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[Février 1597] "Vérité en deçà de la frontière, mensonge au-delà..." [Terminé]

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Message par Coldris de Fromart Jeu 20 Aoû - 16:42

Coldris se trouvait dans l'ombre du Roi.

Droit, austère, vêtu de noir, le visage fermé.

En tant que Ministre des Affaires Étrangères, il avait lui-même participé à l'élaboration de ce traité de paix. Traité de paix contre lequel il s'était battu.
En vain.

Ce que sa Majesté voulait, sa Majesté l'obtenait.

Il avait dû s'incliner. Mais ce n'était que parti remise. En bon conseiller, il s'était affairé à établir des conditions satisfaisantes pour Monbrina, en attendant une annexion prochaine. Il avait d'ailleurs lui-même choisi la Princesse Kalisha parmi la cohorte de princesses dont disposait le harem royal.
Jeune, belle, élégante, d'une naïve discrétion et d'un dévouement exemplaire.

Il la contempla d'un oeil averti non sans une certaine gourmandise alors qu'elle descendait l'allée centrale d'un pas lent et royal.

Un magnifique rubis orientale.

Son seul regret était de ne pas avoir pu passer avant ce stupide porcelet de Comte. Enfin, tout comme le reste ce n'était que partie remise et si tout se déroulait comme il l'envisageait, il aurait peut-être lui aussi, la possibilité de rapporter un joyau de Djerdan.

Tandis que le mariage se poursuivait scellant l'alliance entre Djerdan et Monbrina, Coldris de Fromart songeait déjà au moyen de la rompre.

Paix: n.f. interlude temporaire avant la prochaine guerre.

Monbrina était vorace. Monbrina dévorait ses voisins. Monbrina était puissante. Et Monbrina ne laisserait pas Djerdan en paix.

Mais les pires situations pouvaient parfois s'avérer favorables à qui savait les retourner à son avantage...

Du chaos naissent les opportunités.
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Message par Le Cent-Visages Dim 6 Sep - 13:05

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Comte Prosper de Monthoux et Mademoiselle Florentyna de Monthoux, 18 ans

La myriade d'yeux suivit l'entrée majestueuse de la Princesse. Oh certes, tout trahissait sa timidité, autant que l'application qu'elle mettait à aligner chaque pas devant l'autre, sous le poids de ses atours et des obligations pesant sur ses épaules. Mais une telle procession marquerait à jamais les esprits et l'Histoire de Monbrina. Le regard bienveillant de Florentyna croisait de temps en temps celui de Kalisha, pour lui inspirer autant de courage que possible dans ce moment solennel. Quand enfin la mariée fut à hauteur de son époux, la demoiselle et les couventines s'écartèrent pour prendre place sur les bancs d'honneur.
Prosper entra en scène. Il fit un pas. Tendit la main et un sourire à sa femme. Tous deux se retournèrent de concert vers l'autel, où l'archevêque put commencer le cérémonial. Il bénit l'assemblée d'un ample signe de croix. Sa voix, forte de toute la solennité de son latin, proclama, transportée et décuplé par l'écho :

-- In nomine patre, et filii, et spiritu sancti.

D'abord, il récita les prières d'action de grâce. Puis on lut l'évangile des Noces de Canna, célébrant le premier miracle de Jésus qui offrait à cette occasion du vin aux époux et à leurs convives. Après un sermon portant sur l'amour et la fidélité que se devaient les mariés, sur la présence bienveillante du Christ à leur côté, sur les bienfaits que leur mariage allait apporter aux deux royaumes... vint le grand moment.

-- Si quelqu'un estime qu'un motif quelconque empêche la tenue de cette union, qu'il parle maintenant ou qu'il se taise à jamais ! proclama le célébrant, avant d'entendre un lourd silence faire office de réponse... après ce qui n'était somme toute qu'une formule canonique.

L'archevêque se tourna vers le seigneur de Monthoux, agenouillé sur les marches de l'autel en compagnie de Kalisha :

-- Seigneur Prosper Eugène Constant, comte de Monthoux, acceptez-vous de prendre pour épouse la Princesse Kalisha de Djerdan, ici présente, de l'aimer et la chérir dans cette vie et dans l'autre, dans la joie et dans la peine, dans la santé comme dans la maladie ?

-- Je le veux.

On se tourna alors vers la mariée. Tous ces regards rivés sur elle... Florentyna compatissait en silence à la pression que cela devait représenter pour elle ! Mains jointes, elle pria, tout en souriant de loin à sa belle-mère depuis son band. L'archevêque reprit, en face de la belle orientale :

-- Princesse Kalisha de Djerdan, acceptez-vous de prendre pour époux le Seigneur Prosper Eugène Constant, comte de Monthoux, ici présent, de l'aimer et le chérir dans cette vie et dans l'autre, dans la joie et dans la peine, dans la santé comme dans la maladie ?

[Février 1597] "Vérité en deçà de la frontière, mensonge au-delà..." [Terminé] - Page 2 Der_ra10

Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina

Droit et solennel, sa longue cape de velours et d'hermine déployée dans son sillage, le monarque observait la tenue de ce qui lui apparaissait comme une pièce de théâtre. Tout était réglé. Chacun avait son rôle à tenir. Nul ne se déroberait. Cette union allait maintenir des relations correctes entre Monbrina et Djerdan : les dépenses d'une nouvelle guerre n'étaient pas raisonnables en ce moment. Mieux valait privilégier le commerce. De cela, la jeune princesse devait bien être consciente. Gérald lui-même savait tout ce qu'il sacrifiait à sa royale fonction et au bien de son Empire. Le rigide protocole, les journées surchargées, les acrobaties politiques, la totale absence de temps à consacrer à sa famille... telle était le lot du dirigeant et Gérald admettait ce sacrifice. Même ses idées véritables, il les déguisait derrière les apparences de la piété, puisque la religion était utile à maintenir l'ordre. La bonne marche des choses ne pouvait aller qu'au prix de l'abnégation héroïque de chacun à son échelle.
Le regard du roi croisa brièvement celui de Coldris de Fromart, son ministre des Affaires Etrangères. Il savait que le vicomte avait été quelque peu réticent au pacte de non agression. Cependant, le dirigeant espérait bien que l'avenir lui donnerait raison quant à la primauté de rapports tranquilles - pour l'instant - avec Djerdan. Pris dans ses pensées, Gérald Der Ragascorn n'aura rien écouté des prières et de l'évangile : cela relevait du décorum à ses yeux, cela servait à canaliser et à cultiver l'espoir. Il ne se re-concentra sur l'autel qu'au moment de l'échange des consentements.
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Lun 7 Sep - 11:13

Elle était arrivée, Prosper lui tendit la main et après un dernier regard vers Florentyna, elle se retourna et s’agenouilla aux côtés de celui qui allait devenir son époux pour l’éternité tout entière. L’archevêque ne perdit guère de temps et débuta la cérémonie en latin.  Kalisha n’écoutait pas ses paroles, elle se laissait porter par la sonorité des syllabes, les yeux perdus vers la statue de la Sainte Vierge qui semblait l’observer avec compassion.
Les textes s’enchainaient. Elle avait mal aux genoux assis dans cette position inconfortable dont l’équilibre était rendu précaire par la volumétrie de sa robe. Elle étouffait dans son carcan de pourpre. Des bouffées de chaleur irradiaient dans tout son corps. Comment pouvait-il faire si chaud en Février ? A chaque nouvelle inspiration, elle avait l’impression que son corset se serrait un peu plus autour de ses côtes, réduisant d’autant le mince filet d'air qui lui parvenait.
Sans leur prêter, la moindre attention, l’archevêque poursuivait ses lectures. Depuis combien de temps était-elle agenouillée stoïquement ? Dix minutes ? Trente minutes ? Plus ? Ses pieds commençaient à fourmiller. Elle ne tiendrait jamais debout lorsqu’elle devrait se lever. Elle remua tant bien que mal ses orteils sans sourciller.

Elle avait hâte que tout cela soit achevée et en même temps, elle ne voulait pas que cela arrive. Elle osa un regard en coin à son futur époux. Elle allait vraiment devoir passer sa vie avec lui et l’aimer ? Son ventre se noua un peu plus.

-Si quelqu’un estime qu’un motif quelconque empêche la tenue de ce mariage de ce mariage, qu’il parle ou qu’il se taise à jamais !

Kalisha frissonna. Quelqu’un pouvait-il vraiment annuler cette cérémonie ? Elle imagina son sauveur, ouvrant les portes de la basilique à la volée et crier un grand « moi ! ». Secrètement, elle priait pour une intervention divine…
Les secondes s’égrainèrent mais le silence ne fut rompu que par la voix sonore de l’officiant qui reprenait le cours de la cérémonie. Elle baissa les yeux vers la jointure des dalles en pierre.

L’archevêque prononça la question rituelle.

De l’aimer et de la chérir, dans cette vie et dans l’autre, dans la joie et dans la peine, dans la santé comme dans la maladie.

Dans cette vie comme dans l’autre… Elle serait liée à lui pour l’éternité. Même au-delà de la mort ? Comment pourrait-il tenir ses vœux s’il avait déjà été marié ? Elle avala péniblement sa salive lorsqu’il répondit par l’affirmative sans la moindre hésitation.

Princesse Kalisha de Djerdan,  acceptez-vous de prendre pour époux le seigneur Prosper Eugène Constant, comte de Monthoux, ici présent, de l’aimer et de la chérir, dans cette vie et dans l’autre, dans la joie et dans la peine, dans la santé comme dans la maladie ?

Non…
Non.
Non !
NON !

La panique s’empara d’elle. Elle suffoquait. Pouvait-elle vraiment refuser ? Elle sentait les centaines d’yeux rivés sur sa personne, et ceux, imposants, du Roi de Monbrina. Tout son être lui hurlait « Non ».
Elle entrouvrit la bouche.

Je… Je…

Pouvait-elle se retourner et partir en courant ? Là comme ça ? Elle se tourna vers Prosper de Monthoux, son cœur était sur le point d’être broyé. Elle allait vraiment devenir sa femme ? Vivre avec lui ?... Coucher avec lui ?...
Elle ne l’aimait pas. Elle ne le connaissait même pas. Il était étranger. Il était vieux. Il ne semblait même pas s’intéresser à elle !

N…

Il ne faisait que son devoir.

Son devoir.

Son vue se brouilla. Evidemment qu’elle ne pouvait pas dire non. Comment aurait-elle pu ?
Elle ne pouvait pas trahir son pays.
Elle ne pouvait pas être la honte de sa famille.
Elle ne pouvait pas être la cause des centaines de morts que ferait une guerre.
Elle ne pouvait pas être la cause de ces prisonniers qui seraient déportés et vendus comme du bétail.
Que valait une vie contre celle de centaines, de milliers d’autres ?

Les larmes s’échappèrent du coin de ses yeux alors qu’elle trouva le courage de répondre d’une voix forte et déterminée.

Oui, je le veux.

Elle avait accepté son sort.
Elle n’était plus djerdanne. Elle était monbrinienne.
Elle n’était plus libre. Elle était mariée.
Pour toute sa vie. Et la suivante.

Elle leva ses yeux embués vers la statue de la Sainte Vierge. Cela ne pouvait pas être si terrible, non ? Tout le monde se mariait. Elle y survivrait bien. Peut-être qu’en y faisant suffisamment d’efforts, ils finiraient par s’aimer ? Il n’avait pas l’air méchant après tout. Elle esquissa un sourire pour se donner du courage alors qu’une dernière larme s’écraser sur le sol de pierres.
Comment quelques mots pouvaient-ils sceller votre vie pour l’éternité plus surement que le mortier scellait ces dalles?
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Message par Le Cent-Visages Mer 30 Sep - 23:01

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Comte Prosper de Monthoux et Mademoiselle Florentyna de Monthoux, 18 ans

Alors que les premières oraisons emplissaient de ses échos la haute basilique, semblant monter aux cieux, Florentyna ne quittait pas la Princesse des yeux. Pleine d'émotions, elle la vit quêter l'attention de la Sainte Vierge à la blanche statue au-dessus des têtes. Rencontre de deux destins de femmes. La jeune Monthoux en fut touchée. En prière secrète, elle aussi adressa à la belle Marie ses vœux pour Kalisha. Pourvu que malgré ce mariage-contrat, la dame d'Orient trouve le bonheur d'une façon ou d'une autre à Monbrina. Pourvu que la Bienheureuse Mère du Seigneur accorde sa douceur à une épouse et future mère. Il ne pouvait en être autrement ! Marie n'était que dévouement, tendresse... mais aussi dotée d'une certain caractère ! Il en avait fallu pour, si jeune, traverser toute seule une région désertique afin d'aller rendre visite à une vieille parente, puis pour fuir en Egypte, ou encore pour être restée digne alors que tout le monde l'accusait d'avoir été une femme infidèle alors qu'elle portait Jésus en elle. Oui, que Marie ait Kalisha en sa sainte garde.
Un silence éloquent régna sur la basilique à la question rituelle : celle qui demandait si quelque âme allait interrompre le mariage. En vérité, cela n'arrivait jamais. Cela était pour les romans et les contes... Florentyna suivait toujours le regard de sa future belle-mère, cette fois-ci écrasé sur les dalles comme si elle avait été déçue. Aurait-elle, un instant, souhaité que... La demoiselle se pinça la lèvre. Soupira. Ses prières s'en trouvèrent redoublées : puisse-t-on faire, dans la nouvelle vie de Kalisha, qu'elle n'ait finalement pas à regretter que jamais nul preux chevalier ne soit venu suspendre les épousailles.

Très concentré, Prosper suivait les mouvements des prêtres et les mots de l'archevêque. Il voulait faire bonne impression. Ne surtout pas rater le moindre geste à faire, ni louper une formule à prononcer. Ce serait tout de même ridicule, en présence de tous ces autres Grands et du roi en personne. Le seigneur de Monthoux se focalisait sur la partition de ce mariage. Malgré tout, il accorda de temps à autres un peu d'attention émue vers la si jeune femme qu'il épousait. La pauvre était courbée sous l'incertitude, hésitante et maladroite par moments. Il mit cela sur le compte du long voyage, de la séparation d'avec les siens, des lourdes obligations qu'elle était consciente de porter. Mais à peine ces pensées compatissantes venues à lui, Prosper passa à autre chose.
En l'occurrence, cette autre chose fut la question fatidique. Le comte resta interdit : est-ce que sa future femme... était en train de suffoquer et d'hésiter à côté de lui ? Ne comprenait-elle pas que lui, tout autant qu'elle, souscrivaient à un devoir appelé par leur rang et rois respectifs ? Florentyna non plus n'avait rien raté de ce moment de terrible suspend. Baissant les yeux vers ses mains jointes, la fille de Monthoux se joignit de tout cœur à la Princesse. Il fallait qu'elle ait courage. Qu'elle prenne sur elle comme le faisaient si souvent les femmes... mais avaient-elle d'autre choix ? De toute sa tendresse et en encouragement, elle ramena aussitôt ses douces prunelles vers l'orientale. Cette dernière finit par bafouiller - dans un court moment qui sembla pourtant interminable à sa belle-fille tant il était tendu - avant de malgré tout prononcer ce "oui". Un sourire imperceptible traversa le visage rondouillard du comte, tandis que c'était du soulagement mêlé de triste compassion qui ourlèrent les lèvres de Florentyna.


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Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina

Une cérémonie rituelle comme toutes les autres. Immuables canons. Immuables paroles. Pièce de musique déjà écrite, dont il n'y avait qu'à suivre distraitement les brèves et les longues comme un chef d'orchestre - connaissant déjà l'œuvre sur le bout des doigts - vérifiait simplement que tout coule une énième fois correctement. Une énième union de traité telle que la politique en imposait. Un devoir. A ce concept, le souverain fut traversé d'une pointe de compassion pour le comte de Monthoux... mais surtout pour sa jeune épouse. Car le seigneur de Monthoux, lui, s'en tirait fort bien et n'était vraiment pas le dernier à plaindre, à recevoir ce joyau d'Orient ! Cet idiot se contenterait de cela, se pavanerait, heureux d'avoir servi ainsi son Saint Empire et son Roi... et resterait trop bête pour faire le moindre remous incommodant dans les affaires de la Couronne. Il profiterait même d'une nouvelle jeunesse et de nouveaux héritiers après Feu Célimène de Monthoux.
Cette princesse en revanche, Gérald put presque avoir un pincement au cœur pour elle. Celle-ci dévouait son sort à la politique des Etats. Un temps, Der Ragascorn se retrouva, lui, vingt ans en arrière, dans le spectacle de cette union. Il avait épousé Bathilde sans la connaître plus que cela, simplement renseigné sur le fait qu'elle était la fille d'une des plus illustres familles - immensément riche de surcroît - et le meilleur parti stratégiquement et économiquement parlant. Gérald préférait des femmes moins... ordinaires. Mais il s'était bien vite rentré dans le crâne que jamais il ne pourrait sérieusement avoir quoi que ce fut d'officiel avec ses monstresses. Que le corps d'un roi appartenait intégralement à la politique. Heureusement, Bathilde et lui avaient fini par nouer ce qui pouvait tenir lieu d'amour : une affection certaine, des points de rencontre intellectuels, une certaine harmonie en dépit de diverses choses.

Soudain, une fausse note dans la cérémonie réglée tel du papier à musique ! Le roi affecta un petit haussement de menton sous le coup de la surprise. Venait-il de bien entendre ? Kalisha... bafouillait ? "Je", marmonnait-elle ? On ne dit pas "Je" ; on dit "Oui". Qu'aurait-elle pu articuler sérieusement comme phrase derrière ce "Je". Néanmoins, à peine ce son articulé que la Princesse dut se rendre compte elle-même d'à quel point il s'avérait inepte. Comprendre elle aussi que nulle phrase sensée ne serait venue derrière. Et le "oui" tomba. Et la partition reprit son cours.
Le roi ravala un rictus presque amusé : cet intermède aurait au moins eu le mérite d'amener le divertissement d'une petite dissonance. Même vaine et passagère, une dissonance savait titiller Sa Majesté - qui ne serait pas sans cela amateur de curiosités contrefaites. Le philosophe avait raison : un roi sans divertissement est un homme plein de misère. Cynique, il se demanda en secret quel serait le divertissement de Kalisha. Sa soupape à son devoir.

-- Je vous déclare Mari et Femme, au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit, Amen ! clama l'archevêque. Que le Seigneur vous ait éternellement en son Amour, qu'il bénisse votre union, la rende prospère et digne de vous combler. Allez dans la paix du Christ. Ite, missa est !

L'ecclésiastique bénit les époux. On les invita à se relever, puis à échanger les alliances qu'un enfant de chœur venait leur apporter sur un coussin. Ceci fait, un cantique d'Alléluia sera entonné à pleine voix par les centaines de chantres qui composaient la chorale. Accompagné par l'hymne, Prosper s'engagera dans l'allée en donnant le bras à sa femme. De nouveau, les couventines de cortège et les demoiselles d'honneur suivront jusque sur le parvis de la basilique. Florentyna n'aura pas su retenir quelque larmes. Larmes de... elle ne saurait vraiment le dire. Pas de pleine joie, quoiqu'elle était heureuse de trouver une nouvelle "mère" - ou plutôt une amie et autre présence féminine dans le château - en la personne de Kalisha. Pour le reste, ces pleurs furent un étrange mélange de conscience de fatalité et pourtant d'espoir.
Discrètement, dans le cortège, comme la jeune Monthoux se trouvait juste derrière la Princesse, elle lui donnera la main - ou plutôt le bout des doigt pour un geste de sororité. Elles devraient se soutenir et s'apprendre des choses. Sur le parvis, la foule était là à clamer "Vive les mariés !" "Hourra !" "Dieu vous bénisse !". Une cascade de pétales de fleurs accompagna les éclats de voix pour arroser la route des époux. De loin, de haut - aidé par sa stature - Gérald Der Ragascorn contemplera cela non sans distance, quand bien même il la cachait derrière un masque de sourire au "bonheur" factice des mariés. Au fond de lui, ne retenait que la partition jouée pour s'assurer plusieurs décennies de paix, de commerce, de bonne fortune grâce au pacte qui allait permettre de mettre l'argent de l'Empire dans la solidification des forces de police et des frontières, avant quelque nouvelle guerre.
Tout le long du cortège en chemin inverse, partant du chœur de la basilique pour rejoindre le perron, Prosper sourit, salua ici et là des courtisans, fit de petits signes de la main. Entre deux d'entre eux, il souriait à sa femme et serrait un peu plus sa main avec ce qu'il pouvait donner de tendresse.

-- Vous avez été parfaite, ma Mie, lui adressa-t-il un peu pour la forme.

A présent, chacun pouvait aller et venir autour des époux, de la famille de Monthoux et du souverain. L'heure était aux conversations, aux mondanités, à la danse pour ceux qui le souhaitaient - et pour qui l'on avait convié un petit orchestre qui déjà commençait à jouer - mais aussi à la bonne bombance grâce au buffet qui s'étalait sur des empans et des empans de nappes blanches. Sans compter les dizaines de domestiques qui circulaient avec des petits plateaux chargés de gâteaux et coupes de vin de fête. Une floppée de courtisans vint adresser ses compliments :

-- Comme vous avez été belle, Princesse Kalisha !

-- Tous les vœux de bonheur à vous, et à Messire le comte !

-- Félicitations ma chère, nouvellement comtesse !

-- Bravo pour votre magnifique union, entre deux pays autant qu'entre deux êtres !

Le roi, bien sûr, bénéficiait lui aussi de son lot de flatteries quant à la merveilleuse idée d'un pareil mariage. Gérald Der Ragascorn joua le jeu, sourit, hocha la tête. Déjà, maintenant que cette affaire-ci était réglée, cent nouvelles autres occupaient son esprit. Infiniment plus excitantes que tous ces ronds de jambe autour de Son Majestueux corps qui en ce moment s'ennuyait et se dissociait de son esprit. Esprit qui préférait composer son prochain discours, régler en avance un traité, ourdir un futur complot, réfléchir au futur artiste officiel qui bénéficierait de son royal mécénat.
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Message par Thierry d'Anjou Ven 2 Oct - 11:57

Pourquoi les institutions religieuses avaient-elles décidé que al cérémonie d'un mariage devait-elle être aussi longue et aussi ennuyeuse ? Thierry s'ennuyait à répéter avec ses collègues ces formules vides de sens et à initier divers gestes fondements. De temps en temps, il tournait la tête vers son fils qui lui semblait véritablement transcendé par l'événement. Quand en auraient-ils fini ? Il lui tardait de sortir de ce lieu qui puait l'encens pour se rincer la gorge dans une taverne avec le meilleur vin de l'établissement. Alors que la jeune mariée s'avançait, soumise à un destin implacable, telle une nouvelle Iphigénie, le prêtre avait jeté un œil rapide à la foule et repéré le ministre des affaires étrangères. De ce qu'il en savait, l'homme se révélait aussi porté que sur lui sur les idées de la foi et partageait avec lui les mêmes points de vue sur les plaisirs simples de l'existence. Il y aurait peut-être là moyen de passer une bonne soirée une fois cette épreuve passée. Du moins, s'il n'était pas mort d'ennui et de lassitude.

Lors de la cérémonie, au moment des consentements, un flottement se produisit. La princesse hésitait et regardait un instant par la porte, comme si quelqu'un allait miraculeusement surgir. Quelle erreur. Une fois que l'on quittait le monde protégé de l'enfance, jeté dans le vrai monde cruel par des parents égoïstes, rien de bon n'arrivait. On était seul dans cette vie. Infiniment seul. Rien ne sauverait cette princesse. Aucune prince ne viendrait grimper à son donjon et lui conter fleurette. Dans le meilleurs cas, elle finirait par prendre un amant et les enfants qui naîtraient ne seraient que officiellement ceux du comte de Monthoux. A cette pensée, il fixa un instant Alexandre au milieu de la rangée des enfants de chœur. Laisser sa progéniture à un autre pouvait être une déchirure mais tous les hommes n'étaient pas aussi cruels et stupides que le foutu libraire Bellanger. Prosper de Monthoux était par ailleurs bête. Si Kalisha savait être intelligente, ce que Rosina n'avait pas été, elle saurait faire passer ses enfants comme les siens.

L'auditoire restait suspendue à la silhouette de la princesse qui restait encore hésitante. Si elle ne se décidait pas, le Roi de Monbrina risquait d'e tirer ombrage. Le ministre des affaires étrangères n'attendait même qu'un petit geste pour déclarer une nouvelle guerre et cette imbécile allait condamner tout son peuple si elle persistait. Elle était pourtant assez âgée pour comprendre l'importance de ses agissements. Souhaitait-elle voir son peuple subir la violence et la déportation ? Elle ferait bien de se ressaisir immédiatement. Le devoir s'accomplissait avant le plaisir et le bonheur.

Elle prononça enfin le oui fatidique.
Cela n'était pas trop tôt.

Après ceci, la cérémonie ne dura plus si longtemps et Thierry accueillit avec une satisfaction la fin de ce calvaire qui lui paraissait en cet instant bien plus pénible que celui du Christ. Au moins, lors d'une crucifixion, on pouvait se concentrer sur les douleurs. Dans une messe, seul l'ennui ressortait. Un ennui terrible qui avait tout d'une lente agonie. Contrairement à l'immense majorité qui se pressaient autour des mariés, le prêtre s'esquiva discrètement et s'en alla au milieu de la foule pour passer par le côté et rejoindre le ministre des affaires étrangères.


"Votre Excellence, puis-je me permettre de vous déranger ? C'est pour une affaire délicate et importante. Suivez-moi je vous prie."

Il l’entraîna là sa suite et ils quittèrent la cathédrale par un passage dérobée que Thierry avait repéré un peu plus tôt. Il ne comptait absolument assister à ce qu'on disait être les réjouissances. Un meilleur programme lui était venu et il était à peu près certain que celui qui l'accompagnait dans ses pas partagerait avec joie son idée pour cette soirée festive. Il s'adossa contre une colonne et sourit, les yeux posés vers plusieurs tavernes et des bordels devant eux.

"Votre Excellence, je suis assuré qu'après avor écouté tout ce latin insipide, vous serez ravi de vous détendre un peu ? Auriez-vous quelques idées du choix de l'établissement où s'encanailler ? Je ne sors que pu de Braktenn et je ne sais encore les meilleures adresses de divertissement en ce lieu mais vous avez certainement matière à compléter mon inculture."

En son for intérieur, Thierry songea qu'il pourrait même se faire payer cette soirée. Au pire, il utiliserait les deniers de la paroisse. Après tout, c'était lui qui décidait de comment on les utilisait. ce serait pour de très bonnes œuvres.
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Message par Alexandre Ven 2 Oct - 13:29

De toute sa pratique d’enfant de chœur, Alexandre avait assisté le père Thierry dans de nombreuses cérémonies mais il n'en avait encore jamais vu d'aussi majestueuse. Toute cette liturgie impressionnait rendait hommage à la Création et il se sentait bercé agréablement par la présence bienveillante divine. Elle était là. Il le savait. Il le sentait.

Tout en participant à sa juste valeur à la grandiose de cette cérémonie, Alexandre suivait les mariés agenouillés devant l'autel et se questionnait malgré lui sur le moment où lui aussi se retrouverait à cette place. Cela lui arrivait-il ? Une femme serait-elle assez censée pour prendre un infirme boiteux comme époux ? Ceci dit, il possédait de bons atouts : héritier d'une librairie florissante, un certain nombre de pères serait sans doute capables d'oublier ses problèmes physiques pour se concentrer sur une belle alliance. Cette idée le gênait un peu. Il aurait souhaitait conclure une union née d'un amour fort, comme on en lisait dans les romans, mais la vie terrestre s'avérait plus brusque. Sa propre mère n'avait connu que peu son père avant leurs noces. C'étaient ainsi que les choses se faisaient et les époux apprenaient seulement à véritablement se connaitre après le mariage. Au moins, grâce à son père, il savait comment ne jamais se comporter avec sa future femme.

La princesse se figea soudainement au moment de l'échange des consentements. Que lui arrivait-elle ? Elle semblait perdue. Regrettait-elle cette union ? Elle tournait la tête vers la grande de la cathédrale ? Et si... ? L'imagination folle d'Alexandre s'emballa. Il n'eut aucun mal à voir surgir un beau chevalier, un amant que Kalisha avait dû laisser dans son pays, soucieuse d'accomplir le devoir que l'on commandait, mais ce beau chevalier, incapable de refréner cet amour interdit, avait choisi de faire fi de toute convenance. Il passait la porte, encore sur son cheval, et enlevait sa précieuse princesse. Ils repartaient tous deux dans le couchant et plus personne n'aurait alors entendu d'eux.

Perdu dans sa douce rêverie idyllique, Alexandre décrocha des événements qui se déroula devant lui et n'entendit pas le oui timide que la princesse prononça finalement. Il revint à lui quand la voix de l’archevêque résonna pour annoncer que le comte de Monthoux était unie à la jeune femme.

Alors que la cérémonie se terminait et que les mariés commençaient à se retirer, Alexandre jeta un regard au père Thierry et vit, comme cela était prévisible, que celui-ci se retirait discrètement. Il n'irait certainement pas loin et reviendrait vite. Hier soir, il avait subtilisé les économies que le prêtre conservait pour les placer dans une cachette sûre. Ce qu'il fallait faire pour préserver les deniers de la paroisse ! Chaque jour, Alexandre passait récupérer à l'église Saint-Eustache une bonne partie des pièces que les fidèles laissaient et s'occupaient personnellement de les reverser aux bonnes œuvres ou directement à des mendiants. Autrement, il était certain que cet ivrogne les aurait bu ! Quelle désolation que leur belle église soit aux mains d'un curé aussi peu scrupuleux des bonnes mœurs.

Alexandre demeura quant à lui à sa place et s'attela à suivre discrètement le cortège jusqu'à la réception. Il laissa passer de nombreux puis se décida à rejoindre les époux. Il s'approcha notamment plus de Kalisha mais tout en veillant à avoir une bonne distance et à ne pas froisser le comte.


"Je vous présente mes félicitations et tous mes vœux de bonheur. Vous étiez très digne, monsieur le comte, et vous, madame, je vous ait trouvé magnifiquement belle. Me permettriez-vous de réaliser un portrait de vous ? oh, ce serait très modeste, bien sûr. mais ce serait mon cadeau , pour vos noces."

Il baissa les yeux, craignant d'avoir été peu impertinent.

"Veuillez m'excuser si cela est insolent. Je me retirerai."
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Message par Coldris de Fromart Ven 2 Oct - 22:13

Que pouvait-il y avoir de plus ennuyeux qu'une interminable messe aux confins du pays ?
Une cérémonie de mariage.
Une cérémonie qui n’était rien d'autre que la signature d'un pacte.
Un pacte qui n’était rien d'autre qu’une épine dans ses projets.

Un contretemps. Un simple contretemps

Voilà ce que se répéter Coldris de Fromart tandis que les sermonts et autres psaumes s’enchaînaient jusqu’à la question fatidique.

La princesse se tourna vers la porte.

Il haussa un sourcil sur son visage sévère. Et bien quoi ? Attendait-elle un quelconque sauveur ?

Lui aussi observa l'embrasure de la porte.

Ah… Si seulement…

Il devait certainement être la seule personne de cette assemblée à espérer voir cette union sombrer.

Une question de temps. Une simple question de temps

Évidemment, personne ne s'opposa à cette union et le Ministre retourna immédiatement à ses pensées qui comme toujours tentaient de saccager son esprit.
Ce ne fut que les murmures  grandissants dans l'assemblée qui le tirèrent de son classement. Elle hésitait ? En même temps vu le porc qu'on lui avait servi.

Ah… Si seulement…

Mais non. Il grogna sourdement et se renfrogna, retournant à sa nuée d’étourneaux.

Enfin la cérémonie s'acheva ! Il laissa le couple disparaître sans leur accorder la moindre attention. Il n’avait qu’une hâte : passer à autre chose. Cette inactivité le faisait trépigner et accentuer les multiples voix de son esprit. Il avait à peine entamé quelques pas pour s'esquiver que déjà il se faisait harponner. Il fit volte-face le visage fermé pour découvrir l'inopportun qui avait le culot de venir le déranger après ce supplice.

Un prêtre ?! Et quoi ?! N'avait-il pas eu assez de latin et de bibleries pour le restant de sa journée ?!

- Si vous souhaitez parler moral, c’est au Premier Conseiller que vous devez faire part de votre requête. répliqua-t-il sèchement, bien content pour une fois de ne pas avoir le titre.

Mais puisque l'homme insistait, il lui emboita le pas, à contre-courant de la marée humaine qui se dirigeait vers l’immense porte. Les cloches se mirent à carillonner d'une outrageuse joie tandis que le prêtre lui ouvrait une porte. Il lui adressa un regard suspicieux et s’engagea dans le passage…. Qui déboucha à l’extérieur. Dans une rue pour le moins… animée.

Un rictus se dessina aux propos de l'homme d'Eglise. Allons bon. Un curé débauché. Cela n'avait certes rien d'original mais l’idée de piétiner la religion en allant baiser en compagnie d'un prêtre était terriblement irrésistible.

Qui plus est après cette effroyable messe.

Il avait besoin de se laver et de se purifier de toutes ces inepties dans lesquelles il avait baigné stoïquement.

- Pourquoi choisir entre une taverne et un bordel ? répondit-il avec une pincée d'amusement dans sa voix glaciale.

Il entraîna l'homme quelques rues plus loin, jusqu’à une discrète maison qui n’avait rien de particulier de l’extérieur. Coldris connaissait les lieux. Un passage obligé sur la route pour Djerdan. Il y avait ses habitudes pour y être venu régulièrement lors de négociations.

C’était un endroit feutré et calme, constitué de petits alcôves mélangeant avec un goût certain les raffinement de l’Orient et de l'Occident. Sur l'un des divans en velours carmin, où s'amoncelaient  un multitude de coussins de soies aux couleurs sans doute vives, se trouvait une jeune femme allongée dans une position lascive. Sa toilette jouait admirablement la transparence.

Après quelques mots à une femme qui s'inclina, il s'installa dans l’alcôve invitant le prêtre à prendre place.

- Bienvenue au paradis ! lança-t-il de son inimitable sourire qu'accompagnait sa voix impérieuse.

Bientôt, d'autres femmes ne tardèrent pas à les rejoindre...
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Ven 9 Oct - 12:09

Qu’avait-elle fait ? Kalisha mourrait de honte d’avoir hésité autant. Ce n’était pourtant pas compliqué ! Trois pauvres lettres. O .U.I

Ou NON.

Le rouge lui était monté aux joues et ses yeux brillaient de larmes retenues. Quelle idiote ! Mais quelle idiote ! Qu’allaient-ils tous penser désormais ?! La jeune princesse était complètement sonnée. Elle passa mécaniquement sa main autour du bras de son mari. Elle n’entendait pas les acclamations, ni les chants. Les larmes se mirent à couler. Ce n’est que lorsqu’elle sentit la douce main de Florentyna saisir le bout de ses doigts qu’elle réintégra le moment présent.

Elle devait faire illusion.
Etre ce que l’on attendait d’elle.
Etre forte.
Elle le pouvait.

Elle n’était pas la seule femme à se marier ainsi après tout.

Elle inspira profondément et salua en souriant les courtisans qui leur adressait de discrets signes.

- Vous avez été parfaite, ma Mie, lui adressa-t-il un peu pour la forme.

Cela sonnait si faux qu’elle ne put s’empêcher de tressaillir. Toute sa vie ne se résumait désormais plus qu’à ça : apparence. Elle avala péniblement sa salive avant d’oser croiser son regard.

- Je vous prie de m’excuser. L’émotion m’a submergée. Je me sens terriblement honteuse

Elle baissa la tête pour contempler ses pieds. Pourrait-elle vraiment l’aimer ou l’apprécier un jour ?

Une fois au cœur des festivités, Kalisha se laissa gagner par la joie communicative des courtisans venus lui adresser leurs félicitations. Elle prenait ci et là des petits gâteaux et autres coupes de vin. La file de courtisans n’en finissait plus de venir lui parler. Elle en oublia même le poids de sa robe et de ses engagements.

Finalement ce fut au tour d’Alexandre de venir les saluer. Elle était si heureuse de voir un visage familier dans toutes cette foule. Elle lui attrapa aussitôt les mains :

- Oh merci Alexandre! Ce serait avec joie que j’accepterai votre offre. Dites, vous viendrez me voir Monthoux j’espère ? demanda-t-elle pleine d’espoir

Elle n’espérait rien de plus qu’une visite qui la ferait sortir de son quotidien qui s’annonçait si triste et Alexandre était d’une si agréable compagnie qu’importe qu’il soit infirme, cela ne changerait rien. Evidemment ça n'allait sans doute pas beaucoup plaire son époux. Mais après tout, tant pis.
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Message par Le Cent-Visages Ven 16 Oct - 23:23

[Février 1597] "Vérité en deçà de la frontière, mensonge au-delà..." [Terminé] - Page 2 Avt_lo11[Février 1597] "Vérité en deçà de la frontière, mensonge au-delà..." [Terminé] - Page 2 Floren10

Comte Prosper de Monthoux et Mademoiselle Florentyna de Monthoux, 18 ans

A peine avait-on quitté la basilique que Coldris de Fromart et le père Thierry se retirèrent ensemble. Leur absence fut à peine remarquée au milieu de tous les autres hôtes occupés à aller, venir, converser, papillonner en tous sens. Florentyna et son père rendaient leurs politesses à des dizaines de courtisans et religieux venus féliciter les nouveaux mariés - mais aussi prendre des nouvelles de la demoiselle de Monthoux.

-- N'ayez crainte, ma Mie, répondit Prosper aux inquiétudes de sa femme : Je comprends bien que l'émoi ait pu quelque temps vous troubler dans vos gestes et vos sens. Mais voyez, tout le monde vous dit que vous avez été ravissante. Personne n'a rien remarqué.

Et tant mieux. Il n'aurait manqué plus qu'un mauvais signe comme celui-là pour placer leur union sous de tristes auspices ! Les langues fourchues de la Cour étaient si promptes à tout décortiquer et sur-interpréter ! Qu'aurait-on dit si une seconde durant, la princesse Djerdanne était apparue réticente !
La fille du comte de son côté rendait les politesses et répondait à plusieurs connaissances venues la trouver. On complimentait sa nouvelle belle-mère, on saluait le faste de la cérémonie, le rôle parfait que Florentyna et les couventines avaient tenu en dames de parage.

-- Oh oui, je suis tellement heureuse de retrouver une nouvelle présence féminine auprès de moi, confessa-t-elle à une marquise avec un tendre regard vers Kalisha. Même si bien sûr jamais je n'oublierai ma défunte mère. J'espère une amie chère en la personne de la princesse de Djerdan.

Elle se rapprocha de Prosper et sa nouvelle épouse. Florentyna adressa un large sourire à Alexandre qui venait de les rejoindre pour formuler ses compliments au couple.
D'abord crispé par la présence de cet infirme, le comte de Mothoux finit par se détendre : ce petit semblait parfaitement docile et d'une certaine douceur. Son respect de l'étiquette s'avérait du reste exemplaire. Se penchant un peu vers lui, il répondit dans un sourire :

-- Merci, jeune homme. Et puisque ma femme semble enthousiaste à l'idée de ce portrait, alors je l'accepte aussi bien volontiers. Veux-tu venir au domaine pour cela une prochaine fois ?

Florentyna posa un regard chaleureux, plein de gratitude, sur Alexandre pour la proposition d'un tel cadeau. Elle acquiesça du reste aux paroles de son père : si le garçon se présentait au domaine, l'on ferait d'une pierre deux coups. Son portrait. Mais aussi la possibilité d'intéressantes conversations littéraires - et de faire plaisir à Kalisha puisqu'elle semblait tenir à revoir l'enfant de chœur qui avait été d'une si agréable compagnie.

-- La littérature, le service des messes et du père Thierry, le dessin, la vente de livres, comme vous semblez en connaître des choses ! s'enthousiasmait la jeune noble, un doux regard toujours posé sur Alexandre. Tout comme la princesse, je serai enchantée de garder contact avec vous. Dites-moi, avez-vous appris l'art auprès d'un maître ? Oh ! Et puisque je parle du père Thierry, avez-vous idée d'où il a pu se rendre ? Je ne le vois plus parmi nos hôtes...

[Février 1597] "Vérité en deçà de la frontière, mensonge au-delà..." [Terminé] - Page 2 Der_ra10

Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina

Le monarque estimait l'affaire du mariage pliée. Il était temps de passer à autre chose et la perspective de se répandre en compliments auprès de la famille ne l'enchanta guère. Le temps d'un roi coulait trop vite ! Déjà, ce fut donc vers trois généraux et un financier, qui se trouvaient parmi les invités, que Gérald Der Ragascorn se dirigea pour une conversation vraiment constructive en vue de ses prochaines stratégies.
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Message par Alexandre Sam 17 Oct - 16:27

Alexandre tremblait un peu en présence du comte de Monthoux et se rappelait que lors de ses visites à la librairie son regard se posait parfois sur sa personne et surtout ses béquilles. Par bonheur, il ne lui avait jamais adressé de réflexions ! Son père s'en chargeait et s'exclamait que son fils avait de la chance de l'avoir eu, que bien des hommes n'auraient eu ni l'abnégation d'entretenir un infirme. Son interlocuteur le confortait dans ses paroles, sans trop se mouiller. Alexandre se souvenait avoir pensé plus d'une fois que ces deux-là étaient les pires flatteurs hypocrites qui soient.

Au moins, aujourd'hui, il ne lui disait rien non plus et acceptait même la proposition qu'il venait de lui faire. Alexandre répondit par un hochement de tête et sourit à la princesse.


"Je serai ravi de venir vous rendre visite, madame, aussi souvent que vous m'inviterez. Naturellement, il me faudra demander la permission à mon père mais je suis certain qu'il la donnera de bon gré."

Savoir que son fils nouait des liens resserrées avec des nobles risquait même de le faire éclater de joie. Il serait même partant pour le laisser visiter ces dames tous les jours si cela s'accompagnait chaque fois de la vente de livres.

"Vous n'aurez qu'à me faire contacter dès que vous serez installée à Braktenn et je courai vous voir, madame."

Il sourit à Florentyna qui les rejoignait.

"Si vous le désirez, mademoiselle, je pourrais réaliser un portrait de vous aussi."

Elle le faisait rougir de tous ces beaux compliments et Alexandre ne savait plus où se mettre.

"Je.. Non, je n'ai pas eu l’honneur d'apprendre grâce à un maître. Le dessin a été une activité découverte lors des périodes de mon enfance où j'ai été cloué au lit. Mais mon père n'a jamais souhaité que j'approfondisse davantage mes compétences en cette discipline. A ses yeux, cela ne sert pas au commerce d'une librairie. Et je suis son seul et unique héritier. C'est ainsi, mademoiselle. Cela ne restera qu'une belle passion et je suis suffisamment heureux si celle-ci plait aux gens. Pour ce qui est des messes, je suis simplement très pieux et participer à ces cérémonies est on ne peut plus apaisant. Tout à l'heure, dans la cathédrale, je percevais le souffle de Dieu. Il était là, parmi nous, et nous contemplait avec amour. Je ne connais pas de sensation qui soit meilleure."

Son visage respirait un bien-être authentique à l'évocation de ses sentiments pour la chose religieuse. Le jeune homme était véritablement habité et on ne pouvait nier la sincérité de ses déclarations.

"Enfin, pour ce qui est de la littérature, si vous me le permettez, mademoiselle, avec tout le respect que je vous dois, comment pourrait-on parler de maître en une telle manière ? Combien d'ouvrages sortent chaque année ? Tout lire est une quête éternelle. Sans compter qu'il y aura jamais une opinion sûre. La littérature est le champ des possibles et des sensibilités. Un lecteur n'est pas l'autre et contenter tout le monde sera toujours impossible mais je crois que c'est ici que réside la beauté de la chose. Nous voulons malgré tout connaitre et cette volonté nous oblige à nous dépasser."

Alexandre s'amusait follement de cette conversation aussi enrichissante que stimulante. Quel bonheur que de pouvoir discourir art et littérature ! Il blêmit cependant quand Florentyna demanda des nouvelles du père Thierry. Décidément, celui-là lui poserait toujours des soucis.

"Ah... Le père Thierry est indisposé. Vous savez, avec l'âge, le corps s'use et les genoux du père Thierry ne sont plus de première jeunesse. Il se fatigue beaucoup à rester longtemps debout et après les efforts pour cette messe de tout à l'heure i a dû se retirer pour garder le lit jusque demain. C'est une autre raison pour laquelle je suis s attachée à notre paroisse. C'est un devoir de bon chrétien que de soutenir son curé."

Alexandre dissimula un rictus de plaisir derrière un visage avenant, feignant de compatir au sort du père Thierry. Peu importait où celui-là traînait en ce moment, il adorerait demain d'entendre les gens le plaindre. Douce vengeance pour tous ces moments d’humiliations à venir le récupérer dans ces pires débauches !


Alexandre
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Mar 20 Oct - 13:44

Le Comte – son époux – la rassura sur sa maladresse. D’après lui personne n’avait rien remarqué. Etait-ce vrai ou simplement de belles paroles enrobées d’un joli papier de douceur ? Elle serra le bras de son mari comme pour se rassurer.

Les vagues de courtisans déferlaient, les inondant de félicitations. Elle en avait la tête qui tournait. Tant et si bien qu’elle en oublia momentanément ses angoisses de jeune mariée et son affreuse hésitation devant l’autel. Elle se laissa gagner par son rôle du jour et répondit avec grâce et élégance à chaque personne dont elle tentait de retenir le nom ainsi que le titre.

Ce n’est qu’un bon moment plus tard, qu’Alexandre vint à son tour présenter ses honneurs et leur proposer un portrait. Kalisha était si heureuse ! Elle se tourna aussitôt vers son mari afin d’avoir sa confirmation. On ne pouvait pas dire que son avis avait été des plus positifs la veille concernant les infirmes… Peut-être y trouvait-il quelque chose à y redire ? Mais fort heureusement, il accepta sans discuter et même avec le sourire. Elle adressa un sourire plein d’une pétillante gratitude à Prosper de Monthoux pour avoir accepter ce présent.

Elle n’était pas encore rentrée à Braktenn qu’elle avait déjà hâte de revoir Alexandre en compagnie de Florentyna ! Peut-être pourraient-ils tous devenir amis ? Elle n’avait jamais réellement eu d’amis au Palais et cette perspective la réjouissait au plus haut point. Sa belle-fille semblait d’ailleurs partager sa joie et une avalanche de compliment s’abattit sur le jeune homme dont les joues se teintèrent de rouges. Kalisha ne pouvait retenir un petit rire. Il était si adorable ainsi ! Elle écouta avec attention sa réponse jusqu’à cette phrase qui la ramena sur terre avec violence.

Tout à l’heure dans la cathédrale je percevais le souffle de Dieu…

La Princesse ne put réprimer un frisson. Toutes les images lui sautèrent au visage.
Sa longue procession dans la nef.
Les yeux rivés sur elle.
Les genoux qui lui faisaient mal.
Le silence à cette question qui n’attendait aucune réponse.
C’était ça le souffle de Dieu ?
Cette solitude qui faisait frissonner.
Et ce mot qui avait refusé de sortir.

Sa réponse sur la littérature n’était qu’un bruit de fond comme l’orchestre qui jouait ou les voix des courtisans alentours. Ses yeux rivés dans le vague, elle s’était figée un court instant.

Le Mariage

Ses pupilles traversèrent l’assemblée et se posèrent sur son époux qui discutait avec un couple.

La nuit de noces

Elle le fixa sans parvenir à détacher son regard. Elle était terrifiée. Pétrifiée par la peur de l’inconnu. Elle ne savait pour ainsi dire rien de ce qui allait se passer. Elle l’imaginait tirer sur les rubans de son corset et faire tomber l’un après l’autre les épais jupons et autres vêtements qui la dissimulait. Allait-elle finir entièrement nue devant lui ? Son cœur s’accéléra et ses joues se teintèrent de rouge. Elle ne savait même pas s’il y aurait ou non des témoins pour s’assurer que le mariage serait consommé. Personne ne lui avait rien dit et elle n’osait pas poser cette question. Elle frissonna malgré elle à l’idée de ses mains inconnues qui se poseraient sur sa peau et… Est-ce qu’elle allait avoir mal ?


Ah le Père Thierry est indisposé…

Elle tourna la tête vers Alexandre tout en buvant une gorgée d’hydromel. Une idée lui vint soudainement à l’esprit en regardant son verre : peut-être que… Peut-être que si elle buvait suffisamment elle oublierait tout ? Peut-être qu’elle ne souffrirait pas ainsi ? Peut-être même qu’elle apprécierait ? Elle déposa son verre vide sur un plateau et le remplaça par un plein qu’elle dégusta aussitôt.

- Et bien sans doute pour le mieux. Je n’ai pas trouvé le comportement du Père Thierry des plus respectueux à votre égard. C’était même fort déplacé de vous faire ainsi réciter en public, j’en suis fort désolée pour vous, Alexandre.
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Message par Le Cent-Visages Mar 27 Oct - 11:33

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Comte Prosper de Monthoux et Mademoiselle Florentyna de Monthoux, 18 ans

-- Oh mais oui ! Oui ce serait formidable, Alexandre ! s'enthousiasma Florentyna, redevenant un peu une enfant l'espace de ces quelques secondes : on l'avait déjà peinte un certain nombre de fois, mais avec Alexandre, elle entrevoyait en plus la possibilité d'une belle amitié. Vous immortaliserez toute la famille de votre talent ! Et nous pourrons parler de littérature.

Le petit invalide était si attendrissant, à rougir à tant de compliments. La demoiselle avait presque envie de l'enlacer ou de lui ébouriffer les cheveux. Sa bonne humeur s'estompa cependant en entendant que le garçon avait été privé de développer un si rare talent... pour n'être voué qu'à la tâche de l'héritier : celle du repreneur de la librairie. Toutefois, Florentyna n'avait pas à s'insurger là, devant tout le monde, et à se mêler de ce qui ne la regardait pas en contestant la décision d'un père. Elle souffla donc par politesse :

-- Oui... Au moins comme vous le dites, votre métier est assuré à la librairie. Vous aurez un emploi stable. Et puis, votre don pour le dessin reste là, comme une belle passion, et j'espère que tous trouverez toujours dans vos journées un peu de temps à lui consacrer. (Puis, quant il fut question de littérature) Vous avez raison : on ne connaitra jamais qu'une infime partie de tout ce qui se publie chaque année. Malgré tout, je crois en l'utilité des maîtres en la matière : comme dans n'importe quel autre art, ils nous apprennent à repérer des figures de style, à analyser précisément ce qui fait qu'un texte est beau, à comprendre les grands mouvements esthétiques, à replacer une œuvre dans son contexte. Des fois... il me vient à moi-même l'envie d'écrire, confessa-t-elle en rosissant. Je crains de ne pas en avoir le talent, alors au moins, je consacre mon argent à être la mécène de plusieurs nouveaux auteurs de Braktenn.

Prosper écoutait tout cela distraitement, hochent de temps en temps la tête, mais surtout préoccupé par le fait de continuer de manger des petits fours. Il fronça toutefois les sourcils lorsque Alexandre évoqua son éducation et crut bon de rappeler au petit estropié :

-- Rappelez-vous bien, jeune homme, la grande chance que vous avez eue d'avoir été conservé en votre état. Votre père a eu raison de vous former avec exigence au commerce des livres. L'art est une voie d'orientation incertaine, avec beaucoup d'appelés et peu d'élus, et moult praticiens qui restent dans le besoin. Soyez donc reconnaissant que l'on vous ait assuré un métier stable : vous serez un modèle pour d'autres... individus dans votre situation physique.

Florentyna serra les dents et ravala sa colère : pourquoi son père avait-il besoin d'intervenir de façon aussi sévère ? C'était humiliant pour Alexandre ! Discrètement, elle lui adressa un regard profondément désolé. Puis elle chercha secours et apaisement auprès de Kalisha en se tournant vers elle, avec un très bref hochement négatif de la tête, navrée qu'elle assiste à une scène pareille. Et dire... qu'elle allait passer la suite de sa vie comme épouse de ce triste sire. Une nouvelle fois, la demoiselle eut honte d'être la fille de cet homme-là. Elle voulut faire diversion et rebondit sur une remarque d'Alexandre :

-- Le souffle de Dieu... J'aime à croire qu'il peut être en tout lieu. Dans cette basilique, oui, j'espère qu'il était là pour apaiser ce qui devait l'être... (dit-elle en regardant Kalisha : pour elle, cela n'avait pas été un moment facile.) Il y en avait bien besoin, parce que je sentais aussi bien d'autres souffles malheureusement : les ragots, les pressions, beaucoup d'exigences intimidantes. Le souffle de Dieu ne peut pas s'exprimer aussi sévèrement. Mais il peut être là pour consoler les cœurs et donner de la force.

Elle hocha la tête à la remarque d'Alexandre sur le père Thierry : oui, ce devait être cela... Le prêtre avait dû partir se reposer. Mais ce fut surtout l'intervention de la princesse qui fit réagir Florentyna. Elle l'approuva d'un nouvel acquiescement, très énergique.

-- Vous avez tout à fait raison, Kalisha. Pour un prêtre... j'ai été assez surprise de le voir humilier de la sorte un de ses propres enfants de chœur. Mais ma foi... même les hommes de Dieu sont imparfaits. L'inverse se saurait.

-- Oui, oui, c'était... indélicat, ponctua mollement Prosper de Monthoux pour faire bonne figure et ne pas enfoncer une nouvelle fois Alexandre. J'espère que ce n'était qu'un égarement passager, ou alors qu'il pensait bien faire.
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Message par Alexandre Mer 28 Oct - 18:36

Alexandre était si enthousiaste par sa discussion avec Florentyna que son attention ne remarqua rien du malaise croissant de Kalisha , ni de sa propension à vider continuellement les verres d'alcool. Il accueillit avec une grande joie sincère le bonheur que sa nouvelle amie avait de s'imaginer peinte par ses soins. Il s'attrista intérieurement du rappel de sa condition d'infirme que lui dressait le comte. Sa fille avait été plus diplomate, elle, pour ne renchérir que sur la bonne situation que lui procurait sa naissance et sa position de fils d'un libraire bien établi. Le petit infirme se savait chanceux d'avoir été conservé. il en remerciait le Ciel chaque jour pour vivre dans un foyer confortable et c'était aussi pour cela qu'il gardait une certaine admiration pour son père en dépit de ses travers et des violences que sa mère pouvait souvent subir. Il n'avait pas si mauvais fond : il montrait uniquement son autorité.

"J'en suis parfaitement conscient, messire, et je respecte et honore mon père pour cette décision qui relève des plus grands mérites. Vous avez là aussi raison sur vos discours sur l'art, comme le disait si justement votre fille. Oui, l'art se doit de rester une passion. C'est malheureusement un domaine bien nébuleux et il faut posséder de solides revenus pour s'y consacrer à plein temps ou au moins dispose d'une activité qui assure un train de vie correct."

Il s'était exprimé de manière polie mais ferme. Sans la moindre impertinence mais en laissant passer quelques idées. Cela devrait suffire pour apaiser cet imbécile qui retourner enfourner les pâtisseries. Il se retourna vers Florentyna pour poursuivre leur conversations.

"Bien sûr, bien sûr, il faut des maîtres, mais il faut aussi garder l'esprit ouvert et savoir reconnaître les évolutions quand elles se présentent. C'"est là tout la querelle des Anciens et des Modernes. Faut-il s'inspirer uniquement des textes de l'Antiquité ou s'en affranchir ? Je pense qu'il faut maîtriser les deux et conserver un esprit ouvert à la nouveauté. mais vous me confessiez avoir des envies d'écrire Si je puis être honnête, j'ai moi aussi ces idées mais je me sens pas non plus légitime. Et si... ? Lors de nos prochaines rencontres, nous pourrions aussi effectuer quelques travaux d'écriture ? Rien de mieux qu'un ouvrage en commun pour vaincre les inhibitions !"

Alexandre laissa un peu la conversation flotter et s'autorisa à prendre un petit-four lui aussi quand un domestique s'approcha avec un plateau. Leur goût était incroyable ! Il comprenait un peu ce gros Monthoux qui passait la fête de ses noces à s'en gaver. Le petit infirme se sentit brusquement gêné quand Kalisha intervint de manière assez sèche pour critiquer la conduite du père veille lors de la réception de la veille. Comment défendre encore ce démon de prêtre ? Il commençait à en avoir assez d'inventer continuellement des excuses pour épargner la réputation de leur paroisse. Un jour, peut-être, devrait-il en référer à l'évêque. Mais il doutait que cela ferait quelque chose...

"Euh... je pense que le père Thierry voulait mettre mes talents en valeurs. Cela était maladroit, oui, mais sans mauvaises intentions. Oui, madame, les hommes de Dieu sont eux eux perfectibles. Nous le sommes tous, n'est-ce pas ?"

Sur ces paroles maladroites, Alexandre se pressa d'avaler une longue gorgée de jus de fruits et pria longuement pour que le sujet change rapidement.
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Message par Le Cent-Visages Mar 3 Nov - 10:37

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Comte Prosper de Monthoux et Mademoiselle Florentyna de Monthoux, 18 ans

Florentyna se désola intérieurement d'avoir entendu son père en remettre un couche... et Alexandre, si docile, acquiescer à tous ses propos alors que la culpabilité devait déjà le tenailler au quotidien. Son père, lui, acquiesça avec autorité à tout ce que reconnaissait pieusement la petite voix de l'invalide.
Florentyna sauta sur l'occasion offerte par la conversation quant à la littérature, pour changer définitivement de sujet. Elle s'enthousiasma - peut-être avec un léger excès, mais pour être bien certaine que désormais l'attention demeurerait vouée exclusivement à ce plaisant sujet :

-- Des ateliers d'écriture ? Oh mais c'est une merveilleuse idée, Alexandre ! Quoi de mieux pour mettre en pratique ce que nous apprenons en amont du style et des courants de penser ! Et pour déverrouiller notre propre fantaisie. Que voilà une raison supplémentaire pour venir au château. Je suis sûre que Kalisha s'amuserait elle aussi beaucoup, avec nous deux, à des jeux d'écriture.

Elle trouva le garçon bien généreux de prendre encore la défense du père Thierry... mais sans doute avait-il raison : l'homme est imparfait, malgré toutes ses bonnes intentions. Une façon très maladroite d'avoir essayé de le mettre en valeur. Soit. Florentyna choisira de retenir cette hypothèse.

La fête continua toute l'après-midi encore. On dansa, on servit des boissons à profusion, on écouta les ménestrels à la mode chanter leurs plus beaux poèmes d'amour. Puis plusieurs discours se déroulèrent devant tout ce noble parterre : l'archevêque, le Mayeur, quelques ministres, et le monarque en personne rappelèrent une nouvelle fois tous les bons auspices sous lesquels ce mariage plaçait Monbrina. Et les pavanes et gaillardes de reprendre, et les jeux de société de prendre le relai, avant de servir un buffet dînatoire au tomber du jour.
Pour Florentyna, l'anxiété montait : elle savait très bien que la grande épreuve se rapprochait pour la princesse. D'ici moins de deux heures... sa nuit de noces allait commencer. La demoiselle s'appliqua à tenir, d'ici là, la meilleure compagnie possible à Kalisha - non sans s'inquiéter de la voir descendre autant de verres d'alcool... Au moins... au moins ne serait-elle qu'à moitié consciente. Par ailleurs, le comte n'était pas une brute. Elle l'imaginait plutôt maladroit que violent, d'après ce que sa défunte mère avait parfois confié à la jeune pucelle au moment de leurs premières discussions sur le sexe - à l'arrivée des menstrues de Florentyna. Pourvu que Prosper soit correct ce soir. Quand l'heure vint, la jeune fille souhaitera "bonne nuit" et un sous-entendu "bon courage" à Kalisha d'une accolade accompagnée d'une tendre bise.

Prosper avait passé l'après-midi à des mondanités. Saluer telle Marquise, aller rendre ses hommages à Madame l'archi-duchesse, recevoir la bénédiction de Monseigneur l'archevêque. Bine sûr, il était régulièrement revenu vers sa fille et sa femme - notamment pour le rituel de la danse entre les nouveaux mariés. Le comte ne se rappelait pas trop mal de ses cours de maintien et fut un danseur acceptable. Quant à la nuit de noces qui s'en venait, voilà des années qu'il n'avait pas pratiqué. Il se promit de retrouver tous les délices de la chose - qui lui rappellerait sa belle jeunesse - et d'être le plus adroit possible.
Après les derniers au revoir, on conduisit cérémonieusement le jeune couple vers la chambre nuptiale. Le rideau s'abattit. Au-dessus d'eux trônait l'œil ouvert de la lune.
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