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[18 Décembre 1597] Chat perdu [Terminé]

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Message par Cassandre Velasquez Mar 10 Nov - 18:26

Elle détestait Alduis de Fromart, plus encore que ce maudit Alexandre.
Ce n'était qu'un bébé.
Un bébé dont il fallait sans prendre soin si on voulait qu'il reste en vie. Au moins, Alexandre avait a décence d'être un enfant. Son immaturité chronique était agaçante mais il savait pourvoir aux besoins de bases seul.

Lorsque Cassandre avait appris l'arrestation d'Alexandre pour sodomie, la fillette avait soupiré et songé que ce diable d'Alduis en serait abattu. Et s'i avait déjà sauté par la fenêtre ? Sans son amant, tout était possible. Elle aurait aimé ne pas revenir dans ce château, surtout pour s'occuper d'un bébé insupportable. Son petit frère Ludovic était bien plus facile à vivre, lui. Mais elle avait contracté une dette de vie envers Alexandre et préserver la vie de son amant, ce serait une bonne occasion de s'en acquitter.

Une vie valait une vie.
Cassandre avait hâte de se débarrasser de ce lien étoffant avec Alexandre.

Malheureusement, en pleine journée, elle n"avait pu rejoindre directement Alduis en montant jusque sa chambre. Il y avait trop de monde dans la cour. la fillette avait dû se faufiler par une porte arrière et profiter d'une discrétion dans les cuisines pour se faufiler dans les couloirs. Depuis, elle tournait en rond et venait de revenir pour la troisième fois dans le grand hall.

Elle pestait.

Où se trouvait la stupide chambre de ce maudit bébé ?
Et pourquoi tous ces nobles se construisaient des demeures avec autant de pièce ? Quels besoins en avaient-ils ?

La petite souris était perdue dans ce grand labyrinthe, à la merci du chat qui pourrait surgir à tout moment/
Elle secoua la tête.
A cette here Coldris se trouvait dans son bureau, à tarvailler. Il ne viendrait pas tout de suite.
Du moins, elle l'espèrait.

Mais il fallait trouver Aldus au plus vite.
Il fallait arrêter de perdze du temps.


Maudit bébé !
Maudit gosse !
Cassandre les détestait tous les deux pour la plonger dans des ennuis  dont elle aurait pu rester loin.
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[18 Décembre 1597] Chat perdu [Terminé] Empty Re: [18 Décembre 1597] Chat perdu [Terminé]

Message par Coldris de Fromart Mar 10 Nov - 20:54



Aujourd’hui avait été une journée absolument merveilleuse. Il pouvait déjà se réjouir de la bonne exécution de son plan. Alduis avait prêté serment et il allait enfin cesser de faire n'importe quoi en public. Pourquoi n'y avait-il donc pas pensé plus tôt ?! Mais la journée ne s’était pas arrêtée là. Il avait reçu la visite inopinée de Thierry venu lui aussi l'implorer d'aider son fils en échange de quelques informations plus ou moins utiles. Disons que c’était un investissement sur l'avenir. Il espérait que ces secrets prendraient de la valeur avec le temps et qu’ils pourraient être alors utilisés à bon escient. Pour l'heure, il ne savait pas encore quoi en faire, si ce n’était ce fameux Hyriel qui avait piqué sa curiosité.

Il avait travaillé jusqu’à présent sans la moindre interruption, dès lors que son bureau avait été remis en ordre. Ce pauvre Léonilde vieillissait à vue d’œil. Son ouïe n’était plus aussi bonne qu’avant et si Coldris s’était permis une pique qu’il savait bien reçu pour sa part, il s’inquiétait du jour où son fidèle serviteur ne serait plus là. Depuis toutes ces années, ils avaient vécu tant de choses ensemble que si le fossé professionnel entre eux n'avait pas existé, il aurait certainement été son ami le plus cher. Léonilde avait tout connu. Son arrivée chez le bailli, ses fonctions de secrétaires, ses maîtresses, Aurélia, son désespoir, ses tentatives de suicides, ses assassinats, ses pots de vins, ses paroles malheureuses, ses débauches, sa haine de sa femme, ses vengeances, ses égarements et tant d'autres choses qu’il devait en oublier la moitié. Léonilde était le gardien de ses Secrets et il les emporterait dans sa tombe.

Il se dirigea vers la salle à manger où il espérait prendre un bon diner avant de quitter le château en compagnie de Sarkeris pour une soirée des plus festives. C’est au détour d’une coursive qu’il aperçut une tête errante qu’il n’avait jamais vu. Or si sa mémoire n’était pas celle d’Alduis, il situait très bien les visages. Ses sourcils se froncèrent.

- Bonsoir jeune fille. Puis-je vous aider ? demanda-t-il froidement.





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Message par Cassandre Velasquez Mar 10 Nov - 21:35

Ce château était un labyrinthe qui faisait perdre tous ses points de repères. Cassandre avait un bon sens de l'orientation mais elle était là dépassée. Ce lieu allait la battre ? Elle serra les poings. Jamais ! Quand elle décidait quelque chose, elle réussissait. Elle n’abandonnerait pas.

Alors qu'elle remontait ce qui lui semblait être une nouvelle cursive, malgré sa prudence, malgré ses regards furtifs pour repérer si quelqu'un risquait de la surprendre, elle n'entendit pas cette personne qui venait dans sa direction. C'était pourtant la pire que la flette aurait pu croiser. Son teint pâlit affreusement.

"Oh non..."

Sa voix était blanche.

Le ministre des affaires étrangères se tenait devant elle. Elle se trouvait dans la pire situation qui soit. Tout ça à cause du stupide bébé qui ne savait pas s'occuper de lui tout seul. A presque trente ans, c'était tout bonnement ridicule. Elle transpirait. que devait-elle faire ? Qu'allait-il lui arriver ? Se contenterait-il de la livrer à la prévôté ? Finir au pilori pour une misérable intrusion, ça manquait de gloire. Eh tant qu'esclave, elle serait durement traitée. Mais il ne savait pas qu'elle était esclave. Sa marque infamante état cachée sous sa robe élégante. Qui irait relever al manche ? Comment s'imaginerait qu'une esclave serait si bien habillée, comme une vraie enfant de bourgeois ? Non, il ne pouvait pas savoir. Et elle pouvait jouer. Elle pouvait avec un ministre.

L'espace d'un instant, les paroles d'Eldred lui revinrent. il lui disait que son orgueil pourrait causer sa perte. C'était de l'orgueil ces pensées ? Non, elle calculait avec soin. Avec les moyen à sa disposition.

Après un long instant de silence, Cassandre s'inclina poliment et effectua une révérence.


"Bonsoir, messire. Je me nomme Marie Jolivent et je suis désolée de vous déranger.".

Son visage simula cet adorable minois d'innocence, laissant perler quelques larmes au coin des yeux, qui plaisaient tant aux adultes.

Ce nom.. elle avait repris d'une fillette du quartier où vivait Dame Irène. Une petite de cinq ans. S'il la laissait partir puis se décidait à enquêter, il serait bien pris.


"Je sais. C'est pas bien, messire, avec les copains, on joue. Enfin, ils veulent jamais jouer avec moi, parce que je suis une fille, que je saurais pas jouer avec eux... Ils m'ont donné des épreuves et la dernière c'était de visiter votre château en rapportant un objet que vous remarquerez pas l'absence. Voilà. Je suis désolée, Messire."

Elle s'obligea à garder les yeux et à paraître toute humble.
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Message par Coldris de Fromart Mer 11 Nov - 10:13



Coldris se tenait face à la petite souris qui s’était faufilée dans son château. Son visage était sévère, dur et froid.  Il écouta ses explications tout en trouvant cela quelque peu tirer par les cheveux.

En temps normal, l'affaire aurait été réglée fort simplement. Il l’aurait jeté aux cachots pendant quelques jours avant d'appeler la Prévôté pour le débarrasser de la vermine. Coldris détestait que l'on interfère dans ses affaires et cela incluait les yeux et oreilles indiscrètes qui avaient la témérité -ou l'inconscience- de croiser son chemin.

Il jaugea la gamine qui n'avait rien d'une fille des rues. Il n'aurait sans doute pas dû mais aujourd’hui, sa bonne humeur lui donner envie de se montrer magnanime. Il ordonna à un esclave de faire chercher Léonilde sur le champ tandis qu’il poussa la dénommée Marie Jolivent dans un salon voisin.

Il s'installa dans un fauteuil :

- Voilà une fort mauvaise occupation, jeune fille.

Sa voix était glaciale, d'un calme implacable. Léonilde qui n’était jamais bien loin ne tarda pas à entrer.

- Veuillez faire chercher les Jolivent. Il semblerait que nous ayons leur fille. Si vous ne les trouvez pas dans l’heure, faites dépêcher la Prévôté.

Coldris n’était pas sot. Et surtout Coldris était prudent. Les petites fouines n’entraînent pas par hasard dans un château. Et un nom… Il était bien placé pour savoir que l'on pouvait en donner des faux.

Il sonda de son regard sérac les prunelles de la fillette.

- Que diriez-vous de visiter les cachots en attendant vos parents ? Vous en aurez des choses à raconter à vos amis

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Message par Cassandre Velasquez Mer 11 Nov - 12:03

L'orgueil te mettait un pied dans la tombe.

Les paroles d'Eldred n'avaient jamais autant résonné dans l'esprit paniqué de Cassandre. Qu'allait-il lui arriver ? Serait-ce déjà la fin ? Dans son dos, dissimulés des regards, ses poings se serrèrent. Pas question d'abandonner. Elle continuerait à se battre et à résister. Elle ne se laisserait pas vaincre si facilement. Pourtant, aujourd'hui, la partie était dangereuse et complexe. Face à un ministre aussi important, elle jouait gros. Très gros. Elle entrevoyait déjà la corde de la potence se rapprocher et glisser contre son cou.

L'homme la poussa sans ménagement dans un salon voisin. Elle sentait que celui-ci n'avait pas cru en son me songe. Au fond, il était trop évident. Son esprit réfléchit à toute allure. Il lui fallait une nouvelle stratégie. Une meilleure.

Lorsque Coldris adonna ses ordres àn son intendant, la fillette ne put retenir un tremblement. Cela ne servait à rien de laisser ce vieil homme faire un voyage inutile. Elle ouvrit la bouche et s'exprima avec un détachement qui tranchait avec son désordre intérieur :


"Non, messire, vous feriez mieux de garder votre domestique au château. Tout ce qu'il apprendra au mieux là-bas, c'est que la petite Marie Jolivent est une pisseuse qui souille chaque nuit sa couche qu'elle partage avec ses deux sœurs. Mais comme elle n'a que quatre ans, on le lui pardonne encore."

Elle se força à sourire quand Coldris eu ce mot pour la visite de ces cachots.

"Si vous le permettez, messire, je préférerai rester avec vous. De ce que j'ai pu entendre, ces endroits ne sont pas agréables. Et je ne suis qu'une enfant, rien qu'une petite enfant, sans grandes histoires, sans famille, sans nom... Les noms... On peut faire beaucoup avec eux. Par exemple..."

Elle se félicitait d'avoir eu l'idée d'enquêter aussi sur le ministre lorsqu'elle cherchait des renseignement sur le fils. On avait jamais assez d'informations. En voici la preuve. S'il découvrait ses capacités, cela pourrait l'intéresser. Ce serait certes vendre son âme au Diable. Cassandre n'aimait pas beaucoup cette idée. Mais c'était toujours mieux de vivre sous les ordres d'un noble qui demandait des services plutôt que se retrouver pendue en place publique. Les principes, dans les situations urgentes, appartenaient aux faibles.

"Votre nom à vous d'ailleurs... Je l'associe à trois enfants qui vivent dans Braktenn, tous trois fils d'une prostituée qui s'est retrouvée enceinte quelques jours après votre visite. Il y a un Théodore Dufays, un garçon de treize ans, qui a été placé en apprentissage le mois dernier... Simon Raspic, un jeune homme de seize ans, apprenti charpentier, ou aussi ce Gabriel Dubois, qui à dix-neuf ans a déjà son atelier de verrier. Ils ont une chance étonnante, ces gens, si jeunes d'avoir une aussi bonne situation. D'ordinaires, les enfants de prostituées finissent sur le pavé ou à l'orphelinat. a moins, bien sûr, que quelqu'un leur ait assuré un petit coup de pouce ?"

Sur cette dernière phrase, elle fixa Coldris d'un regard appuyé, puis se recula pour s'asseoir dans un fauteuil.

"Vous ne trouvez pas que mes talents seraient bien mal exploités dans un cachot ?"

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Message par Coldris de Fromart Mer 11 Nov - 15:37



A peine avait-il ordonné à Léonilde de mener l'enquête, que la petite fouine se manifesta. Il leva la main stoppant dans son élan son intendant.

- Voyez-vous cela. répondit-il glacialement Dites-moi donc qui doit prévenir mon intendant en ce cas. il marqua une pause avant d'ajouter Inutile de vous préciser qu'au moindre mensonge c'est la Prévôté qui viendra vous récupérer.

Coldris lui proposa de patienter aux cachots. Une proposition qui n’en avait rien d'une. Et qu'elle eu l'insolence de rejeter. Poliment certes mais tout de même. Réalisait-elle seulement qu’elle n’était pas en position de négocier ? Coldris afficha un sourire carnassier sans l'interrompre.  Il était curieux de voir quels arguments elle comptait avancer pour se sortir de ce mauvais pas. Il devait bien admettre qu'elle ne manquait pas d’audace et c’était une qualité qu’il avait toujours valorisé chez lui comme chez les autres. Rien ne l’agaçait plus que les timorés. Il nota également sa perspicacité -mais elle se trompait sur l'un d’entre eux- ainsi -malheureusement- que sa versatilité. Le problème avec ce genre d’éléments était que leur loyauté se défaisait aussi vite qu'elle se faisait. Et rien n'agaçait plus le Ministre que les les électrons libres générateur d’imprévus.

La fillette avait à peine posé son postérieur sur le fauteuil que Coldris la rappela à l'ordre. Il était le seul Maître ici et elle n’était pas son invité. Tout juste une intruse prise la main dans le sac.

- Relève-toi. Je ne t’ai pas autorisé à t'asseoir. trancha sa voix sans appel.

Il y avait quelque chose qui l'interpelait déjà depuis un moment: sa robe plutôt élégante ne collait pas du tout avec son éducation. Il était d'ailleurs temps de lui rappeler où elle était.

- Il semblerait que je n'ai pas été suffisamment clair. Lorsque je propose, on dispose. Sans discuter.

Il l'attrapa fermement par le bras et l'emmena en direction des sous-sols du château. Arrivée devant une cellule il rompit le silence.

- Maintenant si tu ne veux pas aggraver ton cas ma chère enfant. Tu vas tout me dire. A commencer par qui tu es et ce que tu fais réellement chez moi.

Car si elle comptait effectivement proposer ses services, il n'était pas question de partir sur des bases pourries. L'honnêteté et la docilité était deux qualités qu'il attendait des personnes qui le servaient.  Deux qualités parmi tant d'autres. Elle avait certes démontrer son audace et ne semblait pas dépourvu d'intelligence mais cela ne suffisait pas.

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Message par Cassandre Velasquez Mer 11 Nov - 18:52

La menace restait omniprésente dans ce salon. Le ministre étai un adversaire redoutable et effrayant. Cassandre doutait de pouvoir réussir à se sortir de son emprise. Serait-elle déjà morte sans le savoir ? Se débattait-elle inutilement, comme un lapin dans un collet ? Peut-être. Mais elle était en vie. Elle devait essayer. Au moins, si elle devait se retrouver au pied de mur, debout sur l'échafaud, la corde au cou, elle n'aurait rien à regretter.

ll arrêtait son domestique et insistait pour savoir qui il fallait prévenir. Elle se refusait à ce que Dame Irène soit alertée. Pas question de lui attirer des ennuis. Ni à elle ni à Grâce. Que pourrait-elle répondre ? Et si elle donnait le nom de nobles ? Il y avait Kalisha, sa grande sœur, mais aussi Leyria de Phietom. Laquelle choisir ? Leyria avait un esprit rusé mais dépendait d'un père qui régenter sa vie. Au contraire, kalisha, grâce à son mariage, était épouse et possédait quelques libertés.

"Je..."

La fillette s'obligea à parler lentement et à trembler.

"Je... J’appartiens à la Dame Kalisha, comtesse de Monthoux, princesse de Djeerhan. Je suis une servante, chargée principalement de la divertir et de lui raconter de bonnes histoires."

Il la contempla longuement, comme elle-même le fixait. Ils s'observaient, s'analysaient, comme deux chiens qui se défiaient et se préparaient à se jeter sur l'autre. Cassandre revit cette scène dans la chambre d'Alduis, où tous deux s'affrontaient du regard pour savoir qui parlerait le premier. Elle eut un bref sourire quand Cldris lui ordonna de se relever du canapé. Elle obéit promptement et ajouta, légèrement provocante :

"Vous ressemblez à votre fils. Lui aussi m'a longtemps observé avant de savoir quoi faire ou dire. Puis, il a parlé le premier."

Elle n'anticipa pas cependant le mouvement brusque et s'agaça d'être portée grossièrement jusqu'à ces fameux cachots. Elle toisa longuement le ministre et l’entendit donner cet ordre. Ses lèvres se serrèrent.

"Mon vrai nom, je ne le donnerai pas. Peu importent vos menaces. Je vous dirais en revanche que je suis la Princesse d'Aiguemorte, sœur du fameux Roi des brigands. Quant aux raisons de ma présence, elles concernent votre fils. Je n'imagine pas que vous n'êtes pas au courant que celui-ci est entiché d'un jeune esclave. Les rumeurs ont beaucoup parlé le mois dernier de cette scène ridicule où cet esclave, infirme et chétif traînait le fameux Alduis de Fromart, le redoutable guerrier comme un pantin désarticulé."

Cassandre roula des yeux au souvenir de cette scène pitoyable.

"Si je n'avais pas vu cette scène de mes yeux, j'aurais conclu à une rumeur idiote. Mais l'amour.. L'amour rend les gens stupides et faibles. Ils disent même ne pas avoir faim et que ça ne leur ferait rien d'avoir oublié de manger. Oublié de manger ! Oublié de manger ! Il faut bien n'avoir jamais véritablement connu pour prononcer ces mots-là !"

Elle se décida à se calmer et reprit :

"Il y avait là une bonne occasion de se faire de l'argent. Alors j'ai proposé à votre fils d'être sa messagère entre lui et son cher amant. Si vous aviez vu son visage quand j'arrivais avec un message de son cher et tendre. Moi, il me détestais. Surtout que j'aime assez le provoquer et me moquer de lui. Mais il a tant besoin de mes services pour joindre son bel amour qu'il ne peut trop répondre."

C'était là un mensonge crédible au vu de la situation. Et puis ça reposait sur une partie de la vérité. Alduis et elle s'étaient beaucoup asticotés et elle s'était en particulier amusée à lui envoyer les pires piques afin de le dominer.

"Il n'a pas beaucoup aimé, par exemple, quand je lui rappelais qu'il ne pouvait guère se souvenir des prostituées qu'il rencontrait au Lupanar en fermant chaque fois les yeux pendant l'acte."

Tout en rappelant ces moments, Cassandre se remémora que Alduis de Fromart était le seul fils légitime de Coldris. Il y avait peut-être un coup à tenter de ce côté-là.

"D'ailleurs, messire, à votre place, je ferais surveiller votre fils, et je supprimerai toute arme tranchante de ce domaine. Alduis est...  Nous avons discuté un jour de pourqui il était important de continuer à vivre. Moi, j'expliquais que se laisser mourir, c'était fuir et permettre aux autres de gagner. Par contre, lui, il.. il affirmait que les humains devraient être abattus comme le sont un animal quand celui-ci tombe malade ou est blessé. Or, en ce moment, avec son bel amant en prison, avec le bûcher au-dessus de sa tête, Alduis pourrait être tenté de faire une bêtise."

Elle poussa un long soupir.

"L'amour rend les gens bêtes et faibles."
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Message par Coldris de Fromart Jeu 12 Nov - 12:00



Lorsque Coldris lui demanda qui était son tuteur, la fillette eut une hésitation anormalement longue pour une réponse qui aurait du venir dans la seconde. On aurait pu mettre cela sur le compte de son trouble mais cela ne collait pas vraiment avec l’audace et ni l’effronterie dont elle avait fait preuve précédemment.

- J’appartiens à la Dame Kalisha[…]Je suis une servante

Coldris posa sur elle un regard perçant. Transperçant même. Cette phrase était plus qu’incohérente. Il n’y avait que les esclaves pour appartenir à quelqu’un. Un domestique se contentait de servir. Et comme un domestique ne se serait jamais fait passer pour un esclave, la portion de vérité se situait bel et bien au début de sa phrase et non à la fin.
Quant à savoir si la Princesse Djerdan était son maitre ou non, c’était encore une autre histoire. Pourtant, il ne releva rien et acquiesça d’un air enfin satisfait à ses propos.

Devant qui croyait-elle se trouver pour faire preuve d’une telle insolence ? Avait-elle seulement conscience des filaments rêches de chanvre qui lui chatouillaient déjà les vertèbres cervicales ?
Il ne ressemblait pas Alduis. Alduis lui ressemblait.
En plus instable.
Coldris parlait le premier car il était chez lui et qu’il décidait. Mais puisqu’elle semblait se croire en position de force, elle allait rapidement déchanter. Coldris était seul à décider de chaque choix qu’il faisait dans sa vie. Du plus insignifiant au plus important. Et personne ne viendrait s’interposer entre lui et le destin qu’il se traçait.

Sans un mot, il la traina sans le moindre ménagement jusqu’aux cachots. A sa question, il eu droit un regard vindicatif. Ce genre de regard que l’on trouvait chez les animaux sauvages acculés. Il avait donc face à elle, une proche du déserteur Ysengrin Zellers, plus connu sous le nom de Sylvère d’Aiguemorte. Il rajouta cette information à celles offertes par Thierry. Elle poursuivit en parlant d’Alduis dans des termes fort injurieux et sa main vola instantanément contre la joue de la fillette jusqu’à la mettre à terre. Personne ne touchait à sa famille. Personne.
Peu importe la raison.
Peu importe qu’il s’agisse d’Alduis ou de Sarkeris.
La famille était ce qu’il y avait de plus sacré. Et si Coldris aurait du vénérer quelque chose c’était bien les liens du sang.

Sa relation avec son fils ainé était ce qu’elle était : houleuse, tempétueuse comme l’océan au cœur de l’hiver. Les rares accalmies n’étaient là que pour annoncer les prochaines intempéries.
Et pourtant, jamais il ne tolèrerait que qui ce soit le diffame.

L’amour rendait faible et elle avait bien raison.
L’amour faisait oublier de manger. Même lorsque l’on avait connu la faim.
L’amour faisait prendre des risques inconsidérés.
L’amour tuait tout discernement.
L’amour finissait par faire souffrir.

Il écouta pourtant la suite. Son fils la connaissait donc. Il savait sans doute son identité. Elle connaissait également Alexandre. Elle côtoyait donc l’infirme pour lui transmettre des messages. D’où se connaissaient-ils ? Le Cardinal ? La librairie ? L’église de Thierry ?

Elle évoqua ensuite le lupanar. Des détails que personne ne pouvait connaitre à moins d’y être allé. Il payait suffisamment cher pour que ces secrets ne soient pas éventés. Avait-elle travaillé là-bas ? C’était peut-être là qu’ils s’étaient tous rencontrés ?

L’horlogerie de son esprit tournait à plein régime pour découvrir la vérité. Chaque mot n’était qu’un indice, un engrenage supplémentaire dans sa mécanique bien huilé. Il n’y avait rien de plus excitant qu’un problème à solver. Il allait trouver la solution. Ce n’était qu’une question de temps. Des pistes se dessinaient, il les emprunterait et verrait bien laquelle déboucherait sur la sortie. Peut-être bien qu’avec un peu de patience, la solution viendrait d’elle-même jusqu’à Fromart?

- Je sais de quoi est capable Alduis. En revanche, toi qui semble aimer la vie plus que lui, tu vas devoir m’expliquer pourquoi tu ne t’assois pas sur ton insolence. As-tu tant envie que cela de pendre au bout d’une corde à regarder ton frère les bras en croix sur une roue et à écouter le craquement de ses os. Un à un. Ses hurlements déchirants ? L’amour rend faible tu as raison. Et alors, tu l’aimes ton frère ? lança-t-il d’un ton glacial et narquois

Il marqua un temps d’arrêt et redemanda :

- Ton identité. Je ne te ferai pas l’affront de te déshabiller. Je sais déjà que tu es esclave. Alors montre-toi raisonnable si tu aimes tant que cela la vie.

Coldris de Fromart
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 12 Nov - 13:42

La claque qui venait de l'atteindre la surprit totalement.
Cassandre gisait sur le sol humide et s'accorda un petit temps de réflexion avant de se relever. Et si elle jouait la morte ? Faire croire que le coup avait été rude et qu'elle avait cogné sa tête contre le pavé. Cela arrivait parfois. Non, il était trop intelligent pour se laisser prendre. Elle redressa donc, lentement, mais garda un visage impassible. Rien n'aurait trahi la douleur qui la lançait à la joue. De toute manière, ce n'était pas pire que la canne pressée dans le dos de sa main par le monstre de Rottenberg. Ou des raclées que lui infligeaient Héra au début de son service au Lupanar.

Elle serrait les dents au discours de Coldris.
Elle détestait être dans sa situation.
Elle détestait cette position d'infériorité.
Elle détestait perdre.
Mais il marquait un point : pour continuer à vivre, elle devait s'asseoir sur sa dignité. C'était... difficile à avaler.

Lorsqu'il évoqua Sylvère, elle ne put retenir une grimace, puis haussa les épaules.


"Mon frère ne court aucun danger. Il est parti se cacher loin. Même à moi, il n'a rien dit de sa cachette. Il est terriblement méfiant. Vous ne l’attraperez jamais, lui."

Au moins, même s'il lui arrivait quelque chose à elle, Sylvère, lu serait sauf.

Elle grinça des dents quand Coldris révéla avoir compris son statut. Elle ne sut réprimer une nouvelle, puis remonta la manche de as robe, touchant de la main cette marque odieuse. Les ombres du passé revenaient la hanter. Elle perdit cette insolence pour s'exprimer d'une voix lasse.

"Oui, je suis esclave, mais pas une esclave d'un pays annexé. Moi, je suis née à Monbrina, dans une famille de paysans honnêtes, travailleuses. J'aurai dû avoir une vie heureuse. J'aurais dû. Mais lors du printemps 1592, il y a une une tempête de grêle. En une heure, tous nos ceps était détruit. De là s'est enchaîné une série d'événement terribles. Mon père, il a essayé de me protéger mais aucune de mes tantes n'a voulu nous aider, même voulu me prendre. En fait, personne n'a même répondu. La famille.. La famille, ça finit par vous tourner le dos et vous laisser seul. Seule... C'est comme ça que je me suis retrouvée dans les rues, à essayer de survivre. Jusqu'au jour où je mourrais de faim. Je me sentais mal. J'en ai oublié toute prudence. J'ai volé une pomme et un soldat m'arrêté. Et ce curé.. Ce curé a rappelé que toute fille d'Eve porte en elle le péché originel que le fait que j'ai volé une pomme le prouvait, que j'avais besoin d'un tuteur pour être rééduqué..."

Elle poussa un long soupir, toujours lasse, sans éprouver une fois de dégoût ou de colère à répéter ces paroles. Elle était juste.. fatiguée.

"Et tout ce qui a suivi a été de me vendre à un lupanar... Il y a une grande logiques des faits et des idées."

Le souvenir atroce du marquage et de cette vente sur l'estrade, humiliée à sentir tous ces regards sur elle lui revenait. Finalement, l'échafaud, ce ne serait pas une si mauvaise chose en comparaison. Il y avait la même exposition mais au moins cela se finissait assez vite.

"Je me nomme Cassandre. Cassandre Velasquez."

Il allait chercher des renseignements sur son maître et Dame Irène serait alertée. Elle serait encore inquiète, ce qu n'était pas bon pour sa grossesse. Cassandre releva la tête, grave et résolue.

"Messire, je vous prie, n'avertissez pas la famille à laquelle j'appartiens. Il s'agit d'une femme généreuse qui me considère comme sa fille et dont les enfants me considèrent comme leur sœur aînée. En échange, messire je vous obéirai. Je peux vous rendre des services, vous trouver des informations ou d'autres sortes de choses.

Sa gorge se serra en prononçant cette dernière phrase.
Elle l'avait fait.
Elle venait de passer un pacte avec le diable.


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Message par Coldris de Fromart Jeu 12 Nov - 15:10



 Tous les chevaux finissaient par accepter leur cavalier. C’était inévitable. Une simple question de temps et d’arguments. Si elle tenait à la vie, elle rangerait son insolence et ils pourraient enfin discuter.

- Ne me sous-estime pas si tu sais à quel point les informations valent de l’or. J’en ai quelques unes qui pourraient bien le faire sortir de sa tannière plus facilement que tu ne le crois. Simplement pour l’instant, je n’ai aucun intérêt à le voir sur l’échafaud.

Il ne fallut rien de moins que de la mettre devant le fait accompli pour obtenir des aveux. Elle était bien esclave. Monbrinienne. Par manque de chance. Son récit sur ce fameux curé lui fit réprimer une grimace : il était absolument certain que ce prêtre s’était empressé d’aller au bordel ensuite avant de se flageller en clamant rédemption. Son regard s’assombrit lorsqu’il constata l’ironie du sort -et comprit dans le même temps pourquoi elle savait tant de détails sur le lupanar.

- Et le curé tu l’as revu sur ton lieu de travail ? demanda-t-il sarcastiquement.

Elle acheva de se présenter et se proposa pour le servir. Une proposition alléchante qui ne manqua pas de lui plaire. Il entrevoyait beaucoup de potentiel dans le visage buté de cette gamine, plein d’audace, d’effronterie et de réalisme.

- Enchanté Cassandre. Tu pourras ressortir libre d’ici comme si rien de tout cela ne s’était passé. En échange, tu feras ce que je te demanderai et tu me rapportera toutes les informations dont tu disposes. Pas de mensonge. Pas de dissimulation. Pas de désobéissance.

Il posa son regard sévère sur la fillette brune.

- Inutile de te dire que si j’apprends que tu m’as trahi ou que tu salis mon nom ou celui de ma descendance tu ne verras plus jamais le soleil se lever. A l’inverse, si je suis satisfait, je te rendrai ta liberté. Marché équitable, n’est-il pas ?

Des mouches qui voletaient dans les rues de Braktenn, on en avait jamais assez. Il fallait être sot pour ne pas voir l’intérêt et les capacités de cette petite. Rien pour être parvenue à entrer aux sus et aux vues des gardes. Il ne manquerait d’ailleurs pas de leur rappeler les failles dont ils avaient fait preuves aujourd’hui.

- Bien. Souhaites-tu toujours parler à Alduis?

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Message par Cassandre Velasquez Jeu 12 Nov - 15:59

Le teint de Cassandre la trahit quand Coldris annonça disposer d'informations au sujet de Sylvère. La panique l'envahit. Que pouvait-il bien savoir ? Et qui d'autre les détenait ? Elle eut du mal à se détendre, même quand il déclara n'avoir aucun intérêt à voir son frère sur l'échafaud.

Le ministre demeura silencieux tout le long de son histoire. Il s'autorisa finalement un seul commentaire, au sujet de ce fameux curé, et elle ne put s'empêcher de rire.

"Oh oui, messire, il est venu ! Je vois que vous connaissez bien les hommes qui servent la belle église catholique. Des hommes qui savent faire vivre leurs principes et qui ne les renient jamais !"

Le souvenir de cette anecdote la libéra de la peur.

"C'était quelques semaines après le procès. Il m'a commandé à boire sans me reconnaître. Par vengeance, j'ai ajouté quelque chose à son vin. Disons qu'après cela, il a préféré visiter les latrines de l'établissement plutôt que la chambre de la fill qu'il venait de s'offrir. et ça l'a pas découragé. Il est revenu plusieurs fois, toujours victime de cette même maladie... Il parait qu'il est parti ensuite en pèlerinage à Jérusalem. Selon lui, cette maladie au moment du vice est le châtiment de ses péchés et ne passera que s'il va laver son âme au lieu le plus saint."

Malgré sa position peu avantageuse, elle ne put réprimer son sourire de triomphe au rappel de cette petite victoire.

"D'ailleurs... On a plus eu de nouvelle depuis voilà deux ans. Croyez-vous à un malheur possible ? Quel dommage ! Dieu ne lui aura pas pardonné. Quoique.. S'il l'a laissé mourir, pour mieux l’accueillir au fameux royaume des ieux, c'est peut-être une forme de pardon ?"

Cassandre redevint rapidement sérieuse pour écouter les décisions que venaient de prendre Coldris suite à sa proposition. son ventre se serra. Elle détestait l'idée de travailler pour lui mais n'avait pas le choix. C'était toujours mieux que d'avoir une corde passée au cou, debout sur la place publique, ou de subir les humiliations répétées de cette garce d'Héra.

Elle opina la tête avec gravité.


"Je vous jure de vous servir avec loyauté, messire."

Elle garda un temps le silence puis reprit :

"La loyauté est bien plus agréable à un collier de chanvre, ne trouvez-vous pas ? Je n'ai jamais été attirée par les bijoux, qui plus est, contrairement à mon frère."

Une idée lui vint à l'esprit. Queqlue chose qui pourrait les gêner dans ce contrat.

"Il est entendu aussi que ma famille ne doit être informée de rien. D'ailleurs... Le seigneur de Frenn a été informé le mois dernier, par l'amant de votre fils je faisais des farces à ce dernier et celui-ci est venu s'en plaindre, comme une affaire d'état. Ma tutrice a reçu une lettre de la prévôté et est prudente désormais sur mes déplacements. Y a t-il moyen de gérer ça ? Je ne peux servir si je suis forcée à rester au domicile."

Elle songea cependant avoir déjà des informations à communiquer. La fameuse Leyria de Phietom qui l'invitait parfois à goûter dans son domaine. Elle l'aimait bien mais entre elle et le fait de plaire à Coldris pour rester en vie, il n'y avait pas d'hésitation à se poser.

"Ce qui serait dommage. Il m'arrive d'être invitée par mademoiselle Leyria de Phietom qui écoute beaucoup mes opinions et ce que je peux lui dire. Si vous avez des messages à lui faire passer, indirectement, je pourrais lui les dire. A ma manière. Elle a confiance en moi."

Elle le laissa méditer à cette proposition puis écouta la sienne.

"Je ne sais pas. Comptez-vous me garder ici ou me laisser partir ? Dans le second cas, je ne peux plus m'attarder. Il commence à faire nuit et si je rentre tard, ma famille va me gronder. Et sans doute me punir aissi. Ce qui serait fort gênant pour nos affaires communes."
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Message par Coldris de Fromart Jeu 12 Nov - 21:14



 Coldris ne releva pas lorsqu’elle blêmit au sujet de Sylvère d’Aiguemorte. Elle en savait sans doute plus que ce qu’elle avait dit à son sujet, mais cela lui importait pour le moment. Il n’avait aucun intérêt à capturer le bandit et l’histoire de livraison d’Ulysse l’avait à vrai dire fort régalé. Il écouta en revanche son récit avec une attention non feinte. Un sourire discret apparut lorsqu’elle se mit à rire du curé. Coldris n’était jamais le dernier à se moquer acidement de la religion.

- Il faut être bien sot pour suivre aveuglément des hommes qui ne respectent pas les principes sans parler du douteux divin. La piété c’est pour les idéalistes.

Il la laissa ensuite conter les détails rocambolesques qui ne manquèrent pas de l’amuser. Elle ne manquait décidément pas d’audace et il appréciait ce côté malicieux. Un pèlerinage à Jérusalem c’était encore mieux que la flagellation.

- Son âme était tellement propre qu’il a dû en profiter pour faire la tournée des bordels locaux.

Et sans doute y rester. Au moins le pèlerinage fut rapide les fois suivantes.

Le sujet suivant porta sur ses services et il fut ravi de voir qu’elle se montrait enfin raisonnable et docile.

- Tu as entièrement raison. Même si tout ce qui brille n’est pas or.

Elle avait au moins le pragmatisme pour elle. Et quelque part, il se reconnaissait, lui le petit garçon rêveur de son château miteux qui rêvait d’une vie meilleure.

- Si tu étais libre, où souhaiterais-tu être dans dix ans Cassandre ?

Coldris se souvenait de sa propre réponse à cette question tant d’années plus tôt : il serait à la Cour et il aurait du pouvoir. D’une façon ou d’une autre. Suffisamment pour manger tout ceux qui oseraient le menacer. Et il était là désormais. Ministre des Affaires Etrangères. Troisième homme de ce pays. Proche du Roi. Lui, le huitième fils arrivé à la capitale sans un sou.

Cassandre lui fit part d’un problème pour le moins fâcheux. Maudit Dyonis… Il acquiescça à ses propos.

- La Prévoté enverra une lettre te disculpant des charges dans les jours à venir. Mais tiens-toi tranquille. Je ne pourrais pas te blanchir éternellement. C’est la sœur Cassin ta tutrice ?

Ce qui expliquerait sa proximité avec Alexandre qui était chez elle lors de l’absence du Cardinal.

Il fallait croire qu’aujourd’hui était la journée des confidences. Même la fillette lui transmettait des informations de choix. Leyria de Pheitom l’appréciait.

- Essaye de savoir ce qu’il en est de ses prétendants. Je passerai sans doute lui rendre visite prochainement.

Elle ne comptait visiblement pas à s’attarder et lui ne compter pas la retenir outre mesure

- Tu es libre de partir. Ta tutrice recevra mes commandes à partir de maintenant. Et tu seras mon interlocutrice.

Sur ce, il remonta l’escalier de pierre laissant Cassandre dans le sous-sol froid où elle aurait tout le loisir de retrouver la sortie ou de s’y égarer.

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Message par Cassandre Velasquez Jeu 12 Nov - 22:18

Cassandre sourit de voir que son interlocuteur semblait apprécier sincèrement son histoire sur ce curé dont elle s'était vengée pour son asservissement et qui avait disparu quelque part sur le chemin vers Jérusalem. Elle grinça des dents quand il s'amusa sur le fait que celui-ci ferait la tournée des bars.

"Je préfère l'imaginer mort. Et si possible dans des souffrances atroces. Ou être devenu esclave à son tour. Il parait que les peuples de ces régions pratiquent eux l'esclavages, mais uniquement sur les chrétiens."

Elle songea que toutes ces informations glanées au Lupanar toutes ces années pourraient retenir son attention.

"D'ailleurs en travaillant là-bas, j'ai laissé sans arrêt mes oreilles traîner. Les informations sont utiles. Toutes les informations. Je pourrais, à votre convenance, vous dresser la liste des secrets que les nobles et bourgeois, ou prêtres ont pu dire. Je peux vous fournir des noms."

La conversation se poursuivit sur ses services et Coldris se satisfaisait de son obéissance. Elle ne répondit pas. Elle n'avait pas le choix que de se soumettre. Elle n'était plus qu'un chien bien dressé à qui il venait de passer un collier de cuir. Elle releva cependant à sa question. Que ferait-elle dans dix ans si elle était libre ? Elle l'observa, perplexe, puis soupira.

"Je ne me suis jamais posée la question, messire. Pour moi, l'avenir, ça veut dire : est-ce que je serais encore en vie demain ? Est-ce que je mangerais ? Mais si je pouvais être libre, j'aimerais avoir un commerce. Etre indépendante. Et je ne me marierai pas. Jamais. Je ne laisserai jamais un homme pouvoir me dominer. Mais ça ne se produira pas, je le sais. Je vous suis trop précieuse avec ce collier pour chien que vous venez de me passer. Vous ne le retirerai pas."

Elle haussa les épaules, indifférente.

"Mais il ne me gêne pas. Comme j'ai déjà dit : je préfère ce collier de chien que celui de chanvre."

Elle garda la silence puis l'entendit faire des déductions sur qui était sa tutrice. C'était logique et expliquait ses liens avec ce maudit Alexandre. Toute cette situation c'était sa faute. Elle aurait peut-être réellement verser du produit contre les rats dans son assiette. Au moins, elle n'aurait pas eu à se retrouver dans cette situation. Elle hocha de la tête, légèrement, à chacune de ses affirmations. Il lui demandait de chercher à connaitre ses prétendants.

"Je saurais mal faire parler. Vous avez l'intention de la demander en mariage pour votre fils, c'est ça ? Savez-vous au moins ce qui s'est passé , Elle et Alduis s'entendent très mal. Elle lui a littéralement cassé les couilles."

Elle ne préciserait pas lui avoir appris cette technique. Il n'avait pas à l'apprendre.

Il lui indiqua que Dame Irène recevrait des commandes de sa part qui leur servirait à couvrir leurs rencontres. Elle opina puis entendit avec satisfaction pouvoir sortir. Enfin ! Elle se rfusait à rester plus lonhtemps dans ce lieu humide et s'empressa de suivre Coldris dans l'escalier. Il lui tardait de rentrer.


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Message par Coldris de Fromart Ven 13 Nov - 10:02



Coldris ne releva pas ses propos au sujet du prêtre aux mœurs légères. Quant à sa proposition sur les secrets du lupanar, il opina du chef. Il était bien placé pour savoir que les maisons closes étaient le lieu de confidence. Entre l’alcool et l’euphorie, les langues se déliaient. Et c’était bien pour cela que lui-même ne buvait que très peu. Il  laissait les beuveries aux autres. De son expérience, les trois meilleurs endroits pour obtenir des informations étaient les bordels, les églises et les tavernes, suivies de près par les lavoirs.
La connaissance -sous toutes ses formes- était ce qui distinguait les hommes ayant un temps d’avance de ceux ayant un temps de retard.

La réponse à cette question apparemment innocente l’intéressait au plus haut point. Et ce pour plusieurs raisons...

- Qui te dit que tu ne pourrais pas me servir en étant libre ? L’ambition c’est important dans la vie. Si tu regardes tes pieds, tu t’égareras. Il faut marcher la tête haute et ne jamais quitter des yeux ce que l’on désire. Il n’y a que comme cela qu’on finit par l’obtenir, crois-moi. Tu devrais chercher à ne plus avoir de collier que de t'en satisfaire.

Un pas après l’autre, il avait gravi chacune des marches le séparant de son objectif. Tout ce dont il disposait, il ne le devait qu’à lui et lui seul. D’autre part, Coldris envisageait réellement de l’affranchir et même de lui offrir ce fameux fond de commerce. La loyauté profonde ne naissait que bien rarement de la contrainte. En revanche, la reconnaissance était un mortier dès plus intéressant pour fidéliser ses alliés.

Quant à Leyria. Il eut un sourire énigmatique. Oui, il aimerait la demander en mariage pour son fils. Mais pas celui qu’elle pensait. Enfin, lorsqu’il serait officiellement un Fromart à défaut de pouvoir être un Farnendes-Fromart. Il n’était pas encore persuadé du choix de la marquise et pour tout dire, contraindre Sarkeris à se marier ne serait pas une mince affaire. Le contraindre tout court n’était pas chose aisé. Il fallait dire qu’il avait là-dessus aussi bien hérité de son père que de sa mère…
La fin de sa phrase, lui fit hausser un sourcil. Alduis l’avait rencontré ? Cela ne lui ressemblait pas de se rendre chez des demoiselles. Ni à l’improviste, ni sur invitation. Pour tout à fait honnête, il se rendait rarement chez qui que ce soit. C’était donc pour le moins étonnant. Quant à la suite cela confirmait ce qu’il avait entendu sur son compte : une petite sauvageonne sans la moindre éducation. Il avait hâte de la voir chanter attachée en figure de proue de l’Aux Vents.

Sur ces dernières paroles, ils quittèrent les cachots.

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Message par Cassandre Velasquez Ven 13 Nov - 10:47

En remontant les escaliers en suivant les pas de Coldris pour ne pas se perdre, Cassandre demeura silencieuse, perdue dans ses pensées. Sur le fait de travailler pour lui et lui apprendre des informations, elle ne le regrettait pas. Comme elle lui avait affirmé : mieux valait servir qu'être pendue. La suite de la conversation la laissait perplexe. Avait-il réellement l'intention de lui offrir sa liberté ? Ce serait... inespéré. C'était un rêve auquel elle n'avait jamais eu la folie de faire. Il en avait les moyens. Elle le savait. Bien plus que Dame Irène, avec pour seul soutien des frères cardinal et général. Un ministre, oui, cela avait plus de poids.

L'ambition...
Il avait prononcé ce mot.
Pouvait-elle réellement en avoir ?
Jusque-là, ses ambitions se résumaient à porter des coups à cet empire qui n'avaient fait que la blesser et qui continuaient inlassablement à blesser des gens. Elle avait contribué à afire éclore un embryon de révolte. Mais où cela la mènera-t-il ? Elle songeait à mourir en martyre, s'il le fallait, mais s'il y avait une meilleure chance de réaliser ses idées ? Si elle pouvait s'élever, elle pourrait mieux contribuer à ses causes. Si elle possédait un commerce, elle pourrait cacher ceux qu'elle déciderait de protéger. Elle pourrait notamment accueillir Sylvère et l'engager comme employé. Ce serait drôle, en plus, de le commander ! Quel commerce elle aimerait posséder ? Une vision se forma vite dans son esprit : une taverne. Le lieu parfait pour rassembler toujours plus d'informations.

Son regard fixa le dos de Coldris qui arrivait au bout de l'escalier. Pouvait-il réellement lui permettre de réaliser toutes ces choses ? Cassandre doutait. Elle avait besoin d'y réléchir à tête reposées, une fois les émotions et l'agitation calmées.

Au sommet des escaliers, après un rapide mot d'au revoir, la fillette disparut au pas de course.


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Message par Alduis de Fromart Mar 17 Nov - 23:26

Alduis n'arrivait toujours pas à maîtriser sa colère. Elle flambait à l'intérieur de lui, embrasant chaque parcelle de son être brûlant d'une bile acide son estomac. Les mots de Coldris passaient et repassaient encore dans son esprit, repris et amplifiés par les voix.

Comme ça tu as besoin d'aide pour sortir ta petite pute du trou ?

Ce...
Un coup.
... n'était ...
Un autre.
... pas ...
Et un troisième.
... sa petite pute !

Coldris n'avait pas le droit de parler de lui ainsi ! Il n'avait pas le droit de l'insulter, et encore moins de le comparer à ses catins.

Il. n'avait. pas. le. droit.

Alduis expira brutalement tout l'air qu'il retenait bloqué dans ses poumons d'un seul coup. Depuis les heures que Alduis avait quitté le bureau de son père, rien n'y faisait.

Il avait peur. Peur de ne plus jamais revoir Alexandre. Peur de devoir assister à sa mort. Il ne pourrait pas. Il ne voulait pas.

Pour chasser les sombres pensées qui occupaient toute sa tête, il avait passé sa journée dehors. Pour faire redescendre la pression. En vain. Il avait planté, et planté, et planté, et planté encore, inlassablement, le couteau dans le tronc d'un des arbres des jardins Fromart. Il l'avait lacéré de toute sa rage, de tout son désespoir.

Et il en avait un peu oublié sa main droite qui désormais pulsait douloureusement, en se rappelant subitement à son bon souvenir. Comme si elle se mettait soudain à lui crier : Je suis là, idiot, j'existe, ne crois pas faire comme si de rien !

La douleur devenant trop prenante, il avait dû se résoudre à abandonner le massacre du pauvre arbre. Combien de temps cette maudite main mettrait-elle à guérir ? Plier les doigts était une torture. Cela faisait déjà dix jours.

Pourtant, Alduis n'était pas assez idiot pour croire que les choses se régleraient aussi vite. Bien sûr que non. À la guerre, une semaine suffisait rarement, il avait pu l'observer. Cela ne faisait pas exception pour sa main d'arme.

La nuit tombant, il avait dû se résoudre à rentrer. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait de passer une nuit debout mais les choses seraient devenues irraisonnables. Alduis redoutait le moment où, dans une poignée d'heures, il devrait se mettre au lit et chercher un sommeil fuyant. Où, fermant les yeux, son esprit se représenterait le cadavre d'Alexandre carbonisé par les flammes.

Pour ne pas rester statique, Alduis errait dans les couloirs. Le mouvement lui permettait de garder une partie de son esprit présent dans le monde réel. Un maigre ancrage, qui n'empêchait pas la seconde partie de partir à la dérive dans une vieille barque qui prenait l'eau. Mais tant qu'il marcherait, tant qu'il resterait actif, les choses iraient.

Les esclaves le voyaient passer, dans un sens puis d'autre. Et puis encore, et encore. Une ronde infernale, qui ne les interrogeaient pourtant pas plus que cela. Alduis les avait habitué à pire, ils avaient fini par se faire aux comportements parfois décalés de la famille Fromart. Ainsi donc, personne ne cherchait à l'arrêter. On le laissait tourner dans son château comme une âme en peine en toute sécurité.

Une silhouette attira son attention dans sa vision périphérique. Par réflexe, Alduis fit volte face, pour... Quelle ne fut pas sa surprise de reconnaître Cassandre ! Aussitôt, il fronça les sourcils, sur ses gardes.

- Tiens, tiens, tiens. Une petite fouine. Quelle surprise.

Alduis eut un sourire qui étira ses lèvres, malgré son visage creusé par l'anxiété et fatigué. Les cernes étaient nettes sous ses yeux.

- Tu m'as tout l'air perdu, dis-moi, à regarder de tous les côtés ainsi. Tu cherches ton chemin peut-être ?

Et il leva un sourcil d'un air interrogateur.
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Message par Cassandre Velasquez Mer 18 Nov - 10:08

Mais qu'est-ce qu'ils avaient à vivre dans des châteaux aussi grands, ces imbéciles de nobles ? Cela les amusait tant que ça de se perdre dans les couloirs, eux ? Cassandre tournait depuis une heure et en était lasse. En remontant des cachots, elle pensait suivre Coldris et trouvé moyen de se repérer. Même pas ! Ce foutu vieux marchait vite et l'avait semé. Décidément, cette journée était maudite ! Qu'allait-il encore lui arriver ? Allait-elle coucher là ? C'en était agaçant !

Alors qu'elle remontait un énième couloir et débouchait à une croisées de chemin une voix la surprit. Elle sursauta et découvrit, face à elle, le fameux Alduis de Fromart, celui qu'elle cherchait quelques heures plus tôt. Elle soupira. Fichu destin ! Il avait l'intention de tout lui faire endurer aujourd’hui ? Elle répondit de façon agressive :


'"Te voilà enfin, toi ! Des heures que je te cherche !"

Au moins, il avait l'air encore vivant. Il n'aurait plus manqué que ça, dans cette foutue journée, de découvrir que tous ses efforts n'auraient servis à rien, li s'étant déjà suicidé de désespoir.

"Quand j'ai appris pour l'arrestation d'Alexandre, je suis venue te voir. Pas pour toi ou même Alexandre. Mais j'ai une dette de vie envers Alexandre. Il m'a sauvé la vie. Alors je paie mes dettes en venant vérifier si son amant se porte bien."

C'était l'idée originelle de son plan au début de cette journée. De toute manière, Alduis n'avait pas besoin de savoir ce qui s'était passé entre elle et son père. En fait, personne n'aurait à le savoir. Elle fixa la main blessée du jeune homme. Elle soupira.

"Ne me dis pas que tu as essayé de t'ouvrir les veines ! Tu penses à Alexandre ? Tu comptes te tuer, sans chercher à l'ider ? C'est comme ça que tu aimes, toi ? Tu abandonnes avant la fin ?"
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Message par Alduis de Fromart Sam 21 Nov - 18:35

Que faisait Cassandre ici ? Il n’eut pas le temps de réellement se poser la question que la réponse tombait d’elle-même. Des heures qu’elle le cherchait ? Tiens donc. De nouveau, il la laissa parler.

L’arrestation d’Alexandre.

Cette simple pensée suffit à faire s’envoler tout le bénéfice - déjà bien maigre - de la journée d’entraînement. Sa main pulsait désespérément fort. Il serra les dents et la serra imperceptiblement contre lui, comme si cela ferait redescendre la douleur.

Il plissa les yeux pour supporter la douleur. Et ricana ouvertement :

- Tu tiens donc tes dettes ? Je pensais que tu t’asseyais sur l’honneur, pourtant.

Un sourire sombre éclaira son visage marqué par l’anxiété et la fatigue et il ajouta :

- C’était toi qui a donné cette idée à cette chienne de Leyria, n’est-ce pas ?

Il ne précisa pas de quelle idée il parlait. Il ne doutait pas une seconde qu’elle comprendrait. Cette histoire de coup de pied lui était resté en travers de la gorge. Et par-dessus tout, il était persuadé qu’elle en était fière. Avec tout cela, il n’aurait pas cru une seconde qu’elle avait quelque chose à faire des dettes qu’elle avait. Sa présence disait pourtant autre chose.

- Tu peux repartir, dans ce cas, fit-il froidement. Je suis vivant.

Vivant.
Ce mot n’était-il donc rien qu’une immense plaisanterie cruelle ? Il ne se sentait pas le moins du monde vivant.

- Tu comptes te tuer sans chercher à l’aider ? C’est comme ça tu aimes toi ? Tu abandonnes avant la fin ?

Alduis serra les mâchoires plus fort encore. Il avait conscience d’être à découvert en terrain ennemi, que la moindre des failles qui le composait, que le gouffre qui s’ouvrait au fond de lui était visible. Ne laisser aucune prise à ses ennemis. Ah, il était beau le militaire !

Ce fut d’une voix éteinte qu’il répondit :

- Sale petite garce.
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Message par Cassandre Velasquez Sam 21 Nov - 19:54

Finalement, cela valait le coup d'avoir perdu une journée entière et une frayeur d'avoir failli de peu se retrouver à la prévôté dans l'attente d'une condamnation à mort. Assister au spectacle d'un Alduis de Fromart misérable, qui venait de blesser avec une main blessé, qui ne tenait pas en place du fait de l'arrestation de son amant, cela valait tous les risques. Casandre était certaine que si elle avait été prise, après cette vision, devant la potence, elle n'aurait eu pas regret, satisfaite d'emporter avec elle cette douce vision de la défaite morale de son ennemi.

Car ils étaient ennemis.
Indéniablement.
Il l'avait rendu vulnérable.
Elle s'était détesté par sa faute.
L'entaille à sa gorge avait disparu depuis mais la cicatrice morale perdurait.

Cassandre le fixa d'un air stoïque, refusant de le laisser lire sur son visage, pis gaussa les épaules.


"Les dettes, ça se paie, c'est comme ça. C'est une question de survie, pas de morale. Sinon tu finis par en mourir. Dans des conditions atroces."

Elle entrevit l'image de son père, seul dans une cellule, tremblant de froid, allongé sur un lit inconfortable. Il appelait à l'aide. Il toussait. Personne ne venait.
Elle détestait cette vision.
Ses poings se serrèrent.
Son père était mort. Il n'y avait rien à faire. Toit ce qui importait était de passer par dessus. Pleurer et être triste ne le ferait pas revenir.

Elle fixa, impassible, Alduis, chassant l'image de son esprit.


"Mais survivre, ça, toi, tu ne connais pas."

Il lui donna une excellente raison de sourire en parlant de Leyria et de ce fameux coup. Sans rien préciser. C'était inutile. Elle savait effectivement toit et 'était absolument hilarant. Cassandre feignit d'un air innocent et se mit à minauder.

"Non, je ne dois pas du tout de quoi il est question. Quoique... Elle était inquiète, c'est vrai, de ses conversations avec les hommes. Elle souhaitait connaitre un moyen de se défendre. Alors, je lui ai appris une certaine technique. Oh... Ne me dis pas... c'était contre toi ?"

Elle éclata brusquement de rire laissant apparaître une joie sauvage.

"Ce n'était pas trop douloureux, au moins ? quel dommage ! Alexandre doit être déçu que ton intimité ait été atteinte, non ?"

Cassandre s'amusait follement à le frapper en plein cœur. Il payait pour cette peur vécue dans les cachots tout à l'heure. Face à Coldris, elle avait été forcée de s'écraser et d'accepter son marché. Le fils payerait pour le père. Ainsi soit-il ! Il avait par ailleurs à payer également pour cette agression contre ce mur. Elle ne le lâcherait pas si facilement.

Une dette se payait toujours.
Toujours.

Cassandre se plut ainsi à l'attaquer avec ces phrases qui l’accusaient de lâcheté et de ne pas chercher à défendre son amant. Il ne répliquait pas. ll se sentait déjà vaincu. Comme c'était bon que ce regard fuyant désespéré, comme celui qu'elle arborait elle-même quand son couteau pressait sa gorge. Comme elle se sentait, elle, puissante face à cet ennemi désarmé.

Ces paroles, un aveu de défaite, la rendait euphorique.
Garce..A ses oreilles, dans sa bouche, ça sonnait comme un compliment.
Si être une garce permettait de sentir puissante, de donner les autres, de cesser d'être une victime, alors, oui, elle serait fière en être une.

Cassandre reprit la parole d'une voix doucereuse :


"Sale petite garce.. Chienne... Ton langage n'est pas des plus élégants, Alduis. Mon grand frère m'a appris que c'était impoli et irrespectueux d'en dire. autant pour soi que pour ses interlocuteurs."

C'était hypocrite d'utiliser ainsi les paroles de Sylvère pour son petit jeu. Eldred le lui dirait. Mais ils étaient faibles, tous les deux, aveuglés par leurs bons sentiments. Suivre les règles des bonnes mœurs ne faisaient que mettre un pied dans la tombe.

Comme son père.
Non, elle ne devait pas penser à lui.
Ne pouvait-il pas arrêter de la poursuivre ?
Il n'était plus rien pour elle.
Il était mort.
Mort !

Que ces maudites images cessent de la harceler !
Qu'elles la laissent enfin tranquille !

Afin de le reléguer loin dans son esprit elle fixa Alduis. Un sourire sadique lui vint.


"Dis Alduis ce regard que tu as... il me rappelle quelque chose. Ou plus précisément, quelqu'un. Ooooh ! Mais oui, C'est à s'y méprendre, celui que j'avais, quand tu appuyais ton couteau sur ma gorge."

Son sourire s'étira et devint plus effrayant encore.

"C'est douloureux cette sensation de se sentir humilié, Alduis, n'est-ce pas ? On est coincé, contre un mur incapable de se défendre. Cela fait mal. Incroyablement mal. Je l'ai aussi vécu. Je comprends. je comprends parfaitement.

Et aujourd'hui, elle devenait le bourreau face à la victime.
Elle devenait l'ennemie son ennemi.
Comme elle aimait être puissante.

Et durant ce temps, les images disparaissaient.
Il n'y avait que des avantages à être puissante.
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Message par Alduis de Fromart Dim 22 Nov - 11:06

Les dettes se payaient. Il était bien d'accord avec elle — à son plus grand damn. Parce que cela signifiait qu'elle méritait au moins un peu de respect, et qu'il n'avait aucune envie de le lui offrir. Il avait plutôt envie de l'étrangler, pour voir son visage de petite garce chercher de l'air. Mais même cette idée ne lui tira pas la moindre satisfaction.

Il ne répondit rien, resta de marbre face à elle. Et pourtant, son expression désespérée, les cernes sous ses yeux, parlaient pour lui. Elle était en position de force, et elle le savait pertinemment. Et lui avait conscience de sa faiblesse.

Il distingua ses petits poings se serrer. Ses mots suivants furent comme un fer chauffé à blanc que l'on appliquait sur son ventre. Un goût de bile remonta dans sa gorge et brûla sa langue.

La haine vint enrouler ses doigts autour de ses intestins et serra. Il eut envie de vomir. S'il n'était ni vivant, ni mort, et qu'il ne survivait pas non plus, alors que faisait-il ?

Il agonisait.
Depuis des années, jour après jour, seconde après seconde, il agonisait. Ce fut comme une certitude qui lui fit bien plus mal que toutes les blessures physiques qu'il avait pu recevoir. Plus mal que les pulsions dans sa main.

Il était déjà à moitié mort. Pourquoi ? Pourquoi ne l'avaient-ils pas achevé ? Personne ne méritait de souffrir... non ?

Cassandre se donnait des airs d'innocence. Comme si elle n'avait pas compris de quoi il parlait. Alduis serra les dents et les poings — les deux, malgré ses phalanges droites qui protestèrent avec véhémence contre ce geste. Il se força à respirer quand il sentit son inspiration se bloquer dans sa cage thoracique. Rester calme. Il devait rester calme.

Mais il le devinait déjà. Il n'y arriverait pas. Doucement, la pression montait à l'intérieur de lui. Et il ne lui restait pas grand-chose pour arriver à saturation. C'était comme si sa cage thoracique devenait soudainement trop petite pour contenir ses poumons en lui. Comme s'il allait les cracher.

- Alexandre ne le sait pas, siffla-t-il.

Chaque respiration lui donnait l'impression d'être la dernière. Il aurait voulu mourir immédiatement. Et tant pis. Tant pis pour Eldred, pour Cassandre, pour son père. Tant pis pour ses promesses. Tant pis pour l'honneur et le courage.

C'était une garce. Une peste. Une chienne. La brûlure sur son ventre empirait. Le sourire de Cassandre était comme une lame que l’on enfonçait dans son ventre et que l’on retournait. Ses mots étaient du sel versé sur les plaies. Il avait mal, si mal…

- C’est douloureux cette sensation de se sentir humilié, Alduis, n’est-ce pas ?

Ce fut la goutte de trop, celle qui fit s’écrouler les fins murs de sa forteresse sur eux-mêmes, celle qui déclencha ses muscles avant qu'il n'ait eu le temps de réaliser ce qu'il faisait. Il la frappa. En plein nez, lequel émit un craquement sinistre. Un flot de sang se déversa aussitôt sur le visage et les lèvres de Cassandre.

- Tu devrais continuer sur cette voie, Cassandre, ironisa-t-il alors d'une voix pleine d'acide. Tu finiras comme moi. Il n'y aura plus que la haine et la colère pour te faire vivre, et chacun d'elle grignotera tout ce qu'il reste de toi avidement.

Il plongea son regard bleu, éprouvé et torturé comme rarement, au fond du sien et conclut d'une voix rauque :

- Tu auras tant avancé que quand tu voudras faire demi-tour, tu ne pourras plus. Le chemin aura disparu. Et tu seras piégée dans tes propres ténèbres. Tu n'auras plus qu'à te laisser dévorée et les regarder se gorger de ta vie, impuissante.

Et il cracha par terre.
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Message par Cassandre Velasquez Dim 22 Nov - 11:49

Cassandre fixa son ennemi, le visage défiguré par la suffisance et al soif de le dominer. Elle aimait ce sentiment de puissance. De domination. Elle se rappela, furtivement, de ses farces à Alexandre, de cet amusement à le commander, de le soumettre à sa volonté. Mais au fond, cela avait été trop facile. La cible n'opposait aucune résistance. Par contre, une personne comme Alduis de Fromart, il représentait un succès non négligeable.

Et elle venait de le vaincre.
Il ne bougeait.
Il était blessé mortellement blessé par ses mots.
Sylvère avait bien eu raison de lui apprendre que les mots détenaient une grande puissance. Une puissance plus forte encore que celle des armes. Une dague pouvait causer une plaie mais la douleur passerait finalement assez vite. En revanche, la souffrance de mots bien choisis poursuivrait longtemps sa victime. A vie, peut-être.

Comme ces mots que le marchand véreux lui avait dit


"Tu es un meuble."
"Ne réponds pas."
"Ne dis rien sans qu'on ne te le demande."
"Tu n'es plus qu'un meuble."

Mais elle n'était plus un meuble. Elle retrouvé sa mobilité et son intelligence. Elle pouvait à nouveau frapper et faire mal. Très mal. Alduis de Fromart le lui prouvait.  

Les mots douloureux, c'était elle qui les disait à présent.
Les maux douloureux, c'était elle qui les infligeait à présent.
Elle était puissante.
Enfin !

Cassandre se laissait aveugler dans cette sensation euphorisante du triomphante. Elle baissait sa garde. Entièrement. Totalement. Elle ne fit pas le coup de poing qui arriva brutalement et l'étala au sol. Renversée sur le sol, dans une position lamentable, la fillette grimaça. Du sang coulait sur les dalles du couloir.  Elle se redressa difficilement. La tête lui tournait et elle avait un vetige qui lui brouillait légèrement la vue.


"Si tu baisses ta garde, tu auras un pied dans la tombe, Cassandre."

La voix moqueuse d'Eldred s'éveillait quelque part dans son esprit. Elle serra les poings et cria, agressive.

"Ta gueule, Eldred !"

Elle frappa du poing, rageuse, le sol.

"J'ai pas besoin de toi ! Non !"

Elle n'arrivait pas réellement à penser. la douleur ressentie à l'appendice nasal accaparait ses sens. Elle passa la main dessus et le simple toucher, léger, lui causa une vive grimace désagréable. Les mots d'Eldred continuaient à résonner. ils étaient agaçants. pénibles.

Tu es calmée? On peut parler entre adultes maintenant ?

Ellepouvait l'imaginer, un brin moqueur, satisfait de voir son ami Alduis l'avoir corrigé. Lui avoir montré ses faiblesses et que lui avait raison. Son poing se contracta encore et frappa encore une fois le sol.

"Ta gueule, Eldred, j'ai dit ! laisse-moi tranquille !"

Soudain, Alduis se mit à lui adresser la parole. Elle releva la parole pour l'entendre. C'était certainement mieux que de subir les moqueries railleuses du guerrier zarkotien. Elle l'écouta, impassible, alors que le sang coulait toujours de son nez cassé. Elle soupira, lasse.

"Je suis déjà dans les ténèbres, Alduis. Tu n'es pas original, en plus, car ton ami Eldred m'a expliqué ces choses la semaine dernière. Lui aussi disait que je finirais par te ressembler. Sauf que vous fautes une erreur à mon sujet. Je vis déjà dans un mer d'ombres qui essaie de venir me prendre chaque jour, chaque nuit aussi, contre laquelle je dois constamment me battre. Faire demi-tour.. Je crois que c'est déjà trop tard."

"'Tu es une hypocrite, Cassandre."

"Eldred dit que je suis hypocrite. Mais je préfère être hypocrite et vivre. Même une vie de ténèbres. Je veux gagner. Je ne veux plus jamais me retrouver au sol, à subir les attaques de ceux qui dominent. Je veux l'emporter. Je veux... Je veux..."

Si tu regardes tes pieds, tu t’égareras. Il faut marcher la tête haute et ne jamais quitter des yeux ce que l’on désire.

La voix de Colfdris résonna en elle et chassa, enfin, celle d'Eldred. Elle se sentit apaisée. Oui, c'était cela la voie à suivre. Coldris était puissant. Fort.  Il tenait quiconque en respect et imposait sa volonté à tous. Elle ajouta dans un murmure très calme :

"Je veux être comme ton père."
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Message par Alduis de Fromart Lun 23 Nov - 17:29

Son coup la projeta en arrière et elle tomba sur les dalles. En temps normal, cela aurait dû le rassurer, lui redonner - au moins un peu - confiance en lui. Mais pas cette fois-ci. Voir le sang couler sur son visage et entendre le sinistre craquement de ses os ne firent rien. Cela ne fit que rajouter encore du sel sur son âme. Ça brûlait. Ça brûlait affreusement.

La douleur qui paralysait sa main droite s’étendait désormais jusqu’à l’épaule et elle continuait de s’étendre comme un poison. Si seulement ce poison avait pu le tuer… Mais non. C’était le poison de la vie, qui se répandait doucement dans ses veines. Le goût aigre de la bile inondait ses papilles, il avait de plus en plus envie de vomir. De se rouler en boule dans un coin et de ne plus se relever. Il aurait pu se laisser mourir de faim et de soif… Cette perspective lui semblait tellement attrayante.

- Ta gueule, Eldred ! cria soudainement Cassandre en frappant le sol, faisant sursauter violemment Alduis.

Involontairement, il fit un pas en arrière, presque effrayé. Eldred. Aussitôt, il entendit la voix grave du Zakrotien dans son esprit, calme et apaisante. Il sentait presque sa présence dans son dos et il avait envie de se retourner pour le voir, pour qu'il lui dise quelque chose — n'importe quoi, il s'en contenterait.

Mais Eldred n'était pas vraiment là. Ce n'était qu'une invention de son esprit, les réminiscences de sa mémoire. La seule chose qui était réelle à l'instant, c'étaient les exclamations de Cassandre, et le grand gouffre qu'elle creusait en lui avec tant d'ardeur. Sa douleur était réelle. Intérieure, invisible, mais réelle. Si on l'avait découpé en deux, qu'aurait-on trouvé ? Sans doute plus grand chose. Un cœur, des poumons et des organes grignotés, qui finiraient bientôt par disparaître, dissous par son agonie. Il n'était plus qu'un corps creux.

À chaque fois que Cassandre frappait de nouveau le sol, Alduis se recroquevillait un peu plus, un mouvement imperceptiblement qui courbait petit à petit ses épaules, comme si le poids de l'air était subitement si lourd qu'il ne pouvait plus le supporter.

Si elle poursuivait sur cette voie, elle finirait comme lui. Vide. Creuse. Dévorée et rongée, jusqu'aux os. Et il n'aurait souhaité cela à personne, son honneur l'en empêchait. Même pas à une ennemie. Parce que c'était faux : à la guerre, tous les coups n'étaient pas permis. Elle pouvait encore faire demi-tour, elle devait le faire, tant qu'il était encore temps.

- Je suis déjà dans les ténèbres, Alduis.

Elle se trompait. Parce qu'avec le recul, il mesurait à quel point les choses auraient été différentes, si au lieu de se refermer, il avait continué à rire avec Bérénice. Si au lieu de laisser la haine végéter doucement en lui, il l'avait combattue par le jeu. Mais c'était trop tard. Parce que désormais, il ne restait plus rien à sauver.

Elle pensait avoir tout vécu. Il l'avait cru aussi. Il le croyait encore. Mais quand il pensait que rien ne pourrait lui faire plus mal, quelque chose venait lui prouver le contraire. Quand il pensait que c'était fini, enfin, la vie trouvait de nouveau de quoi se repaître de sa douleur.

On pouvait toujours faire pire, il le disait lui-même. Alors pourquoi oubliait-il systématiquement la leçon ?

Il avait eu la rage de vivre. Avant. Sur les champs de bataille. Il s'était suffisamment battu, il avait suffisamment saigné. L'adrénaline ne suffisait même plus à l'entraîner dans le tourbillon infini de l'Existence.

Il n'avait plus envie.
Plus envie de rien.

Elle vivait dans une mer d'ombres. Mais ce n'était que des ombres. Que l'on pouvait éloigner avec quelques bougies. Que ferait-elle quand ces ombres parviendraient à l'entraîner avec elles, dans les bas-fonds ? Elle ferait comme tout le monde. Elle coulerait à pic.

- Mais tu trouves encore le sommeil. Tu as encore faim. Tu as encore un but à ta vie. Et quand tu n'auras plus tout cela ? Quand tu ne pourras plus fermer les yeux, parce qu'à chaque fois que épuisée, tu baisseras ta garde, elles seront là ? Quand les aliments n'auront plus aucun goût ? Quand tu auras réussi, que tu auras gagné, … que feras-tu ?

Il n'avait pas dormi depuis l'arrestation d'Alexandre. Il avait peur des portes qui s'ouvriraient alors, des cauchemars qui planteraient leurs griffes dans son esprit.
Il n'avait rien mangé non plus. Tout avait le goût de cendres. Les cendres qu'il resterait du bûcher qui verrait la fin d'Alexandre.
Quel but aurait-il pu avoir ? Survivre n'en était pas un. Ressembler à quelqu'un non plus.
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Message par Cassandre Velasquez Mar 24 Nov - 11:42

La douleur était horrible. Elle partait de son nez, qui commençait à enfler, et se répandait dans tout son crâne. Le sang cognait à ses temps et continuait également à goutter sur le sol. Elle avait mal. Très mal. Elle avait envie de vomir même.

Face à elle se dressait Alduis, toujours proche. prêt à l'attaquer encore. Elle était vulnérable.


Tu as déjà un pied dans la tombe.
Tu as un pied dans la tombe.
Tu es morte.

La voix moqueuse d'Eldred l'agaçait. Il avait raison. Elle le savait. Il la narguait alors qu'elle était exposée au danger, incapable de se défendre face à l'attaque suivante. Elle chercha malgré tout à atteindre sa dague, cachée sous les jupons de sa robe. Elle ne pouvait pas se laisser tuer sans essayer de se défendre. Ne pas mourir sans avoir tenté. Surtout pas.

Mais Alduis la surprit.

Il ne répliqua pas. Pas physiquement.

Il lui parlait.

Il lui décrivait son propre état, son absence de sommeil, de goût... Il semblait réellement soucieux de l'empêcher de sombrer davantage. Il n'avait rien d'agressif en lui. Pourquoi ? Ce n'était pas logique. Elle venait de l'attaquer verbalement, de le blesser terriblement, de l'humilier, de le blesser atrocement.. Il aurait dû.. Il aurait dû être hargneux, vindicatif, ou au minimum se retirer. L'ignorer.

Ce n'était pas logique.


Mais le le monde n'est pas toujours logique. Il est contraire plein de contradictions. C'est pourquoi il est si beau.

La voix de Sylvère résonnait à présent en elle, chassant celle moqueuse d'Eldred. Elle était au contraire rassurante. Sylvère...

Comment tu fais pour être toujours optimiste, Sylvère ?
J'évite de penser, Cassy. Je vis.
Mais il y a toutes ces pensées, toutes ces ombres... Elles veulent m'avale, m'engloutir....
L'ombre naît de la lumière, ma petite Valkyrie.
Ris, ma princesse, joue...

Cassandre était perdue avec ces deux voix qui résonnaient en elle, qui essayaient de l'appeler, de al ramener de l'autre côté", comme Alduis semblait voir essayer de le voir.
Elle ne savait plus quoi décider.
Ni quoi faire.
Elle était perdue.


Coldris ?
Il te fait avoir de l'ambition.
Votre fils dit que réussir agrandira les ombres, qu'elles m'avaleront complètement...
Même en forêt, au pied des arbres, la lumière perce toujours, Cassy.
Et dans la mer, Sylvère ?
La lumière traverse tout. Même au château de Monthoux.
Tu déprimes au château de Monthoux.
Non.
Si.
Non, Cassy. Lême si j'ai des pensées négatives sur ma forêt qui me manque, je continue de croire que je rentrerai chez moi.
Chez toi...
Tu ne devrais pas rentrer chez toi, Cassy ?


La phrase résonnait douloureusement en Cassandre. Elle ouvrait cette cicatrice qui n'avait pas été refermé. Son père... Son père qui venait de mourir. Sa ferme acquise par un créancier. Elle, sur les routes. Sans famille.

Je n'ai plus de chez moi, Sylvère.
Ah oui ?
La ferme n'est plus à nous. Mon père... Mon père est mort.


Alors, pour la première fois depuis cette annonce terrible, Cassandre éclata en sanglot
.
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Message par Alduis de Fromart Mer 25 Nov - 17:31

Alduis avait mal au ventre. Il avait de plus en plus envie de vomir. Le goût de bile envahissait ses papilles, menaçant à tout moment de sortir, mêlé à l’arrière saveur métallique de sang. Ce n’était que maintenant qu’il se rendait compte qu’il s’était mordu la langue suffisamment fort pour l’ouvrir.

Un cadavre blanc dans un lit blanc.
Le bureau.
Une bague argentée, qui se perdait dans les ombres de la nuit, jetée par la fenêtre.
Soffrey, empalé, ses yeux verts et fixes, ouverts vers le ciel.
Le corps de Mathurin, petit pantin brisé.
Les griffes obscures du typhus. La main qui avait refusé de l’achever.
Ariste, le coussin, la respiration arrêtée dans sa poitrine.
Les cadavres aux ventres ouverts, aux bras découpés, aux têtes défigurées. Pourquoi n’en faisait-il pas parti ? Pourquoi n’était-il pas mort lors de la première bataille à laquelle il avait participé ?

Il allait au gré des souvenirs, au gré des portes qui s’ouvraient, au gré du chemin qui se dessinait devant lui. C’était une avalanche de dates. Le 9 août 1575, le 3 juin 1579, le 20 juillet 1588, le 14 juin 1592, des milliers et des milliers de jours, distincts, qui se suivaient les uns les autres.

Une voix résonna dans sa tête. Alduis. Quel jour on est ?

Cette question se fraya un chemin dans son esprit, au milieu des champs de bataille, des cadavres, des morts et des fantômes. Au milieu des voix. Quel jour était-ce, aujourd’hui ? Il ne devait pas se perdre. Il devait rester dans le présent. Il devait se concentrer.

Il se retourna d’un coup. Il devait revenir dans son monde. Dans le couloir, avec Cassandre. Ce fut à cet instant qu’il s’en rendit compte. Il était encerclé, il n’y avait plus de chemin. Il avait été trop loin. L’obscurité se referma autour de lui.

Cassandre.
Le couloir.
Cela n’existait plus.

Il était seul, dans le néant. Ou plutôt… seul avec les ombres. Seul avec les voix qui s’approchaient doucement de lui, comme de longs serpents, qui venaient s’entortiller autour de ses pieds, remontaient vers son ventre, presque caressantes. Alduis regardait droit devant lui. Il ne devait pas les regarder, il ne devait pas leur accorder d’attention. Les ignoraient.

Mais elles soufflaient.

Mais Alduis… tu n’es pas seul.
Nous sommes là.
Regarde. Regarde-nous.
Baisse les yeux.


Alduis resta stoïque.

Enfin Alduis.
Nous sommes réelles. Tu le vois bien.
Tu peux nous faire confiance.
Nous sommes les seules qui soient avec toi.
Les autres te trompent.


Alduis avala sa salive. Il ne bougea toujours pas, bien que quelques tremblements prirent ses mains. Il les sentit s’enrouler autour de lui, autour de son torse, de son abdomen, presque douces.

Alduis…
Alduis, il ne sert à rien de lutter.
Viens.
Regarde-nous.
Fais-nous confiance.
Ça ira mieux.


Alduis hésita. Puis il baissa les yeux. Les tentacules se serrèrent d’un coup autour de lui. Elle traversèrent son dos, ressortirent par son ventre. Elles le traversèrent de part en part. L’empalèrent comme Soffrey.

Aussi facilement qu’on traverse une enveloppe charnelle creuse.

Alduis se plia en deux, incapable de rester debout. Il se sentait vide. Il se sentait écorché. La douleur était trop grande pour ne pas le faire ployer. Il n’arrivait plus à respirer. Il ouvrait la bouche pour prendre de l’air, désespérément, mais il n’y avait que les larmes qui coulaient sur ses joues. Des larmes d’acide.

Et puis… tout se retira.
Les voix-tentacules le laissèrent là, agonisant, se vidant d’un sang noir, d’un sang poisseux.
Mais toujours vivant. Désespérement vivant.

Alduis appuya son front contre le sol frais, en serrant ses épaules entre ses bras, comme s’il essayait de se faire le plus petit possible.

Il voulait mourir.
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 26 Nov - 10:28

Alduis n'existait plus depuis longtemps.
Cassandre sanglotait, la poitrine brûlante, noyée sou ce chagrin qu'elle refoulait depuis plusieurs jours. Elle n'arrivait plus à s'arrêter. Elle était malheureuse. Son père... Son père qu'elle aimait, qu'elle espérait un jour pouvoir retrouver malgré tout. son père s'était éteint seul, dans une cellule miteuse, sans soin, sans amour. Cela la brûlait. Cela désespérait. Et elle était seule. Seule avec cette peine.


Cassy.. ma petite princesse, tu n'es pas seule.

Les joues ruisselantes de larmes, Cassandre se releva, cherchant à apercevoir Sylvère. Mais il n'était nulle part. Elle voulait se serrer dans ses bras, qu'il lui caresse gentiment la tête, la réconforte...Mais il n'était pas là. Elle était seule.

Non, Cassy, je suis là, toujours avec toi.
Sylvère ? Sylvère...
Viens me voir quand tu peux, sans tu veux, ma princesse. Je serai toujours là pour toi.
Sylvère !
Rentre, ma princesse. Rentre.
Rentrer ?
Chez toi. Chez Irène. Grâce..."

Le nom de sa petite sœur flotta dans son esprit. Elle entrevit la fillette courir vers elle, toute heureuse, innoncente.

Elle devait rentrer.
Pour protéger Grâce.
Pour qu'elle ne s'inquiète pas.
Pour pas qu'elle connaisse son sort.

Avec difficultés, Cassandre réussit à se lever enfin et se traîna hors du couloir.

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