[15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
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[15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Après s’être égarée dans les multiples ruelles de la capitale, égarements ponctués de oh ! et de ah ! impressionnés, elle était revenue sur la Grand’ Place, pas fâchée de retrouver un lieu connu ! À chaque fois qu’elle y passait, elle ne manquait pas de s’émerveiller à la vue de ses bâtiments, si différents des maisons et ruines romaines qu’elle connaissait bien. À ce propos, elle ne désespérait pas de trouver un jour les ruines que cette ville conservait sans doute encore, comme Rome, en témoignage de son passé. Elles étaient bien cachées, les malicieuses ! En attendant, la jeune fille en profitait pour flâner, le menton relevé entre deux saluts aux personnes qu’elle croisait et le sourire aux lèvres, profitant de sa liberté toute nouvelle et des beautés de l’architecture qui l’entouraient. De temps en temps, elle réajustait sa cape pour se protéger de la fraîcheur. Les hivers de Rome étaient plus doux... Oh mais... Peut-être auraient-ils même de la neige ? Elle rêvait tant d'en voir un jour...
- Spoiler:
- @Alduis de Fromart, à toi !
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Il était sorti sans veste, juste avec sa chemise blanche, mais il ne faisait pas si froid que cela. Et puis, Alexandre n'était pas là pour le voir, alors il ne pourrait rien lui dire.
Il n'avait pas mangé non plus, depuis les tartines de la veille, mais rien ne lui faisait envie. Il attendait naturellement que son ventre réclame de quoi se nourrir. Mais cela n'était pas arrivé depuis des années, et il ne savait même plus ce que ça faisait, d'avoir envie de manger.
Quant à son sommeil... il avait connu pire. Il avait été entrecoupé, il n'avait pu fermer les yeux pendant une heure complète mais il s'était néanmoins reposé. Quoi qu'on en dise.
Il marchait à l'heure actuelle dans les rues de Braktenn. Rues qui menaient tout droit vers le Grand' Place, comme un labyrinthe organisé. Il avait essayé plusieurs fois de se perdre dans les boyaux tortueux de la ville, mais avait invariablement fini par revenir ici. À croire que cette place était le cœur de la cité. Une fois encore, cela ne fit pas exception.
Malgré la saison, malgré la fraîcheur, il y avait du monde sur la place. Les gens étaient en majorité plus petits que lui, et il se trouvait au-dessus de la plupart. Tout le monde allait d'un pas dynamique, pressés de se mettre au chaud. Sauf une. Une femme. Qui marchait d'un pas lent, en s'émerveillant de tout ce qu'elle croisait. Comme si ces pavés méritaient considération.
Mais ce n'était pas tout. Elle était religieuse. Et il ne sut pourquoi, cela fit remonter en lui une brusque montée d'aigreur, dans son ventre, qui vint lui brûler la gorge. Pourquoi se voilaient-ils tous la face ainsi ? C'était donc si dur que cela, de reconnaître que leur Dieu idiot n'existait pas, et qu'il ne les attendait rien d'autre que les asticots de la Mort ?
À vrai dire, une partie de lui, très enfouie et qu'Alduis étouffait constamment, demeurait jalouse. Pourquoi ? Pourquoi, s'ils étaient tous si sûrs de son existence, pourquoi l'avait-il ignoré toutes ces années ? Pourquoi ne méritait-il pas son attention ?
Un chien désobéissant.
Qui regarde sa queue entre les jambes.
Qui aboie quand il devrait se taire.
Alduis n'aurait su dire ce qu'il lui passa par la tête. Mais ce fut comme un enfant frustré qu'il traversa la foule vers elle, dans l'intention de la bousculer. Pourquoi souriait-elle ? Ce n'était que des pavés. Et des pavés affreux. Ce fut tout à fait accidentellement qu'il passa trop près d'elle, en lui donnant un coup d'épaules en passant.
Ce n'était même pas apaisant, mais ça ne faisait rien. Il lui prenait ce besoin, parfois, de rejeter la faute sur les autres. Et les regards outrés qui se tournèrent vers lui, à cet instant, avaient quelque chose de rassurant. Parce que d'un coup, on faisait attention à lui.
Il poursuivait son chemin, quand des petits pas précipités, et un accent italien l'arrêtèrent. Il se figea et se retourna vers la jeune femme qui se dirigeait sur lui pour lui demander des excuses. Il la regarda de bas en haut sans pouvoir se retenir d'hausser un sourcil, sans davantage ouvrir la bouche, ni s'excuser le moins du monde.
Parce qu'il n'était pas désolé. Parce qu'il recommencerait sans une hésitation.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
« Signore ! Attendez ! »
Il se retourna et elle s’arrêta, les yeux plissés et les lèvres avancées en une petite moue furibonde.
« Vous pourriez-au moins présenter des excuses, non ? On ne bouscule pas les gens ainsi, sans raison et sans même un mot ! Vous ne semblez toutefois pas être un rustre alors quelle idée Satan a-t-il mis dans votre esprit ? »
Elle le toisa alors et haussa à son tour un sourcil en remarquant le sien.
« Votre regard transpire l’orgueil, Monsieur. Permettez-moi de vous rappeler, ou de vous apprendre, que ce n’est pas parce que vous portez de beaux vêtements que vous êtes au-dessus du vagabond et de la souillon aux yeux de notre Seigneur et vous n’êtes donc pas dispensé de faire preuve de politesse élémentaire, en particulier auprès de ceux qui ne vous ont rien fait. Une telle prétention vous jouera des tours. »
Elle plissa davantage les yeux en se radoucissant et s’avança d’un pas vers lui.
« Je ne pense toutefois pas que le Malin choisit les victimes de ses tours au hasard et je pense que, si vous m’avez bousculée, c’est que vous aviez une raison, aussi minime soit-elle, pour vous torturer l’esprit. Puis-je vous demander sa nature ? Je pourrais peut-être vous aider à apaiser votre âme… »
Toute trace de sa moue désapprobatrice avait disparu pour ne plus laisser place qu’à un visage souriant et paisible, tel une fleur ou un soleil.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Présenter ses excuses ? Ça n'allait pas changer ce qui venait de se passer. Il n'était pas désolé, d'ailleurs, et il n'aimait pas mentir. N'était-ce pas un péché, après tout ?
— J'en déduis que la religion soutient l'hypocrisie, ricana-t-il aigrement.
Quelle idée Satan avait-il mis dans son esprit ? Il observa la jeune femme. Comment pouvait-elle croire à ces bêtises ridicules ? Dieu ou Satan. C'étaient les mêmes. Tous les mêmes. Il lui adressa un sourire glacial. Oh, elle n'aurait pas aimé savoir ce qu'il y avait dans sa tête. Vraiment pas.
Le petit bout de femme, de son côté, ne se démontait pas le moins du monde. Elle haussait même un sourcil d'un air fort désapprobateur. Alduis baissa les yeux sur ses vêtements, comme elle les évoquait. Ils étaient peut-être blancs, aussi immaculés que possible, mais sa chemise était toute froissée... Et toute la lumière qui s'en dégageait ne parvenait pas à faire fuir l'ombre qui noircissait en lui.
— Une telle prétention vous jouera des tours.
Alduis se pencha vers elle, imperceptiblement. La tête inclinée sur le côté, il la regardait. Ce fut tout à fait pensivement qu'il répondit :
— Je n'attends que ça, qu'elle me joue des tours.
Il écarta les bras, comme pour dénoncer quelque chose, et par ce geste, il se désignait tout entier.
— Mais vous voyez. Je suis toujours là.
Bel et bien vivant.
La jeune femme fit un pas en avant, Alduis en fit deux en arrière. Dans ce genre de réflexe primitif qui guide vos gestes. Il ricana, sans s'en cacher :
— Apaiser mon âme.
Il secoua la tête. C'était décidément ridicule. Que faisait-il encore ici ? En quelques grandes enjambées, il aurait pu la semer. Il ne voulait pas de sa compassion. Qu'elle aille la servir aux souillons et autres gueux, puisqu'elle en semblait être une fervente croyante, qui défendait leurs doigts.
— Vous arrivez trop tard pour ça. Ça fait longtemps qu'il n'y a plus rien à apaiser chez moi.
Il eut un hochement de tête pour la saluer. Et fit volte-face pour s'éloigner. En tâchant de cacher les infimes tremblements qui venaient de saisir ses doigts.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
« Pas du tout ! Mais pourquoi donc dites-vous cela ? Vous… Auriez-vous fait exprès de me rentrer dedans ? »
Mais… pourquoi ? Qu’avait-elle fait de mal ? Sa voix trahissait son inquiétude. Elle s’effraya à son sourire glacial. Dans quel état de désespoir était donc cet homme pour qu’il laisse le Malin le contrôler ainsi ? Elle avait plus de peine que de peur en le voyant, surtout à la suite. Il cherchait, il tentait le Diable. Elle ne put s’empêcher de secouer tristement la tête, faiblement.
“Perche c’é tale sofferenza en questo agnello?”*
Il n’avait probablement pas compris, voir même prêté attention à son filet de voix. Elle, elle ne s’était pas rendu compte que ses pensées s’étaient faites voix. Elle se mordit la lèvre en le voyant reculer quand elle s’avança pour l’aider. On aurait dit un animal acculé, un pauvre agneau, oui, la souffrance intérieure de cet homme était flagrante… Ses mots le lui confirmèrent. Elle hésita et se résolut à trottiner à nouveau à sa suite, sans se préoccuper des regards de la foule. Elle voyait bien le mouvement de ses doigts, il souffrait, elle devait l’aider.
« Signore ! Attendez, je vous en prie. Vos mots signifient au contraire que vous souffrez, ce n’est pas la peine de le nier. Je sais que nous ne nous connaissons pas mais je veux vous aider, il n’est jamais trop tard pour réparer une chose qui s’est brisée. Et puis, au pire c’est moi qui aurais perdu mon temps. Je vous en prie, laissez-moi vous aider. »
Mais elle ne perdrait pas son temps, elle le savait. On ne perd jamais son temps à aider les autres.
______
* Pourquoi y a-t-il une telle souffrance dans cet agneau ?
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Il se foutait pas mal de ce qu'elle allait marmonner dans ses dents, dans sa langue natale. C'était sûrement sur lui. Mais il s'en fichait. Il fit demi-tour, dans l'espoir de la laisser là. Elle allait renoncer. Au bout d'un moment. Mais c'était mal connaître ces bonnes petites soeurs qui se prenaient d'aider tout le monde, même ceux qui ne le voulaient pas. Elle tortinnait déjà derrière lui pour le rattraper.
Alduis ne ralentit pas. Si elle voulait le suivre, elle n'avait qu'à se maintenir à son rythme. Il ne se retourna pas non plus. Mais elle ne semblait pas avoir besoin d'être écoutée pour parler. Peut-être qu'il pourrait faire abstraction de sa voix jusqu'à la semer. Mais elle maintenait le rythme.
Pourquoi tout le monde voulait-il l'aider ? Il avait l'air désespéré, peut-être, désespéré d'être toujours en vie. Mais ils voulaient l'aider à leur manière. Ils voulaient le forcer à vivre, le ré-ancrer dans ce monde qui l'avait abandonné. Qui ne le laissait même pas aimer qui il voulait. Il était obligé de se cacher, dans la maudite cellule de cette maudite église, dédiée à ce maudit Dieu ridicule.
— Vous pouvez recoller les morceaux brisés d'un vase autant que vous voulez, il sera toujours plus fragile.
Autant dire que c'était inutile. Il n'y avait rien à recoller. Mais elle ne renonçait pas. Était-il possible d'être aussi têtue ? Il ne voulait pas d'elle ! C'était si difficile à comprendre ?!
D'un coup, il fit volte-face, tant et si bien qu'elle faillit se cogner dans lui. Alduis ne s'en soucia pas.
— Laissez-moi tranquille, articula-t-il entre ses dents, d'une voix plus forte qu'il n'avait prévu.
Il se détourna, mais ne recommença pas à marcher pour autant. Et puis, pourquoi ses mains tremblaient-elles ainsi, de plus en plus fort, si bien que même en serrant le manche de son côté, c'était visible.
— Je n'ai pas besoin de vous, reprit-il plus doucement. SiJe votre Dieu voulait me sauver, il fallait y penser plus tôt et venir quand j'avais besoin de lui. Au revoir, madame, et crachez sur lui de la part de Alduis de Fromart.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Elle se maintint à sa hauteur par de grandes enjambées. Elle ne le laisserait pas en souffrance pour si peu ! Elle pinça les lèvres à sa réponse mais lui sourit avec intelligence.
« Il sera tout de même plus fonctionnel qu’une pile de tessons… »
Elle sursauta quand il se retourna et faillit lui rentrer dedans. Elle retint son souffle à son ordre. Certes, elle était insistante, elle le savait, mais elle voulait l’aider, elle le devait ! Elle ne pouvait pas, en son âme et conscience, laisser souffrir un malheureux sans rien pouvoir faire ! Elle resta immobile et l’écouta, fixant ses mains qui tremblaient. Elle pinça les lèvres à son blasphème et se signa pour demander au Seigneur de le pardonner mais fut davantage touchée par ce qu’il disait. Elle s’en doutait, il le lui confirmait : il avait perdu la foi. C’était, à ses yeux, plus horrible à supporter que de ne l’avoir jamais eu. Raison de plus pour l’aider. Elle fit un pas vers lui et le contourna à demi, pour capter son regard avec calme mais sans lui faire peur en lui bouchant la route.
« Si Dieu ne peut pas vous aider, selon vous, peut-être le puis-je, moi, son humble servante ? »
Elle voulut poser une main douce sur son bras mais se ravisa. Il semblait déjà assez à cran comme ça.
« Peut-être que simplement parler vous ferait du bien ? Je vous promets de ne pas essayer de vous reconvertir si vous ne le souhaitez pas. C’est un choix que je respecte, surtout chez ceux qui ont perdu la foi. Peut-être pourrons-nous toutefois recoller les morceaux de votre vase avec des moyens qui appartiennent à ce monde… »
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Il n’avait pu contenir ce brusque mouvement et ce pivotement sur ces talons pour la regarder. Il prit une grande inspiration pour se reprendre. Dieu ne pouvait pas l’aider. Cela pour une simple et bonne raison : il n’existait pas. Ce n’était qu’une invention de l’esprit humain, ridicule, qui n’était bonne que pour endormir les enfants naïfs. Et si elle pensait pouvoir l'aider, ce n'en était qu'une preuve de plus. Elle vivait dans le même genre de monde qu'Alexandre : un monde de petits nuages.
Comme elle s'apprêtait à poser une main sur son bras, il recula, et elle se ravisa. Elle avait au moins un peu de présence d'esprit.
— Je vous promets de ne pas essayer de vous reconvertir si vous ne le souhaitez pas.
Alduis fut étonné par ses mots, si bien qu'il resta interdit quelques instants. Il fronça les sourcils, comme si une chose lui échappait et qu'il essayait de saisir laquelle.
— Vous n'allez pas essayer ? releva-t-il néanmoins, un peu sceptique. Vous le promettez ?
C'était ce qu'elle avait dit après tout. Je vous promets. Alors, sans même le décider réellement, il se détendit imperceptiblement et relâcha cette carapace qui s'était érigée autour de lui. Il ressentait soudainement moins ce besoin étrange de se défendre. Il ne se sentait plus attaqué non plus.
— C'est quoi, votre nom ? demanda-t-il sans la regarder, sans savoir lui-même pourquoi il posait cette question.
Mais il ne savait plus quoi dire. Et un nom, un prénom aussi, était important… Il avait eu maintes fois l'occasion de le vérifier au cours de sa vie.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
« Je vous le promets. Si vous avez tourné le dos à Notre Seigneur, c’est que vous avez vos raisons qui vous sont propres et contre lesquelles je ne peux rien faire. Si vous ne souhaitez pas retourner auprès de Lui, c’est votre choix. Dieu nous a offert le libre-arbitre et je ne compte pas aller contre. »
Elle le sentit se détendre et en fut intérieurement heureuse. C’était un premier pas vers la paix… Elle inclina la tête quand il lui demanda son nom, même s’il ne la regardait pas.
« Cecilia Candore, pour vous servir. Et vous, c’est Alduis, de Fromart, si je ne me trompe. »
Elle regarda autour d’eux et désigna une ruelle moins fréquentée.
« Voulez-vous bien me suivre, Monsieur de Fromart ? Ce sera mieux pour nous de discuter calmement… »
Elle le guida vers la ruelle, sans se départir de son sourire, et se retourna vers lui quand ils y furent, effectivement plus tranquilles.
« Alors, maintenant, êtes-vous plus disposé à soulager votre cœur, même un peu ? Je vous promets que je ne répéterai rien. »
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Il dut reconnaître qu'elle le laissa un moment interdit. Ne pas chercher à le reconvertir. Mais n'était-ce pas le rôle des religieux, que de prêcher la bonne parole pour ramener les ouailles sur le droit chemin ? Restait qu'il l'avait quitté depuis trop longtemps pour pouvoir faire marche arrière. La situation lui semblait tellement incongrue qu'il ne remit pas en doute sa promesse. Plus que cela, même, il décida de lui faire confiance.
Bon, il demeurait qu'elle avait quelques tics de langage, évidemment, qui lui tirait certaines crispations involontaires. Notre Seigneur. C'était le seigneur de cette jeune femme, et peut-être aussi celui de la ville et de l'Empire. Mais ce n'était pas le sien. C'était leur Seigneur, il ne voulait pas être inclu dans le lot.
Comme il lui demandait, elle se présenta. Cecilia Candore. Il hocha la tête pour toute réponse — et cela, aux deux questions posées. Elle indiqua par la suite une ruelle moins passante et lui demanda de le suivre. Alduis obéit sans protester, mais en indiquant cependant, sans agressivité, quoiqu'elle ne fut jamais loin :
— Juste Alduis. C'est mieux.
Fromart, c'était le nom de son père. Ce qui faisait de lui le fils du Ministre des Affaires étrangères. Certes, l'accent de Cecilia traduisait des origines extérieures à Monbrina, et peut-être ne connaissait-elle même pas Coldris, mais c'était surtout pour lui qu'il demandait cela. Pour sa propre estime. Pour se persuader qu'il pouvait être quelqu'un sans son père. Que s'il n'était pas né dans cette famille de détraqués, il aurait su se faire un nom. Il en doutait un peu.
Cecilia s'engouffra dans la venelle qu'elle avait indiquée au préalable. Là, elle se retourna vers lui. Son regard doux le fit se sentir subitement très mal à l'aise. Soulager son cœur. Il ne savait même pas exactement ce que cela signifiait. Se confier ? Il l'avait si rarement fait... Alors avec une inconnue ?
— La liste serait bien trop longue à énumérer.
Il fit une pause, se racla la gorge. Le vrai problème était ailleurs.
— Et... je ne saurais pas par où commencer.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
« Comme vous voudrez, Alduis. »
C’était si étrange d’appeler un noble par son prénom… En plus, de ce qu’elle savait, ça ne se faisait pas non plus à Monbrina alors ce jeune homme devait passer pour un original. Elle lui accorda un sourire indulgent en le voyant si perdu et le laissa finir avant de hocher la tête.
« Je vois. Peut-être pouvons-nous commencer par le plus récent ? Vous n’aviez pas l’air vraiment désolé de m’avoir bousculée. Pourquoi donc l’avez-vous fait ? Je suis certaine que connaître la raison de votre geste pourra nous aider à recoller un morceau. »
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
La ruelle était à l’écart des rues plus passantes. C’était plus silencieux. Personne ne risquait de les surprendre. Alors oui, il y avait des choses à dire, mais beaucoup trop pour qu’il ne sache par où commencer. Et cela ne lui donnait qu’une envie : faire demi-tour.
Pourtant, elle posa une question. Commencer par le plus récent ? Il lui jeta un regard interrogateur avant de comprendre. Il ne savait pas exactement pourquoi il l’avait bousculée. Y avait-il forcément une raison ? Il baissa les yeux vers elle et les plongea au fond de ses prunelles. Elle semblait calme, patiente. Il aurait aimé avoir ce qu’elle avait. Il aurait aimé croire, au fond de lui, qu’il n’était pas seul. Mais il avait eu cette preuve frappante que Dieu n’existait pas.
— J’aimerais bien pouvoir rêver encore, moi aussi, répondit-il soudainement. Comme vous.
Mais cela faisait bien longtemps qu’il ne rêvait plus. Bien longtemps les songes les nuits s’étaient métamorphosés en cauchemars. Bien longtemps qu’il ne croyait plus en rien.
— Pourquoi est-ce que vous croyez en Dieu ? demanda-t-il.
Et ce n’était pas une question moqueuse, ni une question mauvaise. Juste une question sincère.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Dans la ruelle, elle lui laissa tout le temps de réfléchir. Elle crut un instant qu’il allait partir mais il resta, alors elle sourit. Elle soutint son regard sans broncher, bien qu’il lui semblait étrange, presque comme s’il n’avait pas d’iris. Elle cligna des yeux à sa réponse, soudaine, et plissa légèrement les yeux. Alors il avait perdu l’espoir, c’était donc cela, et c’était de la jalousie, de l’envie, mais il en souffrait. Elle hocha la tête et fut légèrement surprise par sa question, surtout parce qu’elle n’y sentait aucune amertume comme elle s’y était attendu. Une simple curiosité naturelle. Elle prit un petit temps pour rassembler ses esprits avant de répondre.
« La réponse facile serait que c’est parce qu’on m’a toujours dit, autour de moi, qu’il existait mais rencontrer des gens qui, comme vous, n’y croyaient plus m’a fait réfléchir davantage à la question. Je pense qu’il y a une raison pour laquelle nous vivons et pour laquelle nous sommes tous là, il ne peut pas ne pas y avoir d’horloger à la grande horloge qu’est notre monde. Imaginez-vous ce que serait un individu sans contrôle de lui-même ? Un pays sans lois ? Pour que notre monde fonctionne, même si tout n’est pas toujours parfait ou, plutôt, comme l’on voudrait que ce soit, je pense qu’il y a forcément quelqu’un au-dessus qui nous surveille, comme un parent surveille ses enfants. De plus, à un niveau plus personnel… j’ai toujours senti une présence quand j’entrais dans les églises, je sais que je ne suis jamais seule, mais c’est une présence rassurante, qui me donne la force de continuer à avancer dans les moments difficiles. Oh, je ne prétends pas avoir vu la Sainte Vierge comme certains en ont eu la chance mais je sais tout de même, au fond de moi, que quelqu’un veille sur moi et sur nous tous. »
Elle baissa les yeux, comme honteuse.
« J’imagine que je dois maintenant vous sembler être une jeune fille naïve mais j’espère avoir répondu à votre question. »
Elle ne savait pas quoi ajouter, aussi guettait-elle avec anxiété la réaction de son interlocuteur, par de furtifs coups d’œil vers lui.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Il ne répondit pas, et l’écouta simplement, avec une attention quasi-religieuse - ce qui était, somme toute, très ironique pour lui qui ne mettait pas les pieds dans une église depuis des années, sinon pour blasphémer. Il devait reconnaître que le lieu avait une certaine prestance architecturale. Mais avait-on besoin de construire des monuments de ces tailles pour l’honneur d’un seul homme, que personne ne connaissait ?
En effet, il y avait cru, plus jeune, lui aussi. Avec une ferveur débordante même. Il priait tous les soirs, et répétait tous les jours avec sa mère les prières qu’elle lui apprenait. Il remerciait Dieu pour être venu au monde, pour manger, pour avoir des habits et pour tout ce qui était possible.
Mais c’était avant. Avant qu’il ne se rende compte qu’il n’y avait rien, sinon précisément le vide et le silence de l’infini. Car le néant n’avait pas d’horizon.
Ces prières s’étaient noyées dans l’oubli, il n’aurait pas su redire le plus petit mot qui s’y était attaché. Tout s’était évaporé, comme si son esprit refusait de s’en souvenir. Comme si ces images-là avaient été rangées dans une boîte, loin, très loin, et verrouillée. Il avait perdu la clef depuis bien longtemps.
Il ne se rappelait pas de beaucoup de choses en ce qui concernait sa mère. À peine plus que son odeur de lavande, ses mains chaudes et sa voix douce qui chantonnait pour l’endormir.
— Je sais tout de même, au fond de moi, que quelqu’un veille sur moi et sur nous tous.
Qu’avait-il fait de mal pour ne pas en avoir le droit, lui ? Pourquoi ? Il secoua la tête et se mit à répondre, comme elle a fini :
— Ça se voit que vous n’avez jamais été toute seule dans le noir à espérer quelque chose, n’importe quoi, pour vous sentir un peu moins abandonnée.
Il secoua la tête de nouveau.
— Personne n’est jamais venu… Je ne demandais pas grand chose. Juste un petit signe. Juste… juste un peu de soutien. Je voulais juste… récupérer mon prénom. Est-ce que c’était trop demandé ?
Et c’était de nouveau une question tout à fait sincère. Bien que davantage désespérée.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
« J’ai espéré toute mon enfance que mes parents m’accordent autant d’attention qu’à mes frères et sœurs. J’ai compris en grandissant que mes parents m’ont laissée à mes sœurs actuelles parce que j’étais l’enfant de trop, celle qui ne faisait qu’essayer de rendre le monde meilleur, qui n’avait pas besoin d’autant d’amour que les autres, apparemment, puisqu’elle avait celui de Dieu. »
Elle secoua la tête, comme lui, pour chasser ses sombres pensées. Elle n’avait jamais été faite pour la vie purement terrestre, elle le savait depuis l’enfance. Elle écouta avec pitié les lamentations de son interlocuteur. Pauvre homme… Elle soupira légèrement, craignant de le blesser.
« Parfois, les signes se font attendre, ou alors on ne les voit pas au moment où ils apparaissent. Je ne doute pas qu’avec la maturité que vous semblez avoir acquis, vous puissiez entendre les signes et ressentir le réconfort, si vous vous retrouviez dans la même situation qu’alors. Peu de gens savent écouter avant un certain âge, malheureusement. Est-ce donc pour cela que vous tenez à ce que je vous appelle par votre prénom ? Pour l’entendre, lui qui vous a été trop souvent enlevé ? »
Toujours, elle demeurait calme, même si son cœur et son âme ressentaient une profonde pitié pour cet homme, égaré depuis si longtemps qu’il semblait avoir perdu toute envie de rechercher la lumière.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Il savait ce que c’était d’espérer. Il savait tout autant quel goût avait la déception. Alors les mots de la jeune femme avait un étrange écho en lui. L’enfant de trop. Il l’observa quelques secondes en seconde. Manquer de reconnaissance, il savait ce que cela faisait. Quelle valeur cela avait-il, d’être l’héritier, quand vous saviez pertinemment que vous ne seriez jamais à la hauteur des attentes ? Il avait souvent envié la place de sa sœur, malgré lui.
Cecilia reprenait après un infime soupir :
— Je ne doute pas qu’avec la maturité que vous semblez avoir acquise, vous puissiez entendre les signes et ressentir le réconfort.
Alduis ne dit rien pendant quelques secondes et puis déclara d’une voix déterminée, en articulant bien ses mots :
— Plus jamais je me retrouverai dans la même situation.
Mais était-ce donc sa faute, si personne n’était venu l’aider ? Était-ce sa faute, s’il n’avait rien vu ? Était-ce sa faute, s’il avait été un enfant qui avait espéré qu’on ne vienne le border ? Peut-être, après tout. Il n’avait pas fait assez d’efforts. Comme tout le reste. Il hocha la tête. Il tenait à son prénom.
— Onze fois. C’est arrivé onze fois. Est-ce que… vous imaginez ce que ça fait… de porter le nom d’un chien mort ?
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
« Le nom d’un… chien mort ? »
Elle secoua la tête, perdue. Comment pouvait-on donner le nom d’un chien mort à un enfant ? Elle se reprit toutefois bien vite et fit un pas vers lui, ne sachant si elle devait être suppliante ou enjouée.
« Quoi qu’il en soit, vous n’êtes pas ce chien, Alduis. Vous êtes vous et vous seul. De nombreuses personnes portent le nom à l’histoire peu glorieuse, voire tragique, et l’on est totalement en droit de s’en affliger, mais c’est au contraire pour moi une bonne raison pour montrer au monde que vous n’êtes pas lui, pas ce chien, mais que vous êtes vous-même, un être humain vivant, que je veux croire bon dans son cœur et courageux dans son âme ! »
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Brutus.
Brutus.
Il détestait ce nom.
Il détestait ce chien.
Il détestait ce monde.
Il se souvenait encore de ce petit chien, qu’il passait des heures à caresser quand il était enfant. Il se souvenait même du jour de sa mort et de toutes les larmes qu’il avait versées. Ce n’était qu’un chien, pas très beau, d’ailleurs, et qui n’avait qu’un caractère somme toute banal. On aurait pu le remplacer facilement et il ne laissait pas un si grand vide, à bien y regarder… On oubliait vite son absence.
Un peu comme lui…
Il avala sa salive tandis que Cecilia faisait un pas en avant. Il la regarda sans bouger. Il n’était pas ce chien ? Cela restait à voir. Il ne faisait jamais ce que l’on attendait de lui. Alors quitte à ne pas convenir aux exigences, autant tout envoyer en l’air et à provoquer sciemment la colère des autres… non ? Autant le faire exprès.
Elle voulait croire ? Oui, mais…
— Ce n’est pas parce que l’on y croit de toutes ses forces que cela en fait une réalité.
Ou alors, on appelait cela de la naïveté. Ou de l’idiotie. Ou de la folie. Ou… Il secoua la tête. Après tout, il s’était bien entêté à croire qu’il finirait par aimer les femmes comme il le fallait.
— Regardez-moi. J’ai cru toute ma vie que ce n’était qu’un état passager qui finirait par passer. Et… Je me rends compte maintenant que… que c’est inutile de lutter.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
La jeune sœur se mordit la lèvre à la réponse de son interlocuteur. Elle ne broncha pas plus et soutint son regard.
« En effet, mais c’est parce que l’on agit en fonction de nos convictions qu’elles peuvent faire leur chemin dans la réalité et la transformer. »
Et ça, il ne pourrait pas le lui enlever.
Elle s’attrista à la suite. Elle ne comprenait pas vraiment de quoi il parlait, à quoi il faisait référence, mais elle comprenait l’idée.
« Il est certaines situations, certains rares états, qu’il est difficile voire impossible de contrer, particulièrement ceux qui sont dans notre nature physique. Toutefois, ce n’est pas parce que vous rencontrez une barrière sur un chemin que toutes les routes sont impraticables. Je pense que vous ne devriez pas généraliser votre cas propre à la situation du monde entier et à tous les problèmes qui peuvent s’y présenter. »
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Mais elle ne semblait pas d’accord. Comment faisait-elle, pour être aussi optimiste ? Pour voir le monde de manière aussi… belle ? Tout lui semblait terne, en comparaison.
Des convictions. Avait-il des convictions, lui ? Il ne savait pas. Pourquoi se battait-il ? Il n’en savait rien. Il ne s’occupait pas de cela. Il se battait pour sentir la vie couler dans ses veines. Qu’importe le pourquoi. Il avait besoin de sentir la mort toute proche.
Ou alors…
Si seulement la réalité avait pu se transformer, pour qu’il parvienne, enfin à aimer les femmes comme il le fallait. Mais à la place, la vérité n’avait fait que se renforcer. Il n’aimerait jamais les femmes. Cela relevait-il de sa nature physique ? Peut-être n’était-ce qu’une question d’efforts. Il ne devait pas en faire assez. Et plus le temps passait, moins il avait envie d’en faire…
— Je pense que vous ne devriez pas généraliser votre cas propre à la situation du monde entier.
Alduis réfléchit quelques secondes. Il haussa finalement des épaules.
— J’ai beaucoup de problèmes. Mais celui-ci est le plus grave.
Combien de choses ne se seraient-elles pas passées, s’il avait aimé les femmes normalement, comme il aurait dû ? Tout aurait été tellement plus simple ainsi...
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Cecilia avait l’impression de ne rien comprendre. Qu’est-ce qui le rendait si négatif ? il se focalisait sur ce fameux problème sans voir tout ce qu’il y avait de beau autour mais quel était-il, ce problème ? Elle n’arrivait pas à comprendre, même en se répétant ce qu’il lui avait dit. De quoi s’agissait-il ? du deuil ? de son prénom lourd de signification ? D’autre chose ?
Sa réponse l’attrista et elle fit un léger pas vers lui.
« Dans ce cas, il faut essayer de le régler ou de l’apaiser, puis l’on d’occupera des autres. »
Elle se mordit la lèvre et osa croiser le regard de son malheureux interlocuteur.
« Puis-je vous demander quel est ce problème, afin de pouvoir vous aider ? »
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
Il eut un sourire éteint.
— Honnêtement, je doute que vous ne puissiez faire quelque chose pour moi. C'est incurable.
Ce n'était pas faute d'avoir essayé. Beaucoup lui avait dit qu'il ne pouvait rien y faire... et il commençait à y croire. Alors le régler ? Il en doutait fortement. Il voyait bien, par ailleurs, qu'elle était à mille lieux de la vérité. Comment cela aurait-il pu lui effleurer l'esprit, elle qui avait été bien éduquée pour aimer Dieu ?
Alduis la regarda. Lui avouer ? Le pouvait-il vraiment ? Elle était religieuse. Et la religion condamnait cela... D'un autre côté, elle avait promis de ne pas essayer de le convertir et jusqu'à présent, elle tenait parole. Alduis hésita encore une seconde, jeta un regard autour de lui. Puis enfin, demanda :
— Promettez d'abord que vous n'en parlerez à personne.
Il lui fallait une assurance. Et plus solide que sa bonne volonté de l'aider.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
De l’incompréhension. C’est ce que Cecilia lisait dans les yeux d’Alduis. De l’incompréhension quant à son attitude, sans doute, et de la désillusion quant à ses mots. Son sourire éteint, sa réponse, cela l’attrista davantage.
« Je vous dirai si je peux faire quelque chose qu’une fois que je l’aurai fait. »
Elle soutint son regard en mettant dans le sien de la confiance, du calme et de la détermination. Elle essayerait. Si elle échouait, qu’aurait-il perdu ? Si elle réussissait, il y gagnerait. Elle vit de l’hésitation dans ses yeux et continua de les encourager. Elle sentait que c’était difficile. Elle hocha tout naturellement la tête à sa demande.
« Je vous le promets. Tout ce qui s’est dit et se dira entre nous ne sortira pas d’ici. »
Elle sourit pour appuyer ses mots et continuer de l’encourager, lui.
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
De toute façon, Alduis ne croyait pas que cela pouvait changer sincèrement. Sinon, ça ferait longtemps qu'il serait redevenu normal, avec ses efforts. Une chose particulièrement était absurde : qu'il s'apprête à lui dire. Était-il tombé sur la tête ? C'était de la folie d'avouer ça à une religieuse, même avec la garantie de son silence. Si Alexandre ou Bérénice l'apprenaient, ils lui répéteraient qu'il fallait être prudent. Toujours prudent.
Cela décida Alduis plus que le reste. Il se fichait d'être prudent. Il se fichait de leurs avis. À tous. Qu'ils aillent se faire foutre, avec leur prudence ! Il n'avait pas envie de se cacher. Il n'avait pas envie de vivre dans l'ombre et craindre sans arrêt d'être découvert. Mais c'était ainsi que cette maudite religion le forçait à aimer.
Alduis devinait au sourire doux de Cecilia qu'elle était très loin de ce qu'il s'apprêtait à lui confier. Elle ne s'en doutait pas une seconde. Elle n'envisageait pas du tout la possibilité, parce qu'elle n'y avait sûrement jamais eu affaire. Comment allait-elle réagir ? Sa promesse serait toujours valable ou en référerait-elle à ses supérieurs ?
Tant pis. C'était trop tard de toute manière, maintenant, et rien que pour voir son expression quand elle comprendrait de quoi ils parlaient depuis quelques minutes, il estimait que cela valait tous les risques. Provoquer. Toujours plus provoquer. Il ne pouvait pas s'en empêcher, comme si cela était une manière de se sentir vivre.
— J'aime les hommes, lâcha-t-il sans prendre de pincettes, avec un manque de subtilité flagrant.
Un sourire étira ses lèvres. Un sourire différent des précédents. Une expression qui mélangeait l'amertume et une certaine hilarité. Ce fut avec davantage d'une moquerie acide — moyen de défense inconscient — qu'il s'enquit par la suite :
— Alors, ma sœur, que pouvez-vous faire pour m'aider ? Quels conseils me donneriez-vous ?
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Re: [15 décembre 1597] La pieuse novice et le non-croyant convaincu (Terminé)
La jeune sœur laissa à Alduis tout le temps qu’il lui fallut pour rassembler ses mots en l’encourageant par son sourire. Ce serait la première étape pour l’aider. Elle fut toutefois surprise à sa réponse. Était-ce à dire que ce qui le rongeait, c’était la générosité, au point qu’il se fasse avoir et berner ? Elle s’attrista alors à sa moquerie, comme s’il la pensée incapable de l’aider et elle retrouva son sourire.
« Alors si votre plus grand problème est d’être trop généreux, je ne peux que vous recommander de prendre le temps de réfléchir avant de donner, pour ne vous oublier à la générosité. »
Son sourire s’étira. C’était si bon de rencontrer quelqu’un qui voulait faire du bien aux autres ! Malgré tout, un doute s’insinuait dans son esprit. Pourquoi cela le torturait-il autant ? Non, il y avait autre chose… Peut-être avait-elle mal compris ? J’aime les hommes… aimer, d’amour chaste, ou alors… oh… Elle commençait à comprendre. Mais elle n’était pas certaine et elle ne voulait pas refaire d’erreur. Elle se pencha vers Alduis, intriguée.
« À moins que vous ne vouliez dire que vous aimez les hommes d’amour… passionnel ? »
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