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Event 11 ¤ À l'horizon, un disque rouge (3 février 1598)

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Message par Le Cent-Visages Mer 25 Aoû - 17:52

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Ils étaient nombreux dans Braktenn à avoir vu, le long des berges, poindre les mâts des navires au loin. Nombreux à s'interroger à la vue de ces silhouettes tout droit venues d'un autre monde. La délégation avait habité de son exotisme les rues de la capitale. Leurs gestes subtils, leurs étoffes, le soleil de leurs peaux avaient fait demeure dans plus d'un regard curieux. Mais ce soir-là, à nouveau nombreux seraient-ils à côtoyer au plus près ces hommes du Soleil Levant. Du moins, les plus privilégiés des privilégiés, conviés par Sa Majesté, son Premier Conseiller et le Ministre des Affaires étrangères - on oubliera "et de la guerre" pour ce soir - à la réception qui ferait date.
Pour l'occasion, l'immense salle de bal revêtait plus que jamais ses habits de lumière. Le monarque avait opté pour la rencontre, au sein d'un même écrin, des deux cultures - donnant à sentir sa connaissance des arts de ceux qu'il recevait. Et à espérer que ce décorum soit par avance la métaphore de fructueux échanges commerciaux et culturels. Les lumières des lustres furent savamment calculées pour marier les peintures typiquement monbriniennes avec les tentures et mobiliers au style nippon. Sur les toiles courant du sol au plafond, les Héraclès, saints et autres héros mythologiques prodiguaient leurs bienfaits au milieu des nuées. Ces mêmes nuées qui continuaient sur les soieries japonaises, le long des linteaux en yakisugi, ou en ombre portées cousues au cœur des toiles semi-transparentes des paravents. Des boiseries dorées rappelaient celles des temples japonais. Des caissons d'un ébène vernis faisaient point commun entre les deux architectures. Grives et goélands semblaient s'envoler d'un meuble à l'autre, aussi lestes que sur les manches des plus luxueux kimonos. C'était ce soir comme si une immense geisha refermait ses bras ornés autour de toute cette prestigieuse assemblée, lui offrant ses motifs, ses promesses, ses parfums. Senteurs elles aussi travaillées à faire se rencontrer les deux Empires : rose et fleur d'oranger croisaient de leurs volutes les plus subtiles fragrances inspirées de l'art du kôdô, porteur des voix du bois d'encens.

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Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina
et Lénius, bouffon difforme en fauteuil roulant (27 ans)

Le monarque avait fait son entrée, comme toujours fort de son regard pénétrant sur la fresque de convives. Comme toujours imposant, proche de ces statues qui ornaient sa demeure. Il étincelait d'une cape aux oiseaux d'or - contrebalancée par la sobriété du noir de son velours. Canne d'apparat en main, gants et bas de satin crème, perruqué et subtilement poudré, loin des excès que certains de ses courtisans les moins avisés observaient dans une parodie de bon goût. Il aura mené ses coutumières mondanités, offrant ses saluts et premières bribes de conversation à quelques têtes stratégiques.
Dans les petits groupes de discussions essaimés, l'on s'échangeait quelques conseils portant sur les politesses qu'il conviendrait d'observer, tant il se disait que Japonais et Occidentaux avaient des manières parfois bien opposées de traduire leurs respects. Degrés croissants d'inclinaison du buste selon l'importance du vis-à-vis. Ne pas sentir une fleur richement parfumée, la savourer seulement des yeux et laisser l'odeur venir sans l'aller arracher ostensiblement. Pas d'embrassade. Et autres recommandations tirées de certains manuels que Der Ragascorn avait pris soin de consulter. Enfin, les grandes portes à l'opposé du trône s'ouvrirent et l'huissier annonça :

-- Son Excellence l'Ambassadeur du Japon et sa très honorable délégation.

Une allée d'elle-même s'ouvrit dans la mer de courtisans coupée en deux. Appliquant une leçon apprise sur le bout des doigts, les accoutumés se rangèrent sur des lignes imaginaires, selon un protocole précis. Chevaliers et barons venaient après les vicomtes, comtes et marquis, eux mêmes faisant suite aux ducs, ministres, princes et souverains d'ailleurs. En bout de lice, les plus visibles et honorables : Gérald Der Ragascorn, tête de l'Empire ; Dyonis Howksley de Frenn, son Conseiller ; Coldris de Fromart, Ministre des Affaires étrangères. Les autres, moins notables, plus en arrière... et les domestiques dans les coins les plus sombres, tenant chandeliers et vigilance - bras vivants de tout ce décorum. Personne ne transgressait. Personne, sauf une silhouette dont tout en elle semblait là par erreur : Lénius, le bouffon. Seul cet infirme, qui ne bougea pas, perturbait le tracer beaucoup trop sage des lignes par son fauteuil un peu en travers sur deux d'entre elles. Mais ce n'était pas si laid : l'amateur d'art baroque qu'était le roi savait qu'il fallait un détail atypique sur une toile, utile à perturber un peu une trop morne symétrie... pour mieux souligner l'ingéniosité de la composition d'ensemble. La gargouille restait le plus droite et digne possible contre son dossier. Il se prosterna de son mieux avec le reste du parterre : ceux qui arrivaient, il ne les connaissait pas, inutile d'être tout de suite trop fou avec eux.
Quand les hôtes furent face à lui, Gérald Der Ragascorn inclina très légèrement tête et haut du buste. Pour mieux se redresser de toute son altesse et accueillir :

-- Nous nous faisons la voix du Saint Empire, pour vous dire l'honneur qui est nôtre à recevoir des émissaires d'un pays connu pour ses raffinements et sa puissance. Puissiez-vous apprécier ce séjour. Nous souhaitons que soit fructueuse la rencontre du soleil rouge du Japon et du blanc aigle monbrinien.
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Message par Hibiki Mer 15 Sep - 21:39

Des premières ambassades japonaises où de jeunes gens tout soumis à la cause occidentale avaient été menés comme de braves brebis par des pâtres jésuites auprès de légats romains, dévoyant par là-même l’image de leur pays, à celle-ci où un imposant cortège de samouraïs accompagnait un ambassadeur à la fière allure martiale, il semblait n’y avoir de commun que le nom. Le message, lui, était sensiblement différent. Dans le premier cas, invitation à la colonisation (culturelle et religieuse au moins), dans le second, délégation envoyée pour traiter sur un pied d’égalité avec ces peuples barbares considérés avec autant de curiosité que de défiance depuis les récents soulèvements chrétiens sur l’archipel.

Force était d’avouer qu’ils avaient l’art et la manière de recevoir pour des barbares, et le mélange subtil de leurs esthétiques respectives invitait davantage à l’alliance qu’à la méfiance, malgré le peu de confiance régnant entre les peuples à une époque où amitié rimait avec traîtrise et où les traités semblaient n’être signés que pour être rompus au moindre accès de rage de dents mal limés. Les samouraïs avaient donc astiqués leurs armes et armures tandis que l’ambassadeur, grand fidèle de l’empire du soleil levant, avait laissé la sienne, à regret, dans l’écrin de bois confié à la garde de loyaux guerriers. Il se sentait nu comme un ver sans son katana, malgré la compagnie de sa garde d’élite, parmi laquelle se tenait son amant et ami fidèle qui aurait, pour lui, donné sa vie et même les suivantes. Vêtu d’un kataginu-bakama (aujourd’hui appelé kamishimo) où avait été brodé sur l’avant le kamon (emblème) de son clan (regardez comme il est beau), suivi de près par Kimiko qui avait revêtu un magnifique kosode de cour puis par une partie de sa suite, l’ambassadeur  Nabeshima no Ryûji (*1) avançait à pas mesurés et avec dignité. Sensible au faste déployé et à l’hommage envers son pays qui flottait en fragrances subtiles dans l’atmosphère, il goûta un instant à ce bonheur passager, possible durant ce laps de temps où il n’aurait pas à se soucier de peser le poids de ses paroles ni de calculer le meilleur moyen de parvenir à ses fins. Un bref instant de paix en somme, sur ce champ de bataille où les passes d’armes se faisaient à la pointe des mots, sous des volées de regards dardés comme autant de flèches sur ces seigneurs de l’Est et de l’Ouest, à cheval sur un honneur si vite cabré.  Et tandis que leur chef s’enivrait les narines, les pages tentaient de faire bonne figure en transportant les lourds coffres aux offrandes...



Si la présence de cette ambassade ne devait rien au hasard, celle des présents qu’elle amenait avec elle avait quelque chose de miraculeux. Que l’on songe donc à tous les périls qu’offre la mer, ses tempêtes et ses pirates, et l’on s’étonnera que les malles aux cadeaux, transportées en cet instant par les serviteurs japonais jusqu’au palais royal, aient pu arriver voici deux ans de cela en Angleterre, où résidait alors Ryûji, en même temps qu’une lettre lui confiant de nouvelles directives. Il s’agissait d’établir des liens avec le continent monbrinien, si mal connu encore d’une bonne partie du monde, à une époque où les ambitions colonisatrices des différentes puissances européennes se gaussaient des bornes que de braves idéalistes, défenseurs des peuples, tentaient d’ériger sur leurs parcours. Il s’agissait de prendre contact avec ces barbares un peu plus concrètement qu’à travers des livres ou des récits de marchands ou d’explorateurs. « On » demandait surtout à l’émissaire nippon de se faire une meilleure idée des forces en présence, et si possible, de freiner le prosélytisme galopant doublé de fanatisme religieux de l’Espagne et du Saint Empire Romain Germanique, en offrant des perspectives commerciales suffisamment intéressantes pour qu’elles surpassent celles d’adhérer à la tyrannie de la foi catholique. Pas évident me direz-vous, tant devait être alléchante l’idée de rejoindre une alliance formée par d’éminents pays, ou encore d’imposer sur son territoire une religion donnée clé en main et offrant certaines vertus unificatrices _en particulier lorsque son territoire se trouve morcelé et divisé en terme de coutumes, de croyances, et plus encore de fidélité.

L’ambassadeur, grâce à ses escales à Djerdan et dans diverses colonies monbriniennes, avait pu constater un certain nombre de fractures idéologiques et sociales. Par l’entremise d’Hibiki, surtout, qui se glissait plus facilement qu’un officiel dans les tavernes pour écouter doléances et ragots et, récemment encore, avait assisté à une altercation entre divers clients de comptoir concernant le rôle de la reine d’Espagne et de son sbire dans l’issue du procès d’un certain « sorcier », ou avait pu goûter, outre les jeux de mots culinaires, à l’antipathie qu’inspirait cette jeune souveraine à certains habitants, Ryûji se faisait une meilleure idée de la situation géopolitique de Monbrina. Bien plus en tout cas qu’à travers les visites officielles ou les réceptions dont on émaillait son parcours à la manière d’un voyage organisé. « Et voici l’église de Sainte Marie de la Colline où viennent se recueillir les habitants le dimanche. Admirez au mur le portrait fraîchement peint de Saint Édouard, récemment canonisé, héros de guerre mort en martyr et qui contribua à la restauration de l’Hôpital Général. Vous pouvez prendre des photos. »

Oh, bien sûr, leur pays n’était guère mieux sur le plan des inégalités et de la guerre, quoiqu’en pensaient les intéressés. Tout du moins avaient-ils le cœur gonflé de fierté, à voir tous ces aménagements réalisés en leur honneur et prouvant que les rayons du soleil, se levant sur leur pays, avaient laissé ruisselé un peu de leur gloire dans ce château barbare. On parlait d’eux à l’autre bout du monde, et bien qu’ils aient fourni de nombreux efforts pour parvenir jusqu’ici, ils ne se sentaient pas comme de vulgaires émissaires d’une insignifiante petite contrée venant présenter ses respects à quelque grande royauté.

Nabeshima no Ryûji, sa femme légèrement en retrait derrière lui, 7 jeunes pages qui n’auraient sans doute pas déplu à certains Borgia et portaient les magnifiques coffres aux cadeaux, une trentaine de samouraïs, le  médecin de l’ambassadeur, une chamane shintoïste, quelques marchands et artisans ainsi qu’un indispensable interprète s’inclinèrent dans une parfaite chorégraphie où chacun tenait sa place tel un rouage bien huilé. Ah, et Hibiki, bien sûr, j’allais l’oublier dans toute cette histoire, quoiqu’il ne fut pas très important pour l’heure et se contentait de masquer au mieux la fascination mêlée de dégoût qu’il ressentait envers cette créature brisant l’allée harmonieuse de courtisans fleuris comme une plante folle. Restait à voir si cet infirme était plutôt lierre lancé à l’assaut de chênes majestueux, ronce piquante, ou quelque autre plante étrange et sauvage.


« Ayant l’honneur de représenter le puissant Shogun Toyotomi, dévoué à notre Divin Empereur descendant d’Amaterasu, nous portons à l’Aigle blanc les offrandes du Soleil rouge. Puissent-elles témoigner de notre respect et de notre amitié envers Votre Majesté. »

Les pages avancèrent un tansu (coffre ou meuble) à katana qu’ils ouvrirent, présentant au souverain un sabre japonais dont la garde se trouvait ornée d’un aigle blanc défiant les vagues, tandis que le fourreau, soigneusement ouvragé, se trouvait rehaussé de la couronne monbrinienne, martelée en argent. Quant à la croix, elle se faisait discrète, sur le sommet du pommeau, en un criant témoignage de la prééminence du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel, ou plutôt du peu de considération en lequel les japonais tenaient cette religion exposant à tout va un « messie » quasiment dénudé et dans une posture de crucifié que leur peuple réservait aux hors-la-loi. Vénérer un criminel... et l’on s’étonnait que, sur leurs terres, les populations chrétiennes se sentent d’humeur à la révolte ! Bien sûr, chacun irait de son interprétation, et certains clameraient peut-être, au contraire, que la croix positionnée au sommet de l’épée marquait sa supériorité, ou y verraient encore le symbole d’un Dieu au-delà des cieux, veillant sur l’aigle monbrinien, lui-même planant au-dessus du fourreau de la couronne mais ne demandant qu’à s’abattre sur ses ennemis ou se lancer à l’assaut des flots et exhiber son symbole sur de grands galions commerciaux.

« Pour Votre Majesté, une épée qui, nous l’espérons, sera une alliée fidèle, quoique nous lui souhaitions paix et prospérité en son royaume. »

Les pages apportèrent  ensuite une caisse de bambou recouverte de cuir et brodée (*2) de laquelle ils extirpèrent un tissu précieux qu’ils présentèrent à la reine avec force révérences.

« Pour la Reine des monbriniens, voici la pivoine, reine des fleurs, toujours droite et tête haute même sous le vent et la pluie. Le motif shippo que vous pouvez voir sur cette soierie symbolise, quant à lui, l’harmonie et les bonnes relations, dont, nous l’espérons, vous jouirez aussi bien à l’intérieur de votre royaume qu’à l’extérieur. »

La souveraine interpréterait comme elle le désirait cette histoire de royaume intérieur ou extérieur. Mieux valait passer sous silence, par contre, le fait que ce motif représentait surtout les 7 trésors du bouddhisme. Les plus observateurs noteraient que le motif se retrouvait sur le luxueux kimono de Kimiko, la femme de l’ambassadeur, sans doute en vue d’établir de bonnes relations harmonieuses, justement. Par souci d’humilité, par contre, ledit kimono n’arborait pas de pivoine mais des fleurs de prunier, aussi connues sous le nom de fleurs de la paix et qui, selon leur folklore, protégeaient des démons.

S’ensuivirent d’autres offrandes, tel un magnifique service à thé en porcelaine, réalisé par des esclaves potiers capturés par le clan Nabeshima en l’an 1592 lors de l’attaque de la Corée qu’ils avaient mené avec leur shogun Toyotomi, et où leur clan s’était fait valoir ; porcelaine raffinée qui ferait le renom des Nabeshima pendant des siècles, mais ne consolait sans doute pas les artisans captifs qui œuvraient, malgré eux, à cette gloire. Le but était, bien évidemment, de faire pâlir d’envie les courtisans présents face au luxe de ces cadeaux, ces braves courtisans si prompts à singer leurs monarques et à faire marcher le commerce, tout en montrant le talent des artisans nippons et les raffinements de leur diplomatie.

Il y eut également un paravent précieux sur lequel était peint une montagne au pied de laquelle serpentait une rivière, et, planant dans le ciel, l’aigle blanc.

« Que votre royaume surmonte les obstacles comme cet aigle survole la montagne, quel que soit le chemin où l’entraînera le cours de la vie. »

Fort heureusement, la montagne ne représentait pas celui qui était le plus précieux de leurs monts, le vénérable Fuji-san. Il n’était pas question d’inciter un roi barbare à venir briller au-dessus de leur pays… Mais voilà que s’achevait la danse des présents dans le présent, si vite passé, où planait, à défaut d’aigle, la rapacité de tous ces beaux messieurs dont les serres se cachaient sous des habits de plumes d’or.





*1 J’abrège son nom complet et n’inclus pas son prénom d’enfant ni son prénom personnel. Pour le rang de cour, je considère qu’il n’en avait pas au Japon puisque ne faisant pas partie de la très haute noblesse (les daimyo ayant de toute façon mieux à faire que de courir le globe. Comme par exemple courir les jeunes éphèbes et beaux acteurs de Kabuki. Je charrie… à moitié.)
Cela nous donne donc Nabeshima comme son nom de famille et nom de clan et Ryûji comme son prénom public. Pour celles et ceux que ça intéresse, je peux fournir les références de mes recherches portant sur les noms et prénoms, notamment chez les samouraïs, dans le Japon de l’époque. Des heures de réjouissances en perspective.  :face:

*2 Il s’agit d’une très imparfaite capture d’écran du documentaire « un samouraï au vatican » diffusé sur arte. La caisse prise en photo est l’une de celles amenées par l’ambassadeur Hasekura Tsunenaga lors de son étape en Amérique latine au début du 17ème siècle.
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Message par Coldris de Fromart Jeu 16 Sep - 11:30



L’accueil de la délégation japonaise avait finalement enfin lieu. C’était le genre d’évènement que Coldris détestait. Ennuyeux à souhait. Ni franchement politique, ni réellement divertissant. Ce genre d’évènement débordant d’une cascade d’hypocrisie et de sourires de façades. L’avantage de sa réputation notoire c’est que l’on ne s’attendait pas à ce qu’il déborde de bonhommie hors présence féminine. Ce qui n’arriverait sans doute pas aujourd’hui…

Évidemment, le roi avait mis les petits plats dans les grands pour recevoir ces étrangers venus du bout du monde. On pouvait lui faire entièrement confiance pour ce qui était de soigner la mise en scène dans les moindres des détails. Quant à Coldris, il avait des l’annonce de leur arrivée sur le continent étudié le peu d’information dont il disposait et acquérait de temps à autre sur le sujet. Étrange peuple que celui-ci dont il était curieux de connaitre les motivations à venir négocier bien loin de chez eux. Le ministre avait bien quelques idées sur le sujet, mais il attendrait les interminables rendez-vous en compagnie de l’ambassadeur pour en savoir plus.

Pour l’occasion, Coldris avait revêtu un costume de cérémonie en velours noir (sans surprise) rehaussé de broderies d’or à l’effigie de feuilles de chêne et d’olivier sur les manches et le col. À cela s’ajoutait une lourde, mais néanmoins finement travaillée chaine de bureau qui marquait aux yeux de tous son appartenance au gouvernement de der Ragascorn. Il avait pris place à la tête de la haie humaine, face à son cher baron de Grattedossier qui tiendrait la droite du roi. Le vicomte prendrait sa gauche, une place qui lui convenait parfaitement, nettement plus créative et libre…Bien derrière lui, quelque part près du mur à jouer les cariatides entre deux étais, se trouvait son esclave Alexandre dont il n’avait toujours pas digéré les paroles du père qui remontaient à la surface dans un relent d’acidité… Plus loin dans la chenille de courtisan, Alduis et Bérénice avaient également fait le déplacement pour assister à l’évènement. Ne manquait que sa future femme dont il n’avait pas eu le courage de requérir la présence d’autant plus encore que leur union devait se dérouler dans le plus grand secret.

Tous s’inclinèrent au passage de leur souverain, dans une chorégraphie parfaite accompagnée du bruissement des taffetas, soies et autres velours des costumes chatoyants des courtisans. Ce fut ensuite autour de la délégation de pénétrer parmi la myriade d’yeux curieux dont les lèvres se retenaient tant bien que mal de proférer le moindre commentaire pour l’heure.  Quant à Coldris tout ce qui l’intéressait en cet instant était de récolter la moindre information sur le sujet qu’il pourrait traiter et agglomérer avec les autres. Tout le blabla diplomatique habituel, il le laissait à son souverain. Lui, préférait de loin décortiquer ces drôles d’asticots en jupe et robe de chambre en vue des prochaines entrevues qui ne manqueraient pas d’arriver. Le seul commentaire qui lui vint à l’esprit en découvrant la femme de l’ambassadeur était que ce devait être bien plus commode qu’une robe à retirer. Il regrettait cependant que cet amas de tissus (aussi élégant soit-il) n’ait d’autres ambitions que celle de masquer la moindre courbe féminine. À croire qu’ils préféraient baiser les hommes dans ce pays pour ne pas se complaire à admirer les belles blanches-gorges.

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Message par Dyonis Howksley de Frenn Sam 18 Sep - 21:40

Sans surprise, le monarque a fait preuve de son raffinement pour cette réception. Toute la décoration, si étudiée, laisse voir le soin pris par ce souverain très cultivé à se renseigner sur ceux avec qui il allait traiter - et à produite une mise en scène faisant se côtoyer les deux puissances. Pourtant austère et souvent indifférent aux belles choses, Dyonis laisse ce soir tant de nouvelletés interpeller son regard. Et son esprit : beaucoup de détails lui rappellent en effet ce qu'il a lu ces derniers temps. Le Premier Conseiller se devait de se documenter un tant soi peu aussi bien sur la politique que sur un minimum d'éléments culturels.
Il n'est donc pas surpris par les usages que prend Sa Majesté ni certains courtisans, ni par les tenues si exotiques de cette délégation qui fait son entrée. Encore un peu déboussolé tout de même, mais il a eu l'occasion d'observer certaines gravures rendant compte des us vestimentaires, mondains et esthétiques des Japonais. Le roi prononce les formules, après que toute la Cour se soit rangée selon le protocole... tous, sauf ce bouffon de Lénius, évidemment. Sa présence n'étonne plus le Premier Conseiller : encore une facétie de leur monarque. Mais depuis le coup d'éclat du saltimbanque infirme sur la Grand' Place lors du bûcher.... Dyonis le regarde avec méfiance. Il est heureux de le savoir sorti de prison - peu confiant cependant dans le phlegme de l'individu. Allons. La gargouille est intelligente : reste à souhaiter qu'elle se soit remise, et que ce soir sa langue sache donner juste ce qu'il faut de sel sans déclencher d'incident diplomatique ou d'émeute. Au moins, là, il n'y aurait pas de pavé !

Plus loin, derrière une colonnade, se tiennent les esclaves et serviteurs. Dyonis a repéré Alexandre. Claire-Marie, à qui il a permis de venir ce soir, est aussi debout au milieu de ses pairs. William n'est pas loin. Tous deux seront sans doute époustouflés par une telle cérémonie - voire pleins de questionnements. Des questionnements qui traversent aussi l'esprit du Premier Conseiller alors qu'il parcourt les hôtes des yeux. Il y a les autres membres du gouvernement, tous parés comme lui-même de leurs insignes. Un grand nombre de dames et gentilshommes - heureusement pas les Monthoux, même si il ne lui aurait pas déplu de voir Mademoiselle Florentyna et la princesse Kalisha. Le baron attend de connaître les intentions commerciales et diplomatiques... et surtout de déceler les éventuels dessous des cartes... derrière ce qui reste pour l'instant de l'ordre de la politesse. Qu'en sera-il notamment pour tout ce qui concernait les questions religieuses ? Dyonis sait que les chrétiens n'étaient pas au Japon en odeur de sainteté : des tensions avaient récemment éclaté. Comment les choses se passeraient-elle avec le Très Saint Empire Monbrinien ? Voilà qui promet des surprises... et réclamera du doigté. Mais pour l'heure, les cadeaux s'offrent.
De somptueux cadeaux, présentés à Sa Majesté et à son épouse. Dyonis ne doute pas que Der Ragascorn appréciera autant la finesse de cette lame que ses ornements d'un grand raffinement. Le coffret n'a pas non plus à rougir : le travail en est remarquable. Bien sûr, le Premier Conseiller sent que ces présents ont aussi pour but d'impressionner et de générer de l'envie chez les convives les plus désireux et curieux de toute cette assemblée. Revenant sur les membres de la délégation, le baron s'étonne de peiner à distinguer vraiment - avec ces tenues du bout du monde si droites et amples - les hommes des femmes. Ou du moins certains visages le font-ils hésiter.

Rien à dire, rien à faire pour l'instant de son côté. Seulement écouter. Cueillir des renseignements, déchiffrer ce qu'il pourrait y avoir à déchiffrer entre les lignes. Bientôt, le roi va offrir ses propres cadeaux. Puis une série de numéros d'art divertiraient tant l'assistance monbrinienne que la délégation niponne.
Avec tout ces jeux de lumière, Dyonis veille à garder ses prothèses légèrement dans son dos : peut vite arriver la très mauvaise surprise d'un éclat particulièrement vif sur le métal de son crochet ou de sa main droite. de quoi détourner quelques attention ou faire plisser quelques paupières proches. Rester discret.
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Message par William Wagner Dim 19 Sep - 11:28

Ce jour-là, William accompagnait une fois de plus dans sa suite le seigneur de Frenn pour assister à l'accueil de la délégation japonaise. Sa curiosité intellectuelle bouillonnait. On racontait de nombreuses choses sur ces lointaines contrées asiatiques, mais peu de vérités ressortaient finalement. Cette rencontre entre l'Orient et l'Occident permettrait sûrement de dissiper quelques malentendus et peut-être de lier leurs peuples. Il se remémorait toutefois un échange de la veille avec le baron : les japonais seraient apparemment en froid avec les chrétiens. l'an dernier, exactement à la même époque qu'aujourd'hui, presque jour pour jour, des catholiques auraient été honteusement massacrées par les autorités. néanmoins, était-ce réellement sérieux ? Et s'il s'agissait de propagandes religieuses organisées par les missionnaires désireux d'évangéliser ces terres qu'ils appelaient celles des païens pour stigmatiser ses habitants et en les dépeindre comme des monstres ? Rien ne pouvait être certain. Comment se nommait le lieu du massacre ? Le nom lui revint en fouillant un peu sa mémoire. Nagasaki... Si l'occasion se présentait, , au gré d'une conversation, il pourrait discrètement poser une question sur cette localité. Rien de mieux pour confirmer ou infirmer des soupçons que rechercher des informations d'une bouche susceptible de connaître le sujet.

Pour l'heure, William contempla avec gravité le déroulement de la cérémonie et admirait les costumes singuliers des japonais. Cela ressemblait à des sortes de robes. Les hommes d'ici poufferaient bientôt, lors des soirées à se moquer de ces pauvres. Il imaginait cela très bien sans avoir à l'entendre. Pour peu que le vin coule, d'autres propos, encore moins élégants, s'ensuivraient.

De temps en temps, il jetait un regard à la jeune Claire-Marie, inquiet pour son pied si fragile. Il reconnaissait au baron le mérite de lui proposer d'assister à un pareil événement, mais ce dernier avait oublié l'état de santé de la malheureuse jeune femme. Allait-elle réellement pouvoir tenir l'entièreté de la soirée? Il veillerait attentivement sur l'évolution de as condition et la conduirait quelque part où celle-ci pourrait se reposer si elle présentait le moindre signe de faiblesse. Discrètement, il lui chuchota :


"Es-tu certaine que vous vous sentez bien, Claire ? N'hésitez pas à me le signaler. Il ne fit en aucun cas laisser une douleur s'installer."

Il nota cependant la présence du jeune Alexandre, le frère de Claire, qui les avait rejoint et se tenait à leurs côtés. Il ne parlait pas mais laissait l'une de ses béquilles proches de celle de sa soeur. William sourit, un peu plus détendu, touché par ce tableau charmant.


William Wagner
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Message par Alexandre Dim 19 Sep - 16:40

Découvrir le palais royal et assister à la délégation japonaise, voilà un rêve auquel Alexandre ne se serait jamais autorisé à songer. Pourtant, il s'y trouvait bien et découvrait la scène avec un mélange d'émerveillement et de sidération. Son visage s'efforçait de rester impassible, soucieux de se conformer aux exigences de son maître, mais son regard trahissait de temps en temps la fascination que lui causait ses observations.

Dès leur arrivée au palais, le petit infirme n'avait eu de cesse de contempler les splendides fresques qui recouvraient les murs ou les plafonds et comprenait enfin véritablement ce que Coldris lui avait expliqué lorsqu'ils travaillaient sur le portrait du soldat Edouard. Leur souverain trônait de toute sa majesté, incarnant le rôle d'un Zeus impitoyable faxe aux autres divinités soumises ou des nymphes soumises. Tout ceci représentait le pouvoir écrasant du roi sur la noblesse ou le peuple. Derrière la beauté saisissante de ces œuvres se cachait le message politique. La précision et le talent de ceux qui avaient conçu ces merveilles le fascinaient et il se sentait infiniment petit. Comment pouvait-on le comparer à un artiste ? Non, lui, il ne réalisait que de modestes portraits. Ce n'était que peu de choses, que n'importe qui sachant un minimum dessiner pouvait accomplir, en comparaison aux productions quasiment divines que ses yeux avaient pu avidement dévorer.

Pendant que son maître rejoignait le souverain et le Premier Conseiller, Alexandre partit discrètement se placer parmi les autres esclaves présents. Il y repéra sa sœur Claire et s'avança pour observer la cérémonie à ses côtés. Il ne pouvait cependant lui adresser la parole, à moins que celle-ci ne le fasse. Alors, il la gratifia d'un sourire amical en inclinant poliment de la tête. le jeune homme se rappela ensuite de son infirmité, semblable à la sienne, et laissa l'une de ses béquilles, sur laquelle sa main continuait à s'appuyer, proche de jeune femme. Si celle-ci désirait à un quelconque moment reposer son pied fragile, elle le pourrait.

Pour le moment, Alexandre suivait avec beaucoup d'attention le cérémonial et l'ambassadeur affairé à recevoir les hommages du souverain. L'élégance et la singularité de costumes nippones l'intriguaient et il s'obligeait à retenir le moindre détail pour les reproduire ultérieurement dans de futures esquisses.

Alexandre
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Message par Claire-Marie Mer 22 Sep - 23:18



Jamais Claire n’aurait cru voir une telle grandeur, dans un tel lieu. Aller au palais… Jamais cela n’aurait pu arriver. Voilà pourquoi elle n’était pas malheureuse de tout ce qu’elle avait vécu. Pouvoir le vivre, pouvoir le voir, c’était extraordinaire.

Cependant, elle se rappelait encore tout ce que lui avait dit Lénius et ployait les épaules. Il y avait là des pierres qui contaient le malheur et la mort de plusieurs personnes. Elle restait derrière son maître, petite souris aux pas feutrés, presque invisible dans ce grand décor doré. Elle déglutissait à chaque statue qui semblait la regarder fixement, elle, comme pour la juger.

Quand elle arriva à la salle de bal, elle réussit enfin à lever les yeux. Il y avait là de la lumière mais elle ne la ressentait pas. Elle se frotta le bras alors que la chaleur semblait fuir tout autour d’elle. Cependant, c’était le parfum qui venait à son endroit. Elle se rassura un peu en sentant ce sens familier lui décrire un peu mieux ce qu’il se passait. Cet accord lui était étranger et pourtant la rassurait. Il y avait quelque chose qui la rendait curieuse. Pourtant, elle resta bien sagement derrière son maître.

A l’arrivée du roi, elle ploya aussitôt les genoux et la tête, tout le corps dirigé vers le sol, là où elle aurait voulu presque disparaitre. Il lui faisait un peu peur… Même si le baron l’avait bien rassuré en lui disant qu’elle n’avait rien à craindre et qu’il était certain qu’elle ne ferait pas un faux pas, elle craignait encore qu’il n’arrive quelque chose. Cependant, une silhouette attira son œil et la fit aussitôt sourire.

Lénius ! Son ami était là, près du roi, sans doute pour son travail. Claire se retint de se diriger à grands pas joyeux vers lui. Plus tard… Et ce serait sans doute lui qui viendrait, lui qui était bien plus libre de ses mouvements qu’elle. Claire-marie espéra seulement qu’il la verrait alors elle lui adressa un petit signe discret, pendant le discours du roi.

La jeune fille observa ensuite l’échange des cadeaux avec intérêt. Même si elle ne tenta pas de regarder outre-mesure, car certaines têtes lui gâchaient la vue, elle pu au moins entendre. Cela semblait être un discours de paix et d’amitié. Elle espérait que ce soit vrai, elle doutait un peu maintenant… mais ce n’était pas son rôle de se poser ce genre de question, elle devait juste rester et faire son devoir, surtout si le seigneur avait besoin de quelque chose. L’épée la fit de nouveau frissonner alors qu’elle trouva le coffre joli. L’était-il vraiment ? Elle n’était toujours pas sûre de ses goûts mais le motif lui plaisait et elle aurait aimé voir la fleur dont il était issu.

Elle espérait surtout que la cérémonie ne soit pas trop longue, rester debout était encore un peu difficile. Avec son pied, elle ne savait jamais à quoi s’en tenir et préférait être en mouvement ou assise. Cependant, elle n’avait pas à se plaindre et s’occuper les yeux l’empêchait de penser trop à la douleur. C’est alors que William lui demanda comment elle se portait. Elle rosit, certaine de ne pas avoir été assez discrète et s’en voulant un peu. Claire chuchota aussi bas que possible.

- Oui, monsieur William, tout va bien.

Claire avait aussi remarqué la présence de son frère qui s’était discrètement rapproché. Elle lui sourit discrètement. Elle vit bien la béquille mais songeait qu’Alexandre en avait plus besoin qu’elle. Elle pouvait très bien se débrouiller. D’ailleurs, il fallait bien qu’elle s’entraine, comment ferait-elle en accompagnant un jour madame Lavinia si elle était incapable de tenir debout ? Non, se concentrer irait très bien. Elle avait de quoi, alors il n’y avait pas de raison que cela se passe mal.


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Message par Boréalion Lun 27 Sep - 20:53

Résumé:

Boréalion était ravi ! Et pas seulement parce que cela lui permettait d'occulter les Héloïse. Non, ce n’était pas seulement cela. C’était un tout. Personnalité culturelle de Monbrina ! Cela faisait toujours le même effet ! Et puis, une invitation au palais qui puisse lui ouvrir une brèche sur une culture différente, ça, c’était intéressant.

Ce qui menait à la seule ombre au tableau : l’absence de Delphina. Delphina qui ne serait de toute façon pas venue, mais à laquelle il ne pourrait pas tout raconter en rentrant. Ce n’était pas à cette petite crevette qu’il pourrait raconter quoi que ce soit, et à sa soeur moins encore.  

Pourtant, même si sa Delo chérie ne l’attendait pas, il prenait soin de noter chaque détail, de nommer chaque impression, chaque fragrance, chaque association d’objet, de décrire chaque particularité dans son esprit. C’était à un morceau de papier qu’il raconterait toutes ces couleurs. Oh, là-bas ne valait sans doute pas Monbrina - rien ne valait Monbrina -, mais l’écrivain consciencieux n’en demeurait pas moins curieux de tout - et contrairement à ce que pensait sa chère soeur, il savait être curieux sans se comporter comme un gosse de cinq ans ni causer d’incident diplomatique !

Il en était à repérer les visages. Les visages qu’il connaissait, ceux qu’il aurait voulu voir. Il n’avait pas vu Leyria - dommage. Pas de Priscillien/Jean-Baptiste non plus à l’horizon. Etait-ce parce que l’on n’avait pas jugé utile d’inviter poète, ou parce que le marin avait eu l’audace de décliner ? Il espérait vraiment, quelle que soit sa volonté de rester anonyme, qu’il ne prenait pas ce genre de risques. Il avait néanmoins repéré quelques visages connus : Lénius, Alexandre-aux-tourterelles-imaginaires, la marquise d’Aussevielle... Il salua quelques-unes de ses plus ferventes admiratrices - qui avaient déjà réussi à renouveler leur invitation à goûter, et que, faible qu’il était, il avait encore accepté ; à ce rythme-là, il serait obèse avant de conclure son manuscrit.

Lorsque le monde s’écarta pour laisser entrer la délégation qui suscitait tant d’émoi, le regard de l’écrivain suivit les autres vers les nouveaux arrivants. Il cherchait déjà des mots à poser sur la démonstration de force cérémonieuse à laquelle il assistait, comme s’il eu dû la retranscrire. Et chaque détail ou presque devenait, dans les scénarios qu’il s’inventait, le catalyseur d’une grande catastrophe. Personnalités, objets, gestes… A mesure que l’ambassade offrait ses cadeaux aux souverains monbriniens, il se joua une dizaine d’histoires différentes pour toute cette matière mondaine. Rien, malheureusement, qui ne l’enthousiasmait autant que d’écrire les aventures de Trestinian en discutant avec sa belle Delphina... Comment aurait-ce pu ?
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Message par Le Cent-Visages Sam 2 Oct - 13:33

Résumé:

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Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina
et Lénius, bouffon difforme en fauteuil roulant (27 ans)

Gérald Der Ragascorn et son épouse ne manquèrent rien de l'impressionnante entrée de leurs hôtes. Une suite imposante autour de l'ambassadeur : son épouse, une dizaines de pages aux traits élégants et juvéniles qui leur présentèrent les cadeaux que détaillait Nabeshima no Ryûji avec force compliments. Malgré l'évident aspect protocolaire et les possibles rivalités sous ce vernis, le couple royal apprécia la facture de pareils présents. Il pencha légèrement tête et haut du buste en signe de gratitude, avant d'esquisser un sourire et de prendre l'épée au bout de ses doigts. Un rai de lumière glissa le long de sa lame. Pour amateur qu'il était des armes à feu et des des mécanismes à la pointe de la science, le roi reconnaissait aussi le raffinement des armes tranchantes et l'art subtil qu'impliquait leur maniement. Pendant ce temps les mains fines de son épouse effleurèrent le somptueux tissu dont émergerait cette pivoine qui trônerait bientôt en son jardin intérieur. Le monarque à son tour présenta ses offrandes :

-- Nous sommes touchés par les dons et les vœux de Votre Majesté Impériale, par la voix de Son Excellence. L'Empire Monbrinien souhaite une longue et prospère entente à nos deux peuples.

Entra par sa droite un groupe de commis qui à son tour présenta - révérences et élégants gestes d'ouverture de coffrets à l'appui - les cadeaux de Sa Majesté. Coffrets de diverses tailles, tous des bois les plus rares et les mieux vernis, du noir ébène au rouge amarante. Si certains de ces présents étaient pour Nabeshima no Ryûji et son épouse, d'autres lui étaient remis afin qu'il les remette en leur nom à l'empereur au bout d'un long voyage. On présenta d'abord un globe de verre, imposant d'une vingtaine de pouces de diamètre. Il laissait voir une extraordinaire mécanique, alliant dernières prouesses technologiques en termes de miniaturisation - et virtuosité artistique. C'était un calendrier automatique : saisons, mois, semaines, jours, lunes y tournaient sans cesse au gré d'une ingénieux système de poids et contre-poids. Tournaient aussi dans ce globe les signes du zodiaque japonais d'une part, ceux de l'Occident d'autre part. Dans la boîte voisine ouvrant ses portes, plus petite mais plus longue : une arme à feu d'une rare qualité de brillance et de ciselures. Jaune impérial étaient ses ornements. Der Ragascorn savait que ce genre d'objets fascinaient le Japon et faisaient l'objet de certains de ses commerces avec l'Occident.

-- Pour Votre Majesté Impériale, maître de vos terres et du temps, voici le cycle parfait jours qui s'écoulent au soleil de son pouvoir. Et un mousquet tel qu'il s'en fait de plus légers et maniables. Puisse-t-il faire bonne alliance avec vos arts martiaux ancestraux et la sagesse qui en accompagne la pratique.

Furent ouverts deux autres coffres devant Nabeshima no Ryûji et son épouse. Pour lui, un assortiment de liqueurs aux divers parfums des quatre coins de l'Empire, dans leur cristal sculpté par les plus habiles artisans. Saveurs sucrées, salées, fruitées, amères, douces ou acide se succédaient au gré des teintes qui flamboyaient, tels des vitraux au gré des ciselures des bouteilles. De second coffret révéla un large éventail à l'occidental, fort de son armature d'ivoire fin et d'une soirée aussi légère qu'un voile sur laquelle semblait flotter le paysage peint de main de maître. Disséminés ici et là sur l'éventail : des diamants chacun aussi fin que grain de sable. Splendeurs tirées des mines de Hô-Yo et Mornoy. Lôdmé, Iswyliz, Zakros quant à eux offraient leurs saveurs dans les bouteilles, et Monbrina son savoir-faire des armes et des automates dans les cadeaux à l'empereur.

-- A Votre Excellence, nous sommes honorés d'offrir en flacons un condensé de nos raffinements de table. Et à Madame, l'éventail qui s'offre à sa grâce pour tenir le vent dans sa main.

Quand se seront échangés les remerciements et paroles d'usage, le roi se dressera pour présenter quelques-unes des figures importantes présentes ce soir. Les membres du gouvernement, tels artistes peintres, tels grands poètes, tel musicien officiel de l'Empire.

-- ...Monsieur le baron Dyonis Howksley de Frenn, Premier Conseiller de l'Empire... Monsieur de vicomte de Fromart, Ministre des Affaires étrangères... Monsieur Boréalion, auteur de fresques romanesques n'ayant pas leur pareil à Monbrina pour suspendre les émois au fil de ses récits... Et de continuer ainsi quelques présentations de personnalités culturelles à leurs hôtes, avant d'achever : Pour vous faire honneur enfin, voici la troupe de danseurs du Splendide, et la grande Eclipse, dont la voix couvre la pureté des astres le temps de son chant.

On aura laissé à tout un chacun le temps d'échanger quelques mots s'ils le désiraient, puis de s'accroit à leur convenance autour d'une scène qu'un rideau venait de découvrir à l'autre bout de la gigantesque salle. D'abord, une nuée de danseurs et danseuses déployèrent leurs courbes, cadences et couleurs au son d'un concerto baroque. Une savante chorégraphie enchaînait pavanes, menuets et pas de trois, temps lents et temps enlevés. C'était un ballet des astres et des saisons, au milieu desquels évoluaient Amours, Pouvoir, Justice et autres allégories. Les jeux de bougies et de jouaux suspendus démultipliaient les lumières et transfiguraient les ballets aussi hypnotiques les uns que les autres. Comme dans les cadeaux, des costumes venaient ici évoquer les différentes colonies ballerinant autour de Monbrina.
Premier retour au noir. Des vagues d'applaudissements. Le temps de changer quelques chandelles, de défiler parmi les hôtes pour offrir à boire et à manger. Puis la scène s'éclaira de nouveau. L'éclipse allait paraître et chanter. Gérald Der Ragascorn attendait avec curiosité de découvrir cette voix dont le Pourvoyeur des plaisirs impériaux lui avait tant fait promotion. Mais il n'était pas moins curieux de découvrir ce que leur réserverait à son tour l'ambassade japonaise, puisqu'il paraissait qu'elle comptait un artiste.

oOo

Lénius avait à peine écouté les discours ronflants. Ils étaient convenus, certes bien tournés mais sans rien qui ne fusse calculé. Au moins apprécia-t-il de loin la vue de cette successions de présents. Même s'il notait avec amertume que chacun d'eux - au moins du côté de Monbrina - ne venait que rappeler, sous une forme toute belle toute attrayante, la mise sous botte et le suçage des pays voisins. Tout comme ce palais dans son entier, qu'il avait décrit à Claire-Marie comme de l'or cachant la cendre.
Claire-Marie, d'ailleurs ! Il l'aperçut au fond, avec les domestiques. Le cœur de la gargouille fit un bond. Son visage se détendit pour passer de tordu à presque attendrissant. Oh... elle ici... L'envie lui passa soudain d'être aussi dérangeant qu'il l'aurait fait ce soir sans sa présence... Devant elle, il ne voulait pas se rendre plus laid qu'il ne l'était. Se rappelant ce désir, il vit l'intendant de Frenn s'inquiéter de la jeune esclave. Frenn... c'était une très bonne chose que Claire-Marie travaille là-bas désormais. Lénius savait que Dyonis était un maître bon - depuis peu en tout cas, Tristan et Alexandre n'en avaient pas encore bénéficié... Le Premier Conseiller avait d'ailleurs été un malheureux dégât collatéral du mouvement populaire que Lénius avait déclenché lors du bûcher de "Hyriel".
Et bien sûr, le bouffon repéra Boréalion avant même que le roi ne l'ait annoncé. Il lui aura souri - sans grande conviction toutefois que l'écrivain l'ait repéré, avec tout ce monde et bien d'autres choses auxquelles donner de la tête. Oh, Lénius n'était pas du genre qui ne se repère pas... mais la Cour pouvait profiter chaque jour de ses grâces, alors que ce n'était pas tous les jours que l'on recevait une délégation japonaise... et qu'on était présenté comme grand auteur par le roi en personne.
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Message par L’Éclipse Mar 5 Oct - 22:45



Jamais Teolus n’avait été si nerveux. Il semblait pourtant à Nikea que c’était ce qu’il avait toujours voulu. N’était-ce pas leur objectif ? Ce qui les avait tenus en haleine depuis des années ? Ce qui avait guidé chacun de leur choix, chaque de leur pas ?

Elle respira un bon coup, tâchant de rester droite et de laisser ses doigts en paix. Elle demeurait là, près des danseurs, dont les danseuses ne cessaient de cancaner depuis tout l’heure, commentant chaque cadeau, chaque parole du roi ou de l’ambassadeur. Pour tenter d’oublier, son regard s’était posé sur tous les détails de la salle. Jamais elle n’aurait pensé mettre un jour les pieds au palais. Pourtant, elle ne savait pourquoi, cet endroit lui paraissait étrangement familier. Il avait comme un souvenir qui affleurait à la limite de sa mémoire, sans pour autant lever son voile. Nikea tentait de s’en distraire, pour éviter d’être perturbée.

Rien d’autre ne devait compter, que le chant.

Elle chercha un moment le regard de Teolus, alors que les autres regardaient tous ailleurs. Il l’encouragea d’un sourire. Il semblait tellement plein d’espoir… Ils n’étaient que deux, ce soir. Pour les autres, il était inutile ou trop risqué de venir jusqu’ici, d’autant que cela devait être son moment. C’était sa voix qu’on réclamait désormais. Et elle s’était entrainée pour cela, elle pouvait parfaitement y arriver.

Pourtant, malgré la présence rassurante de celui qui était davantage son frère que son ami, ainsi que tout ce monde autour, elle se sentait désespérément seule. Elle ressentait comme un trou dans sa poitrine, immense et qui s’étendait, surtout lorsqu’elle entendait la voix du roi. Pourquoi ? Hormis le fait qu’on l’ait placé sur le trône, par la volonté de Dieu ou des hommes, il restait un individu ordinaire. Elle ignorait pourquoi son aura lui faisait si froid quand il passait près d’elle.

Lorsque l’échange des cadeaux s’acheva, elle rajusta discrètement son voile. Calixte l’avait conçu très précisément : pas assez opaque pour cacher totalement son visage, mais pas assez transparent pour qu’on puisse distinguer autre chose que quelques traits flous. Quand le roi vint vers eux, elle baissa respectueusement les yeux. Quand on la présenta, elle ne fit rien d’autre que s’incliner. Ce serait bien suffisant pour le moment. Elle devait afficher la simplicité pour le moment, quitte à faire mentir en apparence les commentaires élogieux du roi, pour mieux les surprendre ensuite. Toujours ménager la surprise du spectateur… s’il avait bien quelque chose que Peter lui avait appris, c’était cela.

Fort heureusement, elle laissait le premier tour aux danseuses bavardes. Elle croisa les bras. Elles ne s’en sortaient pas trop mal, leur grâce leur faisait davantage honneur que leurs ricanements.

Fin de la musique.

Noir…

Comme quand paraît l’éclipse. Nikea appréciait cette entrée dans le spectacle. Elle se sentait alors en phase avec le phénomène qui portait son nom. Près d’elle, Teolus se glissa.

- Ne t’en fais pas, tu seras parfaite.

Elle l’en assura d’un hochement de tête franc. Elle le serait, il n’avait pas à en douter.

La lumière à nouveau. L’Éclipse laissa le soleil la gagner. Elle rabattit son voile en arrière, dévoilant son visage triste, ses cheveux noirs piqués en chignon constellé de fleurs fraîches, chef-d’œuvre d’Adriana. Après un long soupir, petit rituel un peu superstitieux auquel elle ne dérogeait jamais, elle s’avança d’un peu lent au seuil des coulisses. Passé cette frontière, elle ne serait plus ni l’Éclipse, ni Nikea. Elle serait Hésione, princesse de Troie.

La voix claire, presque enchanteresse s’éleva aux premiers pas délicats qui rencontrèrent le bois de la scène, devenu le sable au bord de la mer Egée.

Ô Troie, ville où j’ouvris les yeux,
Toi qui jamais ne tombera
Pas même par la main des dieux,
Pourquoi ce matin ne chantes-tu pas pour moi ?

L’Éclipse
L’Éclipse

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Message par Hibiki Mar 26 Oct - 10:56

Après les remerciements et les politesses d’usage, cachant sous leur brillant la curiosité de cette lointaine ambassade envers les raffinements d’un autre monde où la danse des étoiles elle-même leur était étrangère, on en vint à d’autres arabesques, plus allégoriques malgré leur exécution sur la terre ferme. Il y avait quelque chose de surprenant à observer ce peuple, idolâtre d’un Dieu dont ils cherchaient à dépasser l’œuvre. Chacun place l’hérésie là où on lui chatouille l’harmonie bien ordonnée de ses croyances, et cette harmonie était présentement dérangée chez certains de nos amis japonais par celle d’une musique qu’on leur présentait comme supérieure aux astres. Ou plutôt, devrais-je dire, par cette prétention de vulgaires mortels de vouloir se hisser au rang de divinités.

« Si ces gens admettent qu’un chant puisse éclipser l’éclat des astres, à naviguer sous un ciel sans étoiles et à se laisser subjuguer par des sirènes, il ne faudra pas s’étonner qu’ils finissent par sombrer. » souffla Kimiko à Hibiki, en japonais, après que leur interprète leur eût traduit les propos du roi alors que la foule s’échouait aux pieds de ce promontoire de bois où paraîtrait la Lorelei qu’attendaient les courtisans, aussi prompts à être charmés qu’à laisser s’écouler, dans les flots de leurs discours, un peu de venin jaloux et vengeur.

Hibiki ne répondit rien à cela. D’une part car il voulait laisser à Kimiko le soin de se forger son propre avis sur cette chanteuse que lui-même avait découvert la veille, d’autre part car ses sentiments à ce sujet étaient partagés.

Il ne pouvait nier qu’il y avait quelque chose de "spectaculaire" à l’apparition de cette femme à l’apparence spectrale et à la voix mélodieuse ; un soin de la mise en scène allié à un grand talent vocal et théâtral. En tant qu’artiste, il savait, ou plutôt il imaginait quels sacrifices étaient consentis pour parvenir à ce niveau de virtuosité. Il se rappelait d’une chanteuse, à Florence, auprès de laquelle il avait découvert ce que requiert la rigueur d’une technique vocale quotidienne, d’une bonne hygiène de vie, et les recherches que doit mener le rossignol qui se pare des plumes d’autres personnages. Certes, tous les chanteurs ne s’y astreignaient pas, mais tous ne visaient pas non plus l’excellence ou la gloire.

Cependant, la part profondément croyante en lui-même se cabrait face à ce discours. La nature avait quelque chose de mystérieux et de sacré, peuplée de kamis fascinants, bénéfiques autant que dangereux. Cette prétention à vouloir les surpasser le gênait, et c’est précisément cette gêne qui l’empêchait de se laisser pleinement porter par le chant. Il était beau pourtant, et le "castrat" percevait autour de lui l’admiration de l’auditoire qui, par Hésione, se laissait émouvoir.

Des présents du roi jusqu’aux divertissements proposés s’exprimait une élégance que l’androgyne créature ne s’attendait pas à trouver chez ce peuple conquérant et guerrier. L’élégance des vainqueurs, en somme, dont le trône, juché sur des montagnes de cadavres, laissait ruisseler l’or dénué d’odeur mais qui empeste le sang et la mort. Oh, il n’était pas un révolutionnaire, il aimait trop la vie pour vouloir la hasarder dans quelque révolte incertaine. Alors il priait pour que les astres, d’Orient ou d’Occident, dont les miniatures dansaient dans le magnifique calendrier offert par Sa Majesté à leur Empereur, ne couronnent pas les sanglants jours d’une guerre civile pendant son séjour en ce territoire étranger.

L’Amour trouverait-il le Pouvoir de rétablir la Justice, dans le ballet de la Vie où les saisons battent la mesure et où la faim, impitoyable, mène la danse ?
Comment réagirait le Pouvoir, face à cette œuvre, extrait de la vie d’Héraclès, au double niveau de lecture ? S’agissait-il d’un avertissement envers les autres colonies, montrant la revanche d’un homme puissant quand on refuse d’honorer sa dette ? Ou au contraire d’une mise en garde quant à l’apparition d’un potentiel héros capable de détruire une dynastie ?

Si Hibiki avait eu le bagage culturel nécessaire, il aurait penché pour la première interprétation. Héraclès n’était pas Prométhée… Mais, bienheureux comme un ignorant, il ne pouvait saisir toutes ces subtilités, ce qui l’empêchait par ailleurs de soupçonner les artistes présents de dissimuler de potentiels contestataires enragés, cachant sous leurs tutus de quoi assassiner Sa Majesté. D’autres japonais, moins zélés dans leur foi, profitaient pleinement de l’instant*,  insouciants comme des enfants. Comme des enfants, ils voulaient croire en la magie d’un monde où d’étranges créatures habitent les montagnes et les bois, s’émerveiller face à la technologie de ces nations lointaines sans pour autant renoncer à la sanctuarisation d’une Nature à la fois magnifique et terrible. En particulier sur leur archipel, où les catastrophes naturelles étaient fréquentes et constituaient un précieux rappel de ce diction : Jinsei wa fuuzen no tomoshibi. Autrement dit : La vie est une flamme de bougie dans le vent. 

Pendant ce temps, la shamane shintoïste qui accompagnait l’ambassade jetait de discrets coups d’œil par la fenêtre de temps à autre. Elle finit par chuchoter, dans leur langue natale, à l’intention du jeune assistant du médecin de bord, ces quelques mots :

« Mais… les astres sont toujours là ! »

Elle semblait à la fois soulagée et déçue. Soulagée de vérifier la constance de la Lune et des étoiles, qui ne pliaient pas bagage dès qu’on poussait la chansonnette, soulagée également de ne pas se sentir délégitimée dans son rôle de magicienne. Et déçue dans le même temps, de ne pas assister au spectacle de magie d’une Circé monbrinienne qui aurait pu, peut-être, lui apprendre de secrets rituels ou autres enchantements.

Ledit assistant, quant à lui, se moquait comme d’une guigne de savoir si les artistes prétendaient ou non surpasser leurs kamis ou encore d’assister à l’électrification des étoiles, ou plutôt à leur grève, les lumignons stellaires refusant de se transformer en guirlandes clignotantes pour l’occasion. Il était fasciné par le calendrier qu’avait présenté Der Ragascorn, chef-d’œuvre mécanique lui rappelant tout à la fois celle des corps dont il se faisait l’horloger, et celle du grand macrocosme avec lequel son maître harmonisait le microcosme des enveloppes charnelles de ses patients. Lui-même se sentait bien plus attiré par les travaux d’un Léonard de Vinci que par ceux de Paracelse. Par politesse, tout de même, il regarda également par la fenêtre, mais son esprit fut bien vite distrait par l’incroyable pouvoir réfléchissant du verre. Il se remémorait cette découverte incroyable lors de son arrivée en Occident, lui qui  avait toujours été habitué aux maisons dont les fenêtres s’ornaient de papier de mûrier translucide.

Le point commun de tous ces membres de l’ambassade se trouvait dans ce sentiment d’étonnement qu’ils ressentaient face à une culture étrangère. Hibiki, lui, se souvenait plus volontiers de la surprise qui l’avait assailli en entendant une musique italienne pour la première fois. La construction harmonique, le timbre des voix, incroyable mais bien éloigné de celui de leurs chanteuses, les danses aériennes et les costumes des ballerines. Aujourd’hui, il s’était accoutumé à cette esthétique fort différente et il écoutait bien sagement la musique, sans ouvrir les yeux comme des soucoupes qui sont, comme chacun sait, les aliens… pardon, les miroirs de l’âme.

Celui qui était finalement le plus touché et ému par la splendeur de cette réception et les marques d’attention envers leur pays, transparaissant en filigranes dans le décor de la mise en scène royale, c’était l’ambassadeur lui-même, qui goûtait présentement avec délices au spectacle proposé et avait beaucoup applaudi les danseuses, une fois leur partie terminée. Fort amateur de belles lettres, il attendait avec curiosité de rencontrer ce grand écrivain vanté par Sa Majesté, qui semblait-il, savait s'entourer d'artistes de talent. La soirée était à la fête après tout, il aurait bien le temps de travailler plus sérieusement avec Messires de Fromart et de Frenn lors de prochaines réunions politiques, même s'il était toujours intéressant d'observer ces importants personnages lors de leurs rendez-vous avec les menus plaisirs et qu'il les saluerait comme le réclamait leur rang; en particulier le ministre des affaires étrangères et de la guerre, qui l'intriguait après le rapport que lui avait fait Hibiki suite à sa visite au manoir du moulin.




* (c’est tout naturel, les homos adorent l’opéra : c’est parce qu’ils aiment faire leur diva. Blague cliché off.)
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Message par Coldris de Fromart Dim 31 Oct - 21:42



Et blah et blah et blah. Le roi pouvait bien dire qu’il était son ministre favori, il était toujours vexant d’entendre son nom n’arriver qu’en deuxième position. C’est que son amour propre ne ferait jamais vraiment le deuil de cette place de Premier Conseiller qu’il n’occuperait jamais quand bien même il l’était dans l’ombre. A la mention de son nom, il effectua une révérence  à destination de l’ambassadeur et de sa femme.

Diable ce qu’il détestait déjà ces japonais dont le visage était aussi étrange et illisible que leurs écrits ! Impossible de savoir ce qu’ils pouvaient bien avoir derrière la tête et quoiqu’il n’en montra rien, cela l’agaçait profondément.

Heureusement toutefois qu’il y eut  cette sublime créature bénie de Mélopène pour égayer cette insipide soirée. De la à couvrir la pureté des astres, c’était bien là un phrasé typique de der Ragascorn. Il était de toute manière évident qu’il manquait ce soir qu'une étoile polaire pour briller à ses côtés… pour le reste… oh oui, il lui concédait indubitablement un charme ensorcelant qu’il ne pouvait ramener qu’aux sirènes d’Ulysse qu’il avait récemment remis en scène. Cela eu le don de calmer ses ardeurs autant que sa curiosité. Quant au spectacle, que dire à part qu’il atteignait le niveau d’exigence requis pour une telle représentation ? Pour le reste, l’antiquité resterait toujours son grand amour culturel aussi fut-il bien en peine d’être parfaitement objectif sur ce choix. Il délaissa rapidement la créature aussi fascinante que dérangeante pour se concentrer sur le public et notamment celui étranger qu’il tentait de décrypter. Il n’y avait guère que l’ambassadeur qui semblait plus érudit pour ne pas avoir à l’air dubitatif du spectacle. De tous, c’était assurément celui qui suscitait le plus son intérêt et c’était tant mieux finalement. Cela promettait sans doute d’intéressantes tractations et pourquoi pas même échanges.



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Message par Dyonis Howksley de Frenn Sam 6 Nov - 20:43

Résumé:

De loin, Dyonis adresse un bref regard à son intendant : sa curiosité pour l'événement ne lui échappe pas - alors même qu'il conserve une posture des plus dignes. Ni le soucis qu'il porte à Claire-Marie tout près de lui. Le baron s'est bien employé à la rassurer le long du trajet, mais il y a de quoi comprendre sa nervosité devant une telle cérémonie. Elle serait très bien, il n'en doutait guère. Nul faux pas d'ailleurs, lors de l'entrée de l'ambassadeur et de sa suite, puis aux échanges de politesse avec le roi. La jeune esclave cependant semble éberluée. Sans doute n'a-t-elle jamais vu d'endroit tel que celui-là - tout au mieux, les châteaux de Dame Rose, des seigneurs de Monthoux et de Wollenbach. Le Premier Conseiller note aussi les regards attentionnés d'Alexandre pour la jeune fille. Qu'ils n'hésitent pas à se parler quand le déroulement de la cérémonie le permettra - Dyonis a laissé à William des instructions dans ce sens pour Claire-Marie, et pour le reste il lui faisait confiance.

Mais vient le tour de Monbrina d'offrir ses présents. Le Premier Conseiller n'est pas surpris par le goût et le raffinement de ces offrandes - du trésor d'orfèvrerie dont le pays est capable, à l'éventail, en passant par cet assortiment de saveurs dans des cristaux du plus grand luxe. Fidèle à lui-même, le monarque accompagne l'ensemble d'un phrase un tantinet pompeux et baroque... mais on ne refera pas Gérald Der Ragascorn et on peut lui reconnaître un sens des images. Formules dont il use aussi pour présenter toutes les personnalités de marque à leurs hôtes.
Dyonis s'incline donc quand son nom est cité, et sera curieux des attitudes des autres mentionnés auprès de la délégation : certains Grands ne disent rien et se contentent de la révérence, comme le vicomte de Fromart et lui-même, et d'autres engagent la conversation avec les Nippons, ou leur adresse quelque compliment, formule de bienvenue ou question. Qu'en sera-t-il de l'auteur Boréalion ? Et de l'Éclipse à la fin de son récital ?

Sur ces questions, la troupe du Splendide donne un de ses grandioses ballets dont on a toujours vanté le sublime au Premier Conseiller. Sans doute lui faudrait-il se dégager un peu plus de temps pour assister à des représentations artistiques, voilà qui pourrait lui changer les idées et faire plaisir tant à ses fils, et petits enfants, qu'au jeune Sébastien désormais membre de la mesnie. Oui, il va songer à profiter de la présence de toute sa famille autour de lui ces prochaines semaines pour les emmener tous à un spectacle - il ne sait encore lequel. Mais il y réfléchira. Grand dommage serait de passer tout ce temps à travailler. Une fois encore, ce ne serait ensuite que regrets à ce que le temps ait passé si vite, quand ils devront repartir...
Distrait par ces pensées, Dyonis profite tout de même de la fin du ballet. Voici que le noir revient. Il demeure imperméable aux rumeurs, chuchotis de ragots des courtisans et précieuses autour de lui, se retient de grimacer à quelques commentaires plus ou moins déplacés à l'encontre des nippons... Tout cela s'évapore quand paraît une superbe jeune femme, voilée, dont les traits sont rendus si mystérieux au travers de la sombre gaze. La voici comme une nuit s'apprêtant à laisser entendre ses mystères. Mystères, c'est le cas de le dire : son identité demeure parfaitement mystérieuse.
Mais pour l'heure, une voix diaphane et précise s'élève, emplit la salle, porte ce chant dont Dyonis doit s'avouer ignorer la référence. De quelle cantate, de quel opéra cela vient ? Un membre de sa troupe l'a-t-il composé exprès ? Il songe aux Troyennes d'Euripide. Sans doute une inspiration. Il y a cependant quelque chose d'audacieux à venir entonner, devant ces hôtes étrangers, et sous le nez du monarque, une apostrophe à une puissante ville que chacun sait avoir été saccagée. Le baron ne peut s'empêcher d'y réfléchir tout en profitant de ce chant lyrique qui, il faut le reconnaître, attire à lui toute les attentions - les détournant de la myriade des cristaux ornant les lustres tels d'autres astres.
Glissant de discrets regards vers leurs hôtes, Dyonis note l'étonnement des uns, la curiosité des autres, l'inquiétude heureusement brève - et dont il ne comprend pas le motif - au visage de celle qui semble être quelque prêtresse. Des commentaires dans leur langue d'origine s'échangèrent. En tous les cas, le spectacle plaît. L'ambassadeur en personne en paraît ému et applaudit de bon cœur. Ce que le Premier Conseiller ne manque pas non plus de faire - avec une certaine retenue toutefois, veillant comme toujours à ne pas faire trop claquer ses prothèses.
Il tarde à Dyonis d'en venir aux affaires politiques et commerciales avec Son Excellence l'ambassadeur, et accompagné en cela du monarque et du vicomte de Fromart. Mais pour l'heure, la fête se poursuit : le baron s'autorise, après les applaudissement, une petite pâtisserie dans laquelle pique son croquer, et un ou deux verres pour le moment. Il attend la suite des réjouissances : à ce qu'on dit, la délégation japonaise compte elle aussi son artiste, qui devrait peut-être les charmer d'une de ses prouesses ?
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Message par William Wagner Sam 6 Nov - 22:41

résumé:

Tout en prêtant attention au déroulement de la cérémonie, William observait avec plus de minutie encore comment se portait Claire. Elle avait si peu l'occasion de connaître de tels événements. la tête devait lui tourner. Il lui adressa un sourire calme dans l'espoir de la rassurer et sourit au jeune esclave qui veillait lui aussi sur elle. Elle était assurée bien entourée, mieux encore qu'une princesse ! Il réprima un rire intérieur qui le gagnait en surprenait le geste du frère et la sœur qui se disputaient pacifiquement pour ne pas être celui qui utilise la béquille entre eux. Pas de doute : ils partageaient bien le même sang !

Le domestique tourna la tête vers Alexandre et murmura :


"Votre petit frère se plaît beaucoup à Frenn et c'est un enfant adorable."

Il ne se rappelait que trop du courrier désespéré parvenu au château et le malheureux garçon devait être depuis au supplice d'imaginer dans quelles conditions vivaient l'enfant. Certes, il se doutait que le baron ne pouvait que bien le traiter, mais la certitude n'empêchait pas de s'interroger sur le ressenti du petit. Après toutes les brimades endurées, Sébastien se montrait si timide, si réservé. Heureusement, il se trouvait désormais dans un environnement sûr et plus personne ne lui causerait le moindre mal. Il grandirait libre, heureux et insouciants, comme tout enfant devrait le faire.

"C'est justement Claire qui s'en occupe et il l'aime beaucoup."

Peu après ses brèves confidences, William reporta son attention sur le déroulement de la cérémonie. Le souverain remettait les présents à l'ambassadeur. Ils se révélaient naturellement splendides, mais la vision de ces objets façonnées avec les ressources les plus précieuses de l'Empire assombrit le coeur de l'intendant. Son esprit ne put refouler que celle-ci provenaient de leurs colonies, obtenues par le truchement de guerres violentes et meurtrières et qui depuis leur livraient honteusement des malheureux pour les réduire en esclavage. Il reporta son attention sur les japonais et s'interrogea sur leur position sur le sujet. De l'autre côté du monde, se livrait-on à cette pratique cruelle ? Se développait-elle ainsi partout ou existait-il des cultures qui réussissaient l'effort de s'en libérer ? Il aimerait pouvoir croire que ses rêves puissent être une réalité.

Le monarque présenta ensuite les personnalités importantes, à savoir le Premier Conseiller, bien sûr, puis le ministre des affaires étrangères. William tourna un instant la tête pour observer à nouveau Claire-Marie, mal à l'aise de fixer ce personnage austère. Il surprit Alexandre qui l'observait, impassable, et se demanda comment ce garçon réussissait à rester si souvent à ses côtés sans paraître effrayé. L'intendant de Fromart avait beau lui avoir révélé sa bonté, cela n'effaçait e rien la nature inquiétante de son visage ou de son attitude. Le roi mit ensuite n valeur le grand Boréalion. Un triomphe pour l'auteur de se trouver mêlé à un tel événement. Néanmoins, tout en appréciant ses romans, qui étaient merveilleusement écrits, William songea que d'autres écrivains auraient mérité d'être aussi mis à l'honneur. Quel dommage de limiter la représentation de leur culture à un seul genre.

Sur ce sujet, le silence se fit pour être remplacée par de la musique et une danse. Les artistes se révélèrent plus que douées et la chorégraphie était à couper le souffle. Puis, elle cessa brusquement pour laisser place à une seule femme qui récita de beaux vers sur la chute prochaine de Troie. William applaudit en même temps que les autres spectateurs, puis tourna la tête vers Claire. Avait-elle pu comprendre cette dernière partie ? Il murmura doucement :


"Troie était une ancienne ville, maudite par les dieux, car l'un de leurs princes a dérobé la femme d'un roi grec. Les armés se sont combattus une dizaine d'années, jusqu'au jour où la ruse fit tomber la ville."

C'était un résumé plus que sommaire, mais il devrait permettre à Claire de mieux comprendre dans l'attente de lui expliquer l'histoire avec plus de détails. Pour le moment, l'heure était aux festivités et ils pouvaient guère trop disserter.
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Message par Alexandre Sam 6 Nov - 23:35

Résumé:

Alexandre demeurait droit et stoïque, soucieux de rester fidèle aux consignes laissées par son maître. il ne comptait pas le décevoir une nouvelle fois. Une fois, pas deux. Non, il n'y en aurait jamais de seconde. Il se refusait à commettre une seconde erreur. Et surtout une aussi lamentable que celle commise lors de la semaine précédente. Le jeune homme prêtait toutefois attention à sa sœur Claire-Marie qui se tenait près de lui, aux côtés de l'intendant de Frenn. Il essaya bien discrètement de lui proposer de s'appuyer sur sa béquille afin de soulager son pied mais cette tête de mule refusa l'offre. Quelle idée ! A quoi servait un frère si ce n'était pour aider et protéger sa sœur ? Il entendit alors l'intendant lui adresser la parole et révéler que Sébastien se plaisait à Frenn. Alexandre hésita un bref instant, puis croisa e manière discrète le regard de Coldris, comme ils l'avaient préalablement convenu, avant se tourner vers son interlocuteur pour répondre sobrement.

"Je vous en remercie, monsieur. Remerciez également en mon nom  le baron pour ces bienfaits."

Il dissimula ensuite un sourire qui commençait à lui venir en entendant que Claire s'occupait de Sébastien. Le tableau se révélait des plus charmants mais ce n'était nullement le leu pour s'émouvoir. Son maître exigeait de lui de conserver une impassibilité totale en public et il démontrerait qu'il pouvait lui faire une confiance totale sur ce point. Le jeune homme se contenta alors d'un rapide et sobre hochement de la tête pour ne pas paraître impoli auprès de sa sœur et de l'intendant. Il reporta son attention sur le déroulement de la cérémonie et s'émerveilla intérieurement des présents que le souverain offrait à l'ambassadeur japonais. D'abord de globe de verre se révélait d'une beauté pour le moins fascinante. Comme il aurait assister au spectacle des souffleurs qui avaient accouché de cette grande œuvre ! A cela était même associé un calendrier mécanisme pour le moins incroyable ! Sa curiosité bouillonnait et il aurait voulu observer cela de plus près afin de mieux comprendre ces mécanismes subtils. Le mousquet, en revanche , suscitait en lui moins d'attrait. Les armes, c'était bien plus la prédilection de son amant. Quoique.. il doutait qu'Alduis puisse apprécier les armes à feu. Son honneur devait trouver trop lâche l'idée de tuer un homme si facilement.

Lorsque le souverain présenta les personnalités, Alexandre dut s murer le plus intérieurement en lui pour conserver son impassibilité quand il reconnut Boréalion. Pourvu que celui-ci ne vienne pas le voir et discute de cette ridicule histoire de tourterelles. Il devait inventer une histoire crédible pour justifier cette anecdote si celle-ci se faisait entendre. Pas question d'être ridicule à une telle soirée, et encore moins de contribuer à jeter sur l'opprobre sur la personne du ministre. Non, il ne décevrait pas Coldris. Il en était hors de question.

Tout à ces observations, Alexandre remarqua à un moment Lénius et nota que celui-ci regardait dans sa direction. Ou plutôt celle de sa sœur. Il semblait ce soir... différent. par ailleurs, il s'attachait un peu trop à la silhouette de Claire. Le jeune homme croisa un court instant les yeux de Coldris et chuchota à Claire :


"Le troubadour, c'est un de tes amis ?"

Alexandre reporta son attention vers Lénius et s'intrigua un peu plus de ce regard. Il y avait quelque chose de plus troublant dans ses yeux. Non, ce n'était pas ceux d'un simple ami. Il reprit d'une voix calme, mais dans laquelle s'entendait une légère suspicion, à l'intention de Claire :

"Tu le rencontres souvent ?"

Peu après, le silence se fit et Alexandre interrompit là ses questionnements sur la relation qui semblait exister entre Lénius et Claire. Le jeune homme savoura avec plaisir la chorégraphie qui se réalisait sous ses yeux, puis la récitation admirable que l'artiste interpréta ensuite. Quel superbe spectacle ! Il regretta de ne pouvoir applaudir comme l'ensemble des spectateurs, mais personne ne voudrait apercevoir un infirme qui chuterait au sol pour avoir lâché ses maudites béquilles. Il entendit alors l'intendant donner des éclaircissements à Claire afin que celle-ci comprenne mieux le récital. Alexandre réprima un sourire aux paroles sur Troie et songea que parfois Troie gagnait. En tous les cas, quand un certain ministre était impliqué, l'histoire immuable se modifiait.
Alexandre
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Message par Claire-Marie Sam 8 Jan - 19:09

Spoiler:


Claire-Marie se sentait bien petite parmi toutes ses personnes dont aucune ne lui était familière. Elle n’osait pas trop laisser trainer ses yeux sur tous les détails des bijoux, des robes, des costumes… Elle aurait pourtant voulu regarder, capter ce qui se ressemblait et donc ce qui devait être joli pour ces grandes personnes si importantes.

Quand l’échange des cadeaux passa au roi, elle pinça les lèvres. Elle aimerait… Elle osa se mettre un petit peu sur la pointe des pieds pour voir, juste une minute. Elle remplit ses yeux, avec le calendrier, surtout. Claire se baissa ensuite et écouta de nouveau, tu en levant son pied bot pour le reposer un peu, mais discrètement pour ne pas inquiéter son frère ou William. Elle entendit alors William parler de Simon et hocha très vite la tête en murmurant à son tour :

- Oh oui, c’est un ange ! Et je l’aime beaucoup aussi !

Elle écouta la suite des cadeaux et tenta de les imaginer. En revanche, elle ne voulait pas imaginer les figures sévères des Grands du monde, même si elle connaissait l’un d’eux et qu’il était certainement le plus gentil et le plus attentionné des maîtres ! Elle tendit également l’oreille en entendant qu’il y allait avoir des artistes. Oh oui ! Sans doute un beau spectacle en perspective ! Et Boréalion, il lui semblait que c’était l’auteur de livres que lisait parfois sa maîtresse…

Alexandre l’interpella cependant alors qu’elle tenait de trouver un bon angle de vue pour voir la scène. Elle sourit, l’air candide et naturel.

- Oh oui ! Il est très gentil, il m’a raccompagnée une fois au château.

Elle prit un petit air triste à sa question, sans comprendre l’inquiétude dans sa voix qu’elle ne perçut d’ailleurs pas beaucoup, malgré son expérience en la matière.

- Non, pas beaucoup… Mais j’aimerai bien. Je vais essayer d’aller lui parler, tu crois que je vais pouvoir ? Au moins lui dire bonjour…

Claire-marie se décida à aller demander discrètement au maître, une fois que le spectacle serait achevé. Il était gentil, peut-être qu’il accepterait après tout ! Elle vit d’ailleurs que Lénius l’avait vue et lui rendit un petit salut, espérant qu’ils puissent discuter après la représentation. S’il y avait des choses qu’elle ne comprenait pas, elle pourrait lui poser des questions !

Soudain, le noir se fit. Claire ne put retenir un frisson d’excitation et, à la faveur d’une dame qui bougea pour se rapprocher de son mari, elle eut une superbe vue sur la scène. Ses yeux pâles brillaient face au spectacle, face à tant de beauté. Elle demeurait époustouflée, se demandant comment on pouvait bouger avec autant de grâce. Elle fut déçue que ce soit bien vite fini, mais, heureusement, le spectacle se poursuivit. Comme la salle, elle attendit fébrilement la première note de cette femme qui se tenait au centre de la salle. Il en fallait du courage, songea la petite esclave, pour se tenir là, devant tout ce monde, à faire entendre sa voix.

Quand elle commença, Claire-Marie sentit ses oreilles vibrer. C’était différent de tous les chants qu’elle avait pu entendre. C’était pur, sincère et fort. Elle se sentit trembler un peu et se frotta les bras. Non, elle n’avait pas froid mais elle se sentait soudain transporté dans cette ville dont la jeune femme parlait. Qu’est-ce que c’était, d’ailleurs ? William sembla lire dans ses pensées car il lui expliqua. Elle sourit, ravie d’avoir un ami aussi attentionné.

- C’est très gentil, chuchota-t-elle, je comprends mieux ! C’est cette histoire que chante cette dame alors ?

Quand elle poursuivit son chant, Claire fut très attentive, jusqu’à la fin où elle applaudit avec les autres.

- Comme c’était joli ! Je n’ai jamais rien entendu d’aussi beau !

Elle observa son frère et William pour voir s’il était d’accord avant de se glisser à l’entracte près de son maître. Cela lui permettait de dégourdir son pied mais avant tout de faire son devoir. Et peut-être qu’elle pourrait glisser en même temps un mot pour demander si elle pouvait aller voir Lénius.

- Maître, avez-vous besoin de quelque chose ?

Claire-Marie
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Message par Boréalion Sam 22 Jan - 14:10

Résumé:

Ce fut autant par intérêt que par déformation professionnelle incontrôlable que Boréalion s'amusa à composer des descriptions de tout ce qui lui tombait sous les yeux, mais aussi des ensembles, des impressions et de gens. Il savait bien qu'il en aurait oublié la moitié en rentrant, et sans doute allait-il prendre la nuit à noter tout ce dont il se souvenait avant que cela ne lui échappe, savait-on jamais qu'il ait un jour besoin de cette inspiration. Cela lui permettait de ne pas penser à Héloïse ni aux paroles acerbes qu'elle avait eue le matin même. 

Eh bien il était peut-être un père tellement médiocre que Delphina aurait certainement préféré que le petit meure avec elle plutôt que de te le laisser, mais jamais la littérature n'oublierait sa contribution ! Et lorsque le roman aurait gagné sa légitimité, on saurait qu'il avait été un visionnaire et un génie, tout comme beaucoup le savaient déjà aujourd'hui. Il l'avait tuée avec ses caprices d'artiste raté, vraiment ? Un artiste raté n'était certainement pas cité avec cet éloge par le roi de Monbrina lui-même ! Elle pouvait le traiter de chien savant, et dire qu'il se fichait certainement de son travail. Ne comprenait-elle donc pas que cela ne changeait rien ? La reconnaissance de sa notoriété - et du talent qui lui avait permis cette popularité - n'en était que plus forte. Et… Cela faisait quelque chose, il n'y pouvait rien. Et contrairement à ce qu'elle pensait, il savait très bien se tenir.

Alors vraiment, cette peste pouvait se taire. Il était Boréalion, le seul et l'unique, et elle rien qu'une gourde envieuse, sœur médiocre et épouse déplorable, qui ne savait que lui faire des scènes dès qu'elle ne pouvait profiter de son succès. Comme s'il fallait en tirer des avantages et que partager ces histoires qui le faisaient vibrer et les voir appréciées et pouvoir ne vivre qu'avec cela n'était pas une consécration en soi ; comme si la victoire était le succès de librairie et non chaque moment d'ennui qu'il dissipait, chaque personne qu'il encourageait, chaque vocation qu'il éveillait. Elle n'imaginait pas combien chaque témoignage le touchait. Combien il était ému quand il entendait que son travail avait aidé quelqu'un à surmonter une épreuve, ou avait aidé deux personnes à se rapprocher. Et ça, c'était vraiment de l'art. Si elle n'était pas contente, elle n'avait qu'à en faire autant avec ses gribouillages animaliers. Qui, d'eux deux, était l'artiste raté ? Et elle avait tort sur toute la ligne, parce que Delphina… il ne lui avait pas pourri la vie, c'était absolument faux, il ne pouvait pas entendre une telle chose. C'était une passion qu'il avait d'abord partagée avec l'amour de sa vie, et cela n'aurait pas pu lui faire du mal... Et il n'y pouvait rien s'il ne savait pas comment s'y prendre avec cet enfant sans elle. 

Mais bientôt furent engagés les spectacles, etCélénian reconnut l'artiste de la semaine précédente. Qu'avait-il noté sur ces voix ? Il ne lui en revenait que quelques idées fragmentaires, mais il était intéressant de se replonger à la source et de pouvoir sentir l'effet que cela produisait sur un public si différent, avec un spectacle différent. Ah, aucun art ne valait la littérature et aucune littérature ne valait le roman, mais il fallait savoir varier les plaisirs. En réalité, les artistes de la scène avaient de la chance : eux, ils pouvaient toujours voir leur public. Et si l'écriture posait une difficulté, c'était bien que l'on voyait rarement ses lecteurs pendant leur découverte.
Boréalion
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Message par Le Cent-Visages Lun 24 Jan - 17:16

Résumé:

Event 11 ¤ À l'horizon, un disque rouge (3 février 1598) Der_ra10 Event 11 ¤ À l'horizon, un disque rouge (3 février 1598) Lzoniu10

Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina
et Lénius, bouffon difforme en fauteuil roulant (27 ans)

Le roi tout comme le fou furent des plus sensibles au chant de la diva. Sensibles, autant à sa maestria qu'au mystérieux contenu du texte. Habile. Très habile, jugea Lénius. Audacieux, très audacieux - estima le souverain. L'un autant que l'autre entendaient une portée politique dans l'ode à la ville de Troie. Une certaine ironie tragique à chanter cette cité qui jamais ne tomberait... Serait-ce un avertissement pour les hôtes nippons ? Assorti de ce voile de nuit qui ne faisait que souligner le caractère mystérieux - presque spectral du chant. Ou bien, l'avertissement serait-il pour Monbrina ? À moins encore qu'il n'évoque une patrie tombée. Les hypothèses ne manquaient pas. Lénius apprécia du reste d'entendre cette fois-ci dans un registre tragique celle qu'il avait déjà eu le plaisir de découvrir, dans les rues, chantant des histoires amoureuses. Les grands artistes savent se prêter à toutes les teintes de la palette.
Ils se joignirent aux applaudissements - Lénius de bon coeur, le roi toujours avec cette parcimonie toute en contrôle. Pas une note plus haute que l'autre dans ses gestes.

Une pose fut marquée en attendant que viennent d'autres numéros - cette fois-ci ceux de leurs hôtes, pourquoi pas ? Puisqu'il paraissait qu'il y avait un artiste-saltimbanque parmi eux ? Gérald Der Ragascorn eut bien du mal à discerner lequel - ou laquelle - ce pouvait être au milieu de ces longs et amples costumes. Mais pour le moment, après un rapide salut à la diva qui venait de les charmer tous... et sur laquelle il jugea bon de se renseigner un peu plus ces prochaines semaines... le monarque se devait d'honorer ses obligations et approcha de l'ambassadeur nippon. Lequel avait semblé d'ailleurs fort touché par la voix de la jeune reine de la Nuit. Il fit signe au Premier Conseiller et au Ministre d'approcher, puis avec les bons secours des interprètes d'un côté et de l'autre de la frontière, engagea :

-- Nous espérons que ces chants et danses ont été pour vous agréer ? Il nous plairait de découvrir celles qui font la renommée de votre Cour. (Paroles sincères, pour le coup : Der Ragascorn est un homme d'une vaste curiosité quand bien même les choses doivent lui plier. Puis, englobant du regard le vicomte et le baron) Dès que vous le souhaiterez, nous pourrons prendre date pour converser, avec le Premier Conseiller et notre Ministre des Affaires étrangères, de ce qui, nous le souhaitons, fera cette rencontre propice.

Tout curieux qu'il était de ces voyageurs, Lénius pour sa part prit cependant une autre direction à travers la salle. L'ambassadeur et sa suite étaient en conversation avec ces Grandeurs. En d'autres humeurs, le bouffon se serait immiscé pour quelque drôlerie... mais ce soir était différent. Ce soir, elle était présente - et lui avait rendu son aimable salut de loin. Elle devant qui il ne voulait plus se faire plus sot qu'il ne l'était, plus fou qu'il ne l'était. Ce lui ferait trop de peine... Et elle l'avait - peut-être sans même s'en apercevoir - engagé sur de bien plus doux chemins depuis leur dernière conversation. Moins escarpées, moins désespérées, ses routes. Il voulait les explorer, comme une rédemption, que les grincements de l'existence qu'il menait ne lui avaient pas donné de considérer. Parce qu'être fol, être déprimé, c'était parfois plus sécure... Mais s'il pouvait auprès de Claire essayer autre vie ?
Il attendit, pas loin derrière le Premier Conseiller, d'entendre si la jeune fille recevrait de son maître la permission de vaquer. Si oui, Lénius viendrait à sa jeune clarté. Alors qu'il guettait, l'histrion se vit non loin de Boréalion pour qui il engagea volontiers :

-- Bonsoir, cher Boréalion ! Cité par notre Sire, mes compliments ! Allez savoir si vos éditeurs n'auront pas prochainement à produire une traduction niponne de vos œuvres, pour peu que votre présentation ait intrigué nos hôtes ! Que pense l'artiste de cette soirée d'artistes ?

Artistes du chant, de la danse, de la politique et de la faux-cuterie... oui, qu'en pensait le romancier ?
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Message par L’Éclipse Mer 26 Jan - 17:29

Spoiler:



Sa voix résonna dans toute la pièce, portant le chant et les beaux vers de Teolus où elle chantait son amour pour Troie, son inquiétude pour son père, ainsi que l’arrivée du puissant Hercules. Teolus l’écoutait, comme toujours impressionné qu’une telle voix puisse sortir d’un être humain avec naturel et charme.

Quand Nikea s’arrêta, elle sourit avec une simplicité désarmante aux applaudissements qu’on lui accorda. Elle s’inclina très respectueusement, quittant sa dignité de princesse pour redevenir une simple chanteuse, reconnaissante de se trouver ici, parmi tous ces Grands. Et ce n’était qua la première partie du spectacle… la véritable comédie commençait maintenant et ses mains en étaient déjà moites. Elle se sentait comme oppressée ici, pour une raison qu’elle ignorait.

Cependant, reprendre le bras de Teolus la rassura quelque peu. Dès qu’elle fut changée et qu’elle eut passé une robe noire qui flattait plutôt bien sa silhouette sans trop en montrer. Elle ne tenait pas particulièrement à se remarquer même si elle était une vitrine pour leur troupe ce soir. Teolus observa la salle puis glissa un regard vers sa sœur de cœur.

- Nous devons trouver le ministre des Arts et du Divertissement, il me semble qu’il est ici ce soir. Et peut-être discuter avec deux ou trois mécènes potentiels.

Nikea hocha la tête, bien attentive. Elle repéra alors quelqu’un dans la foule. Si elle se souvenait bien, il s’agissait de celui qui avait été présenté comme un auteur célèbre. Il lui semblait le connaître d’ailleurs… Peut-être à la représentation d’hier… Elle s’approcha un peu après avoir eu l’aval de Teolus.

- Bonsoir, Monsieur.

- Il me semble que vous êtes l’auteur Boréalion, n’est-ce pas ? Je n’ai pas encore eu l’occasion de lire vos livres mais on m’a plusieurs fois vanté les aventures de votre héros !

Ils virent alors arriver un autre interlocuteur que Nikea. Elle lui sourit.

- Bonsoir. Il me semble que vous aviez assisté à notre représentation sur la Grand’place. Puis-je avoir l’honneur de connaître votre nom ?

S’il était présent ici ce soir, il devait être important. Au vu de sa tenue, peut-être un confrère artiste…

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Message par Hibiki Ven 25 Fév - 22:58

« L’agrément fut complet, et il nous serait fort plaisant de savoir le vôtre aussi grand si Votre Altesse nous faisait l’honneur d’une visite au Japon. » répondit l’ambassadeur par le biais de son interprète.
 « Dans l’attente d’un tel jour, et si cette proposition a l’heur de plaire à Sa Majesté, certains des membres de notre suite pourraient la divertir d’une danse ou d’un conte de leur composition ; ce serait un bien maigre aperçu des raffinements de notre royaume et j’ai presque honte de la soumettre à Son Altesse, mais hélas je n’ai pas le bonheur d’avoir dans ma suite les plus grands talents de l’Empire que je représente et ils feront sans doute pâle figure auprès de la musique et des danses dont vos artistes nous ont régalé ce soir. Mais un mot de Sa Majesté et je mettrai à sa disposition ceux qui égaient mes hôtes et mon voyage, ce soir même si Elle juge que cela ne fatiguera pas ses invités, ou pour un autre événement puisque j’appelle également de mes vœux une nouvelle rencontre placée sous le signe de la Fortune respective de nos deux royaumes afin de présider à nos échanges. »

Ayons durant un instant une pensée pour les pauvres interprètes chargés de traduire toutes ces civilités. Pendant ce temps, Hibiki resté auprès de la femme de l’ambassadeur qui pivoinait autant que n’importe laquelle de ces nobles dames, tâchait de divertir sa maîtresse par quelque remarque spirituelle tout en observant le reste de la foule. Il remarqua le petit rassemblement d’artistes qui semblait se former un peu plus loin et songea que ces grands esprits étaient sans doute en quête de leurs pairs. Pour sa part, soit qu’il ne crut pas à ces fadaises d’esprits supérieurs à d’autres ou les préféra nettement plus à leur naturel (comprenez avinés), il ne se sentait pas tellement l’envie de rejoindre leur club. De surcroît, la vue du fou du roi le mettait profondément mal à l’aise. Il voyait dans ces infirmes des manifestations surnaturelles, ni bonnes ni mauvaises contrairement aux croyances des inquisiteurs espagnols, mais néanmoins témoins de forces qui dépassaient l’humanité et la pliaient, parfois en traits distordus, aux caprices d’entités dont la puissance le terrifiait.

Oh, il avait bien appris à s’accoutumer de la présence d’invalides en fauteuils roulant puisque n’importe qui peut perdre l’usage de ses jambes suite à un coup du sort, mais il y avait chez cet être disgracieux une sorte d’horreur fascinante qu’il préférait tenir à l’écart. Voilà pourquoi il préféra tout simplement détourner sa vue et occuper son regard à des tableaux plus acceptables pour ses yeux. De tels portraits ne manquaient pas en cette soirée où de belles jeunes femmes laissaient ruisseler des pierres précieuses sur leurs blanches poitrines que rehaussaient de douloureux corsages. Une plaie à mettre, à porter et à retirer ces corsages, mais l’effet de telles gorges rebondies était plaisant, même s’il s’abstenait de commenter le physique de ces dames en la présence de celle qui était sa plus fidèle compagne. Et puis, une part de lui se réjouissait de savoir que presque nulle autre ne connaissait les charmes que masquait cet élégant kimono de cour et savourait par avance le moment où il verrait ce costume tomber aux pieds de sa maîtresse en plis chatoyants et gracieux. Quoiqu’il eut acquis, avec le temps, l’aisance de l’amant chevronné qui ne craint plus de se laisser trahir par un regard, il préférait ramener ses pensées à l’observation des alentours.

On pourrait m’objecter que Hibiki n’était manifestement pas seul à convoquer les fantômes de ses souvenirs dans cette petite sauterie royale où planaient les spectres pour qui d’une sœur agaçante ou d’une femme chérie. Je répondrais à cela que l’art de jouer le ridicule sans se ridiculiser en public demande quelque sérieux et requiert tout de même un brin de concentration, et dans l’état d’incertitude où se trouvait l’androgyne créature de savoir si oui ou non ses services seraient requis, il préférait maintenir son esprit attentif et alerte. Rien de tel pour cela que de se focaliser sur ces messieurs tout emplis d’eux-même plutôt que sur leurs dames (parfois remplies d’elles-même également mais avec un peu d’espace en plus pour se laisser envahir, à l’occasion par ce curieux eunuque oriental.) Et parmi ces messieurs, ceux qui semblaient les plus austères étaient définitivement les ministres et conseillers du roi. Disons à la décharge du drôle qu’il ne les avait jamais côtoyé lors d’une « réunion de travail » (comprenez réception privée) organisée par Sa Majesté. A chacun ses petites cachotteries.

Que pouvaient donc se dire ces très importants énergumènes ? Il aurait été hautement impoli de s’immiscer dans leur réunion improvisée entre grands personnages… Même pour balancer une claque dans le dos du sombre Fromart et lui lancer un « comment va ton mignon, le père de ton Éminence grise ? ». Surtout pour cela à vrai dire.

Parlant du loup, où était la suprême intelligence fils de Thierry d’Anjou ? Était-il présent ce soir ? Voici que la curiosité d’Hibiki était piquée, et il se demandait si ce fils tant vanté ressemblait au peu que lui en avait dépeint son géniteur. Comment s’appelait-il déjà ? Bucéphale peut-être ? Monter ou être monté, telle est la question… Allons, peut-être qu’un nom tinterait à ses oreilles comme la cloche du dîner parle aux estomacs, et lui dirait « Veuillez déguster ce soir la conversation d’un descendant de l’illustre cuisiner du concombre à l’abricot, lui-même dépositaire d’autres recettes de son invention. » Ou pas. Et je n’écrirais pas Alea jacta est car cela impliquerait de jeter les dés, et cède la place à un autre écrivain que moi.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Lun 7 Mar - 20:46

Dyonis se rassure et s'attendrit de voir William prendre si gentiment Claire-Marie sous son aile, lui expliquant apparemment les paroles du récital. La jeune fille paraît émerveillée - à juste titre - par cette prestation. C'est ensuite à Alexandre que Monsieur Wagner adresse quelques mots, avant que ceux qui sont apparemment frère et sœurs - les pauvres... un géniteur pareil... - n'échangent quelques mots. Le seigneur en profite pour faire un rapide détour vers la cantatrice pour lui adresser un bref mais sincère : "Mes félicitations, Madame."
Il saurait qui convier en cas de récital à faire donner pour quelque occasion prochaine. Quand il revient vers les gens de son fief, Claire s'inquiète de ses besoins et il lui adresse un tranquille et aimable : "Non. Tu peux vaquer. Reste prudente." Moins une menace qu'un sincère soucis de la demoiselle, si impressionnée par cet environnement et encore clopinante d'un pied. Après tout, le Premier Conseiller a d'autres conversations à avoir et laisse volontiers l'esclave échanger avec son frère et qui d'autre elle connaîtrait. Il lui fait confiance, elle n'est pas du genre à abuser du leste.

En revenant vers Sa Majesté, Coldris et l'ambassadeur, Dyonis entend ce dernier proposer à son tour un divertissement de la part d'un membre de sa suite. Voilà qui l'intriguerait, mais il demeure distant et laisse évidemment la décision au monarque. Taiseux et observateur, le Premier Conseiller attend donc de voir tout en continuant - déformation professionnelle - de surveiller les mouvements de la salle. Il note la femme de son Excellence en compagnie d'un membre de la suite occupé à lui parler - à l'amuser. Puis le groupe des artistes autour de Boréalion. Lénius non loin. Il se tient étrangement bien ce soir-là. Pas de folies ou de poème provocateur. Mais ne manque pas malgré tout d'en révulser plus d'un, aussi bien parmi les Monbriniens que parmi les Japonais - et les regards préfèrent se tourner vers de plus charmantes créatures de chair ou de peinture.
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Message par William Wagner Mar 8 Mar - 11:25

Pendant la cérémonie, tout en suivant attentivement le déroulement, William s'attacha à confier discrètement au jeune Alexandre son petit frère Sébastien se portait bien et vivait heureux au domaine de Frenn. La question devait tant de le travailler. Rien de plus normal lorsque l'on se souciait d'un membre de sa famille ou d'un ami. Claire se mêla à ses révélations et déclara l'aimer beaucoup. L'intendant opina d'un léger hochement. Comment ne pas apprécier un enfant aussi adorable.

"Après concertation avec le baron, nous avons équipé le château de rampes pour que Sébastien puisse se déplacer seul, sans être bloqué par un escalier."

Peu après, William remarqua que le jeune Alexandre épiait les regards de sa sœur pour le bouffon du roi et réprima un sourire. Les frères se ressemblaient tous. Autrefois, Ulysse s'inquiétait lui aussi énormément pour Morgane au point d'interroger longuement les prétendants qui lui tournaient autour et de comprendre leurs motivations. Feu le duc de Rottenberg s'étonnait souvent que peu de jeunes gens s'attardent à leur domaine et demandait à Morgane si elle recevait bien ses visiteurs. S'il avait soupçonné que c'était son fils qui repoussait ses galants...

Un court spectacle fut ensuite donné par d'excellents comédiens et Wllliam expliqua pour Claire les références qui ne pouvaient que lui être obscures. Il opina de la tête à sa question.


"C'est cela, oui."

Sur cela, elle aspira à aller saluer son ami le bouffon du roi et alla en demander la permission au baron. Durant ce léger intervalle, William s'adressa au jeune Alexandre.

"Je prendrais soin de votre sœur, ne vous inquiétez pas."

Le vicomte de Fromart ne donnait sans doute pas autant autant de liberté à son esclave. L'intendant espérait ainsi apaiser les angoisses du frère, anxieux des rencontres sa sœur.. Sur cela, William suivit Claire pour rejoindre le troubadour. Il le salua poliment, comment il l'aurait fait pour un grand seigneur.

"Bonjour, monsieur."
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Message par Alexandre Mar 8 Mar - 11:34

Résumé
résumé:

La cérémonie venait de s'achever et les invités commençaient à se mélanger pour discuter entre eux. Plus que conscient de son statut d'esclave, Alexandre se recula pour s'installer dans un coin où il serait susceptible de ne gêner personne. De la sorte, son maître verrait qu'il savait se tenir, autant son comportement que sa langue. Il aurait aimé suivre Claire et l'intendant de Freen, mais le jeune homme se refusait à ennuyer le vicomte avec une requête égoïste. Il ne l'avait mis que trop en colère dernièrement et préférait que celui-ci l'oublie. Mieux : il aspirait à s'amender et à prouver qu'il pouvait devenir une personne digne de confiance. Son regard suivit le domestique et l'esclave qui s'approchaient de Lénius. Dans le fond, ce n'était pas une si mauvaise chose de ne pas les accompagner. Lénius ne conservait sans doute pas d'agréables souvenirs de sa personne et Claire n'avait pas à subir les à-coups de leur relation tumultueuse. Il préféra ensuite tourner la tête pour contempler la délégation japonaise et grava dans sa mémoire leur représentation. Prochainement, il s'appliquerait à reproduire des dessins de ces magnifiques costumes, si atypiques.
Alexandre
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