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Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

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Message par Éléonore de Fromart Lun 21 Déc - 20:11

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Ariste de Tianidre, 23 ans

— Je préfèrerais autre chose

Autre chose. Pas besoin de préciser. L’attitude d’Alduis parlait d’elle-même. Même l’embrasser était une précision superflue. D’ailleurs, il n’en profita même pas. Oui, il voulait, mais il était hors de question que ce fut par lâcheté ou pire : par dépit.

Si Alduis n’avait vraiment pas voulu se confier, Ariste ne se serait pas permis d’insister. Mais s’il n’avait pas eu besoin de parler, il n’y aurait pas eu, dans ses répliques, quelques appels de détresse. Ces quelques mots qui disaient “s’il te plait, mon coeur est trop lourd.”

Ariste prit dans ses mains le visage du blond. Du pouce, il sécha des larmes imaginaires. Ou plutôt, des larmes qui auraient eu besoin de couler. Il planta son regard dans le sien.

Mais comme un enfant capricieux, Alduis se dégagea et mit de la distance entre eux.

— Je n’ai aucune envie d'en parler

Tu mens très mal, affirmait le regard du brun.

Il se revoyait, quelques années en arrière, à prétendre qu’il allait bien et qu’il n’avait rien à dire. Il se souvenait du bras de Gabriel autour de ses épaules.

Tu attends que je fasse aussi les réponses, c’est ça ? Je vois bien que ça te ronge, et je ne pourrai pas t’aider si tu refuses de me dire ce qu’il se passe.

Il avait suffit à Ariste de prononcer un mot -- ou plutôt un prénom -- pour que tout le reste suive. S’était-il senti mieux après ? Sans doute un peu. Mais cela n’avait rien à voir avec la légèreté qu’il avait ressentie après son explication forcée avec Eléonore. Et il savait pourquoi : certaines choses étaient trop lourdes pour qu’on les porte seul. On voulait être fort, on était seulement stupide. Et on se faisait du mal inutilement.


— Je sais, affirma Ariste. En parler, c’est la partie qui demande de prendre sur soi. C’est une fois qu’on l’a dit que ça va mieux.

Il était peut-être trop tôt. Ils ne se connaissaient que depuis un mois. Mais… Mais un mois, ce n’était qu’un chiffre. Ariste n’aimait pas les chiffres, il préférait l’instinct. Et son instinct lui disait “c’est maintenant”.
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Message par Alduis de Fromart Mer 23 Déc - 16:50

Les mains d'Ariste entourèrent son visage et une seconde, Alduis ne sut que faire. Malgré l’air frais, il avait les doigts chauds… ou bien avait-il les joues froides ? Son pouce effleura sa peau, comme s'il essuyait quelque chose. Comme s'il le consolait.

Cette idée braqua Alduis. Il n’avait pas besoin d’être consolé. Tout allait très bien. Il n’avait pas besoin de leur soutien, ni de leur aide. Il se débrouillait très bien tout seul. Et si sa mère n’avait pas voulu rester avec lui, alors elle était très bien là où elle était. Six pieds sous terre. Aux côtés d’un Dieu qui n’existait pas et qui n’avait jamais existé. Il recula.

Ariste ne broncha pas. Son regard demeurait posé sur lui, calme et attentif. Étrangement perturbé, Alduis baissa les yeux, pour fuir ces quelques mots qu’il lisait au fond des prunelles brunes qui lui faisaient face.

Quand te décideras-tu à voir la vérité en face, Alduis ?

Mais les seules vérités qu’il y avait à voir, il les connaissait déjà. Sa mère n’avait pas tenu sa promesse et elle l’avait abandonné. Tout était de sa faute. Qu’aurait-il dû voir de plus ? Il avait fait le tour de la question depuis longtemps et n’avait aucune envie de le refaire.

Ariste ne se démontait pas, cependant. Quand d’habitude, les autres finissaient par renoncer, lui attendait toujours une réponse. Comme s’il percevait cette faille ridicule qui s’ouvrait quand il pensait à sa mère. Dis-moi, semblait lui soufflait les yeux d’Ariste.

— Je sais. En parler, c’est la partie qui demande de prendre sur soi, dit-il.

Alduis ne le regarda pas. Il ne pouvait pas nier que les mots du jeune homme touchaient juste. Une partie de lui avait envie de lui raconter. Une partie qui grandissait de plus en plus. Mais comme il était hors de question de céder si facilement, il bougonna, avec un air - faussement - indifférent, les pouces calés dans sa ceinture :

— Il n’y a rien à en dire. Elle était malade, elle m’avait promis de ne pas mourir et elle n’a pas tenu sa promesse. C’est tout.
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Message par Éléonore de Fromart Ven 25 Déc - 16:07

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Ariste de Tianidre, 23 ans

Alduis se comportait comme un enfant de cinq ans. Il clamait haut et fort qu’il ne voulait rien dire, s’enfuyait… Et une lueur dans ses yeux demandait à Ariste d’insister. Ariste qui finissait par se demander s’il n’aurait pas été plus simple d’abandonner. Mais abandonner quelqu’un qui l’appelait à l’aide, c’eut été se trahir. Et prendre le risque de se faire taper sur les doigts par Eléonore, aussi. Car elle verrait bien sa culpabilité, et lui tirerait les vers du nez, même à distance.

Il aurait pu faire mine de laisser tomber, pour tenter de le faire réagir… C’était risqué. Un risque que son instinct repoussait. Il trouverait un autre moyen.

— Il n’y a rien à en dire.

Ariste inclina imperceptiblement la tête. Vraiment ? Il savait -- il était très bien placé pour savoir -- qu’il n’était pas aisé de se confier… Mais se laisser détruire par ses souffrances était pire.

Faisait-il preuve d’une curiosité excessive et déplacée ? C’était sans doute ce à quoi ça ressemblait. Mais Ariste, lui, connaissait ses intentions. Il n’avait rien à se reprocher. Si Alduis voulait en parler à quelqu’un d’autre, maintenant, il en aurait été tout aussi satisfait. Sans une pointe de jalousie, il aurait été heureux pour lui. Heureux qu’il puisse partager son fardeau. Seulement… là, il ne voyait personne d’autre.

Puis.... Alduis poursuivit. Et pour quelqu’un qui estimait qu’il n’y avait rien à dire, Ariste le trouvait fort éloquent. Sa phrase… Une si simple phrase. On aurait pu en arrêter la compréhension à ce qui y était explicite mais… Mais il y avait tellement plus dans ces mots. Alduis se rendait-il compte de ce qu’il disait ? Se rendait-il seulement compte de ce qu’il ressentait ?

Ariste hocha la tête, puis fit quelques pas avant de signifier à Alduis qu’il devait le suivre. Il en avait assez de rester là. Il avait besoin de marcher un peu. Le ciel était fort sombre, mais pas assez pour vraiment gêner sa visibilité.

Comment mettre ses mots dans l’ordre ? Ou plutôt : comment exprimer ses déduction sans être brusque ?

— Je comprends que tu puisses lui en vouloir…

Il fallait croire que ce n’était pas le jour de la subtilité… Au plus Ariste tâchait de faire attention, au plus il secouait la fourmilière. Avec tout ça, la reine s’en serait échappée avant qu’il n’ait le temps de l’attraper et tout serait à recommencer.

Dire qu’il s’était éloigné pour fuir ses tourments… Félicitations, Ariste !
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Message par Alduis de Fromart Ven 1 Jan - 12:12

Alduis ne savait plus ce qu’il pensait. En quelques mots, en quelques regards, Ariste l’avait déstabilisé. Pourtant, il ne voulait pas penser à cela. Il ne voulait pas en parler. Pas du tout. C’était du moins ce qu’il se répétait dans sa tête, désespérément. Alors pourquoi était-il en train de faire précisément le contraire ?! et pourquoi était-il heureux de se sentir écouté ? C’était ridicule. Parfaitement ridicule. Il n’avait pas besoin d’aide, ni de celle d’Ariste, ni d’un autre, il pouvait se débrouiller tout seul. Il devait se débrouiller tout seul, puisqu’il ne pouvait compter sur lui-même.

Ariste hocha la tête doucement, toujours aussi calmement. Il ne s’énervait jamais ? Comment faisait-il pour être toujours aussi apaisé ? Alduis avait subitement envie de frapper quelque chose. Pour évacuer cette chose, cette colère, qui grossissait dans son ventre. Il le regarda faire quelques pas sans bouger, mais se mit en marche à son tour sans vraiment y réfléchir quand il lui adressa un geste pour qu’il le suive. Il le fit en silence. En regardant ses pieds.

Ariste était très proche, suffisamment pour faire réagir son corps malgré lui. Il aurait suffi de tendre le bras pour le toucher. Pour l’embrasser. Il en avait très envie. Mais il se contentait de marcher. Pourquoi son corps ne cessait de le trahir ?

— Je comprends que tu puisses lui en vouloir...

Alduis lui jeta un regard surpris, sourcils infimement froncés, comme s’il n’avait jamais étudié cette possibilité, en s’arrêtant brutalement. Comme s’il ne pouvait pas faire deux choses à la fois. Sa réflexion dura quelques secondes où il resta parfaitement immobile puis, il se reprit, secoua la tête catégoriquement et recommença à avancer :

— Je ne lui en veux pas.

C’était dit d’un ton sans appel. Ou plutôt… il aurait aimé que ce soit le cas. Sauf que même lui ne parvenait pas à trouver cela convaincant. Il y avait un manquement dans sa voix, une cassure sur la fin de la phrase, qui indiquait le contraire. Alduis s’arrêta de nouveau et chercha le regard d’Ariste, comme un point d’appui.

Il n’avait pas besoin d’elle.
Sans elle, rien de tout cela ne serait jamais arrivé.
Tout était sa faute. Du début à la fin.

Il prit une inspiration. Une inspiration tremblante. Il serra les doigts sans s’en rendre compte.

— Elle m’a abandonnée. Elle a préféré rejoindre un Dieu imaginaire plutôt que de rester avec moi. Pourquoi ? Pourquoi je ne méritais pas de passer plus de temps avec elle ?
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Message par Éléonore de Fromart Jeu 7 Jan - 6:42

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Ariste de Tianidre, 23 ans

— Je ne lui en veux pas, affirma Alduis avec une voix traîtresse.

Une voix de doute, comme si, en déclamant, il s’était rendu compte qu’il avait tort.

Qu’aurait dit Eléonore ? S’il avait pu en parler à Eléonore, elle aurait su l’aider à trouver les mots. C’était toujours plus facile à deux. Ils se complétaient si bien que parfois, on ne savait plus où commençait l’un et où l’autre s’arrêtait. Ils partageaient la majorité de leurs âmes, la majorité de leurs cœurs. Sans elle, il n’était pas tout à fait entier.

C’était à se demander pourquoi il s’imposait la distance. Pourquoi il l’abandonnait, pourquoi il s’infligeait ce vide constant, qui n’était entièrement comblé que lorsqu’elle était là. Mais ils en avaient besoin, tous les deux. Alors, il avait pris l’initiative de la décision. Elle avait accepté, pour lui. Pour lui, alors qu’il le faisait surtout pour elle. Il n’aimait pas lui imposer ses choix, et c’était justement pour ça qu’il l’avait fait cette fois. Pour que, sans se déchirer, ils apprennent à vivre l’un sans l’autre. S’il mourrait, il ne souhaitait qu’une chose : qu’elle sache se reconstruire.

Était-ce présomptueux de se croire à ce point indispensable ? Non, il ne pensait pas. Parce que sans elle, lui non plus n’était pas certain de tenir. Il n’y avait pas si longtemps qu’il s’était rendu compte qu’en dépit de leur conviction de partager leur coeur, l’un deux pourrait très bien mourir avant l’autre. Et l’autre, qu’en resterait-il alors, s’ils ne s’assuraient pas de devenir suffisamment indépendants pour s’en remettre ? Etait-ce seulement possible ?

Soit, il ne fallait pas qu’il y pense. C’était une réflexion atroce, de celles qui le rendaient littéralement malade lorsqu’il restait trop longtemps bloqué dessus. Vivre sans Eléonore. Un non-sens dont la simple perspective était une torture. Or, il devait demeurer serein s’il voulait aider Alduis, qui s’ouvrait enfin à lui.

Et en effet, il perçait du reproche dans la voix du militaire. Du reproche, de la souffrance… Peut-être aussi une pointe de culpabilité, il ne savait pas.

Ariste laissait tomber ses opinions théologiques, qui n’auraient alors rien apporté à la conversation.

— Mourir, ce n’est pas un choix. Pas lorsque l’on est malade.

Que dire ? Avec Eléonore, il aurait trouvé. Ils auraient su trouver quelque chose de complet… Et si Eléonore mourait pendant son absence, qui aurait abandonné l’autre ? Et s’il mourait dans une bataille, comment y survivrait-elle ? Est-ce qu’elle lui en voudrait, elle aussi ? Oh, qu’elle lui en veuille. Qu’elle lui en veuille aussi longtemps qu’elle voudra, pourvu qu’elle ne s’accable pas elle-même comme elle savait si bien le faire. Il aurait l’éternité pour se faire pardonner, et elle, une seule vie pour profiter.

— Elle a dû se poser la même question, tu sais. Pourquoi ne méritait-elle pas de passer plus de temps avec toi, elle non plus ?

Sa mère lui avait parlé des dernières paroles de Tante Léontine. Elle s’en voulait que ses frasques privent Eléonore de sa présence. Tante Léontine avait fait beaucoup d’erreurs, après la naissance de sa fille. Elle était devenue inconsciente, d’un inconscience qui ne pouvait naître que d’une immense souffrance. A en croire la comtesse, avant cela, elle était une femme parfaitement pieuse. Ariste n’en avait que peu de souvenirs, mais apparemment, Tante Léontine s’était mise en tête que ce mort-né et cet accouchement si délicats étaient le chatiment pour ses écarts. Comme si Dieu s’en souciait.

Pourquoi toujours chercher un coupable ? Surtout : pourquoi se reprocher les caprices de la vie ?

— Tu dois la laisser partir. Et pour cela, il va falloir lui pardonner. Que lui dirais-tu si elle était là ?

Qu'il évacue toute la rancœur qu'il gardait en lui. Ou... Qu'il en évacue le plus possible. Même s'il devenait éxécrable pendant quelques heures, il ne pouvait plus laisser cela le ronger de l'intérieur.
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Message par Alduis de Fromart Mar 12 Jan - 12:19

Alduis n’avait jamais mis de mots auparavant sur cette impression diffuse qui lui serrait le ventre quand il pensait à sa mère. Était-ce cela ? de la déception ? ou bien de la colère ? S’il en croyait Ariste, oui.

Il se rendait compte, après presque vingt ans, qu’il lui en voulait. Il lui en voulait de l’avoir abandonné. Il avait eu cette impression que sa mère était immortelle, qu’elle serait toujours là pour le bercer le soir et lui raconter des histoires. Mais c’était faux. Elle était partie un matin d’août, une journée chaleureuse et douce, qui avait pourtant laissé un trou noir dans son existence.

— Mourir, ce n’est pas un choix. Pas lorsque l’on est malade.

Alduis se tourna vers Ariste. Il ne répondit rien. Du moins, pas tout de suite. Il se contenta de l’écouter parler. Comment savoir si elle s’était sincèrement posé cette question-là ? Puisqu’elle était morte. Puisque les morts ne pouvaient plus parler.

— Tu dois la laisser partir.

Alduis se crispa. Asoana était déjà partie - depuis longtemps. Que pouvait-il faire de plus ? Elle était morte. Morte, morte et encore morte.

— Je ne vais pas parler à une morte, rétorqua-t-il froidement en se rembrunissant.

Il avait longtemps cru qu’il y avait effectivement un Paradis. Que sa mère pouvait entendre ses prières le soir, qu’il faisait pour elle, pour qu’elle trouve la voie du ciel et du Seigneur. Mais il avait grandi depuis. Il ne croyait plus aux contes pour enfants. C’était terminé. Le ciel était vide. La terre, elle, résonnait des milliers de vermisseaux qui venaient grignoter la chair.

Pourtant, il murmura :

— Quand elle est morte...

Parce qu’Asoana n’était pas partie. Elle ne s’était pas non plus endormie. Non, elle était morte. Et ce n’était pas du tout pareil.

— … je suis resté des jours les yeux grands ouverts dans ma chambre, reprit-il alors. Je sais pas, j’attendais… quelqu’un.

Quelqu’un qui viendrait le broder. Qui viendrait lui caresser les cheveux et chantonner une berceuse pour l’aider à s’endormir et repousser l’obscurité qui se pressait de toutes parts. Il avait attendu en vain. Personne n’était jamais venu. Et ses yeux finissaient par se fermer malgré lui quand il tombait d’épuisement.

Il secoua la tête pour penser à autre chose. S’il l’avait en face de lui, que lui dirait-il ? Il reconsidéra la question. Et souffla à mi-voix :

— Qu’elle me manque. Je lui dirai qu’elle me manque.
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Message par Éléonore de Fromart Ven 15 Jan - 21:51

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Ariste de Tianidre, 23 ans

— Je ne vais pas parler à une morte

Ariste marchait toujours à bon rythme. Il se tut jusqu’à ce qu’Alduis reprît de lui-même. Sans agacement, sans impatience. Juste un dernier petit effort, et il le laisserait en paix pour ce soir.

Dans un murmure, Alduis engagea sa réponse. Il l’engagea sur tout ce qui le constituait : le déni. Car Alduis de Fromart était entouré d’une véritable pelote de déni qu’il fallait débobiner. Qui en était capable ? Ariste n’en savait rien. Quelqu’un, espérait-il. Et s’il n’avait pas l’orgueil de vouloir être cette personne, il pouvait y apporter sa contribution, comme il le faisait ce soir.

Ce qu’il disait là ne répondait pas à la question, mais ce n’était pas un échec pour autant. Il s’ouvrait. Et d’ailleurs, il finit par se soumettre à l’exercice. Un exercice d’introspection qui -- fallait-il souhaiter -- lui permettrait de mettre davantage de mots sur ses souffrances. Il fallait qu’il les exprime, peu importe comment. Qu’il les lui confie, qu’il en fasse part à quelqu’un d’autre, qu’il les écrive… N’importe quoi pourvu qu’il ne les laisse pas le ronger.

— Je lui dirai qu’elle me manque.

Ariste acquiesça. Que de plus normal ? Il redoutait le jour où ses parents le quitteraient. Il se souvenait de la peine qui l’avait habité après le décès de Tante Léontine… Et Eléonore… Son Eléonore… Elle avait beau le cacher à la terre entière, et se mentir à elle-même, il ne savait que trop combien ses parents lui manquaient. Par des détails dont elle ne se rendait pas toujours compte, elle entretenait leur souvenir.

Ariste ne trouva rien à répondre. Y avait-il seulement quelque chose à répondre ? Il préférait se taire plutôt que de se répandre commisérations maladroites. Il cilla lentement. Oui, il comprenait.

Ils avancèrent en silence pendant quelques minutes. Minutes pendant lesquelles l’héritier de Tianidre s’efforça de laisser sa dague où elle était, au cas où son ami aurait eu quelque chose à ajouter. Quand il estima qu’il pouvait juger la conversation close, il récupéra l’arme à sa ceinture et la fit tourner. Il avait besoin de s’occuper les mains.  

Puis… Soudain, son regard fut attiré par un arbre, à dix mètres… Juste bien placé. C'était terriblement tentant. Ce point, cette cible qui était là à le narguer, qui la défiait de l'atteindre... Il lança sa lame d’un coup sec, et elle se planta dans l’écorce, pile là où il l’avait voulu.

— C’était irrésistible, se justifia-t-il avant de partir la récupérer.
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Message par Alduis de Fromart Sam 16 Jan - 19:22

Ariste ne répondit rien. Ils marchaient désormais en silence. Alduis ne parlait plus. Il ne savait plus expliquer quelle idée saugrenue lui avait pris de dire cela. Il n’avait pas vraiment réfléchi, mais à force d’insister, Ariste avait su faire tomber ses résistances. Tout en progressant, Alduis regardait ses pieds et il se perdait dans ses souvenirs.

Le drap blanc.
Le visage blanc.
La sensation d’abandon… qui lui serrait encore le ventre.

Elle lui manquait.
Malgré les vingt-deux ans qui le séparaient de sa mort, elle lui manquait encore. Pourquoi ? Il n’avait pas besoin d’elle, encore moins depuis qu’elle était morte. Il était un homme.

Pourtant, il se souvenait de ses longues nuits, seul dans son lit, à espérer. À espérer - vainement - la voir ouvrir la porte pour lui raconter une histoire ou lui chanter une berceuse. La douce voix de sa mère, son parfum de lavande inimitable… Tout cela avait été remplacé par un vide. Un vide qui ne serait plus jamais comblé.

On ne remplaçait pas une mère. C’était impossible.

Le mouvement d’Ariste le tira de ses pensées. La dague venait de revenir entre ses mains et tourner de nouveau. Cela sonnait la fin de la conversation. La preuve qu’Ariste n’insisterait pas plus. Alors Alduis se détendit.

Le poignard siffla dans les airs et se ficha dans un arbre. Parfaitement. Alduis se tourna vers Ariste en souriant, amusé de ce lancer inopiné. Et pour toute justification :

— C’était irrésistible.

Il alla pour récupérer son poignard. Mais Alduis fut plus vif que lui. Avant qu’il n’ait eu le temps d’atteindre l’arbre, il l’empêcha d’aller plus loin et l’embrassa. Ce fut en reculant, avec un demi-sourire qui ne laissait pas beaucoup de doutes sur ses pensées, qu’il plaisanta :

— C’était irrésistible.

Une seconde de silence, puis il pencha imperceptiblement sa tête sur le côté, comme une invitation avant d’ajouter :

— Maintenant que tu as fini de parler, on pourrait passer à des choses plus intéressantes, non ?
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Message par Éléonore de Fromart Sam 16 Jan - 23:43

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Ariste de Tianidre, 23 ans

Ariste n’était pas peu fier de son lancé. Le visage réprobateur de son père se surperposa un instant à sa vision. Son voix sévère qui lui rappelait qu’une arme n’était pas un jouet, et qu’il avait été un imbécile d’en laisser une dans les mains d’Eléonore, qui aurait pu se blesser…

Un sourire passa sur ses lèvres. Quand il rentrerait, il lui apprendrait à manier une épée. Mais en attendant… Mieux valait que le comte ignore que sa nièce avait un excellent coup de poignet avec une telle arme dans les mains.

Désolé, Papa. Mais cela non plus, tu ne pourrais pas le comprendre...

Ariste fut soudain interrompu par un Alduis qui semblait avoir mieux à lui proposer que de récupérer son arme. Stoppé dans sa progression, il fut consolé de cette frustration par un baiser. Sa dague pouvait bien attendre un peu…

— C’était irrésistible, se justifia Alduis.

Ariste sourit. Il n’en doutait pas un instant. Des choses plus intéressantes, hein ? Un écho de voix d’Eléonore l’enjoignait à la prudence. Prudence pour qui ? Prudence pour quoi ? Il suffisait de s’éloigner un peu plus. Il savait même déjà où exactement.

— Peut-être, répondit-il avec un sourire taquin. Parce que ça aussi, c’était irrésistible.

Et pour ne pas laisser Alduis trop longtemps avec ses doutes non plus, il l’embrassa. Les appels à la prudence devinrent un lointain écho qui se perdit dans son esprit ivre de ses lèvres. Et ce soir, il semblait clair qu’ils ne s’arrêteraient pas à ça.
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Message par Alduis de Fromart Sam 30 Jan - 16:41

-- le 15 novembre 1594 --


Il y avait des jours - ou plutôt, des nuits - où Alduis oubliait à quoi tenait l’existence. Ou au contraire, il comprenait précisément sur quels fils tirés pour qu’elle lui donne enfin l’impression de lui appartenir.

Il y avait des nuits où il se sentait léger, comme si ce n’était plus vraiment sa vie, mais celle d’un autre, et qu’il se contentait de regarder de l’extérieur.

Il y avait des nuits où il savait précisément que le retour à la réalité serait dur mais auxquelles il ne pouvait résister.

Cela faisait si longtemps qu’il n’avait rien de plus grisant que cette peau chaude qu’il avait senti sous ses doigts. Et il se demandait - depuis qu’il avait ouvert les yeux - à quel moment précisément cette sensation euphorisante allait disparaître. Elle ne saurait plus tarder. Il aurait voulu pouvoir la retenir encore un peu, mais il savait que c’était inutile. Elle s’effilochait déjà, doucement, et partait rejoindre les images brûlantes d’une nuit commune. Qui resterait un secret.

Elles étaient lentement remplacées par d’autres pensées. Plus sombres. Moins enivrantes. Le visage d’Ariste se superposait et se confondait avec celui de Mathurin.

Je n’en demande pas tant. Tu es très bien comme tu es, Alduis.

Alduis leva les yeux vers Ariste un bref instant. Il l’observa à la dérobée, précisément parce qu’il savait que le jeune homme ne le regardait pas pour le moment. Il sentit quelques frissons venir picoter sa peau.

Tu sais, parfois, je m’imagine un monde différent… Si tu pouvais changer l’Empire à ta guise, Alduis, qu’est-ce que tu changerais ?

Alduis avala sa salive. Ces frissons-là n’avaient pas lieu d’être.

Je t’aime quoi qu’il arrive.

Et son corps, désarticulé, sur les rochers. Alduis s’accroupit d’un coup devant le cours d’eau en secouant la tête et aspergea son visage pour se reprendre.

Non ! Cela n’arriverait plus jamais.

Ce n’était qu’une nuit. Quelques baisers. Rien de plus.

Il avait cédé cette fois-ci. Il n’appartenait qu’à lui de ne pas se laisser avoir une nouvelle fois. Ce feu s’était allumé en lui ? Qu’à cela ne tienne. Il allait le forcer à s’éteindre de nouveau. Il était le maître de son corps, et il allait le prouver.

Il hocha la tête avec détermination et le reflet de l’eau attira son regard un bref instant. Il resta une seconde immobile, à regarder son visage marqué dans l’eau ondulante. Puis, sans réfléchir, il donna un coup de poing dans la surface pour la troubler.

Ses traits se déformèrent quand l’eau s’agita et puis… doucement… inexorablement… son image se reforma. À l’identique. Toujours la même cicatrice. Toujours les mêmes maudits yeux bleus.

Ça doit en attirer des prétendantes, un regard pareil.

Si c'était ce regard de malheur qui les séduisaient tous - autant qu’ils étaient -, peut-être qu’il aurait dû les crever ? Avec un rictus, il essuya ses mains puis se redressa, le visage fermé.
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Message par Éléonore de Fromart Dim 7 Fév - 14:32

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour - Page 2 Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

Ariste était éveillé depuis un certain temps déjà. Une petite voix s'était invitée dans ses songes pour le blâmer de son imprudence. Cette petite voix s'était faite plus autoritaire au réveil.

Toute la nuit, bon Dieu, Ariste ! Et si quelqu'un remarque ton absence ?! Votre absence ?! Et si quelqu'un fait le lien ? Et si...

C'était un risque, oui. Mais c'en valait diablement la peine. Les autres verraient ce qu'ils voudraient voir : c'est à dire absolument rien. Peut-être l'absence d'Éléonore le rendait-il trop imprudent… Peut-être, et pourtant c'était toujours elle qu'il écoutait aveuglément. Elle qui l'empêchait d'agir parfois trop bêtement. Même à cette distance, elle le protégeait encore de lui-même, sa petite sœur parfaite. Ils étaient un tout indissociable qui, réunit, retrouvait son équilibre.

Ariste avait récupéré ses affaires, s'était assuré plusieurs fois de n'avoir rien perdu. Puis, il s'était allongé, ses bras croisés en guise d'oreiller, les yeux rivés vers le ciel pour regarder lever le ciel s'éclaircir lentement. Il ne voulait pas y retourner, pas tout de suite, quand bien même il savait que c'était plus prudent.

Alduis était à quelques mètres, au bord de l'eau. Il lui jetait un regard de temps à autre. Juste pour le voir. Et il savait qu'il faisait de même. Des regards à la dérobée. Et au bout d'un moment, peut-être se feraient-ils surprendre l'un par l'autre, tombant les yeux dans les yeux. Qui savait ?

Ariste se redressa brusquement lorsque son amant frappa la surface de l'eau. Il ne prit pas de temps, même pas pour lui-même, de faire de l'humour. Alduis n'allait pas bien. Et... Il croyait savoir pourquoi. Il se revoyait, des années plus tôt. Conscient de ce qu'il avait fait, s'accablant de tous les reproches de l'humanité pour cet acte dont on prétendait qu'il était contre-nature. Il avait failli faire quelque chose de véritablement stupide, après ça. Il n'avait même pas le soutien d'Éléonore, puisqu'il le lui avait caché.

Aujourd'hui, il assumait parfaitement ce qu'il était. Il ne faisait rien de mal. Et si l'Église s'opposait à son attitude, Dieu s'en fichait allègrement. Mais Alduis se fichait déjà allègrement de Dieu, il l'avait compris. Ça ne changeait malheureusement rien à la situation.

— Tu sais, on ne fait rien de mal… tenta-t-il.

Bravo ! Magnifique ! Cette persuasion méritait d'être applaudie ! M'enfin… Gabriel non plus ne l'avait pas convaincu tout de suite. Il fallait bien commencer quelque part.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 4 Mar - 23:42

Une nuit. Une seule pour tout faire chavirer. Pour réduire à néant des mois d'efforts permanents à enfouir au fond de son ventre ce feu dévastateur.

Parfois, il se demandait à quoi il servait de continuer à lutter. Il n'avait pas la réponse... Mais accepter les choses étaient au-dessus de ses forces. Ça aurait été comme ployer la tête devant un ennemi. Son ego s'y refusait.

Ce ne devait pas être impossible, pourtant. Il suffisait de savoir résister. De se montrer solide. De mettre à distance ses émotions. Le problème, c'était qu'à chaque fois qu'il croisait le regard d'Ariste, ou même d'un autre, son corps se rappelait à son bon souvenir et le trahissait lamentablement.

Mais c'était son corps, merde ! Il aurait dû être capable de maîtriser au moins ce qui était perceptible de l'extérieur, à défaut de l'éradiquer de son être. Sauf que non. En plus de le ronger par dedans, comme des centaines d'asticots, il fallait en plus le cacher aux autres.

Désir de malheur.
Qu'il aille se faire foutre.

C'était facile de dire cela à un homme, mais au désir qui s'ancrait solidement en vous, les choses devenaient mission impossible. Et son reflet dans l'eau, comme une preuve de son échec, l'horripila soudainement. Suffisamment pour qu'il donne un grand coup dans la surface de l'eau.

Ce qui eut le don de faire se redresser Ariste d'un seul coup. Ce dernier s'approcha, pour remarquer :

— Tu sais, on ne fait rien de mal...

Alduis ne releva pas la tête. Sous ses yeux, son reflet troublé se reformait de nouveau, paisiblement, indifféremment de cette colère sourde qui compressait sa poitrine. Colère qui se dirigeait contre lui-même. Son visage balafré dans l'eau semblait se moquer de lui.

Tu vois. Tu peux me frapper autant de fois que tu le veux, tu n'arriveras pas à me faire partir. Ni à retirer cette maudite cicatrice.
Tu aurais dû y penser avant de te défigurer pour faire fuir un garçon.


Cela n'avait même pas porté ses fruits. Il s'était défiguré pour rien. Pour de fausses espérances, espérant que Mathurin suivrait devant cette cicatrice. Elle n'avait pas suffi à le rendre laid. Dommage. Les choses auraient été plus simples. Quand vous ne plaisiez à personne, c'était amplement plus simple de résister... Malheureusement, ce n'était pas le cas.

Il était beau. Tout le souci était là. Avec son regard, avec ses cheveux plus blonds que les blés eux-même...

— Ce n'est pas une question de faire le mal ou non, répondit Alduis en serrant les mâchoires.

Ah non ? se moqua une voix dans sa tête. Quelle est donc la véritable question, dans ce cas, puisque tu es si malin ?

Alduis douta quelques secondes, puis ajouta, plus fort, une manière de se prouver les choses à lui-même :

— Changer ne fera pas de moi un homme meilleur. Juste un homme normal.

Ce serait déjà très bien.
Être aimé des femmes et les aimer en retour.
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Message par Éléonore de Fromart Sam 13 Mar - 16:45

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Ariste de Tianidre, 23 ans

Pas une question de faire le mal… Ariste pinça les lèvres. Oui… Mais s’il se reprochait son attitude, c’était forcément parce que d’une manière ou d’une autre, il y voyait quelque chose de répréhensible. C’était l’évidence même.

Même si la seule chose qui se reprochait devait être de ne pas être normal. Normal…

Tu es un imbécile fini, Ariste de Tianidre ! Un imbécile fini ! Comment as-tu pu croire un seul instant - un an, nom de Dieu ! Un an ! - comment as-tu pu croire que je t’aimerais moins ?! Tout ça pourquoi ? Parce que ce n’est pas censé être normal ?

Il la revoyait très bien, cette petite furie de treize ans qui lui hurlait dessus. Il se souvenait aussi très bien du regard compatissant de Gabriel alors qu’elle venait de lui ordonner de foutre le camp. Ils avaient à discuter en tête à tête.

Il se souvenait de son cri perçant quand il avait voulu lui faire remarquer que cela ne faisait que dix mois. De la gifle qu’il avait encaissé lorsqu’il avait avoué avoir cru qu’elle ne comprendrait pas. La seule fois où elle l’avait vraiment frappé. Il n’avait jamais vu tant de colère et de déception que ce qu’elle en avait manifesté ce jour-là.

Il l’avait tellement blessée… Elle, sa petite soeur tellement parfaite. Ce qu’il y avait de plus important dans ce monde. Il lui avait brisé le coeur, ce jour-là, il le savait. Elle n’avait même pas accepté qu’il la prenne dans ses bras. Il aurait absolument tout sacrifié pour qu’elle lui pardonne, et même son pardon, il y aurait renoncé pour que son coeur se répare. Elle avait juste eu besoin d’une petite semaine de calme. Une toute petite semaine pour dix mois de mensonge, pour un manque de confiance magistral.

Il secoua la tête. Être normal, ce n’était pas important. L’important était que ceux qui comptaient vraiment pour vous l’acceptent.

Ariste savait que son père, par exemple, ne l’accepterait jamais s’il l’apprenait. Sa mère… Il n’en savait rien, mais comme elle ne savait pas mentir à son époux, mieux valait qu’elle l’ignore. Eléonore… Si Eléonore l’acceptait, alors, il l’acceptait aussi. Pleinement. Parce que son avis était le seul en ce monde qui lui importait véritablement.

— Normal... C’est comme ça, Alduis. Tu es comme ça. On est comme ça. Si tu t’obstines à croire le contraire, tu te feras souffrir pour rien. Tu ne changeras pas : tu seras juste incapable de profiter de ce qui pourrait te rendre heureux.
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Message par Alduis de Fromart Dim 11 Avr - 9:26

Alduis savait qu'Ariste avait raison. À quoi cela servait de regretter ce qui s'était passé ? La démonstration avait été faite et refaite : ce qui s'était passé ne pouvait être changé. Et cet état de fait ne changerait jamais, lui non plus.

Alduis le savait. Mais l'acceptait était une autre paire de manches. Il avait la sensation de se plier à la fatalité en le faisant. C'était comme se dire que son père ne serait jamais fier de lui. C'était peut-être idiot, mais il continuait d'espérer que ce soit un jour le cas... et que c'était juste lui qui ne faisait pas assez d'efforts. Il n'avait pas envie d'abandonner ce combat mené depuis des années. Il était militaire non ? On ne l'avait pas nommé lieutenant sans raison !

Il secoua la tête en expirant l'air entre ses dents. La vision de son reflet dans l'eau l'insupportait. Il finit par en détourner les yeux et, par accident, il croisa le regard d'Ariste. Et au lieu de ne pas s'y attarder, il se perdit dans la contemplation de ses iris.

Lui, Ariste, Soffrey, Mathurin... Ils étaient comme ça. Ils étaient dans le même bateau qui prenait l'eau, à se demander quand est-ce qu'il coulerait à pic. Car comment aurait-il pu rester à flots plus longtemps ? Enfin, Alduis se releva et essuya ses mains humides sur sa chemise.

— Tu te rappelles, Mathurin Auvray ?

Alduis lui en avait déjà parlé. Pour lui dire qu'il avait été amoureux. Une seule fois en tout ce temps. Un temps où il s'était consumé comme du bois sec : trop vite et trop fort. Alduis en avait parlé, certes, mais il ne lui avait pas raconté la fin de cette histoire.

— Tu veux savoir pourquoi il est mort ?

Il ricana, plus nerveusement qu'autre chose. Parce qu'il savait qu'en parler, c'était comme ouvrir de lui-même les portes aux ombres les plus monstrueuses. Il n'attendit pas de connaître la réponse.

— Il est mort parce que je l'ai poussé dans le vide. Après que mon père ait décidé de ruiner sa famille, de les jeter à la rue, et de saccager leur travail du cuir qu'ils avaient durement appris depuis des années.

Il secoua la tête. Il était soudain plus attristé qu'en colère. Il serra les mâchoires et reprit :

— Et malgré ça, il continuait de m'aimer. Si j'avais eu le cran de résister, rien ne serait arrivé, conclut-il.

Ou bien... s'il avait eu le grand de partir avec lui. De déserter, même, s'il le fallait. Qu'aurait fait son père ? L'aurait-il poursuivi ? Souvent, il se le demandait.

— Est-ce que... tu imagines ce que c'est de... revoir sa tête réduite en charpie sur les rochers tout en bas ? Et de te dire que c'est toi qui l'y a précipité ?
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Message par Éléonore de Fromart Mer 14 Avr - 14:36

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Ariste de Tianidre, 23 ans

— Tu te rappelles, Mathurin Auvray ?

Ariste acquiesça. Un nom qu’Alduis avait déjà mentionné. Parce qu’il avait déjà été amoureux, une fois. Ariste, lui, aurait eu deux noms citer, et ce même s’il y avait toujours eu “quelque chose” avec chaque homme qu’il avait intimement fréquenté.

— Tu veux savoir pourquoi il est mort ?

Rien que le ton sur lequel il engageait le sujet suffisait à annoncer la couleur. Ce ricanement nerveux qui l’accompagnait avait quelque chose de glaçant… Le jeune homme ne put réprimer un frisson à la révélation suivante. Poussé dans le vide. Un nom s’imposa aussitôt. Un nom qui lui était déjà venu à l’esprit à peine quelques secondes plus tôt. Antoine Rinthe.

Il le chassa aussitôt de ses pensées. Au fond, c’était un peu pour fuir son souvenir qu’il était là. Et parce que cet homme-là lui avait fait prendre conscience que son Eléonore n’était pas invulnérable. Qu’ils n’étaient pas invulnérables… Il ne voulait pas penser à lui.

Le cas d’Alduis et de ce Mathurin avait quelque chose de différent. Son père… Son fameux ministre de père… Ce type avait quelque chose d’effrayant rien qu’à être mentionné. Il n’avait vraiment pas l’air commode… Et encore moins en entendant cela. Enfin... le monde était tel qu’il était. Comme le disait papa, on n’atteignait pas ce genre de fonctions avec de bons sentiments. Mais tout de même, dit comme cela, c’était loin de donner envie de s’en approcher.

Alduis… On sentait dans sa voix toute sa tension, et toute sa culpabilité. Mais résister, comme il le disait, ce n’était pas toujours la solution. Lutter à la fois contre sa nature et contre un amour sincère… Il n’avait pas à se reprocher cela, même si les conséquences en avaient été désastreuses.

Toutefois, il resta muet, secouant juste doucement la tête. Il resta muet jusqu’à cette question brutale.

— Oui, je sais ce que c’est, répondit-il tout à fait sincèrement.

Ce n’était probablement pas la réponse qu’Alduis imaginait, mais il savait. Il savait fort bien. Peut-être la situation n’était-elle pas exactement la même, mais cela, il le connaissait.

Il aurait aimé qu’Eléonore soit là, qu’il puisse simplement s’appuyer contre son coeur et laisser couler ses larmes. Qu’il puisse entendre sa voix si douce et apaisante. Qu’il puisse lui rendre le réconfort qu’il demandait. Ils se soutenaient, quoi qu’il arrive. Même si leurs blessures étaient lancinantes, ils avaient appris à les partager. A deux, ils les soignaient mieux. Chacun pour l’autre. Chacun étant fort quand il le fallait. Même si parfois, il culpabilisait un peu de la charger de son chagrin, il savait préférable pour eux deux de ne rien lui cacher. Qu’elle sache ou non de quoi il retournait, ils étaient tellement liés qu’elle le sentait tout de même.

Il aurait aimé, oui, mais elle n’était pas là. Il n’y avait qu’un Alduis en proie à des tourments bien plus envahissants. Un Alduis pour lequel il se devait de garder la face.

— Je ne l’ai pas poussé de mes mains, mais c’est tout comme. Et je l’aurais fait moi-même si on ne m’avait pas arrêté.

Encore une fois, c’était Eléonore qui l’avait sauvé. Par son regard suppliant et son besoin de réconfort immédiat. Sans elle, il aurait vraiment du sang sur les mains. Au fond, il préférait l’idée de l’avoir poussé au suicide, même s’il le regrettait. Il regrettait la haine poignante qu’Antoine avait pu lire dans son regard. Il regrettait les mots qui lui avaient échappé. Il regrettait d’avoir voulu qu’il meurt juste avant que cela n’advienne.

— J’ai vu son corps disloqué tout en bas. Eclaté. Quand je ferme les yeux, c’est son dernier regard qui me revient. Je savais ce qu’il allait faire - son instinct le lui avait soufflé, il avait préféré l’ignorer - je le savais, et la seule chose que j’ai pensé, c’est que cela m’était parfatement égal.

Il n’aurait plus jamais pu l’aimer après ce qu’il avait essayé de faire. Il aurait pu pardonner, oui. Parce qu’il n’avait jamais avancé à la haine, et sa petite soeur chérie non plus. Il aurait pu pardonner, oui, mais ce qu’il avait brisé en s’en prenant à celle qu’il aimait le plus au monde n’aurait jamais pu être réparé.

— Alors oui, je sais ce que c’est.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 13 Mai - 12:22

Jamais Alduis ne pourrait oublier. L'image était là, inscrite dans son esprit. Il en avait vu des cadavres dans sa vie. Il aurait dû se dire que ce n'en était qu'un de plus. Mais non. Les choses ne fonctionnaient pas ainsi.

La réponse d'Ariste le déstabilisa. Venait-il de dire... oui ? Il releva la tête et plongea ses yeux au fond des siens, pour chercher la trace de quelque chose au fond de ses prunelles. La seule chose qu'il y vit fut sa sincérité.

— Pourquoi ? demanda-t-il. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Il savait ce qui l’avait poussé à propulser Mathurin dans le vide. Son père. Les menaces. Une peur dévorante. Mais pour Ariste, alors ? C'était étrange de se sentir compris. Mais ça faisait du bien, au fond.

— Au début... Au début, j'ai essayé de me dire ça, moi aussi. Que ça m'était égal. Que ça ne me faisait rien. Que...

Il avait été bête. Exactement comme quand il s’était mis ce maudit coup de dague dans la joue. Idiot. Ridicule. Inutile. C’était peut-être le pire dans cette histoire : savoir qu’il l’avait tué et que cela n’avait servi à rien. Il avait subitement l’impression que son âme avait été mise à vif. Il avait envie de se plonger la tête dans l’eau froide pour chasser ces images. De retenir sa respiration.

— Mais c'est faux, lâcha-t-il enfin. Il me manque.

Il secoua la tête et se rassit. Tout à coup, il ressemblait davantage à un petit garçon qu’à un lieutenant.

— Je ne crois pas que quand il a dit qu’il m’aimerait quoi qu’il advienne, il avait pensé à ça...

Mathurin lui avait fait confiance. Mathurin l'avait aimé. Il avait eu tort de le faire, puisque c'était précisément cela qui l'avait précipité du haut d'une falaise pour toujours. Il y avait cette peur au fond de lui, même plusieurs années plus tard : et si quelqu'un retombait amoureux de lui, un jour, choisirait-il de le pousser néanmoins ?
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Message par Éléonore de Fromart Mer 2 Juin - 17:47

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Ariste de Tianidre, 23 ans

Alduis ne s’était visiblement pas attendu à ce qu’il réponde autrement que par la négative à ce qui avait tout d’une question rhétorique. Et pourtant, il savait. Les circonstances avaient été différentes, mais il savait.

Que s’était-il passé ? Il expliqua comme il le pouvait. Il l’avait aimé. Il ne le lui avait jamais dit, il n’était pas prêt à utiliser un tel mot, mais il l’avait aimé. Mais s’en prendre délibérément à celle qui comptait le plus à ses yeux, c’était intolérable. Non, il n’aurait jamais pu lui pardonner assez pour dire “je t’aime”, non. Mais dire que cela suffisait à le rendre indifférent à son sort était parfaitement faux. Une part de lui se sentait coupable. Une part de lui voulait remonter le temps, avoir été plus clair et avoir éviter cette folie. Lui avoir parlé plus tôt pour qu’aucune jalousie idiote n’ait jamais déclenché de telle réaction. Revenir en arrière et tout reprendre à zéro. Au fond, d’une certaine manière, Antoine lui manquait.

— Je ne crois pas que quand il m’a dit qu’il m’aimerait quoi qu’il advienne, il avait pensé à ça.

En général, ce n’était effectivement pas le genre de situation que l’on envisageait lorsque l’on assurait quelqu’un de son amour inconditionnel, et prétendre le contraire aurait été absurde. Pourtant…

— Non, en effet. Mais tu n’en as pas moins le droit d’être pardonné. De te pardonner. Ce n’est pas une erreur qui va définir tout ce que tu es, Alduis.

En tout cas, pas à ses yeux. Il le payait déjà bien assez cher. Ce n’était pas un monstre qu’Ariste avait en face de lui, mais bien un homme dépassé. Quelqu’un de bien, au fond. Quelqu’un qu’il appréciait déjà trop pour s’enfuir en courant juste parce qu’il lui avait confié une faille.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 3 Juin - 16:53

Le 5 janvier 1595 ~


Alduis devait écrire à Bérénice. Cela faisait déjà plusieurs mois qu’il ne lui avait pas donné de nouvelles. Il pensait à elle tous les jours, se rappelait comme elle lui sautait au cou à chacun de ses retours en lui reprochant de ne lui avoir rien raconté de ce qu’il se passait sur le front. Tout ce qui lui venait, c’était les images de ces corps démembrés et déchiquetés. Ce n’était pourtant pas des choses à écrire dans une lettre et il le savait très bien. Alors il retardait le moment de se pencher sur la question le plus possible, en sachant très bien que lorsqu’il s’y mettrait, rien ne lui viendrait. En fait, sur le front, rien ne lui faisait plus peur qu’une page blanche qui attendait d’être noircie d’encre.

Aujourd’hui, il avait passé le pas. Il s’était mis à l’écart et réfléchissait à quelque chose à dire. Il allait écrire une lettre à sa sœur. Pour lui assurer que tout allait bien. Et lui dire qu’il l’aimait aussi. À vrai dire, il avait plein de choses à lui dire, mais la feuille demeurait vierge. Sans aucune lettre, aucun mot qui soit tracé depuis l’heure qu’il s’était isolé.

Rien. Il ne savait pas quoi dire. Qu’aurait-elle aimé savoir ? Que disait les autres dans leurs lettres qui prennent tant de place ? Parfois, il y avait même plusieurs feuilles... Mais qu’il avait à dire aurait pu tenir en deux lignes :

Tout va bien.
Je t’aime ma soeur chérie.

Et après ? Ce n’était pas suffisant, il le savait. Il fallait faire plus long, développer, raconter des choses peut-être. Ou bien sa soeur serait déçue et il ne voulait pas la décevoir. Mais que dire, dans ce cas ? Parce qu’il se posait toutes ces questions, qu’il se demandait ce qu’il devait écrire, il n’avait encore rien tracé sur la feuille. Même pas la date.

Il commençait à se décourager. De toute manière, cela ne servait à rien. Elle avait sûrement d’autres choses à penser. Elle devait voir ses amies et avoir de nombreuses choses à faire, comme quand ils étaient enfants. Elle avait un enfant, un fils. Elle devait s’en occuper et certainement gérer bien d’autres choses étant donné que Démétrius était là sur le front aussi. Dans l’ordre de ses priorités, il devait se trouver très loin derrière tout le reste.

Il soupira. Oui, au fond, elle n’avait sûrement pas besoin de ses nouvelles. Il n’avait pas envie de la déranger. Et puis il ne savait pas quoi dire. Il allait se redresser, abandonner là ses projets de lettres, étouffés dans l'œuf par son manque de confiance en lui, quand il croisa un regard qu’il commençait à bien connaître.

En croisant les prunelles d’Ariste, Alduis ne sut trop quoi faire et il resta là, quelques secondes, immobile. Avant de s’activer en espérant qu’il ne lui ferait aucun commentaire sur la lettre vide.
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Message par Éléonore de Fromart Jeu 3 Juin - 21:30

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Ariste de Tianidre, 23 ans

Quand il remarqua Alduis, il vit immédiatement que celui-ci se trouvait dans une situation délicate. D’autant plus délicate qu’il se battait contre le vide d’une feuille de papier. Terrible adversaire, il n’en doutait pas. Il avait beau noircir des dizaines de pages le plus naturellement du monde quand il devait parler à Eléonore, il connaissait l’angoisse que provoquait cette page stupidement vide.

Il venait de l’affronter. Encore une fois. Avec toute l’humilité et la repentance qu’il pouvait fournir. Il l’affrontait chaque mois depuis qu’il s’était engagé. Pour rien. Il envoyait ces lettres à son père, et c’était toujours sa mère qui répondait, avec toute la patience du monde, qu’il avait encore une fois refusé de la lire. Qu’il ne devait pas pour autant douter de son amour et de son soutien éternel, parce qu’il demeurerait son père quoi qu’il advienne. Mais que la réponse demeurait inchangée malgré leurs efforts combinés à elle, Gabriel, et surtout Eléonore. 

Cette fois encore, c’était certain, il se heurterait au refus ferme de cet homme craignant trop de céder en lisant ne fut-ce qu’une lettre de sa main. Ce n’était pas encore cette fois qu’il pourrait rentrer. Hôtel Tidrien. C’était la réponse à tout. Et ce n’était pas négociable. Tant pis : il s’enivrerait allègrement avec Jean en déballant le regret de ne pas voir Eléonore.

Il se râcla la gorge alors qu’Alduis jetait l’éponge. Leurs regards se croisèrent.

— Tu voulais écrire.

Ce n’était pas une question mais bien un constat. Il avait voulu écrire, et manifestement, il renonçait. Sans s’en rendre compte, son ton s’était teinté d’une note d’autorité, comme s’il s’apprêtait à ajouter “alors, tu devrais essayer encore”.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 3 Juin - 22:29

Il n'avait pas prévu qu'Ariste soit là, à le regarder. Devant sa feuille vierge, renonçant, Alduis devait avoir l'air bien pitoyable. Il ne baissait pas la tête face à la terreur des combats, mais devant de simples mots, ça… Il n'y parvenait pas. Les phrases, les lettres, étaient plus fortes que lui. Et il en avait honte, encore plus quand on le regardait de cette manière.

Il aurait aimé qu'Ariste ne dise rien. Mais c'était peine perdue, évidemment. Il ne fallut que quelques secondes avant de voir ses dérisoires espoirs de s'en sortir sans conséquence voler en fumée.

— Tu voulais écrire.

Ce n'était pas une question, mais bel et bien une affirmation. Presque un ordre qui lui demandait de se rasseoir immédiatement pour recommencer. Pourquoi était-ce donc si dur de reconnaître qu'il n'y arrivait pas ? Il n'en savait rien, mais le regard d'Ariste ne laissait aucune échappatoire.

Sauf qu'Alduis ne se sentait pas capable de poursuivre. Il ne nia cependant pas. Ça ne servait à rien. Comme si cela allait changer quelque chose et inscrire des lignes sur le papier, il cacha la feuille vide dans son dos.

— Pour ma sœur, confirma-t-il.

Il secoua la tête et soupira de nouveau.

— Mais ça ne sert à rien, de toute façon. Je ne sais pas quoi dire et… elle a sûrement bien d'autres choses à faire.

Et puis… la plume perçait la feuille à la moindre occasion. L'encre bavait et formait de monstrueuses taches qui noyaient la fin des mots dans d'immenses océans noirs. Il n'avait autant pas envie qu'Ariste constate à quel point il écrivait mal alors que lui traçait des pages et des pages sans une seule rature.
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Message par Éléonore de Fromart Ven 4 Juin - 11:20

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Ariste de Tianidre, 23 ans

Alduis avait voulu écrire. À sa sœur. Et il comptait renoncer. Il ne put s'empêcher au vide effroyable que serait sa vie s'il ne recevait plus de nouvelles de sa cousine - parce que si Éléonore n'était pas sa petite sœur par le sang, elle était mille fois plus que cela dans son cœur - son tout, sa vie, son éternité, la seule vérité qui méritait qu'on s'en soucie et ce depuis l'instant où tante Léontine l'avait mise dans ses bras. Il aurait pu tomber amoureux cinq, dix, cent fois sur des millénaires de vie qu'à jamais, elle demeurerait la première et la plus importante.

Alduis n'était pas aussi proche de sa sœur qu'il l'était d'Éléonore,  parce que cela n'existait pas. Pourtant, au portrait qu'il avait dressé de cette fameuse soeur - Bérénice, c'était son nom, lui semblait-il - Ariste ne doutait pas qu'il tienne énormément à elle et… honnêtement, à sa façon d'en parler, rien n'indiquait que ce ne fut pas réciproque. Alors… Recevoir de ses nouvelles ne pourrait que lui faire plaisir, enfin ! Ce n'était pas comme lui, qui continuait d'écrire en sachant qu'au mieux, son père demanderait à sa mère de lire - sans lui en parler - pour vérifier qu'il n'y avait rien d'essentiel à savoir et qu'il avait une chance sur deux que la lettre qu'il avait eu tant de peine à rédiger soit jetée au feu dès sa réception ou enfermée dans un tiroir pour n'être sans doute jamais lue. 

— Trop pour avoir quelques minutes à consacrer à la lecture d'une lettre ? Cela m'étonnerait beaucoup.

Si Alduis n'arrivait déjà pas à écrire deux mots, il ne rédigerait certainement pas de lettre qui demande davantage de temps. 

— Mais si c'est vraiment ce que tu crois, tu pourrais peut-être commencer par là, suggéra-t-il en désignant de la feuille que son amant dissimulait.
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Message par Alduis de Fromart Mer 30 Juin - 12:56

C’était stupide. Alduis se trouvait là, debout, à cacher dérisoirement dans son dos cette maudite feuille de papier, comme un enfant pris en faute. Oui, il avait voulu écrire à sa sœur, mais en fin de compte, l’idée était ridicule. Pour lui dire quoi ? Il ne savait déjà pas parler, alors écrire...

Le nombre de morts qu’il avait vu aujourd’hui ne devait pas l’intéresser. La terre qu’il avait sous les ongles non plus. Que trouvaient les autres à dire, qui puissent remplir tant de lignes ? À commencer par Ariste… Cela dépassait son entendement.

Alduis avait soudainement très envie de fuir ailleurs, pour ne plus devoir affronter le regard inquisiteur d’Ariste. À quelle réponse s’attendait-il ? Alduis serra les doigts autour de vélin, au point de le froisser. De frustration, à l’idée d’être effrayé par une feuille de papier blanche qui attendait de recueillir des mots qui venaient pas, à l’idée d’avoir été surpris dans sa plus grande incapacité. Et désormais, il ne voyait plus comment s’en sortir.

Il secoua encore la tête. Ariste désigna la feuille qu’il continuait de serrer entre ses phalanges crispées - devenues blanches d’efforts.

En fait, il ne voyait qu’un moyen de se débarrasser de ce regard inquisiteur : écrire cette lettre de malheur. Il finit par céder dans un soupir et se rassit sur la bûche où il s’était tenu auparavant. Il posa de nouveau la feuille devant lui, vierge de toute encre. Il la regarda longuement, comme une ennemie à qui il faut tordre le cou.

— Qu’est-ce que je suis censé dire ? demanda-t-il après un moment, en relevant les yeux vers Ariste, avec ce regard un brin désespéré qui appelait à l’aide.

Il soupira encore et ne put s’empêcher d’ajouter :

— Elle a sûrement des minutes à consacrer à une lettre mais pas à un torchon.

Après tout, c’était ce qui parviendrait à terme entre les mains de Bérénice : un torchon. Et non une lettre.
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Message par Éléonore de Fromart Dim 11 Juil - 23:39

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C’était fou de voir cet abbateur de champs de bataille si démuni devant une simple feuille de papier. Un moment, Ariste se demanda s’il n’allait pas se ramasser un encrier en pleine figure tant son amant était tendu. Finalement, Alduis se rassit. Ariste fit de même.

Qu’était-il censé lui dire ? Eh bien…

Alduis en rajouta une couche. Avec tant de mauvaise volonté, il n’allait pas s’en sortir.

— Même si c’est un torchon, ça lui fera plaisir de savoir que tu penses à elle, tu sais ? C’est ce qui compte. Quant à ce que tu devrais lui écrire… Il n’y a vraiment rien que tu aies envie de lui dire ?

Même s’il n’avait que deux phrases à noter, ce serait déjà un progrès.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 29 Juil - 10:28

Ariste s’assit à côté de lui. Cette fois, Alduis ne pouvait vraiment plus reculer. Il devait désormais se concentrer, trouver quelque chose à écrire, pour Bérénice. Mais quoi ? Il avait peur que ce ne soit pas intéressant. À la guerre, on tuait. Sauf qu’il ne fallait pas écrire cela…

— Tu crois ? demanda-t-il comme Ariste lui assurait qu’elle serait toujours heureuse de recevoir une lettre de sa part, pour le simple fait de savoir qu’il pensait à elle.

En réalité, elle n’aurait pas eu à en douter. Bien sûr qu’il pensait à elle ! Elle était la seule qui lui donnait réellement envie de rentrer à Fromart. Pour le simple fait de savoir qu’elle serait là pour l’accueillir à son retour, comme à chaque fois.

Le problème, c’était qu’il avait toujours eu du mal pour parler. Pour écrire aussi. Cela lui rappelait toutes ces fois où elle l’avait aidé à terminer les lignes qu’on lui donnait à écrire, en guise de punition à ses lettres mal formées et brouillonnes. Il soupira. Non, vraiment, il n’en savait rien.

— Qu’est-ce que tu écris, toi, dans tes lettres ? s’enquit-il alors en se tournant dans sa direction.

Ariste faisait toujours des pages et des pages. Où allait-il chercher une telle verve dans leur quotidien meurtrier et sanglant ? D’autant qu’il ne devait pas décrire la manière dont il avait coupé tel bras qui menaçait sa vie, empalé tel corps sur sa lame et…

— Je ne sais pas trop… Lui dire bonjour et lui demander si elle va bien ? finit-il par déclarer, au bout d’un long moment de réflexion.

Quant à formuler le tout correctement…
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Message par Éléonore de Fromart Ven 6 Aoû - 11:59

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Croyait-il que la soeur d’Ariste serait heureuse de recevoir de ses nouvelles même s’il jugeait qu’il s’agissait d’un torchon ?

— Peut-être, répondit-il malicieusement. Il était beaucoup tentant de le faire enrager un peu. Evidemment, précisa-t-il tout de même après quelques secondes.

La question suivante le surprit. Qu’écrivait-il dans ses lettres ? Dans ces fameuses lettres qui persuadaient tout le monde qu’il y avait au pays une fiancée dont il était fou, quoi qu’il s’en défende ? Eh bien… C’était une excellente question. Tout et rien, ce qu’il ressentait, ce qu’il avait besoin de partager avec celle en qui il avait le plus confiance en ce monde, une sincérité rassurante qu’ils échangeaient toujours. Eléonore et lui n’avaient jamais eu besoin de parler pour savoir qu’ils étaient là l’un pour l’autre. Ils pouvaient parler de tout et de rien pendant des heures, c’était vrai, tout comme ils pouvaient passer des heures en silence, juste en sachant que l’autre était là. Mais depuis qu’il ne pouvait plus la serrer dans ses bras, tout était bon pour prolonger sa présence. Outre ce qu’il avait viscéralement besoin de lui confier, quand on cherchait, on trouvait des milliers d’anecdotes à partager, de souvenirs à rappeler. Mais chaque heure qu’il passait à écrire, il n’aurait pourtant pas hésité à l’échanger contre une seule seconde avec elle.

— Eh bien… Je t’avoue que je ne me suis jamais posé la question, admit-il. Ce que j’aurais envie de lui dire si elle était là. En général, cela vient assez naturellement.

Et c’était ainsi qu’on finissait par des envolées lyriques tout à fait délirantes ou par détourner Dieu savait quel mythe antique de la manière la plus absurde qui soit aussi naturellement qu’après une soirée un peu arrosée. Et Eléonore le suivait toujours dans ses délires quand ce n’était pas elle qui les lançait. Mais ce qui intéressait la soeur d’Alduis, ce devaient être les mots de son frère, alors il le laissa réfléchir. Il acquiesça à sa proposition. Oui ! Voilà ! Pourquoi pas ! Ce qui comptait vraiment, c’était l’intention.
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