[9 Février 1598] Un petit ange à la grille [Terminé]

Eldred était heureux d’avoir pu reprendre son travail même si William lui avait interdit de porter quoi que ce soit car il craignait que cela ne retarde la cicatrisation de ses plaies dont les plus profondes étaient encore rougies à ce qu’il paraissait. Lui n’en avait pas la moindre idée. Il n’avait pas osé passer ses mains terreuses dessus. De toute façon, ça finirait bien par partir comme toutes les autres, alors à quoi bon s’en inquiéter ? Puisqu’il n’avait pas non plus le droit de couper trop de bois parce que ça remuait trop les tissus, Eldred balayait la cour à son grand regret quand il n’était pas à s’occuper des chevaux.

C’est qu’ils lui avaient tous manqué pendant ces dix jours ! Depuis le temps, ils les connaissaient si bien, avec leur personnalité si différente. Hestia la jolie rousse était la plus nerveuse d’entre tous. Il venait de terminer de graisser tous les harnachements et avait aidé le palefrenier à nettoyer les stalles. Ce soir, il avait obtenu le droit de s’entrainer avec les gardes et il trépignait de pouvoir reprendre une épée en main après plus de deux semaines d’inactivité. Maintenant plus que jamais, il savait qu’il devait retrouver son niveau d’antan, hors de question de se laisser ramollir par les travaux ménagers.

C’était à ce genre de pensées qu’il laissait vagabonder son esprit tout en poussant la neige de l’allée sur les bas-côtés pour former un joli talus. Il ne comprenait pas bien pourquoi on lui demandait cela. Chez lui, on se contentait de déneiger les toits pour soulager la charpente ainsi que le seuil de la maison pour pouvoir ouvrir la porte. Quant au reste, on évitait de perdre du temps à des activités superflues : le bétail et les hommes suffisaient à la tasser en un chemin praticable… Ici, il fallait toujours gratter jusqu’au gravier.

Il en était toujours à ce genre de considérations quand un garde le héla depuis la muraille.

— Hey Eldred ! Y’a un gosse qui veut te parler à la grille !

Intrigué le zakrotien se rendit sans tarder jusqu’à l’entrée, pelle sur l’épaule comme un fossoyeur et darda l’enfant bien trop peu habillé pour un chétif monbrinien.

— C’est moi, Eldred. Que veux-tu petit ?

À la mention de son amitié avec Cassandre, Eldred fit signe aux gardes de lui ouvrir la grille afin qu’il puisse sortir puis entraina Nicolas un peu plus loin, où les gardes ne pourraient entendre leur discussion. Si ça ne leur convenait pas, ils pourraient toujours le tirer comme un lapin, mais il en doutait. Les gardes le respectaient. Surtout depuis cette escapade en plein blizzard. On pouvait bien reconnaître au moins avantage à cette mésaventure…

Le garçon lui expliqua alors avoir vu quelqu’un de suspect dans la forêt. Et il se demanda subitement pourquoi c’était lui qu’on venait prévenir. Après tout la forêt avait son roi et cela ne le regardait pas. Et où était Cassandre ? Pourquoi n’était-elle pas venue ? Elle savait pourtant qu’il n’aimait pas qu’on le contacte directement. C’était trop risqué. Ce gosse… Il vivait dans les bois aussi ? C’était tout de même étrange qu’il parle si bien pour un gamin des rues. À le vouvoyer en plus. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à le prendre pour un seigneur et à le vouvoyer à la fin ? Ca se voyait pas qu’il était esclave ?

Il fronça subitement les sourcils. Un homme qui lui ressemblait avec le garçon bizarre qui tuait des piafs pour s’amuser ?

— Un zakrotien? demanda-t-il tout de même.

Le petit sembla réfléchir un temps avant de citer son compatriote. Erik ? Ce ne pouvait être que lui qu’on cherchait. Enfin pas exactement. On cherchait Erik le chef de la révolte. Eldred n’était plus Erik. Moins aujourd’hui encore qu’hier. Il ne pourrait jamais rien faire qui porterait préjudice au baron de Frenn. On pourrait bien le traiter de traitre, cela lui importait peu. Il lui avait offert sa loyauté et son épée. C’était une question d’honneur.

— C’est moi, le Erik qu’il cherche. C’était mon nom… Avant. Tu peux me le décrire ? Lui et le type bizarre ? Et où est Cassandre ? Pourquoi ce n’est pas elle qui est venue ?

Le gamin le dévisageait et Eldred planta sa pelle dans le sol pour s’appuyer dessus sans dire un mot. Il avait l’air songeur. Finalement une lueur s’alluma dans son regard comme s’il le reconnaissait. La mention de la cage lui glaça l’échine plus sûrement que le blizzard qui transperçait les fourrures d’un millier d’aiguilles. Ses muscles se raidirent et il serra le pommeau de la pelle sur laquelle il était appuyé. Les images et les sensations lui revinrent d’un coup. Des cris au grincement des roues. Sans parler des odeurs de pourriture des plaies infectées et des corps qui avaient voyagé dans leurs guenilles. Le cliquetis des chaines. Le poids des fers qui lui cisaillait les articulations et la vision assourdissante de la capitale qui lui faisait tourner la tête. Il inspira l’air frais sans remarquer que le petit était presque aussi blanc que son ami de neige.

L'homme de la forêt... il... il était avec vous. À côté de vous ! Et il était blessé !

Cela lui fit l’effet de la pointe d’une lance chatouillant ses flancs et il se redressa d’un coup d’un seul.

— À côté de moi, dis-tu ? Tu es sûr de ce que tu avances ? Il y en a eu d’autres des zakrotiens déportés depuis mon arrivée, ça pourrait être n’importe qui.

Nicolas lui expliqua qu’il avait voulu leur donner du pain. Brave petit. Il lui adressa un sourire sincère tout en songeant qu’il se serait certainement retrouvé avec un groupe de fauves prêt à s’entredéchirer pour un quignon. Ce n’était pas faute d’avoir dû hausser la voix plus d’une fois pour leur rappeler qu’ils étaient frères et se devaient solidarité.

Ingvar… Ce serait Ingvar… Etait-ce réellement possible que ce soit lui ? Cela paraissait surnaturel. Depuis le temps, il n’espérait même plus le retrouver… Par acquit de conscience il lui demanda de les décrire. Ça correspondait bien à son ami, mais en même temps ça pouvait être n’importe quel autre zakrotien… Avec un Mornoïte par contre… Sans doute également un esclave en fuite. Comme Ingvar. Il était donc fugitif. Cela le laissa songeur. Il opina à la mention de Cassandre. Elle avait raison même s’il ne voyait pas Ingvar faire du mal à un gosse, on ne savait jamais.

— Tu as bien fait de venir. Si ce que tu dis est exact, ce pourrait être l’un de mes amis. Il s’appelle Ingvar. Peut-être entendras-tu son nom. Il parlait assez mal monbrinien lorsqu’on s’est quitté. Mon maitre avait ordonné qu’on le fasse soigner. J’ignore ce qu’il est devenu ensuite. Je ne connais pas l’autre personne avec lui, mais Cassandre a raison, c’est sûrement un autre esclave mornoïte et je m’en méfierai. Je n’aime pas trop ce que tu décris… Si tu entends le prénom de mon ami, dis-lui qu’Erik le rencontrera seul au grand chêne devant la chapelle de Siloe à Aprendo pour la prochaine demi-lune. Connais-tu Jérémie ? Préviens-le également s’il te plait.

Il aurait dû être ravi de retrouver son ami, seulement il avait un mauvais pressentiment. Et depuis toutes ces années il avait appris à faire confiance à son instinct. Peut-être craignait-il sa réaction lorsqu’il le verrait si bien traité et intégré par leur ennemi ? Il ne savait le dire seulement tout ceci ne lui inspirait rien de bon.

Quant à Cassandre… Punie pour avoir fait une grosse bêtise ? Tiens donc ! Voilà qui lui donnait donc raison : la dernière fois jusqu’à la suivante. Il roula légèrement des yeux. Sale gosse. Attachante sale gosse.

— Et qu’a-t-elle donc fait cette fois-ci dis-moi ?

Oui évidemment il n’était pas sûr. Après tout ce temps. Tous n’avaient pas la mémoire d’Alduis et heureusement pour eux. Il hocha la tête se contentant de cette réponse. Il verrait bien le moment venu s’il s’agissait de lui ou non au fond. Et si ce n’était pas lui il verrait comment gérer le problème. De toute façon la révolte avait déjà dépassé son contrôle depuis que s’étaient intégrés d’autres esclaves dont il n’avait pas connaissance. Cela faisait boule de neige et prenait des proportions incontrôlables. En réalité, s’il quittait les affaires, c’était aussi car tout cela commençait à l’effrayer. Il n’était pas capable de gérer un tel groupe avide de sang et noyé dans sa rancune. Peut-être faudrait-il prévenir le baron à ce sujet…

Nicolas lui rapporta leurs discussions et Eldred eut un petit rire rauque. Il se pourrait bien que ce soit ce râleur inconditionnel en effet ! En tout cas pas de doute, le petit devait bien vivre avec Sylvère, s’il se bouchait les oreilles pour si peu, il ferait mieux d’y couler directement de la cire ce serait plus rapide.

— Le Roi de la forêt aussi doit drôlement apprécier, commenta-t-il narquois.

Jérémie serait donc prévenu. Fort bien. Pour sa part, il aurait sans doute dû désigner un chef en son absence, seulement, il avait tendance à se dire qu’un poulet sans tête n’allait pas bien loin et qu’une fois vidé de son sang il s’écroulerait de lui-même. C’était peut-être encore le mieux vu la tournure que prenaient les choses…

Finalement il s’inquiéta de ce que cette petite chipie avait bien pu faire encore. Oh il pouvait y aller sans la moindre hésitation. Il n’était plus à ça près qu’on se le dise ! Enfin, c’est ce qu’il croyait quand il annonça qu’elle avait insulté une noble. Ses yeux s’agrandirent. C’était « ça » qu’elle appelait ne plus jamais blesser personne ? Il se passa une main dépitée sur le visage. Une noble. Par tous les Dieux, n’apprendrait-elle jamais ? Ou voulait-elle vraiment finir au bout d’une corde ? Il soupira et écouta la suite. Oui à Fromart, avec Alduis. Il était au courant en effet. Enfin avec son père c’était plus étonnant tout de même. Il devait sacrément l’apprécier pour lui proposer de l’aider. C’était une belle opportunité en plus, elle avait dû être heureuse. Alors c’était avec Bérénice ? Comment avait-elle pu être odieuse avec elle ? Il ne l’avait vu qu’une fois mais son ami la plaçait toujours sur un piédestal… En réalité… C’était surtout de lui qu’elle devrait se méfier. Alduis… Dire que ça ne faisait que quelques jours qu’ils s’étaient vus… S’il s’était imaginé cela ! S’il pouvait il irait s’assurer que tout aille bien pour lui.

— Oh oui… Je ne te le fais pas dire… marmonna-t-il avant de compléter mais elle a tort d’avoir raison…

Il acquiesça et le remercia d’un discret sourire. Deux jours de pilori. Ça passerait vite. « Seulement ». C’était peut-être même trop peu pour lui faire rentrer un peu de plomb dans la cervelle pour tout dire.

— J’espère qu’elle est consciente de sa chance parce qu’elle n’en aura plus de seconde désormais.

Eldred ne pouvait que s’amuser de le voir défendre Sylvère. Ils ne seraient jamais d’accord sur ce point. Ces mots faisaient toute la richesse d’une langue bien au contraire ! Mais oui, il était gentil, indubitablement. Pour le reste entre eux, cela demeurerait d’une neutralité parfaite. Il laissa donc le petit évacuer sa colère sans remettre de bois dans le foyer. C’était inutile. D’autant plus qu’il s’intéressait surtout à ce qui était arrivé à Cassandre. Être méchante avec Bérénice… Pour une bêtise, c’était une bêtise ! Encore heureux qu’Alduis ne l’ait pas prise en chasse… Il en serait capable pour sa sœur. Non vraiment, elle n’aurait pas pu faire plus idiot, si ce n’est insulter leur père en personne.

Compris… Oui peut-être. Eldred était plus sceptique. Il l’avait déjà entendu plusieurs fois affirmer qu’elle avait compris et cela ne l’empêchait de recommencer et de céder. Il fallait que jeunesse se fasse. C’était ainsi. Seulement, il ne s’agissait pas de jeux innocents. Elle risquait sa vie, elle qui passait si souvent son temps à parler de survie et à mesurer les risques. Tout ce qu’il espérait, c’était qu’elle sorte de ce chaos et trouve enfin la stabilité qui lui manquait. Grandir n’avait rien de facile, encore moins lorsque tous ses repères se mélangeaient. Il hocha la tête à la mention de Simon et écouta avec attention ce que Nicolas avait à dire à ce sujet. Il roula des yeux à la citation. Oh certes ce n’était pas faux, mais ce n’était pas vrai non plus. Et il comprenait mieux désormais pourquoi elle pouvait être si tête brulée par moment.

En revanche, il n’avait pas du tout anticipé la suite et répéta bêtement :

— Ne plus voir Jérémie et Hyriel ? Mais elle adore Hyriel !

Et Nicolas compléta. Oui, c’était effectivement radical… En même temps il trouvait cela tout à son honneur et comprenait parfaitement ce choix. Parfois pour mieux se retrouver, il fallait être seul avec soi-même. Il doutait que Cassandre ne sache qui elle était réellement dès qu’elle éloignait les briques dont chacun l’avait façonnée consciemment ou non.

— Elle les reverra plus tard, lorsqu’elle se sentira prête, ne t’en fais pas. Si tu la vois dis-lui que je suis fière d’elle et qu’elle peut venir à Frenn si elle veut. Je pense que le baron n’y verra pas d’inconvénient. De toute façon, il va bientôt devenir éleveur de poussins à force ! plaisanta-t-il.
Puis plus incroyable encore, elle reconnaissait qu’il avait raison sur cette vérité élémentaire. Visiblement elle avait dû être fortement cognée…

— Ah tiens donc! Je ne suis pas un vieux rabat-joie aigri destiné à la sermonner désormais? C’est bon à savoir, tiens.

Passé l'emportement pour défendre la grandeur de Sylvère, Nicolas commença à exposer le cas de Cassandre. D'abord sa grosse bêtise, puis les mécanismes qui contribuaient à la rendre parfois si imprudente. Il remarqua le roulement des yeux d'Eldred quand il répéta cette phrase profondément stupide.

"Ouais, il était bête, Simon."

Eldred ne réagit ensuite de al même manière quand il eut révélé la décision de Cassandre de ne plus voir Hyriel. Il haussa les épaules, fataliste.

"J'ai eu la même surprise..."

Il se mordit les lèvres, puis reprit :

"Et puis, l'autre jour... Il y a cinq jours, Cassandre m'a convaincu de participer à un truc. Elle assurait que c'était une vengeance. J'ai rencontré Jérémie et Hyriel. Nous avons... fait des bêtises au château de Monthoux. pour effrayer le comte et son intendante. Mais Cassandre a l'air de s'en vouloir maintenant. Pas pour le comte ou l'intendante, mais elle it que c'était mal. Que les gardes ou les esclaves risquaient d'être punis à cause de nous."

Nicolas écouta Eldred assurer que Cassandre reverrait bientôt ses amis sourit de l'entendre qu'il était fier d'elle. Il le répéterait. Il pouvait y compter. Le jeune garçon fut cependant sceptique par la suite. Un éleveur de poussins ?

"Euh... Je crois bien qu'il y a une ferme à l'arrière, avec des animaux, mais on élève pas que des poussins là-bas, non ? Alors pourquoi vous appeler le baron éleveur de poussins ?"

Nicolas se décida ensuite à rapporter l'aveu de Cassandre au sujet d'Eldred. car il savait que celle-ci pourrait ne pas oser le dire. L'enfant sourit maladroitement en entendant la réponse.

"Elle ne le pensait pas. Et puis, elle vous aime, ça se sent !"

Ouais, il confirmait. Simon était con comme un manche de bêche. Restez à déterminer s’il avait eu une telle utilité. Quant à sa décision de s’éloigner d’Hyriel et Jérémie, c’était pour le moins étonnant. Enfin si elle avait annoncé que Saint Sylvère était inclus dans le lot, là il se serait posé de sérieuses questions sur la bonne santé de son esprit. Pour le reste, il comprenait et approuvait parfaitement. Ce n’était pas les pires fréquentations qui soient mais prendre ses distances avec des rebelles ne pourrait être que bénéfique. Et puis ce n’était que temporaire.

Il apprit également qu’elle avait participé à des forfaits au domaine de Monthoux et soupira. Non pas qu’il porte le gros porc dans son cœur, seulement c’était prendre des risques pour un jeu qui n’en valait pas la peine. La vengeance… Cela ne servait à rien. Se sentait-elle mieux désormais ? Nicolas l’apporta de lui-même : non. Pire encore elle avait pris conscience des dommages collatéraux. Il acquiesça dans un vague « je vois ». Il était définitivement temps que tout cela change avant qu’il ne soit trop tard. L’intervention du ministre était finalement une bonne chose.

Il voulait toutefois l’encourager à poursuivre ses efforts. Si elle le souhaitait, elle pourrait venir à Frenn. Le baron accepterait sans doute lorsqu’il lui aurait expliqué de qui il s’agissait. En réalité, il doutait qu’Irène ne soit apte à gérer la petite. Elle était trop douce et tolérante pour une fougue comme celle de Cassandre. Lui et elle n’appartenaient pas au monde de la bourgeoisie et il doutait au fond de lui qu’elle ne se fasse à ce monde qui n’était pas le sien. C’était bien trop coincé pour eux. Elle était comme lui lorsqu’il se trouvait en ville : prisonnier de sa condition, obligé de s’adapter pour survivre, mais au fond, c’était juste tordre sa véritable nature. Or, que se passait-il lorsque l’on ployait une branche ? Ou elle se brisait ou elle finissait par vous revenir en pleine figure. Si seulement il avait pu l’emmener à Zakros avec lui… Ils auraient été si bien là-bas, elle aurait eu toute la liberté qu’elle voulait. Tout était plus simple à Zakros. Il contempla les cimes enneigées avec nostalgie avant de reprendre sur les poussins et laisser un petit rire caverneux résonner.

— Parce qu’il aime récupérer tous les petits en difficulté. Comme des petits poussins.

Il était tout de même surpris de voir que Cassandre avait changé d’avis à son sujet et sourit au jeune garçon.

— Ces dernières semaines ont été houleuses. Je l’aime aussi ma petite valkyrie. Elle me manque. Il jeta un regard derrière lui aux gardes : merci d’être venu m’informer de tout cela, Nicolas. J’essayerai de passer demain ou après-demain. Donne-lui tout mon courage et aussi… Dis-lui que même les guerriers font parfois des bêtises. Je dois y aller, la neige ne va pas se balayer seule. À bientôt, peut-être.