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[Février 1597] Après l'enfer, le Paradis ! [RP Sensible] [Terminé]

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Message par Thierry d'Anjou Ven 2 Oct - 23:04

Avertissement - Présence de vulgarité, misogynie et  allusions sexuelles:
Cet établissement que la bonne morale, emplie de pudeur écœurante, se révélait d'une qualité inégalable. Thierry n'avait encore jamais visité un pareil droit de raffinement. Plusieurs femmes attendaient près d'un comptoir, assises, toutes distinguées, déjà bien dénudées mais sans avoir dévoilé leurs meilleurs atouts. Elles étaient absolument charmantes et il lui tardait de passer du temps avec chacune de ces femmes qui n'attendaient que lui.  Il jeta un regard rapide à Coldris qui le devançait et présentait les lieux avec le flegme d'un habitué qui venait régulièrement.

"Quel environnement absolument charmant ! Cette soirée s'annonce comme délicieuse, mon excellence. Vous possédez un goût des plus sûrs."

Il se laissa tomber dans le premier fauteuil, sans la moindre élégance, et se vautra dedans, les bras confortablement étendus sur les accoudoirs.

"Vous croyez qu'il y a moyen de rapporter ce siège dans mon église ? Avec l'âge, les douleurs s'installent, vous ne trouvez pas ? Et ceci est bien mieux qu'un vulgaire prie-dieu ? Vous vous rendez-compte ? Je passe des heures sans le moindre confort ! Au nom de quoi, sérieusement, doit-on endurer pareil pénitence ? Tout cela parce qu'un gugusse a voulu se suicider de manière spectaculaire ! Et des crétins ont pris ceci pour un acte formidable de foi !"

Il jeta un regard vers le bar et se tourna vers Coldris.

"D'ailleurs, votre gorge ne vous pique pas, Excellence ? La mienne menace sérieusement de se dessécher ? que voulez-vous ? Ces odeur d'encens sont nuisibles pour la santé, vous ne savez pas ? Il faut, pour éviter les maladies, s'humidifier longuement avec beaucoup d'alcool ! Alors, peut-on goûter les meilleurs crûs de ce lieu magique ? "

Son regard continua à détailler la pièce et à lorgner plus particulièrement toutes ces femmes qui n'attendaient qu'eux.

"En tous les cas, ce Paradis est bien plus jouissif que celui que la religion nous décrit. Si on nous vendait une vie éternelle comme ce qui se trouve dans ce lieu à la place de ces inepties à courir cul nu dans les nuages, il y aurait certainement bien plus de pieuses personnes."
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Message par Coldris de Fromart Sam 3 Oct - 12:59

Coldris prit place sur la banquette avec un geste parfaitement mesuré. Comme chaque chose qu’il faisait ou choisissait, il ne laissait rien au hasard. Y compris dans un bordel, il gardait cette retenue princière dont il avait le secret. Il observa son acolyte du jour, jouir de ce simple contact avec ce qui n’était rien d'autre qu'un fauteuil. Il ne répondit rien se contentant d'un sourire en coin, tandis qu'une jeune femme brune s'enrouler autour de lui d'une façon tout à fait ophidienne.

- Il semblerait que nous partagions plus d'un point commun, mon Père.

Il passa son bras autour de sa fine taille. Ses vêtements étaient si fins qu'il pouvait sentir la chaleur de son corps se diffuser jusque sous la paume de sa main. Entre ses cheveux cendreux soigneusement coupés, des doigts s'infiltrèrent lentement. Cela faisait deux ans que sa chevelure brune avait commençait à s'enneiger. Peu après le retour d'Alduis.

Le prêtre commençait déjà à s’enquérir de boisson et comme par miracle, une nouvelle jeune femme chargée d'une carafe et de verres arriva pour les servir, non sans se pencher plus que de raison.

- Goûter donc le vrai sang du Christ, mon Père. Un Grand Cru d’Iswyliz.

Les verres se remplirent d'un liquide rubis qu'il partagea bien volontiers avec celle qui lui tenait compagnie. Les finances se portaient bien et si Coldris affichait une certaine austérité en public, il n'en appréciait pas moins rappeler la fortune qui était la sienne et qui allait de paire avec sa position.

Ce bordel n’avait rien des bouges miteux que l'on pouvait croiser un peu partout à Monbrina. Tout n’était ici que luxe et volupté. D'ailleurs, c’était ici l'un des rares endroits où il prenait son temps dans les salons quand d'ordinaire il choisissait simplement la fille avant de monter dans l'une des chambres.

- Ce n'est rien d’autres qu'une farce pour jeunes enfants naïfs.
… Un outil de contrôle.

Le véritable Maître du pouvoir, ce n’était pas le Roi. C’était le Vatican. Et rien que pour cela, il aurait réduit en cendres cette misérable cité. Sur ces considérations politiques, il porta le cristal à ses lèvres.

- Cela vous ferez plus de paroissiennes à baiser en confession. lança-t-il non sans provocation.

Qui qu’était cet homme, il n'avait clairement pas choisi sa carrière délibérément. Cela n’en n’amusa que le plus le sérieux ministre.
Pendant ce temps, la jeune brune avait entrepris de le mettre à l'aise, dégrafant son sombre col si austère.

- Racontez-moi donc les coulisses de messes. Je ne doute pas que vous ayez quelque information des plus divertissantes sur vos loisir.
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Message par Thierry d'Anjou Sam 3 Oct - 13:53

Confortablement installé dans ce merveilleux fauteuil, tel un prince, Thierry continuait à admirer le décorum superbe du lieu et jetait des regards discrets à son compagnon qui profitait déjà de la présence d'une de ces servantes de Bacchus. D'un geste impérieux, il en appela une. Une femme d'un âge un peu mûr mais comme lui aimait. Elle s'avança et s'assit sur l'accoudoir avant d'enrouler les bras autour de sa nuque. Le prêtre sourit. la soirée allait être délicieuse. Il sourit à nouveau en entendant le commentaire de Coldris.

"Que vous voulez-vous, mon cher, entre hommes animés d'un goût sûr il est normal d'avoir ces points communs. Cela fait état de notre bonne éducation. D'ailleurs, en ces lieux, entre camarades, me permettrais que je vous nomme simplement Coldris, votre Excellence ? Vous me nommerez Thierry. Ce titre de père est.. étouffant, savez-vous ?"

Il tira ensuite sur la femme accrochée à son cou pour la pousser sur ses genoux puis lui commanda de l'embrasser. Comme cela était agréable ! Ses mains remontèrent dans son dos alors qu'une autre vint apporter la boisson réclamée. Il s'empara prestement de la coupe que l'on lui servit et huma longuement le précieux liquide puis leva le verre.

"O, Jésus, ô toi Christ ressuscité, nous levons en ce soir nos coupes en ton honneur et nous continuerons à t'honorer toute la nuit en jouissant des plus bienfaits de al vie. Toi, ô Christ, qui a préféré mourir, de manière totalement stupide, nous rions de ta bêtise et vivrons pleinement, sans aucun scrupule !"

Sur cette litanie blasphématoire, il but une gorgée du vint et s'en délecta.

"Si je disais cette prière à l'église, je suis certain que vous assisterez plus souvent aux messes, non ? Excellent crû. J'avais ouï dire que les vignes izwylaises étaient les meilleures. Ce n'est point mensonge !"

Thierry vida entièrement sa coupe puis réclama avec autorité à la femme qui venait de les servir de la lui remplir à nouveau. Il se délecta de ce liquide enivrant et délicieux et en vida deux autres de plus. Il entendit au milieu de sa dégustation Coldris rappeler que la religion n'était qu'une fable pour les enfants. Il opina avec amertume.

"Une fable pour des enfants crédules mais que bien des adultes continuent de croire. Il faut que tous ces gens soient bien idiots. Mais cela peut être pratique. J'ai un fils. Oh, sûrement pas qu'un, bien sûr. Mais c'est le seul qui m'a été présenté. Je ne sais pas pour vous mais j'ai mauvaise mémoire certains matins. Ce garçon est élevé par un homme violent qui ne l'a gardé que parce qu'l n'était pas fichu de faire un héritier à sa femme. J'apprends à ce garçon ce que je veux au moyen de la religion. Il est à dix-neuf ans d'une naïveté confondante. Vous avez dû le voir. C'est l'enfant de chœur qui m'accompagnait. Un petit pied-de-nez à la cour que vous me pardonnerez, n'est-ce pas ? Je trouvais cela très drôle d'amener mon fils, avec ses béquilles, et donner un peu dans la provocation. Cela a donné hier soir une scène cocasse avec le comte de Monthoux qui a malheureusement dû être abandonné quand sa Majesté est venue à nous. Ce pleutre de Monthoux n'a aucun courage de ses opinions. Quoique... Ce cochon est déjà si bras qu'il pourrait se retrouver au saloir avant la fin de l'année !"

Il rit peu après ce petit discours en écoutant Coldris s'exclamer sur le fait de baiser ses paroisiennes.

"Si vous croyez que j'ai besoin qu'on modifie cette religion pour baiser des paroissiennes, avec tout mon respect, mon cher Coldris, vous vous fourvoyez ! C'est même très drôle d'user des principes de la foi pour leur faire baisser leurs défenses. Naturellement, cela ne fonctionne pas avec les bigotes. Elles sont trop sèches et perdues pour la cause. De toute façon, elles sont moches. Mais un certain nombre se laissent facilement séduire. Il suffit de prononcer quelques paroles, quelques compliments.. Que voulez-vous ? Des mères de famille souvent épuisées, que leurs maris ne regardent pas, elles se tournent vite la tête. Mon seul regret ce sont les lits. nous avons des lits pour les mendiants ou pèlerins de passage à l'église Saint-Eustache mais leur confort est spartiate. On se casse le dos ! Je culbute également régulièrement la cuisinière qui vient m'apporter mes repas au presbytère. C'est devenue une habitude et cela ouvre l'appétit, vous ne trouvez pas ?"

Durant ces bavardages, la femme sur ses genoux avait débarrassé le prêtre de sa soutane et ses mains s'attardaient à le caresser au travers de as chemise propre.

"Ce que je fais dans les coulisses des messes ? Rien de bien original, vous savez Visiter les tavernes, entendre les rumeurs, séduire les jolies filles.. et surtout terminer dans le lit des plus belles femmes. Il est vrai que cela retarde souvent la messe des matines. D'ailleurs, ma première commence rarement avant neuf heures. En même temps, quelle folie ! Comment a-t-on pu croire possible que c'était bon pour le corps de venir prier à cinq heures ? Le pire étant est qu'il y a de parfaits fous pour se plaindre que je ne les donne pas !"

Il but une énième coupe puis poursuivit :

"mais si vous souhaitez entendre de bonnes histoires, demandez-moi plutôt de ce que je dis en confession et les pénitences que j'invente."




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Message par Coldris de Fromart Sam 3 Oct - 21:39

Coldris était confortablement installé et en bonne compagnie pour cette fois-ci. De quoi lui faire oublier ce misérable mariage et ce détestable pacte le temps d'un instant. Il inclina la tête à la requête du prêtre.

- Vous m’éviterez de m'écorcher ainsi la bouche à chaque parole. D'autre part, j'aime autant éviter cet insidieux rappel familial.

On vint apporter du vin. Son vin favori ici. Une bouteille hors de prix mais ce n’était toujours qu'une bagatelle dans sa fortune. Qui plus est lorsqu'il disposait d'un coquet extra pour son déplacement au mariage. Sa main remonta dans le dos de la charmante jeune femme qui avait entrepris de le délester de sa veste, jusqu’à atteindre sa nuque. Il plongea ses yeux de glace dans les deux émeraudes qui lui faisaient face avant de l'embrasser fougueusement.

Coldris observa Thierry d'un air amusé tandis qu’il s’était lancé dans une litanie des plus divertissantes. Mais ce n’était rien face au spectacle du déhanché de cette danseuse orientale.

- J’y assisterai pour le plaisir de vous voir en représentation. Peu importe la religion, elles me font toutes vomir répondit-il sans quitter du regard les poignets qui s’élevait gracieusement dans les airs dans un tintement métallique.

- Si vous le souhaitez, vous pouvez accompagner ce vin d'un peu d'opium. Celui-ci est proprement excellent et provient des meilleurs exploitations djerdannes.

L'opium. Il y avait recours occasionnellement lorsque les insomnies devenaient si indomptables qu'elles menaçaient son intégrité psychique. Ou encore lorsqu’il devenait nécessaire de canaliser ces souvenirs qui fuitaient de leur prison, ravageant son esprit.
Ce n’était rien d'autre qu'un remède pharmaceutique. Un remède qui le plongeait dans un état de calme absolue.

Thierry s'enflamma et en moins de cinq minutes lui semblait le connaître depuis toujours. Lui en revanche avait toujours été dans la retenue.

Il préférait observer et mémoriser qu'intervenir. De tout façon, il n’aurait guère plus en placer une s'il l’avait voulu.

Tous ses sens étaient sollicités en même temps.

La vision de cette danseuse qui ne cessait de lui faire des œillades.
L’écoute attentive des paroles du prêtre de la débauche.
Les effluves de parfums de jasmin qui se mélangeaient à celle du vin.
La douceur des mains qui s’étaient glissés sous sa chemise pour le caresser.
Le goût sucré des lèvres et de cette peau qu’il avait envie de dévorer.

Coldris en avait le tournis. C’était si bon ne pas être harcelé par ses étourneaux.

Il enregistrait chacune des informations qui allait d'elle-même se ranger dans le tiroir approprié. L’évocation des bâtards lui étira un sourire. Combien en avait-il ? Sans doute bien plus que ce qu’il n’en connaissait. Chaque fois qu’il croisait des yeux d’un bleu si clair qu’ils en étaient presque transparent, il ne pouvait s’empêcher de se demander s'il s’agissait des siens. Parfois, comme avec Sarkeris, il reconnaissait bien plus…  Et les quelques bâtards digne d’intérêt qu’il avait découvert, finissait dans une liste de l'un de ses précieux carnets à toutes fins utiles.  Son récit du dîner lui arracha un rire alors qu’il faisait signe à la danseuse de se joindre à lui. Il regretta soudainement de ne pas être venu à la réception qui semblait avoir eu quelques rebondissements inespérés.

- On peut dire que vous savez animer les soirées. Venez donc à Fromart un jour, je vous ferai faire le tour de ma réserve personnelle, et les fauteuils sont tout aussi confortables.

Dans son dos, la jolie danseuse aux bracelets d'or fin, enroulait ses bras autour de sa nuque jusque à les faire glisser le long de son torse. Pourquoi aurait-il du choisir entre l'une et l’autre ?

- Modifier ces principes vous apporterez simplement plus de fidèles. Et donc plus de jolies femmes à culbuter sur vos inconfortables lits. C’est purement mathématique. Vous savez quoi ? il leva son verre dans sa direction Que diriez-vous d'un petit concours dans votre église en tout amitié ? Voilà qui me motiverait sans doute à y remettre les pieds. Qu'importe les lits. Une table ou même un mur seront suffisant. un sourire en coin se dessina sur son visage, délicieusement provocateur.

Il trempa ses lèvres, avala une gorgée avant d’embrasser la belle danseuse qui ne faisait que l’aguicher depuis quelques instants.

- Il n'y a que les ivrognes et les insomniaques pour venir prier à cette heure-ci. Mais peut-être n'est-ce pas totalement absurde. Rien ne vaut une assommante messe.

Les verres vident furent remplis et la discussion se poursuivit.

- Je suis tout ouïe mon cher ami. Faites-moi donc part de part de vos divertissements, cette cérémonie n'a été que bien trop fastidieuse !
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Message par Thierry d'Anjou Sam 3 Oct - 22:25

Avant de répondre, on va déterminer le point de vue de Thierry sur les opiacés :

1-2 : Il a une petite méfiance et n'a jamais consommé.
3-4 : Il en consomme occasionnellement, surtout du laudanum pour des soins
5-6 : Il en consomme assez régulièrement.

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Message par Fatum Sam 3 Oct - 22:25

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Message par Thierry d'Anjou Sam 3 Oct - 22:29

A présent, déterminons, comment il va traiter la proposition de Coldris :

1 :     Sa méfiance reste prononcée et décline
2-3 :   Il a une hésitation mais accepte pour ne pas froisser Coldris.
4-5    il a une légère hésitation mais vite supplantée par les effets de l'alcools qui font oublier toute méfiance.
6 :,   Il accepte sans aucune hésitation.
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Message par Fatum Sam 3 Oct - 22:29

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Message par Thierry d'Anjou Dim 4 Oct - 13:35

Tout en devisant avec son interlocuteur, Thierry se délectait de cette femme accrochée à lui qui lui faisait oublier toutes les tortures subies lors de cette messe interminable. Ses mains s'attardaient dans le dos de la créature et aimaient à descendre bien bas. Son œil lubrique reluquait en même temps les autres servantes de Bacchus et un rictus se dessinait sur sa face. Il comptait bien toutes les honorer. Pas question de repartir avant d'avoir joui de tout ce que cet Eden avait à proposer.

Il eut un rire amer quand Coldris cracha sa haine des religions.


"Je vous rejoins parfaitement sur ce point, mon cher Coldris. Les religions, depuis l'aube de l'humanité, ne sont qu'un moyen d' contrôler une population servile. C'est stupide mais cela nous assure au moins un pouvoir facile sur ces moutons imbéciles. les prêtres, que ce soit ceux de Zeus, d'Horus ou du fameux Dieu unique ne font qu'orienter les fois crédules de ce ramassis de niais."

Il descendit une énième coupe en marmonnant intérieurement contre ces imbéciles qui lui gâchaient al vie avec leurs questions existentielles. En quoi avoir mangé une tartine de trop réclamait-il son assiste ? Qu'ils s'étouffent avec ! Ou s'estiment heureux d'avoir ces tartines. D'autres n'avaient pas cette chance.

Son hôte lui proposa une substance pour agrémenter leur soirée qui laissa un bref instant Thierry dubitatif. De l'opium. Il n'en avait encore jamais goûté. Il n'avait que peu de confiance pour les choses qui s'ingéraient et dont il ne connaissait pas bien les effets. Sa méfiance le titilla mais se rompit vite, cassée par les nombreux verres d'alcool qui faisaient leur effet sur son organisme et son psychisme. Un sourire amusé lui vint.

"Pourquoi pas ? Mais mon cher Coldris, il faudra pour cela me dépuceler en m'expliquant comment faire. Je dois vous confesser n'avoir encore jamais goûté à cette débauche-ci."

Il continua à discourir tout en multipliant les verres, comme le faisait autrefois Jésus avec ses pains, et sourit de l'invitation.

"Ce serait avec grand plaisir que j'honorerai pareille invitation et je suis enchanté que vous trouvez un pauvre petit curé de si bonne compagnie. Néanmoins, pour ce qui est de modifier les principes, c'est là une chose dangereuse. Je ne sais si vous avez entendu parler des mouvements que le Saint-Siège essaie de lancer qui vise à une Contre-Réforme mais il est de plus en plus en vigueur de mieux surveiller le clergé. Les rigueurs vont être de plus en plus sévères. Je le crains. Alors, j'aimerais éviter de me faire trop remarquer. Il fait froid l'hiver à Braktenn mais cela ne me donne pas envie de réchauffer nos concitoyens par un feu de joie sur la place publique. Si j'avais la moindre pulsion suicidaire, je ne choisirai pas le bûcher. Oh non ! Je préférerai me pendre au-dessus de l'autel, peu avant la grande esse dominicale pour que le plus grand nombre de personnes puissent me voir !"

Il laissa échapper un puissant rire bruyant, fier de sa trouvaille. Cela serait effectivement très drôle. Un super dernier pied-de-nez à ce monde et à cette religion qui ne l'avaient que trop agacé.

"Cela a quand même bien plus de panache que ma mère qui a bêtement sauté par la fenêtre ou de mon frère aîné qui s'ouvrit le ventre"

Malgré l'alcool, il sentait le sujet dangereux. Sa sœur... Sa malheureuse petite sœur. Il sentait le fantôme de Beckie proche. Il devint pâle un court instant et s'obligea à boire rapidement sa coupe pour chasser les pensées qui revenaient le harceler puis se concentra sur les paroles de son interlocuteur.

"Un concours ? de quel genre ? ce serait de celui qui baiserait le plus de femmes au sein de mon église ? Ce serait une idée parfaitement divine. Que remporterait le lauréat ? Après tout, a tout vainqueur ses honneurs."

Il but une nouvelle coupe tandis que celle-ci sur ses genoux continuait son merveilleux travail. Un délicieux vin, une femme sensuelle... Que réclamer de mieux à l'existence ? Les Romains voulaient autrefois pain et jeux. ils n'avaient décidément rien compris au véritable sel de l'existence.

Il éclata à nouveau de rire aux paroles de Coldris.

"Je doute qu'un ivrogne ait la force de se rendre à l'église. Par contre les insomniaque, oui, c'est là une théorie intéressante. Effectivement, entendre la messe doit leur rendre le sommeil. Bravo ! Je n'avais encore jamais vu les choses de ce point de vue ! Sinon.. Vous souhaitez donc entendre quelques unes des galimatias de mes fidèles ? Vous ne serez pas déçu ! Tout d'abord, il y a cet homme qui est venu plusieurs fois en confession, déchiré, qui disait ne pas savoir quoi faire pour s'arrêter enfin de se masturber. Je l'ai invité à marcher trois jours entiers sur les mains et assuré que cela occuperait son esprit et le guérirait de ses habitudes. Cet imbécile a obéi ! Il s'est cassé plus d'ne fois la figure mais il continué à insister. Il y a eu aussi cette commère qui s'accusait de ne pouvoir s'empêcher de médire sur ses voisins. Je lui ait dit qu'elle devait se laver la bouche au vinaigre chaque fis. Et elle le fait toujours ! Depuis maintenant cinq ans ! Ou il y a les gourmands qui avouent manger des pâtisseries et s’inquiéter de céder au péché de gourmandise. A eux, je dis de mettre du sel sur la pâtisserie qu'ils vont manger. Sur celle-ci, je ne sais pas s'ils ne le font ou pas. Et les pénitences physiques ! Mon dieu ! Les pénitences physiques ! Je m'amuse beaucoup à faire aligner sur les marches de l'autel les gens en leur faisant mettre la main sur la tête, à genoux, en leur disant que leur humilité touche le Seigneur. Quels idiots ! Mais quels idiots ! Alors, vous voyez comme on peut s'amuser malgré tout dans une église ?"


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Message par Coldris de Fromart Dim 4 Oct - 14:25

Coldris remarque-t-il le trouble de Thierry lorsqu'il évoque les suicides familiaux ?

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Message par Fatum Dim 4 Oct - 14:25

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Message par Coldris de Fromart Dim 4 Oct - 21:09

Il ne pouvait que rejoindre le prêtre concernant sa position religieuse. Cela faisait bien longtemps que sa dévotion se limiter aux apparences nécessaires à éviter toutes bonnes représailles. Il lui adressa un sourire tout en caressant sa jolie femme du soir.

- Les anglais ont bien réussi à se débarrasser du Vatican. Pourquoi ne le pourrions-nous pas ? Je suis certaine que sa Majesté apprécieraot être chef de sa propre Église monbrinienne.

Il avala une gorgée de vin et proposa un peu d'opium que son compagnon de débauche accepta après une courte hésitation rapidement balayée.

- Il n'y a rien de plus simple : un petit verre et vous serez au paradis. Vous vous sentirez léger et puissant à la fois. Libérer de tous vos problèmes. Imaginez donc avoir le plaisir de jouir des heures durant.

Il attrapa par le poignet d'une femme qui passait par là et passa commande.  L'opium clarifiait son esprit. Apaisait les voix. Soulageait ses insomnies.  
Ce qu’il avait oublié de préciser à son ami d’un  soir c’est qu’il allait sûrement vomir ses tripes le lendemain, mais vu la quantité d'alcool qu’il était en train d'ingérer ce n’était pas ce détail qui allait changer grand chose.

S'en suivit une longue tirade de Thierry. Ce qu’il pouvait parler le bougre ! Il aurait pu meubler la conversation à lui tout seul. Il suffisait d’un simple mot et il repartait dans un monologue interminable.  Heureusement les mains tièdes qui se promenaient contre sa peau faisait écouler les longues minutes de discours à une vitesse prodigieuse. Il avait même parfois du mal à se concentrer sur son analyse tant les doigts experts qui glissaient sur sa peau savait se montrer persuasif.

- Prévenez-moi si ce funeste jour devait arriver. Je me ferai une joie de vous aider à vous suspendre les bras en croix au-dessus de l’autel.

Il afficha un large sourire qui se mua rapidement en rire. Oh oui, il donnerait cher pour voir la tête de ce cher Matthieu découvrant le spectacle. Il n’hésiterait pas  non plus à faire en sorte qu’un maximum de fidèles soient présents. Et si l'ironie du sort pouvait faire en sorte que cela tombe lors du dimanche pascal cela n'en serait que plus délicieux encore. Au moins aussi délicieux que les lèvres qui remontaient le long de son cou.

Si délicieux qu'il faillit passer à côté de la gène qui s'empara de son compagnon de divertissement lorsqu’il évoqua quelques drames familiaux. Les lèvres atteignirent les siennes et lui rendit fougueusement son baiser, l'attirant aussi près que possible de lui.

- Allons bon, voilà que la vie de mon ami ressemble à l'une de ces tragédies grecques. Rassurez-moi vous avez bien encore un parent en vie ?

Oh il aurait pu lui parler de sa propre ignoble famille. Comment il avait fait en sorte de laisser ses deux frères s'entretuer, comment il en avait ruiné un autre. Comment il avait pourri pendant des années la vie de son père jusqu’à ce que mort s'en suive. Mais il ne lui parlerait pas du sang contre lequel il s’était endormi. Comme pour chasser ses pensées, il entreprit de se concentrer sur les attributs qui s'offraient à sa vue.

Coldris aimait les femmes.
Coldris adorait les femmes.
Surtout quand il pouvait les baiser en silence et avec détachement.

L'amour rend faible, Coldrisricana une voix qu’il chassa en attrapant les hanches qui venaient de le chevaucher pour lui faire face.


Il plongea ses yeux dans les siens. Elle était magnifique. Il replaça avec une douceur qu’on ne lui connaissait pas une mèche derrière son oreille.

Aucun risque. Je n'ai plus de cœur, tu as oublié ? répondit-il mentalement à la voix en souriant.

Pour changer de sujet, il proposa une petite compétition.

- Que diriez-vous d'une caisse de champagne français ? Il m'arrive régulièrement d’en avoir de l'un de mes bâtards

Un large sourire s’étira. Sarkeris. Indubitablement son bâtard préféré. Et talentueux de surcroît. Il ne regrettait pas une seule seconde de lui avoir offert sa lettre de course.

La discussion se poursuivit entre vin, rires francs et anecdotes croustillantes sur la paroisse.

- Je vous mets au défi d'en convaincre une d'expier ses péchés de luxure en baisant avec son prêtre. Je vous laisse un mois. Si vous réussissez, je vous invite à une soirée mémorable à Braktenn.

Il avait dit cela sans quitter les deux émeraudes qui avait capturé toute son attention.

Finalement, la femme qu’il avait arrêté revint avec un petit plateau d'argent et une couple plein d'une fine poudre. Coldris repoussa la belle orientale assise à califourchon pour s’intéresser à la coupelle. Il la porta à ses narines, humant l'odeur caractéristique, les yeux fermés. Cette simple présence suffisait à lui apporter calme et réconfort.
Il ne prêtait plus attention aux filles. Il remplit leur deux verres du fond de la carafe et ajouta un peu de poudre -moi’s dans le verre de Thierry que le sien - qu'il mélangea à l'aide de la cuillère d'argent fournie. Puis il lui tendit le verre.

- A la votre mon cher Thierry.

Il avala une bonne gorgée. Il anticipait déjà les effets tout en sachant qu'il avait le temps…

- Vous avez désormais une bonne heure avant d'en ressentir les premiers effets.
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Message par Thierry d'Anjou Lun 5 Oct - 14:18

Les mains de Thierry saisissaient avec fermeté la poitrine généreuse de cette belle servante de Bacchus qui s'offrait à lui et se déhanchait sur ses genoux. Elles les pétrissaient avec une vigueur qui devait sans doute faire mal à la femme amis celle-ci ne se plaignait pas et conservait un visage angélique, toujours aussi désireuse de l'envoyer au Paradis.

"Oui, le roi Henri VIII a réussi ceci de manière fort brillante, tout ceci pour se marier librement. Assurément un grand homme ! Vous pensez être capable de manipuler notre bon souverain pour que celui-ci accepte de créer l'église monbrinienne ? Ce serait.. intéressant. Je vous soutiendrai dans cette démarche et, à défaut de croire, je connais de nombreux textes religieux et les théologies qui en découlent. Je pourrais vous instruire de plusieurs lois religieuses sur lesquelles vous appuyez quand vous trouverez le Roi à ce sujet."

Malgré l'alcool qui commençait à troubler son jugement, les idées du prêtre restaient encore claires et il caressait lentement cette vision qui s'imprégnait dans son esprit. Il laissa échapper un puissant rire, comme si le triomphe venait déjà.

"Imaginez donc ce tableau : notre bon roi chef de l'église monbinienne et, moi, je pourrais être le premier archevêque de cette nouvelle religion. ou nous changerions les titres. Imaginez, imaginez... Vous connaissez l'inquisiteur Matthieu Cassain ? Je ne l'ai jamais rencontré mais les informations que j'ai à son sujet sont.. C'est un cardinal sec, sans aucun goût pour l'amusement. Un vrai religieux austère à l'espagnol ! Imaginez as tête s'il voyait Monbrina rompre avec le Vatican ! Vous pensez qu'il crierait d'abord de rage ou ferait une crise d'apoplexie ? Comme ce serait drôle et jouissif !"

Il vida à nouveau sa coupe et la leva bien haut au-dessus de sa tête.

"Gloire à Gérarld I, futur prophète de la religion monbinienne !"

Il tendit sa coupe pour qu'on la lui remplisse et but encore quelques gorgées.

"Quelles règles inventeront-nous ? Déjà, supprimer toutes ces messes agaçantes et en proposer une seule par semaine, celle du Dimanche ? Seuls les fous ont besoin d'assister à tous ces offices inutiles. Vous croyez qu'on pourrait légitimer les orgies aussi ?"

Il riait des délires qui lui venaient puis se calma un peu. La femme sur ses genoux lui prodiguait de trop douces caresses et il aurait parfaitement stupide de ne pas en jouir. Le prêtre demeura quelques temps silencieux et profita de ces moments délicieux que procuraient l'extase des sens. Il se trouvait vénérablement au Paradis. Il e sortit tout bienheureux et fronça les sourcils pour retourner à la grisaille quand Coldris réagit sur son éventuel suicide.

"Ce serait sans doute amusante mais j'espère bien voir ce jour ne jamais arriver. Je n'ai aucune envie de mourir. Quand on sait qu'il n'y a rien après cette vie, autant rester jusqu'au bout. Mais si je devais être pris dans quelque chose de terrible et que je ne peux y échapper, je voudrai mourir dans une dernière pirouette. Oui, je vous enverrai un message. Vous me ferez parvenir du prison puis vous disposerez mon corps comme nous venons de le décrire. Une toute dernière farce. Une dernière farce posthume. Voilà qui serait grandiose. Si l'on e peut préparer son entrée en ce monde, il faut savoir ne pas en rater la sortie."

Coldris avait remarqué son trouble au moment où il avait évoqué sa famille et Thioerry but dans as coupe pour dissimuler son embarras. Il n'avait pas envie de l'évoquer davantage. Surtout sur un certain sujet. Beckie... Non, Beckie dormait. A jamais.

"Oui, mon existence a tout d'une fameuse tragédie grecque, tout ceci pour démontrer que les faiblesses humaines sont affreuses. Je descends d'une lignée aristocrate honorables, qui a combattu sur les champs de bataille. Mais mes ancêtres se sont perdus dans le luxe et le jeu. Les dettes se sont accumulés et ont contrait à tout vendre. Mon grand-père en a même décidé à vendre notre titre de comte, ce qui a ulcéré mon père, et encore plus ma mère. Une déchéance totale."

Il but encore dans sa coupe et marmonna intérieurement contre cette mère autoritaire qui avait fait de son enfance un Enfer et de ce père continuellement absent, qui refusait de le regarder, de ce frère aîné qui le prenait de haut constamment. Ceux-là méritaient leur mort.

"Mais tout ceci est du passé. Il ne sert à rien d'y revenir."

Il sentait le médaillon dans sa poche, offert par Beckie au moment de leur séparation, le brûler. Il se rappelait à lui. Non, le passé existait toujours et le hantait encore. Beckie le pourchassait. Son ombre refusait de le laisser tranquille. Il eut un mouvement d'humeur et jeta la coupa au travers de la pièce pour s'arracher à ces pensées qui le torturaient.

"Mince ! Il semble que je contrôle mal mes gestes. Excusez-moi, mon cher Coldris."

Son ton était grinchant et trahissait la colère sous-adjacente qui s'agitait en lui. Il ferma les yeux et s'obligea à se rappeler qu'il se trouvait dans un établissement aux plaisirs exquis. Ce n'était pas le moment de tout gâcher avec ces maudites ombres.

Il réussit à se reprendre quand Coldris évoqua l'enjeu de leur fameux concours.


"Quel merveilleux lot ! Du champagne français ! Je n'en ai encre jamais goûté. est-ce si bon que l'on le dit ? Ainsi vos bâtards sont déjà dans le monde ? Les miens.. Le plus âgé n'aura que vingt ans cette année. Pour les autres, je ne sais pas. Je n'arrive pas à effectuer une traçabilité. Mais ils sont plus jeunes. Ce ne sont que des enfants. Ou ils sont morts. Il faut garder en mémoire que les enfants sont avant tout des êtres trop fragiles pour que l'on puisse s'attacher à eux."

Il mettait cette idée en pratique pour chaque enfant que l'on lui présentait à baptiser en se disant que celui-ci pourrait être bientôt enterré. C'était autrement trop douloureux de s'attacher à ces petits êtres si adorables et de sentir son cœur se briser à l'annonce pourtant évidente de leur mort.

Le rire lui vint, léger et moqueur, en entendant le défi que Coldrids lui soumettait.


"Une seule ? Vous me sous-estimez, allons bon ! Disons cinq ! Ce n'est pas un défi si c'est trop facile ! Vous me prenez pour un môme ?"

Une femme nouvelle venait à eux apporter de la poudre à Coldris qui la huma et Thierry l’observa avec une grande curiosité. il la mélangea au vin dans leurs coupes et proposa de trinquer. le prête leva la sienne et l'entrechoqua avec celle de son nouvel ami.

"A notre bonne santé et au plaisir, mon cher Coldris !"

Et sans se poser d'autres questions, il vida rapidement le contenu de la coupe.
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Message par Coldris de Fromart Lun 5 Oct - 20:19

C’était dans les lieux insolites que se construisaient parfois les projets les plus ambitieux. Et ni l’alcool, ni les courbes volupteuses des deux créatures à ses côtés ne pouvaient suffire à engourdir suffisamment son esprit pour l’empêcher de songer à ses prochains coups… Politiques. Alors que Thierry rappelait comment Henri VIII avait mis fin au joug du Vatican, Coldris, lui était occupé à délacer le peu de voilage qui recouvrait encore la poitrine de la jeune femme. Si son attention semblait tout occupée par ses deux seins qu’il dévorait désormais ; ses oreilles, elle, n’en perdait pourtant pas une miette.

- Je connais suffisamment notre bon Roi pour savoir que cette idée lui plaira. Attendez-donc que Rome vienne lui sonner les cloches au sujet de ses débauches personnelles et vous verrez qu’il appréciera l’idée autant que nous-même

Il prie note de sa proposition sans pour autant lui répondre. Ses lèvres étaient occupés ailleurs et le prêtre aurait pu parler des heures avant de se rendre compte qu’il n’était plus écouté. Sans doute une habitude prise lors de ces effroyables offices. Matthieu Cassin. Il le connaissait de nom, en effet. Il avait même une ligne dans l’un de ces carnets. Une personne détestable mais ô combien intéressante lorsque le besoin s’en faisait sentir. Coldris se fichait pas mal de son extrémisme religieux. Lui n’y voyait qu’un pion ou mieux une arme, qui pouvait être utilisé à un moment ou un autre de la partie. Il laissa son compagnon à sa folie des grandeurs, mordit l’oreille de la belle et se laissa tomber en arrière sur le divan. Il ferma un instant les yeux, profitant simplement des caresses que lui octroyaient les deux belles femmes. Rien que pour cela, il aurait pu endurer une seconde messe.

- Inventez-donc les règles que vous voulez ! Dieu peut bien aller se faire foutre, cela m’importe peu tant que les bordels restent ouverts. Et que mon exercice n’est pas entravé.

Il se délecta d’un peu de vin tandis que l’on parlait suicide et spectacle. Coldris éclata d’un rire franc à sa remarque sur la mort et la naissance.

- Vous ne manquez définitivement pas d’esprit, mon cher Thierry. Il est sûr que ce n’est pas mort que nous profiterons de pareils plaisir.

Comme pour ne pas oublier cette sensation, il attrapa fermement le postérieur qui passait à porter de mains pour le malaxer. Il regretta d’avoir laissé sa curiosité naturelle renchérir sur la tragédie familiale. Cela l’ennuya au plus au point. Et il ordonna aux deux femmes d’en faire plus pour le distraire de ces sordides souvenirs. Il ne put s’empêcher cependant d’esquisser un sourire en songeant avec délectation que lui avait vécu l’exact opposé : il avait ruiné et écrasé son père en s’élevant aussi haut que possible. Parce qu’il aimait cette sensation de pouvoir qui rugissait dans ses veines, il commanda impérieusement à la femme de venir l’embrasser comme si sa vie en dépendait.

Il ne passa cependant pas à côté de la voix rocailleuse de Thierry. Il y avait quoi… De la colère dessous ? Il pencha la tête pour apercevoir la mine renfrognée du curé avant qu’il ne jette son verre dans un accès de rage. Coldris haussa un sourcil.

- Je vois que l'opium ne sera pas pour vous déplaire mon cher.

Il passa à un sujet plus léger.  Un petit concours bon enfant, ou plutôt bon adulte au sein de la paroisse de Thierry. De quoi le motiver à remettre les pieds dans une église.

- Je vous laisse seul juge de vos goûts personnels mais il s'agit là de mon péché mignon. De l'un de mes péchés mignons Se corrigea-t-il en laissant courir ses doigts sur les courbes de peaux nues qui lui faisait face, une lueur de luxure dans le regard.

- Comment avez-vous pu être sage aussi longtemps mon cher Thierry ? Mon bâtard le plus âgé à 32 ans. Il est con comme une queue… Prendre la bonne qui venait vider mon pot de chambre sur la table ne pouvait pas vraiment bien finir.

Il but une gorgée et leva son verre, poursuivant sous les mains et les bouches baladeuses.

- La mère du corsaire en revanche, c’est autre chose. Une chasse de longue haleine. Cette petite m'a donné du fil à retordre. Je vous le dis.

Il afficha un sourire satisfait. Lodmeia. Oh oui Lodmeia. Il devait l'avouer : il avait pris plaisir à la séduire et même plus à passer du temps avec elle. Un irrésistible jeu du chat et de la souris qui avait duré de longs mois et qui laissait un amer souvenir indélébile. Il chassa aussitôt les réminiscences du passé en se délectant  des lèvres qui passaient à sa portée.

- Je ne m'attache personne, Thierry, sachez-le. L'amour rend faible. lâcha-t-il glacialement avant de vider son verre.

Parce que le sujet devenait glissant, il lui proposa un petit défi qui était semble-t-il bien trop facile. Il eut un rire léger et passa ses bras autour des deux jolies hanches qui l’accompagnaient.

- Et pourquoi pas deux à la fois puisque vous semblez si sûr, tant de vos capacités de persuasion que de séduction ?

Lui en tout cas, était bien décidé à profiter des deux femmes qui lui tenaient compagnie. Il les honorerait sans distinction l'une et l'autre.
Sur ce, une charmante personne arriva chargé d'une coupelle d'opium qu’il s’empressa de préparé, se libérant de l’étreinte diabolique dans laquelle il commençait à s'oublier.

-  A notre rencontre et aux délices de la vie !

Il leva son verra et vida le contenu d'un trait avant de se laisser aller sur la banquette pleine de coussins, chemise largement ouverte.
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Message par Thierry d'Anjou Mar 6 Oct - 11:14

Malgré le sujet de conversation passionnante que promettait d'être celui qui envisageait une réforme pour former la religion monbrinienne, Thierry l'abandonna. Face à cette superbe femme sur ses genoux, ce ne serait guère poli que de ne pas jouir de ses bien faits. Ses mains s'attachèrent à lui retirer le peu de vêtements qui l'habillaient et à il s'amusa avec elle. Quel bonheur suprême que ce lieu ! Il sortit de ces sensuelles extases en entendant Coldris revenir sur leur discussion et banalay ses idées d'un geste de la main.

"Nous étudierons tout ceci dans de meilleures conditions, dans un cadre plus propice au travail. quant à fermer les bordels... Brrrr.. Ne soyez pas fou ! Que Diable ! Quel effroi vous me causez ! Ce serait là la pire catastrophe qui soit, pire encore que celle qui dévasta Pompéi !"

Peu après, Coldris salua l'intelligence de son esprit et Thierry sourit.[/i

"Il s'agit là de la marque d'une homme bien éduqué que de savoir faire preuve d'esprit, mon ami."

[i]Là dessus, ils retournèrent à leurs merveilleuses occupations avec ces dames jusqu'au moment où vint ce passage dans lequel les ombres du passé s'amusèrent une fois de plus à le visiter. Il en jeta même sa coupe qu'une des employées de l'établissement lui rendit prestement, avec dedans un nouveau breuvage. Il se calma difficilement, dans un silence tendu, puis apprécia le changement de sujet qui revenait à des plaisirs bien plus simples et plus profitables.I; éclata de rire à l'évocation des œuvres du bâtard.


"En voilà un qui n'aura pas hérité de votre intelligence ! Quant à ma sagesse, elle n'a été que de façade, vous savez, et forcée. J'ai passé plusieurs années reclus dans n monastère à subir les pires sévices de cette foi impie. Quand je suis sorti, j'étais terrorisé à l'idée qu'on puisse me ramener là-bas. alors j'ai agi en bon curé. Puis, progressivement, des habitudes se sont prises. Comme vous voyez, j'ai rattrapé enfin tout ce temps perdu !"

Il prit sa coupe et but pour une fois lentement.

"La perte de sa liberté est ce qui peut arriver de pire à un homme. Pire que la mort."

Il terminait sa coupe puis sourit aux confidences sur cette femme, mère du fameux corsaire.

"La résistance, c'est qui donne plus de saveur au fruit. On ne jouit que plus fort que quand on a lutté ardemment. Néanmoins, pour ce qui est de l'amour et de l'attachement, je ne suis pas sûr de vous rejoindre. Je n'en éprouve aucun pour les femmes. Elles disparaissent de mon esprit une fois baisées. Mais mon fils... Alex. Je ressens pour lui une grande tendresse et j'aime profondément ce petit bonhomme depuis le moment où je l'ai vu difficilement s'avancer vers moi et me saluer. Il est... mignon. Et fort. Malgré les problèmes que lui causent son infirmité, il relève toujours la tête et s'efforce de faire de son mieux pour faire les choses. Il a bien plus de volonté que quiconque. Il est naïf mais d'une naïveté rafraîchissante qui m'apaise après de longues heures passées dans les ténèbres. Ah, je l'aime ! Je l'aime tant ce petit garçon !"

Thierry ferma les yeux et se remémora de son enfant dans la cathédrale tout à l'heure et songea qu'en ce moment lui aussi s'amusait à sa manière.

Alors qu'il se perdait dans ses pensées, Coldris 'en sortit pour évoquer leur défi pour proposer une nouvelle condition. il secoua la tête.

"Je n'aime pas beaucoup partager. Je préfère enchaîner cinq ou six femmes à al suite plutôt que deux en même temps. Mais je pourrais me faire les cinq dans une seule journée ! Qu'en dites-vous ?"

Sur cette proposition, ils trinquèrent ensemble leurs verres, auxquels avaient été ajouté la poudre de l'opium. Pendant que le produit commençait à faire ses premiers effets, Thierry appela une nouvelle femme et se délecta de sa compagnie.

"Du vin, un bon ami, des femmes.. Que demander donc de plus ?"
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Message par Coldris de Fromart Mar 6 Oct - 16:00

Que pouvait-il y avoir de mieux que de refaire le monde dans un bordel, en compagnie de belles femmes entièrement dédiées à votre bien-être et des meilleures bouteilles de vin possibles et inimaginables ?

Rien.

Et c’était bien cela qui étirait un large sourire de profonde satisfaction sur le visage du Ministre des Affaires Etrangères. Qu’importe ce que disait Thierry : le travail n’attendait jamais. On pouvait travailler partout et n’importe quand. Et ce n’était pas leur petit moment de plaisir qui empêcherait son esprit d’arranger ses idées. C’était comme un vrombissement assourdissant permanent. Son esprit grouillait d’un million de petites bêtes qui ne dormaient jamais. Elles hurlaient parfois si fort qu’il n’avait d’autres possibilités de les écouter et d’écrire pour les faire taire. Lorsque plus rien suffisait à les dompter, il n’y avait guère plus que l’opium pour les assoupir l’espace de quelques heures durant.

Toutes les caresses et les jouissances du monde n’auraient pu suffire à lui faire oublier plus de quelques secondes, les innombrables pensées qui l’agitaient inlassablement. De la même façon que son esprit s’agitait sans arrêt, ses oreilles écoutaient chaque parole de son compagnon de débauche alors même que ses mains étaient occupées sur un autre corps.

L’emprisonnement. Il avait vécu cela durant quatorze longues années. Quatorze années de séquestration, de privation et de destruction. On l’avait battu, détruit, torturé, supplicié. On lui avait arraché le cœur. On l’avait laissé des mois durant seuls avec ses pensées. On avait voulu le réduire en cendres mais telle l’écorce d’un arbre, chaque nouvelle épreuve n’avait fait que rajouter un nouveau cerne autour de son âme.

- Le pire qui puisse arriver est de se retrouver séquestrer avec soi-même sans le moindre contact et le moindre repère. A tel point que vous n’osez plus parler à voix haute de peur de donner raisons aux voix qui vous assaillent. Vous ne savez plus si c’est le jour ou la nuit, l’été ou l’hiver. Si vous sortirez demain ou jamais. Vous avez beau compter les jours en griffant les dalles de vos ongles, vous finissez par perdre le compte. Et puis finalement, vous vous mettez à hurler, simplement pour entendre autre chose que le silence. Un beau jour, vous décider de vous mordre la langue suffisamment fort pour en finir mais finalement vous refuser de leur donner raison en mourrant.

Ses doigts s’étaient resserrés tel un étau autour du verre. Il sentait la pression qu’exerçait sa main autour du fin cristal qui menaçait de céder d’un instant à l’autre. Il ferma brièvement les yeux et posa le verre sur la table. Il aurait voulu se lever, s’isoler et prendre l’air. Il ne le ferait pas. Il refusait de montrer la moindre faiblesse. Il attrapa fermement l’une des femmes présentes – celles au regard d’émeraude- et l’embrassa sauvagement pour oublier.

Coldris finit par lui parler de ses batards et notamment de la mère de Sarkeris qui lui avait du donner du fil à retorde. Il approuvait le prêtre. La difficulté n’en rendait que plus savoureuse la victoire. Il avait aimé plus que tout se faire désirer jusqu’à la faire céder… La suite de son discours au sujet de son fils le laissa un instant songeur. Il pensa bien évidemment à Alduis avec qui il avait sciemment mis une distance. L’aimait-il ? La question se répercuta sous son crâne jusqu’à se dissiper sans laisser la moindre réponse. L’amour rendait faible et il s’était promis de ne plus en souffrir. Il ne voulait pas aimer son fils pour être libre. Au fond de lui, une petite voix, faiblarde, sembla s’élever d’outre-tombe pour s’exprimer mais avant qu’elle n’ait pu prononcer la moindre syllabe, des murs d’acier se dressèrent tout autour d’elle et l’ensevelir.

Il afficha un petit sourire en avalant le contenu carmin de son verre. Thierry aimait son fils comme on aime son chien : parce qu’il est mignon et divertissant. Grand bien lui en face. Ce n’était pas ce qu’il attendait du sien. Et si c’était ça, aimer son fils, il n’en voulait pas.

Tu n’es rien de plus qu’un chiot
Comment s’appelait-il déjà ?
Brutus ?
Tu ne mérites pas ton nom.

Il vida son verre d’une traite. Pouvait-il les noyer s’il buvait suffisamment ? Elles parlaient encore et toujours. Il tenta une diversion, proposant un défi à Thierry qui ne partageait pas son enthousiasme.

Alduis, ça sonne fort et honnorable.

Il fit la moue et inclina la tête.

- Très bien, cinq dabs une journée en ce cas. Pas une de moins.

Tu crois que ton amour le sauvera ?

Elles parlaient, elles parlaient sans cesse. Elles hurlaient même. Mais Coldris ne les écoutaient pas. Il se concentrait sur tous ses autres sens. Il avait l’habitude. Elles arrivaient toujours au grand galop lorsque son esprit commençait à s’apaiser et que le vide se créait. C’était un écho comme un autre.
La délivrance arriva enfin sous la forme d’une petite coupelle. Il eut un large sourire et porta un toast avant de vider sa coupe. Désormais plus rien ne viendrait ne gâcher sa soirée.
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Message par Thierry d'Anjou Mer 7 Oct - 10:56

Les étroits d'esprit considéraient que les cabarets, tavernes, bordels et autres lieux dit perdus étaient la lie de l’humanité. Ils se trompaient. Ils se trompaient lourdement. Ces lieux étaient la vie même.

Grisé par les effets de l'alcool et de l'opium, Thierry avait cessé de discourir et ne faisait plus qu'apprécier les plus propositions qui s’offraient à lui. Il se leva en premier et dansa, à moitié dénudé, avec l'une des femmes dans des poses érotiques. Il passait d'une à autre, les embrassait et passait les mains un partout, à la courbure des reins, aux seins ou dans la nuque. Après quelques efforts, il se rinçait la bouche et vidait une nouvelle coupe pour s'hydrater.


"A la santé du roi !"
"A la santé du Pape ! "
"A la santé du cardinal !"

Il avait chaque fois une formule normale pour saluer - ironiquement - un membre haut placé de la société.

Il jetait ensuite sa coupe et repartait à l'assaut de l'une de ses superbes créatures. Le prêtre se mit soudain à entonner quelques chansons paillardes, remplis de blasphèmes, puis leva à nouveau s coupe et réalisa un simulacre de bénédiction de vin. Il prêtait désormais à peine attention à Coldris et ne se focalisait que sur son seul plaisir. Il revint vers une autre femme, une des premières qu'il avait pris et l’entraînait vers lui lui.

"Nous n'avons pas encore fait assez connaissance, madame !"

Ses bras l'obligeaient à s'étendre contre le mur derrière eux et il serra contre elle pour l'embrasser et plus encore.
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Message par Coldris de Fromart Mer 7 Oct - 14:00

Les minutes s’étaient écoulées aussi bien que le vin. Coldris ne faisait plus que tremper les lèvres depuis un long moment déjà. Il détestait perdre le contrôle. De la situation ou de lui-même, cela ne faisait guère de différence.
Affalé au milieu des coussins de soies, il observait de loin le spectacle tanguant du prêtre qui se déhanchait dans une danse obscène en compagnie de quelques filles. Son large sourire figé sur ses lèvres n’était entrecoupé que de puissants rires qu’il ne pouvait retenir. A moitié nu, il s’amusait de son comportement tout en se faisant choyer par ses dames d’une dévotion exemplaire.

Son esprit était vide et cotonneux. Engourdi par les effets de l’alcool et de l’opium, ses pensées s’étaient envolées ou terrées dans l’attente de jours meilleurs.
Il respirait enfin.
Il se sentait terriblement léger et apaisé. Pour une fois, il ne pensait à rien d’autre qu’au moment présent et au plaisir qui en découlait. Et quel plaisir ! Chacun de ses sens ne renvoyait que des informations de bien-être exacerbé.

Sans trop savoir comment, il trouva la motivation de se redresser et de se lever pour entrainer les deux charmantes créatures qui l’accompagnaient dans un lieu plus intime où il pourrait donner libre court à ses passions charnelles.

¤¤¤

Coldris ouvrit les yeux. Il lui fallut quelques secondes avant de remettre en ordre son esprit.

La messe.
Le prêtre.
Le vin.
L’opium.
Les femmes.

Son esprit était encore légèrement brumeux et une vague nausée persistait malgré l’habitude qu’il avait de ces substances. Il repoussa les draps en soies sans prêter la moindre attention aux charmants corps nues qui se trouvaient plus ou moins sous les draps de soies.
Il passa une main distraite dans ses cheveux avant de se diriger vers un petit baquet d’eau fraiche. L’eau vivifiante lui fit le plus grand bien. Ses vêtements avaient été disposés proprement sur une chaise. Une fois revêtue de son habituel tenu austère, il descendit les marches calmement.

Sur son visage, il n’y avait plus aucune trace de félicité. Seul persistait son accoutumé sévérité.

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Message par Alexandre Mer 7 Oct - 16:39

Alexandre avait passé une excellente soirée en restant proche de al princesse et de sa nouvelle- belle-fille Florentyna de Monthoux. Comme lors de la veille, il avait usé de son esprit pour les distraire ou proposé de dévoiler une partie de ses talents artistiques grâce à quelques portraits.

Dans la matinée le jeune homme s'était réveillé un peu tard et découvert, à la fois las et sans surprise, l'absence de son compagnon de chambrée. Où cet imbécile avait-il encore été se fourré ? Ou plutôt en qui ? La plaisanterie ne le faisait pas rire. Elle aurait plutôt tendance à l'aigrir et faire monter la colère. Il expédia le petit-déjeuner et sortit pour faire le tour des tavernes et bordels que comptaient cette ville. Lui qui se vantait d'être le seul homme de l'Empire à n'y mettre jamais les pieds ! En vérité, il s'y rendait de temps à autre pour récupérer le prêtre débauché et lui remettre en mémoire qu'une cérémonie l’attendait dans quelques heures. La colère d'Alexandre s'accentuait au fil de ses recherches infructueuses Il avait poussé toutes les portes des établissements viciés et commençait à désespérer de retrouver le père Thierry. Si cela se trouvait, il aura glissé et tombé dans la rivière. Le petit infirme se signa et s'excusa à Dieu pour cette pensée honteuse mais il s'en sentirait soulagé. Au moins, l'église de Saint-Eustache pourrait enfin bénéficier d'un représentant bien plus digne.

Lorsque Alexandre pourra la porte de cet énième lieu de débauche, il découvrit avec dégoût le père Thierry qui gisait dans un canapé luxueux, les bras en croix, entièrement nus. Une grosse flaque de vomi avait coulé au pied du meuble. Sa soutane était abandonné sur le plancher, sans aucun soin. Les femmes qui travaillaient - si on pouvait appeler cela un travail - entouraient un second homme qui paraissait pour sa part bien plus digne. DE loin, dans l'obscurité partielle, Alexandre ne le reconnut pas.


"Je vous présente mes salutations."

Il ne s'adressait qu'à cet homme dont il devinait la haute importance. Le personnel, en revanche, il ne voyait pas l’intérêt. Elles ne méritaient que dédain pour avoir choisi cette vie honteuse et facile. Le petit infirme se déplaça rapidement en dépit de ses béquilles jusqu'au canapé et flanqua un coup à l'alcoolique indécrottable d'une de ses cannes.

"Debout, ivrogne !"

Le père Thierry ne réagissait évidemment pas. Alexandre soupira puis se tourna, sévère, celle une des femmes.

"Est-il possible de faire transporter cette loque à notre chambre ? Je vous prierai de la discrétion. Il va de la réputation de notre paroisse et de l'Eglise mais si je me doute que ces idées vous sont étrangères."

Il plongea la main pour sortir la bourse subtilisée la veille au père Thierry et donna quelques pièces.

"Voici de quoi satisfaire vos... besoins."
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Message par Coldris de Fromart Mer 7 Oct - 20:34

Arrivé dans la salle principale, Coldris n'avait pas manqué son ami d’un soir, échoué sur une banquette, nu et bras en croix, tel le Christ, flaque de vomi au sol. Cette pensée lui arracha un rictus sarcastique.
Des souvenirs diffus qu’il conservait de cette soirée, il ne voyait guère comment le prêtre aurait pu finir différemment. Il prenait même pour un compliment de le voir si béatement endormi. C’est dans une alcôve opposée qu’il se rendit. Il s'installa dans un large fauteuil baigné par la pénombre et commanda de quoi se restaurer. Tous ces efforts lui avaient ouverts l’appétit.

Il ne remarqua pas immédiatement la présence du nouveau venu. Ce n'est que lorsqu’il le salua qu’il nota les béquilles.. Il resta silencieux, sans pour autant quitter des yeux le jeune homme qui se dirigeait droit vers son  compagnon de débauche.
Il ne perdait pas une miette de scène tout en empoignant une petite brioche ronde qui lui rappela aussitôt les seins de la belle aux yeux émeraudes.

Est-il possible de faire transporter cette loque à notre chambre ? Je vous prierai de la discrétion. Il va de la réputation de notre paroisse et de l'Eglise mais si je me doute que ces idées vous sont étrangères

Coldris étouffa un rire et se décida à intervenir. Après tout, il était d’humeur chafouine ce matin. Il se leva et s'approcha lentement

- Une voiture le fera ramener. Ne va pas croire que les prêtres sont des saints.

Enfin il émergea de l’obscurité.

- Les prêtres baisent comme tout le monde. Au moins celui-ci préfèrent les femmes aux hommes.

Il indiqua Thierry de la tête tout en se rapprochant du jeune infirme. Tiens tiens… Les paroles du curé lui revinrent en mémoire et les traits de son visage ne pouvait guère le tromper. Il était face au petit chiot si adorable du prêtre. Il le scruta un instant, durant quelques secondes qui semblèrent s’étirer dans le temps.

- Garde ton argent. Rien de tout cela ne suffira à régler la note, ce n'est pas un bordel des bas-fonds... Alexandre.

Car si son père l'avait nommé Alex, il allait sans dire que ce n’était là qu'un diminutif. Coldris ce n’était à quelque mètres de lui à peine. Vêtu de sa tenue noir à liseré d'or, il avait fier allure et respirait l'assurance de l'homme de pouvoir.
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Message par Alexandre Mer 7 Oct - 21:49

Alex fixait la prostituée face à lui en lui tendant les quelques pièces, attendant une réponse rapide. Il n'avait aucune envie de s'attarder plus longtemps en ces lieux sales de perdition. Soudain, une voix sèche l’interpella et le fit sursauter. Qui se permettait de se mêler de cette conversation ? Il se tourna et découvrit, effaré, le ministres des affaires étrangères face à lui. Il soupira en comprenant que le père Thierry avait dû passer la soirée en sa compagnie. Au moins, pour une fois, la réputation de Saint-Eustache ne serait pas entachée.

"Bonjour, votre Excellence."

Il salua poliment l'homme en effectuant une révérence, la tête courbée.

Néanmoins, malgré tout le respect que le jeune homme avait pour la hiérarchie, il ne pouvait laisser passer l'affront porté à la religion.


"Avec tout le respect que je vous dois, votre Excellence, tout chrétien se doit d'être chaste. Prêtre ou non. Seul la procréation autorise de rompre cet état, à condition que ce soit dans le cadre du mariage. Je vous prierai du reste de ne pas blasphémer à ce point. Non seulement vous discriminez les prêtres qui ont prononcé des vœux sacrés mais en plus vous leur associez une chose qui est contre-nature."

Alexandre avait conscience de tenir des paroles insolentes face à un homme aussi puissant mais il ne pouvait laisser passer ces insultes et ces blasphèmes faites à la foi chrétienne. Il fixa son interlocuteur dans les yeux, sans peur. Oui, s'il le désirait, il le ferait arrêtait, condamner, exécuter... Tant pis ! Au moins, il mourrait fidèle à ses convictions et dans l'accomplissement de son devoir.

Le ministre se rapprochait de lui et le dévisageait. Aurait-elle des problèmes de visions ? Alexandre se souvenait avoir lu qu'avec l'âge, les yeux fatiguaient et forçaient les individus à regarder au plus des choses. Il eut alors un sourire quand l'homme lui conseilla de garder son argent et il remit aussitôt les pièces dans sa poche.

"Je vous remercie de ce conseil, votre Excellence, surtout que cet argent ne m'appartient pas mais est celui de la paroisse. D'ailleurs, serais-je vous qui aura payé la soirée dernière ? J'avais subtilisé hier toutes ses pièces au père Thierry en pensant le voir revenir rapidement la queue entre les jambes. Dommage... Il semble que cet imbécile saura toujours retomber sur ses pattes. Réussir à se faire inviter par un homme tel que vous... Le tour de force m'impressionne."

Alexandre ne réagit pas au fait que le ministre venait d'utiliser son prénom sans avoir eu à le demander. Cela n'était pas difficile à deviner que l'alcoolique lubrique n'avait pas fait que répandre du vomi. Il jeta un regard amer au père Thierry qui gisait dans la banquette et se mettait à ronfler à ce moment-là.

"Je n'ose pas imaginer tout ce que cet imbécile aura pu vous raconter, en plus de mon nom."
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Message par Coldris de Fromart Mer 7 Oct - 22:23

Il avait interrompu son petit déjeuner pour un peu de divertissement : une petite souris à béquilles venait de faire son entrée en scène. Alors qu’il s’extirpait de l’ombre dans laquelle il avait demeuré. Il inclina imperceptiblement la tête tandis que ses yeux aussi pâles que l’eau qui court le scrutait du regard.

Loin de s’offusquer de son insolence, il s’en amusa. La religion, il lui pissait dessus. Et ce n’était pas aujourd’hui que cela changerait.

– En effet jeune homme, pardonnez-moi mes égarements. Mais tout bon chrétien ne devrait-il pas prôner la vérité ? Car j’ai bien peur que nous, mortels, ne soyons que de terribles pêcheurs. Mais vous avez sans doute raison, les hommes de dieux demeurent des hommes à seins.

Il esquissa un large sourire carnassier avant de lui indiquer dans la foulée qu’il était inutile de s’embarrasser à régler la note qui était déjà grassement payée. Thierry se faisait donc plaisir avec l’argent de ces niais qui espéraient s’acheter une vie dans l’au-delà quand il n’avait rien à donner à bouffer à leurs gosses. La sottise sans nom de ces gens le laissait sans voix. Pourquoi ne s'étaient-ils jamais demandé pourquoi leur vie était si misérable si Dieu existait et les aimait? Parce que Dieu n'existait pas et que cela les effrayait.

- Ce n’est pas en subtilisant ses pièces que tu l’empêchera de partir mettre sa queue entre des jambes, si cela peut te rassurer.

Il ne doutait pas un seul instant de l’effet que cela produirait sur le jeune chiot qui s’inquiétait déjà de tout ce que son père avait pu déballer.

- En effet, ton père a la langue bien pendue quand elle n’est pas prise ailleurs.

Il avait toujours cet indescriptible sourire et ce regard de rapace. Le curé n’avait cependant pas menti : sa présence était rafraichissante.
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Message par Alexandre Mer 7 Oct - 22:50

Alexandre continuait de fixer son interlocuteur qui ne le corrigeait pas de son insolence. Il savait que ses paroles à lu étaient justes et que c'était sa conduite qui se révélait plus que coupable. Puissent Dieu et le Christ le pardonner quand viendrait le moment de se présenter à Eux. Il n'échapperait cependant pas à un ou deux siècles au purgatoire pour laver son âme de ses péchés de ses blasphèmes. Il semblait même s'amuser de ses discours et persistait.

"Tout chrétien se doit effectivement à la vérité. Comme la chasteté est une vertu importante de la foi, le mensonge appartient aux péchés. Eh oui, nous sommes tous pêcheurs mais ce n'est pas une raison pour se vautrer dans nos fautes. La bonne conscience et l'intelligence voudraient que l'on tende à s'améliorer. Certes, ce n'est pas facile mais il faut essayer et s'en donner la peine.

Il soupira suite à al dernière phrase et jeta un regard agacé au père Thierry qui continuait de ronfler.

"Je suis persuadé qu'il existe des hommes de Dieu qui respectent les commandements. Si j'avais pu.. Jamais je ne me serai laisser aller à de pareils égarements."

Le sourire du ministre s’étira quand Alexandre fit cette confession sur les pièces et répliqua que ses erreurs étaient inutiles pour retenir l'imbécile qui servait de curé à la paroisse.

"Au moins, je peux l'empêcher de dépenser l'argent que laissent nos fidèles pour les bonnes œuvres et il est forcé d'utiliser ses propres deniers. Je ne fais que ça, passer chaque jour aux bonnes heures pour récolter dans les troncs ce qui a été généreusement offert. Comme si c'était une démarche normale."

Le ministre se permit une dernière saillie, avec une impertinence qui le répugna. Il cracha avec aigreur en jetant un regard dégoûté au prêtre qui ronflait toujours comme un bienheureux.

"S'il faut vous remettre en mémoire la théologie élémentaire, votre Excellence, on dit mon père à un curé car il est devenu le représentant de Dieu, notre père spirituel. Mais je n'ai aucune envie d'être associé à cet homme vulgaire, même si le mien de père vaut encore moins que celui-ci. C'est sans doute l'espèce masculine qui veut cela et moi qui suis une exception."
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Message par Coldris de Fromart Jeu 8 Oct - 11:47

Alexandre semblait si sûr de lui que cela en était presque touchant. Presque. Si ce n’avait pas été aussi agaçant.


- Une faute n’en est une que si on la considère comme-telle. Tu crois quoi ? Un vieux livre qui aurait été écrit seize siècles plus tôt par quelques figures mythologiques ? Ce n’est au mieux qu’un vaste conte pour enfants naïfs et au pire un outil de pure démagogie. Quel soit disant Dieu ferait de la vie un enfer ?

Des moutons, ce n’était rien que d’autres que des moutons. Quand l’un sautait de la falaise, les autres suivait en bêlant de joie sans même savoir pourquoi. Coldris eut un petit ricanement sourd. Les hommes de Dieu étaient tous les mêmes. Certains étaient juste plus discret que d’autres voilà tout.
Il ne répondit rien à sa généreuse action pleine d’un pieu altruisme. Cet argent était destiné à faire vivre la paroisse et… Son prêtre. Si les gens étaient assez sots pour continuer à donner malgré la réputation de leur curé, c’était leur problème.

Alexandra cracha au sol lorsqu’il annonça que son père avait en effet la langue bien pendue. Il s’avança d’un pas, puis d’un autre.

- Allons jeune homme…. Voilà qui est fort mal élevé. Où vous croyez-vous ici ? Je vous ai pourtant dit qu’il s’agissait d’un établissement de plaisir fort respectable. Vous n’êtes pas dans votre miteuse taverne.

L’atmosphère s’était refroidie brusquement. Une brise glaciale et opressante soufflait désormais.
Sa voix s’était faite tranchante et le ministre ne riait plus du tout. Les jeunes femmes, occupées à faire le ménage stoppèrent immédiatement leur activité et le silence devint soudainement pesant.

- Ishani. Veuillez apporter à notre invite de quoi réparer sa bévue .

Ses yeux ne quittèrent pas ceux de l’infirme, jusqu’à ce que la tenancière qu’il connaissait bien revienne déposer ce qui avait été demandé sans faire d’histoire.

Tiens donc, il n’était pas au courant. Un petit sourire amusé se redessina sur ses lèvres. Il n’allait tout de même pas retirer le plaisir à son père de lui annoncer son lien de parenté.

- Cela fait bien longtemps que Dieu m’a abandonné. Il s’agit donc bien de ton père. Puisque nous en sommes aux considérations de théologie élémentaire, il semblerait que nous soyons tous les enfants de Dieu. A ce titre, je suis au regret de t’annoncer que tu vas devoir supporter ton lien de parenté avec ce curé débauché.

Coldris sonda Alexandre du regard sans sourciller. Ne s’était donc-t-il jamais dit qu’il avait des traits communs avec ce prêtre qu’il méprisait ? Il devrait sans doute passer un peu plus de temps à contempler son reflet dans le bénitier au lieu de coasser…
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Message par Alexandre Jeu 8 Oct - 14:31

Le ministre venait de passer brusquement au tutoiement mais cela ne contraria pas Alexandre. Pu de gens, même les clients de la librairie, prenaient le temps de le tutoyer. Il n'était qu'un enfant aux yeux de tous. C'était un peu frustrant mais les choses étaient ainsi. Il n'avait pas encore vingt ans et l'expérience lui manquait. Un jour viendrait où on le traiterait mieux. IL répondit à Coldris avec calme et humilité.

"Je peux comprendre votre point de vue et vous êtes libres de croire. Ou de ne pas croire. Cela me désole seulement à constater à quel point votre cœur s'est ainsi fermé et désormais je vous citerai dans mes prières pour que Dieu réussisse à vous toucher enfin. Je vous demanderai cependant de ne pas être vexant pour les croyants, tel que je le suis. C'est votre opinion de considérer que al Bible soit une oeuvre qui relève de l’imaginaire et un outil de propagande mais je ne saurai pour ma part concevoir que tant de personnes puissent à ce point se tromper. Par conséquent, c'est leur manquer de respect que de tenir publiquement ces discours.

Alexandre avait conscience qu'il jouait avec le feu en poursuivant le débat mais ce serait se renier s'il ne répliquait pas et taisait ses opinions. Il avait déjà tourné le dos à sa vocation. Il ne pouvait avoir un autre renoncement. Tant pis pour les conséquences ! Dans le pire des cas, le Christ l'accueillerait avec amour et le féliciterait pour son intégrité et sa bravoure.

Un silence s'ensuivit qui se révélait pour le moins tendu. Alexandre ne se sentait pas du tout à l'aise et regrettait pour une fois ne pas être en présence de ce fat et prétentieux de comte de Monthoux. Avec lui, il suffisait de quelques paroles mielleuses et il oubliait tout. Un véritable paillasson. Il songea un court instant à la princesse qui se retrouvait mariée à ce triste sire, dépourvu de grande éducation. Quel terrible épreuve que le devoir poussait à accepter.

Brusquement, le ministre s'énerva de son geste quand Alexandre eut craché au sol en contemplant l'ivrogne endormi. Face au péril, le garçon baissa aussitôt la tête et s'excusa.


"Pardon, votre Excellence. Un mouvement d'humeur qui m'a échappé. Je vous prie de bien vouloir m'en excuser."

Il accepta sans protester le chiffon humide que lui apportait la dénommée Ishani puis posa ses béquilles pour s'agenouiller. Le garçon frotta sans se plaindre le crachat tombé sur le plancher puis se releva.

"Voilà, votre Excellence. Cet incident peut être clos;"

Alexandre parla d'une voix discrète, soumise. Il ne souhaitait pas énerver davantage l'homme. Le garçon remarqua alors que Coldris le dévisageait de manière insistance, comme s'il cherchait à détecter quelque chose. Mal à l'aise, il murmura :

"Je... J'ai quelque chose ua visage ?"

Il l'écouta raisonner cette fois sur la théologie et jugea l'argument correct. Alexandre ne sut résister en entendant que Dieu l'aurait abandonné puis reprit d'une voix douce, emplie de compassion :

"Vous vous trompez. Dieu ne nous abandonne pas. C'est nous qui l'abandonnons quand nous renonçons à l'espoir. Croire demande des efforts, comme tout ce que nous devons entreprendre.Par ailleurs, vous possédez, votre Excellence, une superbe réussite. Vous pensez que votre poste actuel et vos privilèges sont dues à vos seuls efforts mais ils sont aussi soutenues par l'intervention de Dieu. Il bénit notre Empire et nous permet ces nombreuses conquêtes qui fait de notre pays le meilleur au monde.

Alexandre
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