[5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
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S'en plaindre toutes les dix minutes non plus, c'était pourquoi il s'était efforcé de prendre sur lui et d'écouter tout ce que Layla pouvait avoir envie de lui raconter. Il n'avait pas osé compter le nombre de fois où il s'était égaré, cherchant instinctivement un olivier imaginaire dans le défilement de paysages ou faisant courir d'un doigt à l'autre la chevalière envoyée par son épouse - celle de son père se trouvait dans sa poche Il essayait de ne pas serrer ses mâchoires trop visiblement.
Parfois, il se surprenait à sourire bêtement à l'idée de revoir Bérénice et leur fils. De les revoir tous, mine de rien. Il aurait seulement aimé ne pas quitter Aussevielle. Mais le devoir passait avant tout, il avait suffisamment tergiversé.
Quoi qu'il en soit, c'était tout de même un soulagement d'atteindre Fromart cet après-midi-là. Quoi qu'il fasse drôlement froid aux alentours de la capitale.
Une fois dans la cour, on l'aida à passer d'une boîte à roulettes à l'autre. Il s'efforça de ne pas grimacer alors que cette opération lui rappelait encore une fois qu'il ne savait strictement rien faire seul. Il aurait aurait toujours l'air moins ridicule en l'assumant dignement, mais au fond, cela demeurait profondément humiliant. Mais Il lui accorderait la force de surmonter cela si cette fois, il en faisait l'effort.
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Valmar, 40 ans
Ces derniers jours, le vicomte sortait rarement en journée, y compris pour aller au palais, ne s’en tenant qu’aux urgences éventuelles, qui fort heureusement n’avaient pas eu lieu. Et pour cause, il ne souhaitait pour rien au monde raté l’arrivée de son beau-fils. Quelque part ce devait être un exploit de l’avoir convaincu de monter ici, à la capitale. De ce qu’il savait de lui, il était amoureux de ses terres entre ciel et mer bordées de collines. C’est sûr qu’à l’entendre cela faisait rêver et Valmar songeait à Entraigues son fleuve paisible la plupart du temps et ses vignes à perte de vue. Lui aussi aurait eu du mal à quitter son chez lui s’il avait eu le malheur d’y remettre les pieds.
Toujours est-il que c’est au beau milieu de l’après-midi, attablé dans la salle de repos en compagnie de quelques gardes qu’il surprît le grincement caractéristique d’une voiture et bondit sur ses pieds en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. À voir les malles qu’elle transportait harnachées à l’arrière, ce ne pouvait être qu’eux ! Le temps qu’il quitte la tour, les invités du vicomte se trouvaient déjà dehors. Il avait beau être au courant de son accident, le voir de ses propres yeux lui serra tout de même le cœur et quand bien même il s’était revu plusieurs fois depuis Iswyliz, c’était toujours l’image du soldat qu’il avait surpris sauvant des civils qu’il gardait en mémoire. Le regard de celui qui devait le tuer, mais ne put jamais s’y resigner – Dieu merci ! –. Il marcha d’un pas alerte dans son armure légère rutilante, bras largement ouverts, puis salua militairement arrivé à sa hauteur :
— Capitaine d’Aussevielle ! C’est un plaisir de vous revoir
Cet homme à qui il devait tout ce qu’il possédait encore pour avoir épargné son ennemi. S’il était lié au vicomte par ce contrat, il l’était tout autant et plus encore envers celui qui l’avait épargné. Il aperçut alors la jeune métisse qui se tenait timidement entre la voiture et le militaire. Il s’inclina aussitôt.
— Mes excuses, Madame, se rattrapa-t-il devant celle qui était la dame de compagnie de Madame Bérénice et certainement quelqu’un pour lui également. Soyez les bienvenus à Fromart, j’espère que le voyage ne fut pas trop mouvementé.
Il n’osait guère dire « bon » tant il doutait que ce puisse être le cas dans ces conditions. Ce cher Démétrius, quel malheur… Il aurait pu trouver dix mille hommes et plus encore qui aurait mérité ce sort, mais il avait fallu que cela tombe sur lui, le plus honorable d’entre tous !
— Hé ! T’attends de voir passer le dahu? Va donc prévenir le vicomte et sa fille de l’arrivée du marquis d’Aussevielle
— ¨Pardon mon Capitaine ! Oui mon Capitaine ! clama le garde avant de déguerpir au pas de course. C’est qu’il n’avait pas vraiment envie de subir le courroux de son supérieur, il s’était juste retrouvé hypnotisé par leur arrivée…
— Madame, Capitaine, venez je vais vous accompagner à l’intérieur vous y serez bien mieux que dans ce froid à vous geler les larmes.
Du côté de la cour d’honneur, il n’y avait qu’une petite marche au niveau du seuil de la porte, sous les arcades, qu’il fit franchir sans le moindre problème à son ancien ennemi.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
— Capitaine Lorensi ! Et moi donc ! répondit-il avec un entrain qu'il lui fallait puiser loin - et sauf le respect qu'il portait à l'iswylan, qu'il préférait ménager pour les siens.
Puis, comme il faisait remarquer Layla, le marquis s'empressa de la présenter :
— Ma sœur adoptive, Layla Sorel. Puis, se tournant vers elle avec un sourire rassurant, il précisa : Le capitaine Lorensi et moi nous sommes rencontrés à Iswyliz.
Dans des circonstances qu'il n'y avait pas forcément besoin de d'étaler. Sa conscience en était plus tranquille, c'était tout ce qu'il pouvait en retenir. Ne restait qu'à prier pour que ni lui ni ses hommes ne le paient.
Démétrius se contenta d'un acquiescement pour ce qui était du voyage. Pas d'accident, pas de retard et s'ils s'étaient faits attaquer, il s'en serait tout de même souvenu. Soit : sans complication. L'inconfort était malheureusement inévitable et à certaines comparaisons, il devait s'estimer chanceux. C'était ainsi qu'il l'aurait pris autrefois, du moins. Ainsi qu'il y aurait cru.
Après avoir sonné les cloches à un étourdi, le capitaine des gardes les invita à entrer.
— Nous vous suivons, confirma-t-il, se gardant bien de commenter le climat.
Il empoigna ses roues pour s'exécuter, encourageant Layla d'un regard.
Il serra les dents un moment. Il n'était pas certain que son attention et sa réactivité se maintiennent bien longtemps, mais il s'arrangerait pour ne pas flancher, il avait eu de quoi s'y préparer. Tout comme à l'idée de ne pas passer seul la marche. Une bête marche - il devait y avoir moyen… - et bien plus de gens pour constater cette humiliante dépendance dont il était accablé.
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Layla, 25 ans
Le voyage avait été long et pénible pour tous. Ce n’était jamais franchement agréable de se faire secouer à longueur de journée comme un olivier et cela l’était encore moins pour son frère que pour elle. Vaine tentative pour le contenir sur la banquette bien calée, elle l’avait souvent pris dans ses bras pour lui parler de tout et de rien, qu’il écoute ou laisse parfois voguer ses pensées. Layla était une pipelette, elle n’y pouvait rien et lorsqu’elle angoissait, elle tentait comme elle pouvait de combler le vide sonore ainsi que celui de son esprit en parlant. Elle avait même essayé de jouer du violon, mais sincèrement… cela avait dû attendre leur halte le soir à l’auberge du relais de poste.
Heureusement, ils avaient fini par discerner la grouillante Braktenn qui lui avait tout de même manqué. Leur voiture traversa la ville sous son regard émerveillé jusqu’à atteindre les grilles du domaine de Fromart que Layla n’avait jamais foulé – du moins n’en gardait-elle aucun souvenir –. Elle était curieuse de découvrir où avaient grandi Bérénice et Alduis, et rassurée de ne pas affronter Saint-Eloi toujours endeuillé par la disparition de ses parents adoptifs. Elle jeta un coup d’œil à Démétrius, pour qui ce serait sans doute encore plus difficile, lui qui n’y avait pas remis les pieds depuis ces jours funestes…
Pour l’heure, il fallait descendre et l’on aida le marquis à s’extirper de leur voiture tandis qu’elle s’évertuait à se dissimuler derrière son frère autant qu’elle le pouvait, à tel point que celui qui devait être le capitaine des gardes – et une connaissance de son frère visiblement – s’excusa de ne pas l’avoir remarqué, si bien que Démétrius fut obligé de la présenter. La jeune métisse effectua une révérence gênée, tant pour les mots de son chevalier que pour l’embarras occasionné au second militaire…
— C’est un plaisir de faire votre connaissance, Capitaine Lorensi.
Et pour le reste cela ne faisait rien. Elle préférait presque être oubliée discrètement dans un coin que de subir les regards interrogateurs des uns et des autres – dans le meilleur des cas –. Ils emboitèrent le pas du Capitaine, chacun comme il le pouvait sous les regards avides de Layla qui s’empressait de dévorer chaque détail de ce château méconnu. La vue était moins belle, mais bon rien ne valait Aussevielle. La façade était bien plus blanche et les jardins plats. Il y avait l’air d’avoir moins de marches aussi. Oh si seulement cela pouvait aider Démétrius ! À l’intérieur, la décoration était moins austère et rustique qu’au marquisat, inspiration italienne. Des livres, beaucoup, beaucoup de livres. Ses yeux sautillaient d’un angle à l’autre comme de petites puces hyperactives, attrapant de justesse le salut militaire du garde ainsi que quelques paroles en bruit de fond.
— J’espère que vous passerez un agréable séjour ici, n’hésitez pas à venir me voir ou me faire mander si vous le désirez.
Qu’était-ce vacarme provenant de l’étage ? Ces pas d’éléphant exalté qui martelaient le sol avec force et l’autre plus léger et précipité derrière… Oh ! Un sourire se dessina et elle se tourna le cœur battant vers son frère qui devait sans doute être arrivé à la même conclusion. Lorsqu’elle reporta son attention sur la porte, le garde avait disparu pour laisser place à une petite bourrasque d’automne qu’elle connaissait si bien.
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Adéis d’Aussevielle, 4 ans
Le matin, il avait rencontré Tristan le chevalier des cartes, un ami d’Eléonore à la sortie de la boutique de la Dame-aux-robes, mais depuis qu’ils étaient rentrés, Adéis s’ennuyait affreusement, allongé sur le tapis de sa chambre à déplacer distraitement son escadron de cavalerie lourde vers un château de briquette de bois qu’il avait passé la dernière heure à assembler. Il se retourna pour chercher du regard le trébuchet qui attendait un peu plus loin.
— Rendez-vous sarrasins ! Acre est cernée ! clama-t-il en approchant l’engin de siège. Vous êtes fait comme des rats ! Pfiouuu… et le projectile s’écrasa contre le mur ouvrant une brêche. Chargeeeeeeeeeeeeeez ! Yaaaaaaaaaaah !
Les chevaliers s’engouffrèrent entre les débris, sautant sans encombre un éboulement de plusieurs mètres pour atteindre les petites figurines représentant l’armée ennemie (en large infériorité numérique)
— Pas de quartier ! Prend ça Saladin !
Finalement pris dans son jeu, Adéis n’entendit pas la porte s’ouvrir derrière lui.
— Monsieur votre Père vient d’arriver au domaine, l’informa la gouvernante qu’il n’entendit pas continuant de faire tomber les soldats infidèles.
Elle se racla la gorge pour attirer son attention.
— Votre père, le marquis d’Aussevielle vous attend dans le grand salon.
Papa ? Il suspendit son cavalier dans les airs le temps que l’information soit digérée par son esprit… Une petite seconde plus tard, le chevalier vola contre les murailles tandis qu’il s’en délestait.
— Ouiiiiiii, Papaaaaaaa ! s’écria-t-il en courant comme un fou, passant dans le maigre interstice laissé par Elisembête.
— Pardon ! Pardon ! lança-t-il à retard pour la peine.
Petite glissade contrôlée dans la galerie afin de s’arrêter au devant de l’escalier, il sauta sur la rambarde – c’était interdit, mais il n’avait pas le temps de descendre les marches, c’était une urgence là ! – se réceptionna sur le pilastre à l’aide de ses mains et bondit à terre avant de repartir en direction du salon criant des « pardon ! pardon ! » à tous les domestiques qu’il manquait de renverser dans sa course. La porte était ouverte. Il s’arrêta net dans l’embrasure. Son père était bien là avec Layla. Il était vraiment là. Vraiment, vraiment là. Pour de vrai. Il cligna des yeux. Il était là ! Papa était revenu ! Son sourire s’étira jusqu’aux oreilles et ses prunelles malicieuses se mirent à scintiller comme autant de petites émeraudes puis sans prévenir il se rua dans ses bras, se jetant sur ses genoux, bras autour de son cou.
— Papaaaaaaaa ! Tu m’as tellement manqué !
Il frotta sa petite tête rousse contre la barbe de son père. Il était vraiment là ! Pour de vrai ! Il recula subitement sa tête, emporté par ses souvenirs encore si frais dans son esprit.
— Tu sais que j’ai rencontré un monsieur qui faisait des tours avec des cartes ce matin ! Et même que Acre vient de tomber !
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Une fois à l'intérieur, il remarqua avec un léger amusement l'attitude de Layla - pour sa part, la décoration était actuellement le dernier de se soucis et il aimait autant ne pas s'attarder sur la fadeur du paysage. Il acquiesçaine forme de remerciement au Capitaine Lorensi, guettant déjà l'agitation annonciatrice de retrouvailles - sans offense pour son ancien ennemi - réellement attendues, celles-ci.
Il lâcha un soupir blasé en entendant le vacarme qu'un si petit garçon pouvait causer. Il sourit d'un vrai sourire - non, vraiment, il ne lui serait même pas venu à l'idée d'en faire la remarque à ce moment - qui s'élargit en voyant apparaître ce lionceau ébahi… et lui foncer dessus.
Outch ! Un jour, il faudrait lui apprendre à être plus délicat. Mine de rien, l'enthousiasme d'un enfant en était presque douloureux - à l'époque, c'eût été plus simple.
— Doucement ! protesta affectueusement le père en ébouriffant la crinière rousse de son fils. Toi aussi tu m'as manqué, mon grand.
Démétrius le serra dans ses bras. C'était idiot : il lui avait manqué davantage que d'habitude. Ou du moins différemment. Il s'en voulait pour ce qu'ils avaient dû supporter. Pour ce chemin qu'il n'avait pas terminé. Il pensa à la lettre d'Alduis. Honnêtement, il aurait peut-être préféré se faire casser la figure avant pour que cela n'arrive pas. Avait-il… définitivement brisé quelque chose entre eux en cédant au désespoir ? En voyant son petit ainsi, il voulait croire que non.
C'est alors qu'Adéis se mit à parler de ses jeux. Et de tours de cartes.
— Ah oui ? s'intéressa-t-il sans rien trouver de plus pertinent sur l'instant. Mais dites-moi, jeune homme, c'est que vous ressemblez tout de même curieusement à mon fils Adéis... Énormément. Même yeux, même cheveux, même voix, même nez... - qu'il montra du bout de l'index - mais il est un peu plus petit que vous. L'auriez-vous vu par hasard ?
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Adéis, 4 ans
Papa était revenu ! Vraiment ! Il avait pensé tellement souvent à ce moment-là ! Et c’était encore mieux en vrai ! C’est vrai qu’il s’était précipité un peu rudement peut-être, mais il lui avait tellement manqué alors il voulait le serrer fort-fort-fort pour qu’il le sache, parce qu’il ne savait pas comment lui dire autrement… Et puis aussi un peu parce qu’il avait peur qu’il reparte quelque part sans lui. Il desserra un peu ses bras autour de son cou quand son père ébouriffa sa tignasse folle.
C’est vrai ? Il lui avait manqué aussi ? Adéis frotta de plus belle son visage contre les siens, bien trop heureux de retrouver les bras et l’odeur de son papa qui était vraiment là. Et puis il avait plein de trucs à lui raconter ! Comme ce qu’il avait fait ce matin et tout à l’heure et hier et avant-hier et encore avant ! Et puis il voulait lui montrer Didon et aussi Troie et puis le drakkar et son épée en bois aussi !
Il hocha la tête avec grand sourire quand son père appuya ses dires avant de… déchanter quelque peu… Il ne se souvenait plus de lui ? Il resta interdit une fraction de seconde.
— Mais papaaaaaaaaa, c’est moi ! Tu m’as pas oublié quand même, hein !
Derrière lui, il y avait Layla. Oups il avait oublié de lui dire bonjour dans la folie du moment. Il sauta hors des genoux de son père et alla faire un câlin à la jeune métisse pile quand maman entra pour se précipiter vers papa. Elle courrait moins vite que lui, mais elle avait des plus grandes jambes même si elle faisait de tout petits pas qui claquaient sur le parquet en même temps que ses cheveux blonds volaient derrière elle comme ceux d’une princesse des contes de fées. Toujours entre les bras de Layla, il observa sa mère se jeter dans les bras de son père. Elle lui embrassa même le front, lui prit les mains et l’embrassa sur la bouche – beurk –.
Son cœur battait à la chamade entre les baleines serrées de son corset d’un bleu vert profond. C’était si inespéré… Elle n’aurait jamais imaginé le voir ici en quittant Aussevielle en décembre dernier. Rien qu’à son regard elle percevait qu’il allait bien mieux. Quelque chose avait changé en lui et les larmes lui montèrent aux yeux alors qu’elle le serrait entre ses bras.
— Je suis si heureuse de te voir, tu ne peux pas imaginer, murmura-t-elle avec un grand sourire.
C’était comme quand il pleuvait et qu’il y avait du soleil dehors. Incompréhensible.
— Pourquoi tu pleures, Maman, tu es triste ? demanda Adéis avec toute la candeur de l’enfance.
Elle se tourna vers lui, enlaçant papa entre ses bras et posa sa tête sur son épaule.
— Mais non Adéis, c’est juste que…
Juste que… quoi ? Puis le garçon repensa à la météo : quand il pleuvait, mais qu’il y avait du soleil, on pouvait voir de jolis arc-en-ciel…
— Tu es comme un arc-en-ciel, alors ? C’est ça ?
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
— Bien sûr que non, mon grand, ne t'inquiètes pas.
Sur ce, il le libéra pour le laisser saluer sa marraine… et parce qu'un autre être attendu était arrivé sur le pas de la porte. Que se jeta également dans ses bras - moins sauvagement que leur fils, c'était certain.
— Quel accueil ! commenta-t-il, assez surpris par son baiser.
On aurait presque dit qu'elle était contente de le voir - ce qu'elle ne manqua pas d'affirmer. Et lui donc ! Il la pressa contre lui, sans trouver une réponse satisfaisante tant il y avait de choses à dire. Elle lui avait manqué, il l'aimait, il était désolé… Adéis commenta ses larmes avant qu'il ne trouve ses mots - autre point qu'ils devraient aborder.
Il passa caressa ses cheveux, la laissant peut-être lâchement trouver une réponse pour Adéis. Il ne savait pas. Il se demanda un instant s'il n'aurait pas été plus judicieux d'attendre qu'il soit mieux préparé mais s'efforça de chasser cette idée : quoi qu'il en soit, il ne pouvait plus perdre la face.
Il eut un léger sourire aux déductions de son fils. Il fallait espérer que ce ne soit que cela. Et que l'orage s'éloigne plutôt qu'il ne se rapproche. Que leur avait-il fait subir ?
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Adéis, 4 ans
Elle n’avait pas vraiment réfléchi lorsqu’elle lui avait sauté au cou, c’était venu… spontanément, comme lorsqu’elle avait pris ses mains ou… embrasser ses lèvres… Elle rougit aussitôt de son emportement lorsqu’il lui fit remarquer combien cela était peu habituel. Pourtant, Dieu savait qu’elle avait envie de le couvrir d’une pluie de baisers. Peut-être était-ce également pour compenser son retour précédent qui avait été débordant de soulagement, mais sans doute pas de joie réelle ?
Elle croisa son regard et… oh ce qu’elle aurait voulu lui dire tout ce qui lui passait par la tête sans craindre de faire une bêtise. Pourquoi fallait-il qu’elle se trouve assourdie par les battements de son cœur et que ses joues brulent d’un feu ardent ? A quoi devait-elle ressembler ainsi ? Alors qu’il était si… Lui. Juste lui. Avec sa barbe parfaitement taillée et non plus hirsute, un beau costume de velours sombre et non plus une couverture jetée sur ses épaules, ses cheveux roux au désordre organisé et cet éclat dans son regard gris et non plus ce morne miroitement. Les larmes lui montèrent aux yeux, ce qu’Adéis ne manqua pas de remarquer. Ce n’était pas ce qu’elle voulait, oh non, mais… elle se tourna vers Layla comme pour l’interroger muettement sur ce qui avait pu se passer durant tout ce temps.
Comment ? Comment était-ce possible ? Elle tenta de répondre à leur fils pour le rassurer parce que non elle était bien loin d’être triste. C’était même tout l’inverse et… oh ce que cela pouvait être si idiot à la fin !
Un arc-en-ciel ? Elle acquiesça c’était parfaitement cela. Un déluge d’émotions qui la submergeait et emportait toutes ses craintes et ses heures de mélancolie nocturne.
— Merci d’avoir accepté de venir, Démétrius, merci. Je sais combien cela t’en coûte et cela ne m’en touche que davantage. Je… J’ai tellement de choses à te dire et…
— Moi aussi, Papa ! s’exclama la petite tête rousse entre les bras dorés de Layla. Tu sais, Alexandre il a construit un drakkar ! T’en as déjà vu à Zakros, dit ? Tu me raconteras ? C’est grand comment ? C’est vrai qu’ils peuvent traverser les océans et les fleuves ? Pourquoi on n’a pas tous des bateaux comme ça alors ? C’est parce que c’est des païens, c’est pour ça ? Tu sais, il a aussi construit Troie ! J’adore jouer avec grand-père dessus même s’il veut toujours détruire la ville.
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Il perdait pourtant déjà ses mots. Oui, un arc en ciel. Il acquiesça lorsque Bérénice reprit. Lui aussi avait énormément à lui dire. Il n'aurait pas su, là, mais… il n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot. Pas le temps de penser à chercher le regard de Layla. Même pas le temps d'écouter la fin de sa phrase qu'Adéis partait déjà dans de grands récits qu'il n'eût même pas le temps d'interrompre pour lui rappeler que sa mère parlait. Tout allait-il donc si vite ?
Drakkar. Zakros - sale campagne. Et avalanche de questions désarticulées dont il ne percevait que la moitié. Il abandonna l'idée d'envisager de chercher une réponse. Il retrouva le fil lorsqu'Adéis évoqua ses jeux avec son grand-père. S'abstenant de toute digression sur les destructions, il préféra se raccrocher à l'image véhiculée par les lettres de Bérénice, qu'il serrait toujours dans ses bras.
Il aimait l'idée de voir son parrain jouer, être un peu plus… léger. Loin des tourments atroces qui l'amenaient, déchiré, a la maison quand il était petit, et dont il avait dû assidûment prier pour qu'ils s'apaisent, comme son père le lui avait dit. Il s'en souvenait assez pour avoir continué de s'y appliquer durant de nombreuses années, sans comprendre pourquoi il ne redevenait pas vraiment vraiment heureux comme il le réclamait ni pourquoi, même quand il croyait que cela s'était arrangé, il finissait par voir qu'il redevenait malheureux. Et s'il savait aujourd'hui que tout n'était pas aussi simple, il lui accordait toujours cette place dans ses prières.
Toujours était-il que personne ici n'avait besoin de le savoir et que…
— Nnn. Mais n'ai-je pas entendu qu'il s'amusait aussi à modifier l'histoire et à l'empêcher de tomber afin d'éviter de perdre ? le relança-t-il.
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Adéis, 4 ans
On pouvait dire que l’interruption cavalière d’Adéis tombait à pic, car en réalité elle ne savait plus très bien ce qu’elle avait prévu de dire lorsqu’elle avait entamé sa phrase et c’était sans doute sur un équilibre précaire qu’elle s’engageait.
On pouvait dire que les maquettes d’Alexandre l’avaient marqué. De tout ce qu’il avait fait depuis leur arrivée c’était visiblement la première chose à laquelle il pensait ! C’est vrai qu’il avait beaucoup joué avec, notamment celle de Troie. En revanche Zakros… C’était sans doute mieux d’éviter de rentrer dans les détails parce qu’Alduis disait que c’était vraiment une « chienne de guerre », une véritable boucherie d’un côté comme de l’autre. Certainement la pire campagne à ses yeux. Elle avait dû mal à croire que Démétrius, si humaniste, puisse en penser guère mieux et leur fils n’avait pas besoin de savoir ce qui se passait là-bas.
Elle esquissa un sourire en l’entendant citer ses lettres. C’était idiot, mais cela lui faisait plaisir d’avoir cette preuve de lecture, même si elle ne lui en aurait jamais tenu rigueur du contraire. Et puis il fallait dire ce qui était : voir les yeux d’Adéis s’écarquillaient de stupeur était tout bonnement délicieux.
— Mais… Comment tu sais ça, Papa ? s’exclama-t-il bouche bée un jour il a même dit que les gonds de la porte du cheval étaient rouillés… et même qu’une autre fois, il lui a mis le feu ! Et aussi, il a décidé de rendre Hélène et a décrété que c’était suffisant pour en finir… Dis Papa, c’est vrai que les femmes ça sème toujours la discorde ?
Et une voix grave bien connue le coupa dans ses réflexions troyennes.
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Coldris quittait peu sa demeure depuis qu’il savait l’arrivée de son filleul imminente. Il était hors de question de ne pas être présent pour l’accueillir, d’autant plus qu’excepté ses rares audiences, il pouvait tout à fait effectuer son travail depuis chez lui.
Ce fut dans l’après-midi que Léonilde parut pour l’informer de la présence de Démétrius. Son cher beau-fils, digne héritier de son père à n’en pas douter, et ce n’était pas parce qu’il traversait une passe difficile qu’il aurait remis cela en cause. En même temps, Coldris était fort mal placé pour critiquer les épisodes ténébreux dans lesquels on pouvait se laisser dériver éternellement. Il en avait fait les frais lui aussi, même si le petit bambin qu’il était à l’époque ne s’en souvenait peut-être plus. Ce qui était sûr, c’est que cela ne changeait pas celui qu’il était et dont Virgil pouvait être fier.
Il ne l’avait pas revu depuis le début de la campagne de Mornoy et… la mort de son père. Cela ne les avait pas empêchés de s’écrire régulièrement quand bien même les mots ne remplaceraient jamais un échange de vive voix. Plusieurs fois, il avait voulu descendre à Aussevielle sans jamais parvenir à se libérer pour un si long voyage dans une période si tendue. Il avait bien songé à venir visiter le front mornoïte, mais une récente tentative d’assassinat qui l’avait cloué au lit l’en avait fortement dissuadé.
Le temps de ranger son dossier comme il se devait, il se leva et prit la direction de sa chambre où elle se trouvait paisiblement installer à jouer avec son poignard qu’il aurait sans doute préféré être un coupe-papier, enfin, elle savait ce qu’elle faisait, non ? Il n’était pas question de se présenter devant son filleul sans qu’elle ne soit à ses côtés.
Parce qu’elle allait devenir sa femme.
Cela sonnait toujours aussi étrangement à son oreille. Un mélange de bonheur extatique et de profonde absurdité. Il ne lui restait désormais plus qu’une poignée de jours avant que son célibat ne prenne fin. Parfois il doutait – brièvement –, parfois il s’effrayait de ceux qui pourraient l’en empêcher, souvent il se noyait dans une vague de plaisir et de fierté à l’idée d’épouser celle qu’il tenait en si haute estime pour lui offrir de son plein gré ce bout de papier sacrificiel.
Coldris lui tendit son bras, songeant durant le trajet à la meilleure façon de présenter les choses à Démétrius qui s’en étonnerait encore plus qu’Alduis très certainement. Se marier. Étrangement, c’était peut-être la seule personne qui aurait pu lui faire entendre raison en cet instant, parce qu’il représentait ce lien avec son meilleur ami et qu’il aurait souhaité avoir son plein et entier soutien pour repasser devant le curé une troisième fois.
Lorsqu’ils arrivèrent, il surprit la remarque de son filleul puis de son petit-fils au sujet de Troie. Ah ça ! Mais il fallait bien apprendre à ce petit les ficelles du métier dès le plus jeune âge, non ? Et puis son grand-père n’avait-il pas pour habitude de lui seriner « apprends à aimer perdre, Coldris » , au fond, il ne faisait que transmettre l’enseignement de Virgil.
— Allons Adéis, ne dévoile pas tous nos petits secrets ainsi ! taquina-t-il gentiment avant de s’approcher pour poser une main accueillante sur son épaule.
— Je te remercie du fond du cœur d’avoir accepté de venir, cela me fait réellement plaisir de te revoir et de t’avoir à Fromart pour aussi longtemps que tu le désireras.
Il se tourna ensuite vers Layla qu’il salua poliment, elle effectua pour sa part une légère révérence laissant Adéis s’échapper comme une furie.
— Papaaaaa, il y a la Princesse de grand-père, t’as vu ?
Ah ça… c’était couru d'avance et il avait mis en garde Éléonore sur ce genre d’incident prévisible quand bien même elle essayait de se faire aussi discrète que possible. Il afficha un sourire attendri et amusé puis retourna chercher par la main sa belle étoile.
— Démétrius, je te présente Éléonore de Tianidre. Ma future femme. Nous allons nous marier dans quelques jours.
Et il l’aimait follement comme en témoignait chaque parcelle de son corps, de ses yeux pétillants jusqu’à ce pouce qui caressait tendrement le dos de sa main. Alors qu’il croisait le regard gris acier de son beau-fils, pareil à celui de son meilleur ami, il se rappela soudainement de cette discussion avec son père qui ne parvenait pas à croire qu’il ait pu tomber amoureux. Réellement amoureux. Et pourtant…
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Adéis repartit dans une foule d'exemples qu'il suivit à peu près. Seigneur, mais cela avait de ces questions à cet âge-là !
— Pas quand on écoute ses parents, répondit-il selon son expérience personnelle.
Bien que Bérénice soit plutôt surprenante, il fallait l'avouer. Entre son drôle d'attrait pour l'escrime - l'idée que quiconque d'autre pratique encore ne faisait plus que le ramener à perte -, et l'autre, plus curieux encore. Mais il y avait… Il y avait…
L'arrivée de son beau-père - qui la fit d'ailleurs quitter ses bras - l'arracha à ses pensées. Oui, qu'il évite tout de même d'avoir avec Adéis des petits secrets trop opposés à son éducation, n'est-ce pas. Typiquement sur les femmes et la religion, n'est-ce pas. Il était déjà assez prompt aux bêtises ainsi.
Malgré tout, Démétrius était heureux de voir son parrain. Il acquiesça.
— À moi aussi. Cela faisait longtemps.
Approfondir aurait juste été bon pour se perdre. Ils trouveraient bien l'occasion de discuter plus tard. Depuis tout ce temps, il le trouvait… étrange ? Changé ?
Un cri d'Adéis attira l'attention du marquis vers la silhouette qui venait de jeter un oeil par l'encadrement de la porte. La… la quoi ? Il jeta un regard inquiet à Coldris. Il n'aurait pas volontairement eu d'attitude déplacée devant son petit-fils, non, mais s'était-il fait surprendre et avait inventé une explication ? Ici ? Quelqu'un qui s'y trouvait toujours… Et qu'était-ce que ce bête sourire ?
Il le suivit d'un regard intrigué tandis qu'il retournait chercher la timide jeune femme à la porte. Son visage lui rappelait vaguement quelque chose sans qu'il ne puisse dire s'il l'avait déjà vue. Sa main dans celle de Coldris, elle marchait avec un pas de retrait avec un air un peu ennuyé - appeuré ? - et si elle avait pu se cacher entièrement derrière Coldris, elle l'aurait sans doute fait.
Le nom prononcé par Coldris lui évoqua vaguement quelque chose mais l'annonce la plus improbable qu'on ne lui ait jamais faite le percuta de plein fouet avant qu'il n'ait pu l'identifier. Il resta un moment interdit - heureux que sa mâchoire ne s'en soit pas complètement décrochée -, doutant très fortement de ce qu'il avait pu entendre. En doutant d'autant plus que son parrain avait vraiment une présence inhabituelle. Les mots ne se reliaient pas. C'était… Parfaitement absurde ? Il se moquait de lui. Son regard quitta celui de son beau-père pour chercher celui de sa sœur - elle avait entendu la même chose ? - puis de sa femme - qu'était-ce donc pour une histoire ?! - avant de revenir vers le couple qui lui faisait face.
Il ne savait pas s'il était plus surpris par l'idée que son parrain soit retombé amoureux, ou bien par celle qu'il ait décidé de se marier. Enfin, c'était un enchaînement logique, mais on parlait tout de même de Coldris de Fromart. Et son père n'avait même pas été présent pour lui rappeler comment les choses devaient fonctionner. Décidément, le monde allait trop vite pour qu'il y comprenne quoi que ce soit.
— Sérieusement ?, finit-il par demander, son incrédulité déjà diluée dans un espoir idiot - celui du petit garçon qui aurait bien aimé voir son parrain heureux, celui du filleul adulte qui aurait bien aimé le voir s'assagir un peu. Hmm… ff… Félicitations !
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Il n’aurait pas pu en tenir rigueur à Démétrius pour sa réaction à son annonce fracassante. Il avait pleinement conscience de l’absurdité de ses paroles dans sa propre bouche quand dans celle d’un autre il n’y aurait rien eu de si extravagant. Se marier, ce n’était finalement qu’une étape à laquelle tout le monde se pliait de plus ou moins bonne grâce, mais chez lui cela semblait hautement improbable. Au moins lui épargna-t-il la moindre remarque sur ses sentiments et de cela il lui en fut bien reconnaissant.
Il acquiesça donc silencieusement en guise de confirmation et de remerciement tandis que sa main avait quitté celle de sa merveilleuse luciole pour venir se loger dans le creux de ses reins d’où il pouvait caresser son dos.
— Je sais que c’est fort soudain et dire que cela était prévu de longue date serait te mentir puisque c’est tout sauf le cas, toutefois les circonstances sont telles que cela ne pouvait souffrir d’aucun délai supplémentaire… Mais nous aurons l’occasion d’en reparler à tête reposée si tu le souhaites.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Layla, 25 ans
Layla avait le sourire jusqu’aux oreilles de revoir Adéis et Bérénice. Ce qu’ils avaient pu lui manquer à elle aussi ! Bien sûr tous deux mouraient d’envie de revoir son frère et elle comprenait parfaitement, à leur place elle en aurait fait autant. Sauf qu’elle était de l’autre côté et qu’elle en avait profité pendant près de deux mois, alors elle pouvait bien le partageait et se laisser disparaitre dans le décor.
Les retrouvailles avec Bérénice avait été si attendrissantes ! Tout en tenant le petit garnement entre ses bras, elle n’avait cessé d’inciter son frère d’un regard qu’elle espérait communicatif – étant donné qu’elle se trouvait dans son dos – assortis de « mais dis lui ! » qu’elle pensa très, très, très fort.
Seulement voilà, Dem n’était pas décidé et visiblement il ferait ça quand il n’y aurait aucun témoin, oh elle comprenait tout à fait, mais elle en avait des papillons dans les entrailles rien qu’à imaginer cette scène…
Ce qu’elle ignorait jusqu’à ce que Coldris entre, c’est qu’elle allait avoir tout le loisir de se laisser tourbillonner dans son cyclone d’émotions… Tour commença avec Adéis qui s’échappa – fichtre ! – en accueillant la « princesse de grand-père ». Non mais… c’était quoi encore cette histoire ? Leur dernier jeu dans le château ? Avait-il l’habitude d’inviter ses maîtresses comme ça ? Elle aurait bien voulu apercevoir le visage de son frère et de sa belle-sœur, mais… impossible. A la place, elle dut se contenter des présentations du vicomte.
Sa… future… femme ? Visiblement Démétrius était aussi abasourdi qu’elle… donc elle avait bien entendu… Il allait se marier ? Lui ? Coldris qui trainait oncle Virgil au Lupanar et prenait plaisir à lui faire des récits détaillés de ses conquêtes (oui bon, c’était mal d’écouter aux portes, mais en même temps comment résister ?)
Layla lâcha un petit cri de souris qu’elle étouffa de ses mains avant de bredouiller un « Veuillez m'excuser » encore sous le choc.
Nom d’un petit bernicle ! Que s’était-il passé ? Et… et… si soudainement ?! Ses prunelles vertes s’écarquillèrent comme des billes passant sur la jeune et ravissante femme qui semblait si mal à l’aise. Sauf son respect, si elle n’avait pas si peu cru à la sorcellerie, elle l’aurait cru envouter ou… Layla fit quelques pas en avant pour observer le patriarche au regard pétillant.
— Vous… vous… êtes sûr que tout va bien Coldris ? Je suis désolée, mais… mais… vous ne vous êtes pas blessé n’est-ce pas ?
Réalisant subitement toute la maladresse de ses paroles à l’encontre de la demoiselle, elle s’inclina subitement, embarrassée.
— Pardonnez-moi Mademoiselle, je ne voulais pas vous offenser, c’est juste que… que…
— Je sais que c’est fort soudain et dire que cela était prévu de longue date serait te mentir puisque c’est tout sauf le cas, compléta le vicomte sans lui en tenir nullement rigueur. En fait il avait même l’air de trouver cela amusant…toutefois sont telles que cela ne pouvait souffrir d’aucun délai supplémentaire…
Aucun délai supplémentaire ? Layla étouffa sa toux comme elle put. Non, mais… enfin… c’était Coldris ! Bérénice et elle en avait suffisamment parlé de longues soirées durant… des bâtards, il devait en avoir une ribambelle et il ne s’était jamais inquiété de les avoir fait naître hors d’une alliance matrimoniale… Elle accrocha le regard de Démétrius, elle avait mal compris, pas vrai ?
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Mais manifestement, il n’y avait pas besoin d’entrer dans ses propres sentiments pour le perdre. Et Layla semblait tout aussi surprise que lui - bien que considérablement plus expressive. Alors qu’il ne parvenait à rien d’autre qu’à les féliciter très maladroitement - sans même tout à fait savoir à quel sujet tant il y avait de raisons de trouver cela invraisemblable -, sa petite soeur s’avança pour s’enquérir pour s’assurer que - ce n’étaient pas ses mots mais on n’en était pas loin - Coldris n’était pas tombé sur la tête.
— Ly ! la reprit-il dans un chuchotement pas si discret.
Et comme il envisageait de la présenter pour rattraper cette maladresse - et la sienne, car il se rendit compte qu’il dévisageait cette femme avec un peu trop d’insistance (pour sa défense, c’était tout de même la femme qui faisait dire à son beau-père qu’il allait se marier, il y avait de quoi être intrigué) - Layla présenta ses excuses à la dénommé Eléonore, toujours aussi mal à l’aise, qui signala d’un geste que ce n’était rien. Toujours trop rapide.
Coldris entreprit alors de justifier cette surprise… Eh bien à vrai dire, il aurait tout de même été un peu vexé que c’ait été prévu de longue date sans que l’on envisage de l’en informer plus tôt. Quant à la manière dont il justifiait cette précipitation… Oui, bien sûr, c’eut été trop beau qu’il attende son mariage avant de la mettre dans son lit. Enfin, tout de même, il ne connaissait assez pour croire qu’il ne l’épousait que pour rattraper cela - quand bien même il se serait aussi considérablement rangé, il ne l’annoncerait pas aussi joyeusement. De toute façon, ce n'était pas à lui de juger.
Au regard interrogatif de sa petite soeur, il en renvoya un qui recommandait d’éviter de commenter. Et alors qu’il acquiesçait - pour se donner le temps de formuler sa réponse - une petite voix protesta.
— N… Non… Ce n’est pas… Laissez, désolée.
Elle secoua la tête, résignée. On ne la croirait pas, de toute façon, et cela ne changeait rien de démentir ce qu’ils avaient en tête parce que si la conséquence n’était pas là - enfin, en principe -, elle ne s’était pas pour autant comportée selon ce qu’il aurait jugé décent. Quitte à ouvrir la bouche, elle aurait au moins pu dire quelque chose de productif… Ou, à la rigueur, de moins stupides. Eh bien oui, félicitations, c’était le mot : il le verrait bien vite, que son beau-père s’était trouvé la pire gourde de Monbrina. Et le Tout Braktenn aussi quand on aurait le malheur de la montrer dehors. C’allait être absolument catastrophique si elle n’arrivait même pas à garder la face devant un membre de la famille. Mais elle n’y pouvait rien, elle avait peur : et s’il la détestait et arrivait à montrer à Coldris qu’elle n’était pas faite pour lui ?
Démétrius acquiesça. Bon. Il n’y comprenait rien et cela ne le concernait pas, mais c’était de toute façon un sujet d’adulte que la présence d’Adéis excluait de la conversation. Il interrogea Layla du regard. Avait-il l’air effrayant ? Ses réserves ne semblaient pas liée au fauteuil qu’elle n’avait pas l’ait de regarder. Juste timide ?
— Il n’y a pas de raison, se reprit-il. La surprise me fait perdre mes manières - ou une années d’isolement, il n’en était pas bien sûr - mais je suis enchanté de vous rencontrer, Mademoiselle de... - mais bien sûr, c’était là qu’il avait vu ce visage ! Bérénice lui en avait parlé, en plus, quel idiot ! En effet, la parenté était frappante. - Tianidre. Cette chère famille n’a pas l’air de s’accorder sur mon identité mais Démétrius semble plus adapté que Papa dans votre cas. Et j’ai également oublié de vous présenter ma soeur adoptive, Layla Sorel.
Il fut assez satisfait de voir que cette fois, ses pitreries avaient arraché un sourire et non des larmes à la jeune femme qui semblait se détendre un peu, cherchant le réconfort qui lui manquait auprès de Coldris.
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
La dernière fois qu’Alduis lui avait parlé — bien que ce soit par le biais d’une lettre — ça avait été pour lui dire qu’il aurait aimé le frapper pour avoir fait pleurer sa sœur. Depuis, il n’avait pas changé d’avis. Il ne regrettait pas l’envoi de cette lettre. Personne n’avait le droit de faire pleurer Bérénice, ni de lui faire du mal.
En entrant dans la pièce, accompagné de Florentyna, il remarqua que la salle était pleine. Il y avait plus de monde que ce à quoi il s'attendait. Bien que le salon soit grand, six personnes se partageant l’espace le rendaient plus étriqué. Florentyna et lui n’allaient faire qu’en rajouter deux de plus. Alduis marqua une seconde d’arrêt pour se donner du courage. Ça avait beau être sa famille, cela ne changeait rien qu’il ne se sentait pas tout à fait à l’aise.
Malgré cela, il adressa un regard d’encouragement à Florentyna. Elle n’en avait peut-être pas besoin, mais dans le doute... Après tout, s’il s’agissait pour lui-même de sa famille, elle se retrouvait en terrain inconnu, quand bien même elle connaissait déjà quelques visages. Et c’était à lui de la présenter à nouveaux arrivants… Il ne savait pas trop comment faire, au fond. Ce n’était pas compliqué, pourtant : elle était sa fiancée… Mais justement. Il avait toujours du mal à se faire à cette idée.
Revoir Démétrius lui faisait néanmoins plaisir. Au fond, ils avaient passé de bons moments, ensemble, quand ils étaient plus jeunes. Des après-midi remplis d’histoires chevaleresques et de jeux. Ça avait beau remonter à presque vingt ans en arrière, Alduis s’en rappelait clairement. De leur conversation autour des fraises, aussi…
Une seconde passa. Puis une deuxième. Et une troisième. Il se rappela alors qu’il était censé dire quelque chose pour lui souhaiter la bienvenue. Ce n’était pourtant pas bien compliqué ! Mais devant tout ce monde… Il finit par se décider à ouvrir la bouche.
— Euh… Bonjour.
Et conscient qu’il ne pouvait pas se contenter de cela, il ajouta :
— Content de te revoir.
Quant à présenter Florentyna… Sans pouvoir s’en empêcher, il chercha le soutien de sa sœur.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Ah, vraiment, il fallait qu'il ne sache plus par où commencer devant la seule personne ici à ne pas savoir se lancer. Mais il ne savait pas…
— Moi aussi. Cela faisait… longtemps.
Avant son retour à Aussevielle, quand il commençait à avoir bon espoir de vivre… C'était encore assez flou, mais il savait que c'était arrivé. Puis, il y avait eu sa lettre.
— Merci, ajouta-t-il avec un regard entendu et un léger acquiescement en espérant qu'il comprenne.
Un temps. Il lui désigna ensuite Layla d'un regard appuyé. Il ne lui demandait pas d'être bien loquace - il n'était pas des mieux placés en ce moment - mais juste… juste de ne pas faire comme si elle n'était pas là. Pas après ce qu'elle lui avait dit…
Il remarqua alors seulement cette deuxième présence, qu'il ne s'expliquait que d'une façon. Toutefois, parfaitement incapable de se souvenir du nom qu'on lui avait précisé, il se contenta d'un " Mademoiselle" et inclina légèrement la tête. Il n'avait plus d'inspiration pour les présentations, là...
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Layla, 25 ans
Quelle honte ! Layla en était repartie toute penaude se cacher derrière son frère et espérer se faire oublier de ses maladresses. Elle avait tout de même un peu de peine pour la fiancée de Coldris qui semblait encore moins à l’aise qu’elle. Enfin c’était elle, si elle n’avait connu personne ici depuis des années et qu’elle s’apprêtait à épouser un homme comme le vicomte. Elle posa discrètement un regard sur son frère. Non, en fait c’était le genre de choses qui n’arriverait sans doute jamais parce qu’elle le voyait mal donner son accord à une telle union et bon enfin bref. Son regard repassa à la timide jeune femme pour lui adresser un sourire compatissant : elle n’avait pas à se justifier après tout. C’était entre elle et Leur Seigneur. Quant à Démétrius, il n’avait rien à se reprocher bien au contraire, et ce fut ce qu’elle tenta de répondre à son regard en posant sa main sur son épaule – maigre soutien de la part de celle qui espérait disparaitre dans le décor –.
Layla souffla de rire à la plaisanterie de son frère. C’est que ça lui avait manqué de ne plus entendre ses bêtises ! Et puis de toute façon, elle était bien trop bon public pour ne pas s’amuser de chaque pointe d’humour qu’il pouvait faire. En revanche… Non vraiment, il n’était pas obligé de la présenter et… enfin… C’était dans ce genre de moment où elle regrettait de ne plus pouvoir se cacher derrière son dos comme elle avait eu l’habitude de le faire. C’est qu’elle avait beau savoir qu’il ne pouvait parler que d’elle, elle avait toujours l’impression qu’il s’agissait d’une autre jusqu’à ce que son nom tombe et qu’elle soit obligée d’effectuer une révérence maladroite avant de retourner à l’abri quand Alduis entra.
Adéis d’Aussevielle, 4 ans
Son frère entra, accompagné par sa fiancée que Bérénice salua d’un signe de la tête rayonnant. Elle était heureuse tout court, et heureuse qu’ils viennent ensemble saluer son époux. Comme toujours avec Alduis, il fallait lui laisser le temps de trouver ses mots et de les arranger. Elle fut touchée qu’il fasse l’effort de développer un peu plus que le simple « bonjour » de rigueur. Après tout, ils étaient tout de même un peu plus que de simples beaux-frères, non ? Malgré tout, cela n’empêcha pas le malaise de flotter dans les airs sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Y avait-il quelque chose qui lui échappait ? Son impression en fut renforcée au « merci » de Démétrius qu’eux seuls semblaient comprendre. Son regard vogua, interrogateur, de l’un à l’autre. Que se passait-il à la fin ? Si Layla avait pu fondre dans le sol en sentant le regard de son frère sur elle, elle l’aurait certainement fait. Son beau marquis salua la demoiselle qui ne lui avait pas encore été présentée quand bien même Bérénice n’avait pas manqué dans la mentionner dans ses lettres. Elle allait d’ailleurs s’en charger lorsqu’Adéis sembla sortir soudainement de sa torpeur pour effectuer une révérence devant la prochaine Fromart puis tendre le bras à la manière d’un grand :
— C’est Mademoiselle Florentyna, la princesse d’oncle Alduis. Il y a plein de princesses dans ce château, Papa. On sera plus assez de chevaliers pour les protéger bientôt ! Y’a que Alexandre qui a pas trouvé sa princesse encore, je lui ai dit qu’il devait aller la libérer d’un monstre ou d’un dragon mais il veut pas m’écouter ! Oh et tu sais aux… aux…
— Fiançailles ? proposa sa mère
— Oui ! Aux filles-en-sales (lui les avait trouvées plutôt propres et bien habillées mais bon...) d’oncle Alduis, eh bah j’avais un beau costume tout vert foncé ! déclara-t-il fièrement en se dandinant.
Bérénice se mordit les lèvres pour ne pas rire, tant elle le trouvait adorable si bien que ses pommettes rosées remontaient vers ses yeux émeraude tandis qu’elle s’était tournée vers son mari
— Florentyna de Monthoux, fille du Comte de Monthoux, précisa-t-elle plus protocolairement avant de passer à Layla qui l’implorait du regard de l’oublier quand bien même elle rêvait de trouver une place.
— Laissez-moi vous présenter ma presque belle-sœur et amie, Layla Sorel, sœur d’adoption de mon mari.
Nouvelle révérence un peu gênée de Layla qui n’avait pas pour habitude de recevoir autant d’attention étrangère en si peu de temps…
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Florentyna entra donc à son tour, accompagnée d'Alduis. Que cette salle était déjà fort remplie ! Voilà un beau comité d'accueil. Assez vite, la demoiselle nota la réserve d'Éléonore - dont elle avait appris pas plus tard que la veille les véritable raisons de sa présence en ce domaine. Elle en avait été éberluée, mais à présent l'idée avait fait son chemin et Florentyna se trouvait à l'aise avec la demoiselle de Tianidre... ce qui risquait de ne pas être en revanche le cas de la famille de l'intéressée. Une autre jeune femme, brune aux beaux yeux sombres, métisse, se tenait là - presque cachée semblait-il, guère plus à ses aises. Cette sœur de cœur de Démétrius, et camériste dont Bérénice n'avait pas manqué de lui parler.
Ici et là, les mots faisaient leur chemin avec plus ou moins d'aisance. Ceux d'Alduis notamment, mais Florentyna commençait à s'y habituer. Elle savait que le peu de mots qu'ils prononçait avaient le mérite d'être choisis et sincères. Elle ne prit nul ombrage du fait qu'il ne la présente pas, si peu à l'aise qu'il semblait encore être avec l'idée d'être fiancé. Cela viendrait, aussi. Enfin son regard s'arrêta sur le marquis d'Aussevielle, dans son fauteuil roulant - sur lequel cependant Florentyna ne s'attarda guère, bien plus curieuse de son allure, de son expression. Voilà donc de qui le petit Adéis tenait cette chevelure flamboyante ! Et il avait aussi ce regard très bleu sans doute si plein de tout ce qu'il avait vécu - en tant que militaire et ensuite...
-- Monsieur, répondit-elle, encore timide elle aussi - pour compléter cette belle brochette de gens réservés, au moins pour le coup ne dépareillait-elle pas.
Et elle s'accompagna d'une révérence. Elle n'aura pas manqué non plus de saluer d'un sourire les différentes personnes déjà installées - Bérénice, Coldris, Éléonore, Adéis. Alors que sa belle sœur ouvrait la bouche pour la présenter, ce fut l'adorable petite tornade rousse qui prit les devants et prit sa plus belle posture de seigneur pour l'introduire dans les règles de l'art. Le sourire de la demoiselle s'étira - elle fondait toujours autant en présence du garçon. Florentyna laissa tinter un petit rire en s'entendant qualifier de princesse - ce n'était plus arrivé depuis plus d'une décennie - et surtout à la théorie voulant qu'Alexandre aille délivrer la sienne telle un preux chevalier. Elle s'amusa toute seule à imaginer la scène de bagarre à la béquille contre le dragon, et déglutit vite pour ne pas lâcher un nouveau rire. Reprendre son sérieux.
-- Je suis certaine que notre aimable Alexandre finira lui aussi par trouver sa princesse et fera un excellent chevalier, dit-elle en se penchant vers Adéis. Peut-être même l'a-t-il déjà trouvée mais nous le cache-t-il ? ajouta-t-elle en chuchotant comme un secret, avec un clin d'œil. Et tu étais très beau dans ce costume vert, assurément toutes les filles en salle ont dû l'admirer.
Elle se redressa, retrouvant son sérieux mais ne perdant rien de sa bonne humeur, pour se tourner vers Démétrius et Layla, aux présentations faites par Bérénice.
-- Ravie de vous rencontrer enfin, Monsieur d'Aussevielle, Mademoiselle Sorel ! Après avoir tant entendu parler de vous ! J'espère que vous avez fait bon voyage ?
Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
Il suivit le regard appuyé de Démétrius vers Layla, et adressa un hochement de tête à la jeune femme, en guise de bonjour pour elle aussi. Il n’eut pas le temps d’imaginer dire quelque chose. Son esprit était, pour les salutations d’usage, bien plus lent que celui d’Adéis. Déjà, son neveu s’empressait de présenter Florentyna.
Sa princesse… Alduis aurait bien aimé pouvoir s’enterrer, là, maintenant, tout de suite. Car une fois de plus, cela lui rappelait la triste réalité : il ne ferait pas un assez bon mari pour elle. Elle méritait d’épouser quelqu’un qui l’aimerait vraiment.
En vérité, l’innocence de son neveu était plus douloureuse qu’il ne l’aurait cru. Surtout que le garçonnet ne se serait pas arrêté en si bon chemin. Non, Alexandre n’avait pas encore de princesse, mais cela ne saurait tarder, maintenant. Bientôt, il serait marié, lui aussi. En cinq jours, Alduis ne savait toujours pas ce qu’il devait penser. Si cette idée-là devait lui peser ou le réjouir. Savait-il encore seulement ce qu'il ressentait ?
Au fond, la seule chose qu’il espérait, c’était que les choses soient vite réglées. Surtout en entendant Florentyna répondre. Si seulement elle avait eu connaissance de la vérité… Alduis ne se sentit qu’encore plus mal à l’aise. Il aurait simplement aimé qu’on laisse Alexandre là où il était, à récurer les fosses, sans le convoquer une fois de plus dans ses pensées. Il y passait déjà suffisamment de temps, de jour comme de nuit, en l’empêchant de dormir…
Conscient qu’il se laissait emporter par ses propres pensées, Alduis s’ébroua avant qu’elles n’aient eu le temps de l’enfermer dans la boucle infernale de sa mémoire. Une autre fois.
Il remercia silencieusement sa sœur de faire les présentations en bonne et due forme, écartant le sujet alexandrien. S’il y avait certainement une personne dans la pièce qui n’était sûrement pas étrangère à son brusque malaise, c’était bien elle.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [5 février 1598] - Là où le devoir nous appelle [Terminé]
— Ah oui ?
Son regard se tourna vers l'intervention de Florentyna. Décidément, il avait de la concurrence. Mais était bien trop épuisé pour trouver mieux. Juste assez pour adresser un regard rassurant à sa petite sœur tandis que Bérénice la mettait en avant.
Cette fois point de Capitaine, juste Monsieur. Pas qu'il se sente obligé d'y redire quelque chose, seulement… seulement voilà. L'entendre une fois dans la journée devait suffire.
— Aussi bon que nous aurions pu l'espérer, Mademoiselle, merci - c'était à dire qu'il n'avait pas mis ses espérances bien haut, mais là n'était pas la question - Je dois pourtant admettre que je ne suis pas mécontent d'être arrivé.
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