[18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
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Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Louise demeurait prostrée contre le mur auquel elle était enchaînée depuis de si longues journées. Les exhortations de Hyriel lui firent à peine relever la tête, sauf que celles-ci se couplèrent à l'intervention du gamin qui précisait que son sacrifice minerait son ami. Elle dut y réfléchir mais réalisa que celui-ci avait raison. Hyriel était bon, doux, généreux... Il ne pourrait supporter de ressortir de prison livre mais avec le poids de sa mort. Elle tourna la tête dans sa direction, misérable, et murmura :
"Pardon..."
Elle écoutait ensuite les paroles confiantes de ce garçon, plein d'espoir, croyant que tout pourrait s'arranger avec sa confiance de belles paroles. Comme si cela arrêter ce stupide cardinal. Elle avait essayé de le raisonner au lupanar lors de son arrestation. Les hommes de pouvoir ne s'en tenaient pas aux mots. Ils ne vivaient que par l'action. Elle le fixa avec sévérité lors de cette histoire ridicule de chandelle. Une chandelle, cela n'éclairait rien. Sans compter les risques d'incendie que celle-ci pouvait entraîner si on al faisait tomber. Elle l'entendit évoquer les témoignages de gens qui viendraient. Elle haussa les épaules de dépit. Comme si les interventions de badauds auraient une quelconque influence ! Quel sot ! Il avait vingt ans et il ne savait décidément rien du monde !
Louise se redressa un peu plus lorsque le garçon évoqua de ses précédents procès. Elle se rappelait avoir entendu Blanche en parler. Surtout d'une accusation. Un sourire cruel lui vint et elle lui répliqua :
"Dis-moi, petit Alexandre, lors de ce procès tu étais accusé d'actes sodomites, non ? Et si j'ai bien entendu, quand on a t'a amené tu es là à nouveau pour ça. Je crois comprendre pourquoi tu t'en sors si facilement alors : les juges t'accordent leurs faveurs quand tu as honoré les leurs !"
Elle le fixa d'un regard agacé, espérant que cette répartie le ferait définitivement taire.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Hyriel souffla de rire et esquissa un sourire amer à la réflexion du jeune homme sur le nombre d’invalides. Oui, qui sait ? Après tout… Il tiqua à la suite mais ne releva pas.
Il y a moi-même de nombreuses choses qui m'échappent.
En effet, gamin, cela se voit et s’entend parfaitement…
Quel prétentieux… Il continua d’écouter la suite, sans trop voir à qui il faisait référence. Il soupira à la pique et adressa à Alexandre un regard par en-dessous ni assassin, ni conciliant mais certainement pas complice.
« Comme le poulet dont la livraison a causé l’affichage de mon portrait en ville ? »
Question purement rhétorique, bien entendu, et il préférait répondre à Louise. Il se permit d’hausser un sourcil neutre vers Alexandre.
« C’est bien gentil de défendre mon point de vue. Me revient toutefois à l’esprit la parole d’un jeune sage, si l’on peut dire, qui disait qu’il ne servait à rien de faire la leçon aux gens et de les enfoncer s’ils avaient compris. »
Il lui retourna un large sourire faux, du type « À méditer, hein ? » avant de revenir à Louise, tout de suite plus doux.
« Ne sois pas désolée, je ne t’en veux pas. Je suis au contraire très touché. »
Déjà, l’autre revenait à la charge. Votre situation est difficile tous les deux ? Non, c’est vrai ? Ça alors ! Après lui avoir adressé un visage excédé, il l’écouta débiter sa métaphore avec des yeux écarquillés. Quel nigaud, on aurait dit une jeune fille qui n’avait jamais rien connu de son couvent… Il lui adressa un immense sourire à la fin.
« Que voilà un excellent conseil… Vois-tu, même si je ne suis pas cette chandelle tout de suite, je sais que je la serai sans doute dans quelques temps, pour illuminer Braktenn, tel un flambeau ! »
Son sourire s’éteignit sur la suite et son visage se ternit. Ce cagarèu vivait vraiment dans son monde, se rendait-il compte de ce qu’il disait ? Le regard qu’il adressa à Alexandre ne contenait plus aucune once de sympathie, ni même de plaisanterie feinte. Parfaitement assorti au murmure qu’il lui cracha.
« Tais-toi, idiot. Tu viens probablement de me condamner en racontant tout ça, que ce soit vrai ou faux. C’est gentil de vouloir défendre les gens mais je te prierais d’éviter de les enfoncer par la même occasion. »
Et alors la fin, c’était le summum de la naïveté. Heureusement, Louise répondit avec justesse. Hyriel s’adossa donc tranquillement au mur et porta son trognon à la bouche pour rire derrière, amusé. Il haussa un sourcil peu convaincu sur la fin. Et c’était le cardinal qui refusait de voir plus loin que le bout de son nez…
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Au moins, les soldats avaient de quoi se divertir en écoutant ces trois prisonniers. Bon, le sorcier semblait se tenir. Hormis quelques piques adressées au gamin aux mœurs douteuses, rien ne s'apparentait à la manipulation ou aux rituels d'envoûtements contre lesquels le cardinal les avait mis en garde. Deux vigiles pouffèrent à la dernière saillie de la catin qui retrouvait du poil de la bête. Beaucoup plus sérieux en revanche : une des remarques du jeune esclave. Ainsi donc, en plus des preuves déjà récoltées par les enquêteurs à l'encontre du rebouteux, le garçon témoignait ouvertement - et le pire, apparemment sans même s'en rendre compte... - en faveur de la charge d'exercice illégal de la médecine. Bénéfique ou pas, payante ou gratuite, c'était une autre affaire. Ce qu'ils ne manqueraient pas de noter dans leur rapport. De même que les quelques injures prononcées ici et là par les trois détenus à l'encontre de Matthieu Cassin. Il allait apprécier le compte-rendu d'écoute !
Le lendemain, le soleil de midi perçait à peine dans le ciel blafard. Des ombres mornes coulaient du soupirail et le long du sol terreux, glaciel, de la geôle. Les prisonniers auront passé une nuit froide rythmée par les cris poussés parfois par d'autres enfermés des cellules voisines. Ici, des prostituées prises à racoler. Là, des gosses arrêtés pour vol. Plus loin, un homme incapable de payer une dette... Les chaînes cliquetaient. Avec les heures qui s'égrenaient, elles tiraient sur les os et les muscles des captifs ainsi au moins empêchés de faire du remue-ménage entre eux ou contre les portes blindées. Enfin, celle-ci s'ouvrit sur deux geôliers qui vinrent déposer juste devant Hyriel et Alexandre - tout près, à portée de leurs mains rivées aux murs - la ration journalière. Un épais brouet de légumes, mêlé de mie de pain, dans un petit bol. Si compact qu'il se pouvait prendre en boulettes avec les doigts. Et une gourde d'eau. Sans un mot, les vigiles ressortirent. Ils ne reviendraient que le soir pour récupérer les vaisselles vidées.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Tout allait bien.
Puis, il y eut cette réplique assassine que prononça Louise et qui fit éclater sa bulle de sérénité. Il la dévisagea, puis rougit en percevant les gloussements des gardes derrière la porte. Comment avait-elle osé rappeler ces accusations et le mettre mal à l'aise ? Il avait peut-être été maladroit mais aussi gentil et sincère. Au nom de quoi la gentillesse devait-elle être autant blâmée ? Alexandre durcit le regard et adopta une intonation cynique qui rappelait celle de son père :
"Je vous remercie, ma chère, de votre intervention, mais si vous en êtes réduit à ce point à mordre la main qui essaie de vous réconforter, c'est que vous ne valez pas l'intérêt que l'on a essayé de vous prêter."
Sur ces paroles sèches, Alexandre se replia en lui, le visage fermé, et se concentra à songer aux histoires de son romans et à celles de ses personnages. Qu'ils s'occupent de se divertir seuls ! Ses contes ne seraient pas leurs oreilles : ils ne le méritaient pas. D'ailleurs Hyriel n'avait-il pas fait remarqué qu'il pardonnerait trop facilement ? On allait bien voir qui serait capable de manifester la plus longue rancune.
Le reste de la journée avait filé sans qu'Alexandre n'ait ajouté une nouvelle parole, entièrement fermé à ses deux compagnons. son esprit n'avait songé qu'à ses propres histoires et il ne s'était pas ennuyé une seule seconde, se repaissant de ce magnifique monde intérieur, si riche, Il finit par s'endormi, sans y penser, mais le réveil se révéla plus difficile. A force d'être ainsi étiré, cloué au mur, ses muscles le tiraient, en particulier ceux des bras. Il tourna un instant la tête vers Hyriel et Alexandre se refusa à paraître faible en la présence de ses compagnons de cellule. Il ne se moquerait que trop de lui. Afin de s'encourager, son esprit songea aux tortures de son enfance, quand les praticiens véreux venaient pour proposer des solutions censées être miraculeuses. Il n'avait jamais pleuré. Car il devait être fort. Pour respecter sa condition de garçon. Car les garçons ne pleuraient pas. Pour honorer son statut d'héritier solide. Et surtout pour ne pas rendre triste sa mère. Il avait su résister enfant Il le saurait aujourd'hui.
Malgré les douleurs musculaires, Alexandre resta silencieux et tourna la tête vers le soupirail. Aujourd'hui, Alduis savait. Combien de temps allait-il mettre pour réussir à le libérer ? Sans doute deux bonnes journées. Il allait falloir négocier. Or, son amant n'avait pas les qualités de son père en ce domaine. Il l'imaginerait plutôt entrer de force dans la prison, sur le dos de Courage, et pourfendre tous les gardes sur son passage jusqu'à la cellule qui le retenait captif.
Dans un murmure, pour lui-même, il dit :
"Archange, mon bel archange, sois patient. Je le serai aussi."
Ignorant toujours ses compagnons, il se replia à nouveau en lui pour contempler son monde intérieur et tisser ses histoires. La porte de al cellule s'ouvrit soudain et Alexandre rayonna de l'espoir d'apercevoir son amant. Il en fut rapidement déçu que ce ne soit que les soldats pour le repas. Bien sûr. C'était bien trop tôt. il sourit à celui qui posa sa ration devant lui en inclinant la tête.
"Merci."
Il commença à prendre un peu de brouet puis remarqua que seul Hyriel était lui aussi servi. Louise avait été punie pour son insolence. Son esprit se rappela de la punition, mais encore plus de sa phrase assassine. Il aurait été libéré en échange de faveurs ? Il pardonnerait trop facilement ? Parfait ! Il allait jouer à leur niveau si les choses en étaient ainsi. Peu après le départ des gardes sa main plongea pour faire une boulette avec ces légumes mélangés et sembla la donner à Louise mais au moment de a lancer il l'avala dans sa bouche.
"Pourquoi ferai-je au juste des efforts pour vous ? Après tout, vous n'avez rien fait pour mériter mes faveurs."
Alexandre tourna la tête vers Hyriel et répliqua d'un sourire doucereux, avec le même cynisme :
"Mon cher Hyriel, est-ce que je vous parait toujours pardonner aussi facilement ?"
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Louise se rengorgeait de sa répartie qui semblait avoir fait faire le gamin qui croyait tout savoir mais qui ne savait rien. Il ne disait enfin plus rien. Elle se pencha pour s'adresser à Hyriel, puis entendit le gloussement des gardes, et reprit d'une voix assez haute pour leur faire profiter à nouveau de ses réparties :
"Tiens, il ne pleure pas ? Pourtant, c'est ce que font les petits enfants quand ils perdent de vue leur maman !"
Elle se décida ensuite à ignorer le gamin, comme celui-ci semblait faire, et sourit à Hyriel.
"Tu n'as pas trop mal dans cette position ? Et durant le trajet, ils ne t'ont pas trop secoué ?"
Peu après, le reste de la journée s'écoula à raconter quelques anecdotes qui lui revenaient des soirées au lupanar ou d'événements assistés dans les rues. De petits rien, des banalités, amis qui suffisaient à broder et à occuper l'esprit.
Après une énième nuit de sommeil inconfortable, Louise contempla les deux infirmes se réveiller. Le gamin n'eut à ses yeux aucune réelle attention. Il ne semblait ne pas souffrir. Son handicap ne devait pas être si douloureux ou gênant. Elle s'attarda vers Hyriel et l'observa avec peine.
"Tu as dû passer une nuit terrible. quelle cruauté de te laisser dans de telles conditions."
Combien de temps allaient-ils les laisser moisir là ? Les abandonnait-on à leur sort ? Et s'il n'y avait pas de procès ? Et s'ils étaient seulement enfermés à vie, à attendre de mourir de désespoir ? Ce matin-là, Louise garda le silence, trop angoissée pour arriver à parler. La porte s'ouvrit finalement pour apporter la ration de nourriture. Comme prévu, la sienne ne venait pas. Peu lui importait. Elle avait survécu autrefois à plusieurs sans manger. Une journée de jeûne ne la tuerait. En revanche, elle tiqua sur le remerciement du gamin aux soldats. Mais quel faux-jeton Décidément, ll cirerait les bottes avec sa langue agile et, si les accusations étaient fondées, sans doute pas que cela !
Alors que Louise se résignait à ne rien avoir à manger, le gamin la surprit en lui proposant une boulette. Elle se radoucit, songeant finalement que ce n'était pas si mal d'avoir avec eux un petit enfant. Au moins ça ne boudait pas longtemps et ça redevenait ensuite gentil. Elle déchanta cependant en le voyant mettre la nourriture dans sa nourriture, puis prononcer ces paroles mesquines, destinées à se venger de la pique de la veille.
"Connard..."
Il s'adressa à présent à Hyriel. Quel crétin ! Elle leva les yeux au ciel.
"C'est bien. En fait, en une nuit, aura ainsi passé de quatre ans à dix ans. L'âge où on commence à se révolter, sans avoir conscience de sa bêtise."
Elle ignorait le gamin en prononçant sa phrase, ne s'adressant qu'à Hyriel et poursuivit :
"Ne t'en fais pas. J'e suis déjà restée sans manger plusieurs jours. Ce jeûne ne me fera rien."
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Il se révéla donc que leur compagnon de cellule était un enfant de trois ans qui allait bouder dans son coin à la moindre sanction méritée. Hyriel leva les yeux au plafond pour toute réaction, remarquant au passage les gloussements des gardes. Cela confirmait ce qu’il pensait, ils étaient bel et bien écoutés. Il soupira d’approbation à la répartie de Louise, puis se détendit. À sa question, il haussa les épaules.
« Pas pour l’instant, je te remercie. Et ça va, ne t’inquiète pas, j’ai connu pire… Et toi ? »
Et ils papotèrent, de tout et de rien, pour passer le temps et occuper leur esprit. Pendant leurs échanges et leurs silences, celui-ci se tournait vers ses compagnons. Étaient-ils toujours à Monthoux ? En bonne santé ? Il espérait…
S’écoula une journée. Épuisé, Hyriel avait fini par s’endormir, bercé par les bruits de la rue. Il préférait nettement les sons de la montagne iswylane ou de la forêt d’Aiguemorte mais c’était déjà ça…
Il se réveilla en entendant des bruits de chaînes. Ses muscles étaient endoloris mais rien d’insurmontable. Sa côte le lançait un peu mais, heureusement, elle était bientôt guérie. Il releva la tête en entendant la prière de l’autre gamin et se retint de trop soupirer. Autant éviter les prises de tête dès le matin… Il sourit à Louise, touché.
« Oh, j’ai connu des nuits plus horrible, ne t’inquiète pas. Mais toi, ça va ? »
Il se redressa alors, en voyant arriver les gardes, et les remercia d’un hochement de tête pour la ration. Il pinça les lèvres en voyant que Louise, bien sûr, n’y avait pas droit. Il se rassura quand Alexandre fit mine de lui en donner mais… il était donc vraiment idiot. Et cruel. Il adressa un regard désolé autant que désespéré à Louise et manqua de s’étouffer à la justification du gamin. S’il avait pu, il l’aurait giflé. Ce garçon était un esclave dans le corps mais dans la tête, il était un noble. Un noble monbrinien pourri, comme ceux qu’il s’était juré de combattre. Il avait eu raison, la veille : ils ne pourraient jamais être amis. Mais soit. S’il tenait à combattre, Hyriel lui opposerai résistance et l’asticoterait avec joie. Jamais il ne s’abaisserait à être aimable avec un homme comme lui pour sauver sa peau. Jamais.
Quand il lui parla, Hyriel sourit, caustique, et lui rendit son regard.
« Non, en effet, je reconnais mon erreur. En revanche, permettez-moi de vous féliciter, Monsieur Bellanger, vous que la rancune dévore déjà. Avec la connerie extrême, la cruauté déplacée et l’égoïsme sans borne dont vous faites preuve, vous me semblez être le digne héritier de votre père, ce cher libraire que vous appréciez tant, et même de votre autre père, ce prêtre débauché qui n’a de prêtre que le nom et de père, que la dimension charnelle. »
Il sourit plus franchement à la pique de Louise. Il avait l’impression qu’ils étaient les parents d’un môme difficile… Bah, sa crise lui passerait et, au pire, il finirait étranglé dans son sommeil ou égorgé dans une rue sombre. Il se rassura en partie à la parole de Louise et demeurait inquiet.
« Es-tu sûre ? Je peux essayer de te lancer une boulette, si tu veux… »
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Pourquoi ne comprenaient-ils la cruauté de cette répartie, qui leur avait paru si drôle à eux ? Que savaient-ils de ce désespoir de s'imaginer pour le simple crime que d'aimer ? Eux étaient des criminels. Ils bravaient ouvertement les lois et en avaient conscience. Ils avaient eu le choix. Les gens comme lui, ou comme Alduis, ou comme n'importe quel homosexuel, ne l'avait pas ce choix. Ils subissaient. Ils étaient esclaves de leurs sentiments et dans leurs désirs et vivaient chaque jour avec une angoisse terrible de s'être peut-être fait surprendre ou de se faire dénoncer arbitrairement. Les tourments de son amant lui revinrent en mémoire. De ses confidences pour ne pas s'être senti normal. De ces moments pénibles où son père le traînait au Lupanar , là où il devait punir un acte qui ne lui apportait aucun bienfait. Qui le dégoûtait. Ils n'aimaient pas les femmes. C'était ainsi. C'était une injustice sociale qui refusait de prendre en cause un fait même de la nature.
Sa main reprit une autre boulette et il mangea lentement.
Que faisait Alduis en cet instant ? Il avait dû apprendre la nouvelle et devait être catastrophée. Il allait ensuite réagir. Et réussirait à le faire libérer.
Louise avait murmuré une insulte à son intention. Connard ? Quel manque d'élégance ! Mais elle ne devait pas être capable d'esquisser une parole plus intelligente et plus polie. Il entendit ensuite Hyriel lui répondre avec un discours qui eut le mérite 'être bien plus construit. Ses sourcils se froncèrent à l'évocation de son lien avec son père adoptif. Il répliqua d'une voix glaciale.
"J'ai passé un long moment hier à me montrer courtois et à essayer de vous comprendre hier. Tous les deux. Je me suis essayé à vous réconforter, peut-être maladroitement, mais au moins animé de bonnes intentions. Vous m'avez rejeté. Vous m'avez blessé. Croyez quel effet cela fait de se voir entendre d'anciennes accusations, pour lesquels j'ai été lavé ? Je suis ici pour des calomnies. Je n'ai, contrairement à vous, rien à me reprocher. Ne venez pas vous plaindre : qui sème le vent récolte la tempête et c'est vous les premiers qui avaient soufflé sur les nuages."
Alexandre reprit une nouvelle boulette et la porta à sa bouche, ignorant à présent ses deux compagnons ce cellule. Il tendit la main pour boire un peu d'eau puis poursuivit son maigre repas.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Louise demeurait stoïque face au mauvais tour que le gamin venait de jouer mais observait avec amusement Hyriel lui riposter des paroles bien senties. Voilà de quoi le recadrer un peu le sale môme ! Mais ce crétin se mettait à répliquer. Pourquoi ne boudait-il pas hier ? C'était bien plus reposant. Et il se positionnait en victime ? Alors que c'était de sa faute si Hyriel se retrouvait dans cette cellule, à souffrir le martyr dans cette position douloureuse. Elle se mit à répondre d'un ton :
"Il me semble, moi, plutôt que c'est toi qui a causé la tempête puisque tu as dessiné les affiches qui stigmatisent Hyriel. Ne joue pas les innocents, gamin !"
Elle poussa un soupir et songea soudain à Blanche, l'ancienne gérante du Lupanar.
"Le fils du père Thierry, hein. Le neveu de Blanche aussi. Il n'y a vraiment rien de bon qui soit sorti de la famille des d'Anjou."
Elle tourna la tête vers HYriel et sourit.
"Non, garde ta pitance pour toi. Tu en as bien plus besoin que moi."
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Hyriel avait déjà détourné son regard d’Alexandre quand il lui répondit et il ne lui donna pas la satisfaction de l’écouter. Plus il parlait, plus il se disait « Oui, pareil pour les calomnies. Pareil pour les crimes qui n’en sont pas… ». Il retint un soupir à la fin – ç’aurait été lui donner trop grande importance. Et puis Louise répondit en lui crachant leur pensée au visage. Et elle avait bien raison. Il ne put s’empêcher, à la fin, de se faire la remarque que le monde était vraiment petit…
Quand elle se retourna vers lui, il hocha la tête et se mordit la lèvre. Même si c’était vrai, il ne pouvait l’accepter… Il se résolut à faire une petite boulette de légume et à sourire.
« Attends, je suis sûr que je peux te la lancer… Prête ? »
Il visa savamment – ou, du moins, aussi savamment qu’il savait le faire – et lança vers Louise, dans un beau lancer en cloche.
Alors, alors, alors. (voix de commentateur sportif) Pour ce lancer absolument magistral d’Hyriel, quel sera le résultat ?
1 à 3 : Pas de chance, tombé à côté !
4 à 6 : ET C’EST LE BUUUUUUT !
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Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
'Dé à 6 faces' :
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Lentement, son esprit se laissa envahir par le souvenir de sa mère recluse dans ce couvent à Iswiz. Il aimerait tant posséder un jour le pouvoir de l'en extraire. Pour un esclave, cela semblait impossible. Pourtant, peut-être qu'à force de foi et d'espoir, en guettant la oindre opportunité, il réussirait à trouver un moyen. D'ailleurs, n'(était-il pas l'apmant d'Alduis ? Tôt ou tard, aussi puissant soit-il le ministre des affaires étrangères finirait par s'éteindre et Alduis, devenu vicomte, le ferait certain affranchir et il retrouverait une grande liberté, à vivre à ses côtés dans le château de Fromart. Il serait alors possible d'étudier toutes les options pour secourir sa mère.
Désireux de ne plus explorer ce cheminement de pensées qui ne lui serait pas utile, Alexandre changea les orientations de ses pensées et se décida à retourner à l'exploration de son roman et de ses personnages. Son petit monde intérieur le ourrirait et lui ferait oublier les conditions terribles de cet enfermement. Il se coupa ains de la réalité ignora le commerce de boulette et les conversations qui viendraient.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Le gamin avait enfin le bon goût de se taire et de les laisser entre adultes. Pourvu que cela dure ! Son attention fit attirée par Hyriel qui essayait de réaliser une boulette pour la lui lancer. Son visage s'attrista.
"Non.. Tu vas te faire avec un effort inutile."
Mais son ami n'écouta pas. Elle se résolut à ouvrir les mains, soucieuse de réceptionner la nourriture et de ne pas gaspiller cette énergie que le guérisseur usait pour elle. Le sourire lui revint en découvrant la boulette tomber parfaitement dans ses mains.
"Bravo ! Tu es doué !"
Elle mordit dedans mais le goût des légumes bouillis et sec lui arracha une grimace.
"Finalement, Hyriel, je me demande si c'est pas une bonne chose d'être privée de nourriture, tu sais !"
Néanmoins, malgré ce trait d'humour, elle croqua dans le reste de la boulette.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Le gamin se taisait enfin. De la paix, du silence ! Hyriel en aurait remercié le ciel s’il avait été croyant. Il se contenta donc de remercier intérieurement Louise, dont la parole était présentement bien plus efficace. Il sourit pour la rassurer quant à son effort et lança. Il ne cacha pas sa joie par un grand sourire à la victoire et inclina la tête en souriant. Il en prit un peu à son tour et goûta en grimaçant à son tour.
« Moui, c’est une position qui se justifie. »
Il sourit en en faisant une autre boulette et se prépara à la lancer.
« Prête à retenter l’expérience ? »
Quand elle le lui eut confirmé, il procéda à son deuxième lancer, avec précision, au moins l’espérait-il.
Alors, alors, alors. (voix de commentateur sportif) Pour ce deuxième essai d’Hyriel, quel sera le résultat ?
1 à 3 : Pas de chance, tombé à côté !
4 à 6 : ET C’EST LE BUUUUUUT !
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Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
'Dé à 6 faces' :
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Il sortit de ce monde intérieur, surpris, en recevant une boulette en plein milieu de son visage. Elle tomba ensuite entre ses jambes, commençant à s'effriter. Le jeune homme observa la cellule, surpris, puis compris que Hyriel essayer de nourrir son amie. Il tourna la tête dans la direction de Louise et se rappela de la ration qui lui avait été suspendue pour aujourd'hui du fait de son insolence de la veille. Sa rancune s'était apaisée. Il repensait à ce qu'il avait surpris, quelques mois plus tôt, lors de sa première rencontre avec Tristan. Que celui-ci ne mangeait pas tous les jours. Quand il avait payé trois assiettes de soupe, par pur souci de politesse, il ne pensait réaliser un pareil bienfait. Lui avait grandi dans une maison chaude, avec deux repas par jour, de la viande plusieurs fois par semaine, et même des pâtisseries. Il ne savait pas ce que cela signifiait réellement avoir faim. Il y avait bien eu ce jeûne de quelques heures, pour cette infamie faite à Tristan qui aurait pu avoir des conséquences terribles, mais ce n'était rien en comparaison de réellement avoir faim.
Il se sentait mal de sa rancune mal placée de tout à l'heure. Son geste avait été méchant et gratuit.
Alors, Alexandre ramassa les fragments de la boulette, la reforma comme cela lui fut possible, et la tendit à Louise.
"Pardon pour tout à l'heure."
Sa sincérité serait t-elle considérée comme sérieuse ? Penserait-elle qu'il se jouait à nouveau de lui ?
"Je.. j'ai mal agi. Je suis désolé. J'étais encore pour la phrase d'hier. Elle m'a blessé. Terriblement blessé. Vous ne savez pas ce que c'est d'être accusé... de ça. De devoir se justifier. De devoir expliquer que ce sont des calomnies. De risquer le bûcher parce que des gens ont médit contre vous, juste pour s'amuser. Alors, quand j'ai entendu votre phrase, tous ces moments, tout ça, m'est remonté. Mais cela n'excuse pas le geste, j'en ai conscience."
Alexandre la fixa d'un air réellement navré, espérant que Louise allait prnedre cette boulette. Ils ne deviendraient pas amis grâce à cela. Il n'était plus assez naïf pour croire en cela mais si au moins cela pouvait apaiser les tensions entre eux.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Louise se sentait mal à l'aise à l'idée que son ami gaspille sa nourriture pour elle, sans être certain que la boulette lui parvienne. Cette seconde tentative échoua et atterrit en pleine face du gamin. Ce serait drôle si cela ne gâchait la ration de Hyriel.
"Tu sais, Hyriel, j'aurais préféré que tu nourrisses le sol que ce gamin stupide."
Le gamin ne sembla pas réagir à sa provocation. Il touchait les fragments au sol, perplexe. N'avait-il jamais vu des miettes ? Il sortait donc si peu ? Aurait-il lâché les jupons de sa petite maman chérie seulement la semaine dernière ? Elle se figea brusquement quand Alexandre tendit, la boulette reformée, dans sa direction. Comptait-ill a piéger encore ? Non, il s'excusait. Qu'est-ce que cela cachait ?
Puis, elle repensa à sa phrase, aux sous-entendus, au fait de ne pas être comme la société le réclamait. De préférer les hommes aux femmes. Comme elle-même ne ressentait que du désir pour les femmes. Louise repensa à ces conversations eu de temps en temps avec Alduis quand celui-ci était forcé par son père à visiter le Lupanar. Il lui témoignait son admiration pour être capable de coucher chaque nuit, plusieurs fois d'affilé, contre ses envies. Que penserait-il d'elle si son confident apprenait qu'elle avait blessé un être qui semblait être comme eux ? Elle se mordit les lèvres, honteuse. Pas envers Alexandre. Lui ne méritait pas. Mais envers Alduis et ce que celui-ci représentait.
Elle hésita mais sentit que le garçon semblait cette fois sincère et prit la boulette. Il ne la retira pas.
"Merci..."
Elle murmura le mot du bout des lèvres et manga la boulette en silence, sans regarder le garçon.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Hyriel se mordit la lèvre en sentant son bras bloqué par la chaîne et en voyant atterrir la boulette au mauvais endroit. Le calme, si bref, si agréable, était fini… Il laissa échapper un maigre soupir à la remarque de Louise puis s’étonna sincèrement de la réaction de l’esclave. Une véritable girouette, ce gosse… Il écouta ses excuses mais pinça les lèvres. Non, c’était toujours le même. Qui voyait ses problèmes mais pas ceux des autres. Il vit toutefois une ombre passer sur le visage de Louise et les laissa échanger par regards. Il en profita pour reformer une boulette et, après avoir laissé passer un petit temps, la tendit à Alexandre.
« Puis-je donc te demander de passer au moins celle-ci à notre amie ? » (un temps) « Par ailleurs, permets-moi de te rassurer : nous savons particulièrement bien aussi ce que c’est de risquer le bûcher pour calomnies. Je t’assure que je n’ai jamais parlé au Diable ni sacrifié de bouc. »
Il se redressa toutefois pour manger un peu.
« Mais bref. Je profite que nous ne soyons pas encore trop épuisés pour vous poser une question. »
Il baissa la tête, les lèvres serrés. Pourquoi avait-il fallu que les gardes le fouille jusque-là ? Ils en étaient dégoûtés, il l’avait bien senti à leur regard, alors pourquoi l’avaient-ils fait ?
« Qu’évoque pour vous « Duce Fatum Tuum », en latin ? En lien avec un blason avec un taureau ou… ou une épée ? »
Qu’il sache au moins qui était ce petit enfant, comme consolation…
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Tout en passant la boulette à Louise, il répondit :
"Je crois en Dieu, en son Fils, mais pas à ces histoires de sorcelleries et de superstitions. La justice de Monbrina non plus. si elle s'est déplacée, c'est que celle-ci soupçonne des faits concrets qui vont à l'encontre de ces lois. Néanmoins, si vous êtes innocents, contentez-vous de dire la vérité, soyez humbles, et la vérité éclatera. Autrement, avouez, donnez des circonstances atténuantes, la justice saura se montrer clémente. Pour tout vous dire, lors de mon procès, j'aurais dû être pendu. Mais notre souverain bien-aimé, que Dieu l'ait dans sa sainte garde, nous a accordé à mon ami et moi-même la grâce royale, et je n'ai été qu'asservi. La justice de Monbrina est bonne et bien faite : si l'on est honnête, elle le sera elle aussi."
Soudain, Hyriel sembla avoir une baisse de moral. Quelles pensées le saisissaient-ils ? La peur pour les conséquences de ses actes ? Il avait beau être croyant, l'idée de la potence l'avait lui aussi terrifié. Le guérisseur énonça ensuite une devise qui laissa Alexandre hébété. Duce Fatum Tuum... Alduis... son bel archange.
"C'est... c'est la devise des Fromart."
Pourquoi cette devise l'intéressait-il ? Et ce blason... Le taureau, c'était l'emblème des Fromart, mais l''épée... Alexandre prit le temps de réfléchir aux armoiries possibles mais ne connaissaient pas une seule avec un taureau, sauf celles des Fromart. Mais l'épée ? L'épée... Une maison liée aux Fromart ? Le jeune homme se frappa mentalement en se souvenant du mariage de Bérénice de Fromart, la fille du ministre des affaires étrangères, qui avait eu lieu quelques années plus tôt. Son père adoptif en avait littéralement bavé et en discutant avec le fat comte de Monthoux. Il avait glissé à plusieurs reprises être le fournisseur principal, de la jeune femme, ce qui s'avérait un parfait mensonge, que celle-ci lui aurait répondu une superbe lettre de remerciement pour ses vœux de bonheur à son union. Son époux était Démétréius d'Aussieville, un homme dont les armes se révélaient être une belle et longue épée. Or, si Hyriel évoquait les deux armoiries, combinées, cela signifiait que les deux noms étaient liés.
Un nom lui vint aussitôt en tête mais cela parut absurde à Alexandre. Comment Hyriel pourrait-il avoir rencontré un enfant de quatre ans qui ne vivait pas à Braktenn ? Le fief de ses parents se situait bien trop éloigné de la capitale. A moins que la sœur de son amant ne soit revenue au sein de sa famille ? L'hypothèse le laissait sceptique. Cet enfant se trouverait au château de FRomart et n'aurait aucune chance de croiser le guérisseur.
Alexandre finit par exposer le fruit de ses méditations d'un ton calme, qui cachait sa curiosité :
"Duce fatum Tuum... Prendre son destin en main, ceci est la devise des Fromart. Ou plutôt que Coldris de Fromart modifia en 1562, en même temps que ses armoiries. Elles sont depuis un taureau aux teintes sombres."
Il marqua une pause et ajouta.
"En 1593, Bérénice de Fromart, la fille de Coldris de Fromart, épousa Démétrius d'Aussevielle, fils de Virgil d'Aussevielle. Les armoiries de cette lignée-ci sont une croix et une longue épée. De leur union est née un enfant qui porte les deux noms de ses parents et leurs armoiries."
Alexandre fixa Hyriel et ne cacha pas cette fois sa surprise.
"Mais comment, vous, pourriez-vous être en lien avec un enfant de quatre ans, issue de l'une des plus prestigieuses familles de Monbrina ?"
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Louise mangeait lentement la boulette de légumes, sans tenir compte du nouveau discours du gamin qui se mettait à présent à défendre la justice de leur pays. Comme si la justice pouvait être clémente ! Si ce garçon n'avait pas été pendu - ce qui se révélait bien dommage - c'est qu'un arrangement avait dû être conclu avec les juges. Elle accueillit cependant al nouvelle boulette en le remerciement poliment, puis gronda Hyriel.
"Maintenant tu arrêtes. Et tu manges."
Le guérisseur semblait à présent perdu dans ses pensées. Puis leur posa une question étrange. Une devise, des blasons... Cela lui disait quelque chose amis c'était flou. Beaucoup de nobles passaient au lupanar mais elle ne retenait ni les noms et les visages. Seulement ces sensations pénibles qui la brisaient chaque nuit. Le gamin lui semblait en grande réflexion et étudiait avec un grand sérieux le cas. Il annonça ensuite, après de longues réflexions, les origines de cette devise et Louise resta stupéfaite.
Fromart....
Comme Alduis de Fromart ?
Le gamin confirmait : il parlait bien du ministre des affaires étrangères qui venait si souvent au lupanar. Le père de son ami Alduis. Celui avec lequel elle partageait les troubles de son coeur et leur condition. Son esprit lui rappela un court instant que le gamin serait sodomite lui aussi mais elle ne souhaitait pas l'entendre. Elle balaya cette pensée loin d'elle. Elle le détestait. Il avait dénoncé Hyriel. Il était responsable de ses ennuis. Elle ne pouvait avoir de points communs avec lui. Elle se mura en elle, refoulant ses sentiments, pour écouter la suite de l'exposé, puis la fameuse question.
Effectivement, comment Hyriel aurait-il pu rencontrer un petit noble ? A Monthox, peut-être ?
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Un maigre réconfort et un début d’espoir naquirent dans le cœur d’Hyriel quand le gosse passa la boulette à Louise. Il lui sourit, en réponse à sa réprimande, et hocha la tête.
« Oui, Madame. »
Il se réadossa et commença donc à manger un peu, tout en voyant son espoir partir en fumée. C’était trop beau et ce gamin était décidément le dernier des crétins aveugles et bornés. Il venait d’avaler – et heureusement pour lui – quand il entendit « notre souverain bien-aimé, que Dieu l'ait dans sa sainte garde ». Un hoquet de surprise le prit et il ne put qu’écarquiller les yeux, stupéfait. Un esclave. Un esclave qui disait quelque chose d’aussi… noblement aveugle. Il le laissa finir et le regarda avec une stupéfaction qui était loin d’être feinte : comment ce gosse pouvait-il être aussi étranger à la réalité.
« Par pure curiosité, es-tu sincère ou dis-tu seulement cela pour que les gardes qui nous écoutent – bonjour à eux au passage ! – se disent que tu es quand même un bon gars qu’il faudrait libérer ? Parce que sans vouloir te plomber le moral, la vie ne fonctionne pas du tout comme ça. »
En plus de ce qu’il savait du roi, l’amusante satire de son ami Lénius lui revint en tête. Ô très grand Saigneur… Comment pouvait-on le voir autrement en sachant les horreurs de la guerre qu’il menait, en voyant l’injustice de l’esclavage, en ayant souffert de la « justice » de cet empire, en voyant… tout…
Une pensée négative en amenant une autre, il songea au médaillon, à ce médaillon qu’on lui avait enlevé. Il guetta les réactions et fut étonné de voir l’air de l’enfant. Il avait vu la Vierge, cette fois ?
Et vint la réponse.
Fromart.
Fromart, comme Coldris de Fromart, Ministre des Affaires Étrangères et de la Guerre.
L’homme à qui il devait la ruine de son pays natal, le seul royaume qui avait son allégeance.
Il hocha simplement la tête à la réponse et allait remercier le gosse quand il le vit pensif. Il le laissa réfléchir et écouta en détail la réponse. C’était bien ça. Bel et bien ça. La suite l’éclaira davantage. Alors la mère du petit Adéis était la fille de l’un des hommes qu’Hyriel aurait envie de faire souffrir. Comme quoi, on n’est pas son parent… À la question à la fin, il se réadossa et soupira en prenant un peu de son repas.
« Nous nous sommes parlé, quand on me baladait en cage. Je lui ai fait une promesse que j’espère bien pouvoir tenir. »
Ne pas parler du médaillon. Pas à cet idiot. Et les gardes, de toute manière, ils le savaient, ces fumiers. Hyriel se réadossa alors au mur, calmement, et entreprit de manger. Son visage témoignait d’une certaine concentration, comme s’il jugeait la discussion close, ce qui était le cas.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Alexandre répondit d'une voix grave en retirant son médaillon de sous as tunique pour le poser contre sa cuisse. Sa man se posa dessus.
"Je jure sur la tête de ma mère que tout ce que vais affirmer est sincère."
Il s'arrêta un instant, laissant son interlocuteur comprendre le geste puis ajouta :
"Oui, je crois en la justice et la vie peut fonctionner de manière si simple, Hyriel. Si on est honnête, que notre conscience est claire, de bonnes choses peuvent arriver. Je n'ai rien à me reprocher. Par conséquent, je sortirai. Ce n'est qu'une question de jours. "
Bientôt.
Quand l'archange aura réussi à reprendre et s'activera à sa libération.
Demain. Ou après-midi.
Tout irait bien.
Alexandre avait confiance et les flammes du bûcher lui paraissaient bien éloignées.
Puis, Hyriel l'inerrogea sur la devise de Fromart ces blasons qui étaient liés. Alexandre s'étonnait, perplexe, puis le questionna pour comprendre le lien possible entre le petit Adéis de Fromart-Aussiebevielle et un simple guérisseur. Il finit par comprendre quand Hyriel donna la réponse : l'enfant lui avait parlé pendant le convoi malgré le fait de le voir dans une cage, escorté par soldats. Un sourire amusé illumina le vidage d'Alexandre qui éclata de rire.
"Ah, les enfants ! Ils sont d'un tel naturel !"
Son regard s'attrista et fixa la porte de la cellule. il poussa un léger sourire.
"Un jour, j'aimerais en avoir."
Sa tête se baissa pour fixer le médaillon de ses ancêtres posé sur sa cuisse. Le doute revenait. trouverait-il réellement une femme qui accepterait de l'épouser malgré ses conditions particulières ? Il n'arrivait pas en à en être certain. pourtant, depuis si longtemps, il rêvait à cette idée d'avoir un jour sa famille. Heureuse. Avec des enfants qu'il aimerait et accepterait en dépit de leurs différences. Ses yeux se fermèrent et Alexandre se laissa bercer par sa douce rêverie.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Fromart...
Coldris de Fromart.
Alduis...
Les noms résonnaient dans l'esprit de Louise et l'agressaient.
Alduis...
Alduis qui l"écoutait lors de ses visites au Lupanar.
Alduis qui l'adait à ne pas se sentir seule.
Alduis...
La réalité s'était effacée pour la replacer dans sa chambre. Elle se revoyait face au miroir, son ami assis au bord du lit, tous deux parlant de leurs singularités. De sa singularité à lui. De son anomalie à elle. Les voix de Hyriel et du gamin s'étaient évanouies. Elle ne percevait que celle de son confident qui assurait qu'elle ne serait pas seule. Il se trouvait. elle était seule. Elle l'avait toujours été.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Sur cette audition fort réjouissante qui aura presque pu donner aux soldats envie de prolonger leur temps de travail, il fallut cependant laisser des collègues prendre la relève. La journée s'acheva sans que d'autres échanges hérissés ne surviennent de l'autre côté de la porte. Ces trois-là semblaient s'être tout dit. Le Cardinal et le procureur auraient le rapport détaillé des paroles prononcées - du moins, celles qui avaient eu une quelconque utilité comme autant de miettes de pain lâchées pour le déroulé des investigations. Les vigiles demeuraient tout de même étonnés de cette drôle d'histoire : le jeune Adéis de Fromart, petit-fils du Ministre des Affaires étrangères, s'étant entretenu dans les rues avec le sorcier en cage. Curieux. Et cette médaille, arrachée aux chausses de l'éclopé pendant la fouille, le petit et sa famille sauraient où demander à la récupérer si jamais. Le démon aurait-il poussé ses folies jusqu'à tenter un envoûtement sur le garçonnet d'un si haut personnage ?
Les jours passaient et se ressemblaient. Arriva le 20 décembre. Une nouvelle ration, cette fois-ci une pour chacun des prisonniers de la cellule. En fin de journée passa un geôlier chargé de vider les pots à pisser et de les remplacer. Le cachot empestait. Il n'accorda nul regard trop appuyé aux trois détenus sur les traits desquels l'épuisement commençait à se faire sérieusement sentir. Nouvelle nuit. L'aube du 21 fut animée par d'énièmes départs de détenus, d'énièmes arrivées... dans cette sinistre routine qui faisait le quotidien du lieu. Il y avait aussi les interrogatoires, pour lesquels certains individus étaient sortis de leur cachot et emmenés à l'étage encore inférieur : dans le petit office des auditions ou pire encore... la salle de torture. Au moins, les murs très épais empêchaient les captifs au niveau supérieur d'être trop dérangés.
Le sorcier, l'esclave et la catin auront reçu leur ration du jour aux alentours de Midi, quand un branle-bas de combat secoua le long couloir. Des gardes allaient et venaient. Les clés bruissaient à leurs ceintures autant que leurs bottes pressées sur le pavé. A la porte de la geôle, des gardes estomaqués s'interrogeaient entre eux :
-- C'est Messire de Fromart !
-- Le Ministre des Affaires étrangères, ici ?
-- Ouais ! Va savoir pourquoi... Y d'mande à entrer dans l'cachot de ces trois là !
-- Bigre. Trainez pas, faires-le entrer !
Un silence poli. Dans lequel les prisonniers, de l'autre côté de la porte, pourraient deviner que tous s'inclinaient sur le passage du vicomte et de l'homme de sécurité qui le secondait. Le geôlier abaissa lui aussi le torse et déverrouilla la porte du cachot après un déférent :
-- Monsieur le Ministre.
Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
La carotte d’Alduis avait suffisamment fermenté dans les geôles de la Prévôté. Il était tant de la récupérer comme promis. Ou plutôt comme prévu.
Valmar l’accompagnait pour assurer sa sécurité. Non pas que quiconque ait l’idée saugrenue de l’agresser à la Prévôté mais c’était une habitude dont il avait bien du mal à se défaire. Il était aussi naturel pour Coldris d’être accompagné de son garde du corps que de draper son manteau de sombre fourrure.
Il s’était annoncé au bureau ainsi que le motif -floue- de sa visite. On lui avait indiqué que les prévenus qu’il cherchait étaient ensemble dans la même geôle, faute de place. Les hivers étaient rigoureux et les buchers trop peu fréquents visiblement.
De son pas digne, il descendit les marches de pierre élimées jusqu’aux cachots sans prêter la moindre attention aux gardes qui s’inclinaient sur son passage. On déverrouilla la lourde grille et Coldris chassa du revers de la main le garde : il ne voulait personne dans les environs excepté son homme de main. Son regard acéré parcouru l’assemblée : une fille de joie et deux infirmes. Drôle d’assemblée. Il inclina la tête en direction de Louise. Posa ses yeux sur Alexandre et… se tourna vers l’inconnu.
- C’est donc vous le fameux sorcier qui envoute Braktenn ironisa-t-il je dois dire que vous avez fait forte impression auprès de mon petit fils lors de votre défilé.
Ses commissures se retroussèrent. Difficile de dire s’il s’agissait d’un sourire amusé ou carnassier en l’état : ses prunelles bleues ne laissaient rien filtrer de ses intentions.
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Re: [18-21 décembre 1597] Un homme invalide en vaut deux ? [Terminé]
Il n'avait pas à avoir peur.
Rien ne pouvait être réellement démontré contre lui.
Que Alduis intervienne ou non.
Afin de se réfugier dans des idées bien plus rassurantes, Alexandre se plongea une fois de plus dans son monde intérieur et oublia cette solitude et même la douleur de ses muscles des bras. Cela ne faisait pas si mal. Ce n'était pas comme quand sa mère l'attachait à son lit pour favoriser le renforcement musculaire.
Le repas vint finalement. le quatrième. Alexandre salua le garde et s'exclama avec une légère moquerie polie :
"Je vous remercie de ce superbe déjeuner. Comme à l'accoutumée il nous régale !"
Il s'empressa ensuite de manger ses boulettes de légumes, craignant de se les voir reprendre. Le jeune homme finissait son repas quand ses oreilles perçurent de l'agitation dans le couloir. Les gardes paniquaient, puis annonçaient la venue du visite du ministre des affaires étrangères. A cette information, un sourire insolent se dessina sur son visage. La patience avait ses vertus et tout venait à qui savait attendre. Sur cette pensée, il murmura pour lui-même :
"J'attendais l'archange mais ce sera Dieu le père qui sera descendu en personne dans la Géhenne pour me ramener vers la lumière."
Quand ils seraient seuls, Coldris et lui, Alexandre songea à le laisser entendre quelques réparties dans cet ordre d'esprit qui saurait lui plaire. Il n'appréciait toujours pas le blasphème mais comprenait à présent l'utilité de celui-ci, surtout face à certains personnages.
Lorsque la cellule s'ouvrit, Alexandre se redressait autant qu'il le pouvait et saluait le ministre d'un signe de tête. Il ajouta d'un ton aimable, avec néanmoins un léger soupçon d'impertinence :
"Mes salutations, votre Excellence, je suis bien aise de vous revoir en dépit de ces conditions plus que particulières. Vous m'excuserez par ailleurs de pouvoir faire preuve de plus de respect mais quelques obligations me retiennent."
Après avoir observé la catin, le ministre tourna la tête puis se détourna pour se diriger vers Hyriel. Son coeur faillit s'arrêter. Que se passait-il ? Alexandre domina au mieux son émotion pour ne rien laisser paraître mais intérieurement il vivait cela comme une désillusion. Ses oreilles entendirent les paroles. adéis... le petit Adéis.. aurait-il supplié son grand-père d'intervenir et ce dernier venait cueillir le guérisseur pour l'offrir à l'enfant comme un énième nouveau jouet ? Alors... Alors ce ne serait pas lui qui serait enfin libéré. Sa panique intérieure s'accrut. Il serra les poings, résolu à ne rien laisser voir. Surtout pas devant ses deux compagnons qui ne s'étaient que trop moqués de lui. Pourtant, en lui, Alexandre commençait à ressentir le désespoir monter.
Alduis....
Allait-il réellement pouvoir revoir Alduis ?
Pourrait-il encore le serrer dans ses bras ?
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