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[29 janvier 1598] - Un cadeau est un cadeau [Terminé]

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Message par Éléonore de Fromart Mer 3 Nov - 1:41

N'importe quoi ! Elle étouffa son rire dans son cou pour se faire chaparder un baiser dès qu'elle montra son visage. 

— Non, non, je n'en demande pas tant. Mais voyez-vous d'autres raisons pour cette chaise de me repousser que de me ramener de votre côté… À défaut de ballet, il y a peut-être une petite place sur vos genoux ? répondit-elle avant de s'installer, grimaçant d'une indignation toute simulée à sa remarque. 

— Humble, s'esclaffa-t-elle. J'ignorais même que ce mot entrait dans votre vocabulaire !

Il lui prouverait bien assez tôt que s'il y était, il ne s'appliquait certainement pas à sa personne. Elle roula des yeux dans un profond soupir, puis frotta la tête contre son épaule dans un souffle de rire. Il n'en manquait vraiment pas une ! Et le pire - le pire - c'était qu'elle l'avait vu arriver à des lieues et des lieues, ce commentaire. En même temps, c'était bien facile pour lui d'être incomparable : il avait son cœur et son âme quand un autre n'aurait pu toucher que son corps. Ce ne serait jamais pareil, c'était l'évidence même. 

— Je n'ai jamais dit que cela s'appliquait à vous. Je parlais d'ailleurs uniquement pour moi - enfin, un moi hypothétique puisque je ne vois pas de raisons de faire cela. Puis... Si je considérais que c'était le désespoir de ma personne qui vous poussait dans les bras des autres, vous pensez bien que je ne le prendrais pas sur ce ton. Encore que j'aurais compris que vous préfériez les femmes qui savent y faire mais là n'est pas la question. Vous êtes un irrécupérable séducteur et je l'ai toujours su. Oh, j'ai l'air d'en rire, parfois - et honnêtement certains de vos choix y prêtent drôlement -, mais vous savez qu'au fond je le respecte, pas vrai ?

Elle s'accrocha à son regard. Non, bien sûr, il n'avait pas dit ça pour se fâcher, mais elle était sérieuse et voulait être sûre qu'il n'avait pas mésinterprêté ses paroles. Et… De toute façon, pour elle c'était différent, pas vrai ? Il n'avait qu'à maintenir que c'était différent et elle le croirait. Et puis même s'il en venait à dire qu'il ne se souciait pas moins des autres, tant qu'il tiendrait à sa présence elle serait là, voilà tout. Elle se l'était promis et ne voulait plus rien d'autre. 

— Non, vraiment, reprit-elle sur un ton beaucoup plus léger et taquin. Je ne pourrais jamais croire que le plus habile séducteur de Monbrina - j'ai d'autres superlatifs en tête mais vous vous jetez déjà assez de fleurs tout seul - soit assez désespéré pour se contenter des miettes. C'est pourquoi la seule explication à vos impardonnables fautes de goût est que vous n'en avez aucun.

Et oui : prendre même le mauvais sous prétexte que cela passait à sa portée comptait dedans. Enfin, s'il n'avait pas eu cette vilaine manie, ils n'en seraient pas là aujourd'hui… Éléonore fit la moue : alors il n'y avait même rien d'intéressant à dire ? Oh, bien ça valait vraiment la peine d'en parler ! Bon, d'accord, elle verrait la prochaine fois, alors. Enfin, s'il n'avait que des choses inintéressantes à en dire, elle aimait autant qu'il s'en abstienne. Quant au reste…

— Il n'y a qu'un moyen de vous fixer. Il n'empêche… Vous n'imaginez pas à quel point je vous comprends… Enfin, moi j'ai encore la chance qu'une moitié de mon duo d'imprudents soit toujours ici-bas… - pas celle qu'elle aurait préférée, même si c'était cruel à dire - Mais pour cet aspect, ça me semble drôlement compromis. Et de toute façon, je suis inconsciente et je dois apprendre a me comporter en adulte, voyez-vous.

Elle s'accrocha à son cou.

— Je suis désolée… c'est idiot mais cela m'agace. Je n'aurais pas dû revenir dessus… puis, se redressant avec un regard presque suppliant : Dites, je sais que ça ne me regarde pas mais... vous me raconterez, un jour, vous pensez ?
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Message par Coldris de Fromart Mer 3 Nov - 21:42



Il nota l’excuse pour avoir le plaisir de la lui ressortir lorsque l’occasion se présenterait. C’est que ces chaises semblaient à peu près aussi dociles que le propriétaire des lieux de toute évidence. Alors elle ne voulait pas danser ? Quel dommage ! Il imaginait déjà la faire tournoyer au tintement des petites cuillères à thé. En lieu et place, il recula légèrement sa chaise afin de lui faire une place sur ses genoux et passa ses bras autour de son ventre tout en embrassant son cou.

— C’est parce qu’il n’en fait pas parti quelle question ! N’allait pas me confondre avec mon ami qui aurait pu se noyer dans sa modestie.

Ça et le reste. Bien sûr qu’il était formidable. Et sa présence ne le rendait qu’encore meilleur. Elle le savait n’est-ce pas ? Il souffla d’un rire attendri lorsqu’elle s’exaspéra de son arrogance. Ah ! Qu’y pouvait-il ? Sans cela, il ne serait pas Coldris de Fromart. Il posa sa tête sur son épaule et l’écouta disserter avec plaisir sur son vice. Non, il n’était pas désespéré d’elle en effet et de loin. Et oui il était irrécupérable. Virgil lui avait sans doute dit un bon millier de fois et même plus. Incorrigible. C’était son qualificatif préféré, celui qui annonçait qu’il allait accepter de le suivre parce que hmm et bien c’était terriblement plaisant.

— J’attends de pouvoir discuter des vôtres avec impatience, mais oui je le sais et je vous en remercie sincèrement.

En réalité, c’était exactement ce qu’il voulait entendre à cet instant : qu’elle ait parfaitement conscience qu’il continuerait de butiner les autres fleurs simplement car leurs pétales chatoyants l’attiraient irrémédiablement. C’était tout simplement plus fort que lui.  Ses yeux pétillaient d’ailleurs d’un éclat malicieux tandis qu’elle lui exposait ses déductions adorablement erronées sur son compte.
— Mais j’aime encore mieux que l’on me les lance ! s’exclama-t-il comme un petit garçon capricieux avant de redevenir soudainement sérieux. Du reste vous faites erreur. C’est bien moi qui ne laisse que des miettes sur mon passage. Suivez-les et vous saurez me retrouver. Toutefois, soyez assez bonne ma Lumineuse pour compter le nombre de pigeons installés à les picorer à ma suite.

Il était navré pour elle, mais non, il n’y avait pour l’heure rien de bien intéressant à commenter sur sa relation avec la Maubert. Il caressa tendrement sa joue avant de s’expliquer :

— Vous savez, ce que je préfère dans la chasse, c’est la traque. J’aime prendre mon temps, savourer la difficulté et les obstacles, détourner les ruses adverses et faire monter la tension jusqu’à l’affrontement final. Pour l’heure, je me suis simple mis sur sa piste, rien de plus, mais si cela vous plait, je ne manquerai pas de vous faire le récit de ma chasse.

Il embrassa sa nuque et la serra contre lui. Il ne comprit pas où elle voulait en venir et ce qui devait le fixer, mais cela n’avait au fond pas tant d’importance. Il lui semblait avoir raté quelque chose et il raccrocha tant bien que mal les éléments entre eux. Parlait-elle de lui ? Le temps qu’il connecte les informations pour s’en assurer, elle s’excusait déjà comme pour lui confirmer son hypothèse. Il secoua silencieusement la tête. Ce n’était rien, mais il n’avait pas envie d’étoffer le sujet.

— Que voulez-vous que je vous raconte au juste ? Je vous dirais tout pour peu que vous me le demandiez. Vous le savez bien, n’est-ce pas ?

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Message par Éléonore de Fromart Jeu 4 Nov - 18:10

Ah, quelle vilaine chaise, tout de même ! Une vilaine chaise qui avait entièrement raison : c'était bien là, sa place. Dans les bras de l'homme qu'elle aimait, là où elle se sentait si bien. Non, l'humilité n'était pas faite pour lui, quelle importance. Elle l'aimait tellement. Tellement qu'elle savait qu'elle n'aurait jamais de comparaison à lui opposer pour la place qu'il occupait, tout comme Ariste serait éternellement incontestable pour ce qu'il avait été et ce qu'il serait toujours. 

Elle l'aimait et lui faisait confiance. Infiniment confiance. Qu'il fréquente autant de femmes qu'il le voulait. Non seulement elle n'aurait rien pu faire pour l'en empêcher, mais surtout, cela n'avait pas de raison de l'affecter. C'était elle qu'il aimait. Qu'elle le mérite ou non. Elle n'avait pas de raisons de se méfier s'il le lui assurait. Pas le droit. Et si un jour cela changeait, s'il en rencontrait une autre qu'il aimait davantage, eh bien elle ne changerait pas d'avis, car son bonheur primait et la confiance comptait par dessus tout. 

Elle ne se priva pourtant pas, à peine ce point réassuré, de le taquiner sur ses goûts. Elle n'y pouvait rien : aucune ne serait jamais à la hauteur de l'homme qu'elle aimait. 

— Oooooooh, s'apitoya-t-elle sur le sort du pauvre petit phénix auquel elle avait refusé son éloge. 

Il s'en remettrait. De toute façon, il n'avait pas besoin d'elle pour savoir combien il était exceptionnel. Et pourtant, il l'aimait. Il l'aimait elle. Qui l'eut cru ? 

— Du reste j'avais parfaitement raison puisque vous n'avez fait que reformuler mon propos, le contredit-elle avant d'embrasser son front. 

Elle acquiesça doucement à ses explications en se blottissant contre lui après avoir recueilli son baiser. Oui oui, la traque. Elle comprenait. Mais le fait était surtout que quoi qu'elle pense de son mode de vie, elle n'avait pas besoin de comptes et de… de… elle n'aurait su expliquer, mais si c'était juste pour savoir qui il baisait, ce n'était pas intéressant, voilà. Si c'était tout ce qu'il avait à dire, elle n'avait juste pas envie de savoir. 

Mais moins qu'elle ne le soupçonnait ne pas avoir envie d'entendre parler de Gabriel et de leur différend. Elle aurait tant eu besoin qu'Ariste soit là pour en parler. Elle avait besoin d'en parler. Elle souffrait de leur conflit sans que personne ne puisse l'aider à désamorcer la situation. Personne pour lui montrer que tout n'était pas fini et qu'il restait plein de chances de se sauver. Parce que personne ici ne tenait à ce que cette relation soit sauvée. Coldris se fâcherait-il de les voir réconciliés ? Ferait-il les mêmes airs que lui les avait faits quand il s'agaçait qu'elle aille encore voir son Alduis ? En souffrirait-il ? Non… Non, elle ferait tout pour l'éviter mais… mais pour cela, il fallait encore se réconcilier. 

Elle n'aurait pas dû ennuyer Coldris avec ça, elle en était consciente. Moins encore qu'avec le reste… Elle lui en demandait trop. Enfin, il la laissa changer de sujet sans rancoeur, ce n'était pas plus mal. Il lui dirait tout, elle le savait ? Euh… hmmm…. Eh bien… mais elle ne pouvait quand même pas demander n'importe quoi comme ça… et puis, à quel sujet ? Et puis… elle ne voulait pas être intrusive. Il n'était pas Ariste, elle ne pouvait pas prendre autant de place ni chercher à savoir autant de choses qu'avec lui…

— Je… eh bien… - non, elle n'en savait rien - Je pensais à… vos stratagèmes. Je suis sûre qu'il doit y avoir des perles et cela me manque tellement… si vous pouviez imaginer le nombre de nuits que j'ai passées à planifier toutes sortes d'escapades… et à les empêcher de se faire prendre avec leurs bêtises. Il m'est même arrivé de réveiller Ariste en pleine nuit pour lui soumettre mes idées. Du moins je l'ai fait quand j'ai décidé de me faire arrêter par la garde de la ville pour m'évader. Vous auriez dû voir sa tête quand je le lui ai annoncé, on n'aurait jamais cru qu'il serait partant. C'était tellement tellement formidable… j'ai passé des semaines à le planifier, même la nuit l'impatience était telle que j'étais incapable de dormir. Une adrénaline folle le jour J, d'autant qu'il a plu, ce jour-là, et que je dégoulinais de boue en atteignant l'If d'Argent. Enfin, Ariste me faisait confiance, ça n'aurait pas pu mal tourner. Je me suis retrouvée aphone la semaine suivante et ils n'ont pas arrêté de me charrier avec ça mais… c'était c'en valait mille fois la peine.

Et pourtant, elle y aurait volontiers renoncé. À cela, à son escalade tant chérie et à ses escapades incroyables. Elle aurait tout jeté sans la moindre hésitation si cela avait pu lui rendre son Ariste ne fût-ce que pour quelques jours, quelques heures, quelques minutes, quelques secondes… À cela et plus encore, - à tout le confort du monde ? -pour s'assurer qu'il ne se reproche rien de tout ce qu'elle avait pu traverser et qu'il se sente en paix. Il y avait juste une chose à laquelle elle ne voulait surtout plus renoncer. Un homme qu'elle aimait trop pour le lui sacrifier. Était-ce cela qu'il avait entendu, à l'époque, par "tu dois exister" ? Cela s'en approchait probablement parce que quoi qu'il arrive, elle saurait jamais s'en distinguer davantage.
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Message par Coldris de Fromart Ven 5 Nov - 12:29



Il ne pouvait tout de même pas lui refuser ses genoux. Et puis ainsi il pouvait laisser ses mains courir contre son corps ou encore le parsemer de baiser ou même simplement la presser contre lui. Ah ce qu’il pouvait l’aimer ! Même lorsqu’elle le chatouillait de la sorte de ses mots. Ou peut-être bien encore plus dans ce genre de cas. Et il n’aurait pas laissé grand monde s’en permettre autant.

— Pas exactement, voyez-vous ce qui est important c’est de savoir qui sème les miettes. Les picorer en est une, les semer en est une autre, précisa-t-il pour avoir le dernier mot tandis qu’elle embrassait son front.

Et tout le plaisir de croquer à pleines dans une belle miche bien savoureuse n’était dû qu’à l’effort déployé pour l’obtenir. C’était somme toute comme à la chasse où il aurait volontiers pu épargner le gibier si cela n’avait pas consisté en affront. Il fallait respecter et honorer son intelligence autant que sa défaite. De temps à autre néanmoins, il accordait grâce en guise de remerciement. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle il préférait chasser le gros gibier à l’ancienne, sans armes à feu, sans arbalète et sans meute de chiens assoiffés de sang – sur ce point il y avait toutefois une seconde explication rationnelle– préférant de loin prendre le risque nécessaire pour l’achever à la sécurité. Ce pauvre Monthoux en ferait une attaque s’il devait le suivre un jour. Encore faudrait-il qu’il y parvienne toutefois…

Dire qu’il avait envie de parler de cet empêcheur de tourner en rond de Gabriel – quel était son patronyme déjà ? Bah peu importe – aurait été mentir, mais si c’était ce qu’elle souhaitait sans doute pourrait-il faire un effort pour le supporter le temps de quelques minutes. Toutefois, il n’allait pas se tirer une balle dans le pied en la relançant sur le sujet. Il préféra de loin rebondir sur ce qu’elle souhaitait savoir, car il n’y avait rien qu’il n’aurait pu lui dire et somme toute elle était déjà au courant du pire.

Ses stratagèmes ? Oh c’était donc cela ! Oui bien sûr qu’il pourrait lui raconter toutes les bêtises qu’ils avaient faites avec Virgil. Et même ses échecs… Comme cette fois où il s’était retrouvé enfermé dans un placard car l’époux en question avait blessé son cheval à peine parti ! Il n’avait dû son salut qu’à Virgil qui avait fait convoquer le mari cocu de toute urgence au Parlement. Une bêtise qui lui avait coûté fort cher. Il fallait toujours se méfier d’un excès de confiance… Toujours est-il que depuis il avait appris à ménager sa monture et à veiller que celle de son adversaire ne souffre d’aucune avarie avant de chevaucher la sienne.

Il souffla de rire lorsqu’elle raconta comment elle avait réveillé Ariste pour lui transmettre ses idées. Il imaginait fort bien la scène pour en avoir été coutumier. Rien qu’une ou deux fois, en cas d’extrême urgence. Généralement, il tournait comme un lion en cage jusqu’à entendre les clochers sonner la première lecture. Quant à ne jamais être partant, il voyait parfaitement ce que cela pouvait donner. Quelque chose comme « Oh non Coldris ! Ne me dis pas que… Non-non-non… C’est proprement hors de question ! » ce qui chez Virgil signifiait quelque chose comme « tu sais bien que ma morale me l’interdit, mais (et il était essentiel dans la suite) cela à l’air tout de même fort amusant »

Il ne put retenir un large éclat de rire à la chute. Assurément Virgil l’aurait adoré autant qu’il l’aurait maudit de nourrir son imagination qui n’en avait pas vraiment besoin d’après ces dires. Il la cala un peu mieux entre ses bras avant de commencer.

— Cela en vaut toujours la peine, ma petite luciole, vous avez bien raison et c’est aussi pour cela que je vous aime tant. J’aime cette douce folie qui vous habite parfois et s’accorde si bien à la mienne. Il suffisait de demander, j’aurais tellement à vous raconter que je ne saurais trop par où commencer en réalité. Voyons voir… Laissez-moi un instant le temps d’en sélectionner…

Plus de trente ans d’idées douteuses à balayer… C’est que ça en faisait mine de rien… Il repensa à sa rencontre avec le futur marquis d’Aussevielle au cours de cette soirée… Malgré leurs différences, ils s’étaient tout de suite entendus dans une sorte d’attirance et d’admiration mutuelle.

— Comme je vous l’ai dit, j’ai rencontré Virgil peu après mon arrivée à la capitale. Je devais avoir… Dix-neuf ou vingt ans lors des faits suivants. Et c’était étrange de réaliser que c’était presque son âge alors que cela lui semblait dater d’une autre vie. Je venais souvent à Saint Eloi, surtout quand son père n’y était pas. Nous étions allongés dans l’herbe et je venais d’accepter d’être son témoin lorsque je me suis souvenue que je devais absolument lui faire part de ma dernière idée. Je me souviens encore de sa mine désabusée lorsque je lui ai annoncé vouloir retourner la baronne. J’avais besoin de lui. Pas réellement pour m’aider – il le savait fort bien – quoique je puisse lui annoncer en avant. Non en réalité, c’était seulement nettement plus amusant lorsqu’il prenait part à mes débauches d’une façon ou d’une autre et c’était bien pour cela qu’il était hors de question de l’inviter chez moi comme il me le suggérait de prime abord. Vous pensez bien qu’il ne pouvait que refuser avec cet air qui annonçait « mais dit m’en plus tout de même. Simple curiosité ».  Ce jour-là j’avais eu l’idée de faire un pari avec lui. Nous nous sommes chamaillés parce que je les arrangeais soi-disant toujours pour en sortir victorieux. Il esquissa un sourire en coin. Certes ce n’était pas faux, mais cela aussi cela faisait partie du jeu. Vous voulez savoir en quoi cela consistait ? Il devait occuper le baron en lui parlant de ses textes de loi favoris tandis que je sautais sa femme sans me faire repérer. Pour le motiver je lui ai proposé d’aller me confesser et de me rendre à la messe de la Pentecôte si je perdais. En revanche, si je gagnais il devait m’accompagner au Lupanar. Le jour dit, je suis passée par la porte de service où sa camériste m’attendait avec la bouche en cœur –je n’avais pas manqué de lui offrir un beau châle en dédommagement de sa peine et de son silence– Je suis monté à l’étage en toute discrétion et j’ai pu faire ce que j’avais à faire, prenant bien garde d’étouffer ses cris que je savais être hauts perchés. J’ai même pris le luxe de paresser quelques minutes avant de réaliser que je n’entendais rien à l’étage inférieur. Pourtant, vous savez, Virgil pouvait parler des heures de législation et de justice. Il travaillait au moins autant que moi… Ce silence était donc pour le moins étonnant vous en conviendrez. Je m’en souviens encore… Je suis descendu par l’escalier principal lorsque mon ami m’a dit de descendre avant de me sermonner sur ma tenue inconvenable. Le vieux baron ronflait à qui mieux mieux ! Quinze minutes ! Il ne lui avait fallu que quinze minutes ! C’était un record ! J’ai même pensé qu’il avait triché… Ceci dit ce serait mal connaitre Virgil, car il est incapable d’une telle mesquinerie. Il a jugé avoir gagné. Et moi aussi. Et nous nous sommes encore chamaillés avant de conclure que ce pouvait être une égalité.


En vérité ce n'était tout de même pas aussi amusant à raconter qu'à vivre... Mais puisqu'elle voulait un extrait, c'en était un.

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Message par Éléonore de Fromart Ven 5 Nov - 17:31

Elle lui accorda le dernier mot de mauvais gré. Pas qu'elle craigne qu'il se fâche, non, mais elle préférait garder son obstination pour un utre débat et comme il tenait tant à remporter celui-là… 

D'autant qu'il semblait disposé à lui livrer quelques récits pépites ! Elle se laissa ainsi porter à parler de son meilleur coup - effaçant instinctivement l'implication de Gabriel. Oh, il y avait tant à dire de cette évasion, s'il savait. Tant d'heures de préparation, tant de paramètres à prendre en compte pour autant d'anecdotes autour de cette escapade. Le but n'était pas de lui en faire ici l'étalage, mais avec lui… avec lui, elle ne résista pas à certains détails. Pas ceux qui lui rendaient honneur, certes. Ce qu'elle avait été ridicule à ne plus savoir prononcer un mot sans perdre sa voix ! Ah, évidemment, il en riait - elle adorait l'entendre rire - mais il comprenait, pas vrai ? Elle chercha le regard magnifique et ensorcelant qui était le sien pour y chercher une forme d'approbation. Oui, il comprenait. Et cela lui plaisait ! Oh, elle l'aimait tellement ! Elle l'embrassa dans le cou, et souffla un "mon doux soleil", toutefois soucieuse de ne pas trop l'interrompre. Il allait raconter quelque chose. 

Oui, bien sûr, il avait dû les accumuler, les anecdotes folles et ingénieuses. Il était tellement créatif et intelligent… et si beau. Et il y avait, quand il racontait, quelque chose de magique. Elle n'aurait su dire si c'était dans sa voix, dans son regard, dans tout son être mais il devenait soudain inenvisageable de le couper ou de porter son attention sur tout autre élément que lui. Lui et son irrésistible sourire. Lui et ses manies d'arrangeur fourbe. Lui et sa savoureuse folie. Lui et son regard si bleu et si profond qu'elle était incapable de ne pas s'y perdre. 

Elle se surprit à rire de ses explications. De toute façon, même s'il avait perdu il aurait arrangé son histoire. Aaaah, son impossible ! 

— Quel insupportable garnement vous faites, commenta-t-elle en caressant sa joue. Vous savez que je vous aime, vous ? ajouta-t-elle avant de lui voler un baiser. Aaaaah la la… regardez un peu le couple que l'on forme, tout de même ! Les grands esprits se rencontrent. À défaut d'avoir le même don que vous pour la poésie...

Ni celui de l'écrire à des endroits étranges, compléta-t-elle en se s'extirpant de ses genoux. Voilà ce qu'elle avait oublié de faire.

Elle se précipita vers le meuble sur lequel elle avait laissé Roméo et Juliette, le libéra des lettre qui le couvraient et se retourna pour le tendre à son merveilleux phénix.

— J'ai pensé à vous le ramener, annonça-t-elle.
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Message par Coldris de Fromart Sam 6 Nov - 21:19



Comment aurait-il pu lui refuser le récit de l’une de ses escapades avec Virgil ? Il parlait rarement de lui, mais elle faisait partie de ces rares personnes avec qui il pouvait presque le ramener à la vie grâce à ses souvenirs. Il aimait par-dessus tout toutes ces années avant la disparition d’Aurélia. Celles baignées du reste d’insouciance qu’il n’avait jamais pu retrouver ensuite. Et même si désormais une partie de cette gangrène s'estompait enfin, il était sans doute trop tard pour espérer la retrouver. Ce serait juste autre chose. Sans doute plus doux et moins fou. C’était dans ce genre de moments qu’il réalisait à quel point cette période de sa vie avait été baignée de simplicité…

Ce qui était certain, c’est qu’elle constituait un public attentif à qui il prenait un grand plaisir à raconter ses aventures, perdu dans le fond de ses deux joyaux d’obsidienne qui le fixait avec une intensité toute étincelante. Et il n’avait même pas encore raconté ses confessions ! Ah le curé qui était sorti rouge comme un coq ! Le mois suivant il avait appris –et pas de la bouche de Virgil– que le jeune prêtre avait rompu ses vœux. Enfin… surtout un en particulier…

Insupportable, lui ? Très certainement répliqua-t-il dans un sourire plein de fierté. Oh oui, il savait qu’elle l’aimait aussi étonnant cela puisse l’être, mais il ne se lassait pas de l’entendre. Et cela était d’autant plus précieux qu’il s’était persuadé ne plus jamais l’entendre. Son sourire devait sûrement s’être paraît d’une profonde bêtise, mais qu’importe puisqu’il n’était que tous les deux et qu’elle parvenait à faire battre ce cœur mort depuis des décennies. Lui, trouvait qu’ils formaient un couple absolument parfait bien qu’il puisse paraître curieux au premier abord.

— Que voulez-vous ? Amour prit des chemins bien détournés pour m'atteindre et qui d’autre que vous aurait pu escalader mes défenses et me faire capituler de mon plein gré ? il attrapa avec douceur sa main pour l’embrasser. Vous me complétez si bien. Non, mieux encore vous parvenez à me faire oublier toutes ces fêlures qui me sillonnent. Vous êtes un joyau, vous le savez ?

Quant à l’amour des vers, peut-être n’était-ce dû qu’à ses incessantes lectures qui faisaient sonner le rythme dans son esprit aussi naturellement qu’un musicien faisait sonner les notes… Lorsque cela lui venait, il peinait à réfréner la nécessité de les coucher sur le papier pour les ancrer une bonne fois pour toute avant qu’il ne s'envolent et ne disparaissent à tout jamais. Il aimait aussi les réciter ou les inscrire dans des endroits qu’elle ne pouvait imaginer.  

D’un bond soudain elle se leva, le laissant tenir désormais une bourrasque d’air entre ses bras qui n’avaient guère bougés. Ils étaient si bien, là… pourquoi… Il la vit excaver un livre qu’il reconnut instantanément pour le lui avoir offert. Que ? Il fronça les sourcils. Le lui ramener ? Mais… Il ravala le rire qui lui chatouillait furieusement les côtes. Avait-elle réellement songé qu’il s’agissait d’un prêt ? Avec ce poème très personnel à la fin ? Nom de…

— Oh mon petit agneau de lait, vous m’aviez manquée ! entama-t-il taquin à souhait tout en lui prenant l’ouvrage des mains pour le feuilleter jusqu’à arriver à l’ultime page où ses doigts glissèrent sur les vers.

Il releva subitement les yeux vers elle et demanda tout candidement :

— On vous prête souvent des livres avec un sonnet qui vous est dédié dedans ? Parce que moi pas.

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Message par Éléonore de Fromart Dim 7 Nov - 16:55

Elle se sentait si bien dans ses bras, à écouter ses histoires plongée dans son regard si intense. Rien d'autre ne comptait. Rien d'autre n'aurait pu compter, tout simplement. Parce qu'elle était à sa place. Parce qu'il restait une place pour elle juste là, et qu'elle y croyait du plus profond de son âme. Même si cela n'aurait jamais dû exister, que c'était un non-sens, que rien n'aurait dû pouvoir la ramener, elle savait que c'était vrai. Quand elle sentait leurs cœurs battre en écho, elle ne pouvait en douter. 

Elle sourit. Elle adorait cet éclat dans son regard. Elle adorait ce sourire un peu idiot. Elle adorait tout ce qui pouvait le montrer heureux malgré tout et - c'était sans doute un peu égocentrique mais elle ne pouvait pas s'en empêcher - elle aimait penser qu'elle y était pour quelque chose, qu'elle pouvait être utile. Méritait-elle le privilège de rendre heureux un homme aussi exceptionnel ? Sans doute pas plus que d'être liée à l'incarnation de la perfection, mais s'y refuser eut été une erreur honteuse. Et lui aussi, elle avait envie de le croire. Oui, ils ne pouvaient qu'être une évidence. Oui, ils s'accordaient à merveille. Oui, oui, oui. Aussi extravagant que cela puisse paraître, oui. Et rien ne la rendait plus vivante et heureuse que de l'entendre dire qu'elle l'aidait à éloigner sa douleur. Alors non, elle n'en savait rien, plus maintenant, mais s'il le disait, elle tâcherait de le croire et d'y tendre. Elle l'aimait trop pour accepter de le décevoir.

— C'est tout ce que je peux espérer pour celui qui m'a arrachée aux enfers, rappela-t-elle d'une voix douce. Je vous aime tellement.

Elle prit ses lèvres dans un baiser plein de tendresse. Elle ne savait pas le traduire en jolis mots. Elle avait beau aimer cela, elle était bien incapable d'en produire. Pourtant, même si elle n'avait pas mille formules pour l'exprimer, elle n'aurait pas pu être plus sincèrement amoureuse qu'elle ne l'était. Elle n'aurait pas pu lui souhaiter plus de bonheur qu'elle ne lui en souhaitait là. Pas plus de plaisir, pas plus de rires, pas plus de folie et paradoxalement pas plus de tendresse, d'apaisement et de sécurité non plus tant cela l'occupait déjà. Oh, et elle voulait tellement que ce fut avec elle. Comment lui faire comprendre que chacun de ses "je vous aime" ne portait qu'une fraction si infime de son amour qu'elle n'aurait jamais fini de le lui exprimer, et que pourtant, chacun d'eux venait du plus profond de son être. Roméo et Juliette auraient été bien loin de comprendre combien ses sentiments pouvaient être forts. 

Elle bondit à cette pensée. C'était qu'elle avait encore failli oublier de lui rendre ce fichu livre ! Elle eut une moue ennuyée en se rendant compte que Coldris avait dû se saisir. Mille pardons, mon magnifique soleil… mais elle y reviendrait, dans ses bras. Autant qu'il le voudrait, nulle autre place en ce bas monde ne l'attirait. Il n'y avait que lui. Plus que lui. Elle lui tendit l'ouvrage, un peu confuse, et cette confusion ne fit que s'accentuer en croisant son regard. Que se passait-il ? 

Elle le laissa récupérer son livre. Son agneau de lait, vraiment ? Pourquoi avait-elle soudain l'impression qu'il se payait se tête ? Sans doute parce que c'était un peu le cas… de la à comprendre ce qui le prenait… oui, bon, il s'expliquait ou… ?! Lui en prêtait-on souvent avec… ?

— Non, bien sûr, mais… enfin… je… c'est… vous…

Elle secoua la tête en récupérant machinalement sa place sur ses genoux. Ça n'avait pas de sens, elle le savait bien, mais qu'était-elle censée penser d'autre ? Elle avait dit qu'elle le ramènerait et il avait confirmé… alors c'était forcément… Et puis il n'y avait aucune raison pour que… Et puis, cela impliquait une chose qui emplit ses yeux d'éclairs et elle lui tapa l'épaule de dépit.

— Vous vous êtes fichu de moi ! accusa-t-elle sur un ton d'indignation parfaitement enfantin. Vous vous êtes fichu de moi depuis le début espèce de… de… Ce n'est pas drôle du tout, vous êtes énervant ! Vous avez osé ! Vous… vous… Aaaaah !

Elle enfuit son visage dans son cou avant de le relever timidement pour l'interroger du regard, incertaine :

— Alors c'est… pour moi ? demanda-t-elle d'une toute petite voix. Mais pourquoi ?
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Message par Coldris de Fromart Lun 8 Nov - 12:01



Peut-être avait-il l’air terriblement faible à sourire bêtement à une femme assise sur ses genoux et à la contempler comme si plus rien d’autre n’exister. Peut-être avait-il l’air terriblement faible de lui accorder une telle emprise sur sa personne et de ployer l’échine devant elle. Peut-être bien que c’était là sa plus grande faiblesse, assurément, car il ne tolèrerait jamais que quiconque la lui retire. Sans doute également, aurait-il dû craindre le retour d’épée fatale qui ne manquerait pas de s’abattre s’il devait subir une énième tragédie, mais au fond qu’avait-on à perdre lorsque l’on observait déjà le crépuscule de sa vie ? Il n’y avait plus qu’une chose à faire désormais : admirer le plus beau des couchers de soleil jusqu’à refermer les yeux sur une nuit qui serait cette fois-ci éternelle.

— Vous voyez, c’est pour cela qu’il faut toujours regarder devant soi. Soyez certaine que je ne laisserai pas Hadès remettre la main sur vous chuchota-t-il avec douceur pour ne pas rompre l’instant.

Il aimait ces baisers-là qui n’avaient à nulle autre saveur pareille. Ceux qui disaient tant. Ceux qui étaient bien plus que leurs simples lèvres entremêlées. Ceux dont il ne se lassait jamais et qui avaient toujours un goût de trop peu. Il serra entre ses bras, sans doute trop, car déjà elle bondissait comme un chat pour lui remettre Roméo et Juliette. Sur le coup, il ne comprenait pas bien ce qu’elle était en train de faire, ou plus exactement pourquoi elle le faisait.  Après tout, c’était un cadeau et certes elle le lui avait rendu lors de leur dispute – ce qu’il avait pris comme un « je ne veux plus vous voir » – mais c’était aussi celui qu’il lui avait retourné en guise de réconciliation – si l’on peut dire –. Mais le pire, c’était tout de même qu’elle pensait réellement qu’il s’agissait d’un prêt ! Oh son petit agneau de lait chéri ! Si doux et adorable qu’il parvenait difficilement à garder son sérieux.

Comment avait-elle pu rester persuadée qu’il n’était que prêté alors même qu’il avait écrit le sonnet qu’il lui avait récité de vive voix en même temps qu’il lui avait confié son cœur ? Quelle drôle d’idée tout de même ! Et là voilà qui bafouillait ! Oui, lui, qu’avait-il donc ? demanda-t-il d’un haussement de sourcil. Des idées incongrues ? Certainement, mais tout de même, il savait se tenir un minimum ! Ah c’est qu’il offrait bien peu de présent et qu’il fallait en plus qu’il se voie refuser leur état comme tel !

— Moi ? Mais enfin ! Je vous invite à consulter les autres livres de ma bibliothèque : vous verrez bien que je n’ai pas pour habitude d’y griffonner tous les vers imparfaits qui sortent de mon esprit, répondit-il sans pouvoir empêcher ses commissures de se redresser frénétiquement. Qui plus est j’ai horreur de me faire lire. C’est bien pour cela que tout moisi dans un placard au fond de mon bureau, confia-t-il tout de même à l’une des rares personnes dont il pourrait faire lire ses manuscrits.

Coldris l’accueillit avec grand plaisir sur ses genoux tandis qu’il déposait l’ouvrage sur la table. Elle était toujours en train de chercher le pourquoi du comment lorsqu’elle lui tapa l’épaule en bougonnant. Ah c’en était trop cette fois-ci ! Et le rire jusque-là contenu déborda joyeusement jusqu’à ses paupières. Oh si c’était drôle ! Affreusement drôle ! Et non ce n’était pas pour se moquer d’elle – loin de là – simplement l’absurdité de la situation était telle que c’en était proprement irrésistible. Et puis elle était si ravissante à s’indigner ainsi !


— Mais… vous m’offriez une bonne raison de vous revoir… Comment aurais-je pu la décliner ? parvint-il à articuler entre deux soubresauts qui lui tiraillaient jusque dans les côtes. L’audace, ma luciole ! L’audace !

Puis il se remit à rire de plus belle, incapable de s’arrêter. Il lui suffisait d’y repenser une fraction de seconde pour se laisser emporter par une nouvelle vague de rire.

— Et pour qui voulez-vous que ce soit ?

Ses bras s’enroulèrent autour de sa taille en de malicieux petits serpents qui la pressèrent contre lui.

— Faut-il une autre raison que celle de vous aimer et d’être un déplorable compagnon de représentation théâtrale ?

Il parvenait tout juste enfin à retrouver son aplomb habituel, équilibre fragile qui menaçait à tout instant de finir emporter par l’hilarité. Ah !  Ce qu’il pouvait l’aimer ! Sa lumineuse étoile du cosmos ! Son doux feu des soirées d’hiver ! Sa belle luciole des nuits d’été !

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Message par Éléonore de Fromart Lun 8 Nov - 16:44

Non, elle n'y retournerait plus. Plus jamais elle ne devrait vivre dans un non-sens, plus jamais elle ne devrait subir cela. Sans vouloir minimiser les tourments des autres : elle ne voyait rien de plus cruel au monde. Elle pouvait accepter n'importe quoi. N'importe quoi mais pas ça. Oui, elle voyait la lumière et l'espoir, oui, elle retrouvait la paix… mais cela n'arriverait pas deux fois elle n'avait même pas envie que cette possibilité existe. Non : cette fois le choc ne l'achevait pas, rien ne l'empêcherait de s'en libérer. Surtout pas. 

Elle l'aimait. Elle l'aimait avec tant de passion et de tendresse en même temps, et elle recevait la réciprocité de ses sentiments avec une telle confiance qu'elle n'aurait pu imaginer en cet instant que ce ne soit pas une vérité parfaite, insensible à l'adversité ou au temps qu'ils passeraient ici bas - quoi qu'il se passe ensuite. Et c'était bien pour cela qu'elle se sentait si bien dans ses bras.

Une fugace pensée l'en fit pourtant bondir, avec la même légèreté magique que si elle s'y trouvait toujours, et qui ne céda que peu de terrain à l'incompréhension qui suivi la restitution du livre. Enfin… il… ce… 

— C'est terriblement dommage, déplora-t-elle en retrouvant sa place. Moi, je suis sûre qu'ils sont très beaux. Celui que vous m'avez récité était magnifique. Même s'il l'est mille fois plus dans vos bras et par votre voix.

Elle le connaissait par cœur à force de le relire, et même si elle ne s'était pas lassée d'observer les caractères tracés par sa main, elle ne doutait pas qu'il demeure éternellement plus beau dans sa bouche. 

Elle ne se priva pourtant pas de râler en remarquant qu'il l'avait menée en bateau depuis le début. D'une manière un peu ridicule, il fallait le reconnaître. 

— Ce n'est pas drôôôle ! protesta-t-elle aux frontières de l'hilarité avant d'y sombrer à son tour contre son épaule.

Bon, d'accord, il fallait aussi avouer qu'elle aurait dû y penser mais… mais comment aurait-elle pu s'imaginer qu'il pouvait lui offrir quoi que ce soit ? Surtout à l'époque ! - c'était tellement proche, douze jours, mais ils lui semblait que toute une vie s'était écoulée depuis. Et puis, il ne l'avait pas détrompée non plus ! À partir de là, avec lui, toutes les extravagances se justifiaient. 

Une bonne raison de la voir ? Y en avait-il seulement de mauvaises ? En avoir follement envie, n'était-ce pas déjà la meilleure raison du monde ? Et puis, il a avait une dette sévère, qu'il ne l'oublie pas ! Enfin, cela n'avait pas d'importance : elle comprenait et des excuses pour demeurer avec lui, elle en aurait trouvé à l'infini. Elle l'admira avec des paillettes dans les yeux - elle pouvait bien bouder, elle n'aimait rien plus que de le voir ainsi - avant de demander confirmation pour ce qu'elle avait compris. 

Puis de manifester son étonnement par une nouvelle question. Pourquoi ? Pourquoi ce cadeau, elle n'en avait jamais demandé… D'ailleurs, ce qu'elle voulait par dessus tout, c'était lui. Il le savait, pas vrai, qu'un seul sourire de lui valait tous les cadeaux du monde ? Un château tout en rubis aurait été d'une insignifiance inimaginable à côté d'une journée ensemble. Et pourtant, qu'il en soit assuré, elle prendrait grand soin de ce livre. Elle se jeta à son cou, touchée - un peu embêtée qu'il fasse encore des dépenses pour elle, mais touchée.

— Je n'en changerais pourtant pour rien au monde, répondit-elle avec un souffle de rire. Merci, mon amour, ajouta-t-elle avant de le couvrir de baisers. 

Il était idiot, impossible, mauvais perdant et d'une arrogance monstrueuse mais ce qu'elle pouvait l'aimer !
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Message par Coldris de Fromart Lun 8 Nov - 21:24




Qui aurait cru elle lui rendrait réellement ce livre offert ? Rien que d’y penser il était au bord du fou rire. C’était juste que… Enfin c’était si touchant et si absurde à la fois ! Son sourire ne s’effaça que brièvement pour afficher une légère grimace à la mention de ses écrits : il était heureux que cela lui ait plu et lui plaise encore, seulement il n’y avait pas que des poèmes dans le lot et la grande majorité n’était bonne qu’à finir dans les flammes, car si Virgile considérait son Enéide comme un vulgaire brouillon, alors il en était encore loin, bien plus loin et ce n’était bon qu’à raviver l’âtre de bon matin.

— Alors c’est sans doute car vous êtes également ma muse. Je puis vous assurer que le reste est nettement plus médiocre et proprement insignifiant. Je ne sais même pas pourquoi je ne l’ai pas encore jeté au feu depuis le temps. Certainement mon côté opiniâtre qui espère toujours en tirer quoi que ce soit de décent…

Ou peut-être était-ce simplement parce qu’il aimait accumuler un tas de paperasse et de carnets dont il ne parvenait jamais à se séparer tant il mettait dans chacun une petite part de sa propre vie et de sa propre âme.

Toutefois sa retenue fut brève, emportée qu’elle fut par une vague scélérate d’hilarité alors même qu’elle s’offusquait et qu’il ne parvenait plus qu’à s’en amuser délicieusement. Bien sûr que c’était drôle ! Et d’ailleurs, preuve en était, elle céda à son tour au rire ce qui ne rendit que plus difficile encore d’espérer le moindre calme tant l’un et l’autre se renvoyer la balle avec une contagion virulente. Ce qu’il aimait ce regard pétillant qu’elle avait lorsqu’elle le dévisageait ! Il aurait voulu s’en repaitre jusqu’à plus faim, mais c’était là chose impossible, délicieux supplice dont il ne voulait jamais se défaire.

Des excuses, il en aurait trouvé des milliers rien que pour avoir le plaisir de ravir une poignée de minutes  à l’implacable Temps qui tenait la main au Destin. Il la réceptionna entre ses bras, ravi que son cadeau lui plaise autant (avec une dizaine de jours de retard)

— Parfait nous allons pouvoir y retourner alors, n’est-ce pas ?

Et il se jeta dans son cou pour la dévorer de baisers succombant à une nouvelle vague de rire. Il se sentait si léger, si apaisé, comme lors de ce premier diner où il avait su qu’il la reverrait. Il avait vu dans le fond de ses grands yeux aux teintes d’obsidienne, toute la profondeur que pouvait revêtir son âme et il prenait tant de plaisir à faire tourner ce joyau entre ses doigts pour en contempler chacune de ces facettes qui en faisait toute sa force et son incomparable beauté. Parce qu’aucune ne femme ne pourrait jamais réunir toutes ces qualités qui parfois semblaient s’opposer pour mieux s’égaliser, aucune ne pourrait jamais rivaliser avec celle qui avait su ravir son cœur de glace.

Elle était candide, enfantine, réservée,  et manquait de confiance en elle, mais qu’est ce qu’il pouvait l’aimer à s’en damner !


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