Re: [1er février 1598] Quand la souris se croyait maligne...

par **Cassandre Velasquez** Mar 5 Oct - 21:47

Cassandre étouffait de colère en constatant à quel point la justice était mal faite. On préférait condamner ceux qui aidaient, comme Hyriel, alors qu'on laissait de véritables ordures libres de leurs mouvements. Comme on préférait condamner une gamine qui mourait de faim à l'esclavage au lieu de se questionner sur les meilleurs moyens d'empêcher les petites rapines qui n'étaient dues qu'à la seule survie et non à la méchanceté. Et bien sûr dans ces procès, on ne tenait en compte que les personnages importants. Une femme ou une petite gens, ça ne comptait pas. Il fallait être issue de la noblesse ou de la bourgeoisie, affublé d'un membre entre les jambes, pour espérer recevoir les grâces de la fameuse justice.

"C'est stupide surtout, oui."

Elle marmonna cette conclusion avec aigreur.

Peu après, Éléonore lui fit une révélation et Cassandre eut aussitôt une excellente idée. La fillette s'empressa de s'expliquer.

"Quand je vivais dans les rues, j'ai rencontré une fille plus jeune que moi. Elle se nomme Mésange. Elle possède un don étonnant : elle se sait faire obéir des rats et ils la suivent comme un chien suit son maitre. En échange de lui donner une protection, elle serait sûrement ravie de nous aider à surveiller l'ancien curé et à le contrer s'il fait mine de mal se comporter."

Cassandre marqua une courte pause et poursuivit :

"C'est dur la vie dans les rues, surtout pour les filles. et il y a toujours les soldats du guet qui risquent d'attraper les enfants qu'ils soupçonnent de mendier pour en faire des esclaves. Si Mésange avait quelqu'un pour prendre soin d'elle, ça serait tellement mieux pour elle. Et puis, elle est gentille. Elle est même adorable !"

par **Éléonore de Fromart** Jeu 7 Oct - 18:40

Eh bien c'était stupide, si elle y tenait, en attendant c'était tout de même ainsi. Il ne restait qu'à faire confiance au jugement d'un homme qui, plus que les autres, était indifférent à ces questions.

Malgré tout, Éléonore se trouva intriguée par cette histoire de fillette et de rongeurs. Tout cela était très intéressant, mais elle n'était pas en position d'offrir quoi que ce soit à qui que ce soit. Puis, bien que l'autre lâche n'ait rien fait qui prouve qu'il se serait attaqué à une enfant, elle ne pouvait faire prendre un tel risque à cette petite.

— Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée... hésita-t-elle.

Cassandre lui rappela alors que la vie dans la rue n'était pas des plus belles. À vrai dire, se déguiser en gamine des rue pour quelques exercices n'aurait pas pu lui montrer grand chose de la réalité du terrain. Et elle voulait bien croire que cette Mésange n'était pas mauvaise, seulement…

— Il faut que j'y réfléchisse. Ce n'est pas bien raisonnable...

Elle ouvrit sa lettre avec appréhension. La calligraphie de son ami y était piétinante et inquiète, mais c'était bien la sienne. Des excuses, des leçons, et le conseil de rentrer immédiatement. Parce qu'elle n'était pas dans son état normal. Parce qu'elle savait bien que c'était idiot. Parce qu'il était inquiet. Parce qu'il ne saurait plus rattraper la situation si elle n'était pas rentrée avant l'arrivée de son oncle et… Elle grimaça. Mais qu'avaient-ils donc tous à absolument vouloir l'épouser tout à coup ?!

par **Cassandre Velasquez** Jeu 7 Oct - 21:32

Devant les dysfonctionnements agaçants de la justice, Cassandre pensait avoir une bonne idée, mais Eléonore hésitait. Elle la sentait difficile à persuader. la fillette insista.

"Allons, vous savez bien, ce genre d'hommes, ça ne change pas. Il doit même ravi de s'en sortir sans avoir eu à exposer as tête au bourreau. Il recommencera, c'est sûr."

La fillette reprit ensuite d'une petite voix pour essayer de susciter la pitié.

"Mésange est si gentille, douée, intelligente... puis, elle ne demande. Si vous acceptez de lui donner un repas, elle sera satisfaite. Rien qu'un quignon de pain, elle acceptera toutes vos conditions."

Au moins, elle n'aurait déjà plus à rechercher comment se nourrir. Cassandre aurait voulu faire plus, mais elle n'en avait pas le moyen. mais Eleonore semblait préférer lire la lettre de Coldris. Décidément, l'amour, ça ne savait pas attendre. Quoique... La lecture n'avait pas l'air de tant lui paire. Elle demanda d'une petite voix :

"Votre lettre n'a pas l'air de vous faire plaisir. C'est pas de votre amoureux alors ?"

par **Éléonore de Fromart** Sam 9 Oct - 15:32

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi cette gamine s'évertuait-elle à rendre la situation plus compliquée qu'elle ne l'était déjà. Bien sûr que cette espèce de… de… de… Bien sûr qu'il savourait sa victoire. Mais elle n'aurait rien pu y changer.

Et puis… contente pour un quignon de pain ? Elle n'allait tout de même pas directement profiter de la misère d'une enfant. Quoi qu'elle puisse trouver un moyen de proposer quelque chose de relativement équitable.

— Je verrai ce que je peux faire, céda-t-elle avant de se plonger dans son courrier.

Cette déconvenue dut alerter Cassandre, car elle l'interrogea. Mais qui lui avait dit que cette lettre provenait de Coldris ? Éléonore se demanda lequel de ces deux idiots aurait été le plus vexé par la confusion.

— Pas exactement, avoua-t-elle.

Car si on voulait vraiment jouer sur les mots, Gabriel ayant été le premier amour de la partie la plus importante d'elle-même… Ce qu'Ariste pouvait lui manquer !

— En réalité, c'est… une mauvaise nouvelle.

Très mauvaise nouvelle, puisque son ami semblait décidé à ne pas entendre raison. Au moins cela fixait-il sa décision au sujet du mariage.

— Mon ami est persuadé que le ministre a de mauvaises intentions envers moi et que c'est pour cela qu'il m'héberge, soupira-t-elle. Il ne veut pas me croire quand je lui dis que c'est faux. Je le verrais, tout de même, s'il essayait de me pousser à quelque chose de déplacé ! Je le verrais s'il essayait de se jouer de moi ! protesta-t-elle avec une indignation non feinte.

Alors, il ne méritait définitivement plus sa confiance ? Était-ce ce qu'il avait décidé ? Vraiment ? Elle avait beau savoir qu'elle avait raison - il n'y avait qu'une personne qu'elle aurait pu écouter si elle lui avait affirmé le contraire alors que de tels sentiments l'animaient -, cela lui brisait le coeur.

— Pensez-vous que vous pourriez lui transmettre un message de ma part ?

par **Cassandre Velasquez** Sam 9 Oct - 17:53

Eléonore semblait difficile à persuader sur le sujet et Cassandre se décida à ne pas insister. les mots jetés feraient peut-être effet après un temps de réflexion. Si seulement ça pouvait être positif pour Mésange... Pour le moment, elle remarqua surtout la contrariété de la jeune femme. Qu'est-ce qui l'embêtait de cette lettre ? Elle se mt à tout lui raconter et al fillette entendit ces explications d'u air sérieux. Pour elle, ça semblait logique. Cet ami ne connaissait peut-être pas la force leur relation mais connaissait en revanche la réputation de Coldris. et puis, on était toujours plus inquiet pour ses proches que soi-même. Dans quelques années, quand Grâce lui présenterait un garçon, elle n'allait pas l'accepter comme ça, sans chercher à savoir si celui était réellement fréquentable.

Cassandre prit alors la parole d'une petite voix :

"Il pense devoir vous protéger. Mais je comprends que ça soit frustrant pour vous. moi aussi ça m'agace quand on juge mon comportement. Il faut essayer de continuer à lui expliquer et lui donner des preuves que tout va bien."

D'ailleurs, elle lui proposa de porter un message et Cassandre s'excita.

"Oh oui ! Et je lui dirais que Coldris vous rend très heureuse, si vous voulez ! Et qu'il est très amoureux de vous lui aussi !"

par **Éléonore de Fromart** Lun 11 Oct - 16:58

Gabriel se faisait un devoir de la protéger, et elle savait qu'il avait promis à Ariste de veiller sur elle. Mais comme lui l'aurait fait, pas en doutant de tout ce qu'elle faisait. Pas en doutant de la seule chose dont elle était sûre. Elle aurait tant voulu qu'il la soutienne au lieu de soudain décréter, quand c'était elle qui gérait ses excès depuis huit ans, qu'il était temps qu'elle soit un peu raisonnable. Au lieu de dire qu'il ne la couvrirait plus. Au lieu de lui reprocher des choses contre lesquelles elle se battait chaque jour sans que cela ne s'améliore.

— Je sais… Mais il s'imagine que le ministre veut faire des choses mal. Et puis… lui aussi, il dit qu'il va dans de mauvais endroits. Il ne me croit pas.

Détail duquel il ne se serait jamais soucié, d'ailleurs ! Que lui reprochait-il ? Alors oui, elle aurait voulu qu'il la soutienne. Elle en aurait eu besoin. Il savait qu'il en avait déjà fait beaucoup - sans doute trop - mais elle aurait seulement eu besoin qu'il y croit comme quand Ariste était là.

Elle se rappela les paroles de Coldris sur Alduis, à propos de sa relation. Gabriel avait largement de quoi être certain qu'elle ne se relèverait pas de la prochaine chute. Elle n'en avait même pas envie. Elle ne pourrait assurément jamais lui faire entendre qu'elle préférait s'écraser une bonne fois pour toutes en essayant plutôt que de laisser son âme agoniser. Il faudrait alors qu'il comprenne que de toute façon, elle n'aurait pas supporté de retourner dans le noir. Non, son amitié ne suffirait pas. Pas à côté de ce qu'elle avait perdu. Pour lui non plus, elle ne pouvait pas continuer à être un fardeau. Il verrait bien, quand cette situation serait stabilisée, elle se sentirait mieux. Ils seraient moins sur les nerfs. Ils arriveraient à se réconcilier.

Mais avant tout, il fallait qu'elle lui réponde. Ce qu'elle aurait été incapable de faire ces quatre derniers jours. Il était son ami, et même si elle ne pouvait pas tout lui dire - pas cette fois, et elle le regrettait sincèrement -, elle ne pouvait pas non plus l'ignorer. Elle n'avait pas envie de voir combien de temps il mettrait à l'abandonner après toutes les difficultés qu'elle lui faisait si en plus elle se mettait à ce genre de caprices. Comme Cassandre acceptait sa requête, Éléonore se précipita pour lui rédiger un billet. En français, pour limiter ses chances d'être compris par un souriceau monbrinien trop curieux. Elle n'était pas d'humeur à utiliser des codes plus intimes ou de stratagèmes plus poussés.

— À Gabriel d'Irtéon. En mains propres. Sa chambre et au second, juste au-dessus de la mienne, mais je vous conseille de le demander, plutôt. Ou du moins de frapper avant d'entrer. Il a des réflexes un peu vifs. Dites-lui que je vais bien.

Elle soupira :

— Pour les échecs… Il faudra que nous fixions un rendez-vous pour la prochaine fois. Histoire de ne pas débarquer à l'improviste. À votre meilleure convenance, quoique je risque d'acoir quelques empêchements ces prochains jours.

par **Cassandre Velasquez** Lun 11 Oct - 17:31

Cassandre essayait de rassurer Eléonore comme elle le pouvait sur sa relation qui devenait tourmenté avec cette personne qui venait de lui écrire mais ça ne semblait pas efficace. En même temps, c'était compliqué. Les gens qui pensaient bien agir avait du mal à se remettre en question. Il suffisait de voir oncle Matthieu qui s'entêtait à ne pas comprendre en dépit de tous les arguments qu'elle lui avait avancé. Alors, croire en Coldris qui ferait autre chose que mettre une femme dans son li, c'était un peu plus difficile encore à remettre en question. Elle répondit prudemment.

"Les gens ont du mal à passer par dessus les idées qu'ils se sont faits."

Même elle le faisait. Comme avec les gardes qu'elle croyait amusant d'embêter. Parce que Simon le lui avait appris. Comme quand elle voulait à oncle Matthieu pour avoir été bête à ne pas l'écouter. Ou pour avoir eu la lâcheté de ne pas s'excuser après son insulte.

Eléonore lui proposa de porter un message à cette fameuse personne et al fillette accepta tout de suite. Quelle bonne idée ! Elle pourrait en profiter pour expliquer que son amie était heureuse avec Coldris et ne souffrait. Bien au contraire. Elle essayerait de faire de son mieux pour le convaincre. De cette manière, Eléonore ne serait pas triste car ils risqueraient de se fâcher. La jeune femme rédigea un billet rapidement et le lui remit. Elle resta impassable en observant un instant les lignes mais s'agaça de ne rien pouvoir lire. Elle était maligne, décidément. C'était tellement la femme idéale pour Coldris. Cassandre releva la tête pour entendre avec attention les consignes. Destinataire ? Gabriel d'Irtéon. Localisation ? Dans sa chambre, au second étage, pile au-dessus de celle d'Eléonore. Il ne fallait pas non plus le surprendre. Bien. Dans ce cas, elle frapperait à sa porte et attendrait. Elle noat aussi ses réflexes vifs et resterait à distance.

"Dans ce cas, c'est noté, et je vais lui porter. Vous pouvez me faire confiance."

Eléonore soupira alors et reparla des échecs. Cassandre hésita avant de répondre.

"Ben, moi, j'ai beaucoup de libertés. Alors, vous n'avez qu'à m'envoyer une invitation pour quand vous serez libre !."

Là dessus, elle salua poliment et se retira, pressée de remplir sa mission.

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