[24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Un sourcil amusé haussé, Joseph secoua la tête.
- Dis donc, à ce que je sais, toi aussi ta famille était grande, vous étiez même une plus grande fratrie !
Il se permit de lui chatouiller le nez avec son doigt.
- Et puis si jamais Marc vient par ici, tu n’auras qu’à lui demander de te montrer l’arbre généalogique ! Maintenant que tu sais presque lire ! Puis il est beau ce livre.
Il lui lança ensuite un regard soupçonneux.
- T’es sûre que tu ne confonds pas avec toi, petite tête ?
Bref, il revient au sujet de jumeaux, soucieuse de l’occuper avec les cris qu’on commençait à entendre. Bon… S’il se fiait à sa maigre expérience avec la naissance de ses filles, il n’y avait pour l’instant rien d’inquiétant. Le médecin avait cru bon de lui expliquer avec moultes métaphores que c’était une sorte de cri de guerre des femmes. Il n’avait pas été bien convaincu mais tant que tout allait bien… Tout allait bien… Il continua à faire la conversation avec Cassandre.
- Ah oui, Isabelle ! Irène m’en avait parlé je crois, c’est avec elle qu’elle avait discuté pour te prendre, non ?
Il hocha la tête. Elle avait l’air d’être plutôt sympathique. Peu laissait le choix dans ce métier-là… Ça témoignait d’une bonne âme. Il se gratta la tête à la suite.
- Ahh, oui, je crois que je m’en souviens d’elle. Elle était pas au procès celle-là aussi ? Bah oui, c’est sûr que ça a l’air d’être une bonne dame !
Il pencha ensuite la tête, plus curieux.
- Alduis ? Le blondinet un peu fantôme ? Oui, bah, il est parfois étrange mais c’est un bon garçon et un excellent soldat.
Il réfléchit, les yeux plissés.
- Ah… non, il est plutôt à l’heure même, c’est souvent le premier sur le pied de guerre…
Il entendit alors de l’agitation en haut et leva le nez.
- J’espère que ça va bien, là-haut…
Ce faisant, il remarqua enfin le zozo sur son escalier.
- Ah tiens, vous étiez là vous ? Vous voulez pas aller prendre des nouvelles ?
La respiration d’Irène était sifflante mais heureuse. Elle reprenait son souffle doucement tout en profitant du frais que lui apportait Guillaume. Elle sourit, émue à la réponse d’Hyriel alors qu’il approchait la petite.
Irène la prit avec douceur et s’illumina en la regardant. Elle gardait les yeux fermés mais bougeait un peu ses petits bras. Irène lui caressa la joue avec douceur.
- Bonjour, toi. Bienvenue dans ce monde…
Elle avait un peu chaud et sa tête lui tournait mais elle se sentait bien. Cette enfant était un cadeau du ciel, comme celui qui viendrait ensuite. Elle lui embrassa le front puis la confia de nouveau à Hyriel. Elle souffla un bon coup en sentant ses vertiges revenir.
- Je… Je suis prête pour la s…
Elle ne finit pas sa phrase. De désagréable mouches noires lui dansaient devant les yeux. Elle porta une main à sa tête.
Inspirer…
Souffler…
Elle n’y arrivait plus. Irène cligna des yeux avant de plonger de nouveau dans les bras des ténèbres.
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Alors que Guillaume rafraîchissait Irène, Hyriel restait en retrait, observant avec tendresse la scène qui se jouait devant eux. Il lui laissa tout le temps qu’il fallut et récupéra le bébé avec tendresse. Il avisa la religieuse.
« Ma sœur, puis-je vous demander de la laver ? »
Mais déjà, Irène faiblissait. Guillaume s’effraya et, à peine la jeune sœur avait pris le bébé qu’Hyriel serra la main d’Irène.
« Irène, Irène, reste avec nous, reste éveillée ! »
Mais ça ne servait à rien. Il se mordit la lèvre et laissa Guillaume lui tapoter la joue en soufflant son nom à son oreille. Il prit pour sa part la menthe qu’avait ramenée le général et appliqua deux feuilles sur les tempes d’Irène, qu’il réduisit en poudre par des mouvements tournants. Il jugea toutefois bon d’informer la religieuse de ce qu’il faisait.
« Ce n’est pas un rituel satanique, c’est pour que la fraîcheur la réveille. Je précise, sait-on jamais… »
Eugène, 23 ans
La répartie du général sur le bavardage de Cassandre arracha un quart de sourire à Eugène. Ça, c’était envoyé ! La conversation continua. Eugène entendait par intermittence les cris d’Irène, inquiet tout de même. Mais il fallait se fier à Hyriel.
Il les écouta échanger sur ces personnes qu’il ne connaissait pas avant d’entendre les premiers pleurs du bébé. Il baissa la tête en entandant le général qui ne s’adressait plus à Cassandre mais à lui. Il fronça légèrement les sourcils.
« Je suis là depuis quelques temps, en effet. Quant aux nouvelles, le premier bébé est né, si j’en crois ses pleurs qu’on entend. »
Ils n’entendaient rien, eux ?
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Cecilia observa avec émotion la première rencontre de la mère et de sa fille. C’était si tendre et si beau… Elle n’osait même pas bouger les bras, de peur de briser ce moment de douceur.
Le sorcier récupéra le bébé et lui demanda de le laver. Elle rougit et acquiesça doucement. Elle vint le prendre mais sa mère commença à se sentir mal. Cecilia s’effraya mais laissa le guérisseur s’en occuper. Chacun sa responsabilité, elle devait s’occuper du bébé. Elle formula tout de même une prière soufflée à la Vierge avant de se diriger vers un baquet d’eau.
Elle gardait malgré tout un œil sur le sorcier et fronça les sourcils en le voyant appliquer de la menthe sur les tempes d’Irène. Que faisait-il ? Mais l’explication devança la question. Elle hocha timidement la tête. C’était logique, après tout, et elle avait cru comprendre que c’était effectivement une des propriétés de la menthe. Elle choisit donc de lui faire confiance pour cela et de s’occuper du bébé, même si elle ne pouvait se résoudre à détacher son regard des trois autres, inquiète pour la jeune femme.
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
"Bof... mon père a bien eu douze sœurs. Et c'était lui le seul garçon. Mais j'ai jamais connu tout le monde. Elles se sont toutes mariées en dehors du village. Loin. Très loin. Et à la campagne on se visite plus quand on quitte le village. C'est pas qu'on veut pas. Mais on a ni le temps ni les moyens. pour se permettre des visites. Il y a trop de choses à faire dans une ferme. Et puis, faut toujours surveiller les futures récoltes. Quand y a une intempérie, faut être prêtre à protéger les plantations en mettant de la paille sur les pieds pour évite que la pluie ou la grêle ne les abime."
Son visage s'assombrit au souvenir qui remontait.
"Enfin, ça, c'est quand une personne ne vous empêche de le faire."
Si Agathe ne lui avait pas interdit de sortir ce jour-là alors qu'elle affirmait que des grêle allaient tomber, leur famille n'aurait pas été détruite. C'était si injuste.
"Mais j'ai pas beaucoup de frères et sœurs. pas de sang, en tous cas. Achille, j'ai jamais eu de lien avec lui. Il y avait vraiment que mes deux grandes sœurs à la maison. J'ai bien eu deux frères mais eux ils sont mort avant ma naissance on m'a dit. De toute façon, maintenant, je n'ai plus personne. Je suis toute seule. Tout le monde est mort dans ma famille."
Elle était la seule survivante. La dernière à porter ce nom de Velasquez. Et il disparaitrait un jour quad ce serait à son tour de mourir. L'oncle Joseph s'approcha pour lui chatouiller le nez et la fillette se tendit aussitôt pour résister. Plutôt mourir que de montrer une faiblesse ! Elle riposta, insolente :
"Tu peux y aller ! Je suis pas chatouilleuse !"
Il réagit ensuite à sa pique sur Grâce qui n'était pas passée. C'était un peu normal. Mais la fillette n'avait pas envie de le reconnaître. Elle adopta une voix évasive :
"Ah oui.. Bah, elle a beaucoup changé depuis la dernière fois que tu l'as vu ! Si, si !"
Elle décida de pas s'attarder là-dessus et revint rapidement sur le sujet de l'oncle Marc.
"Dis, c'est vrai ? Oncle Marc va venir à Braktenn ? Pourquoi ? Il a pas un commerce dans votre ville natale ?"
Désireuse de ne pas laisser de silence qui risquerait de leur faire entendre les cris, Cassandre commença à évoquer des souvenirs qui lui revenaient. Elle parla en premier d'Isabelle et opina de la tête.
"Oui, c'est ça ! Elle voulait pas me revendre, moi, comme les autres ! Elle voulait que j'aille dans une bonne famille !"
Le visage de Cassandre s'assombrit un peu. Une famille.... Elle ne pouvait s'empêcher de penser à celle disparue. Que l'ont disait au Ciel Il n'e était probablement rien. Ils étaient juste partis. Cassandre se rappela des discussions avec Alduis sur ce sujet et l'approuvait. Il n'y avait ni paradis ni Enfer. A quoi bon vivre éternellement de toute manière ? la vie terrestre, c'était déjà assez long et pénible. Elle se décida à changer de sujet pour pas fâcher l'oncle Joseph et elle parla de Louise. Il y avait tant de belles choses à dire d'elle. Ses paroles al dirigèrent alors vers Alduis. Décidément, il revenait toujours ça elle, ce bougre-là ! Elle pouffa à la remarque du blondinet.
]"Un blondinet ? On dirait que tu parles d'un gamin ! Tu te souviens qu'il a presque trente ans, oncle Joseph !"
Peu après, l'oncle Joseph releva la tête vers l'étage et Cassandre, anxieuse, ne sut pas quoi dire. Elle n'avait pas envie de peser à ce qui passait là-haut. Elle entendit le général parler à quelqu'un et se retourna pour apercevoir Eugène. Il leur appris que le bébé venait de naitre. Enfin, le premier. Il n restait encore. Cassandre s'excita, curieuse.
"C'est un garçon, Eugène, hein ? Je suis sûre que c'est un garçon !"
Elle n'avait pas envie d'une autre sœur. Elle avait plein des soeurs. Par contre, un frère, c'était plus intéressant. Et puis, on s'amusait mieux avec un garçon qu'une fille.
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Joseph haussa les épaules.
- C’est pas non plus un drame d’être le seule garçon, Irène est bien la seule fille ! Mais bon, c’ets sûr que ça fait du monde ! Même nos tantes étaient pas aussi nombreuses !
Il ne comprit pas bien sa figure soudain bien sombre. Il préféra ne pas demander et secoua la tête à la suite. Il lui tapota gentiment l’épaule en espérant la rassurer.
- Mais tu n’es plus toute seule maintenant, tu as Irène et puis nous !
Il espérait qu’elle ne se sentait pas aussi perdue qu’à son arrivée. Il lui semblait avoir parfois entendu qu’Irène avait du mal à la faire se sentir à sa place. Joseph préféré cependant rire à la suite.
- Ah, je me risquerai pas à une telle bataille alors, je le suis pour ma part et beaucoup !
Et c’était vrai mais heureusement pour lui, seules sept personnes dans tout l’Empire étaient au courant… Il croisa les bras à sa réplique sur Grâce et secoua la tête.
- Mais bien sûr, je te crois !
Qu’on n’aille pas lui dire qu’il ne savait pas faire d’ironie, lui aussi ! Joseph hocha la tête pour la suite.
- Ça risque, oui, il parait qu’il pourrait acheter une charge de noble… je pense qu’il veut la léguer à Théodène. Peut-être que ce sera l’occasion pour toi de les rencontrer, avec Madeleine et tes cousins !
Il sourit à l’évocation de cette Isabelle qui semblait être une charmante dame.
- Ça doit être un truc du prénom ! Et on peut dire qu’elle a eu du flair avec Irène !
Il remarqua qu’elle avait soudain l’air plus mélancolique mais ne sut pas encore quoi lui dire. Ça avait l’air de beaucoup tourner dans cette petite caboche… Il haussa les épaules à l’évocation d’Alduis.
- Ouais, ben il est tellement maigrichon qu’on dirait pas ! Puis il me fait parfois à un peut penser à un enfant, il a de grands yeux rêveurs pas moment puis des réflexions assez enfantines… Puis ça le dérange pas qu’on l’appelle « garçon » !
Quand il réussit enfin à voir le bonhomme qui semblait les observer depuis un moment, il plissa les yeux. Ah oui, c’était l’autre juriste là ! Il cligna des yeux à la nouvelle avant de le lever en riant.
- Ah, j’étais sûre qu’elle y arriverait ! Tu vois, Cassandre, y avait pas à s’en faire !
Il secoua la tête ensuite en souriant à la petite.
- Eh, une fille ce serait très bien aussi ! Puis faut bien équilibrer, y a que quatre filles pour cinq garçons cette génération ! Enfin, sans te compter parce que dans ces cas-là, vous êtes à égalité…
Matthieu n’entendait plus rien. Ne ressentait plus rien. Il était revenu au temps de son enfance, quand il plongeait dans une intense prière pour tout oublier, de la faim au froid. Dans ces instants, il se sentait vraiment plein, entier, béni comme avait pu l’être Madeleine pour la naissance des jumeaux. Il avait l’impression d’arriver aux portes du royaume du Seigneur et de connaitre enfin la paix, loin des tumultes du monde.
Cependant, quand il commença à entendre ce qui ressemblait à des cris de bébé, il bondit de sa chaise. Il se précipita dans la pièce principale.
- Les bébés sont nés ? Irène va bien ? Comment ça se passe là-haut ?
Il s’arrêta cependant quasiment instantanément en voyant Cassandre et tâcha de reprendre son calme en regardant subtilement ailleurs. Joseph soupira. Ça allait être un sacré cirque à ce rythme…
- Non, un bébé… Et je crois que ça va, en tous cas, j’espère.
Elle se sentait toujours mal.
Irène avait la sensation de flotter. De se noyer… Dans une eau froide et noire.
Pourtant elle sentit soudain quelque chose.
Une odeur piquante.
Fraîche.
Elle prit une grande inspiration et ouvrit les yeux progressivement. Elle porta une main à sa tête en grimaçant.
- Oh… Seigneur, que s’est-il passé ?
Elle tenta de se redresser mais la douleur la rattrapa et l’obligea à serrer les dents.
- Le… le deuxième… Je crois qu’il arrive maintenant…
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"Mais un garçon subit plus de pression qu'une fille, non ? Mon frère Achille, il était seul lui aussi. Mais il ne voulait pas reprendre la ferme. Il n'aimait pas ça. Si on avait eu un autre frère, ça aurait pas été quand même un peu mieux ?"
Son humeur s'assombrit légèrement à repenser à sa famille disparue. Elle ne devait pas y penser. Pas maintenant. Sa main toucha le haut de sa robe, là où pendait le médaillon qu'Irène lui avait offert pour son anniversaire. Elle se ressaisit et se défendit même lors des chatouilles. Son mensonge prit. Son oncle reculait. Elle nota l'information dans son esprit. C'était toujours bon à savoir. En revanche, il ,e semblait pas la croire pour Grâce malgré ce qu'il laissait entendre. Quelle curiosité ! Certes, ce n'était pas l'histoire la plus pénible qu'elle ait inventé. Mais elle l'avait plutôt bin vendue. Ou peut-être pas. Quand même... il pourrait lui accorder le bénéfice du doute !
La discussion portait ensuite l'oncle Marc qui pourrait venir à Braktenn. Pour acheter une charge de noble. Pour Théodène. Cassandre fronça les sourcils. Pourquoi ils voulaient devenir des nobles ? C'étaient que des ennuis. Des images de Kalisha triste devant son miroir lui traversèrent l'esprit. Ou de sa colère dans la forêt lors de leur première rencontre. Ou des fois où elle avait aperçu le bête comte de Monthoux horrible avec ses esclaves ou même ses domestiques. sans parler de Héra au lupanar. Ou même du ministre pour lequel elle était forcée de travailler.
"Pourquoi ? Les nobles, c'est que des méchants. Enfin, pas tous. Mais ceux qui sont gentils, ils se font maltraiter par les méchants. C'est pas un monde où aller."
Peu après, pour poursuivre la discussion, Cassandre se laissa aller à raconter un peu de sa vie jusqu'à évoquer Alduis. Lors de la réponse de son oncle, elle se pinça les lèvres pour ne pas éclater de rire quand son oncle osa dire que le jeune homme ressemblerait à un enfant. Ce n'était pas poli. Puis, elle avait décidé d'arrêter de se moquer de lui. Ils se ressemblaient avait dit Eldred. Or, elle n'aurait pas aimé qu'on rit d'elle. Alors, elle ne devait pas le faire pour Alduis. Même si c'était pas facile.
"Tu... tu devrais quand même pas le dire comme ça, oncle Joseph. C'est quand même un adulte, Alduis. Pas un enfant."
Un petit silence s'installa durant lequel l'oncle Joseph leva la tête vers les escaliers et ils purent apprendre grâce à ça la naissance du premier bébé. Oncle Joseph pouvait dire ce qu'il voulait mais elle ne voulait pas une fille. Bon.. Elle n'avait pas trop le choix, elle devrait l'accepter, mais quand même un garçon c'était mieux. Mais En revanche, il n'était pas question de ne pas avoir le dernier mot. C'était exclu, ça ! Elle se tourna vers l'oncle Joseph d'une mine faussement innocent.
"Mais y a encore un bébé à naître ! Alors, fille ou garçon, y aura plus égalité !"
Elle se retourna vers Eugène.
"Le petit, il va ben ? Il est en bonne santé ?"
La porte de la cuisine s'ouvrit et laissa apparaître la silhouette de l'oncle Matthieu. Instinctivement, son corps trembla et elle recula pour se rapprocha de l'oncle Joseph. Son visage se durcit. Elle resta silencieuse. Elle ne lui dirait plus rien à lui. Il ne comprendrait pas. Il ne comprenait pas que des paroles étaient vexantes. Et il ne s'était toujours pas excusé. D'ailleurs, en la voyant, il venait de faire la même chose que tout à l'heure : il détournait la tête. Ce n'était rien d'autre qu'un lâche. Plutôt que de reconnaître son erreur et de s'excuser, il fuyait.
S'il ne voulait pas faire le premier pas, c'était son problème.
Cassandre énonça d'une voix froide et impersonnelle :
"Le premier bébé vient de naître, oui, votre éminence, grâce aux soins du guérisseur Hyriel."
Elle se tourna rapidement vers l'oncle Joseph et s'exclama d'une voix joyeuse :
"Oncle Joseph ! Tu continues à me parler de la famille ? Donc.. Vous êtes trois frère et une sœur. Irène, toi, Marc...Et y a Paul, oui, c'est ça ! Je ne le connais pas. Irène m'a dit qu'il n'était pas marié. Il vit dans votre ville natale ? Il fait quoi comme métier ? Irène m'a dit qu'il avait eu des difficultés à apprendre à lire amis que maintenant il lisait beaucoup. Alors, il est devenu libraire peut-être? Comme ça, il a plein de livres !"
Dans son dos se trouvait toujours le cardinal mais Cassandre voulait l'ignorer. Elle ne pensait plus à lui. Seulement à discuter avec l'oncle Joseph et à apprendre de nouvelles choses sur la famille. Et au fond d'elle, avant de commencer cette discussion, la fillette avait songé que ça lui ferait du bien à ct imbécile de comprendre ce que ça faisait d'être un meuble. C'était ça que les esclaves subissaient chaque jour. S'il voulait se joindre à eux, qu'il fasse un effort au lieu de rester dans son coin. Des efforts, elle en avait largement fait toute la soirée pour essayer de le comprendre. Et tout ça pour se retrouver attaquée par la pire des paroles.
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Hyriel se concentra en continuant d’appliquer la menthe sur les tempes d’Irène. Il soupira intérieurement – Guillaume ne fut pas aussi discret – en la voyant se réveiller et se redressa. Il lui sourit, se voulant rassurant.
« Tu as perdu connaissance mais à peine une minute, rien de grave. Ça va ? »
Guillaume voulut l’aider à se redresser mais s’interrompit dans son geste en l’entendant. Il regarda Hyriel et celui-ci hocha la tête, une main sur l’épaule d’Irène.
« Alors courage. Pousse en même temps que les contractions, respire, je m’occupe du reste. »
Il se pencha de nouveau, prêt à accueillir le second bébé, tandis que Guillaume serrait la main d’Irène.
Eugène, 23 ans
La petite Cassandre parlait de sa famille. Eugène écouta avec intérêt, particulièrement la vie à la campagne. Lui, le garçon de la ville, il ne connaissait pas vraiment ça, surtout qu’ils n’avaient pas de plantation en forêt, mais c’était toujours intéressant de le savoir. Il esquissa un sourire amusé en entendant le général se confier chatouilleux. Eh bien c’était original pour un général, ça ! Il écouta la suite avant d’entendre les cris du bébé et de prévenir les autres. À la question de Cassandre, il haussa les épaules.
« C’est un bébé, c’est tout ce que je sais. Je n’entends que ses pleurs, je ne sais pas le reste. »
Il approuva ensuite le général et ne dit rien face au cardinal. Il avisa plutôt Florentin qui pointait la tête à sa suite, visiblement encore surpris par la résurrection subite de l’homme d’Église. Tous deux soupirèrent en voyant l’attitude de Cassandre. Pas un pour racheter l’autre.
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Avec délicatesse, Cecilia lava la petite fille et se réjouit en voyant Irène se réveillait. Intérieurement, elle retint d’essayer la menthe pour réveiller les évanouis. Si ça fonctionnait avec elle aussi, elle n’aurait plus peur que ce soit magique.
Elle laissa toutefois ces pensées de côté en terminant de laver la petite pour, ensuite, l’emmailloter dans des langes. Elle la prit dans ses bras juste quand Irène sentait la venu du second. De nouveau, Cecilia ferma les yeux pour la confier à la Vierge et entreprit de bercer la petite en retrouvant Irène.
« Courage, Madame ! Vous êtes presque au bout de vos peines et tout se passera bien ! »
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Face à la réflexion de Cassandre, Joseph demeura un moment pensif.
- Bonne question, je ne sais pas… Même en étant plusieurs, ça ne change pas grand-chose. Marc était l’aîné, il était censé reprendre la compagnie, point. Bon, peut-être que notre père aurait été plus souple là-dessus mais bon, ça reste comme ça. Puis bon, les filles, j’ai envie de dire que c’est mieux, je te rappelle qu’on en force pas mal à se marier pour monter dans l’échelle sociale ou à entrer au couvent alors la pression…
Joseph soupira. Il avait beau être un soldat, il ne suivait pas tout aveuglément. Et marier ses filles pour son profit, ça non ! Elles avaient parfaitement le droit de choisir leur vocation ou leur mari et comme l’une semblait déjà avoir trouvé, ça lui allait très bien.
Il secoua la tête avec un sourire au coin à la suite. Ah mais, c’est qu’on ne l’y prenait pas ! Il commençait à ses deux nièces quand même ! Joseph pencha la tête pour ses sourcils froncés puis secoua la tête.
- Dis donc, demoiselle, tu ne généraliserais pas un peu ? Je te rappelle que ton Alduis là, c’est un noble et il peut être sympathique même s’il est parfois dans la lune. Et nos suzerains ne sont pas de mauvais bougres non plus, Irène était bien amie avec la comtesse du coin ! Et justement, s’il n’y a pas de nobles sympathiques comme va le devenir ton cousin, où va-t-on ?
Il lui donna une pichenette sur le nez. Diable, c’est qu’elle était pessimiste ! Et visiblement, elle ne connaissait pas encore leur aîné. Marc avait connu le monde des affaires qui pouvait se faire bien pire que la noblesse. Quand il s’y mettait, lui aussi pouvait d’ailleurs devenir un loup. Ce n’était certainement pas les nobles qui allaient le manger en premier…
Joseph afficha une expression surprise à la suite. Ben qu’est-ce qu’il avait dit ?
- Ben… Oui, dans les faits, oui, d’accord…
Il ne comprenait pas trop ce qui n’allait pas mais soit… Bon. De toute façon, la naissance les accapara bien vite. Joseph se montra très enthousiaste et ravi. Il haussa les épaules à la réponse de Cassandre.
- Eh ben si on te compte toi et que les jumeaux sont un garçon et une fille, on sera bien !
Il secoua la tête à la suite.
- Mais bien sûr qu’il va bien ! C’est un Cassin et un d’Aubeville, il sera sûrement solide !
Un instant, Matthieu s’était imaginé que ce qu’il se passait pourrait les réunir. Il s’était trompé. À peine avait-il passé la porte qu’il subit de nouveau de plein fouet la réalité. Son poing se serra. Soit, il faisait son travail mais si jamais il arrivait malheur à sa sœur ou aux bébés… Après tout, quoi de mieux que de se venger sur sa petite sœur et sur des nourrissons sans défense ? Matthieu eut soudainement la brusque envie de monter et de le chasser dehors. Il se retint à temps en se forçant à respirer avec un minimum de calme. Tout allait bien pour le moment, pourquoi paniquer ? Et son apprenti était là-haut également après tout…
Quand Cassandre lui parla, sa bouche se tordit. Elle lui en voulait toujours. Il aurait sans doute dû s’en moquer mais au lieu de cela, il avait l’impression qu’on lui broyait le cœur. Il serra les dents en encaissant. Après tout, ce n’était pas la première fois… Il avait connu tout cela et l’avait très bien supporté pourquoi n’y arrivait-il pas maintenant ? Tout ça pour une gamine qui avait le caractère d’un orage de printemps… Pourtant, ça faisait mal… Quand elle se retourna en l’ignorant, la douleur fut encore pire.
Quant à Joseph, il se tenait un peu le cul entre deux chaises bien trop éloignées à son goût ! il était censé faire quoi exactement là ? Il n’allait pas la laisser l’utiliser pour humilier son frère ? Surtout qu’il n’était pas bête, il connaissait Matthieu. C’était quand même son petit frère, celui qui était venu juste après lui. Et même s’il reconnaissait qu’il était moins doué que les autres de la fratrie, il savait voir quand quelqu’un allait mal, surtout son frère qui semblait à deux doigts de hurler ou de fondre en larmes.
- Je… Ben euh… Écoute, tu ne veux pas plutôt qu’on demande à Eugène d’aller voir là-haut ? Qu’on sache si c’est un garçon, comme tu voulais ?
Bien joué , mon grand… L’attaque, tu maîtrise, mais on t’a déjà dit que l’esquive, c’était pas ton truc…
Il cligna des yeux en entendant alors les cloches au loin.
- Ah tiens ! Ben on y aura vraiment passé la nuit, dis donc !
Matthieu aussi les entendait. Il pria pour que ce ne soit pas trop long. Il allait bientôt falloir songer au retour…
Peu à peu, Irène reprenait complètement ses esprits. Elle ressentit également de nouveau les contractions. Elle écouta Hyriel et hocha la tête. Tant que ce n’était pas longtemps, ça allait…
Elle se redressa, prit une grande inspiration et se concentra sur ses instructions en fermant les yeux. Irène jeta un regard à sa fille et cela lui donna le courage nécessaire. Elle allait mettre au monde son frère ou sa sœur et efficacement ! Cette dernière ne se souciait que peu de l’agitation de la pièce, elle tentait surtout d’ouvrir un peu les yeux et semblait attendre quelque chose.
Irène prit une bonne inspiration, hocha la tête à l’encouragement de Cecilia et reprit la routine.
Inspirer…
Douleur…
Pousser !
Inspirer.
Douleur.
Pousser.
Inspirer ! Douleur ! Pousser !
Allez, encore un effort, trésor, on y est presque !
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Florentin, 28 ans ; Eugène, 23 ans
C’est avec une attention toute particulière qu’Eugène écouta ce que disait le général sur les nobles. C’était toujours bon à savoir… Arrivèrent ensuite Florentin et le cardinal. Les deux amis ne surent quoi faire. Et mieux valait ne pas se faire remarquer, au risque de s’attirer les foudres du cardinal, ce dont ils étaient loin d’avoir besoin. Leurs yeux allèrent donc de l’un à l’autre avec inquiétude au milieu du malaise ambiant.
Tous deux se redressèrent toutefois quand le général évoqua Eugène. Celui-ci comprenait sans peine que c’était plus une porte de sortie qu’autre chose mais s’y engouffra sans hésiter. Il se leva donc avec un hochement de tête et grimpa, juste comme les cloches sonnaient.
Ils n’avaient pas encore fini, mais presque. Guillaume serrait la main d’Irène et Hyriel guettait le second bébé. Ils relevèrent tous deux les yeux en entendant les cloches avant de se tourner vers la tête d’Eugène, qui passait l’entrée, bien qu’il gardât le regard baissé par pudeur et respect.
« La famille veut savoir le sexe de l’enfant et s’il va bien. »
Hyriel consulta Irène du regard pour avoir son aval et se chargea de la réponse.
« C’est une petite fille et elle va très bien. »
Eugène les remercia avant de redescendre répéter mot pour mot ce qu’on lui avait dit. Hyriel se repencha pour sa part et suivit l’avancée du petit. Celui-ci ne tarda pas à se faire voir.
« Sa tête arrive ! »
Il approcha ses mains pour l’accueillir avec prudence, petit à petit. Il récupéra ses épaules, puis sa taille, puis ses pieds. Hyriel le déposa avec prudence sur les draps.
« C’est un petit garçon. »
Il coupa avec délicatesse le cordon et le noua avant de prendre le petit pour l’approcher de sa mère et le déposer dans ses bras.
« Félicitations à toi. »
Alors que Guillaume souriait béatement, les yeux humides d’émotion, Hyriel se fit oublier, l’émotion sur les lèvres et dans la gorge, incapable de détourner les yeux de ce spectacle.
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Les cloches retentirent. Cecilia releva la tête et se signa d’une main en adressant une rapide prière au Seigneur avant de regarder la petite fille qui s’agitait dans ses bras, une toute petite qui aurait sans doute un fort lien avec le Christ, de même que son frère ou sa sœur. Elle se pencha vers elle pour lui caresser le front.
« Désires-tu quelque chose ? »
Elle ne savait pas vraiment, elle… Elle entreprit de la bercer, dans le doute, tout en suivant des yeux la naissance du second. Une nouvelle larme d’émotion roula sur sa joue quand il fut né. Elle le regarda en souriant et s’approcha d’Irène avec la petite pour réunir le frère et la sœur, nés de part et d’autre de la limite des jours, puissent se retrouver.
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
"C'est pas juste...."
Elle se renfrognait un peu devant toutes ces injustices qui remontaient. Ils parlèrent ensuite des nobles et Cassandre ne cacha pas sa méfiance pour cette caste-là. Oncle Joseph pouvait essayer de les défendre, elle, elle se souvenait du comportement de pas mal d'entre eux aperçus au lupanar. Ou des manières hontes du gros Monthoux. Ou de l'implacabilité du ministre. Alduis... Alduis, elle n'était plus sûre de savoir penser à son sujet. Elle soupira et répondit sans méchanceté malgré l'ironie qui lui venait.
"Sûr qu'il va bien, Alduis, oui. Sûr que ça lui réussit d'être le fils du plus puissant Ministre de Monbrina."
Il y eut alors un petit malaise entre eux. Que Cassandre ne sut pas bien expliquer pourquoi. Ce fut à ce moment que le cardinal Cassain sortit de sa cuisine pour réclamer des nouvelles. Elle les lui donna de manière formelle, sans le moindre sentiment, et lui tourna aussitôt le dos. Il ne verrait rien d'autre d'elle. Il n'avait pas à lui parler aussi mal. Il n'avait pas à la blesser aussi cruellement. Son coeur saignait toujours de l'affront. Elle pensait jusque-là que cet homme était seulement aveuglé par ses convictions religieuses et refusait d'ouvrir les yeux. C'était logique. Elle le croyait capable d'amour envers as famille et ses proches. Come quand il lui avait expliqué patiemment la parabole. Comme quand il avait passé une après-midi ensemble. Elle s'était trompée. Les gens ne blessaient pas les gens qu'ils aimaient. Pas comme ça. Irène l'avait blessé une fois en lui disant être comme sa mère même c'était pas pareil. Il n'y avait aucun mépris dans son intention. Au contraire. Son frère, en revanche, dans cette seule phrase avait révélé son entière personnalité. Elle n'était donc que ça à ses yeux. Une esclave.
Oncle Joseph ne rentra pas dans son idée et préféra envoyer Eugène aux nouvelles. Tant pis ! Elle ignorait seule le cardinal. Elle s'appliquait à bien garder le dos tourné. Ostensiblement.
Lorsque l'oncle Joseph évoqua que tout ça avait duré toute la nuit, Cassandre eut un haussement des épaules.
"T'es déjà fatigué, toi ? Moi, je peux rester encore debout ! Au lupanar, je servais toute les nuits les boissons aux clins. Ou en les accueillant à l'entrée. Et après, je dormais peu. Une petite heure. Je devais assurer dans la journée le nettoyage. C'était tellement une porcherie ! Et il y avait la cuisine et les courses à faire."
Qu'il entende ça l'autre imbécile derrière elle et réalise ce qu'était être une esclave.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Toujours attentif à sa nièce, Joseph fut attristé de la voir se fermer comme une huître. Mais qu’est-ce qu’il avait dit encore ? Est-ce que ses filles étaient comme ça au même âge ? Il ne s’en rappelait pas du tout… Il haussa simplement les épaules.
- Ma foi, on fait avec…
Elle n’avait pas l’air convaincu et lui renvoya même une pique. Bah, après tout, elle était encore une enfant, elle pouvait bien voir les choses tout en noir ou tout en blanc. Mais bon, la vie n’était pas tout le temps comme ça. Cependant, ce n’était pas à lui de lui apprendre les nuances. Joseph leva les yeux au ciel sans répondre avant de l’écouter encore essayer d’ignorer Matthieu en plissant les lèvres.
Pendant ce temps, Matthieu demeurait paralysé, sans savoir quoi faire. Il remarquait en revanche que son frère tentait de contrer la tentative de leur nièce de totalement l’exclure. Malgré tout, elle continuait à parler et c’était toujours aussi douloureux. Il capta alors le regard de son frère qui se faisait assez insistant en indiquant Cassandre. « Dis quelque chose » articulait-il. Matthieu soupira. Il avait raison, ils n’allaient pas rester comme ça.
- Je te demande pardon, Cassandre… Je ne le pensais pas. J’étais agacé.
Eugène descendit alors et leur annonça la bonne nouvelle. Joseph sourit.
- Ah, mais c’est excellent ça ! C’est Madeleine qui va être contente d’avoir une nouvelle représentante de la gent féminine !
Matthieu sourit légèrement aussi. Nul doute que sa sœur était ravie.
À l’étage, Irène fournissait les derniers efforts pour que le deuxième arrive lui aussi. Étant dans une meilleure position, elle était bien plus à l’aise et tout se déroula plutôt bien. Elle respirait profondément et, quand Hyriel acheva, elle se laissa entièrement retomber sur les coussins, éreintée.
Irène sourit à l’annonce avant de bien se caler pour le recevoir à son tour. Il pleurait plus que sa sœur, mais semblait tout aussi adorable. Elle embrassa les doigts qu’il tendait vers elle et réussit à l’apaiser. Irène caressa son front.
- Bienvenue à toi aussi…
Dans les bras de Cecilia, la petite commençait à se servir un peu de ses mains qu’elle pliait et repliait. À la question de sa porteuse, elle tourna la tête vers sa sœur et son frère, tout en semblant les montrer du doigt. Quand elle put approcher, elle fut ravie et semblait appeler son frère. Ce dernier se tourna vers elle, curieux et approcha la main. Irène rit.
- Déjà inséparables, on dirait !
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Le silence se brisa et il s'excusait. Enfin.
Alors, c'était ça. Il était juste stupide. Stupide et lâche. Incapable d'assumer ses erreurs.
Cassandre se retourna, sévère.
"Dans la religion chrétienne, on dit que l'on doit pardonner les offenses, mais je ne crois pas le pouvoir. Un enfant aurait compris qu'il ne doit pas dire de telles choses. Irène dit que je suis insolente et butée. C'est vrai. J'ai le plus sale caractère qui soit. Mais moi j'ai toujours fait attention de ne pas blesser ceux que j'aimais. Même si j'étais en colère. Ou triste."
Elle marqua une pause et ajouta :
Quand j'ai appris que mon père était mort, seul en prison, j'étais blessée. Mais je me suis tue. Je n'ai rien dit à personne. Devant Irène et Grâce, je jouais sans arrêt à la petite fille joyeuse. c'était al veille de mon anniversaire. Le lendemain, pendant la fête, j'ai dû faire tout le temps semblant d'aller bien. C'était douloureux. Mais je ne voulais blesser personne. Je ne voulais inquiéter personne. Si une enfant comme moi, sans instruction, pense à des choses comme ça, pourquoi toi, qui est censé avoir appris beaucoup de choses tu ne le sais ?"
Elle posa la main sur sa poitrine et sentit son coeur qui tambourinait. La colère montait. Elle secoua la tête. Sylvère.. Sylvère n'aimait pas la colère
"La colère, c'est mauvais. Et ça fait prendre de mauvaises décisions. Des décisions stupides. Comme..."
Elle suspendit sa phrase, soudain hantée par les parles affreuses dites à Alduis. Sa main remonta à son nez cassé.
"Il y a quelques jours, j'ai blessé moi aussi quelqu'un. C'était un ennemi. Enfin, je le pensais. Alors je ne voyais pas de mal à le blesser. C'était... logique. alors j'ai usé des mots pour dire les pires horreurs qui soient. J'étais fière à ce moment de le dominer. Mais j'avais tort. en y réfléchissant le lendemain, j'ai compris que c'était mal. Que c'était très mal. Et je suis allée m'excuser. Parce que c'était la seule chose à faire. La seule chose pour être quelqu'un de bien. Pour ne pas être hypocrite. Je pensais vouloir du pouvoir, être respectée... Mais être respectée en blessant les gens, non, ça c'est mal !"
Ses yeux se fermèrent un court instant.
Elle rouvrit les yeux et contempla le cardinal, sans savoir quoi penser à son sujet. S'il ne comprenait pas toutes ces choses élémentaires par lui-même il était juste pitoyable.
"Mais toi, quand tu as dit cette phrase, tout ce que tu m'as rappelé, c'est la première patronne du lupanar qui me disait ça en me trainant par les cheveux et en me battant avec son bâton. C'est vraiment à ce genre de personnes que tu veux ressembler, toi ?"
Soudain, au milieu de ses parole résonna un cri de bébé. Cassandre s'immobilisa et tourna la tête vers l'étage.
"C'est.. le second bébé ? Ou juste le premier qui a faim ?
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Florentin, 28 ans ; Eugène, 23 ans
Et comme si ce n’était pas suffisant, Cassandre faisait du boudin. Comme s’ils avaient besoin de ça… D’accord, elle avait été blessée, mais en ce qui concernait Florentin, il fallait aussi savoir ne pas s’entêter comme un âne. Et ça valait pour les deux ! Il continua de les observer pendant qu’Eugène allait aux nouvelles et soupira. Et en plus, elle l’ignorait. Quelle plaie que cette situation… Au moins, le cardinal présenta ses excuses. Eh beh… Et il ne pouvait pas faire pareil pour Hyriel au passage ? Mais bon, déjà se contenter d’une chose. En plus, Eugène revint avec de bonnes nouvelles et Florentin sourit, aussi ravi que les autres. La joie fut de courte durée et Cassandre repartit. Florentin se pinça l’arrête du nez en baissant la tête. On tournait en rond… Il réfléchit quelques secondes et, voyant qu’Eugène jouait les fantômes, se décida à intervenir. Il ne perdait rien, de toute manière, et il s’avança donc, bras croisés.
« Attends un peu, cocotte. De un, je suis désolé pour ton père et nous le sommes tous ici, surtout que je suis prêt à parier que nous avons tous perdu trop tôt un être cher également. »
Il déglutit en repensant à tous leurs frères et sœur, à Guillaume et lui, tués par les collègues du général, ainsi qu’à leurs parents, amis et compatriotes qu’ils avaient perdus lors de la guerre.
« De deux, Monsieur Son Éminence s’est excusé, donc il regrette, donc il demande le pardon, contrairement à la patronne dont tu parle donc je pense que tu va un peu trop loin, là, en disant qu’il est pareil. De trois, permets-moi de te rappeler que tu n’es pas non plus très tendre toi non plus pour t’amuser, en critiquant certaines personnes ou en en charriant d’autres alors qu’ils sont déjà extrêmement mal à l’aise. »
Il assorti ces exemples d’un regard entendu. Il n’en dirait pas plus en présence du père de la dulcinée de son frère mais il ne doutait pas que la petite comprenne. Il se pinça de nouveau l’arrête du nez.
« Mais bon, si on joue à qui est le plus imbuvable quand il s’y met, on n’est pas rendu donc par pitié, faites la paix et arrêtez de passer vos colères sur les autres alors qu’on était à la base censé seulement s’inquiéter pour Dame Irène et qu’on avait pas besoin de ça. Puis c’est une naissance de jumeaux le jour de Noël, merde ! Vous allez gâchez votre joie à la longue ! »
Il soupira et croisa les bras, attendant la suite, espérant n’avoir pas remis d’huile sur le feu. Et à la question de Cassandre, Eugène haussa les épaules. Qu’est-ce qu’il en savait, lui ?
Quand Irène en eut fini, Guillaume réajusta les oreillers pour lui permettre de se reposer Hyriel s’effaça pour sa part après avoir remis le petit à sa mère et observa la scène, ému, de même que Guillaume.
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
La petite fille sembla tendre la main vers son frère et Cecilia comprit. Elle les approcha et rit avec Irène, émue, en voyant leur mouvement.
« En effet ! En même temps, ils se connaissent déjà depuis plusieurs mois ! »
Elle se mordilla la lèvre en pensant à quelque chose et osa poser sa question, avec timidité toutefois.
« D’ailleurs… Avez-vous songé à des noms pour ces deux merveilleux enfants ? »
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Joseph fut soulagé que ça se calme un peu même si Cassandre ne semblait pas décidée à lâcher son frère. Il grinça un peu des dents à sa diatribe sur le fait de cacher ses sentiments. Le regard de son frère le fuyait, comme chaque fois qu’ils abordaient un sujet similaire. Est-ce qu’il se déciderait un jour à leur parler ? Joseph commençait à croire que soit il se protégeait bien, soit sa mémoire le fuyait. Peut-être un peu des deux…
Il haussa également un sourcil. Comment ça blesser un ennemi ? D’où, parbleu ! C’était une gamine et il osait espérer que c’était métaphorique ! Il allait falloir qu’il ait une petite discussion avec elle… Avec un peu de chance, ça épargnerait Irène.
Tête toujours baissée, Matthieu ne disait rien. Il encaissait, comme à chaque fois. Pour un peu, il se serait cru revenu à sept ans, face à son grand-oncle. Il déglutit, sans pour autant lui faire de reproches. Il comprenait qu’elle ne puisse pas le pardonner, même si cela lui fendait le cœur. Quelle idée aussi d’aller lui dire une chose pareille… Il avait seulement voulu qu’elle se taise… Il aurait mieux valu qu’il le fasse lui-même. Idiot, inconséquent, comme toujours… Incapable de rester en bons termes avec quelqu’un.
Au fond, il était certainement condamné à rester seul. Ce devait être une punition… Mais pourquoi ? Qu’avait-il fait de mal ?
Condamner à mort n’est pas vraiment une belle action…
Mais oncle Clarence dit que c’est parfois nécessaire…
Oui mais not’ Seigneur a pas dit qu’il fallait aimer plutôt que se battre ?
Il ne savait plus… Plus il réfléchissait, plus son esprit s’embrouillait, comme tiraillé. Assailli de voix à la fois si étrangère et si familière. Il ne savait plus…
Cependant, fait inattendu, l’un des compagnons d’Hyriel, qui avait patienté avec lui dans la cuisine, prit sa défense. Enfin, quelque chose comme ça… Il cligna des yeux, surpris. Qu’avait-il fait qui méritait qu’il lui accorde son aide ? Il l’aurait bien tué quelques jours auparavant pour complicité avec le sorcier…
Il serra les dents à son premier point, tout comme Joseph. Leurs parents aussi leur manquait… Ils ne pourraient pas connaître leurs derniers petits-enfants, alors qu’ils auraient certainement été très attentionnés envers eux.
Matthieu se mordit au dernier point. Il n’avait pas tort… Joseph acquiesça pour sa part avec force.
- C’est vrai ça ! Pensons d’abord à Irène et aux petits ! Alors, qui va demander des nouvelles ? Si ça se trouve, le deuxième est là !
Irène se sentait revivre, enfin délivrée de ce fardeau et avec deux trésors dans les bras. Elle prit délicatement sa fille pour l’approcher de son fils. Elle ravala ses larmes en songeant qu’Antoine les aurait adorés, tous les deux. Elle soupira doucement en se reposant sur les coussins.
- Je suis heureuse de vous voir, tous les deux. Bienvenue dans ce monde !
Elle tourna la tête vers Cecilia et sourit malicieusement.
- Oui… Faites venir tout le monde, s’il vous plait. Je voudrais faire cela dans les règles.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Il y eut soudain des pas et Cassandre découvrit Florentin s'avancer la pièce. Elle lui adressa un sourire avant de soupirer en l'entendant prendre la défense du cardinal. Elle resta stoïque et l'écouta sans le juger. c'était habituel. les adultes défendaient toujours un autre adulte quand il se trouvait en opposition avec un enfant. C'était comme ça. il ne cherchait jamais à comprendre le point de vue de l'enfant. Si à se demander si les paroles avaient été blessantes. Pardonner ? Non, elle ne pardonnerait pas ? Ses bêtises à elle, ça n'était rien en comparaison à cette phrase. Cette phrase, elle la meurtrissait. Elle en avait mal à la poitrine et à sa maudite marque. Elle n'était qu'une esclave. Après tout ce temps à avoir essayé de se sentir bien, d'essayer de se détendre, et d'essayer apprécier d'appartenir à une famille, cette phrase lui rappelait qu'elle n'était pas réellement de cette famille. Elle n'était qu'une pièce rapportée. une enfant pour laquelle Irène avait de la compassion et qu'on tolérait depuis. Elle n'était que ça.
Sa poitrine la brûlait à nouveau.
Elle étouffait.
Cassandre releva la tête vers Florentin, incapable de dissimuler la tristesse de son regard, et secoua les épaules.
"Un jour, ce que je ne te souhaite pas, comme je ne le souhaite à personne, si tu as une marque à l'épaule, tu comprendras."
Son regard observa Florentin, puis l'oncle Joseph et enfin le cardinal. Elle reprit d'une voix morne.
"Mais retenez ceci : on juge une personne à la manière dont elle traite ceux qui sont inférieurs, pas sur comment elle agit avec ses semblables."
Cassandre préféra s'écarta du groupe, amère. Même la double naissance ne lui procurait plus de joie. Elle marcha jusqu'au livre de recettes qu'elle avait utilisé dans la journée pour continuer à s'entrainer à lire. La fillette s'agenouilla et l'ouvrit à une page au hasard. Son doigt s'appuya sur la première ligne et elle s'appliqua à déchiffrer lentement les lettres du premier mot. Au moins, ça, c'était constructif et ça l'éloignait des mauvaises pensées.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Florentin, 28 ans ; Eugène, 23 ans
Pendant l’intervention de Florentin, qui vit parfaitement qu’il parlait à un mur, Eugène observait. Il ne manqua ainsi pas la surprise du cardinal à cette aide providentielle. En effet, cela avait de quoi étonner. Toutefois, ce ne pourrait être qu’à leur avantage, à moins que le cardinal n’ait vraiment aucun scrupule à s’en prendre à ceux qui l’ont aidé.
Lui aussi songea à sa famille et à ses quelques amis partis trop tôt mais n’en montra rien, comme à son habitude. Florentin, lui, à la fin de ses paroles, regarda Cassandre sans animosité, sans particulièrement de pitié non plus. Il avait cru comprendre qu’elle n’aimait pas ça, être prise pour une enfant vulnérable, alors il la regardait comme il le ferait d’un adulte dans cette situation. À sa réponse, il ne réagit pas. Inutile de souligner que ce qu’elle disait dépendait entièrement du cardinal et de son frère, s’ils poussaient le vice jusqu’à fouiller leurs origines ou simplement s’ils les faisaient arrêter comme complices. Il la regarda partir sans rien dire tandis qu’Eugène, pour faire bonne figure, il hocha la tête pour approuver le général, de même que Florentin. Et à sa question, il se leva pour remonter.
Alors que Guillaume essuyait une larme, il récupéra un instant le petit garçon pour le laver. Il s’exécuta avec beaucoup de délicatesse, comme Hyriel le lui avait montré la première fois qu’il avait assisté à un accouchement, avant de le rendre à sa mère pendant que la jeune sœur descendait. Hyriel, lui, restait effacé mais tout aussi ému et curieux quant aux prénoms.
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
L’expression d’Irène émut Cecilia au point qu’elle en sente ses yeux s’humidifier de nouveau. Impatiente à l’idée de connaître les prénoms, elle ne put se retenir de battre des mains à la demande.
« Oh oui, bien entendu ! J’y cours ! »
Aussitôt, elle se dirigea vers les marches et les descendit… avant de rentrer brusquement dans l’un des acolytes du sorcier. Tous deux se figèrent et s’éclaircirent la gorge, gênés, avant que l’homme ne s’écarte pour lui laisser le champ libre. Elle reprit alors ses esprits et écarta les bras, triomphante.
« Éminence, Général, Messieurs et Mademoiselle, les deux bébés sont nés et en parfaite santé ! Dame Irène n’attend que vous pour nous révéler à tous leurs noms et pour que vous puissiez les voir ! »
Elle remonta aussitôt pour leur laisser la place de faire de même.
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Malgré ce que disait Florentin, Cassandre restait obstinément butée. Joseph avait du mal à comprendre. Lui, généralement, avec des excuses, c’était bon, puis il passait à autre chose. S’il devait continuer à faire payer toutes leurs insolences à ces gars, il n’était pas rendu ! Il finirait en froid avec tout le monde et ça, c’était une perspective qui ne lui plaisait pas vraiment. Il soupira. Mais bon, il allait encore dire des bêtises… Autant laisser Irène gérer, elle saurait mieux faire…
En parlant de ça d’ailleurs…
La jeune sœur déboula dans les escaliers pour leur annoncer que la naissance avait eu lieu et que tout allait bien. Joseph afficha un large sourire. Ah bah voilà il l’avait dit !
À ce moment, la porte s’ouvrit sur la figure anxieuse de Bélyl. Grâce courut pour sa part devant elle et sauta presque dans les bras de son oncle.
- Alors ? Ça y est ? Le bébé il est né ? Maman va bien ? On peut les voir ?
Joseph rit en la prenant dans ses bras.
- Oui pour tout, petite princesse, vous tombez bien !
Grâce s’illumina en frappant des mains.
- Ouiiii ! Alors on y va !
Joseph éclata de rire en s’engageant dans les escaliers alors qu'elle pointait un doigt autoritaire vers eux.
- À vos ordres !
Bélyl elle aussi afficha un air ravi, heureuse que tout se soit bien passé. La Sainte Vierge avait entendu leurs prières, c’était merveilleux !
Matthieu raval la bile qui lui servait de salive. Ça ne s’améliorait pas avec Cassandre… Et il ne savait pas quoi faire, ni quoi dire.
Jean aurait su, lui.
Il secoua la tête. Qu’est-ce qui lui prenait depuis quelques jours ? C’était un sorcier, un illusionniste, il avait tenté de le corrompre…
Oh non… Non, non, non. Il ne voulait pas repartir dans ses questions. Son grand-oncle lui avait montré, il avait vu les preuves. Toutes les preuves. Il ne pouvait rien contester… Ou alors… Mais non, son maître ne lui aurait pas mentit. Mentir, c’était pécher et son grand-oncle avait toujours été le plus vertueux des hommes qu’il connaissait. Non… Il n’aurait pas fait ça…
Il secoua la tête alors que les autres commençaient à monter. Il fallait qu’il revienne un peu dans le présent, il y arrivait de moins en moins en ce moment… Il tourna cependant son regard vers Cassandre. Elle n’allait pas rester toute seule en bas…
Il laissa les autres aller et tenta de s’approcher.
- Cassandre… Tu ne veux pas venir avec nous ? Irène voudra sûrement que tu sois là aussi, pour accueillir les nouveaux membres de la famille.
Émue elle aussi, Irène regarda son petit garçon se faire tout beau tout propre. Il semblait un peu plus grognon avec l’eau mais se laissait tout de même faire. Pendant ce temps, elle regardait sa fille qui tentait d’ouvrir les yeux avec plus ou moins de succès. Elle lui embrassa le front en murmurant.
- Ton père doit être ravi de là-haut de vous avoir tous les deux…
Elle leva brièvement les yeux au ciel pour remercier la Vierge pour ce miracle. Deux enfants, pour Noël, dernier souvenir de son époux et rescapés d’une arrivée en siège.
Irène entendit alors les pas dans l’escalier et reconnut celui de son frère cadet. Elle sourit, surtout en voyant sa fille dans ses bras. Son fils récupéré lui aussi, elle accueillit les autres. Elle nota le gros soupir de soulagement de Matthieu. Son frère restait incorrigible. Grâce pour sa part ne tint pas longtemps avant de tenter de s’évader des bras de son oncle.
- Maman !
- Ma chérie !
Joseph comprit le message et la laissa aller en souriant. Bélyl s’approcha également timidement, même si Ludovic dormait sagement contre elle. Irène fut heureuse de les voir et embrassa son aînée sur le front. Grâce pour sa part arrondit les yeux en voyant les deux nouveau-nés qui la fixaient avec leurs grands yeux.
- Mais… Pourquoi il y a deux bébés ?
Irène lui sourit d’un air malicieux.
- Eh bien parce qu’ils étaient deux dans mon ventre.
Grâce resta interdite avant de comprendre.
- Ohhh, comme Ange et Angélique ?
- Exactement ! Nous allons pouvoir écrire à ta tante Madeleine d’ailleurs, elle sera contente de ne plus être la seule.
Grâce battit aussitôt des mains.
- Mais c’est trop bien ! Maintenant on est une graaaande famille ! Cinq avec Cassandre ! (elle l'encourage d'un geste enthousiaste à approcher, pour les voir, appuyée par un regard d'Irène) On est même plus que tous les autres cousins !
Joseph éclata de rire et Bélyl aussi, tous deux heureux de voir que tout était rentré dans l’ordre. D’ailleurs, le géant n’oubliait pas qui avait aidé pour ça. Il se glissa sur le côté, vers Hyriel, et lui tapota l’épaule.
- Beau travail, mon gars. Je n’avais pas à m’inquiéter finalement… Merci beaucoup, tu as sauvé la vie de notre petite sœur, ça compte vraiment pour moi, sache-le.
Grâce pendant ce temps-là continuait à s’émerveiller. Elle prit doucement la main de son tout petit frère qui serra les doigts autour des sien. Elle sourit.
- Il aime déjà jouer ! Et il s’appelle comment ? Et ma petite sœur ?
Irène sourit en se redressant.
- C’est pour ça que je voulais vous faire venir. À vous tous, je vous présente Anthalia Iseult Marie, l’aînée et Trestinian Thierry Thomas.
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Des pas résonnèrent sur les marches de l'escalier. Quelqu'un descendait. De l'étage. Cassandre se redressa aussitôt et aperçut la religieuse. Elle arrivait rapidement et semblait plus que contente. alors, c'était que tout allait bien. La fillette et s'approcha un peu alors que la nonne annonçait que la naissance s'était bien déroulée, que les bébés et Irène allaient bien. Normal. Hyriel était là alors tout se finissait bien.
La porte de la maison s'ouvrit et laissa le passage à Béryl et Grâce. Sa petite sœur qui bouillonnait d'impatience. Cassandre n'arrivait pas à se réjouir totalement. Son esprit pensait à la suite. A l'évasion. Tout reposait sur ses épaules. Sur le vin chaud qu'il lui faudrait offrir aux soldats, comme à son retour, sauf que cette flasque-là permettrait de les endormir. Ses amies n'auraient plus qu'à récupérer le guérisseur et tout finirait réellement bien. Son esprit repassait le moindre détail de l'opération et cherchait à analyser une faille. Elles avaient eu si peu de temps pour organiser. Et si Louise et Phaïde ne les attendaient pas ? Non, elle nedeait pas y penser. Elle devait croire en elles. Louise lui avait sauvé la vie l'an dernier en la portant à Hyriel dans la forêt, sans savoir où elle allait exactement, sans repères. C'était à elle maintenant de croire en Louise.
Elle tressaillit quand le cardinal Cassain l'interpela. méfiante, elle recula. C'était l'ennemi. Celui qui ferait échouer leur mission de sauvetage. Elle aperçut d'un regard rapide le reste de la famille et entendit sa demande. La fillette hocha de la tête et répondit sur un ton sévère.
"Tu te souviens finalement que je vais partie de la famille ? Mais rappelle de toi de ça : sans Hyriel, cette naissance aurait pu avoir des conséquences terribles. Souviens-toi de ça quand tu veux brûler des ça : est-ce qu'une personne qui ne fait que sauver des vies, même illégalement, est-ce qu'il mérite de mourir ? Pense aussi à réviser le cinquième vers du Décalogue. moi, ça semble plutôt clair là-dedans le message divin sur la question des bûchers."
Sans attendre la moindre réaction, Cassandre le planta et courut pour rejoindre l'étage.
Toute la famille était réunie autour du lit d'Irène. Cassandre observait la scène mais n'arrivait pas à se réjouir complètement de toute cette joie. Une ombre incertaine planait dans la pièce. La douleur de voir repartir Hyriel. Et le doute de ne pas réussir évasion. La fillette se rapprocha du guérisseur, qu'ils semblaient tous ignorer alors que c'était lui qui avait fait le plus d'effort, et se pendit à son cou pour l'embrasser.
"C'est grâce à toi tout ça ! T'es le meilleur guérisseur au monde !"
Elle se tourna vers Guillaume et l'embrassa à son tour.
"T'as pas été trop mauvais toi aussi !"
L'oncle Joseph en profita pour le complimenter lui aussi et Cassandre arbora une petite mine attristée.
"Tu vois ? c'est pour ça qu'il ne faut pas le brûler. Il ne fait que sauver des gens. Et sauver des gens, c'est bien,."
Cassandre se décida finalement à approcher le lit d'Irène, un peu timide, ne sachant pas quoi dire ou faire. Elle se sentait inutile à ne pas savoir comment adapter son comportement. Grâce se montrait si joyeuse. Irène aussi. Mais elle, elle n'arrivait à sortir un peu de joie. La peur et l'inquiétude prenaient trop place. Elle esquissa un pâle sourire à Irène et murmura :
"Je suis contente que vous allez bien."
Elle observa les deux bébés. Ils ne ressemblaient pas du tout à Ludovic. ils étaient si petits. Comment on faisait pour porter des bébés aussi petits dans ses bras ? Elle allait avoir trop peur de blesser. Irène annonça soudain leurs prénom. Anthalia ? c'était pas commun. pas commun du tout. Et Trestinian, ça lui disait quelque chose ! Ah oui, c'était le chevalier du roman dont l'oncle Joseph parlait au frère d'Alduis qui s'était vautré dans la flaque de boue. Prenant sur elle, Cassandre se força à un sourire énergique et s'exclama :
"Moi, je dis que t'aurais pu les nommer Apollon et Artémis ! C'était plus drôle !
Son coeur se pinça en prononçant cette plaisanterie qui se voulait innocente. s'il avait eu des jumeaux, son père les aurait sûrement appelé de cette manière, lui qui adorait tant les histoires de la mythologie grecque. Cassandre cacha cependant al tristesse qui l'envahit et reprit :
"Mais ça va, c'est pas si mal !"
Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Florentin, 28 ans ; Eugène, 23 ans
Tous se réjouissaient et allaient remonter après la sœur, Eugène et Florentin les derniers car se gardant bien de se faire remarquer, quand ils virent s’ouvrir la porte. Les deux hommes eurent peur un instant mais se rassurèrent en voyant qui entrait. Florentin suivit du regard sa chère amie qui courait vers son oncle, attendri, et rit même de son geste. Il sourit ensuite à Bélyl pour la rassurer. Comme il connaissait son petit frère, sa présence ne serait pas de trop…
Comme Florentin était occupé à sourire aux arrivantes, il ne vit pas le malaise de Matthieu, au contraire d’Eugène qui le remarqua mais sans plus. Il n’allait pas non plus en demander la raison à voix haute, il ne fallait pas rêver. Il s’écarta plutôt de l’escalier pour laisser les autres monter, tout en guettant avec Florentin la réaction de Cassandre à la demande du cardinal. Tous deux se mordirent la lèvre au début et échangèrent un regard, avant de se faire oublier à la suite. Là, pour le coup, c’était bien vu, même s’ils doutaient qu’agresser le cardinal soit la solution la plus productive. Eugène, particulièrement, se rappelait fort bien le procès, où ceux qui s’étaient présentés pour défendre Hyriel afin d’avant tout régler leurs comptes n’avaient fait que l’enfoncer. Il n’y avait plus qu’à espérer que ça n’arrive pas, même s’ils en doutaient sincèrement.
Guillaume se mordit la lèvre en voyant que le bébé semblait grognon. Il avait fait une bêtise ? Non, il ne lui semblait pas, et il ne l’espérait pas, surtout. Heureusement, il termina de le laver sans heurt et l’essuya délicatement avant de le rendre à sa mère. Il se retira ensuite près d’Hyriel, qui lui sourit et le gratifia d’une tape sur l’épaule. Guillaume sourit en retenant un bâillement. Nul doute qu’il n’allait pas faire long feu, lui, mais, il ne s’en était pas moins débrouillé comme un maître.
Tous deux – et surtout Guillaume – se tendirent en voyant le cardinal mais ne réagirent pas plus. Ils se firent oublier. Et puis Guillaume avait vu Bélyl, alors il n’eut bien vite d’yeux que pour elle, même s’il s’efforçait de faire passer ça pour des regards aux bébés, parce que quand même, il y avait son père. Eugène et Florentin arrivèrent après tout le monde mais restèrent vers l’escalier, tout de même ravis, et tous rirent – ou au moins sourirent – à la remarque de Grâce. Guillaume nota au passage que le rire de Bélyl était l’un des sons les plus doux qu’il lui ait été donné d’entendre.
Ils virent alors approcher Cassandre et Hyriel lui rendit son étreinte en souriant.
« Dis pas de bêtises, va... »
Ce qui était peu ou prou un remerciement pour lui. Guillaume referma ses bras autour d’elle, surpris, avant de froncer les sourcils.
« Mais, oh ! »
Hyriel secoua la tête.
« Ne t’inquiète pas, tu as été excellent. »
Le jeune apprenti se rassura. Le tapotement sur son épaule surpris alors Hyriel, qui releva la tête, intrigué. Il sourit toutefois bien vite, touché.
« Au fond, je n’ai fait que mon travail, fidèle à ma vocation. C’est toujours un plaisir d’aider. »
Il donna une nouvelle tape à Guillaume, tape qui le surprit.
« Et je n’étais pas seul, j’avais aussi Guillaume pour m’assister, ainsi que Sœur Cecilia. »
Alors que Guillaume se tassait en rougissant, tout timide, Hyriel salua Cecilia d’un signe de tête. Il n’aimait pas s’attribuer tout le mérite, il n’était que juste qu’il les cite également. Il nota au passage la remarque de Cassandre et sourit, sans toutefois oser trop en dire. Avec le cardinal à côté, il préférait ne pas griller ses chances en le mettant en rogne, maintenant qu’il avait cette porte de sortie.
Tous retournèrent la tête vers Irène à l’annonce des prénoms et s’illuminèrent en les entendant. C’étaient là de très jolis prénoms ! La remarque de Cassandre les fit sourire également mais seul Hyriel crut voir un peu de tristesse ensuite. Il plissa légèrement les yeux, espérant qu’elle s’en remette bien vite. Et au pire, il lui ferait un câlin, ça fonctionnait en général.
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Une fois son annonce effectuée, Cecilia remonta bien vite pour laisser les autres la suivre. Elle observa avec un air attendri les petits avant de s’illuminer à l’arrivée des autres. Elle ne manqua pas de sourire à Bélyl mais vit bien vite que le cardinal ne semblait pas au mieux de sa forme. Elle s’approcha donc de lui, intriguée, et l’interrogea du regard, prête à rendre service.
Elle rosit à la mention d’elle que fit le guérisseur.
« Oh, j’ai surtout tenu la main de Dame Irène pour la rassurer... »
Mais ses prières avaient probablement aidé également. Et justement, après un adorable échange qui la fit fondre, ils entendirent enfin les prénoms ! Elle joignit aussitôt ses mains pour les confier à leurs saints patrons, même si elle fut bien en peine de le faire pour Trestinian, dont elle devinait l’origine grâce à Bélyl. Elle espérait que Saint Thierry et Saint Thomas ne lui en voudraient pas...
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Re: [24 décembre 1597, au soir] Jouez hauboits, résonnez musettes
Quand Cassandre recula, Matthieu serra les dents. Il n’arrivait plus à s’exprimer correctement. Qu’avait-il fait enfin ? Si ce maudit sorcier n’avait pas été là, rien ne serait arrivé… À tous les coups, c’était même lui qui lui avait fait dire cette damnée phrase ! Oui, sans aucun doute, c’était la seule explication… Il baissa les yeux.
- Mais je… Oui, enfin, mais…
Le reste lui fit serrer le poing. Ça non, jamais… Il ne faisait que les manipuler, il en était certain. Comme… Non… De toute façon, elle s’enfuit, encore une fois et il resta seul.
Arrivé en haut, Joseph ne s’était jamais senti plus rassuré. Irène allait bien, les bébés aussi, tout était parfait ! Il ne remarqua pas vraiment les regards de Guillaume, plutôt centré sur Hyriel. Il l’observa de haut en bas alors que cassandre le remerciait. S’il avait été méfiant au premier coup d’œil, il lui semblait voir que la sincérité du gars. Il hocha la tête. Celui-là n’avait rien d’un sorcier si ça existait vraiment. Joseph avait tendance à être comme sa sœur, les pieds sur terre et les superstitions derrière.
Il sourit en voyant le jeune Guillaume encore un peu tendu. Il lui tapota l’épaule.
-Merci à toi aussi, Irène a tenu grâce à tes soins.
Il hocha la tête avec déférence vers Hyriel.
- Peut-être, mais sans vous, on serait pas allé bien loin et on se serait retrouvés bêtes.
Pas le genre de personne à envoyer au bûcher donc. Seulement, s’il regardait Matthieu, il voyait bien qu’il n’en démordrait pas. Au contraire, ça avait dû encore le conforter dans sa vision. Cependant, il ne s’occupa pas de cela pour le moment. Il ne moufeta pas à la phrase de cassandre qui crispa un peu plus Matthieu mais il retenait. Peut-être avec un peu d’aide… En y réfléchissant bien, y avait quelqu’un qui pouvait peut-être quelque chose. Il sourit vers Guillaume.
- Ah ah, en effet, il a l’air de pas trop mal s’en sortir, le gamin !
Bélyl tourna la tête à ce moment, souriante. Guillaume avait été formidable, elle n’en doutait pas. Elle l’observa avec des yeux rêveurs. Elle ne comprenait pas qu’on puisse trouver que cela ressemble à de la sorcellerie. La Vierge avait été avec eux et avait béni leur action, elle en était certaine.
Joseph se tourna également vers la jeune sœur en lui tapotant l’épaule.
- Ah ah, mais c’est déjà beaucoup ! Merci, ma sœur, visiblement, mon frère a de la chance de vous avoir !
En voyant arriver les autres, Irène se détendit davantage. Elle sourit en voyant Cassandre avec Hyriel et lui sourit.
- Bien sûr que si, elle a raison. Et je n’aurais rien pu faire sans vous. Merci, à tous.
Quand elle approcha du lit, Irène lui prit une main en souriant.
- Tu vois, tout va bien, nous sommes tous les trois en pleine forme ! Tu n’as plus à t’inquiéter.
Grâce battit des mains.
- Oh oui ! Et ils sont si mignons, tu as vu, Cassandre ?
Grâce afficha une moue perplexe à la remarque de sa grande sœur alors qu’Irène caressait les joues des deux bébés avec tendresse.
- Cela n’aurait pas autant rendu hommage à Antoine. J’espère qu’il m’approuve.
Les autres demeurèrent un moment à observer la scène, comme recueillis, la tête baissée au souvenir de leur beau-frère ou oncle. Matthieu fut le premier à se reprendre, fermé et la figure plus froide que jamais.
- Bien… Je te prie de nous excuser, ma sœur, mais nous avons quelqu’un à ramener en prison. Cecilia, vous pouvez rester ici, je reviendrai vous chercher ensuite.
Il se saisit du bras d’Hyriel avec autorité, même si Joseph haussait un sourcil. Matthieu n’avait que faire de leur jugement, il faisait ce qui était juste. Il renifla avec agacement en l’engageant vers les escaliers.
Joseph soupira et se rendit près du lit de sa sœur. Il déposa un baiser sur son front.
- Allez, repose-toi bien, je reviens vite. Bélyl, tu peux peut-être aller chercher Tristan a l’église, il doit s’ennuyer tout seul, le pauvre.
La jeune fille hocha la tête. Elle laissa Ludovic à Grâce qui le prit avec plaisir pour l’approcher et lui présenter les jumeaux. Elle passa ensuite près de Guillaume, profitant que son père ait le dos tourné. Elle déposa un léger baiser sur sa joue.
- Tu as été formidable…
Elle descendit en même temps que son oncle et son père, alors qu’Irène les regardait partir en soupirant. Elle ne pouvait rien faire de plus qu’adresser un regard sincèrement désolé à Hyriel en espérant qu’elle puisse faire autre chose que de lui dire adieu sur la route de son bûcher.
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» [5 Septembre 1597, le soir] Le pilori [Terminé]
» [30 Décembre 1597] Récidives ?
» [10 décembre 1597]Hasard
» [22 décembre 1597]En mal de mer [terminé]