[5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Page 1 sur 2 • Partagez
Page 1 sur 2 • 1, 2
[5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Le monde cahotait dans le coche. Durant tout le trajet, Eléonore n’avait pu s’empêcher de penser qu’un tel véhicule était bien plus confortable avec une épaule sur laquelle s’appuyer et des bras pour l’entourer. Retrouverait-elle un jour cette sérénité qu’il lui avait apportée ? Ce réconfort étrange qu’elle ne connaissait plus depuis d’interminables mois.
Au fond… Elle aurait été peinée si Alduis lui avait demandé d’y mettre fin. Cela se terminerait déjà bien assez tôt… Bien trop tôt. Et… N’était-ce pas déjà terminé, au fond ? Ils avaient parlé de théatre, de chasse… Mais après ce qui était arrivé, Coldris ne choisirait-il pas de mettre purement et simplement un terme à… A quoi exactement ?
Lavinia, elle, avait de la chance. Elle était amoureuse… et c’était réciproque. Eléonore était juste trop perdue pour se comporter décemment et entrait dans le jeu d’un coureur de femmes… Pitoyable Eléonore ! Ridicule Eléonore ! Indigne Eléonore ! Stupide Eléonore !
— Vous noterez tout de même que j’avais raison : il est sincère. Et… Et j’ai l’impression que cela vous apporte vraiment du bonheur.
Et elle était heureuse pour eux. Oui, vraiment contente. Après tout… Après tout, c’était peut-être mieux ainsi : qu’ils profitent à sa place, parce qu’elle ne trouverait plus d’autre vraie place en ce monde. Qu’ils s’aiment, et qu’elle soit là pour les soutenir, et se réjouir de les voir s’épanouir. Pour les couvrir, aussi, en cas de besoin… Qu’elle puisse au moins être leur amie, puisqu’ils avaient l’air, contre tout bon sens, de l’apprécier.
Enfin, Lavinia. Car Eldred était surement informé de ce qu'elle avait fait. Il devait savoir, lui, qu’elle était la pire amie qu’on puisse envisager. Peut-être que, pour protéger Lavinia et Alduis, il l’aiderait à couper les ponts. Il leur prouverait qu’elle était nuisible, et qu’ils ne devaient plus la fréquenter. Peut-être, oui, qu’il aurait la force qui lui manquait à elle, et la lucidité qui manquait aux deux autres…
Ou bien, elle pouvait juste mourir, c’était bien, ça, aussi, non ? Ariste voulait qu’elle se reconstruise et… Et c’était fait, non ? Qu’elle ait été heureuse ? Elle avait été heureuse, le 23. Et la veille aussi, avec cette bataille de boules de neige. Elle s’était sentie si vraie, si légère. Et elle pouvait donner d’autres bons moments… Et au moins dix moins pénibles que les 7 mois qui avaient suivi la mort de son cousin. On pouvait compter qu’elle avait existé, non ? Qu’elle en avait fait assez ? Que maintenant, elle pouvait le rejoindre ?
Egocentrique qu’elle était, elle se laissait accaparer par ses tourments alors que son amie lui parlait de chose joyeuses. Elle n’avait pas le droit de tout gâcher ! Elle n’avait pas le droit !
Pourtant, une part d’elle voulait se confier… Se confier sur ce qu’elle avait fait à Alduis -- sans le nommer -- pour la mettre en garde. Ou pour qu’elle la soutienne, elle n’en savait rien. Et elle voulait aussi lui parler de Coldris. Après tout, elle lui avait confié son amour interdit, pourquoi Eléonore ne lui rendait-elle pas la confiance pour ses propres écarts ?
Le coche s’arrêta. Jean annonça qu’ils étaient arrivés. Après une dizaine de secondes de silence dans l’habitacle, on ouvrit la voiture et aida les deux jeunes femmes à descendre.
Eléonore trembla. Etait-ce… Etait-ce celui qu’elle pensait, là-bas ? Le majordome. Comment s’appelait-il, déjà ? Coldris avait répété son nom plusieurs fois, mais elle ne retombait plus dessus.
Soit, elle décida d’avancer vers l’église et de ne pas se poser de question sur lui. Toutefois, elle interpréta sa présence comme un signe : elle devait parler à Lavinia. Et entamer ses confidences par le moins lourd de ses secrets.
— Lavinia… Puis-je vous faire une confidence ?
Au fond… Elle aurait été peinée si Alduis lui avait demandé d’y mettre fin. Cela se terminerait déjà bien assez tôt… Bien trop tôt. Et… N’était-ce pas déjà terminé, au fond ? Ils avaient parlé de théatre, de chasse… Mais après ce qui était arrivé, Coldris ne choisirait-il pas de mettre purement et simplement un terme à… A quoi exactement ?
Lavinia, elle, avait de la chance. Elle était amoureuse… et c’était réciproque. Eléonore était juste trop perdue pour se comporter décemment et entrait dans le jeu d’un coureur de femmes… Pitoyable Eléonore ! Ridicule Eléonore ! Indigne Eléonore ! Stupide Eléonore !
— Vous noterez tout de même que j’avais raison : il est sincère. Et… Et j’ai l’impression que cela vous apporte vraiment du bonheur.
Et elle était heureuse pour eux. Oui, vraiment contente. Après tout… Après tout, c’était peut-être mieux ainsi : qu’ils profitent à sa place, parce qu’elle ne trouverait plus d’autre vraie place en ce monde. Qu’ils s’aiment, et qu’elle soit là pour les soutenir, et se réjouir de les voir s’épanouir. Pour les couvrir, aussi, en cas de besoin… Qu’elle puisse au moins être leur amie, puisqu’ils avaient l’air, contre tout bon sens, de l’apprécier.
Enfin, Lavinia. Car Eldred était surement informé de ce qu'elle avait fait. Il devait savoir, lui, qu’elle était la pire amie qu’on puisse envisager. Peut-être que, pour protéger Lavinia et Alduis, il l’aiderait à couper les ponts. Il leur prouverait qu’elle était nuisible, et qu’ils ne devaient plus la fréquenter. Peut-être, oui, qu’il aurait la force qui lui manquait à elle, et la lucidité qui manquait aux deux autres…
Ou bien, elle pouvait juste mourir, c’était bien, ça, aussi, non ? Ariste voulait qu’elle se reconstruise et… Et c’était fait, non ? Qu’elle ait été heureuse ? Elle avait été heureuse, le 23. Et la veille aussi, avec cette bataille de boules de neige. Elle s’était sentie si vraie, si légère. Et elle pouvait donner d’autres bons moments… Et au moins dix moins pénibles que les 7 mois qui avaient suivi la mort de son cousin. On pouvait compter qu’elle avait existé, non ? Qu’elle en avait fait assez ? Que maintenant, elle pouvait le rejoindre ?
Egocentrique qu’elle était, elle se laissait accaparer par ses tourments alors que son amie lui parlait de chose joyeuses. Elle n’avait pas le droit de tout gâcher ! Elle n’avait pas le droit !
Pourtant, une part d’elle voulait se confier… Se confier sur ce qu’elle avait fait à Alduis -- sans le nommer -- pour la mettre en garde. Ou pour qu’elle la soutienne, elle n’en savait rien. Et elle voulait aussi lui parler de Coldris. Après tout, elle lui avait confié son amour interdit, pourquoi Eléonore ne lui rendait-elle pas la confiance pour ses propres écarts ?
Le coche s’arrêta. Jean annonça qu’ils étaient arrivés. Après une dizaine de secondes de silence dans l’habitacle, on ouvrit la voiture et aida les deux jeunes femmes à descendre.
Eléonore trembla. Etait-ce… Etait-ce celui qu’elle pensait, là-bas ? Le majordome. Comment s’appelait-il, déjà ? Coldris avait répété son nom plusieurs fois, mais elle ne retombait plus dessus.
Soit, elle décida d’avancer vers l’église et de ne pas se poser de question sur lui. Toutefois, elle interpréta sa présence comme un signe : elle devait parler à Lavinia. Et entamer ses confidences par le moins lourd de ses secrets.
— Lavinia… Puis-je vous faire une confidence ?
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Léonilde, 61 ans
La veille au soir, le Maitre lui avait remis ce petit pli soigneusement codé par deux fois à remettre à Éléonore de Tianidre. Mais pas à son domicile avait-il insisté comme si c’était la peine de préciser. Après toutes ces années, Léonilde devinait parfaitement les intentions du seigneur de Fromart. Et il devait bien avouer, après avoir passé la matinée à errer dans les rues de la capitale à la recherche de la demoiselle qu’il était bien heureux de remettre cette invitation. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas vu rire Coldris ! Après l’avoir vu pleuré le mois dernier (ce qui n’était pas arrivé depuis douze ans très exactement, lorsqu’on lui avait rapporté les faits d’armes maritimes d’un dénommé Sarkeris qu’il croyait mort. Léonilde se souvenait encore très bien des larmes qui avaient éclaboussé cette nuit-là sa lettre à la défunte mère du jeune homme), il fallait croire que ces dernières semaines marquaient un renouveau dans sa vie. Une sortie d’hibernation aurait dit le valet.
La représentation aurait lieu le jeudi, ce qui ne lui laissait que trois petits jours pour qu’un heureux hasard la place sur son chemin. Mais Léonilde était malgré tout confiant: il n’avait jamais vraiment échoué à aucune de ses missions. Si le hasard ne suffisait pas, il trouverait un moyen de le provoquer. Le marché, les rues, l’église Saint-Eustache où elle avait rencontré ce sac à vin fils de la messe de minuit de Thierry. On ne pouvait pas dire qu’il avait approuvé cette relation avec cette figure de pot de chambre fêlé, mais ce n’était pas à lui de juger des relations du vicomte, aussi avait-il gardé pour lui son avis puisqu’il n’avait pas été sollicité à ce sujet. Ah quel bonheur, il avait éprouvé à voir ce vieux penaillon de Fessepinte subir le courroux de son protecteur pour son insolence ! Et dire qu’il avait osé toucher aux caisses apportées par Monsieur Sarkeris ! Enfin, l’affaire était close et en bonne voie pour l’être définitivement...
Léonilde clôtura son tour de Braktenn par cette fameuse église. Ne savait-on jamais: il pourrait toujours prier le Seigneur de lui accorder la providence nécessaire au bon déroulé de sa mission. Dans l’édifice, il ne remarqua nulle jeune demoiselle. Il alluma un cierge devant la statue de Sainte Zita puis se recueillit quelques instants avant de quitter les lieux. Là, sur le perron, il repéra aussitôt une voiture qui s’arrêta et par un étonnant miracle, ce fut Mademoiselle de Tianidre qui en descendit. C’était bien la première fois que ses prières étaient exaucées si rapidement! À croire que le Seigneur était du même avis que lui ! Son regard se mit à pétiller sous ses sourcils argentés. Il croisa son regard et inclina discrètement la tête en guise de salutation. Elle l’avait reconnu. Parfait, cela n’en faciliterait que plus sa mission ! Il descendit les quelques marches lorsqu’elle s’arrêta. Il reconnut aussitôt la petite Lavinia (car il aurait toujours l’image d’elle jouant avec Bérénice) à qui elle s’adressait désormais. L’avait-elle identifié ? Cela restait avoir et ce n’était pas l’objet de ses considérations. À hauteur de la demoiselle, il glissa discrètement le billet dans la poche de son élégant manteau accompagné d'un infime signe de la tête : « avec les remerciements de mon Maitre ».
znkgzxk pkajo
waotfk nkaxky
waotfk nkaxky
:copyright: sobade.
Sans marquer le moindre arrêt, il conserva son allure paisible. Objectif atteint: il allait pouvoir rentrer à Fromart l’esprit léger avec la satisfaction du devoir accompli. Pour le reste, il espérait qu'elle aurait l'esprit vif pour comprendre le message qui avait reçu autant les précautions que l'attention de Coldris dans sa rédaction. Il s'était même enquit de la difficulté à le décoder, mais Léonilde avait été formel: "elle sera là, messire" avait-il répondu avec confiance. Il héla une voiture.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Durant le trajet vers l’église Saint Eustache, Lavinia se confessa à son amie. Elle lui raconta en détail le premier cours d’équitation effectué avec Eldred. D’abord dans les écuries, où ses mains s’étaient glissées le long du corps du jeune homme jusqu’à ce qu’elle lui vole un presque baiser. Puis, contre toutes attentes, le zakrotien lui avait fait part de ses propres envies jusqu’à l'imiter et déposer ses lèvres si proches des siennes. Lavinia lui raconta la mare et la grenouille. Le moment où… il s’était délesté de sa tunique.
— Effectivement, vous aviez raison. Je n’aurais jamais pensé qu’un homme comme lui puisse s’intéresser à une femme aussi fade que moi… J’en suis heureuse, mais j’espère que ce n’est pas pas un bonheur éphémère qui tend à se finir en tragédie…
Lavinia n’avait pas mentionné la rencontre au claire de lune, elle avait déjà assez ennuyé la pauvre Éléonore avec ses batifolages aux écuries, mais aborda le sujet du père Thierry.
— Je.. je me suis sentie libérée d’une certaine manière. Je veux me prouver que je peux être cette femme forte que ma mère voyait en moi. Je veux simplement exister…
Elle ne savait pas si le sens de sa phrase serait interprété correctement, mais c’est ce qu’elle pensait. Elle s’aperçut que son amie n’était pas vraiment avec elle, son esprit semblait absorbé ailleurs. Elle ne pouvait pas le lui en vouloir. Un sourire en coin, elle attendit en silence que la jeune femme partage ou non ses idées si prenantes.
Lorsque la voiture s’arrêta devant la bâtisse, elle foula le pavé plus motivée que jamais. Face à elle, les imposantes portes s’élevaient comme pour la défier d’entrer. Lavinia en déglutit, mais sa détermination ne fléchit pas et un pas après l’autre elle se dirigea vers l’entrée, conquérante.
Dans son dos Éléonore semblait hésitante, Lavinia s’apprêtait à lui répondre au sujet de son souhait de confidence, car il était évident qu’elle pouvait se confier à elle, mais non loin d’elles elle reconnut cet homme qu’elle n’avait pas vu depuis tant d’années.
— N’étais-ce pas Léonilde qui vient de vous frôler ?
Elle se voulut de suite de s’être exprimer de la sorte. Il était plus que probable que la pauvre Éléonore ne connaisse pas l’identité de ce vieil homme.
— Effectivement, vous aviez raison. Je n’aurais jamais pensé qu’un homme comme lui puisse s’intéresser à une femme aussi fade que moi… J’en suis heureuse, mais j’espère que ce n’est pas pas un bonheur éphémère qui tend à se finir en tragédie…
Lavinia n’avait pas mentionné la rencontre au claire de lune, elle avait déjà assez ennuyé la pauvre Éléonore avec ses batifolages aux écuries, mais aborda le sujet du père Thierry.
— Je.. je me suis sentie libérée d’une certaine manière. Je veux me prouver que je peux être cette femme forte que ma mère voyait en moi. Je veux simplement exister…
Elle ne savait pas si le sens de sa phrase serait interprété correctement, mais c’est ce qu’elle pensait. Elle s’aperçut que son amie n’était pas vraiment avec elle, son esprit semblait absorbé ailleurs. Elle ne pouvait pas le lui en vouloir. Un sourire en coin, elle attendit en silence que la jeune femme partage ou non ses idées si prenantes.
Lorsque la voiture s’arrêta devant la bâtisse, elle foula le pavé plus motivée que jamais. Face à elle, les imposantes portes s’élevaient comme pour la défier d’entrer. Lavinia en déglutit, mais sa détermination ne fléchit pas et un pas après l’autre elle se dirigea vers l’entrée, conquérante.
Dans son dos Éléonore semblait hésitante, Lavinia s’apprêtait à lui répondre au sujet de son souhait de confidence, car il était évident qu’elle pouvait se confier à elle, mais non loin d’elles elle reconnut cet homme qu’elle n’avait pas vu depuis tant d’années.
— N’étais-ce pas Léonilde qui vient de vous frôler ?
Elle se voulut de suite de s’être exprimer de la sorte. Il était plus que probable que la pauvre Éléonore ne connaisse pas l’identité de ce vieil homme.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
— Vous n'êtes pas une femme fade ! protesta vivement Éléonore.
Et elle savait de quoi elle parlait. Parce qu'elle savait ce que c'était d'être ennuyeuse et de mauvaise compagnie. Elle savait aussi ce qu'était d'être une mauvaise amie... Et que de penser que cela n'avait pas de sens, qu'on ne pouvait pas d'intéresser à vous... La différence était que c'était vrai pour elle.
Elle avait beau se répéter qu'elle était prête à ce que ça s'arrête n'importe quand, elle savait bien qu'elle en souffrirait. Et ce même si son cœur ne cédait pas. Il ne céderait jamais, il n'en avait pas le droit. Pas pour un homme qui ne voyait en elle qu'un divertissement. Coldris n'avait certainement pas eu la moindre pensée pour elle pendant ces douze jours où ils ne s'étaient pas vu. Et elle... Hormis cette semaine tellement chargée de larmes qu'elle n'avait plus eu la force de penser à quoi que ce soit d'agréable, il avait sans cesse fait irruption dans son esprit. Mais c'était seulement parce qu'il lui permettait de se changer les idées, ce dont elle profiterait autant qu'elle le pourrait. Ça n'avait pas le droit d'être davantage... Cela ne prenait d'ampleur folle que parce qu'elle était perdue. Point final.
— Je me suis sentie libérée d'une certaine manière.
Oui, elle savait parfaitement de quoi il s'agissait. Envahie par une légèreté qu'elle n'aurait jamais cru retrouver. L'inconscience. Le frisson. Tout ce qu'elle était avant, même si elle n'en avait alors pas besoin pour se sentir vivante, car tous les besoins de son cœur étaient comblés. Car Ariste et elle formaient un tout. Ils vivaient l'un pour l'autre, voilà tout ce qui comptait ! C'était sans doute à cause de ce vide affreux que toutes ses nouvelles rencontres avaient aussi vite pris une telle importance. Mais une part d'elle se sentait coupable d'être une si mauvaise amie. Ce qu'elle avait fait à Alduis, d'abord… La distance qu'elle avait prise sans raison avec Gabriel – elle ne lui avait même pas parlé du dîner ! –, alors qu'il avait toujours été là pour la soutenir... Et aussi cette façon de ne penser qu'à elle alors que Lavinia lui parlait.
— Je veux me prouver que je peux être cette femme forte que ma mère voyait en moi.
Elle acquiesça avec ferveur. Cela aussi, elle le comprenait. Elle aurait tellement voulu prouver à son cousin qu'elle était aussi forte qu'il l'avait cru, seulement… Seulement ce n'était pas le cas. Elle ne l'était que s'il était là pour la soutenir. Toute la force qu'elle n'avait jamais eue était la sienne. Ariste était parfait. Il avait toujours réussi à lui faire croire qu'elle était formidable. Qu'elle était forte, courageuse, intelligente, indépendante, gentille, digne de confiance. Oui, elle y avait presque cru. Mais c'était lui et seulement lui qui l'a rendait formidable, parce qu'Ariste rendait tout le monde formidable.
Parce qu'Ariste était un idéal. Parce qu'Ariste était le seul qui l'aimait vraiment, la comprenait, acceptait tout ce qu'elle était sans concession. Parce qu'il était son cœur, son âme, son tout. Parce que pour vivre, elle avait besoin de quelqu'un comme lui. De quelqu'un à qui elle aurait pu tout sacrifier. De quelqu'un pour qui mourir sans hésitation. De quelqu'un à qui elle faisait assez confiance pour se jeter du haut d'une falaise sur un simple regard ou... Ou accepter de ne pas le faire uniquement parce que c'était sa volonté. Parce que le bonheur des autres aurait dû suffir au sien. Parce qu'elle était trop faible pour vivre d'elle-même.
— Je veux simplement exister...
Tu existes, Éléonore. Tu dois exister. Promets-moi de faire un effort.
Exister… elle savait qu'il n'avait fait ça que pour elle, pas pour l'abandonner. Ça restait quand même douloureux. Elle avait toujours existé. Ils avaient toujours existé ensemble. Et c'était comme ça qu'elle aimait vivre. Comme ça que pendant cinq ans, elle l'avait attendu, en hibernation, vivant à travers leur correspondance. Pour pouvoir exister de nouveau quand il reviendrait. Quand ils se retrouveraient comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Quand il pourrait la rendre aussi formidable qu'elle l'était avec lui. Et dire que pendant toutes ces années, même si loin d'elle, il avait continué à lui donner tant de force !
— Vous n'avez pas à vous justifier devant moi. Vous avez... Le droit de vivre.
Lavinia en avait le droit, Éléonore l'obligation. Ariste voulait qu'elle se reconstruise. Il voulait qu'elle soit heureuse. Qu'elle existe, même si sans lui ça n'avait pas de sens.
Et, en sortant de son véhicule, en apercevant Léonilde, par dessus la vague de doute concernant sa relation avec le ministre... Elle se dit qu'Ariste l'aurait approuvée. Il ne jugeait pas son inconscience. Il se fichait bien de l'opinion de la société sur une telle liaison… il aurait même ignoré celle de son père pour la couvrir. Il aurait seulement voulu qu'elle profite, qu'elle s'amuse. Et il aurait été là pour la soutenir quand, comble de l'ennui, c'aurait dû prendre fin. Non... S'il avait été vivant, elle n'aurait même pas été triste que ça s'arrête, puisque son cœur n'était pas impliqué et ne le serait jamais !
Mais puisqu'Ariste n'était pas là, elle avait besoin d'en parler à quelqu'un. Et comme il était hors de question qu'elle discute de cela avec Alduis pour des raisons fort évidentes et que Lavinia, elle, lui avait accordé sa confiance… Comme elle se sentait proche d'elle... Puis, elle la croyait capable de comprendre.
Elle s'en enquit tout de même auprès de son amie. Pouvait-elle décemment avoir envie d'en entendre plus ?
Mais alors qu'elle avait décidé de remettre la présence de Léonilde sur le coup de hasard - comme n'importe qui de censé l'aurait fait –, ce dernier se rapprocha fort d'elle, et la frôla après un regard entendu.
Elle avait l'impression qu'il... Qu'il avait glissé quelque chose dans sa poche. Et s'il l'avait fait, ce ne pouvait être à la demande que d'une personne... Alors... Eléonore ne put voiler le sourire radieux qui illumina son visage. Alors, la personne en question avait vraiment l'intention de la revoir – il n'aurait pas inventé ça pour lui dire le contraire, si ?
— N'était-ce pas Léonilde qui vient de vous frôler ?
— Si ! s'enthousiasma Éléonore malgré elle. Enfin je... Si vous le dites.
Elle se sentait tellement ridicule, tellement honteuse, tellement sotte, tellement faible de caractère, tellement… Tellement qu'elle ne savait même plus.
Mais tout cela était repoussé par le rouge qui lui montait aux joues, le souvenir d'une trêve accordée par sa souffrance, d'une bataille de boules de neige, d'une course-poursuite autour d'une table, d'un baiser passionné, d'une étreinte réconfortante...
Mais… mais si Lavinia savait qui était Léonilde... Alors, elle saurait d'où lui venait le mot... Tant pis… elle en avait trop dit ou pas assez. Elle préférait éviter tout malentendu, et lui montrer qu'elle lui rendait sa confiance.
Elle jeta un regard autour d'elle pour vérifier que personne ne soit là pour les entendre – et surtout pas Léonilde – puis s'expliqua :
— Je... C'est tellement ridicule vous allez vous moquer de moi mais... Il vient de glisser quelque chose dans ma poche.
Et comme elle avait senti que ce quelque chose était du papier...
— Si vous savez de qui il s'agit... Vous devez également savoir qui l'envoie... Oh, j'ai tellement honte... C'est absurde mais... Et ne comparez pas cela à votre situation. Pour vous c'est différent… Vous êtes amoureuse, il l'est aussi... Moi je suis juste parfaitement irresponsable et lui un coureur de femmes…
Elle cacha brièvement son visage dans ses mains, avant de le ramener dans les yeux de Lavinia.
— Je... Je vous rassure tout de suite... Nous n'avons pas… Enfin...
Mais ça finirait bien par arriver. Et seule la partie d'elle qui se raccrochait au bon sens réprouvait cette idée. Après tout, si elle devait finir avec un mari comme Gabriel, qui trouverait juste cela pénible de devoir lui fournir un héritier – et réciproquement… Qui ne la désirerait jamais, ne la toucherait jamais… Et ce mariage allait juste nuire à leur amitié et... S'il ne lui restait plus que deux mois de liberté relative, elle pouvait au moins faire quelque chose d'irréfléchi, non ?
— Oh, je suis tout à fait consciente de ce qu'il est et de ce qu'il cherche... Je sais qu'il n'y à que ça mais...
Mais elle n'avait pas la force de caractère requise pour s'y opposer. Elle n'avait même plus envie de lutter contre l'idée de le revoir et ne songeait plus qu'au moyen de prolonger la partie aussi longtemps que possible. Si elle en était capable : jusqu'à ce qu'elle doive rentrer. Si elle arrivait à le tromper quant à la qualité de sa compagnie, elle pourrait le garder jusque là sans avoir forcément à lui résister si longtemps… Deux mois, ça devait être faisable.
Mais… mais au fond, elle s'inquiétait de recevoir de ses nouvelles si vite... Certes, il avait annoncé qu'il se rendrait au théâtre dans la semaine mais… mais s'il précipitait les choses, ne précipitait-il pas aussi la fin ? En fait, c'était peut-être ça ! Il en avait assez et tenait à régler cela le plus rapidement possible. Si c'était ça, il n'aurait pas ses tercets. Après tout, s'il voulait vraiment se débarrasser de sa compagnie, ce n'était pas nécessaire.
— Je crois que je ne sais vraiment plus où j'en suis, ces derniers temps, admit-elle.
Elle extirpa le message de sa poche. Codé. Avec un étrange sigle au dessous. La clef ? Déjà, son esprit cherchait ce à quoi cela pouvait correspondre. Et si... Et si c'était aussi brumeux que ses énigmes à elles ? Une revanche ? Exprès pour la frustrer et lui faire croire qu'elle manquait quelque chose…
Oh, eh bien... S'il la faisait marcher, tant pis, elle courrait. Quitte à essayer toutes les combinaisons possibles et imaginables pour que ce message ait un sens, elle ne dormirait pas avant d'avoir compris de quoi il retournait.
Elle le rangea toutefois.
— Je... je décrypterai ça plus tard. Je suis désolée… ce n'est pas le moment de vous parler de ça... Ne pensez pas que je prends votre initiative à la légère… C'est juste que... J'ai été distraite... Je ne sais vraiment pas ce qui me prend.
Et elle savait de quoi elle parlait. Parce qu'elle savait ce que c'était d'être ennuyeuse et de mauvaise compagnie. Elle savait aussi ce qu'était d'être une mauvaise amie... Et que de penser que cela n'avait pas de sens, qu'on ne pouvait pas d'intéresser à vous... La différence était que c'était vrai pour elle.
Elle avait beau se répéter qu'elle était prête à ce que ça s'arrête n'importe quand, elle savait bien qu'elle en souffrirait. Et ce même si son cœur ne cédait pas. Il ne céderait jamais, il n'en avait pas le droit. Pas pour un homme qui ne voyait en elle qu'un divertissement. Coldris n'avait certainement pas eu la moindre pensée pour elle pendant ces douze jours où ils ne s'étaient pas vu. Et elle... Hormis cette semaine tellement chargée de larmes qu'elle n'avait plus eu la force de penser à quoi que ce soit d'agréable, il avait sans cesse fait irruption dans son esprit. Mais c'était seulement parce qu'il lui permettait de se changer les idées, ce dont elle profiterait autant qu'elle le pourrait. Ça n'avait pas le droit d'être davantage... Cela ne prenait d'ampleur folle que parce qu'elle était perdue. Point final.
— Je me suis sentie libérée d'une certaine manière.
Oui, elle savait parfaitement de quoi il s'agissait. Envahie par une légèreté qu'elle n'aurait jamais cru retrouver. L'inconscience. Le frisson. Tout ce qu'elle était avant, même si elle n'en avait alors pas besoin pour se sentir vivante, car tous les besoins de son cœur étaient comblés. Car Ariste et elle formaient un tout. Ils vivaient l'un pour l'autre, voilà tout ce qui comptait ! C'était sans doute à cause de ce vide affreux que toutes ses nouvelles rencontres avaient aussi vite pris une telle importance. Mais une part d'elle se sentait coupable d'être une si mauvaise amie. Ce qu'elle avait fait à Alduis, d'abord… La distance qu'elle avait prise sans raison avec Gabriel – elle ne lui avait même pas parlé du dîner ! –, alors qu'il avait toujours été là pour la soutenir... Et aussi cette façon de ne penser qu'à elle alors que Lavinia lui parlait.
— Je veux me prouver que je peux être cette femme forte que ma mère voyait en moi.
Elle acquiesça avec ferveur. Cela aussi, elle le comprenait. Elle aurait tellement voulu prouver à son cousin qu'elle était aussi forte qu'il l'avait cru, seulement… Seulement ce n'était pas le cas. Elle ne l'était que s'il était là pour la soutenir. Toute la force qu'elle n'avait jamais eue était la sienne. Ariste était parfait. Il avait toujours réussi à lui faire croire qu'elle était formidable. Qu'elle était forte, courageuse, intelligente, indépendante, gentille, digne de confiance. Oui, elle y avait presque cru. Mais c'était lui et seulement lui qui l'a rendait formidable, parce qu'Ariste rendait tout le monde formidable.
Parce qu'Ariste était un idéal. Parce qu'Ariste était le seul qui l'aimait vraiment, la comprenait, acceptait tout ce qu'elle était sans concession. Parce qu'il était son cœur, son âme, son tout. Parce que pour vivre, elle avait besoin de quelqu'un comme lui. De quelqu'un à qui elle aurait pu tout sacrifier. De quelqu'un pour qui mourir sans hésitation. De quelqu'un à qui elle faisait assez confiance pour se jeter du haut d'une falaise sur un simple regard ou... Ou accepter de ne pas le faire uniquement parce que c'était sa volonté. Parce que le bonheur des autres aurait dû suffir au sien. Parce qu'elle était trop faible pour vivre d'elle-même.
— Je veux simplement exister...
Tu existes, Éléonore. Tu dois exister. Promets-moi de faire un effort.
Exister… elle savait qu'il n'avait fait ça que pour elle, pas pour l'abandonner. Ça restait quand même douloureux. Elle avait toujours existé. Ils avaient toujours existé ensemble. Et c'était comme ça qu'elle aimait vivre. Comme ça que pendant cinq ans, elle l'avait attendu, en hibernation, vivant à travers leur correspondance. Pour pouvoir exister de nouveau quand il reviendrait. Quand ils se retrouveraient comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Quand il pourrait la rendre aussi formidable qu'elle l'était avec lui. Et dire que pendant toutes ces années, même si loin d'elle, il avait continué à lui donner tant de force !
— Vous n'avez pas à vous justifier devant moi. Vous avez... Le droit de vivre.
Lavinia en avait le droit, Éléonore l'obligation. Ariste voulait qu'elle se reconstruise. Il voulait qu'elle soit heureuse. Qu'elle existe, même si sans lui ça n'avait pas de sens.
Et, en sortant de son véhicule, en apercevant Léonilde, par dessus la vague de doute concernant sa relation avec le ministre... Elle se dit qu'Ariste l'aurait approuvée. Il ne jugeait pas son inconscience. Il se fichait bien de l'opinion de la société sur une telle liaison… il aurait même ignoré celle de son père pour la couvrir. Il aurait seulement voulu qu'elle profite, qu'elle s'amuse. Et il aurait été là pour la soutenir quand, comble de l'ennui, c'aurait dû prendre fin. Non... S'il avait été vivant, elle n'aurait même pas été triste que ça s'arrête, puisque son cœur n'était pas impliqué et ne le serait jamais !
Mais puisqu'Ariste n'était pas là, elle avait besoin d'en parler à quelqu'un. Et comme il était hors de question qu'elle discute de cela avec Alduis pour des raisons fort évidentes et que Lavinia, elle, lui avait accordé sa confiance… Comme elle se sentait proche d'elle... Puis, elle la croyait capable de comprendre.
Elle s'en enquit tout de même auprès de son amie. Pouvait-elle décemment avoir envie d'en entendre plus ?
Mais alors qu'elle avait décidé de remettre la présence de Léonilde sur le coup de hasard - comme n'importe qui de censé l'aurait fait –, ce dernier se rapprocha fort d'elle, et la frôla après un regard entendu.
Elle avait l'impression qu'il... Qu'il avait glissé quelque chose dans sa poche. Et s'il l'avait fait, ce ne pouvait être à la demande que d'une personne... Alors... Eléonore ne put voiler le sourire radieux qui illumina son visage. Alors, la personne en question avait vraiment l'intention de la revoir – il n'aurait pas inventé ça pour lui dire le contraire, si ?
— N'était-ce pas Léonilde qui vient de vous frôler ?
— Si ! s'enthousiasma Éléonore malgré elle. Enfin je... Si vous le dites.
Elle se sentait tellement ridicule, tellement honteuse, tellement sotte, tellement faible de caractère, tellement… Tellement qu'elle ne savait même plus.
Mais tout cela était repoussé par le rouge qui lui montait aux joues, le souvenir d'une trêve accordée par sa souffrance, d'une bataille de boules de neige, d'une course-poursuite autour d'une table, d'un baiser passionné, d'une étreinte réconfortante...
Mais… mais si Lavinia savait qui était Léonilde... Alors, elle saurait d'où lui venait le mot... Tant pis… elle en avait trop dit ou pas assez. Elle préférait éviter tout malentendu, et lui montrer qu'elle lui rendait sa confiance.
Elle jeta un regard autour d'elle pour vérifier que personne ne soit là pour les entendre – et surtout pas Léonilde – puis s'expliqua :
— Je... C'est tellement ridicule vous allez vous moquer de moi mais... Il vient de glisser quelque chose dans ma poche.
Et comme elle avait senti que ce quelque chose était du papier...
— Si vous savez de qui il s'agit... Vous devez également savoir qui l'envoie... Oh, j'ai tellement honte... C'est absurde mais... Et ne comparez pas cela à votre situation. Pour vous c'est différent… Vous êtes amoureuse, il l'est aussi... Moi je suis juste parfaitement irresponsable et lui un coureur de femmes…
Elle cacha brièvement son visage dans ses mains, avant de le ramener dans les yeux de Lavinia.
— Je... Je vous rassure tout de suite... Nous n'avons pas… Enfin...
Mais ça finirait bien par arriver. Et seule la partie d'elle qui se raccrochait au bon sens réprouvait cette idée. Après tout, si elle devait finir avec un mari comme Gabriel, qui trouverait juste cela pénible de devoir lui fournir un héritier – et réciproquement… Qui ne la désirerait jamais, ne la toucherait jamais… Et ce mariage allait juste nuire à leur amitié et... S'il ne lui restait plus que deux mois de liberté relative, elle pouvait au moins faire quelque chose d'irréfléchi, non ?
— Oh, je suis tout à fait consciente de ce qu'il est et de ce qu'il cherche... Je sais qu'il n'y à que ça mais...
Mais elle n'avait pas la force de caractère requise pour s'y opposer. Elle n'avait même plus envie de lutter contre l'idée de le revoir et ne songeait plus qu'au moyen de prolonger la partie aussi longtemps que possible. Si elle en était capable : jusqu'à ce qu'elle doive rentrer. Si elle arrivait à le tromper quant à la qualité de sa compagnie, elle pourrait le garder jusque là sans avoir forcément à lui résister si longtemps… Deux mois, ça devait être faisable.
Mais… mais au fond, elle s'inquiétait de recevoir de ses nouvelles si vite... Certes, il avait annoncé qu'il se rendrait au théâtre dans la semaine mais… mais s'il précipitait les choses, ne précipitait-il pas aussi la fin ? En fait, c'était peut-être ça ! Il en avait assez et tenait à régler cela le plus rapidement possible. Si c'était ça, il n'aurait pas ses tercets. Après tout, s'il voulait vraiment se débarrasser de sa compagnie, ce n'était pas nécessaire.
— Je crois que je ne sais vraiment plus où j'en suis, ces derniers temps, admit-elle.
Elle extirpa le message de sa poche. Codé. Avec un étrange sigle au dessous. La clef ? Déjà, son esprit cherchait ce à quoi cela pouvait correspondre. Et si... Et si c'était aussi brumeux que ses énigmes à elles ? Une revanche ? Exprès pour la frustrer et lui faire croire qu'elle manquait quelque chose…
Oh, eh bien... S'il la faisait marcher, tant pis, elle courrait. Quitte à essayer toutes les combinaisons possibles et imaginables pour que ce message ait un sens, elle ne dormirait pas avant d'avoir compris de quoi il retournait.
Elle le rangea toutefois.
— Je... je décrypterai ça plus tard. Je suis désolée… ce n'est pas le moment de vous parler de ça... Ne pensez pas que je prends votre initiative à la légère… C'est juste que... J'ai été distraite... Je ne sais vraiment pas ce qui me prend.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Lavinia observa,d’un regard compatissant, son amie s’affoler et s'embrouiller dans ses déclarations. Ce qu’elle retenue toutefois et qu’elle ne devait pas être la seule à entretenir une liaison des plus inattendues. Elle s’empressa de rassurer la pauvre Éléonore qui se noyait dans son malaise.
— Ne vous mettez pas dans tels états pour si peu. Nous discuterons de Monsieur de Fromart une fois tranquille à l’intérieur. Je suis assez proche de Bérénice et j’ai très récemment développé des liens avec Monsieur son frère. Enfin… l’un des deux…Je pourrai sans doute vous être utile à quelque chose !
Lavinia accrocha le bras de la jeune femme et elle se dirigea vers la première barrière qui se dressait devant-elle. Avec un sourire rassurant, elle poussa l’abattant et pénétra dans les lieux. Comme la dernière fois, elle fut frappée par le silence qui émanait des lieux. Par réflexe, elle passa son regard sur chaque individu présent dans l’espoir de ne pas tomber sur ce fameux père Thierry. Il n’était pas là pour le moment, ce qui la soulagea.
— Regardez Éléonore, là-bas en bout de rang. Nous pourrons être au calme.
Elle conduisit la jeune femme jusqu’à l’assise sélectionnée et commença par une petite minute de silence afin de saluer le maître des lieux. Quand elle rouvrit les yeux, elle ne put s’empêcher de questionner son amie.
— Vous pensez qu’il faudrait que j’aille me confesser au confessionnal pour … vous savez ?
Elle se souvint des dires d’Eldred au sujet du confessionnal et sur ce qui semblait s’y passer. Elle comprenait ses inquiétudes et ne doutait pas de ma véracité des faits, mais… Que devait-elle faire ? Abandonner les préceptes qu’on lui avait toujours inculqué ? En même temps, ce qui se passait avec le jeune homme n’était tout bonnement pas ce qu’on lui avait appris.
— Mais ne parlons pas que de moi. Que vouliez-vous me confier ?
— Ne vous mettez pas dans tels états pour si peu. Nous discuterons de Monsieur de Fromart une fois tranquille à l’intérieur. Je suis assez proche de Bérénice et j’ai très récemment développé des liens avec Monsieur son frère. Enfin… l’un des deux…Je pourrai sans doute vous être utile à quelque chose !
Lavinia accrocha le bras de la jeune femme et elle se dirigea vers la première barrière qui se dressait devant-elle. Avec un sourire rassurant, elle poussa l’abattant et pénétra dans les lieux. Comme la dernière fois, elle fut frappée par le silence qui émanait des lieux. Par réflexe, elle passa son regard sur chaque individu présent dans l’espoir de ne pas tomber sur ce fameux père Thierry. Il n’était pas là pour le moment, ce qui la soulagea.
— Regardez Éléonore, là-bas en bout de rang. Nous pourrons être au calme.
Elle conduisit la jeune femme jusqu’à l’assise sélectionnée et commença par une petite minute de silence afin de saluer le maître des lieux. Quand elle rouvrit les yeux, elle ne put s’empêcher de questionner son amie.
— Vous pensez qu’il faudrait que j’aille me confesser au confessionnal pour … vous savez ?
Elle se souvint des dires d’Eldred au sujet du confessionnal et sur ce qui semblait s’y passer. Elle comprenait ses inquiétudes et ne doutait pas de ma véracité des faits, mais… Que devait-elle faire ? Abandonner les préceptes qu’on lui avait toujours inculqué ? En même temps, ce qui se passait avec le jeune homme n’était tout bonnement pas ce qu’on lui avait appris.
— Mais ne parlons pas que de moi. Que vouliez-vous me confier ?
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Lavinia tenta de la rassurer… Et Eléonore s’efforça de se taire, malgré l’agitation que ses déclarations amenaient… Lavinia connaissait la soeur d’Alduis… Et… Un frère ? Alduis ne lui avait pas parlé d’un autre… Enfin… Il devait y en avoir pas mal -- elle-même avait probablement grandi avec l’un d’eux -- mais… Enfin, soit.
Elle se laissa conduire jusqu’à un banc. Elle n’osait plus rien dire. Tout cela était tellement…
Honteux ? Irresponsable ? Indécent ? Ridicule ?
Déroutant ? Fascinant ? Obsédant ?
Etait-ce pire pour une jeune femme que d’escalader une tour ? Que d’introduire des oies dans les quartiers d’une incommodante invitée ? Que de couvrir les amours de son cousin ? Que tout le reste des choses qu’une femme convenable ne faisait pas mais qu’elle, elle faisait tout de même ? Non, probablement pas… Alors quoi ? Quelle différence y avait-il cette fois ?
Lavinia voulait son avis : devait-elle aller se confesser ? Eléonore n’avait pas besoin de partager son opinion théologique sur la question, toutefois, une chose lui semblait très claire :
— Pas ici, en tout cas.
Mais si elle en avait besoin, peut-être était-ce préférable qu’elle s’y tienne tout de même. Mais pas ici.
Puis, Lavinia détourna la conversation d’elle. Eléonore se sentit un peu mal à l’aise. Elle préférait l’écouter, la soutenir, plutôt que de la charger de ses propres tourments mais… Après tout, la réciprocité, c’était important en amitié.
— Eh bien… Cette histoire avec qui vous savez, justement… Si je m’étais attendue à cela en venant voir Alduis… Vous… Vous connaissez Alduis, c’est bien cela ? C’est un ami. Il l’a appris hier… Pour cette histoire avec son père. Vous n’imaginez pas combien j’étais mal à l’aise. Et… Et justement, je devais vous parler de lui aussi. Alduis. Enfin… C’est à cause de lui que je n’ai pas pu venir vous voir… Je ne suis pas sortie de la semaine. J’étais… Désemparée. J’ai… Je ne sais pas comment il a pu me pardonner ce que j’ai dit, j’ai dit des choses monstrueuses, je ne savais plus ce que je disais… En fait, ce n’était même pas à lui que je disais ces horreurs… J’étais seulement désemparée. Et quand j’ai voulu le rattraper, on m’a empêchée de sortir. Il aurait pu mourir par ma faute… Je suis...
Un monstre.
La pire amie qu’on puisse envisager d’avoir.
Indigne de sa confiance, indigne de la vôtre aussi. Vous devriez me fuir.
Une personne horrible.
Eléonore sécha les larmes qui lui montaient.
— Comment j’ai pu lui faire ça ?
Elle se laissa conduire jusqu’à un banc. Elle n’osait plus rien dire. Tout cela était tellement…
Honteux ? Irresponsable ? Indécent ? Ridicule ?
Déroutant ? Fascinant ? Obsédant ?
Etait-ce pire pour une jeune femme que d’escalader une tour ? Que d’introduire des oies dans les quartiers d’une incommodante invitée ? Que de couvrir les amours de son cousin ? Que tout le reste des choses qu’une femme convenable ne faisait pas mais qu’elle, elle faisait tout de même ? Non, probablement pas… Alors quoi ? Quelle différence y avait-il cette fois ?
Lavinia voulait son avis : devait-elle aller se confesser ? Eléonore n’avait pas besoin de partager son opinion théologique sur la question, toutefois, une chose lui semblait très claire :
— Pas ici, en tout cas.
Mais si elle en avait besoin, peut-être était-ce préférable qu’elle s’y tienne tout de même. Mais pas ici.
Puis, Lavinia détourna la conversation d’elle. Eléonore se sentit un peu mal à l’aise. Elle préférait l’écouter, la soutenir, plutôt que de la charger de ses propres tourments mais… Après tout, la réciprocité, c’était important en amitié.
— Eh bien… Cette histoire avec qui vous savez, justement… Si je m’étais attendue à cela en venant voir Alduis… Vous… Vous connaissez Alduis, c’est bien cela ? C’est un ami. Il l’a appris hier… Pour cette histoire avec son père. Vous n’imaginez pas combien j’étais mal à l’aise. Et… Et justement, je devais vous parler de lui aussi. Alduis. Enfin… C’est à cause de lui que je n’ai pas pu venir vous voir… Je ne suis pas sortie de la semaine. J’étais… Désemparée. J’ai… Je ne sais pas comment il a pu me pardonner ce que j’ai dit, j’ai dit des choses monstrueuses, je ne savais plus ce que je disais… En fait, ce n’était même pas à lui que je disais ces horreurs… J’étais seulement désemparée. Et quand j’ai voulu le rattraper, on m’a empêchée de sortir. Il aurait pu mourir par ma faute… Je suis...
Un monstre.
La pire amie qu’on puisse envisager d’avoir.
Indigne de sa confiance, indigne de la vôtre aussi. Vous devriez me fuir.
Une personne horrible.
Eléonore sécha les larmes qui lui montaient.
— Comment j’ai pu lui faire ça ?
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
— Pas ici, en tout cas.
Elle avait sûrement raison, si elle voulait se confesser autant le faire avec un homme d’église respectable et de confiance. Et ce... père Thierry n'entrait dans aucune de ces catégories.
Éléonore se lança enfin dans la confidence. Coldris de Fromart. Alduis. Lavinia hocha de la tête d’un air entendu aussi bien bon lui confirmer ses dires que pour lui montrer qu’elle compatissait. À la détresse de son amie et aux faits énnoncés, elle ne mit pas bien longtemps pour faire le rapprochement entre le “Elle” metionné par Alduis et la jeune femme.
Comme Éléonore avait pu le faire, Lavinia prit ses mains dans les siennes.
— Ne soyez pas aussi dur avec vous même ma chère amie. Vous le dites bien , ces mots ne lui étaient pas destinés et la colère du moment n’a pas amené les choses de manière sereine et raisonnée. Je… J’ai accueilli Alduis chez moi ce jour-là, une rencontre au hasard. Je peux vous assurer que ce qui le rongeait à ce moment n’était pas que de votre fait. L’essentiel c’est que cela se soit arrangé. Je vous assure qu’Alduis se portait bien lors de son départ !
Lavinia lui offrit un sourire rassurant. Son amie ne devait pas prendre trop à coeur cette petite querelle qui était déjà oubliée. Elle observa les alentours, les bougies se consumaient autour d’elles. Elle ferma les yeux pour profiter de cette ambiance. Elle n’entendait que les pas résonnant sur la pierre.
Elle avait sûrement raison, si elle voulait se confesser autant le faire avec un homme d’église respectable et de confiance. Et ce... père Thierry n'entrait dans aucune de ces catégories.
Éléonore se lança enfin dans la confidence. Coldris de Fromart. Alduis. Lavinia hocha de la tête d’un air entendu aussi bien bon lui confirmer ses dires que pour lui montrer qu’elle compatissait. À la détresse de son amie et aux faits énnoncés, elle ne mit pas bien longtemps pour faire le rapprochement entre le “Elle” metionné par Alduis et la jeune femme.
Comme Éléonore avait pu le faire, Lavinia prit ses mains dans les siennes.
— Ne soyez pas aussi dur avec vous même ma chère amie. Vous le dites bien , ces mots ne lui étaient pas destinés et la colère du moment n’a pas amené les choses de manière sereine et raisonnée. Je… J’ai accueilli Alduis chez moi ce jour-là, une rencontre au hasard. Je peux vous assurer que ce qui le rongeait à ce moment n’était pas que de votre fait. L’essentiel c’est que cela se soit arrangé. Je vous assure qu’Alduis se portait bien lors de son départ !
Lavinia lui offrit un sourire rassurant. Son amie ne devait pas prendre trop à coeur cette petite querelle qui était déjà oubliée. Elle observa les alentours, les bougies se consumaient autour d’elles. Elle ferma les yeux pour profiter de cette ambiance. Elle n’entendait que les pas résonnant sur la pierre.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Eldred était resté à bonne distance de la voiture. Une fois les deux femmes entrées, il mit pied à terre et attacha sa monture. Il prit le temps de le gratifier une caresse et se faufila à travers la porte entrebâillée. Il les repéra aussitôt, assises sur un banc. Profitant de la pénombre et des immenses colonnes, il se glissa furtivement à leur hauteur. Si elle n'avait pas demandé sa présence, c'est qu'elle voulait être seule, alors il se ferait oublier autant que possible.
Les ordres étaient les ordres.
Il s'y plierait. D'autant plus lorsqu'il les approuvait. Il était hors de question que cette couille molle de troll s'approche de Lavinia une nouvelle fois...
Les ordres étaient les ordres.
Il s'y plierait. D'autant plus lorsqu'il les approuvait. Il était hors de question que cette couille molle de troll s'approche de Lavinia une nouvelle fois...
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Depuis une heure, Thierry attendait dans ce foutu confessionnal sans qu'aucune personne ne vienne à lui. La seule chose appréciable est d'avoir su arranger un moment de liberté avec la garce qui le gardait. Par respect pour ceux qui venaient se confier, elle avait accepté de rester loin. Elle surveillait pourtant. Deux jours plus tôt, il avait essayé de rejoindre l'autre côté partager un bon moment avec une charmante paroissienne et elle était immédiatement intervenue.
Quelle peste !
Quelle garce !
Il avait passé une nouvelle nuit avec deux souris.
Quelle humiliation !
Quelle déchéance !
Le prêtre finit par entendre des voix et passa al tête. Il eut un choc d'apercevoir Lavinia de Kergemont et Eléonore de Tianidre assisses sur les bancs, assez proches de lui. Que faisaient-elles là ? un sourire lui venait. Auraient-elles changé d'avis ? Il sortit du confessionnal et s'approcha d'un pas tranquille.
"Bonjour mesdames !"
Il les salua toutes deux avec une grande politesse, d'un ton parfaitement aimable.
"Avez-vous quelques intentions en venant dans mon église ?"
Elles savaient maintenant.
Si elle revenaient, c'était parce qu'elles le voulaient.
Il se tourna vers Lavinia pour lui prendre délicatement la main.
"Je vous trouve très belle, madame. Cette robe vous va très bien."
Il attendait sa réponse et comptait bien pousser sa main vers un autre autre endroit. Elle le suivrait ensuite gentiment vers son bureau. Comme la dernière fois. Et cette fois, l'autre ne la gênerait pas. Elles s'étaient certainement mises d'accord.
Quelle peste !
Quelle garce !
Il avait passé une nouvelle nuit avec deux souris.
Quelle humiliation !
Quelle déchéance !
Le prêtre finit par entendre des voix et passa al tête. Il eut un choc d'apercevoir Lavinia de Kergemont et Eléonore de Tianidre assisses sur les bancs, assez proches de lui. Que faisaient-elles là ? un sourire lui venait. Auraient-elles changé d'avis ? Il sortit du confessionnal et s'approcha d'un pas tranquille.
"Bonjour mesdames !"
Il les salua toutes deux avec une grande politesse, d'un ton parfaitement aimable.
"Avez-vous quelques intentions en venant dans mon église ?"
Elles savaient maintenant.
Si elle revenaient, c'était parce qu'elles le voulaient.
Il se tourna vers Lavinia pour lui prendre délicatement la main.
"Je vous trouve très belle, madame. Cette robe vous va très bien."
Il attendait sa réponse et comptait bien pousser sa main vers un autre autre endroit. Elle le suivrait ensuite gentiment vers son bureau. Comme la dernière fois. Et cette fois, l'autre ne la gênerait pas. Elles s'étaient certainement mises d'accord.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Lavinia. C'était Lavinia qui avait rattrapé son dérapage. Si elle n'était pas intervenue, Dieu seul savait ce qu'il aurait pu advenir d'Alduis. Et Éléonore avait été claire sur ce point : s'il n'avait pas dû y survivre, elle aurait cessé de se battre.
Elle cherchait les mots pour exprimer sa gratitude. Et... Pour demander pourquoi diable elle ne le lui reprochait pas. Si elle avait vu Alduis poussé à bout par ses paroles, pourquoi ne l'a détestait-elle pas ? Pourquoi ne comprenait-elle pas qu'elle était d'une compagnie nocive ?
Ses divagations furent interrompues par par salutation importune. Éléonore foudroya le curé du regard. Se rendait-il compte qu'il était parvenu à s'attirer son mépris ? Et qui connaissait Éléonore savait que ce n'était pas chose aisée. Et moins encore de le conserver si longtemps. Deux semaines, sacré nom ! Aucune des bassesses de cet empoté d'Antoine n'aurait à elle seule du provoquer ça. Pas même… Pas même sa tentative de meurtre... Pas même son suicide... Mais, l'accumulation faisant effet, il en avait tout de même récolté pas mal.
— Avez-vous quelques intentions en venant dans mon église ?
Éléonore fulminait. Et dire que ce porc s'était vanté de ses infâmes projets ! Alors elle avait eu raison : il allait réessayer. Il allait encore tenter de les manipuler.
Non ! Non ! Non ! Non ! Non !!!
Le doute l'immobilisa un instant. Une pointe de... De quoi exactement ? D'elle-même ? Qui l'aurait poussée à attendre de voir ? Qui lui soufflait que tout le monde méritait une seconde chance ? Elle leva les yeux vers ceux du prêtre, et son opinion en fut faite. Il n'était pas moins perfide que lors de leur dernière rencontre. Oooh ça non ! Et elle... Elle ne serait pas moins ferme. Même si Lavinia savait désormais combien elle était faible en réalité, cette espèce de... charogne de rat l'ignorait. Elle ne se démonterait pas.
Il avait saisi la main de Lavinia. Éléonore hésitait tout de même. Comment réagir ? Pourquoi Lavinia ne faisait-elle rien ? Ne voyait-elle donc pas ? Soit. La jeune femme compta jusqu'à trois a part elle, pour laisser à son amie le temps de réagir seule... Et comme elle ne se décidait pas, elle prit sur elle de clarifier la situation. Elle saisit les poignets du prêtre pour les repousser loin de son amie.
— Effacer votre face de lâche de nos souvenirs, mon père. Vous n'êtes qu'un minable ! Vous croyez que vos fausses excuses ont convaincu qui que ce soit ? Eh bien c'est faux. Et...
Elle était en colère. Et lui, contrairement à Alduis, la méritait. Elle le gifla violemment.
— Comme si votre attitude n'avait pas été assez odieuse, vous vous en vantez ? Mais comment osez-vous ?! Au fond, elle était là, votre plus grave erreur. Vous auriez presque pu vous en sortir si vous ne vous étiez pas senti obligé de raconter vos méfaits, mais non ! Non !
Une seconde gifle partit.
— Non ! Il fallait les crier sur tous les toits ?! Je peux vous jurer que vous ne vous en sortirez pas comme ça. C'était la dernière fois que vous abusiez de votre position et de votre simulacre d'autorité.
Elle le défia du regard, enragée. Il pouvait bien essayer de lui attirer des ennuis. Il pouvait bien la faire plonger avec lui. Elle s'en fichait. Elle était déjà presque morte. Elle ne pensait même pas au fait qu'un certain ministre avait proposé de la sortir des ennuis en cas de besoin. Ni n'eut l'idée qu'elle pourrait probablement obtenir l'appui du baron de Frenn, vu la situation. Il était juste hors de question qu'elle laisse encore une fois les choses dégénérer.
Elle cherchait les mots pour exprimer sa gratitude. Et... Pour demander pourquoi diable elle ne le lui reprochait pas. Si elle avait vu Alduis poussé à bout par ses paroles, pourquoi ne l'a détestait-elle pas ? Pourquoi ne comprenait-elle pas qu'elle était d'une compagnie nocive ?
Ses divagations furent interrompues par par salutation importune. Éléonore foudroya le curé du regard. Se rendait-il compte qu'il était parvenu à s'attirer son mépris ? Et qui connaissait Éléonore savait que ce n'était pas chose aisée. Et moins encore de le conserver si longtemps. Deux semaines, sacré nom ! Aucune des bassesses de cet empoté d'Antoine n'aurait à elle seule du provoquer ça. Pas même… Pas même sa tentative de meurtre... Pas même son suicide... Mais, l'accumulation faisant effet, il en avait tout de même récolté pas mal.
— Avez-vous quelques intentions en venant dans mon église ?
Éléonore fulminait. Et dire que ce porc s'était vanté de ses infâmes projets ! Alors elle avait eu raison : il allait réessayer. Il allait encore tenter de les manipuler.
Non ! Non ! Non ! Non ! Non !!!
Le doute l'immobilisa un instant. Une pointe de... De quoi exactement ? D'elle-même ? Qui l'aurait poussée à attendre de voir ? Qui lui soufflait que tout le monde méritait une seconde chance ? Elle leva les yeux vers ceux du prêtre, et son opinion en fut faite. Il n'était pas moins perfide que lors de leur dernière rencontre. Oooh ça non ! Et elle... Elle ne serait pas moins ferme. Même si Lavinia savait désormais combien elle était faible en réalité, cette espèce de... charogne de rat l'ignorait. Elle ne se démonterait pas.
Il avait saisi la main de Lavinia. Éléonore hésitait tout de même. Comment réagir ? Pourquoi Lavinia ne faisait-elle rien ? Ne voyait-elle donc pas ? Soit. La jeune femme compta jusqu'à trois a part elle, pour laisser à son amie le temps de réagir seule... Et comme elle ne se décidait pas, elle prit sur elle de clarifier la situation. Elle saisit les poignets du prêtre pour les repousser loin de son amie.
— Effacer votre face de lâche de nos souvenirs, mon père. Vous n'êtes qu'un minable ! Vous croyez que vos fausses excuses ont convaincu qui que ce soit ? Eh bien c'est faux. Et...
Elle était en colère. Et lui, contrairement à Alduis, la méritait. Elle le gifla violemment.
— Comme si votre attitude n'avait pas été assez odieuse, vous vous en vantez ? Mais comment osez-vous ?! Au fond, elle était là, votre plus grave erreur. Vous auriez presque pu vous en sortir si vous ne vous étiez pas senti obligé de raconter vos méfaits, mais non ! Non !
Une seconde gifle partit.
— Non ! Il fallait les crier sur tous les toits ?! Je peux vous jurer que vous ne vous en sortirez pas comme ça. C'était la dernière fois que vous abusiez de votre position et de votre simulacre d'autorité.
Elle le défia du regard, enragée. Il pouvait bien essayer de lui attirer des ennuis. Il pouvait bien la faire plonger avec lui. Elle s'en fichait. Elle était déjà presque morte. Elle ne pensait même pas au fait qu'un certain ministre avait proposé de la sortir des ennuis en cas de besoin. Ni n'eut l'idée qu'elle pourrait probablement obtenir l'appui du baron de Frenn, vu la situation. Il était juste hors de question qu'elle laisse encore une fois les choses dégénérer.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Lavinia était restée figée l’espace d’un instant. Était-elle si malchanceuse pour que le père Thierry réapparaisse aussi rapidement devant elles ? À moins qu’on lui offrait une chance de reprendre le dessus sur la situation et vaincre ses démons qu’elle avait tenté d’étouffer sans résultats.
— Avez-vous quelques intentions en venant dans mon église ?
Des intentions ? Tous paroissiens n'avaient qu’une seule intention en passant la porte d’une église : entrer en communion avec le seigneur et rien d’autre. Elle repensa aux paroles d’Éléonore quelques minutes plus tôt, pas ici. Non, pas ici et surtout pas avec le père Thierry. Puis, les déclarations d’Eldred vinrent s’entrechoquer avec ce qu’elle venait de voir. Le religieux venait bien de sortir du confessionnal, non ? Perdue dans ses pensées, le malotru se permit de lui prendre la main.
— Je vous trouve très belle, madame. Cette robe vous va très bien.
Le touché de sa main la fit frémir de dégoût, ses entrailles se retournèrent, mais elle eut la présence d’esprit de contenir le haut le cœur qui l’assaillait. Elle s’apprêtait à laisser le bénéfice du doute au père Thierry et à répondre par une banalité lorsque son amie intervint.
Elle repoussa la main de l’homme loin d’elle et déversa toute sa colère sur lui.
Lavinia désemparé ne put qu’écouter les remontrances d’Éléonore. La première prouvait que la jeune femme pensait la même chose qu’elle, le religieux était prêt à retenter sa chance comme la dernière fois. Le rouge lui monta au visage, elle s’apprêtait à faire entendre sa voix quand la première gifle claqua.
Le geste fit reculer Lavinia trop coutumière de ces pratiques. Du rouge, elle passa à un blanc cadavrique. Le phénomène s’empira au deuxième coups et surtout lorsqu’elle comprit que ce qui s’était passé avait été vraisemblablement raconté à tout va dans toute la ville.
Lavinia vassilia.
— Comment avez-vous osé ? Vous, homme prétendu de Dieu ! Vous avez vraiment pensé, que.. c’est ce que je voulais ? Honte à vous, de profiter ainsi de vos paroissiens sous le couvert de notre Seigneur et sous son toit ! C’est un scandale ! Le clergé ne fait-il rien à ce sujet ? Brûler….
Il avait menacé le zakrotien de le faire monter sur le bûcher. Comment pouvait-il prétendre avoir ce pouvoir alors qu’il n’était en rien un dévoué au Seigneur ! Elle n’en pouvait plus, elle suffoquait, même en ayant vidé son sac qui n’était pas à la hauteur de ses pensées. Le mécanisme d’auto-protection qu’elle avait développé au fil des années à cause d’Antoine se mit en branle. Cette envie incontrôlable de partir en courant le plus loin possible, sans se soucier de son environnement et en luttant avec des vertiges qui l'abrutissaient.
Un pas en arrière… puis un autre.. il fallait qu’elle trouve un coin sombre, désert, dans lequel elle pourrait se rouler en boule et prier pour son salut.
— Avez-vous quelques intentions en venant dans mon église ?
Des intentions ? Tous paroissiens n'avaient qu’une seule intention en passant la porte d’une église : entrer en communion avec le seigneur et rien d’autre. Elle repensa aux paroles d’Éléonore quelques minutes plus tôt, pas ici. Non, pas ici et surtout pas avec le père Thierry. Puis, les déclarations d’Eldred vinrent s’entrechoquer avec ce qu’elle venait de voir. Le religieux venait bien de sortir du confessionnal, non ? Perdue dans ses pensées, le malotru se permit de lui prendre la main.
— Je vous trouve très belle, madame. Cette robe vous va très bien.
Le touché de sa main la fit frémir de dégoût, ses entrailles se retournèrent, mais elle eut la présence d’esprit de contenir le haut le cœur qui l’assaillait. Elle s’apprêtait à laisser le bénéfice du doute au père Thierry et à répondre par une banalité lorsque son amie intervint.
Elle repoussa la main de l’homme loin d’elle et déversa toute sa colère sur lui.
Lavinia désemparé ne put qu’écouter les remontrances d’Éléonore. La première prouvait que la jeune femme pensait la même chose qu’elle, le religieux était prêt à retenter sa chance comme la dernière fois. Le rouge lui monta au visage, elle s’apprêtait à faire entendre sa voix quand la première gifle claqua.
Le geste fit reculer Lavinia trop coutumière de ces pratiques. Du rouge, elle passa à un blanc cadavrique. Le phénomène s’empira au deuxième coups et surtout lorsqu’elle comprit que ce qui s’était passé avait été vraisemblablement raconté à tout va dans toute la ville.
Lavinia vassilia.
— Comment avez-vous osé ? Vous, homme prétendu de Dieu ! Vous avez vraiment pensé, que.. c’est ce que je voulais ? Honte à vous, de profiter ainsi de vos paroissiens sous le couvert de notre Seigneur et sous son toit ! C’est un scandale ! Le clergé ne fait-il rien à ce sujet ? Brûler….
Il avait menacé le zakrotien de le faire monter sur le bûcher. Comment pouvait-il prétendre avoir ce pouvoir alors qu’il n’était en rien un dévoué au Seigneur ! Elle n’en pouvait plus, elle suffoquait, même en ayant vidé son sac qui n’était pas à la hauteur de ses pensées. Le mécanisme d’auto-protection qu’elle avait développé au fil des années à cause d’Antoine se mit en branle. Cette envie incontrôlable de partir en courant le plus loin possible, sans se soucier de son environnement et en luttant avec des vertiges qui l'abrutissaient.
Un pas en arrière… puis un autre.. il fallait qu’elle trouve un coin sombre, désert, dans lequel elle pourrait se rouler en boule et prier pour son salut.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Thierry observait les deux femmes d'un sourire doucereux, se forçant à paraître parfaitement aimable et confiant. Il ne s'attendait pas à une pareille révolte. Eléonore, la première, s'emporta et écarta brusquement ses mains de Lavina. Cette dernière avait toutefois esquissé le geste en même temps de le repousser. Il écouta avec attention et comprit au travers de son discours que celle-ci avait échangé avec Coldris sur ce sujet délicat. Il cacha difficilement la grimace qui lui venait de cette fâcheuse rencontre. Il avait espéré qu'elle n'ose pas conter l'aventure à son amant. A moins que le ministre ne se soit ouvert à elle pour obtenir des informations ? Ce serait son genre.
Il répondit d'une voix aigrie, n'ayant plus à se dissimuler.
"He constate que vous et votre amant ne vous cachez rien. Ma défaite serait donc complète. Autrement, pour répondre à votre dernière question, sachez que le clergé s'est penché sur mon cas et ne m'a donné qu'une légère condamnation en Septembre. Un petit mois de travail dans les colonies. Que voulez-vous, ma chère ? L'Eglise n'aime pas les scandales et il n'y aurait jamais de procès qui serait susceptible de l'éclabousser, surtout en ces temps troublés. Elle se doit au contraire de montrer l'exemple et et éviter la mauvaise presse."
Le prêtre la fixait, l'œil mauvais.
"Rien ne viendrait m'atteindre."
Elle avait beau lui donner ces deux gifles, il se forçait à rester de marbre et à la fixer comme si cela ne lui faisait aucun effet. Il continuait de al fixer, essayant de l'écraser du regard.
"Même votre amant, aussi puissant soit-il, ne pourra rien. Il n'est pas connu pour être d'une grande piété et l'Eglise ne prendra pas la peine de tenir compte de ses opinions."
Lavinia avait osé essayé d'intervenir elle aussi et rappelé sa fonction et les possibles peines. Son discours sur la puissance de l'Eglise ferait encore plus effet sur elle. Il tourna son regard condescendant vers la jeune femme.
"Même si vous portiez plainte, personne n'écoutera, le savez-vous ? Surtout que toutes deux êtes des femmes, des créatures pour lesquelles l'Eglise n'a pas la moindre confiance. Il se pourrait même qu'on vous traite de mensonges et que vs accusations se retournent contre vous.
Son rictus lui revint alors qu'il s'appliquait à enfoncer de nouvelles piques en elle.
"Et évitez que votre père ne l'apprenne. Souvenez-vous, Lavinia, il vous a placé dans un couvent et s'attend que les femmes sachent tenir leur rang. Il méprise tant les femmes qui cèdent aux hommes. Il sera déçu si déçu..."
Il répondit d'une voix aigrie, n'ayant plus à se dissimuler.
"He constate que vous et votre amant ne vous cachez rien. Ma défaite serait donc complète. Autrement, pour répondre à votre dernière question, sachez que le clergé s'est penché sur mon cas et ne m'a donné qu'une légère condamnation en Septembre. Un petit mois de travail dans les colonies. Que voulez-vous, ma chère ? L'Eglise n'aime pas les scandales et il n'y aurait jamais de procès qui serait susceptible de l'éclabousser, surtout en ces temps troublés. Elle se doit au contraire de montrer l'exemple et et éviter la mauvaise presse."
Le prêtre la fixait, l'œil mauvais.
"Rien ne viendrait m'atteindre."
Elle avait beau lui donner ces deux gifles, il se forçait à rester de marbre et à la fixer comme si cela ne lui faisait aucun effet. Il continuait de al fixer, essayant de l'écraser du regard.
"Même votre amant, aussi puissant soit-il, ne pourra rien. Il n'est pas connu pour être d'une grande piété et l'Eglise ne prendra pas la peine de tenir compte de ses opinions."
Lavinia avait osé essayé d'intervenir elle aussi et rappelé sa fonction et les possibles peines. Son discours sur la puissance de l'Eglise ferait encore plus effet sur elle. Il tourna son regard condescendant vers la jeune femme.
"Même si vous portiez plainte, personne n'écoutera, le savez-vous ? Surtout que toutes deux êtes des femmes, des créatures pour lesquelles l'Eglise n'a pas la moindre confiance. Il se pourrait même qu'on vous traite de mensonges et que vs accusations se retournent contre vous.
Son rictus lui revint alors qu'il s'appliquait à enfoncer de nouvelles piques en elle.
"Et évitez que votre père ne l'apprenne. Souvenez-vous, Lavinia, il vous a placé dans un couvent et s'attend que les femmes sachent tenir leur rang. Il méprise tant les femmes qui cèdent aux hommes. Il sera déçu si déçu..."
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Eldred patientait derrière la colonne. Il préférait rester discret. Même lorsque Thierry approcha. Elle avait dit vouloir affronter ses démons à Frenn, il devait lui laisser la possibilité de se défendre seul, de vaincre sa peur. Il serra autant les dents que les poings lorsqu’il vit cette répugnante patte de porc lubrique se saisir de celle de Lavinia.
Dis quelque chose… Dis quelque chose… Tu peux le faire…
Mais ce fut Éléonore qui s’en chargea. Et plutôt bien qui plus est ! Est-ce qu’elle aussi avait été abusée par le prêtre ? Cela paraissait peu probable quand on la voyait se battre comme un lynx contre cette vieille tête d’anguille pourrie. D’après Thierry, elle avait tout raconté à son amant. Ce qui la plaçait plutôt comme un témoin que comme une victime. Alors… Alors c’était elle qui avait aidé sa petite brindille ? En tout cas, elle semblait avoir rencontré quelqu’un ! Il se remémora leur discussion sur le port. Et ce « charme » qu’elle avait sorti spontanément. Tant mieux pour elle, il espérait qu’elle en soit heureuse.
Lorsque la gifle claqua, il réprima difficilement un petit rire. Il ne l’avait pas volée celle-ci ! Lavinia trouva enfin le courage de s’opposer. Il acquiesça mentalement pour l’encourager à poursuivre dans cette voie, même si elle ignorait pertinemment qu’il se trouvait là. Pourtant, elle reculait au fur et à mesure des mots assassins de cette raie de cul dépravée. Il grogna. Il faisait le malin, mais ça n’allait pas durer. Comment osait-il la menacer de la sorte ?
D’un bond, Eldred quitta sa cachette et avança vers le prêtre d’un pas déterminé. Il envoya un profond coup de genou dans les couilles de cette petite garce en robe de bure.
- Pour soigner vos travers … commenta-t-il avant d’écraser violemment son poing contre sa mâchoire Et pour les menaces…
Il frotta ses phalanges et le regarda se tortiller avec détachement.
- J’ai un péché à confesser mon Père : je vous ai menti. Alduis de Fromart n’est pas mon maitre. C’est Dyonis Howksley de Frenn.
Eldred esquissa un sourire et l’attrapa par le col pour le forcer à soutenir son regard féroce dans le sien :
- Souhaitez-vous recevoir les remerciements de mon maitre pour l’attention dont vous avez fait preuve à l’égard de sa fille ?
Dis quelque chose… Dis quelque chose… Tu peux le faire…
Mais ce fut Éléonore qui s’en chargea. Et plutôt bien qui plus est ! Est-ce qu’elle aussi avait été abusée par le prêtre ? Cela paraissait peu probable quand on la voyait se battre comme un lynx contre cette vieille tête d’anguille pourrie. D’après Thierry, elle avait tout raconté à son amant. Ce qui la plaçait plutôt comme un témoin que comme une victime. Alors… Alors c’était elle qui avait aidé sa petite brindille ? En tout cas, elle semblait avoir rencontré quelqu’un ! Il se remémora leur discussion sur le port. Et ce « charme » qu’elle avait sorti spontanément. Tant mieux pour elle, il espérait qu’elle en soit heureuse.
Lorsque la gifle claqua, il réprima difficilement un petit rire. Il ne l’avait pas volée celle-ci ! Lavinia trouva enfin le courage de s’opposer. Il acquiesça mentalement pour l’encourager à poursuivre dans cette voie, même si elle ignorait pertinemment qu’il se trouvait là. Pourtant, elle reculait au fur et à mesure des mots assassins de cette raie de cul dépravée. Il grogna. Il faisait le malin, mais ça n’allait pas durer. Comment osait-il la menacer de la sorte ?
D’un bond, Eldred quitta sa cachette et avança vers le prêtre d’un pas déterminé. Il envoya un profond coup de genou dans les couilles de cette petite garce en robe de bure.
- Pour soigner vos travers … commenta-t-il avant d’écraser violemment son poing contre sa mâchoire Et pour les menaces…
Il frotta ses phalanges et le regarda se tortiller avec détachement.
- J’ai un péché à confesser mon Père : je vous ai menti. Alduis de Fromart n’est pas mon maitre. C’est Dyonis Howksley de Frenn.
Eldred esquissa un sourire et l’attrapa par le col pour le forcer à soutenir son regard féroce dans le sien :
- Souhaitez-vous recevoir les remerciements de mon maitre pour l’attention dont vous avez fait preuve à l’égard de sa fille ?
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Eléonore fulminait. Elle gifla le prêtre. Une fois, puis une seconde, tout le lui crachant ses quatres vérités. Peut-être regretterait-elle son emportement par la suite mais... Il était hors ce question que cette ordure pose encore une seule fois ses mains sur son amie. Amie qui semblait bien trop affectée par les coups qu'elle avait portés.
Le prêtre se vanta de pouvoir échapper à la justice. Oh, vraiment ? Elle ne prêta même pas attention à ce mot – amant – ni ne chercha à nier. Elle se fichait pas mal ce ce qu'il croyait savoir sur elle. Église corrompue et inutile, à mille lieues de ce que Dieu pouvait bien vouloir d'elle.
Elle ne lui donna pas d'arguments pour l'attaquer et garda ses opinions théologiques pour elle.
Pour le reste... Elle était ennuyeuse, pathétique, stupide, agaçante, et faible. Beaucoup trop faible pour faire quoi que ce soit. Elle se détestait ! Mais cet espèce de rat n'avait pas le droit de le savoir ! Elle ne pouvait pas lui montrer ses failles. Si elle s'inclinait, elle laissait Lavinia seule. Même si Lavinia était assez forte pour se défendre, elle n'avait pas le droit de l'abandonner. Tout simplement pas le droit.
Lavinia, justement, réagissait enfin. Eléonore était soulagée. Elle savait que son amie portait cette force en elle, il fallait juste qu'elle l'a laisse apparaître.
Et voilà que cet infâme curé en rajoutait. Lavinia fit un pas en arrière. Non ! Non ! Elle se croirait faible ensuite si elle renonçait. Elle prendrait cette infime pointe de faiblesse pour une généralité sur sa personne. Elle devait rester. Autrement, elle se sentirait mal. Éléonore lui adressa un regard de soutien. Elle était forte. Elle venait de le prouver. Elle n'avait pas à s'en inquiéter.
La place des femmes... Ne pas les croire.
— C'est parce que vous avez craint que cela se retourne contre moi que vous avez refusé de m'accompagner à la prévôté, je suppose ?
Elle montrait une assurance qu'elle ne ressentait absolument pas. Mais elle avait déjà trahi Lavinia une fois aujourd'hui. Une fois de trop. Cette fois-là, c'était pour la protéger. C'était justement pour la protéger qu'il était hors de question de de battre en retraite. Que ses accusations se retournent contre elle ? Grand bien lui fasse, elle l'entraînerait dans sa chute. Voilà la différence majeure entre eux : cette ordure craignait la mort, la jeune femme, elle, n'attendait qu'une occasion de l'accueillir.
Mais entendre ce rat invoquer la réaction du baron de Frenn fit frissonner Éléonore de rage. Il ne reculait vraiment devant rien pour nuire.
— Son père ne...
Éléonore n'eut pas l'occasion d'achever sa phrase que quelqu'un – Eldred, reconnut-elle après une seconde d'hésitation – sortit de nulle part pour faire ravaler à ce monstre son impertinence.
Soulagée – si Eldred était là, Lavinia n'était plus en danger –, Éléonore se tourna vers Lavinia.
— Il ment. Vous l'avez affronté. Vous êtes mille fois plus forte que lui.
C'était maladroit, mais sincère. Elle s'avança vers Lavinia, et tendit la main vers elle dans l'intention de l'étreindre, de la réconforter.
Le prêtre se vanta de pouvoir échapper à la justice. Oh, vraiment ? Elle ne prêta même pas attention à ce mot – amant – ni ne chercha à nier. Elle se fichait pas mal ce ce qu'il croyait savoir sur elle. Église corrompue et inutile, à mille lieues de ce que Dieu pouvait bien vouloir d'elle.
Elle ne lui donna pas d'arguments pour l'attaquer et garda ses opinions théologiques pour elle.
Pour le reste... Elle était ennuyeuse, pathétique, stupide, agaçante, et faible. Beaucoup trop faible pour faire quoi que ce soit. Elle se détestait ! Mais cet espèce de rat n'avait pas le droit de le savoir ! Elle ne pouvait pas lui montrer ses failles. Si elle s'inclinait, elle laissait Lavinia seule. Même si Lavinia était assez forte pour se défendre, elle n'avait pas le droit de l'abandonner. Tout simplement pas le droit.
Lavinia, justement, réagissait enfin. Eléonore était soulagée. Elle savait que son amie portait cette force en elle, il fallait juste qu'elle l'a laisse apparaître.
Et voilà que cet infâme curé en rajoutait. Lavinia fit un pas en arrière. Non ! Non ! Elle se croirait faible ensuite si elle renonçait. Elle prendrait cette infime pointe de faiblesse pour une généralité sur sa personne. Elle devait rester. Autrement, elle se sentirait mal. Éléonore lui adressa un regard de soutien. Elle était forte. Elle venait de le prouver. Elle n'avait pas à s'en inquiéter.
La place des femmes... Ne pas les croire.
— C'est parce que vous avez craint que cela se retourne contre moi que vous avez refusé de m'accompagner à la prévôté, je suppose ?
Elle montrait une assurance qu'elle ne ressentait absolument pas. Mais elle avait déjà trahi Lavinia une fois aujourd'hui. Une fois de trop. Cette fois-là, c'était pour la protéger. C'était justement pour la protéger qu'il était hors de question de de battre en retraite. Que ses accusations se retournent contre elle ? Grand bien lui fasse, elle l'entraînerait dans sa chute. Voilà la différence majeure entre eux : cette ordure craignait la mort, la jeune femme, elle, n'attendait qu'une occasion de l'accueillir.
Mais entendre ce rat invoquer la réaction du baron de Frenn fit frissonner Éléonore de rage. Il ne reculait vraiment devant rien pour nuire.
— Son père ne...
Éléonore n'eut pas l'occasion d'achever sa phrase que quelqu'un – Eldred, reconnut-elle après une seconde d'hésitation – sortit de nulle part pour faire ravaler à ce monstre son impertinence.
Soulagée – si Eldred était là, Lavinia n'était plus en danger –, Éléonore se tourna vers Lavinia.
— Il ment. Vous l'avez affronté. Vous êtes mille fois plus forte que lui.
C'était maladroit, mais sincère. Elle s'avança vers Lavinia, et tendit la main vers elle dans l'intention de l'étreindre, de la réconforter.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
En observant ces femmes qui se tenaient devant lui, qui le contestaient, qui tentaient de se prouver qu'elles valaient mieux que lui, Thierry songeait qu'il aurait mieux fallu faire meilleure figure. L'une d'elles était la maîtresse de Coldris. Mais qu'avait-il à perdre ? Depuis plus d'une semaine, la garce le tenait captif de son église et l'accompagnait même dans ses visites aux personnes malades. Elle osait même attendre à la fenêtre des chambres pour surveiller ses faits et gestes. La première fois, il avait bien essayé de se sauver, certes, mais avait ensuite passé en conséquence la nuit avec une souris. Son existence était devenue un supplice. Un chemin de croix. Il ne lui restait plus beaucoup à perdre.
Sauf, peut-être la vie.
Non, cela ne se produirait pas.
Coldris n'aurait pas ce cœur à réclamer sa têtes. Ses actes n'étaient pas aussi graves.
Il conserva sa condescendance face à Eléonore qui le gifla une nouvelle fois, puis il secoua les épaules.
"'Non, j'étais seulement ennuyé par la procédure."
Son rictus s'agrandit en voyant que s'en prendre à Lavinia l'affaiblissait. Elle perdait ses nerfs. Il s'apprêtait à une nouvelle salve mais n'en eut pas le temps : un démon venait de jaillir pour porter un coup direct dans ses parties intimes. le prêtre bascula en arrière, en proie à une douleur terrible, les mains aussitôt dirigées vers son entrejambe. Il ne pensa pas à regarder l'auteur de l'attaquer. Ni se défendre. Une souffrance atroce le cisaillait et occupait tout son esprit. Il chancelait. Il avait du mal à garder son équilibre mais finit par y parvenir. Une autre attaque à la mâchoire k('atteignit. Que se passait-il ? Il banda les muscles, tentant de résister, de s'armer pour riposter, quand une poigne le saisit par le col.
Le prêtre reconnut finalement le guerrier zarkotien. Son teint pâle blêmissait un peu plus.
"Excusez-moi..."
Il murmura cela par insti cts de survie, espérant que Eldred l'épargne.
Le prêtre devint plus livide à la mention de Dyonis. De ses remerciements. Il s'écarta, misérable, et se jetta au sol.
"Pitié !"
Il tremblait de tous ses membres.
Et si cet imbécile de Dyonis avait une fois passé outre la justice pour se débarrasser de lui ?
"Je vous supplie, épargnez ma vie. Par pitié. Piié ! Pitié..."
Sauf, peut-être la vie.
Non, cela ne se produirait pas.
Coldris n'aurait pas ce cœur à réclamer sa têtes. Ses actes n'étaient pas aussi graves.
Il conserva sa condescendance face à Eléonore qui le gifla une nouvelle fois, puis il secoua les épaules.
"'Non, j'étais seulement ennuyé par la procédure."
Son rictus s'agrandit en voyant que s'en prendre à Lavinia l'affaiblissait. Elle perdait ses nerfs. Il s'apprêtait à une nouvelle salve mais n'en eut pas le temps : un démon venait de jaillir pour porter un coup direct dans ses parties intimes. le prêtre bascula en arrière, en proie à une douleur terrible, les mains aussitôt dirigées vers son entrejambe. Il ne pensa pas à regarder l'auteur de l'attaquer. Ni se défendre. Une souffrance atroce le cisaillait et occupait tout son esprit. Il chancelait. Il avait du mal à garder son équilibre mais finit par y parvenir. Une autre attaque à la mâchoire k('atteignit. Que se passait-il ? Il banda les muscles, tentant de résister, de s'armer pour riposter, quand une poigne le saisit par le col.
Le prêtre reconnut finalement le guerrier zarkotien. Son teint pâle blêmissait un peu plus.
"Excusez-moi..."
Il murmura cela par insti cts de survie, espérant que Eldred l'épargne.
Le prêtre devint plus livide à la mention de Dyonis. De ses remerciements. Il s'écarta, misérable, et se jetta au sol.
"Pitié !"
Il tremblait de tous ses membres.
Et si cet imbécile de Dyonis avait une fois passé outre la justice pour se débarrasser de lui ?
"Je vous supplie, épargnez ma vie. Par pitié. Piié ! Pitié..."
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Lavinia s’était figée, son instinct lui avait dicté de fuir et c’est qu’elle s’apprêtait à faire lorsqu’une ombre imposante l’avait dépassé pour faire face au père Thierry.
— Pour soigner vos travers...Et pour les menaces…
Pourquoi le jeune homme était-il là ? Il lui avait lui-même déconseillé de se rendre en ces lieux. Lavinia ne pouvait détourner le regard de ce spectacle. Elle ne réagit même pas aux paroles réconfortantes d’Éléonore, son esprit fixé sur les coups donnés par Eldred. Chaque impacte vibrait en elle et lui coupait le souffle. Elle n'assimila pas de suite les menaces du zakrotien, trop occupée à vouloir mettre en mouvement ses membres récalcitrants. Eldred venait de violenter un homme d’église, un esclave avait attaqué un représentant de Dieu. Les seuls témoins n’étaient que des femmes, il était certain que personne ne serait de leur côté. Le père Thierry se vengerait, ils allaient faire du mal à Eldred...voir pire !
— Pitié ! Je vous supplie, épargnez ma vie. Par pitié. Pitié ! Pitié …
Comment osait-il ? Un sentiment inconnu parcourut les veines de Lavinia. L’envie de protéger le jeune homme, chose qu’elle n’avait jamais ressenti même à l’égard de son époux. L’impulsion la libéra de son immobilisme et elle se précipita vers les deux hommes. Elle se plaça devant Eldred et de son pied vint écraser la main du père Thierry qui suppliait lamentablement pour avoir la vie sauve.
— Sachez que tout ceci n’est ni plus ni moins la volonté de ma personne. Si vous où le clergé avait une réclamation à faire sur votre état, je vous prie de bien vouloir contacter Monsieur de Kergemont. Il sera ravi d’entendre vos complaintes. Vous verrez c’est un homme des plus charmants, dépourvu de délicatesse !
En réalité, si cette histoire arrivait aux oreilles d'Antoine, c'est elle qui en ferait les frais, mais cela lui importait peu. Du moment qu’il n’arrivait rien à Eldred… L'adrénaline pulsait aux tempes de la jeune femme. Elle se retourna et enserra le poing d’Eldred dans ses mains, caressant les phalanges qui s’étaient écrasées sur la mâchoire du religieux.
— S’il vous plaît, cessez de prendre ces risques pour moi… Je n’en vaut vraiment pas la peine chuchota-t-elle. Vous n’êtes pas blessé au moins ?
Son palpitant ne se calmait pas, au contraire il ne faisait qu'augmenter pour arriver à saturation. Son esprit décripta en même temps plusieurs informations. Eldred avait assisté à sa lamentable lâcheté, il était intervenu car il l’avait vu comme elle était..tellement faible. Eldred était là, sans raison valable, à moins… à moins qu’il l’ai suivi. Des remerciements de son père ? Son père était au courant ? Comment ? Eldred… c’est lui qui lui avait dit… c’est son père qui avait demandé au jeune homme de la surveiller… Mais alors, ces moments à l’écuries, leurs paroles… tout cela n’était-il qu’une manière de se rapprocher d’elle pour répondre aux ordres de son maître ?
S’en était trop pour Lavinia, la terre se mit à tourner autour d’elle. Son souffle se bloqua et le sang déserta ses veines. Aussi blanche qu’une morte, sa vision se troubla à l’instant où ses jambes cessèrent de la supporter. Et ce fut le trou noir.
— Pour soigner vos travers...Et pour les menaces…
Pourquoi le jeune homme était-il là ? Il lui avait lui-même déconseillé de se rendre en ces lieux. Lavinia ne pouvait détourner le regard de ce spectacle. Elle ne réagit même pas aux paroles réconfortantes d’Éléonore, son esprit fixé sur les coups donnés par Eldred. Chaque impacte vibrait en elle et lui coupait le souffle. Elle n'assimila pas de suite les menaces du zakrotien, trop occupée à vouloir mettre en mouvement ses membres récalcitrants. Eldred venait de violenter un homme d’église, un esclave avait attaqué un représentant de Dieu. Les seuls témoins n’étaient que des femmes, il était certain que personne ne serait de leur côté. Le père Thierry se vengerait, ils allaient faire du mal à Eldred...voir pire !
— Pitié ! Je vous supplie, épargnez ma vie. Par pitié. Pitié ! Pitié …
Comment osait-il ? Un sentiment inconnu parcourut les veines de Lavinia. L’envie de protéger le jeune homme, chose qu’elle n’avait jamais ressenti même à l’égard de son époux. L’impulsion la libéra de son immobilisme et elle se précipita vers les deux hommes. Elle se plaça devant Eldred et de son pied vint écraser la main du père Thierry qui suppliait lamentablement pour avoir la vie sauve.
— Sachez que tout ceci n’est ni plus ni moins la volonté de ma personne. Si vous où le clergé avait une réclamation à faire sur votre état, je vous prie de bien vouloir contacter Monsieur de Kergemont. Il sera ravi d’entendre vos complaintes. Vous verrez c’est un homme des plus charmants, dépourvu de délicatesse !
En réalité, si cette histoire arrivait aux oreilles d'Antoine, c'est elle qui en ferait les frais, mais cela lui importait peu. Du moment qu’il n’arrivait rien à Eldred… L'adrénaline pulsait aux tempes de la jeune femme. Elle se retourna et enserra le poing d’Eldred dans ses mains, caressant les phalanges qui s’étaient écrasées sur la mâchoire du religieux.
— S’il vous plaît, cessez de prendre ces risques pour moi… Je n’en vaut vraiment pas la peine chuchota-t-elle. Vous n’êtes pas blessé au moins ?
Son palpitant ne se calmait pas, au contraire il ne faisait qu'augmenter pour arriver à saturation. Son esprit décripta en même temps plusieurs informations. Eldred avait assisté à sa lamentable lâcheté, il était intervenu car il l’avait vu comme elle était..tellement faible. Eldred était là, sans raison valable, à moins… à moins qu’il l’ai suivi. Des remerciements de son père ? Son père était au courant ? Comment ? Eldred… c’est lui qui lui avait dit… c’est son père qui avait demandé au jeune homme de la surveiller… Mais alors, ces moments à l’écuries, leurs paroles… tout cela n’était-il qu’une manière de se rapprocher d’elle pour répondre aux ordres de son maître ?
S’en était trop pour Lavinia, la terre se mit à tourner autour d’elle. Son souffle se bloqua et le sang déserta ses veines. Aussi blanche qu’une morte, sa vision se troubla à l’instant où ses jambes cessèrent de la supporter. Et ce fut le trou noir.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Lucinde était montée de le clocher à peine quelques minutes, juste pour s’assurer que le prêtre n’avait pas, par une soudaine malédiction, fait disparaître les preuves qu’elle y dissimulait.
Elle pressa le pas en entendant des éclats de voix. Qu’avait-il encore inventé ? Elle commençait sérieusement à se lasser des souris. N’aurait-on pas pu lui attribuer la surveillance de quelqu’un de moins con… Ou même juste moins turbulent. Et elle qui avait affirmé à Alexandre qu’elle s’en sortait à merveille !
Soit. Tout cela n’était pas une priorité. La priorité : gérer la situation présente. Du fond de la nef, Lucinde esquissa un sourire en voyant une jeune femme administrer une gifle - non, deux ! - à ce pauvre petit captif malheureux qui ne savait faire que se plaindre de devoir se comporter correctement. Soit, il ne les avait certainement pas volées.
Et puisqu’elle ne tenait pas à montrer elle-même la moindre colère, elle se délecta des conséquences de celle-ci. Elle s’avança sans se précipiter. Allez, claquez-lui-en une dernière, pour faire bonne mesure.
Les paroles du curé la serrer les poings de rages. La place des femmes, hein ? Non, cela n’était pas à dire devant elle. Certains avaient trop usé de tels arguments à une époque qu’elle ne tenait pas à revivre. Aussi, ce qu’elle entendait lui déplaisait fortement… Que s’était-il donc passé ? Rien qui ne fasse mériter à son soutien immédiat à cette crevure. Ainsi, Lucinde ne se pressa pas lorsqu’un barbare émergea des colonnes pour corriger le discours du curé.
Elle se sentit toutefois le devoir d’intervenir alors que le justicier -- esclave, selon ses mots -- le menaça. Elle ne pouvait tout de même pas laisser ce goujat prendre trop. Ce n’était pas professionnel.
— Je vais devoir vous demander de vous calmer, intervint-elle alors qu’une des dames se plaçait devant l’esclave. Ce n’est pas l’envie qui me manque de vous voir régler son compte qui manque, vous croyez… Mais je crains d’être obligée de le garder en vie pour le moment.
La dame chercha à défendre son esclave. Ou… Celui de son père, apparemment ? Lucinde ne suivait plus vraiment. Cela n’avait pas d’influence immédiate sur la situation.
— Personne ne subira les représailles de personne, tempéra-t-elle avec un regard menaçant à Thierry qui grimaçait de douleur de se voir broyer la main.
N’empêche… Il ne devait pas être que son esclave pour qu’elle prenne ainsi sa main… Soit. Lucinde ne s’en inquiéta pas outre mesure. Elle jeta un regard à l’autre dame qui s’était mise en retrait. Celle qui avait donné le premier coup… Avant que celle qui venait d’intervenir ne s’effondre. Mais que se passait-il ?!
Elle pressa le pas en entendant des éclats de voix. Qu’avait-il encore inventé ? Elle commençait sérieusement à se lasser des souris. N’aurait-on pas pu lui attribuer la surveillance de quelqu’un de moins con… Ou même juste moins turbulent. Et elle qui avait affirmé à Alexandre qu’elle s’en sortait à merveille !
Soit. Tout cela n’était pas une priorité. La priorité : gérer la situation présente. Du fond de la nef, Lucinde esquissa un sourire en voyant une jeune femme administrer une gifle - non, deux ! - à ce pauvre petit captif malheureux qui ne savait faire que se plaindre de devoir se comporter correctement. Soit, il ne les avait certainement pas volées.
Et puisqu’elle ne tenait pas à montrer elle-même la moindre colère, elle se délecta des conséquences de celle-ci. Elle s’avança sans se précipiter. Allez, claquez-lui-en une dernière, pour faire bonne mesure.
Les paroles du curé la serrer les poings de rages. La place des femmes, hein ? Non, cela n’était pas à dire devant elle. Certains avaient trop usé de tels arguments à une époque qu’elle ne tenait pas à revivre. Aussi, ce qu’elle entendait lui déplaisait fortement… Que s’était-il donc passé ? Rien qui ne fasse mériter à son soutien immédiat à cette crevure. Ainsi, Lucinde ne se pressa pas lorsqu’un barbare émergea des colonnes pour corriger le discours du curé.
Elle se sentit toutefois le devoir d’intervenir alors que le justicier -- esclave, selon ses mots -- le menaça. Elle ne pouvait tout de même pas laisser ce goujat prendre trop. Ce n’était pas professionnel.
— Je vais devoir vous demander de vous calmer, intervint-elle alors qu’une des dames se plaçait devant l’esclave. Ce n’est pas l’envie qui me manque de vous voir régler son compte qui manque, vous croyez… Mais je crains d’être obligée de le garder en vie pour le moment.
La dame chercha à défendre son esclave. Ou… Celui de son père, apparemment ? Lucinde ne suivait plus vraiment. Cela n’avait pas d’influence immédiate sur la situation.
— Personne ne subira les représailles de personne, tempéra-t-elle avec un regard menaçant à Thierry qui grimaçait de douleur de se voir broyer la main.
N’empêche… Il ne devait pas être que son esclave pour qu’elle prenne ainsi sa main… Soit. Lucinde ne s’en inquiéta pas outre mesure. Elle jeta un regard à l’autre dame qui s’était mise en retrait. Celle qui avait donné le premier coup… Avant que celle qui venait d’intervenir ne s’effondre. Mais que se passait-il ?!
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Pathétique. Pitoyable. Lamentable. Minable. Misérable. Méprisable. Eldred cracha au sol juste à côté de sa main. C’était tout ce qu’il parvenait à dire « Pitié » vraiment ? Mais où était donc passée sa langue de vipère fourchue ? L’avait-il subitement avalé ? Quel dommage qu’il n'ait pas pu s’étouffer avec.
- Je ne suis pas Dieu. Je n’ai aucune… Comment dites-vous déjà ? Ah oui, miséricorde à accorder. rétorqua-t-il sèchement avant que Lavinia ne prenne sa défense.
Pourquoi disait-elle une chose pareille ? Pour prendre sa défense ? Par peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Elle était adorable lorsqu’elle hérissait ses poils et sortait ses griffes. Elle n’avait pourtant rien à craindre, son père ne le laisserait pas croupir dans les geôles de la Prévôté pour avoir corrigé le répugnant phallus ambulant. Une femme fit soudainement irruption pour réclamer le calme. Il haussa les épaules.
- Oh mais j’avais terminé. Vous savez mon Maitre est du genre procédurier. Il n’aime pas trop les tâches. Vous êtes qui ? Son garde du corps ou sa matrone ?
Il sentit une main se refermer autour de son poing. Il quitta des yeux le porcelet pour ceux de sa charmante protégée.
- Ne vous en faites pas pour moi. Je vais bien et il ne m’arrivera rien.
Il lui adressa un sourire bienveillant, mais la sentit défaillir. Il n’eut que le temps de l’attraper avant qu’elle ne heurte le sol. Allait-il encore devoir délacer son corset ? C’est que ça en deviendrait presque une habitude à force. Il aurait pu en rire si la situation n’avait pas de quoi l’inquiéter. Il l’allongea sur le sol et lui cala les pieds sur un banc avant de desserrer très légèrement les rubans noués dans son dos.
- Je ne suis pas Dieu. Je n’ai aucune… Comment dites-vous déjà ? Ah oui, miséricorde à accorder. rétorqua-t-il sèchement avant que Lavinia ne prenne sa défense.
Pourquoi disait-elle une chose pareille ? Pour prendre sa défense ? Par peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Elle était adorable lorsqu’elle hérissait ses poils et sortait ses griffes. Elle n’avait pourtant rien à craindre, son père ne le laisserait pas croupir dans les geôles de la Prévôté pour avoir corrigé le répugnant phallus ambulant. Une femme fit soudainement irruption pour réclamer le calme. Il haussa les épaules.
- Oh mais j’avais terminé. Vous savez mon Maitre est du genre procédurier. Il n’aime pas trop les tâches. Vous êtes qui ? Son garde du corps ou sa matrone ?
Il sentit une main se refermer autour de son poing. Il quitta des yeux le porcelet pour ceux de sa charmante protégée.
- Ne vous en faites pas pour moi. Je vais bien et il ne m’arrivera rien.
Il lui adressa un sourire bienveillant, mais la sentit défaillir. Il n’eut que le temps de l’attraper avant qu’elle ne heurte le sol. Allait-il encore devoir délacer son corset ? C’est que ça en deviendrait presque une habitude à force. Il aurait pu en rire si la situation n’avait pas de quoi l’inquiéter. Il l’allongea sur le sol et lui cala les pieds sur un banc avant de desserrer très légèrement les rubans noués dans son dos.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Le prêtre était au sol, lamentable, suppliant. Éléonore déglutit. Elle n'aimait pas ça. Elle ne désapprouvait pas Eldred, non. Il avait agi pour défendre Lavinia, et il avait sans doute été nécessaire que ce fut vivement, autrement cet infâme rat en aurait rajouté.
Elle voulut rassurer Lavinia, qui fila défendre Eldred. Éléonore sentit son cœur se nouer, blessée, au fond d'elle, qu'on la fuie ainsi. Mais c'était normal. Quel besoin de rester près d'elle si quelqu'un de vraiment appréciable était là ? Et puis... Elle devait reconnaître qu'ils étaient adorables, ensemble.
Elle serra néanmoins les dents lorsque la jeune femme écrasa la main de son agresseur. Non... Non, ça, ce n'était pas nécessaire. Il était déjà à terre. Cet acte était d'une lâcheté abominable.
Éléonore secoua la tête à part elle. Non. Ce n'était pas ça. Il résultait seulement du comportement du prêtre. De ce qu'il lui avait fait... Elle souffrait et craignait pour la vie d'Eldred, voilà tout.
Elle resta en retrait tandis que le zakrotien s'entretenait avec cette inconnue rousse, tandis qu'il rassurait son amie. Elle s'éloigna d'un ou deux pas : ils n'avaient pas besoin d'elle. Ils allaient sortir de cette maudite église et ils ne se souviendraient même pas qu'elle y avait été présente. De toute façon… Eldred devait savoir ce qu'elle avait fait à Alduis. Et si Lavinia pouvait deviner toutes les horreurs qu'elle avait dites, elle l'a mépriserait aussi. Elle n'avait pas la force d'affronter leur haine. Pas aujourd'hui. Sa main glissait instinctivement vers sa poche, ou le message codé l'appelait. Quitte à importuner quelqu'un, autant que cette personne le lui ait demandé. Ici, personne ne lui demandait d'être là. Ni le curé – même si elle se fichait de son avis –, ni la rouquine, ni – et c'était ce qui comptait – les deux amoureux qui s'y étaient retrouvés. Elle n'était qu'une intruse.
Deuxième pas en arrière. Et puis, elle vit son amie défaillir.
— Lavinia ! s'alarma-t-elle, revenant instinctivement dans leur direction, puis s'arrêtant comme Eldred la rattrapait de justesse.
Elle avait envie de partir. Elle se sentait encore moins à sa place. Elle jeta un regard à Eldred, qui ne se préoccupait absolument pas de son existence, et demanda, par acquis de conscience :
— Vous avez besoin de mon aide pour quelque chose ? puis, à la gardienne : Pourriez-vous aller chercher de l'eau pour mon amie ?
Elle se mordit la lèvre. Évidemment que non, on n'avait pas besoin d'elle. Elle n'était qu'un fardeau partout où elle était. Un poids pour tout le monde. Et Eldred devait le savoir, maintenant, qu'elle ne savait faire que détruire son entourage. Il allait vouloir l'éloigner de ses proches, c'était certain. Et ce serait mérité. Elle se détestait. Une larme roula sur sa joue.
Elle voulut rassurer Lavinia, qui fila défendre Eldred. Éléonore sentit son cœur se nouer, blessée, au fond d'elle, qu'on la fuie ainsi. Mais c'était normal. Quel besoin de rester près d'elle si quelqu'un de vraiment appréciable était là ? Et puis... Elle devait reconnaître qu'ils étaient adorables, ensemble.
Elle serra néanmoins les dents lorsque la jeune femme écrasa la main de son agresseur. Non... Non, ça, ce n'était pas nécessaire. Il était déjà à terre. Cet acte était d'une lâcheté abominable.
Éléonore secoua la tête à part elle. Non. Ce n'était pas ça. Il résultait seulement du comportement du prêtre. De ce qu'il lui avait fait... Elle souffrait et craignait pour la vie d'Eldred, voilà tout.
Elle resta en retrait tandis que le zakrotien s'entretenait avec cette inconnue rousse, tandis qu'il rassurait son amie. Elle s'éloigna d'un ou deux pas : ils n'avaient pas besoin d'elle. Ils allaient sortir de cette maudite église et ils ne se souviendraient même pas qu'elle y avait été présente. De toute façon… Eldred devait savoir ce qu'elle avait fait à Alduis. Et si Lavinia pouvait deviner toutes les horreurs qu'elle avait dites, elle l'a mépriserait aussi. Elle n'avait pas la force d'affronter leur haine. Pas aujourd'hui. Sa main glissait instinctivement vers sa poche, ou le message codé l'appelait. Quitte à importuner quelqu'un, autant que cette personne le lui ait demandé. Ici, personne ne lui demandait d'être là. Ni le curé – même si elle se fichait de son avis –, ni la rouquine, ni – et c'était ce qui comptait – les deux amoureux qui s'y étaient retrouvés. Elle n'était qu'une intruse.
Deuxième pas en arrière. Et puis, elle vit son amie défaillir.
— Lavinia ! s'alarma-t-elle, revenant instinctivement dans leur direction, puis s'arrêtant comme Eldred la rattrapait de justesse.
Elle avait envie de partir. Elle se sentait encore moins à sa place. Elle jeta un regard à Eldred, qui ne se préoccupait absolument pas de son existence, et demanda, par acquis de conscience :
— Vous avez besoin de mon aide pour quelque chose ? puis, à la gardienne : Pourriez-vous aller chercher de l'eau pour mon amie ?
Elle se mordit la lèvre. Évidemment que non, on n'avait pas besoin d'elle. Elle n'était qu'un fardeau partout où elle était. Un poids pour tout le monde. Et Eldred devait le savoir, maintenant, qu'elle ne savait faire que détruire son entourage. Il allait vouloir l'éloigner de ses proches, c'était certain. Et ce serait mérité. Elle se détestait. Une larme roula sur sa joue.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Thierry gisait lamentablement au sol, tapi contre le dallage froid, et tremblait de tous ses membres. Sa dernière heure serait-elle finalement arrivée ? Il ne voulait pas mourir. Il ne le voulait absolument pas. Partir pour l'éternité, le néant, ne plus être... Non, cela lui faisait bien trop peur. Il faillit même sangloter, tel un enfant, alors que ses mains grattaient les dalles.
Ils parlaient tous autour de lui. Il entendait à peine leurs voix dans leur brouhaha et il n'osait plus lever la tête. Ils finiraient peut-être par partir ? Il tremblait. Il tremblait toujours. Il reconnut à un moment l'éclat de Lucinde. Elle... Elle le protégeait ? Il redressa timidement la tête fixa la femme avec surprise.
"Lu... Lucinde ?"
Il la contempla, stupéfait, avec un réel ébahissement.
"Pourquoi... Pourquoi me protégez-vous ?"
Décidément, il ne comprenait pas. Depuis le commencement, ils ne faisaient que mal se parler. Il essayait de l'énerver, de ruser, de la contrarier... Elle le détestait. Cela le sentait. Alors pourquoi le défendre ? A sa place, il serait assis, le plus près possible, pour assister tranquille au spectacle.
"Lucinde..."
Ils parlaient tous autour de lui. Il entendait à peine leurs voix dans leur brouhaha et il n'osait plus lever la tête. Ils finiraient peut-être par partir ? Il tremblait. Il tremblait toujours. Il reconnut à un moment l'éclat de Lucinde. Elle... Elle le protégeait ? Il redressa timidement la tête fixa la femme avec surprise.
"Lu... Lucinde ?"
Il la contempla, stupéfait, avec un réel ébahissement.
"Pourquoi... Pourquoi me protégez-vous ?"
Décidément, il ne comprenait pas. Depuis le commencement, ils ne faisaient que mal se parler. Il essayait de l'énerver, de ruser, de la contrarier... Elle le détestait. Cela le sentait. Alors pourquoi le défendre ? A sa place, il serait assis, le plus près possible, pour assister tranquille au spectacle.
"Lucinde..."
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Lavinia reprit ses esprits, la première chose qu’elle vit fut les yeux bruns d’Eldred. Elle avait fait un malaise devant lui, il avait été témoin une nouvelle fois de sa fragilité et de sa médiocrité. Elle tenta de se remettre sur pieds, mais manifestement son corps n’en avait pas encore la force. Son regard croisa celui mouillé de son amie. Décidément, elle n’apportait que malheur autour d’elle. À bien y réfléchir, il serait peut-être mieux pour tout le monde qu’elle disparaisse de leur vie. C’était peut être cela que le Seigneur souhaitait pour elle. Elle avait toujours était une femme soumise, son destin était tout bonnement de le rester.
Elle déglutit, enfin essaya car sa gorge était désespérément sèche. Dieu merci, on lui apportait de quoi étancher sa soif. Une fois cela fait, on l’aida à se relever et encore peu stable sur ses jambes lui apporta un soutien.
Elle ne voulait plus entendre les complaintes de ce misérable prêtre. Elle voulait s’enfuir, s’enfermer dans une pièce, détruire tout ce qui est autour d’elle et se laisser dépérir.
— Je vous prie de me pardonner ma chère Éléonore pour ce spectacle des plus affligeants. Je.. je crois qu’il vaudrait mieux que je rentre chez moi. Je pense qu’il serait plus raisonnable que je me cantonne à rester dans ma demeure. Mes sorties finissent toujours de manière dramatique.
À cet instant, elle le voyait parfaitement ce trou béant décrit à Alduis quelques jours plus tôt. Elle sentait son attraction et était prête à s’y abandonner. Le nouveau souffle de vie qu’elle avait découvert en arrivant en ville commençait à s'essouffler. Elle n’arrivait plus à éloigner suffisamment ses idées noires de son esprit pour ne pas se faire happer par le néant.
Elle sentait Eldred si près d’elle que sa peau lui brûlait. Pas de cette agréable sensation dont elle se délectait d’ordinaire, non , plus de celle douloureuse pour exprimer un péché, une punition du seigneur pour ses pensées impies. Elle ne voulait pas que le jeune homme se fasse également consumer par ces flammes qui la dévoraient.
Elle n’avait qu’une envie, qu’on la laisse s'éteindre à petit feu sur les pavés froids des rues de Braktenn dans l’humiliation qui était la sienne. Alors, amorphe, elle laissa son entourage faire d’elle ce que bon il leur semblait. Elle n’avait plus aucune volonté.
Elle déglutit, enfin essaya car sa gorge était désespérément sèche. Dieu merci, on lui apportait de quoi étancher sa soif. Une fois cela fait, on l’aida à se relever et encore peu stable sur ses jambes lui apporta un soutien.
Elle ne voulait plus entendre les complaintes de ce misérable prêtre. Elle voulait s’enfuir, s’enfermer dans une pièce, détruire tout ce qui est autour d’elle et se laisser dépérir.
— Je vous prie de me pardonner ma chère Éléonore pour ce spectacle des plus affligeants. Je.. je crois qu’il vaudrait mieux que je rentre chez moi. Je pense qu’il serait plus raisonnable que je me cantonne à rester dans ma demeure. Mes sorties finissent toujours de manière dramatique.
À cet instant, elle le voyait parfaitement ce trou béant décrit à Alduis quelques jours plus tôt. Elle sentait son attraction et était prête à s’y abandonner. Le nouveau souffle de vie qu’elle avait découvert en arrivant en ville commençait à s'essouffler. Elle n’arrivait plus à éloigner suffisamment ses idées noires de son esprit pour ne pas se faire happer par le néant.
Elle sentait Eldred si près d’elle que sa peau lui brûlait. Pas de cette agréable sensation dont elle se délectait d’ordinaire, non , plus de celle douloureuse pour exprimer un péché, une punition du seigneur pour ses pensées impies. Elle ne voulait pas que le jeune homme se fasse également consumer par ces flammes qui la dévoraient.
Elle n’avait qu’une envie, qu’on la laisse s'éteindre à petit feu sur les pavés froids des rues de Braktenn dans l’humiliation qui était la sienne. Alors, amorphe, elle laissa son entourage faire d’elle ce que bon il leur semblait. Elle n’avait plus aucune volonté.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Lavinia était étendue inconsciente. Il avait fait ce qu’il pouvait, le reste lui échappait complètement. Eléonore s’approcha pour lui proposer son aide qu’il accepta volontiers d’un hochement de tête.
- Si vous savez quoi faire de plus n’hésitez pas. Pour ne rien vous cacher, je suis plus habitué à soigner les entailles de lame que les jeunes femmes évanouies.
Il caressa ses cheveux et se releva tout en restant à ses côtés. Lorsqu’elle ouvrit ses yeux, il croisa furtivement son regard avant qu’elle ne tente de se redresser.
- Doucement doucement, prenez votre temps tenta-t-il de la canaliser.
De l’eau fut apportée qu’elle but avidement. De quoi lui rafraîchir corps et esprit. A la suite de son annonce, il lui tendit une main
- Je vais vous raccompagner. A Frenn ou ailleurs, comme vous le souhaitez, venez.
Peut-être qu’il aurait dû agir plus tôt pour éviter cette rencontre ? Il espérait moins qu’elle ait eu le bénéfice qu’elle escomptait. Peut-être même qu’elle avait été choqué de la violence qui avait eu lieu ? Quoi qu’il en soit il ne pouvait pas laisser ce maudit curé s’en tirer à imsi bon compte. Il fallait vraiment être né de la dernière neige de printemps pour récidiver…
- Si vous savez quoi faire de plus n’hésitez pas. Pour ne rien vous cacher, je suis plus habitué à soigner les entailles de lame que les jeunes femmes évanouies.
Il caressa ses cheveux et se releva tout en restant à ses côtés. Lorsqu’elle ouvrit ses yeux, il croisa furtivement son regard avant qu’elle ne tente de se redresser.
- Doucement doucement, prenez votre temps tenta-t-il de la canaliser.
De l’eau fut apportée qu’elle but avidement. De quoi lui rafraîchir corps et esprit. A la suite de son annonce, il lui tendit une main
- Je vais vous raccompagner. A Frenn ou ailleurs, comme vous le souhaitez, venez.
Peut-être qu’il aurait dû agir plus tôt pour éviter cette rencontre ? Il espérait moins qu’elle ait eu le bénéfice qu’elle escomptait. Peut-être même qu’elle avait été choqué de la violence qui avait eu lieu ? Quoi qu’il en soit il ne pouvait pas laisser ce maudit curé s’en tirer à imsi bon compte. Il fallait vraiment être né de la dernière neige de printemps pour récidiver…
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Le père Thierry répétait son nom, hébété. Manifestement tellement surpris par son intervention qu'il n'en trouvait plus ses mots. Pourquoi le protégeait-elle ? Elle lui retourna un regard sévère, qui lui intimait clairement de se taire et de se faire le plus petit possible. Il s'était bien assez fait remarquer, et ils auraient tout le loisir d'en discuter plus tard.
Pourquoi le protégeait-elle ? Elle avait beau se dire que ce n'était que pour éviter que ça fasse désordre, elle devait se résoudre à admettre qu'il y avait une grande part de conscience. Elle n'avait pas envie de vivre avec la moindre culpabilité et... Et puis, on ne pouvait pas souhaiter la mort d'un homme juste parce qu'il se montrait désagréable. Les bons sentiments, ça ne servait à rien, mais la haine démesurée non plus. Sa haine, elle la réservait pour ceux qui avaient saccagé sa vie. Pas pour celui qui – bien malgré lui, elle le concédait – l'aidait à y remettre de l'ordre.
Elle acquiesça aux propos de l'esclave, évitant scrupuleusement de jeter le moindre regard au curé. Elle esquissa un léger sourire à sa question.
— J'aurais bien affirmé être son pire cauchemar mais vous venez de me prouver le contraire.
Puis, à bien y penser, c'était un peu prétentieux de sa part. Ses pires cauchemars, elle ne les incarnait pas. Elle se contentait de les exploiter pour le faire tenir en place. Puisqu'en dépit de toute bonne volonté, il n'y avait que la menace qui fonctionnait avec lui. C’était dommage. C’était exaspérant. Mais c’était ainsi.
Lorsque la noble amoureuse s’évanouit, après un bref échange avec l’esclave, l’autre femme -- qui ne semblait par ailleurs pas le moins du monde perturbée par leur relation -- demanda à Lucinde de lui apporter de l’eau. Pas sèchement, comme si elle était censée l’avoir déjà fait. Pas hautaine, juste dépourvue. D’un ton respectueux auquel, même si elle n’avait pas d’ordre à recevoir, l’ancienne sage-femme ne pout que répondre par l’affirmative.
— De l’eau, confirma Lucinde. Je vous ramène ça tout de suite !
Elle s'exécuta donc sans plus de manières. Et lorsqu’elle revint, elle constata, soulagée de voir la dame reprendre ses esprits. Sitôt tendu, le gobelet d’eau fut vidé. Lucinde tiqua. Boire lentement. Toujours. Elle en avait été capable même assoiffée, ce ne devait donc pas être insurmontable.
Elle se mit en retrait, soucieuse de laisser leur intimité à ces curieux visiteurs. Toutefois, elle ne s’éloigna pas trop : il restait un certain prêtre, à terre, qu’elle ne devait pas quitter des yeux. Et elle fut bien surprise de ce qu’elle vit...
Pourquoi le protégeait-elle ? Elle avait beau se dire que ce n'était que pour éviter que ça fasse désordre, elle devait se résoudre à admettre qu'il y avait une grande part de conscience. Elle n'avait pas envie de vivre avec la moindre culpabilité et... Et puis, on ne pouvait pas souhaiter la mort d'un homme juste parce qu'il se montrait désagréable. Les bons sentiments, ça ne servait à rien, mais la haine démesurée non plus. Sa haine, elle la réservait pour ceux qui avaient saccagé sa vie. Pas pour celui qui – bien malgré lui, elle le concédait – l'aidait à y remettre de l'ordre.
Elle acquiesça aux propos de l'esclave, évitant scrupuleusement de jeter le moindre regard au curé. Elle esquissa un léger sourire à sa question.
— J'aurais bien affirmé être son pire cauchemar mais vous venez de me prouver le contraire.
Puis, à bien y penser, c'était un peu prétentieux de sa part. Ses pires cauchemars, elle ne les incarnait pas. Elle se contentait de les exploiter pour le faire tenir en place. Puisqu'en dépit de toute bonne volonté, il n'y avait que la menace qui fonctionnait avec lui. C’était dommage. C’était exaspérant. Mais c’était ainsi.
Lorsque la noble amoureuse s’évanouit, après un bref échange avec l’esclave, l’autre femme -- qui ne semblait par ailleurs pas le moins du monde perturbée par leur relation -- demanda à Lucinde de lui apporter de l’eau. Pas sèchement, comme si elle était censée l’avoir déjà fait. Pas hautaine, juste dépourvue. D’un ton respectueux auquel, même si elle n’avait pas d’ordre à recevoir, l’ancienne sage-femme ne pout que répondre par l’affirmative.
— De l’eau, confirma Lucinde. Je vous ramène ça tout de suite !
Elle s'exécuta donc sans plus de manières. Et lorsqu’elle revint, elle constata, soulagée de voir la dame reprendre ses esprits. Sitôt tendu, le gobelet d’eau fut vidé. Lucinde tiqua. Boire lentement. Toujours. Elle en avait été capable même assoiffée, ce ne devait donc pas être insurmontable.
Elle se mit en retrait, soucieuse de laisser leur intimité à ces curieux visiteurs. Toutefois, elle ne s’éloigna pas trop : il restait un certain prêtre, à terre, qu’elle ne devait pas quitter des yeux. Et elle fut bien surprise de ce qu’elle vit...
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Malgré les circonstances, elle sourit quand Eldred accepta son aide d’un ton détourné -- visiblement, il ne lui était pas hostile… Il ne devait pas être au courant…
Cela ne put toutefois pas effacer les larmes qui gonflaient ses paupières. Elle était sotte et inutile. Elle proposait une aide qu’elle était incapable d’apporter… Tout cela pour quoi ? Pour ne pas avoir l’air de se défiler ?
Elle était idiote. Tellement idiote. Tellement inutile. Elle demanda à l’inconnue rousse -- que le curé avait appelée Lucinde -- de bien vouloir leur ramener de l’eau. En temps normal, Eléonore aurait voulu se débrouiller mais… Le temps qu’elle trouve, Lavinia avait le temps d’émerger et de sombrer dix fois au moins ! Empotée qu’elle était !
Lavinia revenait justement à elle. La jeune Tianidre laissa échappé un profond soupir de soulagement. Heureusement, son incapacité à gérer la situation n’avait pas entrainé de drame.
— Oh ! Lavinia ! Vous m’avez fait peur ! s’exclama-t-elle.
Déjà, la dénommée Lucinde rapportait l’eau réclamée. Eléonore la gratifia d’un sourire de profonde gratitude, ponctué d’un acquiescement entendu, avant de ramener son regard vers son amie qui tentait déjà de se lever, soutenue par Eldred. Elle aurait aimé lui recommander de rester un peu assise, c’était préférable.
Eldred proposa de ramener Lavinia. Eléonore savait qu’elle n’aurait pas dû s’en mêler. Ce n’étaient plus ses affaires. Et ce malgré les excuses que son amie lui adressait et qu’elle balaya de la main. Cela, un affligeant spectacle ? Elle avait déjà vu bien pire. Fait bien pire.
— Je n’ai rien à vous pardonner, assura-t-elle. Au contraire. Après ce que vous m’avez dit tout à l’heure, je pense plutôt que vos sorties empêchent des drames...
Elle s’approcha pour prendre ses mains entre les siennes.
— Je ne vous remercierai jamais assez d’avoir réparé le mal que j’avais causé. Si… Si vous ne l’aviez pas fait… S’il était mort à cause de moi, je n’y aurais pas survécu.
Non. Elle n’y aurait jamais survécu. Et Ariste aurait compris. Vivre sans lui était déjà un non-sens, mais vivre avec la conscience aussi lourde, et sans qu’il ne soit là pour l’apaiser…
— Vous devriez prendre ma voiture, proposa Eléonore tandis qu’Eldred menait Lavinia vers la sortie. Je n’en aurai pas besoin et… Je doute qu’il soit judicieux de la laisser monter.
Elle baissa aussitôt les yeux. Pourquoi ne pouvait-elle pas s’empêcher de se mêler de ce qui ne la concernait pas ?
Quand les amoureux ne lui prêtèrent plus aucune attention, elle se tourna vers le prêtre qui n’avait pas encore osé bouger. Elle aurait aimé être capable de l’ignorer. Seulement… Elle ne put lutter contre sa nature. Ce fut plus fort qu’elle, elle s’agenouilla à côté de lui, et -- elle n’avait jamais été aussi contente d’avoir des gants -- prit sa main piétinée pour s’assurer qu’elle ne fut pas cassée.
— Laissez-moi regarder, commanda-t-elle d’une voix que toute animosité avait désertée.
Elle examina sa main. Elle saignait un peu d’une entaille encore négligeable.
— Dites-moi si cela vous fait mal, ajouta-t-elle avant de plier un à un chacun de ses doigts.
Elle savait pertinement qu’il était inutile de demander : si c’était cassé, elle le verrait. Et l’entendrait assez fort, car il serait fort incapable de le lui signaler d’un ton posé.
— Rien de cassé, visiblement, le rassura-t-elle. Juste une égratignure.
Elle se souvint également qu’Eldred l’avait percuté à la tête… Même en voulant seulement l’écarter des coups d’Alduis, le zakrotien était parvenu à le jeter à terre cinq mètres plus loin… Alors s’il devait en plus frapper volontairement...
— Il a frappé fort… Vous n’avez pas de vertiges ? De nausées ? s’enquit-elle ensuite.
Elle n’avait pas oublié qui il était, ni ce qu’il avait fait… Elle ne le croyait pas moins perfide qu’elle ne l’avait jugé précédemment. Elle n’espérait pas que son intervention lui fasse soudain réaliser quoi que ce soit… Elle agissait selon sa conscience, c’était tout.
Cela ne put toutefois pas effacer les larmes qui gonflaient ses paupières. Elle était sotte et inutile. Elle proposait une aide qu’elle était incapable d’apporter… Tout cela pour quoi ? Pour ne pas avoir l’air de se défiler ?
Elle était idiote. Tellement idiote. Tellement inutile. Elle demanda à l’inconnue rousse -- que le curé avait appelée Lucinde -- de bien vouloir leur ramener de l’eau. En temps normal, Eléonore aurait voulu se débrouiller mais… Le temps qu’elle trouve, Lavinia avait le temps d’émerger et de sombrer dix fois au moins ! Empotée qu’elle était !
Lavinia revenait justement à elle. La jeune Tianidre laissa échappé un profond soupir de soulagement. Heureusement, son incapacité à gérer la situation n’avait pas entrainé de drame.
— Oh ! Lavinia ! Vous m’avez fait peur ! s’exclama-t-elle.
Déjà, la dénommée Lucinde rapportait l’eau réclamée. Eléonore la gratifia d’un sourire de profonde gratitude, ponctué d’un acquiescement entendu, avant de ramener son regard vers son amie qui tentait déjà de se lever, soutenue par Eldred. Elle aurait aimé lui recommander de rester un peu assise, c’était préférable.
Eldred proposa de ramener Lavinia. Eléonore savait qu’elle n’aurait pas dû s’en mêler. Ce n’étaient plus ses affaires. Et ce malgré les excuses que son amie lui adressait et qu’elle balaya de la main. Cela, un affligeant spectacle ? Elle avait déjà vu bien pire. Fait bien pire.
— Je n’ai rien à vous pardonner, assura-t-elle. Au contraire. Après ce que vous m’avez dit tout à l’heure, je pense plutôt que vos sorties empêchent des drames...
Elle s’approcha pour prendre ses mains entre les siennes.
— Je ne vous remercierai jamais assez d’avoir réparé le mal que j’avais causé. Si… Si vous ne l’aviez pas fait… S’il était mort à cause de moi, je n’y aurais pas survécu.
Non. Elle n’y aurait jamais survécu. Et Ariste aurait compris. Vivre sans lui était déjà un non-sens, mais vivre avec la conscience aussi lourde, et sans qu’il ne soit là pour l’apaiser…
— Vous devriez prendre ma voiture, proposa Eléonore tandis qu’Eldred menait Lavinia vers la sortie. Je n’en aurai pas besoin et… Je doute qu’il soit judicieux de la laisser monter.
Elle baissa aussitôt les yeux. Pourquoi ne pouvait-elle pas s’empêcher de se mêler de ce qui ne la concernait pas ?
Quand les amoureux ne lui prêtèrent plus aucune attention, elle se tourna vers le prêtre qui n’avait pas encore osé bouger. Elle aurait aimé être capable de l’ignorer. Seulement… Elle ne put lutter contre sa nature. Ce fut plus fort qu’elle, elle s’agenouilla à côté de lui, et -- elle n’avait jamais été aussi contente d’avoir des gants -- prit sa main piétinée pour s’assurer qu’elle ne fut pas cassée.
— Laissez-moi regarder, commanda-t-elle d’une voix que toute animosité avait désertée.
Elle examina sa main. Elle saignait un peu d’une entaille encore négligeable.
— Dites-moi si cela vous fait mal, ajouta-t-elle avant de plier un à un chacun de ses doigts.
Elle savait pertinement qu’il était inutile de demander : si c’était cassé, elle le verrait. Et l’entendrait assez fort, car il serait fort incapable de le lui signaler d’un ton posé.
— Rien de cassé, visiblement, le rassura-t-elle. Juste une égratignure.
Elle se souvint également qu’Eldred l’avait percuté à la tête… Même en voulant seulement l’écarter des coups d’Alduis, le zakrotien était parvenu à le jeter à terre cinq mètres plus loin… Alors s’il devait en plus frapper volontairement...
— Il a frappé fort… Vous n’avez pas de vertiges ? De nausées ? s’enquit-elle ensuite.
Elle n’avait pas oublié qui il était, ni ce qu’il avait fait… Elle ne le croyait pas moins perfide qu’elle ne l’avait jugé précédemment. Elle n’espérait pas que son intervention lui fasse soudain réaliser quoi que ce soit… Elle agissait selon sa conscience, c’était tout.
Re: [5 janvier 1598] - Pour affronter ses démons [Terminé]
Tant que l'esclave zarkotien resterait dans l'église, Thierry ne comptait pas se lever et demeurerait tapi sur le dallage à attendre son départ. Il lui faisait bien trop peur. Etendu sur ce sol glacial, au moins, il pouvait donner l'impression d'être mort. Il se faisait oublier. Le prêtre suivait des yeux les gestes de Lucinde, ainsi que ses déplacements, sans être capable de s'expliquer son intervention. Il aurait pensé qu'elle l'aurait mourir. Après tout, même si le surveiller lui permettait d'assurer un logement et des repas, cela restait un emploi pénible. Il en avait plus que conscience. Pourquoi alors ? Elle lui avait démontré n'avoir aucun scrupule. Pas même à le faire dormir avec ses pires ennemis, ou à lui laisser entrevoir le piège mortel entre ses mains.
Une nouvelle surprise vint. Plus troublante que la première.
Eléonore s'abaissa à lui et prenait des nouvelles de son état. Il se redressa, confus, et la fixa alors qu'elle inspectait son pignet et sa main.
"Pourquoi... ?"
C'était encore moins logique. Elle n'arrêtait pas de le gifler. Elle le détestait. Pourquoi se soucier de lui ?
"Je vous ait menacé, je m'en suis pris à votre amie, j'ai été plus que désagréable.. alors, pourquoi ?"
Une nouvelle surprise vint. Plus troublante que la première.
Eléonore s'abaissa à lui et prenait des nouvelles de son état. Il se redressa, confus, et la fixa alors qu'elle inspectait son pignet et sa main.
"Pourquoi... ?"
C'était encore moins logique. Elle n'arrêtait pas de le gifler. Elle le détestait. Pourquoi se soucier de lui ?
"Je vous ait menacé, je m'en suis pris à votre amie, j'ai été plus que désagréable.. alors, pourquoi ?"
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» [7 janvier 1598] Réconciliation [Terminé]
» [26 Janvier 1598] Le retour de la taverne [RP Sensible][Terminé]
» le 7 janvier 1598 | Amende honorable [Terminé]
» [20 Janvier 1598] La cueillette de la rose [RP sensible][Terminé]
» [18 Janvier 1598] Sur le sort des esclaves [terminé]
» [26 Janvier 1598] Le retour de la taverne [RP Sensible][Terminé]
» le 7 janvier 1598 | Amende honorable [Terminé]
» [20 Janvier 1598] La cueillette de la rose [RP sensible][Terminé]
» [18 Janvier 1598] Sur le sort des esclaves [terminé]
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum