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[le 9 décembre 1597] - Confiez-moi vos secrets les plus sombres [Terminé]

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Message par Alduis de Fromart Mer 26 Aoû - 14:00

C'était le jour tant attendu.
Le 9 décembre.
Ce soi-disant repas d'amitié et d'excuses avec ce très cher Premier Conseiller.

Alduis avait étonnament bien dormi, comme chaque nuit qui précédait un combat. D'un sommeil de plomb et sans rêve, dont il s'était réveillé au levé du soleil, bien reposé et aussi frais qu'il pouvait l'être. Pour affronter ses ennemis, il fallait être en forme et cela ne se faisait pas avec des heures de sommeil en retard.

Une fois n'est pas coutume, il s'était bien habillé – tout en blanc, comme d'habitude. Non pas parce qu'il estimait que Dyonis le méritait, certainement pas, mais parce qu'il fallait toujours être présentable avant de débuter une bataille.

Il était passé dans les cuisines dès l'aube, pour vérifier que tout était prêt. Un dindon farci pour le menu. Comme ce qui avait été prévu. Le couvert avait été mis – pour deux – dans la bibliothèque.

En attendant l'heure fatidique, Alduis n'avait réfléchi à rien. Il n'avait pas tourné en rond comme il le faisait chaque jour. Non. Il s'était juste assis. Et il avait attendu, tout à fait posément. Il ne se sentait jamais aussi calme que lorsqu'il s'apprêtait à monter sur le champ de bataille. Sa respiration était parfaitement calme, son esprit vide.

Seconde par seconde, l'adrénaline montait dans ses veines. Lentement, douce sensation éphémère, qui faisait frissonner chaque cellule de son être d'anticipation. La vie revenait l'envahir de milliers de fourmillements, simples picotements au bout de ses doigts, au creux de son estomac... Il sortit une dague à sa ceinture et joua avec durant quelques secondes, s'amusant à accrocher la lumière avec la lame.

Il posa le fil de la lame contre sa peau, le caressa. Il l'avait aiguisé la veille, avec grande attention et presque... dévotion. Tant et si bien que même sans appuyer, il se coupa l'intérieur de la paume. Il regarda les gouttes de sang s'échapper de la plaie – sans profondeur – et les contempla, presque hypnotisé, glisser le long de ses doigts. Elles tombèrent, une à une, sur le plancher, laissant des sillons rougeâtres dans leurs sillages.

Il saignait.
Il était vivant.

Une quatrième goutte de sang tomba sur le sol, pile à l'instant où la porte s'ouvrait enfin, sur une jeune domestique. L'heure avait sonné. Elle n'eut pas besoin de parler pour qu'il sache que son invité était là. Il se redressa, avec toute la prestance et le charisme d'un militaire, blindé dans sa veste blanche et dorée. Il réajusta les manches sur ses poignets, ignorant Dyonis qui venait d'entrer pendant les deux premières secondes. Avant de relever les yeux vers lui.

Un immense sourire fendit son visage défiguré. Il attrapa un torchon et essuya sa paume coupée dessus naturellement – sans plus y faire attention par la suite.

- Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis heureux de vous voir.

Oh non, il ne pouvait pas savoir. Il désigna une des deux chaises et sourit :

- Je vous en prie. Installez-vous.


Installez-vous.
Pour que nous puissions passer aux choses sérieuses.
Pour que vous puissiez me confier vos secrets.
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Message par Thierry d'Anjou Mer 26 Aoû - 14:57

Il avait attendu pour ce moment.
Durant des mois, il avait rêvé à ce jour où ce serpent de Dyonis mordrait enfin la poussière et payerait pour les humiliations causées à son fils. Alexandre, son petit Alexandre, sacrifié sur l'autel de ses ambitions. La pilule ne passerait jamais. Il avait cependant enfoui longtemps ses désirs de vengeance. Ne disait-on pas que ce plat ce consommait mieux froid ?

Le prêtre avait rejoint le château des Fromart dans le début de la matinée où Alduis l'avait conduit dans la bibliothèque. La belle pièce de leur spectacle. Il se dissimulait à présent derrière des rayonnages, prêt à surprendre l'entière conversation. Il regretta juste de ne pouvoir remarquer les visages. Surtout un en particulier. Mais il fallait savoir faire des précautions. En attendant la venue de ce cher Premier Conseiller, Thierry passa le temps à feuilleter des ouvrages t s'étonna de tomber essentiellement sur des ouvrages de poésie. Le sourire lui vint à imaginer Alexandre dans cette pièce, appréciant de découvrir de vers nouveaux. Si Alduis se montrait aussi sensible que son fils à ce registre littéraire, il n'y avait rien d’étonnant que ces deux-là soient tombés amoureux.


Lorsque des pas résonnèrent, Thierry replaça le livre puis s'aplatit près d'un mur, bien caché par les rayonnages épais, garni d'ouvrages. Personne ne pourrait déceler sa présence. Du moins, personne sauf Alduis qui en était informé et appréciait  cette idée. Ils allaient rire. Comme ils allaient bien rire ! Ce serait une merveilleuse revanche pour cette journée affreuse passée au château de Frenn. Une phrase lui revenait depuis continuellement en tête et lui tardait de la lui reformuler. Son rictus sinistre s’étira.

Que ce cher Dyonis profite bien de ce bon repas.
Bientôt, il leur mangerait dans la main.
Douce vengeance.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Mar 22 Sep - 18:35

Dyonis ne sait pas vraiment quoi penser encore de l'invitation du jeune Alduis de Fromart. C'est vrai que le jour du Triomphe, il a fait parler de lui d'une drôle de façon. Pas habituelle du tout pour une personne de sa condition ! Critiquer comme ça, ouvertement, la politique du roi, s'opposer à son monarque et à son Premier Conseiller du même coup, prendre la défense d'un esclave et de sa maman... même si oui, cet esclave méritait quand même d'être défendu, le baron lui-même le reconnaît un peu plus chaque jour. Tellement que plus ça va, plus il se dit qu'il faudrait finir par affranchir Tristan et Alexandre si les choses devaient aller mal et s'il devait finir par devoir assumer.
Mais Alduis, c'est aussi quelqu'un de réputé pour son esprit provocateur, ses coups d'éclat, ses étranges manières et son rapport au sang... assez particulier. Sur les champs de bataille, on raconte que c'est un démon, qu'aucun de ses ennemis ne lui résiste, qu'il est cruel. Par contre, fait-il vraiment cela pour le service de l'Empire... ou pour d'autres raisons plus personnelles et moins louables, vu qu'il n'a pas l'air de penser beaucoup de bien de la politique monbrinienne ?
Il y a du mystère autour de ce jeune héritier. Alors évidemment, Dyonis a accepté son invitation. Et évidemment il a apprécié ce billet d'excuses, dans un style on ne peut plus sobre (mais comme le seigneur de Frenn est lui-même avare en fioritures, ce genre martial et direct lui va). Et puis, il verra bien ce qu'Alduis lui réserve. Alors, plutôt confiant mais quand même curieux et en se promettant d'être sur la prudence, le Premier Conseiller a pris la route du domaine de Fromart. Les rapports entre Dyonis et le père (Coldris, implacable ministre des Affaires Étrangères) sont franchement tendus sous les apparences polies, mais qu'en sera-t-il avec le fils ?

Le seigneur a passé un début de journée ordinaire. Du travail. Beaucoup de travail. Des décrets, des propositions de loi, des discours, des paysans de ses villages reçus en audience pour essayer de satisfaire leurs requêtes et de réparer quelques malheurs pour eux (car la saison froide ne les épargne pas, eux et leurs récoltes, et en plus il y a des routiers). Il a mené ses affaires tout en avalent sur le pouce un peu de chocolat et des gâteaux. Puis il s'est préparé. Un costume militaire, d'une pourpre sombre avec boutons de manchettes noirs, ses bottes en cuir, un discret bijou de cou pour fermer sa chemise au col droit.
Le bois sombre de son attelage a fait comme un petit point noir au milieu des luxes des domaines aristocrates environnants. Comme à son habitude, même dans sa voiture il a lu du courrier et dicté une ou deux réponses. Alors que son esprit est déjà à se demander comment ça va bien tourner chez les Fromart. En arrivant, on le reçoit, on s'incline, on conduit son attelage dans l'arrière-cour tandis qu'un valet invite Dyonis à rejoindre le jeune propriétaire des lieux.
Il trouve celui-ci dans sa bibliothèque, pensif... et même on dirait qu'il ne voit pas tout de suite le Premier Conseiller. Curieux. Mais Dyonis est neutre, le visage impassible, et il attend. Pas trop longtemps quand même, pour qu'Alduis l'accueille d'un grand sourire et lui signifie être heureux de le voir. À ce point là ? Est-ce que ce n'est pas une blague ? À côté de ça par contre, il note que le jeune noble ne lui donne pas du ''Votre Excellence'' comme le voudrait le protocole. Bon. Pourquoi pas, attendons de voir... Le baron a un petit sourire et répond :

''Je me réjouis moi aussi de cette rencontre et j'ai été touché par votre démarche.'' Il prend place là où son hôte lui indique. Épaules carrées, droit contre la chaise, son crochet et sa main métallique croisés devant lui sur la table. Soudain, Dyonis remarque la plaie d'Alduis, une plaie qui a l'air toute fraîche. Ses yeux auront dévié un peu dessus, mais il ne dira rien, ce ne serait pas très honorable de plaindre un militaire tel que lui comme si c'était une chochotte pour une petite estafilade. Malgré tout le baron se demande comment il s'est fait ça, là tout de suite en l'attendant, à l'abri dans sa bibliothèque. Bibliothèque d'ailleurs que Dyonis choisit de regarder plus en détail, pour ne pas s’appesantir sur la blessure. Il remarque surtout des titres de recueils de vers. ''Je remarque que vous affectionnez la poésie ? Beau choix de compagnie pour ce repas.'' Et même, ça l'étonne d'Alduis. Comme quoi ! Il y a sûrement autre chose derrière le démon des champs de bataille, comme tout le monde le décrit.
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Message par Alduis de Fromart Mer 30 Sep - 21:40

Alduis dévisagea Dyonis de la tête aux pieds sans s’en cacher. De haut en bas, et de bas en haut. Il portait un costume militaire aussi sobre qu’Alduis était éclatant dans ses vêtements blancs.

Alduis eut un léger hochement de tête assuré. Dyonis était un homme d’honneur, et lui respectait les hommes d’honneur. Mais ce ne serait pas cela qui le dissuaderait de le faire couler, puisqu’il l’avait décidé. Et il ne revenait jamais sur ces décisions.

Un bon ennemi se respectait davantage que ses alliés.

Le sourire s'agrandit encore. Tous deux se réjouissaient de cette rencontre, mais pour des raisons différentes. Et si Dyonis en avait su un peu plus sur Alduis, il se serait davantage méfié de cette invitation impromptue. Il l’aurait même refusée. Parce qu’il fallait savoir une chose.

Alduis de Fromart ne s’excusait jamais. Encore moins pour ce genre de choses-là.

Il ne releva pas l’infime regard de Dyonis sur la coupure dans sa paume. Il se contenta de le regarder s’installer, en même temps que Alduis en faisait de même. Ce dernier chassa l’esclave d’un vague signe de main et s’étira comme un chat, langoureusement. Ce fut sans la moindre gêne qu’il posa les pieds sur la table. Rien que pour voir quelle tête ferait Dyonis. Que ce dernier s’estime heureux, il avait été accueilli debout ! Ce n’était pas pour les ronds de jambe qu’Alduis l’avait invité. Ils avaient des choses importantes à évoquer.

Alduis n’était pas le genre que le silence dérangeait. Il n’était pas non plus le genre à entamer les conversations. Alors il attendit que Dyonis le fasse. Il voulait parler de poésie ? Eh bien, allons-y !

- Vous remarquez bien, Mon Excellence, vous êtes un homme observateur à ce que je vois.

Se moquait-il ? À peine. Il n’y avait guère que lui pour rendre les titres encore plus irrespectueux que le reste.

- Vous pensez bien que je parlerai avec plaisir de poèmes en votre compagnie, mais je crains de ne pas en avoir le temps, Votre Honneur.

Alduis alla s’appuyer contre la porte avec une grande désinvolture. Il posa un pied contre le bois. Personne n’entrerait tant qu’il ne l’aurait pas décidé… ou bien, personne ne sortirait. Tout dépendait de quel côté de la porte on se situait. Et de par sa position, pleine de nonchalance, tout en lui criait : Mon cher conseiller, ici, c’est moi le maître du jeu. Et vous allez vous plier à mes règles.

Son sourire demeurait sur ses lèvres, carnassier, menaçant. Il caressa distraitement le manche de sa dague, puis détailla ses ongles avec une concentration exagérée, comme si rien d’autre ne comptait.

- Vous savez, Dyonis…, vous acceptez que je vous appelle par votre prénom, n’est-ce pas ?

Il releva brièvement les yeux de ses ongles. Bien sûr que non, il n’autorisait pas. Mais ce n’était pas une question. Et d’ailleurs, il ne s’encombra pas d’attendre la réponse :

- Ce qui est dommage avec les secrets, c’est que quelqu’un finit toujours par y mettre le nez. C’est embêtant, vous ne trouvez pas ?

Un sourire carnassier étira le coin de ses lèvres. Le chat était prêt à jouer.
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Message par Thierry d'Anjou Mer 30 Sep - 22:18

La proie venait de poser ses premiers pas sur la toile que lui et son complice avaient amoureusement confectionné pour ses pattes sournoises. Elle ne soupçonnait rien. Pour un peu, elle aurait sautée dans l'assiette et même amené une sauce délicieuse pour mieux la préparer.

Depuis les rayonnages derrière il s'était soigneusement dissimulé, sans un bruit, Thierry observa son ennemi mortel entrer et saluer Alduis. pensait-il réellement que celui-ci était sincère dans ses excuses ? Si cela était, cet homme serait encore plus naïf que'Alex aurait jamais pu l'être. Pourtant, dans le milieu de la noblesse, à son âge, il devait être rompu aux irrégularités et aux coups tordus. Comment avait-il dû pu aspirer à une fonction aussi prestigieuse que celle qu'il occupait actuellement sans comprendre la mentalité de ceux qui allaient être ses principaux interlocuteurs ?

Dyonis cherchait déjà à faire al conversation en prenant naturellement leur environnement et complimentait son hôte pour le cadre de leur repas. Thierry leva les yeux. Pourvu que son complice ne passe pas un temps sur ce sujet. Il ne souhaitait pas entendre disserter des heures sur des œuvres littéraires. Il n'était pas venu pour cela.

Il était là pour une vengeance.
Une vengeance qui le travaillait depuis de longs mois.
Il allait apprendre, ce maudit baron, ce qui en coûtait de s'en prendre à son fils et à sa sœur.

Par bonheur, Alduis éluda rapidement le sujet de la poésie. Lors de sa répartie sur le sens de l'observation, le prêtre eut l'intuition que son complice devait sourire. Une jolie pique que leur proie vertueuse ne pouvait connaitre. Il continuait et annonçait que tous deux n'auraient ps le temps pour cette discussion assommante. Ce qui allait suivre serait évidemment mieux. Alduis se plaçait devant la porte et interdisait toute sortis. Le piège était tombée et la souris venait de se voir enfermer. Il ne restait plus qu'à la torturer lentement, très lentement avant de se décider à l'achever. Beckie faisait souvent cela, autrefois, quand ils étaient petits. Lui l'observait de loin, dégoûté par ces animaux.

Le ton changeait.

Cette fois, il allait comprendre.
Mais cela était trop tard. La souris était coincée et ne sortirait pas de cette pièce indemne.

La dernière phrase qui vint ensuite dessina un rictus terrifiant.


- Ce qui est dommage avec les secrets, c’est que quelqu’un finit toujours par y mettre le nez. C’est embêtant, vous ne trouvez pas ?

Il était perdu.
Lui aussi, à son tour, allait connaitre les affres du désespoir.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Ven 6 Nov - 10:14

Spoiler:

A peine Dyonis s'installe bien qu'il voit le jeune Fromart poser ses pieds sur la table... Quoi ? Cette vision suspend les gestes du baron et lui fait arrondir les yeux alors qu'il était en train de croiser les prothèses sur le bois devant lui. Et si ça ne suffit pas, Alduis s'étire sans gêne un peu comme un chat, puis il lui réplique de façon moqueuse sur sa remarque à propos des livres (remarque certes un peu convenue mais il fallait bien ouvrir la discussion). "MON Excellence" ? Est-ce qu'il est sérieux ?! Le Premier Conseiller se pince brièvement la lèvre. Ses yeux ne se détachent pas de son hôtes aux manières... décomplexées. A quoi est-ce qu'il joue ? Est-il comme ça avec tous les gens qu'il reçoit ?

En tout cas, Alduis n'a pas l'air décidé en vrai à parler de poésie. Il se relève, il va donner du pied dans la porte comme si... il fallait les bloquer tous les deux dans cette pièce. Cette fois, le seigneur de Frenn fronce les sourcils. Mais quelle mouche pique le jeune Fromart ? Il veut faire encore un de ses numéros comme au Triomphe ? Dyonis reste parfaitement immobile, concentré sur tout ce qui arrive, le visage neutre.

Quand il l'entend sortir son prénom sans la moindre gêne et faire semblant de lui demander s'il "accepte" (mon œil) Dyonis siffle un ironique : "Vous vous permettez déjà largement tout seul. Il semble bien que je n'ai qu'à accepter." Franchement... Est-ce que le vicomte (et son très cher collègue de travail) est au courant de comment son fiston reçoit ses invités ? Le baron n'aura pas la bassesse d'aller raconter cet épisode à Papa, cela ressemblerait à celui qui vient se plaindre, cependant il se demande quelle tête ferait Coldris devant une scène comme celle-ci. Et puis pour l'heure, le petit doute que Dyonis avait quand même eu en venant se précise : Alduis ne veut pas vraiment s'excuser, au contraire il fait encore le malin.
Enfin, ce doute vient même se confirmer : sans ménagement, le jeune Fromart évoque un prétendu secret. Ah. C'est donc ça. La carrure et le visage du baron demeurent toujours aussi statuaires : l'hôte ne verra rien de son trouble, mais en vérité l'annonce aura quant même pulsé comme un petit coup au ventre du seigneur. Par le Ciel, qu'est-ce qu'il peut bien savoir sur lui ? Ou alors, si ça se trouve, rien du tout ! Mais alors, il se rappelle ce qu'Eldred lui a confié un peu plus tôt : il y a des gens puissants qui veulent la peau du Premier Conseiller. Et si c'était lui, Alduis de Fromart ? Pour quelles raisons ? Le baron n'a jamais eu affaire à lui, à part pendant ce moment bizarre au Triomphe. C'est alors qu'il se souvient d'une autre information livrée par le Zakrotien : Eldred avait gardé Alexandre à l'oeil, et apparemment récemment, il l'aurait vu en compagne d'Alduis. Il ne sait pas bien pourquoi exactement, mais c'est déjà une accointance pas banale (et à creuser !). Si le baron ou Eldred découvrent davantage de choses là-dessus, lui aussi aura des billes. Fort de cet espoir, Dyonis ne se laisse donc pas démonter.
Très posé, il lâche d'abord : "C'est donc cela." De quoi signifier qu'il a très bien compris pouvoir se gratter pour des excuses, et que ce n'était qu'un prétexte. Soit. Cela apprendre à Dyonis à honorer toutes ses invitations, et en même temps une missive de la part du fils du Ministre des Affaires Etrangères se refuse quand même difficilement. "Dommage ? Non, c'est ainsi. C'est le jeu avec les secrets. Et ils ont aussi cela d'intéressant que chacun a les siens, donnant suffisamment de suspens à une partie." Il n'en dira pas davantage. Il n'allait surtout pas lui faire le plaisir de demander la nature du prétendu secret.
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Message par Alduis de Fromart Sam 7 Nov - 12:59

Spoiler:

Certes, Alduis n’avait pas besoin d’autorisation pour l’appeler par son prénom. C’était simplement une façon de parler, une forme de politesse décorative, qui ne trompait personne. Il se doutait bien que le Premier Conseiller ne voyait pas cette familiarité d’un très bon œil, mais il pouvait bien penser ce qu’il voulait. La vérité, c’était qu’Alduis le respectait bien plus en l’appelant Dyonis qu’en lui servant tous les Votre Honneur du monde.

Quel était ce monde où l’on préférait l’hypocrisie à la plus simple des franchises ? Si les prénoms existaient, c’était pour être utilisés ! Ou bien on se serait contenté des titres et autres petits surnoms du même genre. Mais les choses étaient différentes : les prénoms étaient là et définissaient une identité. Une identité propre à chacun qu’aucun titre respectueux ne pourrait jamais remplacer.

Alduis haussa des épaules nonchalamment, sans s’y attarder. Il avait autre chose à faire. Comme parler des secrets. Ces choses que l’on gardait, que l’on taisait, soi-même ou un petit groupe de personnes. Tout le monde en avait. Même le Premier Conseiller. Même lui.

Dyonis resta de marbre et ne laissa rien paraître. Alduis n’en attendait pas moins de sa part. Il n’aurait plus manqué qu’il ploie si vite ! Non, au contraire, sa jauge de respect augmenta encore dans son estime.

Dyonis Howksley de Frenn était un homme honorable. Alduis resta appuyé contre la porte sans le lâcher des yeux. Il comprenait mieux pourquoi Eldred lui avait offert sa protection. Il la méritait après tout, ça aurait été dommage de perdre un homme pareil. Mais Alduis avait fait une promesse lui aussi et qu’importe la valeur de Dyonis, il ne pouvait pas revenir en arrière. S’il devait affronter Eldred, il le ferait. Après tout, le zakrotien avait bien l’exclusivité de lui ouvrir le ventre, non ? Ce serait l’occasion.

- C’est donc cela, furent la réponse de son invité.

Une manière de lui signifier qu’il avait compris qu’il n’obtiendrait pas d’excuses. Mais les choses en revenaient toujours au même point. Hypocrisie flatteuse ou franchise désagréable ? Lui avait fait son choix et il n’y reviendrait pas.

- Et ils ont aussi cela d’intéressant que chacun a les siens, donnant suffisamment de suspens à une partie.

Alduis laissa un sourire flotter sur ses lèvres. Oui, lui aussi avait les siens. Mais il n’y avait pas de jeu, ni de victoire honorable, à gagner sans danger. Il se décolla de la porte et fit quelques pas dans la pièce, pour aller se planter devant la fenêtre - là où il lui tournait le dos. Il se contenta de lâcher - presque pensivement - en posant ses mains sur le linteau et en se perdant dans la vue en contre-bas :

- Voyons voir. Que pourrais-je vous dire ? Je résume donc.

Il fit une brève pause et poursuivit sans se retourner :

- Vous avez enquêté sur une femme. Une sorcière. Une sorcière qui se trouvait pourtant chez vous, le 9 septembre. (Il eut un sourire plein d’ironie que Dyonis ne pouvait pas voir, comme il lui tournait toujours le dos.)  Vous arrive-t-il souvent de recueillir dans votre demeure des gens contre qui vous enquêtez ? Mais enfin. Poursuivons. Vous avez été nommé Premier Conseiller le 11 septembre, et avez fait asservir le jeune Alexandre la veille. Parce que vous aviez peur de ce qu’il savait. Parce qu’il fallait s’assurer qu’il ne dirait rien. Et maintenant...

Il se retourna enfin et affronta le regard de Dyonis, pour conclure dans un souffle :

- Maintenant, vous vous en voulez, mon cher Dyonis.

Alduis eut un sourire terriblement sombre. Mais étrangement, moins menaçant.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Jeu 12 Nov - 23:29

Le haussement d'épaules du jeune Fromart a l'air d'indiquer son manque de considération pour ls protocoles de politesse. Est-ce que c'est une provocation supplémentaire ? Ou bien Dyonis doit y voir quelque chose de plus profond et sérieux ? Il ne sait pas trop, il fait dire qu'Alduis est tellement mystérieux et dur à cerner.
En tout cas, il reste là, collé à la porte, bras croisés. Le Premier Conseiller commence à se demander si le dîner en plus du reste, il ne va pas s'asseoir dessus. Ce n'est pas tant qu'il venait pour ça et qu'il y accorde un intérêt profond, mais l'idée l'amuse presque. Ni dîner ni excuses, un menu différent. Bon. Il en prend bonne note et saura se montrer moins confiant d'office avec le jeune Fromart. Surtout vue la tournure de la conversation.
D'abord, Dyonis s'est figé et est resté imperturbable aux premières "attaques" de son hôte : des secrets sur lui. Puis il avait quand même trouve à répondre et à faire comprendre que désormais il a saisi le vrai motif de a présence... mais aussi à faire saisir à son interlocuteur qu'il serait bientôt sur le point de savoir aussi des choses à son sujet. Donnant donnant. Eldred l'avait vu avec Alexandre. Et sûrement que le Zakrotien n'a pas fini de lui révéler encore des choses vues ses nouvelles "missions" pour son maître.

En attendant, le baron écoute le résumé très sec et franc (des qualités aux yeux du Premier Conseiller) de son affaire avec la sorcière. Il fronce les sourcils. Ce n'est pas tout à fait exact. Au moment où il a recueilli cette femme, il ne savait pas encore du tout qu'elle était l'incendiaire qu'il recherchait : c'est en se faisant passer pour une Nonne que la prétendue Lucie est entrée chez lui... et à part que la personne recherchée était une femme, le baron n'en savait pas grand chose. Par contre... oui, ensuite, il doit bien se confesser avoir appris que l'incendiaire et Lucie étaient la même personne, et qu'alors il a cédé à ses ambitions et voulu l'utiliser au lieu de la faire immédiatement arrêter comme il aurait dû. En y repensant parfois, le Premier Conseiller se demande sérieusement ce qui (par tous les Saints !) lui a pris ce jour là. La tentation. L'ambition qui a toujours été un de ses démons. L'idée aussi que pour avoir un poste depuis lequel il pourrait faire du bien dans le pays... il fallait magouiller un peu. Mais c'était apparemment mal se connaître lui-même : Dyonis n'a pas pensé à ce moment là qu'il serait aussi sujet aux remords ! Ce qu'Alduis exprime d'ailleurs juste derrière.
Par contre, bien malin qui pourrait trouver la nature précise du lien entre la sorcière et la nomination de Dyonis comme Premier Conseiller. En fait, lui-même, il ne sait pas ce qui s'est passé précisément une fois le pacte passé avec Lucrezia ! Elle a juste "dit" (enfin, écrit, étant muette) qu'elle ferait le nécessaire vis-à-vis du roi... et ensuite, aucune nouvelle. Ce qui avait pu arriver, le baron l'ignore... et il lui semble même qu'il redouterait de le savoir !

Sans montrer du tout à Alduis ni s'il a raison, ni s'il a tort, et toujours de marbre, le seigneur de Frenn décide qu'il ne sert à rien de tourner autour du pot et lâche : "Et donc. Qu'espérez-vous de ces déclarations ?" Un dernier mot assez flou pour ne même pas nier ou valider. Mais autant en venir à ce qui justifie cette invitation qu'il n'est pas près d'oublier. C'est drôle par contre, le jeune Fromart n'a pas l'air menaçant en vérité quand il parle de culpabilité. Alors quelles peuvent bien être ses intentions ? Dyonis décide, après sa question, de le regarder droit dans les yeux.
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Message par Alduis de Fromart Mar 17 Nov - 16:03

Dyonis continuait de garder son expression neutre. Il restait imperturbable. Et pourtant, justement, cette attitude-là criait beaucoup de choses à elle seule.

Elle disait que tout cela était vrai, ou il se serait empressé de se dédouaner de ces insinuations injurieuses. Mais rien. Ni approbation, ni désapprobation. Le proverbe ne rappelait-il pas cet adage plein de bon sens : qui ne dit mot consent ?

Par son silence, Dyonis reconnaissait les faits. Et par cela, il montrait aussi sa droiture et son sens honorable. Il s’était trompé en disant à Alexandre que le Premier Conseiller ne méritait pas ses louanges. Parce qu’il les méritait bel et bien. Tout comme le respect de ses contemporains. Il affrontait ses secrets sans ciller, sans peur. Il assumait simplement ses actions, qu’importe les conséquences de ses actes.

Alduis n’en aurait pas fait moins. Tourné à la fenêtre, toujours appuyé au linteau, il observait le paysage en contrebas. On se ressemble peut-être plus que vous ne le pensez, songea-t-il avec un sourire ironique. Peut-être plus que je ne le pense moi-même.

Quoi qu’il en soit, la promesse muette du Premier Conseiller signifiait beaucoup : il avait moyen d’en apprendre davantage à son sujet, lui aussi. Et Alduis avait désormais parfaitement conscience de ce qu’il avait pu dire à Eldred. De quoi lui porter les coups les plus rudes. Pourtant… il n’avait pas peur. Il faisait confiance à Eldred. À sa perte, peut-être, certainement même, et les voix l’empêchaient de l’oublier. Mais il avait choisi. Choisi d’accepter son aide. Faire des choix était déjà assez compliqué ainsi sans devoir revenir dessus par la suite. Pour le meilleur et pour le pire, Eldred était certainement l’homme qui le connaissait le mieux.

Alduis résuma les informations qu’il avait pu recueillir. Il ne lui manquait pas grand chose pour poser la dernière pièce du puzzle, celle qui relierait toutes les autres entre elles.

Quelle qu’elle soit, une chose était sûre : désormais, il regrettait amèrement ses actes. Et pas seulement parce que Alduis y avait mis le nez, non. La question était plus profonde. Il regrettait parce que cela allait au contraire de ses valeurs, et un homme qui faisait une telle chose ne pouvait que regretter. Ou alors ce n’était pas un homme.

- Et donc. Qu’espérez-vous de ces déclarations ?

Alduis ricana. Un ricanement aigre.

- Je n’espère plus depuis longtemps.

Ce qu’il attendait, en revanche… C’était très simple. Il avait fait une promesse à Alexandre. Alduis se retourna pour lui faire face. Sans prévenir, il claqua brusquement ses talons l’un contre l’autre et s’inclina, poing fermé contre son torse, très brièvement. En déclarant d’un ton qui sonnait presque solennellement :

- Dyonis Howksley de Frenn. Prenez ceci comme preuve de mon respect éternel. Et cela, quelles que soient les finalités de vos desseins ou des miens.

Il se redressa et adressa un hochement de tête à Dyonis. Maintenant que les choses étaient exprimées… que le meilleur gagne. Et il revint aussitôt à l’attaque, en examinant ses ongles avec toute la désinvolture du monde :

- Il y a une chose que je ne comprends pas. Si vous vouliez vous assurer de leur silence… pourquoi ne pas les avoir fait tuer ?

Quitte à les laisser en vie, autant les laisser libres. Puisqu’après tout, les esclaves avaient toujours une langue. Et ils pouvaient, par définition, parler. Certes, leurs paroles ne valaient pas grand chose face à un grand mais il y aurait toujours des gens pour les croire.

Alors quoi ?
C’était illogique.
On faisait taire les gens jusqu’au bout… ou alors pas du tout. L’un ou l’autre. Mais pas les deux à la fois !
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Message par Thierry d'Anjou Mar 17 Nov - 21:55

Depuis la partie de la bibliothèque où il s'était dissimulé, derrière l'un de ces hauts rayonnages, chargés en ouvrages, Thierry ne perdait pas une miette de la conversation. Il ne vivait que pour ce moment depuis ce procès épouvantable qui avait conduit à l'asservissement de son fils. Puisque justice avait été mal faite, la vengeance en réparait les préjudices. Sa vengeance. Cette phrase, prononcée, dans ce maudit château tournait sans cesser dans son esprit : "Vous n'appartenez plus qu'à la roture." Cela avait dit avec froideur qui avait causé plus de douleur que la plus violente des gifles. Elle avait blessé son âme. Il en punirait le fautif.

Il ne perdait pas une miette de la conversation.
En particulier des réactions de son ennemi.

Le jeune Alduis venait d'exposer les fait. Il était acculé. Il ne pouvait plus se dérober. Mais il continuait à paraître honorable. Il continuait à vouloir paraître intègre. Quel félon ! N'avait-il pas compris que tout était perdu ? N'accepta-il pas de perdre avec honneur ? lui, quand il avait dû repartir de ce maudit château sans Alex, il l'avait fait la tête haute, humilié mais gardant son panache et sa dignité. Quand une bataille était perdue, il ne servait plus de lutter. n se retirait. On capitulait. Quel sot !

Un rictus s'étira en songeant que son complice allait achever l'ennemi. A sa place, il aurait menacé Dyonis de tout répéter en lui faisant miroiter que sa tête serait bien perdu. C'était la chose la plus logique à faire et le prêtre ne soupçonnerait pas que Alduis puisse faire autrement. Sa certitude le rendit hébété en entendant la suite de la conversation.

Il était sonné.

Alduis... Il annonçait que ce mécréant était.. honorable. Sa gorge se serra. Ses poings aussi. Avait-il oublié les crimes de ce sinistres individu ? C'était par sa faute qu'Alex devait son existence pitoyable d'esclave. Sa faute ! Il exultait de rage et celle-ci parvenait difficilement à s'étouffer. Son corps entier tremblait.


Lancer de dés : Thierry parvient-il à contrôler ses nerfs ?

1-30 : Il garde un contrôle parfait.
31-50 : Il pousse un grognement mais qui ne sera pas entendu
51-70 : Il pousse un grognement qui est entendu
71-90 : Il se contrôle mais tape involontairement du pied
91-100 : Il donne un coup de poing dans la bibliothèque
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Message par Fatum Mar 17 Nov - 21:55

Le membre 'Thierry d'Anjou' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Message par Thierry d'Anjou Mar 17 Nov - 22:00

Malgré les douloureux sentiments qui lui oppressaient la poitrine, Thierry se canalisa. Toute vengeance s’effectuait dans la calme et la patience. L'ennemi tomerait tôt ou tard à genoux. Il garda son entière concentration sur la conversation puis se mit à sourire de nouveau en entendant Alduis poser cette dernière question au vil félon.

Quel beau jeu !

Il flattait l'animal diabolique pour mieux placer sa tête dans le collet.
Ce garçon était le digne fils de son père. Il en toucherait un mot à son cher ami, tantôt, et lui assurerait que son héritier se révélait digne de son sang.

es oreilles prêtèrent attention au moindre détail.

il lui tardait d'entendre la réponse de son ennemi.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Mer 25 Nov - 14:20

Dyonis ne comprend pas. Il ne comprend pas pourquoi Alduis s'incline devant lui (avec une formule et un salut militaire comme il s'en fait des plus respectueux) après l'avoir attiré dans ce qui a tout l'air d'un piège. Mais en fait non, la conversation prend un tour différent que celui qu'aurait un piège. Il y a autre chose. En silence, le baron baisse légèrement la tête, pour recevoir avec honneur les respects que vient de lui adresser le jeune noble.
Il a noté d'ailleurs la remarque complètement désespérée de celui-ci. Et si c'était ça ? Et s'il aime à ce point peu sa vie pour avoir trouvé une "occupation" dans sa petite enquête sur le Premier Conseiller ? Dyonis s'est demandé quelques seconde si ce n'était pas une ruse et que le père ne serait pas derrière : il garde un tel bon souvenir de son dernier conseil avec Coldris de Fromart... mais il a vite balayé cette hypothèse car Coldris aurait fait les choses en face et ce n'est pas sûr que son fils serait rentré dans cette combine pour les beaux yeux de son père. Non, c'est une décision qu'Alduis a prise tout seul.

Et cette dernière question, que répondre... C'est sûr que si le baron voulait faire les choses comme il faut, il aurait dû tuer les deux garçons. Proprement et discrètement dans ses cachots. Mais non. Il est trop un homme de loi pour avoir pensé à faire ça, alors il avait essayé de les faire condamner à mort en justice.

"Je ne tue pas dans mon fief. Ni dans les geôles, ni ailleurs." Torturer, oui, ça lui est malheureusement arrivé. Mais légalement. Tuer en revanche, c'est à la justice de le faire. Et puis, il lui semble qu'il y a déjà assez du souvenir de sa défunte femme dans les murs de cet austère château. "Alors j'ai requis la corde en justice. Je bénis chaque jour Notre Seigneur que cette sanction déraisonnable n'ait pas été approuvée par Sa Majesté."
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Message par Alduis de Fromart Mer 9 Déc - 14:44

Alduis n'était plus aussi assuré que quelques heures plus tôt — ou même quelques minutes. Pourquoi fallait-il toujours que les souvenirs remontent à la surface, pour inonder son esprit aux pires moments ?

Pourquoi maintenant ? Il n'y avait rien eu pour les déclencher, rien qui ne puisse provoquer une telle avalanche. Enfin si. Un geste. Un hochement de tête. Un geste — et un seul — pour ouvrir les milliers de portes mentales qui se déversaient désormais librement, avec leurs lots d'images, d'odeurs et d'émotions.

Et cette attitude nonchalante et insolente qui avait été la sienne jusqu'à présent s'envolait lentement. Elle se disloquait dans l'espace de ses pensées. Il ne comprenait pas. Pourquoi fallait-il toujours que les choses soient compliquées ? Si seulement elles étaient simples, comme à la guerre. Là-bas, il y avait des ennemis et des amis, c'était ainsi. Il n'y avait pas besoin de réfléchir pour savoir lesquels étaient lesquels.

Le front lui manquait.
Les champs de bataille lui manquaient.

La logique implacable de la mort.
La loi du plus fort.

Les faibles mouraient les premiers.
Les forts se battaient… et parfois tombaient.
Mais on savait à quoi s’en tenir.

À la guerre, Alexandre serait mort.
À la guerre, Dyonis se serait débarrassé de lui - entièrement - sans se poser de questions.
Mais il n’était pas au front, et il ne risquait pas de l’oublier. Ici, la logique de la mort n’était pas la même. Ici, c’était un autre monde, complètement différent, qu’il avait le plus grand mal à saisir.

- Je ne tue pas dans mon fief, fut la réponse à cette question.

Si son père avait été concerné par cette affaire, à la place du Premier Conseiller, il ne se serait pas gêné pour faire disparaître les témoins. Purement et simplement. Au fond, cette méthode n’avait peut-être pas que du mauvais - même si elle n’avait rien d’honorable. Elle évitait nombre de problèmes et de situations.

Pris dans le fil de ses pensées, Alduis n'écouta pas la suite. Pas vraiment. Il n’en saisit que quelques mots, et parmi ceux-là, ceux qui restèrent furent Notre Seigneur.

Notre.
Comme s’il existait. Comme s’il traitait tout le monde de la même manière. Comme s’il en avait quelque chose à faire, de lui, Alduis de Fromart.

Pourquoi tout le monde s’attachait-il à quelque chose qui n’existait pas ? Pourquoi refusaient-il de voir les choses en face ? Ils étaient seuls. Il n’y avait personne pour les sauver. Et que quand ils mourraient, tous autant qu’ils étaient, ils pourriraient tous, six pieds sous terre et ne serait, au fil du temps, rongés par les vers, plus qu’un tas d’os et quelques lambeaux de chairs décomposés.

C’était cela, la mort. La puanteur et la décomposition. Et le néant. Enfin.

Mais ils avaient peur de mourir, voilà tout.
Alexandre, et tous les autres. Alors ils s’inventaient un Dieu tout puissant plutôt que de regarder leur médiocrité en face. Ils se cachaient derrière un crucifix.

Soudain, Alduis se souvint qu'il n'avait pas répondu. Depuis combien de temps laissait-il le silence s’étirer, dérivant loin du présent comme d'une côte qui s'éloigne, sans entendre les appels qu'on lui adressait ? Quelques secondes, quelques minutes ?

Il n’aurait su le dire.

Et à vrai dire, cette pensée ne suffit pas à le faire répondre. Aussi vite qu’elle était apparue, bref éclair de lucidité, elle fut aussitôt noyée parmi les autres. Et oubliée, quelque part, dans tout ce fratras.
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Message par Thierry d'Anjou Mer 9 Déc - 17:32

Un silence emplissait la grande pièce, dans lequel planait les sous-entendus. qu'attendait donc Alduis ? Au travers de ses paroles, ce diable de Dyonis avait admis que les garçons n'avaient rien à faire dans ses geôles. Autrement, il aurait pas évoqué d'y tuer quelqu'un. les gens honnêtes n'envisageaient pas le meurtre. Il serrait les poings depuis la suite de sa declaration. Son esprit revivait ce moment glacial où le méprisable seigneur avait impunément demandé la corde. Quelle ordure !

Qu'attendait Alduis ?

Pourquoi ne disait-il plus rien ?

Ce silence devenait insupportable.
Beaucoup trop insupportable.

Thierry n'en pouvait plus. Il devait savoir ce qui se passait encore les deux hommes et quitta prudemment le rayonnage derrière lequel il dissimulait pour se rapprocher de l'entrée de la pièce. A pas de loup. Comme le dangereux prédateur que le prêtre savait être pour ses ennemis, prêt à assaillir la proie.

La vision de la scène qui s'offrit à lui le consterna. Cet allié, qu'il considérait comme un appui solide, demeurait inerte face à Dyonis, comme perdu dans ses pensées. Thierry le fixa avec désapprobation.


"J'ose espérer que vous êtes plus efficace sur un champ de bataille. Ou sinon il faudra considérer à une véritable protection divine pour qu'aucune flèche ou épée ne vous touche si vous vous figez au milieu d'un front."

Comme tout bon Fromart qui se respectait, Alduis crachait sur la religion. Peut-être même lui pissait-il dessus aussi, à l'instant de son père qui venait de temps en temps se soulager dans le bénitier de son église ? Thierry avait ainsi choisi ces mots de protection divine avec soin. Cela allait le titiller et le sortir de l'apathie dans laquelle le jeune homme semblait être tombé. Il s'avérait si amusant de constater à quel point les mots pouvaient blesser bien plus qu'une épée ou un pistolet.

Il se tourna vers son ennemi, arborant un magnifique sourire carnassier, ignorant à présent Alduis dans son dos.


"Quel bon plaisir de nous revoir, n'est-ce pas ? J'imagine que vous me souvenez du père du pauvre garçon que vous avez injustement fait condamner à l'asservissement, non ? Comme vous le voyez, j'ai mes entrées dans ce beau château. Je suis un ami intime de notre bien-aimé ministre des affaires étrangères. Oh ! A ce sujet, il m'a raconté dans une lettre une proposition incroyable, celle où il serait question d'un schisme avec Rome. Merveilleuse idée, n'est-il pas, mon cher Dyonis ?"

Thierry se retenait difficilement de ne pas éclater de rire en imaginant la tête impayable que son ennemi avait arboré ce jour-là. Dans les quelques lettres que Coldris lui avait envoyé, le temps de son séjour dans ces colonies, il avait glissé une rapide allusion sur la réunion tant attendue avec qui il savait et que la scène s'était révélée à la hauteur de leurs espérances. Le religieux avait hâte d'entendre son ami lui raconter plus en détail le contenu de cette fameuse séance.

Le prêtre étira son sourire, fier de cette première pique.

"Il parait que j'appartiens désormais à la roture, vous souvenez, mon cher Dyonis, de ces mots, de vos propres mots, que vous prononciez lors de ce fameux jour dans votre château ? Quel dommage ! Même en ne faisant que partie de la roture, on peut malgré tout continuer à faire de grandes choses."

Son sourire ne faisait que croître.

"Alors, vous auriez mauvaise conscience, c'est cela ? Vous ne pensez pas que c'est un peu tard ? Alexandre souffre depuis de longs mois, par votre faute, acheté par un maître cruel. il est revenu cette semaine de Rome, le saviez-vous, où le Pape a communiqué que de battre les infirmes faisaient sortir le démon qui emprisonnaient leur corps et si l'opération était répétée et fait bien faite, à terme, l'infirme devrait perdre son infirmité.

Thierry inventait ce mensonge, en le proclamant d'une voix assassine, animée de haine, peu difficile à feindre tant son aversion pour Dyonis et le cardinal Cassain étaient fortes.

"Chaque soir, depuis maintenant cinq jour, Alexandre subit dix coups de bâtons dans le dos, destinés à le soigner de son infirmité. Avez-vous conscience de la portée de votre geste ? Il va mourir et vous en serez responsable."

Le prête le toisait, dissimulant à présent un sourire, pour simuler l’inquiétude. Comment sa proie allait-elle réagir ? Si elle culpabilisait réellement, alors elle allait souffrir. Il s'en délectait déjà.

Spoiler:
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Lun 11 Jan - 14:06

Spoiler:

Loin de se réjouir du trouble qui s'installe, Dyonis n'en est lui-même que plus perturbé. Dans l'attitude qu'affichait à présent Alduis, il ne déchiffre ni volonté pure de vengeance, ni hargne, ni même de la haine, mais plutôt un questionnement. Le baron a déjà eu l'honneur de constater quelques instants plus tôt que, loin de le considérer avec mépris, le jeune Fromart - en excellent soldat qu'il est - l'a salué comme un digne adversaire. L'a reconnu pour ce qu'il est profondément, indépendamment de ce qui ici les réunit... et les sépare. Le Premier Conseiller a devant lui un homme de parole et d'honneur. Les choses ne vont pas se faire avec le tour d'une stérile vengeance comme de petits courtisans minables en mèneraient tant. Tout est plus subtil entre eux : Alduis a compris le fourvoiement de Dyonis, a saisi très vite et avec intelligence qu'il s'en voulait ; en retour, le baron prend conscience qu'en d'autres circonstances, et s'il n'y avait pas entre eux ce différend autour d'Alexandre, le jeune Fromart et lui-même pourraient même peut-être s'entendre.
Le silence est donc à présent de respect. Celui qui pense un peu mieux, un peu au-delà d'une pragmatique logique de dent pour dent, mort pour mort, cadavre à enterrer pour gravir les échelons à ses dépends. Cette salle réunit un homme qui s'en veut et un autre ayant assez de raffinement pour s'interroger sur son ennemi. Finalement, cette invitation n'aura pas été une mauvaise chose ? Non. Dans le mutisme d'Alduis, qui s'éternise, Dyonis a soudain le sentiment de commencer seulement à découvrir un peu mieux le jeune homme et les complexités de son âme. Ses forces et ses fragilités si entremêlées.

Quand soudain, soudain ! Une deuxième voix. Une seconde, le baron croit même avoir eu une hallucination et secoue la tête. Pourtant, ce phrasé est bien réel et est celui d'une personne que trop connue. Les lèvres pincées du baron s'entrouvrent. Il écarquille les yeux : Thierry est là, sorti à l'instant d'une cachette. Peu à peu, tout se recompose dans l'esprit du Premier Conseiller et il prend conscience. Il comprend que ce fourbe était là depuis le début. Qu'il a écouté. Que... cela signifie par corollaire... qu'Alduis l'a invité ?! Il pâlit. Pas tant contre le prêtre : celui-là a un sens de l'honneur inférieur ou égal à zéro et le baron n'a jamais rien attendu de lui... mais contre le jeune Fromart.
Alduis. Alduis dont précisément Dyonis était en train de reconsidérer la valeur. Alduis que le baron commençait avec sérieux à considérer en homme d'honneur, franc avec ses ennemis comme en face de la mort sur un champ de bataille. Alduis... et Thierry. Alduis, organiser une scène méprisable digne d'une pièce de théâtre de boulevard ?!

Lentement, très lentement, la tête de Dyonis dessine un "non". Même pas contre le père d'Anjou qui ne recueillera dans un premier temps pas le moindre de ses regards, mais bien vers Alduis. Il n'y a dans ce geste nulle colère, étonnamment, mais une profonde déception qui pourra être lue. Le jeune Fromart serait-il comme tous les autres ?
Les paroles que le vil curé adresse au soldat apparaissent au baron d'une bassesse inqualifiable. Que ferait ce rat sur un champ de bataille ? Aurait-il le quart du commencement du courage du plus humble des soldats de l'Empire ? Dyonis laissera bien entendu à Alduis le soin de répondre dignement à cette injure : pour le coup il se tient entièrement au côté du jeune Fromart. Son regard noir vrille une seconde sur Thierry - une seconde néanmoins suffisante à lui adresser tout son mépris. Pour l'injure faite à un membre de l'armée - qu'il se soit agi d'Alduis ou de n'importe quel autre soldat, elle n'aurait pas été moins grave.

Son tour vient alors d'essuyer les propos de Thierry, suintants d'auto-suffisance et de ressentiment comme son sourire. Le prêtre bavard délaye, délaye, délaye : décidément tel père, tel fils - même illégitime. Il le laisse dérouler son laïus en demeurant grave et imperturbable.
Quand il en a terminé, contre toute attente c'est bien à Alduis que Dyonis s'adresse d'abord - se payant le luxe d'ignorer souverainement le curé : "Je ne m'attendais pas le moins du monde à ce que me soit joué céans une scène du niveau de l'amant derrière le rideau, digne d'une mauvaise farce de boulevard." En avait-il au passage, parfois, des amants derrière le rideau - à en croire ce qu'avait remarqué Eldred concernant Alduis et Alexandre ? A bon entendeur. "Je commençais à vous trouver subtil."

Enfin - à chacun son tour selon son rang - il revient à Thierry. "De vous, je ne dirai même pas que cela me déçoit." (Un temps) "Pour le reste, j'ai très bonne mémoire. Il n'y a pas un jour sans que je ré-envisage cette affaire. Quant à vos amitiés avec un ministre, méfiez-vous, elles peuvent péricliter bien plus vite que vous ne le pensez, surtout si vous veniez à commettre en sa compagnie la bassesse de trop. Mais pardon, un homme de la roture ne peut en effet pas savoir que dans l'aristocratie les alliances se font et défont aussi vite que s'enchaînent les jours et les nuits." Puisque Thierry lui-même revient sur cette affaire de roture, il n'aura pas volé cette dernière pointe.
Puis Thierry lui annonce qu'Alexandre serait quotidiennement battu par son maître. Il en a d'abord le cœur serré, les jambes lourdes... puis en y réfléchissant plus en détail, le baron se questionne : comment le père d'Anjou aurait-il eu accès à son fils si le cardinal et lui sont en froid ? Ces paroles du pape, du reste, ne lui disent rien... alors qu'il se tient pourtant informé. Et quand bien même Thierry aurait-il pu parler à Alexandre, ou apprendre ce traitement que lui réserve son maître, sa réaction n'est... pas vraiment celle d'un père digne de ce nom. "C'est donc pour cette raison que c'est dans la salle de réception de ce château que vous venez vous cacher ? Un père digne de ce nom, et qui serait si soucieux que vous le dites de soustraire son fils au traitement que vois décrivez... n'aurait-il pas en premier lieu consacré les talents d'acteur dont vous faites preuve ici à aller le sortir de chez son bourreau. Sutout que vous semblez avoir ici un bon allié." (Regard vers Alduis.) "Enfin si j'apprenais concernant un de mes enfants quelque chose comme ce que vous venez de dire, ce n'est certainement pas avec un sourire triomphal et carnassier que je me serai présenté à mon adversaire. La vengeance et votre petite personne ne vous importent-elles pas bien davantage qu'Alexandre ? Tout me porte à la croire." (Un temps. A Alduis, qui semble fréquenter de près Alexandre) "Dit-il vrai ?"
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Message par Alduis de Fromart Lun 11 Jan - 16:37

C’était une étrange atmosphère qui se mettait à flotter dans l’air. Alduis n’aurait su le décrire, mais la consistance en changeait lentement. Quelque chose se produisait à cet instant précis, dans ce silence qui s’éternisait malgré lui. Il n’aurait tout simplement pu le briser, même s’il avait pu le faire. Pour l’heure actuelle, sa langue refusait même de bouger dans sa langue, tant il s’était laissé prendre par le flux constant de ses pensées.

Des pas résonnèrent subitement, suivis d’une voix. Une voix connue, un visage familier qui apparut derrière les rayonnages de la bibliothèque, sourire carnassier aux lèvres, comme un vilain lutin qui vient de faire une mauvaise blague. Alduis croisa un court instant le regard de Dyonis. Un regard déçu, un bref mouvement de tête. Ce n’était pas Thierry que regardait le Premier Conseiller, mais bel et bien lui. Et cette lueur au fond de ses prunelles ramena ce goût amer sur sa langue. Le jeune homme garda ses yeux bleus braqués au fond de ceux de Dyonis, aussi longtemps que ce dernier le regarda.

Le ton du prêtre avait des accents moqueurs et ses mots eurent le don de le faire réagir plus rapidement qu’il ne l’eût cru.

Alduis serra les dents dans un premier temps. Une tension qui se glissa subrepticement dans ses muscles. Pour descendre jusque dans ses poings et les fermer. Ses ongles entrèrent dans la chair meurtrie de ses paumes. Cette rage sous-jacente gagna en ampleur, lentement, tel un fauve qui se ratatine sur lui-même avant de bondir. L’air se cristallisa, comme si soudainement, il devenait palpable.

Protection divine. Ces mots se glissèrent dans le cœur d’Alduis et serrèrent. Dieu. Dieu n’existait pas. Dieu se moquait de lui, il préférait l’ignorer laisser un enfant de dix ans se noyer tout seul dans une chambre obscure, vidée de ses tiroirs et privée de porte.

Alduis était un arc. Un arc dont on tend la corde, de plus en plus, et qui finirait par échapper aux doigts du tireur de la flèche. Seconde par seconde, le point de saturation approchait. Mais indifférent à la tension qui ne cessait de croître dans la pièce, Thierry continuait de parler. Ou plutôt… de badiner. Inutilement. Il enrôbait ses propos dans des tournures fleuries.

Vulgaire hypocrisie.
Vulgaires mensonges.

Une mauvaise farce de boulevard, disait Dyonis. Peut-être bien. La vie n’était-elle pas que cela ? Une mauvaise farce. Il ne répondit pas. Se contenta d’avoir un sourire glacial. Son expression troublée de toute à l’heure avait disparu. Il ne restait plus qu’une colère enfouie au fond de son ventre.

Subtil…

— Eh bien vous vous trompez. C’est tout. Je ne suis pas subtil, rétorqua-t-il entre ses dents, sans desserrer les mâchoires.

Parce que c’était bien connu : les militaires ne savaient pas être subtils. Et d’ailleurs, il s’en fichait. Si subtil signifiait qu’il fallait utiliser tous ces ronds de jambes ridicules, il préférait encore qu’on continue à le voir comme un bourrin.

— Avez-vous conscience de la portée de votre geste ? Il va mourir et vous en serez responsable.

Mourir. Alexandre, son Alexandre. Il ne pouvait pas. Ces mots furent les mots de trop, ceux qui firent lâcher les doigts qui retenaient la corde de l’arc tendue. Ceux qui firent partir la flèche.

— Thierry... siffla-t-il dans un souffle rauque, comme un avertissement.

Un avertissement qui se noya au milieu d’une tempête de mots. Une seconde plus tard, Alduis avait bondi. Il attrapa le col du curé, le fit faire volte-face et sans lui laisser le temps de réaliser ce qu’il se passait, il arma son poing et frappa. En plein visage. Le coup fit partir Thierry en arrière et le jeta au sol. Alduis cracha aussitôt à ses pieds.

— Gardez votre misérable protection divine pour quand vous en aurez besoin.

Mais sentir la chair tendre, qui n’avait jamais connu les accrocs de la guerre, elle, sous ses phalanges, ne l’avait pas pour autant apaisé. Au contraire. Cela n’avait fait que relâcher la bête tapie au fond de son ventre. Il expira l’air par le nez pour essayer de se contrôler. Sauf que c’était trop tard. La situation lui échappait, aussi bien ses émotions que le reste. Il recula subitement, pour remettre de la distance entre lui et les deux hommes. Il passa derrière la table, pour que le meuble constitue un obstacle inévitable. Non pas pour se protéger de ses interlocuteurs, mais pour se protéger de lui-même.

Parce qu’il sentait encore la chose s’agitait en lui. Et que la question de Dyonis qui se tournait vers lui ne l’aidait pas à se calmer. Les coups. Alduis répondit simplement, poings toujours serrés, au point qu’il sentait presque ses ongles percer sa peau :

— Les seules traces de coups qu’il y a sur le dos d’Alexandre, ce sont celles de son salaud de père adoptif et les vôtres.

Et la rage qu’il avait ressentie en sentant les traces des coups sous la pulpe de ses doigts, ces marques récentes et encore sensibles, était toujours aussi vive que ce soir-là.
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Message par Thierry d'Anjou Lun 11 Jan - 18:19

Thierry contemplait avec aigreur son ennemi se figer à son arrivée. Il semblait même énervé de le savoir là, à entendre la conversation. Son rictus s'étira. La vengeance pour ses actes ignobles approchait. La répartie sur le théâtre de boulevard l'amusa. Le prêtre s'autorisa à léger sourire.

"Vous devriez pourtant savoir que je me complait dans le rôle de l'amant que celui du mari. Cela est bien plus intéressant de tromper l'époux, ne pensez-vous ?"

Ce rustre cessait de le regarder pour revenir vers Alduis, resté figé dans son dos, sans tenir compte de sa nouvelle intervention Quelle impolitesse. ! Il serra les dents de la réponse qui vint. Ces paroles le blessaient cruellement. Et il se permettait de rajouter une nouvelle insulte. Le scélérat ! Le pervers ! Comment osait-il se comporter de manière si basse, lui qui avait osé faire asservir son fils si vilement ?

"Vous... "

Thierry grognait. Il aurait aimé répliquer mais ses arguments seraient maigres et la position de son adversaire état plus que dangereuse. La perspective d'un nouvel éloignement de la capitale ne lui disait rie. Il n'avait déjà que trop mal à sortir s'amuser le soir dans les tavernes. Son teint pâlit quand Dyonis osa évoqua ses responsabilités de père.

'Comment osez-vous ? Je suis un excellent soucieux de mon fils ! Je ne songe justement qu'à ses intérêts et ou au moyen de le protéger. Sauf que moi je ne dispose pas de vos appuis !"

Dans son dos s'agitait Alduis mais l'esprit du prêtre avait entièrement occulté son existence. Il ne voyait que Dyonis. Dyonis qui osait le remettre en question. Dyonis qui avait osé l'humilier dans son château et qui recommençait. Dyonis...

Il se retrouva brusquement saisi par le col, sans pouvoir comprendre, puis jeté au sol. Un coup partit aussi. Il s'écrasa dans un grand violent contre le dallage et perdit connaissance, les bras et les jambes écartés.

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Message par Dyonis Howksley de Frenn Jeu 21 Jan - 15:40

Dyonis ne laisse qu'une colère froide le tenir aux nerfs, aux épaules, au visage, à la répartie de Thierry. Qui décidément n'a honte de rien. Le seigneur de Frenn n'a à ce stade même plus envie de réagir autrement que par un profond mépris. Ses yeux de glace ne lâchent pas le curé d'un pouce alors qu'il pérore sur ces rôles abjects où il se complaît.
A ses propres réparties, le seigneur peut sentir que derrière ses sourires sardoniques, Thierry est en réalité piqué à vif dans son petit orgueil. Il ne l'a pas volé. Cet homme-là n'a rien de noble. Contrairement à Alexandre. Ou à Alduis. C'est sciemment que Dyonis n'a pas hésité à lui renvoyer cette pique quant à sa "roture" - mais en n'y mettant aucun mépris de classe : non, son âme est vile. Et bien des gens du peuple qu'il a pu côtoyer sont infiniment plus dignes.
Sans le moindre intérêt, il laisse le prêtre se défendre quant à son prétendu intérêt pour son fils - quoique le baron soit persuadé à présent du contraire. Et enfin ! Il se tait ! Le jeune Fromart s'est avancé et ne s'est pas privé de régler son compte avec Thierry par le seul langage dont le père d'Anjou semble digne : celui du poing, celui des soûlards de taverne et des abuseurs de femmes. Voilà tout ce qu'il est et restera. L'impénétrable regard du Premier Conseiller descend lentement, à l'ombre de ses sourcils aussi droits et rabattus que deux coups secs d'une plume pour rayer un nom... pour suivre le pathétique écroulement du curé à terre. C'est déjà cela de fait. Ce n'est certainement pas avec cet individu que Dyonis a l'intention de poursuivre ce moment aussi tendu soit-il.

Il entend la réponse directe et coupante d'Alduis à sa remarque. En effet, il ne l'est peut-être pas tant que cela, subtil. Toutefois, si dans son esprit et ceux de bien des nobles, "subtil" signifie organiser des coups bas d'alcôve, des commérages de boudoirs, de petites manigances indignes qui ne valent pas le discours vrai et l'attitude soldatesque... l'un dans l'autre, faut-il l'être ? Soit. Dyonis acquiesce.
Le jeune noble répond alors à sa question. Et confirme que Thierry avait bien menti. Une fois encore. Et mentis sur le dos - littéralement ! - de son fils. Définitivement, non. Ce n'est pas un père qui aime son fils tant que cela. Mais qui s'en sert comme du reste. "Merci pour votre franchise." sera la seule réponse - honnête, directe - de Dyonis. "Et les vôtres." Oui. Le baron ne flanche pas à ce rappel. Il s'y attendait. Ces cinq coups de baguette, il les assume. Alexandre avait mérité une punition ce jour là pour les injures qu'il avait prononcées à l'encontre d'Eldred et Aud catalogués comme sauvages sans réflexion. Et si le seigneur de Frenn avait écouté Alexandre, c'était quinze coups qu'il lui aurait mis - et de tisonnier. Dyonis ne verbalisera rien de tout cela devant Alduis. Sans doute devait-il déjà connaître les faits et seuls les coupables se sentent le besoin d'exprimer justification.
De nouveau, silence. Alduis. Et lui. Face à face, presque à nu et à vif dans cette salle. Le baron laisse à son hôte le choix de ce qui devait se passer maintenant.
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Message par Alduis de Fromart Ven 22 Jan - 17:21

Le prêtre s'effondra sur le sol comme une poupée de chiffon et demeura là, tel un banc de varech échoué, bras et jambes en étoile de mer. Ça n'avait décidément rien de digne. Au moins avait-il désormais l'intérêt de ne plus parler, maintenant. La pièce s'était plongée dans un silence grave et Alduis continuait d'observer le débauché étendu au milieu du passage, comme il le faisait au milieu de son église.

Il l'ignora finalement et répondit, sincèrement, à la question de Dyonis. Parce qu'Alduis ne mentait jamais. Parce qu'il tenait à son honneur et à sa dignité. Et que le Premier Conseiller, quoi qu'en dise cet idiot de prêtre, en avait lui aussi. Un charisme qui méritait d'être reconnu, même par ses adversaires. Et cela même s'il avait demandé l'asservissement d'Alexandre.

- Merci pour votre franchise, fut la réponse qui vint.

Alduis haussa des épaules. Ça n'appelait à ses yeux, aucun remerciement. Aurait-il fallu récompenser un homme pour être franc, quand cela représentait une preuve sincère de la plus grande valeur d'un homme : sa droiture ? Il ne croyait pas. L'honneur ne souffrait pas de merci. Il se suffisait à lui-même. Il ne demandait rien d'autre qu'un respect mutuel pour s'établir.

Ils savaient tous les deux, d'ailleurs, qu'ils pensaient à la même chose. Les quinze coups qu'avait voulu recevoir Alexandre pour correction. En comparaison, les cinq coups de baguette étaient largement plus appropriés. Un homme qui n'avait pas de dignité se serait contenté d'infliger la sanction demandée. Et même s'il était loin de s'en réjouir — d'autant en pensant à toutes ces marques qui marbraient déjà la peau du jeune homme —, il aurait certainement dû reconnaître la grandeur du geste du baron. Ce qu'il avait déjà fait, d'une manière, en lui offrant son respect quelques minutes plus tôt.

Ils restèrent longtemps l'un face à l'autre en silence. Alduis avait perdu le contrôle des événements plus tôt qu'il ne l'avait voulu. Il n'était plus question de découvrir quelque chose, quand bien même cette histoire semblait encore floue. Ils restaient simplement l'un en face de l'autre, certainement chacun aussi vulnérable que le second. Dyonis semblait attendre qu'Alduis annonce la suite des événements. Mais il lui semblait qu'il n'y avait pas de suite. Il baissa la tête vers le curé toujours inconscient et annonça :

— Poussons-le.

Puis, aussitôt après, déjà avancé sans laisser le temps au Premier Conseiller de répondre, il reprit :

— À votre tour d'être franc. Que s'est-il passé précisément avec Alexandre ?

Cette affaire l'intriguait, et il espérait que Dyonis avait perçu le changement dans sa voix. Il ne cherchait plus. C'était une approche proche et sincère, qui n'avait aucune autre finalité que comprendre le fin mot de l'histoire. Il ajouta ensuite :

— Je vous assure que je ne me servirai jamais de cela contre vous. Et je tiens toutes mes promesses, vous pouvez me croire.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Sam 6 Fév - 12:24

Au milieu de ce silence terrible, Dyonis arrive à trouver presque drôle la chute de Thierry dans cette position des plus élégantes. Il ne l'aura pas volé, ce coup d'Alduis. Ce dernier au passage ne semble pas juger le baron outre mesure pour les cinq coups donnés à Alexandre. L'homme restera sur sa position : ils étaient mérités. Même magnanimes. Et le Premier Conseiller espère bien ne plus jamais avoir à réitérer, tant il n'y avait pris aucun plaisir - comme à chaque fois qu'il lui faut punir un esclave. Il n'y a d'ailleurs eu ni colère ni haine dans ses yeux quand il a parlé d'Alexandre en ces termes : le garçon lui fait plus pitié qu'autre chose à l'heure actuelle et il espère bien qu'une fois toutes ces erreurs passées, le fils Bellanger allait sérieusement prendre un meilleur chemin en même temps qu'une reconstruction.
Attendant désormais ce qu'Alduis allait faire - après tout, il l'avait invité, alors à lui la main - Dyonis hausse un sourcil et laisse un sourire amusé poindre à ses lèvres quand le jeune homme l'invite à pousser le corps de cette épave ecclésiastique dans un endroit un peu plus approprié à sa condition que la belle moquette de la pièce. Le seigneur hoche la tête. Il rejoint Alduis, se baisse, attrape Thierry par les aisselles et laissera le jeune Fromart s'occuper de ses jambes. Il le suivra où son hôte le lui indiquerait afin de laisser le prêtre décuver en paix. Une lueur amusée traverse les yeux froids du Premier Conseiller. Il cille. S'il s'était imaginé, en arrivant ici, que serait au programme le débarrassage d'alcoolique en compagnie du fils d'un collègue de travail avec lequel le baron entretient plus d'un différend !

La question qui s'ensuit ne le surprend qu'à moitié. Après tout, il a tendu la perche concernant la franchise. Il hoche la tête, prenant note de la promesse qui suit. Dyonis, comme à son habitude, fournit un résumé sec, factuel et dénué de charge émotionnelle : "Alexandre avait insisté pour venir à Frenn afin d'y prendre des nouvelles de son ami Tristan, qui était alors à mon service. Notre charge avinée du jour l'a accompagné. Malgré la promesse faite à son père, Alexandre s'est permis de nous abandonner en plein entretien pour partir tout seul à travers mon domaine à la recherche de son ami, mentant au passage à plusieurs de mes domestiques avant qu'un d'eux ne le ramène. Faisant preuve aussi d'une rare insolence. Là-dessus, il est tombé sur cette sorcière et incendiaire que j'ai eu la faiblesse d'héberger quand elle s'est fait passer pour une nonne. Je l'ai crue dans un premier temps, je ne savais sincèrement pas que j'avais en face de moi l'incendiaire. Et puis, j'ai changé en découvrant son identité. Je l'ai gardée auprès de moi alors que je savais pourtant très bien que mon devoir était de la faire arrêter. Et Alexandre, lui aussi, savait. J'ai souhaité le faire taire. Tristan aussi. J'ai chassé le prêtre et concernant les deux jeunes gens, vous connaissez la suite." (Un temps, soucieux de faire bonne mesure et de toujours rendre à César ce qui est à César dans le positif comme dans le négatif, fidèle à son idéal d'équité) "Avant de partir pour le procès, Alexandre m'a affirmé qu'il me pardonnait. Que lui-même s'était laissé flatter par cette femme dans ses points les plus sensibles." Elle avait fait miroiter à Alexandre l'acquisition d'une certaine reconnaissance s'il lui apportait un livre interdit. Le besoin insatiable de reconnaissance et d'attention : le point faible du fils Bellanger. Quant à lui-même, il avait vu dans cette femme et ses rituels une opportunité trop belle pour grimper au poste duquel il pourrait enfin réformer l'Empire, avoir de grands pouvoirs, une influence sur les lois de ce pays et peut-être même sur le roi. Il avait cru stupidement que l'on pouvait ponctuellement s'autoriser un mauvais moyen... si la finalité était bonne et les projets à venir honorables - toutefois ç'avait été sans compter sur sa conscience rigide ne cessant de la harceler depuis. Oh, il faut dire aussi que Dyonis n'aurait sans doute pas conçu tant de remords pour son action si, en face de lui, il avait eu comme dommage collatéral des individus infects, agressifs, sans le cœur d'Alexandre et de Tristan.
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Message par Alduis de Fromart Dim 7 Fév - 9:29

Il y avait une lueur amusée au fond des yeux de Dyonis. Il fallait dire que la situation avait un côté totalement absurde. Alduis l'avait invité pour tenter de le piéger à son propre jeu et voilà qu'ils en étaient à débarrasser le corps d'un prêtre idiot. Les choses auraient pu tourner de bien des manières, mais de celle-là ?

Alduis vint soulever les chevilles de Thierry tandis que Dyonis prenait ses aisselles. Ils n'allèrent pas bien loin et Alduis lui indiqua de le poser à la sortie de la bibliothèque, en le poussant le plus possible à côté du mur. Ce n'était pas comme si cet imbécile n'avait pas l'habitude d'être étalé au milieu du passage ! Cela ne le changerait pas tellement de d'habitude.

Alduis se redressa et frotta ses mains meurtries l'une contre l'autre. Dyonis répondit alors à sa question posée précédemment. Il pouvait désormais lui répondre sans risque : il ne comptait plus s'en servir contre lui. Le Premier Conseiller avait dû le sentir par ailleurs car il s'en ouvrait sans davantage de réticence. Il ne risquait rien, de toute manière. Une promesse était une promesse.

Le résumé des événements était simple et direct, une autre qualité à attribuer au baron. Il ne s'attardait pas en détails inutiles et Alduis appréciait cela à sa juste valeur, en bon militaire qui allait toujours droit au but.

L'évocation de Thierry — en charge avinée du jour — lui tira un bref sourire. Mais il ne fit aucun commentaire. Il se contenta d'écouter cette version des faits, silencieusement, et d'attendre que le baron est terminé son récit.

Le passage sur l'insolence d'Alexandre le fit sourire pour de bon, d'un sourire bien plus sincère que le précédent. Il devinait parfaitement à quoi cela pouvait ressembler. Et quand tout le monde trouvait cela agaçant, lui trouvait cela amusant. Et même adorable, au fond. Sans pouvoir expliquer lui-même pourquoi. Peut-être parce que cela faisait autant partie de lui que son petit monde de nuages...

Le récit toucha à sa fin. Dyonis se tut quelques secondes, et il flotta cet étrange silence. Alduis ne le brisa pas. Il attendit simplement qu'il reprenne et conclut. Ce qui arriva peu de temps après :

— Avant de partir pour le procès, Alexandre m'a affirmé qu'il me pardonnait.

Alduis acquiesça. Finalement, il se redressa et inclina la tête en direction de l'homme.

— Merci.

Ce fut sa seule réaction, mais elle signifiait bien plus à elle seule qu'un discours entier. Merci d'avoir été honnête et de lui avoir offert sa version des faits. Et surtout — le plus important — merci de l'avoir traité comme une personne à part entière, et non comme le simple fils de son père. Qui n'avait un intérêt que parce que le ministre en avait un.

Comme il n'avait plus rien à ajouter, il conclut :

— Je suppose qu'il est temps pour vous de retourner à votre domaine.

Il n'avait pas oublié qu'il l'avait, au départ des choses — même si ça n'avait jamais vraiment été le cas au fond — invité à manger. Mais Alduis préférait éviter cette question. Premièrement, parce qu'il n'avait pas faim et que cela l'aurait forcé à avaler quelque chose pour faire bonne mesure. Deuxièmement, parce qu'un repas appelait à la conversation et qu'il voyait mal sur quoi ils auraient pu l'orienter. Il le salua.

— Bon retour, Votre Excellence.

Il ne doutait pas une seconde que Dyonis noterait la différence : le mon avait finalement cédé la place au votre comme le bienséance le voulait. Alduis savait s'en acquitter et même s'y plier — mais seulement quand un respect sincère allait de pair. Ce qui était désormais le cas.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Dim 7 Fév - 12:09

Cette entrevue aura décidément pris un tour inattendu - presque amusant sur la fin. Ce n'est cependant pas pour déplaire à Dyonis, parfaitement conscient que le jeune homme en face de lui a d'abord souhaité le piéger... mais avec lequel se sont révélés davantage de points communs qu'il ne l'aurait imaginé. D'une certaine façon, tous deux tiennent à Alexandre - même si la sévérité du baron s'était exercée contre lui. Ni l'un ni l'autre n'ont supporté le mensonge de Thierry à son sujet. Et l'un comme l'autre souhaitent le voir désormais prendre un chemin plus apaisé. Le seigneur de Frenn y travaillera en œuvrant à son affranchissement, quoiqu'il garde la chose pour lui.
Alduis le remercie. Sans doute pour sa franchise et son sens pour le moins direct de la conversation. Ils sont bien tous deux des militaires et Dyonis apprécie infiniment plus ce tour d'esprit à celui de la noblesse précieuse, qui se perd en circonvolutions mielleuses dans les salons et les activités oisives. Le seigneur abaisse respectueusement la tête pour saluer le jeune homme qui lui donne son congé. Il aurait été en effet très surprenant de manger après cela - et auraient-ils vraiment trouvé des choses à se dire à table après un moment aussi... particulier ?

"Merci." dit-il à son tour alors qu'Alduis lui souhaite bon retour. "Bonne fin de journée." Il s'appuie sur son genou, se redresse après un dernier regard à Thierry encore dans le cirage. Alduis se chargera sans aucun doute très bien de lui à son réveil. Sans plus de cérémonie, Dyonis s'éloigne. A l'entrée, un de ses soldats l'aide à remettre son manteau. Il disparaît derrière les portes rabattues de Fromart.
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