[8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
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Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
L'air était frais. Comme l'air début décembre à Monbrina pouvait l'être. Il n'aurait pas craché sur quelques degrés supplémentaires, mais en leur absence, il n'allait pas non plus se défiler. À vrai dire, la fraîcheur permettait même de clarifier les pensées et si pour le moment, elles étaient calmes, il n'y avait jamais de trop à les apaiser davantage.
- Et bien, il en dit que vous êtes une parfaite planche à pain !
Alduis eut un sourire amusé. Sourire qui ne se serait pas limité à cela, s'il avait été dans un lieu plus isolé. Mais au milieu du port, avec les marins qui lançaient des sifflets, même lui n'était pas assez fou pour faire cette erreur.
Même s'il en mourrait d'envie.
Même s'il détestait avoir à se cacher.
Même s'il aurait aimé tous les voir blanchir en comprenant, tous ravaler leurs expressions confiantes.
Même s'il aurait voulu les choquer.
Et crier à la face du monde que lui, Alduis de Fromart, était amoureux. Et pas de l’unes de ces pintades à la belle poitrine, il trouvait cela définitivement dénué du moindre intérêt. Il passerait toujours un meilleur moment entre les bras de Alexandre qu’entre ceux de la plus belle femme du monde.
Soudain, Eldred reprit avec un certain enthousiasme, désignant la cicatrice qui traversait son ventre. Alduis baissa les yeux avec un haussement d’épaules. Il était tellement habitué à les voir, désormais, qu’il les oubliait presque. Des souvenirs comme celui-ci, il en avait bien plus d’un, et chacun avait une histoire. Dont il se souvenait en détails. Il releva les yeux avec un sourire ironique :
- Ah bon ? Tu te rappelles parfaitement ? Hum, si tu le dis… Tu permets que je vérifie, petit loup !
Il se repassa à tout allure la bataille dans sa tête, et finalement demanda avec un air amusé, en s’arrêtant sur une image en particulier - le corps de l’officier par dessus celui de Byrnja.
- L’officier que ta femme a tué… De quelle couleur étaient ses cheveux alors ? - il fit une courte pause et reprit ensuite avec un ton air lourd de sous-entendu : Il était pas mal, lui aussi, d’ailleurs.
Sur ce, Eldred jeta un regard sur son avant-bras. Et conclut que la prochaine fois, il viserait le droit. Alduis eut un coup d’oeil entendu.
- Dans ce cas, je te décorerai l’autre joue avec plaisir ! C’est donnant donnant, tu ne crois pas ?
Oh, certes, il aurait pu prétendre qu’il n’avait pas embrassé Eldred. Pour Alexandre, sa parole aurait été grandement supérieure à celle de son petit loup. Sauf qu’il détestait mentir. Encore plus à Alexandre, il s’y refusait catégoriquement. Bien sûr, Eldred ne laissa pas passer une telle occasion de lui jeter une petite pique. Cela allait de soi, et Alduis haussa les épaules nonchalamment, toujours sans prendre la peine de remettre quoi que ce soit pour se revêtir.
- Eh bien, tu apprendras Eldredounette, que je n’ai pas si souvent que cela l’occasion de m’entraîner, justement. On fait avec ce qu’on a, tu sais !
Il lui adressa une fausse moue contrite quand Eldred exprima sa déception de ne jamais voir ses cheveux longs.
- Pauvre petit loup, fit-il en papillonnant des paupières.
Et il daigna enfin remettre sa chemise, puis sa veste, et passa sa main dans ses cheveux. Ce fut cet instant que choisit Eldred pour lui accorder un autre coup. Qui l’effleura. Avant de remarquer sur le ton de la plaisanterie :
- Peut mieux faire.
Ce fut cet instant que choisit Alexandre pour remettre les pendules à l’heure. Son maître, revenu… Ces mots lui firent serrer les mâchoires aussitôt. En quelques secondes, la tension revint se glisser dans ses muscles. Toute sa légèreté s’envola en moins de temps qu’il en faut pour le dire. Il siffla entre ses dents.
Ses doigts se serrèrent autour de la garde de son couteau - il ne s’était pas encore totalement habitué à l’absence de celui qu’il avait offert à Eldred. Le poids à sa taille était désormais déséquilibré.
- Je préfère mourir sous la graisse d’un gros porc plutôt que me laisser approcher par ton bichon.
Alduis ne répondit pas. Se contenta de se crisper encore plus. Il refusait catégoriquement que Alexandre meurt. Ni maintenant, ni plus tard. Il se força à expirer.
- Eh bien, moi, je préfère que tu ne meurs pas du tout, finit-il par dire enfin, d’une voix bien plus rauque que quelques secondes plus tôt.
- Et bien, il en dit que vous êtes une parfaite planche à pain !
Alduis eut un sourire amusé. Sourire qui ne se serait pas limité à cela, s'il avait été dans un lieu plus isolé. Mais au milieu du port, avec les marins qui lançaient des sifflets, même lui n'était pas assez fou pour faire cette erreur.
Même s'il en mourrait d'envie.
Même s'il détestait avoir à se cacher.
Même s'il aurait aimé tous les voir blanchir en comprenant, tous ravaler leurs expressions confiantes.
Même s'il aurait voulu les choquer.
Et crier à la face du monde que lui, Alduis de Fromart, était amoureux. Et pas de l’unes de ces pintades à la belle poitrine, il trouvait cela définitivement dénué du moindre intérêt. Il passerait toujours un meilleur moment entre les bras de Alexandre qu’entre ceux de la plus belle femme du monde.
Soudain, Eldred reprit avec un certain enthousiasme, désignant la cicatrice qui traversait son ventre. Alduis baissa les yeux avec un haussement d’épaules. Il était tellement habitué à les voir, désormais, qu’il les oubliait presque. Des souvenirs comme celui-ci, il en avait bien plus d’un, et chacun avait une histoire. Dont il se souvenait en détails. Il releva les yeux avec un sourire ironique :
- Ah bon ? Tu te rappelles parfaitement ? Hum, si tu le dis… Tu permets que je vérifie, petit loup !
Il se repassa à tout allure la bataille dans sa tête, et finalement demanda avec un air amusé, en s’arrêtant sur une image en particulier - le corps de l’officier par dessus celui de Byrnja.
- L’officier que ta femme a tué… De quelle couleur étaient ses cheveux alors ? - il fit une courte pause et reprit ensuite avec un ton air lourd de sous-entendu : Il était pas mal, lui aussi, d’ailleurs.
Sur ce, Eldred jeta un regard sur son avant-bras. Et conclut que la prochaine fois, il viserait le droit. Alduis eut un coup d’oeil entendu.
- Dans ce cas, je te décorerai l’autre joue avec plaisir ! C’est donnant donnant, tu ne crois pas ?
Oh, certes, il aurait pu prétendre qu’il n’avait pas embrassé Eldred. Pour Alexandre, sa parole aurait été grandement supérieure à celle de son petit loup. Sauf qu’il détestait mentir. Encore plus à Alexandre, il s’y refusait catégoriquement. Bien sûr, Eldred ne laissa pas passer une telle occasion de lui jeter une petite pique. Cela allait de soi, et Alduis haussa les épaules nonchalamment, toujours sans prendre la peine de remettre quoi que ce soit pour se revêtir.
- Eh bien, tu apprendras Eldredounette, que je n’ai pas si souvent que cela l’occasion de m’entraîner, justement. On fait avec ce qu’on a, tu sais !
Il lui adressa une fausse moue contrite quand Eldred exprima sa déception de ne jamais voir ses cheveux longs.
- Pauvre petit loup, fit-il en papillonnant des paupières.
Et il daigna enfin remettre sa chemise, puis sa veste, et passa sa main dans ses cheveux. Ce fut cet instant que choisit Eldred pour lui accorder un autre coup. Qui l’effleura. Avant de remarquer sur le ton de la plaisanterie :
- Peut mieux faire.
Ce fut cet instant que choisit Alexandre pour remettre les pendules à l’heure. Son maître, revenu… Ces mots lui firent serrer les mâchoires aussitôt. En quelques secondes, la tension revint se glisser dans ses muscles. Toute sa légèreté s’envola en moins de temps qu’il en faut pour le dire. Il siffla entre ses dents.
Ses doigts se serrèrent autour de la garde de son couteau - il ne s’était pas encore totalement habitué à l’absence de celui qu’il avait offert à Eldred. Le poids à sa taille était désormais déséquilibré.
- Je préfère mourir sous la graisse d’un gros porc plutôt que me laisser approcher par ton bichon.
Alduis ne répondit pas. Se contenta de se crisper encore plus. Il refusait catégoriquement que Alexandre meurt. Ni maintenant, ni plus tard. Il se força à expirer.
- Eh bien, moi, je préfère que tu ne meurs pas du tout, finit-il par dire enfin, d’une voix bien plus rauque que quelques secondes plus tôt.
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
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Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Autant il ne se souvenait pas des détails de la bataille, autant leur affrontement était plutôt clair dans son esprit. Il se souvenait parfaitement de l'envie irrépressible qu’il avait eu de voir ses boyaux se répandre dans la boue et de la façon dont l’esquive d'Alduis lui avait sauvé in extremis la vie.
-Tu permets que je vérifie, petit loup !
Eldred fronça les sourcils de concert avec ce rictus qui traversa son visage. Il voyait déjà le coup tordu arriver gros comme une maison.
L’officier que ta femme a tué… De quelle couleur étaient ses cheveux alors ?
- Tu fais chier Alduis ! J'avais autre chose à foutre qu’à regarder son minois alors que le cadavre de ma femme était dessous ! Toi c’était ton officier… Tu le connaissais. J’en sais rien… Il était brun ?
Comme le lapinesque draugr renchérissait sur son physique avantageux, le zakrotien -bien trop content de changer de sujet- rétorqua du tac au tac avec un large sourire
- Et alors ? Tu te l'es fait ?
Sans surprise, Alduis lui retourna sa promesse martiale d'un coup d'œil. Il n'attendait pas moins du guerrier et répondit donc, non sans provocation
- Tu pourras toujours essayer.
Il avait peut-être oublié la couleur des cheveux de l'officier -insignifiant détail-, il n’en demeurait pas moins qu’il se souvenait parfaitement avoir entaillé plus souvent sa chair que lui-même ne l'avait fait.
D'ailleurs il avait sans nul doute embrassé plus de femmes que lui d'hommes. Et même d'hommes ET de femmes. A la mention de faire avec ce que l'on avait, il ne put s’empêcher de prendre un moue faussement boudeuse qu'il accompagna du coup d'usage, qui fut plutôt bien esquivé, il fallait le dire. Eldred sauta alors sur sa caisse et s'allongea. Son regard se perdit dans les formes oniriques des nuages tandis qu’Alexandre râlait.
Comme toujours.
Comme si les matelots pouvaient les entendre de là où ils se trouvaient ! Il roula des yeux et se concentra sur le cumulus à forme d’âne qui galopait.
Alduis ne répondait rien.
Instinctivement, il se redressa surun bras et vit aussitôt qu’il cherchait le contact des soies de ses lames. Pour l'avoir vu faire, il savait pertinemment ce que cela signifiait. Il s'assit donc sur le rebord et commenta calmement.
- Alduis, c'est moi qui ait Eiðafylgða, tu te souviens ? Tu n'en auras pas besoin aujourd’hui d’accord ? Personne ne va mourir. il marqua une pause avant d'ajouter sur le ton de l'humour - Tu vas veiller sur lui et moi sur toi. Comme ça tout le monde sera heureux.
Et il se garda bien d'ajouter à l’encontre du rat à trois pattes qu'il allait devoir apprendre à le supporter si son amant venait à disparaitre. Quoi que techniquement… S'il se suicidait pour le rejoindre, Alduis ne lui en voudrait pas non ?
Eldred jeta un coup d'œil rapide au quai. Des marins capelaient l'œil des aussières d'un nouveau navire à l'une des bittes d’amarrage. Sa figure de proue était une femme aux ailes déployées. La Belle Aurore. Il reporta ensuite son attention sur le couple et s'adressa cette fois-ci posément à Alexandre.
- Détend-toi. Ils sont trop loin pour entendre notre conversation. Tu les entends, toi à part lorsqu’ils crient ? Ils ont juste vu un homme se mettre torse nu en plein hiver. Et des torses, ils en voient plein crois-moi. Sans parler de leur travail rébarbatif au possible. Il serait capable de rire simplement en voyant un poisson sauter hors de l'eau. Et puis c'est pas comme si les marins ne se permettaient pas une certaine proximité. Ils diront rien.
Sur ce, il sauta agilement de la caisse, tira sur sa cape et ajouta :
- Bon c'est pas tout mais y'en a qui travaillent ici ! Je vous abandonne un court instant, et puisque vous êtes si inquiets je vais m'occuper de réparer les pots cassés…
Sans attendre la moindre réponse, il partit au petit trot en direction du navire marchand qui possédait la cargaison de Dyonis.
-Tu permets que je vérifie, petit loup !
Eldred fronça les sourcils de concert avec ce rictus qui traversa son visage. Il voyait déjà le coup tordu arriver gros comme une maison.
L’officier que ta femme a tué… De quelle couleur étaient ses cheveux alors ?
Et merde…
- Tu fais chier Alduis ! J'avais autre chose à foutre qu’à regarder son minois alors que le cadavre de ma femme était dessous ! Toi c’était ton officier… Tu le connaissais. J’en sais rien… Il était brun ?
Comme le lapinesque draugr renchérissait sur son physique avantageux, le zakrotien -bien trop content de changer de sujet- rétorqua du tac au tac avec un large sourire
- Et alors ? Tu te l'es fait ?
Sans surprise, Alduis lui retourna sa promesse martiale d'un coup d'œil. Il n'attendait pas moins du guerrier et répondit donc, non sans provocation
- Tu pourras toujours essayer.
Il avait peut-être oublié la couleur des cheveux de l'officier -insignifiant détail-, il n’en demeurait pas moins qu’il se souvenait parfaitement avoir entaillé plus souvent sa chair que lui-même ne l'avait fait.
D'ailleurs il avait sans nul doute embrassé plus de femmes que lui d'hommes. Et même d'hommes ET de femmes. A la mention de faire avec ce que l'on avait, il ne put s’empêcher de prendre un moue faussement boudeuse qu'il accompagna du coup d'usage, qui fut plutôt bien esquivé, il fallait le dire. Eldred sauta alors sur sa caisse et s'allongea. Son regard se perdit dans les formes oniriques des nuages tandis qu’Alexandre râlait.
Comme toujours.
Comme si les matelots pouvaient les entendre de là où ils se trouvaient ! Il roula des yeux et se concentra sur le cumulus à forme d’âne qui galopait.
Alduis ne répondait rien.
Instinctivement, il se redressa surun bras et vit aussitôt qu’il cherchait le contact des soies de ses lames. Pour l'avoir vu faire, il savait pertinemment ce que cela signifiait. Il s'assit donc sur le rebord et commenta calmement.
- Alduis, c'est moi qui ait Eiðafylgða, tu te souviens ? Tu n'en auras pas besoin aujourd’hui d’accord ? Personne ne va mourir. il marqua une pause avant d'ajouter sur le ton de l'humour - Tu vas veiller sur lui et moi sur toi. Comme ça tout le monde sera heureux.
Et il se garda bien d'ajouter à l’encontre du rat à trois pattes qu'il allait devoir apprendre à le supporter si son amant venait à disparaitre. Quoi que techniquement… S'il se suicidait pour le rejoindre, Alduis ne lui en voudrait pas non ?
Eldred jeta un coup d'œil rapide au quai. Des marins capelaient l'œil des aussières d'un nouveau navire à l'une des bittes d’amarrage. Sa figure de proue était une femme aux ailes déployées. La Belle Aurore. Il reporta ensuite son attention sur le couple et s'adressa cette fois-ci posément à Alexandre.
- Détend-toi. Ils sont trop loin pour entendre notre conversation. Tu les entends, toi à part lorsqu’ils crient ? Ils ont juste vu un homme se mettre torse nu en plein hiver. Et des torses, ils en voient plein crois-moi. Sans parler de leur travail rébarbatif au possible. Il serait capable de rire simplement en voyant un poisson sauter hors de l'eau. Et puis c'est pas comme si les marins ne se permettaient pas une certaine proximité. Ils diront rien.
Sur ce, il sauta agilement de la caisse, tira sur sa cape et ajouta :
- Bon c'est pas tout mais y'en a qui travaillent ici ! Je vous abandonne un court instant, et puisque vous êtes si inquiets je vais m'occuper de réparer les pots cassés…
Sans attendre la moindre réponse, il partit au petit trot en direction du navire marchand qui possédait la cargaison de Dyonis.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Alexandre se tenait à distance et commençait à reculer. Les chamailleries entre Alduis et Eldred persistaient. Alexandre n'arrivait pas à comprendre leurs liens. Ils seraient amis ? Cela lui paraissait étrange. Eldred, un esclave venu de Zarkos, Alduis un noble monbrinien. Tout les opposait. Quoique... Tout aurait dû les opposer Alduis et lui. Ils s'étaient rencontrés par hasard, grâce à sa mère puis cette pauvre esclave injustement battue par son père adoptif. Alduis était ainsi. Il aimait s'intérresser aux gens qu'il croisait dans les rues. Même les esclaves.
Brusquement, des paroles le firent tressaillirent. Ils évoquaient... des combats. L'officier qui avait tué la femme d'Eldred ? Ils parlaient de batailles survenus lors de la campagne de Zarkos ? Alexandre contempla avec étonnement la silhouette du guerrier et son empathie se réveilla immédiatement. Cet homme avait perdu sa femme pendant une bataille militaire, contre les troupes de l'empire. Sa rancœur et sa colère devaient être immenses. Il tourna un bref instant la tête vers Alduis et sentit sa poitrine se bloquer d'imaginer son amant disparaître lors d'une prochaine guerre. La douleur de vivre sans l'autre, sans la personne que l'on aimait ne pouvait être qu'une douleur atroce.
Pris par ces révélations, Alexandre commençait à oublier les aigreurs eus précédemment. Son empathie ne voyait plus que cette souffrance qu'Eldred devait éprouver chaque jour sans rien pouvoir faire. Ces sentiments le blessaient et lui oppressaient la poitrine, comme si cette peine avait été la sienne. Il s'approcha des deux hommes et observa le zarkotien d'une mine désappointée.
"Je.. Je te présente mes condoléances pour la mort de ta femme."
Sa gorge se serrait et les larmes lui piquaient aux yeux. Il eut un élan d'émotion plus vive encore et en enlaça Eldred.
"Tu sais, je comprends que ça doit être une douleur terrible. mais il ne faut pas se laisser enfermer dans la colère et le ressentiment. C'est.. c'est pas une bonne manière. Ça fait que mal."
Il s'écarta ensuite, gêné et mal à l'aise. Après toute cette scène entre eux qu avait eu lieu précédemment, cela semblait parfaitement déplacé. Mais il ne pouvait retenir ses sentiments. D'ailleurs, pourquoi les retenir ? Quand on voyait dans quel état cela avait mis Alduis, cela semblait même la pire idée qui soit.
Eldred s'assit sur la caisse et énonça qu'il allait protéger Alduis qui lui protégerait Alexandre. Le garçon fit la moue.
"Je ne veux pas être vexant mais comment toi, un esclave, pourrait protéger Alduis, un noble ?"
Suite à ses inquiétudes, les deux hommes retrouvaient du sérieux. Eldred observa la mer et un navire en approche. il essayait de le rassurer et ces explications paraissaient censées mais elles ne levaient pas ses frayeurs. Il soupira.
"Si tu avais connaissance de mon maître, tu comprendrais. Demande à Cassandre lors de votre prochaine rencontre de te parler de son oncle Matthieu. Elle sera sûrement ravie de te narrer un portrait à son sujet. Pour t'en faire un résumé, c'est un cardinal et un inquisiteur. De la pire espèce."
Il poussa un long soupir.
"Le lendemain où j'ai été vendu, alors que j'ai été épuisé, que mon corps ne pouvait pas se lever, il m'a traité de boulet pour être forcé de rester au lit toute la journée.
Ses yeux fixèrent le eaux et le navire en approche. Son cœur se serrait dans sa poitrine.
"Dans mes prières, depuis son absence, j'ai prié pour pour que mon maître ne revienne jamais de Rome. C'est horrible, non ? Dans une prière, on ne doit que souhaiter du bien pour les gens. E moi.. moi, j'ai souhaité du mal à mon maître. Je suis horrible."
Eldred s'éloignait et les laissait seul, Alduis et lui. Alexandre sentit sa poitrine s'étouffer sous la culpabilité au souvenir de ces prières honteuses et observa son amant. Il eut un sourire tendre à ses mots puis un rictus insolent lui vint.
"Ah oui ? Donc je dois accepter que tu puisses mourir un jour, peut-être de ta main, mais moi je n'ai pas le droit de mourir, c'est ça ? C'est plutôt contradictoire, mon cher Alduis."
Brusquement, des paroles le firent tressaillirent. Ils évoquaient... des combats. L'officier qui avait tué la femme d'Eldred ? Ils parlaient de batailles survenus lors de la campagne de Zarkos ? Alexandre contempla avec étonnement la silhouette du guerrier et son empathie se réveilla immédiatement. Cet homme avait perdu sa femme pendant une bataille militaire, contre les troupes de l'empire. Sa rancœur et sa colère devaient être immenses. Il tourna un bref instant la tête vers Alduis et sentit sa poitrine se bloquer d'imaginer son amant disparaître lors d'une prochaine guerre. La douleur de vivre sans l'autre, sans la personne que l'on aimait ne pouvait être qu'une douleur atroce.
Pris par ces révélations, Alexandre commençait à oublier les aigreurs eus précédemment. Son empathie ne voyait plus que cette souffrance qu'Eldred devait éprouver chaque jour sans rien pouvoir faire. Ces sentiments le blessaient et lui oppressaient la poitrine, comme si cette peine avait été la sienne. Il s'approcha des deux hommes et observa le zarkotien d'une mine désappointée.
"Je.. Je te présente mes condoléances pour la mort de ta femme."
Sa gorge se serrait et les larmes lui piquaient aux yeux. Il eut un élan d'émotion plus vive encore et en enlaça Eldred.
"Tu sais, je comprends que ça doit être une douleur terrible. mais il ne faut pas se laisser enfermer dans la colère et le ressentiment. C'est.. c'est pas une bonne manière. Ça fait que mal."
Il s'écarta ensuite, gêné et mal à l'aise. Après toute cette scène entre eux qu avait eu lieu précédemment, cela semblait parfaitement déplacé. Mais il ne pouvait retenir ses sentiments. D'ailleurs, pourquoi les retenir ? Quand on voyait dans quel état cela avait mis Alduis, cela semblait même la pire idée qui soit.
Eldred s'assit sur la caisse et énonça qu'il allait protéger Alduis qui lui protégerait Alexandre. Le garçon fit la moue.
"Je ne veux pas être vexant mais comment toi, un esclave, pourrait protéger Alduis, un noble ?"
Suite à ses inquiétudes, les deux hommes retrouvaient du sérieux. Eldred observa la mer et un navire en approche. il essayait de le rassurer et ces explications paraissaient censées mais elles ne levaient pas ses frayeurs. Il soupira.
"Si tu avais connaissance de mon maître, tu comprendrais. Demande à Cassandre lors de votre prochaine rencontre de te parler de son oncle Matthieu. Elle sera sûrement ravie de te narrer un portrait à son sujet. Pour t'en faire un résumé, c'est un cardinal et un inquisiteur. De la pire espèce."
Il poussa un long soupir.
"Le lendemain où j'ai été vendu, alors que j'ai été épuisé, que mon corps ne pouvait pas se lever, il m'a traité de boulet pour être forcé de rester au lit toute la journée.
Ses yeux fixèrent le eaux et le navire en approche. Son cœur se serrait dans sa poitrine.
"Dans mes prières, depuis son absence, j'ai prié pour pour que mon maître ne revienne jamais de Rome. C'est horrible, non ? Dans une prière, on ne doit que souhaiter du bien pour les gens. E moi.. moi, j'ai souhaité du mal à mon maître. Je suis horrible."
Eldred s'éloignait et les laissait seul, Alduis et lui. Alexandre sentit sa poitrine s'étouffer sous la culpabilité au souvenir de ces prières honteuses et observa son amant. Il eut un sourire tendre à ses mots puis un rictus insolent lui vint.
"Ah oui ? Donc je dois accepter que tu puisses mourir un jour, peut-être de ta main, mais moi je n'ai pas le droit de mourir, c'est ça ? C'est plutôt contradictoire, mon cher Alduis."
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Alduis avait un immense sourire. Le genre de ceux qui savent pertinemment qu'ils viennent de poser une question à laquelle ils sont les seuls à pouvoir répondre. Parce que bien sûr que dans la tourmente, Eldred n'avait pas fait attention à la couleur des cheveux.
- Tu fais chier, Alduis ! jeta le zakrotien ce qui eut le don de faire éclater de rire Alduis au passage.
Finalement, Eldred fit une tentative, parce qu'un guerrier ne s'avouait pas vaincu - même quand il avait perdu par avance. Tentative qui échoua sans surprise. Alduis lui adressa un deuxième grand sourire, et lui tapota le nez avec un air nonchalant.
- Raté, petit loup ! Il était roux !
Roux... et terriblement séduisant, dans son habit de capitaine.
- Et alors ? Tu te l'es fait ? demanda alors Eldred.
Alduis eut un nouveau sourire. Aussitôt, des images immergèrent son esprit sous un torrent de lèvres, de mains et de cheveux roux qui châtouillaient son cou. C'était précisément la première fois, ce 18 juillet 1588, qu'il avait embrassé un homme. Et au fond de lui, à cet instant, en sentant ses lèvres contre les siennes, en percevant son souffle sur son visage, il avait su. Il en avait eu la certitude : jamais aucune femme ne pourrait le faire frémir ainsi.
Et même s'il avait essayé de croire que les choses finiraient par changer, la vérité avait toujours été là, blottie au fond de son ventre. Il aimait, au-delà de toute volonté, les hommes. Et tout ce qu'il pouvait faire pour y échapper, finissait toujours par l'y ramener. D'une manière ou d'une autre. Lutter ne servait à rien.
Haussant enfin des épaules, Alduis répondit, en claquant sa langue contre son palais d'un air désapprobateur :
- Tsss, presque. J'ai pas eu le temps, ta femme l'a tué avant ! Et les cadavres n’ont plus le moindre intérêt sensoriel.
Cependant, il ne pouvait certes pas nier que Eldred l'avait plus touché durant cet affrontement que lui-même ne l'avait fait. La connaissance du terrain par les zakrotiens, et la fatigue des monbriniens n'y avaient pas été étrangères non plus. Et il comptait bien mieux faire la prochaine fois.
- Ne me sous-estimes pas trop tout de même, Eldredounette, fit-il avec un sourire. Tu n’as pas réussi à me tuer, cette fois-là.
Petit défi, jeté un peu au hasard, et pourtant parfaitement calculé. Qui fut bien vite englouti pourtant, dans les mots suivants de Alexandre et son mouvement spontané pour serrer Eldred dans ses bras.
Le Cardinal Matthieu Cassin, de retour à Braktenn. Une mauvaise nouvelle en entraînant une autre, il se rappela avec un crispement des épaules que son père fêtait son anniversaire le lendemain. Il se figea quelques secondes, ses mains se portèrent à ses dagues, par réflexe, pour se rassurer.
Il n’en trouva qu’une seule et ses doigts se refermèrent dans le vide, jusqu’à ses jointures blanchissent. Il arrêta de respirer, et soudain, une voix se fraya un chemin entre les longues griffes qui enserraient doucement ses pensées. Elles se rétractèrent immédiatement, comme brûlées.
- Alduis, c'est moi qui ait Eiðafylgða, tu te souviens ?
Il s’ébroua. Revint dans le présent. Cette fois-ci, il ne partirait pas. Il ne laisserait pas les griffes l’emprisonner. Pas aujourd’hui. Eldred se tourna ensuite vers Alexandre. Alduis n’écouta pas, ni même la réponse . Il se concentra sur les sons qui l’entouraient, sur l’air qui emplissait ses poumons en rythme et le léger vent qui passait dans ses mèches blondes.
Ses yeux se stabilisèrent enfin, tandis que Eldred s’éloignait, en clamant aller réparer les pots cassés. Il croisa le regard de Alexandre et perçut la lueur d’insolence dans ses yeux. Il resta droit, les yeux plantés au fond des prunelles de Alexandre. Il se retint juste à temps de l’embrasser. A la place, il attrapa son bras et l’entraîna derrière lui d’autorité, sans réfléchir.
Il ne pouvait pas attendre. Il voulait le toucher, le prendre dans ses bras, être sûr qu’il était bien vivant. Quand il fut dans l'ombre d'une ruelle, il poussa Alexandre contre le mur, sans se soucier d'où il marchait - mais vu le bruit de succion que fit sa botte, ça n’était rien de très propre - et l'embrassa.
Quand enfin il recula, il se contenta de répéter, dans un souffle rauque, en resserrant ses doigts autour de ses poignets.
- Je ne veux pas que tu meurs, Alexandre. Pas du tout.
- Tu fais chier, Alduis ! jeta le zakrotien ce qui eut le don de faire éclater de rire Alduis au passage.
Finalement, Eldred fit une tentative, parce qu'un guerrier ne s'avouait pas vaincu - même quand il avait perdu par avance. Tentative qui échoua sans surprise. Alduis lui adressa un deuxième grand sourire, et lui tapota le nez avec un air nonchalant.
- Raté, petit loup ! Il était roux !
Roux... et terriblement séduisant, dans son habit de capitaine.
- Et alors ? Tu te l'es fait ? demanda alors Eldred.
Alduis eut un nouveau sourire. Aussitôt, des images immergèrent son esprit sous un torrent de lèvres, de mains et de cheveux roux qui châtouillaient son cou. C'était précisément la première fois, ce 18 juillet 1588, qu'il avait embrassé un homme. Et au fond de lui, à cet instant, en sentant ses lèvres contre les siennes, en percevant son souffle sur son visage, il avait su. Il en avait eu la certitude : jamais aucune femme ne pourrait le faire frémir ainsi.
Et même s'il avait essayé de croire que les choses finiraient par changer, la vérité avait toujours été là, blottie au fond de son ventre. Il aimait, au-delà de toute volonté, les hommes. Et tout ce qu'il pouvait faire pour y échapper, finissait toujours par l'y ramener. D'une manière ou d'une autre. Lutter ne servait à rien.
Haussant enfin des épaules, Alduis répondit, en claquant sa langue contre son palais d'un air désapprobateur :
- Tsss, presque. J'ai pas eu le temps, ta femme l'a tué avant ! Et les cadavres n’ont plus le moindre intérêt sensoriel.
Cependant, il ne pouvait certes pas nier que Eldred l'avait plus touché durant cet affrontement que lui-même ne l'avait fait. La connaissance du terrain par les zakrotiens, et la fatigue des monbriniens n'y avaient pas été étrangères non plus. Et il comptait bien mieux faire la prochaine fois.
- Ne me sous-estimes pas trop tout de même, Eldredounette, fit-il avec un sourire. Tu n’as pas réussi à me tuer, cette fois-là.
Petit défi, jeté un peu au hasard, et pourtant parfaitement calculé. Qui fut bien vite englouti pourtant, dans les mots suivants de Alexandre et son mouvement spontané pour serrer Eldred dans ses bras.
Le Cardinal Matthieu Cassin, de retour à Braktenn. Une mauvaise nouvelle en entraînant une autre, il se rappela avec un crispement des épaules que son père fêtait son anniversaire le lendemain. Il se figea quelques secondes, ses mains se portèrent à ses dagues, par réflexe, pour se rassurer.
Il n’en trouva qu’une seule et ses doigts se refermèrent dans le vide, jusqu’à ses jointures blanchissent. Il arrêta de respirer, et soudain, une voix se fraya un chemin entre les longues griffes qui enserraient doucement ses pensées. Elles se rétractèrent immédiatement, comme brûlées.
- Alduis, c'est moi qui ait Eiðafylgða, tu te souviens ?
Il s’ébroua. Revint dans le présent. Cette fois-ci, il ne partirait pas. Il ne laisserait pas les griffes l’emprisonner. Pas aujourd’hui. Eldred se tourna ensuite vers Alexandre. Alduis n’écouta pas, ni même la réponse . Il se concentra sur les sons qui l’entouraient, sur l’air qui emplissait ses poumons en rythme et le léger vent qui passait dans ses mèches blondes.
Ses yeux se stabilisèrent enfin, tandis que Eldred s’éloignait, en clamant aller réparer les pots cassés. Il croisa le regard de Alexandre et perçut la lueur d’insolence dans ses yeux. Il resta droit, les yeux plantés au fond des prunelles de Alexandre. Il se retint juste à temps de l’embrasser. A la place, il attrapa son bras et l’entraîna derrière lui d’autorité, sans réfléchir.
Il ne pouvait pas attendre. Il voulait le toucher, le prendre dans ses bras, être sûr qu’il était bien vivant. Quand il fut dans l'ombre d'une ruelle, il poussa Alexandre contre le mur, sans se soucier d'où il marchait - mais vu le bruit de succion que fit sa botte, ça n’était rien de très propre - et l'embrassa.
Quand enfin il recula, il se contenta de répéter, dans un souffle rauque, en resserrant ses doigts autour de ses poignets.
- Je ne veux pas que tu meurs, Alexandre. Pas du tout.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Alduis et ses questions. On pouvait être sûre qu’il ne les posait que lorsqu’il était certain de remporter la manche. Il savait pertinemment qu’il n’avait pas prêté à ce genre de détail. Et même si Alduis avait le don de l’agacer -chose qu’il ne manqua pas de lui dire gentillemement-, il ne pouvait pas nier qu’il avait lui aussi bien du mal à garder son sérieux. Roux, brun, blond, quelle importance quand sa femme se trouvait dessous ? Il n'avait été qu'un ennemi déplus à abattre. Par contre la question suivante l’intéressait beaucoup plus avait-il couché avec le fameux capitaine tué par Byrnja.
- Petit joueur ! Encore heureux que tu ne mettes pas les cadavres dans ton lit !
Et ce fut à son tour de rire jovialement. Comment un évènement aussi triste pouvait-il désormais le faire rire ? Il n’avait pas la réponse lui-même. Et de tout évidence quelqu'un d'autre était resté bloqué sur ce deuil infini.
- Je… Je te présente mes condoléances pour la mort de ta femme
Eldred se raidit. C’était bien des yeux humides qu’il avait là ? Il allait ouvrir la bouche pour répondre mais avant que le moindre souffle ne soit échappé, des bras l’entourèrent. Il écarquilla les yeux, interrogea Alduis du regard puis le posa sur la tignasse brune du petit rat à trois pattes. Il était vraiment en train de l’enlacer comme un gosse ? D’abord pantois, il leva sa main pour tapoter doucement le dessus de son crâne ne sachant quoi faire d’autre.
– Parce que j’ai l’air en colère ? demanda-t-il sincèrement Je l’ai été. Durant un long moment. Mais je ne le suis plus. il accrocha le regard bleu glacier d’Alduis. Mais tu as raison, la colère c’est comme un poison qui se répand dans tout ton corps.
Il laissa Alexandre se retirer sans prêter plus d’attention que cela à son malaise, toujours absorbé par le regard de son cher lapin à qui il s’adressait réellement.
– Elle me manque toujours c’est tout. Et elle me manquera sans doute toujours… Même si je dis le contraire.
C’était comme poser une lame chauffée à blanc sur une plaie fraichement rouverte. Chaque mot incendiait tout sur son passage, de son cœur jusqu’à ses lèvres, laissant un chemin calciné derrière lui.
– Mais je vais finir par tourner la page. De tout façon, il n’y a que comme ça qu’on en connait la fin.
Sur ce, il sauta sur la caisse pour s’y allonger et se perdre dans les nuages. Et les souvenirs. Ses yeux le brulaient malgré lui et ses mains s’étaient tétanisées. Il n’avait pas envie que quiconque le voit ainsi. Là, en hauteur, il pouvait laisser la brise de décembre apaiser ses tourments à l’abri des regards. Il ne fallut rien de moins que sentir la tension qui s’était abattue sur le quai pour lui faire retrouver ses pleines capacités. Lorsqu’il vit Alduis s'ébrouer, il sut aussitôt que ce n’était pas passé loin. Tout en gardant un œil sur son lapin, il esquissa un sourire espiègle à la remarque du petit vers.
- Avoir l’esprit libre me suffit pour le protéger de lui-même. Ses autres ennemis, il s’en chargera très bien sans moi. Et parce qu’il ne pouvait s’empêcher une petite raillerie d’usage, il ajouta Il n’est pas si mauvais que ça quand il s’y met.
Le Cardinal n’était qu’un rejeton vérolé de Loki supplémentaire comme il y en avait tant. Si on commençait à s’arrêter à chaque individu de ce type, on finissait planter au milieu du chemin à contempler les vaches paitre sans apercevoir la lame qui s’abattait sur sa nuque.
Tu n’as qu’à tourner ta prière différemment. Le malheur des uns fait le bonheur des autres non ? Si c’est un salopard, sa disparition réjouira plus de monde que ceux qui le pleureront. Tu sais quoi ? Je crois les Dieux aiment surtout les gens honnêtes.
Sur ce, il sauta hors de son promontoire et partit en direction du quai au petit trot. La Belle Aurore avait suffisamment de retard comme ça pour ne pas en rajouter. Avec un peu de chance la caisse de Dyonis avait été chargée dans les dernières. A son arrivée, il demanda donc au Capitaine ce qu’il en était. Ils avaient bien quinze caisses à sortir afin de pouvoir extirper la sienne. Bien. Il fallait croire qu’il allait devoir supporter les odeurs de vases et de poissons pour quelques temps encore. Sur le retour, -et comme il s’y attendait- un marin du groupe de ceux qui les observaient ne manqua pas de vouloir satisfaire sa curiosité. Il le questionna sur le petit infirme qui s’était roulé par terre de fureur et Eldred lui répondit que c’était parce que sa bien-aimée l’avait embrassée dans son dos. Ce qui ne manqua pas de déclencher une nouvelle vague de rire lorsqu’il avoua qu’il n’y pouvait rien si elle était attirée par l’exotisme. Enhardi par la jovialité du zakrotien, un second matelot l’interrogea sur le bel homme blond qui s’était dévêtu. Il leur explique sur le ton de la confidence que son ami était plus imbibé qu’une jarre et qu’il était persuadé qu’une poitrine lui était poussé ! Ce fut cette fois-ci un concert général de rire et d’applaudissement auquel il se joignit bien volontiers avant de les saluer pour retourner d’où il venait.
A son arrivée, les deux amoureux avaient pris la poudre d'escampette. Il poussa un long soupir. Il grimpa sur son promontoire dans l’idée d'attendre la cargaison du baron mais de là où il était, il aperçut deux silhouettes enlacés qu’il reconnut instantanément. Une idée soudaine lui traversa l'esprit. Il redescendit et ramassa une poignée de petits cailloux avant de remonter. Il marcha aussi silencieusement qu’un lynx sur les caisses de transports afin de se rapprocher d’eux le plus possible. Eldred s'allongea alors sur le ventre et commença à leur lancer les projectiles un à un sans pouvoir retenir un large sourire.
- Petit joueur ! Encore heureux que tu ne mettes pas les cadavres dans ton lit !
Et ce fut à son tour de rire jovialement. Comment un évènement aussi triste pouvait-il désormais le faire rire ? Il n’avait pas la réponse lui-même. Et de tout évidence quelqu'un d'autre était resté bloqué sur ce deuil infini.
- Je… Je te présente mes condoléances pour la mort de ta femme
Eldred se raidit. C’était bien des yeux humides qu’il avait là ? Il allait ouvrir la bouche pour répondre mais avant que le moindre souffle ne soit échappé, des bras l’entourèrent. Il écarquilla les yeux, interrogea Alduis du regard puis le posa sur la tignasse brune du petit rat à trois pattes. Il était vraiment en train de l’enlacer comme un gosse ? D’abord pantois, il leva sa main pour tapoter doucement le dessus de son crâne ne sachant quoi faire d’autre.
– Parce que j’ai l’air en colère ? demanda-t-il sincèrement Je l’ai été. Durant un long moment. Mais je ne le suis plus. il accrocha le regard bleu glacier d’Alduis. Mais tu as raison, la colère c’est comme un poison qui se répand dans tout ton corps.
Il laissa Alexandre se retirer sans prêter plus d’attention que cela à son malaise, toujours absorbé par le regard de son cher lapin à qui il s’adressait réellement.
– Elle me manque toujours c’est tout. Et elle me manquera sans doute toujours… Même si je dis le contraire.
C’était comme poser une lame chauffée à blanc sur une plaie fraichement rouverte. Chaque mot incendiait tout sur son passage, de son cœur jusqu’à ses lèvres, laissant un chemin calciné derrière lui.
– Mais je vais finir par tourner la page. De tout façon, il n’y a que comme ça qu’on en connait la fin.
Sur ce, il sauta sur la caisse pour s’y allonger et se perdre dans les nuages. Et les souvenirs. Ses yeux le brulaient malgré lui et ses mains s’étaient tétanisées. Il n’avait pas envie que quiconque le voit ainsi. Là, en hauteur, il pouvait laisser la brise de décembre apaiser ses tourments à l’abri des regards. Il ne fallut rien de moins que sentir la tension qui s’était abattue sur le quai pour lui faire retrouver ses pleines capacités. Lorsqu’il vit Alduis s'ébrouer, il sut aussitôt que ce n’était pas passé loin. Tout en gardant un œil sur son lapin, il esquissa un sourire espiègle à la remarque du petit vers.
- Avoir l’esprit libre me suffit pour le protéger de lui-même. Ses autres ennemis, il s’en chargera très bien sans moi. Et parce qu’il ne pouvait s’empêcher une petite raillerie d’usage, il ajouta Il n’est pas si mauvais que ça quand il s’y met.
Le Cardinal n’était qu’un rejeton vérolé de Loki supplémentaire comme il y en avait tant. Si on commençait à s’arrêter à chaque individu de ce type, on finissait planter au milieu du chemin à contempler les vaches paitre sans apercevoir la lame qui s’abattait sur sa nuque.
Tu n’as qu’à tourner ta prière différemment. Le malheur des uns fait le bonheur des autres non ? Si c’est un salopard, sa disparition réjouira plus de monde que ceux qui le pleureront. Tu sais quoi ? Je crois les Dieux aiment surtout les gens honnêtes.
Sur ce, il sauta hors de son promontoire et partit en direction du quai au petit trot. La Belle Aurore avait suffisamment de retard comme ça pour ne pas en rajouter. Avec un peu de chance la caisse de Dyonis avait été chargée dans les dernières. A son arrivée, il demanda donc au Capitaine ce qu’il en était. Ils avaient bien quinze caisses à sortir afin de pouvoir extirper la sienne. Bien. Il fallait croire qu’il allait devoir supporter les odeurs de vases et de poissons pour quelques temps encore. Sur le retour, -et comme il s’y attendait- un marin du groupe de ceux qui les observaient ne manqua pas de vouloir satisfaire sa curiosité. Il le questionna sur le petit infirme qui s’était roulé par terre de fureur et Eldred lui répondit que c’était parce que sa bien-aimée l’avait embrassée dans son dos. Ce qui ne manqua pas de déclencher une nouvelle vague de rire lorsqu’il avoua qu’il n’y pouvait rien si elle était attirée par l’exotisme. Enhardi par la jovialité du zakrotien, un second matelot l’interrogea sur le bel homme blond qui s’était dévêtu. Il leur explique sur le ton de la confidence que son ami était plus imbibé qu’une jarre et qu’il était persuadé qu’une poitrine lui était poussé ! Ce fut cette fois-ci un concert général de rire et d’applaudissement auquel il se joignit bien volontiers avant de les saluer pour retourner d’où il venait.
A son arrivée, les deux amoureux avaient pris la poudre d'escampette. Il poussa un long soupir. Il grimpa sur son promontoire dans l’idée d'attendre la cargaison du baron mais de là où il était, il aperçut deux silhouettes enlacés qu’il reconnut instantanément. Une idée soudaine lui traversa l'esprit. Il redescendit et ramassa une poignée de petits cailloux avant de remonter. Il marcha aussi silencieusement qu’un lynx sur les caisses de transports afin de se rapprocher d’eux le plus possible. Eldred s'allongea alors sur le ventre et commença à leur lancer les projectiles un à un sans pouvoir retenir un large sourire.
Combien allait-il pouvoir en lancer avant de se faire repérer ?
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Avant de répondre, Alexandre repère-t-il les cailloux que l'on jette ?
Réussite : oui - échec : non
Réussite : oui - échec : non
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Le membre 'Alexandre' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Audace' :
'Audace' :
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Au bout de combien de cailloux ?
1 : Il le remarque au second caillou
2 : Il le remarque à cinq cailloux
3 : Il le remarque à dix cailloux
4 : Il le remarque à douze cailloux
5 : Il le remarque à quinze cailloux
6 : Il le remarque à vingt cailloux.
1 : Il le remarque au second caillou
2 : Il le remarque à cinq cailloux
3 : Il le remarque à dix cailloux
4 : Il le remarque à douze cailloux
5 : Il le remarque à quinze cailloux
6 : Il le remarque à vingt cailloux.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Le membre 'Alexandre' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé à 6 faces' :
'Dé à 6 faces' :
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Alduis et Eldred continuaient à évoquer des souvenirs de guerre et de batailles et cela mettait mal à l'aise Alexandre. Il détestait entendre parler de ces violences aux frontières de l'Empire. Imaginer des hommes et des femmes s’entre-tuer lui serrait la gorge. Pourquoi les hommes semblaient-ils toujours plus prompts à user des armes plutôt que d'écouter la raison ?
Peu après son étreinte, Eldred s'adressait à lui et paraissait dérouté par ses paroles. Tout le monde était toujours surpris de ses interventions. Il retint un soupir. Tout le monde considérait le pardon et la bienveillance comme des marques de faiblesse. Son regard se tourna un instant vers son amant. Tout le monde sauf Alduis qui appréciait son honnêteté et son intégrité. Cela semblait paradoxal pour un militaire qui terrorisait ses ennemis lors des campagnes mais cela se révélait sans doute logique. Après avoir contemplé longuement la mort, il se repaissait grâce à lui de la vie.
Il ne répondit pas aux explications que lui répondait Eldred après ses propres paroles. Ce ne serait pas poli de renchérir sur le discours d'un homme qui décrivait sa douleur et comment il la gérait. Il garda ainsi le silence jusqu'au moment où Eldred confia protéger surtout Alduis de lui-même. Alexandre tourna la tête vers son amant.
"Ah.. Tu parles de ses idées.. particulières ? Bon courage. Il peut être... désespérant."
Mais il l'aimait comme cela son cas désespéré.
Eldred évoqua ensuite le cardinal et surtout présenta une manière particulier de traiter ses prières.
"C'est vrai que ses discours et ses agissements blessent beaucoup de monde. Sa mort serait sans doute une délivrance pour tous. Mais souhaiter la mort de quelqu'un.. C'est horrible. Il n'est pas aussi méprisable que ce diable de Martin. Il pense juste de la mauvaise manière. Si on devait tuer tous ceux qui pensaient différemment de nous, il ne resterait plus grand monde sur terre, tu ne crois pas ? Et puis, il.. attends ! Tu as dit... les dieux ? mais il n'y a qu'un seul Dieu. Et c'est d'ailleurs pour ça que Zarkos a perdu. Si vous aviez cru en prié le vrai Dieu, tout se serait mieux passé."
Au milieu de son flots de paroles, Alexandre se rappela de la présence de son amant et surtout de leur engagement. Il baissa la tête, gêné.
"Pardon. J'ai encore parlé trop vite. Mais c'était pour toi. Je ne parlais que pour Eldred. Alors on peut considérer que ça ne rompt pas notre promesse, non ?"
Peu après, alors que le zarkotien s'éloignait vers un navire, Alduis le fixa longuement puis l’entraîna à l'écart, dans une ruelle toute proche. Alexandre ne résista pas. Il brûlait trop de se retrouver seul à seul avec lui. Il se sentit brusquement poussé contre un mur. les briques meurtrirent légèrement son dos amis son esprit s'en détacha. Il se focalisait sur les lèvres qui recouvraient les siennes. Ses mains s'enroulèrent autour de la nuque de son amant et il répondit avec fougue à ce baiser torride.
Après le baiser, Alduis se redressa et l’observa en lui rappelant qu'il ne voulait pas le voir mourir. Alexandre sourit et passa la main sur la joue de son amant.
"Je ne veux pas non plus mourir. Ni que tu meures non plus."
Son regard demeura accroché longtemps aux yeux bleus de son amant.
"Je t'aime, mon amour."
Il se redressa et s’accrocha à nouveau à sa nuque pour l'embrasser.
Alors qu'il se séparait à nouveau de lui pour reprendre de l'air, Alexandre remarqua un caillou qui frappait le mur. Ses yeux s'étonnèrent d'en découvrir d'autres au sol.
"Alduis... Alduis, c'est quoi tous ces cailloux ?"
Peu après son étreinte, Eldred s'adressait à lui et paraissait dérouté par ses paroles. Tout le monde était toujours surpris de ses interventions. Il retint un soupir. Tout le monde considérait le pardon et la bienveillance comme des marques de faiblesse. Son regard se tourna un instant vers son amant. Tout le monde sauf Alduis qui appréciait son honnêteté et son intégrité. Cela semblait paradoxal pour un militaire qui terrorisait ses ennemis lors des campagnes mais cela se révélait sans doute logique. Après avoir contemplé longuement la mort, il se repaissait grâce à lui de la vie.
Il ne répondit pas aux explications que lui répondait Eldred après ses propres paroles. Ce ne serait pas poli de renchérir sur le discours d'un homme qui décrivait sa douleur et comment il la gérait. Il garda ainsi le silence jusqu'au moment où Eldred confia protéger surtout Alduis de lui-même. Alexandre tourna la tête vers son amant.
"Ah.. Tu parles de ses idées.. particulières ? Bon courage. Il peut être... désespérant."
Mais il l'aimait comme cela son cas désespéré.
Eldred évoqua ensuite le cardinal et surtout présenta une manière particulier de traiter ses prières.
"C'est vrai que ses discours et ses agissements blessent beaucoup de monde. Sa mort serait sans doute une délivrance pour tous. Mais souhaiter la mort de quelqu'un.. C'est horrible. Il n'est pas aussi méprisable que ce diable de Martin. Il pense juste de la mauvaise manière. Si on devait tuer tous ceux qui pensaient différemment de nous, il ne resterait plus grand monde sur terre, tu ne crois pas ? Et puis, il.. attends ! Tu as dit... les dieux ? mais il n'y a qu'un seul Dieu. Et c'est d'ailleurs pour ça que Zarkos a perdu. Si vous aviez cru en prié le vrai Dieu, tout se serait mieux passé."
Au milieu de son flots de paroles, Alexandre se rappela de la présence de son amant et surtout de leur engagement. Il baissa la tête, gêné.
"Pardon. J'ai encore parlé trop vite. Mais c'était pour toi. Je ne parlais que pour Eldred. Alors on peut considérer que ça ne rompt pas notre promesse, non ?"
Peu après, alors que le zarkotien s'éloignait vers un navire, Alduis le fixa longuement puis l’entraîna à l'écart, dans une ruelle toute proche. Alexandre ne résista pas. Il brûlait trop de se retrouver seul à seul avec lui. Il se sentit brusquement poussé contre un mur. les briques meurtrirent légèrement son dos amis son esprit s'en détacha. Il se focalisait sur les lèvres qui recouvraient les siennes. Ses mains s'enroulèrent autour de la nuque de son amant et il répondit avec fougue à ce baiser torride.
Après le baiser, Alduis se redressa et l’observa en lui rappelant qu'il ne voulait pas le voir mourir. Alexandre sourit et passa la main sur la joue de son amant.
"Je ne veux pas non plus mourir. Ni que tu meures non plus."
Son regard demeura accroché longtemps aux yeux bleus de son amant.
"Je t'aime, mon amour."
Il se redressa et s’accrocha à nouveau à sa nuque pour l'embrasser.
Alors qu'il se séparait à nouveau de lui pour reprendre de l'air, Alexandre remarqua un caillou qui frappait le mur. Ses yeux s'étonnèrent d'en découvrir d'autres au sol.
"Alduis... Alduis, c'est quoi tous ces cailloux ?"
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Alexandre lui souhaita bon courage pour mener à bien la tâche qu’il s’était fixé. Loin de le décourager, celui lui arracha un sourire en coin.
- C’est juste que tu ne le comprends pas comme moi je le comprends. Il n’y a qu’un guerrier pour en comprendre un autre répondit-il avec un regard entendu à l’intention d’Alduis.
Il le connaissait peut-être depuis moins longtemps (encore que… Techniquement cela faisait neuf ans !) mais Eldred était persuadé qu’il savait infiniment plus de choses au sujet de ses tourments que le petit rat à trois pattes. Là-bas, dans l’église, il avait eu accès au cœur des ténèbres qui le composaient. S’il y avait une personne susceptible de le protéger de lui-même c’était bien lui et personne d’autre. D’une certaine façon, cette fameuse bataille les avait irrémédiablement liés ensemble plus fortement que n’importe quel mortier. Les fils de leur destin s’étaient entremêlés. S’il en ignorait encore le motif final, il savait que c’était ensemble qu’ils le tisseraient.
Ils discutèrent ensuite du Cardinal. Alexandre trouvait cela affreux de souhaitait la mort de quelqu’un. Mais tout le monde mourrait un jour non ? Eldred haussa ostensiblement les épaules. Qu’est-ce que cela pouvait bien faire que l’on avance son heure pour le plus grand bien ? Et d’ailleurs, le Cardinal aurait même dû le remercier ! Puisque cela lui permettait de rejoindre son paradis bien plus tôt que prévu. Au final, tout le monde était heureux non ? Il allait lui faire part de sa réflexion lorsque le petit vers remarqua soudainement qu’il avait accordé « dieux » au pluriel. A nouveau, il haussa les épaules, l’air de dire « Oui et alors ?! »
La fin de sa tirade, lui resta en travers de la gorge comme une boule de lave en fusion. Oui, il croyait aux Dieux du Nord et oui, l’Imposteur lui faisait hérisser les poils, mais jamais, il n’aurait osé dire une telle chose. Les croyances c’était sacré. Sacré et privé. Cela ne regardait que chaque individu et pas ses voisins.
- Tu veux que je te dise pourquoi Zakros a perdu ? répliqua-t-il sèchement Parce que les monbriniens avaient des putains d’arquebuses ! Parce qu’ils ont pillé les villages et réduit en cendre nos cultures. Parce qu’ils ont affamé mon peuple ! Ton Dieu n’a rien à voir là-dedans. T’as qu’à demander à Alduis, il était là lui. Il l’a senti l’odeur acre du feu. Il les a vu les charniers pleins de tripes sanguinolentes et puantes accompagnées de cadavres méconnaissables. Qu’est-ce que t’y connais à la guerre toi ? Tu crois ton Dieu te rend invincible peut-être ? Zakros a peut-être été vaincu, mais Zakros ne se rendra jamais.
Il sauta hors de la caisse.
- Va prier ton draugr si ça te chante. Mais laisse-moi en paix. il marqua une pause avant d’ajouter amèrementLes miens, n’empêchent pas les hommes de s’aimer.
Sur ce, il se dirigea sans attendre de réponse d’un pas agacé vers La Belle Aurore. La brise lui fouettait le visage et lorsqu’il eut mis suffisamment distance entre lui et eux, il s’arrêta pour respirer profondément et se calmer. Il lui fallut une longue minute avant de parvenir à éteindre les flammes brunes de ses prunelles. Qu’est ce qu’ils avaient tous à vouloir imposer leur vision des choses ?! Eldred jura en zakrotien avant de frapper une caisse qui se trouvait à proximité de sa main. Il secoua la tête, laissa les pensées s’envoler et retrouva ensuite son calme aussi rapidement que la mer revenait d’huile après une tempête.
La cargaison allait mettre un bon moment à être extraite de la cale. Il avait donc du temps devant lui. Il se changea les idées en répondant avec sa jovialité retrouvée aux questions des matelots puis se dirigea vers son point de départ. Il n’y avait plus personne. Mais du haut des caisses, il les aperçut non loin, en train de s’embrasser puis de s’enlacer. Le zakrotien s’avança et commença à leur jeter des petits cailloux pour les faires réagir. Un puis deux puis trois… Il fallut attendre le dixième caillou pour qu’enfin Alduis le trouve, perché sur son promontoire. Et ça se disait guerrier ? Il était où son instinct de survie ? Eldred lui adressa un regard moqueur puis lui indiqua de garder le silence tandis qu’il continuait à jeter des cailloux. Alexandre n’avait toujours rien remarqué. S’en était désespérant. Heureusement que son Dieu le protégeait ne put-il s’empêcher de songer avec un brin de sarcasme.
Son tas diminuait drastiquement.
- C’est juste que tu ne le comprends pas comme moi je le comprends. Il n’y a qu’un guerrier pour en comprendre un autre répondit-il avec un regard entendu à l’intention d’Alduis.
Il le connaissait peut-être depuis moins longtemps (encore que… Techniquement cela faisait neuf ans !) mais Eldred était persuadé qu’il savait infiniment plus de choses au sujet de ses tourments que le petit rat à trois pattes. Là-bas, dans l’église, il avait eu accès au cœur des ténèbres qui le composaient. S’il y avait une personne susceptible de le protéger de lui-même c’était bien lui et personne d’autre. D’une certaine façon, cette fameuse bataille les avait irrémédiablement liés ensemble plus fortement que n’importe quel mortier. Les fils de leur destin s’étaient entremêlés. S’il en ignorait encore le motif final, il savait que c’était ensemble qu’ils le tisseraient.
Ils discutèrent ensuite du Cardinal. Alexandre trouvait cela affreux de souhaitait la mort de quelqu’un. Mais tout le monde mourrait un jour non ? Eldred haussa ostensiblement les épaules. Qu’est-ce que cela pouvait bien faire que l’on avance son heure pour le plus grand bien ? Et d’ailleurs, le Cardinal aurait même dû le remercier ! Puisque cela lui permettait de rejoindre son paradis bien plus tôt que prévu. Au final, tout le monde était heureux non ? Il allait lui faire part de sa réflexion lorsque le petit vers remarqua soudainement qu’il avait accordé « dieux » au pluriel. A nouveau, il haussa les épaules, l’air de dire « Oui et alors ?! »
La fin de sa tirade, lui resta en travers de la gorge comme une boule de lave en fusion. Oui, il croyait aux Dieux du Nord et oui, l’Imposteur lui faisait hérisser les poils, mais jamais, il n’aurait osé dire une telle chose. Les croyances c’était sacré. Sacré et privé. Cela ne regardait que chaque individu et pas ses voisins.
- Tu veux que je te dise pourquoi Zakros a perdu ? répliqua-t-il sèchement Parce que les monbriniens avaient des putains d’arquebuses ! Parce qu’ils ont pillé les villages et réduit en cendre nos cultures. Parce qu’ils ont affamé mon peuple ! Ton Dieu n’a rien à voir là-dedans. T’as qu’à demander à Alduis, il était là lui. Il l’a senti l’odeur acre du feu. Il les a vu les charniers pleins de tripes sanguinolentes et puantes accompagnées de cadavres méconnaissables. Qu’est-ce que t’y connais à la guerre toi ? Tu crois ton Dieu te rend invincible peut-être ? Zakros a peut-être été vaincu, mais Zakros ne se rendra jamais.
Il sauta hors de la caisse.
- Va prier ton draugr si ça te chante. Mais laisse-moi en paix. il marqua une pause avant d’ajouter amèrementLes miens, n’empêchent pas les hommes de s’aimer.
Sur ce, il se dirigea sans attendre de réponse d’un pas agacé vers La Belle Aurore. La brise lui fouettait le visage et lorsqu’il eut mis suffisamment distance entre lui et eux, il s’arrêta pour respirer profondément et se calmer. Il lui fallut une longue minute avant de parvenir à éteindre les flammes brunes de ses prunelles. Qu’est ce qu’ils avaient tous à vouloir imposer leur vision des choses ?! Eldred jura en zakrotien avant de frapper une caisse qui se trouvait à proximité de sa main. Il secoua la tête, laissa les pensées s’envoler et retrouva ensuite son calme aussi rapidement que la mer revenait d’huile après une tempête.
La cargaison allait mettre un bon moment à être extraite de la cale. Il avait donc du temps devant lui. Il se changea les idées en répondant avec sa jovialité retrouvée aux questions des matelots puis se dirigea vers son point de départ. Il n’y avait plus personne. Mais du haut des caisses, il les aperçut non loin, en train de s’embrasser puis de s’enlacer. Le zakrotien s’avança et commença à leur jeter des petits cailloux pour les faires réagir. Un puis deux puis trois… Il fallut attendre le dixième caillou pour qu’enfin Alduis le trouve, perché sur son promontoire. Et ça se disait guerrier ? Il était où son instinct de survie ? Eldred lui adressa un regard moqueur puis lui indiqua de garder le silence tandis qu’il continuait à jeter des cailloux. Alexandre n’avait toujours rien remarqué. S’en était désespérant. Heureusement que son Dieu le protégeait ne put-il s’empêcher de songer avec un brin de sarcasme.
Son tas diminuait drastiquement.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Capitaine Soffrey de Rochencourt.
Ce nom réveillait toujours la même attirance en lui, malgré les années écoulées. Ces quelques syllabes reflétaient avec tant d'efficacité le charisme de l'homme, cette prestance naturelle qui forçait le respect, comme si sa force était inscrite jusque dans le marbre de sa lignée.
Capitaine Soffrey de Rochencourt.
Au caractère aussi flamboyant que ses cheveux.
Ce n'était au fond qu'un uniforme parmi d'autres. Qu'était-ce une bouche de plus, après tout, quand elle ne représentait qu'un seul baiser dans toute une vie ? Ce n'était pas le seul militaire à l'avoir approché d'aussi près, loin de là, mais c'était le premier.
Le premier à avoir mis une réalité sur les sensations qui fourmillaient en lui, quand il les regardait, tous ces soldats bien bâtis.
Le premier à avoir ouvert les vannes du désir, à avoir rendu ses mains moites et à avoir fait accélérer le rythme de son cœur.
Le premier à lui avoir donné l'impression d'être entier, de se comprendre enfin complètement.
Soudain, Alexandre combla la distance entre lui et Eldred, pour le serrer dans ses bras. Comme ça. Sans prévenir. Le zakrotien lui jeta un regard effaré, comme pour le questionner. Ce pour quoi, Alduis se contenta de hausser les épaules pour toute réponse.
Lui non plus, il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait dans la tête de Alexandre, il aurait bien été incapable de l'expliquer mais il l'aimait. Lui et son petit monde de nuages. Il était toujours spontané, toujours naturel, aussi pur que la société était corrompue... Comme une perle rare au milieu du fumier.
Tu vois ? signifiait le regard qu'il lui retournait. C'est pour ça que je l'aime. Exactement pour ça.
Eldred n'était plus en colère, et Alduis ne comprenait pas.
À sa place, si on avait massacré son peuple, brûlé ses cultures et pillé ses villages, il aurait été rongé. Rongé par le désir de vengeance. Rongé par l'envie de les voir pleurer. Mais dans les yeux de Eldred, tout ce qu'il décelait, c'était un calme immense.
- Comment tu fais ? fit-il sans le lâcher des yeux, d'une voix anormalement basse. Comment tu fais, pour ne pas avoir envie de tous les déchiqueter et de te repaître de leur douleur, comme ils l'ont fait de la tienne ?
Il savait pertinemment que si les mots d’Eldred donnaient l’impression de s’adresser à Alexandre, il n’en était rien en réalité. Et son attention était toute tournée vers lui. Alduis ne le quittait pas du regard. Il attendait la suite.
- Mais je vais finir par tourner la page. De toute façon, il n’y a que comme ça qu’on en connaît la fin.
Eldred avait raison. Pour connaître la fin, il fallait tourner les pages, une à une, et lire au rythme des phrases qui se déroulaient sur le papier. Mais connaître la fin faisait toujours peur. Alduis ne répondit pas, et Eldred sauta sur la caisse pour s’y allonger. Et tandis qu’ils débattaient sur comment le protéger, il remarqua sans lâcher le point fixe qu’il avait dans son champ de vision, d’une voix neutre :
- Je vous entends. Pas besoin de parler comme si je n’étais pas là.
Mais il n’était pas totalement là malgré tout. Même s’il les entendait, même s’il les comprenait. Il allait et venait. Entre ce monde et le sien. Les deux se confondaient et les frontières se chevauchaient de plus en plus, mais pas encore suffisamment pour l’engloutir.
- C’est juste que tu ne le comprends pas comme moi, je le comprends.
Les yeux fixes d’Alduis reprirent vie et il les planta aussitôt au fond de ceux de Eldred. Mais il n’avait pas besoin de cela pour savoir que c’était vrai. Le zakrotien le comprenait mieux que n’importe lequel monbrinien ne pourrait jamais le faire. Mieux qu’il ne pourrait jamais le faire lui-même.
Puis, comme la conversation dérivait sur les dieux - au pluriel ou au singulier, qu’importe, c’étaient tous les mêmes - il se laissa porter de nouveau par ses pensées. Pourquoi s’obstinaient-ils tous à croire en des choses imaginaires ? Après tout, si les gens mettaient qui ils voulaient dans le ciel, c’était bien une preuve que rien ne pouvait exister. Puisqu’ils ne semblaient pas prêts à cohabiter...
Il entendit parfaitement Alexandre s’excuser. Mais il oublia de lui répondre. A vrai dire, il ne donnait plus l’impression d’écouter quoi que ce soit. Et pourtant, il ne perdait pas un mot de leur discussion. Un peu malgré lui. La voix sèche de Eldred s’éleva dans l’air.
La campagne de Zakros.
Les cultures brûlées, les moustiques, les femmes et enfants massacrés, les villages pillés, les ennemis invisibles qui frappaient et disparaissaient en laissant un tas de cadavres derrière eux.
- Une putain de traînée de guerre déloyale, éructa-t-il alors entre ses dents sans prévenir. Un ramassis de merde.
Et il cracha par terre avec tout son mépris. Avant de renifler ostensiblement.
- Je me suis pas engagé pour tuer les enfants et violer les femmes.
Il se tourna vers Alexandre pour ajouter d’une voix implacable :
- Il a raison, Alexandre. Ton petit monde de nuages n’a rien à faire sur un champ de bataille. Et tu le saurais, si tu avais vu le quart de ce qu’on voit là-bas.
Mais tout exaspérant qu’il était parfois, cela ne changeait en rien que Alduis l’aimait désespérément, ce monde de nuages, justement. Et qu’il ne pouvait résister à l’idée de l’entraîner dans une ruelle pour l’embrasser. Même si la ruelle était humide et puante, cela n’enlevait rien à l’instant. Il laissa ses doigts se glisser sous ses vêtements sans répondre.
Ce fut alors qu’il ressentit un petit coup sur son épaule. Rien qui n’attira vraiment son attention. Du moins, jusqu’à ce que cela se reproduise. Une fois, deux fois. Intrigué, il se retourna imperceptiblement. Juste à temps pour voir un caillou rebondir sur les pavés. Il releva les yeux…
… et tomba face au regard moqueur de Eldred, à quelques mètres de là, allongé sur une caisse. Qui jetait ses projectiles un à un avec un grand sourire. Ce dernier lui indiqua de garder le silence. Alduis leva les yeux au ciel en guise de réponse. Il se retourna pour revenir face à Alexandre, et il aurait pu le lui faire remarquer… Mais il ne dit rien. C’était beaucoup plus amusant de voir combien de temps Alexandre mettrait pour s’en apercevoir.
Ce qu’il ne semblait pas prêt de faire. Il continuait de parler, de lui dire qu’il l’aimait, sans se rendre compte de rien. Il était si mignon, là, à s’émerveiller entre ses bras ! Il eut un sourire amusé et glissa sa main dans ses cheveux, en déclarant juste avant de le laisser l’embrasser à nouveau :
- Ne change jamais, Alexandre. Je t’aime.
Les cailloux continuaient de rebondir. Et Alexandre continuait de ne pas les voir. Alduis, lui, se retenait de plus en plus pour ne pas rire. Quand finalement Alexandre recula, il posa les yeux sur la vingtaine de petits projectils sur le sol et releva des yeux déroutés vers lui.
- Alduis… Alduis, c’est quoi tous ces cailloux ?
Cette fois-ci, Alduis ne parvint pas davantage à conserver son sérieux et il éclata spontanément de rire. Il lui claqua aussitôt un baiser rapide en souriant. Et s’exclama en faisant un pas en arrière :
- Tu es fantastique, Alex !
Il se retourna vers Eldred, toujours perché sur sa caisse, et s’inclina :
- Tu vois que je me débrouille pas si mal que ça pour embrasser !
Ce nom réveillait toujours la même attirance en lui, malgré les années écoulées. Ces quelques syllabes reflétaient avec tant d'efficacité le charisme de l'homme, cette prestance naturelle qui forçait le respect, comme si sa force était inscrite jusque dans le marbre de sa lignée.
Capitaine Soffrey de Rochencourt.
Au caractère aussi flamboyant que ses cheveux.
Ce n'était au fond qu'un uniforme parmi d'autres. Qu'était-ce une bouche de plus, après tout, quand elle ne représentait qu'un seul baiser dans toute une vie ? Ce n'était pas le seul militaire à l'avoir approché d'aussi près, loin de là, mais c'était le premier.
Le premier à avoir mis une réalité sur les sensations qui fourmillaient en lui, quand il les regardait, tous ces soldats bien bâtis.
Le premier à avoir ouvert les vannes du désir, à avoir rendu ses mains moites et à avoir fait accélérer le rythme de son cœur.
Le premier à lui avoir donné l'impression d'être entier, de se comprendre enfin complètement.
Soudain, Alexandre combla la distance entre lui et Eldred, pour le serrer dans ses bras. Comme ça. Sans prévenir. Le zakrotien lui jeta un regard effaré, comme pour le questionner. Ce pour quoi, Alduis se contenta de hausser les épaules pour toute réponse.
Lui non plus, il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait dans la tête de Alexandre, il aurait bien été incapable de l'expliquer mais il l'aimait. Lui et son petit monde de nuages. Il était toujours spontané, toujours naturel, aussi pur que la société était corrompue... Comme une perle rare au milieu du fumier.
Tu vois ? signifiait le regard qu'il lui retournait. C'est pour ça que je l'aime. Exactement pour ça.
Eldred n'était plus en colère, et Alduis ne comprenait pas.
Pourquoi ?
Comment ?
Comment ?
À sa place, si on avait massacré son peuple, brûlé ses cultures et pillé ses villages, il aurait été rongé. Rongé par le désir de vengeance. Rongé par l'envie de les voir pleurer. Mais dans les yeux de Eldred, tout ce qu'il décelait, c'était un calme immense.
- Comment tu fais ? fit-il sans le lâcher des yeux, d'une voix anormalement basse. Comment tu fais, pour ne pas avoir envie de tous les déchiqueter et de te repaître de leur douleur, comme ils l'ont fait de la tienne ?
Il savait pertinemment que si les mots d’Eldred donnaient l’impression de s’adresser à Alexandre, il n’en était rien en réalité. Et son attention était toute tournée vers lui. Alduis ne le quittait pas du regard. Il attendait la suite.
- Mais je vais finir par tourner la page. De toute façon, il n’y a que comme ça qu’on en connaît la fin.
Eldred avait raison. Pour connaître la fin, il fallait tourner les pages, une à une, et lire au rythme des phrases qui se déroulaient sur le papier. Mais connaître la fin faisait toujours peur. Alduis ne répondit pas, et Eldred sauta sur la caisse pour s’y allonger. Et tandis qu’ils débattaient sur comment le protéger, il remarqua sans lâcher le point fixe qu’il avait dans son champ de vision, d’une voix neutre :
- Je vous entends. Pas besoin de parler comme si je n’étais pas là.
Mais il n’était pas totalement là malgré tout. Même s’il les entendait, même s’il les comprenait. Il allait et venait. Entre ce monde et le sien. Les deux se confondaient et les frontières se chevauchaient de plus en plus, mais pas encore suffisamment pour l’engloutir.
- C’est juste que tu ne le comprends pas comme moi, je le comprends.
Les yeux fixes d’Alduis reprirent vie et il les planta aussitôt au fond de ceux de Eldred. Mais il n’avait pas besoin de cela pour savoir que c’était vrai. Le zakrotien le comprenait mieux que n’importe lequel monbrinien ne pourrait jamais le faire. Mieux qu’il ne pourrait jamais le faire lui-même.
Puis, comme la conversation dérivait sur les dieux - au pluriel ou au singulier, qu’importe, c’étaient tous les mêmes - il se laissa porter de nouveau par ses pensées. Pourquoi s’obstinaient-ils tous à croire en des choses imaginaires ? Après tout, si les gens mettaient qui ils voulaient dans le ciel, c’était bien une preuve que rien ne pouvait exister. Puisqu’ils ne semblaient pas prêts à cohabiter...
Il entendit parfaitement Alexandre s’excuser. Mais il oublia de lui répondre. A vrai dire, il ne donnait plus l’impression d’écouter quoi que ce soit. Et pourtant, il ne perdait pas un mot de leur discussion. Un peu malgré lui. La voix sèche de Eldred s’éleva dans l’air.
La campagne de Zakros.
Les cultures brûlées, les moustiques, les femmes et enfants massacrés, les villages pillés, les ennemis invisibles qui frappaient et disparaissaient en laissant un tas de cadavres derrière eux.
- Une putain de traînée de guerre déloyale, éructa-t-il alors entre ses dents sans prévenir. Un ramassis de merde.
Et il cracha par terre avec tout son mépris. Avant de renifler ostensiblement.
- Je me suis pas engagé pour tuer les enfants et violer les femmes.
Il se tourna vers Alexandre pour ajouter d’une voix implacable :
- Il a raison, Alexandre. Ton petit monde de nuages n’a rien à faire sur un champ de bataille. Et tu le saurais, si tu avais vu le quart de ce qu’on voit là-bas.
Mais tout exaspérant qu’il était parfois, cela ne changeait en rien que Alduis l’aimait désespérément, ce monde de nuages, justement. Et qu’il ne pouvait résister à l’idée de l’entraîner dans une ruelle pour l’embrasser. Même si la ruelle était humide et puante, cela n’enlevait rien à l’instant. Il laissa ses doigts se glisser sous ses vêtements sans répondre.
Ce fut alors qu’il ressentit un petit coup sur son épaule. Rien qui n’attira vraiment son attention. Du moins, jusqu’à ce que cela se reproduise. Une fois, deux fois. Intrigué, il se retourna imperceptiblement. Juste à temps pour voir un caillou rebondir sur les pavés. Il releva les yeux…
… et tomba face au regard moqueur de Eldred, à quelques mètres de là, allongé sur une caisse. Qui jetait ses projectiles un à un avec un grand sourire. Ce dernier lui indiqua de garder le silence. Alduis leva les yeux au ciel en guise de réponse. Il se retourna pour revenir face à Alexandre, et il aurait pu le lui faire remarquer… Mais il ne dit rien. C’était beaucoup plus amusant de voir combien de temps Alexandre mettrait pour s’en apercevoir.
Ce qu’il ne semblait pas prêt de faire. Il continuait de parler, de lui dire qu’il l’aimait, sans se rendre compte de rien. Il était si mignon, là, à s’émerveiller entre ses bras ! Il eut un sourire amusé et glissa sa main dans ses cheveux, en déclarant juste avant de le laisser l’embrasser à nouveau :
- Ne change jamais, Alexandre. Je t’aime.
Les cailloux continuaient de rebondir. Et Alexandre continuait de ne pas les voir. Alduis, lui, se retenait de plus en plus pour ne pas rire. Quand finalement Alexandre recula, il posa les yeux sur la vingtaine de petits projectils sur le sol et releva des yeux déroutés vers lui.
- Alduis… Alduis, c’est quoi tous ces cailloux ?
Cette fois-ci, Alduis ne parvint pas davantage à conserver son sérieux et il éclata spontanément de rire. Il lui claqua aussitôt un baiser rapide en souriant. Et s’exclama en faisant un pas en arrière :
- Tu es fantastique, Alex !
Il se retourna vers Eldred, toujours perché sur sa caisse, et s’inclina :
- Tu vois que je me débrouille pas si mal que ça pour embrasser !
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
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Date d'inscription : 05/05/2020
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
"Il n'y avait qu'un guerrier pour en comprendre un autre."
Alexandre détestait cette phrase que Eldred venait de lui dire et qui tournait à présent en boucle dans son esprit. Une autre, plus pernicieuse, s'ajoutait à la suite.
"Tu ne comprends pas Alduis."
Il détestait Eldred.
Il le détestait pour dire ces choses affreuses. Son cœur étouffait sous la rage et la jalousie que le zarkotien lui occasionnait de connaitre. S'il avait été fort, il lui aurait mis un coup de poing. Ce n'était pas chrétien mais cela aurait soulagé ses nerfs. Et puis, il aurait été s'excuser aussitôt en confession et un prêtre lui aurait accordé l'absolution.
Il le détestait ce barbare du Nord. Ce géant agaçant. Pourquoi était-il pas mort sur le champ de bataille ? Il s'imagina Eldred fuyant l'affrontement, comme un lâche, pour se cacher dans la forêt comme un petit enfant apeuré. D'autres visions lui vinrent aussi. Celle d'Eldred se jetant aux pieds d'un soldat monbrinien et suppliant pour sa vie. Ou encore Eldred se dissimulant sous le cadavre d'un camarade pour fuir les combats. Il savait que rien de ceci n'avait pu exister mais comme cela était jouissif de contempler la déconvenue de son ennemi dans son esprit inventif.
Perdu dans ses pensées, Alexandre s'oubliait et partait loin lorsque la voix furieuse d4Eldred retentit pour le reprendre sur ses paroles sur Zarkos et les raisons de sa défaite. Il évoquait la guerre puis des destructions de villages, de champs, de charniers... Le jeune homme blêmit devant toutes ces images qui se peignait dans son esprit et murmura d'une voix blanche.
"Mais... Mais même à la guerre on e put pas faire ça. La guerre, c'est sur un champ de bataille. On ne doit pas détruire de villages et encore moins les récoltes. Et on ne doit pas toucher aux civils. C'est.."
Il s'apprêtait à prononcer le mot Enfer mais celui-ci ne passa pas ses lèvres. sa respiration se bloquait à force d'entrevoir toutes ces horreurs et ces drames qui avaient pu se jouer là-bas.
"C'est... c'est pas juste. Les soldats monbriniens sont chrétiens. Ils n,e doivent pas tuer. Ils ne doivent pas tuer de civils. Ils ne doivent pas. ils doivent pas."
Dans sa confusion, Alexandre se mettait à répéter ses mots, horrifiés de découvrir cette réalité terrible. Plus rien ne lui venait. la voix de son amant le sortit un instant de sa transe mais ses paroles avaient un goût horribles. Il confirma la boucherie et les injustices. Le jeune homme tremblait et se sentait nauséeux. Il avait toujours cri jusque-là que les invasions servaient à la grandeur de l'Empire et à apporter la civilisations aux autres peuples mais il ignorait comment cela était fait. Jusqu'à aujourd'hui.
"Ils... Alduis.. je..."
Des vertiges lui faisaient tourner la tête et la nausée persistait. Les images de morts refusaient de le quitter. Alexandre se pencha brusquement et vomit les reliefs de son petit-déjeuner sur les pavés du port.
Après ce malaise, Alexandre suivit son amant jusqu'à cette ruelle et fut heureux de pouvoir oublier toute cette conversation épouvantable et les images horribles en sentant as bouche recouvrir celle de son amant. Ses bras se resserraient autour de sa taille et il se lovait contre lui. Comme il l'aimait cet homme ! Il n'aurait cru possible qu'on puisse aimer si fort quelqu'un.
Alduis lui caressa à un iinstant les cheveux puis eut cette déclaration qui émut tant Alexandre. Des larmes perlaient à ses yeux. Il lui demandait de ne pas changer. De rester comme il était. Il ne souvenait pas que quelqu'un l'ait ainsi accepté pour ce qu'il était.
"Alduis.. tu m'aimes pour ce que je suis. Même avec ma naïveté. Cela ne t'agace jamais ? Je ne sais rien de la vie. Je le sais bien. et je passe mon temps à blesser les gens sans le vouloir.
Il resta lové un moment dans les bras de son amant et huma cette douce odeur qui se dégageait de lui. Ses yeux se fermèrent. I l était bien. Il nageait en cet instant dans un bonheur parfait.
Puis, un caillou attira son attention et claqua sur le pavé. Le jeune homme fit alors la vingtaine au sol et interrogea Alduis qui se mit à rire. Alexandre se redressa et arqua un sourcil.
"BEn.. qu'est-ce que j'ai fait ? Ce n'est pas moi pourtant qui fait pleuvoir ces cailloux !"
Alors, Alduis se tourna et s'adressa à un homme allongé sur une causse. Alexandre soupira.
"Pffft.. Il compte nous gâcher la vie combien de temps encore celui-là ?"
Le retour de son ennemi l'agaçait. Il aurait préféré rester seul dans les bras de son amant, loin de ce maudit barbare.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Pourquoi était-il venu l'enlacer ? Pourquoi ?! Même Alduis n'en savait rien à vrai dire. Il l’aimait pour… Ça. Non vraiment Eldred ne comprenait toujours pas. C’était au mieux déconcertant. Au pire agaçant.
D'ailleurs ce n’était pas vraiment à Alexandre qu’il s’adressait mais au draugr qu’il fixait intensément.
- Je refuse de leur laisser la satisfaction de m'avoir détruit. La colère ça te brûle comme un feu. Tu crois que tu peux l’éteindre en te vengeant mais ça ne fait que l'attiser un peu plus. Je préfère encore leur sourire comme ces arbres qui restent fiers après l’incendie.
Alduis écoutait chacune de ses paroles, car c’était bien lui qu'elles étaient destinées. Il devait lui aussi apprendre à passer outre s'il ne voulait pas finir consumé. Pas plus tard qu’à l'instant il avait faillit repartir dans son mon de et Eldred l'avait rattrapé de justesse pour le ramener dans le monde tangible. Comme il ne répondait pas, il poursuivit sa discussion avec Alexandre.
Je vous entends. Pas besoin de parler comme si je n’étais pas là
Eldred tourna la tête vers la voix. Il avait toujours les yeux dans le vague.
- Tu n'as qu'un pied ici. Si tu veux je te ramène complètement mon lapin
C’était plus une taquinerie qu'une réelle proposition. Il savait Alduis capable de retrouver seul le chemin avec un peu de volonté. Il n’était pas bien loin. Tout juste sur le seuil de l’entre deux mondes.
Il n'y avait qu’Eldred pour protéger Alduis de lui-même. Alexandre ne semblait pas apprécier et ça lui était bien égal. Qu'importe les éclairs qui s’entrechoquaient dans ses pupilles, s'il aimait vraiment Alduis, il devait avoir l'humilité de reconnaître qu'il ne pouvait pas l'aider pour tout.
Lui vivait dans son monde. Eux dans un autre. C’était ainsi et pas autrement.
Qu'est-ce qu’il s'imaginait ? Qu’il allait lui voler sa place dans son lit ? Avec tout le respect qu’il avait pour Alduis, il la lui laissait sans la moindre hésitation.
Si sa jalousie l'amusait plus qu'autre chose, il en fut tout autre de sa remarque sur les dieux et sur la campagne de Zakros. D'une part il n’appréciait pas qu’on lui impose des croyances et d'autre part, entendre ce genre d'inepties avait le don de rallumer un brasier endormi. Monbrina n'avait du sa victoire qu'aux arquebuses et à l'usure. Ils les avaient affamés, épuisés, ravagés, anéantis. C’était salir la mémoire des combattants et des habitants qui avaient péris que d'oser prononcer de telles paroles, sans même avoir connu les affrontements. Qu'est-ce qu'il en savait de tout ça lui ? Rien. Rien que l'histoire propre et polie des vainqueurs de barbares sauvages et ignares. Alduis ne se resta pas en reste dans sa description. Le vers de vase, lui, semblait découvrir l'effroyable réalité de la guerre. Celle qui n’avait rien d’héroïque. Il l'observa tourner de l’œil et vomir son petit-déjeuner à la seule évocation de quelques mots.
Là-bas il aurait vomi ses tripes.
Il pouvait encore sentir l'odeur de la chair humaine fraîchement calcinée se mêler à la résine des sapins.
Il tourna les talons et partit s’enquérir de la Belle Aurore
Eldred était allongé sur la caisse, un petit tas de cailloux à sa droite. Un à un, il envoyait les projectiles sur le couple. Mais même Alduis ne comprit qu'au dixième caillou.
Désespérant.
Il lui fit signe de garder le silence et son lapin se rendit dès lors complice de sa petite farce pour son plus grand plaisir. Il reprit ses jets mais plus le tas de cailloux diminuait, plus il avait envie de rire. Alexandre ne voyait rien. Rien du tout. Quand on disait que l'amour rendait aveugle ce n’était visiblement pas qu'une expression !
Il ne lui restait que quatre cailloux lorsque enfin il remarqua les projectiles au sol.
A sa remarque il dû se mordre les joues pour ne pas exploser de rire à son tour. Il laissa à Alduis l’honneur de révéler la supercherie avant de se laisser aller à l'hilarité. Il s'assit alors sur le bord de la caisse.
- Hmm… Tu sais ce qu’on dit : au pays des aveugles , le borgne est roi !
Il ne put retenir un nouveau rire tandis qu’Alexandre geignait encore comme le petit garçon jaloux qu’il était.
- Oh oui ! Jusqu’à ce que j'obtienne ma cargaison. Mais tu pourrais montrer un peu plus de gratitude !
Ce n’était pas ce qu’était censé faire les chrétiens dont il faisait parti non ? Il tendit la main vers Alduis dont les yeux pétillaient toujours de son rire précédent.
- Regarde, tu ne l'aimes pas comme ça, en train de rire, ton amant ? Ose me dire que tu l'as déjà vu aussi hilare avant qu’on ne se retrouve.
Et il connaissait déjà la réponse. Car il savait qu'Alduis avait rit pour la première fois avec lui depuis fort longtemps.
- Tu veux son bonheur Alexandre ? Alors tu vas devoir me supporter encore longtemps. Et prie pour que je meurs avant lui !
Parce que sinon, il le supporterait encore plus longtemps !
Il inclina la tête d'un air entendu à Alduis et réprima un petit rire. Il avait promis. Il tiendrait sa promesse. Même si ça ne l’enchantait guère.
D'ailleurs ce n’était pas vraiment à Alexandre qu’il s’adressait mais au draugr qu’il fixait intensément.
- Je refuse de leur laisser la satisfaction de m'avoir détruit. La colère ça te brûle comme un feu. Tu crois que tu peux l’éteindre en te vengeant mais ça ne fait que l'attiser un peu plus. Je préfère encore leur sourire comme ces arbres qui restent fiers après l’incendie.
Alduis écoutait chacune de ses paroles, car c’était bien lui qu'elles étaient destinées. Il devait lui aussi apprendre à passer outre s'il ne voulait pas finir consumé. Pas plus tard qu’à l'instant il avait faillit repartir dans son mon de et Eldred l'avait rattrapé de justesse pour le ramener dans le monde tangible. Comme il ne répondait pas, il poursuivit sa discussion avec Alexandre.
Je vous entends. Pas besoin de parler comme si je n’étais pas là
Eldred tourna la tête vers la voix. Il avait toujours les yeux dans le vague.
- Tu n'as qu'un pied ici. Si tu veux je te ramène complètement mon lapin
C’était plus une taquinerie qu'une réelle proposition. Il savait Alduis capable de retrouver seul le chemin avec un peu de volonté. Il n’était pas bien loin. Tout juste sur le seuil de l’entre deux mondes.
Il n'y avait qu’Eldred pour protéger Alduis de lui-même. Alexandre ne semblait pas apprécier et ça lui était bien égal. Qu'importe les éclairs qui s’entrechoquaient dans ses pupilles, s'il aimait vraiment Alduis, il devait avoir l'humilité de reconnaître qu'il ne pouvait pas l'aider pour tout.
Lui vivait dans son monde. Eux dans un autre. C’était ainsi et pas autrement.
Qu'est-ce qu’il s'imaginait ? Qu’il allait lui voler sa place dans son lit ? Avec tout le respect qu’il avait pour Alduis, il la lui laissait sans la moindre hésitation.
Si sa jalousie l'amusait plus qu'autre chose, il en fut tout autre de sa remarque sur les dieux et sur la campagne de Zakros. D'une part il n’appréciait pas qu’on lui impose des croyances et d'autre part, entendre ce genre d'inepties avait le don de rallumer un brasier endormi. Monbrina n'avait du sa victoire qu'aux arquebuses et à l'usure. Ils les avaient affamés, épuisés, ravagés, anéantis. C’était salir la mémoire des combattants et des habitants qui avaient péris que d'oser prononcer de telles paroles, sans même avoir connu les affrontements. Qu'est-ce qu'il en savait de tout ça lui ? Rien. Rien que l'histoire propre et polie des vainqueurs de barbares sauvages et ignares. Alduis ne se resta pas en reste dans sa description. Le vers de vase, lui, semblait découvrir l'effroyable réalité de la guerre. Celle qui n’avait rien d’héroïque. Il l'observa tourner de l’œil et vomir son petit-déjeuner à la seule évocation de quelques mots.
Là-bas il aurait vomi ses tripes.
Il pouvait encore sentir l'odeur de la chair humaine fraîchement calcinée se mêler à la résine des sapins.
Il tourna les talons et partit s’enquérir de la Belle Aurore
ᛤᛤᛤ
Eldred était allongé sur la caisse, un petit tas de cailloux à sa droite. Un à un, il envoyait les projectiles sur le couple. Mais même Alduis ne comprit qu'au dixième caillou.
Désespérant.
Il lui fit signe de garder le silence et son lapin se rendit dès lors complice de sa petite farce pour son plus grand plaisir. Il reprit ses jets mais plus le tas de cailloux diminuait, plus il avait envie de rire. Alexandre ne voyait rien. Rien du tout. Quand on disait que l'amour rendait aveugle ce n’était visiblement pas qu'une expression !
Il ne lui restait que quatre cailloux lorsque enfin il remarqua les projectiles au sol.
A sa remarque il dû se mordre les joues pour ne pas exploser de rire à son tour. Il laissa à Alduis l’honneur de révéler la supercherie avant de se laisser aller à l'hilarité. Il s'assit alors sur le bord de la caisse.
- Hmm… Tu sais ce qu’on dit : au pays des aveugles , le borgne est roi !
Il ne put retenir un nouveau rire tandis qu’Alexandre geignait encore comme le petit garçon jaloux qu’il était.
- Oh oui ! Jusqu’à ce que j'obtienne ma cargaison. Mais tu pourrais montrer un peu plus de gratitude !
Ce n’était pas ce qu’était censé faire les chrétiens dont il faisait parti non ? Il tendit la main vers Alduis dont les yeux pétillaient toujours de son rire précédent.
- Regarde, tu ne l'aimes pas comme ça, en train de rire, ton amant ? Ose me dire que tu l'as déjà vu aussi hilare avant qu’on ne se retrouve.
Et il connaissait déjà la réponse. Car il savait qu'Alduis avait rit pour la première fois avec lui depuis fort longtemps.
- Tu veux son bonheur Alexandre ? Alors tu vas devoir me supporter encore longtemps. Et prie pour que je meurs avant lui !
Parce que sinon, il le supporterait encore plus longtemps !
Il inclina la tête d'un air entendu à Alduis et réprima un petit rire. Il avait promis. Il tiendrait sa promesse. Même si ça ne l’enchantait guère.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Eldred avait raison. La colère était un feu brûlant. Qui le consumait, avide de toujours plus, qui venait éclairer à la lumière du jour les souvenirs les plus enfouis et les plus sombres. C’était douloureux. Et se venger ne ferait que rajouter davantage de bûches. La haine était là, blottie dans son ventre, grondant et déchirant. Et elle avait déjà trop planté ses griffes dans son cœur pour l’abandonner maintenant. Elle le grignotait patiemment depuis dix-huit ans…
Il y avait toujours cette envie sous-jacente. Celle qui lui disait, chaque jour, qu’il n’existait qu’un seul moyen d’éteindre ce feu. Qu’il pouvait encore sauver les restes de dignité que la vie avait accepté de lui laisser. Et cette petite voix-là, était la première à revenir. À chaque fois.
- Tu n’as qu’un pied ici. Si tu veux, je te ramène complètement, mon lapin.
Alduis ne répondit pas.
Flottant entre un monde et l’autre, partant et revenant, il lui semblait être une barque. Les amarres tenaient, mais le moindre coup de vent un peu plus fort suffirait à le décrocher complètement de la rive. Il était ce cerf-volant, dans le ciel, qui suivait le vent comme son esprit allait au gré des souvenirs.
Mais la guerre avait cet étrange don de le ramener dans le présent. Et cette fois ne fit pas exception à la règle. Alexandre avait blanchi. Parce qu’on en attentait à sa vie de petits moutons roses. Parce qu’il réalisait ce qu’était véritablement la guerre. Les soldats monbriniens étaient chrétiens. Alduis eut un court ricanement.
- Si tu penses que c’est ce qui les arrête.
Il cracha par terre. Pile à l’instant où Alexandre se courbait pour vomir les restes de son petit-déjeuner. Cela rappela à Alduis qu’il n’avait pas mangé ce matin, sinon la pomme sur le chemin.
Alduis n’avait pas résisté à la tentation d’attirer Alexandre dans cette ruelle. Ni à celle de l’embrasser. Il s’était pour tout dire, attendu à quelques reproches. Mais rien. Juste un Alexandre qui se blottissait contre lui, les bras enroulés autour de sa taille, comme s’il cherchait à être toujours plus proche de lui.
Il ne se comportait jamais comme Alduis s’y attendait. Le prenait toujours au dépourvu - et cela dans le bon sens du terme. Il était naturel, tout ce qu’il y avait de plus naturel. Et il était assurément l’une des seules personnes à ne pas s’apercevoir, malgré le nombre lancé, qu’on était en train de leur jeter des cailloux.
Alors oui, il ne voulait pas qu’il change. Parce qu’il était adorable comme cela. Et qu’il se sentait soudainement important, entre ses bras. Oh bien sûr, il aurait été mentir de dire que son petit monde de nuages ne l’exaspérait jamais…
- Plein de fois, répondit-il, avec sa franchise habituelle. Mais c’est amusant.
Il ne pouvait plus réprimer son sourire, tandis qu’il percevait nettement le bruit de chaque caillou qui venait heurter les pavés. Et qui, enfin, attirèrent l’attention d’Alexandre. Qui baissa les yeux et les releva dans la foulée avec un air ébahi. Alduis éclata de rire. En tout réponse, Alexandre haussa les sourcils et alors qu’il ouvrait la bouche pour parler, Alduis le coupa net en l’embrassant à nouveau.
Puis, il se retourna vers les caisses, où Eldred demeurait allongé. Enfin, le zakrotien se redressa, hilare, entraînant Alduis au passage avec lui de nouveau. Il fallait dire que le regard de Alexandre n’y était pas étranger non plus. C’était tellement mignon.
- Pffft… Il compte nous gâcher la vie combien de temps encore, celui-là ?
Alduis sourit. Jeta un regard amusé à Eldred, qui demeurait toujours assis en haut de la caisse. Comme ils en étaient de nouveau à parler de lui, comme s’il n’était pas là, Alduis s’appuya contre le mur nonchalamment, un pied contre les briques dans son dos et croisa les bras. Finalement, une fois qu’Eldred eut fini d’aborder son bonheur, il remarqua :
- Je ne suis pas encore devenu sourd, depuis dix minutes, vous savez.
Et il eut un immense sourire lumineux. Chose qui ne lui arrivait jamais.
Et viendrait le jour où il ne resterait plus rien.
Il y avait toujours cette envie sous-jacente. Celle qui lui disait, chaque jour, qu’il n’existait qu’un seul moyen d’éteindre ce feu. Qu’il pouvait encore sauver les restes de dignité que la vie avait accepté de lui laisser. Et cette petite voix-là, était la première à revenir. À chaque fois.
- Tu n’as qu’un pied ici. Si tu veux, je te ramène complètement, mon lapin.
Alduis ne répondit pas.
Flottant entre un monde et l’autre, partant et revenant, il lui semblait être une barque. Les amarres tenaient, mais le moindre coup de vent un peu plus fort suffirait à le décrocher complètement de la rive. Il était ce cerf-volant, dans le ciel, qui suivait le vent comme son esprit allait au gré des souvenirs.
Il était partout.
Et nulle part à la fois.
Et nulle part à la fois.
Mais la guerre avait cet étrange don de le ramener dans le présent. Et cette fois ne fit pas exception à la règle. Alexandre avait blanchi. Parce qu’on en attentait à sa vie de petits moutons roses. Parce qu’il réalisait ce qu’était véritablement la guerre. Les soldats monbriniens étaient chrétiens. Alduis eut un court ricanement.
- Si tu penses que c’est ce qui les arrête.
Il cracha par terre. Pile à l’instant où Alexandre se courbait pour vomir les restes de son petit-déjeuner. Cela rappela à Alduis qu’il n’avait pas mangé ce matin, sinon la pomme sur le chemin.
o~o~o
Alduis n’avait pas résisté à la tentation d’attirer Alexandre dans cette ruelle. Ni à celle de l’embrasser. Il s’était pour tout dire, attendu à quelques reproches. Mais rien. Juste un Alexandre qui se blottissait contre lui, les bras enroulés autour de sa taille, comme s’il cherchait à être toujours plus proche de lui.
Il ne se comportait jamais comme Alduis s’y attendait. Le prenait toujours au dépourvu - et cela dans le bon sens du terme. Il était naturel, tout ce qu’il y avait de plus naturel. Et il était assurément l’une des seules personnes à ne pas s’apercevoir, malgré le nombre lancé, qu’on était en train de leur jeter des cailloux.
Alors oui, il ne voulait pas qu’il change. Parce qu’il était adorable comme cela. Et qu’il se sentait soudainement important, entre ses bras. Oh bien sûr, il aurait été mentir de dire que son petit monde de nuages ne l’exaspérait jamais…
- Plein de fois, répondit-il, avec sa franchise habituelle. Mais c’est amusant.
Il ne pouvait plus réprimer son sourire, tandis qu’il percevait nettement le bruit de chaque caillou qui venait heurter les pavés. Et qui, enfin, attirèrent l’attention d’Alexandre. Qui baissa les yeux et les releva dans la foulée avec un air ébahi. Alduis éclata de rire. En tout réponse, Alexandre haussa les sourcils et alors qu’il ouvrait la bouche pour parler, Alduis le coupa net en l’embrassant à nouveau.
Puis, il se retourna vers les caisses, où Eldred demeurait allongé. Enfin, le zakrotien se redressa, hilare, entraînant Alduis au passage avec lui de nouveau. Il fallait dire que le regard de Alexandre n’y était pas étranger non plus. C’était tellement mignon.
- Pffft… Il compte nous gâcher la vie combien de temps encore, celui-là ?
Alduis sourit. Jeta un regard amusé à Eldred, qui demeurait toujours assis en haut de la caisse. Comme ils en étaient de nouveau à parler de lui, comme s’il n’était pas là, Alduis s’appuya contre le mur nonchalamment, un pied contre les briques dans son dos et croisa les bras. Finalement, une fois qu’Eldred eut fini d’aborder son bonheur, il remarqua :
- Je ne suis pas encore devenu sourd, depuis dix minutes, vous savez.
Et il eut un immense sourire lumineux. Chose qui ne lui arrivait jamais.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Toutes ces révélations sur les champs de bataille et la réalité de la guerre faisaient tourner de l’œil Alexandre. Il n'arrivait plus à parler. Ni même à penser. Il se sentait trop mal à l'aise. Son estomac se tordait en lui et lui donnait encore envie de se répandre sur le sol. Il écoutait difficilement la conversation qui se poursuivait devant lui. Son esprit flottait trop loin.
dans cette ruelle, Alduis et lui étaient si bien et oubliaient tout du monde extérieur. Même de ces nombreux cailloux qui recouvraient à présent le sol. Alexandre ne voyait que son amant et se plaisait à le serrer dans ses bras et à l'embrasser. Cet amant qui l'aimait pour ce qu'il éyait, qu'il le respectait en dépit de ses défauts et de sa profonde naïveté. Pourquoi devaient-ils être interrompus ? Il se tourna lentement et observa avec agacement Eldred qui se redressait sur cette caisse. Un long soupir lui vint. Il ne pouvait pas retourner à Frenn celui-là ? Et il semblait si ravi de se moquer de lui ! Alexandre s'obligea à étouffer sa colère pour paraître neutre. C'était comme ces imbéciles qui aimaient se moquer du petit béquilleux qui s'écrasait dans une flaque de boue après qu'on l'ait poussé dans le dos : si on ne réagissait pas, ils se lassaient et repartaient, déçus, à la recherche d'une cible plus drôle.
Les idiots étaient faciles à repousser.
Le visage fermé, Alexandre fixa Eldred et répondit d'un ton détaché :
"Je te remercie de prendre soin d'Alduis."
Ses paroles lui brûlaient la gorge mais s'il le montrait, Eldred en serait trop ravi. Il ne lui offrirait pas ce plaisir. Comme il n'avait jamais montré sa détresse d'être tombé sur les pavés quand on le poussait violemment dans le dos. Pourtant, constater qu'un autre que lui permettait à son amant de le rendre si léger et l'aidait à repousser les ombres qui le hantaient le rendait fou. Il en aurait envoyé à nouveau sa béquille au visage du zarkotien. Mais il en rirait. Alors il serrerait les dents et resterait souriant.
Malgré lui, Alexandre s'obligea à adresser un sourire doux à Eldred.
"Je ne savais pas que tu avais une telle gentillesse. Merci beaucoup."
Qu'il disparaisse maintenant à Frenn et revienne jamais sous ses yeux !
***
dans cette ruelle, Alduis et lui étaient si bien et oubliaient tout du monde extérieur. Même de ces nombreux cailloux qui recouvraient à présent le sol. Alexandre ne voyait que son amant et se plaisait à le serrer dans ses bras et à l'embrasser. Cet amant qui l'aimait pour ce qu'il éyait, qu'il le respectait en dépit de ses défauts et de sa profonde naïveté. Pourquoi devaient-ils être interrompus ? Il se tourna lentement et observa avec agacement Eldred qui se redressait sur cette caisse. Un long soupir lui vint. Il ne pouvait pas retourner à Frenn celui-là ? Et il semblait si ravi de se moquer de lui ! Alexandre s'obligea à étouffer sa colère pour paraître neutre. C'était comme ces imbéciles qui aimaient se moquer du petit béquilleux qui s'écrasait dans une flaque de boue après qu'on l'ait poussé dans le dos : si on ne réagissait pas, ils se lassaient et repartaient, déçus, à la recherche d'une cible plus drôle.
Les idiots étaient faciles à repousser.
Le visage fermé, Alexandre fixa Eldred et répondit d'un ton détaché :
"Je te remercie de prendre soin d'Alduis."
Ses paroles lui brûlaient la gorge mais s'il le montrait, Eldred en serait trop ravi. Il ne lui offrirait pas ce plaisir. Comme il n'avait jamais montré sa détresse d'être tombé sur les pavés quand on le poussait violemment dans le dos. Pourtant, constater qu'un autre que lui permettait à son amant de le rendre si léger et l'aidait à repousser les ombres qui le hantaient le rendait fou. Il en aurait envoyé à nouveau sa béquille au visage du zarkotien. Mais il en rirait. Alors il serrerait les dents et resterait souriant.
Malgré lui, Alexandre s'obligea à adresser un sourire doux à Eldred.
"Je ne savais pas que tu avais une telle gentillesse. Merci beaucoup."
Qu'il disparaisse maintenant à Frenn et revienne jamais sous ses yeux !
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Eldred s’était bien amusé à jeter tous ces petits cailloux. Voir Alduis participer à sa farce n’en avait été que meilleur. Et surtout ! Ce regard plein d’incompréhension d’Alexandre ! Rien qu’en fermant les yeux, il pouvait le revoir et sentir ses lèvres s’étiraient en un immense sourire qui menaçait à tout moment de se transformer en rire.
Pour le petit rat à trois pattes n’avaient pas trouvé la plaisanterie amusante. Pas plus qu’il n’était ravi de le revoir. Pour tout dire, cela ne faisait ni chaud, ni froid au zakrotien. Il trouvait même son comportement bien puéril alors que leurs objectifs étaient les mêmes quand bien même la raison en était différente.
Alduis souriait. Il l’observa s’appuyer nonchalamment contre le mur et se plaindre de leur discussion.
- Mais bien sûr que je sais que tu écoutes mon lapin ! Tu sais, tu vas finir par faire rougir le soleil avec ton sourire… Tiens regarde, il fuit déjà derrière un nuage !
Eldred lui adressa à son tour un sourire. Il n’avait plus rien à voir avec le Alduis qu’il avait rencontré quelques jours plutôt. Du ciel sombre d’orage qui semblait généralement l’habiter, il ne restait plus qu’une vaste voute d’azur sans le moindre nuage à l’horizon. Il se laissa tomber hors de la caisse en bois avec souplesse.
Alexandre le remerciait mais ses yeux ne mentaient pas et disaient bien tout le contraire. Même sa voix semblait légèrement plus rauque. Le guerrier soupira et s’approcha lentement de l’infirme.
- Tes paroles ne trompent personne. répondit-il calmement.
Cela lui était bien égale qu’il ne l’apprécie pas. D’ailleurs lui-même ne s’en cachait pas. Mais justement, il ne s’en cachait pas. Il n’y avait rien de pire que cette pernicieuse hypocrisie.
- C’est pourtant toi qui disait que la colère était un poison. Il jeta un regard à Alduis avant de reprendre en direction d’Alexandre - Tu ne vois pas que tu te trompes d’ennemi ?
A nouveau, il se tourna vers son ami. Puisqu’il tenait tant à être inclus dans les discussions…
- Dis-lui bordel ! Il ne m’écoutera pas de tout façon…
Pour le petit rat à trois pattes n’avaient pas trouvé la plaisanterie amusante. Pas plus qu’il n’était ravi de le revoir. Pour tout dire, cela ne faisait ni chaud, ni froid au zakrotien. Il trouvait même son comportement bien puéril alors que leurs objectifs étaient les mêmes quand bien même la raison en était différente.
Alduis souriait. Il l’observa s’appuyer nonchalamment contre le mur et se plaindre de leur discussion.
- Mais bien sûr que je sais que tu écoutes mon lapin ! Tu sais, tu vas finir par faire rougir le soleil avec ton sourire… Tiens regarde, il fuit déjà derrière un nuage !
Eldred lui adressa à son tour un sourire. Il n’avait plus rien à voir avec le Alduis qu’il avait rencontré quelques jours plutôt. Du ciel sombre d’orage qui semblait généralement l’habiter, il ne restait plus qu’une vaste voute d’azur sans le moindre nuage à l’horizon. Il se laissa tomber hors de la caisse en bois avec souplesse.
Alexandre le remerciait mais ses yeux ne mentaient pas et disaient bien tout le contraire. Même sa voix semblait légèrement plus rauque. Le guerrier soupira et s’approcha lentement de l’infirme.
- Tes paroles ne trompent personne. répondit-il calmement.
Cela lui était bien égale qu’il ne l’apprécie pas. D’ailleurs lui-même ne s’en cachait pas. Mais justement, il ne s’en cachait pas. Il n’y avait rien de pire que cette pernicieuse hypocrisie.
- C’est pourtant toi qui disait que la colère était un poison. Il jeta un regard à Alduis avant de reprendre en direction d’Alexandre - Tu ne vois pas que tu te trompes d’ennemi ?
A nouveau, il se tourna vers son ami. Puisqu’il tenait tant à être inclus dans les discussions…
- Dis-lui bordel ! Il ne m’écoutera pas de tout façon…
Dis-lui qu’on risque pas de baiser ensemble ! Dis-lui qu’il a passé l’âge de se chamailler pour son doudou !
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Eldred demeurait assis sur sa caisse, hors d’accès, en toute sécurité. Il continuait de sourire. Il fallait dire que la situation avait de quoi faire rire… Alexandre avait beau essayé de se contenir, sa jalousie était aussi visible qu’un nez au milieu d’une figure. Ses paroles ne laissaient aucun doute sur ses véritables pensées.
Eldred avait visiblement le plus grand mal à conserver son sérieux et il se retenait de rire. Alduis, de son côté, n’était guère mieux : il devait fournir un effort certain pour ravaler son immense sourire. Qui demeurait bien visible, pourtant, puisqu’Eldred lui en fit aussitôt la remarque.
Alduis se décolla du mur, se baissa brièvement pour ramasser un caillou qu’il fit rebondir dans sa paume deux fois. Avant de le lancer en direction de la caisse et Eldred qui se tenait dessus. Il heurta le bord de la caisse, dans un petit pong, et alla retomber contre les pavés. Moment que choisit le zakrotien pour descendre enfin.
Et comme Alduis n’était pas du genre à se laisser abattre si facilement - ce n’était pas parce que son caillou ne l’avait pas touché ! -, il se glissa comme un chat dans le dos d’Eldred. Et l’attrapa sans prévenir. Le bloquant contre lui pour l’empêcher de se dégager, Alduis frotta vigoureusement ses jointures contre son cuir chevelu.
Quinze secondes.
Ce fut le temps qu’il fallut à Eldred pour parvenir à se dégager de sa caressante étreinte. Alduis lui adressa alors son sourire le plus angélique du monde, en déclarant :
- Laisse-moi deviner… Je fais chier ?
Il fit mine de papillonner des yeux innocemment, comme une jeune fille en fleur, et compléta aussitôt en faisant un geste vers sa coiffure :
- Ça te va bien, les nœuds, tu sais ! Ça te donne un air plus jeune !
Ce fut les - faux - remerciements d’Alexandre qui coupèrent leur petit jeu. Et sitôt lancé, Eldred répondit. Alduis leva les yeux au ciel.
- Dis-lui, bordel ! Il ne m’écoutera pas de toute façon...
- Vous êtes chiants, fit-il simplement, avant de les regarder à tour de rôle. Tous les deux. Vous ne pouvez pas vous supporter dix minutes sans rêver de vous étrangler ?
Et sans leur demander leur avis, il attrapa leurs deux mains et les força à les serrer. Tout en déclarant sans lâcher leurs mains, au cas où il leur viendrait l’idée de rompre le contact, d’une voix complice :
- Pensez que si je meurs, vous serez obligés de vous supporter pour le reste de votre vie ! Vous voyez bien que vous avez des intérêts communs !
Et sur ce, il passa ses bras autour de leurs cous, comme si rien ne venait de se passer, en poursuivant à voix mi-basse, comme s’il s’agissait d’un secret :
- Ça ne donne pas envie de faire la paix, ça ?
Eldred avait visiblement le plus grand mal à conserver son sérieux et il se retenait de rire. Alduis, de son côté, n’était guère mieux : il devait fournir un effort certain pour ravaler son immense sourire. Qui demeurait bien visible, pourtant, puisqu’Eldred lui en fit aussitôt la remarque.
Alduis se décolla du mur, se baissa brièvement pour ramasser un caillou qu’il fit rebondir dans sa paume deux fois. Avant de le lancer en direction de la caisse et Eldred qui se tenait dessus. Il heurta le bord de la caisse, dans un petit pong, et alla retomber contre les pavés. Moment que choisit le zakrotien pour descendre enfin.
Et comme Alduis n’était pas du genre à se laisser abattre si facilement - ce n’était pas parce que son caillou ne l’avait pas touché ! -, il se glissa comme un chat dans le dos d’Eldred. Et l’attrapa sans prévenir. Le bloquant contre lui pour l’empêcher de se dégager, Alduis frotta vigoureusement ses jointures contre son cuir chevelu.
Quinze secondes.
Ce fut le temps qu’il fallut à Eldred pour parvenir à se dégager de sa caressante étreinte. Alduis lui adressa alors son sourire le plus angélique du monde, en déclarant :
- Laisse-moi deviner… Je fais chier ?
Il fit mine de papillonner des yeux innocemment, comme une jeune fille en fleur, et compléta aussitôt en faisant un geste vers sa coiffure :
- Ça te va bien, les nœuds, tu sais ! Ça te donne un air plus jeune !
Ce fut les - faux - remerciements d’Alexandre qui coupèrent leur petit jeu. Et sitôt lancé, Eldred répondit. Alduis leva les yeux au ciel.
- Dis-lui, bordel ! Il ne m’écoutera pas de toute façon...
- Vous êtes chiants, fit-il simplement, avant de les regarder à tour de rôle. Tous les deux. Vous ne pouvez pas vous supporter dix minutes sans rêver de vous étrangler ?
Et sans leur demander leur avis, il attrapa leurs deux mains et les força à les serrer. Tout en déclarant sans lâcher leurs mains, au cas où il leur viendrait l’idée de rompre le contact, d’une voix complice :
- Pensez que si je meurs, vous serez obligés de vous supporter pour le reste de votre vie ! Vous voyez bien que vous avez des intérêts communs !
Et sur ce, il passa ses bras autour de leurs cous, comme si rien ne venait de se passer, en poursuivant à voix mi-basse, comme s’il s’agissait d’un secret :
- Ça ne donne pas envie de faire la paix, ça ?
Alduis de Fromart- Aristocratie
- Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
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Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Depuis le retour de cet insupportable barbare, Alexandre se tenait adossé contre le mur et contemplait ces familiarités que se permettaient les deux hommes. Il ne les comprenait pas. l'agissait vraiment là des relations qui se formaient au sein des armées ?Les soldats ne seraient-ils ainsi que des enfants une fois sortis du champ de bataille ? Alduis se comportait-il de la même manière avec d'autres soldats ? Il soupira. Il imaginait l'armée comme un bel ensemble uni, rempli d'hommes fiers de servir leur pays et de porter les valeurs de l'Empire monbrinien. Aurait-il encore commis une erreur d'interprétation ?
Il tressaillit en apercevant son amant créer une nouvelle coiffure à Eldred et sut dissimuler les quelques secondes de jalousie qui passèrent sur son visage. A ce geste, il se demanda combien de fois Alduis avait pu le répéter sur combien d'autres hommes. C'était stupide. Alduis avait huit ans de plus que lui et avait eu des relations avant qu'eux ne se rencontrent. Pourtant, son esprit rationnel s'effaçait et le monstre de la jalousie s'éveillait. Il voulait être seul avec celui Alduis faisait ces gestes. C'était ses cheveux, à lui, qu'il devait caresser. Pas ceux d'un autre homme et encore moins ceux d'Eldred.
Eldred prit brusquement la parole pour lui signifier que ses paroles ne trompaient personne. Alexandre ne répondit pas et demeura adossé à ce mur. Il se révélait bien confortable et beaucoup plus intéressant que cet imbécile de zarkotien. Il insistait et lui rappelait son propres discours sur la colère et celle-ci pouvait être un poison. Il se trompait sur ce point. Ce n'était plus de la colère que son âme ressentait de l'indifférence. Eldred pouvait faire n'importe quoi il s'en moquait bien. Même ses minauderies avec Alduis, il ne lui donnerait plus le plaisir de montrer que cela le blessait.
Tout le long de ce discours, Alexandre resta impassible contre le mur en briques. On ne le disait pas assez mais les murs en briques se révélaient être très confortables. Ils apportaient une parfaite assisse au dos et reposait les jambes d'un individu fragile. Il se perdait dans les pensées d'un texte en latin écrit par l'empereur Marc Aurèle en écoutant d'une oreille distraite le flot inutile qui sortait de la bouche d'Eldred. Cela était bien plus agréable comme position.
Eldred poussa un grognement et se tourna vers Alduis pour lui dire d'expliquer chose. Alexandre ne bougea toujours pas, enraciné à ce mur, même quand Alduis se mit à râler qu'ils étaient chiants. Il répondit ensuite d'un ton détaché :
"Je n'avais aucun rêve de ce type, mon cher Alduis. Au contraire, je révisais actuellement les pensées de Marc Aurele et j'essayais de me remémorer son point de vue. Vous souhaiterez entendre quelques unes de ses phrases ?"
Il n'eut le temps de faire plus que son amant le força à quitter son mur pour serrer la main à Eldred. Sa petite main blanche dans celle énorme et tannée du barbare était une chose étrange. S'il avait été de bonne humeur, il aurait vu là un superbe sujet pour un dessin. Mais aujourd'hui le jeune homme aurait voulu se retirer loin de cet homme qui l'insupportait.
Son cœur rata un battement quand Alduis évoqua à nouveau sa mort. Il dut attendre quelques minutes avant de pouvoir d'un ton froid.
"Il n'aura qu'à me tuer. Rester dans ce monde, sans toi, ce serait bien moins douloureux de mourir, même dans d'atroces souffrances, plutôt que de passer une vie entière sans te revoir."
Il regrettait de prononcer ces mots, qui constituaient une belle déclaration émouvante pour son amant, avec tant de froideur mais la présence du barbare bloquait ses émotions.
Il tressaillit en apercevant son amant créer une nouvelle coiffure à Eldred et sut dissimuler les quelques secondes de jalousie qui passèrent sur son visage. A ce geste, il se demanda combien de fois Alduis avait pu le répéter sur combien d'autres hommes. C'était stupide. Alduis avait huit ans de plus que lui et avait eu des relations avant qu'eux ne se rencontrent. Pourtant, son esprit rationnel s'effaçait et le monstre de la jalousie s'éveillait. Il voulait être seul avec celui Alduis faisait ces gestes. C'était ses cheveux, à lui, qu'il devait caresser. Pas ceux d'un autre homme et encore moins ceux d'Eldred.
Eldred prit brusquement la parole pour lui signifier que ses paroles ne trompaient personne. Alexandre ne répondit pas et demeura adossé à ce mur. Il se révélait bien confortable et beaucoup plus intéressant que cet imbécile de zarkotien. Il insistait et lui rappelait son propres discours sur la colère et celle-ci pouvait être un poison. Il se trompait sur ce point. Ce n'était plus de la colère que son âme ressentait de l'indifférence. Eldred pouvait faire n'importe quoi il s'en moquait bien. Même ses minauderies avec Alduis, il ne lui donnerait plus le plaisir de montrer que cela le blessait.
Tout le long de ce discours, Alexandre resta impassible contre le mur en briques. On ne le disait pas assez mais les murs en briques se révélaient être très confortables. Ils apportaient une parfaite assisse au dos et reposait les jambes d'un individu fragile. Il se perdait dans les pensées d'un texte en latin écrit par l'empereur Marc Aurèle en écoutant d'une oreille distraite le flot inutile qui sortait de la bouche d'Eldred. Cela était bien plus agréable comme position.
Eldred poussa un grognement et se tourna vers Alduis pour lui dire d'expliquer chose. Alexandre ne bougea toujours pas, enraciné à ce mur, même quand Alduis se mit à râler qu'ils étaient chiants. Il répondit ensuite d'un ton détaché :
"Je n'avais aucun rêve de ce type, mon cher Alduis. Au contraire, je révisais actuellement les pensées de Marc Aurele et j'essayais de me remémorer son point de vue. Vous souhaiterez entendre quelques unes de ses phrases ?"
Il n'eut le temps de faire plus que son amant le força à quitter son mur pour serrer la main à Eldred. Sa petite main blanche dans celle énorme et tannée du barbare était une chose étrange. S'il avait été de bonne humeur, il aurait vu là un superbe sujet pour un dessin. Mais aujourd'hui le jeune homme aurait voulu se retirer loin de cet homme qui l'insupportait.
Son cœur rata un battement quand Alduis évoqua à nouveau sa mort. Il dut attendre quelques minutes avant de pouvoir d'un ton froid.
"Il n'aura qu'à me tuer. Rester dans ce monde, sans toi, ce serait bien moins douloureux de mourir, même dans d'atroces souffrances, plutôt que de passer une vie entière sans te revoir."
Il regrettait de prononcer ces mots, qui constituaient une belle déclaration émouvante pour son amant, avec tant de froideur mais la présence du barbare bloquait ses émotions.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Il était toujours juché sur son promontoire à observer la scène. Alduis avait ramassé l'un des petits cailloux et s'amusait avec lorsqu’il décida de le lancer sur… La caisse. Eldred haussa un sourcil. Il était presque aussi fort que son amant pour ce qui était des projectiles. C’était sans doute pour cela qu'ils s'aimaient.
Il sauta agilement sur les pavés rejoignant ainsi le niveau inférieur. Ses talons venaient de heurter. Il se redressa sans apercevoir Alduis qui s’était glisser dans son dos.
Son bras passa par dessus son cou et il se retrouva bloqué contre son torse. Les jointures de ses phalanges crissaient sur son cuir chevelu. Encore heureux qu’il avait une belle tignasse et pas un crâne d'œuf ! Ce maudit draugr n'y allait pas de main morte !
- Við kúlurnar á Loka! grogna-t-il en se débattant corps et âme.
Il envoya un coup de poing dans les côtes et s'extirpa de l’emprise d'Alduis, soupirant furieusement à son sourire angélique. Il se renfrogna, tâchant de remettre en ordre ses cheveux ébouriffés.
-Farðu til helvítis ! siffla-t-il entre ses dents.
Il avait beau bougonner, un irrépressible sourire se dessiner déjà sur ses commissures sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit.
- Heureusement que tu es meilleur guerrier que coiffeur…
Son sourire s’étirant désormais de part en part sur son visage. Il marqua une pause avant de désigner d'un signe de la tête, Alexandre et son air renfrogné.
- A priori tes services sont tout de même requis par d'autres
Qu'il se fasse astiquer le cuir chevelu si ça lui disait. Avec un peu de chance, ça ferait rentrer un peu de plomb dans sa cervelle d'eider… D'ailleurs il en avait assez de ses paroles pleines de vent et d'hypocrisie. Qu’il assume donc sa jalousie ! Il irait se laver la bouche et l'esprit après. C’était bien ce qu’il avait entendu à Frenn durant un office. La jalousie était un péché. S'il n’était même pas capable de suivre ses propres lignes de conduite... Maudit fils de troll ! Et Alduis… Il ne pouvait pas lui dire qu’il était ridicule ainsi ?!
Vous êtes chiants
Il se tourna vers Alduis. Vraiment ? C’était ça sa réponse ? Et l’autre rat de fumier qui répondait comme un gosse insolent. Le zakrotien roula des yeux. Il n'avait pas envie de l’étrangler. Juste de lui envoyer son poing dans la figure suffisamment fort pour remettre les idées de ce vers de vase à l'endroit.
Son ami le draugr attrapa sa main pour serrer la petite et frêle menotte de l’infirme. Il la serra vigoureusement entre ses doigts sans prêter le moins du monde attention à Alexandre. Il aurait bien aimé lui broyer la main mais ce n’était visiblement pas le but de l’opération…
Alduis évoqua sa mort. Lui rappelant tacitement la promesse qu’il a gravé dans sa paume. Oh il ne l’avait pas oublié. Et d’ailleurs…
- Je ne te tuerais pas. J’ai juré de te protéger s’il lui arrivait quelque chose. répondit-il posément.
Et puis en toute honnêteté… Il n’avait pas le moins du monde envie d’accéder à sa requête ou de lui faire faire plaisir d’une quelconque façon que ce soit. S’il voulait en finir, il n’avait qu’à se planter une lame dans le bide comme un homme. Oh… Quel dommage. Sa religion le lui interdisait. Tant pis!
Il lâcha enfin sa main et tapa dans les siennes comme pour passer à autre chose, le tout d’un ton parfaitement jovial comme si rien de tout cela n’était en train de se passer. Il s’appuya contre la caisse -au moins son dos était en sécurité-.
- En parlant de paix, j’ai bien plus amusant à vous raconter ! Pendant que vous étiez en train de vous murmurer des mots doux, je suis allée parler aux marins. Tu vois Alexandre, tu n’as plus à t’en faire… il se tourna vers Alduis Je leur ai dit que mon ami avait trop bu et qu’il était persuadé qu’une poitrine lui avait poussé durant la nuit et qu’il s’était mis torse nu pour que je l’inspecte il esquissa un large sourire avant de conclure Vous auriez dû voir comme ils ont ri. Désolé mon lapin, tu vas avoir une réputation de pochetron mais c’est toujours que mieux la vérité dans ce monde.
Il sauta agilement sur les pavés rejoignant ainsi le niveau inférieur. Ses talons venaient de heurter. Il se redressa sans apercevoir Alduis qui s’était glisser dans son dos.
Comment ?
Son bras passa par dessus son cou et il se retrouva bloqué contre son torse. Les jointures de ses phalanges crissaient sur son cuir chevelu. Encore heureux qu’il avait une belle tignasse et pas un crâne d'œuf ! Ce maudit draugr n'y allait pas de main morte !
- Við kúlurnar á Loka! grogna-t-il en se débattant corps et âme.
Il envoya un coup de poing dans les côtes et s'extirpa de l’emprise d'Alduis, soupirant furieusement à son sourire angélique. Il se renfrogna, tâchant de remettre en ordre ses cheveux ébouriffés.
-Farðu til helvítis ! siffla-t-il entre ses dents.
Il avait beau bougonner, un irrépressible sourire se dessiner déjà sur ses commissures sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit.
- Heureusement que tu es meilleur guerrier que coiffeur…
Son sourire s’étirant désormais de part en part sur son visage. Il marqua une pause avant de désigner d'un signe de la tête, Alexandre et son air renfrogné.
- A priori tes services sont tout de même requis par d'autres
Qu'il se fasse astiquer le cuir chevelu si ça lui disait. Avec un peu de chance, ça ferait rentrer un peu de plomb dans sa cervelle d'eider… D'ailleurs il en avait assez de ses paroles pleines de vent et d'hypocrisie. Qu’il assume donc sa jalousie ! Il irait se laver la bouche et l'esprit après. C’était bien ce qu’il avait entendu à Frenn durant un office. La jalousie était un péché. S'il n’était même pas capable de suivre ses propres lignes de conduite... Maudit fils de troll ! Et Alduis… Il ne pouvait pas lui dire qu’il était ridicule ainsi ?!
Vous êtes chiants
Il se tourna vers Alduis. Vraiment ? C’était ça sa réponse ? Et l’autre rat de fumier qui répondait comme un gosse insolent. Le zakrotien roula des yeux. Il n'avait pas envie de l’étrangler. Juste de lui envoyer son poing dans la figure suffisamment fort pour remettre les idées de ce vers de vase à l'endroit.
Son ami le draugr attrapa sa main pour serrer la petite et frêle menotte de l’infirme. Il la serra vigoureusement entre ses doigts sans prêter le moins du monde attention à Alexandre. Il aurait bien aimé lui broyer la main mais ce n’était visiblement pas le but de l’opération…
Alduis évoqua sa mort. Lui rappelant tacitement la promesse qu’il a gravé dans sa paume. Oh il ne l’avait pas oublié. Et d’ailleurs…
- Je ne te tuerais pas. J’ai juré de te protéger s’il lui arrivait quelque chose. répondit-il posément.
Et puis en toute honnêteté… Il n’avait pas le moins du monde envie d’accéder à sa requête ou de lui faire faire plaisir d’une quelconque façon que ce soit. S’il voulait en finir, il n’avait qu’à se planter une lame dans le bide comme un homme. Oh… Quel dommage. Sa religion le lui interdisait. Tant pis!
Il lâcha enfin sa main et tapa dans les siennes comme pour passer à autre chose, le tout d’un ton parfaitement jovial comme si rien de tout cela n’était en train de se passer. Il s’appuya contre la caisse -au moins son dos était en sécurité-.
- En parlant de paix, j’ai bien plus amusant à vous raconter ! Pendant que vous étiez en train de vous murmurer des mots doux, je suis allée parler aux marins. Tu vois Alexandre, tu n’as plus à t’en faire… il se tourna vers Alduis Je leur ai dit que mon ami avait trop bu et qu’il était persuadé qu’une poitrine lui avait poussé durant la nuit et qu’il s’était mis torse nu pour que je l’inspecte il esquissa un large sourire avant de conclure Vous auriez dû voir comme ils ont ri. Désolé mon lapin, tu vas avoir une réputation de pochetron mais c’est toujours que mieux la vérité dans ce monde.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Eldred ne l’avait pas senti se glisser dans son dos. Il n’avait pas eu de mal à le bloquer contre lui pour le recoiffer à sa manière. Le zakrotien avait beau se débattre, il ne parvint pas à se dégager. Du moins jusqu’à ce qui lui envoie son poing dans les côtes, ce qui força Alduis à relâcher sa force.
Alduis lui adressa un de ses sourires d’ange, pleine d’une innocence feinte. Eldred se renfrogna en jurant dans sa langue, le tout en tentant de remettre de l’ordre dans ses cheveux. Alduis refit un pas en avant, en déclarant, tendant la main vers sa tête :
- Attends, je vais t’aider !
Et sur ce, il passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer encore davantage. Eldred pesta de nouveau. Devant son immense sourire qui recourbait les coins de ses lèvres, Alduis prit un air ingénu, pour remarquer :
- Oui, moi aussi je t’aime bien, Eldredounette !
Toujours appuyé contre le mur, Alexandre posait sur eux un regard brûlant de jalousie. Même s’il essayait de le cacher, même s’il ne disait plus rien, c’était largement visible. Alduis ne comprenait vraiment pas pourquoi. Pensait-il vraiment qu’il y avait une seule chance pour que Eldred le remplace dans son lit ? C’était idiot. D’autant que même s’il l’avait voulu, Eldred préférait toujours les poitrines et les cheveux longs. Il n’y avait aucun risque. Alors quoi ?
Comme si Eldred avait suivi le même raisonnement que lui, sa voix s’éleva à côté de lui :
- A priori, tes services sont tout de même requis par d’autres.
Alduis jeta un regard au jeune homme qui les observait, à un ou deux mètres d’eux. Sérieusement ? Il leva un sourcil d’un air interrogateur. Il n’aurait pas pensé que cela porterait à jalousie mais enfin… Libre à lui.
En deux pas, il combla l’espace entre eux deux. Pour l’attraper à son tour, et recommencer l’opération - bien qu’il frotta moins fort, il n’avait pas envie de lui trouver le crâne non plus. Cinq secondes. Avant de se pencher un peu, avec un sourire provocateur, à quelques millimètres à peine de ses lèvres pour murmurer :
- C’est bon, mon chéri ? ironisa-t-il, amusé. Tu es moins jaloux, maintenant ? je peux continuer, si tu préfères.
Mais ils demeuraient lourds, tous les deux, à se regarder en chien de faïence. Ils pouvaient bien faire un effort, quelques minutes, pour contrôler leur désaccord respectif. Au moins quand il était là ! Et puis, ce n’était pas comme s’ils n’avaient pas d’intérêts communs. S’ils préféraient, il pouvait aller sauter tout de suite dans le port. Les choses se feraient plus vite. Et puis qu’Alexandre ne vienne pas lui dire qu’il n’était pas en train, quelques secondes plus tôt, de s’imaginer jetant une béquille dans la tête du barbare.
Qu’ils se serrent la main. Et qu’ils rangent leur rancœur pour quelques minutes encore. Et évoquer cette promesse était aussi bien un rappel tacite qu’une information pour Alexandre. Eldred était la seule personne à qui Alduis faisait suffisamment confiance pour lui confier la vie du jeune homme. Il savait qu’il tiendrait sa parole. Parce que c’était une question d’honneur… et qu’ils avaient le même.
- Je ne confierai pas ta vie à n’importe qui, remarqua-t-il finalement d’un haussement d’épaules, avant de les lâcher. S’il pouvait te tuer, je ne l’aurai pas fait.
Pour qui le prenait-il ? Il prenait sa promesse au sérieux, lui aussi. Il avait juré de le protéger. Et il ne voyait personne pour le faire plus efficacement que le zakrotien.
Ce dernier s’appuya aussitôt à la caisse, mesure pour ne pas laisser son dos à découvert, ce qui tira un sourire à Alduis. Une technique de guerrier. Et il aborda un autre sujet d’un ton plein de jovialité ce qu’il avait dit aux marins. Deux choses retinrent l’attention de Alduis. Ou plutôt que deux choses, deux mots. Ami et pochetron.
Le premier parce que… il n’avait jamais eu d’ami. Eldred l’était-il vraiment ? Cela le déstabilisa quelques secondes. Le dirait-il, si ce n’était pas le cas ? Il ne passa pas plus de temps sur cette question...
Le seconde parce que cela faisait bien longtemps qu’il ne touchait plus à la plus petite goutte d’alcool. Il eut un sourire entendu, pour toute réponse :
- Je crains que tu ne doives encore patienter avant de me voir réellement saoul, mon cher Eldred.
Alduis lui adressa un de ses sourires d’ange, pleine d’une innocence feinte. Eldred se renfrogna en jurant dans sa langue, le tout en tentant de remettre de l’ordre dans ses cheveux. Alduis refit un pas en avant, en déclarant, tendant la main vers sa tête :
- Attends, je vais t’aider !
Et sur ce, il passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer encore davantage. Eldred pesta de nouveau. Devant son immense sourire qui recourbait les coins de ses lèvres, Alduis prit un air ingénu, pour remarquer :
- Oui, moi aussi je t’aime bien, Eldredounette !
Toujours appuyé contre le mur, Alexandre posait sur eux un regard brûlant de jalousie. Même s’il essayait de le cacher, même s’il ne disait plus rien, c’était largement visible. Alduis ne comprenait vraiment pas pourquoi. Pensait-il vraiment qu’il y avait une seule chance pour que Eldred le remplace dans son lit ? C’était idiot. D’autant que même s’il l’avait voulu, Eldred préférait toujours les poitrines et les cheveux longs. Il n’y avait aucun risque. Alors quoi ?
Comme si Eldred avait suivi le même raisonnement que lui, sa voix s’éleva à côté de lui :
- A priori, tes services sont tout de même requis par d’autres.
Alduis jeta un regard au jeune homme qui les observait, à un ou deux mètres d’eux. Sérieusement ? Il leva un sourcil d’un air interrogateur. Il n’aurait pas pensé que cela porterait à jalousie mais enfin… Libre à lui.
En deux pas, il combla l’espace entre eux deux. Pour l’attraper à son tour, et recommencer l’opération - bien qu’il frotta moins fort, il n’avait pas envie de lui trouver le crâne non plus. Cinq secondes. Avant de se pencher un peu, avec un sourire provocateur, à quelques millimètres à peine de ses lèvres pour murmurer :
- C’est bon, mon chéri ? ironisa-t-il, amusé. Tu es moins jaloux, maintenant ? je peux continuer, si tu préfères.
Mais ils demeuraient lourds, tous les deux, à se regarder en chien de faïence. Ils pouvaient bien faire un effort, quelques minutes, pour contrôler leur désaccord respectif. Au moins quand il était là ! Et puis, ce n’était pas comme s’ils n’avaient pas d’intérêts communs. S’ils préféraient, il pouvait aller sauter tout de suite dans le port. Les choses se feraient plus vite. Et puis qu’Alexandre ne vienne pas lui dire qu’il n’était pas en train, quelques secondes plus tôt, de s’imaginer jetant une béquille dans la tête du barbare.
Qu’ils se serrent la main. Et qu’ils rangent leur rancœur pour quelques minutes encore. Et évoquer cette promesse était aussi bien un rappel tacite qu’une information pour Alexandre. Eldred était la seule personne à qui Alduis faisait suffisamment confiance pour lui confier la vie du jeune homme. Il savait qu’il tiendrait sa parole. Parce que c’était une question d’honneur… et qu’ils avaient le même.
- Je ne confierai pas ta vie à n’importe qui, remarqua-t-il finalement d’un haussement d’épaules, avant de les lâcher. S’il pouvait te tuer, je ne l’aurai pas fait.
Pour qui le prenait-il ? Il prenait sa promesse au sérieux, lui aussi. Il avait juré de le protéger. Et il ne voyait personne pour le faire plus efficacement que le zakrotien.
Ce dernier s’appuya aussitôt à la caisse, mesure pour ne pas laisser son dos à découvert, ce qui tira un sourire à Alduis. Une technique de guerrier. Et il aborda un autre sujet d’un ton plein de jovialité ce qu’il avait dit aux marins. Deux choses retinrent l’attention de Alduis. Ou plutôt que deux choses, deux mots. Ami et pochetron.
Le premier parce que… il n’avait jamais eu d’ami. Eldred l’était-il vraiment ? Cela le déstabilisa quelques secondes. Le dirait-il, si ce n’était pas le cas ? Il ne passa pas plus de temps sur cette question...
Le seconde parce que cela faisait bien longtemps qu’il ne touchait plus à la plus petite goutte d’alcool. Il eut un sourire entendu, pour toute réponse :
- Je crains que tu ne doives encore patienter avant de me voir réellement saoul, mon cher Eldred.
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Face aux deux hommes qui persistaient dans leurs chamailleries et leurs familiarités, Alexandre demeurait adossé au mur. Il étouffait sous ce monstre qui lui brûlait la poitrine. La jalousie. Depuis toujours, il s'était appris à n'envier personne. Cela lui semblait parfaitement inutile. Les belles choses que les autres semblaient avoir avaient certainement des contreparties qui se révélaient beaucoup moins agréables. Aujourd'hui, il découvrait ce sentiment bouillant et destructeur. Il lui nouait le ventre et retournait l'estomac. Il le détruisait. Il le sentait. Il l’agressait. Il le blessait. Il n'arrivait pas à le contrôler. C'était pire que la colère. La colère passait après un coup d'énervement. La jalousie s'étirait C'était un monstre. Un monstre qui ressemblait à un dragon et qui crachait un feu terrifiant qui consumait l'âme au lieu de la chair.
Brusquement, Eldred nota sa jalousie et répliquait à l'intention d'Alduis que ses talents de coiffeur étaient réclamés ailleurs. Alexandre garda le silence, aigri. Il n'aurait cependant pas eu le temps de réagir que son amant fut devant lui et lui infligea une pression sur la boîte crânienne qui n'avait strictement rien à voir avec des caresses. Par réflexe, habitué à se protéger, Alexandre plaça ses bras autour de sa tête puis usa pour une fois de la fragilité coutumière de ses jambes pour se laisser tomber au sol.
Alors qu'il se redressait, Alduis se pencha et se moqua de lui. Il soupira.
"Merci. Ce sera tout."
Il eut à peine le temps de se relever que Alduis lui saisit d'autorité la main et l'obligea à serrer la main du barbare. Ils développaient leurs idées. Ils auraient un pacte. Si Alduis mourrait, Eldred le protégerait. Une question de serment. Le visage d'Alexandre se transforma et adopta un rictus sévère, semblable à cet instants au père Thierry dans ses pires moments d'autorité. Il répliqua avec cynisme sur un ton glacial :
"J'ignorais que j'étais devenue la princesse enfermée dans un donjons que tous doivent défendre. Dois-je porter à présent des robes ?"
Sa jalousie parlait.
Il en avait conscience.
Tant pis !
Eldred s’installait à nouveau sur une caisse et Alexandre tourna la tête pour ne plus l'apercevoir. Son regard se porta vers des marins qui déchargeaient le navire qui venait d'entrer au porter. L'un d'eux dut retirer sa chemise, le corps couvert de sueur, avant de reprendre l'ouvrage. la vision de ses muscles saillants et bandés éveillèrent un feu terrible dans ses entrailles que le jeune homme reconnut vite et qui le gêna affreusement. Dans cette situation, après cette longue scène de jalousie à laquelle il infligeait le monde, c'était totalement déplacé. Il tourna immédiatement la tête, son teint pâle cramoisi, et reporta son attention vers Eldred qui devisait sur comment il avait embrouillé les marins sur les agissements d'Alduis.
'"Ah oui... Euh il avait bu.. euh non, il ne boit jamais Alduis. Euh..."
Les pensées encore désordre, Alexandre peinait à se se raccrocher à la conversation et n'osait croiser le regard des on amant. Il sentait venir les moqueries à dix kilomètres.
Brusquement, Eldred nota sa jalousie et répliquait à l'intention d'Alduis que ses talents de coiffeur étaient réclamés ailleurs. Alexandre garda le silence, aigri. Il n'aurait cependant pas eu le temps de réagir que son amant fut devant lui et lui infligea une pression sur la boîte crânienne qui n'avait strictement rien à voir avec des caresses. Par réflexe, habitué à se protéger, Alexandre plaça ses bras autour de sa tête puis usa pour une fois de la fragilité coutumière de ses jambes pour se laisser tomber au sol.
Alors qu'il se redressait, Alduis se pencha et se moqua de lui. Il soupira.
"Merci. Ce sera tout."
Il eut à peine le temps de se relever que Alduis lui saisit d'autorité la main et l'obligea à serrer la main du barbare. Ils développaient leurs idées. Ils auraient un pacte. Si Alduis mourrait, Eldred le protégerait. Une question de serment. Le visage d'Alexandre se transforma et adopta un rictus sévère, semblable à cet instants au père Thierry dans ses pires moments d'autorité. Il répliqua avec cynisme sur un ton glacial :
"J'ignorais que j'étais devenue la princesse enfermée dans un donjons que tous doivent défendre. Dois-je porter à présent des robes ?"
Sa jalousie parlait.
Il en avait conscience.
Tant pis !
Eldred s’installait à nouveau sur une caisse et Alexandre tourna la tête pour ne plus l'apercevoir. Son regard se porta vers des marins qui déchargeaient le navire qui venait d'entrer au porter. L'un d'eux dut retirer sa chemise, le corps couvert de sueur, avant de reprendre l'ouvrage. la vision de ses muscles saillants et bandés éveillèrent un feu terrible dans ses entrailles que le jeune homme reconnut vite et qui le gêna affreusement. Dans cette situation, après cette longue scène de jalousie à laquelle il infligeait le monde, c'était totalement déplacé. Il tourna immédiatement la tête, son teint pâle cramoisi, et reporta son attention vers Eldred qui devisait sur comment il avait embrouillé les marins sur les agissements d'Alduis.
'"Ah oui... Euh il avait bu.. euh non, il ne boit jamais Alduis. Euh..."
Les pensées encore désordre, Alexandre peinait à se se raccrocher à la conversation et n'osait croiser le regard des on amant. Il sentait venir les moqueries à dix kilomètres.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Evidemment, Alduis ne l’avait pas laché si facilement. Il ne s’était pas gêné pour lui ébouriffer un peu plus les cheveux. Même s’il pestait, il devait bien reconnaitre qu’il aurait fait la même chose, et que c’était somme toute plutôt amusant. Amusant, ce n’était pas le mot qui devait venir à l’esprit d’Alexandre si en on jugeait sa mine renfrognée. On disait que la jalousie était un très vilain défaut.
Surtout lorsqu’elle n’était pas justifiée.
Bon samaritain, son ami décida de rétablir l’équité parfaite. Enfin presque parfaite.
- Hé ! Frotte plus fort! Il va finir par dire que j’ai droit à un traitement de faveur !
Et vraiment c’était bien la dernière chose qu’il voulait. Surtout en entendant ses paroles acerbes qui ne cessaient de se déverser de ses lèvres. Mais où était donc la célèbre bienveillance chrétienne dont on lui rabâchait les oreilles à longueur de messe ? Ce n’était pas se serrer la main qui allait changer quoi que ce soit. Pas plus que l’information d’Alduis. En fait, on pouvait même dire que grâce à sa formidable diplomatie, il venait littéralement de verser de l’huile sur le feu. A la remarque d’Alexandre, il se tourna vers Alduis faussement surpris :
- Tu n’aimes pas les seins mais tu les préfères en robe ? Ma foi… C’est vrai que c’est plus pratique…
Loin de lui le désir de juger. Surtout face à une question si pragmatique. Les jupons… C’était tellement plus simple à relever ! Il en avait fait l’expérience à de nombreuses reprises. Non vraiment, les robes n’avaient du être inventées que dans cette unique but. Eldred se détourna du jeune homme aigri pour s’installer contre une caisse -question de survie- et raconter l’anecdote de son passage auprès des marins.
Qu’avait-il bien pu dire de si dérangeant ? Ami ? C’était pourtant bien ce qu’ils devenaient ou même étaient devenus ? Il lui faisait désormais étonnament confiance en dépit de tout ce qu’il avait pu dire à Cassandre. Et si tout le monde devait se méfier de lui, lui, le comprenait suffisamment pour s’octroyer le droit de lui accorder sa confiance. C’était soudain et incompréhensible, mais d’une façon ou d’une autre, ils étaient désormais liés.
- C’est comme le rire, mon lapin, il va falloir y remédier !
Allons bon ! Depuis combien de temps au juste Alduis avait-il cessé de vivre pour se contenter de survivre ?
C’est lorsque le petit rat à trois pattes ouvrit la bouche qu’il réalisa qu’il était réellement l’instant d’avant en train de reluquer ce marin torse nu.
VRAIMENT ?
Après son scandale sur la chemise retirée d’Alduis.
Après sa crise de jalousie digne d’un gosse.
- Alors, verdict? Il a des nichons qui lui sont poussés durant la nuit à ce marin ? Tu devrais t’approcher pour être sûr je pense.
Comment aurait-il pu se priver de ce petit ton narquois qui allait si bien avec son récit ? Encore plus quand il rougissait de gêne ! Eldred passa son bras autour des épaules d’Alduis et s’approcha de son oreille pour lui dire tout bas :
- T’en penses quoi toi? C’est toi l’expert dans ce domaine. Moi je les préfère avec plus de formes, tu sais bien…Tiens il est pas mieux, celui-là, là-bas ? dit-il en désignant un autre matelot en train de se dévêtir.
Surtout lorsqu’elle n’était pas justifiée.
Bon samaritain, son ami décida de rétablir l’équité parfaite. Enfin presque parfaite.
- Hé ! Frotte plus fort! Il va finir par dire que j’ai droit à un traitement de faveur !
Et vraiment c’était bien la dernière chose qu’il voulait. Surtout en entendant ses paroles acerbes qui ne cessaient de se déverser de ses lèvres. Mais où était donc la célèbre bienveillance chrétienne dont on lui rabâchait les oreilles à longueur de messe ? Ce n’était pas se serrer la main qui allait changer quoi que ce soit. Pas plus que l’information d’Alduis. En fait, on pouvait même dire que grâce à sa formidable diplomatie, il venait littéralement de verser de l’huile sur le feu. A la remarque d’Alexandre, il se tourna vers Alduis faussement surpris :
- Tu n’aimes pas les seins mais tu les préfères en robe ? Ma foi… C’est vrai que c’est plus pratique…
Loin de lui le désir de juger. Surtout face à une question si pragmatique. Les jupons… C’était tellement plus simple à relever ! Il en avait fait l’expérience à de nombreuses reprises. Non vraiment, les robes n’avaient du être inventées que dans cette unique but. Eldred se détourna du jeune homme aigri pour s’installer contre une caisse -question de survie- et raconter l’anecdote de son passage auprès des marins.
Qu’avait-il bien pu dire de si dérangeant ? Ami ? C’était pourtant bien ce qu’ils devenaient ou même étaient devenus ? Il lui faisait désormais étonnament confiance en dépit de tout ce qu’il avait pu dire à Cassandre. Et si tout le monde devait se méfier de lui, lui, le comprenait suffisamment pour s’octroyer le droit de lui accorder sa confiance. C’était soudain et incompréhensible, mais d’une façon ou d’une autre, ils étaient désormais liés.
- C’est comme le rire, mon lapin, il va falloir y remédier !
Allons bon ! Depuis combien de temps au juste Alduis avait-il cessé de vivre pour se contenter de survivre ?
C’est lorsque le petit rat à trois pattes ouvrit la bouche qu’il réalisa qu’il était réellement l’instant d’avant en train de reluquer ce marin torse nu.
VRAIMENT ?
Après son scandale sur la chemise retirée d’Alduis.
Après sa crise de jalousie digne d’un gosse.
- Alors, verdict? Il a des nichons qui lui sont poussés durant la nuit à ce marin ? Tu devrais t’approcher pour être sûr je pense.
Comment aurait-il pu se priver de ce petit ton narquois qui allait si bien avec son récit ? Encore plus quand il rougissait de gêne ! Eldred passa son bras autour des épaules d’Alduis et s’approcha de son oreille pour lui dire tout bas :
- T’en penses quoi toi? C’est toi l’expert dans ce domaine. Moi je les préfère avec plus de formes, tu sais bien…Tiens il est pas mieux, celui-là, là-bas ? dit-il en désignant un autre matelot en train de se dévêtir.
Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Alexandre était jaloux. Fort bien. Il n’y avait qu’à mettre tout le monde d’accord. Il aurait cru qu’il aurait aimé se passer de cette étreinte-ci, mais pourquoi pas après tout. La chose ne sembla pas exactement au goût du jeune homme qui se laissa tomber pour s’échapper de ses bras. Avant de se redresser en bougonnant qu’Alduis pouvait s’arrêter là. Ce dernier eut un sourire en coin.
Il fallait pourtant croire que même cela ne suffisait pas à éteindre la jalousie, si on en croyait les paroles acerbes qui continuaient de sortir des lèvres d’Alexandre. Mettre des robes. Mais qu’est-ce qui ne fallait pas entendre.
- Je t’ai promis de te protéger, répliqua-t-il d’un ton plus dur. Les promesses se tiennent. Toutes. Tu peux penser ce que tu veux, mais moi au moins, j’aurai tenu parole.
Et sans un mot, il se détourna. Il n’avait pas l’intention de revenir sur sa décision. Et la conversation s’arrêtait là. Il revint vers Eldred et répondit :
- Eldredounette, vraiment. Pourquoi j’aimerai les robes ? Avec tous ces lacets, beurk, le temps de les défaire et le moment est passé !
Il n’en voyait vraiment pas l’intérêt. Il y avait trop de tissus avant de pouvoir atteindre la peau. Il avait autre chose de plus intéressant à faire que de se débattre sous des tonnes de jupons. Non merci, il passait son tour, et laissait cela aux amateurs de poitrines.
Tout comme l’alcool. Si certains voulaient se retourner la tête à en perdre leurs réflexes et à en oublier ce qu’ils avaient fait, libre à eux. Lui n’y tenait pas. Et cela n’avait strictement rien à voir avec le rire. D’ailleurs, si Eldred voulait y remédier, il devrait y mettre tout son cœur. Il ne céderait pas comme cela.
Une plaisanterie lui monta aux lèvres, mais il coula un regard vers Alexandre. Il la retint juste à temps. Cela n’allait pas arranger sa jalousie, et elle était suffisamment assommante comme cela. De toute manière, il n’en aurait pas eu le temps, Alexandre se tournait vers le port et… Alduis ne put retenir le haussement de sourcils qui lui vint. Il était … sérieux ? Alors qu’il venait de leur faire un véritable fromage sur un pauvre baiser dans une église, sans le moindre enjeu, il en était à … reluquer les marins ? La situation était si invraisemblable, si décalée, après cette crise de jalousie.
Bon d’accord. Ils étaient musclés à souhait et mais tout de même !
Et voilà qu’il bégayait, aussi rouge que l’on pouvait imaginer l’être, en fuyant son regard. S’il en avait eu le temps, il se serait approché pour que le jeune homme ne puisse plus l’éviter, mais Eldred lança une pique à l’intention d’Alexandre, puis vint aussitôt lui passer un bras autour des épaules, pour le prendre à parti, murmurant à son oreille :
- T’en penses quoi, toi ? [...] Tiens, il est pas mieux, celui-là, là-bas ?
Eldred désignait un second marin, en train de passer sa chemise par-dessus sa tête. Alduis s’arrêta un bref instant sur les muscles de ses bras, délicieusement ciselés, avant de revenir vers le zakrotien, avec un air entendu.
- Moui, il est pas mal. Mais je préfère quand même les militaires !
Il fallait pourtant croire que même cela ne suffisait pas à éteindre la jalousie, si on en croyait les paroles acerbes qui continuaient de sortir des lèvres d’Alexandre. Mettre des robes. Mais qu’est-ce qui ne fallait pas entendre.
- Je t’ai promis de te protéger, répliqua-t-il d’un ton plus dur. Les promesses se tiennent. Toutes. Tu peux penser ce que tu veux, mais moi au moins, j’aurai tenu parole.
Et sans un mot, il se détourna. Il n’avait pas l’intention de revenir sur sa décision. Et la conversation s’arrêtait là. Il revint vers Eldred et répondit :
- Eldredounette, vraiment. Pourquoi j’aimerai les robes ? Avec tous ces lacets, beurk, le temps de les défaire et le moment est passé !
Il n’en voyait vraiment pas l’intérêt. Il y avait trop de tissus avant de pouvoir atteindre la peau. Il avait autre chose de plus intéressant à faire que de se débattre sous des tonnes de jupons. Non merci, il passait son tour, et laissait cela aux amateurs de poitrines.
Tout comme l’alcool. Si certains voulaient se retourner la tête à en perdre leurs réflexes et à en oublier ce qu’ils avaient fait, libre à eux. Lui n’y tenait pas. Et cela n’avait strictement rien à voir avec le rire. D’ailleurs, si Eldred voulait y remédier, il devrait y mettre tout son cœur. Il ne céderait pas comme cela.
Une plaisanterie lui monta aux lèvres, mais il coula un regard vers Alexandre. Il la retint juste à temps. Cela n’allait pas arranger sa jalousie, et elle était suffisamment assommante comme cela. De toute manière, il n’en aurait pas eu le temps, Alexandre se tournait vers le port et… Alduis ne put retenir le haussement de sourcils qui lui vint. Il était … sérieux ? Alors qu’il venait de leur faire un véritable fromage sur un pauvre baiser dans une église, sans le moindre enjeu, il en était à … reluquer les marins ? La situation était si invraisemblable, si décalée, après cette crise de jalousie.
Bon d’accord. Ils étaient musclés à souhait et mais tout de même !
Et voilà qu’il bégayait, aussi rouge que l’on pouvait imaginer l’être, en fuyant son regard. S’il en avait eu le temps, il se serait approché pour que le jeune homme ne puisse plus l’éviter, mais Eldred lança une pique à l’intention d’Alexandre, puis vint aussitôt lui passer un bras autour des épaules, pour le prendre à parti, murmurant à son oreille :
- T’en penses quoi, toi ? [...] Tiens, il est pas mieux, celui-là, là-bas ?
Eldred désignait un second marin, en train de passer sa chemise par-dessus sa tête. Alduis s’arrêta un bref instant sur les muscles de ses bras, délicieusement ciselés, avant de revenir vers le zakrotien, avec un air entendu.
- Moui, il est pas mal. Mais je préfère quand même les militaires !
Alduis de Fromart- Aristocratie
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Re: [8 décembre 1597] - L'insoupçonné chaud lapin[Terminé]
Alexandre se détournait des deux hommes et ne savait que quoi leur répondre. Tout ce qui passait entre les deux. Une partie de lui était heureux que son amant se soucie de lui et veuille le projet mais une autre lui soufflait que ces mesures de précautions ne seraient que peu utiles. Quels pouvoirs spéciaux Eldred disposait-il pour le mettre à l'abri du grand ministre des affaires étrangères ou du redoutable cardinal Cassain ? Ce n'était qu'un esclave. Il ne pouvait rien faire. Si Alduis disparaissait, rien ne le protégerait.
Déjà qu'avec Alduis, Alexandre ne croyait pas en ses capacités pour le protéger. Que pouvait-il faire face au terrible Coldris de Fromart ? un père ne pouvait défier son fils et l'emporter. Le monde ne fonctionnait pas ainsi.
Alexandre les laissa à leur conversation et leur plaisanterie. Son regard se portait vers le fleuve et cherchait à se raison mais les craintes pour l'avenir ne se dissipaient pas. Depuis quand avait-il commencé à avoir peur ds choses à venir ? Lui qui autrefois débordait d'un optimisme naif et idéalisé. Depuis sa condamnation à l'asservissement ? Depuis son retour à Braktenn après avoir dû faire ses adieux à sa mère, obligée de s'enfermer dans un couvent pour fuir son époux violent ? Depuis sa rencontre avec Alduis ? ou toute cette accumulation d'événements qui lui tombaient dessus depuis sa naissance ?
Ce fut le spectacle d'un marin dénudé qui chassa ces sombres pensées et éveilla un désir perturbant. Il tourna rapidement la tête et Eldred ne manqua pas l'occasion pour se moquer de lui. Alexandre rougissait de honte et ne savait plus où se mettre. Ne pouvait-il pas s'enfouir sous les pavés ? Avec un peu de chance, il pourrait creuser et fuir loir cette scène pénible.
Lentement, Alexandre se recula, cherchant à se dérober, espérant qu'on ne le remarquerait plus.
Déjà qu'avec Alduis, Alexandre ne croyait pas en ses capacités pour le protéger. Que pouvait-il faire face au terrible Coldris de Fromart ? un père ne pouvait défier son fils et l'emporter. Le monde ne fonctionnait pas ainsi.
Alexandre les laissa à leur conversation et leur plaisanterie. Son regard se portait vers le fleuve et cherchait à se raison mais les craintes pour l'avenir ne se dissipaient pas. Depuis quand avait-il commencé à avoir peur ds choses à venir ? Lui qui autrefois débordait d'un optimisme naif et idéalisé. Depuis sa condamnation à l'asservissement ? Depuis son retour à Braktenn après avoir dû faire ses adieux à sa mère, obligée de s'enfermer dans un couvent pour fuir son époux violent ? Depuis sa rencontre avec Alduis ? ou toute cette accumulation d'événements qui lui tombaient dessus depuis sa naissance ?
Ce fut le spectacle d'un marin dénudé qui chassa ces sombres pensées et éveilla un désir perturbant. Il tourna rapidement la tête et Eldred ne manqua pas l'occasion pour se moquer de lui. Alexandre rougissait de honte et ne savait plus où se mettre. Ne pouvait-il pas s'enfouir sous les pavés ? Avec un peu de chance, il pourrait creuser et fuir loir cette scène pénible.
Lentement, Alexandre se recula, cherchant à se dérober, espérant qu'on ne le remarquerait plus.
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