[19 Février 1598] Rencontre et informations
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[19 Février 1598] Rencontre et informations
La semaine s'était écoulée tranquillement et une nouvelle journée de congé lui était ainsi octroyé. Désireux d'en profiter le plus longtemps possible, Alexandre s'était levé pour assister à la messe de Prime avant de se rappeler devant la chapelle que le vicaire avait quitté ses fonctions suite à un incident avec Bérénice. Le jeune homme n'avait pas tout compris de ce qui avait pu se produire ,hormis que son maître aurait d'une grande gaieté toute la soirée. Quelques domestiques affirmaient que le religieux partaient pour un pèlerinage pour Zarkros, mais cela lui semblait exagérer. Quel homme sain d'esprit se rendrait de plein gré pour un pays aussi hostile ? Le ministre n'avait pu l'exiler. Impossible. S'il aurait réellement eu un comportement déplacé envers Bérénice, ce dernier aurait étranglé de ses mains le prêtre. Ou l'aurait expédié à la potence. Non, tout ceci n'était que de simples rumeurs et Alexandre avait appris avec celles qui circulaient sur Sylvère à se méfier des racontars infondés.
Assez vite, Alexandre choisit de quitter le domaine, escortée à une distance respectable par la matrone qui rapporterait le moindre de ses faits et gestes, comme de ses paroles. Le rapport de la semaine dernière n'avait assurément pas tué Coldris. Il aurait cru au souvenir de ses exploits ridicules. Le jeune homme en rougissant de honte en se remémorant de ses tentatives maladroites et préféra songer au rendez-vous qui l'attendait en fin de matinée à l'église Sainte-Catherine. De temps en temps, il avait songé à Elydie lors de cette semaine, le coeur ravi d'avoir à nouveau une amie. Pouvoir discuter lui manquait atrocement. Il était trop bavard, c'était une certitude, mais il aimait tant cela les échanges avec d'autres personnes.
Néanmoins, avant cette rencontre en viendrait une dont il redoutait l'issue. Alexandre releva la tête et fixa les rues tranquilles en de ce début de matinée. Les cloches de l'église face à lui retendirent et sonnèrent huit heures. La librairie Bellanger venait d'ouvrir. Son père se tiendrait au comptoir, attendant ses premiers clients. Ils ne seraient pas dérangés et pourraient discuter librement, sans être interrompus. Du moins, si son interlocuteur l'acceptait. Autrement, tant pis. Au moins, il aurait fait cet effort de se confronter à son passé et rayerait à jamais Romain Bellanger de sa vie, comme il avait fait de même avec son géniteur.
Alors que le jeune homme réfléchissait à la meilleure introduction, son attention fut attirée par une silhouette familière à l'autre bout de la rue. Intrigué, Alexandre demanda à Théo d'accélérer légèrement et sourit en reconnaissant avec certitude Boréalion, le grand auteur de Monbrina. L'esclave le salua poliment en courant humblement la tête.
"Bonjour, monsieur ! Vous êtes aussi matinal que je le suis, on dirait ! J'espère que vous portez aussi bien que lors de notre rencontre !"
Re: [19 Février 1598] Rencontre et informations
Boréalion ignorait si c'était parce que son amie avait quitté l'auberge ou à cause de la lettre qui lui était parvenue, mais ces derniers jours, Héloïse lui sortait par les yeux. Que la crevette se mette à geindre de bon matin était une chose qui ne l'agaçait que passablement, mais écouter sa sœur se plaindre pour tout et rien avant que le premier coq insomniaque n'ait l'audace de chanter, cela, c'était trop.
Faute de s'être endormi, il n'avait pas été éveillé par son agitation. C'était bien pire : elle l'avait déconcentré en pleine séance d'écriture. Lorsqu'elle en était venue à critiquer son rythme de sommeil qu'elle jugeait parfaitement déphasé, il en avait eu assez et était sorti faire un tour.
Comme toute promenade, celle-ci était l'occasion de mettre des mots sur tout ce qui l'entourait et de s'inventer l'une ou l'autre histoire sans conséquence.
Il fut soudain ramené à la réalité par une voix connue. Il adressa un sourire sympathique au jeune esclave qui déambulait sur une mule.
— Mais certainement ! assura-t-il lorsque le jeune homme lui demanda s'il s'était bien porté. Finalement, son différend avec sa petite sœur n'était qu'un léger embêtement qui n'entachait en rien sa bonne humeur en ce surlendemain de dédicace. Et vous même ? Les bibliothèques de Fromart se portent-elles bien ?
Faute de s'être endormi, il n'avait pas été éveillé par son agitation. C'était bien pire : elle l'avait déconcentré en pleine séance d'écriture. Lorsqu'elle en était venue à critiquer son rythme de sommeil qu'elle jugeait parfaitement déphasé, il en avait eu assez et était sorti faire un tour.
Comme toute promenade, celle-ci était l'occasion de mettre des mots sur tout ce qui l'entourait et de s'inventer l'une ou l'autre histoire sans conséquence.
Il fut soudain ramené à la réalité par une voix connue. Il adressa un sourire sympathique au jeune esclave qui déambulait sur une mule.
— Mais certainement ! assura-t-il lorsque le jeune homme lui demanda s'il s'était bien porté. Finalement, son différend avec sa petite sœur n'était qu'un léger embêtement qui n'entachait en rien sa bonne humeur en ce surlendemain de dédicace. Et vous même ? Les bibliothèques de Fromart se portent-elles bien ?
Re: [19 Février 1598] Rencontre et informations
Alexandre attendait nerveusement la réponse de son interlocuteur et espérait l'avoir salué sans paraître trop condescendant. Il lui répondit immédiatement avec un sourire radieux. Cela semblait ainsi une bonne amorce pour aborder une personne. Le jeune homme se détendit légèrement et retint un sourire à l'évocation des bibliothèques de Fromart. Il n'était nul question d'évoquer al cuisine interne de son maître et ainsi sa punition.
"Elles se portent très bien, comme les livres qui occupent leurs étagères. Pour l'heure, je suis aujourd'hui en congé. Mon maître a la générosité de m'accorder une journée de liberté par semaine pour vaguer à mes occupations personnelles. J'en profitais pour rendre visite à... mon père, le libraire. Je me suis décidé à me confronter enfin à lui et à ce qu'il représente."
Même pour lui, ordinairement si bavard, Alexandre jugea étrange d'exposer ainsi sa démarche. Il comprenait cependant également le besoin d'entendre la validation de son projet. Depuis sa rupture avec Alduis, il ne possédait plus aucune oreille pour entendre ses opinions et les troubles de son coeur. Pourtant, affronter son frère, se confronter à son père, oui, cela lui semblait une bonne idée. Il se décida cependant à revenir à Boréalion, craignant de trop tirer à lui la couverture.
"Néanmoins, je dérange peut-être votre promenade ? Ou vous alliez peut-être quelque part."
"Elles se portent très bien, comme les livres qui occupent leurs étagères. Pour l'heure, je suis aujourd'hui en congé. Mon maître a la générosité de m'accorder une journée de liberté par semaine pour vaguer à mes occupations personnelles. J'en profitais pour rendre visite à... mon père, le libraire. Je me suis décidé à me confronter enfin à lui et à ce qu'il représente."
Même pour lui, ordinairement si bavard, Alexandre jugea étrange d'exposer ainsi sa démarche. Il comprenait cependant également le besoin d'entendre la validation de son projet. Depuis sa rupture avec Alduis, il ne possédait plus aucune oreille pour entendre ses opinions et les troubles de son coeur. Pourtant, affronter son frère, se confronter à son père, oui, cela lui semblait une bonne idée. Il se décida cependant à revenir à Boréalion, craignant de trop tirer à lui la couverture.
"Néanmoins, je dérange peut-être votre promenade ? Ou vous alliez peut-être quelque part."
Re: [19 Février 1598] Rencontre et informations
Bien, bien, bien. Tant mieux si ses livres étaient rangés. Et c'était certainement tant mieux pour lui sinon jour de répit lui était accordé. Cela risquait de se révéler à double tranchant s'il croisait cette chère Adèle, mais pour l'heure, Alexandre parlait de… son père le libraire. Eh bien, n'était-ce pas lui qui avait, lors de leur première rencontre, nié tout lien avec cet individu ? Eh bien ! Quoique l'idée d'une confrontation rende la démarche plus intelligible.
Boréalion acquiesça. Puis, alors que le jeune homme s'inquiétait de le déranger, il eut un léger rire.
— Ne vous en faites pas ! Les artistes sont toujours occupés à leur façon. Aujourd'hui, je n'ai rendez-vous qu'avef mon manuscrit et il attendra bien quelques minutes de plus. J'ai pu constater que vous manquiez encore mes dédicaces avant-hier ! J'y ai pourtant eu presque tout Fromart ! Il se demandait bien pourquoi, d'ailleurs, parce qu'à part la sœur adoptive du marquis d'Aussevielle, à qui Adèle avait été recommandée par son biais et qu'il devait revoir bientôt, aucun d'eux ne se souciait de son travail. Enfin, soit. Ainsi d'ailleurs que ce cher libraire et son ami marchand de tapis qui n'ont pas manqué de se faire remarquer !
Heureusement, tout de même, que Florentyna était là.
Boréalion acquiesça. Puis, alors que le jeune homme s'inquiétait de le déranger, il eut un léger rire.
— Ne vous en faites pas ! Les artistes sont toujours occupés à leur façon. Aujourd'hui, je n'ai rendez-vous qu'avef mon manuscrit et il attendra bien quelques minutes de plus. J'ai pu constater que vous manquiez encore mes dédicaces avant-hier ! J'y ai pourtant eu presque tout Fromart ! Il se demandait bien pourquoi, d'ailleurs, parce qu'à part la sœur adoptive du marquis d'Aussevielle, à qui Adèle avait été recommandée par son biais et qu'il devait revoir bientôt, aucun d'eux ne se souciait de son travail. Enfin, soit. Ainsi d'ailleurs que ce cher libraire et son ami marchand de tapis qui n'ont pas manqué de se faire remarquer !
Heureusement, tout de même, que Florentyna était là.
Re: [19 Février 1598] Rencontre et informations
Tout en dissimulant la nervosité qui l'envahissait, Alexandre se détendit en entendant le rire tranquille de Boréalion. Il ne le dérangeait pas et ne semblait pas l'agacer. Les paroles suivantes sur son manuscrit éveillèrent immédiatement sa curiosité.
"Oh, vous préparez de nouvelles aventures de Trestinian ? Il me tarde de les découvrir ! D'ailleurs, à ce sujet, ce prénom semble rentrer dans les mœurs, savez-vous ? L'une de mes amies a nommé récemment ainsi son fils !"
Il ne pouvait naturellement connaître Irène. La naissance de jumeaux avait certes attisé les curiosités, mais pas au point que tout Braktenn soit informé. Le jeune homme laissa échapper à son tour un rire et reprit :
"Dans quelques années, il y aura peut-être de nombreux petits Trestinian et de pette Mathilde à courir dans nos rues !"
La conversation passa à la fameuse séances de dédicaces quia avait eu lieu deux jours plus tôt. Alexandre s'assombrit aussitôt, navré d'avoir encore raté une occasion d'assister à l'un de ces événements qui devait être exceptionnel. Pour une fois, ce serait de sa faute. S'il n'avait pas été si stupide... L'esclave répondit d'un sourire navré.
"Malheureusement, j'ai été beaucoup pris. Un jour, j'espère pouvoir assister à une de vos dédicaces, mais Dieu semble me mettre à l'épreuve avant de m'accorder cette récompense suprême."
Le jeune homme murmura ces dernières paroles d'une intonation contrite, avec la conviction certaine que Dieu exaucerait un jour ses désirs. A force d'essayer, il réussirait à s'améliorer et mériterait de profiter des plus belles choses de l'existence. Son visage se cripsa à la mention de son père, associé au fameux marchand de tapis Roméo Menthon. Un soupir lui échappa. De lassitude. Il ne savait que trop les bêtises qui pouvaient sortir de leurs bouches.
"Allons bon... De quelle sorte se sont-ils encore fait remarquer ? N'ayez pas crainte de me choquer, je suis habitué à entendre parler de leurs... performances."
De la part, il s'attendait au pire. Au pire du pire.
"Oh, vous préparez de nouvelles aventures de Trestinian ? Il me tarde de les découvrir ! D'ailleurs, à ce sujet, ce prénom semble rentrer dans les mœurs, savez-vous ? L'une de mes amies a nommé récemment ainsi son fils !"
Il ne pouvait naturellement connaître Irène. La naissance de jumeaux avait certes attisé les curiosités, mais pas au point que tout Braktenn soit informé. Le jeune homme laissa échapper à son tour un rire et reprit :
"Dans quelques années, il y aura peut-être de nombreux petits Trestinian et de pette Mathilde à courir dans nos rues !"
La conversation passa à la fameuse séances de dédicaces quia avait eu lieu deux jours plus tôt. Alexandre s'assombrit aussitôt, navré d'avoir encore raté une occasion d'assister à l'un de ces événements qui devait être exceptionnel. Pour une fois, ce serait de sa faute. S'il n'avait pas été si stupide... L'esclave répondit d'un sourire navré.
"Malheureusement, j'ai été beaucoup pris. Un jour, j'espère pouvoir assister à une de vos dédicaces, mais Dieu semble me mettre à l'épreuve avant de m'accorder cette récompense suprême."
Le jeune homme murmura ces dernières paroles d'une intonation contrite, avec la conviction certaine que Dieu exaucerait un jour ses désirs. A force d'essayer, il réussirait à s'améliorer et mériterait de profiter des plus belles choses de l'existence. Son visage se cripsa à la mention de son père, associé au fameux marchand de tapis Roméo Menthon. Un soupir lui échappa. De lassitude. Il ne savait que trop les bêtises qui pouvaient sortir de leurs bouches.
"Allons bon... De quelle sorte se sont-ils encore fait remarquer ? N'ayez pas crainte de me choquer, je suis habitué à entendre parler de leurs... performances."
De la part, il s'attendait au pire. Au pire du pire.
Re: [19 Février 1598] Rencontre et informations
Célénian esquissa un sourire. Il ne pouvait pas s’empêcher de se réjouir que sa sortie soit attendue. On en disait ce que l’on voulait : savoir que cela comptait pour quelqu’un était une motivation non négligeable. Pas autant que la fierté de Delphina, mais tout de même.
— Alors vous l’avez remarqué aussi ! s’amusa Célénian.
Si les colères d’Héloïse avaient bien un avantage, c’était de lui délier la langue. Evidemment, une fois calmé, il lui avait tiré les vers du nez : non, il ne se croyait pas mieux qu’elle parce que des gamins se faisaient appeler Trestinian, mais il était hors de question de ne pas savoir où elle avait vu cela.
— Je l’ai appris chez une commerçante au déménagement de laquelle j’ai participé, précisa-t-il.
Et qui s’était également retrouvée à sa dernière séance de dédicace, contrairement à ce pauvre garçon. Une récompense suprême ? Enfin, tout de même, il en fallait pas exagérer : pour lui, c’était un moment important, mais il concevait tout de même que ses lecteurs puisse avoir dans la vie des aspirations plus fortes que celles de le voir signer leur exemplaire. D’autant plus s’ils avaient déjà eu l’occasion de le rencontrer.
— Je l’espère pour vous, répondit-il tout de même. Notez, rien ne m’empêche de dédicacer quoi que ce soit en dehors de ces séances.
Sauf à certains individus tels qu’un certain libraire qui lui tapait sur le système.
— Disons simplement que deux personnes en chariotte les suivaient dans la file. Il vaut peut-être mieux que je vous épargne les détails, vous n’avez pas besoin de cela.
Ce n’était pas à lui d’en porter la responsabilité, et cette affaire n’était pas amusante. Et puis…
— Vos oreilles seront bien assez tirée comme cela lorsque votre cousine vous retrouvera, croyez-moi.
— Alors vous l’avez remarqué aussi ! s’amusa Célénian.
Si les colères d’Héloïse avaient bien un avantage, c’était de lui délier la langue. Evidemment, une fois calmé, il lui avait tiré les vers du nez : non, il ne se croyait pas mieux qu’elle parce que des gamins se faisaient appeler Trestinian, mais il était hors de question de ne pas savoir où elle avait vu cela.
— Je l’ai appris chez une commerçante au déménagement de laquelle j’ai participé, précisa-t-il.
Et qui s’était également retrouvée à sa dernière séance de dédicace, contrairement à ce pauvre garçon. Une récompense suprême ? Enfin, tout de même, il en fallait pas exagérer : pour lui, c’était un moment important, mais il concevait tout de même que ses lecteurs puisse avoir dans la vie des aspirations plus fortes que celles de le voir signer leur exemplaire. D’autant plus s’ils avaient déjà eu l’occasion de le rencontrer.
— Je l’espère pour vous, répondit-il tout de même. Notez, rien ne m’empêche de dédicacer quoi que ce soit en dehors de ces séances.
Sauf à certains individus tels qu’un certain libraire qui lui tapait sur le système.
— Disons simplement que deux personnes en chariotte les suivaient dans la file. Il vaut peut-être mieux que je vous épargne les détails, vous n’avez pas besoin de cela.
Ce n’était pas à lui d’en porter la responsabilité, et cette affaire n’était pas amusante. Et puis…
— Vos oreilles seront bien assez tirée comme cela lorsque votre cousine vous retrouvera, croyez-moi.
Re: [19 Février 1598] Rencontre et informations
Alors qu'Alexandre écoutait Boréalion lui répondre, sa mule tourna nonchalamment la tête vers un marchand qui vendait des légumes. Prudent, le maître pressa avec douceur les rênes pour retenir l'animal avant que celui-ci n'ait une mauvaise idée en tête. Il entendit alors son interlocuteur annonçait avoir rencontré une commerçante qui lui avait appris la nouvelle du petit Trestinian en participant à son déménagement. Un déménagement ? Il fit rapidement le lien.
"Est-ce que ce ne serait pas celle de la Rosa Azul ? Si tel est le cas, c'est une de mes bonnes amis. Une femme absolument adorable et d'une grande générosité !"
Alexandre se demandait comment Irène se portait. Après cette bêtise dont cette petite peste de Cassandre s'était à nouveau rendue coupable, la malheureuse mère de famille ne devait plus savoir comment la gérer. En ce moment, elle se trouvait au pilori. Le châtiment lui mettrait peut-être enfin de la conscience dans la cervelle. A moins que celle-ci ne se moque des conséquences de ses actes ? Certaines personnes n'évoluaient jamais, comme les ivrognes, et étaient vouées à terminer leur existence dans l'ornière. Cette petite insolente avait eu elle aussi assez de chances. Le jeune homme dissimula cependant ces pensées et reprit d'un sourire aimable :
"J'espère qu'elle et les siens vont bien. Il y a longtemps que je n'ai pu les voir."
Sur cela, ils abordèrent la dernière séance de dédicaces et Alexandre s'assombrit de n'avoir pu y participer. Il retrouva le sourire lorsque son interlocuteur lui rappela qu'il pouvait toujours signer quelque chose en de hors des séances. avait-il seulement du papier ? Il fouilla son sac et se félicita de toujours posséder des feuilles pour dessiner.
"Eh bien, euh, vous, eux, accepterez de m'en faire une ?"
L'auteur évoqua peu après de manière succinctes les dernières stupidités de son père, le libraire Bellanger, avec son acolyte le marchand de tapis. Il imaginait effectivement quelles âneries ridicules ces deux-là avaient osé sortir dans un lieu public si des infirmes avaient eu le malheur de se trouver sous leurs yeux.
"Non, c'est inutile. J'imagine fort bien les paroles qui auront été prononcées."
Il nota son ton un peu sec et reprit plus calmement :
"Pardon. Je ne souhaitais pas être blessant, mais j'ai eu si souvent le déplaisir d'entendre les couplets de ces deux-là que cela rejailit sur mon humeur."
Boréalion eut alors des paroles étranges qui le laissèrent circonspect.
"Ma cousine ? Me tirer les oreilles ?"
Les seules cousines qu'il avait vivait à l'autre bout de Monbrina, au bord de la mer. L'une d'elle était même religieuse, recluse dans un couvent. Des deux qui restaient, l'une était mère de plusieurs jeunes enfants et l'autre de santé fragile. Par quel miracle l'une d'elles se trouverait à Braktenn ?
"Puis-je savoir son nom ? il serait cependant curieux qu'une des mes cousines soit ici. Elles vivent toutes à plus de deux mille kilomètres de là et elles n'ont jamais exprimé l'intention de quitter leur ville."
Et s'il s'agissait d'une manœuvre pour se rapprocher de lui ? Pour atteindre Coldris peut-être ? Il ne se laisserait pas faire. Désormais, il ne devait plus accorder aussi facilement sa confiance et il exigerait de réelles preuves avant de se fier aux gens.
"Est-ce que ce ne serait pas celle de la Rosa Azul ? Si tel est le cas, c'est une de mes bonnes amis. Une femme absolument adorable et d'une grande générosité !"
Alexandre se demandait comment Irène se portait. Après cette bêtise dont cette petite peste de Cassandre s'était à nouveau rendue coupable, la malheureuse mère de famille ne devait plus savoir comment la gérer. En ce moment, elle se trouvait au pilori. Le châtiment lui mettrait peut-être enfin de la conscience dans la cervelle. A moins que celle-ci ne se moque des conséquences de ses actes ? Certaines personnes n'évoluaient jamais, comme les ivrognes, et étaient vouées à terminer leur existence dans l'ornière. Cette petite insolente avait eu elle aussi assez de chances. Le jeune homme dissimula cependant ces pensées et reprit d'un sourire aimable :
"J'espère qu'elle et les siens vont bien. Il y a longtemps que je n'ai pu les voir."
Sur cela, ils abordèrent la dernière séance de dédicaces et Alexandre s'assombrit de n'avoir pu y participer. Il retrouva le sourire lorsque son interlocuteur lui rappela qu'il pouvait toujours signer quelque chose en de hors des séances. avait-il seulement du papier ? Il fouilla son sac et se félicita de toujours posséder des feuilles pour dessiner.
"Eh bien, euh, vous, eux, accepterez de m'en faire une ?"
L'auteur évoqua peu après de manière succinctes les dernières stupidités de son père, le libraire Bellanger, avec son acolyte le marchand de tapis. Il imaginait effectivement quelles âneries ridicules ces deux-là avaient osé sortir dans un lieu public si des infirmes avaient eu le malheur de se trouver sous leurs yeux.
"Non, c'est inutile. J'imagine fort bien les paroles qui auront été prononcées."
Il nota son ton un peu sec et reprit plus calmement :
"Pardon. Je ne souhaitais pas être blessant, mais j'ai eu si souvent le déplaisir d'entendre les couplets de ces deux-là que cela rejailit sur mon humeur."
Boréalion eut alors des paroles étranges qui le laissèrent circonspect.
"Ma cousine ? Me tirer les oreilles ?"
Les seules cousines qu'il avait vivait à l'autre bout de Monbrina, au bord de la mer. L'une d'elle était même religieuse, recluse dans un couvent. Des deux qui restaient, l'une était mère de plusieurs jeunes enfants et l'autre de santé fragile. Par quel miracle l'une d'elles se trouverait à Braktenn ?
"Puis-je savoir son nom ? il serait cependant curieux qu'une des mes cousines soit ici. Elles vivent toutes à plus de deux mille kilomètres de là et elles n'ont jamais exprimé l'intention de quitter leur ville."
Et s'il s'agissait d'une manœuvre pour se rapprocher de lui ? Pour atteindre Coldris peut-être ? Il ne se laisserait pas faire. Désormais, il ne devait plus accorder aussi facilement sa confiance et il exigerait de réelles preuves avant de se fier aux gens.
Re: [19 Février 1598] Rencontre et informations
Célénian sourit à la question du jeune infirme.
— Celle-ci même ! Ah, ce que le monde est petit !
Cette femme avait tout de même dû être surprise d’apprendre qu’elle avait eu affaire à lui ce jour-là. Mais si cela n’avait tenu qu’à lui, il n’aurait pas fait de difficultés à l’avouer. Héloïse avait tout de même du culot de lui reprocher de ne pas faire d’efforts.
Faute de compter parmi les intimes de la commerçante, Boréalion s’abtint de commenter son état. Vivante et comptant parmi ses admiratrices, c’était là toutes les nouvelles qu’il en avait.
— Si cela peut vous faire plaisir, répondit-il pour ce qui était de la dédicace.
L’écrivain ignorait s’il était soulagé ou déçu qu’on lui épargne le récit du mauvais spectacle offert par le libraire. Il récupéra le matériel que lui prêtait le garçon, sans savoir encore ce qu’il allait y écrire.
Il balaya d’un revers de main les excuses du garçon, et ne put retenir un commentaire sur quelques prochaines retrouvailles. Adèle lui avait semblé bien remontée contre les mensonges de son esclave de cousin, mieux valait que ce dernier soit averti.
Boréalion ne s’était pas attendu à un tel scepticisme, ni à un interrogatoire.
— Je l’ai vue, pourtant. Plus vraie qu’une tourterelle, j’en gagerait ma plume. A vrai dire, c’est par hasard que j’ai fait le lien entre vous et cette femme qui s’est liée d’amitié avec ma soeur. Son nom était Adèle Mercier.
Qui était la seconde preuve qu’il faisait des efforts pour Héloïse, puisqu’à elle non plus, il n’avait rien dévoilé de son identité avant la veille. Enfin, soit, on ne guérissait pas la mauvaise foi.
— Et elle était d’assez mauvaise humeur.
— Celle-ci même ! Ah, ce que le monde est petit !
Cette femme avait tout de même dû être surprise d’apprendre qu’elle avait eu affaire à lui ce jour-là. Mais si cela n’avait tenu qu’à lui, il n’aurait pas fait de difficultés à l’avouer. Héloïse avait tout de même du culot de lui reprocher de ne pas faire d’efforts.
Faute de compter parmi les intimes de la commerçante, Boréalion s’abtint de commenter son état. Vivante et comptant parmi ses admiratrices, c’était là toutes les nouvelles qu’il en avait.
— Si cela peut vous faire plaisir, répondit-il pour ce qui était de la dédicace.
L’écrivain ignorait s’il était soulagé ou déçu qu’on lui épargne le récit du mauvais spectacle offert par le libraire. Il récupéra le matériel que lui prêtait le garçon, sans savoir encore ce qu’il allait y écrire.
Il balaya d’un revers de main les excuses du garçon, et ne put retenir un commentaire sur quelques prochaines retrouvailles. Adèle lui avait semblé bien remontée contre les mensonges de son esclave de cousin, mieux valait que ce dernier soit averti.
Boréalion ne s’était pas attendu à un tel scepticisme, ni à un interrogatoire.
— Je l’ai vue, pourtant. Plus vraie qu’une tourterelle, j’en gagerait ma plume. A vrai dire, c’est par hasard que j’ai fait le lien entre vous et cette femme qui s’est liée d’amitié avec ma soeur. Son nom était Adèle Mercier.
Qui était la seconde preuve qu’il faisait des efforts pour Héloïse, puisqu’à elle non plus, il n’avait rien dévoilé de son identité avant la veille. Enfin, soit, on ne guérissait pas la mauvaise foi.
— Et elle était d’assez mauvaise humeur.
Re: [19 Février 1598] Rencontre et informations
Le monde semblait effectivement petit pour que Boréalion et lui-même puissent tous ceux connaître Irène, mai c'étaient de telles particularités qui rendaient les coïncidences amusantes. Il demanda par réflexe des nouvelles de la petite famille, mais sans pouvoir obtenir plus que le strict nécessaire. Rien de plus normal. Ils n'étaient que des relations, somme tout distantes. Il ne savait lui aussi que peu de choses sur Irène et les siens, hormis ce qui venait de se produire autour de cette peste de Cassandre. S'il avait été aussi vicieux que celle-ci, il aurait été la narguer au pilori. Elle ne s'en serait pas privée, elle. Mais lui savait mieux la charité chrétienne et il n'humiliait pas quelqu'un par plaisir ou par vengeance. Il préférait l'ignorer. Comme le déchet humain chassé du manoir du Moulin. Même s'il le crousait dans un quelconque caniveau, il ne s'arrêterait pas. Il traiterait Cassandre avec la même indifférence.
Après avoir reçu avec émotion une dédicace du grand Boréalion, ce dernier le surprit en apprenant que l'une de ses cousines serait en ville. Cela lui paraissait bien énorme et il n'imaginait pas sa tante Rose permettre à ses filles de monter à Braktenn. Sa mère affirmait que toutes appréciaient Markelion. pourtant, Boréalion poursuivait et révélait que sa sœur se serait liée avec cette fameuse cousine. Qui pouvait-elle être ? Il ne pouvait s'agir qu'Amélie. C'était la réponse la plus logique. Anna était recluse au couvent et Adèle de santé bien trop fragile pour voyager. En revanche, l'époux d'Amélie avait pu décider d'installer un commerce à la capitale et sa famille l'avait suivi. Si c'était bien elle, Alexandre serait ravi de pouvoir les rencontrer. Il conservait toutefois un doute. N'importe quelle personne pouvait usurper cette identité. Par prudence, il continuerait à rassembler des informations et demanderait au soir s'il serait possible que son maître fasse enquêter. Lui aussi jugerait certainement cette montée en ville louche dans un temps aussi rapide que l'esclave était entré au service de Coldris.
La révélation du nom lui arracha une nouvelle surprise.
"Adèle ? Adèle Mercier ?"
Adèle, sa cousine de santé fragile, qui tombait si facilement malade, forcée de rester si souvent alitée ? Jamais sa mère ne l'autoriserait à voyager. Il devenait de plus en plus visible que c'était bien un usurpateur qui avait endossé le rôle de cette fameuse cousine. Et fort mal renseigné ! L'Alexandre de l'année dernière, qui gobait bêtement les mensonges, s'y serait laissé prendre, mais plus maintenant ! Il n'aurait sans doute pas besoin de Coldris pour démasquer la supercherie. Il suffisait à continuer d'interroger Boréalion et de débusquer de nouvelles contradictions avant de proposer de la retrouver. Il lui serait ainsi facile de la piéger en testant ses connaissances sur leurs liens familliaux. Alexandre se composa une mine joyeuse.
"Eh bien, c'est une excellente nouvelle que vous m'apprenez là ! Je suis impatient de la rencontrer : Nous nous étions encore jamais vus, vous savez ! Mais qu'entendez-vous par mauvaise humeur ? Par rapport à moi ? Pourquoi donc ?"
C'était là une chose singulière d'être en colère après lui si cette usurpatrice souhaitait le manipuler contre Coldris. A moins que ce soit une stratégie de sa part ? En surgissant fâchée, elle le pousserait à ne pas réfléchir sur d'autres sujets. Il ne devait pas relâcher sa garde. Il se souvint que Coldris aurait battu le chaud et le froid et se décida à paraître plus enjoué qu'il ne l'était.
"Enfin, je suppose que c'est une incompréhension qui se résoudra vite ! Où puis-je la trouver, mon ami ? j'ai grande hâte de l'embrasser !"
Et encore plus de la démasquer ! S'il réussissait à débusquer une espionne, cela revaloriserait certainement sa côte auprès de son maitre.
Après avoir reçu avec émotion une dédicace du grand Boréalion, ce dernier le surprit en apprenant que l'une de ses cousines serait en ville. Cela lui paraissait bien énorme et il n'imaginait pas sa tante Rose permettre à ses filles de monter à Braktenn. Sa mère affirmait que toutes appréciaient Markelion. pourtant, Boréalion poursuivait et révélait que sa sœur se serait liée avec cette fameuse cousine. Qui pouvait-elle être ? Il ne pouvait s'agir qu'Amélie. C'était la réponse la plus logique. Anna était recluse au couvent et Adèle de santé bien trop fragile pour voyager. En revanche, l'époux d'Amélie avait pu décider d'installer un commerce à la capitale et sa famille l'avait suivi. Si c'était bien elle, Alexandre serait ravi de pouvoir les rencontrer. Il conservait toutefois un doute. N'importe quelle personne pouvait usurper cette identité. Par prudence, il continuerait à rassembler des informations et demanderait au soir s'il serait possible que son maître fasse enquêter. Lui aussi jugerait certainement cette montée en ville louche dans un temps aussi rapide que l'esclave était entré au service de Coldris.
La révélation du nom lui arracha une nouvelle surprise.
"Adèle ? Adèle Mercier ?"
Adèle, sa cousine de santé fragile, qui tombait si facilement malade, forcée de rester si souvent alitée ? Jamais sa mère ne l'autoriserait à voyager. Il devenait de plus en plus visible que c'était bien un usurpateur qui avait endossé le rôle de cette fameuse cousine. Et fort mal renseigné ! L'Alexandre de l'année dernière, qui gobait bêtement les mensonges, s'y serait laissé prendre, mais plus maintenant ! Il n'aurait sans doute pas besoin de Coldris pour démasquer la supercherie. Il suffisait à continuer d'interroger Boréalion et de débusquer de nouvelles contradictions avant de proposer de la retrouver. Il lui serait ainsi facile de la piéger en testant ses connaissances sur leurs liens familliaux. Alexandre se composa une mine joyeuse.
"Eh bien, c'est une excellente nouvelle que vous m'apprenez là ! Je suis impatient de la rencontrer : Nous nous étions encore jamais vus, vous savez ! Mais qu'entendez-vous par mauvaise humeur ? Par rapport à moi ? Pourquoi donc ?"
C'était là une chose singulière d'être en colère après lui si cette usurpatrice souhaitait le manipuler contre Coldris. A moins que ce soit une stratégie de sa part ? En surgissant fâchée, elle le pousserait à ne pas réfléchir sur d'autres sujets. Il ne devait pas relâcher sa garde. Il se souvint que Coldris aurait battu le chaud et le froid et se décida à paraître plus enjoué qu'il ne l'était.
"Enfin, je suppose que c'est une incompréhension qui se résoudra vite ! Où puis-je la trouver, mon ami ? j'ai grande hâte de l'embrasser !"
Et encore plus de la démasquer ! S'il réussissait à débusquer une espionne, cela revaloriserait certainement sa côte auprès de son maitre.
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