[le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
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Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Alduis retrouvait petit à petit des couleurs et ce n’était pas juste une illusion dû aux vitraux. Non, il pouvait sentir la vie s’écouler à nouveau dans chacune de ses veines. Pourtant ce n’était pas suffisant. Eldred fouilla sa poche et en extirpa une brioche qu'il lui tendit.
-Tiens !
Un ordre qui sonnait comme un « mange ! ». Il avait emprunté ce petit pain peu avant son départ de Frenn. Personne ne remarquerait l'objet de son délit et il était persuadé qu’il avait dû oublier de manger.
Détendu, par sa boutade, Alduis commença à se confier petit à petit. Alexandre. Le zakrotien hocha de la tête.
- Ça devait arriver c’était inévitable. Tu ne pouvais rien faire contre à part t'y préparer.
Aussi dur et douloureuse soit-elle c’était la plus simple vérité. Il aurait pu lui mentir. Le rassurer. Le consoler. Mais il tenait à être honnête et droit avec lui plus qu'avec n'importe qui d’autre. Il se contenta de serrer son épaule dans sa large main comme pour lui rappeler qu’il était là.
Contre tout attente, Alduis tourna la tête et il croisa son regard bleu égaré
- Il m'a dit qu'il… m'aimait
Eldred envoya une tape dans le dos d'Alduis
- Évidemment… J’ai toujours raison. Si un jour tu as des enfants, toi aussi, tu comprendras. Qu'importe si tu n'aimes pas leur mère, ils seront ton bien le précieux. Parce qu'ils seront de ton sang. Parce que tu leur transmettras ce en quoi tu crois. Les valeurs qui te sont chères. Qu'importe vos relations ou ce que tu as traversé et traversera, je suis sûr qu’il a fait de même avec toi.
Il lui adressa un large sourire et passa son bras autour de ses épaules.
- Quoi d'autre mon lapin ? T'as quand même pas amoché ta main uniquement pour ça ? Je me trompe ?
Parce que Alduis ne se maîtrisait pas certes. Mais de là à s’enfoncer consciemment du verre dans la paume de sa main d'arme, il y avait un gouffre. Un gouffre débordant de tension.
-Tiens !
Un ordre qui sonnait comme un « mange ! ». Il avait emprunté ce petit pain peu avant son départ de Frenn. Personne ne remarquerait l'objet de son délit et il était persuadé qu’il avait dû oublier de manger.
Détendu, par sa boutade, Alduis commença à se confier petit à petit. Alexandre. Le zakrotien hocha de la tête.
- Ça devait arriver c’était inévitable. Tu ne pouvais rien faire contre à part t'y préparer.
Aussi dur et douloureuse soit-elle c’était la plus simple vérité. Il aurait pu lui mentir. Le rassurer. Le consoler. Mais il tenait à être honnête et droit avec lui plus qu'avec n'importe qui d’autre. Il se contenta de serrer son épaule dans sa large main comme pour lui rappeler qu’il était là.
Contre tout attente, Alduis tourna la tête et il croisa son regard bleu égaré
- Il m'a dit qu'il… m'aimait
Eldred envoya une tape dans le dos d'Alduis
- Évidemment… J’ai toujours raison. Si un jour tu as des enfants, toi aussi, tu comprendras. Qu'importe si tu n'aimes pas leur mère, ils seront ton bien le précieux. Parce qu'ils seront de ton sang. Parce que tu leur transmettras ce en quoi tu crois. Les valeurs qui te sont chères. Qu'importe vos relations ou ce que tu as traversé et traversera, je suis sûr qu’il a fait de même avec toi.
Il lui adressa un large sourire et passa son bras autour de ses épaules.
- Quoi d'autre mon lapin ? T'as quand même pas amoché ta main uniquement pour ça ? Je me trompe ?
Parce que Alduis ne se maîtrisait pas certes. Mais de là à s’enfoncer consciemment du verre dans la paume de sa main d'arme, il y avait un gouffre. Un gouffre débordant de tension.
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Eldred fouilla dans sa poche à la recherche de quelque chose et en sortit quelque chose, avec un tiens qui ressemblait fort à un ordre. Alduis baissa les yeux sur ce qu’il avait dans le creux de la paume et… il resta un moment surpris. Une brioche. Il lui donnait une brioche. Il resta un moment interdit mais Eldred ne semblait pas vouloir baisser le bras avant que le petit pain ait changé de main. Alors il tendit les doigts et le prit, sans savoir quoi en faore.
Il n’avait pas mangé depuis le soir du 8. Il n’avait alors pas très faim, mais il s’était forcé. Il fallait être en forme pour affronter le lendemain. La rencontre avec Dyonis et l’anniversaire de son père. Mais la journée suivante ne lui en avait pas laissé le temps - ni l’envie. A vrai dire, il avait même oublié l’existence de son ventre jusqu’à présent.
Jusqu’à présent, parce que la brioche venait malencontreusement de le lui rappeler. Il ne pensa même pas à remercier Eldred. Déchirant un morceau entre deux doigts, il le fourra dans sa bouche et l’avala, presque sans mâcher. Il ne cherchait pas à savourer la mie, pourtant délicieusement moelleuse, juste à remplir son ventre pour qu’il se rendorme.
Le corps était si faillible. Si fragile. Pourquoi devait-il en avoir un ? Pourquoi devait-il cohabiter avec lui ? Il fallait sans cesse penser à le nourrir, à le soigner, à le laver. Il pouvait saigner, tomber de fatigue, attraper une maladie…
Il enfourna une autre bouchée de brioche.
Oui, il le savait. Que son père comprendrait tôt ou tard sa relation. Comme il avait compris celle avec Mathurin. Comme il devait se douter, sans le dire, de toutes celles qu’il avait eu à l’armée. Alduis resserra les dents. Malgré tout cela, malgré que les choses soient évidentes et inévitables, comme le rappelait Eldred, il avait peur.
La poigne qui se serra davantage sur son épaule était un soutien… mais ne suffisait pas tout à fait à chasser la peur. Il demanda à mi-voix :
- Et s’il lui arrive quelque chose… qu’est-ce que je devrais faire ?
Parce qu’alors, il n’aurait pas tenu sa promesse.
Parce qu’il n’aurait plus de raison de vivre.
Soudain, Eldred envoya une tape dans son dos. Une tape si dynamique, qui dénotait avec ses pensées sombres, qu’elle le fit sursauter. Il se tourna vers lui. Son père lui avait dit qu’il l’aimait. Il le lui avait dit. Alors qu’il avait la certitude qu’il avait toujours préféré Bérénice. Il était tout juste son héritier, à peine son fils. Il le lui avait dit. Alors pourquoi se mettait-il à l’aimer soudainement ?
Il ne sut quoi répondre, alors il garda le silence. Eldred passa un bras autour de ses épaules. Alduis ne chercha pas à se dégager. Au contraire, ce contact avait quelque chose de rassurant. Comme si Eldred forçait ses pieds à rester sur le sol.
- Quoi d’autre, mon lapin ?
Il y avait d’autres choses, beaucoup d’autres choses. Alduis serrait ce qui restait de brioche dans sa main gauche. Il l’avait déjà oublié, happé par les souvenirs et la conversation.
- Il y avait un de ses bâtards. Sarkeris. Je...
Il fit un effort pour contrôler la montée de colère en lui, pour la rendormir, et poursuivit d’une voix rauque, les dents serrées :
- Tu l’aurais vu. Je sais qu’ils ont parlé. Je sais qu’ils ont parlé après m’avoir congédié. Je le sais. Qu’est-ce qu’ils ont dit ?
Il ne posait pas vraiment la question à Eldred, mais plutôt généralement. A la vie. Il poursuivit :
- Et mon père… il m’a donné un couteau. J’aurais pu le tuer. J’aurais pu le tuer et je ne l’ai pas fait. Alors qu’est-ce que ça fait de moi ?
Il n’avait pas mangé depuis le soir du 8. Il n’avait alors pas très faim, mais il s’était forcé. Il fallait être en forme pour affronter le lendemain. La rencontre avec Dyonis et l’anniversaire de son père. Mais la journée suivante ne lui en avait pas laissé le temps - ni l’envie. A vrai dire, il avait même oublié l’existence de son ventre jusqu’à présent.
Jusqu’à présent, parce que la brioche venait malencontreusement de le lui rappeler. Il ne pensa même pas à remercier Eldred. Déchirant un morceau entre deux doigts, il le fourra dans sa bouche et l’avala, presque sans mâcher. Il ne cherchait pas à savourer la mie, pourtant délicieusement moelleuse, juste à remplir son ventre pour qu’il se rendorme.
Le corps était si faillible. Si fragile. Pourquoi devait-il en avoir un ? Pourquoi devait-il cohabiter avec lui ? Il fallait sans cesse penser à le nourrir, à le soigner, à le laver. Il pouvait saigner, tomber de fatigue, attraper une maladie…
Il enfourna une autre bouchée de brioche.
Oui, il le savait. Que son père comprendrait tôt ou tard sa relation. Comme il avait compris celle avec Mathurin. Comme il devait se douter, sans le dire, de toutes celles qu’il avait eu à l’armée. Alduis resserra les dents. Malgré tout cela, malgré que les choses soient évidentes et inévitables, comme le rappelait Eldred, il avait peur.
La poigne qui se serra davantage sur son épaule était un soutien… mais ne suffisait pas tout à fait à chasser la peur. Il demanda à mi-voix :
- Et s’il lui arrive quelque chose… qu’est-ce que je devrais faire ?
Parce qu’alors, il n’aurait pas tenu sa promesse.
Parce qu’il n’aurait plus de raison de vivre.
Soudain, Eldred envoya une tape dans son dos. Une tape si dynamique, qui dénotait avec ses pensées sombres, qu’elle le fit sursauter. Il se tourna vers lui. Son père lui avait dit qu’il l’aimait. Il le lui avait dit. Alors qu’il avait la certitude qu’il avait toujours préféré Bérénice. Il était tout juste son héritier, à peine son fils. Il le lui avait dit. Alors pourquoi se mettait-il à l’aimer soudainement ?
Il ne sut quoi répondre, alors il garda le silence. Eldred passa un bras autour de ses épaules. Alduis ne chercha pas à se dégager. Au contraire, ce contact avait quelque chose de rassurant. Comme si Eldred forçait ses pieds à rester sur le sol.
- Quoi d’autre, mon lapin ?
Il y avait d’autres choses, beaucoup d’autres choses. Alduis serrait ce qui restait de brioche dans sa main gauche. Il l’avait déjà oublié, happé par les souvenirs et la conversation.
- Il y avait un de ses bâtards. Sarkeris. Je...
Il fit un effort pour contrôler la montée de colère en lui, pour la rendormir, et poursuivit d’une voix rauque, les dents serrées :
- Tu l’aurais vu. Je sais qu’ils ont parlé. Je sais qu’ils ont parlé après m’avoir congédié. Je le sais. Qu’est-ce qu’ils ont dit ?
Il ne posait pas vraiment la question à Eldred, mais plutôt généralement. A la vie. Il poursuivit :
- Et mon père… il m’a donné un couteau. J’aurais pu le tuer. J’aurais pu le tuer et je ne l’ai pas fait. Alors qu’est-ce que ça fait de moi ?
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
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Date d'inscription : 05/05/2020
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Alduis ne répliqua pas lorsqu’il lui tendit la brioche. Heureusement. Ce n’était pas grand-chose mais ce serait déjà ça en attendant un vrai repas. Il n’était déjà pas bien épais alors si en plus personne ne venait le nourrir...
La voix qui lui répondit n'était pas celle d'un homme. C’était celle d’un petit garçon apeuré, qui tenait ses genoux entre ses bras, assis sur son lit dans le noir.
- Il ne lui arrivera rien Alduis. souffla-t-il dans un murmure Ton père n’a jamais levé la main contre eux.
C’était lui qui prit de panique l’avait poussé dans le vide. Mais les choses étaient différentes désormais. Il était plus âgé, il pouvait, non il devait prendre ses responsabilités.
- Il est temps d’assumer ta vie, tu ne crois pas ?
Bien sûr que son père l’aimait. Comme tous les pères et leurs enfants. L’exception existait mais ce n’était pas le cas. Il avait beau subir une attention souvent négative, il n’en demeurait pas moins qu’il s’agissait d’une attention tout de même. Lorsqu’il évoqua son demi-frère, il sentit la tension monter d’un cran. Son bras le serra un peu plus fort encore contre lui
- Evidemment qu’ils ont parlé puisqu’il a une langue. Tu crois pas que c’est assez le foutoir dans ta tête pour te tracasser avec de pareilles hypothèses ? De quoi t’as peur ? Qu’il te vole ta place ? Qu’il le préfère ?
Mais il n’avait pas terminé et enchaina sur son père qui lui avait donné un couteau. C’était comme un message qui disait « Alduis, tu es mon fils. Les fils ne tuent pas leur père, quand est-ce que tu comprendras » mais la réponse d’Eldred fut nettement plus laconique. Deux mots :
- Son fils.
Tout simplement.
Parfois il fallait aller à l’essentiel quand d’autres il fallait y revenir :
- Finit ta brioche, Je dois déjà te supporter, j’ai pas envie en plus de te porter. Quoi d’autre encore ?
La voix qui lui répondit n'était pas celle d'un homme. C’était celle d’un petit garçon apeuré, qui tenait ses genoux entre ses bras, assis sur son lit dans le noir.
- Il ne lui arrivera rien Alduis. souffla-t-il dans un murmure Ton père n’a jamais levé la main contre eux.
C’était lui qui prit de panique l’avait poussé dans le vide. Mais les choses étaient différentes désormais. Il était plus âgé, il pouvait, non il devait prendre ses responsabilités.
- Il est temps d’assumer ta vie, tu ne crois pas ?
Bien sûr que son père l’aimait. Comme tous les pères et leurs enfants. L’exception existait mais ce n’était pas le cas. Il avait beau subir une attention souvent négative, il n’en demeurait pas moins qu’il s’agissait d’une attention tout de même. Lorsqu’il évoqua son demi-frère, il sentit la tension monter d’un cran. Son bras le serra un peu plus fort encore contre lui
- Evidemment qu’ils ont parlé puisqu’il a une langue. Tu crois pas que c’est assez le foutoir dans ta tête pour te tracasser avec de pareilles hypothèses ? De quoi t’as peur ? Qu’il te vole ta place ? Qu’il le préfère ?
Mais il n’avait pas terminé et enchaina sur son père qui lui avait donné un couteau. C’était comme un message qui disait « Alduis, tu es mon fils. Les fils ne tuent pas leur père, quand est-ce que tu comprendras » mais la réponse d’Eldred fut nettement plus laconique. Deux mots :
- Son fils.
Tout simplement.
Parfois il fallait aller à l’essentiel quand d’autres il fallait y revenir :
- Finit ta brioche, Je dois déjà te supporter, j’ai pas envie en plus de te porter. Quoi d’autre encore ?
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Il n’arriverait rien à Alexandre.
Il n’arriverait rien à Alexandre.
Alduis se le répétait comme un mantra, pour essayer de s’en convaincre. Tout allait bien se passer, il n’arriverait rien. Mais il savait aussi que les bonnes choses avaient toujours une fin - et cela, sans explication. Alors comment y croire ? Il pouvait se passer tellement de choses. Si ce n’était pas son père, ce serait un autre et...
- On peut le dénoncer, lâcha-t-il. Et… et les autres ? autour de lui ?
Son père n’avait-il pas ruiné toute la famille de Mathurin ? Alors que pouvait-il arriver à ceux qui entouraient Alexandre, à ceux qui lui étaient chers ? Cette peur sournoise se glissait en lui, comme un virus qui venait contaminer le sang qui coulait dans ses veines. Qui venait y colmater, comme une poix épaisse, impossible à retirer.
- Il est temps d’assumer ta vie, tu ne crois pas ?
Assumer sa vie.
Assumer sa vie.
Faire des choix.
Alduis bloqua sa respiration. Faire des choix. Et quand il n’y en avait que des mauvais… ? Comment faire ? Il ne répondit pas, pris de nouveau dans un torrent de réflexions inextricables. Il en oublia même Eldred à côté de lui quelques secondes, jusqu’à ce qu’il se rappelle à sa mémoire.
En même temps que ce légume des mers qui lui servait de demi-frère. Ils avaient parlé, bien évidemment. Mais pour dire quoi ? S’il ne pouvait pas l’entendre, alors cela le concernait forcément n’est-ce pas ? Cela ne pouvait rien annoncer de bon pour la suite ! Vraiment rien !
De quoi avait-il peur ? De tout. Et de ce bâtard-là en particulier. Parce que… parce que…
- Il le tutoie, Eldred. Et il l’appelle Papa.
Papa !
Ce qu’il n’avait pas fait depuis… depuis dix-huit ans. Depuis le 3 juin 1579. De nouveau, il arrêta de respira. Pourquoi son père le laissait faire au juste ?
Alduis aurait pu tuer son père. Une petite voix lui sifflait de le faire. Mais une autre avait retenu sa main. Pourquoi ? Pourquoi était-il faible ? Cela faisait-il de lui un lâche ? Ce n’était pas ce que penser Eldred, pourtant.
Son fils.
Cela faisait de lui son fils.
Il ne sut ni quoi penser, ni quoi dire. De nouveau, ce fut Eldred qui le sortit de ce semi-état de réflexion. Finir sa brioche. Ses doigts se rappelèrent qu’il serrait toujours le petit pain, complètement écrasé entre ses doigts. Alduis l’enfourna en entier dans sa bouche. Les choses n’avaient pas de goût. En trois bouchées, c’était terminé.
- Quoi d’autre ?
Alduis secoua la tête, et tout à coup, lâcha sans reprendre son souffle, et sans ajouter la moindre transition entre les idées :
- J’ai frappé mon père. Sa saloperie de bâtard s’amuse à m’appeler Ange. On a été au lupanar. Je vais me marier.
Il prit une seconde inspiration pour se calmer. Et se concentra sur autre chose. Même avec l’esprit occupé, il ne pouvait laisser passer la provocation.
- Alors tu ne veux pas me porter, Eldredounette ? Tu veux dire, comme ça ?
Et sans prévenir, il se jeta dans ses bras avec un air différent et se suspendit à son cou comme une jeune fille en fleur.
Il n’arriverait rien à Alexandre.
Alduis se le répétait comme un mantra, pour essayer de s’en convaincre. Tout allait bien se passer, il n’arriverait rien. Mais il savait aussi que les bonnes choses avaient toujours une fin - et cela, sans explication. Alors comment y croire ? Il pouvait se passer tellement de choses. Si ce n’était pas son père, ce serait un autre et...
- On peut le dénoncer, lâcha-t-il. Et… et les autres ? autour de lui ?
Son père n’avait-il pas ruiné toute la famille de Mathurin ? Alors que pouvait-il arriver à ceux qui entouraient Alexandre, à ceux qui lui étaient chers ? Cette peur sournoise se glissait en lui, comme un virus qui venait contaminer le sang qui coulait dans ses veines. Qui venait y colmater, comme une poix épaisse, impossible à retirer.
- Il est temps d’assumer ta vie, tu ne crois pas ?
Assumer sa vie.
Assumer sa vie.
Faire des choix.
Alduis bloqua sa respiration. Faire des choix. Et quand il n’y en avait que des mauvais… ? Comment faire ? Il ne répondit pas, pris de nouveau dans un torrent de réflexions inextricables. Il en oublia même Eldred à côté de lui quelques secondes, jusqu’à ce qu’il se rappelle à sa mémoire.
En même temps que ce légume des mers qui lui servait de demi-frère. Ils avaient parlé, bien évidemment. Mais pour dire quoi ? S’il ne pouvait pas l’entendre, alors cela le concernait forcément n’est-ce pas ? Cela ne pouvait rien annoncer de bon pour la suite ! Vraiment rien !
De quoi avait-il peur ? De tout. Et de ce bâtard-là en particulier. Parce que… parce que…
- Il le tutoie, Eldred. Et il l’appelle Papa.
Papa !
Ce qu’il n’avait pas fait depuis… depuis dix-huit ans. Depuis le 3 juin 1579. De nouveau, il arrêta de respira. Pourquoi son père le laissait faire au juste ?
Alduis aurait pu tuer son père. Une petite voix lui sifflait de le faire. Mais une autre avait retenu sa main. Pourquoi ? Pourquoi était-il faible ? Cela faisait-il de lui un lâche ? Ce n’était pas ce que penser Eldred, pourtant.
Son fils.
Cela faisait de lui son fils.
Il ne sut ni quoi penser, ni quoi dire. De nouveau, ce fut Eldred qui le sortit de ce semi-état de réflexion. Finir sa brioche. Ses doigts se rappelèrent qu’il serrait toujours le petit pain, complètement écrasé entre ses doigts. Alduis l’enfourna en entier dans sa bouche. Les choses n’avaient pas de goût. En trois bouchées, c’était terminé.
- Quoi d’autre ?
Alduis secoua la tête, et tout à coup, lâcha sans reprendre son souffle, et sans ajouter la moindre transition entre les idées :
- J’ai frappé mon père. Sa saloperie de bâtard s’amuse à m’appeler Ange. On a été au lupanar. Je vais me marier.
Il prit une seconde inspiration pour se calmer. Et se concentra sur autre chose. Même avec l’esprit occupé, il ne pouvait laisser passer la provocation.
- Alors tu ne veux pas me porter, Eldredounette ? Tu veux dire, comme ça ?
Et sans prévenir, il se jeta dans ses bras avec un air différent et se suspendit à son cou comme une jeune fille en fleur.
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Eldred restait à ses côtés. Il était persuadé qu’il n’arriverait rien à Alexandre, du moins pas du fait de son père directement. Mais la suite de sa remarque lui fit rouler des yeux et envoyer une tape derrière la tête d’Alduis.
- Cesse de dire des âneries. Ton père est Ministre. On dénonce pas un Ministre comme un vulgaire pêcheur à l’écrevisse. T’es aussi tombé sur la tête pendant mon absence ?
De tout façon, la meilleure façon de le protéger et de se protéger c’était encore d’assumer les choix que l’on faisait. La meilleure défense était parfois l’audace. Comme à chaque fois qu’Alduis devait faire un simple choix, il semblait se retrouvait perdu au centre d’un labyrinthe à rechercher désespérément la sortie.
- Tu sais quoi ? Je vais t’offrir un dé. Comme ça t’auras plus à choisir.
Ils discutèrent ensuite de son demi-frère, Sarkeris, de son nom. Comme quoi tout le monde avait des noms de la même sonorité dans sa famille. Il se demanda si c’était son père qui avait choisi celui-ci.
- Evidemment si c’est son père ! Tu l’appelles comment toi ? Monsieur le Ministre ? Tu ne peux pas lui en vouloir d’être son fils, Alduis. On appelle ça de la jalousie. Et les parents peuvent aimer plusieurs enfants à la fois. Quoi que tu en dises, tu tiens plus à ton père que ce que tu te dis.
Mais ce n’était pas terminé. Il avait refusé de tuer son père et surtout il n’avait pas mangé l’autre moitié de brioche ce que ne manqua pas de lui rappeler le zakrotien avec une pointe de sarcasme bon enfant. Et enfin, il déballa le reste de sa soirée comme s’il venait de vomir un seau de gastéropodes tout entier.
Il tapota lentement son épaule tout en réprimant le sourire qui s’immisçait sur son visage à la mention de son nouveau surnom qui lui allait à ravir
- On se calme, mon lapin. Je te connais assez pour savoir que tu as dû être tout aussi créatif. Ceci dit… Ange te va plutôt bien conclut-il avec sans cacher désormais son amusement.
- Pourquoi tu continues d’y aller si ça t’emmerdes tant ? Et puis te marier, je suis désolé Alduis, mais il fallait bien que ça arrive un jour. Et quoi que tu en penses, tu as déjà bien repoussé ce moment. Elle est comment ?
Soudainement, Alduis se jeta dans ses bras pour se faire porter comme une princesse. Ou plutôt…
- Tu veux savoir ce que ça fait d’être une mariée c’est ça ? il afficha un sourire espiègle Alors tu vois, tu devras la porter comme ça jusqu’au seuil de ta maison. Mais le plus importer c’est de ne pas…
Son pied glissa malencontreusement sur une dalle de pierre terriblement lisse et il ne put retenir plus Alduis qui s’écrasa au sol
… Trébucher et la lâcher. Oh désolé mon lapinou !
Eldred éclata de rire en voyant son ami les fesses au sol.
- Ceci dit, tu devrais manger un peu plus. Ta femme va finir par être plus lourde que toi.
- Cesse de dire des âneries. Ton père est Ministre. On dénonce pas un Ministre comme un vulgaire pêcheur à l’écrevisse. T’es aussi tombé sur la tête pendant mon absence ?
De tout façon, la meilleure façon de le protéger et de se protéger c’était encore d’assumer les choix que l’on faisait. La meilleure défense était parfois l’audace. Comme à chaque fois qu’Alduis devait faire un simple choix, il semblait se retrouvait perdu au centre d’un labyrinthe à rechercher désespérément la sortie.
- Tu sais quoi ? Je vais t’offrir un dé. Comme ça t’auras plus à choisir.
Ils discutèrent ensuite de son demi-frère, Sarkeris, de son nom. Comme quoi tout le monde avait des noms de la même sonorité dans sa famille. Il se demanda si c’était son père qui avait choisi celui-ci.
- Evidemment si c’est son père ! Tu l’appelles comment toi ? Monsieur le Ministre ? Tu ne peux pas lui en vouloir d’être son fils, Alduis. On appelle ça de la jalousie. Et les parents peuvent aimer plusieurs enfants à la fois. Quoi que tu en dises, tu tiens plus à ton père que ce que tu te dis.
Mais ce n’était pas terminé. Il avait refusé de tuer son père et surtout il n’avait pas mangé l’autre moitié de brioche ce que ne manqua pas de lui rappeler le zakrotien avec une pointe de sarcasme bon enfant. Et enfin, il déballa le reste de sa soirée comme s’il venait de vomir un seau de gastéropodes tout entier.
Il tapota lentement son épaule tout en réprimant le sourire qui s’immisçait sur son visage à la mention de son nouveau surnom qui lui allait à ravir
- On se calme, mon lapin. Je te connais assez pour savoir que tu as dû être tout aussi créatif. Ceci dit… Ange te va plutôt bien conclut-il avec sans cacher désormais son amusement.
- Pourquoi tu continues d’y aller si ça t’emmerdes tant ? Et puis te marier, je suis désolé Alduis, mais il fallait bien que ça arrive un jour. Et quoi que tu en penses, tu as déjà bien repoussé ce moment. Elle est comment ?
Soudainement, Alduis se jeta dans ses bras pour se faire porter comme une princesse. Ou plutôt…
- Tu veux savoir ce que ça fait d’être une mariée c’est ça ? il afficha un sourire espiègle Alors tu vois, tu devras la porter comme ça jusqu’au seuil de ta maison. Mais le plus importer c’est de ne pas…
Son pied glissa malencontreusement sur une dalle de pierre terriblement lisse et il ne put retenir plus Alduis qui s’écrasa au sol
… Trébucher et la lâcher. Oh désolé mon lapinou !
Eldred éclata de rire en voyant son ami les fesses au sol.
- Ceci dit, tu devrais manger un peu plus. Ta femme va finir par être plus lourde que toi.
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Eldred lui donna une tape derrière le crâne. Il n’était pas tombé sur la tête, mais il aurait bien aimé se la taper contre les murs pour la faire taire. Pour ne plus avoir à choisir, ni à réfléchir. Et encore moins à se souvenir. Personne ne savait ce que cela faisait, de pouvoir se repasser chaque jour de sa vie avec autant de précision que si tout s’était passé hier. Quand sa mémoire cesserait-elle d'engranger toutes ces images ? Il redoutait ce moment tout en l’espérant.
- Est-ce que si je me rappelle que le 21 septembre 1585, il y avait du vent… ou que le 14 avril 1592, il a plu toute la journée, ça veut dire que je suis fou ?
Et si j’entends des voix dans ma tête, et si elles ne cessent de me parler, et si… et si... Eldred, et si j’étais vraiment fou ?
Il n’avait jamais appelé son père Monsieur le Ministre, mais jamais il ne se serait permis de dire Papa. Ni de le tutoyer. Et pourtant, Sarkeris le faisait sans la moindre hésitation. Et c’était de la jalousie ? Peut-être bien. Il haussa les épaules. La tension revenait dans ses épaules, dans le rythme de sa respiration.
- On se calme, mon lapin.
Ce n’était pas un ordre - pas vraiment - et pourtant, cela eut le même effet. Un ordre qu’il n’aurait pas pensé à ne pas respecter. Il se détendit de nouveau, d’autant que l’amusement de Eldred avait quelque chose de contagieux. Pourtant, cet intermède plus apaisé, ne dura qu’un temps. La question du mariage suffit à faire revenir une nouvelle vague de mécontentement.
- Est-ce que tu aurais envie de te marier avec un homme ? grogna-t-il.
La réponse était non, bien évidemment. Et d’ailleurs, Eldred n’aurait jamais à le faire. Alors pourquoi lui le devait ? Juste parce que son père le disait, parce que la société le décidait pour lui ? N’était-ce pas le zakrotien, qui venait juste de lui dire qu’il était tant d’assumer ? Brusquement, il s’écarta et alla donner un coup à l’une des colonnes.
Quoiqu’il arrive, ce moment arriverait toujours trop vite. Il appuya son front contre la pierre froide et répondit :
- C’est toi l’expert des seins. Depuis quand un expert a besoin de l’avis des autres pour juger ?
Il soupira et ajouta, de plus mauvaise grâce :
- Florentyna de Monthoux. Tu la connais ?
Mais il ne fallait un rien pour faire basculer la situation à quelque chose de plus jovial et amusant que cette question de contrat marital. Et si Eldred n’avait aucune envie de le porter, il n’allait pas s’en priver. Il répondit au sourire espiègle de Eldred par une expression faussement émoustillée.
Jusqu’à ce que Eldred fasse semblant de trébucher… et le lâche. Il se retrouva par terre avant d’avoir tout compris. Mais il ne fut pas longtemps à se reprendre. Il se laissa tomber en arrière en déclarant d’un air pensif :
- Tu sais que je voulais être une fille, quand j’étais petit ? Et puis après... après, je me suis rendu compte que c’était mieux d’être un garçon.
Il cala ses bras derrière sa tête sans se relever et observa les voûtes, sans se donner la peine de répondre à la dernière remarque de son ami.
- Est-ce que si je me rappelle que le 21 septembre 1585, il y avait du vent… ou que le 14 avril 1592, il a plu toute la journée, ça veut dire que je suis fou ?
Et si j’entends des voix dans ma tête, et si elles ne cessent de me parler, et si… et si... Eldred, et si j’étais vraiment fou ?
Il n’avait jamais appelé son père Monsieur le Ministre, mais jamais il ne se serait permis de dire Papa. Ni de le tutoyer. Et pourtant, Sarkeris le faisait sans la moindre hésitation. Et c’était de la jalousie ? Peut-être bien. Il haussa les épaules. La tension revenait dans ses épaules, dans le rythme de sa respiration.
- On se calme, mon lapin.
Ce n’était pas un ordre - pas vraiment - et pourtant, cela eut le même effet. Un ordre qu’il n’aurait pas pensé à ne pas respecter. Il se détendit de nouveau, d’autant que l’amusement de Eldred avait quelque chose de contagieux. Pourtant, cet intermède plus apaisé, ne dura qu’un temps. La question du mariage suffit à faire revenir une nouvelle vague de mécontentement.
- Est-ce que tu aurais envie de te marier avec un homme ? grogna-t-il.
La réponse était non, bien évidemment. Et d’ailleurs, Eldred n’aurait jamais à le faire. Alors pourquoi lui le devait ? Juste parce que son père le disait, parce que la société le décidait pour lui ? N’était-ce pas le zakrotien, qui venait juste de lui dire qu’il était tant d’assumer ? Brusquement, il s’écarta et alla donner un coup à l’une des colonnes.
Quoiqu’il arrive, ce moment arriverait toujours trop vite. Il appuya son front contre la pierre froide et répondit :
- C’est toi l’expert des seins. Depuis quand un expert a besoin de l’avis des autres pour juger ?
Il soupira et ajouta, de plus mauvaise grâce :
- Florentyna de Monthoux. Tu la connais ?
Mais il ne fallait un rien pour faire basculer la situation à quelque chose de plus jovial et amusant que cette question de contrat marital. Et si Eldred n’avait aucune envie de le porter, il n’allait pas s’en priver. Il répondit au sourire espiègle de Eldred par une expression faussement émoustillée.
Jusqu’à ce que Eldred fasse semblant de trébucher… et le lâche. Il se retrouva par terre avant d’avoir tout compris. Mais il ne fut pas longtemps à se reprendre. Il se laissa tomber en arrière en déclarant d’un air pensif :
- Tu sais que je voulais être une fille, quand j’étais petit ? Et puis après... après, je me suis rendu compte que c’était mieux d’être un garçon.
Il cala ses bras derrière sa tête sans se relever et observa les voûtes, sans se donner la peine de répondre à la dernière remarque de son ami.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Eldred ne savait pas ce que cela faisait de se souvenir de chaque jour qui passait et pourtant il avait la certitude qu’il n’y avait pas de folie là-dedans
- Non. Ca fait de toi un génie. C’est comme… Si tu pouvais tout compter de tête ? Ou parler toutes les langues du monde sans effort. Cela fait de toi quelqu’un d’unique et d’exceptionnel. C’est tout.
Et c’était déjà beaucoup.
Tout comme la découverte de son demi-frère. Ou de son mariage. Avec Alduis, tout prenait toujours des proportions inimaginables.
- Ce n’est pas une question d’envie. C’est une question de devoir. Que ce soit un homme ou une femme ne fait pas beaucoup de différence au final. Tu aurais préféré te marier avec un vieux gros peut-être ?
Il ne put s’empêcher de sourire avec un air taquin.
- Je peux pas juger si je ne sais pas qui c’est !
D’ailleurs quand on parlait d’encombrement, le porc déboulait des fourrés.
- Je connais son père : un gros cochon bien gras et bien bête. L’ironie du sort veut que je me sois retrouvé privé de nourriture par sa faute ! Mais ça valait le coup. conclut-il avec un sourire triomphant
- Je connais aussi sa belle-mère : elle, elle est très belle. Elle à l’air très douce et discrète. Mais je ne connais pas sa fille. Le gros Monthoux n’apprécie pas trop le baron et c’est réciproque, donc je les vois rarement.
Sur ce Alduis sauta dans ses bras et se laissa porter… Enfin jusqu’à ce qu’il le lache par mégarde. Eldred éclata de rire en observant son ami se perdre dans la contemplation des ogives.
- Comment voudrais-tu que je le sache ? La seule chose que t’as oublié c’est notre rencontre c’est ça. répondit-il non sans ironie.
Evidemment, il savait parfaitement que la question était rhétorique mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Le zakrotien prit appuie sur un banc et croisa ses pieds.
- Et? T’as changé d’avis sur les robes en cours de chemin ?
- Non. Ca fait de toi un génie. C’est comme… Si tu pouvais tout compter de tête ? Ou parler toutes les langues du monde sans effort. Cela fait de toi quelqu’un d’unique et d’exceptionnel. C’est tout.
Et c’était déjà beaucoup.
Tout comme la découverte de son demi-frère. Ou de son mariage. Avec Alduis, tout prenait toujours des proportions inimaginables.
- Ce n’est pas une question d’envie. C’est une question de devoir. Que ce soit un homme ou une femme ne fait pas beaucoup de différence au final. Tu aurais préféré te marier avec un vieux gros peut-être ?
Il ne put s’empêcher de sourire avec un air taquin.
- Je peux pas juger si je ne sais pas qui c’est !
D’ailleurs quand on parlait d’encombrement, le porc déboulait des fourrés.
- Je connais son père : un gros cochon bien gras et bien bête. L’ironie du sort veut que je me sois retrouvé privé de nourriture par sa faute ! Mais ça valait le coup. conclut-il avec un sourire triomphant
- Je connais aussi sa belle-mère : elle, elle est très belle. Elle à l’air très douce et discrète. Mais je ne connais pas sa fille. Le gros Monthoux n’apprécie pas trop le baron et c’est réciproque, donc je les vois rarement.
Sur ce Alduis sauta dans ses bras et se laissa porter… Enfin jusqu’à ce qu’il le lache par mégarde. Eldred éclata de rire en observant son ami se perdre dans la contemplation des ogives.
- Comment voudrais-tu que je le sache ? La seule chose que t’as oublié c’est notre rencontre c’est ça. répondit-il non sans ironie.
Evidemment, il savait parfaitement que la question était rhétorique mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Le zakrotien prit appuie sur un banc et croisa ses pieds.
- Et? T’as changé d’avis sur les robes en cours de chemin ?
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Non.
Ce fut la réponse d’Eldred. Une réponse qui sonnait avec certitude et réalisme. Il n’était pas fou. Mais alors qu’est-ce qu’il était, dans ce cas ?
- Ça fait de toi un génie.
Se souvenir de chaque jour de sa vie, cela faisait de lui quelqu’un d’exceptionnel et d’unique. Alduis plongea son regard dans le sien pour le sonder. Mais de nouveau, il ne vit nulle trace de doute ou de moquerie. Eldred parlait sincèrement. Alors ce qu’il faisait naturellement, sans même le vouloir, sans même s’en rendre compte… c’était si fantastique que cela ?
Mais s’il n’avait pas voulu de cette capacité, toute impressionnante qu’elle soit ? Et s’il avait juste voulu être un homme normal, dont la mémoire était touchée par les brumes de l’oubli comme n’importe qui d’autre ?
- Je n’ai pas le choix, hein ? murmura-t-il enfin. Je suis obligé d’être un génie… même si je n’en ai pas envie ? On ne peut pas faire autrement, n’est-ce pas ?
Il se souvenait de tout. C’était ainsi. Quand bien même il lui prenait parfois l’envie de tout oublier, jusqu’à son nom, c’était impossible. Comme certains étaient condamnés à l’amnésie, il était condamné à se souvenir éternellement - et toujours plus au fil des jours passants.
Et il était aussi condamné à se marier. Avec une femme.
- Parce que c’est la seule alternative que tu me donnes, Eldredounette ? demanda-t-il avec un large sourire. Une femme ou un vieux gros ? Ce n’est quand même pas très amusant, je trouve !
Il fit mine de faire la moue.
- Je ne te parle pas de petites vieilles ridées et rabougries, moi, à ce que je sache !
Mais enfin, il daigna lui donner le nom de la promise. Florentyna de Monthoux. Alduis ne savait même pas à quoi elle ressemblait, mais cela ne changerait pas grand chose sur le moment. Eldred ne connaissait pas la concernée non plus. Juste son père et sa belle-mère. Alduis prit un air faussement offusqué :
- Comment ça ? Tu ne peux pas me donner ton avis d’expert ? Roh, je suis déçu, petit loup !
Un petit loup en question qui le lâcha, alors qu’il s’était jeté dans ses bras, et éclata de rire. Alduis se laissa tomber en arrière pour regarder les voûtes et les décorations des chapiteaux. Plus jeune, il avait voulu être une fille. Pour pouvoir être aussi belle et merveilleuse que Bérénice. Pour qu’on l’aime lui aussi.
Eldred s’appuya sur un banc et croisa les pieds nonchalamment.
- Et ? T’as changé d’avis sur les robes en cours de chemin ?
Alduis se releva sur les coudes pour le regarder et répondit :
- Disons plutôt que j’ai ouvert les yeux sur leur complexité !
Ce fut la réponse d’Eldred. Une réponse qui sonnait avec certitude et réalisme. Il n’était pas fou. Mais alors qu’est-ce qu’il était, dans ce cas ?
- Ça fait de toi un génie.
Se souvenir de chaque jour de sa vie, cela faisait de lui quelqu’un d’exceptionnel et d’unique. Alduis plongea son regard dans le sien pour le sonder. Mais de nouveau, il ne vit nulle trace de doute ou de moquerie. Eldred parlait sincèrement. Alors ce qu’il faisait naturellement, sans même le vouloir, sans même s’en rendre compte… c’était si fantastique que cela ?
Mais s’il n’avait pas voulu de cette capacité, toute impressionnante qu’elle soit ? Et s’il avait juste voulu être un homme normal, dont la mémoire était touchée par les brumes de l’oubli comme n’importe qui d’autre ?
- Je n’ai pas le choix, hein ? murmura-t-il enfin. Je suis obligé d’être un génie… même si je n’en ai pas envie ? On ne peut pas faire autrement, n’est-ce pas ?
Il se souvenait de tout. C’était ainsi. Quand bien même il lui prenait parfois l’envie de tout oublier, jusqu’à son nom, c’était impossible. Comme certains étaient condamnés à l’amnésie, il était condamné à se souvenir éternellement - et toujours plus au fil des jours passants.
Et il était aussi condamné à se marier. Avec une femme.
- Parce que c’est la seule alternative que tu me donnes, Eldredounette ? demanda-t-il avec un large sourire. Une femme ou un vieux gros ? Ce n’est quand même pas très amusant, je trouve !
Il fit mine de faire la moue.
- Je ne te parle pas de petites vieilles ridées et rabougries, moi, à ce que je sache !
Mais enfin, il daigna lui donner le nom de la promise. Florentyna de Monthoux. Alduis ne savait même pas à quoi elle ressemblait, mais cela ne changerait pas grand chose sur le moment. Eldred ne connaissait pas la concernée non plus. Juste son père et sa belle-mère. Alduis prit un air faussement offusqué :
- Comment ça ? Tu ne peux pas me donner ton avis d’expert ? Roh, je suis déçu, petit loup !
Un petit loup en question qui le lâcha, alors qu’il s’était jeté dans ses bras, et éclata de rire. Alduis se laissa tomber en arrière pour regarder les voûtes et les décorations des chapiteaux. Plus jeune, il avait voulu être une fille. Pour pouvoir être aussi belle et merveilleuse que Bérénice. Pour qu’on l’aime lui aussi.
Eldred s’appuya sur un banc et croisa les pieds nonchalamment.
- Et ? T’as changé d’avis sur les robes en cours de chemin ?
Alduis se releva sur les coudes pour le regarder et répondit :
- Disons plutôt que j’ai ouvert les yeux sur leur complexité !
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
S’il avait le choix ? Absolument pas. Il secoua la tête lentement.
- Tu dois faire avec. Alors il vaut mieux que tu vois le côté positif des choses. Il y a toujours du positif peu importe la situation. Les pièces ont toujours de facettes inséparables, n’est-ce pas ?
C’est comme son mariage. Il n’aurait pas le choix alors autant voir le côté positif. Il haussa la tête à sa remarque. Tant qu’il n’épousait pas quelqu’un de deux fois son âge… Et malgré tout quoi qu’il en dise, il valait mieux être à sa place qu’à celle de sa fiancée. Il haussa à nouveau les épaules à sa taquinerie.
- Si c’était mon devoir, je le ferai sans sourciller que ça me plaise ou non. Le devoir envers sa famille, son clan, c’est important, Alduis. Ce n’est pas qu’une question d’amour. Evidemment j’espère que tu t’entendras bien avec elle et qui sait, tu trouveras peut-être une amie ?
Encore et toujours, il valait mieux voir le positif que de se morfondre dans le négatif comme Alduis savait si bien le faire en se laissant glisser dans ce ténébreux puits sans fond.
Il ne connaissait pas sa promise mais elle ne pouvait pas être pire que son père.
- Je te ferai un rapport détaillé dès que possible, c’est promis
Un petit sourire moqueur et Alduis se jeta dans ses bras, pour jouer les jeunes mariées… Avant de retomber lourdement sur le sol. Les robes. Un sujet à débat.
- Il vaut mieux les enlever que les mettre c’est sûr ! répondit-il un peu sourire en coin
Il indiqua sa main bandée d’un signe de la tête avant de changer de sujet
- Qu’est-ce que tu comprends pas dans la phrase « prend soin de toi ? » au juste ?
Parce que c’était mot pour mot ce qu’il lui avait dit en guise d’adieu sur le port. Et deux jours plus tard, il le retrouvait avec une main moins. Et pas n’importe laquelle ! Sa main d’arme. Non mais sérieusement !
- Tu dois faire avec. Alors il vaut mieux que tu vois le côté positif des choses. Il y a toujours du positif peu importe la situation. Les pièces ont toujours de facettes inséparables, n’est-ce pas ?
C’est comme son mariage. Il n’aurait pas le choix alors autant voir le côté positif. Il haussa la tête à sa remarque. Tant qu’il n’épousait pas quelqu’un de deux fois son âge… Et malgré tout quoi qu’il en dise, il valait mieux être à sa place qu’à celle de sa fiancée. Il haussa à nouveau les épaules à sa taquinerie.
- Si c’était mon devoir, je le ferai sans sourciller que ça me plaise ou non. Le devoir envers sa famille, son clan, c’est important, Alduis. Ce n’est pas qu’une question d’amour. Evidemment j’espère que tu t’entendras bien avec elle et qui sait, tu trouveras peut-être une amie ?
Encore et toujours, il valait mieux voir le positif que de se morfondre dans le négatif comme Alduis savait si bien le faire en se laissant glisser dans ce ténébreux puits sans fond.
Il ne connaissait pas sa promise mais elle ne pouvait pas être pire que son père.
- Je te ferai un rapport détaillé dès que possible, c’est promis
Un petit sourire moqueur et Alduis se jeta dans ses bras, pour jouer les jeunes mariées… Avant de retomber lourdement sur le sol. Les robes. Un sujet à débat.
- Il vaut mieux les enlever que les mettre c’est sûr ! répondit-il un peu sourire en coin
Il indiqua sa main bandée d’un signe de la tête avant de changer de sujet
- Qu’est-ce que tu comprends pas dans la phrase « prend soin de toi ? » au juste ?
Parce que c’était mot pour mot ce qu’il lui avait dit en guise d’adieu sur le port. Et deux jours plus tard, il le retrouvait avec une main moins. Et pas n’importe laquelle ! Sa main d’arme. Non mais sérieusement !
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Alduis n'avait pas le choix. Il n'avait jamais demandé à être un génie et pourtant, s'il en croyait Eldred, il en était un. Il valait mieux voir le côté positif des choses, disait le zakrotien. Mais être positif, c'était espérer. Et espérer, c'était risquer d'être déçu. Rien ne faisait plus mal que le sentiment de déception. Il ne voulait pas le revivre encore une fois.
Quant au mariage... qu'importe la promise, les choses resteraient les mêmes. Qu'elle soit belle ou laide. À vrai dire, il n'y en avait qu'une seule qui valait bien que l'on se décarcasse pour elle : c'était sa soeur. Elle et personne d'autre. Il avait tant de fois penser qu'aucune fille ne lui arriverait à la cheville... et il le pensait toujours. Même s'il ne le disait plus à l'intéressée, à force de s'être entendu dire que personne n'était parfait.
Mais Eldred avait raison. C'était son devoir. Il avait reculé ce moment le plus possible — et cela grâce aux multiples conquêtes que faisaient Monbrina, tout en espérant qu'une lame finirait par le cueillir sur le champ de bataille. Mais c'était bien connu : ceux qui voulaient mourir s'en sortait vivant miraculeusement. Quoiqu'il en soit, les derniers événements avait précipité cette question et il serait bientôt fiancé. Le mariage était finalement là.
De là à trouver une amie en cette femme qui deviendrait la sienne... Il y avait un monde.
- Eldred, je n'ai jamais eu d'amis. Hormis toi. Et ma sœur. Pourquoi aurait-elle envie de me supporter plus que nécessaire ?
Il ne croyait pas à cette ridicule possibilité d'amitié. S'il avait été à la place de cette Florentyna de Monthoux, il aurait taché de passer le moins de temps avec lui. S'il avait pu s'éviter lui-même, il l'aurait fait depuis longtemps. Mais il était bien forcé de cohabiter avec sa mémoire, avec les voix dans sa tête... avec son faible corps.
Comme Eldred s'engageait à lui faire un rapport détaillé, Alduis hocha la tête en retrouvant son petit sourire. Et il se prit d'envie de jouer les jeunes filles en fleur. Un romantisme qui vola en éclats dès lors que Eldred le lâcha.
Il aurait voulu mettre des robes, il y avait une vingtaine d'années. Mais de toute façon, qu'il soit fille ou non, Bérénice aurait toujours surpassé qui que ce soit. Il haussa des épaules nonchalamment sans répondre.
Alduis restait allongé sur le sol quand soudain, Eldred indiqua du menton sa main droite. Il la ramena devant ses yeux pour observer les bandes légèrement rougies et plia les doigts — très lentement et guère plus que quelques millimètres. Ce simple geste réveilla la brûlure qui sommeillait.
- Qu’est-ce que tu comprends pas dans la phrase « prend soin de toi ? » au juste ? demanda Eldred.
Prends soin de toi.
C'était précisément ce que Eldred lui avait dit en le quittant sur le port, il s'en souvenait clairement. Et il avait même acquiescé.
Il ne répondit rien dans un premier temps et laissa retomber sa main sur son ventre avec un soupir tout à fait audible.
- À quoi ça sert, de prendre soin de soi ? Je le faisais avant. Et je suis quand même tombé malade. Alors ?
Quitte à être trahi.
Quant au mariage... qu'importe la promise, les choses resteraient les mêmes. Qu'elle soit belle ou laide. À vrai dire, il n'y en avait qu'une seule qui valait bien que l'on se décarcasse pour elle : c'était sa soeur. Elle et personne d'autre. Il avait tant de fois penser qu'aucune fille ne lui arriverait à la cheville... et il le pensait toujours. Même s'il ne le disait plus à l'intéressée, à force de s'être entendu dire que personne n'était parfait.
Mais Eldred avait raison. C'était son devoir. Il avait reculé ce moment le plus possible — et cela grâce aux multiples conquêtes que faisaient Monbrina, tout en espérant qu'une lame finirait par le cueillir sur le champ de bataille. Mais c'était bien connu : ceux qui voulaient mourir s'en sortait vivant miraculeusement. Quoiqu'il en soit, les derniers événements avait précipité cette question et il serait bientôt fiancé. Le mariage était finalement là.
De là à trouver une amie en cette femme qui deviendrait la sienne... Il y avait un monde.
- Eldred, je n'ai jamais eu d'amis. Hormis toi. Et ma sœur. Pourquoi aurait-elle envie de me supporter plus que nécessaire ?
Il ne croyait pas à cette ridicule possibilité d'amitié. S'il avait été à la place de cette Florentyna de Monthoux, il aurait taché de passer le moins de temps avec lui. S'il avait pu s'éviter lui-même, il l'aurait fait depuis longtemps. Mais il était bien forcé de cohabiter avec sa mémoire, avec les voix dans sa tête... avec son faible corps.
Comme Eldred s'engageait à lui faire un rapport détaillé, Alduis hocha la tête en retrouvant son petit sourire. Et il se prit d'envie de jouer les jeunes filles en fleur. Un romantisme qui vola en éclats dès lors que Eldred le lâcha.
Il aurait voulu mettre des robes, il y avait une vingtaine d'années. Mais de toute façon, qu'il soit fille ou non, Bérénice aurait toujours surpassé qui que ce soit. Il haussa des épaules nonchalamment sans répondre.
Alduis restait allongé sur le sol quand soudain, Eldred indiqua du menton sa main droite. Il la ramena devant ses yeux pour observer les bandes légèrement rougies et plia les doigts — très lentement et guère plus que quelques millimètres. Ce simple geste réveilla la brûlure qui sommeillait.
- Qu’est-ce que tu comprends pas dans la phrase « prend soin de toi ? » au juste ? demanda Eldred.
Prends soin de toi.
C'était précisément ce que Eldred lui avait dit en le quittant sur le port, il s'en souvenait clairement. Et il avait même acquiescé.
Il ne répondit rien dans un premier temps et laissa retomber sa main sur son ventre avec un soupir tout à fait audible.
- À quoi ça sert, de prendre soin de soi ? Je le faisais avant. Et je suis quand même tombé malade. Alors ?
Quitte à être trahi.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Eldred voyait bien que son esprit était en ébullition mais il ne releva pas. Pas plus qu’il ne fit de commentaires même si l’envie était bien présente. C’était un peu comme cette histoire de mariage qui l’ennuyait tant. Mais il n’y avait pas vraiment d’autres possibilités que celle d’effectuer son devoir. Alors autant essayer de rendre les choses les moins désagréables possibles pour tout le monde. Il ne l’aimerait jamais mais peut-être pourrait-il s’entendre avec elle ?
- Et pourquoi pas ? répondit-il de tac au tac.
Après tout, si certains avaient réussis pourquoi d’autres n’y verraient pas un intérêt. Puis il développa un peu plus sa pensée afin de lui éviter un énième sac de nœuds cérébrales.
- Parce que vous allez devoir vous côtoyer jusqu’à votre mort alors autant que les choses se passent bien non ? Ce sera plus agréable pour tout le monde. A défaut d’être amis, je te souhaite d’avoir au moins des relations apaisées avec elle.
Il afficha un petit sourire. Ce petit sourire qui annonçait clairement qu’il allait faire quelque chose comme… Lui tapoter la tête comme il l’aurait fait à un petit chien mignon
- T’es plutôt attachant quand on te connait. Et puis même si ce n’est pas moi l’expert dans ce domaine, t’es plutôt pas mal dans ton genre ! Elle pourrait tomber sur pire que toi !
En revanche, il lui promit d’établir un réel rapport sur sa fiancée avant de lui donner un court sur ce qu’il ne devrait pas faire avec elle.
Alduis avait cette main bandée, rougie, amochée, déchiquetée. Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait eu en tête quand il lui avait demandé de prendre soin de lui. Il l’observa contemplait les dégats qu’il s’était lui-même fait.
- Parce que ton corps c’est toi. Si tu ne prends pas soin de ton corps, tu délaisses ton esprit. Ton esprit a besoin d’une belle maison pour y être bien pas d’une vieille masure qui risque de s’écrouler.
Il quitta le banc pour s’asseoir au sol et posa sa main sur la sienne.
- Etre malade c’est pas une trahison. Quand tu combats, tu prends des coups. Tu les acceptes. Quand tu es malade, tu te bats contre un ennemi même si tu ne le vois pas. C’était pas une trahison. Au contraire.
- Et pourquoi pas ? répondit-il de tac au tac.
Après tout, si certains avaient réussis pourquoi d’autres n’y verraient pas un intérêt. Puis il développa un peu plus sa pensée afin de lui éviter un énième sac de nœuds cérébrales.
- Parce que vous allez devoir vous côtoyer jusqu’à votre mort alors autant que les choses se passent bien non ? Ce sera plus agréable pour tout le monde. A défaut d’être amis, je te souhaite d’avoir au moins des relations apaisées avec elle.
Il afficha un petit sourire. Ce petit sourire qui annonçait clairement qu’il allait faire quelque chose comme… Lui tapoter la tête comme il l’aurait fait à un petit chien mignon
- T’es plutôt attachant quand on te connait. Et puis même si ce n’est pas moi l’expert dans ce domaine, t’es plutôt pas mal dans ton genre ! Elle pourrait tomber sur pire que toi !
En revanche, il lui promit d’établir un réel rapport sur sa fiancée avant de lui donner un court sur ce qu’il ne devrait pas faire avec elle.
Alduis avait cette main bandée, rougie, amochée, déchiquetée. Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait eu en tête quand il lui avait demandé de prendre soin de lui. Il l’observa contemplait les dégats qu’il s’était lui-même fait.
- Parce que ton corps c’est toi. Si tu ne prends pas soin de ton corps, tu délaisses ton esprit. Ton esprit a besoin d’une belle maison pour y être bien pas d’une vieille masure qui risque de s’écrouler.
Il quitta le banc pour s’asseoir au sol et posa sa main sur la sienne.
- Etre malade c’est pas une trahison. Quand tu combats, tu prends des coups. Tu les acceptes. Quand tu es malade, tu te bats contre un ennemi même si tu ne le vois pas. C’était pas une trahison. Au contraire.
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Devenir ami avec sa future femme. Eldred semblait y croire dur comme fer. Comment cela aurait-il été possible ? Il était à peu près sûr que rien ne le rapprochait avec cette Florentyna de Monthoux. Il ne l’avait même jamais vue ! Comment pourrait-il devenir ami avec une femme qu’il ne connaissait pas ?
Et quand bien ce serait le cas… il ne savait pas avoir d’amis. Encore moins des amies. Il fallait avoir des choses intéressantes à dire, pour cela. Et lui ne savait pas parler pour ne rien dire. Parler du temps qu’il faisait dehors, il ne trouvait pas cela utile. Il lui jeta un regard.
- Qu’est-ce que je devrai lui dire ?
Après tout, Eldred n’avait pas tort. Ce serait sa femme pour le restant de leurs existences. Autant que les choses se passent bien. Le mieux possible. Et pour cela, il était prêt à faire des efforts.
Soudain, Eldred eut un sourire. Un sourire qui présageait une taquinerie. Dans le style de… lui tapoter la tête affectueusement. Il déclara :
- T’es plutôt attachant quand on te connaît. Et puis même si ce n’est pas moi l’expert dans ce domaine, t’es plutôt pas mal dans ton genre !
Alduis lui jeta un regard surpris. Plutôt pas mal, c’était un peu comme bien, non ? Il aurait pourtant aimé être laid. Mais il fallait croire que son plan pour ce faire n’avait pas exactement marché. Il soupira. Il n’avait pas choisi d’être un génie, ni d’être pas mal dans son genre.
- Tu sais… La cicatrice...
Il ne précisa pas de laquelle il parlait. Il n’y pensa pas, tant les choses lui semblaient évidentes.
- C’est moi qui l'ai faite. Parce que… je me disais que si je devenais moche… ça le ferait fuir.
Il ajouta d’un ton presque plaisantin :
- Il faut croire que je me suis pas assez défigurer.
Quant à sa main… C’était comme le reste. Prendre soin de soi-même. À quoi cela servait ? Il avait eu sa réponse. À rien.
Ton corps, c’est toi. Il ricana amèrement :
- Elles n’ont pas besoin de belle maison pour se sentir bien, elles.
Eldred quitta son banc et vint s’asseoir à côté de lui. Ses doigts se posèrent par dessus les siens. Alduis ne se tourna pas vers lui. Il continua de regarder les ogives.
- Ce n’est pas pareil, Eldred. Je n’arrivais même plus à prendre mon couteau.
Et quand bien ce serait le cas… il ne savait pas avoir d’amis. Encore moins des amies. Il fallait avoir des choses intéressantes à dire, pour cela. Et lui ne savait pas parler pour ne rien dire. Parler du temps qu’il faisait dehors, il ne trouvait pas cela utile. Il lui jeta un regard.
- Qu’est-ce que je devrai lui dire ?
Après tout, Eldred n’avait pas tort. Ce serait sa femme pour le restant de leurs existences. Autant que les choses se passent bien. Le mieux possible. Et pour cela, il était prêt à faire des efforts.
Soudain, Eldred eut un sourire. Un sourire qui présageait une taquinerie. Dans le style de… lui tapoter la tête affectueusement. Il déclara :
- T’es plutôt attachant quand on te connaît. Et puis même si ce n’est pas moi l’expert dans ce domaine, t’es plutôt pas mal dans ton genre !
Alduis lui jeta un regard surpris. Plutôt pas mal, c’était un peu comme bien, non ? Il aurait pourtant aimé être laid. Mais il fallait croire que son plan pour ce faire n’avait pas exactement marché. Il soupira. Il n’avait pas choisi d’être un génie, ni d’être pas mal dans son genre.
- Tu sais… La cicatrice...
Il ne précisa pas de laquelle il parlait. Il n’y pensa pas, tant les choses lui semblaient évidentes.
- C’est moi qui l'ai faite. Parce que… je me disais que si je devenais moche… ça le ferait fuir.
Il ajouta d’un ton presque plaisantin :
- Il faut croire que je me suis pas assez défigurer.
Quant à sa main… C’était comme le reste. Prendre soin de soi-même. À quoi cela servait ? Il avait eu sa réponse. À rien.
Ton corps, c’est toi. Il ricana amèrement :
- Elles n’ont pas besoin de belle maison pour se sentir bien, elles.
Eldred quitta son banc et vint s’asseoir à côté de lui. Ses doigts se posèrent par dessus les siens. Alduis ne se tourna pas vers lui. Il continua de regarder les ogives.
- Ce n’est pas pareil, Eldred. Je n’arrivais même plus à prendre mon couteau.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Date d'inscription : 05/05/2020
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Alduis semblait dubitatif. Dubitatif et perdu. Qu'y avait-il d’étrange dans ce qu’il venait de dire ? Ou qu'il ne comprenait pas ? La sentence tomba immédiatement. Il ne savait pas quoi lui dire. Eldred croisa son regard parfaitement sérieux.
- Dans un premier temps, tu peux t’intéresser à elle : ce qu’elle aime faire, ses loisirs, ce genre de choses. Ensuite tu peux parler de toi et de ce que tu aimes faire. Parle lui d’escrime par exemple ? Ou bien raconte-lui ce que tu as fait durant ta journée par exemple.
Pour peu qu'Alduis y mette du sien et qu’elle aussi, tout se passerait bien. Il pouvait être d’agréable compagnie quand il voulait et surtout, malgré cette cicatrice, il était loin d’être vilain : des cheveux plus blonds que les blés, des yeux d'un bleu transparent… A coup sûr les chrétiens devaient le prendre pour un de leurs anges -les ailes en moins-. D'ailleurs Alduis s’empressa de lui raconter l'origine de sa blessure de guerre. Une guerre contre lui-même. La paume de la main du zakrotien heurta son front avant qu’il ne commente
- Tu sais que parfois t'es un peu stupide mon lapin ? Encore heureux que t'es pas décidé de t'éborgner !
Il s’était lacéré le visage uniquement dans le but de faire fuir ses prétendants ou prétendantes. Ses lèvres se tordirent moqueusement
- Tu t'es jamais dit que ce genre de décoration ça les attirerait au contraire. Le mythe du guerrier héros… Je suis sûr que tu as bien dû en rajouter une ou deux fois quand ça t'arrangeait !
La mutilation faisait partie intégrante de sa vie. Son visage, sa main… Eldred ne répondit rien à sa remarque et le laissa poursuivre sur la maladie.
- Moi je crois que tu fais erreur. Tu devrais remercier ton corps de t’avoir protégé de toi-même. S’il t’avait laissé faire, tu ne serais pas là aujourd’hui. Tu aurais sabordé son travail et sa victoire. Et je sais ce que c’est Alduis. J’ai attrapé la peste, il y a quelques années.
Sa main se referma fermement sur la sienne et il se leva, entrainant Alduis avec lui. Il avait quelque chose d’important à lui montrer ici, dans cette église. Quelque chose qui lui ferait peut-être voir les choses sous un angle différent. Littéralement. Dans une alcôve se trouvait la statue de Saint-Machin-de-Truc. Peu importait son nom en réalité. Il se plaça devant, tenant toujours son ami par la main
- Regarde bien. lui dit-il.
Puis il l’emmena contemplait le profil de la statue. A gauche où au premier plan se trouvait le sceptre puis à droite où elle tenait sa main en l’air. Il ne pouvait pas en faire le tour malheureusement, mais ils s’arrêtèrent ainsi à différents endroits tout autour de l’idole de marbre. Une fois revenue devant, il appuya sur la tête du draugr pour lui faire admirer la contre-plongée de l’effigie religieuse avant de lui relâcher la tête.
- Tu as vu? demanda-t-il d’un air interrogateur
- Je suis sûr que tu as remarqué qu’il n’y avait pas deux endroits différents d’où tu voyais strictement la même chose. Et pourtant quand tu la regardes de loin, cela forme un tout uniforme, n’est-ce pas ?
Il marqua une pause pour lui laisser le temps de méditer sur ses paroles avant de reprendre.
- Les voix dans ta tête… C’est pareil. Ce sont des facettes toi-même. Comme quand tu regardais la statue d’un côté. Elles font parties de toi, tu comprends ? Tu dois les accepter et apprendre à écouter ton cœur. Lui ne te trompera jamais. Les voix, ton corps, toi… C’est une seule et même chose, et non plusieurs. Quand tu les auras accepter, elles passeront petit à petit, à l'arrière plan.
Il se tût subitement mais ne le lâchait plus du regard. Il devait comprendre. Il devait réaliser qu’il n’était pas multiple mais uni. C’était de cette seule façon qu’il pourrait avancer petit à petit.
- Dans un premier temps, tu peux t’intéresser à elle : ce qu’elle aime faire, ses loisirs, ce genre de choses. Ensuite tu peux parler de toi et de ce que tu aimes faire. Parle lui d’escrime par exemple ? Ou bien raconte-lui ce que tu as fait durant ta journée par exemple.
Pour peu qu'Alduis y mette du sien et qu’elle aussi, tout se passerait bien. Il pouvait être d’agréable compagnie quand il voulait et surtout, malgré cette cicatrice, il était loin d’être vilain : des cheveux plus blonds que les blés, des yeux d'un bleu transparent… A coup sûr les chrétiens devaient le prendre pour un de leurs anges -les ailes en moins-. D'ailleurs Alduis s’empressa de lui raconter l'origine de sa blessure de guerre. Une guerre contre lui-même. La paume de la main du zakrotien heurta son front avant qu’il ne commente
- Tu sais que parfois t'es un peu stupide mon lapin ? Encore heureux que t'es pas décidé de t'éborgner !
Il s’était lacéré le visage uniquement dans le but de faire fuir ses prétendants ou prétendantes. Ses lèvres se tordirent moqueusement
- Tu t'es jamais dit que ce genre de décoration ça les attirerait au contraire. Le mythe du guerrier héros… Je suis sûr que tu as bien dû en rajouter une ou deux fois quand ça t'arrangeait !
La mutilation faisait partie intégrante de sa vie. Son visage, sa main… Eldred ne répondit rien à sa remarque et le laissa poursuivre sur la maladie.
- Moi je crois que tu fais erreur. Tu devrais remercier ton corps de t’avoir protégé de toi-même. S’il t’avait laissé faire, tu ne serais pas là aujourd’hui. Tu aurais sabordé son travail et sa victoire. Et je sais ce que c’est Alduis. J’ai attrapé la peste, il y a quelques années.
Sa main se referma fermement sur la sienne et il se leva, entrainant Alduis avec lui. Il avait quelque chose d’important à lui montrer ici, dans cette église. Quelque chose qui lui ferait peut-être voir les choses sous un angle différent. Littéralement. Dans une alcôve se trouvait la statue de Saint-Machin-de-Truc. Peu importait son nom en réalité. Il se plaça devant, tenant toujours son ami par la main
- Regarde bien. lui dit-il.
Puis il l’emmena contemplait le profil de la statue. A gauche où au premier plan se trouvait le sceptre puis à droite où elle tenait sa main en l’air. Il ne pouvait pas en faire le tour malheureusement, mais ils s’arrêtèrent ainsi à différents endroits tout autour de l’idole de marbre. Une fois revenue devant, il appuya sur la tête du draugr pour lui faire admirer la contre-plongée de l’effigie religieuse avant de lui relâcher la tête.
- Tu as vu? demanda-t-il d’un air interrogateur
- Je suis sûr que tu as remarqué qu’il n’y avait pas deux endroits différents d’où tu voyais strictement la même chose. Et pourtant quand tu la regardes de loin, cela forme un tout uniforme, n’est-ce pas ?
Il marqua une pause pour lui laisser le temps de méditer sur ses paroles avant de reprendre.
- Les voix dans ta tête… C’est pareil. Ce sont des facettes toi-même. Comme quand tu regardais la statue d’un côté. Elles font parties de toi, tu comprends ? Tu dois les accepter et apprendre à écouter ton cœur. Lui ne te trompera jamais. Les voix, ton corps, toi… C’est une seule et même chose, et non plusieurs. Quand tu les auras accepter, elles passeront petit à petit, à l'arrière plan.
Il se tût subitement mais ne le lâchait plus du regard. Il devait comprendre. Il devait réaliser qu’il n’était pas multiple mais uni. C’était de cette seule façon qu’il pourrait avancer petit à petit.
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
À entendre Eldred, on aurait pu croire qu’il n’y avait rien de plus facile que de tenir une conversation. Mais aux yeux de Alduis, c’était définitivement une notion floue. Qu’aurait-il dû dire à sa future femme ? Il n’en savait rien. Comme Eldred lui en donnait les astuces, il les nota dans sa tête :
Première étape : s’intéresser à elle et lui demander ce qu’elle aimait faire.
Seconde étape : Parler de soi et de l’escrime.
Troisième étape : Raconter sa journée.
Il n’était pas convaincu, mais soit. Si Eldred le disait, dans ce cas, il lui faisait confiance. Il essaierait ainsi. Advienne que pourra, comme on disait.
Alduis avait voulu être laid, un jour. Il n'y avait pas si longtemps que cela. Mais quand il entendait Eldred lui en parler, il doutait d’avoir réussi à se défigurer suffisamment. Il ressemblait peut-être à un ange, peut-être, on le lui avait dit quelques fois. Mais il n’avait jamais voulu de cela. Il était putrifié par dedans, il se décomposait petit à petit. Comment se faisait-il que personne ne le voyait ?
Le mouvement de Eldred dont la paume vint heurter son front le surprit. Alduis lui jeta un regard sans répondre. Avec le recul, il s’en rendait compte lui aussi. Qu’il avait été idiot de croire qu’il ferait fuir Mathurin si facilement. Malgré le ton légèrement moqueur de Eldred, il resta très sérieux en répondant :
- C’est juste que j’ai pas eu le temps de finir.
Si Bérénice n’était pas entrée. Mais il se doutait bien qu’Eldred ne cautionnerait pas alors il ne dit rien de plus. Qui aurait compris ? Même le Zakrotien ne pouvait pas. Il soupira profondément, sans s’en cacher.
Le typhus.
La peste.
Des Agonies déguisées.
Soudain, les doigts de Eldred se refermèrent sur sa main et il se retrouva d’autorité obligé de se redresser pour le suivre. Son ami fut si vif qu’il manqua de tomber en se relevant, tiré en avant à peine debout.
Bien vite, il se retrouva planté devant une statue, à se demander ce que Eldred attendait exactement. La regarder. Bon. Il ne faisait que cela. Ce fut d’un ton légèrement moqueur qu’il salua la sculpture :
- Enchanté, chère statue.
Soudain, Eldred le tira de nouveau vers lui pour l’emmener d’un côté, puis de l’autre. Il en firent le tour - presque complet - et Alduis obéissait sans un mot, d’un air abusé, même quand Eldred lui appuya sur la tête. Parce qu’il ne voyait définitivement pas ce qu’ils trafiquaient ainsi à reluquer une statue sous tous les angles.
Enfin, il le relâcha. Alduis haussa les épaules.
- Vu quoi ? C’est une statue. Il n’y a rien à voir.
Mais visiblement, ce n’était pas la réponse attendue. Alduis s’appuya contre le mur et posa son pied contre le mur, en croisant les bras tandis que Eldred enchaînait son explication. Il hocha la tête quand le zakrotien attendit son approbation, toujours sans comprendre où ce dernier voulait en venir. Qu’importe de quel côté on la regardait, c’était toujours la même statue. Oui, et alors ? Quel rapport avec … ?
- Les voix dans ta tête… c’est pareil. C’est des facettes de toi-même.
Alduis se figea aussitôt, les yeux fixés sur le point qu’il regardait quelques secondes plus tôt naturellement. En une seconde, les propos étranges de Eldred devinrent des piques qui s’enfoncèrent en lui sans pitié.
- Elles font partie de toi, tu comprends ?
Alduis avala sa salive. Il secoua la tête et lâcha dans un souffle :
- Non.
Mais Eldred continuait de parler. Alduis ne l’écoutait plus. Il restait bloqué sur les mêmes mots, qui repassaient en boucle dans son esprit. Elles font partie de toi. Les voix criaient déjà victoire.
Il ne voulait pas. Il ne voulait pas être comme elles. Il s’y refusait.
- Non, insista-t-il, un peu plus fort. Je ne suis pas comme elles. Je les déteste. Elles ne sont pas moi. Elles n’ont rien à faire là.
Première étape : s’intéresser à elle et lui demander ce qu’elle aimait faire.
Seconde étape : Parler de soi et de l’escrime.
Troisième étape : Raconter sa journée.
Il n’était pas convaincu, mais soit. Si Eldred le disait, dans ce cas, il lui faisait confiance. Il essaierait ainsi. Advienne que pourra, comme on disait.
Alduis avait voulu être laid, un jour. Il n'y avait pas si longtemps que cela. Mais quand il entendait Eldred lui en parler, il doutait d’avoir réussi à se défigurer suffisamment. Il ressemblait peut-être à un ange, peut-être, on le lui avait dit quelques fois. Mais il n’avait jamais voulu de cela. Il était putrifié par dedans, il se décomposait petit à petit. Comment se faisait-il que personne ne le voyait ?
Le mouvement de Eldred dont la paume vint heurter son front le surprit. Alduis lui jeta un regard sans répondre. Avec le recul, il s’en rendait compte lui aussi. Qu’il avait été idiot de croire qu’il ferait fuir Mathurin si facilement. Malgré le ton légèrement moqueur de Eldred, il resta très sérieux en répondant :
- C’est juste que j’ai pas eu le temps de finir.
Si Bérénice n’était pas entrée. Mais il se doutait bien qu’Eldred ne cautionnerait pas alors il ne dit rien de plus. Qui aurait compris ? Même le Zakrotien ne pouvait pas. Il soupira profondément, sans s’en cacher.
Le typhus.
La peste.
Des Agonies déguisées.
Soudain, les doigts de Eldred se refermèrent sur sa main et il se retrouva d’autorité obligé de se redresser pour le suivre. Son ami fut si vif qu’il manqua de tomber en se relevant, tiré en avant à peine debout.
Bien vite, il se retrouva planté devant une statue, à se demander ce que Eldred attendait exactement. La regarder. Bon. Il ne faisait que cela. Ce fut d’un ton légèrement moqueur qu’il salua la sculpture :
- Enchanté, chère statue.
Soudain, Eldred le tira de nouveau vers lui pour l’emmener d’un côté, puis de l’autre. Il en firent le tour - presque complet - et Alduis obéissait sans un mot, d’un air abusé, même quand Eldred lui appuya sur la tête. Parce qu’il ne voyait définitivement pas ce qu’ils trafiquaient ainsi à reluquer une statue sous tous les angles.
Enfin, il le relâcha. Alduis haussa les épaules.
- Vu quoi ? C’est une statue. Il n’y a rien à voir.
Mais visiblement, ce n’était pas la réponse attendue. Alduis s’appuya contre le mur et posa son pied contre le mur, en croisant les bras tandis que Eldred enchaînait son explication. Il hocha la tête quand le zakrotien attendit son approbation, toujours sans comprendre où ce dernier voulait en venir. Qu’importe de quel côté on la regardait, c’était toujours la même statue. Oui, et alors ? Quel rapport avec … ?
- Les voix dans ta tête… c’est pareil. C’est des facettes de toi-même.
Alduis se figea aussitôt, les yeux fixés sur le point qu’il regardait quelques secondes plus tôt naturellement. En une seconde, les propos étranges de Eldred devinrent des piques qui s’enfoncèrent en lui sans pitié.
- Elles font partie de toi, tu comprends ?
Alduis avala sa salive. Il secoua la tête et lâcha dans un souffle :
- Non.
Mais Eldred continuait de parler. Alduis ne l’écoutait plus. Il restait bloqué sur les mêmes mots, qui repassaient en boucle dans son esprit. Elles font partie de toi. Les voix criaient déjà victoire.
On te l’a toujours dit, Alduis.
Tu vois, ce que c’est, de ne pas nous écouter ?
Nous sommes toi. Tu es nous.
Tu vois, ce que c’est, de ne pas nous écouter ?
Nous sommes toi. Tu es nous.
Il ne voulait pas. Il ne voulait pas être comme elles. Il s’y refusait.
- Non, insista-t-il, un peu plus fort. Je ne suis pas comme elles. Je les déteste. Elles ne sont pas moi. Elles n’ont rien à faire là.
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
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Date d'inscription : 05/05/2020
Re: [le 10 décembre 1597] ~ L'amant disparu [Terminé]
Pas eu le temps de finir. Vraiment c’est tout ce qu’il trouvait à répondre. Il comptait quoi ? Faire l’autre côté ? Eldred garda ses pensées pour lui. Des blessures et des cicatrices, on en gagnait bien assez chaque jour de sa vie sans qu’il ne soit nécessaire d’en rajouter. Surtout lorsque l’on était un soldat. Se détestait-il à se point pour s’infliger de pareilles mutilations ? Et qui était intervenu ? Son père ? Quelqu’un d’autre ?
Il décida qu’il était temps de lui proposer une petite leçon. Et pour cela rien de tel qu’une statue à admirer sous toutes ses coutures. Alduis était moqueur mais qu’importe, il ne se laissa pas démonter pour autant et poursuivit sa démonstration.
Bien entendu, il n’avait rien vu d’autre qu’une statue. Alors le zakrotien reprit ses explications une à une. S’il approuva son discours sur les facettes, il rejeta en bloc la comparaison avec les voix qu’il entendait.
Il perçut son raidissement, tout comme la muraille qui commençait à s’ériger autour de lui. Il n’avait pas espéré réussir de premier coup. Lorsque l’on se redressait pour la première fois, on finissait le plus souvent par tomber. C’était inévitable. Alduis tomba.
Il se referma aussitôt. Ses yeux se voilèrent, de même que son cœur. Contre tout attente, Eldred acquiesça. Car il comprenait son attitude : accepter sa part de noirceur n’était pas chose aisée. Son dos s’appuya contre la statue.
- Elles sont là parce que tu leur as fourni l’engrais nécessaire à leur épanouissement. Elles se nourrissent de tes ténèbres Alduis. Mais aussi sûrement que l’on trouve des ombres dès qu’il y a de la lumière, ces voix font partie intégrante de toi. Tout le monde en entend. Toi plus que les autres.
Il croisa les bras.
- Tu ne t’es jamais demandé pourquoi tu avais commencé à les entendre ?
La suite n’allait pas lui plaire. Mais les amis n’étaient pas là pour vous couvrir d’éloges. Un ami était quelqu’un de sincère qui vous disait tout. Surtout des choses désagréables.
- Les détester, c’est te détester toi-même. il indiqua sa main et son visage d’un coup de menton Et ça s’en est la preuve, Alduis.
Il se mura dans un silence quasi religieux. Vexé ? Pensif? Il allait devoir laisser cette idée cheminer en lui. Cela prendrait sans doute du temps, mais il avait confiance lui. Il y parviendrait, car Alduis était un guerrier.
Il posa une main fraternelle sur son épaule, un sourire bienveillant au bord des lèvres.
- Si tu es d'accord, je vais retourner à Frenn. Alexandre rentrera bientôt. Ne fais pas de bêtises en attendant, d'accord?
Il reçut un signe de la tête pour toute réponse. Cela lui suffisait. Il tourna les talons et quitta le calme de l'église pour les rues animées de la capitale.
Il décida qu’il était temps de lui proposer une petite leçon. Et pour cela rien de tel qu’une statue à admirer sous toutes ses coutures. Alduis était moqueur mais qu’importe, il ne se laissa pas démonter pour autant et poursuivit sa démonstration.
Bien entendu, il n’avait rien vu d’autre qu’une statue. Alors le zakrotien reprit ses explications une à une. S’il approuva son discours sur les facettes, il rejeta en bloc la comparaison avec les voix qu’il entendait.
Il perçut son raidissement, tout comme la muraille qui commençait à s’ériger autour de lui. Il n’avait pas espéré réussir de premier coup. Lorsque l’on se redressait pour la première fois, on finissait le plus souvent par tomber. C’était inévitable. Alduis tomba.
Il se referma aussitôt. Ses yeux se voilèrent, de même que son cœur. Contre tout attente, Eldred acquiesça. Car il comprenait son attitude : accepter sa part de noirceur n’était pas chose aisée. Son dos s’appuya contre la statue.
- Elles sont là parce que tu leur as fourni l’engrais nécessaire à leur épanouissement. Elles se nourrissent de tes ténèbres Alduis. Mais aussi sûrement que l’on trouve des ombres dès qu’il y a de la lumière, ces voix font partie intégrante de toi. Tout le monde en entend. Toi plus que les autres.
Il croisa les bras.
- Tu ne t’es jamais demandé pourquoi tu avais commencé à les entendre ?
La suite n’allait pas lui plaire. Mais les amis n’étaient pas là pour vous couvrir d’éloges. Un ami était quelqu’un de sincère qui vous disait tout. Surtout des choses désagréables.
- Les détester, c’est te détester toi-même. il indiqua sa main et son visage d’un coup de menton Et ça s’en est la preuve, Alduis.
Il se mura dans un silence quasi religieux. Vexé ? Pensif? Il allait devoir laisser cette idée cheminer en lui. Cela prendrait sans doute du temps, mais il avait confiance lui. Il y parviendrait, car Alduis était un guerrier.
Il posa une main fraternelle sur son épaule, un sourire bienveillant au bord des lèvres.
- Si tu es d'accord, je vais retourner à Frenn. Alexandre rentrera bientôt. Ne fais pas de bêtises en attendant, d'accord?
Il reçut un signe de la tête pour toute réponse. Cela lui suffisait. Il tourna les talons et quitta le calme de l'église pour les rues animées de la capitale.
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