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[9 février 1598] - Confessions interminables d'un irrécupérable débauché [Terminé]

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Message par Thierry d'Anjou Sam 4 Déc - 22:38

[9 février 1598] - Confessions interminables d'un irrécupérable débauché [Terminé] - Page 2 Eveque10
Zacharie Ratier, évêque de Braktenn, 56 ans

Zacharie écoutait avec attention les remords du ministre sur sa gestion de la crise de l'hôpital général et s'attacha à le réconforter. Non, ce n'était nullement sa faute si certains éléments pouvaient être.. inhumains. Il acquiesça quant à la décision des funérailles officilles.

"Non, non, c'est une excellente chose que cet événement. Les chrétiens ont besoin de se souvenir de nos valeurs morales et de l'importance du devoir. Ce Saint-Edouard remplira un grand usage. Je pense par ailleurs lui consacrer à lui aussi une biographie."

Ce serait là aussi, comme pour le jeune Alexandre, une grande ouvre destinée à rappeler aux chrétiens les véritables valeurs du catholicisme. Le sujet changea pour devenir bien plus cocasse. Imaginer le gibier de potence ramper pour satisfaire le puissant ministre, voilà qui se révélait plaisant. Cela méritait finalement bien un adoucissement de sa peine. Il réclama des détails mais le pénitent rechigna, gêné par l'heure qui passait. Zacharie hésita, puis céda. Cela valait bien de renoncer.

"Soit. Si vous me racontez tout ceci, avec les détails, je retire cinq Paters Noster."

Zacharie évita cependant de préciser qu'à la toute fin de la confession il en rajouterait dix pour cette négociation. C'était bien stimulant de cette manière et cela l'amusait bien de tromper le puissant ministre.

Après cela, ils abordèrent les troubles de l'homme à la soirée avec sa fiancée et Zacharie compatit sincèrement à sa détresse. Néanmoins, la jeune femme ne s'était pas laissée rebuter par al déprime de son amant. Quelle belle histoire ! L'évêque eut du mal à ne pas afficher un sourire bienheureux. La suite concerna le lupanar e
t il redevint impassible, surtout pour évoquer cette catin qui n'en était pas un si mal se comporter. Il secoua les épaules.

"Elle finira par en devenir une si elle ne se repent pas."

Il fut question de l'organisation d'une soirée pour l'un de ses fils illégitimes. Zacharie écouta, détaché, tout en appréciant que le fils légitime, lui, soit si vertueux. Soudain, un nom lui fit écarquiller et tousser bruyamment.

"Pardon ? Alex... Alexandre ? Le Saint Alexandre ? Mais... mais..."
Thierry d'Anjou
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Message par Coldris de Fromart Sam 4 Déc - 23:32




Oui les chrétiens en avaient besoin. Parce que c’était le socle de leur Empire quand bien même il pissait littéralement sur la religion. Ces funérailles n’avaient été que la grande messe de l’Empire. Rien d’autre. Il fallait en faire de temps à autres pour rassembler le peuple autour d’une cause commune. Et c’était d’autant plus vrai qu’une nouvelle campagne se préparait, si peu de temps après la précédente. C’était un pari osé, mais il avait bon espoir d’en finir rapidement, d’autant qu’il ne comptait pas imposer des conditions similaires aux autres royaumes. Il acquiesça à la mention d’en faire une biographie.

— Vous permettrez que j’y jette un œil, mon Père ? Je suis toujours curieux des écrits des uns et des autres en amateur de littérature que je suis.

Et si ce livre devait servir l’Empire, il souhaitait bien évidemment s’assurer que son contenu en soit à la hauteur . Il reprit le cours de ses confessions jusqu’à la sortie de Thierry et puisque l’évêque souhaitait des détails, il ne lui en fit pas cadeau. Cinq Pater Noster. C’était toujours ça de pris après tout.

— Je lui ai proposé de faire pénitence en marchant sur les mains, mais il en était incapable alors je lui ai demandé de ramper jusqu’aux grilles. Du salon où nous étions jusqu’aux murailles de mon domaine, ce parasite à ramper dans la neige comme un asticot. C’était délicieux. J’aurais dû demander bien plus. Je suis bien trop bon, mon Père.

C’est qu’il allait aimer la chute de la relation à n’en pas douter, mais ce serait pour plus tard. En attendant, il y avait tout d’abord diverses choses à rapporter dont la demande d’Alexandre pour Lupanar ce qu’il se fit une joie de rapporter au prélat qui le prenait pour Saint. Ce n’était pas comme s’il peinait déjà à tenir debout avec ses chevilles bien trop larges…

— Oui, Alexandre. Je suis désolé, mon Père mais force est de constater que tous n’ont pas la force de caractère de mon fils pour affirmer leur moralité. Je suis au regret de vous informer qu’Alexandre a succombé plus d’une fois à son sang comme vous le constaterez prochainement. D’autre part, je puis vous affirmer qu’il a pris grand plaisir à m’accompagner et espère y retourner sous peu. Ne faites pas cette tête mon père, ce pourrait être pire ! Il aurait pu se tourner vers les hommes !

Mais ce que Coldris retenait surtout de cette journée du 16 janvier, c’était son fils qui l’avait salué. Signe que les choses changeaient lentement mais surement. Le lendemain, il confessa avoir rendu visite au curé en prison afin de porter des présents d’Alexandre : des petits gâteaux ainsi qu’une illustration érotique blasphématoire que Coldris prit grand plaisir à détailler. Il avait assurément un bon coup de crayon que son père n’avait pas su apprécier à sa juste valeur. Il avait donc glissé l’illustration dans sa poche en suivant, mais Thierry avait très sérieusement chanté un Te Deum ! Il omit en revanche de parler du crucifix qu’ils avaient ensuite joyeusement pulvérisé. Toujours est-il  qu’il lui avait proposé de loger en son manoir le temps de se retourner. Il ne pouvait décemment pas laisser un cousin éloigné à la rue. C’était la moindre des choses. Il s’était ensuite rendu au fameux manoir où celle qui allait devenir sa femme l’avait rejoint. Ils avaient évoqué le passé puis diné.

— Nous avons pris un autre genre de dessert, mon Père. Je l’ai emmené dans ma chambre et nous avons fait ce que nous aurions dû faire depuis si longtemps : nous avons fait l’amour. Et c’était merveilleux.

Et ce fut les uniques détails qu’il donna à l’évêque cette fois-ci. Puis il garda pour lui qu’il avait déliré et lui avait avoué l’aimer. Il l’aimait à la folie. Comment avait-elle pu prendre une telle place dans sa vie  en si peu de temps ? Même lorsqu’elle n’était pas à ses côtés, elle était toujours dans ses pensées et son corps ne cessait de la réclamer…

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Message par Thierry d'Anjou Dim 5 Déc - 11:22

[9 février 1598] - Confessions interminables d'un irrécupérable débauché [Terminé] - Page 2 Eveque10
Zacharie Ratier, évêque de Braktenn, 56 ans

Tout en discutant de cet événement public qui avait eu lieu récemment, Zacharie évoqua son projet de rédiger une nouvelle vie de Saint pour honorer la mémoire du soldat tombé pour ses camarades reclus. Il acquiesça à la requête du ministre.

"Ce sera un honneur. Je vous enverrai le manuscrit."

La suite devint beaucoup plus joyeuse à entendre décrire comment la limace qui avait été prêtre avait rampé du salon de Fromart jusqu'aux grilles pour satisfaire les caprices du ministre. Zacharie dut se mordre les joues pour ne pas éclater violemment de rire Néanmoins, le tour qu'il jouerait prochainement au pénitent serait infiniment plus drôle. Ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait attraper Coldris de Fromart.

La confession se poursuivit par de nouveaux exploits au lupanar que Zacharie écouta avec impassibilité jusqu'au moment où il apprit que le jeune Alexandre avait demandé à s'y rendre et avait apprécié cela. Cela le dépassa. . Comment un être si pur avait-il pu cédé ? Une faiblesse. Ce ne pouvait être qu'une faiblesse passagère. Tout bon chrétien soit-on, l'erreur restait humaine.


"Soit. Il est vrai qu'un homme reste un homme. Lui n'a jamais prêté vœu de chasteté."

Il y aurait certainement moyen de trouver une bonne manière de raconter cela. Assurément. Il entendit le ministre révéler as visite en prison à un homme qui était son cousin et porté un dessin érotique fait par le jeune Alexandre. Il secoua la tête. Ce n'était rien. Il ne souhaitait qu'enquiquiner son père et le frustrer. C'était de bonne guerre. La suite se révéla bien plus douce et aux évocations de l'homme sur sa fiancée, l'évêque eut un sourire rêveur. C'était si beau à entendre. Cette femme devait être exceptionnelle pour envoûter à un tel point le ministre.

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Message par Coldris de Fromart Dim 5 Déc - 16:07




Il lirait donc le manuscrit en question. Parfait. Voilà une nouvelle qui plairait à Sa Majesté à n’en point douter. Indubitablement plus que le traité sur l’esclavagisme qui circulait depuis début janvier. Il conta ensuite comment Thierry avait quitté le domaine de Fromart pour le plus grand plaisir de l’évêque dont les yeux allaient finir au bord des larmes à force de retenir toute émotion. Coldris eu pour sa part un petit rictus satisfait puis passa aux confessions suivantes, notamment la demande d’Alexandre de venir au Lupanar. Alors finalement ce n’était pas si grave ? Oh mais ce qu’il pouvait être heureux d’apprendre qu’il allait pouvoir continuer à visiter les couches accueillantes… Quoiqu’avec ou sans son accord, il aurait tout de même poursuivi ses affaires… Étrangement il ne releva rien sur le dessin d’Alexandre. Ridicule. Tout bonnement ridicule d’être aussi aveugle. Enfin cela l’arrangeait bien sur certains points, il fallait être honnête ! Il lui fit part ensuite de sa première nuit avec Éléonore et à avoir le sourire de l’homme, il semblait presque touché de son récit. Coldris garda le silence plusieurs secondes après cela puis se lança :

— Mon père… Vous l’aurez sans doute compris, mais… je l’aime sincèrement aussi incroyable cela puisse-t-il paraitre venant de ma part. Pourtant, personne ne doit le savoir où je risquerai de la mettre en danger, je compte donc sur votre discrétion. Si l’on vous questionne dite simplement que j’ai été contraint de prendre mes responsabilités après l’avoir défloré, suis-je clair ?

Ce point réglé une bonne fois pour toutes, Coldris poursuivit. Le 19 janvier, il avait dû traiter l’information reçue par Thierry et l’avait donc invité chez lui dans le but de lui tirer les vers du nez. Il confessa avoir utilisé son petit-fils dans le but d’ouvrir une faille puis de l’avoir baisé avec un profond dégoût afin d’achever de briser ses défenses. Il avait obtenu d’elle les confessions souhaitées et plus encore des menaces de mort contre sa personne. L’information dormait donc au chaud dans une cellule de la Prévôté et le Roi l’avait félicité de sa dévotion le soir même lors d’une énième soirée de débauche. Il ne confessa le lendemain que la manipulation des foules et l’utilisation de la dépouille pour les desseins de l’Empire puis la soirée au Lupanar en compagne de son fils et d’Alexandre qui avait péché par gourmandise de brioche. Le 22, il était retourné au Lupanar voir sa maitresse. Enfin le 23 il confessa s’être emporté violemment contre Éléonore lorsqu’ils avaient abordé le cas de Thierry. Elle était persuadée qu’il finirait par le trahir… Leur dispute l’avait fait plonger dans les ténèbres : comment aurait-elle pu accepter de l’aimer encore après cela ? Il confessa l’abus d’alcool et d’opium. C’était un euphémisme que de présenter cela ainsi mais jamais il n’aurait pu trouver d’autres mots à la hauteur des tourments dans lesquels il s’était noyé. Puis arriva le 27 janvier. Comme tous les matins, il recevait un rapport de la veille sur Thierry et celui-ci était tout bonnement révoltant.

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Message par Thierry d'Anjou Dim 5 Déc - 16:43

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Zacharie Ratier, évêque de Braktenn, 56 ans

La confession se poursuivit tranquillement jusqu'à l'évocation des sentiments du ministre pour sa fiancée. Il s'inquiéta ensuite de la sécurité de celle-ci et s'empressa de le rassurer.

"Je comprends, oui, mais rassurez-vous, je suis lié au secret de la confession."

Cela continua ensuite à relater l'entretien avec la noble qui avait été arrêtée et Zachraie retint un soupir devant la stupidité du personnage. Menacer dans son lit un ministre ? Le Paradis était assurément pour les pauvres en esprit. Il ne dit pour rien pour l'utilisation du soldat mort à des fins politiques. Cela servait autant l'empire que la religion. En revanche, ses yeux s'écarquillèrent en apprenant que le jeune homme Alexandre avair à ce point aimé aller au lupanar pour y retourner aussitôt. Il bégaya :

"Mais... Que font-elles, ces femmes, pou rendre ainsi les hommes ?"

La suite se révéla moins drôle et Zacharie compatit sincèrement que l'amitié ait dû se quereller avec l'amour.

"'Des cœurs qui s'aiment retrouvent toujours le chemin l'n vers l'autre. Votre conduite morale, à refuser de lâcher un ami e, dépit de ses actes, vous honore."

Zacharie lui adressa un sourire à l'évocation de ses épreuves récentes avant d'arriver au moment où le gibier de potence s'était encore distingué. Il soupira.

Qu'a t-il donc fait ? Une orgie dans votre manoir ?"


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Message par Coldris de Fromart Dim 5 Déc - 21:50




Il n’était qu’à moitié rassuré par les paroles de l’évêque. Sa seule certitude résidait dans le fait qu’il tenait ses vœux et qu’il ne comptait pas se mettre le ministre à dos afin de satisfaire son désir d’ambition. Il acquiesça donc. Bien sûr, il eut été plus simple de dissimuler ses sentiments et il aurait pu parfaitement le faire, seulement, ironie du sort, c’était désormais la seule personne avec qui il pouvait en parler sans le moindre filtre et il devait admettre que cela avait quelque chose d’apaisant quand bien même personne n’égalerait jamais l’oreille attentive et compatissante de Virgil. Et puis il fallait bien reconnaitre à l’évêque sa quasi-absence de jugement sur la majorité de ses péchés, ce qui aidait grandement à les confesser.

Coldris raconta donc l’affaire Despina puis les funérailles pour en arriver au lupanar dont la remarque de l’homme d’Église lui arracha un petit rire amusé.

— Les plus délicieuses douceurs de ce bas monde, mon Père. En réalité, je n’ai jamais rien trouvé qui égalait ce sentiment de plénitude que l’on ressentait après avoir joui. Bien sûr la satisfaction d’un coup politique réussi a quelque chose de terriblement grisant, mais ce n’est pas aussi léger… Vous ne pouvez pas comprendre, si vous ne l’avez jamais vécu. Et c’est fort dommage… Votre esprit s’élèverait si haut que vous auriez l’impression de tendre les bras vers Notre Seigneur.

Puis il lui fit part de sa dispute au sujet de Thierry. Il n’aurait sans doute pas dû s’emporter de la sorte, mais il n’éprouvait aucun regret et s’estimait toujours parfaitement dans son droit. Il opina à la remarque de Zacharie.

— Quoi qu’il soit advenu, je n’en nourris aucun remords. J’ai fait ce que je devais faire. Je trouve simplement cela profondément idiot d’avoir stupidement gâché la chance que je lui offrais.

Sur cela il rebondit sur la fameuse matinée du 27 janvier. Il secoua lentement la tête avant de répondre posément :

— Non, mon Père, vous n’y êtes pas du tout. Je me fichais pas mal qu’il saute mes domestiques tant que rien n’était forcé. Il a fait bien pire. Il était au manoir sous la bonne garde de mon Intendant. Un jeune homme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Nous recevions son père et moi-même son rapport chaque matin. C’est ainsi que je savais ce qu’il mangeait, qui il baisait et ce qu’il pouvait dire ou faire. Je savais donc qu’il se croyait chez lui au manoir quand je ne m’y sens pas moi-même chez moi. Il soupira. Cela encore, je passais outre. Jusqu’à ce fameux soir où il a invité un japonais à diner. Il a osé lui dire que toutes mes décisions provenaient en réalité d’Alexandre. Son ton se fit plus grinçant au fur et à mesure que ses mâchoires se resserraient. Il a également osé dire que tous ses bâtards étaient morts… alors même que nous hébergions l’un d’entre eux, infirme et dont il n’avait d’intérêt que pour faire plaisir à Alexandre. Son fils qui l’avait emmené au Lupanar la veille.

Ses tripes se nouèrent en songeant à la suite.

— Alexandre… Alexandre a abusé de la confiance et de l’amitié de mon fils pour lui soutirer des fonds afin de payer de beaux vêtements à son père et à son frère, grogna-t-il. Alduis n’entend rien au sous-entendu. C’est un garçon intelligent, mais les mots lui restent étrangers. Il ne fait pas confiance à grand monde, mais lorsqu’il la donne, il ne se méfie plus. Il est si facile d’abuser de lui et de son indéfectible loyauté dans cette situation… Bien sûr Alexandre a été châtié en conséquence.


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Message par Thierry d'Anjou Dim 5 Déc - 22:21

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Zacharie Ratier, évêque de Braktenn, 56 ans

Les cloches venaient de sonner vingt une heure alors que la confession se poursuivait inlassablement et qu'il restait une semaine à traiter. Malgré le banc sur lequel il était assis, Zacharie éprouvait de plus en plus l'inconfort de sa position. Ses jambes étaient complètement engourdies et la cloison sur laquelle ils 's'appuyait lui faisait mal au dos. Par ailleurs, son estomac grondait de temps en temps, peu coutumier à un si long jeûne. Il concentra son esprit cependant sur les paroles et s'étonna à quel point les catins possédaient un tel attrait sur les hommes. Au point même de détourner un Saint. Le ministre se plut aussitôt à évoquer les plaisirs de la chair mais li campa sur ses positions.

"Chacun ses opinions, mais je demeure persuadé que rien ne vaudra jamais le bien-être que procure la prière."

Il se garda bien de préciser que le ministre allait le découvrir prochainement. Ou pas. Zacharie savoura intérieurement le piège qui se refermerait, satisfait de prendre au collet le vilain pécheur.

La confession se poursuivit pour évoquer les dernières stupidités du gibier de potence. Zacharie écarquilla les yeux devant les absurdités dont l'homme s'étaient permises en tant qu'invité. Insulter le ministre sous son toit ? Pour ses paroles sur les batards, il éprouva au contraire une certaine tolérance. Lui aussi se réjouissait du premier enfant de sa sœur mort de maladie et attendait impatiemment que le second, à Zarkos, succombe à son tour. De toute manière, un enfant de plus ou de moins dans ce monde, qu'étai-ce ?


"Je vois. Cet homme repousse toutes les limites. Il finir par être pendu. Comme il le mérite."

Ce jour-là, Zacharie demanderait sûrement à être son confesseur afin de pouvoir assistait à sa terreur. Lui qui redoutait tant la mort, ce serait sûrement intéressant. Il aurait de cesse d'en ajouter. la suite du récit le fit écarquiller à nouveau les yeux. Alexandre ? Alexandre avait abusé de l'amitié du fils du ministre pour honorer son vaurien de père ? Il se signa compulsivement, indigné.

"C'est... Non.. Un garçon qui semblait si honnête, travailleur.."

Une pensée répugnante lui vint. Il plaqua la main contre sa bouche.

"Toutes ces années de sacerdoce à prendre soin de la paroisse de Saint-Eustache, ce devait être une manipulation. Il a peut-être déjà abuser de fidèles. Comme son père ! Je vais faire ordonner une enquête pour établir si de tels faits existent !"

[uiIl secoua la tête, désespéré.[/i]

"A quel triste monde. Il n'y a visiblement que votre fils pour être honorable. Le pauvre homme. Se savoir trahi par un ami. Il doit être au plus mal. Je prierais pour lui et s'il en éprouve le besoin, il peut venir me trouver."

Zacharie secoua toujours la tête, révulsé.

"Vraiment.. Un garçon qui semblait si honnête. C'est bien le fils de son père!"
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Message par Coldris de Fromart Dim 5 Déc - 23:15




Coldris soupira profondément entendant sonner vingt-une heure. Heureusement qu’il arrivait au bout de son périple du vice. Il ne parvenait même plus à remuer ses orteils. Pour un peu il finirait statufié. Saint Coldris, patron de la politique et de la débauche, mort en martyr au cours d’une confession interminable. Voilà qui sonnait délicieusement. Il ne put s’empêchait de ricaner nerveusement à l’idée. C’est que sa patience commençait à vaciller sérieusement sans parler de la faim qui en loup vorace grondait et tenaillait son estomac.

D’ailleurs, il succomba de nouveau au rire lorsque l’évêque affirma que les prières pouvaient procurer un plaisir similaire à la jouissance de la chair. Quelle ânerie ! Même Virgil n’aurait jamais dit de pareilles inepties !

— L’avez-vous simplement goûté pour juger, mon Père ?

Aucun homme sensé ne placerait la prière avant un corps de femme sensuellement entrelacé contre le sien. À moins d’être un sodomite refoulé… Ses commissures s’étirèrent à l’idée. Oh non… Ce serait… Il se mordit les joues pour contenir le fou rire qui menaçait de l’emporter après ces longues heures de confessions. Il inspira profondément puis parvint à chasser les images qui s’étaient invitées pour se reconcentrer sur la suite. Le fameux 27 janvier. Oui, il y avait de quoi écarquiller les yeux.

— Il va crever comme un rat affalé dans la fange d’un sombre coin de voirie.

Mais il y avait pire, tout ce qui concernait « Saint Alexandre » qui venait subitement de perdre son auréole dorée et de chuter de son piédestal. Comme cela était dommage ! Enfin c’était quand même amusant de voir que l’évêque aurait avalé n’importe quoi sous prétexte qu’il s’agissait d’une confession. Coldris ne voyait aucun problème à mentir éhontément ou encore à arranger la vérité pour qu’elle se plie à ses desseins, comme c’était le cas avec Alduis. Le plus dur fut de garder son sérieux quant aux soupçons qui pesaient soudainement sur Alexandre.

— Si vous parlez d’abus physique, mon Père, il est inutile d’ouvrir une enquête, le garçon était puceau lorsque je l’ai emmené. Je puis me porter garant sur ce point. En revanche, pour d’éventuels détournements, je l’ignore. Cela se pourrait bien que je doute qu’il ne l’ait fait. Son plus grand défaut reste indubitablement son insolence et son arrogance, mais j’y reviendrais, si vous le voulez bien.

Il reprit son récit sans tarder avec l’arrivée nocturne d’Eléonore et sa demande en mariage purement pragmatique.

— Considérez qu’à partir de cette date, il n’y a pas un seul jour où je n’ai profité de sa présence.

Il passa ensuite au 30 et aux nouveaux exploits d’Alexandre qui s’était de nouveau illustré devant sa future femme ainsi que son intendant et l’un de ses domestiques. Non, les chats ne faisaient définitivement pas des chiens. Il confessa son emportement et sa violence sous l’effet de la colère.

— Trois jours ! Il n’aura tenu que trois jours ! J’ai évidemment averti mon fils et nous avons décidé conjointement qu’il serait préférable de marier Alexandre afin de l’éloigner de mon fils qui n’oserait lui dire « non » de front. Ainsi, la décision est mienne et il n’aura pas à en culpabiliser. Je pourrais le vendre bien entendu, néanmoins, je dois avouer lui trouver une certaine utilité. J’espère bien le dompter afin de pouvoir en user comme bon me semble. Toutefois, vous conviendrez qu’il ne faut guère s’embarrasser de chiots tarés. Aussi la prochaine fois sera la dernière.

Coldris passa rapidement sur l’acceptation d’Eléonore qui l’avait rendu heureux – sans bien savoir pourquoi il mentionnait ce fait – puis sur une nouvelle soirée au lupanar. Il confessa finalement son emportement contre une gamine dont il était probablement le père et qui avait eu des paroles déplacées envers sa fille fragilisée par l’accident de son mari. Il avait reçu la veille une lettre d’excuse sincère.

— Je lui reconnais tout de même le courage d’être venu m’avouer sa faute. Ce n’est qu’une enfant qui n’a pas reçu l’éducation qu’elle aurait due. Trop intelligente pour son propre bien. Savez-vous que la seule chose qui l’inquiète est de me rendre le livre que je lui ai prêté ?

Il n’en revenait toujours pas. Il avait beau avoir jeté sa lettre au feu, il ne pouvait nier avoir été touché par l’honnêteté de ses mots. Pour tout dire, il avait même souri à la mention des treize chapitres qu’il avait appréciés. Il croisa le regard de l’évêque au travers de la cloison et cela lui donna une idée.

— J’envisage de lui accorder mon pardon après des excuses à ma fille bien sûr et… accepteriez-vous de la recevoir en confession, mon Père ? Lorsqu’elle sera entièrement lavée de ses péchés par la miséricorde de Notre Seigneur, je lui accorderai la mienne.







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Message par Thierry d'Anjou Lun 6 Déc - 10:57

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Zacharie Ratier, évêque de Braktenn, 56 ans

Le sourire insolent du ministre se révélait pénible à vouloir insister sur l'importance de la débauche. Zacharie contint son agacement et ne se défendit pas plus que cela. Le châtiment viendrait plus tard. Il déchanterait prochainement en entendant le verdict final. Néanmoins, pour le plaisir du jeu, l'évêque bredouilla, penaud :

"Mais.. allons, je suis prêtre. Je.. Je ne peux pas."

Le pauvre pénitent ne s'attendait certainement pas à sa malice et c'en était incroyablement drôle.

La confession se poursuivi pour aborder al stupidité du gibier de potence. Après tous ces exploits, il mourrait seul, abandonné, comme le rat qu'il était. Ce n'était que justice. Les aveux suivant sur Alexandre le laissèrent interdits et lui donnèrent la nausée. On ne pouvait donc se fier à personne en ce bas monde. Même ceux qui se paraient de vertus se révélaient être des crapules. Il ferait faire une enquête, oui, et établirait des faits si Alexandre avait fauté à l'église. Il opina de la tête aux décisions du ministre pour gérer ce problème. Cela concernait son domaine et il possédait tous les droits pour décider comment traiter untel cas. Il le trouvât même fort généreux.

Ils poursuivirent sur un sujet plus charmant que pouvait être un projet de mariage, puis arrivèrent à une colère au sujet d'une enfant qui avait mal parlé à la fille du ministre. Une enfant qui serait aussi sa fille. Zacharie retint un sourire en estimant que son insolence semblait être un héritage laissé par son père avant de réellement sourire au détail de la lettre.


"Les enfants ont besoin malheureusement de faire des bêtises pour retenir les règles et les adultes doivent leur enseigner. Par ailleurs, cette intention sur ce livre prouve au moins son honnêteté. Bien de gens se seraient tus et l'auraient vendus. Du reste..."

Zacharie ne put se retenir de lui adresser une petite pique, dépourvue de méchanceté.

"L'insolence semble être un héritage."

Ses yeux brillèrent à cette répartie, fier de lui porter un petit coup. . Le ministre confia réfléchir au pardon et lui demanda d'entendre la fillette en confession. Quelle excellente idée ! Ce n'était qu'une enfant, en proie aux doutes, qui avait besoin de conseils. qui de mieux qu'un prêtre pour lui permettre de se réorienter ? Ce serait un moment agréable. Il avait toujours aimé entendre ces petits confier leurs craintes avec maladresse et inquiétude. Il répondit spontanément :

[color=#1a4f08]"J'en serais ravi, oui ! Il n'y a rien de plus que de confesser un enfant et de l'aider à trouver sa voie !"
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Message par Coldris de Fromart Lun 6 Déc - 13:21




Prier plutôt que baiser ? Quelle drôle d’idée tout de même… Même l’opium n’offrait pas un tel niveau de plénitude. Ce n’était définitivement que la conclusion d’un homme qui ne savait pas de quoi il parlait. Coldris roula des yeux.

— Qu’avez-vous donc fait de votre vie avant de signer vos vœux, mon Père ?

Comment pouvait-on conseiller ses fidèles sans savoir de quoi il retournait ? Cela le dépassait tout bonnement. Il se promit de poser la question à son filleul puisqu’il était la personne la plus susceptible de trouver la prière si jouissive…

Enfin il n’allait pas s’attarder sur ce point alors même que l’heure était déjà fort avancée. Il confessa donc tout ce qu’il lui restait à dire jusqu’à arriver à la visite de Cassandre. Sa colère évaporée, il avait désormais l’esprit plus limpide. Il ne regrettait pas de l’avoir soumise au pilori durant deux jours, cela lui servirait  assurément de leçon. Elle n’était pas mauvaise et sa lettre le prouvait. Du reste, sa luciole avait raison sur le fait qu’elle soit perdue quoique cela n’explique en rien son comportement. La pique de Zacharie lui étira un sourire.

— Sans doute devrais-je m’inquiéter d’être bien le père de Bérénice en ce cas, rétorqua-t-il un brin amusé.

Quelque part, même s’il n’aurait jamais aucune certitude quant à sa paternité, il devait confesser un certain attachement à l’enfant chez qui l’appréciait bon nombre de traits. Elle lui rappelait parfois Isis par certains aspects quand d’autres fois, il se revoyait lui-même dans certaines attitudes. Au fond, elle n’avait juste pas trouvé quoi faire de son esprit et l’utilisait à de mauvais escients. C’était pour cela qu’il était près à fermer les yeux, d’autant plus que Bérénice assurer que ce n’était rien et qu’elle ne lui en voulait pas. En revanche son pardon ne serait pas gratuit et le prix risquait de la torturer plus encore que le pilori.
Toutefois Coldris se régala plus encore de la mine enthousiaste de l’évêque qui s’imaginait déjà recevoir une banale confession d’enfant sage.

— Bien entendu. Enfin si je me puis permettre, mon Père, gardez à l’esprit qu’il s’agit de ma fille. Vous l’avez dit vous-même : il semblerait qu’elle ait reçu certains héritages… Bien j’ai terminé mes confessions, mon Père.

Coldris remua ses orteils sans parvenir à les sentir. Il avait l’impression d’avoir deux bloc de marbre en lieu et place. Il ne sentait plus que le fourmillement brulant qui se répandait de ses genoux à ses pieds. Il prit appui sur la cloison et se hissa à la force de ses bras. Il resta plusieurs secondes ainsi le temps que le sang afflue de nouveau puis sortit en titubant. Valmar assis sur un bas à proximité, se leva aussitôt pour lui offrir un soutien.

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Message par Thierry d'Anjou Lun 6 Déc - 13:52

[9 février 1598] - Confessions interminables d'un irrécupérable débauché [Terminé] - Page 2 Eveque10
Zacharie Ratier, évêque de Braktenn, 56 ans

Son interlocuteur ne démordait de le persuader à ses idées de débauche, comme lui n'abandonnerait pas le bon tour qu'il s'apprêtait à lui jouer. Il se contenta d'un sourire humble et murmura sobrement :

"J'apprenais à devenir prêtre."

Leur confession se termina à évoquer le cas d'une enfant insolente mais pour laquelle le ministre semblait avoir de l'attachement. Le sang qui parlait, assurément, ajouté à un caractère semblable au sien. Il sourit de sa réponse.

"Comme vous l'avez précisé, cet enfant n'a pas reçu de bonne éducation. Au contraire Alduis et Bérénice ont réussi grâce à vos soins à gommer les traits peu glorieux de le caractère."

Il accepta de de recevoir cette enfant, toujours prompt à aider une jeune âme à se libérer de ses démons. La remarque du ministre lui fit cependant songer que ce ne serait sûrement pas un entretien commun si la fillette avait hérité de l'esprit de son père. Il déglutit.

"Au moins, ce ne serait pas aussi long que pour vous. Par curiosité, apprécie-t-elle elle aussi le blasphème ?"

Dans un tel cas, il sera peut-être utile de réserver là aussi sa journée.

Sur cela, la confession s'acheva enfin et le ministre se releva difficilement pour sortir. Zacharie le laissa dégourdir ses articulations puis se releva lentement à son tour pour quitter le confessionnal. Un sourire doucereux flottait sur son visage en observant son pénitent soutenu par son garde du corps. Il ne restait que peu de fidèles, principalement de pauvres hères, venus se réchauffer dans la cathédrale, mais ce serait assez pour être témoin de la ferveur nouvelle du plus grand débauché de Braktenn.


"C'est le moment des comptes, désormais, Excellence, nous disions donc quinze Paters Noster et quinze Ave Maria, diminué à cinq Pater Noster de moins, si je me souviens. Mince ! J'avais oublié de préciser que j'ajoutais dix Pater Noster pour cette négociation lors d'une confession. Quelle mauvaise mémoire j'ai ! Je m'en excuse !"

Ses yeux brillaient d'une lueur de malice, fier de surprendre le puissant ministre.

"Cela se pratique sur les marches de l'autel si vous avez besoin d'un rappel, en les récitant lentement. Je ne vous conseille pas d'aller trop vite. Vous ne voudriez pas recommencer depuis le début, non ?

Il ajouta dans un petit rire.

"J'ai été même généreux. Vu votre manque de repentance à certains passages, j'aurais dû exiger cinquante Pater Noster. Mais j'ai l'âme charitable."
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Message par Coldris de Fromart Lun 6 Déc - 14:26



avertissement - vulgarités spirituelles:


Coldris eut un petit rire amusé avant de renchérir :

— Cela ne faisait pas partie de vos enseignements ? C’est regrettable, cela vous aurez aidé à mieux appréhender vos fidèles les plus récalcitrants.

Il en avait presque oublié que ses deux enfants avaient reçu la Sainte Grâce divine. Surtout Alduis. Le plus pieux et le plus moral d’entre eux. Plus pur qu’un ange à n’en point douter. Il afficha un sourire fier de circonstance et lui fit part de sa demande de confession pour la petite Cassandre. De toute évidence, il commençait à entrevoir le guet-apens dans lequel il venait de tomber, mais la surprise se devait d’être complète pour leur plus grand plaisir. Il arqua donc un sourcil à sa question et répondit tout à fait innocemment :

— Je l’ignore, mon Père. Je ne la connais que depuis peu, mais il ne me semble pas que cela transcende le sang.

Il fut alors temps de se relever difficilement pour s’acquitter de sa peine non sans avoir péniblement dégourdi ses jambes. Il était suffisamment habitué à lire les traits pour voir cette jubilation que du reste il ne dissimulait pas le moins du monde. À coup sûr cela cachait quelque chose… Qu’importe, il le laissait volontiers remporter cette partie. Il fallait savoir perdre une bataille pour remporter la guerre. Lorsqu’il fut complètement remis, l’évêque Zacharie énonça les pénitences à effectuer avec la félicité d’un petit garçon satisfait de sa farce. Cinq de plus donc ? Tout cela pour… Cinq de prières de plus ? Ils ne jouaient définitivement pas dans la même cour… Il écarquilla les yeux  de surprises avant de s’incliner respectueusement devant le prélat.

— Je ne puis que reconnaitre votre supériorité, Monseigneur, toutes mes félicitations.

Puisque les prières étaient si jouissives, il pourrait bien se branler avec ses mots pour la peine.
Ceci dit, puisque Cassandre passerait certainement à sa suite, il n’était pas question de perdre le concours du fidèle le plus impie de Braktenn…

— Ne puis-je pas monter sur l’autel plutôt ? J’ai toujours préféré faire mes récitations sur une estrade. A défaut, je peux même vous faire la messe tant que nous y sommes...

C’était ce genre de moment où il valait mieux se taire, mais où il était bien plus amusant au contraire de l’ouvrir.




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Message par Thierry d'Anjou Lun 6 Déc - 15:39

[9 février 1598] - Confessions interminables d'un irrécupérable débauché [Terminé] - Page 2 Eveque10
Zacharie Ratier, évêque de Braktenn, 56 ans

Zacharie réprima un soupir. Il ne voulait pas lâcher, le maudit animal ! L'évêque répondit sobrement :

"Il semble que mes bons parents n'ont pas jugé cela utile. Par ailleurs, je me débrouille parfaitement sans pour comprendre mes ouilles."

La confession les mena à évoquer le caractère un peu emportée d'une fillette, issue du sang du ministre. La dernière indication de l'homme inquiéta Zacharie. Il sentit soudain que cette enfant ne serait pas ordinaire. Il percevait de l'affection dans as voix, une affectionnée quelques semaines semaines. Cela cachait sûrement un caractère proche du sien. Il ferait bien de réserve sa journée et de demander à la petite de venir à huit heures, peut-être même sept. De la sorte, ils finiraient ainsi aux vêpres, avec un peu de chance.

Ils sortirent enfin du confessionnal et Zacharies s'amusa, tel un enfant fier de sa dernière farce, de rappeler au ministre ses prières et l'ajout. IL salua dignement, bon joueur, puis soupira en entendant la répartie pour le mois osée et blasphématoire. Dans une cathédrale. L'évêque répondit immédiatement avec sévérité :


"Pour cette proposition plus que licencieuse, Ce sera trente Pater Noster de plus ! Assortis de dix Ave Maria complémentaires à ceux déjà prescrits."
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Message par Coldris de Fromart Lun 6 Déc - 16:31




Bons, bons, bons, cela restait à définir tout de même. Il ne jugeait pas la sexualité néfaste, bien loin de là. Certes il s’y adonnait avec certains excès, mais pas plus que certains gourmands ne résistaient pas à une belle tablée de victuailles.

Quant à Cassandre… L’évêque doutait-il à présent de la simplicité de la confession qui l’attendait ? Il y en aurait qui rirait bien en tout cas et ce serait indubitablement lui. Ils sortirent finalement du confessionnal et conformément à son insolence visiblement notoire, il se permit une nouvelle provocation. C’est qu’il ne croyait tout de même pas s’en sortir si bien n’est-ce pas ? Sans parler du fait qu’il n’était pas question de s’en tirer avec moins de prières que sa fille naturelle. Il doubla ainsi le nombre de ses prières pour ses propositions outrageuses.

— Je vous remercie, mon Père. Voilà qui est plus à la hauteur de la grandeur de ma débauche.

À côté, Valmar observait la scène sans dire un mot. En réalité, il n’aurait su dire s’il était outré du blasphème, impressionné de l’aplomb du vicomte ou simplement blasé de ses continuelles provocations. C’était simplement Coldris de Fromart. Si Dieu ne l’avait pas créé, personne n’aurait pu inventer ce personnage haut en couleur et quelque part fascinant.

Il suivit du regard le vicomte s’agenouiller sur les marches sous les regards médusés des fidèles et réciter sans la moindre erreur de diction ses cinquante Pater Noster et vingt-cinq Ave Maria. Une heure et demie s’écoula, mais quelque chose  lui disait que la soirée était loin d’être terminée. Le ministre se releva finalement.

— Monseigneur, je vous remercie pour le temps que vous avez accordé à la rédemption de mon âme. Je vous laisse à la jouissance de vos prières, j’ai une nuit de noces à préparer pour ma part. Je vous verrai demain avec la bénédiction de Notre Seigneur. Pensez à venir en avance pour ma femme demain, mais rassurez-vous ce sera nettement moins long.


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