[Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
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Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Ce n'était pas recommandé d'énerver un homme en colère mais Thierry ne pouvait pas s'en empêcher. C'était beaucoup trop drôle. Cela lui rappelait son enfance quand il s'amusait à faire de même avec sa mère. Au fond, la provocation, c'était agréable car cela permettait de se sentir vivant. Il s'adossa à la colonne pour observer Edouard écrire puis haussa les épaules au second message.
"C'est plutôt évident, non ?"
Il releva la tête d'un regarda blasé vers le plafond et soupira.
"C'est une maison ennuyeuse mais confortable. elle offre un salaire plus que confortable, des droits appréciables et de bons repas. Qui serait assez fou pou renoncer à tout ça, tu peux me le dire ?"
Le prêtre observa Edouard et devina son jugement négatif.
"On m'a fait cette proposition, je te rappelle : deviens curé ou misérable. Quelle est la bonne réponse selon toi ? Quel idiot opterait pour la liberté et la pauvreté ? Certainement pas moi."
"C'est plutôt évident, non ?"
Il releva la tête d'un regarda blasé vers le plafond et soupira.
"C'est une maison ennuyeuse mais confortable. elle offre un salaire plus que confortable, des droits appréciables et de bons repas. Qui serait assez fou pou renoncer à tout ça, tu peux me le dire ?"
Le prêtre observa Edouard et devina son jugement négatif.
"On m'a fait cette proposition, je te rappelle : deviens curé ou misérable. Quelle est la bonne réponse selon toi ? Quel idiot opterait pour la liberté et la pauvreté ? Certainement pas moi."
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Le vétéran n'avait pas envie de se bagarrer. D'ailleurs sa propre colère finit par retomber après le coup de sang. Est-ce que ce ne serait pas le moment de faire la paix et de discuter raisonnablement ? Son demi-visage se détendit, ses sourcils reprirent un arrondi plus sympathique, il desserra enfin la pression de sa main au col du prêtre. Thierry d'ailleurs semblait lui aussi décidé à se calmer, à en croire son regard las et le ton qu'il reprenait. Bon. Édouard put souffler un coup, reprendre son ardoise des deux mains - quand même plus pratique - et s'installer lui aussi plus confortablement à côté du curé.
Il l'écouta, comprenant sa logique, mais pas moins sceptique. D'accord. C'était l'éternelle histoire du choix entre la vie du loup - dangereuse et pauvre, mais libre - ou la vie du chien - bien nourri, confortable... mais tenu à certaines obligation. Sauf que Thierry prenait la vie confortable mais en se passant des obligations. Les droits - les privilèges ! - sans les devoirs. N'importe quoi. C'était pas possible d'être aussi lâche et profiteur...
Il acquiesça. Il inspira et tenta une autre approche, comme ils avaient appris à le faire à l'armée quand un premier angle d'action ne se révélait pas efficace sur le front. Édouard repensa à Alexandre. Ce jeune homme avait un tel sens du devoir, et une telle piteuse image de son père. Quelle tristesse. Édouard écrivit, sérieux et même empathique pour le coup :
VS DISIEZ AIMER VOTRE FILS ET
VOULOIR L'AIDER. C PAS L'AIM(D)ER QUE
DE LE FAIRE COURIR COMME CA SI SOUVENT,
DANS SON ÉTAT, ET DE LE DECEVOIR
VOULOIR L'AIDER. C PAS L'AIM(D)ER QUE
DE LE FAIRE COURIR COMME CA SI SOUVENT,
DANS SON ÉTAT, ET DE LE DECEVOIR
Soudain il eut une idée malicieuse pour les confessions et les bénédictions en attente :
ALLEZ SI VS VOULEZ ON FAIT CA
A 2. ENVOYEZ-MOI VOS
FIDELES QUI SAVENT LIRE
A 2. ENVOYEZ-MOI VOS
FIDELES QUI SAVENT LIRE
Un petit plan germait dans sa caboche...
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Adossé contre la colonne qui refroidissait son dos, Thierry soupira. Pourquoi avait-il engagé ce drôle? Il pensait avoir un serviteur pour faire le travail pénible et c'était lui qui allait régenter sa vie. Quelle ironie ! Son regard se posa vers le crucifix et il ne put se retenir de cracher au sol. Dieu le détestait. Ce ne pouvait être que cela. Et chaque jour était employé à le lui prouver.
Edouard traça un message sur son ardoise qui le mit mal à l'aise Alexandre... Il fit semblant de ne rien ressentir. Ce n'était pas cet ancien soldat qui lui dirait comment gérer comment gérer sa relation avec son fils. En avait-il des enfants ? Comment pouvait-il donner son opinion ? Il répliqua d'une voix glaciale :
"Il a une mule. Que je lui ait acheté justement pour lui éviter la fatigue. S'il s'amuse à courir, ce n'est pas ma faute."
Thierry s'en voulait de parler aussi mal d'Alexandre mais il se refusait à se laisser donner des leçons. De toute façon, son fils ne saurait sûrement pas qu'il avait pu dire ces paroles.
Soudain, Edouard le fit arquer un sourcil. Lui enboyer ses paroissiens qui savaient lire ? Il ironisa, moqueur :
"Ah oui ? Depuis que tu portes une aube, tu as découvert une vocation ?"
Il haussa les épaules.
"mais si ça te fait plaisir, vas-y. Je vais tout t'indiquer. "
Pendant ce temps, il pourrait vaguer à des occupations moins ennuyeuses. Ou dormir.
Edouard traça un message sur son ardoise qui le mit mal à l'aise Alexandre... Il fit semblant de ne rien ressentir. Ce n'était pas cet ancien soldat qui lui dirait comment gérer comment gérer sa relation avec son fils. En avait-il des enfants ? Comment pouvait-il donner son opinion ? Il répliqua d'une voix glaciale :
"Il a une mule. Que je lui ait acheté justement pour lui éviter la fatigue. S'il s'amuse à courir, ce n'est pas ma faute."
Thierry s'en voulait de parler aussi mal d'Alexandre mais il se refusait à se laisser donner des leçons. De toute façon, son fils ne saurait sûrement pas qu'il avait pu dire ces paroles.
Soudain, Edouard le fit arquer un sourcil. Lui enboyer ses paroissiens qui savaient lire ? Il ironisa, moqueur :
"Ah oui ? Depuis que tu portes une aube, tu as découvert une vocation ?"
Il haussa les épaules.
"mais si ça te fait plaisir, vas-y. Je vais tout t'indiquer. "
Pendant ce temps, il pourrait vaguer à des occupations moins ennuyeuses. Ou dormir.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Une mule ? C'est ça ouais, qu'il continue à faire comme s'il ne voyait pas le fond du problème en ne prenant qu'un détail comme celui-ci pour excuse... Le vétéran choisit de laisser tomber, la conversation ne serait sûrement pas plus constructive. Il embraya plutôt sur une idée qui venait de lui arriver. Le muet écrivit puis rétorqua, malicieux :
DEPUIS QUE JE
VOUS CONNAIS
PLUTÔT
VOUS CONNAIS
PLUTÔT
...Et depuis qu'il avait compris dans la foulée que n'importe qui serait déjà meilleur prêtre, ne jugea-t-il pas nécessaire d'ajouter. Édouard acquiesça quand Thierry promit de lui indiquer ce qu'il fallait. Alors, il prit pleinement conscience de ce qu'il venait - un peu follement... complètement follement... - de proposer. Ni plus ni moins que d'usurper une fonction sacerdotale sans jamais avoir reçu la moindre ordination. Si ça se savait, ça pourrait lui valoir le fouet ou les galères.
Bon, personne en ville ne connaissait son identité : le vétéran pouvait sans problème se faire passer pour un oblat de passage, membre d'un ordre silencieux ou quelque chose de ce genre. Et pour avoir passé dix-sept ans dans un endroit où on les gavait aux bondieuseries, il connaissait ses prières et sa Bible sur le bout des doigts. Ce serait crédible. Non, le seul en mesure de le dénoncer serait Thierry lui-même. Mais pourquoi le ferait-il ? Lui à qui il proposait si aimablement de le soulager d'une partie de son travail. Ce serait stupide, non ? Édouard avança d'un pas et présenta au curé :
D'ACCORD. MAIS VOUS FAITES
VOS MARIAGES ET LES AUTRES
TRUCS QUI PRESSENT
VOS MARIAGES ET LES AUTRES
TRUCS QUI PRESSENT
Un honorable 50/50. Cela se tenait. Le prêtre serait toujours déchargé d'une partie de ses tâches. Et tout le monde y gagnerait, à commencer par les pénitents qui n'auraient pas Thierry en face, se dit Édouard, amusé. Bon sang, mais dans quelle dinguerie se lançait-il quand même... La plus grosse expérience d'impro de sa vie, probablement. Montrant d'une main son dernier message à Thierry, il tendit l'autre à serrer en penchant un peu la tête, regard fixe : marché conclu ?
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Après une légère réflexion, Thierry se décida à accepter la proposition d'Edouard. Si celui-ci se sentait l'envie de supporter les jérémiades pénibles des fidèles qui aspiraient à se confesser, grand bien lui fasse ! Le prêtre ne prit pas le temps d'expliquer à l'infirme qui savait lire ou non ou de le révéler à ses paroissiens. Cela serait bien trop contraignant. Il préféra placer un écriteau à l'entrée de l'église, devant le bénitier.
Pendant ce temps, Thierry prépara ses messes et donna celles pour les baptêmes avec sérieux et respectabilités. Pour les enfants, il savait se tenir un minimum. Par ailleurs, les protéger des limbes était un devoir important. Néanmoins, quand vint la messe du mariage, il observa les futurs époux qui s'approchaient de l'autel, les yeux se dévorant l'un de l'autre. ils semblaient sincèrement épris et cette vision réveillait ses frustrations. Il les laissa s'agenouiller, commença les premiers rituels sans rien laisser paraître, puis ne put résister au moment des consentements.
"Cécile Marie Thérèse Cornil, acceptez-vous de prendre Thomas Samuel Martin Beschamp pour légitime époux en sachant que celui-ci va probablement vous tromper d'ici six à douze mois ?"
"Pardon ?"
La mariée le dévisageait avec stupeur, en comprenant pas l'allusion, alors que son fiancé rougissait et ne savait que dire. Sur les bancs, la mère de la jeune fille s'étouffait, tout comme de nombreuses femmes de l'assistance. Au contraire, les hommes riaient franchement et poursuivaient la plaisanterie par des d'autres encore plus grasses que la sienne. Thierry s'amusait beaucoup de l'effet réussie de sa pique tout en le dissimulant derrière un visage avenant. Il contempla la mariée qui restait face à l'autel, misérable, toujours aussi inapte à comprendre.
"On ne vous a rien expliqué, ma fille ? Les hommes aiment beaucoup traîner le soir, surtout quand ils sont mariés et que leur épouse est enceinte. Il est fort possible que vos enfants aient tôt ou tard de nombreux frères et sœurs qui coureront dans les rues."
"Mais.. non.. non, j'aimerais ma femme. toujours."
Le pauvre fiancé était rouge de honte. Sa promise le regardait puis fixait le prêtre, toujours confuse.
"Je... On ne m'a pas dit ça."
"Je me doute bien. On e le dit jamais assez aux jeunes filles. Pourtant, il est plus que probable que votre Thomas a été se dépuceler depuis longtemps dans un des bordels de la ville. Comme de nombreux hommes."
Elle observa son fiancé, perplexe, qui rougissait encore plus si cela s'avérait possible.
"C'est vrai ?"
Derrière le masque du gentil curé avenant, Thierry s'amusait comme un petit fou, fier de sa trouvaille. il tourna un instant la tête vers le confessionnal. Edouard observait-il la scène ? Qu'en pensait-il ? Il secoua légèrement les épaules. Peu importe ! Il ne pourrait rien faire cette fois pour stopper la représentation théâtrale que le prêtre venait d'improviser.
Le frère Edouard, si vous savez lire s'occupera
dorénavant des confessions.
Avancez-vous au confessionnal.
dorénavant des confessions.
Avancez-vous au confessionnal.
Pendant ce temps, Thierry prépara ses messes et donna celles pour les baptêmes avec sérieux et respectabilités. Pour les enfants, il savait se tenir un minimum. Par ailleurs, les protéger des limbes était un devoir important. Néanmoins, quand vint la messe du mariage, il observa les futurs époux qui s'approchaient de l'autel, les yeux se dévorant l'un de l'autre. ils semblaient sincèrement épris et cette vision réveillait ses frustrations. Il les laissa s'agenouiller, commença les premiers rituels sans rien laisser paraître, puis ne put résister au moment des consentements.
"Cécile Marie Thérèse Cornil, acceptez-vous de prendre Thomas Samuel Martin Beschamp pour légitime époux en sachant que celui-ci va probablement vous tromper d'ici six à douze mois ?"
"Pardon ?"
La mariée le dévisageait avec stupeur, en comprenant pas l'allusion, alors que son fiancé rougissait et ne savait que dire. Sur les bancs, la mère de la jeune fille s'étouffait, tout comme de nombreuses femmes de l'assistance. Au contraire, les hommes riaient franchement et poursuivaient la plaisanterie par des d'autres encore plus grasses que la sienne. Thierry s'amusait beaucoup de l'effet réussie de sa pique tout en le dissimulant derrière un visage avenant. Il contempla la mariée qui restait face à l'autel, misérable, toujours aussi inapte à comprendre.
"On ne vous a rien expliqué, ma fille ? Les hommes aiment beaucoup traîner le soir, surtout quand ils sont mariés et que leur épouse est enceinte. Il est fort possible que vos enfants aient tôt ou tard de nombreux frères et sœurs qui coureront dans les rues."
"Mais.. non.. non, j'aimerais ma femme. toujours."
Le pauvre fiancé était rouge de honte. Sa promise le regardait puis fixait le prêtre, toujours confuse.
"Je... On ne m'a pas dit ça."
"Je me doute bien. On e le dit jamais assez aux jeunes filles. Pourtant, il est plus que probable que votre Thomas a été se dépuceler depuis longtemps dans un des bordels de la ville. Comme de nombreux hommes."
Elle observa son fiancé, perplexe, qui rougissait encore plus si cela s'avérait possible.
"C'est vrai ?"
Derrière le masque du gentil curé avenant, Thierry s'amusait comme un petit fou, fier de sa trouvaille. il tourna un instant la tête vers le confessionnal. Edouard observait-il la scène ? Qu'en pensait-il ? Il secoua légèrement les épaules. Peu importe ! Il ne pourrait rien faire cette fois pour stopper la représentation théâtrale que le prêtre venait d'improviser.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Marché conclu, donc. Édouard acquiesça puis s'empressa d'aller passer une aube propre prise dans la sacristie. Il lava les taches à son masque, le mit à sécher près d'une fenêtre et cacha plutôt sa béance sous un épais tissu qu'il s'enroula, puis épingla dans sa nuque afin qu'elle ne tombe pas. Quand il revint, le prêtre était occupé à ses baptêmes et le vétéran eut le bonheur de constater que cela se passait bien. Optimiste, il serait loin de se douter qu'il en irait différemment pour le mariage et ne s'en préoccupa guère, préférant aller s'installer dans le confessionnal pour mener son propre office conformément à leur pacte. Le muet n'écoutait rien de la célébration. Il entendit vaguement parler les époux mais avait d'autres chats à fouetter. Déjà, un homme se présentait de l'autre côté de la grille. Devant sa surprise à se trouver en face d'un pareil oblat à la bouche dissimulée, muni d'une ardoise, Édouard servit l'explication qu'il avait concoctée :
JE SUIS D'UN ORDRE SILENCIEUX
-- Mais... Est-ce qu'on ne dit pas que Dieu, c'est le Verbe ? s'étonna l'autre.
LE VERBE N'EST PAS QUE PAROLE.
DIEU PEUT SE FAIRE SIGNE
ET RENCONTRER DANS DU SILENCE
DIEU PEUT SE FAIRE SIGNE
ET RENCONTRER DANS DU SILENCE
Et en écrivant ceci, Édouard se surprit à s'émouvoir. Il ne blaguait pas tant que cela : bien trop de gens ne considéraient valable que le langage parlé et, pour leurs frères humains comme pour le Seigneur, oubliaient de s'intéresser aux gestes et signes plus discrets. Bon, le pénitent sembla convaincu - et le muet ferait ce même manège avec chacun des suivants qui lui poseraient la question.
PARLEZ, MON FILS
-- Pardonnez-moi mon Père, parce que j'ai péché. (Un temps) J'ai... eu des regards envieux pour... la fiancée d'un de mes voisins. Et, souvent même, je crains que je commets un péché de vanité en m'attardant un peu trop sur de jolies choses de toutes sortes.
Édouard se retint à temps d'émettre un ronron. Non. Surtout pas. Ils devaient croire qu'il y avait bien une bouche derrière son tissu et que son silence n'était qu'un vœu. Concernant le premier péché, il s'essaya à un regard un peu réprobateur - autrement dit, un petite moue... il ne savait pas faire davantage, n'ayant jamais grondé personne. Il écrivit :
PENSEZ AU 10e COMMANDEMENT :
"NE CONVOITERAS PAS." MAIS
POUR LA DEUXIEME PARTIE...
"NE CONVOITERAS PAS." MAIS
POUR LA DEUXIEME PARTIE...
Son regard s'adoucit.
POURQUOI DITES-VOUS
QUE C'EST PÉCHÉ DE
S'INTÉRESSER A CE
QUI EST JOLI ?
QUE C'EST PÉCHÉ DE
S'INTÉRESSER A CE
QUI EST JOLI ?
-- Eh bien... euh... cela ne nous détourne pas du sérieux et du Seigneur ?
UN ARTISTE CRÉÉ DE BELLES
CHOSES POUR QU'ELLES FASSENT
PLAISIR. CELA REND GRÂCE A
DIEU D'AIMER SES BEAUTÉS
CHOSES POUR QU'ELLES FASSENT
PLAISIR. CELA REND GRÂCE A
DIEU D'AIMER SES BEAUTÉS
Il ajouta :
EN TOUTE INNOCENCE
BIEN SÛR. "EGO TE
ABSOLVO IN NOMINE
PATRE, FILII, SPITITU SANCTI"
BIEN SÛR. "EGO TE
ABSOLVO IN NOMINE
PATRE, FILII, SPITITU SANCTI"
Il s'amusait quand même un peu, il fallait le dire. Et puis, ce ne serait jamais pire pour ces pénitents que devant le père Thierry. Tenant d'une main son ardoise, Édouard fit le signe de croix devant le confessé qui pencha la tête... avant de s'étonner cependant :
-- Mais... vous ne me donnez pas de pénitence ?
Ah oui... merde... se reprit mentalement le muet. En dix-sept ans d'hôpital général, il connaissant les références bibliques à citer sur le bout des doigts, mais pour le reste il lui fallait encore de l'entraînement. Reprenant un air plus sérieux, il écrivit :
VOUS FEREZ UN CHAPELET
ET MÉDITEREZ LES
COMMANDEMENTS.
ET MÉDITEREZ LES
COMMANDEMENTS.
Puis avec un regard plus léger, le prêtre improvisé ajouta :
MAIS PAS N'IMPORTE OU.
CHOISISSEZ UN MERVEILLEUX
ENDROIT DANS LA NATURE :
LE BEAU, C LA FACE DE DIEU
CHOISISSEZ UN MERVEILLEUX
ENDROIT DANS LA NATURE :
LE BEAU, C LA FACE DE DIEU
Déboussolé tout de même, le paroissien remercia le curé - il était sacrément différent du père d'Anjou celui-là. Il se retira après qu'Édouard l'ait salué. Arrivèrent alors d'autres fidèles, dont une femme qui s'accusa d'avoir médit sur sa voisine qu'elle ne connaissait pourtant qu'à peine. Un coup de sang et d'envie de commérer... Le vétéran nota son panier plus que bien garni - elle revenait des commissions et passait à la confesse avant de rentrer. Ses victuailles, des œufs, de la farine, du miel, de bons fruits... lui donnèrent alors une idée :
VOTRE VOISINE, FAITES-LUI
UN GÂTEAU. VOUS POUVEZ
ÊTRE SURPRISE EN BIEN
SI UN BON LIEN SE TISSE.
UN GÂTEAU. VOUS POUVEZ
ÊTRE SURPRISE EN BIEN
SI UN BON LIEN SE TISSE.
-- Mais... et si rien ne se passe ?
VOUS N'AUREZ RIEN PERDU, A PART
UN PEU D'INGRÉDIENTS. C COMME
UN PARI, SOYEZ JOUEUSE, SEMEZ
ET PUIS VOUS VERREZ BIEN.
UN PEU D'INGRÉDIENTS. C COMME
UN PARI, SOYEZ JOUEUSE, SEMEZ
ET PUIS VOUS VERREZ BIEN.
Il haussa les épaules. Surprise, la dame souffla de rire en face. Il prit quand même soin de lui servir un couplet pieux pour la forme, puis réécrivit ses mots d'absolution tout en faisant son signe de croix en face de la fidèle, de l'autre côté de la grille. Elle s'éloigna. Édouard s'apprêta à recevoir le paroissien suivant. Bien assis, il passa les doigts sur ses genoux pour chasser les plis de son aube. Il essuya son ardoise puis leva ses grands yeux accueillants et curieux. Qui serait-ce, ce coup-ci ? Et pour quoi ?
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Le libraire Bellanger poussait la lourde porte de l'église sans le moindre entrain. Il n'avait pas mis les pieds dans un lieu de culte depuis plus d'un mois et s'en portait merveilleusement bien. Néanmoins, pour la bonne image de son commerce, il se devait de temps en temps se sacrifier à la pratique. Une si mauvaise réputation s'attrapait si facilement... Il aurait pourtant aimé se rendre dans une autre paroisse que celle de Saint-Eustache, celle de ce diable de curé qui avait culbuté son épouse, responsable donc de la naissance de l'avorton en béquilles, mais les autres prêtres qu'il avait essayé de rencontrer n'était pas libre et lui n'avait pas toute la journée. Romain se refusait à parcourir toute la capitale pour une tâche qui l'agaçait déjà. Par ailleurs, il pourrait sûrement s'amuser avec ce curé défroqué. Ce n'était pas une si mauvaise chose.
En entrant, Romain se signa par pur réflexe, retenant une grimace e sentant l'eau mouiller son front. Quelle bêtise ! Il surprit la messe de mariage pour le moins particulière et se demanda un bref instant pourquoi les époux semblaient aussi tendus. Au fond, cela n'avait que peu d'intérêt. Son regard distingua une pancarte pour signaler la présence d'un prêtre pour recueillir les confessions des lettrés. Le libraire se sentit aussitôt teinté d'importance. On distinguait enfin les gens de l'élite de ceux du commun. Il ganga le confessionnal et s'installa sur le banc inconfortable.
"Bonjour, mon père."
Qu'allait-il bien pouvoir confesser ? il réfléchit et se décida à improviser. De toute manière, rien ne ressortirait d'ici.
"Je ne crois pas me sentir coupable de quoique ce soit, mais j'aimerais avoir une oreille pour mieux en juger. J'ai pris une femme il y a vingt ans. Je l'aimais. Si vous saviez comme j'en étais amoureux. Mais elle, elle cette mondé trainée n'a eu de cesse de me tromper ouvertement et de courir les lits. Elle a fini par quitter notre foyer. Pourtant, je vous jure, j'étais le meilleur des époux. Mes amis me conseillaient de la battre pour lui apprendre les bonnes manières. Je m'y refusais. Je l'aimais trop. J'étais désespéré de son absence. Si vous saviez, mon père, combien je souffrais !"
Romain serra les lèvres pour ne pas éclater de rire. Que cette comédie était drôle. Le prêtre de l'autre côté allait certainement compatir et le jugeait plus que méritant. Il poursuivit en feignant de retenir un sanglot.
"Elle est revenue. Enceinte. Je ne l'ai appris que plus tard, mon père, mais c'était d'un curé. Je ne lui veux pas. Je comprends que le vœu de chasteté soit une difficile épreuve. Je le trouve cependant détestable d'avoir jeté ma pauvre épouse alors qu'il lui avait fait promettre tant de belles choses. Elle pleurait dans mes bras. Elle avait perdu toute son énergie, tout son naturel... Nous avons élevé l'enfant ensemble pendant vingt ans. Avec amour. Pourtant, il était infirme. Un pauvre petit gamin chétif, sans forces, mais je l'aimais. Il était si attachant, si gentil.. je le protégeais le mieux qui soit des attaques que beaucoup osaient se permettre. Il n'était pas mon fils de sang, mais je l'aimais tout comme. Puis..."
Il marqua une pause, le temps de prendre une émotion d'incompréhension.
"Mon fils... Mon fils s'est révélé être sodomite. Vous imaginez ? Il... Il baise des hommes ! Par bonheur, la justice a fait son œuvre et l'a éliminé. mais alors mon épouse a de nouveau quitté le domicile. Vous voulez que je vous dise, mon père ? Etre bon n'apporte rien. Les femmes et les enfants doivent être dominés, comme on me l'avait conseillé. Et une femme adultère devrait être lapidé, tel que les saintes-écritures le prescrivent. Et si un enfant nait infirme, il devrait être aussitôt éliminé. Je n'ai pas voulu croire à ces idées. Je me disais : superstitions ! Non, j'avais tort. Les infirmes ne sont que des créations du démons et ils doivent être renvoyés le plus tôt possible à leur maitre."
Romain se drapa dans sa colère, fier de la belle conclusion qu'il venait de porter à son récit. Il était heureux en prime d'avoir inventé la fin fantasmée pour cet avorton qui avait osé le déshonorer. Après tout ce qu'il avait fait pour lui ! Le libraire reprit d'un petit ton tranquille :
"Qu'en pensez-vous, mon père ? ais-je tort ?"
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Un homme d'un certain âge arriva donc. Bien mis de sa personne, élégant, qui se signait et tout le reste... et pourtant il faisait à Édouard une drôle d'impression qu'il ne saurait expliquer. Simple intuition crispante. Mais peu importait, il conserva son regard avenant et le laissa s'installer. Il le salua en retour d'un hochement de tête et d'un sourire de ses pommettes.
L'homme commença à parler, longuement. Il ne venait pas spécialement se confesser - plutôt chercher conseil. Le muet tiqua un peu, déjà, sur son "j'ai pris une femme" - avec l'envie de lui répondre qu'on ne prend pas une dame comme un plat au restaurant, mais passons - peut-être juste une maladresse de langage, ça arrivait à tout le monde et lui-même ne faisait pas toujours dans la première élégance. Édouard trouva ensuite que le sieur était bien sûr de lui quant à sa qualité de parfait époux... Malgré tout il fut prêt à ressentir de la sympathie pour lui quand il affirma avoir aimé sa dame malgré son écart, ne l'avoir jamais frappée, avoir conservé son fils aussi. Ils n'étaient du reste pas là pour juger la femme en question - ses actes et sa conscience la regardaient, elle - mais uniquement pour parler de son cas à lui. Et...
Mais... Attend un instant, commença à songer le vétéran à mesure que l'homme continuait son laïus. Son épouse, adultère avec un prêtre ? Un prêtre ! Et un gamin infirme ! Oh merde, alors... Il fit de très gros efforts pour ne rien laisser paraître de son étonnement. Ne pas arrondir les yeux. Ne surtout pas ronronner. Se pourrait-il que ce soit le père adoptif d'Alexandre ? Que le prêtre en question soit nul autre que Thierry ? Le malaise s'installa. Édouard ne savait pas ou se mettre. Il aurait volontiers arrêté là cette comédie mais il avait promis. Ne rien laisser paraître. Tranquille.
Et les révélations n'en restèrent pas là. Alexandre... aimait les garçons ? Oh. Il se trouva là encore incapable de se positionner et sa gêne décuplait. Les amours avec le même sexe, oui, il savait que c'était réprouvé. Que les Écritures en disaient du mal. Lui-même, il avait eu des petites expériences avec des camarades jeunes soldats, mais pas bien davantage. Il avait aimé une femme aussi, dans son village, il y a des années de cela. L'homosexualité, bien ou mal, le vétéran n'en savait rien. Cependant il jugea que c'était affaire personnelle et que si mal il y avait, ce compte-là se réglerait au ciel avec le Seigneur. Que ça ne valait pas les flammes sur terre ou quoi.
Édouard plissa les yeux pour s'empresser de sortir de ses pensées alors que le type disait maintenant des choses qui lui retirèrent toute sympathie. Il était sûr d'avoir bien lu les textes, celui-là ? Malgré lui, Édouard laissa passer une petite déglutition derrière son tissu, se rassurant aussitôt en se disant qu'elle n'avait pour le coup pas un bruit suspect. Le regard grave, il saisit son ardoise et entreprit de lui répondre. S'il avait tort, demandait l'autre. T'imagines pas comment mon salaud. Le muet traça :
ÉVANGILE DE JEAN. JÉSUS DIT
QU'UN INFIRME, PAS + MAUDIT
QUE VOUS OU MOI. PAS PORTEUR
DES PÉCHÉS DES PARENTS.
QU'UN INFIRME, PAS + MAUDIT
QUE VOUS OU MOI. PAS PORTEUR
DES PÉCHÉS DES PARENTS.
Et pour la femme adultère, non mais ce type avait besoin de sérieuses révisions. Édouard effaça rapidement son premier message et rappela une autre référence que le sieur ferait bien de relire :
JEAN. CH 8, 1-12. LE SEIGNEUR
DÉSAPPROUVE LA LAPIDATION
DE LA FEMME ADULTERE. "QUE
CELUI QUI N'A JAMAIS PÉCHÉ..."
DÉSAPPROUVE LA LAPIDATION
DE LA FEMME ADULTERE. "QUE
CELUI QUI N'A JAMAIS PÉCHÉ..."
Et dire qu'Alexandre avait vécu avec ce gars-là, commença à prendre conscience le vétéran. Il ne devait pas être aussi propre qu'il était en train de le prétendre là, devant lui. Et dire qu'un peu plus tôt, il avait songé à le rassurer, à lui écrire que les affaires de sa femme la regardaient elle et que lui, il avait bien fait de ne pas s'en prendre à elle et à son fils... Désormais le muet voulait juste lui répondre le minimum syndical. Il le laissa donc avec ces deux premiers messages. Sous son aube, ses pieds s'étaient salement crispés. Pourvu qu'il en finisse vite, cet homme-là. Manquerait plus qu'il découvre qu'il a un infirme face à lui. Et un faux prêtre.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Le libraire Bellanger percevait le silence de gêne derrière la grille et comprenait à quel point son discours perturbait le prêtre. Comment en serait-il autrement ? il lui avait servi un superbe discours sur un homme qui incarnait tout des merveilleuses valeurs chrétiennes et qui n'avait reçu que le mépris et l'humiliation en récompense. Il lui tardait de connaître la réponse qui viendrait prochainement. Il s'obligea à composer un visage grave et sérieux. il rirait tout à l'heure à la taverne. Les paroles vinrent ensuite, ou plutôt les écrits.
"Cela est vrai, oui, ils ne sont pas maudits. Néanmoins, vous n'ôterez pas de mon esprit que c'est une erreur de garder un infirme vivant. Ils ne sont qu'un poids pour la famille. Mon... fils, il savait à peine marcher. Il tombait sans arrêt. Il causait toutes sortes d'accidents et de désordres. Et quand on pense à tous ces mendiants infirmes qui purulent dans la ville.. Non, non, il faudrait une bonne purge. Nous débarrasser de tous ces parasites ! Et puis, au fond, c'est leur rendre service. Dans leur corps, ils souffrent. Mon... fils avait constamment mal. Vous imaginez ? C'est pas humain de laisser souffrir les gens comme cela."
Le mouvement de sa gorge était perceptible quand il essayait de prononcer les termes mon fils. cela lui faisait réellement mal. Non, l'avorton ne serait jamais son fils. Aucune goutte de son sang ne coulait dans ses veines. Lui, il n'était qu'un bourgeon stérile, condamné à périr sans descendance. Il espéra que son malaise ne se remarquait pas. Au pire, cela serait mis sur le compte de l'émotion. Le prêtre reprenait son ardoise et rappelait le cas de cette prétendue femme adultère défendue par le fameux Christ. Quelle bêtise !
"Soit, soit, vous avez raison, je m'égarais. Néanmoins, les femmes devraient être mieux surveillés et retirée de toute possibilité de sortie. Elles devraient rester dans le foyer, comme cela se pratiquait dans la Grèce antique. De la sorte, elles cesseraient toutes ces infidélités répugnantes. "
Romain laissa mijoter le prêtre avec cette nouvelle provocation et réfléchit à sa prochaine pique. Une idée commença à lui venir.
"Au fait mon père, de quelle congrégation dépendant ? J'ai lu sur la pancarte à l'entrée que vous étiez un religieux itinérant, mais vous devez bien dépendre d'un ordre, non ?"
Connaître l'affiliation de son interlocuteur l'aiderait à mieux poursuivre. Il doutait que ce soit un père de la compagnie des Jésuites. Ceux-là auraient dans son sens. Non, il parierait plus pour un dominicain ou un franciscain. Le libraire poursuivit d'un ton badin.
"Autrefois, je me rêvais à devenir moine, si vous saviez ! La retraite loin du monde, la prière, la recherche de spirituelle... Tout ceci m'inspirait. Je suis malheureusement fils unique et je devais reprendre le commerce familial. Quelle tristesse !"
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Nom d'une pipe, les idées de cet homme au sujet des infirmes... Derrière ce qu'il prétendait, le vétéran imaginait soudain volontiers que l'enfance d'Alexandre n'avait pas dû être de tout repos. C'était le moins qu'on puisse dire. Et une purge, carrément ? Eh bien, en voilà un qui devait se réjouir de lieux comme l'Hôpital Général. Sa craie s'effrita sur son ardoise et il présenta :
DES INFIRMES PEUVENT
APPORTER AUTANT QUE
N'IMPORTE QUI D'AUTRE.
APPORTER AUTANT QUE
N'IMPORTE QUI D'AUTRE.
Le sieur prétendait que sa théorie voulait épargner les souffrances aux invalides, mais Édouard sentait bien que ce n'était que l'utilité qui le guidait, qu'il n'avait pas grand chose à faire de leurs possibles souffrances. Au sujet de celles-ci d'ailleurs :
IL NOUS APPARTIENT DE SOULAGER
NOS SOUFFRANCES AUX UNS LES
AUTRES. "CE QUE VOUS FAITES AU +
PETIT C'EST A MOI QUE VOUS LE FAITES."
NOS SOUFFRANCES AUX UNS LES
AUTRES. "CE QUE VOUS FAITES AU +
PETIT C'EST A MOI QUE VOUS LE FAITES."
Sur ce rappel d'une parole du seigneur Jésus, il revint à un autre constat plus terre à terre :
ET C OUBLIER QUE N'IMPORTE QUI PEUT
DU JOUR AU LENDEMAIN DEVENIR INFIRME.
VOUS, MOI... ACCIDENT ET HOP. ALORS
COMMENT VOUDRIEZ-VS ÊTRE TRAITÉ ?...
DU JOUR AU LENDEMAIN DEVENIR INFIRME.
VOUS, MOI... ACCIDENT ET HOP. ALORS
COMMENT VOUDRIEZ-VS ÊTRE TRAITÉ ?...
Question qui n'appelait pas vraiment de réponse et sur laquelle il aimerait laisser le lascar réfléchir. Parlerait-il ainsi, s'il était directement concerné ? Édouard passa sur l'ironie de la situation, lui-même étant en cet instant un estropié par accident... et qui le cachait. Et bon sang de bon soir, son vis-à-vis continuait sur les femmes - c'était à se demander s'il venait se confesser ou enfoncer d'autres gens celui-là ! Pour le coup, le prêtre improvisé ne voulut pas gaspiller sa craie et se contenta d'un bref :
LES HOMMES AUSSI
TROMPENT. ALORS ON
FAIT QUOI POUR EUX ?
TROMPENT. ALORS ON
FAIT QUOI POUR EUX ?
Et là... la question quant à son ordre religieux. Merde. Oh non, non, il ne fallait pas que la conversation aille trop dans ce sens. Pourvu que son interlocuteur se contente de la réponse que le vétéran lui donna au culot :
SOUS BRANCHE DES
CHARTREUX
CHARTREUX
Il les savait particulièrement attaché au silence, ceux-là. Voilà. Restait à souhaiter que le bonhomme ne s'intéresse pas plus que cela au sujet. Et déjà, il confiait avoir voulu être moine. Oh, misère de misère... Édouard plaignit sa communauté ou ceux qui l'auraient visité. Remarque... peut-être aurait-il fait moins de dégât dans un cloître qu'en liberté, élevé en plain air. Et pourquoi donc se plaignait-il ainsi d'hériter d'un commerce ? C'était une belle situation, il ne connaissait pas sa chance. Édouard se décida à tenter d'abréger :
DÉSIREZ-VOUS
L'ABSOLUTION ?
L'ABSOLUTION ?
C'est que d'autres gens attendaient...
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Le libraire Bellanger demeurait droit, le dos appuyé contre la paroi du confessionnal. Quelle idée que de devoir forcer les gens à s'installer dans des positions aussi inconfortables ! Si encore c'était pour les paysans ou les manœuvres. Ces gens-là avaient pour habitudes de s'asseoir sur la terre battue. Un banc dur, c'était un luxe pour eux. Néanmoins, les personnes qui appartenaient à la meilleure société méritaient d'autres égards. Il se força à oublier l'inconfort pour observer le regard confus du prêtre derrière la grille. Ses paroles portaient leurs fruits. Son âme se révoltait Il s'en réjouissait, fier de porter un coup dans ces croyances absurdes. L'idée de la purge le dérangeait réellement et Romain entendait bien poursuivre.
"Et à quoi servent au juste des infirmes ? Ils ont un corps bien trop faibles et s'effondrent au moindre petit effort. Non, ils n'apportent que poids et agacement là où ils passent."
Sur l'ardoise, le prêtre rappelait les paroles naïves du fameux prophète. Il retint un soupir et reprit d'un ton sentencieux :
"Il n'y a justement rien de mieux que la mort pour soulager."
Il tenta de le raisonner à présent de le raisonner en tentant de lui rappeler que n'importe qui pouvait devenir infirme du jour au lendemain. Romain réprima un rire qui le gagnait et répondit nonchalamment :
"Et alors ? Je dispose d'un commerce florissant, de bonnes ressources... Je ne serais, moi, un poids pour personnes. Pas comme tous ces mendiants qui inondent nos rues."
Sur cela, le libraire poursuivit en s'attaquant aux femmes et en dénigrant leur manque de vertu. Le prêtre tentait de rappeler que les hommes trompaient eux aussi leurs épouses. Cela eut pour mérite de lui rappeler le libertinage indécent de son père et de l'aigrir. Il répliqua sentencieusement d'une voix sévère :
"Les hommes qui manquent à leur devoir devraient eux aussi être tenus à l'écart de la société. Tout homme et toute femme qui se marie s'engage et ne doit plus aller voir ailleurs. Tout manquement de la part des époux devraient être toujours lourdement sanctionnés et le concubinage devrait lui aussi poursuivi."
Sur cela, Romain préféra changer de sujet, peu enclin à poursuivre sur une conversation qui lui remettait en mémoire son père. Celui-là était enterré depuis presque vingt ans et il s'en portait bien mieux. C'était lui à présent le maitre du foyer. Il interrogea le prêtre sur son appartenance et opina d'un léger hochement de tête en entendant les chartreux.
"Alors, vous êtes un chat ?"
Il laissa échapper un léger rire, puis reprit :
"Pardonnez ma mauvaise plaisanterie, mon père. C'est que je suis un boute-en-train ! Je ne suis résister à un calembour !"
C'était si drôle de se moquer intelligemment des prêtres. Quels sots ils pouvaient être ! Son interlocuteur lui proposa soudain l'absolution et le libraire esquissa un sourire de repenti parfaitement simulé. C'était que cette requête était importante pour un bon chrétien. Quelle sottise !
"Oui, mon père."
Il inclina la tête, comme tout bon chrétien le ferait, attendant la parole censée être libératrice.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Le paroissien, adossé contre la boiserie du confessionnal, continua son laïus qui ne laissait plus très envie au faux prêtre de continuer à débattre. Cela semblait peine perdue. Il refoula seulement un début de colère quand ce type osa se targuer de sa fortune pour prétendre qu'il ne risquerait jamais la dépendance. Le muet traça au sujet des camarades de misère :
TOUT LE MONDE N'A
PAS LA CHANCE DE
NAÎTRE DANS UN
COMMERCE FLORISSANT
PAS LA CHANCE DE
NAÎTRE DANS UN
COMMERCE FLORISSANT
Bon. Au moins le type semblait aussi critique envers les hommes fautifs pour faire bonne mesure, mais ça n'effaçait pas pour autant tout le reste - et Édouard restait méfiant. Il ne s'attendit alors pas du tout à la petite boutade qui sortie de la bouche du bourgeois. Un chat. En plus, oui, c'était déjà arrivé qu'on lui dise qu'il avait quelque chose de félin. Théa l'appelait "son grand chat". Le muet rit. Ce ne fut que dès la seconde d'après que... merde... merde ! Il s'aperçut de ce qui venait de sortir de derrière son masque : un ronron de gorge profonde. Oh non, non ! Pourvu que le type en face n'y prête pas attention.
Déjà, la panique montait en lui. Qu'allait-il répondre si ça tournait au vinaigre ? Hm, après tout, il n'avait jamais menti quant à son infirmité. Oui, voilà, il n'avait jamais prétendu être valide. Il pourrait l'avouer. Cela n'entrait pas en contradiction avec le reste de son histoire : pourquoi un estropié n'aurait-il pas pu rentrer dans cet ordre de moines silencieux qui, précisément, convenait à son absence de parole. Édouard tentait de se rassurer ainsi, son ardoise serrée entre ses doigts, cependant la crainte et le remord étaient là. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Bon sang, comment avait-il pu avoir eu la connerie de se lancer dans une entreprise aussi dingue ? Tout ça pour aider l'autre tâtu...
Édouard tenta donc de faire comme si de rien n'était et acheva son office : il fit, de deux doigts tendus, le signe de croix au-dessus de la tête du paroissien de l'autre côté de la grille. D'une autre main, le muet avait écrit puis présenté sur son ardoise :
EGO TE ABSOLVO
IN NOMINE PATRE
ET FILII ET
SPIRITU SANCI
IN NOMINE PATRE
ET FILII ET
SPIRITU SANCI
Voilà. Pourvu qu'il parte, pourvu qu'il parte, pourvu qu'il parte...
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Le libraire le savait bien que tout le monde n'avait pas sa chance de naître dans une famille au sein de laquelle on était certain de ne jamais manquer de rien. Cela valait bien de subir dans l'enfance quelques désagréments. Néanmoins, cela n'entachait à rien ces idées sur les infirmes. De toute manière, il n'y avait que trop de monde en ville. Les pauvres, les ouvriers, les petites mains... Ce n'était pas cela qui manquait. Par conséquent, si quelques uns disparaissaient, que ce soit par la maladie ou la faim, voilà qui ne présentait rien de grave. Il y aurait toujours asses de main d'œuvres pour les tâches ingrates. Un autre avantage de la plèbe inculte et miséreuse, c'était sa propension à engendrer plus que de raison des enfants, tel le Christ qui aurait multiplié les pains.
Il laissa cependant le sujet pour évoquer ses positions sur l'adultère, aussi bin pour une fois sur les hommes que les femmes, puis se permit cette plaisanterie quand il demanda au prêtre son affiliation. A ct instant, un bruit étrange sembla se dégager de la bouche du religieux. Romain ne réagit mais écouta avec attention. Cela ne paraissait pas bien humain. Ou aurait dit un rire d'animal. Cela sentait bon l'afffaire étrange, surtout dans cette maudite église. S'il y avait possibilité de causer des ennuis au père Thierry, cela méritait de creuser.
Romain garda toutefois un visage aimable et poli en dissimulant son intention de courir aux autorités dénoncer le prêtre suspect qui sévissait là. Il comptait même mentir un peu et prétendre que ct individu remettait en question les enseignements bibliques. Cela hâterait l'enquête. Sur cela, une fois l'absolution donnée, le libraire se tira et ajouta calmement.
"Au plaisir de vous revoir, mon père."
Une fois sorti, un sourire satisfait se peignit sur sa face. Lors de leur prochaine rencontre, ce serait avec un peu chance dans une cour de justice. Sur cette heureuse pensée, il hâta le pas, pressé d'accomplir son devoir de bon citoyen.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Avant de se rendre au marché pour effectuer les courses quotidiennes, Cassandre passa par Saint-Eustache pour prier Zita. C'était la seule église où elle se sentait à l'aise pour se recueillir devant la statue de sa patronne, sans redouter qu'u prêtre agaçant vienne la trouver et lui propose de se confesser. Comme si elle avait envie de raconter ses histoires à un inconnu ! Non, ses mauvaises actions, ça ne concernait que sa conscience, ou éventuellement Sylvère et Irène. Quoique... Un jour, elle pourrait se lancer tenter à accepter une confession, mais pour le plaisir d'inventer les pires anecdotes, histoire de tester les résistances du curé en face d'elle. avec tout ce qu'elle avait pu voir et entendre au lupanar, elle en aurait pour des heures, elle, mais la fillette doutait que le curé, lui, puisse supporter ça aussi longtemps. Que ça serait drôle, vraiment !
Lors de son entrée, Cassandre découvrit l'église silencieuse, mais quelques fidèles se trouvaient rassemblés par petits groupes, ou occupés à prier. Elle surprit une conversation, où des gens rapportaient être surpris de l'amélioration net du père Thierry et que le séjour aux colonies lui avaient fait beaucoup de bien. Il serait en ce moment en pleine tournée de ses visites à ses paroissiens malades ou inaptes à se déplacer. La fillette n'était pas complètement et avait bien entendu que le curé fréquentait encore le soir les tavernes. mais bon, c'était son droit. Et pis, un homme qui aimait le vin, ne pouvait être foncièrement mauvais.
Elle passa devant le confessionnal où le père Edouard devait être. La fillette n'avait pas encore su remonter la trace de celui-là, mais elle ne désespérait pas de le découvrir un jour. Elle rejoignit la statue de Zita et commença à se recueillir lorsque les portes s'ouvrirent brutalement. Plusieurs soldats du guet apparurent sur le chef.
"Bonjour, le père Edouard est-il là? Nous aimerions l'interroger ?"
Alors que la plupart des fidèles restaient interdits et se signaient, Cassandre se redressa et alla se cacher derrière une colonne, désireuse de rien rater de la scène qui allait suivre. Mais si ce fameux père Edouard était recherché par les autorités, alors elle se faisait un devoir de trouver un moyen afin de lui permettre de leur échapper.
Lors de son entrée, Cassandre découvrit l'église silencieuse, mais quelques fidèles se trouvaient rassemblés par petits groupes, ou occupés à prier. Elle surprit une conversation, où des gens rapportaient être surpris de l'amélioration net du père Thierry et que le séjour aux colonies lui avaient fait beaucoup de bien. Il serait en ce moment en pleine tournée de ses visites à ses paroissiens malades ou inaptes à se déplacer. La fillette n'était pas complètement et avait bien entendu que le curé fréquentait encore le soir les tavernes. mais bon, c'était son droit. Et pis, un homme qui aimait le vin, ne pouvait être foncièrement mauvais.
Elle passa devant le confessionnal où le père Edouard devait être. La fillette n'avait pas encore su remonter la trace de celui-là, mais elle ne désespérait pas de le découvrir un jour. Elle rejoignit la statue de Zita et commença à se recueillir lorsque les portes s'ouvrirent brutalement. Plusieurs soldats du guet apparurent sur le chef.
"Bonjour, le père Edouard est-il là? Nous aimerions l'interroger ?"
Alors que la plupart des fidèles restaient interdits et se signaient, Cassandre se redressa et alla se cacher derrière une colonne, désireuse de rien rater de la scène qui allait suivre. Mais si ce fameux père Edouard était recherché par les autorités, alors elle se faisait un devoir de trouver un moyen afin de lui permettre de leur échapper.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Cela allait le faire, cela allait le faire, cela allait le faire... se rassurait-il comme il pouvait en guettant avec appréhension les réactions - ou non-réactions - à son ronron. Rien ne se passa. Ouf. Le vétéran décida de ne pas crier victoire trop vite, il verrait bien au cours des prochains jours, mais son optimisme le poussa à espérer que les choses allaient en rester là avec ce déplaisant paroissien. En tout cas pour l'instant, il ne réagissait pas et le saluait même. Bien ! Bon débarras, mon Dieu. Au "plaisir" de le revoir ? Oui, bah le plus tard possible alors, fallait pas abuser des plaisirs - et Édouard n'était pas trop plaisir SM. Il hocha la tête en guise de salut lui aussi aimable, mais sans plus. Le gars se tira et les confession plus tranquilles reprirent sur la suite de la journée. Finalement, ça lui allait cette routine. Et si ça stimulait aussi le père Thierry, tant mieux !
oOo
La même routine de confessions se ré-enclancha au cours des jours qui suivirent. Ce matin-là, Thierry avait quitte l'église tôt, et apparemment pour honorer ses fonctions en ville auprès des malades et des nécessiteux - wouhou ! Le muet ignorait ce à quoi était due cette initiative et combien de temps elle durerait, mais allez c'était bon à prendre. Il se remit donc à son poste après un petit regard lointain sur les environs : quelques fidèles ici et là dans l'édifice, une petiote en prière, tout allait bien. Jusqu'à ce que la porte soit brutalement poussée par des gens d'armes - y en a qui se torchaient avec le droit d'asile et le respect du calme des lieux saints... mais bref. La suite ne rassura pas le vétéran : ils le cherchaient, lui. Merde.
Tranquillité. Inspiration. Phlegme. Ce n'était peut-être qu'un contrôle de routine ? Ou pour un quelconque renseignement en l'absence du père Thierry ? Oui... voilà, rien de grave si ça se trouve. Il se présenta avec calme devant les militaires, regard neutre et gestes mesurés. La veille, il avait profité de son premier salaire pour aller acheter une aube flambant neuve, une paire de grolles, une peigne. D'un hochement de tête, du même coup il salua les sergents et leur fit comprendre qu'il était celui qu'ils cherchaient. Mais déjà, son instinct d'ancien soldat analysait les environs : peu de monde, des bancs qui pourraient faire obstacle et pas mal de cachettes à disposition, les hauts chandeliers dont il ne serait pas difficile de se servir en guise de pique si ça tournait au vinaigre. Mais il se faisait peut-être des idées... Allons, avec un peu de chance Édouard n'aurait pas à dérouiller aujourd'hui ses compétences au corps à corps.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Depuis la colonne où elle s'était cachée, Cassandre observa la scène, tendue, en se questionnant sur ce qu'on voulait au père Edouard. Il était gentil pour un curé. En plus, ils n'avaient pas le droit ces soldats de pénétrer dabs une église pour une interpellation. D'om on ne respectait pas le droit d'asile ? Une paroissienne se leva de son siège et s'approcha vers le sergent tout en pointant Edouard.
"C'est lui, monsieur, le père Edouard, mais c'est un bon curé. Il aide le père Thierry et l'église est mieux tenue depuis qu'il est là."
Cassandre roula des yeux devant la dénonciation de cette femme. Pourquoi les gens livraient-ils aux autorités des personnes sans savoir ce qu'on leur reprochait ? Quelle idiote, celle-là! Le sergent se tourna vers ses hommes sans perdre son suspect du regard;
"Saisissez-vous de cet homme ! "
Alors que les soldats s'approchaient, le sergent poursuivit :
"Sous les ordres de l'évêché, nous procédons à l'interpellation du père Edouard qu'aucun service ecclésiastique ne reconnaît affilié à une quelconque église de Braktenn. Nous vous demandons de vous suivre pour répondre à un interrogatoire et nous donner des éclaircissements sur votre situation."
De ce discours, Cassandre comprit que les choses étaient sérieuses et et que le prêtre, si tant est il serait réellement prêtre, ne ressortirait pas libre de la prévôté. Une idée lui vint. Elle s'élança et s'interposa devant les soldats, bras écartés.
"Non ! Ne faites pas ça !"
Le sergent la toisa, méprisante.
"Bouge, gamine !"
"Non ! Une église, c'est une terre sainte ! Vous n'avez pas le droit d'arrêter un homme ici ! Ne souillez pas la maison de Dieu avec vos armes et votre violence !"
Pendant ces négociations, le faux prêtre aurait tout le loisir de s'enfuir s'il n'était pas idiot.
"Nous avons reçu le droit de l'évêché de passer outre du droit d'asile pour appréhender l'individu. Dégage ou tu seras arrêté toi aussi !"
Cassandre le fixa avec insolence.
"Faites donc !"
Ils seraient surpris quand elle invoquerait le nom de son oncle, un puissant cardinal. Dans un jeu de cartes, l'as battait toujours le misérable valet.
"Qu'attendez-vous ? Arrêtez-moi donc si vous en avez le courage."
"C'est lui, monsieur, le père Edouard, mais c'est un bon curé. Il aide le père Thierry et l'église est mieux tenue depuis qu'il est là."
Cassandre roula des yeux devant la dénonciation de cette femme. Pourquoi les gens livraient-ils aux autorités des personnes sans savoir ce qu'on leur reprochait ? Quelle idiote, celle-là! Le sergent se tourna vers ses hommes sans perdre son suspect du regard;
"Saisissez-vous de cet homme ! "
Alors que les soldats s'approchaient, le sergent poursuivit :
"Sous les ordres de l'évêché, nous procédons à l'interpellation du père Edouard qu'aucun service ecclésiastique ne reconnaît affilié à une quelconque église de Braktenn. Nous vous demandons de vous suivre pour répondre à un interrogatoire et nous donner des éclaircissements sur votre situation."
De ce discours, Cassandre comprit que les choses étaient sérieuses et et que le prêtre, si tant est il serait réellement prêtre, ne ressortirait pas libre de la prévôté. Une idée lui vint. Elle s'élança et s'interposa devant les soldats, bras écartés.
"Non ! Ne faites pas ça !"
Le sergent la toisa, méprisante.
"Bouge, gamine !"
"Non ! Une église, c'est une terre sainte ! Vous n'avez pas le droit d'arrêter un homme ici ! Ne souillez pas la maison de Dieu avec vos armes et votre violence !"
Pendant ces négociations, le faux prêtre aurait tout le loisir de s'enfuir s'il n'était pas idiot.
"Nous avons reçu le droit de l'évêché de passer outre du droit d'asile pour appréhender l'individu. Dégage ou tu seras arrêté toi aussi !"
Cassandre le fixa avec insolence.
"Faites donc !"
Ils seraient surpris quand elle invoquerait le nom de son oncle, un puissant cardinal. Dans un jeu de cartes, l'as battait toujours le misérable valet.
"Qu'attendez-vous ? Arrêtez-moi donc si vous en avez le courage."
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Maline, cette paroissienne, qui le désignait en même temps qu'elle pensait l'aider. Enfin bref... le muet n'avait pas le temps de s'en agacer : ça sentait mauvais. Très mauvais. Les ordres des militaires ne laissèrent plus aucun doute : il était démasqué - si on pouvait dire. Quelqu'un l'avait dénoncé et on avait fait des recherches à son sujet. Le vétéran serra les poings et se prépara à en découdre, quand soudain la jeunotte qu'il avait vue en prière un peu plus tôt réapparut et se plaça devant les soldats.
Sous le coup de la surprise, Édouard se figea deux secondes et l'écouta. Elle avait du cran, la petite ! Elle parlait bien et persistait même à s'interposer pour lui. Pourquoi d'ailleurs faisait-elle ça pour lui ? Il secoua la tête : pas le temps pour l'émotion, il la remercierait plus tard si la situation le permettait. Pour le moment, il saisit les pans de son aube et entreprit de détaler aussi vite et discrètement que possible.
-- Halte-là ! Il est là ! (à Édouard) On bouge pas !! Ordre !!
Merde. Un garde plus attentif que les autres l'avait vu. Deux gaillards approchèrent pour l'encercler. Le vétéran grogna. Ni une ni deux, il se saisit d'un haut chandelier juste à côté de lui, en fit tomber les bougies d'un coup brusque et passa à l'attaque. Les rares paroissiens qui se trouvaient encore dans l'édifice s'écartèrent avant de prendre un coup perdu. Tout à ses réflexes d'ancien soldat, Édouard bondit, fit valser sa simili-pique, sauta d'un banc à l'autre, para les coups. Dans l'effort, sa gorge ouverte crachotait ses bruits étranges sous son masque. Les assaillants tentaient de le prendre en tenaille. Il poussa un râle de douleur en recevant une frappe de côté, mais riposta aussitôt et sut étaler un des militaires. Du coin de l'œil, entre deux assauts, le souffle court, Édouard essayait de surveiller la gamine. Il ne fallait pas qu'elle ramasse. Il fallait qu'elle s'en aille ! Aussi entreprit-il de lui adresser un regard - un peu brusque dans le feu de l'action - puis de le diriger vers la porte. Il s'était positionné devant elle. Qu'elle fiche le camp ! Il ne fallait pas qu'elle prenne pour avoir tenu tête et l'avoir aidé.
La longue tige du chandelier tournoyait encore et encore entre les mains vigoureuses du vétéran. L'écho décuplait les gueulantes des adversaires et les fracas des armes. Édouard sauta, accéléra sur le côté, para un coup, se rua contre un adversaire, aussi en rogne que jadis sur le champ de bataille. Il devait accéder à la sortie. Il devait se libérer un passage ! Et si possible embarquer la gamine qu'il tentait toujours de sécuriser au passage. Sa façon de la remercier. Les politesses et le sourire des yeux viendraient plus tard s'ils s'en tiraient.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Ces imbéciles osaient bafouer le droit d'asile en pénétrant dans une église armés et en venant appréhender un homme. C'était inimaginable ! Et que l'Evêché puisse appuyer une pareille conduite... Quels monstres ! Elle raconterait tout à l'oncle Matthieu et ils le regretteraient. Non, cette conduite impardonnable devait être punie. Pour le moment, il était question de sortir de cette mauvaise situation. Le faux prêtre Edouard se débrouillait plutôt bien en improvisant une lance d'un chandelier. C'était un vrai combat, ça, et si ça n'avait pas été aussi sérieux, Cassandre se serait perchée sur un muret pour admirer l'affrontement et applaudir des passes d'armes.
Autour d'eux, les fidèles réagissaient de toutes part. des femmes se se signaient, scandalisées, tandis que les mères se reculaient vite en emportant leurs enfants qui, insouciants du danger, auraient voulu s'approcher.
"Non, mais c'est pas possible, ça ! Arrêtez ! C'est une église !"
"Pas de violence dans la maison du Seigneur, non mais !"
"Cette fois, c'est la dernière fois que je mets les pieds ici ! Diablerie, tout n'est que diablerie ici !"
A cela se rajoutaient les commentaires de plusieurs hommes qui riaient et s'amusaient de l'échauffourée.
"Dix contre un que le gars s'en sort !"
"Mais non, les gardes finiront par l'avoir ! L'église, c'est une souricière : il peut pas sortir !"
Au même instant, un autre individu courut aux portes et cria :
"Venez vite : Y a un beau spectacle à l'intérieur ! Des soldats se battent contre un gars !"
Pendant toutes ces tensions et l'arrivée de curieux venus assister à l'événement pour le moins singulier, Cassandre réfléchit, résolut à ne pas laisser Edouard combattre. Il s'apprêta à se retirer pour attaquer à distance, dissimulée, mais en s'éloignant la fillette donna un coup de pied dans la cheville. Elle partit ensuite se réfugier derrière une colonne et pesta en découvrant que l'homme tourna un peu, comme pour une danse étrange, mais resta dehors. Mince ! Il restait ainsi toujours trois gardes et le sergent. comment elle allait pouvoir aider Edouard ?
Tout en observant l'environnement, Cassandre remarqua les nombreux cierges mis à disposition pour exaucer une prière et eut aussitôt une excellente idée. Elle alla en récupérer quelques uns et visa avec le premier la tête du capitaine. Cibler le chef d'un groupe, c'était parfait pour semer le désordre si on arrivait à l'atteindre. La fillette banda bien ses muscles et s'appliqua au moment de projeter la longue bougie vers le meneur de l'opération. elle l'atteignit bien derrière la crâne et le fit chuter au sol Parfait. Elle le contempla au sol mais constata avec agacement qu'il remuait encore. Il poussa un cri de colère et hurla :
"Capturez-le ! Et capturez tous ceux qui s'opposent à l'arrestation !"
Derrière sa colonne, Cassandre s'accroupit et laissa les cierges rouler vers les soldats. S'ils leur venait l'idée de venir inspecter d'où le tir avait eu lieu, ils risquaient d'être bien embêté. Son regard se tourna ensuite vers Edouard. Ils gagneraient. C'était certain.
Autour d'eux, les fidèles réagissaient de toutes part. des femmes se se signaient, scandalisées, tandis que les mères se reculaient vite en emportant leurs enfants qui, insouciants du danger, auraient voulu s'approcher.
"Non, mais c'est pas possible, ça ! Arrêtez ! C'est une église !"
"Pas de violence dans la maison du Seigneur, non mais !"
"Cette fois, c'est la dernière fois que je mets les pieds ici ! Diablerie, tout n'est que diablerie ici !"
A cela se rajoutaient les commentaires de plusieurs hommes qui riaient et s'amusaient de l'échauffourée.
"Dix contre un que le gars s'en sort !"
"Mais non, les gardes finiront par l'avoir ! L'église, c'est une souricière : il peut pas sortir !"
Au même instant, un autre individu courut aux portes et cria :
"Venez vite : Y a un beau spectacle à l'intérieur ! Des soldats se battent contre un gars !"
Pendant toutes ces tensions et l'arrivée de curieux venus assister à l'événement pour le moins singulier, Cassandre réfléchit, résolut à ne pas laisser Edouard combattre. Il s'apprêta à se retirer pour attaquer à distance, dissimulée, mais en s'éloignant la fillette donna un coup de pied dans la cheville. Elle partit ensuite se réfugier derrière une colonne et pesta en découvrant que l'homme tourna un peu, comme pour une danse étrange, mais resta dehors. Mince ! Il restait ainsi toujours trois gardes et le sergent. comment elle allait pouvoir aider Edouard ?
Tout en observant l'environnement, Cassandre remarqua les nombreux cierges mis à disposition pour exaucer une prière et eut aussitôt une excellente idée. Elle alla en récupérer quelques uns et visa avec le premier la tête du capitaine. Cibler le chef d'un groupe, c'était parfait pour semer le désordre si on arrivait à l'atteindre. La fillette banda bien ses muscles et s'appliqua au moment de projeter la longue bougie vers le meneur de l'opération. elle l'atteignit bien derrière la crâne et le fit chuter au sol Parfait. Elle le contempla au sol mais constata avec agacement qu'il remuait encore. Il poussa un cri de colère et hurla :
"Capturez-le ! Et capturez tous ceux qui s'opposent à l'arrestation !"
Derrière sa colonne, Cassandre s'accroupit et laissa les cierges rouler vers les soldats. S'ils leur venait l'idée de venir inspecter d'où le tir avait eu lieu, ils risquaient d'être bien embêté. Son regard se tourna ensuite vers Edouard. Ils gagneraient. C'était certain.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Tous ces imbéciles agaçaient profondément Édouard en cet instant précis. C'était pardi bien naturel en vérité d'être attiré par ce genre de remous, mais en l'occurrence le pragmatique militaire voyait surtout la complication de ses affaires : ils lui faisaient obstruction à s'attrouper comme ça. Tu parlais d'un spectacle ! Ne pas se déconcentrer. Ne pas se déconcentrer.
Au milieu de ses passes d'arme, le vétéran surprit le bras fin de la petiote derrière la colonne, et fut étonné de la force avec laquelle elle étourdit le capitaine de la garde. Oh ! Bien joué ! Sa gorge en crachota ce qui devait être une onomatopée de joie et de reconnaissance. Les bougies à terre, bien vu aussi ma foi. Un des gardes ne fut pas long à s'y encoubler pour s'étaler aussitôt. Un bond, un nouveau trajet de banc en banc, et Édouard eut rapidement raison du dernier en profitant de son étonnement devant ses collègues étalés. Le temps que celui qui était à terre se relève, le muet attrapa à toute allure la main de la gamine et l'entraîna vers la sortie.
Les gêneurs étaient toujours là. Tant pis. Pique en avant. Pas question de ralentir. Voilà qui aurait vite raison des spectateurs s'ils tenaient à ne pas prendre un coup et à ne pas avoir d'explications gênantes à fournir en rentrant chez eux ou que savait-il encore. Au moins c'était au poil. Tenant toujours la main de sa brave camarade de bataille, Édouard détala en prenant tout de même garde à ne pas aller trop vite pour elle. Mais avec ses longues quilles alors que la fillette n'était pas bien grande... Sans compter que la pauvre, elle risquait vite de s'épuiser.
Tant pis ! Une, deux, trois, et il la souleva pour la prendre contre lui histoire de détaler cette fois-ci à sa pleine vitesse. Après tout, il avait déjà porté des camarades en urgence pendant des charges. Bras refermés autour de la petiote, pique toujours dans son poing. Le vétéran put aller très vite au gré des rues, semer les quelques curieux et finir par se glisser dans une étroite venelle assez loin de cette foutue église Saint Eustache. Heureusement, il avait dans les poches de son pieux vêtement la très grasse paye que le prêtre lui avait donnée pour ses premiers jours. Voilà qui ferait l'affaire quelques temps. Édouard s'adossa au mur, reprit son souffle dans des poussées rocailleuses de sa gorge ouverte. Il déposa enfin sa jeune alliée, avec douceur. Il passa un bras à son front pour en éponger la sueur.
Une fois à peu près remis, et après un dernier regard de précaution au-dehors, Édouard se retourna vers la jeunotte. Comment la remercier ? Comme une brave de guerre, après tout. Il ouvrit une main au côté de son front et lui adressa une révérence de soldat. Mais la lueur très amicale et un tantinet joueuse qui brillait en même temps dans ses yeux traduisait son affectueuse reconnaissance. Édouard s'accroupit pour avoir les pupilles au niveau de celles de la jeunotte, qu'il prit enfin le temps d'observer d'un peu plus près. Il tira une craie, gratta quelques mots sur son ardoise et lui présenta :
QUELLE ALLIÉE TU FAIS !
JE SAIS PAS SI JE SERAI
TIRÉ D'AFAIRES SANS TOI -
QUI DOIS-JE REMERCIER ?
JE SAIS PAS SI JE SERAI
TIRÉ D'AFAIRES SANS TOI -
QUI DOIS-JE REMERCIER ?
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
La situation commençait à devenir difficile. Le capitaine des gardes venait de la repérer derrière sa colonne. Peste ! Elle secoua ensuite les épaules. Oncle Matthieu et oncle Joseph réussiront sûrement à la sortir de prison. Elle expliquera avoir voulu protéger un homme alors que celui-ci se trouvait dans une église et que ça contredisait le droit d'asile. Ils n'avaient pas fini de l'entendre ! Elle plaiderait sa cause avec tous les citations bibliques qui l'aideraient à conforter ses paroles. Elle en plaindrait presque ces auditeurs. Enfin, s'ils n'étaient pas aussi idiots ! Qui pourrait ainsi incriminer une petite fille qui avait tant à coeur de si bien respecter la théologie ? quelle bonne plaisanterie ça allait être !
Le faux prêtre réussit brusquement à faire de belles acrobaties et assommer un autre garde. Il arriva vers elle pour lui attraper la main. La fillette sourit. Au moins, il n'oublia la reconnaissance celui-là ! Elle le suivit rapidement alors que les badauds leur barraient le passage et les empêchaient de sortir sans risquer de faucher tout le monde. Cassandre eut alors une nouvelle idée.
"Non, Edouard, lâche-moi ! Faut pas me toucher ! J'ai la variole !"
Comme elle l'avait prédit, les gens s'écartèrent et se retirèrent le plus loin de leur passage. Les gens pouvaient être idiot, mais pas au point de négliger le danger des maladies. Ils pourraient sortir sans blesser personne. C'était parfait. A ce moment, Edouard se tourna pour la prendre sur son dos. Cassandre grimaça et gronda pour la forme. Elle comprenait l'intention, c'était gentil, mais elle n'était plus un poli. Elle savait courir plusieurs rues sans s'essouffler non mais !
Quand ils arrivèrent en sécurité, Edouard la déposa sur le sol et Cassandre observa sin regard de reconnaissance. Elle haussa les épaules dans un air de dire qu'il n'y avait pas quoi. C'était juste normal pour elle d'aider quelqu'un qui avait des problèmes avec l'autorité. Elle le vit sortir une ardoise et grimacer de le voir tracer des mots avec une craie. C'était un ami de Sylvère, c'est ça ? Il l'avait envoyé pour l'obliger à faire des exercices réguliers de lecture ? La fillette lut à voix haute les mots en détachant lentement les syllabes une à une. Vers al fin, elle se recula et s'exclama, peu modeste.
"Je suis une guerrière, c'est tout, alors, c'est normal pour moi d'agir contre les gens qui font le mal."
Elle était cependant curieuse de savoir ce qu'on reprochai à Edouard.
"T'as fait quoi sinon pour qu'on veuille t'arrêter ? Tu t'appelles vraiment Edouard, d'ailleurs ? Moi, C'est Cassandre. Cassandre Velasquez."
La fillette avait été un instant tentée de donner une autre identité, mais s'était rappelée avoir évoqué son oncle Matthieu aux soldats. Ce ne serait pas difficile à remonter maintenant. alors, c'était inutile de mentir. Et puis, Edouard ne pouvait rien contre elle. c'était même lui qui serait le plus danger. Alors, elle ne courait aucun danger.
Le faux prêtre réussit brusquement à faire de belles acrobaties et assommer un autre garde. Il arriva vers elle pour lui attraper la main. La fillette sourit. Au moins, il n'oublia la reconnaissance celui-là ! Elle le suivit rapidement alors que les badauds leur barraient le passage et les empêchaient de sortir sans risquer de faucher tout le monde. Cassandre eut alors une nouvelle idée.
"Non, Edouard, lâche-moi ! Faut pas me toucher ! J'ai la variole !"
Comme elle l'avait prédit, les gens s'écartèrent et se retirèrent le plus loin de leur passage. Les gens pouvaient être idiot, mais pas au point de négliger le danger des maladies. Ils pourraient sortir sans blesser personne. C'était parfait. A ce moment, Edouard se tourna pour la prendre sur son dos. Cassandre grimaça et gronda pour la forme. Elle comprenait l'intention, c'était gentil, mais elle n'était plus un poli. Elle savait courir plusieurs rues sans s'essouffler non mais !
Quand ils arrivèrent en sécurité, Edouard la déposa sur le sol et Cassandre observa sin regard de reconnaissance. Elle haussa les épaules dans un air de dire qu'il n'y avait pas quoi. C'était juste normal pour elle d'aider quelqu'un qui avait des problèmes avec l'autorité. Elle le vit sortir une ardoise et grimacer de le voir tracer des mots avec une craie. C'était un ami de Sylvère, c'est ça ? Il l'avait envoyé pour l'obliger à faire des exercices réguliers de lecture ? La fillette lut à voix haute les mots en détachant lentement les syllabes une à une. Vers al fin, elle se recula et s'exclama, peu modeste.
"Je suis une guerrière, c'est tout, alors, c'est normal pour moi d'agir contre les gens qui font le mal."
Elle était cependant curieuse de savoir ce qu'on reprochai à Edouard.
"T'as fait quoi sinon pour qu'on veuille t'arrêter ? Tu t'appelles vraiment Edouard, d'ailleurs ? Moi, C'est Cassandre. Cassandre Velasquez."
La fillette avait été un instant tentée de donner une autre identité, mais s'était rappelée avoir évoqué son oncle Matthieu aux soldats. Ce ne serait pas difficile à remonter maintenant. alors, c'était inutile de mentir. Et puis, Edouard ne pouvait rien contre elle. c'était même lui qui serait le plus danger. Alors, elle ne courait aucun danger.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), serviteur du père d'Anjou
Au milieu du branle-bas de combat, le sourire de la petit lui réchauffa le cœur et redoubla son élan. Il finit par l'entraîner quand soudain, elle eut cette idée fichtrement ingénieuse. La variole ? Hé bien ! Voilà qui aida aussitôt à écarter les paroissiens le plus récalcitrants. Rusée la petite. Une fois hors de portée, Édouard lui adressa un regard admiratif - amusé, aussi, par cette vive inventivité - avant de disparaître avec elle à travers les rues jusqu'à se mettre à l'abri. Sur le chemin, il entendit piaffer la fillette, comprenant qu'elle n'avait pas forcément aimé être portée ainsi... Bon, il le saurait.
Enfin dans un cul-de-sac où on ne viendrait pas les chercher, il la déposa et prit le temps d'éponger sa sueur non sans un grognement comme il reprenait son souffle. Ah, il était beau comme ça, en aube toute trempée de transpiration ! Et qu'allait-il devenir ? Et qu'allait fiche le prêtre en se rendant compte de sa disparition ? Bah, sûrement pas grand chose en vérité. Le vétéran s'intéressa plutôt à la petiote, avec laquelle les présentations et remerciements qui s'imposaient se firent.
A l'allure concentrée, à la façon détachée qu'elle avait de lire ses mots, Édouard comprit que la camarade devait être en plein apprentissage de la lecture. Il sourit des yeux, de son regard le plus vif, à la réponse franche de la demoiselle : une guerrière. Ah ça ! Il l'appréciait déjà, et son état d'esprit aussi. Le vétéran aimait ça, les battants. Cassandre Vélasquez, donc. Il porta une main à sa poitrine et fit un petit salut enjoué, avant de hocher énergiquement la tête pour lui confirmer qu'Édouard était bel et bien son nom. Quant aux raisons de sa fuite, il commença à tracer :
ENGAGÉ Y A PEU PAR LE CURÉ.
FEIGNASSE. ON A FAIT UN MARCHÉ :
PARTAGE DES CONFESSIONS. EN +
Il HUMILIE SES FIDELES
FEIGNASSE. ON A FAIT UN MARCHÉ :
PARTAGE DES CONFESSIONS. EN +
Il HUMILIE SES FIDELES
Il haussa les épaules. Fallait bien reconnaitre que ça avait été une idée un peu folle. Et cet autre frappé qui l'avait dénoncé récemment. Il effaça son message et, curieux d'en savoir plus sur Cassandre, écrivit :
TU VIENS D'OU TOI ?
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Après l'agitation de l'église, la ruelle paraissait étonnamment calme. Ils étaient à l'abri. Tout irait bien. Ils pouvaient se détendre et apprendre à faire connaissance. Cassandre donna son identité et observa Edouard confirmer son nom, puis lut lentement sa réponse sur l'ardoise.
"Dis, pourquoi tu parles pas ? Tu as fait vœu de silence ? parce que normalement, les gens muets, c'est parce qu'ils sont sourds !"
La fillette se rappelait que dans son village il y avait un des enfants qui était muet, incapable de communiquer avec communiquer. avec personne. Pas même ses parents ou ses frères et sœurs. On le traitait de débile et on se moquait de lui quand il avait le malheur de passer. Mais pas elle. Elle essayait de discuter avec lui avec des signes ou alors juste par le regard. C'était un peu compliqué, mais ils s'amusaient toujours beaucoup ensemble. Elle le défendait même contre les villageois, quitte à être blessante, et son père était alors fière d'elle.
Cassandre continua à déchiffrer l'ardoise et fronça les sourcils devant cette embauche du curé de Saint-Eustache. Il était connu pour as paresse. Elle devinait sans mal que Edouard servit surtout à faire la grande partie des tâches pendant que lui roupillait dans son coin ou allait boire et baiser. En revanche, la dernière ligne la fit tiquer. Que voulait-il dire par humilier les paroissiens ? Qu'est-ce que ce prêtre faisait ? Son regard se fit sérieux, résolue à comprendre ce mystère.
"Il fait quoi ce curé ?"
Elle rassemblerait des informations sur on compte et trouverait le moyen de l'arrêter, ce curé. Elle ne le laisserait pas embêter les gens comme ça, non mais !
Soudain, Edouard traça un autre message pour lui demander des informations sur elle, mais la question éveilla aussitôt sa facétie naturelle. Elle ne pouvait passer à côté. La fillette répondit avec malice, fière de sa répartie :
"Ben, de l'église ! T'as déjà oublié ?
"Dis, pourquoi tu parles pas ? Tu as fait vœu de silence ? parce que normalement, les gens muets, c'est parce qu'ils sont sourds !"
La fillette se rappelait que dans son village il y avait un des enfants qui était muet, incapable de communiquer avec communiquer. avec personne. Pas même ses parents ou ses frères et sœurs. On le traitait de débile et on se moquait de lui quand il avait le malheur de passer. Mais pas elle. Elle essayait de discuter avec lui avec des signes ou alors juste par le regard. C'était un peu compliqué, mais ils s'amusaient toujours beaucoup ensemble. Elle le défendait même contre les villageois, quitte à être blessante, et son père était alors fière d'elle.
Cassandre continua à déchiffrer l'ardoise et fronça les sourcils devant cette embauche du curé de Saint-Eustache. Il était connu pour as paresse. Elle devinait sans mal que Edouard servit surtout à faire la grande partie des tâches pendant que lui roupillait dans son coin ou allait boire et baiser. En revanche, la dernière ligne la fit tiquer. Que voulait-il dire par humilier les paroissiens ? Qu'est-ce que ce prêtre faisait ? Son regard se fit sérieux, résolue à comprendre ce mystère.
"Il fait quoi ce curé ?"
Elle rassemblerait des informations sur on compte et trouverait le moyen de l'arrêter, ce curé. Elle ne le laisserait pas embêter les gens comme ça, non mais !
Soudain, Edouard traça un autre message pour lui demander des informations sur elle, mais la question éveilla aussitôt sa facétie naturelle. Elle ne pouvait passer à côté. La fillette répondit avec malice, fière de sa répartie :
"Ben, de l'église ! T'as déjà oublié ?
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), vagabond
Il laissa le petite guerrière lire à son rythme et sourit des yeux avec un brin de mélancolie à sa suggestion : vœu de silence, sûr qu'avec le recul il aurait préféré ça. Quant aux sourds-muets, oui il en avait entendu parler... Certains prétendaient même que c'étaient des bêtes, des créatures restées à l'état d'avant la Raison - comme s'il ne fallait que parler pour communiquer. Lui même, on lui avait sorti des conneries du genre qu'il était "régressé à l'état d'avant le Verbe", bestial et autres joyeusetés. Il retourna son ardoise, effaça le premier message et traça :
SOLDAT. BOUCHE
EXPLOSÉE À LA
CAMPAGNE D'HÔ-YO
EXPLOSÉE À LA
CAMPAGNE D'HÔ-YO
Un ronron morose perça dessous son masque : il n'était plus très sûr d'être fier de sa participation aux combats, avec le recul, même s'il gardait de l'armée certaines valeurs et compétences qui lui tenaient à cœur. La vivacité, l'esprit de groupe, le phlegme... Mais il secoua la tête pour chasser ces souvenirs et lui répondit plutôt sur cette feignasse de curé... Que faisait-il ? Blagueur, il répondit pour commencer :
RIEN JUSTEMENT =)
Et un peu plus sérieusement :
BOIT, FOUT LE CAMP À LA
TAVERNE, HUMILIE SES
PÉNITENTS, FAIT CHIER SON FILS
TAVERNE, HUMILIE SES
PÉNITENTS, FAIT CHIER SON FILS
Sacré Thierry, va... Qu'allait-il penser, d'ailleurs, en ne trouvant plus son serviteur quand il aurait terminé ses offices ? Et s'il le faisait rechercher ? Non... si ça se trouve, il s'en foutrait, tout simplement, trop content de ne plus risquer de prendre de nouvelles baffes. Mais il lui faudrait quelqu'un d'autre pour essayer de jouer à cache-cache. Soudain, la glotte d'Édouard tressauta d'un franc rire à la petite blague de Cassandre. Eh ben oui, de l'église bien sûr ! Il rentra dans son jeu et tapota le coin de son front comme pour dire "mais oui je suis bête". Après tout, elle accepterait de lui en dire davantage plus tard si elle voulait ? En attendant, il avait semblait-il une alliée maligne et sûrement bonne connaisseuse de la ville.
DANS CE CAS ON VIENT DU
MÊME ENDROIT, MAIS JE SAIS
PAS OU ALLER... T'AS 1 IDÉE ?
MÊME ENDROIT, MAIS JE SAIS
PAS OU ALLER... T'AS 1 IDÉE ?
Enfin... Cassandre était peut-être occupée ? Est-ce qu'elle aurait du temps à perdre à rester avec lui... Il ne voudrait pas l'ennuyer davantage.
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Cassandre suivait avec difficulté les signes tracées sur l'ardoise et déchiffrait lentement chaque syllabe pour recomposer peu à peu le message. Que c'était pénible ! Pourquoi c'était aussi compliqué d'apprendre à lire ? On ne pouvait pas tout retenir d'un coup ? Ce serait tellement mieux ! la fillette blêmit en comprendre l'origine du mutisme d'Edouard et se recula, à la fois désolée et en colère.
"Quelle connerie la guerre ! Tout ça pour conquérir des territoires qui sont pas à soi, tuer les gens et déporter des esclaves !"
Une mauvaise impression lui vint. Elle en frissonna en repensant à Hyriel ou Jérémie qui avait soit fui difficilement leur pays natal soit s'était retrouvé forcé à venir à Monbrina. Cassandre ne put retenir une grimace de dégoût.
"T'as tué des gens alors ?"
Malgré elle, Cassandre ne pouvait réprimer cette répugnance à l'idée de visualiser cet homme dans un village, assassinant femmes et enfants qui aurait eu le malheur de croiser son chemin. Depuis, de retour à la vie civile, sa vie n'avait pas dû être facile. Surtout avec cette infirmité. Mais quand même, c'était profondément horrible d'avoir été soldat et d'être responsable d'avoir pris des vies de civils innocents. Comment arrivait-on même à continuer de vivre avec un poids comme ça sur la conscience ?
Là dessus, Cassandre l'interrogeait sur pourquoi il se trouvait à cette église et Edouard développa sur l'aide apportée au curé qui ne faisait absolument. Ses yeux roulèrent un peu plus haut à chaque nouvelle bêtise. Boire, passer son temps à la taverne... Encore un curé qui professait le bon exemple mais qui n'en montrait. la fillette devint brusquement irritée à mention suivante.
"Quoi ? il humilie ses pénitents ? Comment ça ? Il fait quoi ?"
[i]Celui-là, il allait voir ! Elle s'occuperait de son cas et lui ferait regretter ses mauvaises actions. Il allait se repentir en moins d'eux ou ses journées risquaient de devenir douloureuses. Oh oui ! Il n'aurait plus beaucoup de repos, cet idiot ! Par contre, pour la dernière information, la fillette s'en moquait bien. Le fils de ce curé idiot, c'était cet idiot d'Alexandre. Alors, qu'il l'embête autant que ça lui chante, ça lui faisait ses béquilles !
Peu après, quand il lui demanda d'où elle venait, Cassandre faillit répondre sincèrement, puis la tentation de la plaisanterie fut impossible à écarter. Edouard en rit à sa manière, avec son petit cri particulier, un peu semblable à celui de la musaraigne. La fillette pouffa puis étudia la requête. Où pourrait-il aller maintenant ? La question était sacrément difficile. Cassandre réfléchit un petit moment, puis songea à son copain Nico. Il aurait peut-être une idée.[i]
"J'ai un copain qui vit sur le port Il pourrait te loger pour quelques nuits. le temps qu'on trouve mieux."
"Quelle connerie la guerre ! Tout ça pour conquérir des territoires qui sont pas à soi, tuer les gens et déporter des esclaves !"
Une mauvaise impression lui vint. Elle en frissonna en repensant à Hyriel ou Jérémie qui avait soit fui difficilement leur pays natal soit s'était retrouvé forcé à venir à Monbrina. Cassandre ne put retenir une grimace de dégoût.
"T'as tué des gens alors ?"
Malgré elle, Cassandre ne pouvait réprimer cette répugnance à l'idée de visualiser cet homme dans un village, assassinant femmes et enfants qui aurait eu le malheur de croiser son chemin. Depuis, de retour à la vie civile, sa vie n'avait pas dû être facile. Surtout avec cette infirmité. Mais quand même, c'était profondément horrible d'avoir été soldat et d'être responsable d'avoir pris des vies de civils innocents. Comment arrivait-on même à continuer de vivre avec un poids comme ça sur la conscience ?
Là dessus, Cassandre l'interrogeait sur pourquoi il se trouvait à cette église et Edouard développa sur l'aide apportée au curé qui ne faisait absolument. Ses yeux roulèrent un peu plus haut à chaque nouvelle bêtise. Boire, passer son temps à la taverne... Encore un curé qui professait le bon exemple mais qui n'en montrait. la fillette devint brusquement irritée à mention suivante.
"Quoi ? il humilie ses pénitents ? Comment ça ? Il fait quoi ?"
[i]Celui-là, il allait voir ! Elle s'occuperait de son cas et lui ferait regretter ses mauvaises actions. Il allait se repentir en moins d'eux ou ses journées risquaient de devenir douloureuses. Oh oui ! Il n'aurait plus beaucoup de repos, cet idiot ! Par contre, pour la dernière information, la fillette s'en moquait bien. Le fils de ce curé idiot, c'était cet idiot d'Alexandre. Alors, qu'il l'embête autant que ça lui chante, ça lui faisait ses béquilles !
Peu après, quand il lui demanda d'où elle venait, Cassandre faillit répondre sincèrement, puis la tentation de la plaisanterie fut impossible à écarter. Edouard en rit à sa manière, avec son petit cri particulier, un peu semblable à celui de la musaraigne. La fillette pouffa puis étudia la requête. Où pourrait-il aller maintenant ? La question était sacrément difficile. Cassandre réfléchit un petit moment, puis songea à son copain Nico. Il aurait peut-être une idée.[i]
"J'ai un copain qui vit sur le port Il pourrait te loger pour quelques nuits. le temps qu'on trouve mieux."
Re: [Alternatif] L'apocalypse pour vos gueules
Édouard (35 ans), vagabond
Le vétéran devint beaucoup plus sérieux en voyant blêmir la camarade. Mince... qu'avait-elle ? Il en entendit la raison et haussa les épaules avec gravité. Oui. Quelle saleté la guerre. Mais comme un monde parfait n'existait pas, malheureusement elle se produisait, et il fallait bien des soldats dont c'était le boulot. Par contre, les esclaves, les massacres de civils, ça non, il ne cautionnait pas. Il approuva donc Cassandre d'un hochement de tête. Devant son mutisme et son frisson, Édouard n'eut pas de mal à comprendre qu'elle devait côtoyer des gens qui avaient souffert de ces guerres. Des gens qui avaient perdu leurs proches. Peut-être même des esclaves. Pour ce qui était de sa question...
OUI
Autant être honnête. C'était son travail. Et quelque part l'armée avait grandement construit ce qu'il était aujourd'hui : la réactivité, le penser-collectif, le phlegme, le sens de la survie, il les lui devaient. Mais le reste... on ça non, il n'en était pas fier et la jeunote pourrait aisément voir cette conscience pesante dans son regard. Revenant sur ce qu'elle soulignait juste avant, il nota :
ME SUIS ENGAGÉ JEUNE.
LES ESCLAVES, LES SACS
SUR CIVILS, JE SAVAIS PAS.
LE REFERAI PAS AUJOURD'HUI
LES ESCLAVES, LES SACS
SUR CIVILS, JE SAVAIS PAS.
LE REFERAI PAS AUJOURD'HUI
Pauvre Cassandre... mais en quoi avait-elle pu être frappée si fort par les guerres à son jeune âge ? En fait, elle semblait avoir déjà vu beaucoup de tristes choses pour son âge, et Édouard ne put que se sentir d'autant plus solidaire avec elle. Sa vie n'a vraiment pas dû être toute rose pour qu'elle soit si grave sur tant de sujets. Pour qu'elle ait autour d'elle des victimes directes des conflits. Bien sûr que le vétéran pensait régulièrement à toutes ces familles que ses camarades et lui avaient détruites... Bien sûr qu'avec le temps, en grandissant, il s'était de plus en plus questionné sur le but de tout cela. Le but d'un si grand empire si c'était pour faire tant de malheureux et remplir de pauvres les rues et les hôpitaux généraux.
Cassandre s'exaspéra autant que lui du comportement du prêtre - qui n'en avait que le nom - de Saint Eustache. Ce qu'il faisait ? Roh lala, si une ardoise suffisait à tout résumer ses conneries ! Il ouvrit grand les bras et fit un moulinet pour espérer réussir à signifier "Oh, beaucoup, beaucoup de choses !" Puis il en donna quand même un petit florilège sur son ardoise :
POIRIER, JAMBE EN ÉQUILIBRE,
MAINS SUR TÊTE, MARCHER
SUR MAINS À L'ENVERS
MAINS SUR TÊTE, MARCHER
SUR MAINS À L'ENVERS
Et c'était sans compter sur la manière si dégradante et méprisante qu'il avait de parler de gens qui n'y étaient pour rien, s'ils n'avaient pas l'instruction et les outils intellectuels pour contrer les superstitions. Des gens qui, en plus, n'avaient pas le loisir d'être nés la petite cuiller en argent dans la bouche, et risquaient directement très gros s'ils osaient contester les autorités. Mais bon, assez parlé de cet abruti - et Cassandre proposa d'aller au port. Un ami ? Oh, excellent ! Édouard ouvrit les paumes en demi-cercle devant lui et fit un petit bond pour signifier sa joie : aller voir les bateaux et la mer ! Depuis dix-sept ans, qui l'eut cru ! Regard brillant, il se retourna vers Cassandre et signa un "je te suis" en la pointant puis en faisant une marche avec deux doigts.
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