[24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Florentin, 28 ans
Au rougissement de Grâce, Florentin haussa un sourcil amusé. Cette petite cachait quelque chose, surtout qu’elle assurait le contraire. Il prit un air joueur en la regardant dans les yeux.
« Et s’il y avait quelque chose, tu me le dirais ? »
Quoi qu’elle lui réponde, il laisserait couler, de toute manière, mais si jamais il pouvait aider… Ainsi, pour la rassurer, il se mit à chanter. Elle semblait ravie ! C’était une bonne nouvelle ! Alors il continuait à chanter, pour accompagner sa douce voix, espérant couvrir de la sienne ce qu’il se disait dehors, qui semblait assez animé.
Il te salue, Marie
Pleine de grâce
Femme choisie
Eugène, 23 ans
La jeune Cassandre corroborait ses dires, dans l’espoir de convaincre son oncle. Pendant sa réponse, elle s’éloigna et Eugène, tout occupé à parler en retenant son accent, ne fit pas attention à ce qu’elle faisait. Il laissait ça au général. Toutefois, il vit bien que ses tentatives de la préserver échouèrent lamentablement. Voilà qui était fort fâcheux. Il déglutit en l’entendant en remettre une couche pour convaincre le général. C’était bien, ça. Il hocha la tête pour approuver ses dires.
Le visage de son interlocuteur passait quant à lui par tout un panel d’émotions et sa voix trahissait son inquiétude. On aurait dit un client difficile qui commençait à céder et ça, c’était du domaine d’Eugène. Il fit donc un pas en avant, toujours aussi calme, avec l’air de celui qui considère une proposition.
« Nous vous avons dit les choses telles qu’elles étaient, à vous maintenant de voir ce que vous pouvez faire. »
Et il n’avait aucun scrupule à jouer sur la conscience du général, ce que signifiait son visage relativement fermé. Si quelque chose oscillait et menaçait de flancher, pourquoi le laisser faire indéfiniment ? Autant le pousser ou le tirer directement, pour gagner du temps. Quant à savoir s’il poussait ou s’il tirait, c’était une question de point de vue qui n’était pas de son ressort.
Ces pensées furent toutefois interrompues par la porte qui s’ouvrit. La figure habituellement neutre d’Eugène changea progressivement : ses lèvres demeurèrent serrées mais ses yeux s’écarquillèrent. Son torse se souleva sous l’effet de sa longue inspiration d’effroi.
Le cardinal.
Macarèl.
Il allait le reconnaître – lui ou sa novice – et ils allaient faire le lien, Guillaume était fichu et Dame Irène aussi, probablement. Il fallait qu’il remonte ou qu’il rejoigne Florentin, il ne fallait pas que cet homme le voie, il ne fallait pas… Mais s’il bougeait, c’est justement là qu’il le verrait. Et s’il ne bougeait pas, il ne verrait que lui. Il était coincé.
Eugène s’efforça donc de faire reprendre à ses yeux une taille normal et il croisa ses bras dans son dos. Puisqu’il ne pouvait rien faire, il ne ferait rien, sinon écouter tout ce que Cassandre cracha à la figure de son oncle cardinal. Elle n’avait pas la langue dans sa poche et elle n’y allait pas de main morte. Il espérant que ça ne ferme pas le cardinal, son oncle. Son… oncle. Mais alors l’homme qui voulait la mort d’Hyriel et de Guillaume était aussi l’oncle de la bonne amie du même Guillaume ? C’était cocasse…
Et c’était bien la seule chose « amusante » à cette situation puisque la jeune Cassandre lançait dague sur dague au cardinal. Durant l’entièreté de sa diatribe, Eugène sera resté de marbre. Intérieurement, toutefois, sa gorge se serra à l’évocation du sort des esclaves, que ses compagnons et lui auraient pu partager, et quand la jeune fille parla d’Hyriel, leur ami emprisonné et condamné.
Mais extérieurement, il conserva donc la figure inexpressive que son père lui avait appris à prendre pendant que les clients discutaient entre eux.
Guillaume, 16 ans, apprenti guérisseur
Le bébé ne s’apaisait pas… Guillaume rendit son sourire à Irène, un peu crispé, et s’intéressa au mur. Les efforts d’Irène semblaient payer leurs fruits, en fin de compte… Il s’efforça de penser à autre chose en sentant les mains de Bélyl sur ses épaules. Il parvint alors à fermer les yeux, parcouru par un doux sentiment de calme, et sourit à Bélyl en prenant avec tendresse sa joue dans sa main pour la caresser.
« Ça va… et toi ? »
Il ne voulait pas l’inquiéter avec tous ses états d’âme, surtout pas devant Dame Irène. Il devait rester fort pour la rassurer et pour qu’ils puissent donner naissance à cet enfant.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
Messages : 550
Date d'inscription : 21/03/2020
Age : 23
Localisation : En réunion du personnel avec M. Satan
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Le cardinal plissait le nez. C’était mauvais. Mais il souriait aussi. C’était bien ? Dans tous les cas, il capitula, ce qui était très bien. Cecilia retrouva le sourire, rassurée, et hocha vigoureusement la tête.
« Oui ! Quoi qu’il y ait entre votre sœur et vous, il faudra que cela se règle un jour ou l’autre et le soir de Noël est parfait pour commencer ! Et je ferai intermédiaire ! »
Son sourire s’étira pour appuyer son propos. Et le cardinal reprenait de l’entrain, voilà qui était bon signe. Il plaisanta même et Cecilia étouffa un rire derrière sa main.
« C’est promis ! »
Elle le suivit, trottinant pour suivre son allure, tout en faisant attention à ne pas glisser. Elle en profitait pour se réchauffer… Elle s’arrêta légèrement en retrait, derrière le cardinal, et le laissa ouvrir… avant d’écarquiller les yeux en découvrant l’intérieur. Mais que se passait-il ici ? Et… cet homme, on aurait dit l’un des amis du sorcier ! Mais…
Elle n’eut pas le temps de s’y attarder car une voix glaciale attira son attention. Cecilia frissonna. Une enfant… Comment était-ce possible ? Ses premières paroles l’intriguèrent. Que se passait-il donc ? Et la suite… la suite la figea d’horreur. Elle porta la main à sa bouche pour étouffer un cri. C’était… C’était inhumain… Horrible… Comment pouvait-on dire cela ? Comment pouvait-elle être aussi violente avec le frère de sa mère, qui en apprenant ces nouvelles, allait souffrir ? Et elle continuait… Elle l’accusait…
Cecilia déglutit de dégoût en entendant parler de la marque. Quel être marquait son semblable au fer rouge, surtout une enfant ? C’était impensable ! Pourquoi être si cruel avec les serviteurs ? Et elle imputait cela à son oncle qui n’y était pour rien…
Et elle revenait sur l’innocence du sorcier. Mais il avait avoué… S’il soignait avec bonté, pourquoi avait-il avoué servir le Diable ? De quel bord était-il ? De quel bord étaient-ils tous ? Ces deux questions se mirent à tourner en boucle dans l’esprit de Cecilia, couplées à la terreur et à l’horreur. Elle ne put prononcer un mot et demeura figée de stupeur.
Cecilia Candore- Fiche perso : Ma modeste présentation...
Liens et RPs : Journal d'une novice motivée !
Bonus Dé : 2
Multi-comptes ? : Hyriel Radgery et Marie de Beaumont
Messages : 167
Date d'inscription : 28/12/2020
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Pendant que Ludovic se calmait peu à peu, Bélyl massa un peu les épaules de Guillaume en espérant le détendre.
- Ça va aller, j’en suis sûre… Tu dois te faire confiance, ce n’est pas parce que c’est la première fois que ça va mal se passer !
Elle sourit quand elle lui caressa la joue puis l’enlaça avec douceur, espérant le rassurer. Cependant, cette bulle de détente fut rompue par un cri. Bélyl se retourna et blanchit en voyant Irène qui ne tenait Ludovic que d’une main, l’autre sur son ventre.
- Ma tante…
- Je… je crois que le bébé arrive…
Bélyl regarda Guillaume, mettant tous ses encouragements dans son regard avant de prendre Ludovic. Elle demeura un moment avec eux avant de se décider à descendre, pour éloigner Ludovic qui recommençait à pleurer. De son côté, Irène grimaça et accrocha la main de Guillaume.
- Ça va aller… ça va aller… Tu vas te débrouiller et… tout ira bien…
Grâce rougit encore plus.
-Euh… ben… oui…
De toute façon, ils chantaient et ça c’était bien ! Grâce reprit le refrain, surtout pour couvrir les bruits bizarres qu’il commençait à y avoir à côté…
Porte nos prières
En tout temps et en tous lieux
Auprès de Dieu.
Matthieu fut rassuré que Cecilia pense comme lui. En effet, il y avait des choses à régler… Il eut un petit sourire en coin à sa promesse puis se rendit à la boutique. Cependant, quand il passa la porte, tout bascula…
Joseph commençait de plus en plus à douter. Oui Madeleine s’en était sortie mais avec l’aide de la plus vénérable sage-femme de la ville que Marc avait fait venir spécialement pour sa femme… Et l’aide de son ange, bien évidemment… Et Irène, en avait-elle seulement un ? Ah ce qu’il sache, elle n’avait pas fait de rêve mystique… Bref !
Cependant, on ne lui donna pas plus de temps pour réfléchir. Son frère qui débarquait ! Ah, elle était bonne celle-là ! Donc ils s’étaient tous passé le mot pour que ça explose ! Le soir de Noël, bonjour… Dire qu’il pensait qu’il allait encore passer un long moment à la messe…
Matthieu pour sa part sentit comme une chape de plomb lui tomber dessus. Il sentit surtout le regard glacé de Cassandre le transpercer. Il ne comprit pas. Où était passé la petite fille espiègle mais lumineuse avec qui il avait passé une agréable après-midi au marché ? Il déglutit alors que sa voix confirma son humeur. Il rentra les épaules avant de secouer la tête.
- Quoi ? Mais je… Je n’ai rien fait…
Sa voix mourut cependant rapidement dans sa gorge. Il avait l’impression d’être de nouveau un enfant, terrifié par son grand-oncle qui le houspillait.
L’histoire qu’elle raconta fit s’arrondir les yeux des deux frères. Joseph fronça les sourcils, plus sceptique que Matthieu qui avait franchement blêmi. Le premier se rappelait que la demoiselle avait menti, notamment avec cette histoire à la caserne. Est-ce qu’elle cherchait encore à exagérer ? Cependant, le doute était déjà présent et l’empêchait de réfléchir.
Matthieu se trouvait paralysé, incapable de réfléchir. Irène ? Malade ? Non… Non ça ce n’était pas possible… Mais c’est vrai qu’elle avait été très fatiguée ces derniers mois… En même temps, entre la mort d’Antoine, cette boutique et les trois enfants à gérer seule…
Elle lui récita alors un passage de la Bible qui le laissa complètement coi. Mais… avait-elle perdu l’esprit ?
- Quoi ?!
Il ne put rien dire d’autre mais n’en pensait pas moins. Elle avait perdu l’esprit… Joseph lui aussi commençait sérieusement à s’inquiéter. D’où sortait-elle ça ?
Quand elle montra sa marque, Matthieu fut encore davantage sonné. Lui ? Mais non voyons… Il secoua frénétiquement la tête.
- Mais… mais non !
Pour l’amour du Ciel, n’y avait-il personne pour comprendre ? D’ailleurs… Mais oui, ça lui revenait ! Cassandre… Elle avait été en contact avec le sorcier ! Alors Irène aussi et le bébé ? Mais quelle folie ! Et elle l’avait laissé faire ! Entrer dans sa maison !
Là c’était trop. Il serra les poings puis alla secouer Cassandre.
- Réveille-toi, enfin ! Tu ne comprends pas ? Je n’ai fait qu’enfermer un sorcier qui vous a tous ensorceler ! Il t’a raconté des mensonges ! Irène ira très bien et son enfant aussi. Ce qu’il t’a dit, ce n’était qu’une ruse pour te faire revenir et te tenir un peu plus sous son emprise ! Est-ce que tu comprends ? Ce n’est pas un gentil, c’est un manipulateur ! Et moi, tout ce que je veux, c’est l’empêcher de nuire, tu comprends ça ?
Complètement absorbé par Cassandre, il ne fit plus attention à Cecilia, ni à Bélyl qui venait de redescendre, ni à l'homme qui était là, non loin de son frère qui pour sa part avait perdu sa voix.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
La voix d'Alduis se réveillai, toujours aussi désireuse de l'attirer dans les ténèbres. Elle avait raison. Tout ça était vain. Elle avait essayé mais rien ne fonctionnait.
"Il n'y a que la mort qui soit une certitude."
"Comme de Hyriel...."
"Comme celle de Hyriel."
"'C'est pas juste..."
"Depuis quand la vie est-elle juste, Cassandre ?"
"Et si tu essayais de le comprendre, toi ?"
La voix apaisante, légèrement joueuse, de Sylvère, s'éveillait à son tour. Cassandre l'écouta, perplexe.
"Tu ne fais qu'attaquer, Cassandre. Comme un animal. Tu es un chien ? Tu vas être blessée ?"
"Hyriel va l'être..."
"Si tu attaques quelqu'un, il va répondre par l'attaque, Cassandre."
"Mais... Mais qu'est-ce que je peux dire, Sylvère ?"
"Ton oncle a été soumis à un homme dur. il ignore la gentillesse. Alors montre-lui."
"La... gentillesse ?"
"Comme quand Alexandre te parlait au début et que ça te mettait mal à l'aise. Tu te souviens ? Parce que après tout ce que tu as vécu au lupanar, tu ne comprenais pas ses intentions."
"Oncle Matthieu va vraiment comprendre avec ça ?"
"Sois gentille, Cassandre et comprends-le."
La voix de Sylvère se mourut peu à peu et la laissa seule face à l'oncle Matthieu. Le comprendre ? Etre gentille ? Comment elle pouvait faire ? Quels mots elle pouvait dire ? Elle savait comment manipuler l'âme des gens et la torturer mais leur dire des choses apaisantes, ça, elle ne savait pas faire. La fillette se recula et tenta un sourire maladroit. Sa voix devint un peu plus calme.
"Oncle Matthieu... Je n'ai pas besoin de Hyriel, ni de personne, pour comprendre ce qui ne va pas au monde."
Sa main toucha avec tristesse la marque sur son épaule.
"Quand j'étais dans mon village natal, tu te souviens-tu de ce que j'ai dit ? Mon frère, qui devait reprendre notre ferme a fui en emportant une grande partie de nos économies. Il... C'était pas entièrement sa faute. Il n'a jamais caché qu'il détestait être paysan. Qu'il rêvait à une autre vie, ailleurs. Mais papa n'a pas voulu cacher. alors, mon frère est parti en cachette, en voleur. Si mon père avait entendu ses arguments, tu ne penses pas que les choses ne se seraient pas passées comme ça ? Moi, j'aimais ça travailler dans les vignes. Et papa le savait. Mais il a préféré insister auprès de mon frère plutôt que de tenir compte de ses idées."
Cassandre se mordait les lèvres, embêtée de devoir reconnaître que son père avait eu tort. Mais c'était vrai. S'il ne s'était pas s'entêté, s'il avait fait l'effort de comprendre Achille, alors Achille n'aurait peut-être pas eu à partir. En tout cas pas comme ça.
"J'ai eu tort. J'ai eu tort d'en vouloir à Achille. J'ai eu tort d'être en colère contre Achille. Ce qu'il a fait n'était pas bien. Mais il s'y retrouvé forcé. Alors, je pardonne à Achille."
Un apaisement l'envahissait en prononçant ces paroles. elle sentait cette colère accumulée depuis tant d'années fondre. Cassandre se décida à poursuivre :
"Après le départ d'Achille, nous avons eu une averse de grêles qui a détruit tous nos ceps. Nous n'avions plus d'argent et des dettes. Notre ferme a été saisie. Mon père a été arrêté. Un homme m'a chassé de la maison. Je me suis retrouvée seule sur les chemin, sans argent, sans but, et j'ai erré des jours dans la campagne avant d'arriver à Braktenn. 'en ai voulu à cet homme. Je l'ai détesté. Mais ce n'est pas complètement sa faute. Papa avait des dettes avec lui et il était en droit de prendre notre maison. Et quand il m'a chassé, il devait penser que j'avais de la famille. Mon père avait douze sœurs. Mais il ne savait pas qu'elles vivaient dans d'autres villages, loin. Alors... Alors je pardonne à cet homme."
Elle ressentit à nouveau ce même apaisement ressenti lors du pardon d'Achille. c'était agréable. Et bien moins douloureux que la colère qui brûlait les entrailles.
"Pendant deux ans, j'ai vécu dans les rues, avec d'autres enfants. On vivait à la dure, mais sans contraintes. On ne faisait que s'amuser. c'était... rigolo. Puis, un jour, quand j'avais dix ans, il y a trois ans, je n'avais plus les moyens de trouver à manger. Je mourais de faim. Ma tête tournait. J'errais sur le marché et les odeurs me rendaient folle. J'ai fini par prendre une pomme. Par voler une pomme. Un garde m'a attrapé. t c'est comme ça que j'ai été condamnée à l'asservissement. Tu te souviens, oncle Matthieu, de ce curé ? il était là à mon procès, il disait qu'en digne fille d'Eve, j'avais cédé à ma faiblesse et volé la pomme, que je devais avoir un tuteur pour me guider. Il... alors..."
Ses poings se serrèrent contre sa robe. Elle se mordit les lèvres. Elle ne voulait pas lui pardonner à lui. Non, elle ne pouvait pas. Il était responsable de tout.
"Sylvère...Ce curé, c'est..."
"Il est comme Matthieu avec Hyriel, tu ne crois pas ? Convaincu de bien agir Alors..."
Cassandre se figea et jugea l'argument recevable. C'était peut-être même l'exemple qui parlerait le mieux à oncle Matthieu.
"Alors... même si ce curé a fait beaucoup de mal, même s'll m'a fait beaucoup de mal, il pensait avoir raison. Il pensait protéger la communauté. Alors... Je lui pardonne."
Elle ne se sentait pas apaisée cette fois. il restait toujours de la colère et de l'aigreur comme ce curé qui s'était car assez puissant pour décider de sa vie.
"Je ne pardonnerai pas par contre au marchand et à ses commis qui m'ont marqué et vendu. Pas plus qu'aux patrons du lupanar qui m'ont martyrisé. Ils m'ont traité pire que bête. Même les paysans n'agissent pas comme ça avec les animaux. Au contraire, on prend soin d'eux et on évite de les angoisser. Eux, ils ont été méchants e sachant bien qu'ils l'étaient. Parce que ça les arrangeait. "
Elle observa son oncle Matthieu, se demandant ce qu'il pouvait penser de tout ça.
"Et puis... Et puis, je m'excuse pour toutes les mauvaises choses et toutes les mauvaises pensées que j'ai pu faire et avoir pour Alexandre. Quand j'ai quitté le lupanar, je ne comprenais pas sa gentillesse. Je le trouvais idiot. Servile. Je me suis moquée de lui. J'ai joué sans arrêt de mauvaises farces. Nous n'avons juste pas les mêmes caractères. Je ne peux pas m'entendre avec lui mais c'est pas pour ça que je dois le détester. Alexandre est Alexandre et moi, je suis moi. Si j'avais fait l'effort de le comprendre, au moins un peu, peut-être qu'on se serait mieux entendus."
Cassandre analysa les pensées qui tournoyaient dans sa tête et songea avoir tout dit ce qui rongeait son coeur. Sa colère avait disparu. Elle se sentait bien plus apaisée.
"L'autre jour, quand on parlait de pardon et de colère, oncle Matthieu, tu as dit que c'était normal que je ne veuille pas pardonner et rester en colère après ceux qui nous avaient fait du mal. J'y ait cru. Parce que ça m'a conforté dans ma vision. Mais c'était une erreur. ire tout ce que je viens de dire, pardonner, ça m'a fait du bien. Bien plus de bien que de garder la colère et la colère que j'ai accumulé pendant toutes ces années."
"Clarence ?"
"Cet oncle qui l'a emmené, enfant, qui lui a inculqué sa vision du monde."
"Mais qu'est-ce que je peux en dire ?"
"Que Clarence se trompe ?"
Cassandre hésita. Tout ça devenait difficile. Parler de sa situation, de ses expériences, ça allait encore. Mais raisonner sur les choses vécues par oncle Matthieu, ça, c'était bien difficile. Elle resta un petit temps silencieux puis se décida à se rapprocher
"Il faut voir les choses, les expérimenter et les comprendre, oncle Matthieu, avant de se faire un jugement."
Sa main, sans avoir conscience, toucha celle de l'oncle Matthieu.
"Clarence avait tort. Comme mon père qui a essayé de forcer mon frère à être paysan. Oublie toutes les choses que Clarence a dit, oncle Matthieu, et apprends à connaître les choses."
Elle releva la tête et sourit. Sincèrement.
"Je... Je te pardonne, oncle Matthieu."
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Florentin, 28 ans
La réponse de Grâce ne trompa pas Florentin mais il n’insista pas. Il sourit et lui frotta le dos à la place, avant de chanter avec elle. Il reprit le refrain avec elle, tout en entendant les voix monter, et continua en s’efforçant de sourire.
"Faites ce qu'il dira"
C'est temps de fêtes
Noces à Cana
Tout en chantant, il vit arriver Eugène avec une tête bizarre mais continua de chanter. C’était quoi encore, cette embrouille ?
Eugène, 23 ans
Il fallait voir le bon côté des choses : avec tout ce bazar, le cardinal ne le voyait même pas. Parfait. Après un coup d’œil vers la porte de la cuisine, Eugène s’y dirigea avec calme, espérant que personne ne ferait attention à lui. Il entr’ouvrit la porte et la referma juste derrière lui. Et il vit Florentin chanter avec Grâce un chant religieux. Il se détendit et une ombre de sourire naquit même au coin de ses lèvres. Il se laissa porter par leur chant en l’accompagnant dans sa tête.
Guillaume, 16 ans, apprenti guérisseur
Un doux sourire étira les lèvres de Guillaume au massage de sa chère Bélyl. Il avait l’impression de flotter, d’oublier toutes ses angoisses, de se détendre. Ses mots apaisants y participaient aussi et il hocha la tête en se les répétant, tout en enlaçant en retour sa bonne amie.
« Oui, tu as raison. »
Il y avait toujours une première fois, à tout, et même si on se croyait incapable, on réussissait souvent. Sa première infusion, son premier cataplasme, son premier bandage… Il les avait réussis sans problèmes alors qu’il ne s’en croyait pas capable. Et Hyriel, lui aussi, il avait dû avoir peur à son premier accouchement tout seul. Mais il avait réussi. Alors lui, Guillaume, il réussirait.
Il releva brusquement la tête au cri, et se figea. Dame Irène… Il s’humecta les lèvres à son explication et hocha la tête. Le regard de Bélyl acheva de le revigorer et il sourit en déposant un doux baiser sur son front.
« Merci. »
Il l’encouragea également du regard quand elle prit Ludovic, tout en rejoignant Irène, le sourire aux lèvres pour la rassurer.
« Oui, tout va bien se passer. Et vous pourrez serrer très bientôt votre petit. »
Il l’aida en douceur à s’asseoir entièrement sur le lit et s’efforça de rassembler ses esprits et ses connaissances, aidé par les encouragements d’Irène et de Bélyl. Tout se passerait bien. Il y arriverait, même tout seul.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
Messages : 550
Date d'inscription : 21/03/2020
Age : 23
Localisation : En réunion du personnel avec M. Satan
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Au sourire du cardinal, Cecilia répondit par un hochement de tête équivalent avant de le suivre. Et de se figer. Le cardinal semblait tout aussi perdu qu’elle, elle en eut de la peine. Il se prenait tout cela en pleine figure, sans pouvoir se défendre, il était de plus en plus mal…
Il se reprit toutefois et Cecilia parvint enfin à sortir de sa stupeur quand il répondit. Ses doutes continuèrent de la travailler. Et si cette petite avait raison et que le sorcier n’était pas maléfique ? Mais le cardinal savait mieux de quoi il parlait…
Ses réflexions furent toutefois interrompues quand elle vit Bélyl descendre. En se mordant la lèvre, elle s’écarta discrètement de l’échange et vint la rejoindre, inquiète mais désireuse de ne pas être inutile.
« Tout va bien ? Puis-je faire quelque chose ? »
Elle avait parlé bas pour ne pas effrayer le petit et gardait un œil sur la scène qui se déroulait à côté d’eux. La jeune fille répondit en parlant d’elle, de son cheminement, et Cecilia ne put se retenir de sourire. Elle avait grand cœur…
La fin l’intrigua toutefois, même si elle demeurait émue. Oublier les enseignements de son maître ? Mais comment pouvait-il ? On ne reniait pas son mentor, c’était impossible…
Cecilia Candore- Fiche perso : Ma modeste présentation...
Liens et RPs : Journal d'une novice motivée !
Bonus Dé : 2
Multi-comptes ? : Hyriel Radgery et Marie de Beaumont
Messages : 167
Date d'inscription : 28/12/2020
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Bélyl était heureuse de le voir plus détendu. Ils en auraient tous deux besoin. Elle s’inquiéta un peu pour sa tante mais, malgré cela, Guillaume demeurait calme. Elle réussit à se détendre grâce à cela et reçut son baiser, heureuse et rosissante. Elle lui rendit son encouragement avant de disparaitre dans l’escalier.
Irène rendit son sourire et hocha la tête. Cependant, quand elle fut allongée, sa tête commença à tourner. Elle observa le plafond alors qu’il lui semblait tanguer, sans bouger. Sa respiration se fit plus rapide.
- Guillaume… Je ne me sens pas bien…
Elle ferma les yeux. C’était peut-être normal… mais elle n’avait jamais ressenti ça avant, pour aucun de ses accouchements. Et si… si elle perdait connaissance ? Son bébé… Non, elle devait tenir… Elle devait tenir pour lui…
Elle cligna des yeux en passant une main sur sa poitrine. Elle se sentait oppressée. Son cœur battait vite. Beaucoup trop vite. Irène serra les dents, essayant de se raccrocher à des sensations de l’extérieur. Les sons se brouillaient. Sa vue aussi. Elle tenta d’appeler Guillaume mais sa voix se filet avant de s’éteindre.
Sa tête retomba sur le côté alors que la conscience d’Irène l’abandonnait.
Grâce fut contente qu’il ne dise rien et continua à chanter. Cependant, elle tourna la tête et s’arrêta ne voyant monsieur Eugène arriver, surtout qu’elle entendait des cris de l’autre côté. Elle sauta des genoux de Florentin, intriguée.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Il se passe quelque chose ?
Elle n’avait pas l’air de comprendre… Matthieu l’observait avec des yeux désespérés. Qu’est-ce qu’il lui avait fait, bon sang ? Comment était-il censé faire pour lui comprendre ? Que tous les Saints lui viennent en aide parce qu’il continuait. Alors qu’il allait recommencer à la secouer, il cligna pourtant des yeux en l’entendant. Il se trouva soudain muet, incapable de faire quoi que ce soit, sinon écouter.
Cependant, plus elle continuait, plus il se sentait perdu. Pourquoi pardonner ? Certains ne le méritait pas ! Encore moins tous ceux qui avait fait du mal à sa nièce.
Matthieu se sentit soudain glacé. La suite de ses paroles ne fit qu’accentuer son malaise. Il posa ses yeux au sol. Mais non… Ça ne pouvait pas être une erreur, c’était ce qu’on lui avait toujours appris. Il serra les dents, soudain en proie au doute. Non, il ne pouvait pas ! Pas maintenant… C’était idiot. Il secoua la tête et s’apprêtait à répondre quand elle parla de Clarence. Il se décomposa, soudain tout pâle.
- Mais je… Non, je ne peux pas… Il m’a appris, il m’a formé, je…
Non !
Il t’a menti.
Non.
Il t’a menti, il a monté cette mascarade de toute pièce et tout le sait. Tout était faux, il n’y était pour rien.
Non…
Sa déclaration finale acheva de le perdre. Il ne comprenait plus rien…
Bélyl était tout aussi interloquée, en plus d’être arrivée au milieu de ce bazar. Elle se mordit la lèvre, bien heureuse que Ludovic, lui, soit en train de s’apaiser. Quand Cecilia vint vers elle, elle regarda son oncle, indécise. Il avait besoin de soutien, mais…
- Peut-être… peut-être pourriez-vous monter… Ma tante aura peut-être besoin de soutien féminin…
Joseph, qui jusqu’ici avait écouté, sans rien dire, approcha.
- Matthieu, écoute un peu, la petite…
Il se redressa, presque d’un bond, comme soudain réveillé.
- Quoi ? Toi aussi, tu vas me faire la morale ? Qu’est-ce que vous refusez de comprendre ?
Joseph fronça les sourcils, lui aussi commençant à voir rouge. Il s’avança.
- Bon, ça suffit ! J’en ai assez de tes états d’âmes et de tes principes.
- Attention, mon frère, tu ne sais pas de quoi tu parles !
- Oh si, je sais bien ! Je ne suis pas moins bon chrétien que toi et je sais que là, il y a une vie en jeu.
- Irène n’a rien à craindre…
- En es-tu si sûr que ça ?
Matthieu allait répondre mais se rendit compte que non. Il ne pouvait pas être sûr. C’était là le plus terrifiant.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Florentin, 28 ans ; Eugène, 23 ans
Florentin continua de chanter tandis qu’Eugène entrait et saluait Grâce d’un sourire. Toutefois, l’animation attira l’attention de la petite, malgré les efforts de son grand ami. Il consulta Eugène et celui-ci approcha avec douceur, et même un sourire.
« Rien de très grave, rassure-toi. Tes oncles parlent un peu fort, c’est tout. Tu veux continuer à chanter ? Je peux vous rejoindre, si vous voulez. »
Florentin n’en revint pas. Eugène, chanter ? Il tenait vraiment à détourner l’attention de Grâce… Et vu les bribes qu’il entendait, il valait peut-être mieux, en effet… Il fallait qu’ils règlent rapidement ce bazar…
Guillaume, 16 ans, apprenti guérisseur
D’un sourire, Guillaume salua Bélyl, rassurée, et la laissa aller pour rejoindre l’étage inférieur. Il rejoignit Irène mais vit son regard changer et s’inquiéta. Sa respiration accéléra, elle avait peur… Il se mordit la lèvre quand elle annonça ne pas se sentir bien et prit sa main dans la sienne.
« Concentrez-vous, Madame, tout ira bien, accrochez-vous… »
Elle passa la main sur sa poitrine et il se mordit la lèvre. Oh non, non…
« Dame Irène… »
Mais elle ne l’entendit pas. Elle perdit connaissance. Guillaume s’effraya et regarda par réflexe autour de lui, avant de se rappeler qu’il était seul. Il déglutit alors et tourna légèrement Irène sur le côté gauche, tout en la retenant par son assise sur le lit. Il allait lui tapoter la joue quand il se figea face à la nouvelle arrivante.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
Messages : 550
Date d'inscription : 21/03/2020
Age : 23
Localisation : En réunion du personnel avec M. Satan
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Le cardinal était mal, très mal, cela se voyait. Cecilia aurait voulu l’aider mais… que faire ? Elle l’ignorait. L’arrivée de Bélyl fut une porte pour elle. Elle pourrait aider. La jeune fille était tout aussi perdue qu’elle mais parvint à lui donner une réponse, quelque chose à faire. Elle ne se sentirait pas inutile ainsi et pourrait aider quelqu’un. Elle hocha la tête et posa une main sur l’épaule de son amie.
« J’y cours. Et… bon courage à vous. »
Elle adressa un dernier regard de soutien au cardinal, sans savoir s’il le verrait, et monta les marches. Quand elle arriva en haut, elle écarquilla les yeux en reconnaissant Guillaume. Lui… Mais que faisait-il là ? Elle demeura stupéfaite un instant avant de remarquer l’état d’Irène. Elle se précipita vers elle pour lui prendre la main, remettant ses questions à plus tard.
« Madame, Madame, réveillez-vous… »
Pendant ce temps, Guillaume lui tapotait la joue d’une main et lui passait un linge mouillé sur le front de l’autre, tout en posant de temps en temps la main sur le ventre de Dame Irène. Il sentait le bébé ? Il était donc médecin, lui aussi ? Illégalement, comme son… maître ?
Cecilia Candore- Fiche perso : Ma modeste présentation...
Liens et RPs : Journal d'une novice motivée !
Bonus Dé : 2
Multi-comptes ? : Hyriel Radgery et Marie de Beaumont
Messages : 167
Date d'inscription : 28/12/2020
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Alors que la voix joueuse de son grand frère résonnait dans son esprit, l'oncle Joseph intervenait à son tour mais était un peu plus qu'elle l'avait été. Cassandre tourna la tête pour apercevoir sa cousine qui descendait et qui venait s'adresser à la religieuse qui accompagnait oncle Matthieu. Cécilia si ses informations étaient justes. Bélyl semblait bien nerveuse et suppliait Cécilia de monter. les choses devaient mal passer. C'était certain. Elle soupira. Si Hyriel était là... Si Hyriel était là, tout irait bien.
Derrière elle, ses deux oncles se chamaillaient pour imposer leur visions. Comme deux enfants. Pourquoi personne ne voulait l'écouter et prendre la seule bonne décision ? Pourquoi c'était encore à elle d'être la plus intelligente ? Elle s'efforça à rester calme et reprit la main de l'oncle Matthieu. elle devait continuer à l'entretenir sur ses croyances.
"Oncle Matthieu... Tu te souviens de Zita, la sainte dont je parlais la première fois où nous nous sommes vus ? zita était une femme courageuse, forte et servante. Mais ce n'était qu'une humble servante, brimé par ses mâitres, par les domestiques.. Pourtant, elle gardait toute sa gentillesse et sa foi et allait au secours des pauvres et des malades. Elle offrat de la nourriture. Elle soignait. Elle couchait même certains ans son propre lit et couchait elle à terre."
Cassandre marqua un temps de silence et reprit :
"Est-ce que ça te rappelle rien, toi ? Jésus, quand il voyageait dans toute la Palestine, dans les villages om il passait, il soignait les infirmes et les aveugles. Il allait toujours vers les plus pauvres, les plus humbles. Sans rie demander. Juste pour rendre service. pour aider. Comme Zita l'a fait quelques siècles plus tard."
C'était si facile d'utiliser toutes ses histoires pour appuyer ses propres idées. Si elle aurait voulu, elle aurait fouillé sa mémoire et déterré des passages bibliques qui attestaient d'une toute autre vision. La filletted d'une voix faussement naïve :
"Dis oncle Matthieu ça te rappelle rien, toi ? Ah, mais si ! Hyriel, il soigne en ville les malades, les pauvres, les infirmes... Un tas de gens pauvres, sans ressources. Comme Jésus ! Comme Zita !"
Elle laissa un petit temps de silence, lui permettant de penser à tout ça, et baissa la tête, comme si elle réfléchissait aussi. Cassandre se redressa ensuite et ajouta, penaude :
"Irène.... Irène, elle allait vraiment bien tout à l'heure. Je sais. Elle a eu deux accouchements faciles. Mais ma maman... ma maman a eu six enfants. Elle était forte. Elle était solide. Puis, quand mon petit frère est venu au monde..."
Sa voix se brisait. Les voix d'Agathe et de sa mère refaisaient surface dans son esprit. Cassandre lutta pour les repousser mais son visage trahit la douleur et la peur qui venait de l'envahir.
"Maman est morte après de longues, longues, longues heures à hurler. Et le bébé aussi est mort."
Ses yeux se remplissaient de véritables larmes, sincères. Elle fixa l'oncle Matthieu en reniflant.
"Oncle Matthieu... Oncle Matthieu, tu.. tu vas laisser Irène mourir ?"
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Irène avait tenté de s’accrocher à la main de Guillaume mais se laissa sombrer sans rien pouvoir faire.
Plus rien…
Ou…
Du frais…
On la faisait bouger ou peut-être l’imaginait-elle…
Elle tenta de bouger la tête mais tout restait désespérément noir et froid…
Grâce demeura bien dubitative mais comme c’était des adultes, elle soupira simplement et revint s’asseoir. Mais elle n’avait plus envie de chanter… Elle regarda Eugène.
- Dites monsieur Eugène, vous connaissez de bonnes histoires ?
Bélyl se mordait la lèvre, inquiète en regardant Cecilia monter. Elle berçait Ludovic qui était plus calme. Peut-être plus pour longtemps car le ton commençait à monter…
Joseph comme Matthieu étaient à présent sérieusement échauffés. La voix de Cassandre leur fit tourner la tête à tous les deux. Ils l’écoutèrent sans l’interrompre même si l’un et l’autre voulait surtout en finir avec cette absurdité. Il fallait prendre une décision…
Matthieu grinça un peu des dents à sa comparaison avec Zita.
-Oui, certes mais… il ne les soignait pas gratuitement… Ce… c’était un mensonge… Ils ne soignaient que les infirmes comme lui, pour nourrir leur cercle d’hérétiques et… et quelques autres pour faire illusion mais…
- Oh, t’y crois vraiment à cette excuse de pacotille ? Moi je pense que c’est plutôt la gamine qui a bien raison !
- Mais… enfin, êtes-vous envoûtés tous les deux ?
- Oh, la paix avec ça ! On croirait entendre l’oncle Clarence ! Tu ne penses pas que c’est un peu trop facile ? Quand on dit la vérité, on sait argumenter autrement, bon sang !
La suite les fit cligner des yeux tous les deux. Et si cette fois c’était celle de trop… Irène avait eu deux enfants facilement oui, mais ce n’était pas une règle générale… Joseph pour sa part avait choisi son camp alors que Matthieu commençait à suer.
- Je… La laisser… mais non mais je…
Joseph en eut assez. Après un grognement, il saisit Matthieu avant de le plaquer contre le mur. Ce dernier sentit trente-six chandelles lui tourner autour et grimaça.
- Bon, maintenant ça suffit ! J’en ai assez ! J’irai le chercher moi-même en te passant sur le corps s’il le faut alors rends les choses plus faciles, veux-tu ?
- Jamais ! C’est un criminel et un hérétique !
- Sous la torture, Matthieu ! Il ne t’ait pas venu à l’esprit qu’il en avait juste marre ?
- Cette méthode a fait ses preuves…
- À d’autres ! Tu n’y crois pas une seule seconde ! Et vu ce qu’a dit la petite, vous avez surtout fait une belle erreur judiciaire !
- C’est faux ! Et il doit y avoir un autre moyen…
- Ah oui, lequel ? Vas-y, je t’écoute ? Tu préfères qu’on reste là à discuter pendant des heures alors que notre petite sœur et notre neveu ou nièce est en train de mourir ? Tu as oublié la promesse qu’on a faite à père le jour de la naissance d’Irène ?
- Je… oui mais c’était…
- Un serment ! Un serment devant Dieu, bougre d’imbécile ! Ose me dire que tu ne t’en souviens pas !
Alors qu’il le secouait comme un prunier, Matthieu réussit tout à même à visualiser de nouveau cette scène qui datait déjà…
Il jouait avec des soldats de bois, sur le tapis. Il était bien l’un des seuls à réussir à faire quelque chose… Joseph faisait les cent pas alors que Marc se triturait les mains. Il n’y avait que Paul qui ne se souciait pas de grand-chose dans son berceau…
Maman allait avoir un bébé. Ils ne savaient pas encore si ce serait aussi un garçon. Matthieu fit une petite moue en y pensant. Une fille, ce serait bien aussi. Ce n’était pas drôle d’être que des garçons ! Et puis, ça ferait plaisir à Maman…
Il regardait de temps en temps la porte, espérant y voir Papa, d’un instant à l’autre, au moins autant que les autres.
Enfin, la porte s’ouvrit. Ils bondirent presque tous sur leurs pieds et accoururent vers Papa. Matthieu fut l’un des premiers. Il était petit alors il voulait être devant, pour voir ! Il découvrit avec de grand yeux un bébé, comme Paul mais bien plus petit. Il avait les yeux fermés mais bougeait un peu. Papa s’agenouilla près d’eux avec un grand sourire.
- Mes fils, je vous présente Irène, votre petite sœur.
Tous les trois s’extasièrent devant la nouvelle venue dans leur famille. Surtout Matthieu. Une petite fille ! Et elle était déjà très jolie, comme Maman ! Et puis Irène, c’était un très bien prénom ! Il osa avancer sa main. Le bébé la prit alors, ce qui le surpris un peu. Elle tourna la tête vers lui et le regarda. Elle avait de grands yeux ! Et ils étaient mignons eux aussi. Il lui sourit.
Papa se redressa alors un peu.
- Vous êtes ses grands frères. Alors vous devez me promettre de toujours la protéger.
Les garçons levèrent la tête, avec autant de sérieux que Papa puis récitèrent tous ensemble :
- On promet !
- N’oubliez pas, c’est un serment devant Dieu, les garçons, c’est très important. Et vous êtes une famille, vous êtes tous les uns pour les autres.
Matthieu hocha gravement la tête avant de regarder le bébé qui tenait toujours sa main. De toute façon, qui pourrait abandonner quelqu’un d’aussi gentil et mignon !
Joseph crut bien qu’il avait tapé un peu trop fort. Son frère ne répondait plus… Il avait les yeux comme vides et il semblait y voir briller des larmes.
- Matthieu ? Eh, oh ?
- Je…
Il en était rouge de honte… honte par rapport à quoi ? Il ne savait plus bien ? La trahison à son grand-oncle ? Le non-respect du serment fait à son père ? Il ne savait plus… Et quelle décision était meilleure ? Le ciel lui vienne en aide… S’il libérait ce sorcier, il pouvait mettre en danger des dizaines de personnes… Et sa tête aussi, ainsi que celle de toutes les personnes présentes… Alors ?
- Je… C’est d’accord…
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
C’était Noël. Un Noël que rien ne distinguait des autres pour la plupart des habitants de la ville, avec sa messe, sa neige, son froid et sa chaleur humaine. Pour Hyriel, toutefois, c’était différent. Pour la première fois depuis plusieurs années – depuis sa naissance, même –, il était seul en ce soir de la Nativité. Seul, assis au fond de sa prison, avec pour seul contact avec le monde extérieur le regard haché de barreaux. Et les gardes à la porte. Pour eux aussi, ça devait faire bizarre de passer Noël loin de leur famille. Le pire étant que c’était inutile : un infirme des jambes, dont un « curieux mal » rendait de plus en plus difficile le mouvement de celles-ci, allait-il réellement tenter de s’évader en pleine nuit de Noël, dans le froid, avec rien sur le dos et nulle-part où aller ? N’importe quel prisonnier avec un doigt de jugeotte oublierait ce projet s’il venait à se former sérieusement dans son esprit.
En ce soir festif, malgré le froid auquel il s’efforçait de résister comme il pouvait, Hyriel se sentait magnanime et était prêt à faire plaisir aux pauvres gardes qui faisaient le guet à sa porte. Pour ce faire, il sifflotait des chants de Noël, tout en se mettant à l’aise avec les restes des savoureuses victuailles que lui avaient apportées ses deux amies. Il ne pouvait s’empêcher de penser à elles, l’une en tête à tête avec son porc de mari et l’autre, en train de rencontrer sa future belle-famille. Les pauvres… Il espérait que tout aille au mieux pour elles. Pour elles comme pour le reste de ses amis : Cassandre et ses trois compagnons chez Dame Irène, Phaïdée avec l’ambassadeur, Sylvère dans sa forêt, Louise, Lénius et Claire il ne savait où mais à l’abris, espérait-il.
Tout en essayant de se convaincre du mieux, il sifflait donc et réveillonnait. Mademoiselle Florentyna lui avait également apporté une fleur ; il se l’était mise sur l’oreille, à défaut d’habits de fête convenables. Ça pourrait être pire, et il se faisait la promesse de remercier ses amies quand il les reverrait, s’il le pouvait après l’achat de son vivant cadavre pour le roi.
Toutefois, au milieu de ces modestes réjouissances, il entendit du bruit dans le couloir. Instinctivement, une grimace se peignit sur son visage et une de ses mains se porta à sa jambe, pour feindre la maladie. Mais quand même, le soir de Noël, pour quel cirque viendrait-on le déranger ?
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
Messages : 550
Date d'inscription : 21/03/2020
Age : 23
Localisation : En réunion du personnel avec M. Satan
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Un Noël pas comme les autres. Ou plutôt moins morne, loin du reste de leur famille qui réveillonnait tandis qu'ils exerçaient leurs fonctions entre ces sombres murs. Cette année, deux généreuses dames avaient eu l'immense bonté de leur offrir des loukoums. Même le sorcier qu'ils surveillaient y avait eu droit. Les deux collègues aux devants du cachot léchaient les reste de sucre à leurs doigts, les mines encore réjouies par la dégustation de pareilles friandises. Péché de gourmandise ? Oh... sans doute pas quand le cadeau venait de deux si saintes femmes, se rassurèrent-ils. Par acquis de conscience, ils jetaient de temps à autres des regards par l'étroite lucarne à la porte de la cellule. Il paraissait que les démons n'étaient jamais à cours d'idée. Et s'il tentait un maléfice ? Quelques gestuelles maudites au résultat que lui seul connaîtrait ? Pour prévenir de pareils phénomènes - qui mettraient le cardinal en fureur ! - il avait été demandé aux vigiles de solidement enchaîner l'éclopé et de ne jamais quitter le seuil de sa prison. Mais curieusement, l'animal semblait de plus en plus faible depuis son retour du palais.
Ils eurent la surprise de l'entendre siffler. Des chants de Noël. Si l'un des gardes sut conserver son sérieux, l'autre pouffa derrière sa main avant de tapoter en rythme du bout de sa lance contre la porte, pour accompagner la mélodie du festif condamné. Son confrère soupira et finit par lui faire signe d'arrêter. L'autre obéit - d'autant plus que du remue ménage se faisait entendre dans le couloir ! D'après ce qu'ils entendaient, leurs collègues à l'entrée avaient accueilli un important personnage. Qui serait-ce, cette fois-ci ? Après le Ministre des Affaires étrangères, ils s'attendaient à tout. Les deux hommes se mirent au garde-à-vous.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
La route avait été magnifiquement morne et silencieuse. Matthieu regardait obstinément par la fenêtre, ne cherchant même pas à cacher qu’il souhaiterait sauter de la voiture et partir très loin. Il évitait absolument le regard de tous les autres.
Joseph était rapidement allé chercher un fourgon à la caserne, avec la complicité de certains de ses hommes qui n’avaient pas posé plus de questions que ça. Tassin s’était d’ailleurs proposé de les aider. Joseph avait accepté, conscient qu’il allait leur falloir des alliés. Il le laissait donc conduire, restant à l’intérieur avec les autres. Il réfléchissait surtout à la meilleure façon d’aborder ce bordel.
Pour la première fois de sa vie, il allait violer la loi, trahir l’ordre auquel il avait toujours cru, flouer le roi qu’il avait juré de servir.
Il serrait les dents en tentant d’écarter toutes ces pensées de lui. Il le faisait pour sa sœur. Il était navrée pour le roi mais sa famille passait d’abord et passerait toujours d’abord, plus encore s’il s’agissait de sa sœur. Jamais il ne la laisserait partir sans rien faire. Il se râcla la gorge.
- Bien. Quand nous sortirons, personne ne parle. Je cause et vous, vous vous taisez, surtout toi.
Matthieu renifla avec mauvaise humeur en le regardant, le regard venimeux.
- Oh bien sûr, ta rhétorique légendaire va tous nous sauver et dissiper tous leurs soupçons !
- Arrête ça tout de suite, on n’a pas besoin d’entendre tes dents qui grincent.
- Tant mieux, je ne l’ouvrirai pas de toute façon.
Amer et aigri, Matthieu ruminait son échec. Il craignait surtout la moindre ombre qui les surprendrait, le moindre écart qui permettrait au prisonnier de s’échapper. S’il y parvenait, tout était perdu. Il perdrait tout : son honneur, sa crédibilité, l’amitié du Pape. Il aurait travaillé en vain.
Il aurait tout sacrifié en vain.
Matthieu serra les poings et manqua de l’abattre sur la portière dans un accès de colère. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?
Pourquoi le Seigneur lui envoyait-il une telle épreuve ?
Il l’avait approuvé, il n’avait laissé faire. Il l’avait fait triompher. Pourquoi tout mettre à terre maintenant ? Pour l’humilier ? Il n’avait pourtant fait que le servir, comme il l’entendait.
Oui, comme il le voulait…
Alors qu’est-ce qui n’allait pas ? Pourquoi lui forcer ainsi la main pour remettre sa sœur ainsi que son neveu ou sa nièce aux mains d’un diabolique sorcier ? Ils marchaient sur la tête…
La prévôté vint bien trop vite à son goût. Il se redressa mais, fidèle à ce qu’il avait affirmé, ne dit rien. Joseph sauta le premier à terre et pointa un doigt autoritaire sur Cassandre bien qu’il ne soit pas sévère dans son ton.
- Reste-là, Cassandre. Ne parle à personne et attends-nous. Nous reviendrons vite.
Il se drapa dans son manteau et entra, d’un pas affirmé. Matthieu le suivait en trainant un peu plus des pieds. Quand Joseph arriva à la prévôté, il fut ravi de trouver des gardes déjà au garde-à-vous. Bon… a priori, ils partaient avec des gens obéissants, c’était une bonne chose. À présent, à lui de jouer sa meilleure comédie…
- Bonsoir, messieurs ! Repos.
Il se frotta les mains et tâcha de sourire pour paraitre naturel.
- Belle nuit de Noël, c’est-ce pas ? Vous me voyez désolé de vous déranger dans un tel moment…
Il se râcla la gorge en se montrant tant que possible mal à l’aise.
- Nous sommes contraints de déplacer le prisonnier… Quelqu’un… d’important, souhaite le voir.
Il pria la Vierge qu’ils ne posent pas plus de question même s’il avait quelques cartes en réserve. Il espéra qu’ils lui feraient assez confiance pour les laisser partir gaiment afin de repartir bien vite secourir Irène.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
C'était donc cette fois-ci le général Cassin qui entrait dans le sombre couloir. Si les gardes s'étaient attendus à voir défiler à la prévôté tant de monde aussi important... pour ce sorcier ! Peut-être bien que les accusations de provocation à l'idolâtrie n'étaient pas volées. Par acquis de conscience, les vigiles s'étaient mis au garde-à-vous mais ils se détendirent quand le haut gradé leur adressa la parole avec cette sympathie. C'est qu'il avait en effet la réputation d'une personnalité fort aimable et bonne vivante. Quelque chose de grave devait toutefois l'amener, pour avoir besoin de se déplacer jusqu'aux geôles de la prévôté en ce soir de Noël ! Les collègues s'entre-regardèrent, curieux. Ils firent néanmoins bonne figure malgré l'anxiété qu'ils devinaient derrière la bonhomie que le général tentait d'avoir à leur égard.
-- Bonsoir, Général, répondit l'un d'eux avec une petite révérence. Oh, oui... les... les fêtes seront belles, ajouta-t-il, penaud, à la suite - encore plus quand un si haut militaire se sentit le devoir de formuler des excuses : Il n'y a pas de quoi, Général. Qu'y a-t-il donc pour votre service ?
La réponse tomba et les vigiles écarquillèrent les yeux. Oh. Encore ? De nouveau une personne de premier ordre qui désirait se faire amener ce maudit éclopé ? Cela devenait effarant ! De quoi écrire une chronique qui occuperait Braktenn plusieurs semaines et rentrerait dans les annales des plus folles histoires judiciaires de la ville. Heureusement, ils n'avaient plus de sucre sur les doigts et pouvaient faire à peu près sérieux maintenant que les loukoums avaient disparu dans leurs estomacs. Sans traîner, le responsable de la geôle acquiesça :
-- A vos ordres, Général. (puis à son acolyte) Ouvre cette porte, vite.
Trois bruyants tours de clés, puis ils déboulèrent dans le cachot du sorcier. Les deux soldats eurent un mouvement de recul en le découvrant si mignonnement paré d'une adorable fleur dans ses cheveux. L'un d'eux se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire, l'autre tourna vers le général Cassin un regard aussi déconcerté que désespéré. Bonté Divine... Pas froid aux yeux ou définitivement toqué, votre type. Et où avait-il bien pu pécher cette fleur ? Son comparse se racla la gorge, se reprit et commanda :
-- Allez, on le sort. (à Hyriel) V'là une autre affaire sur ton compte. Pas d'histoire ou si on l'apprend, il t'en cuira à ton retour.
Il approcha et commença par retirer sa jolie fleur de la tignasse du prisonnier. Fallait quand même pas déconner. Que penserait la personne importante pour laquelle Joseph assurait ce transfert ? Il la jeta dans un coin de la cellule. On détacha l'infirme du mur. Les poignes des agents saisirent alors Hyriel pour le traîner une énième fois à l'extérieur, toujours empêtré dans son collier de fer et ses chaînes. Ses chevlles et ses pieds devaient finir par souffrir à la longue, se dit l'un des vigiles. Mais bon, c'étaient les ordres : haute surveillance et solidement ligoté. Ils le mèneraient ainsi, sans un mot, là où le général le leur indiquera.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Au milieu de ses sifflements, Hyriel entendit des pouffements de l’autre côté de la porte et sourit, amusé lui-même, encore plus en s’entendant musicalement accompagné. Cela ne fut toutefois que de courte durée. Sans doute un rabat-joie parmi les deux veilleurs… Dommage. Très vite, il oublia toutefois ce petit désagrément quand vint le mouvement, à l’extérieur. Les voix dehors semblaient négocier avec les gardes. C’était bien étrange, tout ça… Déplacer ? Déplacer qui, lui ? Il n’arrivait pas à tout saisir…
La porte s’anima alors et Hyriel porta une main grimaçante à sa jambe, par réflexe, avant de s’étonner du mouvement de recul des gardes. Il comprit en le voyant sourire et retrouva lui-même une figure plus enjouée, même s’il s’efforçait de conserver un air un peu crispé. Il adressa ainsi une mine innocente au grand gaillard qui était là, peut-être le général dont il avait cru entendre les gardes parler, ainsi qu’au… cardinal. Et c’était pour bouger ? Diable, quel souverain allait-il rencontrer, cette fois ? Et alors le « il t’en cuira »… Hyriel se permit d’adresser un regard par en dessous – position assise oblige – au garde.
« Plus ou moins que le bûcher qui m’attend ? »
Et on lui ôta sa fleur, pour la lancer en plus. Pauvre fleur… Et pauvre cadeau de ses amies… Il se renfrogna aussitôt et se laissa détacher et se laissa traîner, grimaçant aux douleurs – réelles, cette fois – qu’il lui restait dans les jambes. Dans quel coup fumeux du cardinal allait-on encore le mener ?
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
Messages : 550
Date d'inscription : 21/03/2020
Age : 23
Localisation : En réunion du personnel avec M. Satan
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Joseph tâchait d’être le plus agréable possible, comme à son habitude mais surtout pour les amadouer. Il hocha la tête et les invita d’un geste à ne pas faire de manière. Il les écouta avec attention puis sourit avant d’énoncer sa problématique.
Dans son dos, Matthieu reniflait. Il ignorait si c’était l’aisance de son frère avec les autres ou sa capacité à se faire aimer et obéir qu’il jalousait le plus. Toujours était-il qu’il espérait qu’ils puissent bientôt sortir d’ici.
Joseph toussota pour sa part avant d’acquiescer, ravi que les gardes ne fassent pas de difficultés. Il suivit alors les deux fars, pressé d’en finir et aussi des les laisser profiter de leur soirée. Les pauvres risquaient d’attendre un moment… En espérant que ça ne dure pas jusqu’à l’aube !
Il vit s’ouvrir la porte et haussa fortement les sourcils. Qu’est-ce que c’était que cette pâquerette sur sa tête ? Joseph cligna des yeux. C’était ça le terrible sorcier qui faisait trembler tout Braktenn ? Dieu, cette fois il en était sûr, son frangin était tombé sur la tête. Il savait juger les hommes et celui-ci n’avait rien de maléfique. Ce n’était qu’un pauvre bougre, bien plus proche de ce qu’avait dit Cassandre. Il croisa les bras, restant malgré tout sur ses gardes. Ils n’étaient pas à l’abri d’une tentative d’évasion et pas besoin de s’ajouter ce danger en plus du reste…
Alors qu’ils machinaient ses chaînes. Joseph songeait à faire vite tandis que Matthieu restait tourné vers l’extérieur, presque boudeur. Il voulait être le moins complice possible même si c’était inévitable…
La réflexion du prisonnier surprit Joseph qui faillit bien pouffer mais dissimula cela dans un toussotement. Allons bon, un rigolo en plus ! Ça promettait. Matthieu leva les yeux au ciel. Quoi, le sorcier allait aussi mettre son frère dans sa poche ? Dieu, qu’avait-il fait pour mériter ça…
Joseph lissa sa moustache en reprenant contenance.
- Ahem… Bien. Nous avons une voiture dehors. Veuillez conduire le prisonnier, je ferai le nécessaire ensuite avec mes hommes.
Joseph tourna les talons et mena alors la danse avec son frère toujours aussi ronchon derrière lui.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Le moment fut presque drôle, par cet échange de sourires à la vue de la fleur dans la tignasse du prisonnier. Décidément, il les ferait toutes. Même le Général Cassin en marqua un grand étonnement suivi de ce qui sembla être un rire contenu. Malgré tout, le plus sérieux des deux soldats retira la pâquerette et l'expédia au sol, pour plutôt se concentrer aussitôt sur le nouveau transfert du sorcier. Ce dernier ne manqua pas l'occasion d'une nouvelle pique, à laquelle l'un des gardes fronça les sourcils - et son voisin bougonna dans sa barbe :
-- 'Dépendra de toi.
Et pour cause, le Général devait l'emmener. Entre temps, derrière le massif militaire était apparu le Cardinal Cassin : bon. Entre l'ecclésiastique et le haut gradé pour se porter garent de lui, l'estropié ne se livrerait probablement pas à de nouvelles frasques. Il était entre de bonnes mains, la suite ne regarderait plus les agents de la prévôté... du moins jusqu'à ce que le détenu leur soit ramené. Aussitôt qu'entra le Cardinal, les vigiles le saluèrent d'un claquement de bottes et d'un ton beaucoup plus tendu que celui qu'ils venaient d'avoir pour Joseph :
-- Votre Éminence.
Beaucoup moins commode, il fallait dire, l'Éminence. Quelque chose du reste étonna les soldats : tout semblait se dérouler comme si l'ecclésiastique faisait pour le coup bande à part. Qu'il était venu à reculons. Qu'il subissait ce qui arrivait à présent et n'avait plus grand chose du puissant organisateur de la procédure inquisitoriale des derniers jours. Pour le coup, le Général paraissait orchestrer les opérations, dont le sens échappait complètement aux vigiles. Baste. Ils n'avaient aucune question à poser, seulement à obéir.
-- Bien, Général. acquiesça l'un d'eux aux ordres reçus.
Le sorcier fut traîné dans le couloir, jusqu'à la sortie, le long d'un trajet agrémenté par les crépitements des torches et les cliquetis de ses chaînes. En poussant la porte, le froid d'hiver leur fouetta le visage. Avait-on pas idée de sortir un captif par une soirée pareille ? Celle de Noël en plus. Très mystérieux, tout cela. Les agents s'arrangèrent pour asseoir l'estropié dans le véhicule que leur désignait le Général. Ce dernier était donc venu avec ses propres soldats qui allaient prendre la relève. Soit.
Une fois l'opération menée, un des gardes remit au Cardinal les clés qui ouvraient le collier de fer du prisonnier et pouvaient lui retirer ses autres chaînes. Après tout il restait le maître de toute cette affaire et l'accusateur de cet hérétique. Pas de faute professionnelle, donc, du côté des agents : Son Éminence s'arrangerait pour la suite avec le Général. Ils saluèrent poliment les deux importants personnages, adressèrent un dernier regard au sorcier - pourvu qu'il ne leur claque pas entre les doigts à cause de son mal de jambes de plus en plus prononcé - puis s'en retournèrent à l'intérieur de la prévôté. Ils n'auront même pas prêté attention, aidés par l'obscurité, à la petite silhouette de Cassandre dissimulée tout près du véhicule qui allait transporter le prisonnier.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Et si ça échouait ?
Et si les gardes refusaient de plier ?
Et si oncle Matthieu décidait d'être stupide et de rester dans ses idées idiotes ?
Non, elle devait pas penser comme ça.
Elle devait pas.
Elle devait penser de manière positive.
Comme Sylvère.
Qu'est-ce qui était positif dans sa situation ? Elle tourna la tête et aperçut les soldats qui avaient conduit le fourgon. Et si... ? Ces mêmes soldats se chargeraient de raccompagner Hyriel quand l'accouchement serait fini et bien passé. Si elle les amadouait dès demain ils ne se méfieraient pas d'elle tout à l'heure. La fillette s'approcha du coche et grimpa pour les rejoindre avant de commencer à babiller innocemment, comme une enfant normal le ferait..
"C'est une drôle de nuit, non? Moi, j'attendais la messe de minuit puis voilà tout est tombé à l'eau. Vous aviez des projets vous aussi ? Ou alors vous étiez de garde à la caserne ? Ca doit être dure la vie d'un soldat... Moi, je crois pas que plus tard j'en épouserais un. C'est pas contre vous. mais je voudrais avoir mon mari à la maison, avec mo, vous comprenez ? Brrr, il fait froid. J'aimerais boire un bon bin chaud. Quand j'étais petite, mon père en faisait avec du vin rouge, c'était délicieux. Il mettait dedans une rondelle de pomme. ca mettait un goût trop bon au vin. Et vous, vous aimez le vin chaud aussi ? Et vous aimez quoi comme vin ? J'ai grandi en travaillant dans les vignes alors je m'y connais un peu, vous avez."
Au fil de son dialogue, Cassandre les sentit s'ouvrir et répondre à ses questions. elle nota avec soin leurs préférences sur les vins. cette information-là, elle était plus qu'utile Elle avait déjà une bonne idée pour l'exploiter.
Soudain, la porte de la prévôté s'ouvrit enfin. Cassandre cessa de bavarder et renoua avec la nervosité. Les doutes revenaient e elle. Elle vit ses oncles sortir, les soldats et enfin... oui, il y avait Hyriel. Hyriel était là. A la seule vision u guérisseur, la fillette oublia tous ses raisonnements et sauta précipitamment pour le rejoindre.
"Hyriel !!!!!!"
Les deux bras de Cassandre se serrèrent aussitôt autour de son ami. Elle voyait à peine les chaînes qui l'entravaient, uniquement focalisés sur Hyriel.
"Hyriel... Irène, elle av bien. Pas bien du tout. C'est à cause du bébé."
La fillette se força à sourire. elle ne devait pas perdre courage. Si Hyriel allait le sentir.
"mais toi tu vas la sauver ! Parce que tu es le meilleur guérisseur au monde !"
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Il sembla à Hyriel que le général était sceptique quant à sa fleur. Quoi, ça ne se faisait pas en Monbrina ? Est-ce que ça se faisait à Iswyliz, même ? Sans doute pas, en fait. Bah, tant pis. Mais le général avait l'air sympathique. C'était... étrange. L'herboriste devait bien admettre qu'il s'était fait une autre image des hommes qui dirigeaient des massacres.
Il se laissa donc transporter hors de sa cellule, sans manquer de noter que le cardinal ne semblait pas avoir le cœur à la fête. Quelle tristesse... Hyriel se fit un devoir de lui adresser un grand sourire en espérant l'égayer.
Ils sortirent alors et Hyriel se préparait à changer de mains quand il entendit une voix qu'il connaissait très bien ! Il agrandit les yeux, surpris, en se sentant enlacer, si fortement que sa respiration se coupa un instant. Diable ! Mais il ne fallait pas qu'on les voit ensemble, elle allait...
Il oublia toute son inquiétude pour elle en entendant la suite. Irène. Pas bien. À cause du bébé. Oh...
Il plia un bras comme il le put avec les gardes qui le tenaient afin de rassurer Cassandre. La sauver... Lui... Par tous les diables... Il commençait à comprendre... Mais Guillaume n'était pas avec elle ?
« Ça va aller, ça va aller... On s'occupe d'elle ? »
Il tapota l'épaule de Cassandre, un sourire attendri aux lèvres à son compliment et son enthousiasme mais hésitant toujours à lui retourner son affection pour ne pas l'enfoncer auprès des deux autres en la liant à lui. Il releva les yeux vers eux, interrogatif. C'était pour elle qu'ils l'avaient fait sortir ? Au fond, il espérait qu'ils répondent affirmativement parce que dans le cas contraire, outre le pied de nez que ça ferait au cardinal, parce que l'inverse signifierait qu'il devrait faire le pitre devant un grand pendant que son amie risquait la mort. Et ça, c'était hors de question.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
Messages : 550
Date d'inscription : 21/03/2020
Age : 23
Localisation : En réunion du personnel avec M. Satan
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Matthieu supportait très mal de voir ce précieux oiseau trop rare hors de sa cage. Il serra les poings, heureux malgré tout que les gardes suivent encore à la lettre ses instructions. Il grogna quand Hyriel lui sourit mais davantage comme un chien blessé que comme un loup enragé. Tout cela était ridicule… Si ils arrivaient et qu’Irène était saine et sauve avec son bébé dans les bras, ils auraient tous l’air fin !
Il salua vaguement les gardes, toujours aussi ronchons et sortit avec les autres, pressés d’en finir. Il laissa les gardes suivre les instructions de Joseph qui les guidaient dehors. Quand ils furent arrivés, ils trouvèrent d’abord une scène singulière.
Pendant ce temps, le brave soldat soufflait sur ses doigts pour les réchauffer. Il espérait que leur chef savait ce qu’il faisait… Bien sûr, il ne doutait pas de lui mais cette excursion nocturne l’interrogeait. Pourquoi toutes ces précautions, ces secrets, ces mystères ? Et surtout qui pouvaient-ils bien aller chercher ?
Alors qu’il s’interrogeait, Tassin vit monter près de lui une demoiselle. Il la connaissait c’était la nièce du général. Il baissa la tête. Elle parlait beaucoup… Et fort. Lui ne savait pas bien quoi lui répondre.
- Euh, je… oui… Enfin, non… Je… Je n’ai pas de famille ici, alors je serais resté à la caserne… Et… euh… Oui… Ah… je vois…
Il saliva un peu en l’entendant parler de vin chaud. Ah… Le seul et l’unique vin chaud de Noël. Quelle chance avait son cadet d’avoir épousé une fille de vigneron ! Il devait être en train de s’enivrer à cette heure… Et les copains à la caserne n’allait rien leur laisser à tous les coups ! Il rumina un peu, morose.
- Le vin de Liès, c’est bon…
Les autres qui avaient entendu débattirent pour leur part plus joyeusement que Tassin qui se sentait soudain bien triste et seul en ce soir de Noël… Finalement, ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose qu’il soit parti à l’aventure avec le général.
Tiens, en parlant de lui d’ailleurs…
Joseph fut étonnée de voir Cassandre sortie. Il grogna un peu dans sa moustache. Il voulait qu’elle attende dehors… Cette petite avait décidément la bougeotte et il craignait que ça lui joue bien des tours, un jour…
Il jeta un coup d’œil à ses soldats qui, un peu rouge, allèrent vite s’occuper du prisonnier pour prendre le relais des autres. Joseph hocha la tête en recevant les clefs pis les encouragea à rentrer au chaud, toujours avec un sourire rassurant. Il attendit de les voir partir pour se retourner et vit que sa nièce prenait encore les rênes toutes seule. Doux Jésus, il fallait pas s’attendre à grand-chose de cette nuit décidément…
De son côté, alors que Cassandre courait vers Hyriel, Matthieu serra les poings et les dents. C’était stupide mais il ne pouvait s’empêcher d’être jaloux. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui trouver ? Et si son frère disait vrai et qu’elle n’était pas ensorcelée alors pourquoi aimait-elle à ce point un hérétique menteur, tricheur, sans doute assassin… Ça n’avait pas de sens, elle qui avait pourtant de la gentillesse et du savoir. Elle devrait se rendre compte… Il ne comprenait pas.
Joseph ne remarqua pas l’air accablé de son frère et s’avança avec autorité pour prendre l’épaule du condamné et l’encourager à avancer dans la voiture, sans méchanceté mais avec empressement.
- On vous expliquera. Contentez-vous de faire votre travail et de le faire bien. Si vous êtes à la hauteur de ce que nous a dit Cassandre. Tout devrait aller bien.
Il grimpa, en engageant Cassandre et Hyriel à passer devant puis fut suivit de Matthieu. Ce dernier restait mutique et croisa les bras en regardant par la fenêtre, évitant ainsi le regard de tous les autres. Joseph donna un coup sur le toit et la voiture partit.
- Bien… Officiellement, vous vous en tiendrez à ce qu'on vous a dit et si les gardes posent des questions, vous direz qu'on vous a amené chez un proche du roi qui lui a fait une sorte de cadeau parce que le gars est amateur de curiosité. N'allez pas inventer de nom, vous allez vous casser le nez. Officieusement, notre sœur est donc mal en point et il n’y a que votre petit gars pour s’occuper d’elle. Comme elle n’est pas bien, on a décidé de faire appel à vous sur les conseils de Cassandre. Mais gare à vous si vous nous la faites à l’envers. Vous restez un condamné et je vous ramènerai là-dedans pour que vous subissiez votre jugement.
Il ne fallait pas abuser non plus. Il avait des doutes, certes mais pour l’instant, ça ne suffisait pas tant qu’il ne connaissait pas mieux le bonhomme. Mais en une nuit, pouvait-il vraiment le faire changer d’avis ?
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Bien entendu, le cardinal n’apprécia pas le sourire que lui adressa Hyriel. Après tout, s’il voulait continuer de bouder… Ils sortirent alors et l’herboriste retrouva Cassandre, avec une joie mêlée de crainte. Puis de surprise et de peur. Il se rassura quelque peu en voyant que ni le général, ni le cardinal ne s’en prenaient à elle. Serait-elle donc avec eux ? Il eut une partie de sa réponse grâce au général, dont il se crispa au contact de la poigne, avant de se détendre en comprenant qu’il n’avait étonnamment rien à craindre. Ses paroles l’intriguèrent toutefois. Faire son travail ? Comment ça ?
Dans la voiture, il n’accorda pas un regard au cardinal boudeur, concentré sur le reste. C’était donc clandestin. Un général et un cardinal le tiraient de prison pour quelque chose de clandestin. Hyriel hocha sobrement la tête à ces instructions. Il écarquilla les yeux à la suite. Leur sœur… Irène… Comme le monde était petit… Il se rassura un peu en apprenant que Guillaume était bien avec elle. C’était déjà ça. Mais c’était grave au point qu’ils le tirent de prison ? La fin le fit se fermer. Il était un dangereux sorcier criminel mais bien utile de temps en temps, évidemment. Il retourna un regard neutre à son interlocuteur.
« Général, apprenez que je n’ai pas pour habitude de tuer ou de laisser mourir les innocents, encore moins mes patients. Je suis guérisseur, pas meurtrier, contrairement à ce que l’on a pu vous dire. »
Il ne visait bien évidemment personne.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
Messages : 550
Date d'inscription : 21/03/2020
Age : 23
Localisation : En réunion du personnel avec M. Satan
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
"Tu comptes bouder longtemps ? On dirait moi quand je perds à un jeu avec Grâce et que j'essaie de trouver des raisons pour dire que malgré tout j'ai gagné. Sauf que moi je sais que c'est mal. Et je le fais juste parce que c'est drôle d'embêter Grâce. Et que ça fait de mal à personne."
Là-dessus, Cassandre reporta son attention vers Hyriel et l'oncle Joseph qui exposait la situation. Sous son visage innocent d'enfant innocente, elle dissimila un sourire habile. Ramener le guérisseur en prison après cette soirée ? Quelle idée ! Il y en avait deux qui allaient avoir demain une belle surprise ! Sans compter les gardes de la prévôté qui ne comprenaient absolument rien. Mais ça c'était pas nouveau. Ils ne comprenaient jamais rien. Elle écouta docilement Hyriel rappeler qu'il ne tuait pas ses patients, puis reprit de sa voix enthousiaste :
"Bin sûr que Hyriel va sauver Irène ! Vous n'avez pas encore compris ce que j'ai dit ? c'est le meilleur guérisseur du monde ! Avant, au lupanar, les filles, elles utilisaient plein de produits dangereux. Et quelques unes en sont mortes. Alors Louise, elle a demandé à Hyriel de venir s'occuper du problème. il leur a vendu des produits de qualité. Et depuis, pendant une année entière, y a pus aucune fille qui a été malade !"
Elle tourna la tête vers Hyriel :
"Tu te souviens de l'eau de chiots ? Tu en revenais pas ! Tu arrivais pas à comprendre comment quelqu'un avait pu tuer des chiots pour faire une potion avec et comment une autre personne l'avait acheté ! Lors des premières visites, t'en revenais jamais de toutes les remèdes que les filles avaient pu trouver et tu as passé beaucoup de temps à expliquer pourquoi c'était dangereux."
Oncle Matthieu, qui faisait toujours du boudin, devait s'en moquer de ça. Ils devraient le descendre devant une boucherie, d'ailleurs. Là, il serait à sa place. mais contrairement à lui oncle Joseph serait sûrement touché par ces histoires. Et ça le mettrait dans de bonnes dispositions.
"Et pis, si vous me croyez pas, y suffit d'aller consulter les registres ! Jusqu'en Mars, on avait au moins une fille qui mourrait par mois. Et après, on en en a plus eu ! Vous voyez ? C'est un sauveur de vies, Hyriel, pas un assassin !"
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Joseph observait consciencieusement le gugus qu’il venait de récupérer pendant que Matthieu soupirait avec agacement. Entre l’un qui faisait un sourire idiot et l’autre qui lui faisait la morale, il était bien tiens ! Il grogna entre ses dents mais le doute continuait à le mordre comme un horrible serpent. Il n’avait rien fait pour s’enfuir pour le moment et Cassandre lui semblait de moins en moins envoûtée. Elle continuait à l’idolâtrer oui, mais cela semblait être des mots classiques d’enfants, comme Grâce pouvait le faire avec Madeleine… Il sera les dents. Non, il avait avoué, il le savait, il était maléfique, il n’y avait pas à tergiverser et il retournerait dans son trou une fois son travail terminé.
Joseph était plus mitigé. Il croisa les bras et haussa un peu les sourcils face au bonhomme. Drôle de gars. Quand Cassandre interpella son frère, il l’observa. Matthieu ne réagit même pas, à peine pour un vague grognement. Était-il vraiment si difficile de comprendre qu’ils se mettaient tous en danger à tous les niveaux ? Quelle idiotie… Mais il avait fait une promesse et il ne tenait pas à affronter son père en arrivant là-haut.
Joseph soupira à l’énième louange et secoua la tête.
- Oui, je sais, j’ai déjà fait ma prière tout à l’heure, tu as déjà oublié ?
Il fronça les sourcils à son histoire et fut même un peu attristé. Des chiots ? Bon sang mais c’était trop adorable pour les tuer, ces bêtes-là ! Ce qu’il pouvait se passer dans la tête des bonnes femmes pour penser à des choses pareilles… Il soupira. Quand elle recommença il observa le garçon avec un œil blasé.
- Dites, vous avez pas besoin d’affiche publicitaire, vous…
Peu après sa réponse, ils revinrent à la maison. Joseph espérait que ce ne se soit pas trop dégradé. Il descendit et donna des ordres à ses trois gars avant de revenir. Il jaugea Hyriel avant de prendre les clefs. Il alla soigneusement le détacher, avec douceur malgré ses grosses paluches.
- Allez-y, descendez. Mes gars vont surveiller.
Tant pour qu’ils n’aient pas d’ennuis que pour éviter qu’ile ne leur file entre les doigts. Matthieu eut du mal à voir ça sans broncha et se précipita dehors, le pas furieux et la figure rouge. Il trouva alors Bélyl dans la salle, en train de bercer Ludovic. Elle n’avait l’air très bien. Il fronça les sourcils.
- Que se passe-t-il ?
- Je… Je ne sais pas… Mais ça n’a pas l’air d’aller et l’enfant ne vient toujours pas…
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Cassandre n’avait clairement pas la langue dans sa poche, surtout envers le cardinal. Hyriel dut se pincer les lèvres pour ne pas rire à ses réflexions. Le pauvre homme, elle n’y allait vraiment pas avec le dos de la cuiller. Et ça ne le changeait même pas ! Hyriel ne s’y attarda pas plus que ça et se concentra plutôt sur les paroles du général. Il fut appuyé par Cassandre, d’une manière qui le fit sourire avec tendresse. Elle ne rappelait certes pas des événements heureux mais la manière dont elle prenait sa défense lui mettait le baume au cœur. La réflexion du général lui indiqua que ce n’était sans doute pas la première fois et elle parvint même à lui arracher un souffle de rire. Il acquiesça ensuite aux dires de la petite sur les remèdes des filles. Les malheureuses, elles n’étaient pas tendres avec elles-mêmes, en effet. Quant à la remarque sur la publicité, il ne manqua pas de sourire.
« Conduis tes projets en silence, ta réussite se chargera du bruit. »
Il aimait bien se proverbe que lui avaient appris sa formatrice et son ami Eugène.
Ils s’arrêtèrent alors et Hyriel déglutit, appréhendant l’état dans lequel il allait trouver Irène. Il se fit détacher, étonné, et massa ses poignets, soulagés, en regardant le général avec reconnaissance. À son ordre, il ne put toutefois lui retourner qu’une grimace.
« Je suis navré mais je ne peux pas le faire seul : votre frère et ses amis m’ont tant abîmé les jambes que je ne peux plus du tout m’appuyer dessus pour me retenir tout entier… »
Et il ne se faisait pas aider de gaîté de cœur, loin de là.
Guillaume, 16 ans, apprenti guérisseur
Dame Irène ne se réveillait toujours pas, malgré ses soins et les prières de la nonne… Rien ne semblait anormal du côté du bébé – rien de plus anormal que ça ne l’était déjà, plutôt – et c’était déjà ça de rassurant, même si le jeune guérisseur n’était pas du tout serein. Et l’on n’entendait plus rien, en dessous. Ils étaient sans doute allés chercher du secours mais quand reviendraient-ils ? Et que se passeraient-ils s’ils arrivaient trop tard ? Si le bébé décidait de sortir avant que sa mère ne se réveille ?
Ses réflexions s’arrêtèrent quand il entendit des bruits revenir en bas. Il reconnut la voix du cardinal. Il leva aussitôt les yeux vers la jeune sœur et formula une demande muette, espérant qu’elle comprenne.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
- Fiche perso : ¤ Diable ? Médecin ? Sorcier ? À voir...
¤ Les trois comparses
Liens et RPs : ¤ L'herbier de l'herboriste
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Cecilia Candore et Marie de Beaumont
Messages : 550
Date d'inscription : 21/03/2020
Age : 23
Localisation : En réunion du personnel avec M. Satan
Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:
Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
» [5 Septembre 1597, le soir] Le pilori [Terminé]
» [30 Décembre 1597] Récidives ?
» [10 décembre 1597]Hasard
» [22 décembre 1597]En mal de mer [terminé]