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[30 Décembre 1597] Les voix du passé et de l'avenir [terminé]

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Message par Cassandre Velasquez Jeu 8 Juil - 15:21

Depuis sa rencontre par hasard avec Alexandre, Cassandre avait beaucoup réfléchi. Elle pensait beaucoup à Alduis depuis la nuit de l'accouchement et entendait encore de temps en temps sa voix dans sa tête. Elle s'y habituait. C'était comme converser avec une autre personne. sauf que ça passait en elle. Ce n'était pas si perturbant. Et ça l'aidait à mieux analyser les situations d'avoir cette voix qui disait des arguments contraires aux siens. Elle avait envie pourtant de parler à Alduis en vrai. Mais de vraiment parler. Sans dire de bêtises ou de provocations.

Après les courses, Cassandre ressortit rapidement pour se rendre au château de Fromart. Normalement, elle aurait pu prendre l'entrée principale, gardée par les soldats. Depuis son accord avec Coldris elle en avait le droit. Mais c'était pas drôle ! C'était bien plus amusant de se faufiler par la petite lucarne, puis de rapporter à Valmar que ses collègues étaient des incompétents. La fillette escalada la muraille à une partie vulnérable et s'infiltra par un trou ou seul un petit animal pourrait passer. Ou un enfant. Elle redescendit agilement de l'autre côté commença la traversée de al cour. Ses sens étaient aux guets. Elle espionnait le moindre mouvement des gardes et se déplaçai furtivement, profitant du moindre recoin. Elle allait y aller. Elle pouvait le faire.

Soudain, une main s'abattit sur son épaule et la fillette se sentit soulevée de terre. Ses jambes battirent bêtement dans le vide. Elle était prise. Cassandre se résigna, vaincue. Elle avait perdue. Le garde exulta :


"C'est moi qui ait attrapé la souris !"

Elle fut conduite devant Valmar, comme un trophée, et jetée au sol. La fillette fit la moue et déclara, hautaine :

"Ils sont pas très compétents vos gardes, hein ! J'ai quand même eu le temps de traverser la cour ! Va falloir revoir encore l'entrainement !"

La fillette lui tira en même temps la langue avec impertinence. Valmar fronça les sourcils et fronçait les sourcils et n'avait pas l'air convaincu. Bon... Il avait un peu raison. Mais bon, elle n'allait quand même pas le reconnaitre. C'était pas drôle, ça !

"Moi, j'y vais ! Faut que j'aille voir Alduis !"

Rapidement, Cassandre s'esquiva, au pas de course, et se précipita vers la porte d'entrée.

***

Finalement, quand on passait par la porte principale, c'était plus facile de se retrouver à l'intérieur. Elle se dirigea vers la salle d'entrainement, quasiment certaine d'y retrouver Alduis. C'était d'une évidence totale. En poussant la porte, la fillette le trouva en train de livrer un duel avec un ennemi imaginaire. Elle se décida à s'installer en tailleur dans un coin, en silence, et sortit un morceau d'étoffe d'un pans de sa robe et commença à coudre. Elle n'aurait sûrement pas le temps de beaucoup broder mais ça l'occuperait.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 8 Juil - 17:11

Alduis commençait à être fatigué. Mais il ne pouvait pas s’arrêter. Il savait que dès qu’il le ferait, les voix reviendraient, ses pensées se mettraient à déborder de tous les côtés, et il ne les maîtriserait plus. Alors il continuait de lutter contre un ennemi imaginaire… pas si imaginaire que cela. Il frappait encore et encore de la lame de son épée le mannequin en bois qui se trouvait là. Il imaginait que c’était les voix, et il les frappait, pour les tuer. Pour qu’elles se taisent. Pour pouvoir enfin profiter du silence.

Les mots d’Éléonore lui brûlaient encore l’esprit. Elle ne voudrait plus jamais le voir, maintenant. Il le savait. Et tout était de sa faute. Pourtant, il n’aurait pas pu regarder Ariste mourir sans rien faire. Jamais il n’aurait pu se le pardonner, s’il était resté immobile. Mais peut-être… Peut-être qu’Ariste n’aurait pas souhaité cela ? Comme Alexandre, qui lui avait demandé de ne jamais l’achever, de laisser la nature faire… Peut-être que…

De rage, il donna un nouveau coup dans le mannequin. Frapper. Frapper. Frapper. Pour oublier. Si seulement il avait su ce que cela voulait dire… Si seulement il avait pu oublier ! Sa main le brûlait de plus en plus fort. Si Alexandre était entré à cet instant, il lui aurait fait des reproches. Justifiés, de surcroît, car ce n’était pas ainsi que les plaies guériraient complètement. Mais il s’en fichait. La priorité allait aux voix, qui parlaient, qui se moquaient, qui sifflaient, qui le conseillaient. Mais elles ne comprenaient pas. Elles ne comprenaient pas qu’il ne voulait pas d’elles !

Soudain, il entendit un grincement sur sa droite. Il ne faisait plus vraiment attention à son environnement alentour, mais cela eut le don de le faire replonger dans la salle d’armes. Plus par un mouvement réflexe que par réelle curiosité, il se tourna vers le gêneur. Ou plutôt, la gêneuse. Un instant, il ne put rien faire que de s’arrêter, surpris, le temps d’organiser ses pensées pour comprendre.

Cassandre ? Ici ? Que faisait-elle là ? et comment était-elle entrée ? Il serra les dents. Si c’était encore pour lui envoyer il ne savait quelles inepties à la figure, par plaisir de faire mal, elle pouvait aller se faire voir. Ils pouvaient tous aller se faire voir ! Tous, tous, tous !

Il se concentra de nouveau sur le mannequin, en ignorant l’enfant qui alla s’asseoir dans un coin de la pièce. Tant pis. Alduis s’entraînerait jusqu’à ce qu’elle parte. Il ne lui adresserait pas la parole. Il ne voulait pas lui parler. Elle s’était peut-être excusée, mais ses mots flottaient encore dans son esprit, et ils vinrent une nouvelle fois inonder ses pensées, en écho à ceux d’Éléonore.

Mais survivre, ça, toi, tu connais pas.

Le pensait-elle vraiment ? Disait-elle la vérité ? Pourquoi était-elle là ? Qu’attendait-elle ? Que faisait-elle au juste ? Tout à coup, il eut envie de se retourner pour regarder. Mais il s’y refusa. Il ne voulait pas s’intéresser à elle. Son entraînement, rien que son entraînement. C’était tout ce qui comptait.

Mais dans son dos, elle ne semblait pas impatiente. Elle semblait calme… et reposée… beaucoup plus que lui et… Que lui voulait-elle ? La curiosité l’emporta sur les restes de rancoeur. Il vit volte-face vers elle et marqua un temps d’arrêt. Elle… brodait ? sérieusement ? Il hésita une seconde, fronça les sourcils puis se décida à aller la voir. Elle s’était excusée. Il n’y avait rien à craindre.

Il la regarda une seconde puis sans savoir ce qui lui passait par la tête, il s’assit en face d’elle, en tailleur, sans pouvoir retenir une certaine méfiance prudente tandis qu’il dévisageait son ouvrage. Finalement, il se décida à briser le silence, avec un soupir mais pas d’animosité :

— Qu’est-ce que tu veux ?
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 8 Juil - 18:59

Cassandre brodait tranquillement un mouchoir en cherchant à bien réaliser le papillon au centre du tissu. Elle pourrait alors l'offrir à Grâce. Elle prêtait à peine attention à Alduis qui poursuivait son entrainement. C'était pas bien intéressant. Elle ne comprenait pas la passion des hommes pour les grosses épées. Ou alors, elles leur permettaient de compensaient la taille qui manquaient à ce qui se trouvaient dans leurs chausses ? Et plus, ils y portaient intérêt, plus ça devait être petit. La fillette étouffa un rire et songea alors au père du jeune homme. Celui-là, il en possédait une une immense si sa théorie était bonne.

Il sembla l'avoir vu. Mais il ne disait rien. Il continuait ses mouvements. Elle préféra ne pas l'interrompre. Il allait peut-être vouloir poursuivre son entrainement. Elle, elle n'aimait pas que l'on arrête dans une activité. A part, à la boutique, avec les clientes. Là, c'était pas pareil. C'était pour le commerce. Il fallait bien faire rentrer de l'argent et aider Irène à vendre un tas d'articles.

Elle continua son ouvrage jusqu'au moment om Alduis vint finalement s'asseoir dans la même dans la même position qu'elle. Cassandre redressa la tête et sourit.


"Bonjour Alduis !"

Il avait l'air tout confus de sa présence. C'était logique. Ils ne s'étaient jamais bien entendis et elle s'était toujours amusée à le blesser. Il devait s'attendre à une nouvelle bêtise de sa part. Elle répondit aussitôt :

"Juste discuter."

Elle hésita sur la suite. De quoi elle devait parler ? De quel sujet ? Peut-être Alexandre ? C'était quelque chose qui le mettrait forcément de bonne humeur. Mas quoi dire sur lui ? Ou alors.. Elle inspira difficilement. Ou alors revenir sur l'incident de l'autre jour et tout expliquer ? Elle baissa la tête et murmura :

"Je suis encore désolée pour l'autre jour. C'était... stupide. et méchant. J'étais en colère. pas contre toi. Contre... ton père. Il m'a surpris à rôder dans le château et j'ai passé un très mauvais moment. J'en suis ressortie humiliée Profondément. Et quand tu es apparu... Je n'avais plus que de la haine. je voulais blesser. Je voulais détruire. Je voulais rendre ce qu'on m'avait donné. Mais je neveux pas être comme ça. Je ne veux pas devenir méchante et cruelle comme ton père. ou comme le cardinal Cassain. je ne veux pas leur ressembler."

La fillette fixa Alduis, l'air navré.

"Je suis sincèrement désolée. ce que j'ai dit... Tout ce que j'ai dit... Je ne le pensais pas. c'st pas toi que je visais. C'était... Je ne sais même pas. je voulais détruire. C'est tout. Je voulais détruire et c'est tombé sur toi. Simplement parce que tu es passé devant moi. Mais j'aurais up dire tout ça à n'importe qui d'autre. Peut-être même à Irène en rentrant si j'avais croisé personne."
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Message par Alduis de Fromart Jeu 8 Juil - 22:18

Que faisait-elle là ? … Alduis ne savait pas quoi penser de sa présence ici. Et encore moins de son introduction, ce bonjour, qui semblait si naturel dans sa bouche. Il ne sut quoi faire, qu’attendait-elle ? que lui voulait-elle ? Elle souriait. Il n’y avait pas de raison de sourire. Alduis n’en voyait aucune.

Discuter… Juste discuter ? On aurait pu croire que c’était naturel. Que c’était facile. Que… Il secoua la tête, non pas par refus, mais par dépit. Il eut un rictus empli d’une certaine tristesse.

— Je ne suis pas très fort pour discuter...

Et pour cause : aussitôt après, une hésitation les saisissait tous deux. Peut-être n’aurait-il pas dû le dire ? Il essuya les paumes de ses mains, moites, contre ses vêtements. Et il attendit. Il préférait la laisser entamer la conversation. C’était elle qui voulait discuter, elle qui savait de quoi elle voulait parler.

Elle finit par prendre de nouveau la parole, pour revenir sur ces évènements maudits. Encore ces évènements. Elle avait été en colère contre son père, et c’était sur lui qu’elle avait tout rejeté. Mais ce n’était pas de sa faute, à lui, si elle rôdait dans le château. Ce n’était pas sa faute, si elle avait été surprise par son père. Elle s’était sentie humiliée, et elle l’avait humilié en retour. Elle lui avait enfoncé la tête dans l’eau sciemment pour le noyer.

Il secoua doucement la tête. Humilié… Comme quand il lui avait mis le couteau sur la gorge. Il hésita une seconde puis se râcla la gorge à son tour.

— Dans ce cas, je… Je suis désolé de ce qu’il s’est passé… Je veux dire, la fois où tu nous as surpris, avec Alexandre. Je n’avais pas dormi depuis deux jours. J’étais désespéré et je… Tu m’as fait peur. J’ai réagi par réflexe, sans réfléchir…

Parce qu’alors, plus rien ne fonctionnait que ses nerfs. Il pinça les lèvres, avec un sourire éteint et sans joie.
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 8 Juil - 23:36

Le contact entre eux s'établissait de manière difficile. Normal. Ils n'avaient eu jusque-là que des rapports conflictuels. elle tenta de sourire et de le détendre. Lors de sa réponse, la fillette reprit d'un sourire naturel :

"Ben, moi, je sais pas discuter sans blesser les gens."

Elle repensa à toutes ces fois où avait pu blesser Irène. Volontairement ou involontairement.

"Mais j'essaie d'apprendre à le faire ! Alors, toi, tu peux apprendre aussi !"

Un long silence gêné suivit. Cassandre ne savait pas quoi dire exactement. Elle voulait parler avec Alduis. Elle y pensait depuis plusieurs fois. Mais elle n'avait pas réfléchi à quels sujets au juste. Uniquement au fait de désirer parler à Alduis. Finalement, après une longue hésitation, la fillette se décida à revenir sur sa honteuse journée. Son interlocuteur l'écouta attentivement et réagit calmement. Sans s'énerver. Comme Alexandre. Décidément, les sodomites, c'étaient bien des gens calmes. Il évoqua alors l'incident de leur première rencontre. Cassandre se souvint de son sentiment d'impuissance extrême à être collée contre ce mur, la gorge coincée, sur le point de mourir. Elle devait pourtant être  honnête. Depuis le début, elle le savait : dans une situation identique, elle aurait agi de la même manière.

Cassandre répondit dans un haussement des épaules.

"Si j'avais été ta place, manque de sommeil ou pas, j'aurais réagi pareil. C'est naturel d'attaquer une personne qui arrive dans le dos. C'est un réflexe. La seule chose que j'ai pas compris dans cette scène, c'est le comportement d'Alexandre."

Et elle avait mit longtemps avant d'y arriver.

"Je n'ai jamais su comprendre sa gentillesse. Depuis que je l'ai rencontré, en sortant du lupanar, j'ai été habituée aux mauvais traitements. Peu de personnes m'ont témoigné de l'attention. Ou elles ne pouvaient pas le faire facilement. Je n'étais qu'une esclave. Un meuble mobile qui ne servait qu'au ménage, au service des clients et aux courses. Et Alexandre... Il se souciait de moi. Sans raison. Sans lien avec moi. Je ne comprenais. Alors j'ai voulu tester son caractère, je crois. je cherchais à vor s'il allait à s'énerver à un moment. Et plus il restait calme, sans rien faire, plus ça ,'énervait moi. Ne pas comprendre, c'est agaçant."

Elle marqua une pause et reprit :

"Mais toi aussi, Alduis, malgré tes airs effrayants, tu es gentil. Comme Alexandre. Alors maintenant je crois comprendre un peu. Je crois que les sodomites sont des personnes gentilles, tolérantes et ne savent pas s'énerver et qui pardonnent facilement. C'est logique, non ? Dans ce monde, beaucoup de gens font souffrir les gens. Alors être capable de compassion dans un monde aussi dur, ça demande beaucoup de force, non ? Alors, c'est un peu comme si vous étiez supérieurs à ceux qui aiment les femmes ! Et ça, les gens supérieurs, la plupart des personnes détestent ! Moi, je dis que c'est pour ça ! La plupart des gens détestent ceux qui ont une chose meilleure qu'eux."

Cassandre repensa à la période horrible qui venait de s'écouler et l'entêtement déraisonnable que le cardinal Cassain faisait preuve dans son intolérance effroyable.

"Pourtant... pourtant, si tout le monde povait être gentil comme vous, le monde serait meilleur."
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Message par Alduis de Fromart Ven 9 Juil - 11:43

Alduis hocha la tête. Cela, il connaissait. Combien de fois avait-il parlé, quand il aurait dû se taire ? Combien de fois avait-il vexé ses interlocuteurs sans même le vouloir ? Alors oui, pour cela, il comprenait Cassandre. Les mots, c’était compliqué, ils lui échappaient si facilement. Comme à cet instant.

Cassandre pouvait apprendre, oui, mais lui ? Elle était encore jeune. Même pas adulte. Mais lui, il avait presque trente ans… Pouvait-on encore apprendre à bien parler, à cet âge ? Il haussa des épaules.

— Je ne sais pas, répondit-il. Je ne crois pas.

Et la preuve : une fois de plus, il ne savait plus quoi dire. Heureusement que Cassandre trouva de quoi alimenter cette conversation inattendue, Alduis avait l’esprit trop ailleurs pour y penser.

Il se rappelait de ce jour-là. Celui où Cassandre était arrivée dans son dos, où elle les avait surpris, bouche à bouche sur ce palier. Alduis n’avait pas réfléchi en dégainant et en la plaquant contre le mur. Ses nerfs avaient été les seuls à le maintenir debout, alors que tout son corps criait grâce et demandait à dormir. Il secoua la tête et regarda ses mains en répondant :

— C’est pour ça que je l’aime, avoua-t-il. Parce qu’il… voit le bon, chez chacun. Parce qu’il prend tout avec philosophie.

La suite le fit secouer la tête et lâcher un petit rire. Pas moqueur, ni rien de tout cela. Un rire rempli d’une aigreur presque douloureuse. Elle ne savait pas ce qu’elle disait. Il leva sa main droite en l’air, elle qui brûlait après tous ces efforts et répondit :

— Tu penses que quelqu’un de calme se ferait ça ? Je ne suis pas calme, tu te trompes. Je ne sais pas me contrôler, Cassandre. Parfois, tout me déborde. Parfois, je n’arrive plus à penser. Les voix font trop de bruit dans ma tête. J’ai l’impression qu’il a une bête dans mon ventre. Qui veut sortir. Et je suis obligé de la laisser partir, même si je voudrais la retenir, si je ne veux pas qu’elle… qu’elle me tue.

Il n’avait toujours pas regardé Cassandre dans les yeux. Il n’avait jamais avoué cela à personne. Et c’était étrange de s’entendre le dire à voix haute, à une gamine… À Cassandre en particulier.

— Alors crois-moi quand je te dis que je ne suis supérieur à personne. Alexandre, peut-être, je ne sais pas, mais pas moi.
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Message par Cassandre Velasquez Ven 9 Juil - 14:47

Alduis ne semblait pas convaincue de son affirmation. C'était peut-être vrai. A son âge, apprendre à changer, c'était pas facile. Mais elle n'aimait toujours pas être contredite. Et puis, c'était bon pour lui.

"Moi, je dis que tu peux. Na !"

Ils finirent par parler maladroitement de leurs mauvaises actions respectives. Même si la sienne se révélait bien plus impardonnable que celle de son interlocuteur. Alduis avait obéi à son instinct de survie. C'était normal. En revanche, elle... Non, ce n'était pas pardonnable du tout. La fillette esquissa un faible sourire au commentaire sur Alexandre. Il voyait le bon en chaque personne et prenait les choses avec philosophie. Cette phrase éveillait des souvenirs. Elle lui faisait penser à quelqu'un d'autre.

"Il est comme mon grand frère alors. Mon grand frère... Tu connais l'expression voir le verre d'eau à moitié plein" ? Eh bien, mon grand frère, peu importe al situation, il trouve toujours un truc positif à dire. Même quand c'est désespéré. Et il arrive aussi à toujours dire un truc positif sur un méchant. Toujours. En fait, lui, il voit jamais un verre à moitié plein. Non, lui il voit un verre sur une table de chevet, là où y n a pourtant pas ! C'est un peu bizarre. Mais c'est rassurant"

Elle sourit en songeant à Sylvère dans sa forêt en train de jouer avec Nicolas.

"Mais mon grand frère, désolée, c'est lui le meilleur ! Bien plus qu'Alexandre !"

Elle n'était peut-être pas objective. tant pis. De toute façon, l'objectivité, c'était impossible. Tout le monde avait ses préférences. Alors pourquoi elle ne vanterait pas les mérites de Sylvère ?

Cassandre se mit ensuite à raisonner sur les sodomites et à proposer l'analyse qui lui était venue du sujet mais Alduis ne semblait pas partager son point de vue. Il lui montrait sa main droite, blessée, et peine de sueur. Elle haussa les épaules sans comprendre où il voulait en venir.


"Ben.. Tu t'entraines à l'épée. Tu es soldat, c'est normal. pourquoi ça montrerait que t'es pas calme ?"

Elle l'écouta développer et se figea quand il évoqua des voix qui faisaient trop de bruit dans sa tête. Des voix... Des voix comme les siennes ? Il entendait vraiment des voix ? Elle prêta attention à la suite et avait l'impression de se reconnaître dans ses mots. Cette boule dans le ventre, pour elle, c'étaient la colère et la haine que ce royaume lavaient contribué à lui faire découvrir.

"Tu... Tu entends des voix ?"

Sa voix à elle était chevrotante, troublée par l'émotion.

"Elles te disent quoi, Alduis ?"

Elle baissa la tête, repensant à ces douleurs ressenties dans la poitrine et le ventre.

"Souvent, moi j'ai l'impression que c'est une mer d'ombre qu'il y a moi. Elle arrive, elle va me recouvrir et m'emporter au fond. C'est... terrifiant. Dès fois, je me réveille la nuit, la poitrine qui brûle. Et qui fait mal. Comme si j'allais mourir étouffée. Je fuis. Je. Je fuis loin. J'ai besoin de courir. de courir sans savoir où. sans réfléchir. J'ai juste besoin de courir pour enlever cette sensation"

Sa main se porta à sa poitrine. Elle ne sentait plus oppressée depuis l'évasion d'Hyriel. tout allait bien. Mais à la prochaine inquiétude, ça reviendrait forcément. Alduis annonça à ce moment ne pas être supérieur à lui, qu'Alexandre le serait bien plus. Cassandre haussa les épaules.

"Moi, je te trouve plus supérieur que lui.? Parce que toi tu luttes vivre. Pour repousser tes démons. t ça, c'est difficile. C'est vraiment difficile. Alors arrête de sous-estimer, Alduis !"








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Message par Alduis de Fromart Ven 9 Juil - 15:43

Apprendre ? Il en doutait. Il ne s’en croyait pas capable. Et les voix, en lui, disaient la même chose. Qu’il n’y parviendrait pas. Comment aurait-il pu ? Il ne comprenait déjà pas tout… Mais Cassandre ne semblait pas de cet avis. Sa réaction le surprit. Déstabilisé par ce comportement… infantile ?... il ne sut quoi répondre.

Alexandre croyait en lui, aussi. Mais Alexandre était comme ça de nature. Il n’avait pas peur de prendre quelqu’un dans ses bras. Il n’avait pas peur de dire à quelqu’un qu’il l’aimait. Il voyait le bon quand Alduis ne parvenait qu’à voir le négatif. Il hocha la tête à l’explication de Cassandre. Sûrement y avait-il d’autres personnes comme cela, ailleurs, qu’il ne connaissait pas.

Une chose était certaine : c’était rassurant, elle avait raison. Après tout, quand Alexandre était là, les voix ne se faisaient-elles pas plus discrètes ? le sommeil plus revigorant ?

Quant à être calme… Non, cela, elle se trompait. Il n’était pas calme. Il ne savait pas être calme. Sodomie, ou non. Cela ne changeait rien. Il secoua la tête et eut un sourire ironique, sans cesser de lui montrer sa main.

— Tu sais comment je me suis fait ça ? J’ai serré un verre. J’ai serré un verre tellement fort que je l’ai cassé. Et à ce moment-là, j’ai serré encore plus fort.

Jusqu’à sentir les bouts de verre entrer dans sa paume. Et quoi qu’elle pense, il ne s’entraînait pas parce qu’il était soldat. Il s’entraînait parce que c’était la seule chose qui occupait son esprit hyperactif. Qui faisait faire les voix. Il ne sentit pas Cassandre qui se figea tandis qu’il parlait. Il ne le remarqua que lorsqu’elle prit la parole. De nouveau, il ne put retenir un sourire sombre.

— Tout le temps. Parfois, j’ai envie de me taper la tête contre les murs pour les faire taire. Je les déteste.

Il serra les dents et les poings, et répéta :

— Je les déteste toutes.

La question suivante le fit froncer les sourcils. Il hésita une seconde. Que lui disaient-elles ? Et si en se concentrant sur elle, sur leurs jérémiades dans le fond de sa tête, il leur laissait suffisamment de place pour l’emmener avec elle ? Il savait que s’il se perdait, personne ne serait là pour lui remettre les pieds sur terre. Pourtant, il secoua la tête, et accepta de leur prêter un peu plus attention.

— Là, maintenant, tout de suite… Elles disent que je ne devrais pas te faire confiance. Que je suis idiot de m’être assis. Qu’elles font partie de moi, que je ne pourrais pas me débarrasser d’elles. Parce qu’elles sont dans ma tête.

Eh. C’est la vérité.
Nous sommes dans ta tête.
Nous sommes toi et tu es nous.
Nous détester ne changera rien.
Écoute-nous. Nous savons ce qui est bien.
Et toi, tu ne sais pas.
Tu as suffisamment essayé de nous ignorer, non ?

Il secoua la tête et se retint de se boucher les oreilles, même s’il avait soudainement très envie.

— Elles ne comprennent pas que je ne veux pas d’elles.

Bien sûr que tu veux de nous, Alduis.
Préfères-tu le silence ?

Alduis secoua la tête soudain, en se rendant compte qu’il les écoutait de plus en plus. Il se raccrocha à la voix de Cassandre. Se réveiller la nuit… Il savait ce que c’était. Il savait aussi ce que c’était, d’avoir peur de s’endormir.

— Je sais que quand je fermerai les yeux… ils reviendront tous.

Ariste. Mathurin. Sa mère. Chacun de ses amants. Eux non plus, ils ne le laissaient pas tranquilles.

— Mais moi, j’en ai marre, de vivre. J’en ai marre de lutter. J’ai plus envie, Cassandre. J’en ai marre de ma tête.
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Message par Cassandre Velasquez Ven 9 Juil - 22:26

Alduis ne semblait pas du tout convaincu quand elle lui affirmait qu'il était calme. Pourtant, par rapport à d'autres personnes, elle ne souvenait pas l'avoir vu s'énerver. Et il n'affirmait pas de paroles méchantes comme une vérité générale contrairement à une certaine personne. Il dévoila sa main droite les cicatrices sur les paumes avant de lui eh fournir une explication. Cassandre resta sceptique. au contraire, ça lui rappela un autre incident.

"Et t'avais vécu quoi avant ? Tu as entendu parler du procès de sorcellerie. Le guérisseur, c'est... c'était un de mes amis. Quand j'ai appris son arrestation, je traversais le marché, j'ai cru mourir. Je ressentais une colère et une angoisse comme j'e avais jamais eu. Et tout ça, c'était à cause d'un homme que je considérais comme mon oncle. Que je considérais come une personne gentille. Que je croyais juste. Je suis rentrée à la boutique calmement. Sans rien dire. Mais une fois, la porte refermée, je... Tout est sorti. J'ai dégainé ma dague et j'ai massacré de toute mes forces une pomme qui trainait sur la table."

Elle baissa la tête au rappel de ce moment dramatique. Elle ne sentait pas du tout fière d'avoir inquiétée Irène.

"Et c'était pas la première fois. Quelques jours avant ça, j'ai.. j'ai appris que mon père... que mon père était mort. en prison. Dans des conditions épouvantables. quand je l'ai su, je... J'ai attaqué le pauvre garçon, qui est pourtant un ami, de pierres. Je ne pouvais pas m'arrêter. Et quand il est parti, quand il est pari, je suis partie vers la remise à bois. t là, là, j'ai dégainé ma dague, comme Eldred m'avait montré l'autre fois, et j'ai réduit en morceaux une bonne partie des fagots."

Cassandre releva la tête et sourit tristement.

"Par rapport à moi, t'es sûr de pas te trouver calmer ? Et puis, quand on va mal, quand on a des choses qui bouillonnent en nous, c'est normal de les faire sortir. sinon ça brûle. ca brûle et ça étouffe."

La fillette l'entendit, surprise, évoquer entendre des voix, et lui demanda aussitôt de préciser de quoi il s'agissait. Alduis parla de ses voix. des voix qu'il entendait tout le temps. Comme elle. Sauf que lui les rejetait alors qu'elle s'était décidée à les accepter. Elle leur répondait même. Les voix, en dialoguant avec elles, ça lui permettait même d'avoir un équilibre. et elle se sentait mieux. Elle avait réussi à rester calme pendant l'accouchement l'évasion grâce à elle. Cassandre eut un léger hochement de tête quand Alduis rappelle que les voix seraient pour toujours dans sa tête. Il ne pouvait se débarrasser. Pas plus qu'elle ne le ferait.

Il a raison. Nous vous hanterons à jamais.
Et alors en quoi c'est un problème ?
Il est bien comme toi, Alduis.

Cassandre entendait ses voix s'agitait elle aussi. Elles lui parlaient, comme celles d'Alduis le faisaient dans sa propre tête au même instant.

"Alduis... je... J'ai moi aussi des voix dans ma tête. En ce moment, il y a Eldred qui me parle. Et il se moque de nous deux. il me dit qu'on est pareils toi et moi. Il y a la voix de mon grand frère qui me dit qu'entendre des voix c'est pas un problème. Puis... Puis, il y a la tienne. La tienne qui fait écho à mon pessimisme naturel."

Elle s'interrompit, cherchant à rassembler ses pensées pour mieux s'expliquer. c'était si compliqué ce phénomène.

"La fois où on s'est rencontré dans ce château, quand tu m'as frappé je suis tombée à terre et je croyais mourir. Et j'ai entendu la voix d'Eldred. Pour me rappeler que j'avais un pied dans la tombe. J'étais terrifiée. J'ai crié. Puis, il y a eu la voix de mon grand frère. Pour essayer de me calmer. Pendant plusieurs jours, c'était bizarre. mais maintenant... maintenant je les aime bien ces voix. Je discute avec elle. surtout avec ta voix, Alduis. Entendre tes remarques pessimistes, ça m'aide à réfléchir sur une autre manière de voir le problème."

Elle se mordit les lèvres. c'était quand même très bizarre à lui avouer tout ça, quelle avait sa voix dans sa tête. Mais qu'est-ce qu'elle y pouvait ? c'était comme ça. Elle avait pas choisi. Elle devait juste l'accepter Elle pouvait pas faire autrement.

Alduis laissa pousser un cri qui traduisait sa lassitude de vivre. De lutter aussi. Et elle pouvait le comprendre ça aussi. Ce monde, il la fatiguait. Elle haussa les épaules, fataliste.


"Si tu as besoin que je te rassure là-dessus, c'est pas moi qu'il faut écouter. Moi, j'en ai déjà marre de la vie. De ce monde. Tout ça, ce n'est que douleurs, incertitudes et désespoir. On me dit que tout finira bien. De croire. C'est ce qu'n m'a dit dans l'affaire de sorcellerie. Mais c'était pas vrai. La seule manière que j'ai pu sauver mon ami, c'est parce que j'ai organisé une évasion avec des amies. Autrement, tout était décidé et mon ami aurait brûlé injustement, simplement parce qu'il soignait des gens de maladies. Alors... Alors comment je peux croire encore un monde où tout finit bien ? la fin heureuse, elle peut arriver, oui, mais seulement si tu prends les choses en main."

La fillette poussa un long soupir las.

"Si on m'annonçait que demain, je vais être pendue, je dirais rien. J'irais à la potence, la tête haute, sans regret, soulagée même que tout ça se finisse enfin."

Elle marqua une courte pause et reprit.

"En vrai, je pourrais le faire maintenant Je pourrais attaquer quelqu'un en ville avec ma dague. Comme ça je serais sûre d'être pendue. Mais non, ça je ne peux pas le faire. Si je fais ça, si je le fais, il y a des gens qui vont être triste. Et toi, Alduis, toi tu as Alexandre, puis Eldred, et peut-être d'autres personnes qui vont être malheureux si tu mourrais. alors toi non plus tu peux pas mourir. Comme toi. On doit continuer à lutter. pour eux."
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Message par Alduis de Fromart Sam 10 Juil - 12:24

Calme… Non, il n’était pas calme ! Comment aurait-il pu alors qu’il ne maîtrisait pas ses émotions et que la colère, tapie au fond de lui comme une bête sauvage prête à sortir crocs et griffes, attendait de pouvoir jaillir ? Elle n’était jamais absente de son cœur, juste endormie, parfois. Elle finissait toujours pas sortir, lorsqu’il avait trop engrangé de frustration en lui.

— Mon père avait insulté Alexandre, répondit-il enfin, comme elle lui posait la question.

Il se rappelait bien de ses mots, de la colère qui petit à petit était montée en lui, comme un poison qui se répand dans les veines de sa victime. Rien que l’idée d’y penser faisait monter toutes sortes d’émotions en lui. Personne n’avait le droit d’insulter Alexandre !

Il hocha la tête. Oui, le procès de sorcellerie avait fait du bruit… mais il ne s’y était pas plus intéressé que cela. Cependant, il connaissait par coeur la sensation qu’elle décrivait. Ce besoin brusque d’exploser, de tout casser autour de soi, de frapper quelque chose… d’évacuer ce qui refusait de sortir autrement. Il connaissait cela, alors il comprenait Cassandre. Peut-être mieux que tout le monde. Il n’avait jamais parlé de cela à personne, c’était étrange d’aborder le sujet.

— Par rapport à moi, t’es sûr de pas te trouver calme ?

— Certain. Je peux passer des heures à frapper un mur, jusqu’à avoir les jointures explosées, sans que ça n’ait rien changé. Toi, tu ne t’es pas mis un coup de dague dans le visage juste… juste pour ne plus penser à lui...

Il secoua la tête pour chasser Mathurin de ses pensées. Ce n’était vraiment pas le moment. Et écouter les voix pour répondre à Cassandre n’était pas la meilleure des idées non plus. Mais tant pis. Il pouvait être plus fort qu’elles, même si elles se mettaient à parler de plus en plus.

Il releva la tête vers Cassandre comme elle lui confiait entendre des voix elle aussi. Eldred… Cela lui tira un sourire amer. Eldred était le seul qui arrivait à lui remettre les pieds sur terre.

— Au moins, elles ont un visage, les tiennes, répondit-il. Tu les connais… et moi...

Ce n’était personne. Elles n’avaient pas de visages, pas de noms, pas d’identités. Elles étaient dans sa tête et c’était tout. Elles faisaient partie de lui, elles étaient lui.

Mais c’était quand même étrange d’apprendre que Cassandre parlait avec lui dans sa tête.

— Elles parlent, elles parlent, elles parlent, énuméra-t-il, et elles m’emportent dans mes souvenirs. Elles m’emportent si loin qu’après je ne sais plus où je suis, je n’arrive plus à savoir ce qui est le présent ou le passé… C’était comme si j’étais perdu dans un labyrinthe, que j’arrivais plus à retrouver mon corps. Tu t’es déjà perdu dans ta propre tête ?

Alors oui, il en avait marre de lutter. Pourtant, il y avait des choses jolies, dans la vie. Alduis le savait au fond, des choses qu’il n’avait pas envie de quitter, mais quoi ? le poids du reste était si alourdissant. Il y avait déjà tellement de cadavres dans son crâne. Et la seule chose qui comptait vraiment à ses yeux à l’heure actuelle - aimer Alexandre - cela, il serait condamné à se cacher toute sa vie. Alors que restait-il ? Un jour, la guerre serait terminée… Et ensuite ?

Mais encore et toujours, il devait continuer de lutter. Même Cassandre le disait. Alors qu’elle savait mieux que personne ce qu’il se passait dans sa tête, sans pause, cauchemars, moqueries, insomnies. Combien de fois avait-il pensé à prendre sa dague pour la planter dans son ventre ? Combien de fois l’idée de s’asseoir sur le rebord de la fenêtre lui effleurait-elle l’esprit ? Mais non, il devait continuer. Continuer, continuer, continuer. Ils ne savaient dire que cela.

— Je ne sais même pas qui je suis, finit-il par dire, dépité.
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Message par Cassandre Velasquez Sam 10 Juil - 14:38

Cassandre ouvrit la bouche, stupéfaite, quand Alduis lui apprit pourquoi il avait cassé un verre.

"Moi, à ta place, si on insultait une personne que j'aime, je lui balancerais le verre dans la figure !"

Elle lui narra ses nombreuses à elle durant la semaine catastrophique du procès et la manière dont la fillette faisait passer ses émotions trop fortes en usant de sa dague. C'était étrange. Alduis la comprenait. Sans la juger. C'était peut-être parce que c'était un guerrier. Eldred lui avait appris à se canaliser avec cette technique. Alduis devait faire pareil lui aussi. C'était peut-être pourquoi il la comprenait. La fillette tressaillit soudain quand Alduis mentionna s'être entaillé le visage à cause d'une personne.

"Ta cicatrice... c'est pas une blessure du front ?"

Pourquoi il aurait voulu se blesser à cause d'une personne ? C'était pas logique. Quoique... Elle se rappelait de ses visites au lupanar. A ses malaises en suivant les filles jusqu'aux chambres. Il préférait les hommes. Alors, ce lui, ça devait être un amant. Probablement son premier. S'il n'avait pas encore compris son attirance, ça avait dû le perturber. Elle se rappela lors une phrase de sa grande sœur qui lui conseillait de pas être trop jolie. Elle comprenait pourquoi. Elle ne voulait pas plaire aux hommes. Surtout...

"Non, c'est pour faire fuir l'homme qui est tombé amoureux de toi ? Tu peut-être même les femmes aussi ? Tu es beau. En plus, t'es un soldat. Alors les femmes doivent essayer de te séduire, non ?"

Elle marqua une pause et ajouta d'une voix tremblante :

"J'ai peur. J'ai peur de grandir. qu'un jour un homme vienne... qu'il veuille... Si je devenais trop attirante, je pourrais faire comme toi, je crois. Déjà, maintenant quand je m'habille le matin, ou je me couche le soir, quand je vois ma marque, quand je al voix, j'ai envie d'attraper ma dague et de creuser la peau pour la retirer."

Mais ça serait stupide. Elle se blesserait inutilement et risquerait d'en mourir. Soit vidée de sang ou d'une infection. Pourtant, chaque ça la tentait toujours.

Ils en vinrent ensuite à découvrir tous deux avaient des voix qui parlaient dans leur tète. C'étaitcurieux, ça. elle n'aurait pas pensé que quelqu'un d'autre qu'elle en entendait. Par contre, Alduisne connaissait pas ses voix. Elles venaient de nulle part. En revanche, elle reconnaissait ses émotions troublées quand il parlait de se perdre dans un labyrinthe.


"J'ai ressenti ça quand j'ai appris pour la mort de mon père. je me sentais... je ne sais pas comment. Et je voulais rien dire. Je voulais protéger Irène t Grâce. Ne pas les inquiéter. mais ça faisait de plus en plus mal. Et quand j'ai appris pour l'arrestation de Hyriel, tout est devenu pire. c'était... Je n'arrive pas à le dire. Mais j'avais alors mon grand frère. Mon grand frère m'a appris une technique pour noyer les mauvaises pensées. Par exemple, quand ton père te fait des reproches, ben essaie de penser à trois moments heureux avec lui !"

La fillette continua à parler se ses propres ressentis tout en se disant qu'elle n'encourageait pas vraiment Alduis. En même temps, rassurer les gens, c'était pas sa spécialité. La fillette commençait à douter de bien agir. Et si elle rendait le jeune homme plus malheureux encore ? Pourquoi c'était pas Sylvère à sa place ? Il n'était jamais là quand on avait besoin de là, cet idiot ! Et pendant que lui jouait dans la neige avec Nico, elle devait faire son travail à sa place.

Soudain, Alduis déclara ne plus savoir qui il était et Cassandre l'observa, perplexe. Il perdait la mémoire ?

"Ben.... T'es Alduis. Alduis de Fromart. Et moi, c'est Cassandre. Tu vas bien, Alduis ? t'es fatigué ?"
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Message par Alduis de Fromart Sam 10 Juil - 16:41

Lui jeter son verre au visage ? Oh, il en avait eu très envie. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait que refouler au fond la colère. La laisser le dévorer comme la gangrène.

— Je ne peux pas. C’est mon père, répondit-il.

Alors il se concentrait sur la douleur, en serrant ses couteaux. Tant pis si ses mains en porteraient les stigmates de ses nombreux égarements. Il ne pouvait faire autrement. C’était cela ou perdre le contrôle. Et il y avait des moments, quand on était le fils du Ministre des Affaires étrangères, on ne pouvait pas se permettre de perdre le contrôle. Cela arrivait pourtant bien trop souvent.

N’était-ce pas paradoxal, pour un guerrier, que le grand nombre de ses cicatrices ne soient majoritairement pas issues du front ? C’était absurde. Mais il ne s’était pas attendu à ce que Cassandre trouve une explication à celle qui ornait son visage. Elle le dit ainsi, avec tant de facilité et de naturel qu’Alduis fut incapable de retenir les mots qui suivirent, qui s’écoulèrent comme un torrent trop longtemps retenu à l’intérieur de lui-même.

— J’avais peur, Cassandre. Je ne voulais pas tomber amoureux de lui… Je voulais arrêter de penser… Mais je n’y arrivais pas. Il me poursuivait partout dans mes pensées. Je me suis dit que… que si je me défigurais, il aurait peur et il partirait. C’était totalement idiot mais je… je ne savais pas quoi faire. Je savais juste que je n’avais pas le droit de l’aimer et que si quelqu’un le découvrait...

Dès les premiers instants, Alduis avait pressenti que tout finirait mal. Et il avait eu raison. Jusqu’à Mathurin, il s’était toujours dit que ce n’était que des égarements. Qu’il finirait par réussir à apprécier les formes féminines. Mais son sourire lui avait brûlé l’esprit comme aucun n’aurait pu le faire. Alduis prit une inspiration pour tâcher de contrôler les émotions et les images qui allaient le submerger. Il hocha la tête.

— Oui, parfois.

Et à chacune de leur avance, Alduis ne savait pas comment répondre. À la place, il faisait semblant de ne pas les voir et se débrouillait pour les fuir le plus vite possible. Il avait trop peur qu’elles comprennent la vérité. Bérénice s’était souvent posé des questions, quand il refusait les avances de ses amies.

— Il ne faut pas, murmura-t-il comme elle parlait d’arracher ta marque, de marquer son corps, elle aussi, tu le regretteras forcément… Et quand ce sera le cas, tu ne pourras plus revenir en arrière. Je sais ce que je dis… Tu peux me faire confiance.

Sans compter que cela ne faisait fuir personne. Était-ce à dire qu’il regrettait de s’être défiguré ? Oui. Immensément. À chaque fois qu’Alexandre le regardait. À chaque fois qu’il voyait son reflet dans le miroir. À chaque fois qu’il la sentait, sous la pulpe de ses doigts.

Rien que cela suffisait à le faire perdre dans ses pensées. Se souvenir de moments heureux avec son père ? Il lui faisait bien plus de reproches que de compliments. Les choses avaient toujours été ainsi. Il hocha la tête, pour montrer qu’il penserait à ce conseil la prochaine fois. Même s’il avait quelques doutes sur son efficacité, il ne le dit pas. Comment trouver des moments heureux de sa vie, alors qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il aimait ? ni qui il était ?

Il était le fils du Ministre des Affaires étrangères, et Cassandre s’empressa de le lui rappeler. Alduis de Fromart. Il secoua la tête. Non, elle ne comprenait pas. Elle comprenait plus que les autres, mais elle ne comprenait pas tout.

— Oublie ce que je viens dire, répondit-il simplement en détournant les yeux.
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Message par Cassandre Velasquez Sam 10 Juil - 18:55

Cassandre ne comprenait pas pourquoi Alduis disait ne pas pouvoir jeter un verre au visage de son père. Il s'était comporté de manière immonde. Il devait bien subir les conséquences. Coldris avait beau être cruel, il ne mettrait pas son fils à mort son fils, comme pour elle. Alors que risquait-il ?

"Ben pourquoi ? il s'est comporté en salopard, alors qu'il assume !"

Elle réalisa avoir dit un gros motet eut l'impression de sentir le regard sévère de Sylvère. Sa main recouvrit sa bouche.

"Pardon. Je voulais pas dire... je voulais pas dire ce mot. Euh.. ton père, alors c'est... Ben il s'est très mal comporté, donc t'as pas de mauvaise conscience à avoir avec lui !"

Ils en vinrent à parler de la grande cicatrice qui défigurait le visage du jeune homme et Cassandre réussit à déduire pourquoi il en était venue à se l'infliger. C'en était même logique. Cruellement logique. Dans un monde, où les sodomites étaient conduits au bûcher, comment ne pas vouloir tenter un moyen désespéré pour repousser ses prétendants ? Alduis le lui confirma et elle sentit toute la détresse qui avait pu habiter son coeur à ce moment. Elle la sentait encore présente. Spontanément, elle se leva pour l'enlacer et fit même un baiser sur sa joue.

"Mais c'est pas ta faute !Tout le monde a le droit d'aimer celui qu'il aime ! Et celui qui empêche ça, c'es qu'un méchant !"

Cassandre resta sur ses jambes et le regarda d'un sourire compatissant.

"Dis, tu as eu... beaucoup d'amoureux avant Alexandre ? Ah oui oui ! Et... euh, c'est comment de faire l'amour pour un homme avec un homme ? Avec une femme, je sais. Mais vous faites comment entre hommes ?"

Il confirma son intuition. Qu'il plaisait aux femmes. Mais bien sûr lui ça le dérangeait. Elle le comprenait. Elle le comprenait totalement. Elle, elle ne voulait pas plaire aux hommes. Alduis revint alors sur ses paroles au sujet de sa marque et son envie de charcuter son épaule. La fillette poussa un long soupirant en remontant la manche de sa robe.

"Bof... Mon épaule, elle est déjà détruite. Ils m'ont marqué au fer. Comme si j'étais un animal. Ils m'ont plaqué au sol. Et j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillée, j'avais mal. Mal à souhaiter en mourir. Ce jour-là, c'est comme si on m'avait coupé le bras. Ce bras... cette épaule... C'est pas à moi. Non, c'est pas à moi."

Cassandre essaya d'oublier ce mauvais moment et se décida à apprendre la méthode Sylvère à Alduis pour que celui-ci sache évacuer les souvenirs désagréables. Mais il n'en trouvait pas. Elle réfléchit et finit par dire :

"Ben... déjà, t'as les moments avec Alexandre. Tu vois Quand tu vas mal, que tu es triste, que tes souvenirs mauvais remontrent, pense à Alexandre et aux bons moments avec lu ! Alors, tu verras, la douleur elle se mélange avec la joie. C'est comme quand on fait de la soupe. Quand on mélange les tomates avec des poivrons, eh bien après un moment, le liquide rouge devient orange !"

Il dit ensuite une phrase bizarre. Qu'il ne savait pas savoir qui il était pas. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas du tout. Et c'était frustrant. Il lui disait de ne pas insister mais elle voyait que c'était important. Que ça lui tenait à coeur. Elle continuait àn réfléchir mais rien ne venait. C'était vraiment trop frustrant.

"Mais ! Allez expliqua-moi ! Je peux pas comprendre si t'explique pas !"

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Message par Alduis de Fromart Sam 10 Juil - 19:43

Alduis secoua la tête de nouveau. Cassandre ne se rendait pas compte. Ce n’était pas parce qu’il était son fils héritier qu’il avait tous les droits. Au contraire. C’était précisément l’inverse. Parfois, il se demandait si Coldris aurait été plus souple s’il n’avait pas été l’aîné… Mais en attendant, il y avait toujours plus d'exigences à remplir. Il ne répondit pas. Elle ne pouvait pas mesurer ce que c’était, d’être l’héritier d’un domaine comme celui de son père. Il aurait aimé ne pas avoir ce poids-là sur ses épaules.

Son attachement à ne pas dire de gros mots lui tira un sourire. Il se décida finalement à déclarer :

— Je n’ai pas envie d’être mis à la porte.

Et c’était, parmi d’autres choses, ce qui pouvait arriver, s’il allait trop loin à un moment donné. Où irait-il alors ? Cela lui faisait peur, au même titre qu’il avait eu peur au moment de tomber amoureux de Mathurin. Mais surtout au moment de se rendre compte que cette attirance était précisément réciproque. Il se souvenait de cette envie de faire demi-tour en courant et de celle, paradoxale, de l’embrasser encore, plus longtemps.

Il n’eut pas le temps de réaliser ce qu’il se passait qu’elle se leva pour le prendre dans ses bras et même… l’embrasser. Alduis n’osa plus bouger. Il resta parfaitement immobile, en attendant il ne savait quoi. Qu’elle recule ? Impossible à dire, mais ce fut ce qu’elle finit par faire.

— Dis ça aux autres, répondit-il un brin ironique.

Pourtant, il ne pouvait pas le nier. Entendre cela dans la bouche de Cassandre - qu’il n’y était pour rien - lui fit néanmoins du bien. Parce qu’après tout, combien de temps avait-il essayé de changer ? combien de temps s’était-il dit qu’il ne faisait juste pas assez d’efforts pour ressentir du désir pour les femmes ?

S’il avait encore réussi à garder contenance, les questions suivantes lui firent darder un regard interloqué sur Cassandre. Avait-il bien… entendu ? Elle venait sincèrement de lui demander comment il s’y prenait pour baiser ? Quoi que non… Faire l’amour et baiser, ce n’était pas la même chose. Eldred faisait la différence et au fond, il était d’accord avec cela.

— En comptant Alexandre, trois. Et treize amants, sur le front.

Voilà. C’était la partie la plus simple à laquelle répondre. Le nombre de ses amants. Quant au reste… Il ne savait décidément pas quoi dire. D’autant qu’il semblait simplement s’agir d’une simple curiosité d’en apprendre plus. En fait, ce fut peut-être ce qui le décida le plus à essayer de fournir une réponse. Rapide.

— C’est… bien. Tu sais, au fond, ce n’est pas tellement différent. C’est juste… pas du même côté.

Elle était futée, non ? Elle comprendrait bien ainsi. Et heureusement, elle remonta la manche de sa robe, changeant de sujet. Parce que cela, partager sa vie sexuelle, c’était une chose qu’il avait encore moins fait que de parler des voix. Autant dire : jamais.

— Non, insista-t-il, ça ne change rien… Je te promets. Enlever ta marque ne te fera que te la rappeler encore plus. Mais quand tu l’auras fait, après, c’est trop tard.

Il hocha de nouveau la tête. Il était presque reconnaissant qu’elle prenne le temps de réfléchir avec lui à des moments auxquels penser. Il ne savait pas si cela fonctionnerait, mais elle avait l’air de savoir ce qu’elle disait. Alors il décida de lui faire confiance. Et au moins, c’était pas compliqué à comprendre.

C’était étrange cette conversation. Parce qu’il sentait simultanément toutes leurs ressemblances et toutes leurs différences, toutes les incompréhensions qui ne seraient pas brisées. Comme sa dernière remarque, qu’il aurait voulu effacer. Encore un coup où il aurait dû la fermer. Il regorgeait d'exemples à montrer. Pourtant, face à l’insistance de la fillette, il céda. Comment expliquer quelque chose qu’il était lui-même incertain de comprendre ?

— J’en ai marre qu’on me voit simplement comme le fils de mon père. Je ne suis pas juste ça...

Mais il avait l’impression de n’avoir que cela.

— Alors non, je ne sais pas qui est Alduis de Fromart. Des fois, j’ai l’impression que c’est quelqu’un d’autre. Parce qu’on attend des choses de lui que je ne pourrais jamais donner.
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Message par Cassandre Velasquez Dim 11 Juil - 13:40

Cassandre comprenait à la fois la réponse d'Alduis et ne la comprenait pas. D'un côté, elle comprenait la per d'être viré d'un château aussi confortable et de perdre ses avantages. Mais de l'autre, elle repensait au fait que le jeune homme était le fils unique officiellement de Coldris. Il ne pouvait se séparer de lui. Ou sinon il n'avait plus d'héritier Et ça c'était un point faible pour Alduis.

"Mais.. t'es l'héritier de ton père. Le seul. Comme les femmes servent à rien, selon les lois, sauf à pondre des fils, eh ben, ton père il ne peut rien trop faire, non ? Sinon il aurait plus d'héritier et c'st un peu embêtant, ça. Moi, à ta place, j'en aurais profité pour faire de Fromart un vrai chaos ! A chaque fois qu'il aurait dit un truc qui me déplaisait, j'aurais organisé un truc qui l'aurait scandalisé !"

Elle marqua une pause et reprit.

"Par exemple, c'est très drôle, c'est introduire des animaux dans lez bureau ou les chambres des gens. Tu devrais essayer !"

Leur conversation les porta à évoquer les attirances amoureuses d'Alduis et Cassandre lui assura que c'était normal. Qu'aimer un homme, c'était pas plus étrange qu'aimer une femme. Il avait eu l'air en revanche troublé par son câlin. Elle comprenait pourquoi. Il n'avait pas dû en avoir pendant longtemps. La fillette se retira un moment puis revint se blottir dans ses bras. Il devait bien apprendre que ça aussi c'était normal.

Alduis commença finalement à évoquer ses amoureux et aussi ses amants. Cassandre fronça les sourcils à ce détail.


"C'est quoi la différence entre un amoureux et un amoureux ? Parce que dans les deux cas vous faites les mêmes choses , non ?"

Tout ça éveillait de plus en plus sa curiosité et ses questions ne s 'arrêtaient plus. Elle écouta, intriguée, la réponse sur comment des hommes pouvaient faire l'amour mais c'était un peu flou. Ils ne passaient pas le même côté. Elle réfléchit à cette affirmation et se rappela que les hommes s'enfonçaient dans les femmes. Elle avait toujours supposé que ça devait être le trou que l'on utilisait pour faire pipi. La fillette se demandait alors la femme ne risquait pas d'uriner pendant un rapport. Avec l'homme couché surelle, ça devait exercer une pression.


"Ah oui ! Alors, les sodomites, vous faites l'amour en utilisant le trou pour faire caca ! Je vois. Ah oui... Puisque j'y pense, je me suis toujours demandée, quand une femme couche avec un homme, ça se passe par le trou pour faire pipi, ça. Mais alors pendant ça il y a pas de risques que dès fois la femme se mette à uriner ?"

Peu après, ils abordèrent encore la colère et elle son ressentiment au sujet de sa maudite marque.  Alduis lui expliquait de ne surtout pas céder à la tentation de la supprimer de sa dague. Elle le savait sincère. Il avait déjà accompli cette même action alors il savait de quoi il parlait. Mais ça n'en était pas moins douloureux. Elle soupira.

"Dans ce cas, je peux pas planter ma dague dans la poitrine de l'autre qui m'a fait ça ?"

Elle s'était promis depuis l'accouchement à ne plus vouloir blesser les gens. Pour ne surtout pas ressembler au cardinal Cassain. Mais ce marchand.. Non, cet imbécile, elle ne pouvait pas lui pardonner. Elle ne le pourrait jamais.

"Je voudrais vor ses tripes sortir de ventre même. Et le voir pendre, tête en bas, devant son échoppe. Nu. Entièrement nu. Avec une marque au ventre."

Cassandre sentait ce désir de vengeance revenir l'habiter. Il ne l'avait jamais réellement quitté. Il s'était enfoui mais sur certains sujets il se réveillait.

Leur conversation passa à un autre sujet, lorsque Alduis déclara ne pas savoir qui il était. Après explication, la fillette comprit. Dans ses mots, elle retrouvait le comportement de son grand frère. Celui qui s'était enfui de leur ferme. Elle se redressa et lui fit un nouveau câlin.

"Je comprends maintenant. Tu es comme mon grand frère. Quand je vivais à la ferme, dans ma famille, mon frère était le seul garçon. C'était lui censé être l'héritier du domaine. Notre père le poussait sans arrêt à le suivre. Et lui il détestait ça. Et moi j'adorais ça. Papa... papa, il me comparait toujours à lui. il me disait qu'à six ans, j'étais plus douée et dégourdie que lui à seize. Un jour, mon frère est parti. En emportant une partie de nos économies. C'était pas bien, ça.  Mais forcer les enfants à faire des choses qu'ils veulent pas, c'est pas bien non plus. Elle est stupide cette société où les enfants sont forcés de reprendre les activités des parents. Comme si on n'avait pas nos propres désirs."
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Message par Alduis de Fromart Dim 11 Juil - 15:17

Elle ne comprenait pas. Parce qu’elle n’était pas à sa place, parce qu’elle n’avait pas le poids d’un héritage sur les épaules. La famille Fromart brassait trop de choses pour qu’il puisse se permettre de faire tout et n’importe quoi. Il avait parfois du mal à accepter les états de fait, mais celui-là, il l’avait compris des années plus tôt.

Même si parfois il avait provoqué son père, fait désordre en public, il savait qu’il y avait des limites. Des limites qui, franchies, pouvaient avoir de graves conséquences. À ce niveau, ce n’était plus simplement une histoire entre fils et père… Les choses allaient plus haut. Et puis, il voulait que son père puisse être fier. Ce n’était pas en introduisant des animaux dans le château qu’il y parviendrait. Il se contenta de secouer la tête.

Mais Cassandre revint se blottir dans ses bras. Pour la seconde fois. Alduis n’osa pas la serrer dans ses bras. Ce câlin inattendu était agréable, mais il préférait bouger le moins possible. Comme si faire un mouvement pouvait représenter un danger. Une fois n’est pas coutume, parler lui semblait presque plus facile que de garder le silence.

Cela ne faisait pas longtemps qu’il établissait une réelle différence entre un amoureux et un amant. Mais il y en avait bel et bien une. Seulement, comment l’expliquer ? Cassandre n’avait pas tort : au fond, ils faisaient la même chose. Ils s’embrassaient de la même manière… Simplement, les baisers n’avaient pas tout à fait le même goût.

— En fait, je ne sais pas trop, avoua-t-il. Avec des amants, c’est agréable, mais c’est physique. Juste physique. Alors que… quand tu aimes quelqu’un, c’est… je ne sais pas. C’est différent. Mais merveilleux.

Et voilà qu’elle s’aventurait sur un autre terrain : la sexualité en elle-même. Alors là, s’il s’était attendu à parler de cela avec Cassandre… Le pire, là-dedans, c’est qu’il cherchait vraiment à lui répondre le plus justement possible. Et on pouvait dire que l’exclamation manquait de subtilité. À tel point qu’elle réussit même à le faire sourire, avec son franc-parler.

Mais il n’en avait pas fini avec les questions. Il jeta un regard autour de lui, presque comme pour être sûr que personne ne pouvait répondre à sa place. Mais bien évidemment, ils étaient seuls dans la salle d’armes. Dans ce cas, alors… c’était à lui de lui expliquer. Aussi étrange que cela puisse paraître. Il ne s’était jamais imaginé dans une telle situation.

— En fait, non, ça se passe pas vraiment comme ça.

Et comme il savait bien qu’elle allait désormais en savoir plus, il se décida à préciser sans attendre les questions. De toute manière, elle en trouverait quand même, il commençait à comprendre.

— Tu… n’as jamais remarqué que… tu avais un autre trou ? qui ne servait ni à uriner, ni à faire caca… Eh bien, c’est celui-là qui sert à faire l’amour. Alors je ne crois pas que les femmes puissent uriner pendant un rapport. Mais je ne suis pas le mieux placé pour en parler, je crois, ajouta-t-il finalement.

En fait, il comprenait quel ressentiment elle pouvait même ressentir à cause de cette marque sur son épaule. Il comprenait quelles sombres pensées pouvaient lui effleurer l’esprit. Mais si elle faisait une telle chose, elle le regretterait. Il savait ce qu’il disait, et elle avait l’air de le croire.

— Le tuer ne changera rien. Sauf peut-être à déclencher d’autres remords, plus tard… Ça te rongera.

De cela aussi, il pouvait en témoigner. Il avait pris beaucoup de vies sur le champ de bataille, il savait ce que faisait de tuer. Mais il savait surtout ce que cela faisait de tuer en dehors des guerres. Et c'étaient les pires.

— Et crois-moi, les tripes qui sortent des ventres, ce n’est pas une bonne idée non plus. J’en ai vues beaucoup, c’est vraiment pas beau.

De nouveau, elle le prit dans ses bras, sans prévenir.

— C’est vrai, tu comprends ? ne put-il s’empêcher de répéter, surpris.

Il se sentait si peu souvent compris que cela lui faisait toujours un drôle d’effet quand on comprenait.

— Alors tu comprends aussi, quand je dis que… j’aimerais pouvoir être celui qu’on voudrait que je sois mais que… j’y arriverai pas ? tu ne penses pas que c’est juste que je ne fais pas assez d’efforts ?
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Message par Cassandre Velasquez Dim 11 Juil - 21:45

Cassandre était toujours assise sur les jambes d'Alduis et attendait, intriguée, la réponse à ses questions. il ne semblait pas bien savoir alors qu''il avait eu beaucoup d'amants. Elle n'arrivait toujours pas à comprendre ce qui se passait lors des rapports sexuels. A cette idée, ça la mettait mal à l'aise et ça lui faisait peur. Surtout si elle s'imaginait devoir subir ça. Mais refuser de ne pas comprendre car on on avait peur d'une chose, n'était mal. A force de poser des questions, de trouver des informations et d'essayer de comprendre, elle arrêterait peut-être d'avoir peur.

"Alors, tu ne sais pas bien, c'st ça ? C'est agréable ? Mais qu'est-ce qui rend ça agréable ? C'est agréable comment ?"

Elle continua de poser ses questions et, chose surprenante, malgré sa gêne, Alduis ne la repoussait pas. Il essayait même de répondre comme il le pouvait. Son esprit réfléchissait à toutes ces informations Une femme ne pouvait pas uriner pendant un rapport ? C'était rassurant. Car sinon ça aurait été trop angoissant. la fillette tenta de se rappeler comment elle était la partie de son corps qui lui servait à faire pipi ou caca mais ne se souvenait pas bien. En même temps, elle regardait pas ça avec grande attention quand elle se lavait. Mais au soir en rentrant ou demain elle le ferait.

"Je vois. je vais observer ça sur moi et essayer de comprendre."

Cassandre sourit à Alduis quand celui-ci sembla s'excuser de ne pas pouvoir bien expliquer.

"Mais non, ça va. Toi au moins tu réponds aux questions. D'habitude, on me dit que c'est pas mon âge ou que c'est pas une conversation à avoir."

Peu après, Cassandre aborda le sujet de la marque infâme qui défigurait son épaule. Alduis la défendait de céder la tentation. Elle laissa sortir alors sa colère conte le marchand qui l'avait vendu mais là encore Alduis lui défendit de le faire. Elle se mordit les lèvres. Il avait raison. Surtout qu'elle s'était promis de ne plus blesser les gens.

"Je sais. Je ne veux pas lui ressembler. Je ne veux pas être comme lui."

Leur conversation porta ensuite sur le fait de l'identité et de ne pas vouloir être ce que les parents attendaient de leur enfant. Sa vie aurait pu être différente si son père l'avait compris avec son frère. Elle, elle aimait s'occuper des vignes et apprendre la vinification. Elle aurait pu être une bien meilleure héritière que son frère. Mais leur père n'avait pas voulu le voir. Alduis lui demanda alors si elle comprenait que même s'il faisait des efforts, il n'arrivait pas à réussir à ce qu'on attendait de lui. La fillette s'accorda un temps de réflexion puis répondit :

"Ben... Je ne crois pas. On a tous des talents et des capacités qui nous sont propres. Et si on les a pas, on peut pas faire certaines choses. C'est comme quand tu baises une femme, tu n'arrives pas à apprécier car tu n'es pas fait pour ça. Tu penses que tu pourrais aimer de baiser une femme en faisant plus d'efforts ? Ben non ! Alors si tu ne peux pas faire les choses que ton père voudrait, même si tu essaies, ben c'est juste que tu peux pas les faire, c'est tout."
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Message par Alduis de Fromart Lun 12 Juil - 13:41

Amant… Amoureux… Oui, il y avait une différence. Incontestable, même, mais… laquelle ? Cassandre finit par comprendre qu’il n’en savait trop rien. Il hocha la tête avec un pincement de lèvres. Il avait déjà du mal à comprendre lui-même alors l’expliquer relevait de l’impossible. Pourtant, il essayait quand même. Parce qu’elle semblait avoir besoin de ces réponses. Agréable comment…

— C’est comme si… le temps se suspendait ? Il n’y a plus besoin de penser, ce n’est plus vraiment ta tête qui commande… C’est agréable parce que tu n’as plus besoin de te torturer l’esprit. En fait, je crois que ce sont les seuls moments où j’arrive à arrêter de penser. Et ça fait du bien.

Il doutait d’avoir vraiment répondu à ses questions. À sa place, il n’aurait certainement pas été rassasié mais il n’avait pas mieux. Pourtant, il se sentait prêt à répondre aux autres questions, même les plus étranges. Il hocha la tête comme elle indiquait qu’elle observerait sa constitution en rentrant le soir.

Il n’était pas le mieux placé pour répondre, mais c’était vrai, il lui répondait. Après tout, il la comprenait. Il lui adressa un sourire, à peine visible, qui fit tout juste frémir les commissures de ses lèvres.

— J’aurais bien aimé avoir quelqu’un qui réponde à mes questions quand j’étais jeune.

Oh, son père lui avait expliqué, bien entendu. Il ne s’était pas retrouvé sans explication dans la chambre du Lupanar la première fois. Pourtant… Il aurait eu des question, oui, et il n’avait personne pour lui donner les réponses. Combien aurait-il donné pour que quelqu’un lui dise enfin pourquoi lui, il ne parvenait pas à ressentir de désir pour les femmes, alors que son père semblait trouver cela si plaisant ?

— Tu… en as d’autres ? demanda-t-il finalement.

Maintenant qu’ils avaient commencé… Et puis, il préférait occuper la conversation sur cela plutôt que sur ce qui semblait vraiment la bouleverser : la marque sur son épaule et ce marchand d’esclaves. Elle ne devait rien faire de ces pensées qui la peuplaient, et autant ne pas leur laisser trop de place.

Quant à son identité… Eh bien, il ne savait pas trop. En fait, même Cassandre semblait mieux savoir que lui. Elle semblait le comprendre, mais surtout, elle semblait avoir des explications à donner. Ce que personne n’avait jamais fait. Non, d’habitude, on lui disait que c’était son devoir et qu’il devait s’y plier. Point. Le mariage, la descendance, l’héritage…

— Mais certains diraient qu’avec de l’entraînement, on peut arriver à tout.

Quant à baiser les femmes, et aimer cela en faisant des efforts, comme elle disait… Il ne put retenir un sourire ironique.

— Je l’ai longtemps cru, tu sais. Que c’était de ma faute et que je ne savais pas apprécier les bonnes choses.

Et même quand il avait compris, enfin, qu’il n’y pouvait rien, il avait continué d’espérer stupidement le contraire.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 12 Juil - 19:04

Cassandre appréciait devoir que le jeune homme faisait réellement des efforts pour réponses à ses questions qui devaient être un peu embarrassantes. Elle l'écouta et l'explication lui plut. Un moment où le temps et les pensées dispersaient... ce devait être agréable, Oui. Ne plus avoir d'angoisses... Ne plus avoir de doutes... Ce devait être si reposant. Mais ça lui faisait toujours autant peur malgré tout. Elle sourit à Alduis quand celui-ci répondit vouloir lui répondre comme il aurait voulu qu'on le fasse pour lui plus jeune. Il lui demandait même si elle avait encore des questions. La fillette réfléchit, hésitant puis reprit finalement :

"Je... C'est normal d'avoir peur ? Je suis terrorisée à l'idée qu'un garçon puisse me toucher. C'est normal ? ou c'est moi qui suis bizarre ?"

Leur conversation se poursuivit longuement et les mena à aborder la question de l'identité. Cassandre s'efforça de le comprendre t de le réconforter avec les arguments qui lui venaient. En même temps, pour essayer de l'apaiser, elle lui faisait des câlins et quelques bisous. Elle fit la moue lors de sa remarque sur l'entrainement.

"Ouais... Et Alexandre, s'il marche avec des béquilles, c'est parce qu'il fait pas assez efforts peut-être ?"

Son ton était un peu dur et tranchait avec ses paroles précédentes qui avaient jusque-là modérées.

"Il y a des choses qu'on contrôle pas, même si c'est frustrant, et qu'on peut pas faire. C'est comme ça. Et c'est pas notre faute."

Puis, pour faire passer le ton un peu plus rude, la fillette revint vers lui pour faire un autre câlin.

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Message par Alduis de Fromart Mer 14 Juil - 16:45

Ils semblaient être arrivés au bout de sa réserve de questions. Alduis hocha la tête. Il n’en restait qu’une seule. Et celle-ci… Ce n’était pas compliqué de répondre, au moins, il n’avait même pas besoin d’hésiter.

— Oui, c’est normal.

Tout le monde avait peur de l’inconnu. Même ceux qui disaient le contraire. Mais l’inconnu, dans un certain sens, faisait vibrer plus que la routine. Pourtant, il ne put s’empêcher d’ajouter avec un demi-sourire :

— Mais de toute manière, je crois que tu connais une ou deux techniques pour te défendre contre les hommes.

Elle lui avait bien dit que c’était elle qui avait dit à Leyria de frapper entre les jambes ? Il n’y avait rien de mieux pour mettre un homme à terre, le temps de filer dans l’autre sens.

Pourquoi est-ce qu’elle lui faisait autant de câlins ? autant de bisous ? Il avait du mal à se détendre tandis qu’elle lui témoignait toute cette affection. C’était presque autant qu’Alexandre. Il n’aurait pas cru cela de Cassandre… Qu’est-ce qu’ils avaient tous à lui faire des câlins si facilement ?

Mais elle avait raison. Bien sûr qu’elle avait raison. Jamais Alexandre ne pourrait marcher sans ses béquilles. Et ce n’était pas de sa faute. Soudainement, il se sentit presque stupide de douter. Il y avait des choses contre lesquelles on ne pouvait rien faire.

Pourtant, c’était dur à accepter, cette part que personne ne pouvait maîtriser dans sa vie...
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