. J’ai eu un mauvais réflexe, mais il ne m’en veux pas.

Au fond, il y avait vraiment une anecdote de ce genre. Avec cette lame qui s’était retrouvée sous la gorge du vicomte avant qu’elle ne se soit rendue compte de ce qu’elle faisait. C’était tout de même fou qu’il l’ait pris avec autant d’humour et qu’elle s’en soit aussi bien sortie. Evidemment, elle ne lui avait pas voulu de mal mais… Mais tout de même, elle était passée à pas grand chose d’une catastrophe. A ce moment-là… A ce moment-là, elle les cherchait. Peut-être était-ce même ce qui l’avait empêchée de retenir son geste, comment savoir ? Peut-être qu’elle avait eu envie, quelque part dans son âmes folle de douleur, de s’attirer la haine de quelqu’un qui aurait réellement pu en finir. Peut-être était-ce pour ça qu’en une autre circonstance, elle avait jeté son arme…

Mais au lieu de l’achever, on la sortait de l’enfer. Elle n’y retournerait plus jamais. Plus jamais. Alors, elle trouverait des moyens de continuer à voir son merveilleux amour aussi longtemps qu’il voudrait d’elle… Et elle convaincrait Gabriel, parce qu’il n’y avait pas d’autre solution. Elle avait promis à Coldris de ne pas l’abandonner, et elle ne voulait plus vivre sans lui. Il n’y aurait plus rien après son dernier jour.

Pourtant, cela ne signifiait pas qu’elle n’aimait pas Gabriel. Oh, comme fiancé, elle le détestait, mais il resterait son ami, il devait le rester. Mais cela ne concernait pas la petite, alors elle fit mine d’être intéressée - tout en continuant à douter parce qu’une femme convenable ne faisait pas cela - par l’alternative proposée.

— Je… peut-être… C’est une idée affreusement mauvaise, mais peut-être.

La suite fit rougir violemment la petite curieuse. A vrai dire, cela faisait partie des émotions qu’Eléonore ressentait difficilement. Rarement. Car si beaucoup de chose l’affectaient, elle se laissait très difficilement gagner par une telle gêne. Et cela faisait longtemps que ce sujet ne la dérangeait plus sur ce plan-là. C’était… Au fond, une émotion qui n’était pas bien méchante. Mais soit, estimant en avoir assez fait - si elle ne avait rajouté, elle aurait fini par éclaté de rire, elle se retira pour écrire.

Quand elle revint, Antoinette ne réagit pas à son premier appel. Elle revint s’asseoir sur son lit. Elle ne devait ressembler à rien dans cette tenue, mais ce n’était pas si grave.

— j’ai terminé, répéta-t-elle doucement.

Elle prit une grande inspiration puis :

— Je… suis désolée pour tout à l’heure. Je ne voulais pas ressasser vos mauvaises pensées. Je le pensais et je le pense encore : il n’y avait pas de mal. Mes blessures étaient déjà là, et tu n’en as pas rajouté. et même si c’était embarrassant, - enfin, ça ne l’était pas réellement mais ce n’était pas la question - c’est toujours mieux d’être embarrassée que de se perdre dans des idées douloureuses. Tu… Vous ne m’avez pas fait de mal, vous comprenez ?
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Message par Cassandre Velasquez Lun 12 Juil - 10:47

Cassandre garda la tête baissée, honteuse, en repensant avoir encore mal agi. Elle ne savait faire que ça blesser les gens. Comme avec Alduis. Comme avec Alexandre. Comme avec Irène. Elle se redressa, surprise, en entendant Eléonore la tutoyer, puis sourit tristement de constater que celle-ci tentait de lui prouver le contraire. Elle essaya même de s'approcher, peut-être pour la toucher, mais par réflexe la fillette se recula.

"Non, cette intrusion-là, c'était pas méchant. C'était plutôt u jeu. Et il n'y avait pas à blesser quelqu'un. Mais le reste... J'ai dit le mois dernier des choses horribles à une personne qui ne le méritait pas. Je voulais le blesser, qu'il ait le plus mal possible, et j'étais heureuse à ce moment-là de le dominer et prendre le pouvoir sur lui. Et il n'y a pas eu que ça. Il y a un esclave que j'ai maltraité quotidiennement en l'envoyant faire chercher des courses à l'autre bout de la ville qu'on avait même pas besoin. Et quand il cherchait à répliquer, je lui disais qu'il était esclave, qu'il avait pas le droit de parler face à moi la fille de la maison. Et puis, il y a toutes les choses méchantes que j'ai pu dire à ma marraine. Non, je suis mauvaise. Je ne fais que blesser les gens. même quand j'essaie de m'améliorer, j'y reviens."

Elle haussa les épaules d'un air vague et esquissa un faible sourire à la jeune femme.

"Moi, je suis sûre que vous avez jamais pu faire pire que moi."

La conversation passa à un autre sujet de Cassandre tenta maladroitement de mieux la sexualité. Il ne lui semblait pas être convaincante. Ou alors c'était Eléonore qui se montrait trop prude. Comment Coldris faisait pour attendre s'il pouvait même pas la toucher un peu ? Il devait en être fou. Ou alors il allait sûrement se vider au lupanar en pensant à toute cette frustration quand il ressortait de lors entretiens. Oui, c'était logique. Eléonore semblait même réticente à son plan de voir le ministre en cachette. Elle secoua les épaules.

"Bah, on s'en fiche si c'est mal ou pas. Du moment que personne le sait, tut va bien ! Et vous, ça vous rendra heureuse, non ? Alors il faut le faire !"

La suite lui causa une forte émotion et un malaise qui l'empêcha de bien pouvoir s'exprimer. Cassandre fut heureuse devoir Eléonore se retire pour écrire sa lettre. La filette se mit à broder dans des gestes maladroits, l'esprit hanté par les évocations sur ce qui venait de se produire. Un garçon qui l'embrasserait ? Non, jamais, ça n'arriverait jamais. Ou alors il allait être stérile ! La fillette sursauta quand Eléonore revint et apporta son message. Elle le prit aussitôt et le rangea dans un pan de sa robe avec son ouvrage de couture.

"Je vais lui porter tout de suite."

La jeune femme s'excusa alors pour al scène de tout à l'heureet assura ne pas avoir été blessée. Cassandre sourit, rassurée.

"C'est vrai ? Tant mieux. Je ne veux plus blesser les gens, moi.

Son esprit entrevit une longue silhouette rouge furieuse. Elle ne voulait pas lui ressembler. Non, elle voulait vraiment pas blesser les gens et ne jamais le comprendre. C'était mal. C'était plus que mal.
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Message par Éléonore de Fromart Lun 12 Juil - 16:14

Non, bien sûr, Eléonore avait compris que ce que la petite se reprochait n’était pas l’intrusion en elle-même, mais c’était ce que le maître des lieu aurait pu reprocher et c’était bien pour cela qu’elle le mentionnait. Elle aurait bien aimé pouvoir encore jouer à cela elle-même. C’était grisant. Pour la beauté de l’art, rien que pour la beauté de l’art et la finesse d’une stratégie nouvelle. Pour la découverte interdite. Pour cette sensation enivrante de puissance que l’on ressentait lorsqu’on n’y était arrivés. Mais ce n’était pas pas la question, et il lui aurait fallu bien plus de confiance pour dévoiler tout cela.

Quant à la suite… Eléonore ne pouvait que se remémorer les paroles atroces qu’elle avait jetées à la figure d’Alduis presque un mois plus tôt. Elle avait été tellement dure. Même si dans ce cas, l’idée n’avait jamais été de blesser. Elle avait juste… implosé. Mais elle, elle était adulte - même s’il n’y paraissait pas toujours - et avait eu une vie drôlement facile. Et puis, si la petite s’en voulait tant, elle ne devait pas avoir mauvais fond. Elle était encore jeune, à un âge tout particulier. Elle n’était pas mauvaise, non, Eléonore ne voulait pas y croire. Pas uniquement avec ce qu’elle avait entendu. C’était une jeune fille qui souffrait et qui n’essayait pas de s’en sortir de la bonne façon.

— Je pense toujours que si, répliqua-t-elle. Elle hésita un instant, tâtant sa table de chevet pour y récupérer son pendentif, puis… La femme dont mon cousin était amoureux s’est suicidée à cause de moi. Je me souviens de ce regard que je lui ai lancé. Un regard de haine pure. Je savais ce qu’elle allait faire. Je n’ai rien fait pour l’arrêter. Aboslument rien. Et quand la colère est passée, c’était trop tard.

Même en féminisant cette espèce de… de… de… Antoine Rinthe, cette histoire était toujours aussi douloureuse. Quelque part, elle ne s’en remettait pas. Elle lui en voulait encore. Elle s’en voulait encore. Elle le détestait. Elle se détestait. Et elle savait, elle savait qu’elle avait son sang sur les mains. Elle en avait les yeux noyés de larmes alors même qu’elle faisait tout pour se retenir. Cette histoire la prenait toujours aux tripes. Elle se dégoûtait. Elle n’était pas comme ça. Elle ne voulait pas être comme ça. Elle n’en revenait pas d’en avoir parlé. Elle regrettait déjà de l’avoir dit. Mais qu’est-ce qui l’avait pris ? Irrécupérable, vraiment. Pourquoi ? Pourquoi ?

— Ne… répète cela à personne, s’il te plait. C’est… personnel, tu comprends ? C'est... un secret. Elle devait vraiment arrêter de parler à tort et à travers… Eléonore essaya de relativiser : cette histoire était tellement brouillonne que de toute façon, tout le monde penserait que la petite fabulait. Imprécis. Et puis, si on croyait la petite, elle, elle aurait très bien pu mentir. Et elle n’avait rien dit qui pourait compromettre qui que ce soit d’autre. Ce que je veux dire, c’est que tu es jeune encore, tu fais des erreurs, parfois tu te conduis mal, je veux bien le croire, mais si tu es mauvaise, que suis-je alors ? Et que dire de tant d’autres ?

oOo

La suite avait été plus légère - et plus amusante pour elle du moins - et Eléonore revenait désormais avec sa lettre, qu’elle tendit à la petite, laquelle affirma qu’elle le porterait tout de suite. Bonne chose.

Elle voulait néanmoins s’assurer qu’elle comprenait qu’elle ne lui avait pas fait mal. Parfait.

— Moi non plus, je ne veux plus. Mais… Parfois, cela arrive, vous ne devez pas trop vous en vouloir.
Éléonore de Fromart
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Message par Cassandre Velasquez Lun 12 Juil - 18:27

Eléonore avait beau soutenir qu'elle aurait accompli pire qu'elle, Cassandre n'y croyait pas la moindre seconde Qui aurait pu dire de pires choses que toutes ces choses affreuses qu'elle avait pu dire à Alduis le mois dernier ? Il lui avait pardonné mais elle ne se le pardonnait pas. La fillette entendit son interlocutrice évoquer la femme de l'un de ses cousins qui se serait suicidée après avoir vu un regard noir d'Eléonore. Elle aurait compris son intention mais sans tenter de faire quelque chose. Cassandre frémit. Elle avait fait bien pire effectivement. Ses paroles haineuses à Alduis revenaient aussitôt.

"Non, j'ai fait bien pire. j'ai dit... J'ai dit le mois dernier à Alduis des choses abominables pour rien. Car il était juste là et j'étais en colère. j'avais besoin de me défouler sur quelqu'un. Et je lui ait dit les pires choses qu'il pouvait entendre. Je lui fait mal. Très mal. Et j'étais contente alors de le blesser."

Elle se mordait les lèvres, honteuse, en songeant qu'elle aurait pu être responsable de sa mort si Alduis avait décidé de se tue après cette rencontre. Il souffrait alors déjà assez de l'arrestation d'Alexandre.

"On s'est reparlés depuis. je me suis excusée. Et il m'a pardonné. Je n comprends toujours pas pourquoi. Comment on peut pardonner à une personne aussi méchante que moi ?"

Elle avait honte. Tellement honte. Si seulement elle pouvait remonter en arrière et s'empêcher de dire toutes ces méchancetés à Alduis, Irène et Nicolas. Mais c'était pas possible. Elle devait accepter d'avoir été méchante.

Soudain, Eléonore reprit la parole et lui demanda de garder le secret sur ses confidences. Cassandre s'apprêta à hocher de la tête lorsqu'elle se plaqua la main contre la bouche en réalisant les informations qu'elle avait sorti sur son compte. Si Coldris les apprenait, elle était certaine de se voir accrochée à une potence avant la fin de la journée.

"Je.. je dirais rien. juré. mais vous direz rien non pus pour Alduis. Si son père sait.. S'il sait ce que j'ai pu lui dire, je serais pendue !"

***

Cassandre s'apprêtait à repartir en rangeant minutieusement la lettre dans un pan de sa robe lorsqu'Eléonore revint sur leur précédente conversation et elles concluaient sur leur désir commun de ne plus vouloir faire de mal aux gens. La fillette esquissa un léger sourire et s'approcha pour lui faire un câlin.

"En attendant ne soyez pas triste quand je serai partie !"

Elle sauta du lit et se rappela du long chemin pour venir jusqu'à la chambre.

"Dites, vous connaissez une sortie rapide et discrète ?"




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Message par Éléonore de Fromart Mer 14 Juil - 17:09

Eléonore se sentait terriblement honteuse d’avoir avoué une chose pareille, seulement… Seulement elle l’avait su. Elle devait l’avoir su, parce qu’elle sentait ce genre de choses. Et voilà que Cassandre réaffirmait qu’elle avait fait pire. Avec… Alduis ?

La jeune femme fut assez déstabilisée, parce que pour ce qui était d’Alduis… Pour ce qui était d’Alduis… Elle avait quand même réussi à lui hurler que même mourir il ne savait pas faire - bon, en principe ça ne lui était pas destiné, mais c’était tout de même lui que c’avait accablé. Eléonore ne savait trop rien dire. Alduis lui avait pardonné aussi. Elle ne comprenait pas non plus. Et ce même si elle-même cultivait le pardon.

— Parce que tu étais plus blessée que méchante et qu’Alduis est quelqu’un de formidable. Il a juste un peu de mal à s’en rendre compte.

Mais Alduis formidable ou non, elle préférait que personne ne soit au courant de ce qui lui avait échappé. Même si elle n’était pas encore vraiment sûre de faire confiance à la petite souris, lui demander était un début. Elle y mit sa condition. Fort bien. Eléonore accepta. Ce n’était de toute façon pas à elle de rapporter de telles choses à Coldris. Parce que ça ne la concernait pas et que ça ne mettait personne en danger. En revanche, il faudrait sérieusement qu’elle lui avoue son propre dérapage avant qu’il ne l’apprenne tout seul.

oOo


Ne pas être trop triste. Elle sourit et secoua la tête, tâchant de se monter rassurante. Au fond, elle savait bien comment tout allait retomber… La question suivante la fit hésiter. Mieux que des sorties discrètes, elle connaissait des passages secrets. Mais le principe même d’un passage secret était de le rester. Si même Gabriel ne connaissait pas toutes les issues de Tianidre, ce n’était pas à une inconnue qu’elle allait livrer les failles de la demeure de son grand-père.

— L’escalier est juste à côté, fit-elle remarquer, et par la sortie des domestiques, tu ne devrais pas avoir d’ennuis. C’est calme à cette heure.

Elle avait tout de même de la chance que ce soit moins surveillé que le château de Tianidre. Et d’ailleurs… elle avait du mal à croire qu’elle ait su l’atteindre sans être vue. Ils n’étaient pas dans une forteresse, mais on y avait l’oeil avisé et tout le monde s’y connaissait démesurément bien : un élément intrus aurait dû attirer l’attention.

Enfin… Elle était bien placée pour savoir qu’on pouvait entrer et sortir d’à peu près tout pourvu de le jouer finement… Il fallait qu’elle y remédie : hors de question de laisser sur son territoire d’autres failles que celles dont elle avait besoin. Seulement… Elle y réfléchirait plus tard : si elle était trop rusée, la petite risquait de comprendre qu’elle n’en était pas à son coup d’essai.

— Fais attention de ne pas de faire attraper.
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