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[Nuit du 27 au 28 janvier 1598] - Cette étincelle jaillie sans préavis [Terminé]

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Message par Éléonore de Fromart Jeu 2 Sep - 0:15

Il ne semblait pas apprécier qu'elle pose encore la question. Qu'y pouvait-elle s'il faisait des demandes tout à fait extravagantes pour ce qu'ils étaient ? Elle ne savait même pas si elle devait se réjouir qu'il ne trouve pas ses solutions trop à contre-coeur, ou maudire le ciel qui l'avait laissé envisager cette idée saugrenue. 

Peut-être pas assez saugrenue pour qu'elle ne la considère. Pour qu'elle s'interroge dessus en partant sur l'hypothèse qu'elle puisse accepter pour en savoir plus sur les hypothétiques conditions de ce contrat. Conditions qui ne lui semblaient pas à priori trop extravagantes et qu'elle intégra, pour y penser à tête reposée dans l'éventualité ou il y aurait encore matière à considérer la proposition de son phénix, à qui elle livra les siennes sur sa demande. 

Sa couronne de laurier n'y faisait rien, elle sentait son regard, elle sentait l'air lourd et ses protestations muettes. Ou bien les imaginait-elle, elle ne savait pas, elle ne savait plus. C'est tout juste si elle parvint à conserver son sérieux jusqu'au bout. Et si elle avait été moins concise, au fond, elle en avait posé moins que lui. Tellement moins que cela se résumait en une phrase. 

Sa réponse était tout aussi facilement compressible : elle pouvait se mettre absolument tout ce qu'elle demandait dans un certain endroit. Bon, ç'avait le mérite d'être honnête, si l'on devait y trouver un mérite. 

Elle les détestait tous les deux de se donner raison mutuellement dès qu'elle essayait de les défendre l'un vis-à-vis de l'autre. Elle des détestait toute seule. Elle n'aurait pas besoin de se poser la question si elle n'avait pas renoncé devant ce fichu papier. Et oui, oui , oui, elle se permettait de les comparer. Elle se le permettait parce qu'ils la mettaient précisément dans la même situation. Chacun à vouloir l'enfermer de son côté parce que l'autre était dangereux. Chacun à la traîter d'égoïste juste parce qu'elle voulait décider pour elle-même. 

Elle serra son pendentif alors que le sang coulait de nouveau de sa joue meurtrie. Et si Coldris voulait tout savoir, il avait encore moins d'excuses ! Avait-il seulement écouté ? Le question n'était pas de savoir si elle acceptait de se montrer prudente, il n'avait juste pas à lui imposer. En réalité, rien que pour ça, il lui fallait résister à l'impulsion qui voulait la mettre debout, l'habiller et la faire sortir. Seule. Juste pour ça. N'était-ce pas lui, quelques minutes auparavant à peine, qui déplorait "ce à quoi elle était réduite" ? Tout cela pour la traîter sensiblement de la même manière l'instant d'après. 

Oh, mais cela n'allait qu'en d'améliorant : non seulement elle pouvait s'asseoir sur toute idée de réciprocité, mais en plus il espérait qu'elle trahisse ses serments. Ça c'était bien la meilleure ! Elle n'avait pas non plus le droit d'attendre qu'il ne se serve pas d'elle, et le clou venait : il s'offusquait qu'elle se sente obligée de préciser. Et que devait-elle penser de ce que lui s'était senti obligé de préciser, au juste ? 

Bon, cela réglait au moins un problème : maintenant, elle savait précisément ce que son Bien-nommé aurait pensé de ce projet. Et du reste. Eh bien il n'avait qu'à revenir, si lui aussi avait besoin de d'y mettre. Après "on était amis… mais je sais quand même mieux que toi" et "ce n'est que du respect et du bon sens mais vous pouvez toujours rêver, moi je n'en accepte pas la moitié - je veux vous libérer mais par contre maintenant c'est moi qui décide", on aurait "Je serai toujours là pour toi, ensemble on est invincibles… mais par contre là je ne peux rien faire pour toi donc laisse mon repos tranquille". 

C'était de sa faute. C'était parce qu'elle n'était pas comme il fallait. C'était parce qu'elle n'aurait pas dû exister, voilà. Elle se détestait. 

— Voilà qui règle la question, soupira-t-elle alors. 

Les deux autres lui auraient soufflé que ce n'était pas seulement la question du mariage que cette mise à plat aurait dû régler. Oui, seulement, elle n'avait aucune prise sur la question en question. Et si elle en avait eu, elle aurait simplement mieux protégé son amour. Après tout, tout était de sa faute. Elle se détestait. C'était ridicule. Parfaitement ridicule. Qu'en pouvaient-ils tous si ses besoins étaient démesurés ? Rien. 

Coldris lui prit les mains, et capta le regard absent que le coup lui avait laissé. Oh, non, ce n'était plus une question de risque, là. Ça ne pouvait que foirer. Il l'aimait. Elle le savait. Elle le croyait. Elle voulait le croire. Et elle l'aimait aussi. Tellement. Plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Était-ce juste par esprit de contradiction qu'elle ne pouvait pas accepter ? Pour ne pas céder maintenant, pour sauver l'orgueil de ses vingt ans ? Pathétique. Mais elle ne voulait pas. 

Oui, bien sûr que c'était à elle de revoir ses espérances. Qu'il s'agisse de mariage ou non, parce que mine de rien, cela devait concerner davantage qu'un papier. Elle n'avait plus le droit de l'inquiéter. Plus le droit de causer un état tel que celui où elle l'avait trouvé cette nuit. Bien sûr qu'elle était toujours là, quoi qu'elle soit censée avoir su. Même si elle avait compris depuis longtemps qu'il ne l'aimait pas comme elle l'aimait, d'ailleurs. Ce n'était pas important.

Une voix insidieuse revenait maugréer que, quitte à revenir sur ses principes, il aurait au moins pu en choisir un qui ne l'arrangeait pas tant. Elle était injuste. Cela la touchait, quelque part. Ce n'était juste pas ce qu'elle voulait. D'ailleurs, pour être tout à fait franche, elle préférait toujours tenter le mariage avec Gabriel. Elle se détestait d'oser penser à ce qu'elle pensait, mais elle avait les moyens de lui faire accepter n'importe quoi, si vraiment il n'y avait pas d'autre solution. Cela les briserait définitivement, mais après tout, ce n'était que lui renvoyer ses propres menaces. Au moins, elle ne détester ait que lui et sa relation avec Coldris serait sauve.

Coldris qui s'était levé, éloigné. La jeune femme se cramponna à son talisman. Elle ne savait plus quoi faire… Elle voulut se lever pour le suivre, mais le brouillard subit qui floua sa vision et le déséquilibre qu'elle ressentit à peine debout la fit rasseoir. Elle avait - stratégiquement - oublié de manger la veille ; elle ne s'en inquiéta pas, elle avait l'habitude, maintenant. 

Oublier. Et quelle partie, au juste ? Celle où elle était exceptionnelle, celle où il n'en avait absolument rien à cirer de son avis ou celle où il voulait qu'elle l'épouse ? Oh, elle était injuste. Rien de tout cela ne comptait. À vrai dire, une seule chose avait de l'importance : 

— Vous savez… Si je suis toujours là, c'est simplement parce que je vous aime. Je vous aime et je veux y croire. Et je peux faire n'importe quel effort, mais j'ai peur. J'ai peur… qu'à lutter contre de probables ennemis, nous ne nous détruisions tous seuls de l'intérieur. C'est tout ce qui m'empêche d'accepter les yeux fermés.

Parce qu'elle ne pourrait jamais être entièrement honnête si elle devait lutter contre son autorité. D'ailleurs, avoir des comptes à rendre, ça ne poussait pas à la sincérité.

— Mais je ne veux pas vous perdre. Et je ne sais pas quoi faire, Coldris. Je suis trop fatiguée pour réfléchir à des projets aussi compliqués aujourd'hui, mon amour… et je suis dure avec vous, sans doute, peut-être injuste, mais vous ne vous rendez pas compte du pouvoir que vous me demandez de vous céder. Comment voulez-vous que j'y consente - et plus encore, que je ne vous cache rien - alors que vous venez de dire que je ne devais pas espérer pouvoir vous faire confiance ?  

Et… Il y avait une chose qu'elle ne ferait jamais : lui demander un sacrifice qu'elle ne serait pas capable de faire pour lui. Parce que ses seuls sentiments le lui interdisaient. Parce qu'elle l'aimait vraiment. Et que si elle se montrait difficile, ce n'était pas qu'elle rechignait à faire des concessions, c'était seulement qu'elle ne voulait pas tout gâcher… Encore une fois, c'était drôlement réussi.
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Message par Coldris de Fromart Jeu 2 Sep - 13:24




Rien de ce qu’il pouvait dire ne lui convenait, elle n’avait pas besoin de le dire pour le savoir.  Pourtant ce n’était que l’honnête vérité. Il dut chercher un instant pour quelles raisons il lui avait fait cette proposition. Sans doute pour être en paix avec lui-même et n’avoir aucun regret, car désormais la balle était dans son camp et non le sien. Elle pensait le connaitre, elle pensait le comprendre, mais elle ne faisait qu’en effleurer la surface. Son esprit était bien trop tortueux pour être appréhendé et il n’avait plus qu’à se draper dans son protecteur manteau de solitude. Et malgré tout cela, il se sentit tout de même obligé d’effectuer une ultime tentative. Vaine tentative. Vaine et maladroite qu’il préféra saborder avant de s’échouer.

Il haïssait autant qu’il adorait se perdre dans la contemplation de ce jardin. Ce n’était pas la plus belle vue, certes, mais c’était celle qui pointait en direction de la capitale et du Palais Royal. Là-bas quelque part derrière l’horizon. Sans se détourner ni répondre, il écouta ce qu’elle avait dire, tout en sachant pertinemment que cela ne changerait rien. C’était toujours la même chose au fond. Comme ce jour où il avait été prêt à fuir en Italie et où elle avait refusé de l’accompagner. Au fond, il en avait juste assez de lutter. Il prendrait les choses comme elles viendraient. Qu’importe si quelque part cela le blessait, ce n’était pas comme s’il ne pouvait pas faire avec. Personne n’avait besoin de le savoir. Il se tourna finalement dans sa direction, elle était sans doute fatiguée, ou peut-être qu’elle se méprenait réellement sur son compte.

— Vous pensez réellement que j’ai besoin d’une femme pour faire-valoir quand je peux exercer mon pouvoir sur un Empire tout entier ? Ce sont des belles paroles dont vous devriez vous méfier et non des honnêtes et dures vérités. Si je comptais réellement être l’homme que vous décrivez, je ne m’embarrasserais pas de vérité. Je me contenterai de vous dire ce que vous avez envie d’entendre. Ne vous y trompez pas, j’aurais parfaitement pu le faire. J’aurais pu sciemment choisir chacun de mes mots pour aller dans votre sens, le tout en enfreignant toutes vos règles en une seule déclaration.

Il était suffisamment adroit pour ne rien laisser paraitre. Il se dirigea vers son armoire et en sortit un costume de velours des plus simples. Il retira sa chemise, en passa une autre puis entreprit de se vêtir.

— Vous ne me faites pas confiance quoi que vous disiez et toute cette discussion en est bien la preuve. déclara-t-il en remontant ses chausses. Si vous me faisiez réellement confiance, il n’y aurait pas de longues listes de revendications à respecter au pied de la lettre. il attrapa son pourpoint puis s’affaira en attacher chacun des innombrables petits boutons Vous attendez de moi que je m’y plie et que je prête serment quand les miennes ne sont que purement indicatives. Puis il ajusta ses poignets et le col de sa chemise. En réalité, vous avez surtout peur de moi.

Comme tous les autres. Dans un second placard, il dénicha une paire de souliers avant de s’installer sur le bord de son lit.

— Je vais aller travailler dans mon bureau. Nous nous verrons plus tard. En attendant, faites comme chez vous.

Dans d’autres circonstances, c’est à Saint Eloi qu’il aurait cherché refuge, auprès de l’une des rares personnes à qui il aurait pu se confier sans limites. Désormais, il n’y avait guère plus que son bureau et son travail pour chasser ses pensées de son esprit. C’était cela ou finir noyé. Il attrapa son poignet gauche qui commençait à trembler et réalisa subitement que son autre bras le lançait. Comme si cela ne suffisait pas. Espérons que ce ne soit pas trop handicapant pour écrire.

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Message par Éléonore de Fromart Jeu 2 Sep - 16:20

Pourquoi avait-il fallu que cette demande idiote vienne tout saboter ?! Ils étaient bien avant que cela n'arrive sur le tapis. Éléonore serra son pendentif entre ses doigts. Elle se détestait. Encore une fois, elle s'était fait comprendre complètement de travers. Non, en fait : il n'avait rien compris du tout. 

Elle se força à ne pas intervenir. Elle n'avait jamais dit ça, il ne comprenait rien. Et elle savait bien ce dont il était capable, d'abord. Que croyait-il ? Au contraire, cette conversation n'aurait pas eu d'utilité si elle ne lui avait pas fait confiance. Parce que jamais elle n'aurait donné le moindre crédit à ses propos si elle ne la lui accordait pas déjà. Et puis, cette liste, ce n'étaient pas des revendications au sens où il le prenait, c'était ce qui l'aurait blessée. C'était ce qui, indépendamment de sa volonté, aurait pu les détruire. Ou plutôt la détruire. Désolée d'avoir cru qu'il pourrait s'en soucier. 

La conclusion manqua de l'étrangler. Peur ? Peur de lui ? Sans doute tout individu pourvu d'un tant soit peu de bon sens aurait-il dû. Eh bien il fallait croire qu'elle l'avait oublié dans le même tiroir que son éloquence. Pourquoi ? Pourquoi était-ce si difficile de transmettre ce que l'on cherchait réellement à exprimer ?! Idiote qu'elle était ! Enfin, ce n'était pas faute d'avoir prévenu qu'elle n'était pas ce qu'il lui fallait.

— À plus tard, mon phénix, répondit-elle d'une petite voix. En espérant que je trouve le moyen de parler sans que vous ne compreniez presque l'opposé de ce que j'essaie de dire, soupira-t-elle, surtout pour elle-même, les yeux perdus dans le vague. 

Incapable. Sotte, pathétique et incapable. Ou bien était-ce la distance qui déformait ses propos. Elle ne savait pas… Trouver des excuses n'y changeait rien. Quant à faire comme chez elle, c'était une notion un peu trop compliquée, alors autant ne rien faire du tout.
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